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DROIT PENAL
COMPARE
2
§ 1. Indications bibliographiques 1
§ 2. Notion 1
§ 1. Indications bibliographiques 4
§ 2. Notion 5
PREMIRE PARTIE 19
CHEPITRE 1. GENERALITES 20
SECTION 1. NOTION 22
SECTION 1. NOTION 59
SECTION 1. NOTION 64
SECTION 1. GENERALITES 75
§2. Notion 98
4
DEUXIEME PARTIE
112
§ 1. Indication bibliographiques
§ 2. Notion
fut surtout une réaction contre la nationalisation du droit qui s’est produite au XIXè siècle, au
moment des codifications. Il a été rendu, d’un autre côté, nécessaire et urgent pour
l’expansion sans précédent qu’ont pris, à notre époque, les relations de tous ordres de la vie
internationale.
droit étranger et les monuments de la pratique extrajudiciaire sans les isoler de leur cadre ni
de leur évolution historique. Il suggère les principes juridiques qu’expriment, dans les pays
d’une même communauté internationale, les aspirations et les besoins communs des individus
qui la composent et, à cet titre, cette science peut avoir pour fonctions pratiques d’aide les
interprètes dans une meilleure compréhension de leur droit nationale, voire même de leur
indiquer le sens dans lequel les infléchissements de la règle appliquée doivent se produire, de
proposer aux législateurs les bases des réformes qu’appelles notre droit positif, plus
généralement, « ouvrir le cham d’intérêt à tous ceux qui collaborent à l’œuvre juridique et
n’oublient pas la double mission de sécurité et de progrès que doit assumer le droit».
1
L’étude de 153 constitutions régissant des cités grecques ou barbares est à la base du traité qu’Aristote a écrit
sur la politique ; Solon, dit-on, a procédé de même pour établir les lois d’Athènes et les décemvirs n’ont, selon
la légende, dressé la loi des XII tables qu’après une enquête menée dans les cités de la Grande Grèce. Au
moyen-âge, on a comparé droit romain et droit canon.
2
Voy.R. RODIERE Introduction au droit comparé, p.147, n°86
9
2. On ne dit pas comparer entre elles des règles isolées de leur contexte
historique et culturel ; il faut les remplacer dans l’ensemble juridique
auquel elles appartiennent et au regard de l’évolution de l’évolution
historique dont elles ont dépendu ; en outre, il faut aussi compte des
principaux projets de réforme ou des évolutions en cours.
L’intérêt actuel de cette discipline a été souligné par René David 3 de la façon
2F
suivante :
1. Le droit comparé peut être utilisé dans les recherches qui concernent
l’histoire, la philosophie ou la théorie générale du droit ;
2. Le droit comparé est utile pour mieux connaître notre droit national et
l’améliorer ;
3. Le droit comparé est utile pour comprendre les peuples étrangers et donner
un meilleur régime aux relations de la vie internationale ;
4. Une certaine unification internationale du droit est requise dans le monde
d’aujourd’hui et sera plu nécessaire encore dans le monde de demain.
L’œuvre de synthèse ou d’harmonisation qu’elle implique ne peut être
accomplie sans l’aide du droit comparé ;
5. Le rôle des comparatistes est de rendre les juristes aptes à remplir, chacun
dans sa spécialité, la tâche qui lui incombe. De plus en plus fréquemment,
nous sommes en rapport avec des juristes qui ont reçu une autre formation
que la nôtre ; ils ne raisonnent pas en suivant les même méthodes, ils
emploient d’autre concepts que nous, leur vision du monde et leur
conception du droit diffèrent des nôtres. Il appartient aux comparatistes
d’indiquer aux autres juristes les difficultés qu’ils vont avoir à comprendre
leurs interlocuteurs et à se faire comprendre d’eux ; c’est ce qu’explique
principalement le développement moderne des cours et des instituts de droit
comparé.
§ 1. Indication bibliographiques
3
René David, les grands systèmes de droit contemporains, pp.3 à19
10
- ANCEL, M, et MARX, I., Les Codes pénaux européens, Centre français de droit comparé,
1956 à 1981 (5 tomes)
- TROUSSE, P.-E., FETTEWEIS, A et VERSLE, S-C., droit comparé, les Nouvelles, droit
pénal, Tome 1 volume 2, Bruxelles1962.
- DELMAS-MARTY, M., Les chemins de la répression, Paris, 1980.
- ANCEL, M, «Intérêt et nécessité nouvelle de la recherche pénaliste comparative», in
Mélanges en l’honneur du Doyen P. BOURZAT, Paris, 1980, p.3
- ANCEL, M, La défense sociale nouvelle, Paris 3ème éd., 1981
- SCREVENS, « L’évolution récente du droit pénal », Rev.dr.int.et dr.comp., Bruxelles,
1985, p.1.
- DELMAS-MARTY, M., Modèles et mouvements de politique criminelle, Paris, 1983.
- ANCEL, M, La défense sociale, Paris, 1985.
- ANCEL, M, « Réforme pénale et politique criminelle dans les dernières années du XXè
siècle, in Mélanges offerts à R.LEGROS, Bruxelles.1985, p.1.
- DELMAS-MARTY, M., le flou du droit, Paris 1987.
- LAZERGES, Chr., La politique criminelle, Paris 1987.
- PRADEL, J., Histoire des doctrines pénales, Paris, 1989.
- DELMAS-MARTY, M., Les grands systèmes de politique criminelle, Paris, 1992.
§ 2. Notion
Le droit pénal comparé est l’étude des règles qui, au sein des divers systèmes
juridiques contemporains, déterminent les comportements punissables (droit pénal spécial) et
organisent leur répression (droit pénal général).
11
L’histoire nous enseigne que toutes les sociétés humaines ont connu certaine
forme de droit pénal.
Ainsi, dans les pays socialistes (pays de l’Est et démocraties populaires), le but
du droit donc aussi du droit pénal est la défense de la légalité socialiste.
Parmi les comparatistes, « les criminalistes ont été parmi les premiers à
confronter, d’un pays à l’autre, leur expériences nationales. Les pénitentiaires » l’on fait, dès
le milieu du siècle dernier, à une époque où, il est vrai, les controverses de l’Ecole
pénitentiaire franco-belge (de Charles Lucas et de Ducpétiaux) portaient à s’interroger sur la
réalité des systèmes voisins. A la fin du XVIIe siècle, John Howard avait, déjà, mis en cause
« l’état des prisons » en Angleterre et au Pays de Galles(777) et Mirabeau, à la veille de la
Révolution (1788) avait confronté la « maison de force » de Bicêtre avec la législation
criminelle de la Grande Bretagne. De Tocqueville devait, au début du XIXe siècle, présenter
le « système pénitentiaire des Etats-Unis » (1836) et inviter les français, et même tous les
Européens, à des réflexions comparatives à ce sujet. Lorsqu’après un 1 er Congrès pénitentiaire
tenu à Londres en 1872 les spécialistes décidaient la fondation de ce fut (1876) la commission
internationale pénale et pénitentiaire, la comparaison méthodique des institutions du droit
criminel et de l’exécution des sentences pénales était en quelque sorte institutionnalisée. Elle
allait tout de suite se manifester dans le remarquable Congrès tenu à Stockholm en 1878. La
création, en 1889, de l’Union internationale de droit pénal, par Von Liszt, van Hamel et
Adolphe Prins, avait pour but, en présence des problèmes, alors nouveaux, de la criminalité et
de l’apparition de la Science criminologique, d’inviter les criminalistes à une réflexion et à
une recherche de politique criminelle sur la base et avec les enseignements d’une prospection
de droit comparé. Lorsqu’au lendemain de la première Guerre mondiale, l’Association
internationale de droit pénal reprit l’œuvre de l’Union (disparue dans la tourmente de 1914),
4
Voy. M. ANCEL, « Intérêt et nécessité nouvelle de la recherche pluraliste comparative », in Mélanges en
l’honneur du Doyen P. BOUZART, Paris, 1980, Pp.3. et suiv
12
elle se situa aussitôt d’emblée dans le cadre comparatif ; et ses congrès (à partir du premier,
tenu à Bruxelles en1926) comme ses conférences pour l’unification du droit pénal, suscitées
par elle et encouragées, à l’époque, par la société des Nations, allaient dans le même sens.
- Les différents Pays et les criminalistes des différents pays, ont senti la nécessité de
s’ouvrir sur l’extérieur;
- L’internationalisation croissante de la criminalité a entraîné l’internationalisation de la
réaction anti-criminelle;
- On a cherché, selon une tradition déjà ancienne, car elle remonte au siècle dernier, à
mieux connaître, pour s’en inspirer à bon escient, les expériences étrangères (déjà la Royal
commission on criminal Law anglaise constituée en 1839 proclamait que la connaissance
des systèmes étrangers pouvait éviter de se complaire dans la satisfaction, souvent non
justifiée, de son propre système position remarquable à cette époque et singulièrement
féconde sur le terrain de la politique criminelle comparative) ; c’est cette position qui été
vigoureusement reprise depuis la fin de la dernière guerre;
- La prise de conscience, après 1945 en particulier, de la coexistence, puis de
l’interdépendance des différents systèmes de justice pénale qui doivent désormais, non
seulement ne plus s’ignorer mais se comprendre et développer entre eux, au-delà des
emprunts empiriques, une coopération raisonnés dans le domaine de la lutte contre la
criminalité;
- Enfin, pour le comparatiste en général et pour le comparatiste criminaliste en particulier,
le souci de ne plus s’en tenir à la simple juxtaposition des règles légales, ni même à la
simple confrontation des institutions du droit pénal (la tentative, la complicité, la récidive)
mais de chercher à arriver à une appréhension globale des systèmes, saisis dans leur
évolution historique et leur contexte socio-politico-économique.
13
Un second exemple, aussi probant, peut être tiré, à l’inverse, non plus des
incriminations nouvelles, mais du mouvement bien de décriminalisation contemporain. Ici,
par une sorte de contagion criminal-politique, on voit les systèmes de droit moderne
abandonner (ou s’interroger, parfois anxieusement, sur l’abandon de)certaines incriminations
traditionnelles comme l’adultère, la bigamie, l’homosexualité sanction pénale qui n’aboutit
pas pour autant à une absolution morale ou à la suppression des sanctions civiles témoigne
d’une évolution dans l’échelle des valeurs sociales et dans la notion des biens juridiquement
(et pénalement) protégés. Le relevé comparatif objectif doit s’accompagner ici d’une analyse
de politique criminelle en profondeur.
14
Ecole pénitentiaire
pénitentiaire
Von Liszt
Van Hamel
Prins
Conseil de l’Europe
Criminels (CDPC)
Observation d’abord que le droit comparé en général (et non seulement le droit
pénal comparé) a renoncé aujourd’hui à quelques grandes ambitions anciennes : Leibnitz,
s’interrogeant au XVIIe siècle sur une méthode nouvelle d’étude et d’enseignement de la
science du droit (Nova methodus discendaeque jurisprudentias, 1667) proposait de dresser un
tableau de toutes les législations existantes pour en faire apparaître les points communs. A
des titres divers, Feuerbach au début et Von Liszt à la fin du XIXe siècle voulurent établir les
bases de cette science internationalement unifiée du droit pénal. Liszt du reste, en bon
comparatiste de 1900, prétendait, pour le droit pénal, comme Soleilles et Lambert pour le
droit privé, que la comparaison des règles et des institutions about à dégager le droit « des
pays civilisés» ou des éléments de « droit commun législatif ». Au lendemain de la première
Guerre mondial, les illusions de la Société des Nations portaient à rêver du « droit mondial
du XXe siècle » et, plus spécialement, de l’unification du droit pénal à laquelle voulut
15
B. Précautions indispensables
« De même, la « crise du comparatisme » des années 1950 à 1960, qui
remettait en cause la notion même du droit comparé, tombé de discipline autonome au rand de
simple utilisation de la méthode comparative, et allait jusqu’à la réduire à une introduction
aux grands systèmes juridiques en vigueur, a conduit à repenser les conditions de la
comparaison, en droit pénal comme ailleurs. Schématiquement, on peut affirmer que les
criminalistes comparatifs se sont vu imposer trois précautions importantes :
1. Ne jamais oublier la règle d’or du comparatisme qui veut qu’on ne doive comparer
que des choses comparable. Or, tous les systèmes de droit, et singulièrement de droit
pénal, ne sont pas aptes à une confrontation réciproque utile. L’observation évidente
en ce qui concerne la comparaison de l’Europe occidentale et de certains pays du Tiers
Monde, entre Etats super-industrialisé et Etats en voie de développement et même, en
raison de différences fondamentales de structures et d’orientations comme d’idéologie,
entre pays d’économie socialiste et pays d’économie dite libérale. Ici, toute
comparaison n’est pas interdits, certes, mais cette comparaison ne peut se limiter au
formalisme externe des institutions ;
2. L’étude comparée doit dépasser les similitudes comme les oppositions apparentes.
Certains criminalistes étrangers, s’attachant à la seule règle de droit, se sont étonnés
parfois que le droit pénal français édicte, de manière indiscriminée, le même peine
pour l’auteur principal et pour le complice ou pour le crime consommé et le crime
simplement tenté, sans se rendre compte (ce dont les eût avertis une considération
globale du système) que l’institution des circonstances atténuantes laissées à la liber
appréciation du juge pouvait servir à pallier, au moins dans une large mesure, les
inconvénients de la solution formelle. A l’inverse, si probation et sursis (et même
sursis avec mise à l’épreuve) sont techniquement très différents, ce sont des
institutions qui répondent aux mêmes fins de politique criminelle, comme l’ont fait
aussi en leur temps la relégation française et la prévention détention Britannique. Tout
en se libérant des similitudes apparentes, il convient de ne pas ignorer l’équivalence
des institutions, même parfois formellement très différentes
3. Enfin la transposition des institutions, d’un pays à l’autre, réclame des précautions et
pose de sérieux problèmes. Ce point important demande, à notre avis, quelques
observations spéciales
Les emprunts législatifs sont fréquent et peuvent aller jusqu’à ce que les
comparatistes appellent la « réception » d’un droit étranger : ainsi la Turquie adopta, en 1926,
pratiquement en bloc, le Code italien alors en vigueur, c’est-à-dire le code Zanardelli de
1889. Plus souvent il s’agit d’une institution particulière : la France a emprunté au système de
Common Lw successivement des institutions telles que le jury criminel ou la Probation. En
16
On peut même aller plus loin et cela, d’un point de vue. D’abord, certaines
déformations, voire certaines altérations des institutions importées ont pu être finalement
bénéfiques en permettant le fonctionnement utile dans un milieu socio juridique nouveau. Les
institutions du droit n’existent pas en elles-mêmes et pour elles-mêmes dans une structure
originaire intangible, mais ne valent que par leur utilité sociale.
A. La coutume, la tradition
C’est le droit non écrit, qui existe, dans des proportions variables, dans divers
systèmes juridiques : common law, coutumes des pays de l’Afrique noire…
Ont peut évoque aussi les principes généraux du droit, bien qu’ils soient plutôt
des créations jurisprudentielles.
B. La religion
Mais ne perdons pas de vue que le code pénal belge contient un chapitre
traitant des « délits relatifs au libre exercice des cultes » dans lequel figure notamment une
5
Pour BOSSUET, (Politique tirée de l’Ecriture sainte, I, 4), le châtiment est de droit divin.
6
SMITH et HOGAN, Criminal law, 3ème éd., Londres, 1973, P576.
7
« 1. Toute personne qui, publiquement ou par la diffusion d’écrits, insulte le contenu religieux ou
philosophique de la confession d’autres personnes, d’une manière apte à troubler l’ordre public, sera
punie d’une peine privative de liberté jusqu’à trois ans ou d’une amende.
2. Toute personne qui publiquement ou par la diffusion d’écrits, insulte une Eglise existant dans le pays
ou une autre société ou association philosophique, ou qui insulte leurs institutions ou leurs coutumes,
d’une manière apte à troubler l’ordre public, est également punie ».
8
Voy. « L’inquisition moderne en R.F. A», Espace de libertés, n°164, octobre 1988, p 13, METDEPENNINGEN,
« Le blasphème, un délit poursuivi en Allemagne », Le soir du 15 novembre 1988.
18
disposition, inspirée par l’article 262 du c ode pénal de 1810, qui punit d’un emprisonnement
de quinze jours à six mois et d’une amende de vingt-six francs à cinq cents francs », toute
personne qui, par faits, paroles, gestions ou menaces, aura outragé les objets d’un culte, soit
dans les lieux destinés ou servant habituellement à son exerce, soit dans des cérémonies
publiques de ce culte (art 144).
Selon Nijpels 9, la loi punit cet outrage, non pas ces objets eux-mêmes, mais
8F
parce que les personnes qui appartiennent au culte qui consacre ces objets sont elles-mêmes
outragées dans leurs convictions religieuse. Il ressort clairement des travaux préparatoires du
code pénal que le législateur belge n’a pas entendu protéger les objets d’un culte en acceptant
le caractère que ce culte leur assigne, cas c’eût été faire « une loi de sacrilège, prendre le
dogme pour base de la loi, venger des offenses qui, ne s’adressant pas à des citoyens, sortent
du domaine des droits de la société, et arriver, par une conséquence inévitable, à prononcer
des peines sans propositions avec l’outrage, c’est s’attaquer au fondement même de la liberté
religieuse, en frappant les coupables de peines qui reposent sur des considérations qu’ils sont
constitutionnellement libres de rejeter 10. 9F
C. La Loi
D. La jurisprudence
Les règles contenues dans les traités peuvent s’incorporer dans les droit
nationaux ou, exceptionnellement, constituer un droit supre-national, comme par exemple, le
droit des communautés économiques européennes, le droit issu de la convention de
sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (conseil de l’Europe) ou du
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Nations-Unies).
9
Le code pénal belge interprété, 1867, t.1, p.361
10
Rapport de la chambre, cité par NYPELS, op, cit, p364
19
F. La doctrine
C’est une source indirecte du droit, qui peut agir sur le législateur ou la
jurisprudence.
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE 1. GENERALITES
Chaque Etat possède un droit qui lui est propre, voire même plusieurs droits si
l’on songe aux Etats fédéraux (Etats-Unis, R.F.A, Suisse…) ou à la Belge qui possède, outre
un droit national, des droits régionaux et communautaires, qui ont même des aspects pénaux.
Aussi voit-on déjà apparaître, dans notre pays, des conflits entre diverses
sources législatives du droit pénal 11. 10F
Il n’en reste pas moins vrai que, malgré ses évolution, chaque droit constitue
un système en lui-même que l’on peut étudier en tant que tel, et que, presque toujours, ce
système se rattache à un ensemble plus vaste, sorte de famille de droits.
11
Voy. Cour d’arbitrage, arrêt n° 11/89 du 11 mai 1989, relatif au décret de la région flamande du 2juillet 1981
concernant la gestion des déchets, Monit, du 31 mai 1989, p9486
12
J.KIRCMANN, Die Wertlosigkeit der jurispruden als wissenschaft, reed .1936, p 25, cite par R DAVID, op, cit,
P.20 n°15
21
SECTION 1. NOTION
Cette famille groupe les pays dans lesquels la science du droit s’est formée sur
la base du droit romain. Les normes juridiques y sont conçues comme étant des règles de
conduite strictement liées à des préoccupations de justice et de morale.
Depuis le XIX e siècle, la loi joue un rôle prépondérant et ces pays se sont
dotés de codes.
Ces systèmes sont issus des universités européennes des pays latins et des pays
germaniques, qui ont développé au XIIe siècle sur la base des complications de l’Empereur
Justinien, une science juridique commune.
A la fin de Ancien régime s’était formé une sorte de « droit commun européen,
issu de trois sources extra-nationales : les droit Romain, le droit Canon et le droit coutumier.
13
VOY. Ancel ET Y. MARX, Les Codes pénaux européens, T 1, pp. PP. XVà LXVII. Sur le développement des
codifications en général, voy.j. VANDERLINDEN, Le concept de code en Europe occidentale du XIIIe au XIXe
siècle-Essai de définition, Bruxelles, 1967 ; J-H. MICHEL « quelques observations sur le concept de code
synthétique », in Liber Amicorum John GILISSEN, Anvers, 1983, p.225
14
J. GILISSEN Introduction historiques au droit, Bruxelles, 1979, p.304) signale que tous les projets législatifs de
Philippe II échouèrent, « sauf l’élaboration de lois pénales uniformes. Deux grandes ordonnances,
concernant l’une le droit pénal, l’autre la procédure criminelle, furent promulguées les 5 et 9 juillet 1570. Il
ne s’agit pas encore d’une codification générale de ces matières, car il était impossible de les décrire en
quelque 150 articles. Mais ces ordonnances constituèrent néanmoins un grand effort de réglementation et
d’unification du droit ; elles s’inscrivent d’ailleurs dans une politique générale de législation pénale au XVIe
siècle dans les autres pays »
22
de Colbert d’août 1670 15 et les « Leggie constituzioni » du Piémont de 1723. Mais ces
14F
Dans le courant du XVIIe siècle, certains monarques vont éditer des codes
pénaux nationaux.
15
L’importance de cette Ordonnance « est capitale, car non seulement elle fut appliquée jusqu’à la Révolution,
mais encore elle inspira, au delà de la période intermédiaire, le code d’instruction criminelle » ( A LAINGUI et
A. LEBIGRE, histoire du droit pénal, t 2., La procédure criminelle, Paris, s.d., p87, Un fac- simile de
l’ordonnance a été publié par les éditions Swinnen, Bruxelles, 1981.
16
C. BECCARIA, Des délits et des peines, préface de CASAMAYOR, introduction de J-PJUILLET, Flammarion,
Paris. Les plus grands criminalistes français de l’époque s’étaient élevés contre les propositions de BECCARIA et
défendirent le droit en vigueur, en ce compris l’institution de la torture. Voy. Notamment MUYART de
VOUGLANS. Lettre contenant la réfutation de quelques principes hasardés des délits et peines, Genève, 1767
23
- Le code toscan de 1786, promulgué par Léopold II de Toscane ; ce code, qui est le résultat
des travaux d’une commission présidée par BECCARIA, abolit la torture, la confiscation
générale, la peine de mort, la marque et la flétrissure et consacre le principe de la légalité
des délits et des peines de la légalité 18 ;
17F
- Le code Autrichien, promulgué par Joseph II en 1787, supprimant, lui au ssi, la peine de
mort et instituant le principe de la légalité 19 ;
18F
C. La révolution Française
17
Correspondance de voltaire, 22 février 1770, cité par J. CONSTANT, A propos d’un centenaire,
Rev.dr.pén.crim., 1967-196, p92
18
M. DELMAS-MARTY. Le rayonnement international de la pensée de Cesare BECCARIA,
Rev.sc.crm.dr.pén.comp 1989, p256
19
La question préparatoire était une mesure ordonnée avant jugement définitif, pour obtenir les aveux de
l’accusé et disposer contre lui d’une preuve complète pouvant entraîner sa condamnation. La question
préalable était subie par un accusé déjà de l’accusé. Les modes de torture habituels étaient l’eau, les
brodequins, les escarpins soufrés qu’on approchait du feu, la suspension avec un poids, etc.(Voy. A.
LAINGUI et LEBIGRE, histoire du droit pénal, T2, Procédure pénale paris, cujas, Pp116 et 118)
20
Art. 8 Voy. M. GAUCHET, V°. Droit de l’homme, in F.FURET et OZOUF, Dictionnaire critique de la révolution
française, Paris, 1988
21
Le système des peines parallèles permet au juge de choisir parmi plusieurs peines, par exemple : peine de la
forteresse (peine « noble ») ou peine des fers (peine infamante) ; maison de force ou maison de travail.
C’est seulement après 1830 que ce système apparaîtra ailleurs. La libération conditionnelle ne commencera
à être répandue dans les législations qu’après 1860. L’Europe de 1890 ignore encore pratiquement les
sentences indéterminées, développées à cette époque aux Etats-Unis
24
Inspiré par le philosophe FEUERBACH, le code pénal bavarois de 1813 est, lui
aussi, empreint de rigueur et d’exemplarité punitive.
§ 2. Période néo-classique
- Un courant humanitaire, libéral, qui tend à adoucir le système de répression des codes
classiques, notamment en supprimant les châtiments corporels (en France, en 1832) ;
22
Le système des peines parallèles permet au juge de choisir parmi plusieurs peines, par exemple : peine de la
forteresse (peine noble) ou peine des fers (peines infamante), maison de force ou maison de travail. C’est
seulement après 1830 que ce système apparaîtra ailleurs. La libération conditionnelle ne commencera à
être répandue dans les législations qu’à près 1860. L’Europe de 1890 ignore encore les sentences
indéterminées, développement à cette époque aux Etats-Unis
25
- L’Ecole pénitentiaire, qui entreprend une réflexion sur la peine privative de liberté,
devenue la peine principale du système 23 ; 2F
- Le développement des doctrines de droit pénal un effort de systématisation mais sur des
fondements d’ordre métaphysique et aboutissant à une sorte de dogmatique juridique.
C’est de cette époque que date le code pénal belge de 1867. Adolphe PRINS a
pu écrire à son propos que si « le code pénal de 1810 était surtout une œuvre de despotisme et
de réaction (), le code pénal belge de 1867 s’inspire d’une tendance toute différente ; il est une
œuvre d’optimisme et d’humanisme, d’espérance et de foi dans la perfectibilité de l’homme.
Il adoucit toutes les aspérités des codes de 1810» 25. 24F
§ 3. La réaction positive
A. Objet
de droit pénal VON LISTZ 27, PRINS et VAN HAMEL mettent l’accent sur l’étude de la
26F
B. Influence
23
Ses principaux représentants sont, en Belgique, DUCPETAUX et en France, LUCAS.
24
Les Pays-Bas ont aboli la peine de mort dès 1870. Ce code est entré en vigueur en 1886. Voy. Gedenkboek :
Honderd jaar Watboek van Stafrecht, Arnhem, 1986
25
A. PRINS, Science pénal et droit positif, Bruxelles, 1899, p33, n°60 qui ajoute, évidemment que ce code « a
paru à une époque où il ne pouvait tenir compte du courant intense de transformation qui depuis lors a fait
entrer le droit pénal dans des voies nouvelles ». Ce serait des grandes lois complémentaires
26
La publication de l’Uomo délinquante de LOMBROSO date de 1876, c’est en 1880 que FERRI publia I nuovi
orizzinti del diritto e della procedura penal, ouvrage qui dans ses éditions ultérieures prit les titre resté
Sociologia Criminate. La Criminologia de GAROFALO date 1885 mais dès 1877, cette auteur avait publié,
dans le Gionale napoletano di filosofia dégageait déjà la notion périculisité comme critère de la répression
27
Coussin du célèbre compositeur
28
Voy. 100 ans de criminologie à l’U. L.B, Adolphe PRINS, L’union internationale de droit pénal, le Cercle
universitaire pour les études criminologiques, Bruxelles, 1990
26
C’est à l’époque à laquelle les législations complètent les codes pénaux Néo-
classiques dans plusieurs domaines importants, notamment :
1° Codifications nouvelles
2° La « via media »
De ce fait, on constate dans ces code, à la fois des influences classique et des
tendances nouvelles.
3° Mouvement législatif
a. Sursis et probation
Nombreuses sont alors les lois qui, dans les pays de l’Europe continentale,
continuent à introduire la condamnation conditionnelle ou même à assortir le sursis franco-
belge d’une surveillance éducative empruntée à la probation anglo-américaine 29. 28F
b. Enfance délinquante
Nombreuses sont également les lois qui, dans l’Europe continentale comme en
Angleterre, intéressent directement l’enfance délinquante ou les tribunaux pour enfants 30. 29F
c. Mesures de sûreté
Particulièrement significatives enfin sont les grandes lois qui, dans l’Europe
d’entre les deux guerre, instituent en dehors ou à côté des codes existants un régime
particulier de mesures de sûreté : lois hongroises de 1928 et Tchécoslovaquie de 1929, loi
Suédoises de 1927 et de 1937, loi belge de défense sociale de 1930, loi finlandaise de 1932,
loi allemande de 1933 et loi espagnole de la même année sur le vagos y maleantes, décret-loi
portugais de 1936 relatif aux délinquants d’habitude et à la réforme pénitentiaire.
29
Tchécoslovaquie, 1919 ; Autriche, 1920
30
Autriche et Pologne, 1919 ; Pays-Bas, Allemagne, 1923 ; Italie, 1929 ; Grèce et Tchécoslovaquie, 1930 ;
Finlande et Roumanie, 1936, Luxembourg, 1939
31
Le code de 1930 se présente lui- même à l’origine sous le titre de code pénal fasciste et son auteur, Rocco, lui
attribue la qualité de code politique
32
On peut y ajouter les codes pénaux espagnols de 1982 et 1944 et le code pénal roumain de 1937 tel qu’il a
été revu en 1938
28
droit pénal, le positivisme juridique nous offre d’autres expressions 35 La doctrine de 34F
l’imputabilité qui tient pour punissable, non par ce que l’auteur du délit en est moralement
responsable, mais seulement parce qu’une règle de l’ordonnancement positif lui impute ce
fait, conduit assez naturellement à laisser à chaque ordre juridique positif une totale
maîtrise du choix ses solutions.
33
M. ANCEL, La défense sociale, Paris, 1985, p
34
Dans le droit pénal soviétique, ce sont les infractions les plus graves : dans le code de 1926, qu’il reste en
vigueur jusqu’après la dernière guerre, le « sabotage » sous toutes ses formes et, selon la loi du 7 aout
1932, le vol dans les coopératives ou les transports sont punis de la peine de mort tandis que l’assassinat
d’un par ti culier n’est passible que de dix ans de prison au maximum.
34
F. RIGAUX, « les juristes belges et l’organisation de L’Etat », J.T., 1981, p.419.
29
Divers systèmes sont adoptés pour éviter que de courtes peines de prison,
jugées néfastes, soient prononcées :
Voir les lois française du 8 juillet 1983 et belge du 1 er août 1985, organisant
l’indemnisation par l’Etat des victimes de certaines infractions.
§ 6. Réformes en cours
Le code pénal Européen le plus récent est code portugais, entré en vigueur en
1983, mais faisant déjà l’objet de projets de réforme partielle.
36
Commission pour la révision du code pénal, Rapport sur les principes orientations de la réforme, Bruxelles,
Ministère de la justice, 1979, Avant-projet de code pénal, par R. LEGROS, commissaire royal à la réforme du
code pénal, Bruxelles, Ministère de la justice, 1985, commissaire pour la révision du code pénal, observations
de la commission sur l’avant-projet de code pénal de M.R LEGROS, Bruxelles, Ministère de la justice.1986.
30
36
Propulsât d’anteproyecto Del nue vo codigo penal, Ministerio de justicia, 3ème éd, Madrid, 1985
37
Voy.V.TANSSEN, Les codes pénaux belge et français à l’aube du XXIe siècle, Ecole des sciences criminologues
L’én CPRNIL, Bruxelles, Story-Scientia, 990
31
A. HISTORIQUE
3° LA République de Weimar
4° Le national-socialisme
- Procédure pénale,
- Récidivistes,
- Mesures de sûreté et de redressement,
- Haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Reich,
- Peine de mort pour de nombreux crimes considérés comme politiques.
33
En 1969, les infractions mineures ont été décriminalisées par l’introduction d’un système
d’infractions réglementaires ( Ordnugswdrikeiten ).
Depuis lors, certaines lois sont venues compléter l’édifice, comme, par
exemple, la loi du 29 juillet 1976 sur la lutte contre la criminalité économique.
a) Notion
Ce principe signifie que la peine ne peut être fondée que sur la responsabilité
personnelle de l’auteur pour l’acte commis.
b) Conséquences
- Celui qui a git sans faute ne peut être sanctionné,
- La peine ne peut excéder la mesure de la faute, par exemple, pour tenir compte de la
dangerosité particulière de l’auteur,
- La peine ne peut être inférieure à celle que l’auteur mérite d’après l’étendue de sa faute.
34
a) Notion
Ce principe est posé par la constitution comme guide de toute activité étatique
(art.28, al. 1r, de la loi fondamentale).
b) Conséquences
1) Principe de légalité
Vo y. infra
2) Intervention du juge
Les décisions pénales sont réservées au juge (art.92 et 104, al.2,l. fondam.) et
cette protection judiciaire s’étend même largement à l’exécution des peines (art.109 et suiv.
de la loi d’exécution des peines).
3) Limitation et proportionnalité
Le champ
Du droit pénal doit se limiter à ce qui est strictement nécessaire pour assurer la
vie sociale.
3. Le principe d’humanité
a) Notion
b) Conséquence
c) La loi pénale
1. les sources du droit pénal
a) Le droit fédéral
L’essentiel du droit pénal allemand est droit fédéral. Le droit pénal général est
contenu principalement dans la partie général du code pénal (Allgemainer Teil), mais aussi
dans des lois complémentaires, relatives soit à des groupes de personnes (loi pénale militaire
(wehrssssstrafsez) de 1974, loi sur les tribunaux pour enfants de 1974), soit à certaines
matières (loi sur la circulation routière de 1952, loi sur stupéfiants de 1977, code fiscal de
177, loi sur les armes de 1976)
Toutefois, l’unité interne du droit pénal fédéral est réalisée par 1 er, alinéa 1er de
la loi d’introduction au code pénal, qui prévoit que les dispositions de la partie générale valent
pour l’ensemble du droit fédéral, présente ou futur, sauf si, exceptionnellement, la loi y
déroge.
Le droit pénal des Läder est donc limité à la réglementation d’intérêt régional
et local.
A. Historique
1. Origine du code pénal français
Le principe de la légalité des délits et des peines a été instauré par l’article 8 de
la déclaration des droits de l’homme du 28 Août 1789 : « nul ne peut être puni qu’en vertu
d’une loi établie et promulguée antérieurement au délité et légalement appliquée ».
39
Art 74, n° 1 de la loi fondamentale
40
Art.31
41
Art 4, alinéa 2.
36
- Instaurait la réhabilitation ;
- Supprimait le droit de grâce ;
- Connaissait le système de la fixité des peines ;
- Connaissait la division tripartite des infractions ;
- Etablissait pour l’enfance délinquante un système fondé à la fois sur le discernement et sur
l’excuse de minorité, qui subsiste encore actuellement dans son principe.
- Rejetait le système des peines fixes en permettant au juge de choisir entre un minimum et
un maximum ;
- Conservait la division tripartite des infractions.
a. Adoucissement de la répression
Dès 1824, la rigueur du code de 1810 a été tempérée par l’admission limitée de
circonstances atténuantes.
« quiconque aura été condamné à la peine des travaux forcés à perpétuité sera flétri sur la
place publique par l’application d’une empreinte avec un fer brûlant sur l’épaule droit… cette
empreinte sera des lettres TP pour les condamnés aux travaux forcés à perpétuité, de la lettre
T pour les condamnés aux travaux forcés à temps… la lettre F sera ajoutée dans l’empreinte si
le coupable est faussaire».
42
La peine de mort a été abolie en matière politiques par la Constitution de 1848 (art.5)
37
Enfin, le parricide avait le poing tranché avant d’être décapité 43. 42F
En 1958, la compétence des tribunaux de police est étendue à des faits qui
étaient des délits.
La loi du 9 octobre 1981 a aboli la peine de mort, sans création d’une peine de
substitution. En effet, « dans tous les textes en vigueur prévoyant que la peine de mort est
encourue, la référence à cette peine est remplacée par la référence à la réclusion criminelle à
perpétuité ou à la détention criminelle à perpétuité suivant la nature du crime concerné »
(art.3° ;
L’échelle des autres peines criminelles n’a donc pas été modifiée. « C’est
pourquoi la loi portant réforme du code pénal détermine ra en outre l’adaptation des réglées
d’exécution des peine rendues nécessaires pour l’application de la présente loi» ((art.2)
Cette loi est issue d’un projet de loi tendant à renforcer la sécurité et protéger la
liberté des personnes, élaboré par le Garde des Sceaux Alain Peyrefitte 44e. Le Gouvernement
43F
voulait ainsi rassurer les Français en revenant à la sécurité vis-vis des délinquants les plus
dangereux et en privant les juges, dans certains cas, de leur pouvoir d’individualisation de la
sanction.
43
Sous la restauration, une loi de 1825 punissait le sacrilège ou profanation, crime de déicide, de mort et le
condamné devait faire amende honorable devant la principale égalise où le sacrilège avait été commis, avant
d’être décapité. Le projet gouvernemental initial ne prévoyait que le sacrilège, tout comme le parricide, devait
avoir le poing tr anché. Cette incrimination fut supprimée en 1830.
44
VOY. A. PEYREFITTE, les chevaux du lac Ladoga, 1981, pp. 143 et sv.
38
Ces trois lois, issues de projets élaborés par le Garde Sceaux, M. Albin
Chalandon.
39
En fin la cour d’assises siège sans jury pour juger les accusés majeur de crimes
terroristes.
45
Voy. Infra.
45
Art.6. – sont insérés après l’article 463 du code pénal les articles 463-1 et 462-2 suivants :
Art. 463-1. - toute personne qui a tenté de commettre en qualité d’auteur ou de complice l’une des
infractions énumérées au onzième alinéa de l’article 44, lorsqu’elle est en relation avec une entreprise
individuelle ou collective ayant avertie l’autorité administrative troubler gravement l’ordre public par
l’intimidation ou la terreur, sera exempte de peine si, ayant averti l’autorité administrative ou judiciaire, elle a
permis d’éviter que l’infraction ne se réalise et d’identifier, le cas échéant, les autres coupables.
« Tout personne qui a commis en qualité d’auteur de complice l’une des infractions énumérées au onzième
alinéa de l’art.44, lorsqu’elle est en relation avec une entreprise individuelle ou collectives ayant pour but de
troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, sera exempte de peine s si, ayant averti
l’autorité administrative ou judiciaire, elle a permis d’éviter que l’infraction n’entraine mort d’homme et
infirmité permanente et d’identifiée, le cas échéant, les autres coupables.
« Art.463-2. – Hors les cas prévus par l’article 463-1, la peine maximale encourue par toute personne, auteur
ou complice de l’une des infraction de l’une ou des infractions au onzième aliéna de l’ article 44, lorsqu’elle
était en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre
public par l’intimidation ou la terreur, qui aura, avant toute poursuite, permis ou facilité l’identification des
autres coupables ou , après l’engagement des poursuites, permis ou facilitée l’arrestation de ceux-ci, sera
réduite de moitié ou, lorsque la peine prévue par la loi est la réclusion criminelle à perpétuité, ramenée à vingt
ans.
46
A ces trois lois, il faut ajouter la loi n°861004 du 3 septembre 1986 relative aux contrôles et vérifications
d’identité.
40
Un nouveau projet a été approuvé par le conseil des ministres en février 1986
et déposé au Sénat. Le projet a été déposé à nouveau en février 1989 49. Il a été adopté par le
48F
Sénat et mai 1989 et par l’Assemblée nationale en première lecture le 13 octobre 1989 50. 49F
Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur « à la date qui sera fixée par la
loi relative à l’entrée en vigueur du nouveau code pénal et à la modification de certaines
dispositions de droit pénal et de procédure nécessitée par cette entrée en vigueur ». Ce
cinquième projet fixe au 1 er mars 1993 la date d’entrée en vigueur du nouveau code.
Entretemps, le gouvernement élaborera la partie réglementaire du nouveau code, qui entrera
en vigueur au même moment.
48
Voy. G. ROUJOU de BOUBEE, « le projet de loi portant réforme des dispositions générales du code pénal :
essai d’une analyse » D, 1989, Chron, p.201
49
Cet Etat du projet commenté par V. Janssen dans son ouvrage précité, les codes pénaux belge et français à
l’aube du XXIe siècle
50
Journal officiel du 23 juillet 1992
51
Voy.F. DESPORTES. Et F. LE GUNEHEC, « Publication des quatre lois constituant le nouveau code pénal,
premier aperçu de la réforme », JCP, éd G., 5/8/1992, « Présentation des dispositions du nouveau code pénal
« JCP, éd. G, 1992, n° 413615, P411.
41
la législation pénale : droit pénal de l’économie, du travail, des finances publiques, de sa santé
publique, de l’environnement, de l’urbanisme, …. » On ne peut qu’applaudir un si grand
dessin, même si l’on hésite à souscrire entièrement aux proclamations optimistes de l’exposé
des motifs, selon lequel, à l’issue des travaux, « l’axiome nul n’est censé ignorer la loi aura
retrouvé en matière pénale sa portée.
Mais les infractions supprimées sont très rares : crime ou délits contre la
constitution vagabondage et mendicité.
52
Constituent des actes de terrorisme, une série d’infractions énoncées par l’art.421-1 (depuis les atteintes
volontaire à la vie jusqu’aux infractions en matière informatique), lorsqu’elles sont en relation avec une
entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou
la terreur » l’art 421-2 y ajoute, lorsqu’il est commis dans les mêmes conditions, le fait d’introduire dans
l’atmosphère, sur le sol, dans le sous-sol dans les eaux, y compris celles de la mer territoriale, une substance de
nature à mettre en péril la santé de l’homme ou des animaux ou le milieu naturel ». Le maximum de la peine
privative de liberté encourue par ces infractions est relevé par l’art 421-3. La duré de la période de sûreté peut
atteindre 22 ans, pour les crimes et les punis de 10 ans d’emprisonnement.
42
SECTION 1. NOTION
Cette famille comprend le droit Anglais et ceux qui sont modelés sur celui-ci.
La Common Law a été formée par les juges qui avaient à résoudre des cas
particuliers. Le règle de droit, moins abstraite que dans les systèmes romano- germaniques,
vise à donner une solution un procès, non à formuler une règle générale pour l’avenir.
Ces systèmes ont également connue une expansion considérable dans le monde
entier pour les mêmes raisons. Dans certains pays, (Etats musulmans, Inde) la Common Law
n’a été que partiellement reçue. Dans d’autres (Etats-Unis, Canada), elle a été profondément
modifiée.
L’évolution est frappante en droit pénal, comme nous le verrons plus loin.
Certains pays possèdent un véritable droit mixte, emprunté aux deux familles :
Ecosse, Israël, Union Sud-Africaine, Québec et Philippines.
Les juristes du camp socialiste confondent les deux familles sous la même
épithète, voulue infamante, de « droit bourgeois ».
juridique occidental, après avoir rejeté le droit chinois. Un code de procédure pénale, imitant
le code d’instruction criminelle français de 1808, dut d’abord promulgué. La procédure
conserve un caractère romano-germanique jusqu’à la fin de la seconde guerre monde, avec
des influences du droit allemand. Depuis la seconde guerre, la procédure pénale Japonaise
s’est « américanisée. Le nouveau code de 1949 est donc d’inspiration Anglo-saxonne.
53
C’est sous l’Empereur Mutsubito, dit Meiji Tennô (1852-1912) que le Japon devint une monarchie
constitutionnelles, bien que la constitution de 1889 reconnaisse l’origine divine de l’Empereur.
43
A. Indication bibliographiques
- Ancel, M. et RADZINOWICZ., Introduction au droit criminel de l’Angleterre, Paris,
1959 ;
- GLANVILLE WILLIAMS, Textbook of criminal Law, 2ème éd, Londres, 1983;
- CLARKSON C.M.V. et KEATING, H., Criminal Law: Text and Matherials, Londres,
1984;
- JOLOWICZ, Droit Anglais, Précis Dalloz, Paris 1968.
B. Les sources du droit pénal anglais
a) Notion
La Common Law est la partie du droit anglais qui résulte de la coutume, et elle
qu’elle a été dégagée et interprétée par la jurisprudence.
Il est important de signaler que le juge anglais ne peut plus créer d’infractions
nouvelles, ni étendre des infractions existantes à des comportements qui n’étaient pas
punissables. Cette sorte d’affirmation du principe de légalité d’une décision rendu, en 1972,
par la chambre des Lords 55. 54F
54
Voy. Yuji SHIRATORI, « La procédure pénale japonaise son histoire et son actualité », Rev.sc. crim, 1992, 525
55
Knullet Ltdv DPP (1973) Ac 435, (1972) 2 All ER 898, HL.
44
2°. Jurisprudence
- House of Lord ;
- Court of appeal (criminal division);
- Crown court (avec jury);
- Magistrate courts.
3° La législation
La grande majorité des infractions sont actuellement prévues par des loi (acte
of parliament » ou statutes »).
4°. La doctrine
La doctrine a une grande importance en droit pénal, bien qu’elle n’ait qu’une
persuasive aut hority et ne lie pas le juge.
56
Cet avant projet a été publié en mars 1985 : the Law commission, codification of the criminal Law, (n°143),
Londres, H.M.S.O, 1985
45
SECTION 1. NOTION
Les pays de l’Est sont des qui jadis des droits appartenant aux systèmes
romano-germaniques et en ont conservé certaines caractéristiques. Ainsi, la règle des droits y
est considérée comme une règle générale de conduite. Les divisions du droit et la terminologie
sont restées, dans une large mesure, le produit de la science juridique édifiée, sur la base du
droit romain, par les universités européennes.
Mais là s’arrête les ressemblances. Les dirigeants des pays socialistes, visent,
en effet, à fonder une société de type nouveau, dans laquelle il n’y aura plus ni Etat ni droit.
La source exclusive du droit socialiste se trouve donc dans l’œuvre révolutionnaire du
législateur, qui exprime une volonté populaire étroitement guidée par le parti communiste.
Dans les pays socialistes d’Europe, un principe de légalité socialiste est affirmé
avec force, e n même temps que des garanties sont prévues pour rendre ce principe efficace.
Nous ne connaissons plus de droit, tout est devenu chez nous droit public, a
écrit Lénine. Il faut entendre par là que tout le droit soviétique visant à la construction d’un
46
ordre social nouveau, toute violation de ce droit intéresse, en dehors de celui qui peut en être
la victime immédiate, les autorités publiques et l’Etat 57. 56F
prisons. En outre, la Prokouratoura assume un rôle de surveillance générale sur, par exemple,
les comités exécutifs de soviets locaux et l’administration. Ainsi, les actes administratifs
doivent obligatoirement loi être communiqués avant de devenir exécutoires.
Le premier code pénal de l’histoire du Vietnam réunifié, qui accorde une large
place à la répression des délits politiques et économiques, est entré en vigueur mercredi 1 er
janvier 1986. En préparation depuis dix ans, adoptés en juin 1985 par l’Assemblée nationale,
il doit, selon ses promoteurs « compter la constitution de 1980 pour fonder les bases d’une
nouvelle légalité socialiste ». il comprend deux cent quatre-vingts articles dont deux cent
neuf consacrés au recensement des délits.
57
Pour de plus amples développement, voy.R. DAVID, op, cit , Pp209 à 225
58
En matière politique, le rôle d’accusateur appartient au comité à la sécurité d’Etat ( K.G.B), qui sera dissout
en octobre 1991
59
« Vietnam : un code pénal pour la défense du régime socialiste », Le monde du 3 janvier 1986
47
§ 1. Le droit soviétique
A. Indications bibliographique
- J. BELLON, Droit pénal soviétique et droit pénal occidental, Paris, 1961
- R. DEKKERS, Les principes nouveaux de droit soviétique, Bruxelles, 1961
- R. DEKKERS, L’introduction au droit de l’Union soviétique, et des républiques
populaires, Bruxelles, 1963
- R.SCREVENS, Les infractions dans les codes pénaux des Etats socialistes, Bruxelles,
1965
- J. BELLON, Droit soviétique, Paris, 2ème éd, 1967
- F. GORLE, Réformes partielles dans le domaine de la répression et de la prévention de la
délinquance en Union soviétique, Rev.dr.pén.crm., 1978, p 29
- I.ANDREJEW, Le droit pénal comparé des pays socialiste, Paris 1981
- KRIGER, G. et TCHISTIAKOV, N., La réforme juridique de la législation pénale et de
procédure pénale en U.R.S.S., Rev.dr.pén.crm., 1989, p 123
- F. GORLE, De nieuwe Sovjetwegeving over de gerechtelijke inrichting, Liver Amicorum
Marc Châtel, Avers, 1991, p255
- F. GORLE, Naar een onafhankelijke rechterlijke marcht in de sovjetunie?, Liver
Amicorum E. KRINGOS , 1991, P 145.
B. Formation du droit penal soviétique
Chaque république possède son propre code pénal, dans lequel les principes
fondamentaux sont insérés.
pleinement ses forces créatrices toujours plus largement des fruits des grandes conquêtes
révolutionnaires.
C’est une société où il est de règle que tous se soucient du bien de chacun et
chacun se soucie du bien de tous.
La constitution prévoit l’électivité des juges et des assesseurs populaires 60. La 59F
On y lit également « le droit de décence est assuré par l’accusé» 61 et que « nul 60F
ne peut être reconnu coupable d’avoir commis un crime ni subir une sanction pénale
autrement que par jugement d’un tribunal et conformément à la loi».
Le précurseur général est nommé par le Soviet suprême, est responsable devant
ce dernier et dépend de lui 64. 63F
60
« en URSS, les cours et tribunaux sont tous formés selon le principe de l’électivité des juges et des assesseurs
populaires. Les juges populaires des tribunaux populaires d’arrondissement (de ville) sont élut par les citoyens
du district (de la ville) au suffrage universel égal, direct et au scrutin secret, pour une durée de cinq ans. Les
assesseurs des tribunaux populaires d’arrondissement (de ville) sont élut à mais levée par le citoyens réunis en
assemblée sur leur lieu de travail ou de résidence, pour une durée de cinq ans.
Les juges des tribunaux militaires sont élus par le présidium du suprême de l’Urss pour une durée de cinq ans,
et les assesseurs populaires pour d eux ans et demi par les militaires réunis en assemblée.
Les
Juges et les assesseurs populaires sont responsables devant les électeurs ou les organes qui les ont élus, ils
leur rendent compte de leur activité et peuvent être rappelées par eux selon la procédure établie par la loi
Art. 162. Le rôle important des organisations sociales sera étudié infra, notamment à propos des interventions
répressives de nature extra-rénale.
61
Art. 158.
62
Art. 160
63
Art.164.
64
Art.165.
50
Cet auteur conclut, de façon réaliste, que bien loi de poser la norme
fondamentale du régime, la constitution de 1977, comme le droit dans son ensemble, est un
instrument aux mains de ceux qui le contrôlent. Son originalité la plus grande, outre une
énumération de droits qui pourrait sembler d’un humour cynique, tient à ce qu’elle enregistre
son infirmité originaire. Son préambule qui se réfère aux idées du communisme scientifique et
les deux premiers alinéas de l’article 6 le part, armé de la doctrine marxiste léniniste, est le
noyau des institutions, la force qui dirige et oriente la société ôtent tout porté effective à
l’article 6, alinéa 3 : toutes les organisations du parti exercent leur activité dans le cadre de la
constitution soviétique. Seule institution légitimant et fondatrice, le parti est la matrice du
système 65.
64F
des mesures énergiques pour combattre la criminalité organisée et la délinquance juvénile 69. 68F
65
D. COLAS, Textes constitutionnels soviétiques, Paris, 1987, Pp.73 et 74
66
Voy. K.MALFLIET, Het doel : een socialistische rechtsstaat over de recente grondwetswijzinging in de URSS,
RW, 1988-1989, 1040
67
Le soir du 27 septembre 1989
68
Le soir du 18 octobre 1989
69
Le soir du 6 novembre 1989
51
Un modèle théorique de la partie générale du code pénal avait été élaboré, sur
base des travaux de la doctrine, et avait été rendu public.
De même sera abrogé l’article 190, 1 er, introduit en 1966 dans le code pénal de
la R.S.F.S.R., et incriminant la diffusion d’informations notoirement mensongères dénigrant
le régime d’Etat soviétique. Ce qui impliquera la modification, dans le sens d’une définition
plus précise et restrictive, des éléments constitutifs du délit d’agitation et de propagande
antisoviétiques, prévu par l’article 70 du même code.
70
Voy. G.KHIGER et N. TCHMISTIAKOV op, cit, p.123
71
Voy. G.KHIGER et N. TCHMISTIAKOV op, cit, Pp 128 et 129
72
Loi du 1er décembre 1988, Review OF SOCIALIST Law , 1989, n°1, 75-115
73
Voy.F. GORLE, De nieuwe sovjetwegeving over de gerechtelijke inrichting, Liber Amicorum mar chattel, An
vers, 1991, p 255
52
- L’élection des juges par l’organe représentatif (soviet) de l’échelon local correspondant ;
- La perte du pouvoir pour le parti de nommer les assesseurs populaires ;
- Des garanties nouvelles quant à l’indépendance des juges ;
- L’institution du jury dans les affaires criminelles graves ;
- La publicité du prononcé des jugements ;
- La présomption d’innocence.
SECTION 1. GENERALITES
Il est des régions du monde où les pays sont loin d’avoir donné aux systèmes
juridiques occidentaux une adhésion sans réserve. Ils demeurent, largement, fidèles à des
conceptions dans lesquelles le droit entendu tout autrement et où il ne joue pas le même rôle.
On peut, grosso modo, y distinguer deux types de principes. Tantôt une valeur
éminente est reconnue au droit, mais celui-ci est conçu autrement qu’en occident (droit
musulman, hindou et juif). Tantôt, au contraire, la notion même de droit est rejetée et c’est en-
dehors de lui que se règlent les rapports sociaux (Extrême-Orient et Afrique-noire).
§ 2. Caractère religieux
54
Comme c’est le cas pour les droits hindous et juifs, il existe un droit musulman
idéal, de nature religieuse et les coutumes locales, les lois et la jurisprudence sont regardées
comme phénomène de pu fait.
Le droit musulman n’est pas une branche autonome de la science, mais n’est
qu’une ces faces de la religion de l’Islam. Celle-ci comporte une partie qui prescrit aux
croyants ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, le char’ ou châr’ia, c’est-à dire la voie à
suivre, qui constitue le droit musulman.
L’Islam est donc dans son essence, comme le judaïsme, une religion de la loi.
Pour BASSIOUNI, l’Islam est une conception de vie complète, dans ce monde
et dans l’au-delà. Il règlement la conduite de l’Etat et de l’individu dans tous les aspects des
choses humaines et ceux de l’au- delà, en un tout inséparable dans lequel la volonté du
créateur fait partie des relations des hommes entre eux, et de l’homme avec son créateur 74. 73F
A. Le Coran 75 74F
74
M. Ch BASSIOUNI, Les sources de la loi Islamique et la protection des droits de l’homme dans le système du
droit pénal islamique, Rev internat droit pénal, p429
75
Voy A. ADEL, le Coran, Bruxelles, 1951, Pp.84-91
76
R.CHARLES op, cit, p14
77
Les musulmans sunnites ou orthodoxes constituent le courant majoritaire de l’islam, face aux chiites. Au
point de vue juridico- religieux, les sunnites se divisent en quatre rites ou écoles : les hanafites, les chafiites, les
malékites et les hanbalites.
55
C’est l’ensemble des paroles, des actions et des jugements du prophète, tels
qu’ils sont fixés dans les hadits (traditions). Le prophète y apparaît en tant que détenteur, dans
les limites précisées par le Coran, d’un véritable pouvoir législatif 78. 7F
Mais, depuis le Xème siècle de notre ère, le droit musulman (fiqh) s’est figé.
D’où l’apport de sources nouvelles :
F. L’orf
Il s’agit de la coutume.
G. L’amal
C’est la jurisprudence.
H. Le Quanoum
78
N. HOSNI, Le droit pénal islamique, Rev internat, droit pénal, 1985, p402
79
Sourate 49 : o, Croyants, ne prévenez point l’ordre du ciel et de son ministre. Craignez Dieu, il sait et entend
() n’élevez point la voix au-dessus de celle du prophète () A. Abel, op, cit p 85.
80
N.OSNI, op, cit, p402
56
Depuis lors, de nombreux codes pénaux ont été adoptés : Egypte (1883, 1937),
Soudan (1899, 1925), Tunisies (1913) 81, Irak (1918,1969), Koweït (1960), Liban (1943) 82,
80F 81F
Syrie (1949), Jordanie (1951-1960), Libye (1953) 83, Maroc (1953), Algérie (1966) 84,
82F 83F
C’est ainsi que JESCHECK a pu écrire, bien que le droit religieux Islamique
soit en principe applicable à tous les Etats musulman, le droit pénal moderne de l’Ouest
n’est ni un droit révélé, ni un droit religieux, mais sert à la prévention du crime par des
moyens rationnels et humains. La source de ce droit est la loi laïque proclamée par le
législateur qui est une instance étatique 85. 84F
Il faut notre que, malgré la grande différence qui existe entre les codifications
pénales et les droit traditionnel, le législateur a généralement souci de les concilier, au moins
de manière formelle, en indiquant expressément la prééminence du droit religieux.
Les infractions commises directement contre l’Etat lui- même sont des actes
d’insubordination à l’autorité légitime, eu égard au trouble causé à la sécurité publique, et
elles représentent une insurrection et une rébellion qu’il appartient à l’Etat de réprimer, sans
préjudice des droits individuels consacrés par la Charia.
De même, le code pénal égyptien de 1883 énonce qu’en aucun cas les
dispositions du présent code ne portent atteinte aux droits individuels consacrés par la charia.
81
Ce code s’inspire des législations française, turque, égyptienne et Italie, adaptées aux conditions locales.
82
Inspiré par le code français, au travers des codes truc, suisse (mesures de sûreté) et italien (définitions).
83
Influencé par les codes italien et égyptien.
84
Influencé par les codes français.
85
H-H. JESCHECK, Droit pénal islamique et droit pénal laïque, points communs et point divergents, « Rev.
Internat droit pénal, 1985, p420
57
Dans certains pays, le système islamique est resté l’unique forme de droit en
vigueur Arabie Saoudite, Yémen, Koweït, Qater, et Emirats Arabes. Dans d’autres, il a
recommencé à être pleinement en vigueur : Pakistan, Iran.
Pour mieux convaincre ses interlocuteurs sur le fait que les sanctions
islamiques constituent désormais au Soudan un phénomène irréversible, M. El Tourabi
rappelle que, même après la révolution d’avril dernier qui a mis fin au régime de Nemeiry, les
juges ont continué et continuent encore à prononcer des peines d’amputation qui toutefois,
pour des raisons d’Etat, ne sont pas appliquées. Indique que les sentences de flagellation
prévues pour sanctionner ceux qui sont surpris en train de consommer de boissons alcoolisées
sont exécutées, mais avec beaucoup plus de souplesse que dans le passé.
Dans les émirats, un Yéménite a été condamné par la cour islamique à recevoir
120 coups de fouet pour ivresse publique. La peine a été appliquée en deux fois et en public.
Le supplicié a également été condamné à un mois de prison ferme. La cour a par ailleurs
ordonné la destruction de 778 bouteilles de whisky et de 334 boîtes de bière 87. 86F
86
J. GUEYRAS, Soudan : la loi islamique constitue désormais un phénomène irréversible, Le monde du 13 mai
1986.
87
Dépêche AFP, Le soir, 22 décembre 1989
58
de Fujaïrah, un des sept Emirats arabes-unis, où la charia bannit tout contact physique entre
hommes et femmes sur la voie publiques, à deux mois de prison pour un baiser dans la rue 90. 89F
§ 1. Caractéristiques générales
A. Harmonie et médiation
Ici, c’est la valeur même du droit qui est mise en cause 92. Loin de représenter
91F
Cette conception se résume dans la formule une le droit est bon pour les
barbares.
B. L’exemple Japonais
Il faut honorer l’harmonie. Ainsi commence le code des dix sept articles du
prince Shôtoku, première manifestation du droit au Japon en l’an 604. Cette phrase traduit
une constate du tempérament Japonais à l’égard de la règle de droit (…) l’harmonie entre les
90
Dépêche AFP, Le Soir du 23 septembre 1992
91
Dépêche AFP, Le Soir du 18 septembre 1991
92
R. DAVID, op, ci , P.30
60
individus appelle des règles flexibles et des moyens rapides d’apaiser les différents entre eux.
En clair, l’harmonie bien comprise doit rendre inutile la contrainte juridique 93. 92F
Il semblerait même qu’il n’y ait d’équivalent d’origine Japonaise pour traduire
la notion de peine et que mot tsumi, qui désigne l’infraction, n’a été introduit dans le
vocabulaire japonais qu’après l’adoption du système juridique chinois dans ce pays. Le fait
que ce même mot tsumi engloba plus tard le concept de peine peut signifier qu’avant
l’induction du système chinois, il n’y avait pas d’institutions pénales au Japon 94. 93F
Mais le Japon s’est doté d’un code pénal en 1880, fortement inspiré du droit
français puis, en 1908, un nouveau code, influencé cette fois par le droit allemand. Un projet
de réforme est actuellement à l’étude.
A. Indications bibliographiques
- COHEN, J.A., The criminal Process in the people’s Republic of China, 1919-163, an
introduction, Cambridge, Mass., Harvars University Press, 1968
- TSIEN TCHE-HAO, Les orientations fondamentales de la politique criminelle de la Chine
populaire, Archives de politique criminelle, 1977, P233
- BLET, R. et consort, La justice en Chine, des cent fleurs aux cent codes, Paris, Maspero,
1979
- ISAIA, H., La justice en Chine Paris, Economica, 1978
- TSIEN TCHE-HAO, Analyse des récents codes pénales et de procédure pénale de la
République populaire de Chine, Rev. Sc. Crim, comp, 1980, P641
- ANDREJEW.I., Le droit pénal comparé des pays socialistes, Paris, Pedone, 1981
- TSIEN TCHE-HAO, Le droit chinois, Paris, PUF, 1982.
- MIAILLE, M., le juge Chinois, in Fonction de juger et pouvoir judiciaire-
transformations et déplacements, Bruxelles, 1983, Pp.515-549.
- The criminal Law and the Criminal Procedure of China, Foreign Languages Press,
Beijing, 1984.
- Le système légal en chine, Beijing information, 1985
- TAO Jingzhou, La cour populaire suprême de la République populaire de chine, R.I.D.C,
1985, P107
- LUBMAN, s.b. et WAJNOWSKI, Criminal justice and the Foreigner, The China Business
Reviw, nov- déc.1985, p27
93
J. H MOITRY, Le droit japonais, P.U.S, Paris, 1988, P 3.
94
ISHII SHIRO, Crime and punishment ; Japanse traditions, société Jean BODIN, congrès de Barcelone, mai 1987
95
T. FAUKASE, Héritage et actualité de l’ancienne culture institutionnelle japonaise (a propos de la de la charte
de dix-sept articles du prince-dauphin Shôtoku, R.I.D.C, 1985, P.947
61
Cette attitude est bien exprimée par le philosophe Lao-Tseu : plus les lois et les
ordonnances abondent, plus il y aura des valeurs et des bandits 98. 97F
96
Voy. Supra, p 10, ce qui est dit des droits de l’Extrême-Orient
97
J. GILISSEN, Introduction historique au droit, Burelles, 1979, p111
98 ème
Le livre de la voie et de la vertu, II 57, cité par J. GILISSEN, op, cit, p116. Lao-Tsue ( VI . avant J.C) est le
fondateur du taoïsme, doctrine religieuse mystique.
99
Doctrine fondée par le philosophe Confucius (nom latinisé de Kong Foutseu), vivant vers 550-479 avant notre
ère.
62
Pour le peuple, il faut des lois, surtout des lois pénales sévères : le fa. C’est
pourquoi les seuls codes de l’ancienne chine sont des codes pénaux.
Après la prise du pouvoir, en 1949, par le parti communiste, dirigé par Mao
Tsé-toung, un nouveau système juridique, fondé sur la loi, a été instauré. Cette sorte de
victoire du fa découle de la nécessité d’assurer la dictature du prolétariat et s’inspire de
l’exemple soviétique.
Toutefois, dès 1957, une réaction contre le fa voit le jour, et culmine pendant
la révolution culturelle (1966-1969). Le droit écrit est rejeté comme une survivance
bourgeoise. C’est donc un retour au li : les norme sociales sont sanctionnées par la pression de
l’opinion et inculquées par l’éducation. L’application formaliste des sanctions par les organes
de l’Etat n’entrent en jeu que dans les cas les plus graves, comme par exemple meurtre, viol,
incendie volontaire.
100
J. GILISSEN, op, cit p.113
101
Cités par TSIEN TSCHE LAO, R.S.C.D.P.C., 1980, p59
102
MAO Tse-TOUNG, De la justice solution des contradictions au sein du peuple, ‘in Citations du président MAO
Tse-TOUNG Editons en langues étrangères, Pékin, 1966, P59 Voy T. C. WANG, op, cit, p.2 et C. LAZERGER, la
politique criminelle, Paris, 1987, p22
63
Parmi l’ensemble des législations qui sont issues de cette nouvelle conception
de la légalité, un code pénal et un code de procédure pénale ont rassemblé, en 1979, les
dispositions du droit pénal chinois (xing fa : loi sur la peine).
Cette sévérité a été justifiée par la considération que la justice chinoise ne doit
pas se laisser corrompre par les notions bourgeoises d’humanisme et d’égalité dans sa
compagne d’assainissement. Porter un coup sévère aux criminels est le véritable humanisme
révolutionnaire.
Une tendance anti- légaliste se manifeste à nouveau dans les milieux politiques
et judiciaires, après l’adoption des grands textes légaux, révélant l’insuffisance de ceux- ci. En
outre, les tribunaux rencontrent des difficultés de fonctionnement en raison de la faiblesse des
crédits et des conditions matérielles déplorables.
Depuis mai195, la cour suprême publie ses arrêts et certaines décisions des
tribunaux provinciaux, amorçant ainsi une ébauche de jurisprudence.
Non seulement l’écart ente modèle officiel et modèle appliqué est important,
mais le modèle officiel lui- même ne s’exprime pas totalement. D’où à la fois la non-
application de la loi certains magistrats et le flous des textes juridiques, les exactions de la
police et l’absence toujours aussi criante de distinction entre déviance et criminalité. On
dénonce dans l’arbitraire et non tranche dans la faiblesse 105.
103
Dès 1973, la campagne contre confucianisme et donc la conception du li amorce cette évolution
104
Voy.B. GIRAUD-GERARD, op, cit
105
J.L.ROCCA, La loi citadelle: modèles et mouvements de la politique criminelle en République populaire de
chine, R.S.C, 1989, Pp 292-301.
64
formation pour les magistrats106, en chine, ce sont les dirigeants et non pas les lois qui
gouvernent.
C. Contexte constitutionnel
En ce sui concerne la matière pénale, relevons l’article 28, qui dispose que
l’Etat assure l’ordre public, réprime les actes de trahison nationale et toute autre activité
contre révolutionnaire, châtie ceux qui compromettent la sécurité de la vie publique sabotent
l’économie socialiste ou se livrent à d’autres activités criminelles, punit et rééduque criminels.
Notons également que, selon l’article 37, la liberté individuelle des citoyens de
la République populaire de chine est inviolable ? Aucun citoyen ne peur être mis en état
d’arrestation sans approbation ou décision d’un parquet populaire ou sans décision d’un
tribunal populaire, et cette arrestation doit être opérée par les services de la sécurité
publique. Sont interdits toute incarcération illégale et tout autre moyen illégal susceptibles de
priver les citoyens de leur liberté individuelle ou de la limiter, ainsi que toute fouille illégale
de ceux-ci.
106
Beijing Information, 26 septembre 1988, p.9 cité par HENRY de FRANHAN, op, cit, p19
107
Art.123
108
Art. 124
109
Art. 128
65
Enfin, quand les tribunaux populaires, les parquets populaires est les
organismes de la sécurité publique traitent des affaires spéciales, ils doivent se partager les
tâches et assumer leurs responsabilités respectives, coordonner leurs actions et se conditionner
mutuellement pour assurer une application précise et efficace de la loi111.
D. Développements récents
D’autres opérations ont eut lieu en 1990, contre les criminels errants, tyrans de
la route, bandits des trains ou pirates du fleuve Yangzy. On note aussi le lieu entre les
activités de certains criminels, la pègre de Taïwan et les Triades de Hong-Kong. La corruption
a fait de larges progrès.
110
Art. 133
111
Art. 135
112
Criminalité et crise en Chine, Reve.sc crim, 1991, Pp.170-172
66
En juin 1992, seize personnes ont été exécutées, dans la province de Sichuan,
en vue d’assurer la bonne mise en œuvre de la recherche dans le domaine de la défense
nationale. Elles étaient accusées d’avoir porté atteinte à la recherche militaire. Au moins
cinquante-trois personnes, accusées de trafic de stupéfiants, ont été exécutés, le même jour,
dans six provinces, pour marquer la journée mondiale contre la drogue. Plus de soixante-dix
autres ont été condamnées à mort à l’issue de procès publics pour le même chef
d’accusation119.
113
J-P CABESTAN, Droit pénal et liberté publiques en République populaire de chine, Rev. Sc. Crim, 1992, Pp.67-
677
114
Dépêche AFP, le soir du 2 juillet1990
115
Dépêche AFP, le soir du 19 juin 1991
116
Droit de l’homme en chine : satisfaction de la CEE ; un cadeau politique à Pékin, E . Meyer, Des missions
mascarades Le soir du 25 octobre 1991
117
Le soir du 7 janvier 1992
118
Le soir du 2 décembre 1991
119
Le monde de 28 et 29 juin 1992
120
Dépêche EFP, le soir du 2 juin 1992
67
§ 1. Indications bibliographiques
- GONIEDEC, P-F, Les droit africains-Evolution et sources, Paris, 2ème éd, 1976
- BRILLON, Y, Ethno criminologie de l’Afrique noire, Paris-Montréal 1980
- VANDERLINDEN, J, Les systèmes juridiques Africains, Paris, 1983
- MBOUKOU, J-H, Ethologie criminelle du Gabon, Rév.jur.et poli.indép.et coop., 1985,
n°1 et 2, P178
- VERDIER, R, Le système des sanctions dans les droits traditionnels d’Afrique noir e,
société Jean Bodin, cogrès de Barcelone, mai 1978
- BIENT, J, Rite d’initiation et sanction pénal, idem
§ 2. Notion
121
Idem, Le soir du 24 septembre 1992
122
Dépêche EFP, Le soir du 23 novembre 1992
123
Idem, Les soir des 14 et 15 novembre 1992
124
R. DAVID, Les grands systèmes de droit contemporains, p31 , n° 24
68
la parole, le nommo des Bantus, à la fois signe et symbole, rythme et son. Il est la force vitale
par excellence125.
Le but premier de la justice coutumière est de réparer les torts et d’effacer les
sentiments de haine et de vengeance qu’ont fait naître entre deux familles la commission d’un
délit ou d’un crime.
Les nouveaux systèmes juridiques, axés sur le châtiment du coupable sont dès
lors mal perçus parce que la victime est peut prise en considération. En outre, le châtiment du
coupable, qui devra le plus souvent purger une peine d’emprisonnement, au lieu d’assouvir les
sentiments de vengeance entre les familles peut les attiser, car les parents du coupable perdent
un des leurs. A l’échelle du village, ceux-ci pourront faire figure de victimes alors que les
plaignants risquent d’être l’objet d’un rejet de la part du groupe pour avoir trahi et vendu un
membre de la communauté 127.
Il semble que, dans bien des pays, l’ancien système juridique reste
partiellement ou totalement le cadre unique de référence d’environ 80% de la population 128.
- Au contenu des règles de droits, qui religieuses, régissent les relations entre les vivants,
les morts et les dieux, chevauchent les normes morales, de sorte que les unes et les autres
deviennent des règles de droit 129 ;
- A la nature du pouvoir qui est habilité à les faires applique (justice privée et justice
public ; selon les tribus et les ethnies, la distinction entre droit privé et droit public est plus
ou moins nette et il n’est pas facile de distinguer les délits qui doivent être publiquement
sanctionnés par la société de ceux qui doivent rester dans le domaine de la réparation
privée130 ;
125
P-F. GONIDEC, op, cit, 13
126
Y. BRILLON, op, cit, p14
127
Yves. BRILLON, op, cit, p14
128
Idem .p.15 citant E. LEROY, droit et développement Afrique noire francophone après dix années
d’indépendance politique, Revue sénégalaise de droit, n° 9. 1971. P 53
129
Idem, p43
130
Ibidem, p45, Des délits et des crimes, comme le vol, les cous et blessures et même de nombreux cas,
l’homicide, donnent lieu à des procédures privées. Par contre, un différend concernant une succession, un
partage de terre peut impliquer, dans le règlement, tout un village, toute une communauté
69
L’Afrique peut se voir reconnu responsable d’un acte commis par un de ses
ancêtres la prescription n’existe pas, et il est parfois plus sûr de ne pas s’attaquer directement
à l’auteur du dommage, surtout si c’est un personnage puissant. De même, la responsabilité
peut s’étendre aux conséquences les plus indirectes de l’action néfaste : l’homme est
responsable même s’il n’ya pas eu faute de sa part. Le droit coutumier ne connaît pas la force
majeure : si les éléments se sont déchaînés et on ravagé la concession du voisin, c’est que
quelqu’un a dû mériter le châtiment : malheurs à vous si au cours de la tornade un de vos
arbres s’est abattu chez lui ; le sort vous désigne132.
Le recours au règlement amiable est encore très fréquent pour les délits
mineurs (petits vols, escroqueries, bagarres, …), qui franchissent peu les limites du village.
Une des raisons évidentes de ce filtrage découle de la disposition entre le préjudice subi et les
inconvénients qu’entraîne un dépôt de plainte auprès des organismes étatiques. La solidarité
ethnique prend l’allure d’une loyauté envers les membres du groupe auquel on appartient, si
bien que traîner un des siens devant le tribunal est ressenti comme un affront, une trahison.
Ce raisonnement existe aussi pour les crimes les plus graves, mais dans ces cas, la difficulté
de les dissimuler et le risque, si la chose est connue des autorités administratives des agences
pénales, de se voir accuser de complicité, d’obstruction à la justice, etc, forcent une brèche
dans les anciens systèmes juridiques et obligent à livrer les auteurs d’actes trop voyants 133.
Yves Brillons conclut étude en estimant que cette différence entre les
philosophies correctionnelles, modernes et traditionnelles, laisse penser que le droit coutumier
continuera, encore longtemps, à s’exercer parce qu’il répond à l’image pro fonde que se font
les gens de la justice traditionnelle pour développer un système de sanctions qui aurait
privilégié l’indemnisation des victimes. En réparant le mal causé, le coupable s’amende et il
est réintégré dans la communauté. La victime, en acceptant l’indemnisation, pardonne
131
Yves. BRILLON, op, cit, p48, Des délits et des crimes, comme le vol, les cous et blessures et même de
nombreux cas, l’homicide, donnent lieu à des procédures privées. Par contre, un différend concernant une
succession, un partage de terre peut impliquer, dans le règlement, tout un village, toute une communauté
132
A.P ROBERT, L’évolution des coutumes de l’Ouest africain et la législation française, Paris, 1975, Pp 157-158,
cité par Yves. BRILLON, op, cit, p 49
133
Idem. P 158
134
Yves. BRILLON, op, cit, p 49
134
Idem. P 158
70
l’offense et ne peut plus nourrir, envers le délinquant, une inimité qui serait préjudiciable à la
cohésion du groupe135.
La pluie ne fait que mouiller les taches du léopard, elle ne les efface jamais 136.
Comme l’écrit René DAVID, la chose ne signifie pas que les lois promulguées
par les gouvernements soient inutiles. En avance sur l’opinion publique et les mœurs qu’elles
visent à réformer, elles peuvent jouer un rôle d’éducation et de persuasion, comme cela a été
jadis le cas pour le jus commune, enseigné dans les universités d’Europ. Aussi bien, s’il ne
veut pas voir son autorité compromise,+ le législateur devra–t-il souvent se montrer très
prudent et consentir une grande latitude aux juges quant à la mise en œuvre des dispositions
par lui adoptées ; celles-ci peuvent être l’occasion être conçues comme des modèles destines à
guider la conduite des citoyens plutôt que comme des commandements s’imposant strictement
à eux.
B. Exemples
1°. Jacques Vanderlinden a bien démontré l’interaction qui peut exister, depuis les
indépendances, entre les droits original et ceux importés par le colonisateurs. Dans certains
Etats, on assiste à un véritable rééquilibrage des leurs, accordant la primauté aux droits
originellement africains. L’exemple du Gabon est particulièrement frappant, où la cour
suprême a indiqué que si avant l’indépendance, le statut civil du droit moderne était
considéré, en vertu de la réglementation pris par application de ce qu’on appelait l’ordre
public colonial, comme statut de droit commun, il en va différemment aujourd’hui où l’on
constate une certaine primauté du droit ancestral, considéré par certains comme le droit
originaire.
135
Ibidem. P 334
136
Proverbe ashanti, cité par Yves. BRILLON, op, cit, p137
71
En droit pénal traditionnel, les infractions sont simples ou mystiques. Elles sont
simples lorsque l’agent y participe matériellement et moralement. Elles sont mystiques
lorsque cette participation s’opère par des voies occultes par un sorcier ou par actes de
sorcellerie139.
La voyance est pratiquée par un devin choisi par les parties ou le tribunal.
C’est l’art d’enquêter sur les problèmes passés et présent d’un individu afin de lui faire
dénoncer les auteurs de ses maux ou de lui suggérer les solutions appropriées au sombre
avenir qu’on lui fait entrevoir 140.
Les officiants tracent dans la cours un cercle avec du Kaolin. Tous les
présumés coupables s’asseyent par terre, jambes croisées, autour du cercle et ne doivent sous
aucun prétexte quitter leur place avant la fin de la cérémonie. La plus âgé des officiants
pénètre alors dans le cercle avec un poulet et le mongala (fétiche composé d’un fémur
humain habillé de peau de panthère) qu’il dépose au centre. Après une vive torsion du cou, il
arrache brutalement la tête du volatile et dépose le corps de celui-ci sur le fétiche mongale.
Cette suppression violente de la vie provoque au poulet une agonie mouvementé qui se
137
Les autorités françaises s’étaient contentées, en 1947, d’incorporer au code pénal quelques infractions dites
spécifiques aux aborigènes
138
J-H.MBOUKOU, op, cit, p179
139
Idem
140
Ibidem, p 180
141
72
transforme en une danse macabre à l’intérieur du cercle. Est déclarée, sans appel, coupable la
personne auprè de laquelle le poulet expire 142.
Une section du code pénal de la colonie Belge était consacrée aux épreuves
superstitieuses et aux pratiques barbares, en vue de réprimer toutes les épreuves
superstitieuses, pratiquées sous l’empire des superstitions indigènes, ainsi que les exactions,
sévices, tortures qui les accompagnent ou en sont la suite 145.
Une épreuve a lieu, elle consisté en une cérémonie au cours de laquelle les
participants n’ont soumis à aucun mal la personne suspecte de sorcellerie, l’épreuve toutefois
a été défavorable celle-ci ; il est démontré que vraiment l’indigène soupçonné incarne le
mauvais esprit ; le compte de cet indigène est réglé tôt ou tard, il sera abattu et mis à mort. Si
l’on suivait les dispositions du code pénal qui règlent la participation criminelle, pourraient
seuls être mis en prévention du chef de meurtre ou d’assassinat ceux qui auraient participé à
l’exécution de la personne incarnant l’esprit mauvais 148.
142
143
144
145 ème
G. MINEUR, commentaire du code pénal congolais, Bruxelles, 2 éd, 1953, 185
146
Art 57
147
Art 58
148
Nouvelles, Droit pénal congolais, Tome 1 P259, cité par, G. MINEUR, op cit. Pp149-150
73
Dans une affaire de vol, dont les auteurs s’étaient munis de talismans qui, dans
leur esprit, avaient la vertu de leur assumer une certain protection pendant qu’ils
commettaient des vols et l’impunité de ceux-ci, le tribunal de Stanley ville, siégeant en degré
d’appel dans un jugement du 3 novembre 1953, a réformé le jugement de première instance
qui avait confisqué ces objet. Selon le tribunal, cette vertu est commettre les infractions,
condition qui en l’espèce, aurait dû être remplie conformément à l’article 14 du code pénal
(congolais).
4° l’affaire Matutu
Matutu, ancien directeur d’une douane au zaïre, se sentant menacé par les
contrôles répétés de son successeur quant à sa gestion, décide, à la suite de plusieurs réunions,
de le supprimer. Il s’a dresse à deux personnes pour qu’elles trouvent un féticheur pour le
faire disparaitre et neutraliser ses acolytes.
149
R.LEGROS, Droit pénal, vol. i, PUB, 7° éd., 1982-1983, p. 34 ;R. LEGROS « les superstitions et le juge », Rev.
De l’université de Bruxelles, au-septembre 1955.
74
La sorcellerie est considérée comme un des crimes les plus graves parce que,
par essence, elle est en désaccord avec ce qui est établi. Le sorcier peut être inconscient de son
pouvoir. « On croit que pendant le sommeil, l’âme sont du corps et peut commettre tous les
crimes, en particulier dévorer d’autres âmes qu’elle rencontre. Le meilleur alibi du monde
(…) ne justifie personne. On peut bien avoir vu le corps du dormeur étendu sur sa natte, cela
ne prouve pas que son esprit, son double, se reposait aussi. 152
Dans les sociétés traditionnelles, la sorcellerie était vécue comme une véritable
menace collective. La justice moderne, en niant son existence objective. Ne l’a pas supprimée
pour autant.
150
Cour suprême du zaïre, 2 juin 1971, Rev. Zaïroise de droit, 1971, n° 2, p. 44, LAMY, cité par R. LEGROS,
op.cit.,p. 35, comme autre illustration du caractère subjectif du droit pénal.
151
Y. BRILLON, Pp. 65 et suive.
152
Idem, Pp. 69-70.
75
noir, de la criminalité cachée, dans les Etats africains, trouve la une de ses nombreuses
explications153
Il s’agie d’homicide commis sur des personnes qu’on estime être des sorciers,
qui ont provoqué le décès d’un proche. Après consultation des féticheurs, l’individu ou le
groupe que le malheur frappe décide de passer à l’action, dans un geste d’auto-défense, en
supprimant la menace avent d’en être ou de continuer d’en être, la victime.
«Pour les villageois, la condamnation par les juges, de ceux qui ont supprimé
un être qu’ils considèrent comme malfaisant et dangereux est incompréhensible. Elle ne peut
que discréditer, à leurs yeux, ce « droit nouveau » qui ne prend pas en considération leurs
croyances et leurs valeurs »155.
2° Homicides de voleurs
Outre l’élimination des sorciers, celle des voleurs est un cas d’homicide
judiciaire. Un voleur, pris en flagrant délit, peut être tué sur le champ par celui qui le
surprend.
153
Ibidem, p. 77.
154
Idem, p.79
155
Y. BRILLON, op.cit ,p.87
76
En 1991, une femme de 60 ans a été brulée vive dans un village d’Afrique du
sud qui la tenait pour une sorcellerie. Les faits ont abouti à 19 arrestations. Par ailleurs, seize
familles du Lebowa craignant d’être lynchées pour sorcellerie se sont réfugiées dans des
commissariats de police156. En 1992, au Kenya, un homme, engagé officiellement comme
« chasseur de sorcières » a fourni le nom de 16 personnes qu’il accuse de sorcellerie, preuves
à l’appui (des organes humains sont souvent utilisés dans des rituels) et les a fait arrêter. So
secret : « j’identifie les sorciers dans mes rêves pendant mon sommeil »157.
DEUXIEME PARTIE
156
Dépêche AFP, le soir des 5 et 6 janvier 1991
157
Idem, le soir du 23 novembre 1992
77
dire, des distinctions très anciennes à séparer au moins deux grandes catégories d’infractions
et d’infracteurs. La première comprend l’immense majorité des individus déclarés délinquants
et punis comme tels, et qui, pour une large part victimes de circonstances de leur condition
économico-sociale et de l’action de forces criminogène, sont en général détériorés, sinon
définitivement, par la sanction pénale ; ce sont ceux-là, et ils sont légion, qui doivent se voir
appliquer les « remèdes » de la politique criminelle moderne.
Cette peine- pratiquement de prison- n’a pas été éducative ou socialiste ; elle
n’agit qu’à la façon des anciennes peines corporelles, par imposition brutale, immédiate et
brève, de la sanction. On préconise donc ici une utilisation renouvelée des courtes peines
d’emprisonnement.
158
M. ANC EL, « Réforme pénale en politique criminelle dans les dernières années du xx e » in Mélanges office
à R. LEGROS, 1985, p.7.
79
« traités » récidivant tout autant que ceux qui ont été soumis à la détention classique. Dés
lors, pourquoi recherche, à grands fais, des techniques de resocialisation illusoires ? Sur le
plan criminologique et sur celui de la philosophie pénale, d’autres ont contesté que l’on pût
légitimement appliquer à un individu- même (et pour certains peut-être surtout) délinquant-
un régime destiné en fin de compte à modifier sa personnalité, c’est-à-dire à porter atteinte à
son identité d’homme. Toute une doctrine s’élève ici contre les entreprises du « pouvoir » qui,
cessant de frapper les corps, s’emploie par des moyens détournés plus subtils, à asservir les
âmes. Les théories de la criminologie critique ou radicale et de la stigmatisation affirment, on
l’a rappelé déjà, que le crime n’est pas, ou pas seulement, le fait d’un individu qu’on puisse
isoler pour l’examiner- u le traiter-mais constitue une situation conflictuelle ou dangereuse
résultant du jeu combiné d’action et de réaction.
Il y aurait assurément beaucoup à dire sur ces doctrines, dont certaines pêchent
surtout par leur absolutisme intellectuel, par leurs schématisations absolues et leurs
affirmations hâtives. Mais dont d’autres doivent susciter nos réflexions. En tout cas, elles ont
eu quelque influence sur la législation pénale de certains pays. Aux Etats-Unis spécialement,
des Etats connus pour être à l’avant-garde du mouvement de réforme comme la Californie,
ont renoncé au système des sentences indéterminées et au traitement de resocialisation. De
même, dans les pays scandinaves (et à contrecourant du code suédois de 1962) des efforts
sont faits pour revenir aux flat sentences, voire à un système de peines fixes pour réduire
l’individualisation judiciaire et pour se limiter à la peine « méritée » par celui dont on
cherchera à établir la culpabilité »159.
159
M. ANCEL, op.cit, pp. 9 et 10.
80
Dans les systèmes occidentaux rares sont encore les codes ou lois qui indiquent
explicitement le but de politique criminelle poursuivi par le législateur.
En revanche, les buts assignés à la sanction pénale sont de plus en plus souvent
affirmés en termes exprès160.
Dans les systèmes de droit socialiste, les législateurs sont beaucoup plus
explicites à cet égard.
160
V oy. Infra.
81
- La religion ;
- La vie et l’intégrité corporelle ;
- La légitime de la filiation ;
- Les biens.
Tout acte qui porte atteinte à l’un de ces intérêts doit être considéré comme
161
infraction .
161
N. HOSNI, op cit, P404
82
SECTION 1. ORIGINES
Les lois seules peuvent fixer les peines de chaque délit et le droit de faire des
lois pénales ne peut résider que dans la personne du législateur, qui représente toute la société
unie par un contrat social.
Or, le magistrat, qui fait lui- même partie de la société, ne peut avec justice
infliger à un autre membre de cette société une peine qui ne soit statuée par la loi, et du
moment où le juge est plus sévère que la loi, il est injuste, puisqu’il ajoute un châtiment
nouveau à celui qui est déjà déterminé. Il s’ensuit qu’aucun magistrat ne peut, même sous le
prétexte du bien public, accroître la peine prononcée contre le crime d’un citoyen 162.
162
Ed. Flammarion, 1979, p 51
83
SECTION 2. APPLICATIONS
§ 1. Droit international
- Déclaration universelle des droits de l’homme, du 10 décembre 1948 (Nations Unies), Art
11 ;
- Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, du 4
novembre 1970 (conseil de l’Europe), art 7-1.
Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui au moment où
elle a été commise, ne constituait pas une infraction d’après le droit national ou international.
De même, il n’est infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où
l’infraction a été commise.
Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui ne constituaient pas
un acte délictueux d’après le droit national ou international au moment où elles ont été
commises. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable
au moment où l’infraction a été commise. Si, postérieurement à cette infraction, la loi prévoit
l’application d’une peine plus légère, le délinquant doit en bénéficier.
§ 2. Droit Belge
- Constitution Belge, art 7, al 2 : Nul ne peut être poursuivi que dans les cas prévus par la
loi.
Art 9 : Nulle peine ne peut être établie ni appliquée qu’en vertu de la loi.
- Code pénal Belge de 1867, art 2 : Nulle infraction ne peut être punie de peines qui
n’étaient pas portées par la loi avant que l’infraction fut commise ;
- Avant-projet de code pénal, art 20
Nulle infraction ne peut être punie de peines qui n’étaient pas portées par la loi
avant que l’infraction fût commise, ni d’une manière générale jugée en application de
dispositions moins favorables que celles qui existaient antérieurement à l’infraction.
plus favorables existaient au moment du jugement, les dispositions les plus favorables seront
appliquées163.
Enfin, l’avant-projet prévoit que le droit pénal est d’interprétation strict 165.
L’extension de la loi par analogie est interdite 166. Toutefois, la même disposition donne quatre
indications au juge, qui selon la commission, devraient figurer uniquement dans l’exposé des
motifs167.
§ 3. Droit allemand
- Seule une loi peut servir de fondement à une intervention pénale, la coutume n’étant
jamais suffisante ;
- La rétroactivité des lois pénales est exclus, sauf s’il s’agit d’une loi plus douces ;
163
Voy, aussi l’article 2 outre ses élément matériels, indiquées dans la loi, toute infractions comporte un
élément moral ou subjectif : il n’y a pas d’infraction matérielle
164
Observations, Pp 25-26
165 er
Art 45 al 1
166
Observation P36
167
P.DURAND, La décadence de la loi dans la constitution de la Ve République, JCP 1959, 1, 1470, cité par R.
ème
MERLE et A. Vitus, Traité de droit criminel, t 1 5 éd, 1984, p237
85
- L’application de la loi pénale à des faits non envisagés par elle est prohibée (interdiction
du raisonnement par analogie) : la limite de l’interprétation est le sens possible des
termes ;
- L’obligation pour le législateur de formuler les lois pénales en des termes précis
§ 4. Droit français
A. Le principe
La règle nullum crimen, nulla poena sine lege est formulée en ces termes par
l’article 4 du code pénal : Nulle contravention, nul délit, nul crime, ne peuvent être punis de
peines qui n’étaient pas prononcées par la loi avant qu’ils ne fussent commis.
B. Atténuation du principe
Cette atteinte au principe est d’autant plus grave que le taux des peines de
police a été corrélativement relevé de façon sensible. Le gouvernement a fait un usage assez
large de ce pouvoir en créant contraventions punissables du maximum prévu en cas de
récidive, en l’absence même de récidive 168.
Notons que le nouveau code pénal français maintient la possibilité de créer des
infractions pénales par décret du pouvoir exécutif.
Art 111-2. La loi détermine les crimes et les délits et fixe les peines applicables
à leurs auteurs.
Le règlement détermine les contraventions et fixe, dans les limites et selon les
distinctions établies par la loi, les peines applicables aux contraventions.
168
Décret du 11 janvier 1965 t »primant l’obstacle apporté aux fonctions des inspecteurs de la salubrité, décret
du 14 juin 1965 relatif au plan de chasse du grand Gibier, Voy g. STEFENI, G. LEVASSEUR et BOULOC, Droit
ème
pénal général 12 éd 1989, p.3374
86
Art 111-3. Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les
éléments ne sont pas définis par la loi, ou pour une contravention dont les éléments ne sont
pas définis par le règlement.
Nul ne peut être puni d’une peine qui n’est pas prévue par la loi, si l’infraction
est un crime ou un délit, ou par le règlement est une contravention.
Le Sénat avait supprimé cette distinction entre les crimes et les délits, d’une
part et les contraventions, d’autre part, mais elle a été rétablie dans le texte voté, en première
lecture, par l’Assemblée nationale. Le garde des sceaux a justifié cette modification par la
considération que le texte voté par le Sénat tend à consacrer une immixtion permanente du
pouvoir législatif dans la sphère de compétence du pouvoir réglementaire qui est préjudiciable
au bon fonctionnement des institutions. Il plaide donc pour ce qu’il estime un retour à
l’orthodoxie juridique169.
§ 5. Droit soviétique
169
J.O, 1989, p. 3374
170
C. LAZERDES, la politique criminelle, P20
171
Les deux autres Etats socialistes qui avaient adopté le principe de l’analogie, la Bulgarie et la Roumanie,
l’ont remplacé, dès 1956, par celui de la légalité
87
l’article 3 énonce que n’est responsable pénalement, que la personne coupable d’une
infraction, c'est-à-dire qui a commis intentionnellement ou par imprudence une action
socialement dangereuse, prévue par la loi pénale.
SECTION 3. EXCEPTIONS
§ 1. Droit international
Cette disposition n’affecte par les lois qui dans les circonstances tout à fait
exceptionnelles qui se sont produites à l’issue de la deuxième guerre mondiale, ont été
passées pour réprimer les crimes de guerres et les faits de trahison et de collaboration avec
l’ennemi et ne à aucune condamnation juridique ou morale de ce lois (déc. Du 20 juillet 1957,
req. N° 2668/57, Ann. Conv vol.1. p.241) 173.
§ 2. Droit Anglais
172
Principe, art 6
173
J. VELU et ERGEC, V° Convention européenne des droits de l’homme, RPDB, compl. t. VII, 1990, n°633
88
Dans une affaire Shaw, en 1961, un juge Anglais avait considéré que le fait de
publier un catalogue illustré fournissant des adresses et des photographies de prostituées
constituait une infraction pénale, celle de conspiring to corrupt public. La chambre des lords
avait confirmé cette qualification. Ces décisions avaient été très vivement critiquées par
l’opinion publique Anglaise.
Nous avons vu que la chambre des lords dans l’affaires Knuller, en 1972, a
décidé que le juge anglais ne peut plus créer d’infractions nouvelles, ni étendre des infractions
existantes à des comportements qui n’étaient pas punissables. Situation paradoxale, cette
affirmation du principe de la légalité est issue, non d’une loi mais d’une décision judiciaire.
§ 3. Droit musulman
Si l’on peut à la rigueur, considérer que pour les infractions hand existe une
certaine légalité des délits et des peines 176, en revanche, ce principe est totalement exclu pour
les infractions tazir.
Certes, il est admis que dans le tazir, l’arbitraire judiciaire n’est pas absolu
parce qu’il faut que la conduite condamnée soi t effectivement dangereuse pour les intérêts
généraux et pour l’ordre public et que la peine décidée par le juge réponde réellement aux
exigences d’une répression appropriée.
Mais ces critères sont ceux que l’on retrouve généralement dans les systèmes
arbitraires.
174
J. VELU et ERGEC, op, cit, n°628
175
Voy supra
176
Certains auteurs estiment, de façon plus radicale, que le principe de la légalité des délits et des peines
n’existe pas en droit islamique. Même dans le domaine du groupe des crimes les plus graves qui sont
rigoureusement réglés par les Coran (Houdoud) l’analogie n’est pas exclue (H H JESCHECK, op, cit inter.dr. pén,
p 420
89
§ 4. Droit chinois
Le droit pénal chinois n’admet pas le principe de la légalité des délits et des
peines mais permet l’interprétation par analogie.
On peut donc condamner ceux qui commettent des faits qui ne sont pas
explicitement définis par la loi, sur base de la disposition légale la plus approchante.
Malgré tout, la loi pénale n’est pas rétroactive, sauf si elle prévoit une peine
179
moins lourde .
Selon l’article 1er de ce code une peine ne peut être prononcée que pour un fait
dont le caractère punissable est prévu par la législation danoise ou qui est entièrement
assimilable à pareil fait.
Le droit pénal danois connaît donc la règle de l’analogie, qui permet de frapper
des actes manifestement équivalents à ceux qui sont prévus par la loi, mais que le législateur a
oublié ou n’a pas pu prévoir. Cette règle est toutefois, appliquée avec grande prudence et sous
le contrôle de la cour suprême.
177
M. DELMAS-MARTY, Modèles et mouvements de politique criminelle, p121
178
Art.79 du code pénal, pour les infractions administratives, voy, infraction
179
Art 9
90
§ 1. Droit soviétique
D’un point de vue pratique, il s’agir d’un tempérament à la règle, trop rigide de
la légalité des poursuites. Contrairement à celui de l’opportunité des poursuites, ce principe
oblige à poursuivre dès que les éléments de l’infraction sont réunis.
§ 2. Droit chinois
L’infraction punissable pénalement est définie comme un acte qui porte atteinte
à la souveraineté de l’Etat, à l’intégrité du territoire et au régime de dicteur du prolétariat, qui
sape la révolution et d’édification socialiste qui perturbe l’ordre public, qui porte atteinte aux
biens du peuple entier aux biens collectifs des masses laborieuses et aux biens collectifs des
masses laborieuses et aux biens personnels des citoyens, qui lèse les droits individuels et
démocratiques des citoyens et tout acte socialement nuisible 180.
- Contre-révolutionnaires ;
- Contre la sécurité publique ;
- Contre l’ordre économique socialiste ;
- Contre les droits individuels et démocratiques des citoyens ;
- Contre les biens ;
- Contre l’ordre public ;
- Contre le mariage et la famille ;
- De forfaiture (par exemple : corruption de fonctionnaires).
§ 1. Droit allemand
180
Art.10 du code pénal
92
§ 2. Droit musulman
D’autres prévues par les autorités, selon les conditions variables de la vie
sociale, dans le respect de la charia.
1°. Pardon
Pour les auteurs infractions had, la victime peut renoncer au châtiment corporel
en acceptant la rançon. Elle peut même renoncer à celle-ci. Les autorités ne peuvent accorder
le pardon que si la victime est mineure et sans tuteur.
En ce qui concerne les infractions tazir, le chef de l’Etat peut pardonner l’acte
incriminé et en supprimer la peine sans toutefois aux droits de la victime. Si celle-ci peut
renoncer à ses droits, elle ne peut cependant le pardon.
3°. Preuve
La preuve est réglementée par la Charia pour les infractions had, tandis qu’elle
est libre pour les infractions tazir.
§ 3. Pays- Bas
Le code pénal des Pays-Bas (1881) divise les faits punissables (strafbare
feiten) en deux catégories : les délits (misdrijven) et les contraventions (overtredingen).
§ 1. France
L’article 1er du code de 1810 qualifie les infractions du point de vue de leur
gravité en fonction de la peine prévue par le texte légal 181: « l’infraction que les lois punissent
de peines de police est une contravention ; l’infraction que les lois punissent de peines
correctionnelles est un délit ; l’infraction que les lois punissent d’une peine afflictive ou
infamante est un crime ».
L’a vanta-pro jet de code pénal français de 1983 distinguait les infractions en
fonction de leur nature :
« Les crimes et les délits sont des atteintes aux valeurs essentielles de la
société.
Une telle distinction est hautement critiquable. Ainsi que l’a écrit le Professeur
R. LEGROS, est-ce que l’organisation de la vie sociale n’st pas intimement liée aux valeurs ?
Qu’entend-on par valeurs essentielles ? N’est-ce pas un ensemble de notions liées à
l’évolution de nombreux facteurs ? 182
§ 2. Belgique
Tous deux estiment que certaines qualifications devront être reçues et que le
nombre des crimes, de la compétence de la cour d’assises, devra être réduit.
181
L’incidence sur la nature de l’infraction de la modification de la peine, par l’influence d’une cause
d’atténuation ou d’aggravation paraît controversée. Voy. MERLE et VITS, op, cit, P480, n°377
182
R. LEGROS, Avant-projet, P82
183
Art.111-1
95
Au oint de vue procédural, on classe les infractions selon qu’elles sont jugées
par un– Crown Court- (indictable offense) 184 ou sans jury- Magistrates » Court-(su mary
offense).
Ajoutons qu’avant le Criminal Law Act de 1967, on classait aussi les infractions selon leur
gravité : félonies (par exemple : homicide, viol, incendie, …) et misdemeanours.
Les infractions les plus graves faisaient l’objet d’un régime particulier :
arrestation, recel de malfaiteurs…
- D’une action (Handling), acte positif, ou omission, et non pas seulement des opinions de
l’auteur ou de son mode de vie asocial;
- Illicite : l’acte doit réunir les fait constitutifs prévus par une loi pénale (art.11- al 1er,
n°) 186 ;
- Faut : cela découle des dispositions sur l’erreur concernant le caractère répréhensible d’un
acte (art.17-1) et l’irresponsabilité (art 19 et 20)
L’infraction est donc une action illicite, fautive et réunissant les faits
constitutifs conformément au principe de légalité.
184
Indictment signifie acte d’accusation
185
Voy H-H. JESCHECK, in M. FROMONT et A RIEG, Introduction au droit allemand, T2, Paris, 1984, Pp 266 et
suivie
186
Acte portant atteinte au droit: seulement celui qui réalise les éléments constitutifs de l’infraction prévus
par une loi pénale
96
§ 2. L’élément moral
A. Illicéité
- Des éléments objectifs (pour le vol : art.242) : la soustraction action d’une chose mobilière
appartenant à autrui (objet ;
- Des éléments subjectifs (pour le vol : l’intention de s’approprier illicitement la chose
soustraite) 187.
Elle exclut donc le dol (art 16-1, phrase 1). Si l’erreur est due à une négligence,
l’auteur peut avoir commis une infraction d’action par négligence, si les éléments d’une telle
infraction sont réunis (art. 16 -1 phrase 2). Par exemple, le chasseur qui par imprudence, tue
un promeneur qu’il a pris pour du gibier, pourra être poursuivi pour homicide par impudence
(art. 222).
B. Culpabilité (Schuldhaftigkeit)
1° Notion
187
Art. 15 du code pénal : l’acte intentionnel est seul punissable, si la loi n’a pas puni de manière expresse
l’acte commis par imprudence.
188
Nous n’étudions ici que la théorie de l’infraction de commission intentionnelle, mais la doctrine a envisagé
également les infractions de commission par négligence, d’omission simple et de commission par omission
97
2° Eléments
a) L’imputabilité (Schuldfahiakeit)
- Les enfants qui ont moins de 14 ans lors de la commission de l’acte (art.19).
En revanche, les jeunes âgés de 14 à 18 ans peuvent être considérés comme
responsables si l’on estime qu’au moment de l’acte ils étaient suffisamment mûrs
moralement et intellectuellement pour apercevoir l’illicéité de l’acte et agi r en
conséquence.
- Celui qui, lors de la commission de l’acte, est raison d’un trouble psychopathologique,
d’un trouble profond de la conscience ou d’une faiblesse d’esprit ou de tout autre
affaiblissement intellectuel, incapable d’apprécier le caractère illicite, ou d’agir selon ce
discernement (art. 20)
Le tribunal peut ordonner certaines mesures de rééducation ou de sûreté 190 lorsque la
procédure pénale ne peut avoir lieu par suite de l’irresponsabilité ou de l’incapacité de
l’auteur » (art. 71).
b). DOL
La maxime » nul n’est censé ignorer la loi » ne vaut donc plus en droit
allemand. En effet, même si l’on n’exige pas que l’auteur connaisse le caractère punissable
189
Art. 16 du code pénal :
« (1) si, au moment de la commission de l’acte, l’auteur ignorait une circonstance qui constitue un des
éléments constitutifs du dé lit, il n’agit pas intentionnellement. Le caractère punissable de l’acte commis par
imprudence n’en est pas affecté.
(2) celui qui, lors de la commission de l’acte, prévoit, par erreur, des circonstances qui constitueraient un des
éléments constitutifs du délit par une disposition légale plus douce, ne peut être puni pour acte intentionnel
qu’en application de cette loi plus douce
190
Placement dans un hôpital psychiatrique, dans un établissement de désintoxication ou dans un
établissement socio-thérapeutique, rentait du permis de condition d’exercice de la profession. Sur ces mesures,
voy. Infra.
191
BGH, 18 mars 1952, BCHST 2, 194 (201).
98
de l’acte, on estime qu’il doit savoir qu’il porte atteinte à l’ordre juridique ou, du moins, il
faut pouvoir lui reprocher de ne pas en avoir conscience.
Cette jurisprudence a été consacrée par l’article 17 du code pénal, qui définit
les conditions de l’erreur sur l’illicéité : «si lors de la commission de l’acte, l’auteur n’a pas
conscience d’agir de façon illicite, il agit sans culpabilité s’il n’a pu éviter cette erreur. Si
l’auteur pouvait éviter l’erreur, la peine peut être atténuée en application de l’article 49,
alinéa 1 ».
Le code pénal français, pas plus que le code Belge, ne définit l’élément moral
de l’infraction.
Ce texte a été adopté en première lecteur par les deux chambres. Selon le
grande des Sceaux, il s’agit là d’une distinction classique qui constitue l’un des fondements
de notre droit pénal général 192. Et pourtant, que de choses pourrait-on en dire ! Ainsi, y aurait-
il crime ou délit en cas de force majeure? Et qu’en est-il des autres causes de justification.
Il n’est donc plus nécessaire d’indiquer, dans la définition d’une infraction, que
celle-ci doit être commise volontairement 193. Mais des controverses ont déjà surgi concernant
la portée de l’art.121-3. Est-il applicable aux infractions des lois particulières, voire même à
celles d’entre elles qui ont été insérées telles quelles dans le nouveau code 194.
192
J.O. 1989, p 3426
193
Exemple : le nouvel art.222-11 réprime les violences ayant entraîné une incapable totale de travail pendant
plus de huit jours ne précise plus, comme l’ancien Art.309, que ces violences doivent être commises
volontairement. En revanche, le législateur semble avoir perdu de vue cette règle en définissant le meurtre
comme étant « le fait de donner volontairement la mort à autrui (art.2121-1), mais il la respecte pour
l’empoisonnement, qui est le fait d’attenter à la vie d’autrui (art.212-1), mais il la respect pour
l’empoisonnement, qui est le fait d’attenter à la vie d’autrui par l’emploi ou l’administration de substances de
nature à entraîner la mort la mort (art 221-5).
194
Voy. F DESPORTES et F.LE GUNEHEC, op, cit, n° 25
195
Art.221-6. Même distinction pour les atteintes involontaire à l’intégrité de la personne (art 222-19) et pour
les risques causes à autrui (art 223-1) l’une forme de la mise en danger de la personne
91
- La force majeure
Art.122-2. N’est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l’empire d’une
force ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pu résister.
- L’erreur invincible de droit
Art.122-2. N’est pas pénalement responsable la personne qui justifie avoir cru, par une
erreur sur le droit qu’elle n’était pas en mesure d’éviter, pouvoir légitiment accomplir
l’acte.
Art. 122-6. Est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui
accomplit l’acte:
1° Pour repousser, de nuit l’entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ;
2° Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence.
- L’erreur;
- La légitime défense;
- La contrainte;
- L’ivresse involontaire.
Une peine ne peut être infligée que par le jugement d’un tribunal.
Cette exigence se fonde sur la parole du prophète selon la quelle les actes sont
d’après l’animus et à chacun ce qu’il entendu de son acte. Cela signifie que les actes sont
évalués, positivement ou négativement, d’après la volonté qui les accompagne. Ce qui en
droit pénal, implique qu’un fait matériel ne peut être érigé en délit, sans prendre en
considération la volonté dont il est l’expression 197.
- Outre ses éléments matériels, indiqués dans la loi, toute infraction comporte un élément
moral ou subjectif : il n’y a pas d’infraction matérielle (art 2) ;
- Sauf les cas où la loi exige, explicitement ou implicitement mais de manière certaine, une
intention spéciale, ou dol spécial, l’élément moral commun à toutes les infractions est la
faute : il n’ ya pas d’infraction sans faute (art. 3) ;
196
N. HOSNI, op, cit, p.406
197
N. HOSNI, op, cit, p. 411
198
H –H JESCHECK, op, cit., p. 423
199
Art. 11 du code pénal
94
Ils estiment que le palliatif proposé par l’avant-projet dans l’article 7 (à savoir
l’admission pour certaines infractions d’une exigence implicite de l’intention) ne corrige que
peu l’abandon du principe, tout en réintroduisant dans l’interprétation de l’élément moral un
facteur d’incertitude juridique directement contraire à la transparence spécialement souhaitée
par la commission en cette matière (rapport juin 1979, Pp.27 et 33).
200
Observation, Pp.13-14
95
SECTION 2. APPLICATION
201
M. DELMAS- MARTY, différenciation des systèmes juridiques des sanctions à dominante spéciale ou
administrative, Rev. Inter. Dr. Pén, 1988, Pp.27-28
202
Voy. T. WEIGEND, the legal and practical posed by the difference between criminal law and administrative
penal Law, Rev. intern.dr.pén, 1988, p67
96
Elles constituent un droit autonome, régi par une loi du 2 janvier 1975 (Gesetz
über Ornungswidrigkeiten).
§ 2. Droit Français
§ 3. Droit soviétique
Ils son compétents pour connaître des petits litiges : disciplines du travail,
ivresse publique, éducation des enfants, injures, dégradations, conduite indigne…
203
A.VARINARD et JOL-SIBUET, Les problèmes juridiques et pratiques posés par la différence entre droit pénal
et droit administratif pénal, Rev .intern.dr.pén., 1988, Pp189- et suiv
204
Idem, p 208 Voy. P. LASCOUMES et C. BARBERGER, De la sanction à l’injonction. Le droit administratif,
comme expression du pluralisme des formes juridiques sanctionnatrices, R.S.C. 1988, Pp. 45 et suiv
205
Voy. J. ECKERT, Les tribunaux de camarades en U.R.S.S, Arch.polit. crim. 1985, P.201
97
L’affaire est traitée par un juge administration unique, organe non judiciaire.
- Le blâme ;
- L’amende ;
- La confiscation ;
- La privation d’un droit (chasser, conduire) ;
- Les travaux correctifs (d’un ou deux mois) ;
- La détention (15 jours maximum).
Ces sanctions administratives n’ont pas les effets d’une condamnation pénale.
Elles n’interrompent pas la continuité de l’emploi et ne peuvent être une cause de
licenciement.
206
G.Z.ANACHKINE, Les problèmes juridiques et pratiques posés par la différence entre le droit criminelle et le
droit administratif pénal, Rev.internat.dr.pén., 1 98 8, p.447
98
§ 4. Droit chinois
Les infractions mineures ne figurent pas dans le code pénal, mais sont régies
par le règlement des sanctions pour la préservation de l’ordre public du 22 octobre 1957.
Comme dans les autres Etats socialistes, des mesures d’action sociale peuvent
être appliquées à des infractions de moindre importance par les collectifs de travailleurs, les
organisations sociales ou les comités des habitants d’une unité d’habitation.
Ces mesures sont variées : lecture chez soi des écrits de Mao, blâme, réparation
du dommage, excuses, critique publique, autocritique, repentir, par écrit et affiché dans les
lieux publics.
Tout comme la réforme par le travail, elle a aussi pour objectif de transformer
l’individu en l’obligeant à travailler manuellement, mais elle ne frappe pas la même
population et n’est pas infligée par les mêmes organes.
L’éducation par le travail est une mesure administrative. Elle n’est pas infligée
par un tribunal populaire mais par une commission administrative composée de représentants
207
XIE ZHAOHUA, les problèmes juridiques et posés par la différence entre le droit pénal et le droit
administratif pénal, Rev.intern.dr.pén., 1988, p.475
99
§ 5. Droit Belge
208
TSIEN TCHE- HAO, le droit chinois, Pp119 et 120
209
Voy. Le cours de droit pénal des affaires, A. DE NAUW, L’évolution législative vers un système punitif
administratif, E.D.P.C, 1989, P.337
210
Les amendes mixtes consistent à la fois en une sanction et une condamnation civile réparatrice (art 116-1
211
Observation, p.71
100
§ 1. Droit anglais
§ 2. Droit néerlandais
Des faits punissables peuvent être commis par des personnes physiques et des
personnes juridiques.
212
Voy. R.SCREVENS, Les sanctions applicables aux personnes morales dans les Etats des communautés
Européennes Rev.dr.pén, 1980, p163, F. VAN REMOORTERE., La question de l responsabilité pénale des
personnes morales en droit de l’environnement, Rév.dr.pén, 1991, p.311
213
Voy. Pour une critique de cette disposition jugée trop large R.C.P.HAENT JENS, Remarques sur la
responsabilité pénale des personnes morales en droit des Pays- Bas, Rev.dr.pén.1986, .851
101
Ces dispositions sont parmi celle qui a suscité les débats les plus longs et les
plus passionnés lors des travaux préparatoires. Qu’on en juge par la rédaction successive de
l’article 121-2 du projet :
Projet initial : Les personnes morales, à l’exclusion des collectivités publiques et des
groupements des collectivités publiques sont responsables pénalement, selon les distinctions
des articles 121-4 à 121-7 et dans les cas prévus par la loi ou le règlement des infractions
réalisées, pour leur compte par leurs organes ou représentant.la responsabilité pénale des
personnes morales n’excluent pas celle des personnes physiques pour les mêmes faits.
Le texte, adopté par le Sénat en première lecture, ajoutait la mention des partis
et groupements politiques, des syndicats professionnels des associations à but non lucratif et
des institutions représentatives du personnel.
214
Exposé des motifs
215
Art.121-2, al.2.
102
Des sanctions spécifiques aux personnes morales sont prévues 217 et des règles
de procédure particulières à la poursuite et au jugement sont insérées dans le code de
procédure pénale par le projet de la d’adaptation.
§ 1. Droit allemand
216
Art.131 -39et suiv
217
Art.131-37 à 131-49
218
Art 30 de l’Ordnugswidrigkeitengesetz
103
§ 2. Droit Belge
1. La règle de l’irresponsabilité
Le juge recherche donc la personne physique qui dans la réalité des choses, a
commis l’acte fautif que constitue l’infraction, en écartant la notion, artificielle en droit pénal,
de personne morale.
219
Cet thème a déjà été étudié lors de plusieurs congrès de l’A.I.D.P. voyez les rapports belges suivants: R
MOMMAERT et N. GUNZBURG, Rev.dr.pén, 1929, Pp 647 -660, J. ; CONSTANT. La responsabilité pénale des
personnes morales et de leurs organes en droit Belge, Rev.intern.dr.pén, 1951, Pp 597 à 626. Voy. Les très
pertinentes considérations émises par le professeur L. FRANCOIS, Implication du délinquant sed non puniri
postes, Mélanges offerts à Robert LEGROS, Bruxelles, 1985, p189
220
Cass. 10 octobre 1979, Pas, 1980, l.178
221
R. LEGROS, Imputabilité pénale et entreprise économique, Rev.intern.dr.pén, 1968-1969, Pp380 et ss, le
droit pénal dans l’entreprise, JTT, 1977, R.CHALES. Quelque aperçu sur l’évolution du droit pénal social
Rev.intern.dr.pén crim.1967-1968, Pp252 -254. Cass, 26 février 1934, i, 180
104
certains groupes, des châtiments collectifs que l’on oserait à peine envisager pour des
associations ordinaires, des syndicats, des partis ou même pour des bandes de délinquants222.
2. Exceptions
222
L. FRANCOIS, l’implication du délinquere sed non puniri potest, in Mélanges offerts Rober LEGROS,
Bruxelles, 985, Pp 302 et 204
223
L’article 1. De l’arrêté-loi du 29 juin 1964 concernant l’intervention injustifiée d’intermédiaires dans la
disposition de produits, matières, etc. punit pénalement toute personne physique ou morale
contrevenante. L’article 15 du règlement n°17/62 pris en exécution du traité de Rome instituant la
communauté économique européenne permet à la commission des communautés d’infliger des amendes
aux entreprises qui enfreignent les dispositions des articles 85 et 86 du traité. Voy. Sur cette matières : R.
LEGROS, note sous cour de justice des communautés européennes, 15 juillet 1970, J.T. 1971, Pp 147-149 et
l’arrêt BMW et le droit pénal européen, cahiers de droit européen, 1980, Pp220-239. On n’aurait pu citer
également l’article 91-4 de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail mais cette disposition a été
remplacée par l’art.14 de l’AR n°39 sur 31 mars 1982. La nouvelle disposition n’impute plus l’infraction à
l’établissement d’assurance lui-même mais aux personnes physiques qui ont agi au nom du cet
établissement.
224
Citons sans avoir la prétention d’être exhaustif : l’art 9. § 5 de la loi du 22 janvier 1945 sur la réglementation
économique et les prix permet au juge pénal, après avoir condamné la personne physique auteur de
l’infraction, d’ordonner, s’il y a lieu, la fermeture de l’entreprise. L’art 10, §2 de la loi du 30 juillet relative à
la prévention des incendies et des explosions permet au juge, en cas de condamnation, d’ordonner la
fermeture de l’établissement pour une durée limite. L’art 29, avant-dernier alinéa, de la loi du 9 juillet 1957
réglementant les ventes à tempérament et leur financement permet au juge de prononcer en outre une
interdiction de pratiquer ces opérations et d’ordonner la fermeture de l’établissement.
225
En faveur de cette solution : J. D’HAENENS, Het economisch strafrecht. Tijdschrift voor prinvaatrech, 1979,
Pp.871 et 872 et sanctions pénales et personnes morales, rapports au XVème journée franco-belgo-
luxembourgeoises de science pénale, Rev.dr.pén.crim, 1975-1976, Pp731 et ss.J. COLAES, de onderneming :
een uitdaging voor het recht, RW.1979-1980, col 2311. Voy les réflexions critique formulées par L.
FRANCOIS, remarquent sur quelques questions de droit pénal social, particulièrement sur l’imputabilité,
Rev.dr.pén.crim, 1968-69 et ss, notamment Pp.506à 514.
226
R.LEGROS, observations sur le rapport de juin 1978 de la commission pour la révision du code pénal. J.T,
1980, Pp 23 à 25
227
Rapport sur les principales orientations de la réforme, le Moniteur, Bruxelles, 1979, Pp89-95
105
Cette responsabilité civile s’étendre aux autres sanctions pécuniaires telles que
la confiscation.
§ 1. Droit allemand
L’art. 20 du code pénal prévoit que n’est pas responsabilité de son acte celui
qui lors de la commission de l’acte est, en raison trouble psychologique, d’un trouble profond
de la conscience, ou d’une faiblesse d’esprit ou de tout autre affaiblissement intellectuel,
228
R.LEGROS, Avant-projet de code pénal, 1985, p132, ‘exposé des motifs)
229
Arti 55 de l’avant-projet des motifs
230
J. constant, Traité élémentaire de droit pénal, imprimerie nationale, Lège, t2, n° 699 et 700 .H.R BOSLY,
Amendes
231
Et frais de justice mis à charge du mandataire ou du préposé, Orientations 1981, Pp.33-37. Comme l’écrit L.
FRANCOIS, peut –être a-t-on tort de qualifier cette responsabilité de civile, et ne s’agit-il que d’une
responsabilité pénale d’un type d’un fondement nouveaux, apparaissant sur la pointe des pieds. Ce fondement
nouveau ne serait que pour une part la nécessité (de corriger certains du statut pénal des personnes morales,
(op, cit, p 514 et la note 33
106
incapable d’en apprécier le caractère illicite, ou d’agir selon ce discernement. Des mesures de
rééducation ou de sûreté peuvent alors être ordonnées par le juge232.
§ 2. Droit Français
Aux termes de l’article 64 du code pénal, il n’y a ni crime ni délit 233 lorsque le
prévenu était en état de démence au temps de l’action 234.
N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des
faits d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle
de ses actes236.
Mais la situation actuelle n’est pas modifiée pour autant. En effet, la personne
qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré
232
Art.71 du code pénal. Voy Infra les mesures prévues
233
La jurisprudence et la doctrine y ajoutent les contraventions
234
L’avant-projet de code pénal de 1978 ne se réfère plus à la notion démence : N’est pas punissable celui qui
était atteint au temps l’action d’un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes
(art.40)
235
MERLE VITU op, cit, p742, n°589
236
Art.122-1 al 1
107
§ 3. Droit Anglais
Ces règles Mac Naghten Rules ont été formulées en 1843 en réponse à des
questions adressées aux juges par la chambre des Lords, dans l’affaire du meurtre du
secrétaire de Sir Robert Pelle, homme politique Britannique, par Mac Naghten qui en raison
de troubles mentaux, se croyait poursuivi par lui.
1. Jusqu'à preuve du contraire, tout homme est réputé sain d’esprit et posséder
une raison suffisante pour être responsable des délits qu’il commet ;
2. L’aliénation mentale ne peut être invoquée comme moyen de défense
qu’autant que l’accusé prouve au moment où il commettait l’acte incriminé,
il souffrait d’une imperfection de la raison due à une maladie mentale et
telle qu’il ignorait la nature et la qualité de l’acte commis ou (s’il ne les
ignorait pas ) telle qu’il ignorait que cet acte était moralement
répréhensible.
237
Art 122-1, al 2
238
Au motif que les établissements de type n’existent pas encore en grand nombre, et parce qu’on risque de
figer le sort du condamné. Or, si son état mental évolue, cela pourrait conduire à le placer dans structures
intervention de M. MARCHAND, J.O, 1989, p3434
108
§ 4. Droit soviétique
Dans ces deux cas, l’auteur de l’acte n’est pas pénalement responsable et le
tribunal lui applique des mesures de contrainte à caractère médical établies par la législation
des républiques fédérées.
Ce placement était prévu lorsque l’anormal était dangereux pour lui-même. Par
contre, le malade mental était placé dans un hôpital psychiatrique spécial quant, en raison de
son état psychique et du caractère socialement dangereux de l’acte qu’il a commis, il présente
un danger particulier pour la société 241.
239
Principes art 11
240
Art.58 CP
241
Art 59 C.P
109
§ 5. Droit musulman
§ 6. Droit chinois
242
Auparavant, les établissements spéciaux dépendaient du Ministère de l’intérieur
243
Art.58 C.P
244
N.MARIE, La réforme de la législation soviétique en matière psychiatrique, R.S.C, 1988, p411
245
N. HOSNI, op, cit, p410. Notons que le principe de la personnalité de la responsabilité pénale es tiré, lui
aussi, du Coran. Aucune âme portant son propre fardeau ne portera celui d’un autre, quiconque fait le bien à
son avantage, qui fait le mal le fait détriment (idem, p411)
246
Art 15 du C.P
110
L’art 222 de l’avant- projet de code pénal dispose qu’outre les peins
proprement dites, des mesure de sûreté et de protection sont instituées à l’égard des malades
mentaux incapables de discernement et du contrôle de leurs actions.
Le commissaire royal pas devoir envisager une large refonte du droit actuel de
la défense sociale concernant les anormaux mentaux. En effet, les critiques ont surtout porté
sur le nombre, la qualité et l’organisation des établissement et sur les moyens mis à la
disposition des personnes chargées de l’exécution des décisions. Pas d’unités, de
simplification et d’une meilleure organisation de la protection des internées, de confier aux
tribunaux de l’application des peines, les missions attribuées par la loi aux commissions de
défense sociale. Aux trois juges de ce tribunal, sera adjoint un médecin qui aurait seulement
voix consultative248.
La commission se rallie à ces principes, mais opte plutôt pour le maintient des
commissions de défense sociale dont la présidence devrait être confiée au président ou à un
juge du tribunal de l’application des peines, en vue d’assurer une harmonie de jurisprudence
dans l’ensemble du secteur de l’’exécution des peines et des mesures 249.
§ 1. Généralités
247
Art 16
248
Avant-projet, Pp 66-67
249
Observation, p97
111
Toutefois, si la réaction suit de préférence, dans ces pays une voie sociale, il ne
faut pas s’y méprendre : cette réaction n’st pas exclusivement sociale. Une analyse attentive
indique des interventions judiciaires subsistent soit dans certains cas (comme en Ecosse), soit
pour préserver les droits des mineurs et permettre des recours contres les décisions des
instances sociales (dans les pays scandinaves). Par ailleurs, dès la majorité pénale fixée à un
seuil d’âge peu élevé (14-15 ans), les jeunes délinquants ressortissent à la justice pénale pour
adultes.
Un même principe sert de base à cette protection judiciaire, quelle que soient
les variantes que l’on peut observation dans les structures institutionnelles. Le mineur
délinquant fait l’objet d’une présomption absolue de non-discernement, à laquelle correspond
une présomption d’irresponsabilité pénale. La réaction judiciaire doit se fonder sur le droit du
mineur à l’éducation et seules des meures tutélaires répondant à ces besoins peuvent être
prises à son égard, sans corrélation proportionnelle avec le fait commis.
La classification des peines et des mesures varie selon les pays. Ainsi,
l’admonestation, prévue en France comme une mesure, apparaît comme une sanction
(réprimande) aux Pays-Bas.
Le choix entre une mesure et une peine est limité par la reconnaissance de
tranches d’âge correspondant à de régimes de minorité pénale relative et absolue. Les seuils
d’âge peuvent présenter des écarts considérables d’un pays à l’autre. Pour les mineurs à qui
une responsabilité pénale peut être reconnue, le recours à une peine se fait par référence tantôt
à un critère de discernement, tantôt aux circonstances et à la personnalité du mineur.
de Galle, le travail d’intérêt général en France. Reste à vois dans quelle mesure ces peines se
substituent bien à l’emprisonnement ou ne font que s’ajouter aux peines privatives de liberté.
Malgré l’importance quantitative du recours à ces peines, et même leur progression dans
certains pays, tous ceux qui ont adopté un modèle mixte s’efforcent néanmoins, par différents
moyens, de limiter le recours à la répression et d’accorder la primauté à l’éducation.
- Le maintient d’une distinction entre les systèmes de justice pour adultes et pour mineurs ;
- Malgré une certaines déception à l’égard du modèle de traitement des jeunes délinquants,
la volonté de continuer à faire primer l’éducation sur la répression ;
- Le souci de limiter l’entrée des jeunes dans le système judiciaire ;
- Le renforcement de la position légale du mineur de ses droits et des garanties dont il doit
bénéficier comme tout autre justiciable ;
- La diversification des mesures éducatives et l’accent mis sur celles qui s’exercent en
milieu ouvert ;
- La limitation de l’enfermement répressif et la recherche de formes nouvelles de sanction ;
- Le souci de reconnaître au mineur une responsabilité sociale et de chercher des formes
d’interventions de nature à lui en faire acquérir le sens ;
- La place reconnue à la victime dans la réaction à la délinquance juvénile et à la réparation
des dommages commis250.
La matière est essentiellement régie par deux lois principales : la Gesetz dür
jugendwohlfart (loi sur la protection sociale de la jeunesse) (JWG) concernant la protection
de tous les mineurs âgés de moins de 14 ans et de ceux qui, entre 14 et 21 ans, sont en danger
sans être délinquants, la jugendgerichtsgesetz (JGG) de 1953 (loi sur les tribunaux de la
jeunesse) qui concerne les mineurs délinquants de 14 à 21 ans 252.
Le principe du système institué par cette dernière loi est les mesures correctives
ou punitives ne peuvent intervenir que si les mesures éducatives paraissent inadéquates.
250
C. SOMERHAUSEN-PELSENEER, Une recommandation nouvelle du conseil de l’Europe, in justice et jeunes
délinquants en hommage à Lucien SLANCHUYLDER, Bruxelles, 1989, Pp23 et suivie
251
Voy. Nouvelles Protections de la jeunesse, 1978, Pp517, et suivie
252
Avant 1923, les mineurs délinquants ne pouvaient bénéficier que d’une atténuation de la peine
113
- En raison de leur personnalité et compte tenu du milieu, ils doivent être considérés comme
des adolescents (14à 18ans) d’après leur développement moral et mental ;
- En raison de la nature du fait, il s’agit d’une infraction typique de l’adolescence par
exemple, vol d’usage de véhicule) ou d’actes infractionnels qui dénotent une immaturité
sociale.
§ 3. Droit Français
Le code pénal de 1810 fixa l’âge de la majorité à 16 ans (qui f ut porté à 18 ans
par une loi du 12 avril 1906) et subordonna la responsabilité pénale du mineur à la question
du discernement : les juges devaient rechercher si le mineur avait agit avec ou sans
discernement. Si la réponse était affirmative, le mineur était condamné, mais il bénéficiait
d’une excuse légale atténuant. Dans l’autre hypothèse, il était acquitté.
253
Art 19 du CP
254
Voy. Suppa, la notion d’imputabilité en droit allemand
114
Dans ce cas, il pouvait être remis à ses parents ou détenu dans une maison de
correction colonie pénitentiaire ou depuis une loi du 19 avril 1918, confié à une personne
digne de confiance ou à une institution charitable.
Ils ne peuvent en justice faire l’objet eux aussi que de simples mesures de
protection, d’assistance de surveillance ou d’éducation 255.
Mais ils peuvent cependant être condamnés à une peine lorsque les
circonstances et la personnalité du délinquant paraissent exiger (art 2, ali 2 de l’ordonnance de
1945). Cette condamnation pénale peut être combinée avec une mesure de liberté surveillée.
Cette excuse ne joue de plein droit que pour les mineurs de 13-16. S’il s’agit
d’un mineur de 16-18 ans, l’excuse atténuante peut être écartée par une décision spécialement
motivée de la juridiction (art 2, al 3,0.1945).
Signalons que le mineur âgé de 16 ans au moins, accusé de crime, sera jugé par
la cour d’assises des mineurs, composée d’un président, de deux assesseurs désignés parmi les
juges des enfants, et complétée par le jury criminel (art 24, 0, 1945).
255
256
115
Les mesures à l’égard des mineurs sont soit privatives de liberté (placement
dans un internat, dans une institution spéciale d’éducation surveillée ou en cours d’instruction,
dans un centre d’observation ou d’accueil) soit restrictive de (liberté surveillé).
Le projet initial ne traitait pas des mineurs. Le texte final les exclut
expressément de l’application des dispositions générales du code, en disposant que :
Cette loi détermine également les conditions dans lesquelles les peines peuvent
être prononcées à l’encontre des mineurs âgés de plus de treize ans.
Les dispositions prévues par le code actuel, comme celles relatives à l’excuse
de minorité, sont insérées dans l’ordonnance de 1945 par le projet de loi d’adaptation.
Sauf exceptions, les mineurs âgés de moins de 17 ans sont jugés par une
juridiction pénale, la juvénile cour, émanation de la magistrates Court (magistrats non
professionnels).
La children and Young Persons Act de 1969 fait une distinction entre la
procédure de souvegarde (care proceedings) relative aux mineurs de moins de 17 ans en
danger et la procédure pénale (criminal proceedings).
La Juvénile court est compétente pour toutes les infractions, sauf le meurtre.
Ainsi un mineur de plus de 10 ans accusé de meurtre doit être jugé par la Crown court avec
jury.
257
Art. 122-6
258
Voy. Nouvelles protection de la jeunesse, 1978, Pp.575 et suiv
116
Lorsqu’une young person (14 à 17 ans) est déclarée coupable par la juvénile
court d’une infraction punissable d’un emprisonnement de 14 ans ou plus, ce tribunal peut le
renvoyer pour condamnation devant la crown (sans jury). Notons qu’en principe
d’emprisonnement ne peut être prononcé à l’égard d’une personne âgée de moins de 17 ans.
§ 5. Droit soviétique
En droit soviétique, l’âge de la majorité pénal est ixé à 16ans 260. En dessous de
cet âge, le mineur ne peut faire l’objet que de mesures éducatives. Ces mesures sont prises par
les commissions pour les affaires des mineurs.
259
Du nom de la ville comté de Kent, où fut instaurée la première colonie correctionnelle pour mineurs
260
Principes art 10
261
Le projet de nouveaux principes a réduit sensiblement le nombre de ces infractions. En outres, il permet
aux législateurs fédéraux et des républiques fédérées, de porter l’âge de la majorité pénale à 18 ans pour
certaines infractions
117
Les mineurs purgent leur peine privative de liberté dans une colonie de travail
qui leur est spécialement destinées262.
§ 6. Droit musulman
§ 7. Droit chinois
Les mineurs de 14 à16 ans peuvent toutefois engager leur responsabilité pénale
s’ils commettent certaines infractions graves (homicide, blessures graves, vol qualifié
incendie, vol d’habitude ou d’autres infractions qui minent l’ordre social).
Selon l’article 222 de l’avant-projet de code pénal, outre les peines proprement
dites des mesures de sûreté et de protection sont instituées à l’égard des jeunes délinquants.
262
Principes art 23, al 2 -3
263
N.HOSNI, op, cit, p 415
264
Art 14 du code pénal
265
Avant- projet, p68
118
protection de la jeunesse en devenir qui devrai faire appel, non pas à la notion de
responsabilité, mais à la notion de stimulation de l’initiative dans un cadre éducatif 266.
§ 1. Généralités
§ 2. Systèmes monistes
A. Peines aggravées
1. Droit français
a) De la relégation à la tutelle pénale
La relégation, introduite par la loi du 27 ami 1885 avait été conçue à l’origine
comme une mesure d’élimination perpétuelle des délinquants multirécidivistes présumés
incorrigibles. Il s’agissait d’une peine complémentaire obligatoire, appliquée dans certaines
conditions prévues par la loi. Les relégués étaient transportés en Guyaune jusqu’à la fin de
leur vie.
La tutelle pénale a été supprimée par la loi sécurité et liberté du 2 février 1981.
b) Régime actuel
266
Observation, Pp 98-99
267
Elle est devenue susceptible de grâce en 1942, et de libération conditionnelle en 1951
268
La loi du 3 juillet 1954 l’ayant rendu facultative
119
- Récidive générale et perpétuelle (crime sur crime ou sur délit puni de 10 ans
d’emprisonnement : maximum porté à la réclusion à perpétuité ou de 30 ans) ;
- Récidive générale et temporaire (certains cas de récidive, dans les 5 ou 10 ans de
l’exécution de la condamnation, de délit sur crime ou sur délit puni de 10 ans : peines
doublées ;
- Récidive spéciale et temporaire (commission, dans les 5 ans de l’exécution de la
condamnation, du même délit ou d’un délit assimilé 270: peines doubles).
Des règles particulières sont prévues pour les personnes morales, entraînant,
notamment, le doublement de l’amende qui passe ainsi du quintuple au décuple de celle
encourue par la personne physique pour la même infraction.
2. Droit anglais
269
Art.132-8 et suiv
270
La liste des infractions assimilées a été allongée par le nouveau code (art.132-16)
120
La durée maximum de la peine prolongée est de dix ans, pour les infractions
punissables de cinq ans d’emprisonnement u plus. Elle est de cinq ans, pour les infractions
punissables de moins de cinq ans.
Le criminal justice Act de 1967 a aboli les mesures particulières qui étaient
prononcées à l’égard des récidivistes : « préventive détention» et corrective training.
3. Droit soviétique
Selon le code pénal de la RSFSR, cette peine peut être prononcé à l’égard des
récidivistes dangereux qui déjà condamnés pour faits graves, terrorisent dans les lieux de
détention les détenus en voie d’amendement, commettent des actes d’agression contre
l’administration, organisent des bandes à cet effet ou y participent.
4. Droit chinois
5. Droit musulman
271
Art 61 du code pénal
121
Dans certains cas lorsque l’amputation d’un membre n’a pas suffi à empêcher
délinquant de commettre une nouvelle infraction, on lui amputera un autre membre.
B. Mesure unique
Dans certains systèmes, seule une mesure est prononcée à l’égard des
récidivistes systèmes monistes ou alternatifs. C’est le cas du code pénal danois pour les
délinquants professionnels et habituels, à charge desquels on peut prononcer un internement
dans un établissement de sûreté, d’une durée indéterminée. Cette mesure remplace alors la
peine.
§ 3. Systèmes dualistes
A. Droit allemand
La récidive légale est générale, mais elle ne vise que les infractions
intentionnelles. En outre, elle ne s’applique qu’à l’égard de ceux qui ont subi, pendant une
durée d’au moins trois mois, une peine privative de liberté et qui commettent une infraction
intentionnelle réprimée par une peine privative. Enfin, il faut également qu’il soit reproché au
condamné, eu égard au mode et aux circonstances de l’infraction, de n’avoir pas tenu compte
de l’avertissement que constituaient les condamnations antérieures.
B. Droit Belge
1. Situation actuelle
Rappelons qu’en droit belge, les récidivistes sont, par le jugement ou l’arrêt de
condamnation, dans certains cas obligatoirement, dans d’autres facultativement, à la
disposition du gouvernement (5ans minimum, 20 ans maximum). Il en va de même pour les
délinquants d’habitude, c'est-à-dire ceux qui ont commis depuis quinze ans au moins trois
infractions qui ont entraîné chacun un emprisonnement correctionnel d’au mois six mois et
qui apparaissent comme présentant une tendance persistante à la délinquance 273. Les
272
Vo y. R SCREVENS, L’évolution récente du droit pénal, Rev. droit .international et droit comparai , 1983,
p105
273
Loi du 1er juillet 1964 de défense sociale à l’égard des anormaux et des délinquants d’habitudes, art 22 et
suivie, modifiée par la loi du 11 juillet 1990, qui accorde des garanties supplémentaires au condamné en cas
d’internement
122
Le code pénal belge contient des règles d’aggravation, les plus souvent
facultatives de la peines dans les cas de récidive qu’il prévoit expressément.
Si un nouveau crime du même type des délinquances est commis après une
condamnation criminelle, le récidiviste peut être placé, par l’arrêt de condamnation sous
tutelle pénal, pendant cinq ans au plus, après l’expiration de sa peine principale.
La même sanction peut être prise par l’arrêt ou le jugement, en cas de récidive
de crime du même type de délinquance que le délit déjà puni d’un an d’emprisonnement au
moins, et à l’égard de quiconque, ayant commis depuis cinq ans, au mois trois infractions qui
ont entraîné chacune un emprisonnement de six mois ou plus, apparaît comme présentant une
tendance persistante au même type de délinquance (art 146).
274
R. LEGROS, Avant-projet de code pénal, p165
275
Observations p80
123
Section 1. Généralités
Les codes pénaux socialistes énoncent expressément, non seulement les buts du
droit pénal, mais également ceux de la peine, et contiennent des indications assez précises
pour le juge en ce qui concerne la mesure de la peine.
Cette tendance existe également dans les codes pénaux ou projet de codes
pénaux récents en occident :
- Constitution espagnole de 1987, art 25.2 : les peines et les mesures doivent être orientées
vers la rééducation et la réinsertion sociale et ne peuvent pas consister en travaux forcés ;
- Code pénal portugais de 1983 (art .72.1) : le juge doit dans les limites légales et en
fonction de la fautes de l’auteur, tenir compte des exigences de la prévention de nouvelles
infractions ;
- Avant-projet de code pénal belge (art.145, al 1).
Les mesures ne sont pas des peines et ne sont donc soumises au principe de
culpabilité énoncé par l’article 46, alinéa 1, phrase 1 277. En revanche, elles doivent respecter
les règles de proportionnalité, en raison des atteints grave aux droits fondamentaux
qu’entraînent les mesures. Aucune mesure de rééducation et de sûreté ne peut être ordonnée si
elle est disproportionnée par rapport à l’importance de l’acte commis par l’auteur et de ceux
qu’il pourrait commettre ainsi qu’au degré de dangerosité qu’il présente art 62 278.
Le projet du code pénal a opté pour une catégorie unique, celle des peines.
Ainsi que l’indique l’exposé des motifs, le code pénal est par nature le code des
peines. Le projet a donc conservé ce terme plutôt que d’adopter celui- plus neutre de sanction.
276
On peut aussi dire d’amendement
277
La culpabilité de l’auteur est le fondement du calcul de la peine. La notion de culpabilité a été définie suppra
278
Même idée en cas de pluralité des mesures : art 72 du code pénal,
1. Lorsque les conditions d’application de plusieurs mesures sont réunies mais que le but recherché peut
être atteint par quelques-unes d’entre-elles, elles seules sont appliquées. Entre plusieurs mesures
appropriées, la préférence doit être donnée à celle dont l’exécution est la moins dure pour l’auteur
2. Pour le reste, les mesures sont imposées de façon simultanée si la loi n’en dispose pas autrement
3. Lorsque plusieurs mesures privatives de liberté sont imposées, le tribunal fixe l’ordre dans lequel elles
seront exécutées. Avant la fin de l’exécution d’une mesure le tribunal peut le cas, ordonner l’exécution
de la mesure suivante, si le but recherché par cette mesure nécessite encore le placement. L’art 67 c,
alinéa 2, phrases 4-5, est applicable
125
§ 1. Terminologie
La peine n’a pas pour but de causer des souffrances physiques ou d’humilier la
dignité humaine.
Les fonctions assigné est à la peine sont donc, outre la rétribution, la rééducation
sociale, la prévention générale et la prévention spéciale.
§4 Sortes de peines
Les peines sont énumérées par les principes de 1958. Toute fois, d’autres
peines peuvent être établies par la législation des Etats, en conformité avec les principes.
Comme il s’agit d’un système religieux, la peine a surtout but d’expiation. Cela
est surtout vrai pour les peines fixes établies par le Coran et que l’on peut tirer de la sunna.
Pour les peines Tazir, dont le nom se rattache à celui de « correction », les
auteurs parlent de but d’intimidation et d’exemple, de but de rétribution de (châtiment), de but
de prévention générale et de prévention spéciale, de rééducation et de réadaptation du
condamné à la vie sociale . La riche gamme des possibilités offertes au juge permet cette
plurifonctionnalité du système punitif tazir.
A. Généralités279.
Selon une liste établie par Amnesty international, en aout 1987 280, 32 Etats ont
aboli totalement la peine de mort, 18 l’on conservée dans des cas exceptionnels, 16 ne
l’exécutent plus. En revanche, 110 Etats ont maintenu l’usage effectif de la peine capitale
dans leur législation et leur pratique.
279
Voy. Les trvaux de la conférence internationale tenue à l’institut supé rieur international de sciences
criminelles de Syracuse (Italie), en mai 1987, Rev internat dr. Pén, 1987, Pp285 et suiv
280
Idem, P 387
127
Art. 2266 : « Préserver le bien commun de la société exige la mise hors d’état
de nuire de l’agresseur. A ce titre, l’enseignement traditionnel de l’Eglise a reconnu le bien-
fondé du droit et du devoir de l’autorité publique légitime de sévir par des peines
proportionnées à la gravité du délit, sans exclure dans des cas d’une extrême gravité la peine
de mort. Pour des raisons analogues les détenteurs de l’autorité ont le droit de repousser par
les armes l’agresseur de la cité dont ils ont la charge ».
B. Droit anglais.
Elle a été abolie pour le meurtre par le Murder (Abolition of Death Pznalty)
act de 1965.
L’île de Man, qui ne fait pas partie du Rouy aume-Uni mais jouit d’un statut
particulier la reliant à la couronne britanique, a aboli la peine de mort en novembre 1992.
Cette peine n’y avait plus été appliquée depuis plus d’un siècle 282.
C. Droit soviétique
La peine de mort avait été abolie à trois reprises : en 1971, 1920 et 1947. Elle
fut toutefois rétablie en 1950 pour certaines infractions. Elle s’exécute par fusillade.
Les principes de 1958 indique qu’il s’agit d’une peine exceptionnelle qui, en
attendant sont abrogation complète, n’est admise que pour :
- Crimes graves contre l’Etat dans les cas prévus par la loi fédérale sur la responsabilité
pénale encourue pour les crimes contre l’Etat ;,
- Homicide volontaire avec circonstance aggravantes indiques dans les lois pénales
fédérales et des républiques fédérales ;
- Certain autres crimes graves expressément prévus dans la législation fédérale 283.
281
Paris, Plon, Voy, cl . JANVEAU, Le catéchisme et le bourreau, Journ des procès, n° 231, 22 janvier 1993, p 22
282
Le soir du 5 novembre 1992
283
Art.22
128
333.000 personnes ont été condamnées pour divers crimes et délits au cours des six premiers
mois de 1992, dont 7.000 pour meurtre ou tentative de meurtre 284.
D. Droit musulman285
Elle existe pour un nombre d’infraction had, comme la révolte contre l’autorité
légitime, l’adultère, la conversion d’un musulman (apostasie) et le brigandage accompagné
de meurtre.
En Egypte, l’article 13 du code pénal dispose que tout condamné à mort sera
pendu. Mais la cour d’assises ne peut prononcer cette peine que si elle a préalablement
transmis les pièces de l’affaires au Mouffi de la République, lequel doit donner son avis sur la
conformité de cette peine au droit islamique, eu égard aux circonstances de la cause 286.
Cet avis ne lie pas la cour. En outre, la loi impose au ministère public
l’obligation de porter devant la cour de cassation chaque affaire ayant donné lieu à une
condamnation à mort, afin de vérifier la légalité de la décision.
284
Le soir du 14 octobre 1992
285
Voy. N.HOSNI. La peine de mort égyptien et en droit islamique, Rev.interv.dr.pén., 1948, p 407 ; A. WAZIR,
quelques aspects de la peine de mort en droit pénal islamique, idem, p421 centre des Etudes de sécurité
(Arabie Saoudite) Légalité et commodité de la peine de mort en droit musulman, idem, p 431
286
N.HOSNI, op, cit, p. 413 indique que le Mufti de la République est un haut fonctionnaire public, chargé
d’émettre d’après le droit islamique, sur demande du gouvernement ou des particuliers, des avis concernant
les solutions à donner dans certaines situations
287
Dépêche AFP, le soir des 3 et 4 août 1991
129
et que le coran était l œuvre de Mahomet 288 , en novembre 1992, deux pakistanais
condamnés à mort pour trafic d’héroïne ont été décapites ,au sabre, en public, en arbi
saoudite.289
E. Droit chinois293
L’article 42 du code pénal chinois prévoir que la peine de mort n’est infligée
qu’aux coupables de crimes abominables, c'est-à-dire des actes qui portent une grave atteinte
aux intérêts de l’Etat et du peuple, dont les circonstances sont extrêmement odieuses. Le
condamné est fusillé.
288
Idem le soir du 4 septembre 1992
289
Le soir des 14 et 15 novembre 1992
290
Le soir des 12 et 13 décembre 1992
291
Le soir du 11 juin 1992
292
Idem, le soir du 8 septembre 1992
293
Voy. GAO MING XUAN, A brief dissertation on the death penalty in the criminal law of the People’s Republic
of china, Rev, internat.dr.pén, 1987, p.399, Yu SHUTONG, Le système de la peine capital dans le droit penal
chinois, idem, p 689
294
Art 43, al 2
295
Yu SHUTONG, op, cit p.693
130
La peine de mort ne peut être appliquée aux mineurs de 18 ans, sauf dans des
cas exceptionnel, avec sursis, aux mineurs de 16 à 18 ans.
La fête du 1er octobre 1991 a été précédée dans les villes chinoises, comme
chaque année, par des exécutions en masse ordonnées immédiatement après l’annonce des
condamnations, ne laissant aucune possibilité de recours 298.
En septembre 1992, 72 condamnés à mort ont été exécutés en une seule journée
dans la province de Shanxi, dans le nord de la chine, à la suite d’un procès de masse. Ils ont
été immédiatement emmenés sur les terrains d’exécution et abattus299.
296
Le soir du 2 juillet 1990
297
Le soir du 24 juin 1991
298
Le soir du 8 octobre 1991
299
Le soir du 4 septembre 1992
131
F. Droit africains
La peine de mort était réservée aux crimes les plus graves, qui soulevaient la
colère et la réprobation unanimes du groupe social. Généralement, l’exécution se faisait avec
l’approbation du clan du condamné, parfois même par un parent de celui-ci, en vue d’éviter
toute vendetta ultérieure.
L’article 8 du code pénal Belge dispose que tout condamné à mort aura la tête
302
trachée .
300
Le soir du 23 novembre 1992
301
Voy.Y. BRILLON, op, cit, p125
302
Mais il peut aussi, dans certains cas, être fusillé : art.8, al.2. L’exécution a lieu publiquement (art.9)
303
Art. 1er, § 2, al3 de la loi sur les extraditions
304
Cass. 20 décembre 1989, JLMB, 1990, p304, Pas.1990, I.499
305
Cass. 29 janvier 1992, pas 1992I.473
132
Une nouvelle échelle des peines criminelles est instituées: réclusion perpétuelle
extraordinaire (avec possibilité d’une période de sureté), réclusion perpétuelle ordinaire,
réclusion à temps 5 à 10 an, 10 à 15 ans, 15 à 20 ans). La peine des travaux forcés sera donc
supprimée dans les textes, comme elle l’est déjà depuis longtemps dans la pratique.
A. Droit musulman
Pour le vol, le Coran décrète l’amputation de la main droite tandis que les
textes postérieurs ordonnent d’autres amputations ou d’autres peines en relation avec les
récidivistes, l’objet du délit ou la du dommage.
L’apostasie reniement de la loi est punie de mort, sauf repentir. L’adultère est
puni la lapidation, la flagellation, voire la mise à mort.
Nous avons vu que pour certaine infractions had, le talion et la rançon (dys)
sont applicables.
306
Rapport sur les principales orientations de la réforme, juin 1979, p-85
307 er
Le soir des 22 décembre 1989, 17-18 mars 1990 et 31 mars-1 avril 1990
133
Exemple récents.
En avril 1986, une femme a été lapidée à mort en Iran, après avoir été
condamnée pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari. La condamnée a d’abord
reçu cent coups de fouet avant d’être lapidé dans le lit d’une rivière à sec, à Qom, la ville
sainte du clergé chiite. Depuis la révolution islamique de 1979, c’est le troisième cas connu de
lapidation en Iran308.
B. Droit africains
Pour des infractions graves, sanctionnées par la justice coutumière, des peines
corporelles pouvaient accompagner d’autres sanctions, telles que : amende, restitution,
compensation, dérision,… Les formes de tortures appliquées pour obtenir un aveu servaient
aussi de châtiments corporels.
Parmi les exemples cités Yves BRILLON, on relève que chez les Dida, de côte
d’Ivoire, on promenait le voleur à travers le village, l’objet volé autour du cou, et on le
rossait jusqu’à l’épuisement. Les Attié lui attachaient les mains derrière le dos, le
308
Le Monde du 10 avril 1986 (agence Reuter)
309
Le Monde du 13 février 1985 (A.F.P).
310
Le soir du 2 octobre1992
134
C. Rappel historique
Chez nous, c’est une loi du 31 décembre 1849 qui aboli l’article 20 du code de
1810. Elle consacra un usage en faisant disparaître formellement une peine, la flétrissure, qui
n’était plus applique à ce moment en Belgique depuis au moins trente-cinq ans313.
§ 3. La privation de liberté
L article 38, alinéa 1 er, dispose que la peine privative de liberté est
temporaire lorsque la loi ne prévoit pas de peine privative de liberté perpétuelle.
Cette exécution est régie par une loi du 16 mars 976, qui accordé à la
fonction de réadaptation de la peine.
b) Droit français
1. Notion
La peine la plus basse a donc été fixée à 6 mois pour limiter les courtes peines
d’emprisonnement.
§ 1. Origine et développement
§ 2. Rôle pénitentiaire
Il peut accorder également des réductions de peine aux condamnés qui ont
donné des preuves suffisantes de bonne conduite ou de réadaptation sociale (art.72 1 C.P.P).
Son rôle est toutefois beaucoup moins étendu à l’égard des détenus soumis à
une période de sûreté.
§ 3. Rôle extra-pénitentiaire
c. Droit anglais
Depuis 1948, il n’y a plus qu’un seul type d’emprisonnement, allant d’un jour à
la perpétuité.
d. Droit soviétique
La peine privative de liberté ne peut excéder dix ans, ou quinze ans pour les
infractions particulièrement graves et pour les grands récidivistes, dans les cas prévus par la
législation de l’Union et des républiques fédérées 314.
314
Art 23
137
Elle s’exécute soit en prison, soit dans une colonie de travail correctionnel
(régime moins sévère).
Le minimum de cette peine, fixé par la législation des républiques fédérées, est
de trois mois.
e. Droit musulman
f. Droit chinois
1. Sortes de peines
- L’emprisonnement
- La détention
Cette peine, comprise entre 15 jours et 6 mois, s’accomplit dans une maison de
détention, où le condamné travaille, est rémunéré normalement et peut obtenir des
permissions de sortie.
Les maisons pour délinquants juvéniles reçoivent les jeunes délinquants entre
treize et dix-huit ans.
Les maisons de détention accueillent les prévenus avant leur jugement et les
condamnés à la peine de détention.
Lorsqu’il a purgé sa peine le détenu est renvoyé dans l’unité d’où il provient et
où un travail l’attend315.
La réforme par le travail s’applique à des délinquants, elle est infligée par un
tribunal, elle s’effectue dans un établissement pénitentiaire administré par les organes de la
sécurité publique, elle dure de six mois à perpétuité, le travail n’y est pas rémunéré 316.
315
TSIENT TECHE-HAO, Le droit chinois, p116
316
Idem p118
317
Art.91-92 et 93, exposé des motifs, p152
139
2. Libération anticipée
a. Droit allemand
1. La libération conditionnelle
Conditions
La décision appartient:
318
Observations, P106
319
Voy infra, c
140
La loi du 22 novembre 1978, modifiée par les lois du 2 février 1981, du 10 juin
1983 et du 9 septembre 1986 (art 720-1 à 720-4 C.P.P.), a imposé à certains condamnés
particulièrement dangereux une période de sûreté durant laquelle le détenu ne peut en
principe, bénéficier des avantages relatifs :
- Applicable de plein droit (condamnations sans sursis d’une durée supérieure ou égale à
dix ans prononcées du chef de certaines infractions 320);
- Ordonnée par la juridiction qui prononce la condamnation, pour toute condamnation sans
sursis à une privative de liberté supérieure à trois ans prononcée pour n’importe quelle
infraction.
320
Dans le nouveau code pénal, la période de sûreté automatique est prévue dans chacun des textes réprimant
les infractions concernées ( p. ex crimes contre l’humanité, crimes terroristes et actes de barbaries, extorsion
aggravée, faux monnayage )
321
Au lieu de 15 ans dans le système du code de procédure pénale
322
Au lieu de 15 ans précédemment
141
Le nouveau code pénal n’a gardé de cette énumération que le cas du meurtre et
de l’assassinat d’un mineur de 15 ans accompagné de viol ou de tortures et actes de
barbarie323.
Selon le nouveau code pénal, la peine prononcée doit être égale ou inférieure à
un an (art 132-25.
c. Droit anglais
d. Droit soviétique
323
Art.221-3 et 221-4 al
142
mort dont la peine a été commuée, par grâce ou amnistie, en privation de liberté et
pour les récidivistes particulièrement dangereux.
e. Droit chinois
a. Généralités
324
Art.161 et suiv, Exposé des motifs, p167
325
Observation, p84
143
1. Droit français
Les peines de substitution ont été introduites dans le code pénal français par la
loi du 11 juillet 1975. La loi du juin 1983 y a ajouté le travail d’intérêt général et les jours-
amendes.
326
VOY. Infrac. L’exigence de motiver la peine vise parfois le prononcé de toute peine d’emprisonnement,
quelle que soit sa durée droit anglais (mineurs de moins de 21 ans et délinquants primaires), projet français
327
ART 71
144
1. La suspension, pour une durée de cinq ans au plus, du permis de conduire cette
suspension pouvant être limitée, selon des modalités déterminées par décret en conseil
d’Etat, à la conduite en-dehors de l’activité professionnelle;
2. L’interdiction de conduire certains véhicules pendant une durée de cinq ans au plus;
3. L’annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter la délivrance d’un
nouveau permis pendant cinq ans;
4. La confiscation d’un ou de plusieurs véhicules appartient au condamné;
5. L’immobilisation, pour une durée d’un an, au plus, d’un ou plusieurs véhicules
appartenant au condamné, selon des modalités déterminées par décret en conseil
d’Etat;
6. L’interdiction de détenir ou de porter, pour durée de cinq ans au plus, une arme
soumise à autorisation;
7. La confiscation d’une ou de plusieurs armes dont le condamné est propriété ou dont il
a la libre disposition;
8. Le retrait du permis de chasser avec interdiction de solliciter la délivrance d’un
nouveau permis pendant cinq ans ou plus;
9. L’interdiction pour une durée de cinq ans au plus d’émettre des chèques autres que
ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont
certifiés et d’utiliser des cartes de paiement;
10. La confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou de
la chose qui en est le produit. Toutefois, cette confiscation ne peut être prononcée en
matière de délit de presse.
2. Droit allemand333
330
A.R.T 131-10 lorsque la loi le prévoit, un crime ou un délit peut être sanctionné d’une ou de plusieurs peines
complémentaires qui, frappant les personnes physiques, emportent interdiction, déchéance, incapacité ou
retrait d’un droit, immobilisation ou confiscations d’un objet, fermeture d’un établissement ou affichage de la
décision prononcée ou diffusion de celle-ci soit par la presse écrite, soit par tout moyen de communication
audiovisuelle.
331
Art 131-11
332
Art 131-2
333
K. SESSAR, substituts aux peines d’emprisonnement en République fédérale d’Allemagne- Principe et mise
en œuvre, Rev.sc.crim, 1989, p699
334
Art 47 (2) du code pénal
335
Art 49 (2)
146
La seule hésitation, à cet égard est de savoir s’il faut suivre une certaine mode
actuelle qui voudrait en revenir à de très courtes peines en espérant un effet de choc salutaire.
C’est une formule en vogue aux USA notamment (short, Sharp, shock) qui ne paraît pas
conforme à notre conception du respect de la personne humaine. Pourquoi pas les
médicaments ou les interventions chirurgicales ?
Pour lutter les courte peine d’emprisonnement le commissaire royal fait les
propositions suivantes337.
Proposition principales :
Propositions subsidiaires :
- Maintien de la peine inférieure à 6 mois (3,2 mois, voire 8jours come actuellement) mais
en lui appliquant le régime de la non exécution en vue de reclassement;
- Obligation pour le juge de motiver spécialement le choix d’une peine privative de liberté
inférieure à 6 mois.
1. Droit allemand
Cette mesure s’applique aux personnes qui ont tendance à user avec excès de
boisons alcoolique, ou de toutes autres substances enivrantes, condamnées pour acte illicite en
rapport avec cette tendance, et qui représentent un danger social 342.
- Les récidivistes (dans les conditions prévues par la loi) pour lesquels il est à craindre
qu’ils ne commettent des actes illicites graves ;
- Les auteurs d’infractions sexuelles pour lesquels il est à craindre qu’ils ne commettent des
actes illicites graves en rapport avec leurs instincts sexuels ;
- Les personnes en état d’irresponsabilité ou de responsabilité atténué qui représentent un
danger social si d’ après leur état, les moyens thérapeutiques et les aides social propres à
un tel établissement sont mieux adaptés à sa resocialisation qu’ un traitement dans un
hôpital psychiatrique.
341
Art 63 du code pénal (1). Lorsqu’une personne a commis un acte illicite en état d’irresponsabilité (art 20) ou
de responsabilité atténuée (art 21), le tribunal ordonne le placement dans un hôpital psychiatrique s’il
résulte de l’appréciation globale des circonstance relatives à l’auteur et à son acte qu’il faille s’attendre
à ce que, par suite de son état, il ne commette des actes illicites graves et s’il présente, en conséquence,
un danger pour la société. Toutefois, le tribunal ordonne le placement dans un établissement socio-
thérapeutique lorsque les conditions prévues à l’article 65, alinéa 3, sont réunies.
342
Art 64 du code pénal (1) Lorsqu’une personne a tendance à user avec excès de boissons alcooliques, ou de
toutes autres substances enivrantes, et a été condamnée pour un acte illicite commis en état d’ivresse
ou qui se rapporte à son penchant ou qui n’a pas été condamné pour la seule raison que son
irresponsabilité a été démontrée, ou ne peut pas être exclue, le tribunal ordonne le placement dans un
établissement de désintoxication si le dangers subsiste que, par suite de son penchant, elle commette
des actes illicites graves (2). La décision de placement n’est pas prise lorsqu’une cure de désintoxication
apparaît d’avance sans espoir
148
d. lnternement de sûreté
S’agit d’une mesure accessoire à la peine Elle vise les récidivistes (dans les
conditions prévues par la loi), pour lesquels il résulte de l’appréciation d’ensemble de graves,
l’auteur présente un danger pour la société.
343
Art.65 c ode pénal (1). Le tribunal, ordonne, accessoirement à la peine, le placement dans un établissement
socio thérapeutique, 1. L’ auteur présente un trouble grave de la personnalité et est condamné pour
une infraction intentionnelle à une peine privative de liberté temporaire de deux ans au moins, après
été déjà condamné deux fois à une peine privative de liberté d’ au moins un an chacune pour des
infractions intentionnelles commises avant le nouvel acte et après avoir effectué, avant la commission
de la nouvelle infraction, une peine d’une durée minimum d’un an pour une ou plusieurs des infractions
susvisée ou après avoir exécuté une mesure d’amendement et de sûreté privative de liberté, et s’il est
en outre, à craindre qu’il ne commette des actes illicites graves, ou 2. Lorsque l’auteur est condamné à
une peine privative de liberté temporaire d’une durée d’un an au moins pour une infraction
intentionnelle résultant de ses instincts sexuels et s’ il est en outre à craindre qu’il ne commette des
actes illicites graves en rapport avec ces mêmes instincts le placement n’est alors ordonné que si, eu
égard à l’ état de l’ auteur les moyens thérapeutiques spéciaux et les aides sociales d’ une établissement
socio thérapeutique dirigé par un médecin semblent indiqués pour sa resocialisation.(2) lorsqu’ une
personne est condamnée à une peine de liberté temporaire d une durée minimum d’ un an pour une
infraction intentionnelle commise par elle avant l’accomplissement de sa 27ème année le tribunal
ordonne accessoirement à la peine le placement dans un établissement socio thérapeutique 1. Si
l’auteur, avant cet acte, mais après l’accomplissement de sa 16 ème année a commis deux infraction
intentionnelles graves pour lesquelles une mesure éducative a été ordonnée ou une peine privative de
liberté prononcée, 2. si avant la dernière infraction une mesure éducative a été appliquée dans une
maison d’ assistance éducative ou une peine privative de liberté a déjà été exécutée, pendant une durée
d’ au moins un an et 3.si l’ appréciation d’ensemble sur l’ auteur et su ses actes fais apparaitre le danger
qu’il deviendra un délinquant chronique (3) lorsque l’auteur remplit les condition prévues à l’article 63,
alinéa 1, le tribunal ordonne au lieu du placement dans un hôpital psychiatrique, le placement dans un
établissement sont mieux adaptés à sa resocialisation qu’ un traitement dans un hôpital psychiatrique
(4) dans les cas pt »vus à l’alinéa 1, n ° 1 et à l’ article 48, alinéas 3 et 4 est applicable de façon identique
dans les cas prévus à l’alinéa 2 l’exécution d’une mesure d’assistance éducative n’est pas prise en
considération si entre la date où cette mesure a pris fin et l’acte suivant plus de deux ans se sont
écoulées le temps pendant le quel l’ auteur a été placé dans un établissement sur ordre des autorités n’
est par compté dans le délai.(5) un acte jugé hors du territoire d’application de la présente loi est
assimilé à un acte jugé sur ce territoire s’ il est considéré comme une infractionnelle par le droit pénal
allemand.
344
Art 67, al5 du code pénal
149
d. Droit français
a. Le placement des mineurs
1. internet
4. Lorsque la mesure est exécutée avant la peine, le tribunal peut également surseoir avec mise à l’épreuve
à l’exécution du reste de la peine, en application de l’article 57, al 1, si les deux tiers de la peine
prononcée ne sont encore couverts par l’imputation. S’il n’est pas sursis à l’exécution du reste de la
peine, l’exécution de la mesure se poursuit ; toutefois, le tribunal peut ordonner l’exécution de la peine
si des circonstances relatives à la personnalité du condamné font apparaître qu’il convient d’agir ainsi.
345
Art. 66 code pénal (1) si une personne est condamnée à une peine privative de liberté temporaire de deux
ans au moins une infraction intentionnelle le tribunal ordonne accessoirement à la peine l’internement
de sûreté lorsque
1. L’auteur a déjà été condamné deux fois à une privative de liberté d’un an au moins pour des
infractions intentionnelles qu’il a commises avant nouvel acte,
2. L’auteur a déjà, pour un où plusieurs de ses actes avant le nouvel actes et pendant au moins deux ans,
exécuté une peine privative de liberté ou une mesure d’amendement et de sûreté privative de liberté,
3. Il résulte de l’appréciation d’ensemble de l’auteur et de ses actes que par suite d’une propension à
commettre des infractions graves, notamment à la suite desquelles les victimes ont subi un préjudice
moral ou physique important, ou un préjudice pécuniaire, l’auteur présente un danger moral pour la
société
4. Lorsqu’une personne a commis rois infractions intentionnelles et que pour chacune d’elles, elle a
encouru une peine privative de liberté d’au moins un an, et qu’elle a été condamné pour une ou
plusieurs de ces infraction à des peines privatives de liberté temporaires d’au moins trois ans, le
tribunal peut dans les conditions prévues alinéas 1, n°3, ordonner accessoirement à la peine,
l’internement de sûreté même en l’absence de condamnation ou de privation de liberté antérieures
(al 1, n°1-2).
5. L’article 48 (al.3-4) est applicable de façon identique. Un acte jugé hors du territoire d’application de la
présente loi est assimilé à un acte commis sur ce territoire, s’il est considéré comme un acte
intentionnel par le droit pénal allemand.
6.
150
S’il est établi qu’un mineur, âgé de16 ans au moins, par sa mauvaise conduite
opiniâtre, son indiscipline constante ou son comportement dangereux rend inopérantes les
mesures de protection ou de surveillance déjà prises à son égard, le tribunal pour enfant
pourra par décision motivée le placer un âge qui ne pourra excéder sa majorité dans une
institution spéciale d’éducation surveillée (Art.28).
Ces mesures, prévues par le code de la santé publique, sont prononcées par le
tribunal de grande instance, juridiction civile.
Le procureur de la République peut enjoindre aux personnes qui ont fait usage
illicite de stupéfiants de subir une cure désintoxication ou de se placer sous surveillance
médicale l’obéissance à cette injonction a pour effet d’éteindre l’action publique (Art. L628 -
1 du code de la santé publique).
§ 4. La restriction de la liberté
1. Le bannissement
151
b. Droit soviétique
1. Déportation (ou assignation à résidence
Il s’agir de l’éloignement forcé du condamné de son lieu de résidence avec
l’obligation de vivre dans un lieu qu’on lui fixé. Elle n’est pas applicable aux femmes
enceintes et aux femmes ayant à leur charge des enfants de moins de huit ans.
2. Interdiction de séjour
c. Droit chinois
346
Quiconque aura été condamné au bannissement sera transporté, par ordre du gouvernement, hors du
territoire de la République. La durée du bannissement sera au moins de cinq années, et de dix ans au plus
(art.32
347
Nul ne peut être expulsé, par voie de mesure individuelle ou collective du territoire de l’Etat dont il est
ressortissant
348
Art 24
152
d. Droit africains
L’ostracisme était une peine fortement dissuasive 350 qui s’apparentait à la peine
de mort et ne frappait que les plus graves, sorcellerie et assassinat. Le chasseur ostracé ne
pouvait subsister seul longtemps, devait se faire admettre rapidement dans une autre bande.
Or quelle bande était prête à accueillir volontiers un élément tellement asocial qu’il s’était
fait expulser de son groupe. Aussi la menace de l’ostracisme suffisait-elle le plus souvent :
quand elle se manifestait, le délinquant se soumettait à temps 351.
Cette peine avait plusieurs avantages. Comme il n’y avait pas de sang versé,
elle évitait que le groupe ne se souille et ne soit, momentanément, placé en état de
discordance ou de rupture cosmogonique avec les dieux et les ancêtres. Elle empêchait aussi
de confronter deux familles et d’enclencher le processus de la vendetta. Enfin, elle
débarrassait la collectivité d’un élément indésirable sans que l’exil ne soit toujours définitif 352.
3. La surveillance
a. Droit français
L’interdiction de séjour
Cette peine, issue du code de 1810, réformée en 1955 et en 1975, fait l’objet
des articles 131-31 et 131-32 du nouveau code pénal.
Le juge de l’application des peines peut modifier de la liste des lieux interdits
ainsi que les mesures de surveillance et d’assistance.
b. Droit chinois
Cette peine qui ne peut être inférieure à 3 mois ni supérieure à 2ans, interdit au
condamné de se déplacer et lui impose de se présenter régulièrement devant les autorités
349
Art 30. Code pénal chinois
350
Elle pouvait s’accompagner, comme à Madagascar, de l’exclusion du droit au tombeau, sanction
particulièrement redoutée
351
Y BRIOLLON, op, cit. p131
352
Idem, p132
153
4. Le travail
a. Droit allemand
b. Droit français
Cette sanction présente une notable particularité: elle doit être acceptée par le
condamné et ne peut être prononcé qu’en sa présence.
353
Art.33 à 36 du code pénal chinois
354
MERLE et VITUS, op, cit, p887
154
Dès son adoption, cette sanction semble avoir été appliquée assez largement
puisque plus de 2.200 travaux d’intérêt général avaient été mis en exécution en 1984 et dans
les huit premiers mois de 1985, on relavait déjà plus de 3.000 condamnations à cette peine356.
Lorsqu’un délinquant, âgé de plus de 17 ans, est déclaré coupable d’une infraction
punissable d’emprisonnement, le tribunal peut lui imposer d’effecteur un travail non rémunéré
d’une durée qu’il détermine (pas moins de 40 ni plus de 240 heurs.
355
Voy.J. Pradel, Un pari sur la dissuasion avec la loi du 10 juillet 1987 renforçant la lutte contre l’alcool au
volon, D.1987chron. 251
356
357
358
155
Il doit s’agir de travaux occasionnels sans titulaires. Les prestations ne peuvent être
inférieures à 50 heures, ni supérieures à 300.
e. Droit soviétique
Cette peine, qui ne peut exécuter un an, est exécutée sur le lieu du travail du
condamné ou en quelque autre endroit de la localité où il réside.
Une partie de ce que gagne le condamné en effectuant ces travaux va à l’Etat, dans
la proportion stipulée dans le jugement, mais sans pouvoir dépasser 20% du total.
Lorsque le condamné n’exécute pas les travaux correctifs, on lui désigne un autre lieu
de travail. S’il persiste dans son refus, la peine est commune en une peine privative de liberté raison
d’un jour pour trois jours de travaux correctifs.
Cette peine est diversement appréciée. Elle a de nombreux avantages : c’est une
peine personnelle, elle se laisse graduer, n’isole pas le condamné de la vie normale en liberté, du lieu
de travail ni de sa famille, et elle peut exercer une influence éducative, en particulier par
l’accoutumance au travail. Des doutes surgissent principalement à propos de l’élément répressif de
la peine : est-elle suffisamment afflictive et n’en dégénère-t-elle pas en une amende relativement
peu importante et payable par mensualités359.
2. Droit français
a. La liberté surveillée des mineurs
Cette institution a été introduite par la loi du 22 juillet 1912 et maintenue par
l’ordonnance du 2 février 1945.
La décision est prise à l’égard des mineurs de 18 ans par le juge des enfants, soit à
titre provisoire (observation, mise à l’épreuve) ou à titre définitif.
359
ANDREJENW, op, cit, p, 133
360
Voy. infra