Vous êtes sur la page 1sur 36

LES RISQUES

PROFESSIONNELS

AUTEUR:
COULIBALY
Hogban

coulibalyhogban@ya
hoo.fr

07/12/2017

1
Introduction

D’importants progrès ont été réalisés depuis un demi-siècle en matière de prévention de la


santé et de sécurité au travail mais ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’attention
des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et des organismes de prévention et de santé au
travail s’est particulièrement attachée à la notion de prévention des risques professionnels
dans les entreprises privées et les établissements publics. L’évolution de la nature des risques
professionnels (corrélativement à l’évolution technologique), les progrès des connaissances
sur les facteurs de risques et l’accroissement de la sensibilité aux risques sanitaires (sang
contaminé, encéphalopathie spongiforme bovine, amiante,), industriels et écologiques ont
contribués à la perception du fait que la santé et la sécurité au travail constituent un véritable
problème de santé publique. A notre époque, la garantie de la santé et de la sécurité des
salariés apparaît ainsi comme un réel enjeu social. Si de nombreux dangers sont maintenant
connus, répertoriés, voire encadrés par des normes et soumis à une réglementation, les
conditions dans lesquelles les salariés y sont exposés et les vivent dans la réalité quotidienne
le sont beaucoup moins. Il apparaissait ainsi nécessaire d’améliorer la prévention en
appréhendant la connaissance de l’exposition aux risques par une nouvelle approche. C’est
dans ce sens qu’il faut comprendre le législateur réclamant récemment la réalisation d’une
évaluation des risques professionnels dans chaque unité de travail de l’entreprise ou de
l’établissement.

2
QUELQUES DÉFINITIONS ET CONCEPTS

LE DANGER: Un danger est une propriété ou une capacité d’un objet, d’une personne,
d’un processus… pouvant entraîner des conséquences néfastes, aussi appelés dommages.
LE DOMMAGE: Le dommage est un risque d’atteinte à la santé qui peut être une blessure
physique voire psychologique comme une fracture, une brûlure, une surdité ou carrément un
décès. Il est caractérisé par sa gravité. Il va donc être important de comprendre le processus
d’apparition de ce dommage.

LA SITUATION DANGEREUSE: Au départ nous avons une situation de travail, qui


réunit dans un environnement donné des moyens techniques et humains en vue d’assurer une
production.

Dans cette situation de travail 4 éléments se confrontent:

 un individu (l’opérateur)
 qui exécute une tâche (ce que fait l’opérateur)
 dans un milieu (son environnement)
 avec du matériel (des outils…)

Dès lors qu’un individu est exposé à un ou plusieurs dangers il se trouve en situation
dangereuse. Cela ne veut pas dire que le dommage surviendra forcément mais il peut survenir.
EX: Travailler dans un entrepôt (avec des passages de chariots élévateurs), utiliser des
produits chimique, utiliser des machines sous tension sont des situations dangereuses.

L'EVENEMENT DANGEREUX: Lorsque dans le cadre d’une situation dangereuse,


un dommage survient, c’est un événement dangereux. Cet événement extérieur produit le
dommage. S’il n’était pas survenu il n’y aurait jamais eu de situation d’accident. Reprenons
les exemples précédents :

3
 Un individu travaille dans un entrepôt où passent des chariots élévateurs: il range des
produits sans chaussures de sécurité et un chariot passe à côté de lui, fait tomber une
palette qui tombe sur son pied. Il va avoir un dommage.
 Un employé manipule des produits chimiques, se trompe dans les quantités, une
réaction chimique apparaît et lui brûle le visage.
 Un individu utilise une machine sous tension quand survient un court circuit qui
l’électrocute.

Dans tous ces exemples, la situation dangereuse se transforme en événement dangereux.

4
Voici un exemple concret :

LE RISQUE: Le risque est la probabilité d’apparition d’un évènement indésirable. Un


risque professionnel est la probabilité d’une atteinte à l’intégrité d’un salarié.
Le risque peut être caractérisé par cinq composantes, chacune d’elles pouvant contribuer à
l’augmenter ou le diminuer:
- la gravité probable (quelle serait la gravité probable de l’atteinte à la santé?);
- le temps d’exposition (combien de temps par jour le travailleur est-il réellement en présence
de ce danger?);
- le niveau de protection (existe-t-il des dispositifs qui puissent le protéger?);
- l’environnement de travail (favorise-t-il ou non la survenue de l’évènement indésirable?);
- les compétences de l’individu face au risque (est-il informé du risque et formé aux moyens
de prévention et de protection?).
L’EXPOSITION: Dans le présent contexte, quand on parle d’exposition, il s’agit du contact
entre le danger et une personne, pouvant dès lors entraîner un dommage.
Sans exposition, pas de possibilité de dommage. Le risque est donc la probabilité que
quelqu’un soit atteint par un danger.
LES FACTEURS DE RISQUES : Les facteurs de risques sont des éléments qui
peuvent augmenter ou diminuer la probabilité de survenance d’un accident ou la
gravité d’un événement.

5
LA PRÉVENTION: Au sens large du terme, regroupe toutes les activités qui participent à
l'élimination et/ou à la réduction des risques ainsi qu’à la limitation des effets des
catastrophes, par des moyens de prévision et des dispositifs institutionnels et réglementaires.
LE COMITÉ D’HYGIÈNEN, DE SÉCURITÉ ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL
(CHSCT): C’est une instance mise en place dans les établissements d’au moins 30 à 50
salariés (diffère selon les pays) et joue un rôle d’écoute auprès des salariés et un rôle de
conseiller pour l’employeur. Il vise essentiellement à proposer des améliorations des
conditions de travail, des lieux et poste de travail et peut alerter la direction en cas d’atteinte
sur la sécurité et la santé physique et mentale d’un travailleur. Il veille aussi à l’observation
des prescriptions législatives et réglementaires fixées en ces matières.
Le CHSCT est composé des membres de l’entreprise et se réunit au moins une fois par
trimestre pour discuter des conditions d’hygiène, de sécurité et des conditions du travail.
Souvent, assistent aux réunions des corps de l’état en charge de la santé et de l’inspection au
travail (représentant de la médecine du travail, représentants de l'inspection du travail, caisse
d’assurance maladie, etc.).
Certains responsables de l’entreprise sont aussi invités tels que le:
• Responsable des Ressources Humaines de l’entreprise;
• Responsable Qualité - Hygiène - Sécurité - Environnement, membre compétent;
• Le Délégué syndical.
Le CHSCT est aussi consulté lors des modifications notables sur le site, modifications
affectant les postes et ou conditions de travail ou engendrant d’élaboration de nouvelles
études d’impact, dans ce dernier cas de figure, il est consulté afin qu’il émette un avis motivé
sans aucune obligation.
LE MÉDECIN DU TRAVAIL: joue un rôle de formation aux bonnes règles de sécurité de
santé et d’hygiène sur le lieu de travail. Bien que plusieurs salariés ignorent son rôle, le
médecin de travail est un acteur clé dans la prévention des risques de santé au sein d’un
établissement industriel ou non. Il assure aussi le suivi annuel de la santé des travailleurs
(vaccins, vision, surdité, etc.). Il vérifie et au besoin demande la mise à jour des vaccins
(vérification des rappels anatoxines tous les 10 ans, l’immunité tétanique, les hépatites B et
C et polio, etc.)
Dans la plupart des pays, une visite médicale préalable à l’embauche est aussi effectuée
auprès de cette structure pour confirmer l’aptitude du personnel à l’emploi. Le suivi de
l’activité du personnel est également réalisé en liaison avec l’inspecteur du travail et la
médecine du travail.

6
CHAPITRE I: LA PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNEL

7
La prévention des risques professionnels recouvre l'ensemble des dispositions à mettre en
œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, améliorer les conditions de travail et
tendre au bien-être au travail.
Une démarche de prévention des risques professionnels se construit en impliquant tous les
acteurs concernés en tenant compte des spécificités de l’entreprise (taille, moyens
mobilisables, organisation, sous-traitance, cotraitance, intérim, filialisation, implantation
géographique multiple, présence de tiers externes comme du public ou des clients…).
Pour mettre en place une démarche de prévention, il est nécessaire de s’appuyer sur les neuf
grands principes généraux qui régissent l’organisation de la prévention. L’employeur veille
à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à
l’amélioration des situations existantes. » (INRS,2010).

LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA PRÉVENTION

Éviter les risques


Il s’agit de supprimer les risques ou de les réduire en privilégiant dans tous les domaines les
procédés, produits, équipements, etc., les moins dangereux et en limitant le nombre de
travailleurs exposés au risque.
Évaluer les risques qui ne peuvent être évités
Lorsque certains risques ne peuvent être supprimés, l’employeur doit les évaluer et apprécier
leur nature et leur importance afin de déterminer les actions à mener pour assurer la sécurité et
garantir la santé des travailleurs.
Combattre les risques à la source
La sécurité doit faire partie intégrante de la conception des machines, des modes opératoires,
des lieux de travail. Il faut intervenir en amont du processus de travail. C’est le principe de la
sécurité intégrée.
Adapter le travail à l’homme
Il s’agit de la conception des postes de travail ainsi que du choix des équipements et des
méthodes de travail et de production, en vue, notamment, de limiter le travail monotone et le
travail cadencé et de réduire leurs effets sur la santé.
Tenir compte de l’évolution de la technique

8
L’employeur doit s’informer sur l’évolution des techniques pour mettre en place des moyens
de prévention techniquement adaptés sans attendre une évolution de la réglementation.
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou l’est moins
Dans tous les domaines, les outils, produits ou procédés dangereux doivent, quand c’est
possible, être remplacés par un équivalent présentant moins de risques, voire aucun.
Planifier la prévention
Cette planification intègre, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail,
les conditions de travail, les relations sociales et l’environnement. En cas d’intervention de
plusieurs entreprises sur un même lieu, celles-ci doivent planifier la prévention en commun
dans le cadre d’une organisation temporelle et programmée.
Donner la priorité aux mesures de protection collective
Les équipements de protection individuelle ne doivent être utilisés qu’en complément des
protections collectives ou s’il ne peut exister de protection collective efficace.
Donner les instructions appropriées aux travailleurs
L’employeur est tenu d’informer tous les salariés sur les risques qu’ils encourent et sur les
mesures prises pour y remédier. Il doit assurer une formation à la sécurité et la renouveler
périodiquement.

9
CHAPITRE II: EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS

10
L’évaluation des risques (EvRP) s’inscrit dans l’obligation générale de l’employeur de veiller
à la santé et à la sécurité au travail des travailleurs, il s’agit d’une obligation de résultat.

LES PRINCIPES DE L’ÉVAL UATIO N DES


RISQUES
Le législateur exige de l’employeur qu’il évalue les risques auxquels sont soumis les salariés,
alors même qu’aucun accident du travail ne s’est produit et qu’aucun salarié n’a déclaré de
maladie liée à son travail. L’ambition de cette démarche est de maîtriser les risques avant que
se produise un dommage. Elle débouche sur l’élaboration et l’application de mesures de
prévention adaptées.
Outre la réduction du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles,
l’entreprise peut en attendre des bénéfices au quotidien: meilleure organisation du travail et
réduction des dysfonctionnements, meilleures conditions de travail et satisfaction des salariés.
Car un accident du travail est une perte bien plus importante qu’il n’y parait, lorsque l’on
additionne les coûts directs et indirects.
Exemple: Un accident qui entraîne un arrêt de travail d’un mois d’un salarié travaillant sur
un chantier.
Coût du remplaçant: recherche, rédaction contrat, formation au poste… Soit 30% en plus
du coût normal du travail;
Impact de l’interruption du chantier. Ce à quoi il faudra ajouter les frais de justice,
d’amende ou d’indemnité si l’accident résulte d’un manquement aux obligations de santé
et de sécurité. Il vous faudra beaucoup d’énergie et de patience pour modifier la culture de
l’entreprise en matière de santé et de sécurité mais vous garantirez alors sa pérennité. En
tant que responsable, vous devrez montrer l’exemple par la parole, les écrits et les actes et
votre engagement devra être visible de tous.
Pour être efficace, l’évaluation des risques doit faire l’objet d’une démarche structurée et
participative qui peut être résumée en cinq principes.
- Afficher sa volonté (l’employeur s’engage sur les objectifs, les moyens, les modalités
d’organisation et de communication).
- Choisir des outils adaptés (à la taille et à la nature de l’entreprise).

11
- S’organiser pour être autonome (en s’appuyant sur les compétences existant dans
l’entreprise).
- Associer les salariés (susciter des échanges entre salariés et experts pour croiser les savoirs
et les savoir-faire).
- Décider des actions de prévention (considérer les risques dans leur globalité pour apporter
des réponses complètes plutôt que des réponses purement techniques élaborées au coup par
coup).
Le résultat de cette évaluation est transcrit dans le document unique (DU) (Décret n° 2001-
1016 du 5 novembre 2001 portant sur la création d’un document relatif à l’évaluation des
risques pour la santé et la sécurité des travailleurs). L’absence de formalisation des résultats
de l’évaluation des risques dans un document unique est passible d’une amende de 1 500 €
doublée en cas de récidive (R 4741-1 du Code du travail).

LES QUATRE ÉTAPES DE L’ÉVALUATI ON DES RISQUES

Le législateur impose la rédaction d’un document unique comportant l’évaluation des risques,
mais il ne dit rien des moyens à utiliser pour y parvenir. Les organismes de prévention de la
Sécurité sociale recommandent de conduire une démarche en quatre étapes et d’y associer les
salariés.
Préparer l’évaluation
Il s’agit de former un groupe de travail. Celui-ci définira la méthode d’évaluation convenant à
l’entreprise et le champ d’intervention. En effet, il est possible de partir d’un découpage
géographique (par atelier, par poste…) ou d’un découpage par type d’activité, produits
utilisés, etc.
Identifier les risques
L’inventaire des risques dans l’entreprise doit s’opérer sur le travail réel, c’est-à-dire sur les
situations concrètement vécues par les salariés. Les observations des salariés remontent la
hiérarchie avec l’appui des institutions représentatives du personnel (délégués, CE, CHSCT,
syndicats). Cette démarche participative permet d’établir un inventaire des risques réaliste et
complet, qui donnera lieu à une évaluation pertinente.
Pour identifier les risques, il existe une méthode simple et efficace qui consiste à poser une
série de questions (outil d’identification du risque):
1. Dans une situation de travail, identifier les dangers.
- Qu’est ce qui peut faire mal?
- Qu’est-ce qui a déjà fait mal?
- Si un nouveau arrive, je lui dis de faire attention à quoi?
2. Pour chaque danger repéré, préciser l’exposition.

12
- Combien de fois par jour ou semaine est-on amené à travailler en présence de ce danger?
- Pour combien de temps?
3. Pour chaque danger repéré, préciser le niveau de protection.
- Existe-t-il réellement dans l’entreprise un moyen de protection face à ce danger? Si oui, est-
ce un dispositif qui n’exige pas d’intervention du salarié (protection collective) ou un
équipement de protection individuelle?
4. Pour chaque danger repéré, préciser l’environnement.
- Dans quel environnement physique et psychique est-on amené à travailler en présence de ce
danger?
- Est-ce un environnement encombré? Bruyant? Mal conçu? Mal organisé?
5. Pour chaque danger repéré, préciser les compétences existant dans l’entreprise.
- Existe-t-il réellement des compétences particulières pour travailler en présence de ce danger
?
L’outil d’identification des risques fournira un guide utile pour envisager l’éventail des
solutions de prévention possibles. La recherche de solutions portera sur toutes les
composantes du risque.

Principales familles de risques:


 circulation routière (à l’extérieur et à l’intérieur de l’entreprise),
 risques psychosociaux (stress, harcèlement, agressions et violences physiques ou
verbales, etc.),
 incendie / explosion (émanation de gaz ou vapeurs, source d’ignition par point chauds,
défaut d'organisation des secours…),
 équipements de travail (machines, systèmes, appareils à pression, etc.),
 produits dangereux, risque chimique et cancérigène (stockage et utilisation des
produits neufs, élimination des déchets, etc.),
 chute (chute de plain pied, chute de hauteur, etc.),
 manutention manuelle (troubles musculo-squelettiques, blessures liées aux efforts
physiques…) et mécanique (utilisation d’appareils ou matériels de levage fixes ou
mobiles),
 addictions (alcool, drogues, etc.),
 ambiance de travail (bruit, éclairage, température, aération et assainissement, etc.),
 électricité (contact avec une partie métallique sous tension ou un conducteur
électrique, etc.),
 amiante,
 intervention d’entreprises extérieures,
 agents biologiques (contamination, infection ou allergie à ces produits, etc.),
 rayonnements (lasers, ultraviolets, ionisants et non-ionisants, etc.),
 hygiène et sécurité (non-respect des règles d'hygiène et d’hygiène alimentaire, non-
organisation du travail, non-respect de l’obligation de formation, etc.),
 travail sur écran (ergonomie, gestes et postures),

13
 projections.
Les principaux risques dans les industries extractives

 Les risques liés aux engins et à la circulation sur le site


Un trafic intense de gros poids lourds, des engins d'extraction et/ou de chargement
(dumpers, pelles, chargeuses) sur roues ou sur chenilles, impressionnants par leur
taille, leur puissance et leur mobilité, déplaçant et transportant d'énormes quantités de
matériaux, sont générateurs de risques importants : l'utilisation et le déplacement des
engins dans les industries extractives sont intrinsèquement dangereuses, du fait des
énergies cinétiques élevées mises en œuvre (fonction de la masse et de la vitesse au
carré), générant potentiellement des accidents graves.
Les dangers concernent non seulement les conducteurs d'engins mais également tous
les carriers qui se trouvent à proximité, qui peuvent être heurtés par l'engin ou sa
charge du fait de l'inattention, du manque de visibilité, ...
Les situations à risques tiennent aux voies de circulation (largeur et la géométrie de la
voie, signalisation, assise du sol...) aux camions et engins (état des freins,
pneumatiques, direction, éclairage, avertisseurs sonores ou lumineux ...), à
l'organisation des flux circulatoires et aux comportements humains (précipitation,
stress, indiscipline, alcool): tous ces facteurs agissent de façon autonome mais aussi
inter-dépendamment, multipliant les possibilités d'accident.
La circulation sur le site est constituée de multiples flux dont la superposition, les
interférences et la confusion entre piétons, engins et autres véhicules très différents
(quant à leur vitesse, gabarit, manœuvrabilité) entrainent des possibilités d'accidents de
toute origine, lors des croisements, manœuvres sur les différents espaces du site
(fronts, pistes...).
- L'exposition quotidienne du conducteur aux vibrations transmises à l'ensemble du
corps, les manœuvres de l'engin sont préjudiciables à sa santé: les risques d'atteintes
du rachis par les vibrations avec des troubles vertébraux sont provoqués par les forces
compressives et de cisaillement répétées principalement aux jonctions dorsolombaires
et lombo-sacrées. Il en résulte des lombalgies, cruralgies, cervicalgies, sciatiques par
hernie discale ... Ce risque est majoré chez les conducteurs d'engins qui restent assis
pendant longtemps sur leur siège et par les nombreuses contraintes posturales dues au
travail sur sol accidenté. On observe aussi des risques ostéo-articulaires des membres
supérieurs concernant les tendinites du coude, des poignets et des tendinopathies de
l'épaule.
- Dans les fouilles de tranchées, même de faible profondeur, les risques d'éboulement
peuvent provoquer l'effondrement de l'engin au bas du talus.
- En terrain très accidenté, certains engins risquent de se renverser.
- Le danger de collision avec d'autres engins dans la même zone de travail est possible.
- Le déplacement des engins sur le site peut générer des risques de heurts avec les
travailleurs à pied.
- Des blessures peuvent être occasionnées par les godets ou les lames ou par les câbles
ou les sangles d'arrimage, par la manutention lourde de patins de calage, de pièces
détachées...
- Traumatismes suite à une chute lors de la descente de l'engin (entorses...).
- Projection en roulant de corps étrangers dans les yeux des carriers du fait d'un
environnement particulièrement caillouteux et poussiéreux.

14
 Les risques liés aux convoyeurs à bande
Les possibilités d'accès aux différentes zones dangereuses des convoyeurs à bande,
conçus pour le transport en continu sur un itinéraire prédéterminé de plusieurs
centaines de mètres, notamment au cours d'interventions de maintenance (nettoyage
sous le convoyeur, déblocages, débourrages, ...) génèrent des accidents pouvant être
graves, du fait des éléments mobiles ou de la courroie transporteuse et des
déplacements des charges (chute du matériau transporté...).
Les dommages peuvent être dus au cisaillement et à l'écrasement entre la charge et une
partie fixe. ou aussi résulter de la chute de la charge ou d'un choc avec la charge. Des
risques mécaniques de happement, de coincement, d'enroulement existent notamment
pour les travailleurs chargés de la maintenance, avec la possibilité que des parties du
corps et/ou des vêtements soient entraînés par les convoyeurs en marche au contact des
organes tournants (rouleaux...).
Ces dangers sont présents par exemple lorsque les carriers essayent de débloquer le
bourrage des mécanismes (enlèvement d'une accumulation) lors d'un incident de
fonctionnement avec l'installation encore en mouvement ou démarrant inopinément.

 Risques liés au travail en extérieur


Le travail en extérieur conduit les carriers à être exposés aux ultraviolets (UV), aux
intempéries, au froid ou à la chaleur, et à l'humidité. Ces conditions climatiques
variables (gel, chaleur, pluie, vent) accentuent les risques liés aux postures de travail
contraignantes et ne permettent pas de travailler en toute sécurité.
L'exposition fréquente aux UV, surtout torse nu, peut être responsable de cancers de la
peau, d'ophtalmies (brûlure de la cornée) particulièrement en altitude, et, en tout cas,
d'érythème solaire (coup de soleil).
Les problèmes de santé dus à la chaleur et à l'action prolongée du rayonnement solaire
sur la tête (effets de l'insolation, de la déshydratation...) génèrent des risques de
malaise général, de crampes musculaires, de pertes de connaissance, qui peuvent être
vitaux dans les cas extrêmes (coup de chaleur). Indirectement, le travail par fortes
chaleurs augmente aussi les risques d'accidents du travail pars la fatigue, la sudation,
la diminution de la vigilance.
Pour des travaux en extérieur, le risque lié au froid est accru par une exposition au vent
(refroidissement éolien) et à l'humidité. Le refroidissement des parties du corps peut
provoquer des engelures, lésions cutanées qui deviennent rouge violacées,
douloureuses, avec des crevasses et/ou des phlyctènes. Les mains et les pieds (surtout
doigts ou orteils) ont tendance à se refroidir plus rapidement que le torse: l'exposition
au froid est susceptible de déclencher le syndrome de Raynaud (doigts blancs et
douloureux par vasoconstriction). Comme pour la chaleur, le froid entraine des risques
indirects, favorisés par la diminution de la dextérité due au refroidissement des
extrémités, à la diminution des performances musculaires et à l'incapacité à effectuer
des mouvements fins. La vigilance mentale est également réduite en raison de
l'inconfort causé par le froid.
Enfin, des glissades liés aux déplacements des carriers sur des sols boueux, verglacés
peuvent engendrer des chutes de plain-pied, sources de plaies, fractures et entorses.

15
 Risques liés aux poussières
Les poussières, particules minérales solides en suspension dans l'air, sont produites
dans les carrières en continu et à tous les points du traitement: chargement,
concassage, criblage, roulage des camions, tirs de mines, ..., et, par temps sec,
ensoleillé et/ou venté, ce phénomène est accentué.

Les poussières constituent la principale source de pollution de l'air lors de l'exploitation


des carrières. Elles sont occasionnées par le transport et le traitement des matériaux et,
dans le cas de carrières de roches massives, par le forage des trous de mine et l'abattage
de la roche. Les émissions de poussières ont des conséquences sur la santé des carriers,
plus ou moins graves selon la climatologie du secteur, la topographie et la
granulométrie et la nature des particules aéroportées (friabilité, siccité, composition
chimique de la roche).

- La circulation des engins est un facteur prépondérant de l'empoussièrement général


de l'ensemble du site, surtout avec des pistes en mauvais état.
- La chute des granulats de l'extrémité du convoyeur sur leur point de stockage, ou à
leur alimentation sur le tapis du transporteur crée un envol de poussières.
- L'utilisation d'une verse, pour faire descendre les matériaux jusqu'au carreau, crée des
poussières du fait de tous les matériaux en mouvement.
- L'exploitation des roches massives est réalisée à l'aide de tirs de mines: le forage des
trous destinés à recevoir les mines et l'abattage du matériau à l'aide d'explosifs
introduits dans les trous forés produisent une fragmentation importante de la roche
avec un nuage de poussières.
- Les opérations de concassage par fragmentation des matériaux bruts dans différents
concasseurs et broyeurs libèrent des particules fines de toutes granulométries en
importantes quantités.
- Le criblage met aussi en suspension dans l'air beaucoup de poussières lors des
vibrations des grilles.
- Les boues sèches produites après le lavage des granulats peuvent être à l'origine
d'envol permanent de poussières.
- Les matériaux stockés peuvent générer des poussières: trémies restant ouvertes au
sommet, remplissage du silo, ...
- La chute des matériaux depuis l'engin de chargement pour l'expédition dans le
véhicule de transport (benne, wagon, barge) est une source d'envol de poussières
d'autant plus que les matériaux manipulés sont alors fins et secs.

Lorsque des particules de poussière irritantes se logent dans le nez, elles peuvent
causer une rhinite allergique ou une inflammation de la muqueuse nasale.
Certaines particules très fines réussissent à traverser la cavité nasale et à s'attaquer à la
trachée et aux poumons, ou elles engendrent une inflammation des muqueuses de la
trachée (trachéite) ou des bronches (bronchite), mais surtout parviennent à atteindre les
alvéoles pulmonaires, et s'y accumuler si l'intensité ou la fréquence d'exposition
dépasse le seuil d'élimination naturelle du corps par le mucus (biopersistance). Les
poumons sont alors constamment exposés aux risques liés à la poussière respirée et
l'inhalation excessive de poussière peut causer une pneumopathie.
La quantité de poussière et les types de particules en cause influent sur la gravité des
lésions pulmonaires : la formation d'un tissu fibreux ou cicatriciel peut porter atteinte à
la fonction pulmonaire et donne lieu à une affection appelée fibrose (silicose pour les

16
poussières de silice ...). La silice (SiO2) et un minéral très abondant dans l'écorce
terrestre, qui existe sous forme libre (cristalline ou amorphe) ou combinée sous forme
de silicates de calcium, de magnésium, d'aluminium ... dans les roches sédimentaires
(grès...), les roches métamorphiques (ardoise...) ou magmatiques (granite...). Les
poussières dangereuses sont celles de la silice cristalline (quartz), la toxicité des silices
amorphes étant faible.
De nombreux matériaux de construction (granite, grès, quartzite, ardoise, ...) extraits
dans les carrières renferment de la silice cristalline et les postes de travail des carriers
sont ainsi particulièrement concernés par l'exposition aux poussières fines de silice.
Les poussières alvéolaires siliceuses (fraction des poussières inhalables) sont
susceptibles de se déposer dans les alvéoles pulmonaires, lorsque la teneur en quartz
excède 1 %.
Le Code du Travail fixe un seuil de danger de concentration de poussières inhalables à
ne pas dépasser à 10 mg/m3. Des valeurs limites d'exposition professionnelle VLEP
réglementaires contraignantes sont fixées dans le Code du travail (article R. 4412-149
et décret du 10 avril 1997). La concentration moyenne en silice cristalline de
l'atmosphère inhalée par un travailleur pendant une journée de travail de 8 heures ne
doit pas dépasser 0,1 mg/m3 pour le quartz.

 Risques acoustiques des carriers


Les sources de bruits dans les carrières sont nombreuses, créant un environnement
constamment bruyant du fait en particulier des opérations de broyage, criblage, tirs de
mines, moteurs et avertisseur sonore de recul des engins, rouleaux des convoyeurs...
Les niveaux de pression acoustique engendrés par les bruits des broyeurs à leur
voisinage peuvent dépasser 110 dB.
En dehors des atteintes au système auditif (déficit auditif, acouphènes...), le bruit
ambiant peut entraîner une gêne ou un stress vecteur de troubles du psychisme et de
pathologies qui nuisent non seulement à la santé du travailleur mais aussi à la sécurité
de son travail par baisse de vigilance et de dextérité ou de concentration.

 Les risques liés à la co-activité


Les risques sont démultipliés lorsque plusieurs intervenants sont amenés à travailler
simultanément sur la même carrière. Par exemple, la sous-traitance de la maintenance
est externalisée de plus en plus et ainsi la gestion de la sécurité doit être partagée,
concertée entre les entreprises intervenantes et le chef de carrière pour limiter les
risques de « co-activité ».
La formalisation des relations est plus complexe lorsque des travaux sur site sont
effectués par une entreprise extérieure, en particulier lorsqu'elle est nouvelle ou qu'elle
intervient occasionnellement, ou avec des travailleurs intérimaires (difficultés de
transmission des informations, indisponibilité de l'encadrement pour l'information,
manque d'expérience des travailleurs...). Les responsabilités en matière de sécurité
peuvent devenir floues : interactions, malentendus, incompréhensions entre entreprises
nuisent à la sécurité.

17
 Les risques des piétons
Les piétons encourent des risques particuliers:
- chutes de pierres ou de sable,
- chutes depuis des gradins, du haut des fronts de taille ou des berges instables des
bassins de décantation ou de récupération des eaux pluviales,
- accidents dans une zone de manœuvre ou de circulation de véhicules, lors d'activités
concomitantes de piétons, de véhicules et d'engins autour des bascules, des
concasseurs...,
- chutes de hauteur lors du bâchage et débâchage manuel des camions: il faut monter
sur la benne et tirer et rouler la bâche dans une position d'équilibre inconfortable.
- risque de noyade lors des travaux d'extraction par déroctage ou dragage en fleuve,
rivière ou plan d'eau
- risques d'enlisement ou d'ensevelissement (bassins de décantation, silos, trémies).

 Les risques d'incendie et d'explosion


Les importants stocks d'hydrocarbures pour alimenter les engins très consommateurs
de carburant et les stockages d'explosifs sont la source de graves risques d'incendie et
d'explosion. Les opérations de ravitaillement sont aussi dangereuses. De plus, des
fuites des réservoirs ne sont pas à exclure. Il existe aussi des dangers liés à des produits
explosifs détériorés ou périmés.
Les principales conséquences dangereuses consécutives à l'explosion ou à l'incendie
sont les traumatismes liés au blast, et les brûlures.

- Traumatisme acoustique aigu: rupture tympanique et éventuellement lésions des os


(blast), souvent réversible, sauf si l'intensité du bruit a détruit des cellules de la
cochlée.

- Brulures cutanées, de degré variable mais souvent sévères avec les feux
d'hydrocarbures.

Les mesures de prévention des risques dans les industries extractives

Les carrières doivent faire l'objet d'une analyse poussée des risques pour permettre la rédaction
du Document Unique de Sécurité (Décret du 5 novembre 2001) en appréciant à la fois
l'environnement matériel et technique (outils, machines, produits utilisés) et l'efficacité des
moyens de protection existants et de leur utilisation selon les postes de travail.
Les analyses de risques sont confiées à des spécialistes de la sécurité au travail (hygiéniste,
ingénieur sécurité). Les rapports d'intervention et de maintenance seront aussi intégrés à la
documentation de sécurité au travail de l'entreprise et communiquées au médecin du travail et
au CHSCT.
Les salariés doivent être aussi informés à propos des engins dangereux mis en œuvre et formés
aux pratiques professionnelles sécuritaires.
La prévention la plus efficace est la prévention primaire avec la mise en place de procédés,
l'emploi de matériels ou de machines supprimant ou limitant au maximum les impacts, par de
très faibles rejets atmosphériques, par de bas niveaux sonores...
La prévention collective implique l'utilisation de systèmes isolés et automatisés et de
dispositifs mécaniques comme l'extraction de poussières qui permettent de réduire l'exposition

18
des travailleurs.
Enfin, le port d'équipement de protection individuel (combinaison de travail, gants, casque,
chaussures et lunettes de protection, masques...) est obligatoire pour réduire le risque
d'exposition non totalement éliminé par les mesures de protection collectives, ainsi que la
présence d'installations et de matériel de premier secours.

 Des conditions de circulation adéquates


Des règles de circulation adéquates sont indispensables pour diminuer les risques liés à
la circulation des engins: il faut prendre une série de mesures préventives, ayant trait à
la prévention organisationnelle (plan de circulation, règles et procédures...), technique
(aménagement des voies, entretien des engins, signalétique...).

- L'établissement d'un plan de circulation permet de déterminer le tracé des trajets effectués et
leurs itinéraires et de lister les moyens de transport des matériaux et de déplacement des
personnes : définir pour chaque type de véhicule les lieux de circulation et les voies autorisées,
réglementer les accès à certaines zones... Cela permet d'identifier les zones critiques des
circulations (croisements multiples, ...), de prévoir des voies de décélération, d'accélération et
ronds points giratoire, les zones de stationnement, l'emplacement des aires de
chargement/déchargement, les zones interdites ou réservées à certains véhicules etc.
Le plan de circulation est à la fois un outil technique qui permet une vision globale de la
circulation dans l'entreprise, mais aussi un outil d'information auprès du personnel, des
entreprises extérieures amenées à intervenir à l'intérieur de l'entreprise (sous-traitants,
maintenance ...). Ce plan doit être affiché à l'entrée.
- Séparation des flux de circulation
La limitation du nombre de collisions passe par la diminution de leur probabilité: séparation
(infrastructure et marquage) entre piétons et véhicules par des cheminements dédiés pour les
différents moyens de transport, passages piétons spécialement aménagés et protégés (chaines,
rambardes de sécurité, enrochements...).
En règle générale, il convient de dissocier les voies et les usages (aménagement des espaces de
bâchage distincts des quais de chargement par exemple).
- L'entretien des pistes
Des pistes mal entretenues entraînent des secousses et des heurts (ornières...), une émission de
poussières excessive:
 réglementation de la vitesse des engins et la surveillance de son respect
permet de limiter les envols de poussières tout en réduisant les risques
d'accidents de la circulation,
 nettoyage et l'entretien des pistes et des voies d'accès avec un
revêtement au sol à la résistance adaptée aux sollicitations, sans trous,
non dérapant, par l'enrobage des voies permanentes, le recouvrement
des pistes par des graviers pour drainer les eaux et éviter la formation de
boues, le traitement de surface (de durée limitée) avec des produits
hygrophiles (paillettes de chlorure de calcium ou émulsions à base de
polymères).
 aménagement des pentes des pistes de manière à ce que la liaison entre
le terrain naturel et le fond de fouille soit inférieure à 20 %.

- La signalétique de circulation
Des pictogrammes de signalisation ou panneaux permettent d'aménager des cheminements
sécurisés en attirant l'attention ou en signalant un danger spécifique à certains endroits

19
(repérage des obstacles, des bords des fronts d'exploitation ...). L'efficacité de la signalisation
dépend de son emplacement et doit être visible soit à l'accès à une zone pour un risque général,
soit à proximité immédiate d'un risque déterminé ou d'un objet (poteau, tuyauterie...) à
signaler. Une signalétique redondante ou excessive est à proscrire (Ex: nombre excessif de
panneaux à proximité immédiate les uns des autres, signal lumineux à proximité d'une autre
émission lumineuse,).
 Ergonomie des engins
- Sécurisation de l'accès et de la cabine: marchepied antidérapant et échelle d'accès
complétée par des poignées ou des mains courantes.
- Cabine insonorisée et climatisée.
- Poste de conduite ergonomique avec siège adapté.
- Entretien régulier de l’engin: les engins doivent faire l'objet de vérifications annuelles
consignées sur le registre de sécurité. La présence et le bon fonctionnement des
équipements de sécurité des véhicules et engins est indispensable: éclairage,
avertisseur sonore et/ou lumineux de recul, freins, pneumatiques, direction, moyens de
calage, rétroviseurs.

 Dispositifs de protection et de sécurité des convoyeurs à bande


Il s'agit d'établir une distance de sécurité vise à empêcher un travailleur de toucher les
éléments du convoyeur qui représentent un danger, en installant des protecteurs fixes
de maintien à distance, d'angle rentrant, enveloppant les rouleaux ou les poulies et
courroies, munis d'inter-verrouillage...
Les procédures de consignation doivent être respectées pour les travaux de
maintenance, particulièrement pour ces installations de très grande longueur: sinon, de
nombreux accidents surviennent suite à une mise en fonctionnement alors qu'une
intervention est en cours. Il s'agit d'éviter une mise en route intempestive du
convoyeur. Tout organe qui permet la séparation du convoyeur de sa source d'énergie
doit être immobilisé en position de sécurité par mise en place de verrouillage physique
(cadenassage...). La condamnation doit toujours être signalée par affichage pour
information claire et permanente de la réalisation de la condamnation (étiquettes de
consignation...)

 Dispositifs de sécurité et anti-bruit des machines


- Dispositifs de sécurité des machines:
Toute machine doit porter les avertissements, signalisations et dispositifs d'alerte
indispensables pour assurer la sécurité des travailleurs afin de supprimer ou réduire au
minimum les risques de coupure, d'entraînement, d'écrasement, de cisaillement causés
par les éléments exerçant une action directe sur la matière. Cette identification doit être
réalisées par des pictogrammes et couleurs normalisées. Les éléments de travail
doivent être disposés, protégés, commandés ou équipés de façon telle que les
opérateurs ne puissent atteindre la zone dangereuse.
Les panneaux de signalisation seront choisis et disposés de façon à être perçus et
compris facilement sans ambiguïté.
Chaque machine doit être munie d'un ou plusieurs dispositifs d'arrêt d'urgence
clairement identifiables, (câble ou barre frontale de protection...) accessibles et en
nombre suffisant, permettant d'éviter les situations dangereuses en train de se produire.

20
- Dispositifs antibruit
Les machines et équipements doivent être conçues et fabriquées de façon à ce que les
émissions sonores soient réduites au niveau le plus bas possible en application d'une
directive européenne 2003/10/CE du 6 février 2003 concernant les prescriptions
minimales de sécurité et de santé relatives à l'exposition des travailleurs aux risques
dus aux agents physiques liés au bruit.
Les machines bruyantes doivent être munies de capots insonorisant et pour réduire les
bruits transmis par les sols et les structures, des blocs anti-vibrations peuvent être
placés entre la machine et la surface d'appui. Des bardages à l'aide d'isolants
acoustiques peuvent confiner l'appareil bruyant (concasseurs notamment).

 La maitrise de l'empoussièrement
- Le confinement des appareils
Le capotage et le bâchage des appareils enferme le lieu d'émission de la poussière et
évite qu'elle se disperse dans l'air ambiant: toile sur les cribles, bâchage des
convoyeurs et des camions.

- La ventilation générale et l'aspiration à la source des poussières


Il est indispensable de limiter dans les bâtiments et autour des machines la quantité de
poussières, sans aucune recirculation de l'air pollué, c'est à dire avec évacuation hors
du milieu de travail. Pour ce faire, un système de ventilation générale d'une part et
locale d'autre part à l'aide de captation à la source doivent impérativement être mises
en œuvre.

- L'aspersion : L'arrosage des pistes par des citernes mobiles ou préférentiellement par
des buses fixes déclenchées manuellement ou automatiquement permet de réduire la remise en
suspension des poussières des pistes.
De même, on peut humidifier superficiellement le chargement des camions passant sous un
portique, pulvériser de l'eau dans la trémie d'alimentation, ...
Des additifs chimiques mouillants peuvent améliorer l'efficacité en agglomérant les poussières
émises, mais cela n'est pas possible avec tous les matériaux et induit le colmatage et
l'encrassement fréquent des installations (cribles, bandes transporteuses,) nécessitant un
entretien régulier.

 La prévention des chutes


Les risques de chutes, de noyade et/ou d'enlisement sont réduits par des mesures qui
interdisent l'accès aux bassins et aux plans d'eau ou au bord du front d'exploitation
(clôtures et/ou merlons, panneaux de signalisation).
Les échelles, plates-formes, passerelles et coursives nécessaires à l'entretien et à la
surveillance des installations, doivent être réalisées en matériaux antidérapants. Elles
doivent être dotées de plinthes, garde-corps et rambardes de sécurité.
Les fronts d'exploitation sont exploités de manière à ne pas créer une instabilité
majeure, et régulièrement purgés après chaque tir de mine.
Un système de fermeture du haut de la trémie d'alimentation doit être présente (grille
pouvant supporter le poids d'un homme).
L'accès des piétons aux sites et à certains espaces (fronts, pistes, ...) doit non seulement
être réglementé, aménagé et protégé (panneaux, chaine, enrochement, barrières...),
mais aussi contrôlé.

21
Il convient de privilégier les opérations de bâchage et débâchage effectuées avec des
systèmes mécaniques ou motorisés, pour éviter la chute du haut de la benne.

 La prévention des incendies et des explosions


Tout brûlage doit être interdit sur le site et il est également interdit de fumer à
proximité des aires de stockage des hydrocarbures et des produits explosifs et les
opérations de ravitaillement seront effectuées moteur éteint. Il faut stocker les plus
faibles quantités de carburants et d'explosifs possibles car le risque d'incident ou
d'accident croît avec la durée et le volume de stockage.
Les mesures concernant les explosifs sont rappelées dans le dossier de prescriptions:
- les règles de conservation, d'entreposage, de transport et de mise en œuvre des
produits explosifs,
- les dispositions à prendre vis-à-vis des produits explosifs détériorés, suspects ou
périmés,
- les règles relatives à l'évacuation et à la mise à l'abri du personnel et à la garde des
issues pendant le tir,
- la conduite à tenir en cas d'incendie et les règles de traitement des ratés de tirs.
Les moyens de secours et de lutte contre l'incendie doivent être particulièrement
adaptés et régulièrement contrôlés, avec des plans d'évacuation et des exercices
d'application fréquents.

 Un plan de prévention pour la sous-traitance


La réglementation régissant l'entreprise extérieure est édictée dans le décret de février
1992 (prescriptions particulières d'hygiène et sécurité applicables aux travaux effectués
par une entreprise extérieure) et fixe le cadre juridique de la coopération, lors de la
préparation de l'intervention de sous-traitance sur site, pour établir les modes
opératoires en commun, le plan de prévention avec une analyse partagée des risques, et
pour adopter des mesures de prévention dont le chef de carrière assure la coordination
générale. Le but est de prévenir les risques liés à l'interférence entre les activités.

 Le protocole de sécurité des opérations de chargement par un transporteur extérieur


La prévention des opérations de chargement par un transporteur extérieur passe d'abord
par l'évaluation des risques de toutes natures générés par l'opération de transbordement,
l'échange d'informations entre les partenaires et la coordination des mesures de
prévention entre les entreprises en présence. Les relations, non formalisées, entre
transporteur et entreprise d'accueil sont en effet souvent source de dysfonctionnements.
Le « protocole de sécurité » écrit est obligatoire dès qu'une entreprise de transport fait
pénétrer un véhicule dans une entreprise d'accueil en vue d'une opération de
chargement ou de déchargement. Le protocole de sécurité comprend toutes les
indications et informations utiles à l'évaluation des risques générés par l'opération et les
mesures de prévention et de sécurité qui sont mises en place et qui doivent être
observées par les conducteurs des camions.

22
 Le respect des règles d'hygiène
Une bonne tenue des sols des différents locaux d'une carrière par aspiration à l'aide
d'un aspirateur industriel adapté avec un filtre absolu qui ne disperse pas les poussières
dans l'air ou par un procédé à l'humide (jet d'eau ou système eau/vapeur), est
essentielle pour éviter l'accumulation de poussières.
Des lavabos, postes de rinçage oculaire et des douches de sécurité doivent se trouver à
proximité des postes de travail. Celles-ci permettent les mesures d'hygiène générale:
lavage des mains fréquent avec moyens adaptés, douche en fin de poste...
Le personnel doit avoir à sa disposition des vestiaires et des sanitaires correctement
équipés et en nombre suffisant. Des vestiaires doubles doivent être mis à la disposition
des travailleurs: l'entreposage des tenues de travail doit avoir lieu à l'abri de la
poussière (le rangement des tenues de ville et des tenues de travail doit être séparé).
Des procédures de travail par temps chaud doivent être édictées et respectées de
manière à réduire la contrainte thermique: mise à disposition d'eau potable fraîche et
absorption en quantité suffisante d'eau et de boissons renfermant des sels minéraux,
rythme travail-repos aménagés en zone tempérée.

 Le port d'équipements de protection individuel adéquat


Les équipements de protection individuelle sont nécessaires pour réduire le risque
d'exposition non totalement éliminé par les mesures de protection collectives
précédentes: gants de manutention, vêtements de protection, chaussures de protection
et lunettes de sécurité, casque.
Les chaussures doivent être antidérapantes et pourvues d'une bonne isolation
thermique.
Tout carrier amené à se déplacer sur les pistes et tout conducteur d'engins doit être
porteur d'un gilet de haute visibilité.
La manipulation et l'épandage de certains de ces produits nécessite le port de gants
adaptés au produit chimique. Une mesure de prévention comme le port d'une ceinture
de maintien lombaire, peut permettre d'éviter ou de limiter l'apparition des lombalgies
chez les conducteurs d'engins (qui sont reconnues comme maladies professionnelles).
Des lunettes de protection avec filtres pour l'ultraviolet assurent une protection
oculaire, à utiliser en particulier sur plan d'eau ou en altitude.
En cas d'urgence ou pour des travaux exceptionnels d'entretien de courte durée, si les
systèmes de ventilation ou d'aspiration ne suffisent pas à empêcher l'accumulation de
poussières, un appareil de protection respiratoire adéquat doit être fourni pour éviter
l'exposition à une concentration élevée: masque anti-poussière FFP2 ou à cartouche
FFP3 avec un filtre adapté, selon le niveau de l'empoussièrement.
Les travailleurs exposés au risque de chute dans l'eau doivent disposer des équipements
de protection individuelle de flottaison (gilet de sauvetage, plastron...) et de moyens de
secours (bouées).
De même, des protections auditives peuvent être recommandées pour compléter les
mesures collectives qui s'avéreraient insuffisamment efficaces.

Des postes de rinçage oculaire et les douches de sécurité doivent se trouver à proximité
des postes de travail pour ôter les projections de poussières ou autres corps étrangers
dans les yeux.

23
 La surveillance médicale
Pour les travailleurs exposés à la poussière, il faut réaliser des visites médicales
régulières:

- Tests respiratoires (spiromètre) à l'embauche pour détecter une déficience des fonctions
pulmonaires et tous les 2 ans pour dépister l'apparition des troubles respiratoires.
- Radiographie thoracique si nécessaire, épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR)
conseillées,
- Il faut établir en collaboration avec le Médecin du Travail, une fiche individuelle
d'exposition par salarié et tenir à jour une liste du personnel exposé.
 La formation et l'information du personnel
La formation, par un organisme agréé, sur les dangers du travail en carrière et sur les
moyens de se protéger, est indispensable: par exemple, informer sur le risque potentiel
de maladies pulmonaires et sur les moyens de les prévenir, savoir utiliser les E.P.I
adéquats, formation aux premiers secours et incendie, formation PRAP (Prévention des
Risques liés à l'Activité Physique) ...

Plus, particulièrement,

o Pour la conduite d’engins:


- Les mesures de formation relative à l'utilisation des équipements de travail
mobiles automoteurs impose une obligation de formation au personnel
susceptible de les conduire et une aptitude médicale.
La délivrance d'autorisation de conduite est conditionnée par la réussite au test
d'évaluation, sanctionnée par le Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité
(CACES). Ces contrôles sont réalisés par des testeurs qui appartiennent à des
organismes agrées.
L'activité de conducteur d'engins de carrière nécessite une formation spécifique
pour chaque type de machine et c'est pourquoi il existe différents types de
CACES.
Des stages de perfectionnement à la conduite permettent de maintenir les
aptitudes à bon niveau.

- Les mesures de sensibilisation aux risques de circulation

Des techniques d'animation sont utilisées pour amener un groupe d'opérateurs à


travailler sur des cas concrets d'accidents de circulation survenus sur le site et à
identifier les bonnes pratiques qui auraient pu les éviter pour permettre à
chacun des membres du groupe de travail d'être sensibilisé personnellement à la
sécurité, de prendre conscience, exemples à l'appui, des conséquences résultant
de l'absence de mesures de prévention adéquates.

On peut aussi utiliser l'arbre des causes qui est une méthode d'analyse a
posteriori d'un accident, pour en obtenir une description objective, reconstituer
le processus accidentel, en identifiant tous les facteurs et leurs relations ayant
concouru à sa survenance, de façon à proposer des mesures de prévention pour
qu'il ne se reproduise pas et alimenter ainsi le processus de retour d'expérience.
Au-delà de son apport à l'adoption de mesures préventives, la méthode de

24
l'arbre des causes est un outil pédagogique très efficace pour la formation et la
sensibilisation à la sécurité.
La formation à cette méthode est courte et, de la sorte, peut être dispensée
aisément à de nombreux salariés, dont les membres du CHSCT.

o Pour le personnel de la sous-traitance:


La formation immédiate et la sensibilisation rapide à la sécurité spécifique au
site est fondamentale pour un salarié de la sous-traitance afin qu'il adapte tout
de suite son comportement, ses modes opératoires et sa protection individuelle
face aux risques de l'entreprise et aux risques du poste de travail. Cette
formation doit être dispensée de manière systématique aux salariés mis à
disposition par une entreprise sous-traitante, lors de leur accueil sur la carrière.
Cette formation d'accueil est imposée par la législation, dispensée sur les lieux
de travail et pendant le temps de travail.

Classer les risques


La classification des risques permet d’estimer leur importance. Pour toutes les unités de
travail, chaque danger et chaque risque sont évalués par les différents acteurs. Cette
concertation est l’occasion de mettre en commun des approches diverses (médicale, technique
et organisationnelle). Sous la responsabilité de l’employeur, le résultat de l’évaluation de
chaque risque est transcrit dans le document unique en vue de préparer un plan d’action de
prévention. L’employeur doit analyser les risques selon des critères adaptés à sa situation.


La gravité des dommages potentiels
1-Faible : Accident ou maladie sans arrêt de travail
2-Moyenne : Accident ou maladie avec arrêt de travail
3-Grave : Accident ou maladie avec incapacité permanente partielle
4-Très grave : Accident ou maladie mortel


La probabilité d’occurrence du danger
1-Très improbable : Exposition de l’ordre de une fois par an
2-Improbable : Exposition de l’ordre de une fois par mois
3-Probable : Exposition de l’ordre de une fois par semaine
4-Très probable : Exposition quotidienne ou permanente

25
Proposition d’actions de prévention
L’évaluation des risques professionnels a pour objectif de susciter des actions de prévention.
Il est donc conseillé de faire figurer dans le document unique d’évaluation des risques
professionnels les actions de prévention, de protection ou de réduction des risques envisagées
ou déjà existantes. Un plan annuel d’actions doit être défini et son application fera l’objet
d’un suivi et d’une évaluation périodique.
Exemples:

 amélioration des conditions de travail: température des locaux, aération/ventilation,


éclairage, exposition au bruit, rythmes et horaires de travail, etc.,
 réduction des manutentions manuelles,
 mise en place de protections collectives des travailleurs,
 mise en place d’équipements de protection collective et/ou individuelle,
 réalisation d’actions de prévention, d’information ou de formation des travailleurs,
 suppression ou réduction de situations dangereuses: vérifications périodiques des
installations électriques, limitation de l’exposition ou remplacement des produits
dangereux, etc.,
 optimisation de l’organisation des déplacements et de la circulation au sein de
l’entreprise. L’employeur doit veiller à la traçabilité de ses actions de prévention. Pour
ce faire, il lui est conseillé de conserver l’ensemble des documents relatifs à la santé et
à la sécurité.

26
CHAPITRE IV: INFORMATION ET FORMATION

27
Tout chef d’établissement, d’exploitant d’un site industriel ou non doit veiller à ce que nul ne
soit employé à une tâche quelconque sur son site s'il n'a pas reçu l'instruction et la formation
nécessaires pour pouvoir s'acquitter de sa tâche. L’information sur l’hygiène, la sécurité, les
risques et les conseils de prudence seront assurés dès l’accueil de tout nouvel embauché
(arrivant) par le responsable du site, de l’établissement ou de la personne déléguée. Elles
doivent être également faites lors: d'une mutation ou d'une affectation à une activité
nécessitant des compétences nouvelles; de l'introduction ou du changement d'un équipement
de travail; de l'introduction d'une nouvelle technologie ou d'une modification substantielle de
l'organisation de la fonction du travail. Ces obligations s'appliquent aux travailleurs de tout
grade et de toute catégorie du site.
1/ L’affichage et la signalisation

A. Affichage sur les lieux de travail


Le chef d'établissement est tenu d'afficher un certain nombre de consignes, d'adresses, de
numéros d'urgence et d'informations dans son entreprise.

B. Signalisation
La signalisation s’impose chaque fois que sur un lieu de travail un risque ne peut pas être
évité ou prévenu par l’existence d’une protection collective ou par l’organisation du
travail. Elle concerne aussi bien le balisage des voies de circulation dans l’entreprise que
l’accès aux différents lieux où s’exerce l’activité pour informer les transporteurs, les
visiteurs, etc.
Les panneaux de signalisation doivent être simples, résistants, visibles, compréhensibles.
Ils doivent être enlevés lorsque le risque disparaît. On peut aussi utiliser les panneaux du
code de la route pour signaler des obligations (piétons, limitation de vitesse, sens
interdit…).

2/ La formation
La formation concernera de façon générale les sujets suivants:

 La formation aux postes de travail;


 Les consignes de sécurité générales dont le port des équipements de protection
individuelle;
 Les consignes de sécurité particulières adaptées à chaque poste de travail;
 Les consignes à respecter en cas de situations d’urgence (explosions, incendie,
produits chimiques, etc.);
 Les règles de mise en consignation des équipements et énergies; Les mesures
d’hygiènes et les consignes d’utilisation des équipements sanitaires:
 Des tests permettront de contrôler la bonne assimilation des consignes ainsi qu’un
accompagnement sur chaque poste de travail.
 Le secourisme,

28
 La formation des sauveteurs secouristes du travail sera assurée soit en interne par un
moniteur de sauveteurs secouristes du travail ou en externe le cas échéant
 L’utilisation des extincteurs et RIA (Robinets d’Incendie Armés).

Quelques consignes élémentaires


 En cas d’accidents
Protéger le Blesse
 Interrompre les situations de danger, aérer, protéger des chutes;
 Empêcher tout dégagement intempestif du blessé;
 Faire venir immédiatement le secouriste et se conformer à ses instructions;
 Couvrir le blessé;
 Ne jamais donné à boire
 Alerter les Secours (Alerter les pompiers ou l’ambulance);
 Préciser: nature de l’accident, Nombre de victimes, état apparent de la ou des
victimes, point de rencontre avec les secours et adresse, ne jamais raccroché en
premier.

 En cas d’incendie
 U t i l i s e r les extincteurs;
 A p p e l e r ou faire appeler les pompiers;
 Evacuer et faire évacuer le site.

29
CHAPITRE V: LES GRILLES D’ÉVALUATION

31
Les dispositions prises doivent respecter les législations nationales et ou locales en matière de
sécurité et d’hygiène sur le site ainsi que les prescriptions définies par l’arrêté d’autorisation
d’exploiter le site ou l’établissement concerné.
Elles seront avant tout destinées à assurer la sécurité des personnes étrangères au service, à
l’exploitation du site, mais aussi à faciliter l’accès des organismes en charge des secours:
Contrôle de l’accès;
Pour certains sites industriels ou classés à risques, l’accès sera limité par une clôture
périphérique et une barrière à l’entrée fermée aux heures de fermeture, afin d’interdire tout
accès;
Les bords dangereux seront à une distance (au moins 10 m) des limites autorisées de l’emprise
foncière. Des gardes de fous doivent balisées les zones dangereuses.
Des panneaux signalant les dangers et interdisant de pénétrer sur le site ou d’approcher de
toute zone dangereuse seront implantés sur les accès et les abords dangereux ;
Les services de secours peuvent accéder facilement au site.

32
QUELQUES EX EMPLES DE GRIL LE D’ÉV ALUA TION DE RISQUE
1. Grille d’évaluation de risque lié aux rayonnement ionisant

Unité de travail :………


Date :………………………………
Rédacteur :……………………….
Nbre de salarié :……………………
Situation dangereuse et Risque Niveau Mesures de
ou de prévention
Dommage éventuel Gravité Probabilité priorité Existantes A
proposer
-Utiliser
des
écrans de
Soudage au chalumeau 2 3 2 protection
-Veiller
au port
des EPI

33
2.Grille d’évaluation de risque lié à l’activité physique

Unité de travail :………


Date :………………………………
Rédacteur :……………………….
Nombre de salarié :……………………
Situation Risque Niveau Mesures de prévention
dangereuse et ou de
Gravité Probabilité priorité Existantes A proposer
Dommage
éventuel

Risque d’atteinte - Utilisation Diminuer le


musculaire, de poids des
tendineuse, transpalette, charges, les
vertébrale suite à chariots déplacements,
des roulants… la répétitivité
traumatismes, 3 2 3 des
- Mise à
efforts déplacements
disposition et
physiques,
port
posture
d’équipements
incorrecte,
de protection

34
gestes individuelle:
répétitifs. gants,
chaussures.

3.Grille d’évaluation de risque lié à la circulation


Unité de travail :………
Date :………………………………
Rédacteur :……………………….
Nbre de salarié :……………………
Situation Risque Niveau Mesures de prévention
dangereuse et ou de
Gravité Probabilité priorité Existantes A
Dommage proposer
éventuel

Risque de blessure - Mise en place


lors d’un accident d’un plan de Formation
de circulation dans circulation. à la
l’entreprise ou à conduite
-Eclairage et
l’extérieur. en
4 3 1 signalisation
sécurité.
des voies de
circulation.
- Entretien
régulier et
réparation des
véhicules.
- Organisation
du travail
limitant les
déplacements...

36
CONCLUSION
La protection de la santé au travail des salariés de droit privé (entreprises, associations,
etc.) et des fonctionnaires (fonction publique (d'État ou des collectivités territoriales,
hôpitaux), est devenue avec la prise de conscience du public face aux risques, une notion
incontournable. Toute situation de travail engendre des risques plus ou moins prononcés
pour l'employé (salarié, intérimaire, auto entrepreneur, apprentis, stagiaire ou travailleur
bénévole). Pour minimiser et si possible supprimer la matérialisation de ces dangers
(diminuer la probabilité et la gravité des atteintes qu'ils peuvent produire à la santé des
travailleurs), de nombreux acteurs agissent dans et hors du lieu de travail. On peut
regrouper ces acteurs sous le vocable de "préventeurs". La santé au travail est un enjeu
éthique et l'un des enjeux du développement soutenable. À titre d'exemple, en France,
selon une enquête Ipsos, produite en 2010 (publié le 22 novembre 2010), un tiers des
Français négligent leur bien-être au profit de leur travail, et peinent à mener de front les
différents aspects de leur vie (travail, couple, famille...). La proportion passe même à 50
% pour la tranche d'âge entre 30 et 50 ans. De plus, dans un contexte socio-économique
poussant à toujours plus de productivité, 70 % des actifs estiment que leur situation s’est
dégradée au travail, notamment en ce qui concerne le niveau de stress (52 %), et la charge
de travail (49 %). Pourtant, les français considèrent à 60 % que s'occuper de leur bien-être
serait « important », 24 % considérant même cela comme « primordial »

37

Vous aimerez peut-être aussi