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Introduction à l’économie
Document 2
Des besoins illimités, des ressources rares
« Quoi », « comment » et « pour qui » produire ne constitueraient pas des problèmes si les
ressources étaient illimitées, si une quantité infinie de chaque bien pouvait être produite ou si les
besoins humains étaient complètement satisfaits... Il n'existerait pas de biens économiques, c'est-à-
dire de biens relativement rares, et il n'y aurait plus guère lieu d'étudier l’Économique, ou l' « art
d'économiser ». Tous les biens seraient des biens libres, comme l'air ou l'eau.
Dans le monde tel qu'il est, les petits enfants eux-mêmes sont supposés apprendre en grandissant
que « les deux » n'est pas une réponse acceptable lorsqu'il s'agit de choisir « lequel ». Certes, les
sociétés industrielles modernes donnent l'impression d'être riches par comparaison avec les nations
arriérées ou avec les siècles passés. Cependant, même la plus riche de ces nations, les États-Unis,
devrait être des centaines de fois plus productive qu'elle ne l'est présentement si elle devait assurer à
chaque individu un niveau d'existence aussi élevé que celui dont jouissent de nos jours un petit
nombre de privilégiés.
Il semble que les niveaux de production plus élevés remorquent invariablement des niveaux de
consommation plus élevés. Le public, a l'impression qu'il « a besoin » de chauffage à vapeur, d'eau
courante, d'éducation, de cinéma, de radio et de télévision, de livres, d'autos, de voyages, de
musique (de telle ou telle catégorie), de vêtements à la mode, etc. Le biologiste peut bien nous
affirmer qu'un homme peut se nourrir parfaitement avec une bouillie d'avoine claire, moyennant
quelques euros par jour, ce renseignement nous laisse aussi froids que celui d'après lequel les
éléments chimiques de notre corps valent à peine deux dollars. Quiconque a tenu un livre de
comptes familial n'ignore pas que les nécessités de l'existence, les impératifs absolus, n'ont pas
grand-chose à voir avec les besoins physiologiques minima de nourriture, habillement et logement
dont la satisfaction est indispensable pour entretenir la lumière vacillante de la vie.
P.-A. Samuelson, L'Économique, Armand Colin
Biens libres :
Biens économiques :
3. Expliquez pourquoi on peut dire que l’idée de rareté est fondamentale pour définir
l’activité économique.
Document 5
Les devoirs du souverain : l’État gendarme
Le devoir du souverain qui consiste en la protection de la société de la violence et des agressions des
autres sociétés indépendantes peut se réaliser au seul moyen d'une force militaire.
Le deuxième devoir du souverain consiste en la protection aussi efficace que possible de chaque membre
de la société contre l'oppression et l’injustice.
Le troisième et dernier devoir du souverain consiste à ériger et maintenir des travaux publics qui, bien que
du plus haut intérêt pour la société, sont d'une nature telle que le profit ne peut jamais couvrir la dépense
d'un individu ou d'un petit nombre d'individus.
A. SMITH, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations
1. Expliquez la phrase soulignée dans le premier texte : « en cela, comme en beaucoup d'autres
cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ».
Document 7
Entretien imaginaire avec Karl Marx
S. & V. Économie : La mécanisation mène donc au chômage qui mène à une plus grande misère et à une
plus grande docilité de la classe ouvrière. Je ne vois pas en quoi cela pourrait contribuer à
l'effondrement du système capitaliste...
K.M. : La mécanisation est pourtant à l'origine de son affaiblissement. Les capitalistes sont en effet
obligés de payer leurs machines à leur juste prix. Ils ne peuvent exploiter la force de travail mécanique
comme ils exploitent la force de travail humaine. Et plus ils investissent dans des machines destinées à
économiser de la main-d'œuvre, moins ils font de profits. La concurrence obligeant tous les entrepreneurs
à s'engager dans une course à la réduction des coûts (et donc de la main-d'œuvre), la proportion de travail
(et donc de plus-value) contenue dans la production totale est irrémédiablement condamnée à se réduire.
Arrive un moment où les profits sont tellement réduits que la production n'est plus rentable. Et où la
baisse des revenus des travailleurs fait baisser la consommation. C'est ainsi que se déclenche la crise.
Les entreprises les plus petites vont disparaître dans la bataille. Les plus grosses vont récupérer des
moyens de production à bas prix et vont pouvoir imposer leurs conditions aux travailleurs.
Puis arrivera le moment du drame final. La concentration des moyens de production atteindra un degré tel
qu'elle deviendra incompatible avec la structure capitaliste. Cette structure volera en éclats, sonnant du
même coup le glas de la propriété privée. La classe ouvrière, disciplinée, unie et organisée […] prendra le
pouvoir et instaurera le système socialiste basé sur la planification de la production et caractérisé par
l'absence de classes sociales. La révolution, vous le voyez, est inévitable : c'est l'issue logique des
convulsions économiques auxquelles nous assistons périodiquement.
Science et Vie Économie, n° 53
2. Citez et expliquez les différents modes d’intervention économique de l’État préconisé par
Keynes.
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