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L’avantage pour la compagnie d’assurance de mutualiser les risques est que ce qui est
impossible de prévoir pour un individu est largement prévisible pour une population.
En cas d’événements catastrophiques de grande ampleur, par exemple les attaques terroristes
du 11 septembre 2001 ou l’explosion de l’usine AZF du 21 septembre 2001, les primes
d’assurance peuvent se révéler nettement inferieures aux indemnités dues. Cela montre bien
les limites du principe de la mutualisation dans le cas des risques corrélés.
Exemples : les appartements d’un même immeuble, les passagers d’un même véhicule…
Néanmoins, certains risques ne sont pas mutualisés tels que le risque de chômage, le krach du
marché de l’immobilier… Par ailleurs, l’absence de contrat solidaire de développement entre
les pays développés, les pays en développement et/ou les pays pauvres constitue un scandale
d’inefficacité planétaire.
Supposons qu’un individu possède 100 (s’il fait beau et 10 (s’il pleut. Un autre individu
possède avec certitude 50 (Il est clair que le premier individu est soumis à un risque alors que
le second ne l’est pas. Imaginons pour les besoins de l’exposé que le second individu échange
25(contre la moitié de la perspective risquée du premier individu.
climat
climat
INDIVIDU Il fait beau Il pleut
1 100 10
2 50 50
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état à l’autre.
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Outre les caractéristiques physiques et l’état de la nature dans lequel ils sont disponibles,
l’approches en terme de biens conditionnels tient compte d’autres éléments caractérisant les
biens à savoir la date et la localisation. Un produit disponible à la date t 1 doit être considéré
comme un bien différent du même produit disponible à la date t 2. De même, pour le lieu.
Ainsi, s’il ya 5 états de la nature, 3 dates et 2 lieux, à partir du même bien physique i , on peut
définir 30 biens différents, dont les indices sont : i 111 , i112 ,i 211 … … … … … . , i 532 , le premier
indice caractérise l’état de nature, le deuxième la date, le troisième le lieu.
En négligeant le lieu, chaque consommateur choisit un plan de consommation optimal qui
spécifie sa consommation prévue de chaque bien conditionnel, pour chaque date et chaque
état. D e même chaque producteur est caractérisé par un ensemble de plans de production qui
lui est possible de réaliser : l’ensemble de ses possibilités de production.
L’équilibre est alors défini comme un ensemble de prix, un ensemble de plans de
consommation ( pour chaque consommateur), un ensemble de plans de production (pour
chaque producteur), tels que :
La valeur actuelle du plan de chaque producteur est maximale dans l’ensemble de ses
possibilités de production,
Le plan de consommation de chaque consommateur maximise sa satisfaction à
l’intérieur de l’ensemble de ses possibilités de consommation, sous la contrainte
budgétaire que le coût actualisé de ce plan n’excède pas la valeur actuelle de sa
richesse,
Pour chaque bien conditionnel, la demande totale est égale à l’offre totale.
Ce type d’équilibre suppose que, pour chaque bien, un marché existe. Sur de tels marchés, un
contrat élémentaire consistera en l’achat (ou la vente) d’un certain nombre d’unités d’un bien
livrable à une date donnée, si et seulement si un événement spécifié à l’avance se produit. C’st
le cas des contrats d’assurance ou des loteries. Le « vendeur » s’engage à verser telle somme
de monnaie si tel état de la nature survient (incendie, autre risque).
Si nous reprenons l’exemple du produit i et des 5 états de la nature, donc les 5 biens
(e 1 ,e 2 , … … ., e 5) , alors un contrat conditionnel est un contrat de livraison d’une certaine
quantité de l’un de ces biens. Si le contrat prévoit que la livraison aura lieu quel que soit l’état
de la nature, tout se passe comme si on avait 5 contrats élémentaires portant sur chacun des
biens conditionnels.
Le prix c’est-à-dire pij , est le prix que doit payer maintenant l’acheteur pour que le vendeur
s’engage à lui livrer une unité de produit i (indemnité), si l’état e j (sinistre) ne se réalise pas,
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le vendeur ne livrera rien. Le prix pij, est un prix ferine, il doit être acquitté dés que l’acheteur
veut obtenir la promesse d’une livraison conditionnelle.
Si un acheteur veut obtenir une unité de produit quelque soit l’état de la nature (une unité
« certaine »), il devra payer autant de promesse de livraison conditionnelle qu’il y a d’états de
nature. En reprenant l’exemple précédent, il devra verser un prix pi tel que :
pi= pi 1 + pi 2+ p i3 + pi 4 + p i5
Le prix de l’unité « certaine » d’un bien i est égal à la somme des prix conditionnels relatifs à
ce bien.
Nous avons vu que pour un individu éprouvant de l’aversion pour le risque, l’évaluation de
son budget est inferieure à l’espérance mathématique de son revenu.
A partir de la théorie des biens conditionnels, certains économistes tels que Arrow, Debreu
ont essayé de définir les caractéristiques d’un système de marché ou les risques seraient
parfaitement échangés (transfert parfait des risques). La condition optimale serait l’existence
de marchés contingents pour l’ensemble des biens. La demande et l’offre de biens
conditionnels par chaque agent seraient déterminées par ses goûts et attitude à l’égard du
temps du risque, prix conditionnels et choix reflétant les préférences.
A défaut de l’existence de marchés conditionnels en nombre suffisant, il serait nécessaire
d’instituer un système d’assurance tel que l’activité productive et les risques puissent être
séparés. Dans cette optique, un entrepreneur devrait pouvoir s’assurer contre une variation de
la demande pour ses produits, ou contre certains accidents dans la production, ou encore
contre une variation des conditions d’achat de matières premières etc. L’amélioration du
fonctionnement des bourses de valeurs et l’extension du champ des assurances à des
catégories de risques jusque là non assurés peuvent certainement contribuer à un échange plus
efficace des risques et à une meilleure allocation des ressources, mais avec en contrepartie,
des coûts de transaction de plus en plus élevés.
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les coûts de transaction sont nuls ;
la fonction de distribution des risques est une connaissance commune,
la fonction de distribution peut dépendre des efforts de prévention des agents. Les
efforts sont observables sans aucun coût ;
il y a une responsabilité illimitée pour les acteurs ;
le modèle est statique, ou il existe un ensemble complet de marchés d'assurance pour
les risques futurs.
Sous ces conditions, nous obtenons les résultats bien connus suivants :
il y aura un ensemble complet de marchés contingents. Les agents échangeront des
paquets d'actifs contingents aux états de la nature qui peuvent être analysés comme un
contrat d'assurance. Les marchés concurrentiels génèrent une allocation des risques
Pareto-efficace dans l'économie, au sens où il n'existe aucune autre allocation
réalisable des risques qui augmenterait l'espérance d'utilité d'un agent sans réduire
celle d'au moins un autre agent. Cette allocation satisfera au principe de mutualité qui
pose que la richesse finale de chacun dépend seulement de la richesse agrégée dans
l'économie dans l'état correspondant. C'est-à-dire que s'il y a deux états de la nature
avec la même richesse agrégée, la distribution de richesse parmi les agents sera la
même dans les deux états. Cela garantit que tous les risques diversifiables sont
éliminés. En particulier, s'il n'y a aucun risque systématique dans l'économie, la
richesse agrégée est certaine, et en vertu du principe de mutualité, il en ira de même
des niveaux de richesse individuelle. Si un risque systématique existe, sa répartition
dans la population satisfait à une simple règle de partage de risque : la sensibilité de la
richesse finale d'un particulier à la richesse agrégée dans l'économie est inversement
proportionnelle à son degré Arrow-Pratt d'aversion absolue au risque. En particulier,
s'il y a un agent neutre par rapport au risque dans l'économie, il supportera 100 % du
risque systématique, assurant ainsi pleinement la population;
bien que les risques dépendent des efforts faits pour les prévenir, il n'y a pas de
problème de risque moral. De fait, puisque les efforts sont observables, chaque partie
conditionnera son acceptation du contrat à une stricte exigence de prévention du risque
par l'autre partie. Les contractants échangeront privativement le coût de leur effort
contre les bénéfices de partage de risque générés par le contrat. Par exemple, un
assureur fournira un meilleur taux de prime aux entrepreneurs qui acceptent d'investir
dans des extincteurs dans leurs bâtiments. L'équilibre concurrentiel rapporte un niveau
socialement efficace de prévention du risque. Ainsi, s'il n'y a pas de risque
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systématique, ou s'il y a un agent neutre par rapport au risque dans l'économie, à
l'équilibre.
En conclusion, on peut dire que dans le problème classique d'assurance et de prévention du
risque, il n'y a pas de besoin d'intervention publique. Les risques sont efficacement répartis
dans l'économie. Cela signifie en particulier que les agents sont pleinement assurés si les
risques sont diversifiables, ou s'il existe un agent neutre par rapport au risque dans l'économie.
Aussi, les agents ont les bonnes incitations pour investir dans un niveau socialement efficace
de prévention du risque. Ces résultats ne correspondent pas à la réalité. Dans les sections
suivantes, nous passons en revue les raisons pour lesquelles le modèle classique échoue
à expliquer pourquoi certains risques sont assurables, ou pourquoi le niveau de prévention du
risque est souvent inefficace.
Cette loi traduit d’une part la convergence (en probabilité) de la moyenne d’un échantillon de
n observations d’une variable aléatoire vers son espérance mathématique. Il suffit dans ce cas
de tirer un échantillon de taille suffisamment grande dans la population de référence pour que
la moyenne de la variable observée sur l’échantillon soit presque surement très proche de son
espérance mathématique c’est-à-dire la véritable moyenne de la population. En pratique, la loi
des grands nombre enseigne qu’on peut obtenir à partir d’un échantillon, une approximation
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convenable de la valeur d’une proportion ou d’une moyenne de l’ensemble de la population si
la taille de celui-ci est suffisante.
Considérons un ensemble d’individus ayant souscrit à la même police d’assurance. La loi des
grands nombres enseigne que lorsque les dommages sont distribués de manière identique et
indépendante, l’indemnité moyenne par assuré (qui est aléatoire) est en fait presque constante
et donc prévisible. Elle est approximativement égale à l’espérance mathématique de
l’indemnité. Par exemple, si chaque assuré subit un sinistre avec une probabilité de 0,1 et
reçoit dans ce cas une indemnite de I =200.000 F , l’assureur paiera approximativement
20.000 F par assuré. Plus le nombre est grand, plus le coût moyen de l’assurance par individu
peut être prévu avec précision.
Les frais de gestion des sinistres (frais d’expertise et de traitement des demandes
d’indemnisation,
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Les coûts de distribution (commissions des agents d’assurance ou rémunérations des
vendeurs salariés),
Les frais généraux.
Le contrat d’assurance traduit aussi une inversion de la relation entre prestataire et client où le
client paie le prix (la prime) avant de recevoir la prestation (l’indemnité) en cas de sinistre.
En somme, l’assurance est donc une opération par laquelle une partie (l’assureur) rassemble
en mutualité d’autres personnes (les assurés) afin de les mettre en situation de s’indemniser
mutuellement des pertes éventuelles (les sinistre) auxquelles les expose la réalisation de
certains risques, au moyen de sommes (primes ou cotisations) versées par chaque assuré à une
masse commune gérée par l’assureur.