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LA RESTRICTION DE LA RESPONSABILITE
A. LES SANCTIONS
Le dirigeant d’entreprise, on n’a pas seulement droit à des avantages, mais on fait
aussi face à de nombreuses responsabilités. Que ce soit au niveau civil ou pénal, le dirigeant
d’entreprise doit répondre de ses actes s’il ses actions sont contraires à ce que dit la loi. En
effet, il est responsable à la limite de la loi et par les statuts de la société. Toute faute en
dehors des pouvoirs attribués engage sa responsabilité1.
Le dirigeant doit d’abord gérer la société avec compétence et de faire preuve de diligence
dans la gestion de la société, c’est-à-dire de diriger ou d’administrer la société « en bon père
de famille », et mettre en œuvre ses connaissances techniques ou professionnelles, son
expérience, dans la direction ou l’administration de la société, si non sa responsabilité se
trouve engager lorsqu’il peut être établi qu’il a commis des fautes dans l’exercice de leur
fonctions et que celles-ci ont eu des conséquences dommageables pour la société, les associés
ou les tiers.
Cette responsabilité est régie par le code de commerce ; elle intervient lorsque la société est
mise en redressement ou en liquidation judiciaire pour sanctionner le comportement des
dirigeants de droit ou de fait, rémunérés ou non (C.C, art 736), qui sont à l’origine des
difficultés de la société. C’est essentiellement dans ce cadre que la responsabilité des
administrateurs sera mise en cause dans la pratique.
1
https://expert-maroc.com/responsabilite-dirigeants-entreprise-maroc/consulté le 05/12/2021
1. Sanctions patrimoniales :
Dans la majorité des hypothèses, il n’est pas possible, à la fin de la liquidation judiciaire, de
satisfaire toutes les créances car l’actif dégagé par la procédure se révèle insuffisant. On parle,
dans cette situation, de clôture pour insuffisance d’actif.
Cette sanction consiste à faire supporter totalement ou partiellement l’insuffisance d’actif par
le dirigeant. Ce dernier devra donc combler le passif avec ses deniers personnels pour
satisfaire les créanciers de l’entreprise.
Cette sanction concerne les dirigeants ayant commis des fautes qui ont contribué à
l’insuffisance d’actif dans le cadre de la liquidation judiciaire.
Les sommes que le dirigeant versera entreront dans le patrimoine de l’entreprise et seront
affectées en cas de continuation de l’entreprise selon les modalités prévues par son plan de
continuation.
En cas de cession ou de liquidation, les sommes sont réparties entre les créanciers.
Il faut signaler que l’action en comblement de passif comme toute autre action en
responsabilité, elle est tributaire de l’existence d’une faute, un préjudice et un lien de causalité
entre la faute et le préjudice.
l’extension de la procédure aux dirigeants
La deuxième sanction patrimoniale prévue par la loi marocaine, consiste dans l’extension de
la procédure de redressement ou de liquidation judiciaire aux dirigeants de l’entreprise en
difficulté. À la différence de l’action en comblement du passif qui repose sur la commission
d’une faute ayant contribué à l’insuffisance de l’actif, cette sanction se concrétise par la
commission de l’un des faits énumérés limitativement par l’article 740 du Code de commerce.
1. Avoir disposé des biens de la société comme des siens propres ; c’est l’abus de biens
sociaux par acte de disposition ;
2. Sous le couvert de la société masquant ses agissements, avoir fait des actes de
commerce dans un intérêt personnel ; c’est l’abus de personnalité morale ;
3. Avoir fait des biens ou du crédit de la société un usage contraire à l’intérêt de celle-ci,
à des fins personnelles ou pour favoriser une autre entreprise dans laquelle il était
intéressé directement ou indirectement ; c’est l’usage abusif des biens et du crédit de
la société ;
4. Avoir poursuivi abusivement, dans un intérêt personnel, une exploitation déficitaire
qui ne pouvait conduire qu’à la cessation des paiements de la société ; c’est la
poursuite abusive d’une exploitation déficitaire ;
5. Avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaitre des documents comptables de la
société ou s’être abstenu de tenir toute comptabilité conforme aux règles légales ;
6. Avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l’actif ou frauduleusement augmenté le
passif de la société ;
7. Avoir tenu une comptabilité manifestement incomplète ou irrégulière2 .
Lorsqu’un dirigeant se trouve dans l’un des sept cas mentionnés à l’article 740, le tribunal
doit, à tout moment de la procédure, se saisir en vue, s’il y a lieu, de prononcer sa
déchéance commerciale (C.C, art,746). Cette sanction emporte4 :
2
EL MERNISSI Mohamed-Traité marocain de droit des sociétés-LexisNexis(2020), http/www.lexisnexis.fr ;
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3
CCI ALSACE ,Responsabilité du dirigeant en droit des societes,10/08/2018,p7
4
EL MERNISSI Mohamed-Traité marocain de droit des sociétés-LexisNexis(2020), http/www.lexisnexis.fr ;
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L’interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement,
soit toute entreprise commerciale ou artisanale, toute exploitation agricole et toute
personne morale, soit une ou plusieurs de celles-ci.5
5
CELY RODRIGEUZ ADRIANA MARIA ,la responsabilité civile des dirigeants des sociétés , thèse de doctorat
novembre 2018,p 259.