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Chapitre 2 

: PARTAGE DES RISQUES ET PRINCIPES D’ASSURANCE


Le modèle standard d'assurance représente le partage de risque entre un assureur neutre au
risque et un assuré, exposé et adverse au risque.
Section 1 : Partage pareto-efficace des risques
Le risque est définit comme l’ensemble des événements possibles qui peuvent en résulter et
les probabilités associées à chacun de ces événements. On parle incertitude lorsque les
connaissances sont largement insuffisantes pour déterminer les probabilités des différents
événements possibles. Cependant l’incertitude peut-être qualifiée de radicale lorsqu’on est
incapable d’établir la liste exhaustive des événements possibles liés à un aléa.
Exemple : on parlera de risque pour un assureur qui offre une couverture contre des accidents
ou un investisseur qui achète des actions, et d’incertitude radicale pour un problème
d’exploration spatiale.
On peut réduire les risques en utilisant la prévention et le transfert.
I.1. La prévention :
Les mesures de prévention permettant d’empêcher la survenance de sinistres. Ainsi, la
prévention des risques l'ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour réduire l'impact
d'un phénomène prévisible sur les personnes et les biens. Les activités de prévention agissant
sur la nature du risque permettent de réduire la probabilité de réalisation de certains
événements indésirables (antivol, visite techniques…)
I.2. Transfert :
On peut aussi agir sur les risques individuels en les transférant vers d’autres individus, et le
contrat d’assurance est l’illustration la plus évidente d’un tel transfert. Une introduction en
bourse est également un autre exemple où un entrepreneur vend une partie du risque sur les
profits de sa société en échange d’un montant fixé : le prix des actions émises.
Le marché va alors traiter les risques en répartissant. Ce processus considère des risques qui
seraient importants pour une seule personne et les repartit de telle sorte qu’ils deviennent un
petit risque pour un grand nombre de personnes. L’activité de l’assurance repose donc sur le
principe de la mutualisation des risques c’est-à-dire les primes payées par tous les assurés
financent les indemnités versées à ceux qui subissent des sinistres. C’est «  la contribution de
tous à l’infortune de quelques-uns ». Une partie des engagements pris par les assureurs peut
cependant être transférée à des réassureurs. Ces derniers sont alors les assureurs des assureurs.
Le regroupement dans un portefeuille d’une multitude de contrats d’assurance indépendants
entre eux c’est-à-dire dont la réalisation de l’un n’a aucune influence sur la réalisation d’un
autre ou qui n’ont pas de causes communes, permet la compensation statistique des risques.

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L’avantage pour la compagnie d’assurance de mutualiser les risques est que ce qui est
impossible de prévoir pour un individu est largement prévisible pour une population.
En cas d’événements catastrophiques de grande ampleur, par exemple les attaques terroristes
du 11 septembre 2001 ou l’explosion de l’usine AZF du 21 septembre 2001, les primes
d’assurance peuvent se révéler nettement inferieures aux indemnités dues. Cela montre bien
les limites du principe de la mutualisation dans le cas des risques corrélés.
Exemples : les appartements d’un même immeuble, les passagers d’un même véhicule…
Néanmoins, certains risques ne sont pas mutualisés tels que le risque de chômage, le krach du
marché de l’immobilier… Par ailleurs, l’absence de contrat solidaire de développement entre
les pays développés, les pays en développement et/ou les pays pauvres constitue un scandale
d’inefficacité planétaire.
Supposons qu’un individu possède 100 (s’il fait beau et 10 (s’il pleut. Un autre individu
possède avec certitude 50 (Il est clair que le premier individu est soumis à un risque alors que
le second ne l’est pas. Imaginons pour les besoins de l’exposé que le second individu échange
25(contre la moitié de la perspective risquée du premier individu.
climat
climat
INDIVIDU Il fait beau Il pleut
1 100 10
2 50 50

INDIVIDU Il fait beau Il pleut


1 (100-50)+25=75 (10-5)+25=30
2 (50-25)+50=75 (50-25)+5=30

Situation initiale Situation finale


On voit sur cet exemple que l’individu 2, une fois l’échange conclu est dans une situation plus
risquée qu’à l’origine alors que l’individu 1 est dans une situation moins risquée. Or, il est
évident que le risque auquel est soumis désormais l’individu 2 ne lui est pas spécifique : il ne
fait que supporter une partie du risque attaché à l’individu 1.
On dira donc qu’il y a transfert de risque lorsque tout ou partie du risque lié à un individu (ou
une entreprise) est supporté par un autre individu (ou une entreprise). Le transfert se faisant
par un mécanisme quelconque : échange volontaire (comme dans notre exemple), transfert
autoritaire, etc.
NB : On dit que le risque est diversifiable lorsque la richesse agrégée est identique d’un

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état à l’autre.

Section 2 : Théorie axiomatique des biens conditionnels (ou contingents)


I.1. La théorie
Cette théorie nécessite de redéfinir les notions, de contrat de prix etc . Comme celle de
l’équilibre général intertemporel, elle se situe toujours dans le cadre d’un système complet de
marchés, mais admet que les contrats puissent être contingents, c’est-à-dire dépendant de la
réalisation ou pas d’états de la nature futurs, mais connus à l’avance par des agents. Après
avoir présenté la signification de cette nouvelle approche, nous verrons comment on peut
l’appliquer à l’assurance. Il s’agira d’une part de comprendre la notion de bien contingent et
d’autre part de savoir comment elle fonde le système d’assurance.
Les biens contingents se définissent comme des contrats portant sur des biens et comportant
une clause de livraison conditionnelle.
On appelle marchés contingents les marchés sur lesquels se négocient des biens contingents.
On en déduit que théoriquement :
 il existe autant de marchés contingents que de biens contingents,
 il existe autant de prix contingents que de marchés contingents.
La notion de marché contingent a été introduite par K. J. Arrow et développée par G. Debreu.
On appelle prix contingent la somme que l’acheteur paie ex ante pour se garantir la
consommation d’une unité de bien dans le seul cas où l’événement se produit.
La nouvelle idée que propose le modèle d’Arrow-Debreu est que, deux quantités égales d’un
même produit ne sont pas équivalentes si, elles doivent être disponibles dans des états de
nature différents. En effet, la satisfaction qu’un individu retire de la consommation d’une
quantité donnée d’un produit varie en fonction de la réalisation de certains événements,
lesquels déterminent des « états » différents.
Exemple : Un kilo de riz pourra procurer à un individu, une satisfaction variable, selon qu’il
puisse en disposer en état de paix (situation de relative abondance) ou de guerre (pénurie). Il
en va de même pour un parapluie selon le temps qu’il fait. S’il pleut, il procure une
satisfaction positive cependant, lorsque le temps est beau, il devient encombrant et peut même
entrainer une désutilité.
Dans ces conditions, un bien n’est véritablement défini et caractérisé que si l’on précise l’état
de la nature dans lequel il sera disponible. Ainsi, si un bien i est disponible dans 7 états de la
nature, e 1 ,e 2 , … … …. e 7, nous devons distinguer 7 biens conditionnels différents : i 1 , i 2 ,... i7

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Outre les caractéristiques physiques et l’état de la nature dans lequel ils sont disponibles,
l’approches en terme de biens conditionnels tient compte d’autres éléments caractérisant les
biens à savoir la date et la localisation. Un produit disponible à la date t 1 doit être considéré
comme un bien différent du même produit disponible à la date t 2. De même, pour le lieu.
Ainsi, s’il ya 5 états de la nature, 3 dates et 2 lieux, à partir du même bien physique i , on peut
définir 30 biens différents, dont les indices sont : i 111 , i112 ,i 211 … … … … … . , i 532 , le premier
indice caractérise l’état de nature, le deuxième la date, le troisième le lieu.
En négligeant le lieu, chaque consommateur choisit un plan de consommation optimal qui
spécifie sa consommation prévue de chaque bien conditionnel, pour chaque date et chaque
état. D e même chaque producteur est caractérisé par un ensemble de plans de production qui
lui est possible de réaliser : l’ensemble de ses possibilités de production.
L’équilibre est alors défini comme un ensemble de prix, un ensemble de plans de
consommation ( pour chaque consommateur), un ensemble de plans de production (pour
chaque producteur), tels que :
 La valeur actuelle du plan de chaque producteur est maximale dans l’ensemble de ses
possibilités de production,
 Le plan de consommation de chaque consommateur maximise sa satisfaction à
l’intérieur de l’ensemble de ses possibilités de consommation, sous la contrainte
budgétaire que le coût actualisé de ce plan n’excède pas la valeur actuelle de sa
richesse,
 Pour chaque bien conditionnel, la demande totale est égale à l’offre totale.
Ce type d’équilibre suppose que, pour chaque bien, un marché existe. Sur de tels marchés, un
contrat élémentaire consistera en l’achat (ou la vente) d’un certain nombre d’unités d’un bien
livrable à une date donnée, si et seulement si un événement spécifié à l’avance se produit. C’st
le cas des contrats d’assurance ou des loteries. Le «  vendeur » s’engage à verser telle somme
de monnaie si tel état de la nature survient (incendie, autre risque).
Si nous reprenons l’exemple du produit i et des 5 états de la nature, donc les 5 biens
(e 1 ,e 2 , … … ., e 5) , alors un contrat conditionnel est un contrat de livraison d’une certaine
quantité de l’un de ces biens. Si le contrat prévoit que la livraison aura lieu quel que soit l’état
de la nature, tout se passe comme si on avait 5 contrats élémentaires portant sur chacun des
biens conditionnels.
Le prix c’est-à-dire pij , est le prix que doit payer maintenant l’acheteur pour que le vendeur
s’engage à lui livrer une unité de produit i (indemnité), si l’état e j (sinistre) ne se réalise pas,

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le vendeur ne livrera rien. Le prix pij, est un prix ferine, il doit être acquitté dés que l’acheteur
veut obtenir la promesse d’une livraison conditionnelle.
Si un acheteur veut obtenir une unité de produit quelque soit l’état de la nature (une unité
« certaine »), il devra payer autant de promesse de livraison conditionnelle qu’il y a d’états de
nature. En reprenant l’exemple précédent, il devra verser un prix pi tel que :
pi= pi 1 + pi 2+ p i3 + pi 4 + p i5
Le prix de l’unité « certaine » d’un bien i est égal à la somme des prix conditionnels relatifs à
ce bien.
Nous avons vu que pour un individu éprouvant de l’aversion pour le risque, l’évaluation de
son budget est inferieure à l’espérance mathématique de son revenu.
A partir de la théorie des biens conditionnels, certains économistes tels que Arrow, Debreu
ont essayé de définir les caractéristiques d’un système de marché ou les risques seraient
parfaitement échangés (transfert parfait des risques). La condition optimale serait l’existence
de marchés contingents pour l’ensemble des biens. La demande et l’offre de biens
conditionnels par chaque agent seraient déterminées par ses goûts et attitude à l’égard du
temps du risque, prix conditionnels et choix reflétant les préférences.
A défaut de l’existence de marchés conditionnels en nombre suffisant, il serait nécessaire
d’instituer un système d’assurance tel que l’activité productive et les risques puissent être
séparés. Dans cette optique, un entrepreneur devrait pouvoir s’assurer contre une variation de
la demande pour ses produits, ou contre certains accidents dans la production, ou encore
contre une variation des conditions d’achat de matières premières etc. L’amélioration du
fonctionnement des bourses de valeurs et l’extension du champ des assurances à des
catégories de risques jusque là non assurés peuvent certainement contribuer à un échange plus
efficace des risques et à une meilleure allocation des ressources, mais avec en contrepartie,
des coûts de transaction de plus en plus élevés.

I.2.Le modèle classique de partage de risque efficace


Les économistes ont développé au cours des trente dernières années un modèle canonique
pour traiter de l'assurance optimale/du partage de risque et de la prévention du risque. Dans ce
modèle classique de partage de risque, il existe un grand nombre d'agents dans l'économie.
Chaque agent supporte un risque initialement. Une corrélation parmi ces risques est autorisée.
Les agents veulent maximiser leur espérance d'utilité, et ont une fonction d'utilité croissante et
concave. Les hypothèses suivantes sont faites :

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 les coûts de transaction sont nuls ;
 la fonction de distribution des risques est une connaissance commune,
 la fonction de distribution peut dépendre des efforts de prévention des agents. Les
efforts sont observables sans aucun coût ;
 il y a une responsabilité illimitée pour les acteurs ;
 le modèle est statique, ou il existe un ensemble complet de marchés d'assurance pour
les risques futurs.
Sous ces conditions, nous obtenons les résultats bien connus suivants :
 il y aura un ensemble complet de marchés contingents. Les agents échangeront des
paquets d'actifs contingents aux états de la nature qui peuvent être analysés comme un
contrat d'assurance. Les marchés concurrentiels génèrent une allocation des risques
Pareto-efficace dans l'économie, au sens où il n'existe aucune autre allocation
réalisable des risques qui augmenterait l'espérance d'utilité d'un agent sans réduire
celle d'au moins un autre agent. Cette allocation satisfera au principe de mutualité qui
pose que la richesse finale de chacun dépend seulement de la richesse agrégée dans
l'économie dans l'état correspondant. C'est-à-dire que s'il y a deux états de la nature
avec la même richesse agrégée, la distribution de richesse parmi les agents sera la
même dans les deux états. Cela garantit que tous les risques diversifiables sont
éliminés. En particulier, s'il n'y a aucun risque systématique dans l'économie, la
richesse agrégée est certaine, et en vertu du principe de mutualité, il en ira de même
des niveaux de richesse individuelle. Si un risque systématique existe, sa répartition
dans la population satisfait à une simple règle de partage de risque : la sensibilité de la
richesse finale d'un particulier à la richesse agrégée dans l'économie est inversement
proportionnelle à son degré Arrow-Pratt d'aversion absolue au risque. En particulier,
s'il y a un agent neutre par rapport au risque dans l'économie, il supportera 100 % du
risque systématique, assurant ainsi pleinement la population;
 bien que les risques dépendent des efforts faits pour les prévenir, il n'y a pas de
problème de risque moral. De fait, puisque les efforts sont observables, chaque partie
conditionnera son acceptation du contrat à une stricte exigence de prévention du risque
par l'autre partie. Les contractants échangeront privativement le coût de leur effort
contre les bénéfices de partage de risque générés par le contrat. Par exemple, un
assureur fournira un meilleur taux de prime aux entrepreneurs qui acceptent d'investir
dans des extincteurs dans leurs bâtiments. L'équilibre concurrentiel rapporte un niveau
socialement efficace de prévention du risque. Ainsi, s'il n'y a pas de risque

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systématique, ou s'il y a un agent neutre par rapport au risque dans l'économie, à
l'équilibre.
En conclusion, on peut dire que dans le problème classique d'assurance et de prévention du
risque, il n'y a pas de besoin d'intervention publique. Les risques sont efficacement répartis
dans l'économie. Cela signifie en particulier que les agents sont pleinement assurés si les
risques sont diversifiables, ou s'il existe un agent neutre par rapport au risque dans l'économie.
Aussi, les agents ont les bonnes incitations pour investir dans un niveau socialement efficace
de prévention du risque. Ces résultats ne correspondent pas à la réalité. Dans les sections
suivantes, nous passons en revue les raisons pour lesquelles le modèle classique échoue
à expliquer pourquoi certains risques sont assurables, ou pourquoi le niveau de prévention du
risque est souvent inefficace.

Section 3 : Loi des grands nombres et application à l’assurance


La loi des grands nombres a été formalisée au XVIIe siècle lors de la découverte de nouveaux
langages mathématiques. Essentiellement, la loi des grands nombres indique que lorsque l’on
fait un tirage aléatoire dans une série de grande taille, plus on augmente la taille de
l’échantillon, plus les caractéristiques statistiques du tirage (l’échantillon) se rapprochent des
caractéristiques statistiques de la population.
La loi des grands nombres traduit deux résultats essentiels. D’une part elle traduit la
convergence (en probabilité) de la fréquence observée d’un événement vers sa probabilité,
lorsque la taille de l’échantillon augmente indéfiniment. Il suffit en effet de tirer un
échantillon d’un effectif suffisant dans une population de composition donnée (comportant
une proportion p d’individus A ¿pour que la fréquence observée f n, des individus A soit
presque sûrement très voisine de la probabilité p . L’intérêt principal de ce résultat est le
suivant : si on ignore la valeur de la probabilité p ( la proportion des individus A dans la
population), on peut toujours prélever un échantillon aléatoire d’effectif suffisant pour que la
fréquence observée donne une estimation de cette probabilité aussi précise qu’on désire.

Cette loi traduit d’une part la convergence (en probabilité) de la moyenne d’un échantillon de
n observations d’une variable aléatoire vers son espérance mathématique. Il suffit dans ce cas
de tirer un échantillon de taille suffisamment grande dans la population de référence pour que
la moyenne de la variable observée sur l’échantillon soit presque surement très proche de son
espérance mathématique c’est-à-dire la véritable moyenne de la population. En pratique, la loi
des grands nombre enseigne qu’on peut obtenir à partir d’un échantillon, une approximation

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convenable de la valeur d’une proportion ou d’une moyenne de l’ensemble de la population si
la taille de celui-ci est suffisante.

Pour comprendre le rôle central de la mutualisation dans l’activité d’assurance, plaçons-nous


dans le cas simple où les dommages subis par l’ensemble d’individus sont des variables
aléatoires identiques et indépendantes. Cela signifie que tous les individus en question sont
confrontés aux mêmes risques (la même probabilité de subir un sinistre et la même
distribution de probabilités des dommages en cas de sinistre) et que la probabilité d’avoir un
sinistre ne dépend pas du fait que tel ou tel autre assuré en ait également. En première
approximation, les risques automobiles, les incendies, les vols sont indépendants. Il n’en va
pas de même des catastrophes naturelles (inondations, ouragan, tremblement de terre…) qui,
lorsqu’elles surviennent, concernent simultanément un grand nombre de personnes. (risques
corrélés).

Considérons un ensemble d’individus ayant souscrit à la même police d’assurance. La loi des
grands nombres enseigne que lorsque les dommages sont distribués de manière identique et
indépendante, l’indemnité moyenne par assuré (qui est aléatoire) est en fait presque constante
et donc prévisible. Elle est approximativement égale à l’espérance mathématique de
l’indemnité. Par exemple, si chaque assuré subit un sinistre avec une probabilité de 0,1 et
reçoit dans ce cas une indemnite de I =200.000 F , l’assureur paiera approximativement
20.000 F par assuré. Plus le nombre est grand, plus le coût moyen de l’assurance par individu
peut être prévu avec précision.

Si on fixe la prime d’assurance au niveau de l’espérance mathématique de l’indemnité (


20.000 F dans l’exemple précédent), les indemnités seront approximativement couvertes par
les primes reçues. Dans ce cas le résultat technique moyen c’est-à-dire la différence entre ce
que rapporte un contrat à l’assureur (la prime) et ce qu’il coûte en moyenne, sera
approximativement nul. L’espérance mathématique de l’indemnité payée à un assuré est
appelée la prime pure ou prime actuarielle. En pratique, les primes d’assurances s’obtiennent
en majorant les primes pures d’un pourcentage appelé « taux de chargement ». Ce taux
s’explique par la présence de coûts de transaction que supporte l’assureur, et qui s’ajoutent
aux indemnités. Les coûts de transaction comprennent :

 Les frais de gestion des sinistres (frais d’expertise et de traitement des demandes
d’indemnisation,

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 Les coûts de distribution (commissions des agents d’assurance ou rémunérations des
vendeurs salariés),
 Les frais généraux.

Le contrat d’assurance traduit aussi une inversion de la relation entre prestataire et client où le
client paie le prix (la prime) avant de recevoir la prestation (l’indemnité) en cas de sinistre.

En somme, l’assurance est donc une opération par laquelle une partie (l’assureur) rassemble
en mutualité d’autres personnes (les assurés) afin de les mettre en situation de s’indemniser
mutuellement des pertes éventuelles (les sinistre) auxquelles les expose la réalisation de
certains risques, au moyen de sommes (primes ou cotisations) versées par chaque assuré à une
masse commune gérée par l’assureur.

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