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Présentation 

Sécurité industrielle, domaine de l’ingénierie, de la sécurité et de la


santé publique qui, à travers l’évaluation, le contrôle et l’aménagement de
l’environnement de travail, vise à l’élimination ou à la réduction des
dangers pour la santé des travailleurs. L’ensemble des dispositions régies
par la loi en matière de sécurité professionnelle est inscrit dans le Code du
travail, mais chaque entreprise peut prendre des dispositions plus sévères
si elles paraissent souhaitables. Les secteurs les plus concernés, ou encore
les activités faisant appel à des techniques présentant des dangers, sont
soumis à des dispositions spécifiques (bâtiment et travaux publics,
électricité, industries chimique, nucléaire, agroalimentaire, élevage, milieu
hospitalier, etc.).
Le contrôle et l’amélioration de la sécurité d’une organisation
requiert une Compréhension des causes des accidents et une évaluation
des risques. Historiquement, la sécurité industrielle a reposé sur une
approche par la vulnérabilité. Cela implique une analyse des risques basée
sur la recherche d’erreurs et sur le calcul des probabilités d’occurrence des
défaillances. Cette approche a guidé le développement de plusieurs
méthodes pour l’analyse des risques (de première et de deuxième
génération dans le cas des méthodes HRA (Human Reliability
Assessment). Ces méthodes sont fondées sur l’idée que les accidents sont
le produit de défaillances techniques ou d’erreurs humaines.
Un changement de point de vue s’impose. En effet, il est nécessaire
que la question de la sécurité industrielle évolue depuis l’utilisation des
méthodes classiques d’analyse des risques vers un nouveau point de vue.
L’objectif est de mieux comprendre les risques dérivant des interactions
inattendues entre le système et son environnement. Dans l’approche par
la résilience, les accidents sont prévenus par l’absorption de (et la réaction
à) la variabilité. De ce point de vue, la sécurité d’une organisation repose
sur sa capacité à s’adapter aux événements non anticipés. Le point
d’évolution ultime concerne la prédiction de configurations accidentelles
futures à partir de la modélisation des sources de variabilité présentes au
sein du système.

HISTORIQUE : ORGANISMES (pour la France) :


1. L’inspection du travail :

C’est essentiellement depuis la généralisation de l’industrialisation qu’une


réglementation a, peu à peu, été établie afin d’améliorer la sécurité et protéger la santé des
travailleurs. En France, un pas essentiel dans l’établissement et le contrôle de la sécurité
professionnelle a sans doute été réalisé en 1874, année de la création de l’Inspection du
travail. Cet organisme doit, entre autres, contrôler l’application du Code du travail, des lois,
des règlements, des conventions et des circulaires d’application, constater les infractions à la
législation du travail, établir des statistiques concernant les établissements soumis à son
contrôle, notamment en ce qui concerne les accidents du travail, et participer à l’amélioration
des conditions de travail. Les inspecteurs peuvent effectuer à tout moment des visites de
contrôle et de vérification du respect des dispositions établies par le Code du travail. C’est en
1898 que fut promulguée la loi sur les accidents du travail, et en 1911 la loi sur les risques de
maladies professionnelles.

2. Les Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions


de travail

Les Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), créés en


1983 dans les entreprises de plus de 50 salariés, jouent un rôle important dans la sécurité
professionnelle. Un registre des avis de danger grave et imminent, ainsi que des registres de
sécurité doivent être établis dans chaque entreprise ; la société doit afficher les soins à
dispenser aux victimes d’accidents d’origine électrique dans les emplacements à risque, ainsi
que les consignes à suivre en cas d’incendie et les noms des responsables de l’évacuation, les
coordonnées du médecin du travail, ou encore la liste des membres du CHSCT.

3. La Direction départementale du travail et de l’emploi

C’est la Direction départementale du travail et de l’emploi (DDTE)


qui a autorité pour mettre en demeure un employeur de prendre les
dispositions qui s’imposent en matière d’hygiène et de sécurité.
Le médecin du travail assume un rôle de conseil pour l’amélioration des
conditions de vie et de travail dans l’entreprise, l’hygiène générale de
l’établissement, l’adaptation des postes, des techniques et des rythmes de
travail à la physiologie humaine, la protection contre les nuisances
(risques d’accidents du travail ou d’utilisation de produits dangereux), la
prévention et l’éducation sanitaire. Il doit par conséquent étudier les
conditions de vie et de travail dans l’entreprise (hygiène, rythmes de
travail, risques d’accidents, etc.), participer aux réunions du CHSCT et
être consulté sur les projets de construction ou les nouveaux
aménagements, sur les modifications apportées aux équipements, et sur
toute nouvelle technique de production, ainsi qu’être associé à
l’élaboration des actions de formation à la sécurité et à la formation des
secouristes.
L’institut national de recherche et de sécurité, association à but non
lucratif constituée après la Seconde Guerre mondiale sous l’égide de la
Caisse nationale d’assurance maladie, publie régulièrement les résultats
de ses études, ainsi que les décrets concernant l’hygiène et la sécurité. Il
forme également des techniciens de la prévention.

ACCIDENTS DU TRAVAIL

Un accident du travail est un dommage causé à tout travailleur sur son


lieu de travail ou durant les trajets nécessaires pour l’exercice du travail.
Il peut entraîner une incapacité temporaire ou provisoire, une incapacité
permanente, ou même le décès.
Parmi les risques physiques, on peut citer la chaleur ambiante, les
brûlures, le bruit, la présence d’objets contondants, les vibrations, les
changements brusques de pression, les radiations et les électrocutions.

MALADIES PROFESSIONNELLES

Pour qu’une maladie contractée par un travailleur soit considérée comme


professionnelle, celle-ci doit apparaître dans les listes des maladies
professionnelles (manifestations morbides d’intoxications chroniques ou
aiguës, infections microbiennes, etc.), que le travailleur ait exercé une
activité susceptible de provoquer la maladie, et qu’il ait des symptômes
correspondant aux formes qu’elle peut revêtir. On peut citer le tétanos
professionnel, les affections cancéreuses provoquées par différents
facteurs (l’exposition à l’amiante, par exemple), les spirochétoses, le
nystagmus professionnel, les brucelloses professionnelles, les lésions
provoquées par les travaux effectués dans des milieux où la pression est
supérieure à la pression atmosphérique ou la température
particulièrement élevée, les affections provoquées par les bruits, les
mycoses cutanées d’origine professionnelle, les affections dues aux
amibes, les affections professionnelles périarticulaires, les hépatites
virales professionnelles, les affections respiratoires dues au bacille
tuberculeux, etc. Les listes de ces maladies sont annexées aux décrets en
Conseil d’État et publiées dans le Code de la sécurité sociale. C’est au
travailleur de déclarer l’origine professionnelle de sa maladie. Cependant,
l’employeur peut s’y opposer en apportant les preuves nécessaires, faute
de quoi il verse des indemnités compensatoires à la victime et, en cas
d’incapacité, une rente, comme pour les accidents du travail.

Chiffres clés par l’organisation internationale du


travail :
Chaque jour, 6 000 personnes en moyenne meurent des suites d’un
accident ou d’une maladie d’origine professionnelle, ce qui représente 2,2
millions de décès liés au travail chaque année, dont 350 000 environ
résultant d’un accident et 1,7 million d’une maladie. De plus, 158 000
décès sont dus à des accidents survenus pendant le trajet vers le travail.
Chaque année, on dénombre environ 270 millions d’accidents du travail
entraînant une absence de trois jours ou plus, et quelque 160 millions de
cas de maladies liées au travail.
Le coût des lésions, maladies et décès – absentéisme, traitements
médicaux, prestations d’invalidité et de survivants – représente environ 4
pour cent du produit intérieur brut mondial.
Les substances dangereuses tuent environ 438 000 travailleurs chaque
année et 10 pour cent des cancers de la peau sont, selon les estimations,
imputables à l’exposition à de tels produits sur le lieu de travail.
L’amiante à lui seul cause environ 100 000 décès chaque année et ce
chiffre est en augmentation. Alors que la production mondiale d’amiante
baisse depuis les années soixante-dix, un nombre croissant de travailleurs
aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne ainsi que dans
d’autres pays industrialisés meurent d’avoir été exposés à la poussière
d’amiante lorsqu’ils étaient plus jeunes.
La silicose, maladie pulmonaire mortelle causée par l’exposition à la
poussière de silice, frappe encore des dizaines de millions de travailleurs
dans le monde. En Amérique latine, 37 pour cent des mineurs sont
atteints plus ou moins sévèrement de cette maladie, pourcentage qui
passe à 50 pour cent chez les mineurs de plus de 50 ans. En Inde, plus de
50 pour cent des travailleurs des fabriques de crayons d’ardoise et 36
pour cent des tailleurs de pierre souffrent de silicose.

LE CYCLE DE GESTION DES RISQUES PROFESSIONNELS.


1. REPERER LE DANGER.
Cette étape est fondamentale car il ne peut y avoir gestion du risque que
si le danger a été identifié. C’est à l’employeur de les déclarer au médecin
mais celui-ci peut restituer l’information collectée lors de la visite des
locaux et consultations médicales. Les visites de chantier permettent de
connaître les multi expositions ou les activités.
2. SUPPRIMER LE DANGER.
En changeant de produits ou de méthode de travail.
Attention aux risques cachés : par exemple les lasers d’alignement dans le
BTP qui ne sont utilisés que quelques secondes par heure mais qui sont
laissés en fonctionnement.
L’employeur doit signalé au médecin les effectifs exposés potentiellement.
Le médecin du travail peut débuter la fiche d’entreprise.
3. REDUIRE LE DANGER.
Quand il ne peut être supprimé, on peut réduire ce danger à la source par
insonorisation des machines, aspiration et extraction des émissions
toxiques,... Le médecin peut conseiller dans ce sens.
4. LIMITER L’EXPOSITION.
En agissant sur les procédures et l’organisation du travail, la conception
des postes. Le médecin peut proposer là des mesures d’adaptation
ergonomique. Attention à la facilité de prescription des protections
individuelles ! Elles peuvent être pénibles pour les salariés, sources
d’autres risques et surtout de non observance ...
5. EVALUER LE RISQUE PERSISTANT.
Par l’évaluation de la probabilité d’atteinte de la santé, après réalisation
des actions précédentes, en tenant compte de l’état de santé de chacun
(dossier médical). cf. circulaire n° 10 du 29/04/80.
6. METTRE EN PLACE UNE SURVEILLANCE MEDICALE SPECIFIQUE.
La moindre des choses est que le résultat de l’examen médical soit normal
mais cela ne signifie pas que le risque est éliminé.
Presque en toute bonne foi, l’ensemble des destinataires de la fiche «
d’aptitude » pourrait croire que le risque est géré par la simple
surveillance médicale.
Mais cette surveillance n’a de sens que si les étapes précédentes ont été
réalisées.
7. INFORMATION ET FORMATION DU SALARIE.
Cette action est primordiale : elle est rappelée par les textes
internationaux et, peut être dans le futur, par les tribunaux.
Cette information - sur le risque et les moyens de s’en protéger - peut
être sans effet si l’on n’a pas réussi à en persuader les intéressés et leur
hiérarchie.
Le charisme du personnel médical peut être, ici, un atout !
8. TENIR COMPTE DE L’EVOLUTION TECHNOLOGIQUE.
La gestion des risques professionnels nécessite périodiquement une
réactualisation de toutes ces étapes.

APPROCHE SYSTÉMIQUE

Ces dernières années, des ingénieurs ont tenté de développer une approche systémique


(baptisée ingénierie de la sécurité) de la prévention des accidents professionnels. Contracter
une pathologie professionnelle est la conséquence de conditions de travail médiocres, de
l’emploi d’équipements et d’outils inadaptés, mais aussi de la fatigue, d’une inattention, d’un
manque de qualification ou d’une prise de risque inconsidérée. L’approche systémique
consiste à examiner les domaines suivants :
Les emplacements de travail — pour éliminer ou maîtriser les risques —, les méthodes et les
pratiques opératoires et la formation des personnels. On enregistre les faits essentiels sur les
accidents et les blessures, ainsi que l’historique de l’ouvrier impliqué, pour lister et éliminer
tous les schémas susceptibles d’engendrer des risques.

DISPOSITIONS

L’élimination du risque peut nécessiter l’emploi de matières de


substitution moins toxiques, une ventilation améliorée, des dispositifs de
sécurité sur les installations, contre les incendies, des capteurs
électroniques (reliés à des systèmes de fermeture, anti-feu, ou d’arrêt de
machines) dispersés dans les locaux, ou des tenues de protection. Les
différents intervenants et responsables en matière de sécurité
professionnelle définissent des mesures visant à supprimer les risques à la
source ou à les réduire. Le port d’équipements de sécurité en fait partie.
Selon le risque, cet équipement peut comprendre des lunettes de sécurité,
des antiphones ou des protège-oreilles, un masque, une combinaison de
protection contre la chaleur ou les radiations, des bottes, des semelles
isolantes, des gants, des casques. Cependant, pour être efficace,
l’équipement de protection doit être adapté, correctement entretenu et
évidemment porté par le travailleur. Si ce dernier ne se plie pas aux
consignes de sécurité, il commet une faute professionnelle pouvant
entraîner son licenciement à effet immédiat, sans indemnité, surtout si ce
refus peut mettre en danger la sécurité d’autrui.
Lorsque les travailleurs sont soumis à des exigences physiques,
psychologiques ou à des conditions ambiantes qui excèdent leurs
capacités, des risques ergonomiques apparaissent. Ce type de risque se
présente fréquemment dans le domaine de la manutention de matériaux,
où les ouvriers doivent soulever ou porter de lourdes charges, mais
concerne aussi des activités sédentaires : un siège inconfortable, un plan
de travail à une hauteur inadaptée, un geste répétitif sur une chaîne de
montage peuvent aussi entraîner des pathologies. Elles représentent
25 p. 100 de toutes les pathologies professionnelles et leur maîtrise
requiert une organisation de la tâche de façon à ce que les travailleurs
puissent l’accomplir sans se surmener.

Le tableau suivant nous donne quelques dispositions à prendre pour


éviter certains accidents possibles :

Partie du Accidents  Sources Equipement


corps à possibles d’accidents de
protéger possible protections
souhaitées
1.  chute  chute de  cintres,
l’ensemble  traumatisme hauteur baudrier ou
du corps harnais de
sécurité
(anti-chutes)
2. la tête  choc :  Organe en  casque
traumatisme mouvement avec :
 risques de  Projection de calotte, coiffe
scalp solide et foulard,
 traumatisme liquides toque.
divers  Chutes
 souillure d’objets
 électrocution  Projection de
matière
incandescent
e

3. l’oreille  perte de la  émission  bouchon
cuité auditive intense de ou boucle
 surdité continuité de antibruit
 maladie bruit  casque
nerveuse  projection de anti bruit
particules enveloppant
solides la tête
 couvre
oreille
4. l’œil  -inflammation  particule  -lunette
 éblouissement solide de sécurité
 cataracte  poussière en  lunette à
 - perte de la suspension coque ou
vue dans l’air écrans
latéraux.
 écran ou
visière
 - lunette à
verres
spéciaux
5. voie  asphyxie,  poussière en  masque
respiratoire intoxication suspension filtrant
 maladie  gaz, vapeur,  - système
professionnell fumée de protection
e toxique respiratoire
 - allergie et autonome
asthme (bouteille,
masque)
6. les  écrasement  contact avec  pâtes
mains et  coupure, des isolantes et
les bras déchirure éléments : crème dites
 brûlure, électrique, barrière ou
amputation mécanique, films silicone
 égratignure chimique et  hygiène
 dermatose thermique… des mains
 - allergie  exposition à  gants de
eczéma des sécurité :
radiations doigtier
 - outil à main (demi gants),
manques,
moufle
 -
manchette :
crispins
(avant bras)
7. les pieds  écrasement  chute d’objet  -
 brûlure,  heurt contre chaussure de
amputation des objets sécurité :
 électrocution  objet pointu isolante,
 fractures  soudure : antidérapante
 entorses projection de s,
 traumatisme métal en imperforables
et plaies fusion (à semelles
 contact avec d’acier), à
des éléments coquille
sous tension renforcée.

COOPERATION DES ACTEURS ET IMPLICATION DE LA


POPULATION

- Les acteurs concernés sont nombreux : exploitants, autorités de


contrôle, maires et
responsables des intercommunalités, responsables de la Sécurité Civile et
assureurs mais aussi membres des associations intéressées,
professionnels intervenant à quelque titre que ce soit dans les usines ou à
leur voisinage et enfin, journalistes et responsables des médias qui jouent
un rôle essentiel dans l’information et l’implication du public. Ils doivent
avoir leurs responsabilités et leurs missions définies de façon aussi précise
que possible pour leur permettre d’agir avec la plus grande efficacité. Ils
doivent aussi coopérer ensemble pour tenir compte des conséquences de
leurs actes sur les autres parties concernées et assurer une circulation
correcte de l’information, en toute circonstance, ce qui nécessite d’ailleurs
de s’entraîner avec méthode et régularité. Les préfets ont la charge
particulièrement lourde d’assurer la coordination nécessaire entre tous les
acteurs mais aussi d’animer l’ensemble du dispositif et de diriger les
opérations le cas échéant.
- Une autre voie de progrès proposée est de rédiger des Guides de
Bonne Pratique. Ces Guides doivent permettre, grâce à un travail
d’échanges d’expérience, de proposer des pratiques efficaces pour traiter
concrètement les problèmes dans des circonstances variées en évitant
toute normalisation des comportements. Leur mise à jour doit être
périodique afin de pouvoir tenir compte des évolutions de l’environnement
social et économique ainsi que des progrès accomplis sur les plans
techniques et organisationnels. Dans ce cadre, une priorité devrait être
accordée aux bonnes pratiques des Maires qui ont une responsabilité
générale d’ordre public mais aussi de nombreuses obligations définies par
des textes particuliers, pas toujours connues des autres acteurs sinon
d’eux-mêmes. Or, les Maires ou les responsables des Intercommunalités
jouent un rôle essentiel vis à vis des populations concernées depuis
l’urbanisme jusqu’à l’alerte et l’organisation des secours en passant par
l’information et la préparation des populations. Leur implication est
nécessaire sur l’ensemble des dispositifs en place et la taille souvent
réduite des collectivités en cause doit être prise en compte. Le plan
communal de sauvegarde, prévu par la loi de modernisation de la Sécurité
Civile, constitue à ce titre une avancée importante et doit permettre à la
sécurité de trouver sa place dans l’ensemble des politiques communales.
- L’information doit être développée de façon responsable alors que trop
souvent les médias ne traitent des risques qu’à l’occasion de difficultés et
dans un style de dénonciation de tous et chacun. Il s’agit certes de
formation des journalistes mais pas seulement si l’on veut parvenir à une
meilleure protection de la population qui doit savoir ce qui se passe et qui
peut se passer pour organiser sa vie et avoir les bons réflexes en cas de
nécessité. En fait, il s’agit de renforcer la transparence et de développer
un langage et un vocabulaire communs aux professionnels et au public sur
les sujets concernant tous les partenaires du risque et d’établir et faire
connaître les outils de cette communication. Il convient, par exemple, de
préparer et organiser l’intervention des médias pour assurer l’information
des populations par « les messages d’alerte et les consignes de sécurité
liés à la situation ». Des outils de communication, tenant compte de
l’expérience acquise dans le nucléaire, devraient être mis au point en
concertation entre l’exploitant, les collectivités territoriales et le Préfet. Il
s’agit notamment de l’organisation et des modalités de la pré alerte et de
l’alerte proprement dite, de la définition d’une échelle des incidents et de
son utilisation ainsi que de l’information sur les risques dus à l’exploitation
et sur la nature des consignes de sécurité susceptibles d’être données. Il
est clair que des informations plus générales sur l’exploitation
(productions, principes de fonctionnement, emplois..) faciliteront le
transfert d’information surtout si elles sont données sur un mode
attrayant (visites, tracts..). De même, des exercices donnant l’occasion à
tous de s’entraîner devront être organisés régulièrement et expliqués
suffisamment. L’information doit être largement distribuée avec pour
seules limites, mais impératives, les nécessitées du secret commercial et
industriel ainsi que de la protection contre la malveillance et le terrorisme

LES MESURES DE PRÉVENTION

Parmi les mesures de prévention qui existent, on trouve la culture de


sécurité.
Cependant une culture de sécurité toute seule ne suffira jamais. Ce qui a
conduit à l’entrée en jeu de la législation et des normes qui comprennent un certain
nombre de mesures destinées à favoriser la prévention des accidents du travail et des
maladies professionnelles. Ainsi, outre les cotisations normalement versées par les
employeurs aux caisses d’assurance maladie, une cotisation supplémentaire sera
exigée si un accident du travail survient dans l’entreprise, et cette dernière sera
majorée très lourdement si d’autres accidents surviennent sans que les mesures de
prévention prescrites aient été prises. La responsabilité pénale de l’employeur peut
être engagée si ce dernier a négligé de prendre les mesures de protection et de
sécurité qui s’imposaient, et cela même en l’absence d’accident déclaré.

PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION

La législation :

Selon le code du travail :

« I. Le chef d’établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la


sécurité et protéger la santé des travailleurs de l’établissement, y compris
les travailleurs temporaires. Ces mesures comprennent des actions de
prévention des risques professionnels, d’information et de formation ainsi
que la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. Il veille à
l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des
circonstances, et tendre à l’amélioration des situations existantes.
Sans préjudice des autres dispositions du présent code, lorsque dans un
même lieu de travail les travailleurs de plusieurs entreprises sont
présents, les employeurs doivent coopérer à la mise en oeuvre des
dispositions relatives à la sécurité, à l’hygiène et à la santé selon des
conditions et des modalités définies par décret en Conseil d’Etat.
II. Le chef d’établissement met en oeuvre les mesures prévues au I ci-
dessus sur la base des principes généraux de prévention suivants :
a) Eviter les risques ;
b) Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
c) Combattre les risques à la source ;
d) Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la
conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de
travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de
limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de
ceux-ci sur la santé ;
e) Tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;
f) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par
ce qui est moins dangereux ;
g) Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la
technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations
de travail et l’influence des facteurs ambiants ;
h) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la
priorité sur les mesures de protection individuelle ;
i) Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

Les normes :

Type de normes :

On distingue quatre types de normes :

 Les normes fondamentales : elles donnent les règles en matière de


terminologie, sigles, symboles, métrologie (ISO 31 : grandeurs et
unités).

 Les normes de spécifications : elles indiquent les caractéristiques,


les seuils de performance d'un produit ou d'un service (exemple :
EN 2076-2 : Série aérospatiale - Lingots et pièces moulées en
alliages d'aluminium et de magnésium - Spécification technique -
Partie 2 - Lingots pour refusion.)

 Les normes d'analyse et d'essais : elles indiquent les méthodes et


moyens pour la réalisation d'un essai sur un produit (exemple : ISO
6506-1 : Matériaux métalliques - Essai de dureté Brinell - Partie 1 :
Méthode d'essai).

 Les normes d'organisation : elles décrivent les fonctions et les


relations organisationnelles à l'intérieur d'une entité (exemple : ISO
9001 : Systèmes de management de la qualité – Exigences).
Exemple de normes de sécurité :

La norme EN ISO 13857 :


Distances de sécurité pour les membres inférieurs

hauteur h Distance minimum s

1 2 3

h = 200 = 340 = 665 = 290

200 < h = 400 = 550 = 765 = 615

400 < h = 600 = 580 = 950 = 800

600 < h = 800 = 950 = 950 = 900

800 < h = 1000 = 1125 = 1195 = 1015

Les figures 1, 2 et 3 indiquent les distances (s) pour les cas


particuliers où l'accès des membres inférieurs d'une personne en position
debout est empêché sans aucun dispositif additionnel. Si la hauteur h
jusqu'à la structure de protection est comprise entre deux valeurs, il
faudra utiliser la distance correspondant à la valeur h la plus grande.
Conclusion :
L’analyse des causes des accidents et incidents graves, dans des
installations de plus en plus complexes, démontre que, pour une part
minoritaire, elles sont d’origine technique (conception, équipements) et
pour une forte majorité d’origine organisationnelle ou comportementale,
facteurs communs à toutes les entreprises quelle que soit leur branche
d’activité. La réglementation, qui s’est diversifiée, ne suffit pas. Les
progrès en sécurité industrielle ne peuvent venir que des entreprises
elles-mêmes à l’intérieur desquelles doit se développer une culture de
sécurité. Une culture de sécurité passe nécessairement par une approche
pluridisciplinaire englobant de manière systémique toutes les dimensions
du risque industriel : évolutions technologiques, rôle du facteur humain,
dimensions économique, juridique, managériale, organisationnelle et
sociale dans l’entreprise. Mais ces facteurs internes à l’entreprise doivent
être complétés par les aspects relationnels avec l’extérieur de l’entreprise
nécessitant une analyse globale des concepts de « tolérabilité » du risque
et des modes de concertation entre les entreprises, les élus et la société
civile.
Une culture de sécurité doit donc non seulement imprégner l’ensemble des
acteurs de l’entreprise mais aussi se développer à proximité des sites
industriels pour faciliter le dialogue entreprise / société civile et examiner
les conditions d’une cohabitation durable.
Bibliographie :

o Cours de 3ème année DEUA en génie mécanique.


o Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation.
o « La stratégie de la prévention. Diagnostic de sécurité et plan d’action à long terme ».
J. DUMAINE.
o Site Internet de l’office international du travail OIT. www.ilo.org
o « La chimie et vous » N°13 février 1998.
o Site Internet : www.wikipedia.org

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