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HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE

II. La révolution industrielle

Chapitre 3: Les Classiques

Dr Soro Nahoua
mariejudithsoro@gmail.com
La révolution industrielle

La révolution industrielle correspond au développement spectaculaire de


l‘industrie
 à partir de la fin 18è siècle en Grande Bretagne,
 au cours du 19è siècle dans le reste du monde.

Deux révolutions industries


• La première à partir de 1770
• La deuxième à partir de 1880
La révolution industrielle
Introduction deuxième partie
Première industrialisation Deuxième industrialisation
Les sources • Charbon • Pétrole
d’énergie • Électricité
Les techniques • Machine à vapeur • Moteur à explosion
fondamentales • Moteur électrique
Les industries • Textile • Industrie électrique
motrices • Sidérurgie • Chimie
• Biens de consommation
Les transports • Chemin de fer • Automobile
• Bateau à vapeur • Avion
• Tramway électrique
Les conditions • Début du travail en usine • Fordisme
de travail • Essor du travail dans les • Essor des emplois de bureau
mines • Début de la mécanisation
Les mutations • Début de l’exode rural • Essor des classes moyennes
sociales • Essor du monde ouvrier • Début de la consommation de masse
• Urbanisation • Grandes lois sociales
• Alphabétisation
La révolution industrielle
Introduction deuxième partie
Conséquences de la révolution industrielle
 Une augmentation considérable du volume de la production industrielle.

 Le développements des transports raccourcissant les distances du marché


mondial.

 Les exportations fournissent un débouché aux produits manufacturés des


nations industrialisées.

 À partir de 1850, le volume des échanges internationaux ne cesse


d’augmenter.

 La première véritable phase de mondialisation économique.


Chapitre 3: Les Classiques
Introduction
 Les économistes appelés aujourd’hui économistes « classiques » ne
constituaient pas une école comme les physiocrates.
 Mais, il existe une grande communauté de pensée entre ces auteurs.

 C’est Karl Marx qui inventera le terme classique.

 L’école classique marque l’avènement de l’économie moderne.

 La période classique commence avec le traité d’Adam Smith sur la


Richesse des Nations en 1776 et se termine avec la publication en 1848 des
Principes de John Stuart Mill.
 Keynes a une vision plus large des Classiques qu’il étend jusqu’aux travaux
de Pigou (1930): l’ensemble des économistes qui adhèrent à la loi de Say
sont de l’école Classique.
Chapitre 3: Les Classiques
Introduction
 L’école classique en économie regroupe des économistes du XVIIIème
siècle et du XIXème siècle.
 Cette pensée est historiquement développée en Grande-Bretagne et en
France.
 Ses membres les plus importants étaient:

• en Grande-Bretagne, Adam Smith (1723-1790), David Ricardo (1772-


1823), Thomas Malthus (1766-1834), John Stuart Mill (1806-1873)
• en France, Etienne Bonnot de Condillac (1715-1780), Anne Robert
Jacques Turgot (1727-1781), Jean-Baptiste Say (1767-1832) et Frédéric
Bastiat (1801-1850).
Chapitre 3: Les Classiques
Introduction
 Les classiques s’intéressent principalement aux questions de:
- Production
- Fixation des prix
- Répartition
- Consommation.

 Classiques :
• Libéraux, contemporains de la révolution industrielle en Grande-
Bretagne,
• Assistent à la naissance du capitalisme industriel dont ils en sont de
fervents défenseurs.
Chapitre 3: Les Classiques
Introduction
L'école classique repose sur des propositions fondamentales:
 La concurrence est à la base du fonctionnement efficace des économies.
 Les décisions d'investissement et de production sont d'autant plus
efficaces qu'elles sont prises par ceux qui les rendent possibles par leur
argent, leurs talents ou leur travail.
 Pas ou peu d’intervention de l’Etat dans l’économie.
 La propriété privée est la condition d'un fonctionnement efficace des
marchés.
 Existence d’activités productives et d’activités improductives.
- Les activités productives engendrent un surplus net.
- Les activités improductives n’existent que grâce au surplus des activités
productives.
Chapitre 3: Les Classiques
Introduction
L'école classique repose sur des propositions fondamentales:
 La croissance des économies dépend du réinvestissement du
surplus engendré par les activités productives.

- Si ce surplus est absorbé par les activités improductives, le produit


national stagnera ou baissera.

 La croissance de la population dépend du salaire des ouvriers.

- Tant que ce salaire est suffisant pour nourrir des bouches


supplémentaires, la population augmente.

- Sinon, la population stagne ou diminue.

Cinq auteurs ce sont distingués par leur influence durable: Adam Smith,
Ricardo, Malthus, Say et Stuart Mill.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)

 Il a fait des études de philosophie à l'université de Glasgow, puis est


entré à Oxford.

 Il obtienne un poste de professeur à l'université de Glasgow en 1752.

 Il occupe alors la chaire de philosophie morale (qui comprenait à cette


époque les rubriques : Ethique, Théologie et Economie politique).

 Il se lie avec des intellectuels et des scientifiques très connus, comme


James WATT (1736-1819), inventeur avec Thomas NEWCOMEN (1663-
1729) de la machine à vapeur,
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3.1. Adam Smith (1723-1790)

 Il est le père fondateur de l’économie politique classique.

 Dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations


(1776), il expose:

- les bienfaits de la division du travail

- défend l’idée qu’une main invisible coordonne l’ensemble des


activités des agents économiques et aboutit spontanément à la
création d’un optimum social sans aucune intervention de l’État.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible

Adam Smith dans un passage, de La Richesse des Nations, emploie


l'expression "main invisible" : « … il ne pense qu'à son propre gain ; en
cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main
invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; ….
Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une
manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait
réellement pour but d'y travailler.»

La main invisible :
- un mécanisme social guidant les intérêts et les passions individuels
dans la direction la plus favorable aux intérêts de la société tout entière.
- signifie que dans une économie de marché, chaque individu suivant
son intérêt personnel participe consciemment ou pas à la réalisation de
l’optimum collectif.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible
Le talent exercé par un individu dans le seul but « égoïste » de satisfaire
son intérêt personnel s’avère finalement utile à la société toute entière.
Adam Smith explique que « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du
marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais
bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas
à leur humanité, mais à leur égoïsme.... »
 Ainsi, par une « main invisible » se trouve « naturellement » assurée la
compatibilité entre les égoïsmes individuels et l’intérêt général.
 Smith montre que, si on disait aux individus de travailler pour l'intérêt
général, ils ne feraient pas de "bonnes choses".
 C'est la recherche de l'intérêt individuel qui conduit au profit du plus
grand nombre, servant ainsi l'intérêt général.
 En servant ses propres intérêts, le producteur est conduit "par une main
invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions..."
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible

 C’est l'intérêt individuel qui pousse chaque individu à effectuer la


moindre de ses actions.

 Mais dans ce cas, qu'est-ce qui fait la cohésion d’une société où chaque
individu est à la poursuite son intérêt ?

 Qu'est-ce qui guide à son insu les actions de chaque individu de telle
façon qu'elles soient conformes aux intérêts de la société ?

 Ce facteur, c'est la concurrence entre les intérêts individuels.


Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible

 La concurrence permet de contenir les intérêts individuels, une société


dominée par le seul égoïsme ne pourrait pas fonctionner.
 La concurrence est ainsi une conséquence sociale bénéfique du jeu des
intérêts conflictuels de tous les membres de la société.
o Chaque homme cherche son intérêt individuel sans se soucier des
conséquences sociales de ses actions,
o Mais, il est confronté à une foule d'autres hommes motivés comme
lui par l'intérêt individuel.
o Toutefois, loin de se transformer en jungle où c'est la loi du plus fort
qui domine, la société va au contraire se policer sous l'effet du jeu de
la concurrence.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible

Une explication par Robert HEILBRONER dans Les grands économistes (1953).
 Si un individu se laisse emporter par son appétit de profit,
 il verra surgir des concurrents pour lui prendre son métier.
 Si un homme fait payer ses marchandises trop cher,
 il se retrouvera sans clients.
 Si un homme refuse de payer ses ouvriers aussi bien que les autres,
 il se retrouvera sans salariés.
Ainsi, les motifs égoïstes de l'homme mènent le jeu de leur interaction au plus
inattendu des résultats : l'harmonie sociale.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible

Illustration du raisonnement d’Adam SMITH


 Supposons qu'il existe une centaine de fabricants de sacs. Chacun
poursuit son intérêt individuel et cherche à vendre son sac le plus cher
possible.
 Mais il ne peut le faire, du fait de la concurrence.
 Si un fabricant augmente ses prix,
 Ses concurrents en profiteront pour lui prendre son marché en
vendant moins cher que lui.
 Si le prix des sacs s'élève au-dessus du coût de production des
sacs, (profit positif) la concurrence tend à ramener le prix vers
le coût de production.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible

Illustration du raisonnement d’Adam SMITH


 Pour faire échec à la concurrence, il faudrait que tous les fabricants de
sacs s'entendent entre eux.
 C‘est cela qu’Adam SMITH avait anticipé en dénonçant vigoureusement
les ententes et les monopoles.
« Les gens qui pratiquent la même profession se rencontrent rarement,
mais la conversation se termine toujours par une conspiration sur les
prix».
 Les lois du marché en action constituent cette main invisible. Celles-ci
ont pour effet d'assurer que les prix d'une économie gouvernée par la
main invisible sont des prix compétitifs.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.1 La main invisible

Pour Adam SMITH les gouvernements sont prodigues, irresponsables et


improductifs.
 Moins un gouvernement intervient dans la vie économique, mieux elle
se porte.
 Cependant, Adam Smith n'est pas opposé à toute intervention de l'Etat
dans l'économie en général.
 Ce qu'il redoute, c'est que le gouvernement entrave l'action de la main
invisible, c'est-à-dire aille à l'encontre de la concurrence.
 Il s'oppose alors aux restrictions à l'importation et aux mesures d'aide à
l'exportation, aux lois qui protègent l'industrie de la concurrence, aux
dépenses improductives (traitement des fonctionnaires, etc.)
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.2. La division du travail
Selon Smith, la principale cause de la richesse des nations, est
l’accroissement de la productivité du travail engendré par la division du
travail.
Les effets bénéfiques engendrés par la division du travail :
 Economie de temps : un geste s’exécute de plus en plus vite quand on
répète toujours le même. Le fait de ne plus changer de poste permet
également un gain de temps.
 Economie de spécialisation : un ouvrier devient de plus en plus
habile quand il est spécialisé dans une tâche précise.
 Economie d’innovation : favorise l’invention de machines qui vont
augmenter la productivité : possibilité de mécanisation de la
production.
Le progrès technique, une conséquence de la division du travail.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.2. La division du travail

Illustration des avantages techniques de la division du travail par Smith:

 Sans division du travail, un ouvrier seul aurait bien du mal à produire


20 épingles dans une journée

 Avec la division du travail:

 les 10 ouvriers se partagent les 18 opérations nécessaires pour faire


une épingle.
 Ils parviennent à produire 48 000 épingles par jour.
 Une moyenne de 4 800 épingles par ouvrier.
La division du travail permet de diminuer les coûts de production :
on ne paye à l’ouvrier que le temps de son travail.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.2. La division du travail

 Plus le marché est grand et plus la division du travail apporte des


bienfaits.
 Un marché de petite taille limite l’intérêt de la division du travail.
La division du travail a provoqué la mise en place d’innovations dans
l’industrie:
- le taylorisme
- le fordisme.
 Pour Adam SMITH, la division du travail et la spécialisation des tâches:
 accroissent la productivité,
 permettent la croissance économique
 améliorent le niveau de vie.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.2. La division du travail
 La division du travail a des effets déshumanisants sur l’ouvrier: il est
amené à répéter les mêmes gestes toute sa vie.
 Pour Smith: les conditions de travail très difficiles pour les ouvriers ne
doivent pas remettre en cause la division du travail.
 C’est le prix à payer pour l’enrichissement collectif.
 Mais pour le bien de la société et de la nation :
- les effets négatifs doivent être compensés,
 la mise en place de mesures d’éducation populaire.
Ce rôle revient à l’Etat: il doit dispenser un minimum d’instruction
obligatoire (lire, écrire, compter, quelques éléments de mécanique ou de
géométrie, …)
Selon A. Smith, de l’instruction dépendent l’ordre et le respect de la
hiérarchie : conditions nécessaires pour la régulation naturelle par le marché
et l’intensification de la division du travail.
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3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange

Adam SMITH pose une distinction fondamentale :

 toute marchandise possède une valeur d'usage et une valeur d'échange.


 ces deux valeurs peuvent être extrêmement différentes pour une même
marchandise.

Cas de l'eau et du diamant:

 Rien n'est plus utile que l'eau,


 mais on ne peut presque rien obtenir en échange de celle-ci.
 Un diamant, au contraire, n'a presque pas de valeur d'usage,
 mais on peut souvent obtenir une très grande quantité d'autres
biens en échange .
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange

 La valeur d'usage mesure l'utilité d'un objet particulier :

À quel besoin répond cet objet et selon quelle intensité ?

 La valeur d'échange mesure la valeur prise par un bien lors de


l’échange:

Que peut-on obtenir en échange du bien considéré ?

C'est la faculté que donne la possession de cet objet d'acheter d'autres


marchandises.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange
Pour Adam Smith
 Un bien qui n’a pas d’utilité ne saurait avoir qu’une valeur d’échange
nulle
 la valeur d’usage est une condition d’existence de la valeur d’échange.

 Cependant, l’utilité ne détermine pas la valeur des choses échangées


 L’utilité a un rôle secondaire dans la détermination du prix.
 Il peut ainsi y avoir de grands écarts entre valeur d’échange et valeur
d’usage.
 Le paradoxe de l’eau et du diamant prouve que ce n'est pas l'utilité d'une
marchandise qui détermine sa valeur d’échange.
La valeur d'échange intéresse plus les économistes puisqu'elle
détermine le prix des objets.
Comment la déterminer alors ? Quel est son lien avec le prix ?
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange

Mesure de la valeur d’échange

 Smith fonde sa théorie de la valeur d’échange sur le travail

« la valeur d’une denrée quelconque pour celui qui la possède et qui


n’entend pas en user ou la consommer lui-même, mais qui a l’intention de
l’échanger pour autre chose, est égale à la quantité de travail que cette
denrée le met en état d’acheter ou de commander » .

 « Le travail est la mesure réelle de la valeur échangeable de


toute marchandise ».

 Smith assimile la monnaie aux métaux précieux :« l’or et l’argent,


comme toute autre marchandise, varient dans leur valeur ».
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange

 Le travail nécessaire pour produire une marchandise reste le même


quel que soit le prix de cette marchandise.
 Le travail, ne variant jamais dans sa valeur propre,
 Il est la seule mesure réelle et définitive qui puisse servir, dans tous
les temps et dans tous les lieux, à apprécier et à comparer la valeur de
toutes les marchandises ».
Travail commandé
o Le travail commandé traduit le fait que Smith ne raisonne pas en
termes de quantités physiques de travail mais en termes de travail
salarié.
o La valeur des marchandises se mesure donc par la quantité de travail
salarié qu’elles permettent d’acheter et non par la quantité de travail
qu’elles contiennent.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange

Théorie des composantes


Pour A. Smith

o La détermination des prix n’est pas indépendante du mode


d’organisation économique de la société.

o Il distingue trois situations différentes.


Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange

1ère Situation
Le produit du travail appartient tout entier au travailleur

 la quantité de travail communément employée à acquérir ou à produire


un objet échangeable est la seule circonstance qui puisse régler la
quantité de travail que cet objet devra communément acheter,
commander ou obtenir en échange.

 la valeur d’échange de deux marchandises dépend uniquement


du rapport d’échange entre les deux quantités de travail
différentes qui ont permis de les produire.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange
2ème Situation
L’introduction des capitaux dans la production

o Une séparation entre ceux qui travaillent et ceux qui fournissent les
moyens de production et de subsistance

o Une nouvelle forme d’organisation de la production qualifiée de


division sociale du travail

o L’émergence de deux classes sociales : les salariés et les capitalistes.

 La valeur est déterminée par la rémunération du travail et le


profit pour rémunérer le capital avancé dans la production.

 Le profit figure comme composante supplémentaire du prix des


marchandises.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange
3ème Situation
Toutes les terres sont appropriées

o Celui qui travaille la terre doit céder « au propriétaire du sol une portion de
ce qu’il recueille ou de ce qu’il produit par son travail ».

o Cette portion constitue la rente de la terre

o Une troisième partie constituante dans le prix de la plupart des


marchandises.

 Le prix de chaque marchandise est la somme du salaire, du profit et


de la rente.

 La valeur d’une marchandise sera plus ou moins élevée suivant le


taux de rémunération du travail, du capital et de la propriété
foncière.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange
La distinction prix naturel - prix de marché
Selon Smith:
o Si le prix d’une marchandise est: ce qu’il faut pour payer le fermage de
la terre, les salaires du travail et les profits du capital employé à
produire cette denrée, la préparer et la conduire au marché.
 Cette marchandise est vendue à son prix naturel.
Le prix naturel :
 un prix qui se détermine uniquement dans le cadre de la production.
 Le prix le plus bas possible assurant au producteur à la fois la
récupération de ses avances et un taux naturel de profit.
 Le prix qui met le producteur en état de renouveler son activité.
Mais, le prix naturel n’est pas toujours celui du marché.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.3. Valeur d'usage et valeur d'échange

La distinction prix naturel - prix de marché


le prix de marché dépend du rapport entre la quantité de marchandise
existant sur le marché, et la demande effective (ceux qui sont disposés à
en payer le prix naturel).
o Lorsque la production est égale à la demande effective, les prix de
marché et les prix naturels coïncident
o Lorsque la demande effective diffère de la production, seuls les prix de
marché se modifient de manière à ce que la demande absorbe la totalité
de la production offerte:
la demande effective> supérieure à la production disponible sur le
marché, une partie des demandeurs sera prête à offrir un prix
supérieur: le prix de marché s’élèvera au-dessus du prix naturel
la demande effective < à l’offre: le prix de marché < au prix naturel.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.4. Stocks, capital fixe et capital circulant
SMITH distingue trois catégories de capital.
 Les stocks
 Ce capital ne rapporte aucun profit
 Il est même source de dépense
 Il faut conserver les stocks.
 Le capital fixe
 Il est constitué des machines, des bâtiments, mais aussi des
capacités utiles acquises par tous les habitants ou membres de la
société (savoir - faire, talents, dextérité).
 Il rapporte un revenu
 le capital circulant
 La monnaie
 Ce qui est consommé et/ou détruit pendant le cycle de production
(les semences dans l'agriculture, les matières premières dans
l'industrie).
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.5. Loi d’airain des salaires et accumulation

Selon Adam SMITH

 La division du travail permettant des gains de productivité énormes est


à l'origine de la création d'un surplus économique.

 Le surplus est la différence entre ce que la division du travail permet


d'obtenir et ce que la somme des efforts isolés permettrait d'obtenir.

Mais la division du travail ne suffit pas à elle seule pour engendrer


la croissance économique.
Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)

3.1.5. Loi d’airain des salaires et accumulation

Selon Adam SMITH

 La croissance économique provient de l'accumulation d'une partie du


surplus.

 L'accumulation : le réinvestissement d'une partie du surplus permet au


système économique de se reproduire sur une base élargie.

De quoi dépend l'accumulation du capital?


Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)

3.1.5. Loi d’airain des salaires et accumulation

L'accumulation du capital dépend:

 du goût pour l'épargne des classes aisées de la société,

 de la frugalité des classes riches (tendance à consommer peu),

 du désir d'investir, d'entreprendre pour réussir.


Chapitre 3: Les Classiques
3.1. Adam Smith (1723-1790)
3.1.5. Loi d’airain des salaires et accumulation

Conséquence de l'accumulation

 La concurrence sur le marché du travail pour obtenir de la main-d’œuvre


 Augmentation des salaires de la classe ouvrière.

 L'amélioration du niveau de vie favorise la natalité


 Augmentation du nombre des travailleurs.

 Le taux de salaire va baisser quand cette nouvelle population affluera sur


le marché du travail (Long terme).

C’est la loi d’airain des salaires : les variations de la population empêchent le


taux de salaire d'augmenter et le maintiennent à un niveau de subsistance,
tout comme le prix des autres marchandises.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)

 Il entre dans la finance à l'âge de 14 ans, pour travailler avec son père.

 Il est contraint de travailler pour son propre compte après son mariage à
21 ans, et sa conversion à la religion de sa femme (quaker ou société
religieuse des Amis qui était opposé à l’église anglicane).

 Il réussit à faire fortune en Bourse, ce qui lui permet de vivre de ses


rentes.

 À partir de 1799, il se consacre entièrement à l'étude de la théorie


économique.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
 Il publie
 en 1810 « Essai sur le haut prix du lingot : preuve de la dépréciation des billets
de banque »,
la thèse quantitativiste: l'excès d'émission avait été la cause de la
dépréciation des billets de banque anglais lors des guerres napoléoniennes.
 En 1815, « Essai sur l'influence du bas prix du blé sur les profits du capital »
les bases de sa théorie de la répartition : la relation entre la rente foncière,
les salaires et les profits,
dénonce le mécanisme de l'élévation des droits de douane sur le blé importé
qui tend à accroître les rentes des propriétaires fonciers britanniques au
détriment des profits des capitalistes,
plaide en faveur du libre-échange.
 En 1817, « Des principes de l'économie politique et de l'impôt »,
l’œuvre maîtresse qui domina l'économie classique pendant près d'un demi-
siècle,
Il y poursuit l'élaboration de sa théorie de la répartition et y développe la
théorie des coûts comparés.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
 3.2.1. Théorie ricardienne de la valeur
Ricardo
 Reprend la distinction de Smith dans la Richesse des Nations entre
valeur d’usage et valeur d’échange.

 Distingue deux types de marchandises:

 Les marchandises rares non reproductibles (statues rares, tableaux de


maître, etc.)

- elles tirent leur valeur de la rareté,

- la rareté détermine donc leur valeur d’échange.

 Les marchandises utiles et reproductibles par le travail humain et


l’industrie.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.1. Théorie ricardienne de la valeur
Pour Ricardo,

 les objets rares, sont exclus du champ d’étude de l’économie politique,

 seules les marchandises dont la quantité peut être accrue par l'industrie
de l'homme et dont la production est soumise à la concurrence
intéressent l’économie politique.

 Qu’est-ce qui mesure la valeur d’une marchandise ?

 Comment se détermine cette valeur ?


Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.1. Théorie ricardienne de la valeur
L’objectif de Ricardo :

 Proposer une analyse de la dynamique du capitalisme.

 Il cherche à déterminer le mouvement et le niveau du taux de profit dans


le temps.

Pouvoir mesurer d’une période à l’autre la production totale en valeur, le


surplus total en valeur.

Pour pouvoir mesurer correctement la valeur des marchandises, il faut :

 disposer d’une unité de mesure adéquate : un étalon invariant de la


valeur;
 une mesure fixe permettant d’identifier les variations dans le temps et
dans l’espace sans que les variations proviennent de l’étalon lui-même.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.1. Théorie ricardienne de la valeur
Solution de Ricardo :

 la quantité de travail incorporé mesure la valeur d’échange des


marchandises.

 Le travail incorporé fournit la mesure fixe qui indique exactement la


variation des prix des autres objets.

 La mesure fixe donnée par la quantité de travail incorporé exprime les


conditions de la production, les difficultés de production.

 Le travail incorporé est une mesure fixe, indépendante de tout rapport


d’échange et invariable.

 La grandeur mesurée par le travail ne peut varier que sous l’effet des
conditions de la production et non à cause de l’étalon.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.1. Théorie ricardienne de la valeur

 Selon Ricardo, la production requiert:


- travail direct: travail effectué dans la période, travail immédiat
fourni par les travailleurs qui produisent les marchandises;

- travail indirect: des matières premières, des machines, des outils, des
bâtiments, moyens de production provenant d’un travail passé.
La valeur est fonction de l'augmentation ou de la diminution de la
quantité de travail incorporé (travail direct et travail indirect) dans
la marchandise.
Ce sont les conditions de production, exprimées par les quantités de
travail présent et passé nécessaires à la production, qui déterminent
la valeur des marchandises.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.1. Théorie ricardienne de la valeur
Cependant, les variations de la valeur relative d’une marchandise A en
termes d’une marchandise B ne dépendent pas seulement des quantités de
travail incorporé.
Elles dépendent aussi :
de la manière dont le travail et le capital sont combinés,
de la proportion de capital fixe
du capital circulant utilisée dans la production.
Les capitaux sont différenciés selon leur durée de vie :
 le capital circulant : capital qui disparaît rapidement et demande à être
fréquemment renouveler,
 le capital fixe qui se consomme lentement et dont la durée de vie s’étale
sur plusieurs périodes.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.1. Théorie ricardienne de la valeur

L'importance de la modification de la valeur relative des biens provoquée


par une augmentation, par exemple, de la valeur du travail, dépendra de la
part de capital fixe dans l'ensemble du capital employé

 Si cette part est importante, la valeur relative diminuera.

 tandis que toutes celles, produites principalement par du travail, verront


leur valeur relative augmenter.

 La valeur d'échange des marchandises est donc affectée par une


modification du partage salaire-profit: effet Ricardo ou effet de
répartition.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
o Les Classiques distinguent généralement trois revenus : la rente, les
profits et les salaires.

o La théorie ricardienne de la répartition revient à poser trois questions :

- Comment se détermine la rente ?


- Comment se déterminent les profits ?
- Comment se déterminent les salaires ?

o La rente correspond à la rémunération du propriétaire foncier pour


l'usage du pouvoir originel de la terre.

o Pour Ricardo, la rente n’a pas un caractère absolu lié au monopole de la


terre, mais un caractère différentiel lié à la fertilité inégale des terres.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
La rente différentielle
o Le développement de l’accumulation du capital entraîne
 une hausse de la demande de travail de la part des capitalistes
une hausse du salaire de marché au-dessus du salaire naturel
stimule la croissance démographique.
 une augmentation de la demande de biens agricoles.
 Extension de la culture des terres les plus fertiles vers les terres les
moins fertiles.
 Sur les terres moins fertiles, le produit physique est plus faible
que sur les terres les plus fertiles.
o S’il n’y avait pas de rente, la différence de production
engendrerait une différence dans les profits obtenus par les
divers fermiers.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
La rente différentielle
 la rente différentielle est le principe de l’uniformité des taux de profit.

 Si les taux de profit varient du fait de la difficulté à produire, sur des terres
inégalement fertiles, la rente aligne le profit moyen sur le profit obtenu sur
la terre marginale (la terre la moins fertile) : celle qui ne paie pas de rente.

Exemple: le prix du blé se règle sur les coûts de production de la dernière


terre et sur celle-ci il n’y a pas de rente.

 La rente est différentielle car elle est au service de la péréquation des taux de
profit.

 La rente est la différence entre le produit réalisé sur les terres les plus fertiles
et celui réalisé sur la terre marginale, la moins fertile, avec le même capital

 L'uniformité des taux de profit.


Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
La rente différentielle
Ricardo conçoit la rente comme différentielle
 Elle n’apparaît que sur les meilleures terres et non sur les terres sur lesquelles se
détermine la valeur des produits agricoles.
 la rente n’intervient pas dans le prix des marchandises.
 la rente n’est pas un élément constitutif du prix des marchandises.
 Ricardo (Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817) : «Ce n’est pas parce
que l’on paie une rente que le blé est cher, c’est au contraire parce que le blé est
cher que l’on paie une rente».
 La rente est un effet et non une cause du prix
 Mais le propriétaire d’une terre donnée perçoit une rente d’autant plus élevée que
le prix (déterminé par les difficultés de production sur la terre la moins fertile)
est élevé.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
La rente différentielle
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
Les profits et le taux de profit
 Le profit est défini comme un résidu.

 Il est déterminé par la différence entre la valeur totale produite par le


travail et la part de cette valeur qui est nécessaire à la reconstitution des
moyens de production (avances salariales).

 Le taux de profit = valeur du surplus (profits) / valeur des avances.

- Il dépend des conditions de production des marchandises et, en


particulier, de celles des biens salaires (le blé, nourriture par
excellence des ouvriers de l’époque).

- Il baisse à long terme si les conditions de production des biens


salaires se détériorent (le surplus diminue tandis que les avances
augmentent ; le taux de profit qui est le rapport entre les deux,
diminue).
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
La salaire naturel ou le prix naturel du travail

 Le travail comme toute marchandise a un prix courant et un prix naturel.

- Le prix courant (ou salaire courant) est fixé par l’offre et la demande de
travail à court terme.

- Le prix naturel du travail (ou salaire naturel) dépend du contenu


physique du panier de biens salaires (blé) nécessaires à la reproduction
du travailleur et de sa famille et du prix naturel (ou de la valeur) des
biens salaires.

 Le prix naturel du travail (ou salaire naturel) renvoie à un


minimum de subsistance déterminé socialement.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.2. La théorie de la répartition
La relation inverse entre salaires et profits

 Les capitalistes accumulent les profits qu'ils perçoivent.


 Cela suppose une augmentation du nombre de travailleurs employés.
 Cela nécessite un accroissement de la production et donc la mise en culture
de nouvelles terres, de moins en moins fertiles.
Le prix des produits alimentaires s'accroît (puisque la difficulté de
production augmente).
Le niveau de la rente s'accroît.
Une hausse des salaires et donc une baisse du taux de profit.
 Le taux de profit constituant le motif de l'accumulation du capital, sa baisse
en dessous d'un certain seuil provoque l'arrêt de l’accumulation.
Une dynamique qui conduit naturellement à une économie stationnaire.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.3. La théorie des avantages comparatifs
 RICARDO est plus connu aujourd'hui pour son apport à la théorie de
l'échange international.
 Sa "théorie des avantages comparatifs" ou "théorie des avantages
comparés" ou encore "loi de l'avantage comparatif" est toujours
l’élément majeur d’un cours de théorie du commerce international.
 Cette théorie explique que chaque pays doit se spécialiser, (c'est-à-dire
produire et exporter) les biens qu'il sait produire avec la meilleure
compétence.

 Si un pays est plus compétent que ses partenaires pour produire


tous les biens, il gagne néanmoins à se spécialiser dans la
production et l'exportation des biens qu'il sait produire avec une
plus grande compétence.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.3. La théorie des avantages comparatifs
L’exemple du vin et du drap
Angleterre Portugal
Vin aLV = 120 a*LV = 80
Drap aLD = 100 a*LD = 90
L'Angleterre et le Portugal sont producteurs à la fois de vin et de drap.
 aLV=120: le nombre d'heures de travail nécessaires pour produire une
unité de vin (par exemple un baril ou un hectolitre) en Angleterre.
 a*LV=80: le nombre d'heures de travail nécessaires pour produire une
unité de vin au Portugal.
 aLD=100: le nombre d'heures de travail nécessaires pour produire une
unité de drap en Angleterre.
 • a*LD=90: le nombre d'heures de travail nécessaires pour produire une
unité de drap au Portugal.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.3. La théorie des avantages comparatifs
L’exemple du vin et du drap

 Tant dans le vin que dans le drap, il faut moins d'heures aux portugais
qu'aux anglais pour produire des unités de chaque bien.

 Cela semble s'opposer à toute spécialisation internationale.

Mais, RICARDO montre le contraire.

 Supposons que les termes de l'échange sont égaux à 1.

 Chaque unité de vin Portugais permet d'obtenir une unité de drap


anglais et réciproquement.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.3. La théorie des avantages comparatifs
L’exemple du vin et du drap
Si le Portugal souhaite obtenir une unité de drap. Il a le choix entre :
 produire lui-même cette unité pour un coût en travail de 90 heures.

 l'importer en échange d'une unité de vin qu’il va produire pour un coût


80 heures.

 Ainsi, avec 90 heures, il peut obtenir plus qu’une unité de drap, il peut en
fait en obtenir 90/80 = 1,125 unités. Il pourra vendre une unité de vin
contre une unité de drap anglais et il lui restera encore 0,125 unités de vin
(ou le temps de travail correspondant).

 Le Portugal a donc intérêt à produire du vin plutôt que du drap et à


échanger une partie de ce vin contre du drap.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.3. La théorie des avantages comparatifs
L’exemple du vin et du drap
Si l'Angleterre souhaite obtenir une unité de vin. Elle peut choisir entre :
 fabriquer cette unité pour un coût en travail de 120 heures
 l’importer en échange d’une unité de drap qu’elle va produire pour un
coût de 100 heures.
 Ainsi, avec ces 120 heures, elle peut obtenir plus qu’une unité de vin, elle
peut en fait obtenir 120/100 = 1,2 unités de vin.
 Elle peut donc vendre une unité de drap contre une unité de vin
portugais et il lui restera encore 0,2 unités de drap (ou le temps de travail
équivalent).
 L’ Angleterre a donc intérêt à produire du drap plutôt que du vin et à
échanger une partie de ce drap contre du vin.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.3. La théorie des avantages comparatifs
L’exemple du vin et du drap
Si l'Angleterre souhaite obtenir une unité de vin. Elle peut choisir entre :
 fabriquer cette unité pour un coût en travail de 120 heures
 l’importer en échange d’une unité de drap qu’elle va produire pour un
coût de 100 heures.
 Ainsi, avec ces 120 heures, elle peut obtenir plus qu’une unité de vin, elle
peut en fait obtenir 120/100 = 1,2 unités de vin.
 Elle peut donc vendre une unité de drap contre une unité de vin
portugais et il lui restera encore 0,2 unités de drap (ou le temps de travail
équivalent).
 L’ Angleterre a donc intérêt à produire du drap plutôt que du vin et à
échanger une partie de ce drap contre du vin.
Chapitre 3: Les Classiques
3.2. David RICARDO (1772-1823)
3.2.3. La théorie des avantages comparatifs

Généralisation
On peut montrer que le gain à l'échange demeure dans des
conditions beaucoup plus générale.

Tant que la condition suivante est vérifiée:

a*LV/a*LD ≤ aLV/aLD

 gain à l'échange
Chapitre 3: Les Classiques
3.3. Thomas Malthus (1766-1834)
o Né d’une famille riche de classe moyenne anglaise, il a fait
des études à Cambridge et est devenu pasteur.
o En 1798, il publie Essai sur le principe de population.
o Cet ouvrage lui apporta la célébrité et il fut nommé en 1805
professeur d’histoire moderne et d’économie politique à
l’East India College (fondé par les directeurs de la
Compagnie des Indes Orientales).

Les idées de Malthus:


 Le principe de population dont découle le
« Malthusianisme »
 La théorie de la sous-consommation qui sera développée par
Keynes.
Chapitre 3: Les Classiques
3.3. Thomas Malthus (1766-1834)
3.3.1 Principe de population
MALTHUS observe que la pression de la population se vérifie
dans toutes les espèces :
La tendance constante de tous les êtres vivants, à accroître leur
espèce au-delà des ressources de nourriture dont ils peuvent
disposer... Elle (La nature) a été avare de place et nourriture. Si
elle ne rencontre pas d'obstacles, la population croîtra selon
une progression géométrique, doublant approximativement
tous les vingt-cinq ans, tandis que les moyens de subsistance
augmenteront au mieux selon une progression arithmétique.
 dès que la population augmente au-delà du niveau autorisé
par les ressources, des famines ou des guerres ramènent la
population à un niveau compatible avec celui des ressources.
Chapitre 3: Les Classiques
3.3. Thomas Malthus (1766-1834)
3.3.1 Principe de population
Selon Malthus,
 on ne peut pas contourner les lois de la nature
 il est moralement criminel de chercher à le faire.
 Un homme ne doit pas chercher à avoir des enfants s'il n'est
pas sûr de pouvoir les nourrir et "chaque pauvre doit savoir
qu'il est lui-même la cause principale de ses souffrances".
Pour éviter que ne se manifeste les obstacles destructifs: la
guerre et la famine
 il faut recourir à des obstacles « préventifs » : abstinence
sexuelle et le célibat pour lutter contre la natalité.
Chapitre 3: Les Classiques
3.3. Thomas Malthus (1766-1834)
3.3.1 Principe de population
 Les idées de MALTHUS ont été très discutées et critiquées.
 Thomas SADLER (1780-1835), un démographe irlandais,
montra qu'à l'inverse de ce que prétendait MALTHUS, dans
les années 1820 la misère que l'on constatait en Irlande était,
selon les régions, non pas directement proportionnelle à la
densité de population mais inversement proportionnelle.
 Sa théorie d'un lien entre excès de population et misère
n'avait donc pas de base statistique.
 Malgré cela, les idées de MALTHUS sont encore très vivantes
de nos jours et ont été appliquées en Chine.
Chapitre 3: Les Classiques
3.3. Thomas Malthus (1766-1834)
3.3.2 Théorie de la sous-consommation
Pour les autres classiques, la production trouve toujours à
s'écouler.
Mais, Malthus doute que le pouvoir d'achat des ouvriers soit
suffisant pour absorber la production créée.
Il fut le premier à parler de l'insuffisance de la demande
effective, c'est-à-dire la demande effectivement exprimée sur le
marché.
Chapitre 3: Les Classiques
3.3. Thomas Malthus (1766-1834)
3.3.2 Théorie de la sous-consommation
Malthus souligne que le désir d'investir peut créer l'offre mais
que le désir de consommer ne suffit pas à créer une demande
aussi effective.
Il pense en effet que le pouvoir d'achat effectif limite la
demande ouvrière.
 Il préconise donc de soutenir la demande.
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)
 Descendant d'une famille de protestants qui avait dû s'exiler
lors de la révocation de l'Edit de Nantes (qui autorisait la
liberté de culte aux protestants) par Louis XIV en 1685.
 Louis XIV avait révoqué l'édit de Nantes en signant l'édit de
Fontainebleau le 18 octobre 1685, interdisant le protestantisme
sur tout le territoire français.
 L’interdiction du protestantisme a entraîné l'exil de beaucoup
de protestants et affaiblit l'économie française au profit des
pays protestants (Angleterre , colonies américaines de Virginie
et de Caroline du Sud, Allemagne, Suisse, Pays- Bas ) .
 C’est dans ce contexte que Jean- Baptiste SAY fait ses études en
Angleterre où il découvre la Richesse des Nations d’Adam
SMITH.
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)
 Il revient en France et commence sa carrière comme
employé dans une compagnie d'assurance parisienne.

 Lors de la Révolution française en 1789 , il travaille dans la


presse puis part comme volontaire.

 Au retour il fonde un périodique, La décade philosophique,


politique et littéraire dont il est rédacteur en chef.

 Il refuse de cautionner la politique économique de


NAPOLEON 1er (1769 - 1821). De ce fait, il est écarté de toute
fonction importante et connaît des difficultés matérielles.

 Il créé sa propre entreprise, une usine de filature mécanique


et réussit fort bien dans ce métier. Puis il se met à écrire.
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)

Publications

 en 1804, son Traité d'Economie Politique

 en 1817, son Catéchisme d'Economie Politique.

En 1830 il est titulaire d’une chaire d'Economie Politique au


Collège de France.

Ses cours du Conservatoire des Arts et Métiers sont publiés en


six volumes sous le titre "Cours Complet d'Economie
Politique".
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)
3.4.1. La loi des débouchés

"L'offre crée sa propre demande " ou encore « les produits


s'échangent contre des produits».

Cette loi est très proche de la pensée du physiocrate Le


MERCIER de la RIVIERE "Personne n'est acheteur sans être en
même temps vendeur" en 1767 .

 Dans l'économie prise dans son ensemble, la demande totale


ne peut pas durablement excéder l'offre totale, ni être
inférieure.
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)
3.4.1. La loi des débouchés

Formulation la loi des débouchés :

"Il est bon de remarquer qu'un produit terminé offre, dès cet
instant, un débouché à d'autres produits pour tout le montant
de sa valeur. En effet, lorsque le dernier producteur a terminé
un produit, son plus grand désir est de le vendre, pour que la
valeur de ce produit ne chôme pas entre ses mains. Mais il n'est
pas moins empressé de se défaire de l'argent que lui procure sa
vente, pour que la valeur de l'argent ne chôme pas non plus. Or,
on ne peut se défaire de son argent qu'en demandant à acheter
un produit quelconque. On voit donc que le seul fait de la
formation d'un produit ouvre, dès l'instant même, un débouché
à d'autres produits."
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)
3.4.2. Les problèmes soulevés par la loi des débouchés
Le problème de la thésaurisation
Lorsque l'individu ne dépense pas immédiatement l'argent reçu
en échange de son produit, que se passe-t-il ?
 S'il s'agit de thésaurisation: l'argent est retiré de la circulation
et entassé dans un bas de laine ou sous un matelas,
 la loi de SAY ne tient plus. L'offre n'aura créé aucune
demande.
 S'il s'agit d'épargne productive
 la loi de SAY tient toujours car l'argent épargné sera en fait prêté
à quelqu'un d'autre qui le dépensera et l'offre de cet individu
aura créé une demande .
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)
3.4.2. Les problèmes soulevés par la loi des débouchés

Le problème de la compatibilité des demandes

 Si un cordonnier fabrique une paire de chaussures et la vend,


son offre crée une demande.

 Si, avec son argent, il souhaite acheter des gants, qu'il n’ y a


pas en face une offre de gants, il va thésauriser la somme
qu'il a reçu.

SAY n’aborde pas la question de la compatibilité des


demandes.
Chapitre 3: Les Classiques
3.4. Jean- Baptiste SAY (1767 - 1832)
3.4.2. Les problèmes soulevés par la loi des débouchés

Loi des débouchés contre insuffisance de la demande effective


Est- ce que l'offre crée sa propre demande ou bien au contraire, est- ce que
l'insuffisance de la demande effective entrainant une crise de surproduction
est possible?
La réponse oppose les économistes optimistes aux pessimistes.
 Les optimistes du côté de SAY : Smith, Bastiat, Ricardo, Léon Walras et la
plupart des néo - classiques.
“Les produits s’achètent toujours au moyen de produits ou de services; la
monnaie n’est que le moyen par lequel s’effectue l’échange. Puisqu’un
accroissement de la production est toujours accompagné d’un accroissement
correspondant du pouvoir d’achat et de consommation, il n’est pas possible
qu’il y ait surproduction ".
 Les pessimistes contre SAY, Malthus, Marx et Keynes. pensent que le
système économique est voué à des difficultés dont il ne pourra sortir
qu'avec l'intervention de l'Etat
Chapitre 3: Les Classiques
3.5. John Stuart Mill (1806-1873)
John STUART MILL
 Le fils de l'historien, économiste et philosophe écossais James MILL
(1773-1836), qui l'a initié à l'économie et aux travaux des utilitaristes
Étienne BONNOT de CONDILLAC (1715- 1780) et Jeremy BENTHAM
(1748 - 1832).

 Il a écrit sur de nombreuses questions d'économie politique, défendant et


approfondissant les thèses des économistes classiques.

 Il est connu aujourd'hui pour sa contribution au courant utilitariste, un


pilier essentiel de l'école néo- classique.

 Il a publié un livre, Principles of Political Economy, en 1848, qui est une


synthèse de l’économie politique héritée d’Adam SMITH et de RICARDO

 Ce livre a servi à former des générations d’économistes anglais jusqu’à ce


qu’il soit remplacé par les Principles of Economics (1890) du néo-
classique Alfred MARSHALL (1842 - 1924).
Chapitre 3: Les Classiques
3.5. John Stuart Mill (1806-1873)
3.5.1. Brefs rappels des apports de CONDILLAC et de
BENTHAM à l'utilitarisme
CONDILLAC : l'utilité, fondement de la valeur
 Développe une conception originale de la valeur fondé sur la
notion d'utilité:
 Une chose est utile, lorsqu'elle sert à quelques-uns de nos
besoins ;
 Une chose est inutile, lorsqu'elle ne sert à aucun, ou que nous
n'en pouvons rien faire.
 Son utilité est donc fondée sur le besoin que nous en avons.
 La valeur des choses est donc fondée sur leur utilité
 Une chose vaut, c'est dire qu'elle est, ou que nous l'estimons
bonne à quelque usage.
Chapitre 3: Les Classiques
3.5. John Stuart Mill (1806-1873)
3.5.1. Brefs rappels des apports de CONDILLAC et de BENTHAM à
l'utilitarisme
CONDILLAC : l'utilité, fondement de la valeur
Pour CONDILLAC
 la rareté intervient aussi, à côté de l'utilité, pour déterminer la valeur
d'une chose, mais de façon secondaire et à travers son impact sur la
subjectivité.
 C'est, la subjectivité elle-même qui est modifiée par la plus ou moins
grande rareté d'une chose.
 le fait même qu'une chose soit rare peut accroître notre désir de la
posséder.
 Une chose n'a pas une valeur parce qu'elle coûte, comme on le suppose;
mais elle coûte parce qu'elle a une valeur.
 Le mot valeur est pris ici au sens de valeur d'usage ou d'utilité,
Chapitre 3: Les Classiques
3.5. John Stuart Mill (1806-1873)
3.5.1. Brefs rappels des apports de CONDILLAC et de
BENTHAM à l'utilitarisme
BENTHAM ou l’utilitarisme « égoïste ».
 Il considère que l'homme réagit principalement aux sensations agréables
ou désagréables qui l'affectent.
 C'est donc en agissant sur ces sentiments qu'on peut gouverner une
société humaine.
 Un bon gouvernement doit tenir une comptabilité des peines qu'il inflige
et des plaisirs qu'il dispense,
 la somme des plaisirs (c'est - à- dire le bonheur) doit atteindre un
maximum et la somme des peines (c'est - à- dire le malheur) un
minimum.
 Le but à atteindre: "le plus grand bonheur du plus grand nombre".
 Le bonheur est lié à la quantité de plaisir: utilitarisme égoïste.
Chapitre 3: Les Classiques
3.5. John Stuart Mill (1806-1873)
3.5.2. L'utilitarisme altruiste de MILL

 John Stuart MILL publie un ouvrage intitulé l'Utilitarisme, en 1861 .


 Pour Mill, ce qui importe est la qualité des plaisirs et non
nécessairement la quantité.
 Par exemple :
 les plaisirs de l'esprit sont plus importants que ceux du corps.
 le bien-être d’autrui peut parfois être plus important que le sien
propre.
 le plaisir ou l'intérêt de la collectivité comptent parfois mieux
que le plaisir individuel.
 Un utilitarisme altruiste.
Chapitre 3: Les Classiques
3.5. John Stuart Mill (1806-1873)
3.5.2. Les utilitarismes de MILL et de BENTHAM
 Point commun: prise en compte des sensations et le plaisir et les
peines qui en découlent.
 Différence: dans la prise en compte de la diversité des plaisirs et des
peines pour déterminer si une action est bonne ou mauvaise.
 Pour l'utilitarisme égoïste: une action est bonne si elle procure du
plaisir à son auteur, elle est mauvaise si elle lui procure de la peine.
 Une action qui entraîne du plaisir pour lui sera bonne même si elle
a des conséquences néfastes pour autrui.
 Pour MILL, une action ne peut être bonne si elle entraîne plus de
déplaisir pour autrui que de plaisir pour soi.
 Ce qui compte c'est le plaisir du plus grand nombre.

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