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POINT DE DISTRIBUTION :
Editions Avenir
Douala mai 2006 Toute reproduction est subordonnée à l’accord préalable de l’auteur.
La photocopie tue le livre
Code de Procédure Pénale
REMERCIEMENTS
Albert Einstein
The World as l See it, Ideas and Opinions, 1954
Code de Procédure Pénale
INTRODUCTION Un texte aussi important doit être mis à la disposition de tous avant son entrée
en vigueur. C’est le but principal de la présente publication. Bien sûr qu’il existe
sur le marché d’autres versions du même code. Cependant, le nôtre recèle une
Malgré l’unification politique et administrative du Cameroun intervenue
série de particularités :
depuis 1972, la procédure pénale est restée longtemps régie par deux
textes différents et parfois contradictoires, selon que l’on se trouve de - il contient un lexique, plus précisément une liste la plus exhaustive possi-
l’un ou l’autre côté du fleuve Moungo. ble des mots et expressions clés abordés dans le CPP*. Le classement
alphabétique adopté est de nature à faciliter les recherches et même à les
Dans l’ex Cameroun oriental, c’est le Code d’instruction Criminelle issu orienter : en effet, tous, sinon l’essentiel des articles du code traitant du
de l’Ordonnance Française du 18 février 1838 et ses modificatifs subsé- même thème sont regroupés afin qu’en lisant un mot ou une expression
quents qui étaient applicables. Dans l’ex-Cameroun occidental, c’est Ie répertorié dans l’index, le lecteur soit en mesure d’identifier tous les autres
«Criminal procedure ordinance», emprunté d’un texte Nigérian de 1958 articles du code traitant le même sujet,
- il est annoté, même si cette annotation est encore partielle,
qui était applicable.
- de plus, notre code met à la portée du lecteur, divers textes complémentai-
res jusqu’ici fragmentaires, épars ou même inédits. Grâce à cette compi-
Sur le plan politique, cette dualité de législations dans un même pays lation de textes, le lecteur aura désormais à sa disposition et pourra con-
est difficilement admissible. C’est pourquoi, dès 1973 fut engagée une sulter aisément à tout moment divers autres textes concernant la procé-
profonde réflexion impliquant des experts nationaux et étrangers. Ces dure pénale aussi bien nationale que régionale et internationale,
réflexions ont abouti à l’adoption par l’Assemblée Nationale d’un Code - enfin, nous avons répertorié l’essentiel de tout ce qui a été écrit au Came-
de Procédure Pénale (CPP) promulgué par la Loi n°2005/07 du 27 juillet roun sur les principaux sujets traités dans le CPP: thèses, mémoires, étu-
2005. Il entrera en vigueur le 1er août 2006. des doctrinales, notes de jurisprudences, etc. Le soin particulier que nous
avons mis pour confectionner cette longue bibliographie** témoigne de
Ce code comporte 747 articles éditant des règles concernant notam- notre volonté de satisfaire la légitime curiosité de ceux qui veulent en savoir
ment : plus, et de nos encouragements à l’égard de tous ceux qui se sont donnés
de la peine à mettre à la disposition d’un large public leurs expériences
- la constatation des infractions à la loi pénale ;
personnelles, leur savoir et leur réflexion sur la protection des droits de
- la recherche de leurs auteurs ; l’Homme et des libertés individuelles.
- l’administration de la preuve ;
- les attributions des organes de poursuite ; Tous nos voeux seraient comblés si le présent ouvrage facilite le travail des
- l’organisation, la composition et la compétence des juridictions ré- magistrats, avocats, OPJ, chercheurs, enseignants, juristes d’entreprises,... et
pressives ; contribue à la protection et à la promotion des droits de l’homme.
- le prononcé de la culpabilité ou de la non culpabilité;
- l’application de la sanction pénale ; Douala le 10 mai 2006
- les voies de recours ; Maître Pierre BOUBOU
- les droits des parties ; *: 293 mots et expressions
- les modalités d’exécution des peines. **: 162 ouvrages et articles répertoriés sur 17 pages
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Code de Procédure Pénale Lexique
1. Absence de l’accusé
Les effets de l’absence de l’accusé sur le caractère contradictoire ou non de la
décision à intervenir varient selon le quantum de la peine encourue.
a). Cas où la peine encourue est une amende ou une peine d’emprisonnement
inférieure ou égale à deux ans :
Le prévenu cité pour une infraction punie d’une amende ou d’une peine d’em-
prisonnement inférieure ou égale à deux ans peut, par lettre, demander à être
jugé en son absence; cette lettre est versée au dossier de procédure. S’il a un
conseil, celui- ci est entendu et, dans les deux cas, le jugement est contradic-
toire. (art.350 (1a) CPP)
b). Cas où la peine encourue est un emprisonnement supérieur à deux ans :
PREMIERE PARTIE: L’accusé non détenu est, dix (10) jours au moins avant l’audience, convoqué ou
cité par le Président de la juridiction.(art. 418 CPP) S’il ne se présente pas, le
LES NOTIONS CLES président décerne contre lui mandate d’amener. S’il n’est pas trouvé, il est jugé
DE LA PROCEDURE PENALE par défaut. (art.416 CPP)
Lorsque après avoir comparu à une audience, le prévenu n’assiste plus aux
audiences de renvoi, la décision à intervenir sera réputée contradictoire à son
égard. (art. 350(2) CPP)
Tout prévenu ou accusé jugé par défaut est présumé plaider non coupable.
Cependant, la peine encourue étant un emprisonnement supérieur à deux ans,
il ne peut être représenté par un avocat. (art.424 (1a, b) CPP)
2. Accusé
L’accusé est toute personne qui doit comparaître devant une juridiction de
jugement pour répondre d’une infraction qualifiée crime, c’est-à-dire un fait
punissable d’une peine d’emprisonnement supérieure à dix ans. (art. 9 (3)
CPP)
3. Action civile
L’action civile qui tend à la réparation du dommage causé par une infraction.
(art. 59 (3) CPP). Elle peut être exercée en même temps que l’action publique
devant la même juridiction lorsque les deux actions résultent des mêmes faits.
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7. Action publique
Elle peut aussi être exercée séparément de l’action publique. Dans ce cas, la
L’action publique tend à faire prononcer contre l’auteur d’une infraction, une
juridiction saisie de l’action civile surseoit à statuer jusqu’à décision définitive
peine ou une mesure de sûreté édictée par la loi (art. 59(2) CPP). Elle est mise
sur l’action publique. (art. 61 CPP)
en mouvement et exercée par le Ministère public. Elle peut aussi être mise en
En cas de condamnation au profit de la partie civile, et lorsque la décision est mouvement par une administration ou par la victime, dans les conditions déter-
minées par la loi. (art. 60 CPP)
devenue définitive, celle-ci peut recouvrer sa créance au moyen de la con-
trainte par corps. Concrètement, un mandat d’incarcération est établi à sa re-
8. Action récursoire
quête. Cette incarcération n’éteint pas sa créance vis-à-vis du condamné. (art.
558 (2c) CPP) C’est l’action dont dispose l’Etat pour recouvrer contre son agent, l’indemnité
allouée à une victime d’une détention provisoire ou d’une garde à vue abusive
L’action civile née d’une infraction appartient à toute personne physique ou (art. 236(3) CPP) et avancée à la victime par l’Etat à la victime à la place de son
morale qui a subi un préjudice. Toutefois, le mineur non émancipé ou toute agent fautif.
personne frappée d’une incapacité ne peut exercer lui- même l’action civile
devant la juridiction que par l’intermédiaire de son représentant légal. 9. Agents de police judiciaire
Les gendarmes non officiers de police judiciaire, les inspecteurs de police et
L’action civile dirigée contre une personne incapable doit l’être à travers son les gardiens de la paix ont la qualité d’agents de police judiciaire. Ils assistent
représentant. Elle ne met point en cause le patrimoine de ce dernier. (art. 71 les officiers de police judiciaire dans l’exercice de leurs fonctions, et rendent
CPP) compte à leurs supérieurs hiérarchiques de toute infraction dont ils ont con-
Le désistement de l’action civile ne peut suspendre l’exercice de l’action publi- naissance. Les agents de police n’ont pas qualité pour décider des mesures de
que, sauf dispositions contraires de la loi. (art. 70 CPP) garde à vue. (art. 81 CPP)
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12. Amendes forfaitaires Toute personne arrêtée bénéficie de toutes les facilités raisonnables en vue
L’amende forfaitaire est une peine pécuniaire applicable aux contraventions et d’entrer en contact avec sa famille, de constituer un conseil, de rechercher les
dont le montant est fixé d’avance par la loi. (art. 606(1) CPP) moyens pour assurer sa défense, de consulter un médecin et recevoir des
soins médicaux, et de prendre les dispositions nécessaires à l’effet d’obtenir
13. Annulation du jugement pour incompétence une caution ou sa mise en liberté (art. 37 CPP).
Lorsque la Cour d’appel constate que les faits constituent un crime, elle dé-
clare le Tribunal de Première Instance incompétent, annule le jugement atta- 16. Arrestations ou détentions illégales
qué et renvoie le Ministère Public à mieux se pourvoir. Dans ce cas, elle peut, le Si à la suite d’une requête en habeas corpus, il apparaît au président du TGI
Ministère Public entendu, décerner par la même décision, mandat de déten- saisi que l’arrestation ou la détention sont illégales, il ordonne la libération
tion provisoire ou d’arrêt contre le prévenu. (art. 461 CPP) immédiate de la personne détenue.(art. 585(4) CPP)
14. Appel (voir les voies de recours) 17. Arrêt des poursuites pénales par le PG
Le Procureur Général près une Cour d’Appel peut, sur autorisation écrite du
15. Arrestation Ministre chargé de la Justice, requérir par écrit puis oralement, l’arrêt des pour-
L’arrestation consiste à appréhender une personne en vue de la présenter sans suites pénales à tout stade de la procédure avant l’intervention d’une décision
délai devant l’autorité prévue par la loi ou par le titre en vertu duquel l’arrestation au fond, lorsque ces poursuites sont de nature à compromettre l’intérêt social
est effectuée. ou la paix publique.
L’officier, l’agent de police judiciaire ou l’agent de la force de l’ordre qui pro- Dans ce cas, le Juge d’Instruction ou la juridiction de jugement interpellé n’a
cède à une arrestation enjoint à la personne à arrêter de le suivre et, en cas de pas de choix : il constate son dessaisissement sur l’action publique et donne
refus, fait usage de tout moyen de coercition proportionné à la résistance de mainlevée des mandats éventuellement décernés contre le bénéficiaire de
l’intéressé. l’arrêt des poursuites.
Tout particulier peut, en cas de crime ou délit flagrant tel que défini à l’article Cependant, malgré l’arrêt des poursuites pénales, le Juge d’Instruction ou la
103 CPP, procéder à l’arrestation de son auteur. Aucune atteinte ne doit être juridiction de jugement poursuit l’instruction ou l’examen de l’affaire sur l’action
portée à l’intégrité physique ou morale de la personne appréhendée (art. 30 civile. L’arrêt des poursuites n’empêche pas leur reprise lorsque celles-ci se
CPP). Ce texte interdit implicitement la justice populaire, c’est-à-dire le fait pour révèlent nécessaires. (art. 64 CPP)
des citoyens non autorisés d’infliger des châtiments corporels ou moraux aux
personnes arrêtées, même s’il s’agit des valeurs. 18. Assistance des mineurs
Le mineur qui comparaît devant le TPI doit être assisté d’un avocat ou de toute
Sauf cas de crime ou de délit flagrant, celui qui procède à une arrestation doit autre personne qualifiée dans la protection des droits de l’enfant. S’il n’en a pas,
décliner son identité, informer la personne du motif de l’arrestation et le cas il lui en est désigné un d’office, par le Tribunal.(art. 719 CPP)
échéant, permettre à un tiers d’accompagner la personne arrêtée afin de s’as-
surer du lieu où elle est conduite(art. 31 CPP).
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Lorsque le prévenu cité à personne ne comparaît pas et ne présente pas d’ex- 38. Commission d’indemnisation des victimes de détention provi-
cuse reconnue valable par le Tribunal, la parole n’est donnée à son conseil soire ou d’une garde a vue abusive
que pour justifier son absence et le jugement à intervenir est contradictoire.(art. C’est la commission qui statue en premier ressort sur les demandes
349 CPP) (voir aussi défense par lettre) d’indemnisation.(art. 237 CPP)
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50. Consignation Le CPP camerounais n’a pas prévu la possibilité de publier d’office la décision
La personne qui porte plainte avec constitution de partie civile est tenue de de non lieu intervenu ou celle d’infliger d’office une amende. Par conséquent,
consigner au greffe du Tribunal de Première Instance compétent la somme la protection de l’honneur de la victime est laissée entre ses seules mains : lui
présumée suffisante pour le paiement des frais de procédure. Le montant de la seul peut s’adresser au juge civil pour être indemnisé. Lui seul peut également
somme à consigner est fixé par ordonnance du Juge d’Instruction. Un supplé- engager une action pénale.
ment de consignation peut lui être demandé au cours de l’information. (art. 158
CPP) Malgré ce silence, nous pensons que, compte tenu de la gravité des faits sur la
réputation des personnes arrêtées et inculpées de certains crimes ou délits, le
En cas de non paiement de cette consignation, sa plainte sera déclarée irrece- juge d’instruction peut, usant des pouvoirs qui sont conférés par l’article 154(3,4),
vable. En tout cas, le Juge d’Instruction ne communiquera votre plainte au publier un communiqué informant le public de l’ordonnance de non lieu inter-
Procureur de la République pour son réquisitoire que lorsque vous aurez versé venue (art. 154 CPP). (voir secret de l’information)
la consignation qui vous a été demandée (art. 160(1) CPP)
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101. Erreur matérielle Lorsqu’il y a infirmation de la décision en faveur du condamné, les sommes
En cas d’erreur matérielle n’affectant pas la substance d’une décision, mais consignées lui sont restituées, totalement ou partiellement selon le cas. (art.
entravant simplement son exécution, la juridiction auteur de cette décision est 393 CPP)
saisie aux fins de rectification. (art. 548 CPP)
108. Expertise
Lorsqu’une question d’ordre technique se pose au cours de l’information, le
102. Etat des gardés à vue
Juge d’Instruction peut, soit d’office, soit à la demande de l’une des parties, y
Les officiers de police judiciaire adressent quotidiennement au Procureur de la
compris éventuellement l’assureur de responsabilité, ordonner une expertise
République compétent, l’état des personnes gardées à vue dans leurs services.
et commettre un ou plusieurs experts. Toute décision de rejet d’une demande
(art. 34 CPP)
d’expertise doit être motivée. (art. 203 CPP)
103. Examination- in- chief (définition art. 331, 380 CPP) L’expert doit, à peine de nullité de son rapport, prêter serment d’accomplir sa
mission en honneur et conscience. (art. 204 CPP)
104. Exceptions
Le Tribunal de Première Instance est compétent pour statuer sur toutes les Les limites de la mission de l’expert : Il n’y a pas violation des droits de la
exceptions soulevées par les parties, à l’exclusion des exceptions préjudiciel- défense lorsqu’une ordonnance du Juge d’Instruction étend la mission de l’ex-
les. (art. 296 (1) CPP) pert à des faits nouveaux susceptibles de justifier une inculpation
complémentaire.(art. 211 CPP)
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Jour : Sauf cas de crime ou de délit flagrant, la mesure de garde à vue ne peut Cependant, si vous saisissez le juge par certaines voies, des frais vous seront
être ordonnée les samedi, dimanche ou jour férié. Toutefois, si elle a com- exigés :
mencé un vendredi ou la veille d’un jour férié, elle peut être prorogée dans les - si vous saisissez le tribunal par voie de citation directe, votre affaire ne sera
conditions précisées à l’art. 119(2) CPP. jugée qu’après paiement d’une consignation dont le montant sera fixé à
l’audience par le tribunal.
- De même, lorsque vous portez plainte avec constitution de partie civile
entre les mains du juge d’instruction, vous serez tenus de consigner une
certaine somme (art. 158 CPP)
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La Cour d’Appel statue dans les sept (7) jours à compter du lendemain du jour
En outre, le CPP prévoit la possibilité d’instituer d’autres frais de justice : « Un de la réception du dossier d’appel. Dès que la Cour d’Appel a statué, sa déci-
texte particulier détermine les frais de justice en matière criminelle, correction- sion est notifiée aux parties et le dossier retourné au greffe du Tribunal.(art. 437
nelle et de simple police, et en fixe les tarifs, les modalités de paiement et de CPP)
recouvrement. » (art. 744 CPP)
132. Incidents de procédure
127. Habeas corpus Les incidents de procédure soulevés mais non définitivement réglés au cours
Le Président du Tribunal de Grande Instance du lieu d’arrestation ou de déten- de l’information judiciaire sont joints au fond et portés en même temps que
tion d’une personne, ou tout autre magistrat du siège dudit Tribunal désigné par l’affaire devant la juridiction de jugement. Ils doivent être présentés avant toute
lui, est compétent pour connaître des requêtes en libération immédiate, fon- défense au fond. La juridiction saisie prononce l’annulation de l’acte reconnu
dées sur l’illégalité d’une arrestation ou d’une détention ou sur l’inobservation irrégulier et détermine l’étendue de ses effets. (art. 263(1,2) CPP)
des formalités prescrites par la loi.
133. Inculpation
Il est également compétent pour connaître des recours intentés contre les Lors de la première comparution devant le Juge d’Instruction, le suspect est,
mesures de garde à vue administrative.(art. 583(1,2) CPP) (voir arrestation) après vérification de son identité, informé des faits qui lui sont reprochés et des
La procédure d’habeas corpus est également applicable aux mesures de pri- dispositions de la loi pénale applicable. Cette information constitue l’inculpa-
vation de liberté prises à l’encontre de toute personne ayant bénéficié d’une tion. L’inculpation relève de la compétence exclusive du Juge d’Instruction ; par
décision de relaxe ou d’acquittement prononcée par une juridiction répressive conséquent, il ne peut la déléguer dans le cadre d’une commission rogatoire si
de droit commun ou d’exception.(art. 588 CPP) ce n’est à un autre Juge d’Instruction.(art. 167 CPP)
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146. Inviolabilité du domicile 151. Jugement ADD ordonnant une mesure d’instruction
L’officier de police judiciaire chargé de l’exécution d’un mandat d’arrêt ne peut Tout jugement avant- dire- droit ordonnant une mesure d’instruction est immé-
à cette fin s’introduire dans une résidence avant 06 heures et après 18 diatement exécutoire. Il n’est pas susceptible d’appel.(art. 438 CPP)
heures.(art. 23 CPP)
152. Jugement contradictoire
Lorsqu’un officier de police judiciaire chargé de l’exécution d’un mandat de
Le jugement est contradictoire à l’égard du prévenu :
justice a de bonnes raisons de croire que la personne recherchée a trouvé
- Lorsque après avoir comparu à une audience, il n’assiste plus aux audien-
refuge dans un lieu privé, l’occupant est tenu de lui en faciliter l’accès. En cas
ces de renvoi (art. 350(2) CPP)
de refus, l’officier de police judiciaire en dresse procès- verbal, requiert tout
- Lorsque par lettre, il a demandé à être jugé en son absence
témoin immédiatement disponible et s’introduit de force dans ledit lieu.(art. 36
- Lorsque cité à personne, il ne comparaît pas et ne présente pas d’excuse
CPP)
reconnue valable par le Tribunal (art. 349 CPP)
147. Irrecevabilité des moyens tirés des irrégularités invoquées pour
153. Jugement par défaut
la première fois devant la CS
Lorsque le prévenu n’a pas été cité à personne, il est jugé par défaut s’il ne
Sauf cas de nullités absolues prévues par la loi, le demandeur au pourvoi n’est
comparaît pas.(art. 351(1) CPP)
pas recevable à présenter comme moyen de cassation les irrégularités com-
mises par le Tribunal, s’il ne les a pas soulevées devant la Cour d’Appel.(art.
Si l’accusé n’est pas présent, le Président décerne contre lui mandat d’amener
486 CPP)
et s’il n’est pas retrouvé, il est jugé par défaut.(art. 416 CPP) (avoir aussi art. 423
CPP)
148. Irresponsabilité du MP
En cas de non-lieu ou d’acquittement, le Ministère Public ne peut être con- 154. Libération conditionnelle
damné au paiement des frais du procès ou à des dommages- intérêts envers la La libération conditionnelle est la mise en liberté anticipée de la personne
partie poursuivie (art. 131) De plus, un magistrat du MP ne peut être récusé (art. condamnée à une peine privative de liberté, ou soumis, par la décision de
593 CPP) condamnation, à une mesure de sûreté de même nature. Elle est accordée et
révoquée par décret.(art. 691)
149. Jonction de procédures
Il y a jonction de procédure dans les cas d’indivisibilité et de connexité. Elle est 155. Liberté provisoire à la CS
facultative dans les cas de connexité et obligatoire dans les cas d’indivisibilité La Cour Suprême ne peut statuer sur la demande de mise en liberté que sur
(art. 6 CPP) (voir indivisibilité et connexité ci-dessus) requête motivée et si le pourvoi est recevable.(art. 516 CPP)
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164. Mandat de détention provisoire - la détention provisoire d’un inculpé, d’un prévenu, d’un accusé ou d’un
Ordre de détention donné par un magistrat. Il peut émaner : témoin soupçonné de perturber la recherche des preuves ;
- du PR en cas de flagrant délit - l’incarcération d’un condamné ;
- du juge d’instruction - la recherche d’objets ayant servi à la commission d’une infraction ou en
- de la juridiction de jugement. (art.12 CPP) constituant le produit.(art.11(1) CPP)
La personne est conduite immédiatement à la prison indiquée sur le mandat. Forme : Tout mandat, à l’exception du mandat d’extraction, précise les nom,
Dans les quarante-huit (48) heures de l’incarcération de cette personne, il est prénoms, date et lieu de naissance, filiation, profession et adresse de la per-
procédé à son interrogatoire par le Juge d’Instruction ou, le cas échéant, dès la sonne concernée ; il est daté et signé par le magistrat, l’ayant décerné, et est
plus prochaine audience par la juridiction du jugement qui a décerné le man- revêtu de son sceau. Le mandat d’extraction peut ne contenir que les noms et
dat d’arrêt. (art.19(2) CPP) prénoms de la personne concernée, ainsi que la prison où elle est
incarcérée.(art. 26 CPP)
Durée : La durée de la détention provisoire est fixée par le Juge d’Instruction
dans le mandat. Elle ne peut excéder six (6) mois. Toutefois, elle peut être
Lieu, heures et jours d’exécution : Les mandats de Justice sont exécutoires sur
prorogée par ordonnance motivée, au plus pour 12 (douze) mois en cas de
toute l’étendue du territoire national. Tout mandat demeure exécutoire sauf son
crime et 06 (six) mois en cas de délit.
retrait par le magistrat compétent. (art. 27 CPP)
A l’expiration du délai de validité du mandat de détention provisoire, le Juge
d’Instruction doit, sous peine de poursuites disciplinaires, ordonner immédiate- Les mandats peuvent être exécutés à tout moment y compris les dimanches et
ment la mise en liberté de l’inculpé, à moins qu’il ne soit détenu pour autre jours fériés.(art. 28 CPP) Cependant, l’officier de police judiciaire chargé de
cause. (art.221 CPP) l’exécution d’un mandat d’arrêt ne peut à cette fin s’introduire dans une rési-
dence avant 06 heures et après 18 heures. (art. 23 CPP)
Possibilité de main levée : Lorsqu’elle n’est pas de droit ou lorsqu’elle n’est pas
donnée d’office, la mise en liberté peut, sur la demande de l’inculpé et après 166. Mandat de perquisition
réquisitions du Procureur de la République, être ordonnée par le Juge d’Ins- Le mandat de perquisition est l’ordre donné à l’officier de police judiciaire par le
truction, si l’inculpé souscrit l’engagement de déférer aux convocations de Procureur de la République, le Juge d’Instruction ou la juridiction de jugement,
celui- ci et de le tenir informé de ses déplacements.(art. 222 CPP) de pénétrer dans tout lieu public ou privé, de le fouiller aux fins de rechercher et
de saisir tous objets ou documents qui ont servi à la commission d’une infrac-
Le Juge d’Instruction peut, à tout moment et jusqu’à la clôture de l’information tion ou qui apparaissent comme le produit d’une infraction.(art. 16 CPP)
judiciaire, d’office, donner mainlevée du mandat de détention provisoire.
L’acte de retrait du mandat de détention provisoire est appelé « ordonnance de 167. Menottes
mise en liberté ».(art. 223(1) CPP) Le prévenu détenu est conduit à l’audience par la force de maintien de l’ordre.
Il comparaît sans menottes.(art. 347 CPP)
165. Mandat de justice
Le mandat de justice est un acte écrit par lequel un magistrat ou une juridiction 168. Mise en liberté sans caution
ordonne : Le Juge d’Instruction peut, à tout moment et jusqu’à la clôture de l’information
- la comparution ou la conduite d’un individu devant lui ou elle; judiciaire, d’office, donner mainlevée du mandat de détention provisoire.
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Lorsqu’elle n’est pas de droit ou lorsqu’elle n’est pas donnée d’office, la mise 172. Moyens de cassation
en liberté peut, sur la demande de l’inculpé et après réquisitions du Procureur Le mémoire ampliatif doit, à peine d’irrecevabilité du pourvoi, articuler et déve-
de la République, être ordonnée par le Juge d’Instruction, si l’inculpé souscrit lopper les moyens de droit invoqués à l’appui du pourvoi. Il doit être établi en
l’engagement de déférer aux convocations de celui- ci et de le tenir informé de autant d’exemplaires qu’il y a de parties plus cinq (5).(art. 493 CPP)
ses déplacements.(art. 222 CPP)
173. Moyens soulevés d’office
169. Mise en liberté sous caution Le Procureur Général peut d’office soulever des moyens de cassation. Le Pro-
Toute personne légalement détenue à titre provisoire peut bénéficier de la mise cureur Général propose, dans ses conclusions, une solution précise au litige.
en liberté moyennant certaines garanties prévues par la loi. Ces garanties peu- (art. 500 CPP)
vent être financières ou personnelles. La garantie financière consiste à un cau-
tionnement dont le montant et les modalités de versement sont fixés par le Juge 174. Non aggravation du sort du prévenu en l’absence d’appel du
d’Instruction, compte tenu notamment des ressources de l’inculpé. La garantie Ministère Public
personnelle consiste à présenter un ou plusieurs garants qui prennent collecti- En l’absence d’appel incident du Ministère Public, la Cour ne peut modifier la
vement ou séparément les engagements de représenter l’inculpé à chaque décision du Tribunal dans un sens préjudiciable à l’appelant, excepté dans les
réquisition du juge d’instruction. (art. 224-226, 246(g) CPP) cas prévus à l’article 456.(art. 457 CPP)
Vous ne pouvez pas demander d’être mise mis en liberté sous caution si vous 175. Non comparution des témoins
êtes poursuivis pour un crime passible de l’emprisonnement à vie ou de la Toute personne convoquée pour être entendue comme témoin est tenue de
peine de mort.(art. 224(2) CPP) comparaître et de prêter serment avant de déposer. Si le témoin convoqué ne
comparaît pas, le Juge d’Instruction peut décerner contre lui un mandat d’ame-
169. Modification de l’inculpation ner sans préjudice des dispositions de l’article 173 du Code Pénal. (art. 188
Le juge d’instruction peut modifier l’inculpation lorsque l’information permet de CPP)
donner aux faits une nouvelle qualification. Par rapport à la personne, il peut
inculper toute personne ayant participé à la commission de l’infraction y com- Si le témoin est dans l’impossibilité de comparaître, le Juge d’Instruction peut,
pris celle non mise en cause dans le réquisitoire introductif d’instance qui lui a soit se transporter pour l’entendre, soit délivrer à cette fin commission rogatoire
été adressé par le PR..(art. 169(2) CPP) conformément aux dispositions des articles 191 à 196 CPP. (art.189 CPP)
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178. Notification
La notification (d’un mandat) consiste en la remise d’une copie de l’acte à la 181. Nullité d’une citation
personne concernée, qui signe l’original, lequel est retourné à l’auteur du man- La nullité d’une citation peut être prononcée lorsque les omissions ou les er-
dat. Si cette personne ne peut signer, elle appose l’empreinte du pouce de la reurs relevées par une partie ont porté atteinte à ses intérêts. (art.53, 54 CPP)
main droite ou de tout autre doigt. Si elle refuse de signer ou d’apposer son
empreinte, mention en est faite sur l’original. (art.13 (3) CPP) 182. Nullité des actes de l’information judiciaire
Tout acte d’instruction accompli en violation des dispositions des articles 164,
La notification (d’une citation) consiste à porter un acte juridique à la connais- 167, 169 et 170 CPP est nul. Il s’agit par exemple du fait de n’avoir pas, lors de
sance d’une personne. Elle est faite par voie administrative, notamment par la première comparution, informé l’inculpé des faits qui lui sont reprochés et
lettre recommandée avec accusé de réception ou par un officier de police des dispositions de la loi applicable (il faut qu’il sache pourquoi il est privé de sa
judiciaire, lequel en dresse procès-verbal. (art.39 CPP) liberté), de ne l’avoir informé du fait qu’il est libre de ne faire aucune déclaration
sur le champ ou qu’il peut se faire assister par un avocat (art. 251 CPP)
179. Nullité absolue
Il y a nullité absolue lorsqu’elle : 183. Obligation d’engager des poursuites ou de classer
- préjudicie aux droits de la défense définis par les dispositions légales en Le Procureur Général près la Cour d’Appel peut prescrire aux magistrats du
vigueur; Ministère Public de son ressort d’enquêter sur les infractions dont il a connais-
- porte atteinte à un principe d’ordre public. sance, de procéder à un classement sans suite ou d’engager des poursuites.(art.
134(1) CPP)
Les cas de nullité ci-dessus déterminés ne peuvent être couverts. Elle peut être
invoquée à toute phase de la procédure par les parties, et doit l’être d’office par 184. Obligation de dénoncer
la juridiction de jugement. (art.3 CPP) Toute personne ayant connaissance d’une infraction qualifiée crime ou délit,
est tenue d’en aviser directement et immédiatement, soit le Procureur de la
Les actes annulés sont retirés du dossier de la procédure et classés au greffe. République, soit tout officier de police judiciaire, ou à défaut, toute autorité
Il est interdit d’y puiser des renseignements contre la personne concernée, administrative de la localité.
sous peine de poursuites en dommages-intérêts. (art.5 CPP)
L’autorité administrative ainsi informée est tenue de porter cette dénonciation à
180. Nullité relative la connaissance du Procureur de la République ou de l’officier de police judi-
Il s’agit des cas de nullité qui ne préjudicie pas aux droits de la défense et ne ciaire le plus proche. (art.135 (2,3) CPP)
porte pas atteinte à un principe d’ordre public.
L’exception de nullité relative doit être soulevée par les parties in limine litis et Tout fonctionnaire au sens de l’article 131 du Code Pénal qui, dans l’exercice
devant la juridiction d’instance. Elle est couverte après cette phase du procès. de ses fonctions, a connaissance d’un crime ou d’un délit, est tenu d’en aviser
(art.4 CPP) le Procureur de la République en lui transmettant, le cas échéant, tout procès-
verbal ou tout acte y relatif (art. 135(5) CPP)
Les actes annulés sont retirés du dossier de la procédure et classés au greffe.
Il est interdit d’y puiser des renseignements contre la personne concernée sous La personne qui ne dénonce pas un crime ou un délit dont il a connaissance
peine de poursuites en dommages-intérêts. (art.5 CPP) s’expose aux peines prévues aux articles 171 du code pénal
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Code de Procédure Pénale Lexique
185. Officier de police judiciaire Le Président avertit en outre le condamné qu’en cas d’évasion, il ne sera plus
Ont la qualité d’officier de police judiciaire : recevable à s’opposer à l’exécution de la décision à intervenir (art. 426(2) CPP)
- les officiers et sous- officiers de la gendarmerie ;
- les gendarmes chargés même par intérim, d’une brigade ou d’un poste de 190. Opposition sur les intérêts civils : irrecevabilité
gendarmerie ; Lorsque régulièrement citée, la partie civile ne comparaît, ne conclut ni ne se
- les commissaires de police ; fait représenter à l’audience, sans justifier d’un motif légitime de non- comparu-
- les officiers de police ; tion, elle est considérée comme s’étant désistée de son action civile. Dans ce
- les inspecteurs de police ayant satisfait à un examen d’officier de police cas, elle n’est pas recevable à faire opposition au jugement intervenu. Si l’ac-
judiciaire et ayant prêté serment; tion publique a été mise en mouvement par la partie civile défaillante, le Tribu-
- les fonctionnaires exerçant même par intérim les fonctions de chef d’un nal se borne à statuer sur l’action publique, sur réquisitions du Ministère
service extérieur de la Sûreté Nationale. (art. 79 CPP) Public.(art. 427 CPP) (voir constitution des parties civiles)
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Toute perquisition ou saisie est opérée en présence du maître des lieux, du Au cas où les peines normalement prévues par la loi sont égales ou inférieures
détenteur des biens à saisir ou leur représentant ainsi que deux témoins pris à dix ans de privation de liberté, la juridiction peut infliger au condamné une
parmi les personnes présentes ou les voisins. Le maître des lieux, le détenteur amende qui ne peut excéder deux millions de francs. (art. 91 CP CPP)
des biens à saisir ou leur représentant ont le droit de fouiller l’officier de
police judiciaire avant que celui- ci n’entreprenne la perquisition. Il doit être En cas de délit ou contravention : Lorsque, après avoir plaidé coupable, le
informé de ce droit et mention est faite au procès- verbal, de l’accomplissement prévenu bénéficie des circonstances atténuantes, la juridiction peut réduire la
de cette formalité. peine privative de liberté à cinq jours et l’amende à un franc ou prononcer l’une
de ces deux peines seulement.
En cas d’absence du maître des lieux ou du détenteur des biens ou de leur
représentant, et s’il y a urgence, le Procureur de la République peut, par écrit, Lorsque la loi n’édicte qu’une peine privative de liberté, la juridiction peut y
autoriser l’officier de police judiciaire à effectuer la perquisition ou saisie en substituer une amende dont le maximum est d’un million de francs en cas de
présence des témoins indiqués par l’art. 93(2) CPP et d’un autre officier de délit et vingt-cinq mille francs en cas de contravention. (art. 92 CP CPP)
police judiciaire ou de deux agents de police judiciaire.(art. 93 CPP)
De plus, si le Tribunal accepte le choix du prévenu qui a déclaré plaider coupa-
Heures : Toute perquisition dans un lieu privé est interdite entre 18 heures et 6 ble, la procédure sera simple et rapide (art. 360, 361 CPP)
heures du matin. Une perquisition commencée avant 18 heures peut se pour-
suivre au- delà sur autorisation du Procureur de la République. En cas d’impos- 207. Plainte
sibilité matérielle de joindre le Procureur de la République, l’officier de police Déclaration écrite ou verbale émanant de la partie lésée par une infraction. Les
judiciaire peut exceptionnellement poursuivre la perquisition au- delà de 18 dénonciations et les plaintes ne sont assujetties à aucune forme et sont dispen-
heures à charge pour lui de l’en informer sans délai.(art. 99 CPP) sées du droit de timbre. Les autorités visées à l’alinéa 135(2) (PR, OPJ, autori-
tés administratives), ne peuvent refuser de les recevoir. (art. 135(4a) CPP)
L’inobservation des formalités prescrites aux articles 93 à 99 CPP est sanction-
née par la nullité de la perquisition et de la saisie. Toutefois, les objets saisis au 208. Plainte avec constitution de partie civile
cours d’une perquisition déclarée nulle peuvent être admis comme pièces à Toute personne qui se prétend lésée par un crime ou par un délit peut, en
conviction s’ils ne font l’objet d’aucune contestation.(art. 100 CPP) portant plainte, se constituer partie civile devant la juridiction compétente. Il
s’agit du Juge d’Instruction, soit du lieu de commission de l’infraction, soit du
206. Plaider coupable lieu du domicile du suspect, soit du lieu de son arrestation. En tout cas, au cas
Le prévenu qui plaide coupable peut bénéficier, en cas de condamnation des où le Juge d’Instruction que vous avez saisi n’est pas territorialement compé-
circonstances atténuantes prévues par les dispositions des articles 90 et 91 du tent, il rend, après le réquisitoire du Ministère Public, une ordonnance d’incom-
Code Pénal.(art. 359(2) CPP pétence et vous renvoie à mieux vous pourvoir.(art.161 CPP)
Concrètement en cas de crime : Les peines normalement prévues par la loi Lorsque cette plainte sera reçue, elle mettra en mouvement l’action publique.
peuvent être ramenées à dix ans de privation de liberté si le crime est passible Elle sera irrecevable si les faits dont vous vous plaignez constituent une contra-
de la peine de mort, à cinq ans de privation de liberté si le crime est passible vention ou une infraction dont la poursuite est réservée au seul Ministère
d’une peine perpétuelle, à un an de privation de liberté dans les autres cas. Public.(art. 157 CPP)
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Toutefois, lorsque l’arrêt avant- dire- droit ordonne des mesures illégales ou de
209. Police de l’audience nature à entraver le cours normal de la justice, il peut faire l’objet d’un pourvoi
Le Président assure la police de l’audience et la direction des débats. A cette fin, avant la décision au fond, dans les conditions précisées à l’article 474 CPP.
des agents de la force du maintien de l’ordre sont mis à sa disposition pour la (art.. 473 CPP)
durée de chaque audience.(art. 303 CPP)
215. Pourvoi d’ordre
210. Police judiciaire Tout acte juridictionnel entaché de violation de la loi et qui n’a fait l’objet d’aucun
La police judiciaire est exercée, sous la direction du Procureur de la Républi- recours dans les formes et délais légaux, peut être déféré à la Cour Suprême
que, par les officiers de police judiciaire, les agents de police judiciaire et tous par le Procureur Général près ladite Cour dans l’intérêt de la loi sur ordre du
autres fonctionnaires ou personnes auxquels des lois spéciales confèrent des Ministre chargé de la Justice. Dans ce cas la cassation intervenue produit effet
pouvoirs de police judiciaire. Ces personnes sont des auxiliaires du Procureur à l’égard de toutes parties (art. 533 CPP)
de la République. La police judiciaire est placée, dans le ressort de chaque
Cour d’Appel, sous le contrôle du Procureur général qui apprécie, à la fin de 216. Pourvoi dans l’intérêt de la loi
chaque année, ses activités.(art. 78 CPP) Tout acte juridictionnel entaché de violation de la loi et qui n’a fait l’objet d’aucun
recours dans les formes et délais légaux, peut être déféré à la Cour Suprême à
211. Poursuite de l’action civile devant le juge pénal : exclusion de l’initiative du Procureur Général près ladite Cour dans l’intérêt de la loi. Dans ce
la règle electra una via cas, le pourvoi n’a pas d’effet à l’égard des parties (art. 533 CPP)
Une partie qui a engagé un procès civil pour des faits déterminés peut, par la
suite, à propos des mêmes faits, soit se joindre à une action du Ministère Pu- 217. Pourvoi en cassation (voir les voies de recours)
blic, soit mettre l’action publique en mouvement à condition de se désister,
dans le procès civil.(art. 76) 218. Pouvoirs d’évocation de la cour
Lorsque la Cour d’appel annule un jugement pour violation d’une règle de
212. Poursuite et jugement des mineurs procédure d’ordre public ou pour atteinte aux droits de la défense, elle évoque
L’information judiciaire est obligatoire en matière de crime et de délit commis et statue au fond.(art. 463 CPP)
par les mineurs de dix- huit (18) ans.(art.700 CPP)
219. Pouvoirs de la CA en absence d’appel du MP
213. Pourvoi au greffe Lorsque l’appel est formé par la partie civile seule, la Cour ne peut statuer que
Lorsque le demandeur est détenu, son pourvoi peut également être formé, soit sur les intérêts civils. (art. 456(1) CPP)
par déclaration au greffe du Tribunal de Première Instance du lieu de déten-
tion, soit par lettre adressée au Greffier en Chef sous le couvert du régisseur de Par conséquent, si le jugement frappé d’appel a prononcé la relaxe du prévenu
la prison où il est détenu. (art. 481 CPP) ou l’acquittement de l’accusé, la Cour est tenue de vérifier si ce jugement est
fondé. Si la Cour constate l’existence d’une infraction, elle infirme le jugement
214. Pourvoi contre les ADD attaqué, déclare le prévenu ou l’accusé coupable, constate qu’en l’état, aucune
Le pourvoi contre un arrêt avant- dire- droit n’est recevable que s’il est formé en condamnation pénale ne peut être prononcée, faute d’appel du Ministère Pu-
même temps que le pourvoi contre l’arrêt rendu au fond. blic, et alloue à la partie civile les dommages-intérêts en réparation du
préjudice.(art. 456(2) CPP)
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Code de Procédure Pénale Lexique
219. Première comparution En matière de contravention, le délai de prescription de l’action publique est
Lors de la première comparution, le Juge d’Instruction informe l’inculpé qu’il se d’une année.
trouve devant un Juge d’Instruction et ne peut plus être entendu par la police ou
la gendarmerie sur les mêmes faits, sauf sur commission rogatoire, et que si à En cas de poursuites pour des infractions connexes, le délai de prescription est
l’issue de l’information les charges sont réunies contre lui, il sera renvoyé pour celui prévu pour l’infraction la plus sévèrement réprimée.(art. 65 CPP)
jugement devant la juridiction compétente.
Dès cette première comparution, le Juge d’Instruction doit en outre avertir Interruption : Constituent des actes interruptifs de la prescription de l’action
l’inculpé entre autres que: publique: le dépôt de la plainte, les instructions écrites du Ministère public
- il est libre de ne faire aucune déclaration sur-le-champ ; prescrivant des mesures d’enquête, les exploits d’huissiers, les procès-verbaux
- il peut, à son choix, se défendre seul ou se faire assister d’un ou de plu- d’enquête de police, les mandats de Justice, l’interrogatoire de l’inculpé, du
sieurs conseils ; prévenu ou de l’accusé et l’audition de la partie civile, du civilement responsa-
ble, des témoins et de l’assureur à l’information judiciaire ou à l’audience, les
Le juge d’instruction peut notifier à l’inculpé toute mesure de restriction ou de jugements avant-dire-droit et les déclarations de recours.(art. 66 CPP)
privation de liberté prise à son encontre.(art. 170 CPP)
Suspension : Le délai de prescription est suspendu par tout obstacle de droit ou
de fait qui empêche la mise en mouvement de l’action publique.
220. Prescription de l’action civile
Sauf dispositions contraires de la loi, l’action civile née d’une infraction se Constituent des obstacles de droit :
prescrit par trente années, même si elle est jointe à une action répressive (art. - L’invocation d’une exception préjudicielle à la décision sur l’action publi-
75(2) CPP) que ;
- l’immunité parlementaire ;
221. Prescription de l’action pénale - l’attente d’une autorisation légale préalable à la poursuite ;
La prescription est l’extinction de l’action publique résultant du non- exercice - le pourvoi en cassation ;
de celle-ci avant l’expiration du délai prévu pour agir.(art. 65(1) CPP) - l’existence d’un conflit de juridiction.
Délai: En matière de crime, l’action publique se prescrit par dix années à compter Constituent notamment des obstacles de fait :
du lendemain du jour où le crime a été commis, si dans cet intervalle, il n’est - l’invasion du territoire par les armées ennemies ;
intervenu aucun des actes visés à l’article 66 CPP. - la démence du suspect, de l’inculpé, du prévenu ou de l’accusé survenue
postérieurement à la commission de l’infraction ;
Si l’un des actes a été effectué dans cet intervalle de temps, l’action publique ne - la fuite du suspect, de l’inculpé, du prévenu ou de l’accusé ;
se prescrit qu’après dix années révolues à compter du lendemain de la date de - l’inscription des affaires au rôle d’une audience ;
cet acte. - les renvois de cause constatés au plumitif ;
- le fait pour une juridiction de ne pas accomplir un acte de sa compétence
En matière de délit, sous réserve des dispositions spécifiques à certaines in- empêchant ainsi une partie au procès d’agir ou de se défendre. (art. 68
fractions, le délai de prescription de l’action publique est de trois années. CPP)
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Toute personne invitée à signer un procès- verbal ou carnet et qui ne peut le 233. Publicité de l’audience
faire, y appose l’empreinte de son pouce droit ou, à défaut, de tout autre doigt Les audiences sont publiques. Toutefois, lorsque la publicité est dangereuse
indiqué par l’enquêteur, lequel authentifie l’empreinte. En cas de refus, soit de pour l’ordre public ou les bonnes moeurs, la juridiction peut, à tout moment,
signer, soit d’apposer une empreinte, l’enquêteur le mentionne dans le procès- d’office ou à la demande de l’une des parties et après réquisitions du Ministère
verbal. Public, ordonner, par jugement avant- dire- droit, que les débats aient lieu en
tout ou partie à huis clos ou que leur publicité soit restreinte. Dans tous les cas,
Toute personne invitée à signer un procès- verbal ou carnet peut faire précéder le jugement est prononcé en audience publique.(art. 302 CPP)
sa signature de toute réserve qu’elle estime opportune. Cette réserve doit être
explicite et exempte de toute ambiguïté. Toute personne appelée à faire une 234. Purge de nullité
déclaration peut, soit la dicter à l’enquêteur, soit l’écrire dans le carnet de dé- L’arrêt de la Chambre de Contrôle de l’Instruction renvoyant l’inculpé devant la
clarations ou à défaut, sur toute autre feuille de papier.(art. 90 CPP) juridiction de jugement pour crime purge définitivement toutes les nullités de la
procédure antérieure.(art. 263(3) CPP)
Valeur : Sauf dispositions contraires de la loi, les procès- verbaux dressés par
les officiers de police judiciaire ont valeur de simples renseignements.(art. 91 235. Qualification
CPP) Le Procureur de la République n’est pas lié, dans son réquisitoire, par la quali-
fication donnée aux faits par l’auteur de la plainte avec constitution de partie
231. Procès-verbal de première comparution civile.
Lors de la première comparution, le juge d’instruction doit, à peine de nullité,
effectuer toutes les formalités prescrites aux articles 166 et 169 CPP et les Il en est de même du juge d’Instruction, lequel n’est pas lié par la qualification
mentionner au procès- verbal de première comparution. donnée aux faits dans la plainte ou par le réquisitoire du Procureur de la
République.(art. 163 CPP)
Toutefois, les dispositions de l’article 170 alinéas (2) et (5) ne sont pas applica-
bles en cas de crime ou délit flagrant et dans tous les cas d’urgence, notam- La qualification donnée aux faits lors de l’enquête de police ne lie pas le Juge
ment lorsqu’il y a risque de disparition des indices importants ou de décès d’un d’Instruction.(art. 168 CPP)
témoin. Le Juge d’Instruction procède dans tous ces cas, dès la première com-
parution, à l’inculpation et à l’interrogatoire, même contre le gré de l’inculpé.
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256. Réquisitoire aux fins d’informer contre X 260. Responsabilité des magistrats
Le réquisitoire du PR peut tendre à ce qu’il soit informé contre une personne Voici deux des cas dans lesquels, la responsabilité du magistrat peut être enga-
dénommée ou non dénommée (art. 160(2b) CPP) gée :
- A l’expiration du délai de validité du mandat de détention provisoire, le Juge
257. Réquisitoire définitif d’Instruction doit, sous peine de poursuites disciplinaires, ordonner immé-
Dès qu’il estime que l’information judiciaire est achevée, le Juge d’Instruction diatement la mise en liberté de l’inculpé, à moins qu’il ne soit détenu pour
communique le dossier au Procureur de la République pour son « réquisitoire autre cause.(art 221(2) CPP).
définitif ».Le dossier, accompagné du réquisitoire définitif est, dans les cinq (5) - Le Tribunal ne peut renvoyer une affaire sine die sous peine de poursuites
jours de sa réception, retourné au cabinet d’instruction par le Procureur de la disciplinaires contre le magistrat, auteur du renvoi.(art. 343 CPP)
République.(art. 251(1,2) CPP)
261. Restitution des pièces
258. Réquisitoire introductif d’instance Le Tribunal peut, d’office ou à la requête de toute partie, ordonner la restitution
L’acte par lequel le Procureur de la République saisit le Juge d’Instruction des pièces à conviction ou de tous autres objets saisis.(art. 402 CPP)
s’appelle réquisitoire introductif d’instance.(art. 143(2) CPP)
262. Retrait de la caution
Le réquisitoire introductif d’instance est écrit. Il est pris contre une personne Le garant peut, à tout moment, retirer sa caution. (art. 229(1) CPP)
dénommée ou non dénommée. Il contient la qualification pénale des faits re-
prochés et la mention que l’action publique n’est pas éteinte par l’un des évène- 263. Retrait de la plainte (voir désistement)
ments visés à l’article 62 CPP. Il est daté et signé par le Procureur de la
République.(art. 144 CPP) 264. Rétroactivité de la loi pénale plus douce
En cas de survenance d’une loi pénale plus douce pendant l’instance en cas-
Le réquisitoire introductif d’instance est transmis au Juge d’Instruction par l’in- sation, la Cour Suprême l’applique. (art. 525 CPP) Cela signifie que les mesu-
termédiaire du Président du Tribunal.(art. 145 CPP) res plus douces contenues dans le CPP sont applicables aux procédures ac-
tuellement pendantes devant la CS
259. Réquisitoire supplétif
Le Procureur de la République peut, à toute étape de l’information judiciaire, 265. Révision du procès pénal
par un acte appelé réquisitoire supplétif, requérir le Juge d’Instruction de faire La révision du procès pénal peut être demandée au profit de toute personne
tous actes qui lui paraissent nécessaires à la manifestation de la vérité, et, condamnée pour crime ou délit dans les conditions prévues aux articles 535 et
spécialement, de procéder à de nouvelles inculpations. A cet effet, le Procureur suivants CPP.
de la République se fait communiquer le dossier de la procédure d’information,
à charge de le rendre au Juge d’Instruction assorti de son réquisitoire supplétif, 266. Rumeur, connaissance personnelle du dossier
dans les quarante-huit (48) heures. (art. 145(2) CPP) La décision du magistrat ne doit être influencée, ni par la rumeur publique, ni
par la connaissance personnelle qu’il aurait des faits objet de la poursuite. Elle
ne peut être fondée que sur des preuves administrées au cours des débats.(art.
310(2, 3) CPP).
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Les contraventions : Les contraventions sont des infractions punies d’un empri-
Le Juge d’Instruction peut convoquer ou faire citer tout témoin dont la déposi- sonnement qui ne peut excéder 10 jours ou d’une amende qui ne peut excéder
tion lui paraît utile à la manifestation de la vérité. Les témoignages à charge 25.000 F. Ainsi commet une contravention celui ou celle qui laisse divaguer les
doivent toujours, sauf cas de force majeure dûment consigné au procès- ver- déments dangereux qui sont sous sa garde ; celui ou celle qui se trouve en état
bal, donner lieu à confrontation entre le témoin et l’inculpé, même si ce dernier d’ivresse manifeste dans un lieu public ; les auteurs et complices de rixes, voies
annonce son intention de se taire lors de cette confrontation. (art. 180 CPP) (voir de fait ou de violence légère n’ayant pas entraîné une maladie ou une incapa-
art. 196 CPP qui traite de l’inculpation des témoins) cité de travail de plus de 8 jours ; les automobilistes qui circulent à gauche de la
chaussée, qui violent le feu rouge.
285. Textes antérieurs
Aux termes de l’art. 746 CPP« sont abrogées toutes dispositions antérieures Les délits : Les délits sont les infractions punies d’une peine privative de liberté
contraires à la présente loi». Vingt deux de ces textes sont cités d’une durée comprise entre 10 jours et 10 ans d’emprisonnement ou d’une
amende excédant 25.000 F. Ces peines peuvent être fermes ou assorties de
286. Transports sur les lieux sursis. Exemple : le défaut d’assurance, l’outrage, le vol simple, le vagabon-
Le Juge d’Instruction peut se transporter sur toute l’étendue du ressort territorial dage, les fraudes électorales, l’usurpation de titre.
de sa juridiction pour effectuer tous les actes d’information utiles à la manifes-
tation de la vérité, et notamment procéder à des perquisitions et à des saisies. Il Les crimes : Les crimes sont des infractions punies d’une peine de mort ou
peut aussi se transporter hors du ressort territorial de sa juridiction à charge d’une peine privative de liberté dont le minimum est supérieur à 10 ans. Exem-
pour lui de prévenir le Procureur de la République compétent.(art. 177 CPP, voir ples : le vol aggravé, l’assassinat, le viol sont des crimes.
aussi art. 321 CPP)
289. Ultime conviction
287. Tribunal de grande instance Le juge décide d’après la loi et son intime conviction. (art. 310(1) CPP)
C’est la juridiction compétente pour juger en premier ressort les crimes et, le
cas échéant, les délits et contraventions connexes. Il a plénitude de juridiction 290. Vente aux enchères
pour juger les accusés envoyés devant lui. (art. 407 CPP) Les biens périssables saisis sont vendus aux enchères publiques à la diligence
du Procureur de la République. Le produit de la vente est mis sous scellé et
Il est saisi, soit par arrêt de la Chambre de Contrôle de l’Instruction, soit par déposé au greffe du Tribunal.(art. 404 CPP)
ordonnance de renvoi du Juge d’Instruction ou par la procédure de flagrant
délit, lorsqu’une loi spéciale le prévoit.(art. 409 CPP) 291. Vérification d’identité et de situation
Les officiers de police judiciaire sont habilités à contrôler et à vérifier l’identité et
288. Tribunal de première instance la situation de toute personne suspecte et à user, le cas échéant à son encon-
Juridiction compétente pour connaître des délits et contraventions tels que tre, d’une mesure de garde à vue spéciale n’excédant pas 24 heures.
définis par l’article 21 (1) b) et c) du Code Pénal. (art. 289 CPP)
A l’expiration de ce délai, la personne gardée à vue est, à moins que cette
mesure ne se justifie par une autre cause légale, immédiatement remise en
liberté sous peine de poursuites à l’encontre de l’officier de police judiciaire.(art.
86 CPP) (voir aussi 109 CPP)
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En cas d’appel formé par tout autre moyen laissant trace écrite, la date d’appel o Appel contre décision ayant statué sur le fond du litige
est celle de l’envoi( Art. 441(2b) CPP ).
personnes susceptibles de former appel : toutes les parties
La déclaration, le télégramme, la lettre recommandée, la lettre ordinaire ou tout au procès (Art. 439 CPP )
autre moyen laissant trace écrite et ayant date certaine sont consignés par Délai :
ordre chronologique dans un registre spécial tenu au greffe du tribunal qui a * pour l’appel principal : dix (10) jours pour toutes les parties, y compris
rendu la décision. le Ministère Public. Ce délai court à compter du lendemain de la date
du jugement contradictoire (Art. 440(1) CPP ).
Toute partie au procès a le droit de s’en faire délivrer copie(Art. 441(3) CPP ).
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2. Délais pour former opposition Si la Cour d’Appel a commencé l’examen de l’affaire avant le jugement sur
- 10 jours à compter du lendemain de la signification du jugement à per- l’opposition, toute partie intéressée peut lui signaler l’existence de cette oppo-
sonne si le condamné réside au Cameroun ( Art. 430 CPP). sition. Dans ce cas, la Cour d’Appel sursoit à l’examen de l’affaire jusqu’à ce
- 03 mois à compter du lendemain de la signification faite à personne à qu’il soit statué sur l’opposition.(art. 435)
l’étranger ( Art. 430(2) CPP)
- Si la signification a été faite conformément à l’article 57, le délai d’opposi- B- Voies de recours contre les décisions de la cour d’appel
tion est de dix (10) jours à compter du lendemain du jour de la signification
(Art. 430(3) CPP). a) Pourvoi en cassation
- Dans les cas visés à l’alinéa (3), s’il n’est pas établi que la personne con-
cernée a eu connaissance de la signification, l’opposition demeure rece- 1. Décisions susceptibles de pourvoi
vable jusqu’à l’expiration des délais de prescription de la peine fixés par - les arrêts ayant statué au fond (Art. 472 CPP).
l’article 67 du Code Pénal ( Art. 430(3) CPP). - les ADD mais en même temps que le pourvoi contre l’arrêt du fond, à moins
* L’arrestation du condamné intervenue à l’étranger en exécution d’une que l’ADD contesté n’ait ordonné des mesures illégales ou de nature à
demande d’extradition marque le point de départ du délai d’opposition de entraver le cours normal de la justice (Art. 473 CPP).
trois (3) mois prévu à l’article 430 (2) ( Art. 431 CPP). - arrêts ayant statué sur la compétence. Dans ces deux derniers cas, si la CS
* Lorsqu’elle n’a pas formé opposition dans les délais prescrits, la partie annule la décision attaquée, elle renvoie la cause et les parties devant la
défaillante peut interjeter appel dans les formes et délais prévus aux arti- même juridiction autrement composée, pour être statuée au fond (Art. 515
cles 437 à 444 ( Art. 434 CPP). CPP).
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Code de Procédure Pénale Lexique
o d’établir en trois exemplaires un récépissé mentionnant la date du 2. Personnes susceptibles de former pourvoi
dépôt de la lettre et son objet ; - Procureur général près la cour d’appel
o de remettre sur-le-champ un exemplaire au demandeur, classer le - Toute personne ayant été partie au procès (Art. 477 CPP)
second au dossier pénitentiaire de l’intéressé, annexer le troisième à
la lettre de pourvoi; 3. Délai pour former pourvoi
o de transmettre cette lettre et le troisième exemplaire du récépissé - 10 jours lorsque le pourvoi est formé un arrêt de fond rendu contradictoire-
dans les quarante-huit (48) heures par tout moyen laissant trace écrite, ment (Art. 478(1) CPP )
au Greffier en Chef de la juridiction qui a rendu la décision frappée de - 7 jours quand le pourvoi est formé contre un arrêt ADD (Art. 478(1) CPP).
pourvoi (Art. 481(3) CPP ).
- Ces délais ne commencent à courir qu’à compter du lendemain de la
- Forme : signification de l’arrêt pour :
- Le pourvoi est formé, à peine d’irrecevabilité, par la partie intéressée, soit : o la partie qui, après débat contradictoire, n’était pas présente ou repré-
* en personne, sentée à l’audience où l’arrêt a été prononcé et s’il ne ressort pas de l’arrêt
* par son conseil, que le Président, après avoir mis l’affaire en délibéré, avait expressément
* par un mandataire muni d’une procuration dûment légalisée. informé les parties du jour où l’arrêt devait être prononcé;
o le prévenu ou l’accusé qui a demandé à être jugé en son absence
Il est fait par déclaration au greffe de la Cour Suprême ou de la Cour d’Appel qui conformément aux dispositions de l’article 350 (1) (Art. 478(2) CPP).
a statué :
* par télégramme avec récépissé, - Délai de recours contre les arrêts par défaut : 30 jours à l’égard du deman-
* par lettre recommandée avec accusé de réception deur à compter du lendemain de l’expiration du délai d’opposition (Art.
* ou par tout autre moyen laissant trace écrite et ayant date certaine. 478(3) CPP).
Il est adressé au Greffier en Chef de l’une de ces juridictions (Art. 480(1) CPP ). b) L’opposition contre un arrêt de la Cour d’appel
L’art. 478(3) admet la possibilité de former opposition contre un arrêt rendu par
- En cas de pourvoi formé par télégramme ou par lettre recommandée, ou défaut par une Cour d’Appel. Cependant, il n’est précisé ni la forme, ni le délai
par tout autre moyen laissant trace écrite, la date du pourvoi est celle du pour former cette opposition.
timbre à date du bureau de poste du lieu d’expédition ou de l’envoi pour le
pourvoi fait par tout autre moyen ( Art. 478(3) CPP ). c) Le pourvoi d’ordre ou dans l’intérêt de la loi
- La déclaration, le télégramme ou la lettre recommandée ou tout autre Tout acte juridictionnel entaché de violation de la loi et qui n’a fait l’objet d’aucun
moyen laissant trace écrite, sont consignés dans un registre spécial tenu recours dans les formes et délais légaux, peut être déféré à la Cour Suprême
au greffe à cet effet (Art. 480(3) CPP ). par le Procureur Général près ladite Cour :
- Nonobstant les dispositions de l’alinéa (1), la déclaration de pourvoi faite - dans le seul intérêt de la loi, à l’initiative de ce magistrat; dans ce cas, ce
par un mandataire non muni d’une procuration dûment légalisée est vala- pourvoi n’a pas d’effet à l’égard des parties;
ble si par la suite, le demandeur a personnellement régularisé le pourvoi, - sur ordre du Ministre chargé de la Justice ; dans ce cas, la décision de
notamment en constituant avocat ou en introduisant une demande d’assis- cassation intervenue produit effet à l’égard de toutes les parties.
tance judiciaire dans les délais prévus à l’article 482 (Art. 480(4) CPP).
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Code de Procédure Pénale Lexique
Les pourvois d’ordre et les pourvois dans l’intérêt de la loi ne sont soumis à
2. Délai pour demander la révision
aucune condition de délai (Art. 533 CPP).
Aucune condition de délai n’est exigée pour l’introduction d’une demande en
o Actes visés : tout acte juridictionnel entaché de la violation de la loi
révision (Art. 537(2) CPP ).
qui n’a fait l’objet d’aucun recours dans les formes et délai légaux
(Art. 533(1) CPP ).
3. Forme
o Délai : aucun ( Art. 533(2) CPP )
La demande en révision, accompagnée d’une copie de la décision attaquée et
de toutes pièces utiles, est adressée au Procureur Général près la Cour Su-
- Dans l’intérêt de la loi :
prême qui met le dossier en état et en saisit la Cour (Art. 538 CPP).
o Actes visés : tout acte juridictionnel entaché de la violation de la loi
qui n’a fait l’objet d’aucun recours (Art. 533(1) CPP )
C- Voies de recours contre les ordonnances et autres actes du juge
o Délai : aucun ( Art. 533(2) CPP )
d’instruction
d) La révision
a) Le recours en rétractation : l’appel
1. Demandeur :
1. Forme
- La révision du procès pénal peut être demandée au profit de toute personne
- requête non timbrée en 4 exemplaires (Art. 272-274 CPP ) :
condamnée pour crime ou délit:
- la requête doit être motivée à peine d’irrecevabilité (Art. 274 CPP ) :
* lorsque, après une condamnation pour homicide, de nouvelles pièces
produites sont de nature à prouver que la prétendue victime est encore 2. Destinataire : Président de la Chambre de contrôle de l’ins-
en vie;
truction
* lorsque, après une condamnation, il a été établi que le condamné était
3. Délai : 48 heures à compter du lendemain du jour de la notifi-
innocent, même s’il est responsable de l’erreur judiciaire commise ;
cation de l’ordonnance (Art. 271 CPP).
* lorsqu’une personne autre que le condamné a reconnu, devant des
4. Les actes concernés :
témoins dignes de foi, être l’auteur du délit ou du crime, et a confirmé ses - Actes non susceptibles d’appel de la part de la partie civile (Art. 270 CPP):
aveux devant un officier de police judiciaire ;
* Ordonnance de refus d’informer
* lorsque, après une condamnation, de nouvelles pièces ou des faits
* Ordonnance d’irrecevabilité de la constitution de la partie civile
nouveaux de nature à établir l’innocence du condamné sont découverts
* Rejet d’une demande d’expertise ou de contre-expertise
(Art. 535(1) CPP).
* Ordonnance de non-lieu
- Actes susceptibles d’appel de la part de l’inculpé (Art. 269 CPP) : Ordon-
- Le droit de demander la révision appartient :
nance relative à la détention provisoire, à la mesure de surveillance judi-
* au Ministre chargé de la Justice ;
ciaire, à la demande d’expertise ou de contre-expertise et à restitution des
* au condamné ou, en cas d’incapacité, à son représentant légal
objets saisis
* à toute personne ayant intérêt à agir à cette fin, en cas de décès ou
- Actes susceptibles d’appel par le ministère public : toute ordonnance est
d’absence juridiquement constatée, d’un condamné ( Art. 537(1) CPP). rendue par le juge d’instruction (Art. 268 CPP)
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Code de Procédure Pénale Lexique
b) Le recours en annulation contre les actes du juge d’instruc- Ce délai est de 48 heures à compter du lendemain du jour de sa
tion notification.
1. Recours en annulation contre les ordonnances de non D- Voies de recours contre les décisions de la Chambre de contrôle de
lieu, non lieu partiel et de renvoi l’instruction
Personnes habilitées à l’exercer : toutes parties lésées (Art. a) Pourvoi contre les arrêts de la chambre de contrôle de
251(2) CPP ) Cependant, lorsque c’est le MP qui a soulevé la l’instruction ayant statué sur les demandes de rétractation
cause de nullité, lui seul a qualité pour relever appel contre
l’ordonnance rejetant sa demande de transmission du dossier o Délai : Il est de cinq (5) jours, à compter de la date de notification de
à la chambre de contrôle de l’instruction (Art. 252(3) CPP ), cet arrêt au Ministère Public, aux parties ou à leurs conseils (Art.
Destinataire : la chambre de contrôle de l’instruction (Art. 252(1) 479(1) CPP)
CPP ), o Forme : Le demandeur au pourvoi doit adresser au Président de la
Délai : 48 heures à compter du lendemain du jour de sa notifi- Cour Suprême une requête articulant et développant les moyens qui
cation (Art. 252(3) CPP ), servent de fondement à son recours. Cette requête est déposée au
greffe de la Chambre de Contrôle de l’Instruction pour achemine-
2. Recours en annulation contre les ordonnances autres ment (Art. 479(2) CPP).
que les ordonnances de non lieu, non lieu partiel et de o Partie susceptible de former pourvoi contre les arrêts de la
renvoi clôture de l’information judiciaire : Le Procureur Général et la
partie civile sont seuls habilités à former pourvoi devant la Cour Su-
Personnes habilitées à l’exercer : toutes parties à l’acte d’ins- prême contre les arrêts de clôture de l’information judiciaire (Art.
truction lorsque cet acte fait grief à ses intérêts ou à la bonne 285(3) CPP).
administration de la justice (Art. 254(1) CPP) ,
Destinataire de la demande d’annulation : le juge d’ins- b) Pourvoi contre les arrêts de la chambre de contrôle de l’ins-
truction ( Art. 254(1) CPP). Le juge d’instruction peut soit rendre truction ayant statué sur des demandes de nullité
une ordonnance de transmission de la requête à la chambre de Le procureur général et la partie civile sont seuls habilités à former pourvoi
contrôle de l’instruction, soit une ordonnance de rejet de ladite devant la CS contre les arrêts de clôture de l’information judiciaire.
requête. Il est curieux de constater que la loi ait donné au juge
d’instruction, qui a rendu une ordonnance, la possibilité d’ap- Le délai pour former ce pourvoi n’est pas précisé. Dans ce cas, il y a lieu
précier lui-même une voie de recours formée contre sa propre d’appliquer le délai de droit commun prévu par le CPP en matière de pourvoi :
décision. Heureusement que son ordonnance à intervenir pour 10 jours contre les arrêts de fond rendus contradictoirement (Art.
apprécier ainsi sa propre décision est susceptible d’appel du 478(1) CPP)
MP et des parties (Art. 254(3) CPP ), 07 jours contre les arrêts ADD (Art. 478(1) CPP )
Délai : non précisé. Cependant, dans le silence de la loi, on
peut étendre en la matière le délai de l’article 252(3) qui s’appli-
que aux ordonnances de non lieu, non lieu partiel et de renvoi.
91 92
Code de Procédure Pénale Lexique
Le délai pour former cet appel est de 48 heures. Ce délai court à compter du La grande exception concerne les personnes susceptibles d’exercer sans
lendemain du jour de la notification de l’ordonnance ( Art. 271 CPP). mandat ces voies de recours. Il s’agit des parents, des tuteurs, des gardiens, du
conseil, ou du délégué à la liberté surveillée ( Art. 738(3) CPP).
b) forme
L’appel est formé par requête non timbrée adressée en quatre (4) exemplaires H- Voies de recours contre les mesures de surveillance
au Président de la Chambre de Contrôle de l’Instruction. A cette requête est
jointe une copie de l’ordonnance attaquée ( Art. 274(1) CPP) Ces mesures de surveillance prononcée peuvent être révisées à tout moment,
à la requête du Ministère Public, du mineur, des parents, du tuteur, du gardien
F- VOIES DE RECOURS CONTRE LES AUTRES ORDONNANCES DU ou du délégué à la liberté surveillée (Art. 737(1) CPP).
JUGE D’INSTRUCTION
L’inculpé peut également relever appel contre les ordonnances du juge d’ins-
a) Les ordonnances concernées truction prononçant une mesure de surveillance judiciaire (Art. 269 CPP). Le
La partie civile ne peut relever appel que des ordonnances suivantes : délai pour former cet appel est de 48 heures à compter du lendemain du jour de
les ordonnances de refus d’informer, la notification de l’ordonnance (Art. 271 CPP).
les ordonnances d’irrecevabilité de la constitution de partie civile,
les ordonnances de rejet d’une demande d’expertise ou de contre- I- Voies de recours contre les décisions rendues au fond en matière
expertise, d’habeas corpus
les ordonnances de restitution des objets saisis
les ordonnances de non-lieu ( Art. 270 CPP) Les décisions ADD rendues en matière d’habeas corpus ne sont susceptibles
d’aucun recours.
b) Délai pour former appel
Le délai d’appel est de quarante huit (48) heures. Il court à compter du lende- Par contre, les décisions intervenues au fond sur la requête en habeas corpus
main du jour de la notification de l’ordonnance ( Art. 271 CPP). sont susceptibles d’appel. L’appel ne suspend pas l’exécution du jugement
prononcé.
93 94
Code de Procédure Pénale
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Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
LIVRE I
DISPOSITIONS GENERALES
TITRE I
DES DISPOSITIONS PRELIMINAIRES
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Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
ARTICLE 4 (1) Les cas de violation autres que ceux prévus à ARTICLE 7 Les délais prévus au présent code se calculent comme
l’article 3 sont sanctionnés d’une nullité relative. (voir notes n°39) suit:
(2) L’exception de nullité relative doit être soulevée par les parties a) le jour où l’acte a été commis n’entre pas dans la computation
in limine litis et devant la juridiction d’instance. Elle est couverte du délai ;
après cette phase du procès. b) le jour où s’accomplit l’acte qui fait courir le délai n’entre pas
dans la computation du délai ;
ARTICLE 5 Les actes annulés sont retirés du dossier de la procé- c) le délai fixé en années ou en mois se calcule de date à date ;
dure et classés au greffe. d) le délai fixé en heures se calcule d’heure en heure ;
Il est interdit d’y puiser des renseignements contre la personne e) Lorsque le dernier jour est un samedi, un dimanche ou un jour
concernée sous peine de poursuites en dommages- intérêts. férié, le délai est prorogé jusqu’au jour ouvrable suivant.
ARTICLE 6 (1) La jonction de procédures est obligatoire dans les ARTICLE 8 (1) Toute personne suspectée d’avoir commis une
cas d’indivisibilité et facultative dans les cas de connexité. infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait
été légalement établie au cours d’un procès où toutes les garan-
(2) Il y a indivisibilité: ties nécessaires à sa défense lui seront assurées.
a) en cas de pluralité d’auteurs ou de complices d’une même in-
fraction ; (2) La présomption d’innocence s’applique au suspect, à l’inculpé,
b) lorsqu’il existe entre plusieurs infractions commises par une au prévenu et à l’accusé.(voir note n° 47, 48)
même personne une relation si étroite que l’une ne peut être jugée
sans l’autre ; ARTICLE 9 (1) Le suspect est toute personne contre qui il existe
c) lorsque des infractions distinctes commises dans le même des renseignements ou indices susceptibles d’établir qu’elle a pu
temps visent un même but. commettre une infraction ou participer à la commission de celle-
ci.
(3) Il y a connexité :
a) lorsque les infractions ont été commises au même moment par (2) L’inculpé est le suspect à qui le Juge d’Instruction notifie qu’il
plusieurs personnes agissant ensemble; est présumé désormais comme étant soit auteur ou co- auteur,
b) lorsque des infractions ont été commises par différentes per- soit complice d’une infraction.
sonnes même en différents temps et divers lieux, mais par suite
d’une conspiration ; (3) Le prévenu est toute personne qui doit comparaître devant une
c) lorsqu’une infraction a été perpétrée, soit pour faciliter la com- juridiction de jugement pour répondre d’une infraction qualifiée con-
mission d’une autre, soit pour assurer l’impunité de celle-ci ; travention ou délit et l’accusé, toute personne qui doit comparaître
d) lorsqu’il y a recel ; devant une juridiction de jugement pour répondre d’une infraction
e) dans tous les cas où il existe entre les infractions des rapports qualifiée crime.
étroits analogues à ceux énumérés au présent alinéa.
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Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
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Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
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Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
(3) L’officier de police judiciaire chargé de l’exécution du mandat ARTICLE 25 Le mandat d’incarcération est l’ordre donné au régis-
d’arrêt fait viser son procès-verbal par l’une des autorités adminis- seur d’une prison par une juridiction de jugement, de recevoir et de
tratives citées à l’article 14 (6), et lui en laisse copie pour affichage. détenir un condamné.(voir notes n°85)
ARTICLE 21 (1) Hormis le cas de crime passible de la peine de ARTICLE 26 Tout mandat, à l’exception du mandat d’extraction,
mort, Le mandat d’arrêt peut contenir la mention que la personne précise les nom, prénoms, date et lieu de naissance, filiation, pro-
à arrêter sera remise en liberté si elle produit les garanties qu’il fession et adresse de la personne concernée ; il est daté et signé
énumère. Dans cette hypothèse, la mention précise outre le ma- par le magistrat, l’ayant décerné, et est revêtu de son sceau.
gistrat devant lequel ou la juridiction devant laquelle la personne à Le mandat d’extraction peut ne contenir que les noms et prénoms
arrêter doit comparaître : de la personne concernée, ainsi que la prison où elle est incarcé-
- soit le nombre de garants, s’il y a lieu, et le montant de la somme rée.
d’argent qu’ils s’engagent à payer en cas de non représentation ;
- soit le montant du cautionnement à verser par la personne à arrê- ARTICLE 27 (1) Les mandats de Justice sont exécutoires sur toute
ter. l’étendue du territoire national.
(2) Tout mandat demeure exécutoire sauf son retrait par le magis-
(2) Lorsqu’une telle mention est faite, l’officier de police judiciaire
trat compétent.
met la personne désignée sur le mandat en liberté, dès que les
ARTICLE 28 Sous réserve des dispositions de l’article 23, les
conditions ainsi posées sont remplies.
mandats peuvent être exécutés à tout moment y compris les di-
(3) L’engagement souscrit par la personne arrêtée ou ses garants,
manches et jours fériés.
et le cas échéant, les références de la quittance de versement du
cautionnement sont transmis, accompagnés du procès-verbal
ARTICLE 29 Un mandat peut être exécuté même si au moment de
d’exécution du mandat, au magistrat devant lequel ou à la juridic-
l’exécution, l’officier de police judiciaire ne l’a pas en sa posses-
tion devant laquelle cette personne doit comparaître.
sion.
ARTICLE 22 L’officier de police judiciaire chargé de l’exécution
Dans ce cas, tout document en tenant lieu doit être notifié à la per-
d’un mandat peut se faire accompagner d’éléments de la force de
sonne arrêtée, et l’officier de police judiciaire procède comme pres-
l’ordre en nombre suffisant pour que la personne ne puisse s’échap-
crit à l’article 19 (4).
per.
105 106
Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
TITRE III ARTICLE 35 (1) L’officier de police judiciaire qui procède à une
DE L’ARRESTATION arrestation ou devant lequel un agent de la force publique ou un
particulier conduit un suspect, peut le fouiller ou le faire fouiller, re-
ARTICLE 30 (1) L’arrestation consiste à appréhender une personne tenir et mettre en lieux sûrs tous objets trouvés en sa possession,
en vue de la présenter sans délai devant l’autorité prévue par la loi à l’exception des vêtements nécessaires.
ou par le titre en vertu duquel l’arrestation est effectuée.
(2) L’officier, l’agent de police judiciaire ou l’agent de la force de (2) Un inventaire des objets saisis est établi sur-le-champ, signé
l’ordre qui procède à une arrestation enjoint à la personne à arrê- de l’officier de police judiciaire et de la personne arrêtée et d’un
ter de le suivre et, en cas de refus, fait usage de tout moyen de témoin.
coercition proportionnée à la résistance de l’intéressé.
(3) Tout particulier peut, en cas de crime ou délit flagrant tel que (3) Lorsqu’une personne arrêtée est remise en liberté, ceux de ses
défini à l’article 103, procéder à l’arrestation de son auteur. biens saisis qui ne constituent pas des pièces à conviction lui sont
(4) Aucune atteinte ne doit être portée à l’intégrité physique ou mo- immédiatement restitués sur procès-verbal et le cas échéant, de-
rale de la personne appréhendée. vant témoin.
ARTICLE 31 Sauf cas de crime ou de délit flagrant, celui qui pro- ARTICLE 36 (1) Lorsqu’un officier de police judiciaire chargé de
cède à une arrestation doit décliner son identité, informer la per- l’exécution d’un mandat de justice a de bonnes raisons de croire
sonne du motif de l’arrestation et le cas échéant, permettre à un que la personne recherchée a trouvé refuge dans un lieu privé,
tiers d’accompagner la personne arrêtée afin de s’assurer du lieu l’occupant est tenu de lui en faciliter l’accès.
où elle est conduite. (2) En cas de refus, l’officier de police judiciaire en dresse procès-
verbal, requiert tout témoin immédiatement disponible et s’introduit
ARTICLE 32 L’officier ou l’agent de police judiciaire peut dans tout de force dans ledit lieu.
lieu public ou ouvert au public, arrêter et sans préjudice des dispo-
sitions de l’article 83 paragraphe 3, garder à vue pendant une pé- ARTICLE 37 Toute personne arrêtée bénéficie de toutes les facili-
riode d’au plus 24 heures, l’auteur d’une contravention qui, soit re- tés raisonnables en vue d’entrer en contact avec sa famille, de
fuse de décliner son identité, soit indique une identité jugée fausse. constituer un conseil, de rechercher les moyens pour assurer sa
défense, de consulter un médecin et recevoir des soins médicaux,
ARTICLE 33 Tout magistrat, témoin d’un crime ou d’un délit fla- et de prendre les dispositions nécessaires à l’effet d’obtenir une
grant, peut verbalement ou par écrit et après avoir décliné son iden- caution ou sa mise en liberté.
tité, sa qualité et ses fonctions, ordonner l’arrestation de l’auteur ou
du complice et leur présentation devant l’autorité compétente. ARTICLE 38 Toute personne est tenue, lorsqu’elle en est requise,
de prêter son concours au magistrat, à l’officier ou l’agent de police
ARTICLE 34 Les officiers de police judiciaire adressent quotidien- judiciaire, en vue d’appréhender une personne ou de l’empêcher
nement au Procureur de la République compétent, l’état des per- de s’échapper. En cas de refus, les dispositions de l’article 174 du
sonnes gardées à vue dans leurs services. Code Pénal sont applicables.
107 108
Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
CHAP. I DES NOTIFICATIONS ARTICLE 42.- La partie civile, qui met en mouvement l’action pu-
blique par voie de citation directe, doit faire élection de domicile
ARTICLE 39 La notification consiste à porter un acte juridique à la dans le ressort de la juridiction saisie si elle n’y est pas domiciliée.
connaissance d’une personne. Elle est faite par voie administra-
tive, notamment par lettre recommandée avec accusé de récep- ARTICLE 43 - (1) L’huissier doit faire toutes diligences pour servir
tion ou par un officier de police judiciaire, lequel en dresse procès- la citation à la personne même du destinataire. Il mentionne sur
verbal. l’original ainsi que sur la copie laissée au destinataire de la cita-
tion, ses diligences et les réponses faites à ses éventuelles inter-
CHAP. II CITATIONS pellations.
(2) Le Ministère public, le Juge d’Instruction ou la juridiction de juge-
ARTICLE 40 (1) La citation est une sommation à comparaître de- ment peut prescrire à l’huissier de nouvelles diligences s’il estime
vant une juridiction. incomplètes celles qui ont été effectuées.
(2) Elle est délivrée par exploit d’huissier à l’inculpé, au prévenu, à
l’accusé, à la partie civile, aux témoins, au civilement responsable ARTICLE 44 (1) La personne citée signe l’original et les copies.
et éventuellement à l’assureur. (2) Si elle ne sait, ne veut ou ne peut signer, mention en est faite
(3) La citation est délivrée à la requête du Ministère public, de la par l’huissier sur l’original et les copies.
personne lésée par l’infraction ou de toute personne intéressée.
(4) Elle est servie à personne, au lieu de travail, à domicile, à mai- ARTICLE 45 (1) Lorsque l’huissier ne trouve la personne à citer, ni
rie ou à parquet. à son domicile, ni à sa résidence, ni à son lieu de travail, il laisse
copie de la citation à toute personne trouvée sur les lieux. Sous
ARTICLE 41 (1) La citation mentionne outre la date de sa déli-
réserves des dispositions de l’article 44 alinéa 2, la personne qui
vrance, les nom, prénoms, les filiation, date et lieu de naissance,
reçoit l’acte signe l’original et les copies.
profession, adresse, résidence et éventuellement le domicile élu
(2) L’huissier indique dans la citation les noms, prénoms et adresse
du requérant, les nom, prénoms et adresse de l’huissier, les noms,
de la personne à laquelle copie de la citation est remise, ainsi que
prénoms, filiation et l’adresse complète du destinataire, particuliè-
sa qualité par rapport au destinataire.
rement son domicile ou son lieu de travail.
(3) Dans le cas visé aux paragraphes 1 et 2, la copie doit être déli-
(2) La citation énonce les faits incriminés et vise le texte de loi qui
vrée sous enveloppe fermée ne portant sur une face, que les nom,
les réprime.
prénoms et adresse du destinataire et sur l’autre, le cachet de l’étude
Elle indique en outre, suivant le cas, le Juge d’Instruction ou la juri-
de l’huissier apposé sur la fermeture du pli.
diction de jugement saisie, détermine les lieu, heure et date de l’audi-
tion et précise que la personne est citée en qualité d’inculpé, de
prévenu, d’accusé, de partie civile, de civilement responsable, de
témoin ou d’assureur.
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Code de Procédure Pénale Dispositions Générales
ARTICLE 46 (1) Lorsque l’huissier ne trouve personne à l’adresse ARTICLE 50 (1) Les personnes résidant à l’étranger sont citées à
du destinataire de l’acte ou lorsque les personnes y trouvées refu- parquet.
sent de recevoir l’acte, il vérifie immédiatement l’exactitude de la- (2) Le Ministère public transmet une copie sous enveloppe fermée
dite adresse. au Ministère chargé des affaires étrangères, lequel la fait notifier
(2) Lorsque l’adresse est exacte, l’huissier mentionne sur l’original sans délai au destinataire par voie diplomatique.
et les copies ses diligences et constatations, puis les fait viser par (3) Lorsqu’il existe une convention judiciaire entre le Cameroun et
le maire ou celui qui le remplace ou à défaut, par le chef de village le pays dans lequel réside la personne citée, le Ministère public
ou de quartier. Une copie est remise sous enveloppe fermée dans transmet directement copie sous enveloppe fermée à l’autorité vi-
les formes prévues à l’article 45. sée dans la convention.
ARTICLE 47 (1) Dans les cas prévus aux articles 45 et 46, l’huis- ARTICLE 51 (1) L’original de toute citation est adressé sans délai
sier informe sans délai, la personne citée, par lettre recommandée au requérant.
avec accusé de réception, de la remise effectuée. (2) Si la citation a été délivrée à la requête du Ministère public, une
(2) Lorsqu’il résulte de l’avis de réception que la personne citée a copie doit être jointe à l’original.
reçu la lettre recommandée dans le délai prévu à l’article 52, la (3) L’huissier est tenu d’indiquer le coût de l’acte, au pied tant de
citation est réputée avoir été servie à personne. l’original que des copies, sous peine d’une amende civile de 5 000
à 25.000 francs. Cette amende est prononcée par ordonnance du
ARTICLE 48 Lorsque la personne à citer est sans domicile, rési- Président de la juridiction saisie, soit d’office, soit sur réquisitions
dence, ou lieu de travail connu, l’huissier fait viser l’original et les du Ministère Public.
copies de la citation par le Procureur de la République et lui en
laisse copie pour affichage aux portes du Palais de Justice. ARTICLE 52 (1) Le délai entre le jour où la citation est délivrée et le
jour fixé pour la comparution est de 5 jours au moins si la personne
ARTICLE 49 (1) Lorsqu’il n’est pas établi que la personne citée a citée réside dans la ville ou la localité où a lieu son audition ou son
reçu la lettre recommandée à lui adressée par l’huissier conformé- interrogatoire.
ment aux dispositions de l’article 47, ou lorsque la citation a été (2) a) Le délai est de cinq jours, plus un délai de distance d’un jour
délivrée à parquet ou à mairie, un officier de police judiciaire peut pour 25 kilomètres, lorsque la personne citée réside hors de la ville
être requis par le Ministère public à l’effet de procéder à de nouvel- ou de la localité où a lieu l’audition ou l’interrogatoire.
les recherches en vue de notifier effectivement la citation à la per- b) Ces délais sont calculés sur la distance séparant la résidence
sonne concernée. de la personne citée du lieu de l’audition ou de l’interrogatoire.
(2) Dans tous les cas, l’officier de police judiciaire dresse procès- (3) Le délai est de 90 jours si elle réside à l’étranger.
verbal de ses diligences et le transmet sans délai au Ministère
public. ARTICLE 53 En cas d’inobservation des délais prescrits à l’article
(3) Lorsque l’officier de police judiciaire a effectivement notifié la 52 ci-dessus, les règles suivantes sont applicables :
citation à la personne concernée, celle-ci est réputée avoir été ci- a) Si la personne citée ne se présente pas, la citation doit être
tée à personne. déclarée nulle par la juridiction ou le Juge d’Instruction, lequel or-
donne une nouvelle citation.
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
ARTICLE 55 Lorsque la citation est déclarée nulle du fait de l’huis- ARTICLE 59 (1) Toute infraction peut donner lieu à une action pu-
sier, celui-ci en supporte les frais. Il est en outre condamné aux blique et, éventuellement, à une action civile.
dépens de la décision d’annulation. (2) L’action publique tend à faire prononcer contre l’auteur d’une
infraction, une peine ou une mesure de sûreté édictée par la loi.
CHAP. III (3) L’action civile tend à la réparation du dommage causé par une
DES SIGNIFICATIONS infraction.
ARTICLE 56 (1) La signification est la remise, par exploit d’huis- ARTICLE 60 L’action publique est mise en mouvement et exercée
sier, d’un acte de procédure ou d’une décision de justice, à son par le Ministère public.
destinataire. Elle est faite à la diligence du Ministère public ou de Elle peut aussi être mise en mouvement par une administration ou
toute partie intéressée. par la victime, dans les conditions déterminées par la loi.
(2) Les dispositions des articles 40 à 55 sont applicables aux ex- ARTICLE 61 L’action civile peut être exercée en même temps que
ploits de signification. l’action publique devant la même juridiction lorsque les deux résul-
tent des mêmes faits.
ARTICLE 57 Si la signification n’a pas été faite à personne, elle Elle peut aussi être exercée séparément de l’action publique. Dans
peut être faite à domicile, à mairie, à parquet, à garant ou au lieu ce cas, la juridiction saisie de l’action civile sursoit à statuer jusqu’à
de travail. décision définitive sur l’action publique.(voir note n°125)
ARTICLE 58 L’huissier ne peut instrumenter ni pour lui- même, ARTICLE 62 1) L’action publique s’éteint par :
son conjoint, ses ascendants, ses descendants, ses collatéraux et a) la mort du suspect, de l’inculpé, du prévenu ou de l’accusé ;
leurs descendants ainsi que ceux de leurs conjoints, ses alliés, les b) la prescription ;
parents des alliés au même degré, ni pour ses employés. c) l’amnistie ;
d) l’abrogation de la loi ;
e) la chose jugée ;
f) la transaction lorsque la loi le prévoit expressément.
g) le retrait de la plainte, lorsque celle-ci est une condition de la
mise en mouvement de l’action publique ;
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
(2) Constituent des obstacles de droit : (2) L’action civile dirigée contre une personne incapable doit l’être à
a) L’invocation d’une exception préjudicielle à la décision sur travers son représentant. Elle ne met point en cause le patrimoine
l’action publique ; de ce dernier.
b) l’immunité parlementaire ;
c) l’attente d’une autorisation légale préalable à la poursuite; ARTICLE 72 L’assureur de responsabilité peut, à la demande de la
d) le pourvoi en cassation ; victime de l’infraction ou du civilement responsable, être cité à com-
e) l’existence d’un conflit de juridiction. paraître devant la juridiction saisie pour s’entendre condamner,
solidairement avec l’accusé, à réparer le préjudice causé par l’in-
(3) Constituent notamment des obstacles de fait : fraction.
a) l’invasion du territoire par les armées ennemies ;
b) la démence du suspect, de l’inculpé, du prévenu ou de ARTICLE 73 En cas de décès de la victime, l’action civile est dé-
l’accusé survenue postérieurement à la commission de l’infrac- volue à ses ayants cause.
tion;
c) la fuite du suspect, de l’inculpé, du prévenu ou de l’ac- ARTICLE 74 (1) Les associations, syndicats et ordres profession-
cusé ; nels ne peuvent exercer l’action civile à l’occasion d’une procédure
d) l’inscription des affaires au rôle d’une audience ; répressive qu’à la condition d’invoquer un dommage certain et un
e) les renvois de cause constatés au plumitif ; intérêt collectif ou professionnel.
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
ARTICLE 80 Les fonctionnaires et agents des administrations et (3) Ils ont le droit de requérir directement le concours de la force de
services publics auxquels des textes spéciaux attribuent certaines l’ordre pour l’exécution de leur mission.
compétences de police judiciaire, les exercent dans les conditions
et limites fixées par ces textes.(voir note n°122) (4) Ils reçoivent du Procureur de la République mission d’effectuer
toute enquête ou complément d’enquête qu’il juge utile.
ARTICLE 81 (1) Les gendarmes non officiers de police judiciaire,
les inspecteurs de police et les gardiens de la paix ont la qualité (5) Le Procureur de la République peut décharger d’une enquête
d’agents de police judiciaire. tout officier de police judiciaire. Dans ce cas, il communique les
motifs de sa décision au supérieur hiérarchique direct de l’officier
Ils assistent les officiers de police judiciaire dans l’exercice de leurs dessaisi.(voir note n°122)
fonctions, et rendent compte à leurs supérieurs hiérarchiques de
toute infraction dont ils ont connaissance. ARTICLE 84 L’officier de police judiciaire saisi le premier d’une
(2) Les agents de police n’ont pas qualité pour décider des mesu- infraction est, sous réserve des pouvoirs conférés au Procureur
res de garde à vue.(voir note n°122) de la République par l’article 83 (5), seul compétent pour effectuer
l’enquête.
SECTION II Toutefois, il doit se dessaisir d’office en faveur des agents visés à
DES ATTRIBUTIONS ET DEVOIRS l’article 80 ci- dessus en raison de leur compétence.(voir note n°122)
DE LA POLICE JUDICIAIRE
ARTICLE 85 L’officier de police judiciaire non militaire peut enquê-
ARTICLE 82 La police judiciaire est chargée : ter sur une infraction prévue dans le code de justice militaire tant
a) de constater les infractions, d’en rassembler les preu- qu’aucun officier de police judiciaire militaire n’est disponible.
ves, d’en rechercher les auteurs et complices et, le cas
échéant de les déférer au parquet ; Dans ce cas, il transmet le dossier au Ministre chargé de la justice
b) d’exécuter les commissions rogatoires des autorités Militaire.(voir note n°122)
judiciaires ;
c) de notifier des actes de justice ARTICLE 86 (1) Les officiers de police judiciaire sont habilités à
d) d’exécuter les mandats et décisions de justice(voir note contrôler et à vérifier l’identité et la situation de toute personne sus-
n°122) pecte, conformément aux dispositions de l’article 32 et à user, le
cas échéant à son encontre, d’une mesure de garde à vue spé-
ARTICLE 83 (1) Outre les attributions définies à l’article 82, les ciale n’excédant pas 24 heures.
officiers de police judiciaire reçoivent les plaintes et les dénoncia-
tions. Ils procèdent à des enquêtes préliminaires dans les condi- (2) A l’expiration du délai prévu à l’alinéa 1er, la personne gardée à
tions prévues par les articles 116 à 120. vue est, à moins que cette mesure ne se justifie par une autre
cause légale, immédiatement remise en liberté sous peine de pour-
(2) En cas de crime et délits flagrants, ils exercent les pouvoirs qui suites à l’encontre de l’officier de police judiciaire, conformément à
leur sont conférés par les articles 104 à 115. l’article 291 du Code Pénal.(voir note n°122)
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
ARTICLE 87 (1) Les officiers de police judiciaire peuvent en outre, b) Le Procureur de la République du ressort où l’officier de police
dans tout lieu public ou ouvert au public, procéder ou faire procéder judiciaire se transporte en est informé par le Procureur de la Répu-
à la fouille de toute personne soupçonnée de porter une arme ou blique de la juridiction dont émane la commission.
tout autre objet de nature à servir à la commission d’une infraction.
ARTICLE 89 (1) L’officier de police judiciaire est tenu d’informer
(2) La fouille à corps ne doit être opérée que par une personne de sans délai le Procureur de la République des infractions dont il a
même sexe que le suspect. connaissance.
(2) Dès la clôture de l’enquête, il doit lui faire parvenir directement
Elle peut être effectuée en public ou en privé. l’original et une copie des procès- verbaux qu’il a dressés, ainsi
que tous autres documents y relatifs.
(3) Le droit de fouille prévu au paragraphe 2 peut s’étendre aux
véhicules, aux passagers et aux bagages. (3) Les objets saisis sont inventoriés et déposés sous scellé au
parquet du Procureur de la République ; copie du procès- verbal de
(4) Dans tous les cas, la personne à fouiller doit être au préalable saisie est remise au détenteur de ces objets.(voir note n°122)
informée des motifs de la fouille.
ARTICLE 90 (1) Le procès- verbal doit énoncer :
5) La fouille ne doit en aucun cas être faite avec l’intention de sou- a) les date et heure du début et de la fin de chaque opéra-
mettre la personne à fouiller ou un tiers à une forme quelconque tion de l’enquête ;
d’humiliation ou de vice.(voir note n°122) b) les noms, prénoms, et qualité de l’enquêteur ;
c) le cas échéant, l’autorisation prévue à l’article 88 (2).
ARTICLE 88 (1) Les officiers de police judiciaire exercent leurs
fonctions dans les limites territoriales définies par la réglementa- (2) Chaque feuillet de l’original du procès-verbal ou du carnet de
tion en vigueur.(voir note n°122) déclarations porte la signature de l’enquêteur.
Toutefois, dans l’hypothèse d’une enquête diligentée par un officier (3) Lorsque tout ou partie d’un procès- verbal est consacré à une
de police judiciaire des services centraux ou provinciaux, celui-ci audition ou à une confrontation, les personnes entendues ou con-
est tenu d’en référer au Procureur de la République du lieu de ses frontées doivent, après lecture et si nécessaire, interprétation, être
investigations, de qui il reçoit éventuellement toutes les directives invitées à parapher chaque feuillet du carnet ou du procès-verbal
nécessaires. d’audition ou de confrontation, et approuver par leurs paraphes les
ratures, surcharges et renvois. L’interprète est également appelé
(2) à parapher les feuillets, ratures, surcharges ou renvois. Toute ra-
a) L’officier de police judiciaire peut, sur commission rogatoire du ture, surcharge ou renvoi non approuvé est nul.
Juge d’Instruction ou de la juridiction de jugement, instrumenter sur
toute l’étendue du territoire national. Il doit, dans ce cas, être as- (4) La dernière page du procès- verbal ou du carnet de déclara-
sisté d’un officier de police judiciaire exerçant ses fonctions dans tions est signée de l’enquêteur, des déclarants et, s’il y a lieu, de
la circonscription territoriale où il se transporte. l’interprète.
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
(3) Le maître des lieux, le détenteur des biens à saisir ou leur re- ARTICLE 96 (1) Les objets saisis sont présentés au suspect ou
présentant ont le droit de fouiller l’officier de police judiciaire avant s’il n’est pas présent, à son représentant ou à leur détenteur, à
que celui- ci n’entreprenne la perquisition. Il doit être informé de ce l’effet de les reconnaître et de les parapher s’il y a lieu. En cas de
droit et mention est faite au procès- verbal, de l’accomplissement refus, il en est fait mention au procès- verbal.
de cette formalité. (2) Sous réserve des dispositions de l’article 97, les objets saisis
sont, dans tous les cas, présentés aux témoins aux fins de les
(4) En cas d’absence du maître des lieux ou du détenteur des biens reconnaître et de les parapher, s’il y a lieu.
ou de leur représentant, et s’il y a urgence, le Procureur de la Ré- (3)
publique peut, par écrit, autoriser l’officier de police judiciaire à a) Les objets saisis sont, séance tenante, inventoriés, décrits avec
effectuer la perquisition ou saisie en présence des témoins indi- précision et placés sous scellé.
qués à l’alinéa (2) et d’un autre officier de police judiciaire ou de b) Si leur inventaire sur place présente des difficultés, ils font l’ob-
deux agents de police judiciaire. jet de scellés fermés provisoires, jusqu’à leur inventaire et leur mise
sous scellé définitive et ce, en présence des personnes visées à
5) Lorsque l’officier de police judiciaire ne peut communiquer avec l’article 93 alinéa (2).
le parquet, il procède à la perquisition, et éventuellement, à la sai- c) Si les dimensions des objets saisis ou les nécessités de leur
sie dans les conditions déterminées à l’alinéa (4). Il fait mention de conservation l’imposent, ils sont placés sous scellés sans sac ni
ses diligences dans le procès- verbal. enveloppe.
ARTICLE 94 (1) A défaut de mandat, les perquisitions et les sai- ARTICLE 97 Lorsque l’officier de police judiciaire procède à une
sies de pièces à conviction ne peuvent être effectuées qu’avec le perquisition, il a seul le droit de prendre connaissance du contenu
consentement du maître des lieux ou du détenteur des biens à des papiers ou documents trouvés sur les lieux de l’opération avant
saisir. de les saisir. Il est tenu au secret professionnel.
(2) Le consentement doit faire l’objet d’une déclaration signée de ARTICLE 98 (1) Le procès verbal de perquisition et de saisie est
l’intéressé ou suivie de son empreinte digitale, si celui- ci ne sait dressé conformément aux dispositions de l’article 90. Il est signé
signer. par le maître des lieux, le détenteur des biens ou leur représen-
tant, les témoins et éventuellement les autres personnes qui ont
(3) Le consentement n’est valable que si la personne concernée a
participé à ces opérations.
été préalablement informée par l’officier de police judiciaire qu’elle
(2) Le procès-verbal indique les noms, prénoms, qualités, filiations,
pouvait s’opposer à la perquisition.
dates et lieux de naissance ainsi que le domicile des signataires.
ARTICLE 95 Un officier de police judiciaire effectuant une perqui-
ARTICLE 99 (1) Toute perquisition dans un lieu privé est interdite
sition à l’occasion d’une infraction déterminée ne peut opérer une
entre 18 heures et 6 heures du matin.
saisie se rapportant à une autre infraction que si celle- ci est passi-
(2) Une perquisition commencée avant 18 heures peut se poursui-
ble d’une peine d’emprisonnement.
vre au- delà sur autorisation du Procureur de la République.
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
d) saisir tous objets ou documents qui ont servi ou devaient ARTICLE 108 Sous réserve des nécessités de l’enquête, celui qui
servir à la commission du crime ou qui apparaissent comme le sans l’autorisation du suspect ou de son conseil, du signataire ou
produit de ce crime ; du destinataire d’un document saisi au cours d’une perquisition, en
e) en cas d’urgence, instrumenter hors de son ressort terri- révèle le contenu à une personne sans qualité pour en prendre
torial conformément aux dispositions de l’article 88 (2); connaissance, est puni des peines prévues par le Code Pénal pour
f) effectuer des perquisitions aux domiciles des personnes violation du secret professionnel.
suspectées, soit de détenir les pièces ou objets relatifs aux faits
incriminés, soit d’avoir participé à la commission du crime.(voir notes ARTICLE 109 (1) S’il apparaît nécessaire au cours d’une enquête
n°127, 65) de police, d’établir ou de vérifier l’identité d’une personne, celle- ci
doit, à la demande de l’officier de police judiciaire ou de l’un des
ARTICLE 105 Les objets qui ne sont pas utiles à la manifestation fonctionnaires visés à l’article 78 (1), se prêter aux opérations
de la vérité sont, après accord écrit du Procureur de la République, qu’exige cette mesure.
restitués par l’officier de police judiciaire, contre décharge et sur (2) Le refus de se soumettre aux opérations prévues par le présent
procès- verbal, à leur propriétaire ou à toute autre personne chez article constitue une contravention de quatrième classe.
qui ils ont été saisis.
ARTICLE 110 (1) Nonobstant les dispositions de l’article 88 (1) ci-
ARTICLE 106 (1) Les perquisitions dans un cabinet d’avocat n’ont dessus, l’officier de police judiciaire peut, en cas de flagrance et
lieu que pour saisir les documents ou objets en rapport avec une lorsque les nécessités de l’enquête l’exigent, se transporter, soit
procédure judiciaire ou lorsque lui-même est mis en cause ou que hors de son ressort territorial, soit hors du ressort territorial du par-
les documents ou objets concernés sont étrangers à l’exercice de quet où il exerce ses fonctions, à l’effet de poursuivre ses investi-
sa profession. gations. Dans ce cas, il doit, sous peine de nullité des actes ac-
complis et de sanctions disciplinaires, obtenir l’autorisation du Pro-
(2) La perquisition est effectuée par le magistrat compétent en pré- cureur de la République de son ressort.
sence de l’avocat, du bâtonnier ou de son représentant. (2) Ce magistrat en avise, le cas échéant, le Procureur de la Répu-
Elle est effectuée dans les conditions qui préservent le secret pro- blique du ressort du tribunal dans lequel l’officier de police judiciaire
fessionnel et la dignité de l’avocat. se transporte.
(3) L’officier de police judiciaire doit, à son arrivée et avant de pour-
(3) Les formalités prévues par le présent article sont prescrites à suivre l’enquête, se présenter au Procureur de la République com-
peine de nullité. pétent et dans tous les cas, à l’officier de police judiciaire compé-
ARTICLE 107 Les perquisitions dans un cabinet de médecin, une tent avant de procéder à l’enquête.
étude de notaire, d’huissier de justice ou au bureau de toutes autres
ARTICLE 111 En cas de crime flagrant, le Procureur de la Républi-
personnes tenues au secret professionnel, sont faites en présence
que est compétent pour diligenter l’enquête.
du magistrat compétent, et le cas échéant de l’intéressé et du re-
L’arrivée du Procureur de la République sur les lieux de l’infraction
présentant de son organisation professionnelle, s’il en existe une.
dessaisit de plein droit l’officier de police judiciaire qui s’y trouvait, à
moins que ce magistrat n’en décide autrement.(voir notes n°127,
65)
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
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(3) A la fin de la garde à vue, il est obligatoirement procédé à l’exa- (3) Si l’officier de police judiciaire ne peut entrer rapidement en com-
men médical du suspect à ses frais et par un médecin de son munication avec le Procureur de la République, il doit remettre le
choix si l’intéressé, son conseil ou un membre de sa famille en fait suspect en liberté avec ou sans caution.(voir notes n°80, 81, 78).
la demande. Dans tous les cas, il est informé de cette faculté. Toutefois, en cas de crime ou de délit flagrant, ou si le suspect n’a
pas de résidence connue ou ne peut fournir une des garanties pré-
(4) Le rapport du praticien requis est versé au dossier de procé- vues à l’article 246 (g), l’officier de police judiciaire peut, nonobs-
dure et copie en est remise au suspect. Il peut être contresigné par tant les dispositions des articles 119 et 120, proroger la garde à
le médecin choisi, qui, le cas échéant, y formule des vue pour une durée maximum de huit (8) jours.
observations.(voir notes n°80, 81, 78) (4) Mention de cette prorogation est faite au procès-verbal.
ARTICLE 124 (1) L’officier de police judiciaire mentionne au pro- ARTICLE 126 : Lorsque la prorogation de la garde à vue est refu-
cès-verbal les motifs de la garde à vue et des repos qui ont séparé sée, les dispositions de l’article 117 alinéa 2 sont applicables.(voir
les interrogatoires, le jour et l’heure à partir desquels il a été soit notes n°80, 81, 78)
libéré, soit conduit devant le Procureur de la République.
(2) Les mentions prévues à l’alinéa (1) doivent être visées par le TITRE III
suspect dans les formes prescrites à l’article 90 (3), (4), (5) et (7). DU MINISTERE PUBLIC
En cas de refus, l’officier de police judiciaire en fait mention au
procès- verbal. CHAP. I DES DISPOSITIONS COMMUNES
(3) Les mêmes mentions doivent figurer sur un registre spécial
tenu dans tout local de police judiciaire susceptible de recevoir des ARTICLE 127 (1) Le Ministère Public est indivisible.
suspects ; ce registre est soumis au contrôle du Procureur de la Tout acte de procédure accompli par un magistrat d’un Parquet est
République. censé l’être au nom du Parquet tout entier.
(4) L’inobservation des règles édictées au présent article entraîne
la nullité des procès- verbaux et des actes subséquents sans pré- (2) Le Ministère Public est, suivant les distinctions établies au pré-
judice des sanctions disciplinaires contre l’officier de police sent article, constitué de l’ensemble des magistrats du Parquet
judiciaire.(voir notes n°80, 81, 78) Général de la Cour Suprême, du Parquet Général de la Cour d’Ap-
pel, du Parquet du Tribunal de Grande Instance et du Parquet du
ARTICLE 125 (1) Lorsque l’officier de police judiciaire se trouve Tribunal de Première Instance.
éloigné du siège du Tribunal, les demandes de prorogation de garde
à vue sont faites par voie téléphonique, message- radio, message- (3) Le Parquet Général près la Cour Suprême comprend le Procu-
porté, télécopie, courrier électronique et tout autre moyen de com- reur Général près ladite Cour et l’ensemble des magistrats dudit
munication rapide. Parquet. Son ressort territorial est celui de la Cour Suprême.
(2) La décision du Procureur de la République est donnée par les (4) Le Parquet Général près une Cour d’Appel comprend le Procu-
mêmes voies et, le cas échéant, confirmée par écrit. Elle est im- reur Général près ladite Cour d’Appel et l’ensemble des magistrats
médiatement notifiée au suspect par l’officier de police judiciaire. dudit Parquet. Son ressort est celui de la Cour d’Appel.
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Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
(5) Le Parquet près le Tribunal de Grande Instance comprend le ARTICLE 131 En cas de non-lieu ou d’acquittement, le Ministère
Procureur de la République près ledit tribunal et l’ensemble des Public ne peut être condamné au paiement des frais du procès ou
magistrats dudit Parquet. Son ressort est celui du Tribunal de à des dommages- intérêts envers la partie poursuivie.
Grande Instance.
CHAP. II
(6) Le Parquet près le Tribunal de Première Instance comprend le DES ATTRIBUTIONS DU MINISTERE PUBLIC
Procureur de la République près ledit tribunal et l’ensemble des
magistrats dudit Parquet. Son ressort est celui du Tribunal de Pre- SECTION I. DES ATTRIBUTIONS DU PROCUREUR
mière Instance. GENERAL PRES LA COUR SUPREME
(7) Les magistrats du Parquet Général de la Cour Suprême, du
Parquet Général d’une Cour d’Appel, du Parquet d’un Tribunal de ARTICLE 132 (1) Le Procureur Général près la Cour Suprême est
Grande Instance et du Parquet d’un Tribunal de Première Instance partie jointe aux pourvois formés par les parties. Il peut d’office sou-
exercent, sous le contrôle, la direction et la responsabilité du Chef lever des moyens tendant à l’annulation de la décision attaquée.
de chaque Parquet, les attributions conférées par la loi au Procu- (2) Il est partie principale lorsque la Cour Suprême est saisie de
reur Général près la Cour Suprême, au Procureur Général près son pourvoi.(voir note n°121)
une Cour d’Appel et au Procureur de la République.
SECTION II. DES ATTRIBUTIONS DU PROCUREUR
ARTICLE 128 (1) Le Ministère Public est partie principale au pro- GENERAL PRES LA COUR D’APPEL
cès devant toute juridiction répressive. Il doit, à peine de nullité de
la décision, être présent à toutes les audiences. ARTICLE 133 (1) Le Procureur Général près la Cour d’Appel veille
à l’application de la loi pénale dans toute l’étendue du ressort de la
(2) Sous réserve des pouvoirs du Président en matière de police Cour d’Appel.
d’audience, le Ministère Public peut intervenir à tout moment lors (2) Il a autorité sur tous les magistrats du Ministère Public de son
des débats. ressort.
(3) Il a, dans l’exercice de ses fonctions, le droit de requérir directe-
(3) Le Ministère Public est tenu, avant la clôture des débats, de ment les forces de maintien de l’ordre.(voir note n°121)
prendre oralement ou par écrit dans chaque affaire, des réquisi-
tions sans que la parole puisse lui être refusée ou retirée. (voir no- ARTICLE 134 (1) Le Procureur Général près la Cour d’Appel peut
tes n°118) prescrire aux magistrats du Ministère Public de son ressort d’en-
quêter sur les infractions dont il a connaissance, de procéder à un
ARTICLE 129 Le Ministère Public doit être entendu même lorsqu’il classement sans suite ou d’engager des poursuites.
ne s’agit plus que de l’examen des intérêts civils.(voir note n°118) (2) Le Procureur Général près la Cour d’Appel :
a) assure le contrôle des officiers et agents de police judi-
ARTICLE 130 Le Ministère Public peut soulever l’irrégularité d’un ciaire en service dans le ressort de la Cour d’Appel ;
acte de procédure et saisir la juridiction compétente aux fins de b) adresse semestriellement au Ministre chargé de la Jus-
l’annuler.(voir note n°118) tice un rapport sur leurs activités et leur conduite ;
139 140
22)Code de Procédure Pénale Constatation et poursuite des infractions
c) peut charger les officiers et agents de police judiciaire de (5) Tout fonctionnaire au sens de l’article 131 du Code Pénal qui,
recueillir tous renseignements utiles à la bonne administration de dans l’exercice de ses fonctions, a connaissance d’un crime ou
la Justice ; d’un délit, est tenu d’en aviser le Procureur de la République en lui
d) apprécie le travail et note chaque officier de police judi- transmettant, le cas échéant, tout procès- verbal ou tout acte y
ciaire en service dans son ressort ; relatif (voir note n°123)
e) transmet ses appréciations et les notes au chef de l’ad-
ministration d’origine de l’officier de police judiciaire concerné.(voir ARTICLE 136 L’inobservation des dispositions des alinéas 2, 3, 4
note n°121) et 5 de l’article 135 est passible des peines de l’article 171 du Code
Pénal.
SECTION III. DES ATTRIBUTIONS DU PROCUREUR
DE LA REPUBLIQUE ARTICLE 137 (1) Le Procureur de la République dirige et contrôle
les diligences des officiers et agents de police judiciaire.
ARTICLE 135 (1) (2) Il peut, à tout moment, se transporter dans les locaux de police
a) Le Procureur de la République est saisi soit par : ou de gendarmerie pour procéder au contrôle de la garde à vue
- une dénonciation écrite ou orale ; prévue à l’article 124 (3). Au cours de ce contrôle, les personnes
- une plainte ; dont il ordonne la libération d’office ou en vertu d’une ordonnance
- un procès- verbal établi par une autorité compétente. d’habeas corpus, doivent être immédiatement libérées, sous peine
de poursuites judiciaires pour détention illégale contre l’officier de
b) Il peut également se saisir d’office. police judiciaire responsable du local où s’effectue la garde à vue.
(3) Le Procureur de la République peut, à tout moment, agir aux
(2) Toute personne ayant connaissance d’une infraction qualifiée lieu et place de tout officier de police judiciaire.(voir note n°123)
crime ou délit, est tenue d’en aviser directement et immédiatement,
soit le Procureur de la République, soit tout officier de police judi- ARTICLE 138 (1) Le Procureur de la République a, dans l’exercice
ciaire, ou à défaut, toute autorité administrative de la localité. de ses fonctions, le droit de requérir directement les forces de
maintien de l’ordre.
(3) L’autorité administrative ainsi informée est tenue de porter cette
dénonciation à la connaissance du Procureur de la République ou (2) a) Il peut, pour l’accomplissement de ses fonctions, requé-
de l’officier de police judiciaire le plus proche. rir également le concours de toute personne susceptible d’aider à
(4) la manifestation de la vérité.
a) Lorsqu’une déclaration écrite ou verbale émane de la b) La personne requise perçoit une indemnité dans les con-
partie lésée par l’infraction, elle est qualifiée plainte ; elle est quali- ditions fixées par les textes en vigueur.(voir note n°123)
fiée dénonciation lorsqu’elle émane d’un tiers.
b) Les dénonciations et les plaintes ne sont assujetties à ARTICLE 139 Le Procureur de la République est destinataire de
aucune forme et sont dispensées du droit de timbre. Les autorités l’original de tout procès- verbal relatif aux infractions commises dans
visées à l’alinéa (2) ne peuvent refuser de les recevoir. son ressort et relevant des juridictions de droit commun.(voir note
n°123)
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
A cet effet, le Procureur de la République se fait communiquer le ARTICLE 148 Par dérogation aux dispositions de l’article 147, l’obli-
dossier de la procédure d’information, à charge de le rendre au gation d’informer cesse lorsque le Juge d’Instruction saisi constate
Juge d’Instruction assorti de son réquisitoire supplétif, dans les que, pour des causes affectant l’action publique, les faits ne peu-
quarante- huit (48) heures. vent donner lieu à poursuites ou que les faits objet de la poursuite
ne constituent pas une infraction pénale ou que le suspect bénéfi-
(3) Toutes les fois que le Juge d’Instruction communique le dossier
cie d’une immunité.
d’information judiciaire au Procureur de la République, il prend un
acte appelé ordonnance de soit communiqué. Cet acte est versé
ARTICLE 149 Le Juge d’Instruction rend une ordonnance de refus
dans ce dossier.
d’informer lorsqu’il se trouve en présence d’une des circonstances
(4) Si le Juge d’Instruction n’estime pas devoir procéder aux actes visées à l’article 148 ou lorsque l’action publique paraît éteinte pour
requis par le Procureur de la République, il rend une ordonnance l’une des causes prévues à l’article 62.
motivée appelée ordonnance de refus de plus ample informé, et
notification en est faite au Procureur de la République dans les ARTICLE 150 (1) Lorsque le Juge d’Instruction décide d’informer,
vingt-quatre (24) heures. il procède à tous les actes d’information qu’il juge utiles à la mani-
festation de la vérité.
ARTICLE 146 (1) Lorsqu’il existe dans un Tribunal plusieurs juges (2) Il a pouvoir d’inculper toute personne identifiée ayant pris part à
d’instruction, le Président du Tribunal désigne pour chaque affaire la commission de l’infraction comme auteur, co- auteur ou com-
soumise à l’information judiciaire, le juge qui en sera chargé. plice
(2) Le Procureur de la République peut, par requête motivée, et ARTICLE 151 (1) Le Juge d’Instruction peut procéder ou faire pro-
dans l’intérêt d’une bonne administration de la Justice demander céder soit par un officier de police judiciaire, soit par toute per-
au Président du Tribunal le dessaisissement du Juge d’Instruction sonne habilitée, à une enquête sur la personnalité, la situation
désigné au profit d’un autre. matérielle, familiale ou sociale de l’inculpé.
(2) Les investigations du Juge d’Instruction doivent tendre à la re-
(3) L’inculpé ou la partie civile peut également le demander par re- cherche de tous les éléments favorables ou défavorables à l’in-
quête motivée adressée au Président du Tribunal. culpé.
(4) Le Président statue dans les cinq (5) jours par ordonnance mo- (3) S’il se trouve dans l’impossibilité de procéder lui-même à tous
les actes d’information, il peut donner commission rogatoire aux
tivée non susceptible de recours.
officiers de police judiciaire afin de leur faire exécuter tous les ac-
(5) En cas d’urgence et pour des actes spécifiques isolés, tout tes d’information nécessaires dans les conditions et sous les ré-
Juge d’Instruction peut, avec l’autorisation du Président, suppléer serves prévues aux articles 191et suivants.
un autre Juge d’Instruction du même Tribunal pour les accomplir.
ARTICLE 152 Le Juge d’Instruction ne peut donner commission
ARTICLE 147 Dès réception du réquisitoire introductif d’instance, rogatoire à un officier de police judiciaire pour procéder en ses lieu
le Juge d’Instruction est tenu de rendre une ordonnance à fin d’in- et place aux inculpations, interrogatoires et délivrance des man-
former. dats de justice.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 155 (1) La diffusion par quelque moyen que ce soit, de (2) Un supplément de consignation peut être fixé au cours de
nouvelles, photographies, opinions relatives à une information ju- l’information.(voir note n°111)
diciaire est interdite jusqu’à l’intervention d’une ordonnance de non-
lieu ou, en cas de renvoi, à la comparution de l’accusé devant les ARTICLE 159 (1) Lorsque le plaignant n’est pas domicilié dans le
juridictions de jugement, sous peine des sanctions prévues à l’ar- ressort du Tribunal où se déroule l’information judiciaire, il doit y
ticle 169 du Code Pénal. élire domicile par acte du greffe de ce Tribunal.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 160 (1) Dès que la partie civile a versé la consignation CHAP. III
visée à l’article 158, le Juge d’Instruction communique la plainte au DU DEROULEMENT DE L’INFORMATION JUDICIAIRE
Procureur de la République pour son réquisitoire.
(2) Le réquisitoire du Procureur de la République peut tendre : ARTICLE 164 (1) L’ordonnance à fin d’informer peut être prise contre
a) à l’irrecevabilité de la constitution de partie civile ; une personne dénommée ou non dénommée.
b) à ce qu’il soit informé contre personne dénommée ou Elle mentionne :
non dénommée. a) les nom, prénoms et qualité de son auteur ;
(3) Le Procureur de la République peut également requérir, si la b) la qualification pénale des faits reprochés ;
plainte n’est pas suffisamment motivée ou que les pièces produi- c) les nom, prénoms et qualité de la personne poursuivie,
tes ne l’étayent pas suffisamment, que l’individu visé soit entendu lorsque celle- ci est connue ou la mention « X » lorsque la per-
comme témoin par le Juge d’Instruction. sonne poursuivie est inconnue ;
d) l’énonciation précise des dispositions pénales violées ;
ARTICLE 161 Dans le cas où le Juge d’Instruction saisi n’est pas e) les lieu et date de la commission des faits.
territorialement compétent, il rend, après le réquisitoire du Minis-
(2) L’ordonnance doit être signée du Juge d’Instruction et revêtue
tère Public, une ordonnance d’incompétence et renvoie la partie
de son sceau.(voir notes n°106, 77)
civile à mieux se pourvoir.
ARTICLE 165 (1) La procédure d’information judiciaire est écrite.
ARTICLE 162 Lorsqu’une plainte avec constitution de partie civile Les actes sont dactylographiés par le greffier sous le contrôle ef-
aboutit à une ordonnance de non- lieu, l’inculpé peut saisir la juri- fectif du Juge d’Instruction.
diction civile pour demander des dommages- intérêts pour consti- (2) L’information judiciaire donne lieu à l’ouverture d’un dossier.
tution de partie civile abusive. (3)
a) Le dossier d’information fait l’objet d’un inventaire détaillé tenu à
ARTICLE 163 (1) Le Procureur de la République n’est pas lié, dans jour.
son réquisitoire, par la qualification donnée aux faits par l’auteur de b) Toutes les pièces du dossier sont cotées et inventoriées par le
la plainte avec constitution de partie civile.(voir note n°107) greffier d’instruction au fur et à mesure de leur rédaction ou de leur
(2) Le Juge d’Instruction n’est pas lié par la qualification donnée réception.
aux faits dans la plainte ou par le réquisitoire du Procureur de la (4) Toutes les pièces du dossier, y compris l’inventaire, sont éta-
République. blies au moins en double exemplaire, afin de permettre, en cas de
recours, la transmission d’un double à la Cour d’Appel.
(5)
a)Le Ministère Public peut se faire délivrer, par le greffier d’instruc-
tion, copie certifiée conforme de tous les actes de la procédure.
b) Les autres parties peuvent également, à leur requête et contre
paiement des frais, se faire délivrer copie de toute pièce de la pro-
cédure.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
(6) Les copies peuvent être établies à l’aide de tout procédé de ARTICLE 170 (1) Lors de la première comparution, le Juge d’Ins-
reproduction. truction informe l’inculpé qu’il se trouve devant un Juge d’Instruc-
tion et ne peut plus être entendu par la police ou la gendarmerie sur
ARTICLE 166 (1) Toutes déclarations donnent lieu à la rédaction les mêmes faits, sauf sur commission rogatoire, et que si à l’issue
d’un procès- verbal établi conformément aux dispositions des arti- de l’information les charges sont réunies contre lui, il sera renvoyé
cles164 et 165. pour jugement devant la juridiction compétente.
(2) Les dispositions des articles 182 à 190 sont applicables.
(2) Le Juge d’Instruction avertit en outre l’inculpé que:
SECTION I DES DROITS DE L’INCULPE a) il est libre de ne faire aucune déclaration sur-le-champ ;
b) il peut, à son choix, se défendre seul ou se faire assister
ARTICLE 167 (1) d’un ou de plusieurs conseils ;
a) Lors de la première comparution devant le Juge d’Ins- c) au cas où il a plusieurs avocats, il doit faire connaître le
truction, le suspect est, après vérification de son identité, informé nom et l’adresse de celui à qui toutes convocations et notifications
des faits qui lui sont reprochés et des dispositions de la loi pénale devront être adressées ;
applicable. d) au cas où il ne peut choisir sur- le- champ un avocat, il
b)Cette information constitue l’inculpation. peut en constituer un à tout moment jusqu’à la clôture de l’informa-
tion.
(2) L’inculpation est un acte de la compétence exclusive du Juge (3) Le Juge d’Instruction avertit l’inculpé enfin qu’il doit :
d’Instruction ; elle ne peut donner lieu à commission rogatoire si ce a) élire domicile au siège du tribunal pour la notification des
n’est à un autre Juge d’Instruction. actes de procédure ;
b) informer le Juge d’Instruction de tout changement
ARTICLE 168 La qualification donnée aux faits lors de l’enquête d’adresse.
de police ne lie pas le Juge d’Instruction. (4) Si l’inculpé fait sur- le- champ choix d’un ou de plusieurs avo-
cats, le Juge d’Instruction mentionne les nom, prénoms et adres-
ARTICLE 169 (1) Lorsque le Juge d’Instruction découvre des faits ses de ces avocats ainsi que l’adresse de celui d’entre eux à qui
nouveaux constitutifs d’une autre infraction, il communique le dos- seront notifiés les actes de procédure et les convocations.
sier au Procureur de la République en vue d’un réquisitoire sup- (5) Si l’inculpé, bien qu’ayant fait choix d’un avocat, manifeste le
plétif, avant de procéder à l’inculpation complémentaire. désir de faire des déclarations immédiatement, et ce, en l’absence
de cet avocat, le Juge d’Instruction se borne à les enregistrer, sans
(2) Il peut également modifier l’inculpation lorsque l’information lui poser des questions relatives à sa responsabilité pénale.
permet de donner aux faits une nouvelle qualification. (6) Le Juge d’Instruction notifie à l’inculpé toute mesure de restric-
tion ou de privation de liberté prise à son encontre.
(3) Il peut en outre inculper toute personne ayant participé à la
commission de l’infraction.
ARTICLE 171 (1) Si l’avocat de l’inculpé assiste à la première com-
parution, le Juge d’Instruction n’est pas tenu de lui communiquer le
dossier à l’avance.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 174 (1) Les formalités prescrites aux articles 166 et 169
Toutefois, avant tout interrogatoire et confrontation ultérieure, le Juge sont mentionnées au procès- verbal de première comparution.
d’Instruction est tenu de convoquer le conseil de l’inculpé confor- (2) Est nul et non avenu l’interrogatoire de l’inculpé effectué en vio-
mément aux dispositions de l’article 172. lation de ces formalités.
(2) Les déclarations de l’inculpé sont consignées dans le procès- (3) Toutefois, les dispositions de l’article 170 alinéas (2) et (5) ne
verbal. Les formalités édictées par les articles 183 (1), 185 et 186 sont pas applicables en cas de crime ou délit flagrant et dans tous
sont applicables à l’interrogatoire et à la confrontation de les cas d’urgence, notamment lorsqu’il y a risque de disparition
l’inculpé.(voir notes n°55, 57, 49) des indices importants ou de décès d’un témoin. Le Juge d’Ins-
truction procède dans tous ces cas, dès la première comparution,
ARTICLE 172 (1) L’avocat constitué a le droit d’assister son client à l’inculpation et à l’interrogatoire, même contre le gré de l’inculpé.
chaque fois que celui- ci comparaît devant le Juge d’Instruction. Il peut également procéder aux confrontations utiles. Le procès-
verbal doit mentionner les motifs de l’urgence.
(2) Il doit être avisé de la date et de l’heure de comparution au moins
quarante-huit (48) heures avant le jour de cette comparution si le ARTICLE 175 (1) L’inculpé est autorisé à poser directement aux
conseil réside au siège du tribunal, et soixante-douze (72) heures témoins, aux autres inculpés et à la partie civile toutes questions
s’il réside hors du siège du tribunal, par tout moyen laissant trace qu’il estime utiles. La partie civile a également le droit de poser des
écrite. questions aux témoins.
Toutefois, au cours de la confrontation, le Juge d’Instruction peut
(3) Le dossier de procédure est tenu à la disposition de l’avocat au dispenser toute autre partie ou un témoin de répondre à une ques-
cabinet d’instruction, vingt- quatre (24) heures avant chaque inter- tion qui lui paraît non pertinente, injurieuse ou contraire à l’ordre
rogatoire ou confrontation. public.
(4) Si le conseil convoqué ne se présente pas, il est passé outre et
(2) Les dispositions de l’alinéa 1er s’appliquent également au con-
mention du tout est faite au procès- verbal.
seil de l’inculpé et à celui de la partie civile.
(5) Il en est de même lorsque l’inculpé renonce expressément à
n’être entendu ou confronté qu’en présence de son conseil. (voir (3) Quand le Juge d’Instruction dispense une partie ou un témoin
notes n°55, 57, 49) de répondre à une question, celle- ci est reproduite au procès-
verbal et il y est fait mention des motifs de la dispense.
Cette renonciation ne vaut que pour l’interrogatoire ou la confronta-
tion concernée. ARTICLE 176 (1) Le Procureur de la République peut assister aux
interrogatoires et confrontations de l’inculpé ainsi qu’aux auditions
ARTICLE 173 Les dispositions de l’article 172 ci-dessus s’appli- de la partie civile et des témoins. Il informe le Juge d’Instruction de
quent également au conseil de la partie civile.(voir notes n°55, 57, son intention.
49) (2) Les dispositions de l’article 175 ci- dessus sont applicables au
Procureur de la République.
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Code de Procédure Pénale
2) a) Hormis le cas où la loi ou la coutume en dispose autre- ARTICLE 186 (1) Les procès- verbaux d’audition des témoins ne
ment, le témoin, la tête découverte, la main droite levée et dégan- doivent comporter aucun interligne.
tée, prête le serment suivant : « Je jure de dire la vérité, toute la (2) Les ratures, surcharges et renvois sont approuvés par le Juge
vérité et rien que la vérité ». d’Instruction, le greffier, le témoin, et, s’il y a lieu, l’interprète requis
b) ce serment peut, à la demande du témoin, être fait dans et l’inculpé en cas de confrontation.
les formes et rites non contraires à l’ordre public, en usage dans (3) Les ratures, surcharges et renvois non approuvés sont nuls.
sa religion ou sa coutume.
c) lorsqu’un serment a été prêté, aucun motif ne peut être ARTICLE 187 Les mineurs de 14 ans sont entendus sans presta-
ultérieurement invoqué pour remettre en cause sa validité. tion de serment.
ARTICLE 184 (1) Le Juge d’Instruction demande au témoin ses ARTICLE 188 (1) Toute personne convoquée pour être entendue
nom, prénoms, âge, situation de famille, profession, domicile ou comme témoin est tenue de comparaître et de prêter serment avant
résidence. de déposer.
(2) Il lui demande en outre s’il est domestique, parent ou allié de (2) Si le témoin convoqué ne comparaît pas, le Juge d’Instruction
l’une des parties et, dans l’affirmative, à quel degré. peut décerner contre lui un mandat d’amener sans préjudice des
(3) Il est fait mention de ces questions et réponses au procès- dispositions de l’article 173 du Code Pénal.
verbal.
ARTICLE 189 Si le témoin est dans l’impossibilité de comparaître,
ARTICLE 185 (1) a) A la fin de son audition, le témoin est invité par le Juge d’Instruction peut, soit se transporter pour l’entendre, soit
le Juge d’Instruction à relire sa déposition. délivrer à cette fin commission rogatoire conformément aux dispo-
b) Si le témoin ne sait pas lire, lecture lui en est faite par le sitions des articles 191 à 196.
greffier et, s’il y a lieu, traduction lui en est faite.
ARTICLE 190 Tout témoin a droit à une indemnité fixée conformé-
(2) Chaque page du procès- verbal est paraphée par le Juge d’Ins- ment à la législation en vigueur.
truction, le greffier, le témoin et, s’il y a lieu, l’interprète requis et
l’inculpé en cas de confrontation. SECTION IV DES COMMISSIONS ROGATOIRES
(3) Le procès- verbal est signé par le Juge d’Instruction, le greffier,
le témoin s’il persiste en ses déclarations et éventuellement par ARTICLE 191 (1) Le Juge d’Instruction peut donner commission
l’interprète et l’inculpé en cas de confrontation. rogatoire à tout autre Juge d’Instruction et sous réserve des dispo-
(4) sitions de l’article 152, à tout officier de police judiciaire à l’effet de
a) Si le témoin ne peut signer, il appose son empreinte digitale. procéder à tous actes d’information.
b) S’il refuse de signer, mention en est faite au procès- verbal.
(2) Le Juge d’Instruction ou l’officier de police judiciaire commis
exerce, dans les limites de la commission rogatoire, tous les pou-
voirs du Juge d’Instruction mandant.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
(3) En cas d’urgence, la commission rogatoire peut être diffusée ARTICLE 196 Lorsqu’au cours de l’audition du témoin visé à l’arti-
par tous les moyens laissant trace écrite; dans ce cas, ils doivent cle 195, l’officier de police judiciaire estime que ce témoin est sus-
préciser les mentions essentielles de l’original, notamment : l’in- ceptible d’être inculpé comme co- auteur ou complice de l’infrac-
culpation, le nom et la qualité du Juge d’Instruction mandant. Co- tion objet de la commission rogatoire, il peut le placer en garde à
pie de la commission rogatoire doit être adressée à l’officier de vue, dans les formes et délais prévus aux articles 119 à 121. Il est
police judiciaire ou au magistrat commis. tenu, à l’expiration du délai de garde à vue, de conduire cette per-
sonne devant le juge d’instruction dans le ressort duquel se pour-
ARTICLE 192 Le magistrat commis peut, sous réserve des dispo- suit l’exécution de la commission rogatoire. Après audition de cette
sitions de l’article 152, subdéléguer un officier de police judiciaire personne, ce magistrat peut autoriser, par écrit, la prorogation de
pour accomplir à sa place tout ou partie des actes prescrits par la la garde à vue de quarante huit (48) heures.
commission rogatoire visée à l’article 191.
ARTICLE 197 Le Juge d’Instruction mandant fixe le délai dans
ARTICLE 193 (1) La commission rogatoire doit indiquer la nature lequel les actes dressés par le magistrat ou l’officier de police judi-
de l’infraction objet des poursuites. Elle est datée, signée et revê- ciaire commis doivent lui être transmis.
tue du sceau du magistrat qui l’a délivrée.
ARTICLE 198 (1) Le Juge d’Instruction peut, par commission ro-
(2) Elle ne peut prescrire que des actes d’information se rattachant gatoire internationale, faire procéder à toute mesure d’information
directement à l’infraction objet des poursuites. judiciaire en pays étrangers notamment :
- l’interrogatoire d’un individu inculpé au Cameroun ;
ARTICLE 194 Lorsque le Juge d’Instruction mandant prescrit des - l’audition d’un témoin ;
opérations simultanées sur divers points du territoire, il doit adres- - les perquisitions ou les saisies.
ser aux magistrats ou aux officiers de police judiciaire chargés de (2) Il transmet à cet effet la commission rogatoire au Procureur de
l’exécution, copie ou la reproduction intégrale de la commission la République pour acheminement au Ministre chargé de la Jus-
rogatoire. tice par la voie hiérarchique, accompagnée d’un rapport circons-
tancié et des documents essentiels pour son exécution. Après exa-
ARTICLE 195 (1) Tout témoin cité pour être entendu au cours de men, le Ministre chargé de la Justice transmet cette commission
l’exécution d’une commission rogatoire est tenu de comparaître et rogatoire au Ministre chargé des Relations Extérieures qui la fait
de prêter serment avant de déposer. suivre par voie diplomatique, le tout, sous réserve des conventions
particulières prescrivant la transmission directe des commissions
(2) S’il ne comparaît pas, l’officier de police judiciaire en avise le rogatoires entre les autorités judiciaires camerounaises et étran-
Juge d’Instruction territorialement compétent qui peut le contrain- gères.
dre à comparaître en décernant contre lui un mandat d’amener.
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Code de Procédure Pénale
ARTICLE 200 Le Ministre chargé de la Justice, saisi par voie diplo- ARTICLE 205 En cas de refus ou d’empêchement d’un expert, le
matique, peut faire procéder, dans les formes prévues par la légis- Juge d’Instruction procède à son remplacement par ordonnance
lation camerounaise ou toute convention dûment ratifiée et publiée motivée.
par le Cameroun, à l’exécution des commissions rogatoires éma-
nant des juridictions étrangères ou à la notification d’actes de pro- ARTICLE 206 (1) Les experts sont choisis sur une liste nationale.
cédure intéressant ces juridictions. (2) Les modalités d’inscription, de radiation des experts et de re-
nouvellement de la liste sont fixées par décret.
ARTICLE 201 Les actes d’information prescrits dans les commis-
sions rogatoires sont exécutés conformément aux règles édictées ARTICLE 207 Tant qu’il n’est pas radié de la liste, l’expert n’est pas
par le présent code. tenu de renouveler son serment chaque fois qu’il est commis.
ARTICLE 202 (1) En cas de subdélégation prévue à l’article 192, ARTICLE 208 (1) A titre exceptionnel, le Juge d’Instruction peut,
l’officier de police judiciaire est tenu, après exécution de la com- par décision motivée et avec l’accord des parties, choisir des ex-
mission rogatoire, de retourner celle- ci au Juge d’Instruction délé- perts ne figurant pas sur la liste nationale.
gué avec toutes les pièces d’exécution. La transmission du dos- (2) A peine de nullité de leur rapport, les experts ne figurant pas sur
sier à l’autorité judiciaire étrangère s’opère sous réserve des con- la liste nationale doivent, chaque fois qu’ils sont commis, prêter
ventions internationales, par le canal du Ministère chargé de la devant le Juge d’Instruction, le serment prévu à l’article 204. Le
Justice. Si aucun délai n’a été fixé, les procès- verbaux sont trans- procès- verbal de prestation de serment est signé par le Juge d’Ins-
mis dans les dix (10) jours à compter de la fin de la mission. truction et le greffier.
(3) Lorsque l’expert ne peut prêter serment oralement, il le fait par
(2) Le Juge d’Instruction vérifie la régularité des opérations faites et un écrit qui est classé au dossier de la procédure.
le cas échéant, les reprend ou les fait recommencer.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 209 Toute décision commettant un expert lui impartit un ARTICLE 213 (1) Avant de remettre les scellés à l’expert, le Juge
délai pour remplir sa mission. En cas de nécessité, ce délai peut d’Instruction les présente à l’inculpé et recueille, le cas échéant,
être prorogé à la requête de l’expert, par ordonnance motivée. ses observations.
ARTICLE 210 (1) L’expert qui ne dépose pas son rapport dans le (2) La remise des scellés à l’expert donne lieu à l’établissement
délai imparti peut, après une mise en demeure du Juge d’Instruc- d’un procès- verbal qui décrit leur état et, s’il y a lieu, leur contenu.
tion, être immédiatement remplacé. Dans ce cas, il doit :
a) rendre compte des investigations auxquelles il a déjà procédé; (3) Le rapport de l’expert fait mention de toute ouverture ou réou-
b) dans les quarante- huit (48) heures de la notification du rempla- verture des scellés et un inventaire en est dressé, s’il y a lieu.
cement, restituer les objets et documents qui lui auraient été con-
fiés, même par les parties, en vue de l’accomplissement de sa ARTICLE 214 (1) Au cours de l’expertise, les parties peuvent de-
mission. mander au Juge d’Instruction de prescrire à l’expert d’effectuer
(2) Il peut en outre, à la diligence du Ministère Public, faire l’objet certaines recherches ou d’entendre toute personne nommément
de poursuites judiciaires conformément aux dispositions de l’arti- désignée, susceptible de fournir des renseignements d’ordre tech-
cle 174 du Code Pénal. nique.
(2) Si l’expert estime utile d’entendre l’inculpé, il doit le faire en
ARTICLE 211 (1) L’expert doit remplir sa mission en liaison cons- présence de son avocat, s’il en a un, ainsi que du Juge d’Instruc-
tante avec le Juge d’Instruction ou le magistrat commis. Il le tient tion. Toutefois, le médecin expert chargé d’examiner l’inculpé peut
notamment informé du développement de ses investigations afin poser à ce dernier des questions nécessaires à l’accomplissement
de lui permettre de prendre, à tout moment, toutes les mesures de sa mission, hors la présence de son avocat et du Juge d’Ins-
utiles. truction.
(2) Il n’y a pas violation des droits de la défense lorsqu’une ordon- ARTICLE 215 (1) A la fin de sa mission, l’expert dépose son rap-
nance du Juge d’Instruction étend la mission de l’expert à des faits port en autant d’exemplaires qu’il y a de parties plus un ; ce rapport
nouveaux susceptibles de justifier une inculpation complémentaire. contient la description des opérations effectuées et ses conclu-
sions.
ARTICLE 212 Si l’expert commis demande à être éclairé sur une
question qui ne relève pas de sa spécialité, le Juge d’Instruction (2) Lorsque plusieurs experts ont été commis, ils rédigent un rap-
peut, sur sa proposition, lui adjoindre telle personne spécialement port commun ; s’ils sont d’avis différents, chacun y consigne son
qualifiée. La personne ainsi désignée prête le serment prévu à opinion.
l’article 204. Elle rédige un rapport qui est annexé à celui de l’ex- (3) Le rapport et les scellés ou leurs résidus sont déposés entre
pert. les mains du greffier d’instruction qui en dresse, sur- le- champ,
procès- verbal.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 218 (1) La détention provisoire est une mesure excep- SECTION I DE LA MISE EN LIBERTE SANS CAUTION
tionnelle qui ne peut être ordonnée qu’en cas de délit ou de crime.
Elle a pour but de préserver l’ordre public, la sécurité des person- ARTICLE 222 (1) Le Juge d’Instruction peut, à tout moment et jus-
nes et des biens ou d’assurer la conservation des preuves ainsi qu’à la clôture de l’information judiciaire, d’office, donner mainlevée
que la représentation en justice de l’inculpé.(voir note n°102) du mandat de détention provisoire.
Toutefois, un inculpé justifiant d’un domicile connu ne peut faire (2) Lorsqu’elle n’est pas de droit ou lorsqu’elle n’est pas donnée
l’objet d’une détention provisoire qu’en cas de crime. d’office, la mise en liberté peut, sur la demande de l’inculpé et après
(2) Le Juge d’Instruction peut décerner mandat de détention provi- réquisitions du Procureur de la République, être ordonnée par le
soire à tout moment après l’inculpation, mais avant l’ordonnance Juge d’Instruction, si l’inculpé souscrit l’engagement de déférer aux
de renvoi, pourvu que l’infraction soit passible d’une peine privative convocations de celui- ci et de le tenir informé de ses
de liberté. Il prend de suite une ordonnance motivant sa décision déplacements.(voir notes n°58, 112)
de mise en détention provisoire. Cette ordonnance est notifiée au
Procureur de la République et à l’inculpé.(voir notes n°47, 70) ARTICLE 223 (1) L’acte de retrait du mandat de détention provi-
soire est appelé « ordonnance de mise en liberté ».
ARTICLE 219 Outre les mentions prévues à l’article 26, le mandat (2) L’acte de rejet de la demande de mise en liberté est dit « ordon-
de détention provisoire doit préciser la durée de sa validité confor- nance de rejet ».
mément aux dispositions de l’article 221.(voir notes n°47, 70)
(3) Après la mise en liberté, et si des circonstances nouvelles ren-
ARTICLE 220 (1) Le mandat de détention provisoire est établi en
dent la détention nécessaire, le Juge d’Instruction peut décerner un
un original et une copie.
nouveau mandat de détention provisoire.(voir note n°112)
(2) L’original et la copie sont transmis pour exécution au régisseur
de la prison. Celui- ci retourne immédiatement au Juge d’Instruc-
tion l’original revêtu de la mention d’écrou et garde la copie dans le
dossier pénitentiaire de l’inculpé.(voir notes n°47, 70)
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
SECTION II DE LA MISE EN LIBERTE SOUS CAUTION ARTICLE 229 Le garant peut, à tout moment, retirer sa caution.
Dans ce cas, il est tenu de présenter le mis en cause à l’autorité
ARTICLE 224 (1) Toute personne légalement détenue à titre provi- compétente ; celle- ci lui donne acte du retrait de sa garantie et
soire peut bénéficier de la mise en liberté moyennant une des ga- informe le mis en cause qu’il peut demeurer en liberté s’il présente
ranties visées à l’article 246 (g) et destinées à assurer notamment un autre garant ou s’il verse un cautionnement.
sa représentation devant un officier de police judiciaire ou une auto-
rité judiciaire compétente. ARTICLE 230 Lorsque l’autorité ayant accordé la liberté sous cau-
(2) Toutefois, les dispositions du présent article ne s’appliquent pas tion est informée par un garant que le mis en cause cherche à se
aux personnes poursuivies pour crime passible de l’emprisonne- soustraire à l’obligation de représentation, elle ordonne son arres-
ment à vie ou de la peine de mort.(voir notes n°58, 112) tation et son maintien en détention à moins qu’il ne fournisse une
autre garantie.
ARTICLE 225 La demande de mise en liberté sous caution est
adressée, selon les cas, à l’officier de police judiciaire, au Procu- ARTICLE 231 Toute personne mise en liberté sous caution est
reur de la République, au Juge d’Instruction ou à la juridiction de considérée comme légalement privée de sa liberté au sens des
jugement.(voir note n°58) dispositions de l’article 193 du Code Pénal.
ARTICLE 226 Lorsque le requérant présente plusieurs garants pour ARTICLE 232 (1) Lorsque la personne mise en liberté est astreinte
obtenir sa mise en liberté, ceux- ci peuvent prendre leurs engage- à un cautionnement, celui- ci garantit :
ments séparément. a) sa représentation en justice;
b) le cas échéant, le remboursement des frais engagés par
ARTICLE 227 La décision de mise en liberté sous caution peut la partie civile, la réparation des dommages causés par l’infraction
être rapportée par la juridiction saisie, soit d’office, soit à la requête et le paiement des amendes et des frais de justice.
du Ministère Public ou de la partie civile.
(2) Le cautionnement est remboursé en cas de représentation, de
ARTICLE 228 (1) Le garant est responsable de la comparution de non- lieu, de mainlevée ou de cessation de la mesure de surveillance
la personne libérée. judiciaire.
(2) Lorsque cette dernière ne comparaît pas, l’autorité compétente (3) Le remboursement du cautionnement est ordonné par l’autorité
ordonne son arrestation et met le garant en demeure de la repré- judiciaire compétente.
senter.
(3) A défaut de représentation, le garant est astreint à payer la ARTICLE 233 Lorsque la personne mise en liberté a fourni une ou
caution fixée dans l’acte d’engagement sous peine d’y être con- plusieurs cautions pour garantir sa représentation en justice, les
traint par corps conformément aux dispositions des articles 563 et obligations prévues aux articles 228 à 232 leur sont applicables.
suivants. Toutefois, le garant est exonéré de sa responsabilité s’il
prouve que la non- comparution est due à un cas de force ma- ARTICLE 234 En cas de fuite, le cautionnement est acquis au
jeure. Trésor Public, sans préjudice des droits de la partie civile.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 242 (1) Les dispositions de l’article 239 (2) ne sont pas
applicables aux correspondances échangées entre l’inculpé et son
CHAP. VII DES VISITES ET DES CORRESPONDANCES conseil ou entre l’inculpé et l’autorité judiciaire.
(2) Aucune information obtenue en violation des dispositions de l’ali-
ARTICLE 238 (1) En cas de détention provisoire, les conjoints, néa 1 ci- dessus ne peut- être retenue comme preuve contre l’in-
ascendants, descendants, collatéraux, alliés et amis de l’inculpé culpé.
ont un droit de visite qui s’exerce suivant les horaires fixés par
l’administration pénitentiaire, sur avis conforme du Procureur de la ARTICLE 243 L’ouverture des correspondances aux fins de lec-
République. ture telle que prévue à l’article 239 (2) a lieu en présence de l’in-
(2) Un permis permanent de visite peut être délivré aux personnes culpé.
énumérées ci- dessus par le Juge d’Instruction qui peut, à tout
moment, le retirer. Il cesse d’être valable à la clôture de l’informa- ARTICLE 244 (1) a) Sous réserve des dispositions de l’article
tion. 242, le Juge d’Instruction peut, par ordonnance, prescrire au ré-
gisseur de la prison de lui communiquer tout ou partie des corres-
ARTICLE 239 (1) L’inculpé détenu peut, sauf prescriptions con- pondances reçues ou envoyées par l’inculpé.
traires du Juge d’Instruction, correspondre sans restriction avec b) Les correspondances ainsi communiquées sont, après exa-
toute personne de son choix. men et, le cas échéant, reproduction, remises ou expédiées sans
(2) Ces correspondances sont soumises à la lecture du régisseur délai à leur destinataire, à moins que le Juge d’Instruction ne pro-
de la prison. cède à leur saisie, auquel cas l’inculpé doit en être avisé.
(2) Le Juge d’Instruction peut prescrire à tout moment au régis-
ARTICLE 240 (1) Les visites d’un conseil à son client détenu ne seur de la prison d’interdire toute visite ou communication de l’in-
peuvent avoir lieu qu’entre six (6) heures et dix- huit (18) heures. culpé avec ses co- détenus pendant une période de six (6) jours
(2) Toute visite en dehors des heures spécifiées à l’alinéa (1) est renouvelable une fois. L’ordonnance prescrivant cette mesure est
subordonnée à l’autorisation écrite du Juge d’Instruction. notifiée à l’inculpé et au Procureur de la République. Elle n’est sus-
ceptible d’aucun recours.
ARTICLE 241 (1) Avant d’être mises en contact avec l’inculpé, les (3) L’interdiction de communiquer prévue à l’alinéa (2) ci- dessus
personnes visées à l’article 238 peuvent être préalablement sou- ne s’applique, ni au Procureur de la République, ni au conseil de
mises à une fouille aux fins d’éviter qu’elles n’introduisent en pri- l’inculpé.
son une arme ou tout autre objet dont la présence ou l’usage est
susceptible de troubler l’ordre public ou de faciliter une évasion. ARTICLE 245 (1) Sous les mêmes réserves qu’à l’article 244 (1)
(2) La fouille est effectuée avec dignité au bureau du régisseur de ci-dessus, le Juge d’Instruction peut, par ordonnance, prescrire au
la prison par une personne de même sexe et hors la présence receveur des postes et télécommunications de lui communiquer
d’une tierce personne. tout ou partie des correspondances reçues ou envoyées par l’in-
(3) Après la fouille, la personne est immédiatement introduite auprès culpé laissé en liberté avec ou sans caution, ou placé sous le ré-
de l’inculpé dans une pièce réservée à cet effet. gime de la surveillance judiciaire.
(2) Les dispositions de l’article 242 sont applicables.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
a) ne pas sortir des limites territoriales déterminées par le (2) Il statue sur la demande de l’inculpé, dans un délai de cinq (5)
Juge d’Instruction ; jours, par ordonnance motivée.
b) ne pas se rendre en certains lieux déterminés par le Juge
d’Instruction ; ARTICLE 249 Les pouvoirs reconnus au Juge d’Instruction par les
c) répondre aux convocations de toute autorité chargée de articles 222, 238 et 246 à 248 appartiennent également à la Cour
la mission de surveillance et d’assistance ou de toute autre per- d’Appel réunie en Chambre de Contrôle comme prévue à l’article
sonne désignée par le Juge d’Instruction ; 272, et à la juridiction de jugement saisie d’une ordonnance de ren-
d) s’abstenir de conduire tous véhicules ou certains véhicu- voi.
les et, le cas échéant, remettre au greffe son permis de conduire
contre récépissé ; ARTICLE 250 Si l’inculpé viole l’une des obligations de la sur-
e) s’abstenir de recevoir certaines personnes désignées par le Juge veillance judiciaire, le Juge d’Instruction peut, quelle que soit la du-
d’Instruction, ainsi que de communiquer avec elles de quelque fa- rée de la peine d’emprisonnement encourue, décerner à son en-
çon que ce soit ; contre mandat d’amener, d’arrêt ou de détention provisoire.
f) se soumettre à des mesures d’examen, de traitement ou
de soins, même sous le régime de l’hospitalisation, notamment CHAP. IX DES NULLITES DES ACTES
aux fins de désintoxication et de traitement des maladies conta- DE L’INFORMATION JUDICIAIRE
gieuses ;
g) fournir, en vue de garantir sa représentation en justice : ARTICLE 251 (1) Tout acte d’instruction accompli en violation des
- soit un cautionnement dont le montant et les modalités de ver- dispositions des articles 164, 167, 169 et 170 est nul.
sement sont fixés par le Juge d’Instruction, compte tenu notam- (2) Une partie peut renoncer à se prévaloir de la nullité lorsque
ment des ressources de l’inculpé ; celle- ci ne porte atteinte qu’à ses seuls intérêts. Toutefois, la viola-
- soit un ou plusieurs garants conformément aux dispositions tion des dispositions substantielles du présent titre ne peut, en ap-
des articles 224 et suivants ; plication des prescriptions de l’article 3 du présent Code, être
h) ne pas exercer certaines activités professionnelles lors- couverte.(voir note n°38)
que l’infraction a été commise à l’occasion ou dans l’exercice de
celles- ci et si le Juge d’Instruction estime que leur poursuite est de ARTICLE 252 (1) S’il apparaît au Procureur de la République qu’un
nature à faciliter la commission d’une nouvelle infraction. acte d’instruction est entaché de nullité, il en avise par écrit le Juge
d’Instruction et requiert la transmission du duplicatum du dossier
ARTICLE 247 Le Juge d’Instruction peut, à tout moment, suppri- au Président de la Chambre de Contrôle de l’Instruction, en vue de
mer ou modifier une ou plusieurs des obligations résultant de la l’annulation de l’acte vicié.
surveillance judiciaire. (2) En cas de refus, le Juge d’Instruction statue par ordonnance
motivée, notifiée au Procureur de la République et aux autres par-
ARTICLE 248 (1) Le Juge d’Instruction peut, à tout moment de ties.
l’information, soit d’office, soit à la demande de l’inculpé, donner (3) Le Ministère Public a seul qualité pour relever appel de cette
mainlevée des mesures de surveillance judiciaire. ordonnance, dans les quarante huit (48) heures à compter du len-
demain du jour de sa notification.
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Code de Procédure Pénale
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
(7) En cas d’inculpations multiples, le Juge d’Instruction rend une (2) En cas de condamnation, les dépens sont mis à la charge de la
ordonnance de non- lieu partiel s’il y a des charges à propos de partie civile.
certains faits et qu’il n’en existe pas pour d’autres.
ARTICLE 261 Les ordonnances de non-lieu, de non-lieu partiel ou
ARTICLE 257 Les ordonnances de non- lieu, de non- lieu partiel et de renvoi sont notifiées au Procureur de la République et aux autres
de renvoi contiennent les nom, prénoms, date et lieu de naissance, parties.
filiation, domicile et profession de l’inculpé, l’exposé et la qualifica-
tion pénale des faits ainsi que l’indication des textes de loi applica- ARTICLE 262
bles. (1) a) Lorsque l’inculpé détenu ou placé sous surveillance judi-
Elles indiquent en outre avec précision et concision les motifs pour ciaire est renvoyé devant le Tribunal pour une contravention, l’or-
lesquels il existe ou non des charges contre l’inculpé. donnance de renvoi met fin à la détention provisoire ou à la mesure
de surveillance judiciaire.
ARTICLE 258 (1) L’ordonnance de non- lieu entraîne la mise en
b) En cas de renvoi devant le Tribunal pour des faits cons-
liberté immédiate de l’inculpé, s’il n’est détenu pour autre cause,
titutifs d’un délit, l’ordonnance de renvoi ne met pas fin à la déten-
ainsi que la cessation des mesures de surveillance prises contre
tion provisoire ou à la mesure de surveillance judiciaire, lorsque le
lui.
maximum de la peine encourue est supérieur à la durée de la dé-
tention.
(2) Le Juge d’Instruction statue en même temps sur la restitution
des objets saisis et le cas échéant, sur le cautionnement. Il arrête (2) Lorsque l’inculpé détenu ou placé sous surveillance judiciaire
les dépens de la procédure et les met à la charge du Trésor Public est renvoyé devant le Tribunal pour un crime, l’ordonnance de ren-
ou de la partie civile selon que les poursuites ont été engagées par voi ne met pas fin à la détention provisoire ou à la mesure de sur-
le Ministère Public ou sur la base d’une plainte avec constitution veillance judiciaire.
de partie civile. (3) L’inculpé en liberté le demeure jusqu’à sa comparution devant
la juridiction de jugement compétente.
Toutefois, le Juge d’Instruction peut, par une motivation spéciale de
l’ordonnance de clôture, décharger la partie civile de tout ou partie ARTICLE 263 (1) Les incidents de procédure soulevés mais non
des dépens s’il estime qu’elle a agi de bonne foi. définitivement réglés au cours de l’information judiciaire sont joints
au fond et portés en même temps que l’affaire devant la juridiction
ARTICLE 259 L’ordonnance de non- lieu ne fait pas obstacle à la de jugement. Ils doivent être présentés avant toute défense au
réouverture de l’information en cas de survenance de faits nou- fond.
veaux. (2) La juridiction saisie prononce l’annulation de l’acte reconnu irré-
gulier et détermine l’étendue de ses effets.
ARTICLE 260 L’inculpé bénéficiaire d’une ordonnance de non- lieu
devenue définitive peut agir en dénonciation calomnieuse contre Toutefois, l’arrêt de la Chambre de Contrôle de l’Instruction ren-
la partie civile. Il peut aussi porter son action en dommages- inté- voyant l’inculpé devant la juridiction de jugement pour crime purge
rêts devant la juridiction civile. définitivement toutes les nullités de la procédure antérieure.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 264 Le dossier clôturé par une ordonnance de non- lieu ARTICLE 270 La partie civile ne peut relever appel que des ordon-
est classé au greffe de la juridiction où l’information judiciaire s’est nances de refus d’informer, d’irrecevabilité de la constitution de par-
déroulée. tie civile, de rejet d’une demande d’expertise ou de contre- exper-
CHAP. XI DE LA REPRISE DE L’INFORMATION JUDICIAIRE tise, de restitution des objets saisis ou de non- lieu.
ARTICLE 265 L’inculpé bénéficiaire d’une décision de non- lieu ARTICLE 271 Le délai d’appel est de quarante huit (48) heures. Il
devenue irrévocable ne peut plus être poursuivi pour les mêmes court à compter du lendemain du jour de la notification de l’ordon-
faits, même sous une qualification différente. Toutefois, l’informa- nance.
tion clôturée par une décision de non- lieu, peut, à la diligence du
Ministère Public ou de la partie civile, être reprise en cas de décou- SECTION II DE L’ORGANISATION ET DE LA PROCEDURE
verte d’éléments nouveaux. DEVANT LA CHAMBRE DE CONTROLE DE L’INSTRUCTION
ARTICLE 266 Sont considérées comme éléments nouveaux, les ARTICLE 272 (1) L’appel contre les actes du Juge d’Instruction est
déclarations de témoins, l’identification de l’auteur des faits en cas porté devant une formation spéciale de la Cour d’Appel appelée
d’information ouverte contre X , les pièces à conviction, les docu- Chambre de Contrôle de l’Instruction.
ments et procès- verbaux qui n’ont pas été produits au cours de (2) La Chambre de Contrôle de l’Instruction est présidée par un
l’instruction, et qui sont de nature, soit à renforcer les charges qui magistrat du siège de la Cour, désigné par ordonnance du Prési-
avaient été jugées insuffisantes, soit à donner aux faits de nou- dent de ladite Cour pour une année judiciaire.
veaux développements utiles à la manifestation de la vérité. (3) Le Ministère Public et les autres parties assistent aux audien-
ces de la Chambre.
CHAP. XII DES RECOURS CONTRE LES ACTES (4) Les audiences se déroulent avec l’assistance d’un greffier.
DU JUGE D’INSTRUCTION
ARTICLE 273 La Chambre de Contrôle de l’Instruction se réunit
SECTION I DES DISPOSITIONS GENERALES
toutes les fois qu’il est nécessaire, sur convocation de son Prési-
dent ou à la demande du Procureur Général.
ARTICLE 267 Les actes du Juge d’Instruction peuvent être frap-
pés d’appel devant la Chambre de Contrôle de l’Instruction, dans ARTICLE 274 (1) L’appel est formé par requête non timbrée adres-
les formes et délais prévus aux articles 271 et 274. sée en quatre (4) exemplaires au Président de la Chambre de
ARTICLE 268 Le Ministère Public peut, sauf dispositions contrai- Contrôle de l’Instruction. A cette requête est jointe une copie de
res, interjeter appel contre les ordonnances rendues par le Juge l’ordonnance attaquée.
d’Instruction. Cet appel est formé conformément aux dispositions (2) La requête d’appel doit, à peine d’irrecevabilité, articuler et dé-
des articles 252 (3) et 254 (1), (3) et 271. velopper les moyens produits à l’appui de l’appel.
(3) Le procès- verbal de réception de l’appel et une copie de la
ARTICLE 269 L’inculpé ne peut relever appel que des ordonnan- equête sont notifiés au Procureur Général près la Cour d’Appel et
ces relatives à la détention provisoire, à la mesure de surveillance aux autres parties.
judiciaire, à la demande d’expertise ou de contre- expertise et à la (4) Le Procureur Général et les autres parties disposent d’un délai
restitution des objets saisis. de quarante- huit (48) heures pour déposer leurs conclusions.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
(5) Sous réserve des cas visés aux articles 252 et 253, le Prési- (2) Le Procureur Général assure immédiatement l’exécution de l’ar-
dent de la Chambre de Contrôle de l’Instruction se fait communi- rêt intervenu, nonobstant l’exercice éventuel d’un pourvoi en cas-
quer le duplicatum du dossier. sation formé par la partie intéressée, dans les formes prévues à
(6) Le Procureur Général et les autres parties sont informés, par l’article 480.
tout moyen laissant trace écrite, de la date de l’audience à laquelle
l’affaire sera appelée. ARTICLE 278 Lorsque la Chambre de Contrôle de l’Instruction,
(7) un délai minimum de quarante huit (48) heures en matière de saisie d’un appel interjeté contre une ordonnance du Juge d’Ins-
détention et de cinq (5) jours en toute autre matière, doit être ob- truction portant sur toute autre matière que la détention provisoire
servé entre la date de cette information et celle de l’audience. Pen- infirme cette ordonnance, elle peut renvoyer le dossier au Juge d’Ins-
dant ce délai, le conseil de chaque partie peut consulter le dossier truction initialement saisi ou à un autre Juge d’Instruction du même
de procédure au greffe de la Chambre de Contrôle de l’Instruction Tribunal, en vue de la poursuite de l’information judiciaire.
et produire un mémoire qu’il communique au Ministère Public et
aux autres parties. ARTICLE 279 Lorsque la Chambre de Contrôle de l’Instruction in-
firme une ordonnance de clôture de l’information judiciaire, elle peut
ARTICLE 275 (1) La Chambre de Contrôle de l’Instruction statue
évoquer et statuer à nouveau.
dans les trente (30) jours de la réception de la requête d’appel.
(2) En matière de détention provisoire, il doit être statué dans les ARTICLE 280 (1) Le magistrat qui effectue le supplément d’ins-
dix (10) jours de la réception de la requête d’appel. truction visé à l’article 276 jouit des prérogatives du Juge d’Instruc-
ARTICLE 276 (1) La Chambre de Contrôle de l’Instruction peut, tion. Il peut interroger l’inculpé concerné, entendre des témoins,
soit d’office, soit à la demande du Procureur Général ou de toute procéder s’il y a lieu, à des perquisitions et à des saisies, délivrer
autre partie, ordonner tout supplément d’information qu’elle es- des commissions rogatoires et décerner des mandats.
time utile. Il y est procédé, soit par le Président de la Chambre, soit Toutefois, il ne peut ni statuer sur une demande de mise en liberté,
par un magistrat du siège de la Cour d’Appel ou par un Juge d’Ins- ni rendre une ordonnance de clôture de l’information.
truction désigné à cet effet. (2) Il est tenu, à la fin de sa mission, de retourner le dossier à la
(2) Après exécution du supplément d’information, le dossier de pro- Chambre de Contrôle de l’Instruction.
cédure est rétabli au greffe de la Chambre de Contrôle de l’Instruc-
ARTICLE 281 (1) Lorsque la Chambre de Contrôle de l’Instruction
tion. Il peut y être consulté par les conseils des parties.
est saisie conformément aux dispositions des articles 277 et 278,
ARTICLE 277 (1) Lorsque la Chambre de Contrôle de l’Instruc- elle examine la régularité de l’ensemble des actes de procédure
tion, statuant sur l’appel relevé contre une ordonnance du Juge qui lui sont soumis.
d’Instruction en matière de détention provisoire ou de surveillance (2) Si elle découvre une cause de nullité, elle prononce l’annulation
judiciaire ou de restitution des objets saisis, infirme cette ordon- de l’acte vicié et, s’il échet, celle de tout ou partie de la procédure
nance, elle peut, selon le cas, soit donner mainlevée du mandat ou ultérieure.
de la mesure de surveillance judiciaire, soit décerner un mandat de (3) Après l’annulation, elle peut procéder comme indiqué à l’article
détention provisoire ou d’arrêt contre l’inculpé mis en liberté en exé- 278.(voir note n°38)
cution de ladite ordonnance, soit ordonner ou non la restitution des
objets saisis.
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Constatation et poursuite des infractions
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 282 Lorsque la Chambre de Contrôle de l’Instruction ARTICLE 286 En cas d’annulation d’une ordonnance de renvoi ou
constate que le Juge d’Instruction n’a pas statué sur certains faits de non- lieu, la Chambre de Contrôle de l’Instruction peut, dans
dont il était saisi ou que le réquisitoire introductif d’instance a omis l’intérêt d’une bonne administration de la Justice, désigner un autre
de le saisir de tous les faits révélés par les procès- verbaux d’en- Juge d’Instruction ou à défaut, tout autre magistrat du siège du même
quête préliminaire, elle est tenue d’ordonner qu’il soit informé sur Tribunal pour continuer l’information judiciaire.
toutes infractions ressortant du dossier d’enquête préliminaire.
ARTICLE 287 L’appel interjeté contre les actes d’instruction autres
ARTICLE 283 Lorsqu’elle est saisie d’un appel interjeté conformé- que les ordonnances de renvoi ou de non- lieu, ne suspend pas
ment aux dispositions des articles 267 à 271 contre une ordon- l’information judiciaire.
nance de renvoi ou de non- lieu, la Chambre de Contrôle de l’Ins-
truction, si elle estime que les faits ne constituent pas une infrac-
tion ou que l’auteur de celle- ci est resté inconnu ou s’il n’existe pas
de charges contre l’inculpé, rend un arrêt de non- lieu et statue, s’il
échet, sur la restitution des objets saisis.
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Juridictions de jugement
Code de Procédure Pénale
LIVRE III ARTICLE 291 (1) En dehors des cas de flagrant délit et de citation
directe à la requête de la partie civile, le Président du Tribunal, en
DES JURIDICTIONS DE JUGEMENT concertation avec le Procureur de la République, fixe la date de la
première audience.
ARTICLE 288 (1) Une juridiction de jugement est un organe chargé (2) En cas de nécessité, cette date peut être modifiée dans les
de statuer conformément à la loi sur les faits dont elle est saisie et mêmes conditions.
de prononcer, le cas échéant, les peines et mesures prévues par
la loi. ARTICLE 292 (1) Le dossier de procédure est communiqué au
(2) Dans le présent Code, constituent des juridictions de jugement Procureur de la République, pour citation des parties et des té-
de droit commun : moins.
a) le Tribunal de Première Instance ;
b) le Tribunal de Grande Instance ; (2) A l’issue des formalités prescrites au paragraphe 1er, le dossier
c) la Cour d’Appel ; est rétabli au greffe.
d) la Cour Suprême.(voir note n°68)
ARTICLE 293 Lorsque le Tribunal de Première Instance est saisi
TITRE I de plusieurs procédures visant des infractions connexes, il peut en
DU TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE ordonner la jonction, soit d’office, soit sur réquisitions du Ministère
Public, soit à la requête de toute autre partie.
CHAP I DE LA COMPETENCE ET DE LA SAISINE
DU TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE ARTICLE 294 Est compétent, le Tribunal :
a) soit du lieu de la commission de l’infraction ;
SECTION I DES DISPOSITIONS GENERALES b) soit du lieu du domicile du prévenu ;
c) soit du lieu de l’arrestation du prévenu.
ARTICLE 289 (1) Le Tribunal de Première Instance est compétent
pour connaître des délits et contraventions tels que définis à l’arti- ARTICLE 295 La compétence à l’égard d’un prévenu s’étend à
cle 21 (1) b) et c) du Code Pénal. tous les co- auteurs et complices, sauf dispositions contraires de
la loi.
(2) Lorsqu’il juge en matière de contravention, il applique les mê-
mes règles qu’en matière de délit, à l’exception de celles relatives ARTICLE 296 (1) Le Tribunal de Première Instance est compétent
au flagrant délit.(voir notes n°23, 51, 68, 86, 88) pour statuer sur toutes les exceptions soulevées par les parties à
l’exclusion des exceptions préjudicielles.
ARTICLE 290 Le Tribunal de Première Instance est saisi, soit par
ordonnance de renvoi du Juge d’Instruction, ou par arrêt de la (2)
Chambre de Contrôle de l’Instruction, soit par citation directe, soit a) Lorsqu’une exception préjudicielle est admise, le Tribunal de
par application de la procédure de flagrant délit. Première Instance doit surseoir à statuer jusqu’à ce que la juridic-
tion compétente se prononce sur cette exception.
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Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
(3) Si l’exception n’est pas admise, les débats continuent. (2) Si l’affaire est en état d’être jugée, le Tribunal procède confor-
mément aux dispositions des articles 302 et suivants.(voir note n°54)
ARTICLE 297 Les exceptions tirées de la nullité, soit de la citation
à comparaître, soit de la procédure antérieure sont, à peine de for- CHAP. II DE LA PUBLICITE
clusion, soulevées avant toute défense au fond. ET DE LA POLICE DE L’AUDIENCE
ARTICLE 298 Toute personne arrêtée en flagrant délit est déférée ARTICLE 302 (1) Les audiences sont publiques.
devant le Procureur de la République qui procède comme il est dit Toutefois, lorsque la publicité est dangereuse pour l’ordre public
à l’article 114.(voir note n°54) ou les bonnes moeurs, la juridiction peut, à tout moment, d’office
ou à la demande de l’une des parties et après réquisitions du Mi-
ARTICLE 299 (1) Le témoin peut être convoqué par tout moyen nistère Public, ordonner, par jugement avant- dire- droit, que les
laissant trace écrite, même par l’officier ou l’agent de police judi- débats aient lieu en tout ou partie à huis clos ou que leur publicité
ciaire. Il est tenu de comparaître à l’audience. soit restreinte.
Mention en est faite dans le jugement.
(2) Si le témoin ne se présente pas, il est cité à la diligence du
Ministère Public. En cas de non- comparution, le Tribunal peut, soit (2) Dans tous les cas, le jugement est prononcé en audience publi-
décerner contre lui mandat d’amener, soit passer outre.(voir note que.
n°54)
SECTION II DE LA POLICE DE L’AUDIENCE
ARTICLE 300 (1) Lorsqu’il comparaît à la première audience des
flagrants délits, le prévenu est informé par le Président qu’il a le ARTICLE 303 Le Président assure la police de l’audience et la
droit de demander un délai de trois (3) jours pour préparer sa dé- direction des débats.
fense. A cette fin, des agents de la force du maintien de l’ordre sont mis à
sa disposition pour la durée de chaque audience.
(2) Si le prévenu use de cette faculté, le Tribunal ordonne le renvoi.
ARTICLE 304 (1) Le public admis dans la salle d’audience doit
(3) Mention de cette information et de l’option du prévenu est faite s’abstenir de toute manifestation d’approbation ou de désapproba-
dans le jugement sous peine de nullité.(voir note n°54) tion.
189 190
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
(2) Toute personne à qui la parole est donnée doit s’exprimer avec CHAP. III DES PREUVES
modération et dans le respect dû à la Justice.
(3) Toute injonction du Président pour le maintien de l’ordre à SECTION I DES REGLES GENERALES
l’audience doit être exécutée sur-le-champ.
ARTICLE 307 La charge de la preuve incombe à la partie qui a mis
ARTICLE 305 (1) Le Président peut inviter à sortir de la salle en mouvement l’action publique.(voir note n°38)
d’audience toute personne dont l’habillement ou le comportement
n’est pas convenable, et en cas de refus, la faire incarcérer pen- ARTICLE 308
dant vingt quatre (24) heures. La décision d’incarcération ne peut a) Hormis les cas où la loi en dispose autrement, une infrac-
faire l’objet d’aucun recours. tion peut être établie par tout mode de preuve.
b) Toute preuve contraire d’un fait peut être rapportée par tout
(2) Si l’intéressé résiste, le Président en dresse sur-le-champ pro- moyen.
cès- verbal, et après réquisitions du Ministère Public, l’inculpe c) La preuve par interception des écoutes téléphoniques, ap-
d’outrage au Tribunal prévu à l’article 154 du Code Pénal sans pareils électroniques, et autres instruments de surveillance
préjudice, le cas échéant, des autres chefs de prévention relevés est admise dans les conditions prévues aux articles 92 et
contre lui. Il le juge séance tenante sur tous les faits qui lui sont 245 ci dessus.
reprochés.
ARTICLE 309 Il appartient au prévenu qui invoque un fait justificatif
(3) Le Président peut également, après avoir inculpé la personne ou une cause de non- responsabilité de le prouver.
ayant troublé l’audience comme il est dit à l’alinéa 2, décerner con-
tre elle mandat de détention provisoire et ordonner sa comparution ARTICLE 310 (1) Le juge décide d’après la loi et son intime convic-
à la plus prochaine audience du Tribunal pour y être jugée. tion.
(2) Sa décision ne doit être influencée, ni par la rumeur publique, ni
(4) Si l’infraction commise est un crime, le Président procède par la connaissance personnelle qu’il aurait des faits objet de la
comme il est dit à l’article 624 (c).(voir note n°65) poursuite.
(3) Elle ne peut être fondée que sur des preuves administrées au
ARTICLE 306 (1) L’emploi de tout appareil d’enregistrement ou de cours des débats.(voir notes n°41, 53, 95)
prise de vues est interdit sous peine des sanctions prévues à l’ar-
ticle 198(2) du Code Pénal et, si nécessaire, de la confiscation des ARTICLE 311 Le Tribunal ne peut fonder sa décision sur la déposi-
appareils dans les conditions prévues à l’article 35 du même Code. tion d’un co- prévenu, à moins qu’elle ne soit corroborée par des
témoignages d’un tiers non impliqué dans la cause ou par tout autre
(2) Par dérogation aux dispositions de l’alinéa 1er, le Président peut, moyen de preuve.
par décision motivée, autoriser la sonorisation de la salle d’audience
et l’usage d’appareils d’enregistrement ou de diffusion sonores pour ARTICLE 312 (1) Le Tribunal ne prend connaissance du casier
permettre à un plus grand public de suivre le déroulement des dé- judiciaire et de tous autres renseignements de moralité concer-
bats. nant le prévenu qu’après l’avoir déclaré coupable.
191 192
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
(2) Nonobstant les dispositions de l’alinéa 1er, lorsque le prévenu (3) L’aveu fait volontairement constitue un moyen de preuve à l’en-
au cours des débats fait état de sa bonne moralité ou critique la contre de son auteur.
moralité d’un témoin à charge, l’accusation peut établir sa mau-
vaise moralité en produisant aux débats tout renseignement en sa (4) La force probante de l’aveu est laissée à l’appréciation du Tribu-
possession. Dans ce cas, la décision devra relever que le prévenu nal, qui ne peut cependant l’admettre ou le rejeter que par décision
a été le premier à évoquer sa bonne moralité ou à critiquer celle motivée.
d’un témoin à charge.
ARTICLE 316 La correspondance échangée entre un avocat et
ARTICLE 313 (1) Le contenu d’un document ne peut être prouvé son client prévenu ne peut être admise comme preuve contre ce
que par production de la preuve primaire ou, à défaut, de la preuve dernier.
secondaire. La preuve testimoniale n’est pas admise.
(2) ARTICLE 317 L’auteur d’un procès- verbal ou d’un rapport peut en
a) Par preuve primaire, on entend l’original d’un document. Quand outre être entendu comme témoin devant le Tribunal.
un document a été établi par le même procédé en plusieurs exem-
plaires, chaque exemplaire est une preuve primaire de ce docu- ARTICLE 318 (1) Lorsqu’il apparaît, au vu d’un acte judiciaire, que
ment. celui- ci a été régulièrement fait, les conditions légales pour son
b) Par preuve secondaire, on entend la copie conforme à l’original établissement sont présumées avoir été respectées.
et certifiée par une autorité compétente.(voir notes n°92, 106)
(2) Lorsqu’un fonctionnaire au sens de l’article 131 du Code Pénal
ARTICLE 314 La preuve secondaire est admise dans les cas sui- a agi dans les limites de sa compétence, les actes faits par lui sont
vants : présumés réguliers.
a) lorsqu’il est établi devant la juridiction que l’original est en la pos-
session de la partie adverse ou d’un tiers qui, dûment requis, re- ARTICLE 319 Si la juridiction estime qu’une expertise est néces-
fuse de le produire ; saire à la manifestation de la vérité, il est procédé conformément
b) lorsque l’existence et le contenu de l’original ne sont pas contes- aux dispositions des articles 203 et suivants.(voir note n°53)
tés par la partie adverse;(voir note n°106)
c) lorsqu’il est établi que l’original a été détruit ou perdu; ARTICLE 320 (1) En cas de contestation sur l’authenticité d’un
d) original ne peut être facilement déplacé. document, le Tribunal peut le comparer avec un autre dont l’authen-
ticité n’est pas contestée.(voir note n°53)
ARTICLE 315 (1) L’aveu est une déclaration faite, à un moment
quelconque, par le prévenu et par laquelle il reconnaît être l’auteur (2) Le Tribunal peut demander à toute personne présente à
de l’infraction qui lui est reprochée. l’audience, lorsqu’elle a été mise en cause par l’une des parties,
(2) L’aveu n’est pas admis comme moyen de preuve s’il a été ob- d’écrire quelques mots ou quelques chiffres, ou d’apposer ses
tenu par contrainte, violence ou menace ou contre promesse d’un empreintes digitales, en vue d’une comparaison avec les mots,
avantage quelconque ou par tout autre moyen portant atteinte à la chiffres ou empreintes digitales qui lui sont attribués.
libre volonté de son auteur.
193 194
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 321 La juridiction peut, d’office ou à la demande de l’une ARTICLE 325 (1) Les témoins sont cités ainsi qu’il est dit aux arti-
des parties, ordonner tout transport sur les lieux.(voir notes n°93) cles 41 à 53.
(2) Sous réserve des dispositions de l’article 322 (2), toute per-
La présence des parties et de leurs conseils au transport sur les sonne citée comme témoin est tenue de comparaître et de prêter
lieux est obligatoire au même titre que leur comparution à l’audience. serment avant de déposer. Toutefois et sauf dispositions contrai-
res de la loi, le serment prêté ne délie pas le témoin de l’obligation
Du tout, il est dressé procès- verbal. de garder tout secret qui lui a été confié en raison de sa qualité ou
de sa profession.
SECTION II DES TEMOINS
ARTICLE 326 Le Tribunal peut, par jugement avant- dire- droit,
ARTICLE 322 (1) Toute personne âgée de quatorze (14) ans au ordonner une nouvelle citation du témoin qui ne comparaît pas et
moins peut être entendue comme témoin. Toutefois, le mineur vic- ne produit aucune excuse valable.
time d’une infraction peut être entendu comme témoin, quel que
soit son âge. En cas de nouvelle défaillance, les dispositions de l’article 188 (2)
sont applicables.
(2) Lorsque le Tribunal constate que la personne appelée à témoi-
gner n’est pas en mesure de comprendre les questions qui lui sont ARTICLE 327 (1) Le Président, après avoir procédé aux formali-
posées, ou d’y donner des réponses cohérentes, par suite de son tés prévues à l’article 338 (1) b), ordonne aux témoins de se retirer
incapacité physique ou mentale, il passe outre, par décision moti- dans la salle qui leur est destinée, en attendant d’être appelés
vée. pour déposer.
(2) Il prend toutes mesures nécessaires pour empêcher les té-
ARTICLE 323 (1) Tout prévenu peut, s’il le désire, être témoin à moins de communiquer entre eux avant leurs dépositions.
tous les stades de la procédure.
(2) Il peut être posé au prévenu qui a opté de témoigner toute ARTICLE 328 (1) Le Tribunal appelle les témoins en se confor-
question, même celle tendant à établir sa culpabilité. mant aux dispositions de l’article 327 (1) et leur demande de prêter
serment conformément aux dispositions de l’article 183 (2).
ARTICLE 324 Lorsque le Tribunal estime nécessaire d’entendre
comme témoin un prévenu qui ne peut, en raison de son état de (2) Le témoin, après prestation de serment, décline ses nom, pré-
santé, comparaître et s’il existe des raisons graves de ne pas diffé- noms, âge, profession, domicile. Il précise s’il est parent ou allié du
rer son audition, il peut, par jugement avant- dire- droit, se trans- prévenu, du civilement responsable, de l’assureur de responsabi-
porter au lieu où se trouve celui- ci ou ordonner son audition par un lité ou de la partie civile ou s’il est au service de l’un d’eux.
magistrat commis à cet effet.
ARTICLE 329 Le témoin qui a prêté serment n’a pas à le renouve-
ler s’il est entendu de nouveau au cours du même procès.
Le Président doit lui rappeler qu’il est encore lié par ledit serment.
195 196
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 330 (1) Les témoins déposent séparément et oralement. (2) Au cours de l’ « examination- in- chief », le témoin est invité à
Toutefois, un témoin peut, avec l’autorisation du Tribunal, consulter dire ce qu’il sait sur les faits de la cause.
un document établi à l’époque des faits, objet de sa déposition. Ce
document doit être communiqué à la partie adverse si elle le de- (3) La «cross- examination» vise deux buts :
mande. a) affaiblir, modifier ou détruire la thèse de la partie adverse;
b) susciter du témoin de la partie adverse des déclarations
(2) Les témoins du Ministère Public sont entendus les premiers, favorables à la thèse de la partie qui procède à la « cross-
suivis de ceux de la partie civile, s’il y a lieu, et enfin, de ceux de la examination ».
défense. (4) La « cross- examination » peut ne pas se limiter aux faits rela-
tés dans la déposition du témoin lors de l’« examination- in- chief».
(3) Toute personne qui n’a pas été citée, mais qui est présente à (5) Aucun fait nouveau ne doit être évoqué lors de la «re-
l’audience peut, si elle en fait spontanément la demande, soit être examination».
entendue, soit produire tout document en sa possession. Elle est
dispensée de serment. ARTICLE 333 Lorsqu’un témoin ne s’exprime pas dans l’une des
langues officielles comprises des membres de la juridiction, ou est
Cette disposition ne s’applique pas aux membres de la juridiction. sourd- muet ou atteint d’une infirmité qui ne lui permet pas de se
faire comprendre, les dispositions des articles 183, 354, 355 et
(4) La partie qui cite un témoin ne peut mettre en cause le crédit de 357 lui sont applicables.
celui- ci mais, si lors de l’ « examination- in- chief », le témoin fait
des déclarations manifestement contraires aux premières, cette ARTICLE 334. Tout fonctionnaire qui a dénoncé un crime ou un
partie peut demander au Tribunal l’autorisation de le contredire en délit, conformément aux dispositions de l’article 135 (5), est tenu
le soumettant à la « cross- examination ». de comparaître et de déposer, s’il est cité.
ARTICLE 331 (1) L’interrogatoire d’un témoin par la partie qui l’a ARTICLE 335 Pour être admis, le témoignage doit être direct.
fait citer est appelé «examination- in- chief » . Est direct, le témoignage qui émane :
a) de celui qui a vu le fait, s’il s’agit d’un fait qui pouvait être
(2) L’interrogatoire d’un témoin par une partie autre que celle qui vu ;
l’a fait citer est dit « cross- examination ». b) de celui qui l’a entendu, s’il s’agit d’un fait qui pouvait être
entendu ;
(3) L’interrogatoire après la «cross- examination», d’un témoin par c) de celui qui l’a perçu, s’il s’agit d’un fait qui pouvait être
la partie qui l’a fait citer, est appelé « re- examination ». perçu par tout autre sens;
d) de son auteur, s’il s’agit d’une opinion.
ARTICLE 332 (1) Chaque témoin subit d’abord l’ « examination- in-
chief », puis si l’autre partie le désire, la « cross- examination» et, Toutefois, en cas d’assassinat, de meurtre ou de coups mortels, la
enfin, la «re- examination », si la partie qui l’a fait citer le demande. déclaration verbale ou écrite de la victime relative à son décès est
admise en témoignage.
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Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 337 Dans une procédure pénale, aucun magistrat, offi- ARTICLE 342 Le Président qui ordonne le renvoi doit indiquer à
cier ou agent de police judiciaire n’est tenu de divulguer la source haute voix le motif et la date fixée pour la prochaine audience.
de son information.
Toutefois, le témoignage provenant d’une source non révélée n’a ARTICLE 343 Le Tribunal ne peut renvoyer une affaire sine die
aucune force probante. sous peine de poursuites disciplinaires contre le magistrat, auteur
du renvoi.
CHAP. IV DE LA PROCEDURE A L’AUDIENCE
ET DES DEBATS ARTICLE 344 (1) Le renvoi prononcé en présence des parties qui
ont comparu vaut notification du renvoi et de la date de la pro-
SECTION I DES DISPOSITIONS GENERALES chaine audience.
ARTICLE 338 (2) Si le renvoi a été prononcé en l’absence d’une partie régulière-
(1) a) Le Président ouvre l’audience et demande au Greffier de ment citée, celle- ci peut s’enquérir de la nouvelle date d’audience
faire l’appel des affaires inscrites au rôle. au greffe de la juridiction.
b) Il constate pour chaque affaire, la présence ou l’absence
des parties et de toutes les autres personnes convoquées. ARTICLE 345 En cas de suspension de l’audience, le Président
c) Il vérifie l’identité de chaque prévenu. doit fixer et indiquer l’heure et la date de la reprise.
(2) Mention de ces formalités est faite au plumitif d’audience et dans
le jugement par le Président.(voir note n°66) ARTICLE 346 Le Président peut, en vue de la manifestation de la
vérité, ordonner la citation de toute personne non partie au procès
ARTICLE 339 Le Président et, le cas échéant, les autres mem- ou la production de tout document ou objet.
bres de la collégialité, ne doivent pas laisser apparaître leurs senti-
ments ni exprimer leur opinion au cours des débats.
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Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
(2) Le jugement est également contradictoire lorsque le prévenu a (2) Le Tribunal peut également, d’office, relever qu’une interpréta-
comparu à une audience, même s’il n’assiste plus aux audiences tion n’est pas véridique et digne de foi et procéder, après avis des
de renvoi. parties, au changement d’interprète.
201 202
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 356 Le greffier audiencier, les parties ou les témoins ne ARTICLE 361 (1) Si le Tribunal accepte le choix du prévenu qui a
peuvent, même avec le consentement du prévenu, assumer le rôle déclaré plaider coupable, il donne la parole à la partie civile ou à
d’interprète. son conseil pour formuler sa demande en dommages et intérêts,
puis au Ministère Public pour produire le casier judiciaire et requérir
ARTICLE 357 Si le prévenu est sourd- muet et ne sait pas écrire, sur la peine applicable et éventuellement sur la demande des dom-
le Président désigne d’office en qualité d’interprète, la personne qui mages et intérêts. La parole est ensuite donnée au conseil du pré-
peut converser avec lui. Les dispositions des articles 354 et 355 venu, s’il en a un, puis au prévenu pour sa dernière déclaration.
sont applicables.
(2) Après les réquisitions du Ministère Public, les plaidoiries et la
ARTICLE 358 Si le prévenu, sourd- muet ou atteint d’une infirmité dernière déclaration du prévenu, le Tribunal déclare les débats clos
qui ne lui permet pas de se faire comprendre sait écrire, le greffier et fait application de l’article 388.
prend note des questions ou observations qui lui sont faites. Cel-
les- ci sont remises au prévenu qui répond par écrit. Lecture du ARTICLE 362 (1) Si le Tribunal estime que les faits tels qu’expo-
tout est donnée par le greffier. sés par l’accusation doivent être autrement qualifiés, il précise la
nouvelle qualification et la notifie au prévenu.
SECTION III DU DEROULEMENT DES DEBATS (2) a) Si cette qualification relève de sa compétence, il demande
au prévenu s’il plaide coupable ou non coupable et procède, selon
ARTICLE 359 (1) Dès l’ouverture des débats, le Président, après le cas, comme il est indiqué à l’article 361 ou à l’article 365.
avoir procédé aux formalités prévues à l’article 338, fait notifier au b) Le Tribunal peut d’office ou à la demande d’une partie,
prévenu les faits qui lui sont reprochés et lui demande s’il plaide renvoyer la cause à une date ultérieure.
coupable ou non coupable. (3) a) Si la nouvelle qualification ne relève pas de sa compé-
2) Le prévenu qui plaide coupable peut bénéficier, en cas de con- tence, le Tribunal se déclare incompétent.
damnation, des dispositions des articles 90 et 91 du Code Pénal. b) Les dispositions de l’article 394 sont applicables.
ARTICLE 360 Si le prévenu plaide coupable : ARTICLE 363 Si au cours des débats, des faits nouveaux sont
a) le Tribunal enregistre sa déclaration au plumitif d’audience; relevés à l’encontre du prévenu, le Président les qualifie et pro-
b) le Ministère Public expose les faits de la cause, pose la cède comme il est indiqué à l’article 362 (1), (2) et (3).
qualification pénale et énonce les dispositions légales applicables;
c) la partie civile prend la parole pour ses observations sur ARTICLE 364 Si le Tribunal n’accepte pas le choix du prévenu qui
les faits relatés par le Ministère Public ; a déclaré plaider coupable, le procès se déroule conformément
d) la parole est donnée au prévenu pour faire toute déclara- aux dispositions de l’article 365.
tion qu’il désire;
e) le Tribunal se prononce sur la culpabilité. ARTICLE 365 (1) Si le prévenu plaide non coupable, la juridiction
entend les témoins du Ministère Public et de la partie civile, dans
les conditions prévues aux articles 328 et 330.
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Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
(2) A ce stade, nonobstant les dispositions de l’article 361, le Minis- ARTICLE 369 Le prévenu qui a plaidé non coupable peut, à tout
tère Public ne fait état ni du casier judiciaire, ni des renseignements moment du procès, changer d’avis et plaider coupable, auquel cas,
le Tribunal procède conformément aux dispositions des articles
concernant la moralité de l’accusé.
361 (1) et 362.
(3) Si le Tribunal estime, après l’audition des témoins, les réquisi-
tions du Ministère Public et, éventuellement, les observations de la ARTICLE 370 Lorsque le prévenu refuse de dire s’il plaide coupa-
partie civile, que les faits ne constituent aucune infraction ou que ble ou non coupable, le Tribunal en prend acte et procède comme
il est dit à l’article 365.
les preuves n’ont pas été rapportées, il prononce la relaxe du pré-
venu.
ARTICLE 371 (1) Si le prévenu ne paraît pas jouir de toutes ses
ARTICLE 366 (1) Si le Tribunal estime que des éléments de preuve facultés mentales, le Tribunal ordonne, par un jugement avant-
suffisants sont réunis pour que le prévenu puisse présenter sa dire-droit, une expertise médicale et renvoie la cause à une audience
ultérieure pour production du rapport.
défense, il lui offre trois options :
(2) S’il résulte du rapport d’expertise que le prévenu est sain d’es-
a) faire sans serment toute déclaration pour sa défense ;
prit, la procédure suit son cours conformément aux dispositions de
b) ne faire aucune déclaration ;
c) déposer comme témoin sous serment. l’article 365.
(2) Le Président informe le prévenu que s’il choisit de ne rien dire (3) S’il en résulte que le prévenu n’est pas sain d’esprit, le Tribunal
ordonne son internement dans une maison de santé et déclare
ou de faire une déclaration sans serment, il ne lui sera posé aucune
l’action publique suspendue. Les dispositions des articles 44 (2)
question et que, s’il décide de déposer sous serment, le Ministère
du Code Pénal et 68 (3) b) du présent Code sont applicables.
Public, la partie civile et le Tribunal pourront lui poser des ques-
tions.
ARTICLE 372 Aucun nombre déterminé de témoins n’est requis
(3) Le Président informe en outre le prévenu que les déclarations
pour prouver un fait.
faites sous serment ont plus de force probante.
ARTICLE 373 (1) Après la déposition d’un témoin d’une partie, le
(4) Le Président demande au prévenu s’il a des témoins à faire
entendre ou d’autres éléments de preuve à présenter. Président demande à la partie adverse si elle entend soumettre ce
témoin à la « cross- examination » et par la suite la partie, si elle le
désire, le soumet à la « re- examination ».
ARTICLE 367 L’inobservation des formalités prévues à l’article 366
(2) Le Président, ou en cas de collégialité, tout autre membre du
est sanctionnée par la nullité de la procédure et du jugement sub-
Tribunal peut également, à la fin, poser des questions au témoin.
séquent.
ARTICLE 374 Lorsqu’il existe plusieurs prévenus, le témoin pro-
ARTICLE 368 Si le prévenu plaide non coupable sur certains chefs
duit par l’un d’eux peut être soumis à la « cross- examination » par
d’accusation et coupable sur les autres, le Tribunal doit procéder
chacun des autres prévenus et, dans ce cas, cette « cross-
comme s’il avait plaidé non coupable sur tous les chefs d’accusa-
examination » a lieu avant celle faite par la partie civile et le Minis-
tion.
tère Public.
205 206
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 375 Lorsqu’il existe plusieurs prévenus, chacun d’eux ARTICLE 380 (1) Est considérée comme insidieuse, toute ques-
peut procéder à la « cross- examination » du témoin de l’accusa- tion posée au témoin de manière à suggérer la réponse que celui
tion et de la partie civile. La « re- examination » de ce témoin ne qui la pose souhaite ou espère obtenir.
peut intervenir qu’après qu’il ait subi toutes les « cross- (2) Si la partie adverse fait objection à une question insidieuse po-
examinations». sée lors de l’« examination- in- chief » ou de la « re-examination »,
il ne doit y être répondu qu’avec l’autorisation du Président.
ARTICLE 376 Le Président présente les pièces à conviction aux (3) Le Président peut autoriser des questions insidieuses lorsqu’el-
témoins et aux autres parties et enregistre, le cas échéant, leurs les portent sur des faits non contestés ou déjà suffisamment éta-
observations. blis.
(4) Des questions insidieuses peuvent être posées pendant la «
ARTICLE 377 (1) Le Ministère Public, les autres parties et leurs cross-examination».
conseils ont le droit de procéder à l’ « examination-in-chief » et à la
« re-examination », sous réserve des dispositions de l’article 379. ARTICLE 381 (1) Les notes d’audience sont prises par le Prési-
(2) Ils ont le droit de procéder à la « cross-examination » des té- dent dans un registre appelé plumitif d’audience.
moins des autres parties. (2) Les notes d’audience prises dans chaque affaire sont signées
(3) Les parties peuvent, sur autorisation du Président et dans les par le Président et par tous les magistrats en cas de collégialité.
conditions définies à l’article 330 (4), procéder à la « cross- (3) Elles sont présumées conformes aux débats.
examination » de leurs propres témoins. (4) En cas de recours, une copie des notes d’audience est versée
au dossier de procédure.
ARTICLE 378 Le témoin peut se retirer après sa déposition, à moins
que le Président n’en décide autrement. ARTICLE 382 (1) Au cours des débats, le Ministère Public prend
toutes réquisitions orales ou écrites conformément aux disposi-
ARTICLE 379 (1) Le Président peut écarter des débats toute ques- tions de l’article 128 (3).
tion qui : (2) Les autres parties au procès peuvent également présenter des
a) est indécente, offensante, scandaleuse ou insidieuse; conclusions orales ou écrites.
b) a trait à des faits si anciens que leur vérification s’avère (3) La juridiction statue par une seule et même décision, d’abord
impossible ; sur les incidents et exceptions et ensuite, sur le fond.
c) est de nature à prolonger inutilement les débats. (4) Elle statue par jugement séparé sur toute exception d’ordre public.
(2) Mention de la question et de la décision du Président est portée
au plumitif. ARTICLE 383 (1) a) Si la déposition d’un témoin paraît fausse,
le Président peut, soit d’office, soit sur réquisitions du Ministère
(3) Le Président peut autoriser des questions insidieuses lorsqu’el- Public ou à la demande d’une partie, lui faire observer qu’il a fait
les portent sur des faits non contestés ou déjà suffisamment éta- une fausse déclaration et qu’il peut la rétracter.
blis. b) Si le témoin persiste, le Président peut lui enjoindre de
(4) Des questions insidieuses peuvent être posées pendant la « demeurer dans la salle en le plaçant éventuellement sous la sur-
cross- examination». veillance de la force de maintien de l’ordre.
207 208
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
(2) Dans ce cas, les dispositions des articles 164 du Code Pénal ARTICLE 386 Le désistement de la partie civile de son action en
et 305 (2) du présent Code sont applicables. dommages- intérêts devant la juridiction répressive ne fait pas obs-
tacle à une action devant la juridiction civile.
ARTICLE 384 (1) Si les débats ne peuvent être terminés au cours
de la même audience, le Président ordonne le renvoi et fixe le jour CHAP. V DU JUGEMENT
et l’heure où ils seront repris.
SECTION I DE LA NATURE ET DU PRONONCE
(2) Les parties et les témoins non entendus ou ceux qui ont été DES JUGEMENTS
invités à rester à la disposition de la juridiction doivent comparaî-
tre, sans nouvelle citation, à l’audience de renvoi. ARTICLE 387 (1) Le jugement est, à l’égard de chacune des par-
ties, soit contradictoire, soit par défaut.
SECTION IV (2) Le jugement est toujours contradictoire à l’égard du Ministère
DE LA CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE. Public.
ARTICLE 385 (1) Toute personne qui prétend avoir subi un préju- ARTICLE 388 (1) Le jugement est rendu, soit immédiatement, soit
dice du fait d’une infraction peut se constituer partie civile à dans un délai de quinze (15) jours après la clôture des débats. En
l’audience, par conclusions écrites ou déclarations orales. cas de mise en délibéré de l’affaire, le Président informe les par-
ties de la date à laquelle le jugement sera prononcé.
(2) La partie civile précise le montant des dommages-intérêts qu’elle (2) Il peut, s’il le juge utile, rouvrir les débats avant le prononcé de la
réclame. décision.
(3) Le dispositif du jugement tel que prévu à l’article 389(5) et (6)
(3) Lorsque la victime d’une infraction ne s’est pas constituée par- est reproduit dans le plumitif.
tie civile, le Président lui demande si elle entend le faire.
209 210
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
g) les noms et prénoms des autres parties et, s’il y a lieu, ARTICLE 391 (1) Lorsque le Tribunal déclare un prévenu coupa-
de leurs conseils; ble d’une contravention ou d’un délit, il le condamne à la peine pré-
h) les nom et prénoms des témoins. vue par la loi. Il statue ensuite, s’il y a lieu, sur l’action civile.
(3) La partie du jugement appelée « motifs » énonce les raisons de
Il met en outre les dépens à la charge du condamné.
fait et de droit qui servent de base au jugement. Elle porte sur
l’action publique et, le cas échéant, sur l’action civile.
(2) Si le Tribunal relaxe certains des prévenus, il doit, par décision
Dans les motifs, le Tribunal doit discuter chaque chef de préven-
motivée, déterminer le montant des frais de justice à supporter par
tion et répondre aux conclusions dont il est saisi.
ceux qui ont été condamnés.
(4) La partie du jugement appelée « dispositif » indique la nature du
(3) Le Tribunal ordonne le remboursement des sommes consignées
jugement, le degré de la juridiction, la déclaration de culpabilité ou
par la partie civile.(voir note n°95)
de non- culpabilité.
En cas de culpabilité, le dispositif énonce l’infraction retenue, les
ARTICLE 392 (1) Lorsque le Tribunal n’est pas encore en mesure
dispositions légales appliquées, la peine prononcée et, le cas
d’évaluer le montant des dommages- intérêts dus à la partie civile,
échéant, les condamnations civiles.
il peut, dans les cas prévus par la loi, lui accorder une provision
En cas de non- culpabilité, les dispositions des articles 395 et 400
exécutoire nonobstant opposition ou appel.
du présent Code sont applicables.
En outre, le dispositif liquide les frais de justice et mentionne l’aver-
(2) Cette provision porte, en cas de non- paiement, intérêt au taux
tissement prévu à l’article 399.
légal en vigueur à compter de la date du jugement.
(5) En cas de collégialité, le juge ayant une opinion dissidente peut
la formuler par écrit et la verser au dossier de procédure.
ARTICLE 393 (1) a) Les condamnations pécuniaires, à l’excep-
(6) Le Président donne lecture du jugement en audience publique.
tion des dommages- intérêts, sont exécutoires sur- le- champ par
(7) Les formalités prévues au présent article sont prescrites à peine
consignation au greffe de la somme concernée.
de nullité du jugement.(voir note n°48)
b) A défaut de paiement immédiat, le condamné y est con-
traint par corps en application des dispositions des articles 564 et
SECTION III DES DECISIONS DU TRIBUNAL
suivants.
DE PREMIERE INSTANCE
(2) Lorsqu’il y a infirmation de la décision en faveur du condamné,
ARTICLE 390 (1) a) Si le Tribunal estime qu’il y a lieu de procéder les sommes consignées lui sont restituées, totalement ou partiel-
à un complément d’information, il l’ordonne par jugement avant- lement selon le cas.
dire- droit et commet un magistrat ou un officier de police judiciaire
pour le diligenter. ARTICLE 394 (1) Si le Tribunal estime que les faits reprochés au
b) L’autorité ainsi commise dispose des pouvoirs définis aux prévenu constituent un crime, il se déclare incompétent et ordonne
articles 191 à 195. la transmission du dossier de procédure au Ministère Public.
(2) Ce complément d’information obéit aux règles édictées aux ar-
(2) Le prévenu détenu demeure en détention jusqu’à ce qu’il en soit
ticles 167 à 176.(voir note n°95)
décidé autrement.
211 212
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 397 (1) Lorsque le Tribunal prononce une peine privative ARTICLE 402 Le Tribunal peut, d’office ou à la requête de toute
de liberté, il décerne un mandat d’incarcération ou d’arrêt contre le partie, ordonner la restitution des pièces à conviction ou de tous
condamné. autres objets saisis.
Toutefois, lorsque le condamné manifeste l’intention de relever ap- ARTICLE 403 (1) Toute personne qui n’est pas partie au procès,
pel du jugement et si la peine d’emprisonnement prononcée n’ex- mais qui prétend avoir un droit sur les pièces à conviction ou sur
cède pas un an, le Tribunal peut, à la demande du condamné, le tous autres objets saisis, peut en réclamer la restitution au Tribu-
laisser en liberté jusqu’à l’expiration des délais d’appel, s’il pré- nal.
sente l’une des garanties prévues à l’article 246 (g). (2) Le Tribunal statue sur la demande de restitution par jugement
séparé, sans frais, après avoir entendu toutes les parties intéres-
(2) Si à l’expiration du délai d’appel, le condamné laissé en liberté sées.
conformément aux dispositions de l’alinéa 1er ne relève pas ap- (3) La restitution ne peut effectivement avoir lieu qu’à l’expiration du
pel, le Président du Tribunal décerne contre lui mandat d’arrêt. délai d’appel.
213 214
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 404 (1) Les biens périssables saisis sont vendus aux
enchères publiques à la diligence du Procureur de la République. CHAP. II DE LA PROCEDURE AVANT L’AUDIENCE
(2) Le produit de la vente est mis sous scellé et déposé au greffe
du Tribunal. SECTION I DES DISPOSITIONS GENERALES
ARTICLE 405 Le jugement est dactylographié ou saisi. L’original ARTICLE 410 (1) L’ordonnance de renvoi du Juge d’Instruction ou
est signé par le Président et, en cas de collégialité, par les autres l’arrêt de renvoi de la Chambre de Contrôle de l’Instruction est no-
magistrats puis, dans tous les cas, par le greffier. Il est conservé tifié à l’accusé détenu dans les formes prévues à l’article 39.
au greffe du Tribunal. (2) Cette notification doit être faite à personne.
(3) Lorsque l’accusé est en liberté, sous le régime de la surveillance
ARTICLE 406 Le jugement est numéroté. Il est répertorié dans un judiciaire ou en fuite, il est procédé conformément aux dispositions
registre spécial tenu au greffe. de l’article 57.
215 216
Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
ARTICLE 418 (1) L’accusé non détenu est, dix (10) jours au moins
avant l’audience, convoqué ou cité par le Président.
(2) Le Président procède comme il est dit aux articles 415 (2) et (3)
et 417.
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Code de Procédure Pénale Juridictions de jugement
(2) La voie de l’opposition est ouverte contre les décisions rendues (4) La procédure applicable en cas d’opposition est celle prévue
par défaut. aux articles 432 et suivants.
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Code de Procédure Pénale Voies de recours
LIVRE IV (2) En cas d’exécution d’un mandat d’arrêt décerné par la juridic-
tion qui a rendu le jugement par défaut, l’affaire est enrôlée à la plus
DES VOIES DE RECOURS prochaine audience et au plus tard dans les sept (7) jours de l’op-
position, faute de quoi l’opposant est remis en liberté, s’il présente
TITRE I l’une des garanties prévues à l’article 246 (g).
DE L’OPPOSITION
ARTICLE 430 (1) Le délai d’opposition est de dix (10) jours à comp-
CHAP. I DES CONDITIONS ET DES EFFETS ter du lendemain de la signification du jugement à personne, lors-
DE L’OPPOSITION que le condamné réside au Cameroun.
ARTICLE 427 A l’exception du Ministère Public, toute partie au (2) Il est de trois (3) mois à compter du lendemain de la significa-
procès peut faire opposition. tion faite à personne à l’étranger.
Toutefois, lorsque régulièrement citée, la partie civile ne compa- (3) Si la signification a été faite conformément à l’article 57, le délai
raît, ne conclut ni ne se fait représenter à l’audience, sans justifier d’opposition est de dix (10) jours à compter du lendemain du jour
d’un motif légitime de non- comparution, elle est considérée comme de la signification.
s’étant désistée de son action civile. Dans ce cas, elle n’est pas
recevable à faire opposition au jugement intervenu. Si l’action pu- (4) Dans les cas visés à l’alinéa (3), s’il n’est pas établi que la
blique a été mise en mouvement par la partie civile défaillante, le personne concernée a eu connaissance de la signification, l’oppo-
Tribunal se borne à statuer sur l’action publique, sur réquisitions sition demeure recevable jusqu’à l’expiration des délais de pres-
du Ministère Public. cription de la peine fixés par l’article 67 du Code Pénal.
ARTICLE 428 (1) En cas d’opposition, l’exécution du jugement est ARTICLE 431 L’arrestation du condamné intervenue à l’étranger
suspendue. en exécution d’une demande d’extradition marque le point de dé-
part du délai d’opposition de trois (3) mois prévu à l’article 430 (2).
Toutefois, les mandats décernés par le Tribunal ou la provision al-
louée en application des dispositions de l’article 392 demeurent CHAP. II DE LA PROCEDURE ET DU JUGEMENT
exécutoires. EN CAS D’OPPOSITION
(2) L’opposition peut se limiter aux dispositions pénales ou civiles ARTICLE 432 (1) L’exploit de signification mentionne expressé-
du jugement. ment que la partie a été informée de son droit de faire opposition
ou d’interjeter appel et qu’en cas d’appel, elle ne sera plus receva-
ARTICLE 429 (1) En cas d’opposition, la juridiction qui a rendu le ble à faire opposition.
jugement par défaut est compétente pour juger à nouveau l’affaire.
221 222
Code de Procédure Pénale Voies de recours
(2) L’opposition est formée par : ARTICLE 435 (1) Lorsqu’un jugement par défaut a été, dans les
a) déclaration consignée sur l’acte de signification lorsque délais prescrits, frappé d’opposition par une partie et d’appel par
celle- ci a été faite à personne; une autre partie, il est d’abord statué sur l’opposition et ensuite sur
b) déclaration au greffe de la juridiction qui a rendu le juge- l’appel.
ment;
c) télégramme avec récépissé ou par lettre recommandée (2) Si la Cour d’Appel a commencé l’examen de l’affaire avant le
avec accusé de réception adressée au Greffier en Chef du Tribu- jugement sur l’opposition, toute partie intéressée peut lui signaler
nal qui a statué ; l’existence de cette opposition. Dans ce cas, la Cour d’Appel sur-
d) tout autre moyen laissant trace écrite et ayant date cer- soit à l’examen de l’affaire jusqu’à ce qu’il soit statué sur
taine. l’opposition.(voir note n°38)
(3) Dans le cas prévu à l’alinéa (2) b), le Greffier en Chef dresse
procès- verbal de la déclaration et en adresse copie au Ministère
Public et aux autres parties. TITRE II
(4) Dans le cas prévu à l’alinéa (2) c), les formalités spéciales sui- DE L’APPEL
vantes doivent être accomplies :
a) dès réception de la lettre recommandée, du télégramme, CHAP. I DES DISPOSITIONS GENERALES
ou de tout autre moyen laissant trace écrite et date certaine, le
Greffier en Chef en dresse procès- verbal indiquant cette date ou, SECTION I DES JUGEMENTS SUSCEPTIBLES D’APPEL
le cas échéant, la date d’expédition d’après le timbre à date de la
poste; ARTICLE 436 Tout jugement, y compris les jugements rendus par
b) le Greffier en Chef transmet au Ministère Public et aux un Tribunal Militaire est, sauf dispositions contraires de la loi, sus-
autres parties une copie de son procès-verbal.(voir note n°38) ceptible d’appel.
ARTICLE 433 (1) Le Président du Tribunal fait notifier au Ministère ARTICLE 437 (1) Lorsque le Tribunal rend un jugement avant- dire-
Public, aux parties et aux témoins, la date à laquelle l’affaire sera droit mettant fin à un incident de procédure, l’appel formé contre ce
de nouveau appelée.(voir note n°38) jugement est recevable. Les délais et les formes de cet appel sont
ceux prévus aux articles 271 et suivants, et 441 et suivants.
(2) L’acte de notification mentionne expressément qu’en cas de (2) La Cour d’Appel statue dans les sept (7) jours à compter du
non- comparution de la partie défaillante à cette date, son opposi- lendemain du jour de la réception du dossier d’appel.
tion sera nulle et non avenue et elle ne sera plus recevable à s’op- (3) Dès que la Cour d’Appel a statué, sa décision est notifiée aux
poser à l’exécution du jugement. parties et le dossier retourné au greffe du Tribunal.
ARTICLE 434 Lorsqu’elle n’a pas formé opposition dans les délais ARTICLE 438 Tout jugement avant- dire- droit ordonnant une me-
prescrits, la partie défaillante peut interjeter appel dans les formes sure d’instruction est immédiatement exécutoire. Il n’est pas sus-
et délais prévus aux articles 437 à 444.(voir note n°38) ceptible d’appel.
223 224
Code de Procédure Pénale Voies de recours
SECTION II DES CONDITIONS D’APPEL (3) La déclaration, le télégramme, la lettre recommandée, la lettre
ARTICLE 439 Le droit d’interjeter appel appartient : ordinaire ou tout autre moyen laissant trace écrite et ayant date
a) au condamné ; certaine sont consignés par ordre chronologique dans un registre
b) au civilement responsable ; spécial tenu au greffe de la juridiction visée à l’alinéa (1).
c) à l’assureur de responsabilité, s’il a été partie au procès;
d) à la partie civile Toute partie au procès a le droit de s’en faire délivrer copie.
e) au procureur de la république
f) au Procureur Général près la Cour d’Appel; ARTICLE 442 (1) La déclaration d’appel est faite soit par la partie
g) aux administrations publiques ayant mis l’action publique intéressée en personne, soit par son conseil, soit par un manda-
en mouvement, par le cas prévu à l’article 60 du présent code. taire muni d’une procuration dûment légalisée.
(2)
ARTICLE 440 (1) Le délai pour interjeter appel principal est de dix a) La déclaration est signée par le greffier et l’appelant ou
(10) jours pour toutes les parties, y compris le Ministère Public, à son représentant.
compter du lendemain de la date du jugement contradictoire. b) Si le déclarant ne peut signer, il appose son empreinte
(2) Le délai pour interjeter appel incident est de cinq (5) jours à digitale sur la déclaration.
compter du lendemain de la notification de l’acte d’appel principal c) Si le déclarant ne peut signer ni apposer son empreinte
aux autres parties, conformément aux dispositions de l’article 443. digitale, mention en est faite par le greffier sur cette déclaration.
(3) Si le jugement est rendu par défaut, le délai d’appel commence
à courir le lendemain de la date d’expiration du délai d’opposition. (3) La procuration est annexée au procès- verbal visé à l’article
443.
SECTION III
DES FORMES ET DE L’INSTRUCTION DE L’APPEL (4) Nonobstant les dispositions de l’alinéa (1), la déclaration d’ap-
pel faite par un mandataire non muni d’une procuration dûment
SECTION 441 (1) A peine d’irrecevabilité, l’appel est interjeté au légalisée est valable si, par la suite, l’appelant a personnellement
greffe du Tribunal qui a rendu le jugement, soit par déclaration, régularisé son appel, en produisant le mémoire prévu à l’article
soit par lettre ordinaire ou par lettre recommandée avec accusé de 443.
réception, soit par télégramme avec récépissé ou par tout autre
moyen laissant trace écrite et ayant date certaine, adressé au Gref- ARTICLE 443 (1) Le greffier qui reçoit la déclaration d’appel en
fier en Chef de cette juridiction. dresse, sur- le- champ, procès- verbal et notifie par tout moyen
laissant trace écrite ou par exploit d’huissier à l’appelant, qu’il est
(2) a) En cas d’appel formé par télégramme ou par lettre re- tenu, dans un délai de quinze (15) jours à compter du lendemain
commandée ou par lettre ordinaire, la date de l’appel est celle du du jour de l’enregistrement de l’appel, à peine d’irrecevabilité de
timbre à date du bureau de poste du lieu de l’expédition. celui- ci, de lui faire parvenir un mémoire contenant ses moyens et
b) En cas d’appel formé par tout autre moyen laissant trace conclusions ainsi que toutes autres pièces justificatives. Mention
écrite, la date d’appel est celle de l’envoi. de cette notification est faite au procès-verbal.
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Code de Procédure Pénale Voies de recours
(2) Si l’appel est formé par télégramme, par lettre ordinaire ou par ARTICLE 445 (1) Le Greffier en Chef adresse immédiatement au
lettre recommandée ou par tout autre moyen laissant trace écrite, Procureur de la République ainsi qu’aux autres parties, copie du
le Greffier en Chef avise l’appelant de l’obligation de produire, par procès-verbal ou de la déclaration d’appel, par lettre recomman-
lettre recommandée avec accusé de réception, le mémoire visé à dée avec accusé de réception ou par tout autre moyen laissant
l’alinéa 1er. Le délai de production de ce mémoire court à compter trace écrite au dossier.
du lendemain du jour de réception de la lettre du Greffier en Chef, (2) A l’expiration du délai de production du mémoire fixé à l’article
d’une copie du procès- verbal ou de la déclaration d’appel. 443, le Greffier en Chef met en état le dossier de procédure qui
comprend notamment:
ARTICLE 444 (1) Lorsque l’appelant est détenu, son appel peut - l’acte d’appel;
également être interjeté, soit par déclaration au greffe du Tribunal - la procuration s’il y a lieu ;
de Première ou de Grande Instance du lieu de détention, soit par - le procès- verbal visé à l’alinéa 1er ;
lettre adressée au Greffier en Chef sous couvert du régisseur de la - les procès verbaux d’enquête de police judiciaire
prison où l’appelant est détenu. - les actes de procédure;
- les conclusions et mémoires produits par les parties devant le
(2) En cas d’appel par déclaration au greffe du Tribunal, le régis- Tribunal;
seur de la prison est tenu de faire conduire l’appelant détenu de- - les notes d’audience;
vant le Greffier en Chef du Tribunal concerné. - toutes les décisions avant- dire- droit rendues par le Tribunal;
- une copie du jugement attaqué.
(3) En cas d’appel par lettre, le régisseur de la prison, sous le
couvert duquel elle est adressée, est tenu : (3) Ce dossier est immédiatement transmis au Greffier en Chef de
a) de la transcrire dans un registre spécial tenu à cet effet; cette la Cour d’Appel.
transcription est datée, signée par le régisseur de la prison et con-
tresignée par l’appelant ; ARTICLE 446 Dès réception du dossier d’appel, le Greffier en
b) d’établir en trois exemplaires un récépissé mentionnant la date Chef de la Cour le transmet au Président de la Cour qui, après avis
du dépôt de la lettre et son objet ; du Procureur Général, fixe la date d’audience.
c) de remettre sur- le- champ un exemplaire à l’appelant, classer le
deuxième au dossier pénitentiaire de l’intéressé et annexer le troi- ARTICLE 447 (1) Le Président de la Cour fait communiquer au
sième à la lettre d’appel ; Procureur Général le dossier pour citation des parties et des té-
d) de transmettre cette lettre et le troisième exemplaire du récé- moins.
pissé dans les quarante huit (48) heures par tout moyen laissant (2) Lorsque l’affaire présente un caractère d’urgence, le Président
trace écrite, au Greffier en Chef du Tribunal qui a rendu le juge- peut, sauf réquisitions contraires du Procureur Général, réduire de
ment frappé d’appel. 2/ 5 le délai de citation des parties et des témoins prévu à l’article
52.
(4) Dès réception des pièces visées à l’alinéa (3) c) ci-dessus, le
Greffier en Chef procède comme indiqué aux articles 443 et 445. ARTICLE 448 A l’issue des formalités prescrites à l’article 447, le
Procureur Général rétablit le dossier au greffe de la Cour.
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Code de Procédure Pénale Voies de recours
ARTICLE 449 (1) La procédure devant la Cour d’Appel est celle (3) Si la Cour estime que l’appel est fondé, elle infirme le jugement
suivie devant les Tribunaux de Première et de Grande Instance. attaqué, statue à nouveau et met, selon le cas, les dépens à la
charge du Trésor Public ou de l’intimé.
Toutefois, la Cour peut, avec leur consentement écrit, juger hors
leur présence les condamnés détenus hors de son siège. Dans ce (4) Lorsque l’appel émane du Ministère Public, les dépens d’appel
cas, elle statue sur pièces et l’arrêt à intervenir est contradictoire, sont mis à la charge du Trésor Public en cas de confirmation du
même si le condamné n’a pas été représenté par un avocat. Cet jugement attaqué.
arrêt ne peut être exécuté qu’après avoir été notifié ou signifié au
condamné (5) Si la Cour estime que l’appel est partiellement fondé, elle pro-
cède conformément aux dispositions des alinéas (2) et (3) ci- des-
(2) La Cour peut, si elle le juge nécessaire, ordonner la comparu- sus et peut, soit répartir les dépens entre l’appelant et l’intimé, soit
tion des parties. les mettre à la charge du Trésor Public.
(3) L’appelant et toutes les autres parties peuvent développer ora- SECTION IV DES EFFETS DE L’APPEL
lement devant la Cour leurs moyens et conclusions.
ARTICLE 453 L’appel suspend l’exécution du jugement.
ARTICLE 450 (1) Les parties sont entendues dans l’ordre suivant
: Toutefois, les titres de détention délivrés continuent à produire leurs
- l’appelant; effets et la provision accordée à la partie civile conformément à
- l’intimé; l’article 392 (1) est versée à celle- ci.
- le Ministère Public.
ARTICLE 454 (1) Sous réserve des dispositions de l’article 455, la
(2) Dans tous les cas, le condamné a la parole le dernier. Cour ne peut statuer que sur les demandes soumises au Tribunal.
(2) La Cour peut modifier la qualification des infractions retenues
ARTICLE 451 La Cour n’est pas tenue d’entendre de nouveau les par le jugement frappé d’appel.
témoins qui ont déjà déposé devant la juridiction inférieure.
Toutefois, lorsque l’audition de ces témoins est demandée, la Cour ARTICLE 455 (1) La victime de l’infraction ne peut se constituer
est tenue de motiver sa décision en cas de rejet. partie civile pour la première fois en cause d’appel.
ARTICLE 452 (1) Si la Cour estime que l’appel est tardif ou irrégu- (2) La partie civile appelante ou intimée ne peut former aucune
lièrement formé, elle le déclare irrecevable et condamne l’appe- nouvelle demande devant la Cour d’Appel. Ne constitue pas une
lant aux dépens. demande nouvelle, la demande en augmentation des dommages-
intérêts pour le préjudice nouveau souffert depuis le prononcé du
(2) Si la Cour estime que l’appel, bien que recevable, n’est pas jugement frappé d’appel et qui se rattache directement à l’infrac-
fondé, elle confirme le jugement attaqué et condamne l’appelant tion.
aux dépens.
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Code de Procédure Pénale Voies de recours
(3) En cas d’appel du Ministère Public, la partie civile non appelante CHAP II DES ARRETS DE LA COUR D’APPEL EN MATIERE
peut, conformément aux dispositions de l’alinéa (2), introduire une DE DELITS ET DE CONTRAVENTIONS
demande d’augmentation des dommages- intérêts.
ARTICLE 460 (1) La Cour peut, sur appel du Ministère Public, soit
ARTICLE 456 (1) Lorsque l’appel est formé par la partie civile seule, condamner un prévenu relaxé par le Tribunal de Première Instance
la Cour ne peut statuer que sur les intérêts civils. ou le Tribunal Militaire, soit aggraver ou réduire la peine pronon-
cée.
(2) Par dérogation aux dispositions de l’article 455, si le jugement
frappé d’appel a prononcé la relaxe du prévenu ou l’acquittement (2) Elle peut confirmer ou infirmer, en tout ou en partie, les autres
de l’accusé, la Cour est tenue de vérifier si ce jugement est fondé. points du jugement attaqué.
Si la Cour constate l’existence d’une infraction, elle infirme le juge-
ment attaqué, déclare le prévenu ou l’accusé coupable, constate ARTICLE 461 Lorsque la Cour constate que les faits constituent
qu’en l’état, aucune condamnation pénale ne peut être prononcée, un crime, elle déclare le Tribunal de Première Instance incompé-
faute d’appel du Ministère Public, et alloue à la partie civile les tent, annule le jugement attaqué et renvoie le Ministère Public à
dommages-intérêts en réparation du préjudice. mieux se pourvoir. Dans ce cas, elle peut, le Ministère Public en-
tendu, décerner par la même décision, mandat de détention provi-
ARTICLE 457 En l’absence d’appel incident du Ministère Public, la soire ou d’arrêt contre le prévenu.
Cour ne peut modifier la décision du Tribunal dans un sens pré-
judiciable à l’appelant, excepté dans les cas prévus à l’article 456. ARTICLE 462 Si la Cour constate que les faits constituent non pas
un délit, mais une contravention, elle les requalifie et statue en
ARTICLE 458 La Cour peut, sur appel du Ministère Public, confir- conséquence.
mer ou infirmer, partiellement ou en totalité, le jugement dans un
sens favorable ou défavorable au prévenu ou à l’accusé. ARTICLE 463 Lorsqu’en application des dispositions de l’article 3
(1) du présent Code, la Cour annule le jugement attaqué, elle évo-
ARTICLE 459 (1) Par dérogation aux dispositions de l’article 457, que et statue au fond.
lorsque le Tribunal, en violation de la loi, a infligé au prévenu ou à
l’accusé une peine inférieure au minimum légal, la Cour, en cas de CHAP. III DES ARRETS DE LA COUR D’APPEL
confirmation sur la culpabilité, substitue à cette peine le minimum EN MATIERE CRIMINELLE
prévu par la loi.
SECTION I DE LA PROCEDURE AVANT L’AUDIENCE
(2) Lorsque la peine excède le maximum légal, la Cour prononce,
en cas de confirmation sur la culpabilité, une peine au plus égale ARTICLE 464 Les dispositions des articles 410 à 416 sont appli-
au maximum prévu par la loi. cables devant la Cour d’Appel siégeant en matière criminelle.
231 232
Code de Procédure Pénale Voies de recours
SECTION II DE LA PROCEDURE A L’AUDIENCE ARTICLE 471 (1) A la date fixée pour la décision, la Cour statue en
audience publique après avoir fait appeler les parties. Le Président
ARTICLE 465 (1) La Cour d’Appel siège aux lieu, jour et heure ou l’un des membres de la Cour donne lecture de la décision.
fixés pour l’audience. Le Président fait appeler les parties. Après délibérations, rédaction et signature, la Cour rend valable-
(2) Les dispositions des articles 417 à 422 sont applicables devant ment la décision, même en cas d’empêchement de l’un des mem-
la Cour d’Appel.(voir note n°38) bres qui avaient siégé.
(2) En cas de condamnation, le Président informe l’accusé de son
ARTICLE 466 Le Président interroge l’accusé sur son identité et droit de se pourvoir en cassation et lui en indique le délai ; mention
s’assure que les formalités de l’article 415 (1) ont été accomplies. en est faite dans la décision.
233 234
Code de Procédure Pénale Voies de recours
(2) Le Greffier en Chef de la Cour d’ Appel transmet le dossier de ARTICLE 478 (1) Le délai pour se pourvoir en cassation contre les
procédure dans les dix (10) jours, avec l’acte de pourvoi, la requête arrêts rendus au fond est de dix (10) jours. Il est de sept (7) jours
du demandeur et une copie de l’arrêt avant- dire- droit au Greffier pour les arrêts avant- dire- droit visés à l’article 473.
en Chef de la Cour Suprême.
(2) Les délais de pourvoi courent à compter du lendemain du jour
(3) Le dossier de procédure est immédiatement communiqué au
du prononcé de l’arrêt, s’il est contradictoire.
Procureur Général près la Cour Suprême pour ses réquisitions. Il
est rétabli au greffe de ladite Cour dans les dix (10) jours.
Toutefois, ils ne commencent à courir qu’à compter du lendemain
(4) La Cour Suprême statue en Chambre du Conseil au plus tard de la signification de l’arrêt pour :
dans les dix (10) jours du rétablissement du dossier au greffe et a) la partie qui, après débat contradictoire, n’était pas pré-
ordonne la notification de sa décision au Président de la Cour d’Ap- sente ou représentée à l’audience où l’arrêt a été prononcé et s’il
pel, au Procureur Général près ladite Cour et aux parties ou à ne ressort pas de l’arrêt que le Président, après avoir mis l’affaire
leurs conseils. en délibéré, avait expressément informé les parties du jour où l’ar-
(5) Le dossier de procédure est retourné au Greffier en Chef de la rêt devait être prononcé;
Cour d’Appel dans un délai de quinze (15) jours à compter du pro- b) le prévenu ou l’accusé qui a demandé à être jugé en son
noncé de l’arrêt de la Cour Suprême. absence conformément aux dispositions de l’article 350 (1).
(3) Le délai de pourvoi contre les arrêts par défaut est de trente
ARTICLE 475 En cas de pourvoi et jusqu’à la décision de la Cour (30) jours. Il court à l’égard du demandeur à compter du lende-
Suprême, l’arrêt avant- dire- droit frappé de pourvoi ne peut être main de l’expiration du délai d’opposition.
exécuté et la Cour d’Appel ne peut statuer au fond.
ARTICLE 479 (1) Le délai pour former pourvoi contre un arrêt de
SECTION II la Chambre de Contrôle de l’Instruction est de cinq (5) jours, à
DES ARRETS NON SUSCEPTIBLES DE POURVOI compter de la date de notification de cet arrêt au Ministère Public,
aux parties ou à leurs conseils.
ARTICLE 476 Les arrêts rendus par défaut ne sont susceptibles
de pourvoi en cassation qu’après expiration des délais (2) Le demandeur au pourvoi doit adresser au Président de la Cour
d’opposition.(voir notes n°88, 91) Suprême une requête articulant et développant les moyens qui
servent de fondement à son recours. Cette requête est déposée
CHAP. II DES DELAIS DE POURVOI au greffe de la Chambre de Contrôle de l’Instruction pour achemi-
nement.
ARTICLE 477 Toute personne qui a été partie au procès ainsi que (3) Le Greffier de la Chambre de Contrôle de l’Instruction transmet
le Procureur Général près la Cour d’Appel peuvent se pourvoir en le dossier de procédure dans les dix (10) jours avec l’acte de pour-
cassation devant la Cour Suprême, dans les délais prévus aux voi, la requête du demandeur et une copie de l’arrêt attaqué, au
articles 478 et 479. Greffier en Chef de la Cour Suprême.
(4) Les dispositions de l’article 474 (3), (4) et (5) sont applicables.
235 236
Code de Procédure Pénale Voies de recours
CHAP. III DES FORMES DU POURVOI (3) En cas de pourvoi par lettre, le régisseur de la prison, sous le
couvert duquel elle est adressée, est tenu :
ARTICLE 480 (1) Le pourvoi est formé, à peine d’irrecevabilité, a) de la transcrire dans un registre spécial tenu à cet effet;
par la partie intéressée, soit en personne, soit par son conseil, soit cette transcription est datée, signée par le régisseur et contresi-
par un mandataire muni d’une procuration dûment légalisée. Il est gnée par le demandeur ;
fait par déclaration au greffe de la Cour Suprême ou de la Cour b) d’établir en trois exemplaires un récépissé mentionnant
d’Appel qui a statué, par télégramme avec récépissé, par lettre la date du dépôt de la lettre et son objet ;
recommandée avec accusé de réception ou par tout autre moyen c) de remettre sur le- champ un exemplaire au demandeur,
laissant trace écrite et ayant date certaine. Il est adressé au Gref- classer le second au dossier pénitentiaire de l’intéressé, annexer
fier en Chef de l’une de ces juridictions. le troisième à la lettre de pourvoi;
d) de transmettre cette lettre et le troisième exemplaire du
(2) En cas de pourvoi formé par télégramme ou par lettre recom- récépissé dans les quarante- huit (48) heures par tout moyen lais-
mandée, ou par tout autre moyen laissant trace écrite, la date du sant trace écrite, au Greffier en Chef de la juridiction qui a rendu la
pourvoi est celle du timbre à date du bureau de poste du lieu d’ex- décision frappée de pourvoi.
pédition ou de l’envoi pour le pourvoi fait par tout autre moyen.
(3) La déclaration, le télégramme ou la lettre recommandée ou ARTICLE 482 Au moment où le Greffier en Chef de la Cour d’Ap-
tout autre moyen laissant trace écrite, sont consignés dans un re- pel reçoit la déclaration de pourvoi, il notifie par écrit au deman-
gistre spécial tenu au greffe à cet effet. deur qu’il lui appartient, à peine de déchéance, de communiquer
au Greffier en Chef de la Cour Suprême, dans le délai de trente
(4) Nonobstant les dispositions de l’alinéa (1), la déclaration de (30) jours, le nom de son avocat, ou de lui adresser une demande
pourvoi faite par un mandataire non muni d’une procuration dû- d’assistance judiciaire s’il s’estime être en droit de la solliciter. A
ment légalisée est valable si par la suite, le demandeur a person- cette demande doivent être joints, sous peine d’irrecevabilité, un
nellement régularisé le pourvoi, notamment en constituant avocat certificat d’indigence délivré par le Maire de la commune de sa
ou en introduisant une demande d’assistance judiciaire dans les résidence, un extrait du rôle de ses impositions ou un certificat
délais prévus à l’article 482. précisant sa situation fiscale, délivré par l’autorité compétente.
ARTICLE 481 (1) Lorsque le demandeur est détenu, son pourvoi ARTICLE 483 (1) Le Greffier en Chef qui reçoit le pourvoi en dresse
peut également être formé, soit par déclaration au greffe du Tribu- procès- verbal, le notifie au Ministère Public et aux autres parties,
nal de Première Instance du lieu de détention, soit par lettre adres- par lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout autre
sée au Greffier en Chef sous le couvert du régisseur de la prison moyen laissant trace écrite au dossier.
où il est détenu.
(2) Le procès- verbal établi en quatre exemplaires doit contenir,
(2) En cas de pourvoi par déclaration au greffe du Tribunal, le ré- outre la mention de la déclaration de pourvoi, celle de la notifica-
gisseur de la prison est tenu de faire conduire le demandeur dé- tion prévue à l’article 479 (1).
tenu devant le Greffier en Chef du Tribunal concerné.
237 238
Code de Procédure Pénale Voies de recours
(3) Un exemplaire du procès- verbal est remis ou adressé respec- - sous réserve des dispositions de l’article 470 (1), lorsque
tivement au demandeur et au Greffier en Chef de la Cour d’Appel, la décision attaquée n’a pas été rendue par le nombre de juges
qui ouvre un dossier dès sa réception. prescrit par la loi ou l’a été par des juges qui n’ont pas siégé à
(4) Au cas où la déclaration de pourvoi est reçue par le Greffier en toutes les audiences;
Chef de la Cour Suprême, celui- ci adresse un exemplaire du pro- - lorsque la parole n’a pas été donnée au Ministère Public
cès- verbal au Greffier en Chef de la juridiction ayant rendu la dé- ou que celui- ci n’a pas été représenté;
cision frappée de pourvoi, pour mention en marge de l’arrêt atta- - lorsque la règle relative à la publicité de l’audience, sous
qué. réserve des exceptions prévues par la loi, n’a pas été observée ;
f) l’excès de pouvoir ;
ARTICLE 484 (1) Le Greffier en Chef de la Cour d’Appel met en g) la violation de la loi;
état le dossier de procédure, qui comprend notamment les docu- h) la violation d’un principe général du droit;
ments suivants : i) le non respect de la jurisprudence de la Cour Suprême
- la déclaration de pourvoi; ayant statué en Sections Réunies d’une Chambre ou en Cham-
- le procès- verbal visé à l’article 483; bres Réunies;
- les conclusions et mémoires produits par les parties de-
vant le Tribunal et/ ou la Cour d’Appel; (2) La Cour Suprême peut soulever d’office tout moyen de cassa-
- les notes d’audience du Tribunal et -/ou de la Cour d’Appel; tion fondé sur les cas d’ouverture prévus à l’alinéa (1) ci- dessus.
- toutes les décisions avant- dire- droit rendues par le Tribu-
nal et/ ou la Cour d’Appel; ARTICLE 486 (1) Ne constitue pas un cas d’ouverture à cassa-
- une expédition de l’arrêt attaqué et une expédition du juge- tion l’erreur sur la qualification ou sur l’énonciation du texte de loi
ment du Tribunal. applicable, lorsque la peine encourue pour l’infraction visée est la
même que celle prévue pour l’infraction réellement commise,
(2) Le dossier est transmis au Greffier en Chef de la Cour Su- pourvu que ces infractions soient de même nature.
prême. (2) Sauf cas de nullités absolues prévues par la loi, le demandeur
au pourvoi n’est pas recevable à présenter comme moyen de cas-
CHAP. IV DES CAS D’OUVERTURE A CASSATION sation les irrégularités commises par le Tribunal, s’il ne les a pas
soulevées devant la Cour d’Appel.
ARTICLE 485 (1) Les cas d’ouverture à cassation sont, notam-
ment : CHAP. V DE L’INSTRUCTION DES POURVOIS
a) l’incompétence ;
b) la dénaturation des faits de la cause ou des pièces de la ARTICLE 487 Le Greffier en Chef de la Cour Suprême enregistre
procédure ; le dossier de procédure dès sa réception et le communique au
c) le défaut, la contradiction ou l’insuffisance de motifs ; Président de la Cour Suprême qui, après l’avoir fait reproduire en
d) la non-réponse aux conclusions des parties ou aux ré- cinq (5) exemplaires, le transmet à la formation compétente.
quisitions du Ministère Public ;
e) le vice de forme, en particulier:
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Code de Procédure Pénale Voies de recours
ARTICLE 488 (1) Le Greffier en Chef adresse un exemplaire des (2) Lorsqu’il a plusieurs avocats, la notification ou la signification
documents spécifiés à l’article 482 au conseil du demandeur ou au faite à l’un d’entre eux est suffisante, à moins qu’il n’ait indiqué celui
Procureur Général lorsque celui- ci est demandeur au pourvoi et lui à l’étude duquel toutes les notifications doivent être effectuées.
notifie en même temps, par exploit d’huissier ou par tout autre (3) Lorsque le demandeur a sollicité l’assistance judiciaire, il est
moyen laissant trace écrite, qu’il dispose, à peine de déchéance, considéré comme ayant élu domicile à l’adresse indiquée sur sa
d’un délai de trente (30) jours pour le dépôt de son mémoire am- demande d’assistance judiciaire. Au cas où cette adresse est im-
pliatif au greffe. précise, la notification visée à l’article 483 est effectuée à la mairie
(2) Le délai fixé à l’alinéa (1) peut être, s’il y a lieu, réduit de moitié de la commune où réside le demandeur ou à son lieu de travail ou
par ordonnance motivée du Président de la formation saisie. au greffe de la Cour d’Appel où le pourvoi a été formé.
ARTICLE 489 (1) Lorsque le demandeur a sollicité l’assistance ARTICLE 492 Le mémoire ampliatif doit, à peine de déchéance,
judiciaire, le Greffier en Chef en informe le Procureur Général, met être déposé au greffe dans les délais impartis. Mention de ce dé-
en état le dossier et le soumet à la Commission d’Assistance Judi- pôt est faite dans un registre spécial, daté, signé par le Greffier en
ciaire instituée auprès de la Cour Suprême. Chef et contresigné par le déposant, à qui est délivré un récépissé.
L’inobservation des délais prescrits constitue, outre une faute pro-
(2) Dès l’intervention de la décision accordant l’assistance judi- fessionnelle, une faute susceptible d’entraîner une action en dom-
ciaire au demandeur, le Président de la Cour Suprême lui désigne mages- intérêts à l’encontre de l’avocat défaillant.
un avocat et le Greffier en Chef procède aux notifications prévues
à l’article 483. ARTICLE 493 Le mémoire ampliatif doit, à peine d’irrecevabilité
(3) En cas de rejet de la demande d’assistance judiciaire, le Gref- du pourvoi, articuler et développer les moyens de droit invoqués à
fier en Chef le notifie par tout moyen laissant trace écrite ou le l’appui du pourvoi. Il doit être établi en autant d’exemplaires qu’il y
signifie par exploit d’huissier, au demandeur et l’invite à lui faire a de parties plus cinq (5).
connaître, à peine de déchéance, dans un délai de quinze (15)
jours, le nom de son avocat. ARTICLE 494 (1) Dès réception du mémoire ampliatif, le Greffier
Ce délai court à compter du lendemain de la date de notification ou en Chef en assure la notification aux défendeurs par exploit d’huis-
de la signification. sier ou par tout autre moyen laissant trace écrite.
(2) Le défendeur doit, dans le délai de trente (30) jours à compter
ARTICLE 490 Lorsque le demandeur au pourvoi, condamné à l’em- de cette notification, à peine de déchéance, adresser personnelle-
prisonnement à vie ou à la peine de mort, n’a pas constitué d’avo- ment ou par son avocat, au Greffier en Chef de la Cour Suprême,
cat, le Président de la Cour Suprême lui en désigne un d’office, un mémoire en réponse en autant d’exemplaires qu’il y a de de-
dès réception du dossier de pourvoi au greffe. mandeurs plus cinq (5).
ARTICLE 491 (1) Pendant tout le déroulement de la procédure ARTICLE 495 (1) Dès réception du mémoire en réponse, le Gref-
devant la Cour Suprême, le demandeur est considéré comme ayant fier en Chef en assure la notification au demandeur par exploit
élu domicile au cabinet de son avocat constitué ou désigné d’of- d’huissier ou par tout autre moyen laissant trace écrite.
fice.
241 242
Code de Procédure Pénale Voies de recours
(2) Le demandeur peut, s’il l’estime utile, dans le délai de quinze ARTICLE 501 Dès que le Procureur Général retourne le dossier
(15) jours à compter de cette notification ou signification, adresser au Greffier en Chef, celui- ci le soumet au Président de la forma-
un mémoire en réplique par son avocat, au Greffier en Chef de la tion pour fixation de la date d’audience.
Cour Suprême. Le défendeur au pourvoi, qui reçoit notification ou
signification de cette réplique, a également un délai de quinze (15) La date est notifiée au Procureur Général et aux membres de la
jours pour y répondre, s’il l’estime utile. formation par le Greffier en Chef qui fait également citer les parties
à leur domicile élu et affiche le rôle de l’audience.
ARTICLE 496 Le dossier est réputé en état lorsqu’à l’expiration du
délai de quinze (15) jours, le défendeur n’a pas déposé de mé-
ARTICLE 502 Le Président de la formation peut, à tout moment,
moire en réponse ou que, quinze (15) jours après la notification
qui lui en a été faite, le demandeur n’a pas répliqué. par ordonnance prise à la requête du Procureur Général ou du
demandeur au pourvoi, réduire de moitié les délais prévus aux
ARTICLE 497 Quand le dossier est en état, le Greffier en Chef le articles 488 (1), 494, 495 (2) et 496.
transmet au Président de la formation pour désignation d’un rap-
porteur. La décision de réduction des délais est notifiée aux parties par le
Greffier en Chef.
ARTICLE 498 (1) Le rapporteur propose une solution précise au
litige. Il peut d’office soulever des moyens de cassation. CHAP. V I DES EFFETS DU POURVOI
(2) Le rapporteur rétablit le dossier au greffe dans un délai maxi-
mum de trente (30) jours sans y joindre son rapport. ARTICLE 503 (1) Le pourvoi en cassation n’a pas d’effet suspen-
(3) Le rapporteur transmet, sous pli confidentiel, son rapport établi sif, notamment en ce que:
en six (6) exemplaires, au Président de la Cour Suprême. Ce der- a) le mandat décerné ou confirmé par la Cour d’Appel continue à
nier communique un (1) exemplaire, sous pli confidentiel, au Pro- produire ses effets ;
cureur Général et les autres exemplaires au Président de la for- b) les mesures de surveillance judiciaire ordonnées ou confirmées
mation concernée. par la Cour d’Appel continuent à produire leurs effets ;
c) en cas d’acquittement ou de condamnation par la Cour d’Appel,
ARTICLE 499 Le dossier rétabli au greffe, est transmis sans délai soit à une peine d’emprisonnement assortie du sursis, soit à une
au Procureur Général. peine d’amende, ou lorsqu’il y a condamnation à une peine d’em-
prisonnement dont la durée est inférieure ou égale à la durée de la
ARTICLE 500 : (1) Le Procureur Général peut d’office soulever détention provisoire, le demandeur au pourvoi détenu est immé-
des moyens de cassation. diatement libéré, sous réserve des dispositions de l’article 393.
(2) Le Procureur Général propose, dans ses conclusions, une so-
lution précise au litige. (2) Toutefois, le demandeur au pourvoi peut saisir la Cour Suprême
(3) Le Procureur Général adresse, dans un délai de trente (30) d’une demande de suspension des mesures de surveillance ou en
jours sous pli confidentiel, ses conclusions au Président de la Cour mainlevée du mandat.
Suprême qui les communique au Président de la formation con-
cernée. Il rétablit le dossier au greffe.
243 244
Code de Procédure Pénale Voies de recours
(2) Le Président de la Cour Suprême ou le Président de la forma- ARTICLE 509 Lorsqu’un pourvoi n’énonce aucun moyen et qu’il
tion qu’il délègue à cet effet, statue seul sur les requêtes en sursis n’en existe pas à soulever d’office, la Cour décide de son rejet.
à exécution des condamnations civiles visées à l’alinéa (1), après
réquisitions du Procureur Général. ARTICLE 510 Lorsque les moyens de pourvoi soulevés, soit par
les parties, soit d’office sont fondés, la Chambre judiciaire de la
CHAP. VII DE LA PROCEDURE DEVANT Cour Suprême casse et annule l’arrêt attaqué.
LA COUR SUPREME Dans ce cas, elle évoque et statue.
ARTICLE 506 Les dispositions des articles 302 à 305, 446 et sui- ARTICLE 511 (1) La Cour Suprême, avant de statuer au fond, doit
vants relatifs à la publicité, à la police et au déroulement de l’audience s’assurer que le pourvoi a été régulièrement formé.
sont applicables devant la Cour Suprême.(voir note n°38)
(2) Si elle juge que certaines formalités prescrites n’ont pas été
satisfaites, elle rend un arrêt d’irrecevabilité.
ARTICLE 507 (1) Avant la date fixée pour l’audience, les membres
de la Cour appelés à siéger reçoivent les documents prévus aux (3) Si le pourvoi n’est pas fondé, la Cour rend un arrêt de rejet.
articles 482,484, 493 et 495.
ARTICLE 512 (1) La décision de la Cour est prise à la majorité.
(2) Les dispositions de l’article 389 (5) sont applicables.
(2) A l’audience, l’avocat du demandeur au pourvoi est entendu le
premier, suivi de celui du défendeur et enfin, du Procureur Général,
ARTICLE 513 L’arrêt est rendu, soit sur le siège, soit après déli-
s’il n’est pas demandeur.(voir note n°38)
béré à jour fixe, dans la quinzaine au plus tard.
ARTICLE 508 (1) A l’audience, le rapporteur donne lecture de son
ARTICLE 514 (1) Le Président de la Cour Suprême peut, lors-
rapport, les conseils des parties et le Procureur Général dévelop-
qu’une affaire lui paraît complexe, ordonner qu’elle soit jugée en
pent leurs arguments à l’appui de leurs mémoires et conclusions.
Sections Réunies.
(2) Le renvoi ne peut être accordé que si la Cour l’estime utile.
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Code de Procédure Pénale Voies de recours
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Code de Procédure Pénale Voies de recours
ARTICLE 524 (1) Le désistement du condamné prend effet à comp- c) les nom, prénoms, qualité et adresse des parties et de
ter du jour de la déclaration du pourvoi. leurs conseils;
(2) Lorsque le désistement du condamné lui paraît régulier, la Cour d) l’exposé sommaire des faits et de la procédure;
Suprême lui en donne acte et le condamne aux dépens. e) l’analyse des moyens produits ou soulevés d’office ;
(3) Les dispositions de l’article 526 sont applicables nonobstant le f) des motifs et un dispositif;
désistement du condamné de son pourvoi. g) la signature des magistrats qui ont rendu la décision et
du greffier audiencier.
ARTICLE 525 En cas de survenance d’une loi pénale plus douce
pendant l’instance en cassation, la Cour Suprême l’applique. ARTICLE 530 Le Greffier en Chef de la Cour Suprême adresse au
Président et au Procureur Général près la Cour d’Appel dont la
ARTICLE 526. (1) La décision d’irrecevabilité, de déchéance, de décision a été frappée de pourvoi, une copie de l’arrêt intervenu,
donner acte, de désistement ou de rejet condamne le demandeur pour transcription sur les registres du greffe et ceux du Parquet.
aux dépens sous réserve des dispositions de l’article 521 (2). Tou-
tefois, le demandeur peut être déchargé de tout ou partie des dé- ARTICLE 531. (1) En cas de rejet ou de cassation, le Greffier en
pens, par décision motivée. Chef de la Cour Suprême retourne au Greffier en Chef de la juri-
(2) En cas d’irrecevabilité ou de rejet du pourvoi du Ministère Pu- diction dont la décision a été frappée de pourvoi, le dossier de
blic, les dépens sont mis à la charge du Trésor Public. procédure auquel est annexée une copie de l’arrêt de la Cour Su-
prême.
ARTICLE 527 (1) L’annulation d’une décision par la Cour Suprême (2) Il adresse semblable copie au Parquet de la même juridiction.
peut être partielle ou totale. (3) Il notifie en outre aux parties la décision intervenue, par lettre
(2) En cas d’annulation totale, la cause et les parties sont remises recommandée avec accusé de réception.
au même et semblable état où elles étaient avant l’intervention de
ARTICLE 532 Les décisions de la Cour Suprême sont, à la dili-
la décision annulée. Dans ce cas, la Cour Suprême évoque et sta-
gence du Greffier en Chef, notifiées sans délai au Procureur Gé-
tue sur le tout.
néral près ladite Cour.
(3) En cas d’annulation partielle, la Cour Suprême statue exclusi-
vement sur les points annulés.
CHAP. VIII DU POURVOI DANS L’INTERET DE LA LOI
ARTICLE 528 Une expédition de l’arrêt portant annulation est trans-
ARTICLE 533 (1) Tout acte juridictionnel entaché de violation de la
mise par le Greffier en Chef de la Cour Suprême au Ministère Pu-
loi et qui n’a fait l’objet d’aucun recours dans les formes et délais
blic et au Greffier en Chef compétent, pour mention sur les regis-
légaux, peut être déféré à la Cour Suprême par le Procureur Gé-
tres du greffe de la juridiction dont émane la décision annulée.
néral près ladite Cour :
a) dans le seul intérêt de la loi, à l’initiative de ce magistrat;
ARTICLE 529 Les arrêts de la Cour Suprême contiennent:
dans ce cas, ce pourvoi n’a pas d’effet à l’égard des parties;
a) la composition de la Cour ;
b) sur ordre du Ministre chargé de la Justice ; dans ce cas,
b)les nom, prénoms et qualité du représentant du Ministère
la décision de cassation intervenue produit effet à l’égard de toutes
Public;
les parties.
249 250
Code de Procédure Pénale Voies de recours
(2) Les pourvois visés au présent article ne sont soumis à aucune c) lorsqu’une personne autre que le condamné a reconnu,
condition de délai. devant des témoins dignes de foi, être l’auteur du délit ou du crime,
et a confirmé ses aveux devant un officier de police judiciaire ;
ARTICLE 534 (1) Lorsque la Cour Suprême est saisie d’un des d) lorsque, après une condamnation, de nouvelles pièces
pourvois visés à l’article 533, elle énonce les dispositions légales ou des faits nouveaux de nature à établir l’innocence du condamné
applicables et, en cas de cassation, statue suivant les cas, soit : sont découverts.
a) en procédant par voie de retranchement ;
b) en infligeant d’office au condamné le minimum de la peine (2) Le recours en révision n’est recevable qu’à l’encontre d’une
prévue par la loi ; décision de condamnation devenue irrévocable.
c) en prononçant d’office à l’encontre du condamné, la peine
accessoire ou la mesure de sûreté qui aurait dû être appliquée. ARTICLE 536 L’intervention d’une loi nouvelle ne constitue pas une
cause de révision.
(2) Lorsque la Cour Suprême prononce d’office contre le condamné
le minimum de la peine privative de liberté prévue par la loi, elle
ARTICLE 537 (1) Le droit de demander la révision appartient :
décerne contre lui mandat d’arrêt.
a) au Ministre chargé de la Justice ;
b)au condamné ou, en cas d’incapacité, à son représen-
(3) La décision annulée à la suite du pourvoi du Procureur Général
tant légal
près la Cour Suprême, formé dans l’intérêt de la loi, continue à
c) à toute personne ayant intérêt à agir à cette fin, en cas de
produire ses effets à l’égard des parties.
décès ou d’absence juridiquement constatée, d’un condamné.
L’arrêt de cassation intervenu est transcrit sur le registre du greffe
(2) Aucune condition de délai n’est exigée pour l’introduction d’une
de la juridiction qui l’a rendu.
demande en révision.
TITRE IV
ARTICLE 538 La demande en révision, accompagnée d’une copie
DE LA REVISION DU PROCES PENAL
de la décision attaquée et de toutes pièces utiles, est adressée au
Procureur Général près la Cour Suprême qui met le dossier en
CHAP. I DE LA DEMANDE EN REVISION
état et en saisit la Cour.
ARTICLE 535 (1) La révision du procès pénal peut être demandée
au profit de toute personne condamnée pour crime ou délit:
CHAP. II DE L’INSTANCE EN REVISION
a) lorsque, après une condamnation pour homicide, de nou-
velles pièces produites sont de nature à prouver que la prétendue
ARTICLE 539 La Chambre Judiciaire de la Cour Suprême siège
victime est encore en vie ;
en Sections Réunies pour l’examen des demandes en révision.
b) lorsque, après une condamnation, il a été établi que le
condamné était innocent, même s’il est responsable de l’erreur ju-
ARTICLE 540 Lorsque la demande n’est pas recevable, la Cour
diciaire commise ;
rend un arrêt d’irrecevabilité.
251 252
Code de Procédure Pénale Exécution des décisions
ARTICLE 542 (1) En cas d’irrecevabilité ou de rejet de la demande (2) Les ordres et décisions judiciaires d’arrestation, de détention
en révision, tout demandeur, sauf s’il s’agit du Ministre chargé de ou de mise en liberté sont immédiatement exécutoires, à la dili-
la Justice, est condamné aux frais de la procédure. gence du parquet qui les transmet directement aux autorités char-
gées de leur exécution.
(2) Lorsque la Cour relaxe ou acquitte le demandeur ou lorsque la
procédure a été introduite par le Ministre chargé de la Justice, les (3) Le Ministère Public et les parties poursuivent, chacun en ce qui
frais sont mis à la charge du Trésor Public. le concerne, l’exécution des décisions devenues irrévocables.
ARTICLE 543 (1) A la requête du demandeur, la décision de relaxe ARTICLE 546 Il est institué au greffe et au parquet de chaque juri-
ou d’acquittement est: diction, un registre d’exécution des décisions judiciaires.
a) affichée dans toutes les mairies de son choix ;
b) publiée par extraits, dans les journaux d’annonces léga- ARTICLE 547 Sous réserve des dispositions des articles 545 (2)
les indiqués dans l’arrêt par la Cour Suprême. ci-dessus et 22 du Code Pénal, une décision est exécutoire lors-
(2) Si la demande de publicité est postérieure à la décision de re- qu’elle n’est plus susceptible ni d’opposition, ni d’appel, ni de pour-
laxe ou d’acquittement, il y est fait droit par ordonnance du Prési- voi en cassation, le tout, sauf disposition contraire de la loi.
dent de la Cour Suprême.
(3) Les frais de publicité sont à la charge du Trésor Public. ARTICLE 548 En cas d’erreur matérielle n’affectant pas la subs-
tance d’une décision, mais entravant simplement son exécution, la
ARTICLE 544 (1) La décision de relaxe ou d’acquittement peut juridiction auteur de cette décision est saisie aux fins de rectifica-
servir de base à une demande d’indemnisation introduite devant la tion.
Commission prévue par l’article 237 ci- dessus.
(2) Si la victime de l’erreur judiciaire est décédée, le droit de de- ARTICLE 549 (1) Lorsqu’une partie estime qu’une disposition d’une
mander des dommages- intérêts appartient à ses héritiers. décision est obscure ou ambiguë, elle peut, par requête adressée
au Président de cette juridiction, demander l’interprétation de cette
disposition.
253 254
Code de Procédure Pénale Exécution des décisions
255 256
Code de Procédure Pénale Exécution des décisions
Elle est applicable sans mise en demeure préalable, à la diligence (2) Si, lors de son arrestation, le condamné offre une caution, l’offi-
du Ministère Public, en cas de non- exécution des condamnations cier de police judiciaire chargé de l’exécution du mandat entend
pécuniaires ou de non- restitution des biens. ladite caution sur procès- verbal.
Elle consiste en une incarcération au cours de laquelle le débiteur (3) Copie du dossier d’arrestation est transmise au Président de la
est astreint au travail. juridiction ayant décerné le mandat d’incarcération et au Ministère
Public.
ARTICLE 558 (1) Lorsque la contrainte par corps concerne une
personne déjà incarcérée ou détenue, elle est exécutée à l’expira- ARTICLE 561 (1) a) Le Président du Tribunal de Première Ins-
tion de la peine d’emprisonnement, à moins que cette personne tance du lieu de l’exécution statue sur l’offre par ordonnance et en
ne fournisse une caution garantissant le paiement des condamna- Chambre du Conseil après l’audition du condamné et de la caution
tions pécuniaires dans les deux (2) mois de l’engagement. proposée.
b) Cette ordonnance n’est pas susceptible d’appel.
(2) a) La décision fixe le décompte des condamnations pécu- (2) a) En cas d’acceptation, le Président explique à la caution
niaires prononcées au profit de l’Etat ou de la partie civile, ainsi que les conséquences de son engagement et l’invite à signer un acte
la durée de la contrainte par corps y afférente, conformément aux par lequel elle s’engage, à l’expiration du délai fixé à l’article 560,
dispositions de l’article 564 ci- dessous. soit à subir la contrainte par corps en lieu et place du condamné,
b) En cas de condamnations pécuniaires au profit de l’Etat, soit à payer le montant fixé par la décision
un mandat d’incarcération est immédiatement établi au prononcé b) Après lecture et signature de l’acte d’engagement par la
de la décision et transmis pour exécution au Ministère Public. caution, le Président ordonne la mise en liberté immédiate du débi-
c) En cas de condamnation au profit de la partie civile, et teur
lorsque la décision est devenue définitive, un mandat d’incarcéra- c) Si la caution ne sait pas lire, les dispositions de l’article
tion est établi à la requête de cette partie civile, si elle n’a pas en- 185 (1) b) sont applicables.
core été désintéressée. d) Notification de l’ordonnance est faite sans délai au régis-
seur de la prison et une copie est transmise au Président de la
ARTICLE 559 Tout condamné non détenu contre lequel un man- juridiction ayant décerné le mandat d’incarcération et au Ministère
dat d’incarcération a été décerné pour non- exécution des con- Public.
damnations pécuniaires peut, soit en prévenir, soit en arrêter les (3) Lorsqu’une caution n’est pas acceptée, le condamné peut en
effets en s’acquittant desdites condamnations. proposer de nouvelles et autant de fois qu’il le désire.
(4) L’incarcération intervenue à la suite du non- respect de ses obli-
ARTICLE 560 (1) Après exécution du mandat d’incarcération, le gations par la caution, ne peut cesser avant terme qu’après paie-
condamné peut demander la suspension de ses effets, en produi- ment intégral des sommes dues.
sant une caution garantissant le paiement des condamnations pé-
cuniaires dans les deux (2) mois de la signature de l’engagement ARTICLE 562 En cas de paiement partiel, la durée de la contrainte
par la caution. par corps est fonction du montant des sommes restant dues.
257 258
Code de Procédure Pénale Exécution des décisions
ARTICLE 563 (1) La durée de la détention provisoire subie par le ARTICLE 566 La contrainte par corps ne peut être exercée simul-
prévenu ou l’accusé condamné uniquement à une peine d’amende tanément contre le mari et la femme, même pour le recouvrement
est déduite de la durée de la contrainte par corps. Cette déduction des sommes afférentes à des condamnations différentes.
est faite par le Président lors de la signature du mandat d’incarcé-
ration. ARTICLE 567 A l’expiration du délai de prescription de la peine,
(2) Les dispositions de l’alinéa 1er du présent article ne s’appli- aucun mandat d’incarcération ne peut plus être décerné aux fins
quent qu’aux amendes et frais de justice. de recouvrement des amendes et frais de justice.
ARTICLE 564 (1) En matière d’amende et de frais de justice, la ARTICLE 568 (1) Aucun mandat d’incarcération aux fins de recou-
durée de la contrainte par corps est fixée ainsi qu’il suit: vrement des dommages- intérêts ou de restitution ne peut être
a) vingt (20) jours, pour les sommes n’excédant pas 10.000 décerné à l’expiration du délai de dix (10) ans à compter du lende-
francs; main du jour où la décision est devenue irrévocable.
b) quarante (40) jours, pour les sommes supérieures à
10.000 francs et n’excédant pas 20.000 francs; (2) L’exécution d’un mandat d’incarcération décerné avant l’expi-
c) trois (3) mois, pour les sommes supérieures à 20.000 ration du délai de dix (10) ans est poursuivie jusqu’à la prescription
francs et n’excédant pas 40.000 francs; de la dette.
d) six (6) mois, pour les sommes supérieures à 40.000
francs et n’excédant pas 100.000 francs ARTICLE 569 La contrainte par corps ne peut être prononcée con-
e) neuf (9) mois, pour les sommes supérieures à 100.000 tre :
francs et n’excédant pas 200.000 francs; a) les civilement responsables;
f) douze (12) mois, pour les sommes supérieures à 200.000 b) l’assureur de responsabilité.
francs et n’excédant pas 400.000 francs;
g) dix- huit (18) mois, pour les sommes supérieures à CHAP. III DES EFFETS DE LA CONTRAINTE PAR CORPS
400.000 francs et n’excédant pas 1.000.000 de francs;
h) deux (2) ans, pour les sommes supérieures à 1000 000 ARTICLE 570 Les personnes détenues en vertu de la contrainte
de francs et n’excédant pas 5 000 000 de francs ; par corps sont soumises au même régime que les condamnés de
i) cinq (5) ans, pour les sommes excédant 5 000 000 de droit commun.
francs.
ARTICLE 571 (1) a) Le condamné qui a subi la contrainte par
(2) En matière de dommages- intérêts, les durées sont celles pré- corps n’est libéré, ni des amendes et des frais de justice, ni des
vues à l’alinéa (1), réduites de moitié. dommages- intérêts et restitutions pour lesquels la contrainte par
corps a été exercée.
ARTICLE 565 La contrainte par corps ne peut être exercée ni con- b) Le Ministère Public ou la partie civile peuvent à tout mo-
tre les personnes âgées de moins de dix- huit (18) ans ou de plus ment faire procéder à la saisie des biens mobiliers et immobiliers
de soixante (60) ans au moment de l’exécution, ni contre les fem- du condamné, à concurrence du montant de la créance, confor-
mes enceintes. mément aux règles édictées en matière de saisies.
259 260
Code de Procédure Pénale Exécution des décisions
(2) Le délai de prescription de l’action prévu à l’alinéa (1) b) ci- Deux (2) exemplaires de cette fiche sont adressés au greffe du
dessus est de trente (30) ans. Il court à compter du lendemain du Tribunal de Première Instance du lieu de naissance du condamné
jour où la contrainte par corps a pris fin. pour classement à son casier.
ARTICLE 572 Lorsque la contrainte par corps a pris fin, elle ne Deux (2) exemplaires sont adressés au casier central aux fins d’un
peut plus être exercée pour la même créance. classement nominal et dactyloscopique, par ordre alphabétique.
261 262
Code de Procédure Pénale Exécution des décisions
ARTICLE 578 (1) Sont retirées du casier judiciaire les fiches rela- CHAP. II DES BULLETINS DU CASIER JUDICIARE
tives aux condamnations ou mesures de sûreté annulées par une
décision de relaxe ou d’acquittement devenue irrévocable. ARTICLE 581 (1) Il existe trois sortes de bulletins du casier judi-
ciaire à savoir, le bulletin n° 1, le bulletin n° 2 et le bulletin n° 3:
(2) Il en est de même des condamnations: a) le bulletin n° 1 est un relevé intégral des fiches du casier
a) annulées à la suite d’une procédure de révision; judiciaire concernant une personne donnée. Il contient toutes les
b) effacées par l’amnistie ou la réhabilitation. condamnations, mesures de sûreté et arrêté d’expulsion pronon-
cées contre cette personne;
(3) Les fiches retirées du casier judiciaire en application des ali- b) le bulletin n° 2 comporte les mêmes mentions que le
néas (1) et (2) sont classées aux archives du casier judiciaire. bulletin n° 1, à l’exclusion des décisions effacées par l’amnistie et
Aucune information ne peut y être puisée sans autorisation écrite la réhabilitation ;
du Ministère Public. c) le bulletin n° 3 n’est délivré qu’au titulaire du casier judi-
ciaire. Il ne mentionne que les condamnations à des peines privati-
ARTICLE 579 (1) En cas de modification de la condamnation ou ves de liberté non effacées par l’amnistie ou la réhabilitation.
de la mesure de sûreté à la suite d’un recours, mention en est
portée sur la fiche correspondante du casier judiciaire. Il mentionne en outre toutes les condamnations relatives à la cir-
culation routière.
(2) Lorsque la modification ne laisse subsister qu’une peine ac-
cessoire ou une mesure de sûreté, une nouvelle fiche est établie Les bulletins n° s1 et 2 sont délivrés aux autorités administratives
mentionnant cette peine ou cette mesure, la fiche initiale étant re- et judiciaires sur leur demande.
tirée et classée aux archives du casier judiciaire.
(2)Lorsque le casier judiciaire est vierge ou que les condamna-
(3) Lorsqu’à la suite de l’amnistie ou de la réhabilitation, une peine tions et mesures de sûreté inscrites sur les fiches ne sont pas
accessoire ou une mesure de sûreté subsiste, la fiche initiale est devenues irrévocables, le bulletin délivré porte la mention « néant ».
retirée et classée aux archives du casier judiciaire.
ARTICLE 582 (1) Toute personne qui veut faire rectifier une men-
ARTICLE 580 (1) Des renseignements tirés des fiches, appelés « tion portée sur son casier judiciaire, adresse en double exemplaire
extrait de casier judiciaire », sont délivrés, sur leur demande, aux une requête au Président de la juridiction qui a rendu la décision.
autorités administratives et judiciaires ou à la personne concer-
née, sous la forme d’un bulletin de casier judiciaire. (2) Le Ministère Public a le droit d’agir d’office, dans la même forme,
(2) a) Le bulletin délivré par le Greffier en Chef du Tribunal de en rectification du casier judiciaire.
Première Instance est signé du Procureur de la République.
b) Le bulletin délivré par le service central du casier judi- (3) Le Président statue en Chambre du Conseil après avoir en-
ciaire est signé du Ministre chargé de la Justice ou de son repré- tendu le requérant, le Ministère Public et toute autre personne dont
sentant. le témoignage paraît utile.
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Code de Procédure Pénale Exécution des décisions
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 599 (1) Lorsque la récusation est admise, le magistrat (2) Dans tous les cas, la Cour Suprême est saisie par requête
récusé ne peut plus connaître de l’affaire. motivée du Ministère Public ou de toute partie intéressée.
(2) En cas de rejet de la demande en récusation, le demandeur ARTICLE 603 La décision portant règlement de juges est notifiée
peut, sans préjudice des dommages-intérêts, s’il y a lieu, être con- au Ministère Public et aux parties, à la diligence du Greffier en
damné à une amende civile de 100.000 à 500.000 francs. Chef de la juridiction qui a statué. Elle n’est pas susceptible de
recours.
(3) Dans tous les cas, la décision est notifiée au demandeur et au
magistrat concerné. TITRE V
DU RENVOI D’UNE JURIDICTION A UNE AUTRE
TITRE IV
DU REGLEMENT DE JUGES ARTICLE 604 (1) La Cour Suprême peut, pour cause de suspicion
légitime ou pour les nécessités de l’ordre public, soit dessaisir une
ARTICLE 600 (1) Lorsque deux Juges d’Instruction du ressort d’une juridiction d’une affaire et renvoyer la cause devant une autre juri-
même Cour d’Appel, saisis de la même infraction, se déclarent diction de même rang, soit désigner des juges appartenant à
compétents ou incompétents, le conflit ainsi créé est tranché par la d’autres ressorts ou à d’autres juridictions, pour composer celle
Cour d’Appel. saisie.
(2) Lorsque deux Tribunaux de Première ou de Grande Instance (2) La requête aux fins de renvoi peut être présentée par le Minis-
du ressort d’une même Cour d’Appel, saisis d’une même infrac- tère Public ou par toute autre partie. Toutefois, seul le Ministère
tion, se déclarent compétents ou incompétents, le conflit ainsi créé Public peut évoquer les nécessités de l’ordre public.
est tranché par la Cour d’Appel.
(3) La requête n’a pas d’effet suspensif. Toutefois, le Président de
ARTICLE 601 Lorsque deux Juges d’Instruction ou deux Tribu- la Cour Suprême peut enjoindre par ordonnance au Président de
naux de Première ou de Grande Instance appartenant à deux res- la juridiction saisie de suspendre, en l’état, l’examen de la procé-
sorts de Cour d’Appel différents, saisis d’une même infraction, se dure.
déclarent compétents ou incompétents, le conflit ainsi créé est tran-
ché par la Cour Suprême. ARTICLE 605 Toute décision statuant sur une demande de renvoi
est notifiée à la juridiction concernée et aux parties, à la diligence
ARTICLE 602 (1) La Cour Suprême connaît du conflit résultant de du Greffier en Chef de la Cour Suprême.
deux décisions devenues irrévocables, rendues respectivement par
une juridiction ordinaire et une juridiction d’exception et qui entra-
vent le cours normal de la justice.
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
(2) Il n’y a pas lieu à amende forfaitaire si : ARTICLE 610 Avant d’instrumenter, l’agent verbalisateur doit, au
a) a contravention a causé un dommage corporel ou maté- préalable, prouver sa qualité au contrevenant en produisant, soit
riel; sa carte professionnelle, soit tout autre acte d’habilitation.
b) la contravention est connexe à un délit ou à un crime;
c) la contravention se rapporte à la gérance ou à l’exploita- ARTICLE 611 (1) Tout agent verbalisateur habilité à percevoir les
tion d’un débit de boisson; amendes forfaitaires doit être muni d’un carnet à souches spécial,
d) une disposition légale impose à l’agent verbalisateur de côté et paraphé par le parquet compétent.
prendre une mesure administrative, notamment la mise en four- (2) La perception d’une amende forfaitaire donne lieu à l’établisse-
rière ou le retrait du permis de conduire ou de toute autre pièce; ment d’un procès- verbal et à la délivrance, sur- le- champ, d’un
e) le contrevenant est en état d’ivresse manifeste dans un reçu du carnet à souches.
lieu public.
(3) Tout agent verbalisateur qui perçoit une amende forfaitaire sans
ARTICLE 607 (1) Les officiers de police judiciaire ont qualité pour délivrer un reçu conforme aux dispositions des alinéas (1) et (2) ci-
percevoir les amendes forfaitaires. dessus, est passible des peines prévues à l’article 142 du Code
Pénal.
(2) Les agents de police judiciaire et les agents publics investis
des attributions de police judiciaire ne peuvent percevoir lesdites ARTICLE 612 Le taux de l’amende forfaitaire est fixé, suivant la
amendes que s’ils y sont régulièrement habilités. classe de la contravention à :
a) 1.000 francs pour la première classe;
(3) L’habilitation prévue à l’alinéa (2) est générale ou spéciale à b) 2.400 francs pour la deuxième classe;
une catégorie de contraventions. c) 3.600 francs pour la troisième classe;
d) 25.000 francs pour la quatrième classe.
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 615 Le procès- verbal constatant une contravention est ARTICLE 620 (1) Lorsque le réajustement aboutit à une majora-
établi conformément aux dispositions de l’article 90 ci- dessus. tion de l’amende forfaitaire et que le contrevenant refuse de payer
Il mentionne en outre le montant de l’amende fixée, son versement la différence, le Procureur de la République procède comme il est
ou au contraire son non- versement et, en cas de paiement, le dit à l’article 623(2).
numéro de la quittance délivrée. (2) Toute minoration d’une amende forfaitaire constitue une contra-
vention de quatrième classe.
ARTICLE 616 (1) Les sommes perçues au titre des amendes for-
faitaires sont versées sans délai au Trésor Public. CHAP. III AMENDE FORFAIT DU PAIEMENT DE L’ AIRE
(2) Copie de l’état de versement, signée par le Trésorier ou tout ARTICLE 621 Le paiement d’une amende forfaitaire éteint l’action
autre responsable habilité des services du Trésor et l’agent, est publique, sous réserve des dispositions des articles 617 à 620.
adressée par ce dernier au Procureur de la République compé-
tent. ARTICLE 622 (1) Lorsqu’il n’y avait pas lieu à paiement d’une
amende forfaitaire ou lorsque le montant payé est supérieur au taux
légal, le Trésor Public est tenu, suivant le cas, de rembourser le
montant de l’amende ou le trop perçu.
(2) Le remboursement a lieu sur présentation, soit d’un extrait du
jugement, soit d’une ordonnance du Procureur de la République,
délivrée sans frais.
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
TITRE VII
DU JUGEMENT DES CONTRAVENTIONS ARTICLE 627 S’il n’existe aucune copie certifiée conforme de la
décision perdue ou détruite, l’original est reconstitué à partir des
ARTICLE 623 (1) Dans les cas prévus aux articles 606 (2) et 620 registres d’audience, par la juridiction qui l’a rendue.
ou en cas de non- paiement de l’amende forfaitaire, le Procureur
de la République peut, dès réception du procès- verbal, mettre l’ac- ARTICLE 628 Lorsqu’une pièce d’une procédure ou l’ensemble
tion publique en mouvement. d’une procédure a disparu, il y a lieu à reconstitution, à la diligence,
(2) Le Tribunal de Première Instance saisi statue conformément soit du Président de la juridiction qui a rendu la décision, soit de
aux dispositions de l’article 362 du Code Pénal. toute partie.
ARTICLE 624 Les infractions commises à l’audience sont jugées ARTICLE 629 (1) Lorsqu’un magistrat de l’ordre judiciaire est sus-
conformément aux dispositions ci- après : ceptible d’être inculpé d’une infraction, le Procureur Général com-
a) si l’infraction commise est une contravention, le Tribunal dresse pétent présente une requête au Président de la Cour Suprême qui
sur- le- champ procès-verbal des faits, entend les contrevenants, désigne un magistrat chargé d’instruire l’affaire et trois autres, d’un
les témoins et le Ministère Public, puis statue; grade au moins égal à celui du mis en cause, en vue du jugement
b) si l’infraction commise est un délit, le Tribunal procède comme éventuel de l’affaire en premier ressort.(voir notes n°30, 32)
prévu au paragraphe a) ci- dessus ;
c) si l’infraction est un crime, le Président ordonne l’arrestation de (2) Le Président de la Cour Suprême indique en outre la ville où
son auteur, procède à son audition, dresse procès- verbal de ses l’affaire sera jugée.
déclarations et le fait conduire devant le Procureur de la Républi-
que qui procède conformément à la loi. ARTICLE 630 Les dispositions de l’article 629 sont également ap-
plicables lorsque la partie lésée adresse une plainte avec constitu-
TITRE IX tion de partie civile contre un magistrat, au Président de la Cour
DE LA RECONSTITUTION DES PIECES Suprême.(voir note n°32)
ARTICLE 625 Lorsque l’original d’une décision est perdu, il est ARTICLE 631 Le magistrat désigné doit procéder personnellement
reconstitué conformément aux dispositions des articles 626 à 628 à l’information judiciaire. Sa compétence est nationale.(voir note
n°32)
ARTICLE 626 (1) a) S’il existe une copie certifiée conforme de
la décision perdue ou détruite, elle devient l’original.
ARTICLE 632 En cas d’appel, l’affaire est examinée par des ma-
b) Sur ordonnance du Président de la juridiction qui a rendu
gistrats de la Cour Suprême désignés par le Président de ladite
la décision, son détenteur est tenu de déposer cette copie au greffe.
Cour. Il est statué en collégialité.(voir note n°32)
(2) A partir de l’original ainsi reconstitué, le greffier délivre, sans
frais, une copie au détenteur dépossédé.
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 633 Lorsque le magistrat mis en cause est le plus an- ARTICLE 636 Quiconque s’est, sur le territoire national, rendu com-
cien dans le grade le plus élevé, son affaire est examinée par la plice d’un crime ou d’un délit commis à l’étranger, peut être pour-
Cour Suprême siégeant en Chambre Réunies. suivi et jugé au Cameroun suivant la loi étrangère et la loi camerou-
naise, à condition que l’existence du fait principal ait été établie par
ARTICLE 634 (1) Lorsqu’un Gouverneur de province a commis un une décision définitive d’une juridiction étrangère compétente.
crime ou un délit dans l’exercice et même hors de l’exercice de
ses fonctions, le Procureur Général près la Cour d’Appel compé- ARTICLE 637 Peut également être poursuivi et jugé au Came-
tent adresse un rapport au Président de la Cour Suprême qui dési- roun, quiconque s’est rendu complice, à l’étranger, d’un crime ou
gne un tribunal compétent, conformément aux alinéas (2) et (3) du d’un délit commis au Cameroun.
présent article. (voir notes n°31, 32)
ARTICLE 638 Est entachée de nullité absolue, toute poursuite in-
(2) Lorsqu’un Préfet ou tout autre chef de circonscription adminis- tentée en application des articles 636 et 637 si :
trative ou un officier de police judiciaire a commis un crime ou un a) l’action publique est mise en mouvement autrement que
délit dans l’exercice et même hors de l’exercice de ses fonctions, par le Ministère Public qui, en ce qui concerne les faits qualifiés
le Procureur de la République transmet le dossier au Procureur délits par la loi camerounaise, ne peut agir que s’il est saisi d’une
Général pour en saisir le Président de la Cour d’Appel compétente. plainte préalable de la partie lésée ou d’une dénonciation officielle
Celui- ci désigne le parquet chargé de diligenter les poursuites et la émanant de l’autorité compétente du lieu de perpétration du fait
juridiction de jugement compétente pour en connaître. principal;
b) l’inculpé justifie qu’il a été jugé définitivement pour les
(3) Dans les cas prévus aux alinéas (1) et (2), la poursuite, l’ins-
mêmes faits à l’étranger et, en cas de condamnation, qu’il a, con-
truction et le jugement doivent être confiés à des juridictions de
formément aux lois de l’Etat où il a été condamné, exécuté sa peine,
l’ordre judiciaire autres que celles de la province, du département,
ou que celle-ci est prescrite, ou qu’il a bénéficié d’une mesure de
de l’arrondissement, ou du district ou commune, selon le cas, où le
grâce;
mis en cause exerce ses fonctions.
c) l’action publique est prescrite ou éteinte par l’amnistie ou
par toute autre cause au regard de la loi de l’Etat où les faits ont été
TITRE XI
commis, ou serait prescrite ou éteinte au regard de la loi camerou-
DE L’EXTRADITION
naise, si les faits avaient été commis au Cameroun.
CHAP. I DES DISPOSITIONS GENERALES
ARTICLE 639 Les poursuites peuvent être exercées devant le Tri-
ARTICLE 635 L’extradition est l’acte par lequel un Etat remet un bunal, soit du lieu du domicile, soit du lieu où il a été arrêté, soit
étranger trouvé sur son territoire à un autre Etat, sur la demande enfin du lieu de sa dernière résidence connue au Cameroun.
de celui-ci aux fins de poursuites pour une ou plusieurs infractions
de droit commun ou pour l’exécution d’une peine privative de liberté Toutefois, la Cour Suprême peut, sur réquisitions du Procureur
prononcée contre cet étranger par une juridiction répressive de l’Etat Général près ladite Cour, ordonner le renvoi de l’affaire devant une
requérant en raison d’une ou de plusieurs infractions de droit autre juridiction, dans l’intérêt d’une bonne administration de la jus-
commun.(voir note n°48) tice.
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 659 (1) Si l’étranger renonce au bénéfice de la législa- ARTICLE 663 En cas d’avis favorable, la décision de la Cour est
tion camerounaise sur l’extradition et consent formellement à être transmise au Procureur Général. Il est procédé comme indiqué à
livré aux autorités de l’Etat requérant, la Cour lui donne acte de sa l’article 659 (2) et (3).(voir note n°38)
déclaration.
ARTICLE 664 Dans tous les cas prévus aux articles 661 et 662, le
(2) La décision de la Cour, donnée sous la forme d’un avis en Cham- dossier est transmis par le Procureur Général au Ministre chargé
bre du Conseil, est transmise sans délai par le Procureur Général de la Justice dans les meilleurs délais, pour être retourné à l’Etat
au Ministre chargé de la Justice qui propose à la sanction du Prési- requérant. (voir note n°38)
dent de la République, un projet de décret ordonnant l’extradition.
ARTICLE 665 La Cour a compétence pour autoriser la transmis-
(3) Le décret visé à l’alinéa (2) ci- dessus est notifié sans délai à sion à l’Etat requérant, de tout ou partie des titres, valeurs ou objets
l’étranger et à l’Etat requérant. Il n’est susceptible d’aucun saisis sur l’étranger, même si la demande d’extradition est irrece-
recours.(voir note n°38) vable, rejetée, ou ne peut plus recevoir de suite pour quelque cause
que ce soit.(voir note n°38)
ARTICLE 660 La Cour statue sur la demande d’extradition en
Chambre du Conseil par avis motivé. Seul le Procureur Général a Elle ordonne la restitution des titres, valeurs ou objets saisis qui ne
qualité pour attaquer cet avis devant la Cour Suprême. (voir note se rapportent pas aux faits imputés à l’étranger et, le cas échéant,
n°38) statue sans recours sur les réclamations des tiers à leur sujet.
ARTICLE 661 (1) En cas d’avis défavorable de la Cour, soit parce ARTICLE 666 L’étranger est définitivement mis en liberté et l’extra-
que les éléments de preuve produits sont jugés insuffisants, soit dition ne peut être demandée à son encontre par le même Etat et
parce que les conditions légales ne sont pas remplies, soit enfin pour les mêmes faits, si dans le délai de trois (3) mois suivant la
parce qu’il y a erreur sur la personne dont l’extradition est deman- notification du décret d’extradition à l’Etat requérant, sa remise ef-
dée, la Cour ordonne sa mise en liberté immédiate si elle n’est fective n’est pas demandée par celui- ci.(voir note n°38)
détenue pour autre cause.
Les contestations concernant l’application du présent article sont
(2) La décision de la Cour est transmise sans délai par le Procu- soumises à la Cour d’Appel compétente qui statue, dans les huit
reur Général au Ministre chargé de la Justice qui propose à la sanc- (8) jours, le Ministère Public entendu. Sa décision est susceptible
tion du Président de la République, un projet de décret portant re- de pourvoi devant la Cour Suprême. Seuls le Ministère Public et
fus de l’extradition.(voir note n°38) l’étranger intéressés peuvent former pourvoi. Les dispositions des
articles 657 et suivants sont applicables.
ARTICLE 662 Lorsque la demande d’extradition est rejetée, l’étran-
ger ne peut plus faire l’objet d’une extradition ultérieure vers le même
pays et pour les mêmes faits.(voir note n°38)
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Code de Procédure Pénale Procédures particulières
SECTION III DES EFFETS DE L’EXTRADITION ARTICLE 670 Au cas où l’extradition est annulée, l’extradé, s’il n’est
pas réclamé par le Gouvernement requis, est mis en liberté et ne
ARTICLE 667 (1) Le décret accordant l’extradition spécifie que
peut être poursuivi ou puni, qu’il s’agisse des faits pour lesquels il a
l’extradé ne peut, sauf consentement spécial ultérieur du Gouver-
été extradé ou de faits antérieurs, que s’il est arrêté sur le territoire
nement camerounais, être poursuivi ou puni dans le pays requé-
camerounais après l’expiration d’un délai de trente (30) jours sui-
rant pour une infraction antérieure à la remise, autre que celle ayant
vant la date à laquelle il lui a été légalement possible de quitter le
motivé l’extradition.
territoire national.
(2) La restriction prévue à l’alinéa (1) n’est pas applicable à l’étran-
ger qui a eu pendant trente (30) jours à compter de son élargisse- ARTICLE 671 (1) Le transit sur le territoire camerounais, y com-
ment définitif, la possibilité de quitter le territoire de l’Etat requé- pris les bateaux et aéronefs camerounais, d’une personne de na-
rant. tionalité quelconque extradée par un Etat tiers à un autre Etat tiers,
peut être autorisé par le Ministre chargé des Relations Extérieu-
ARTICLE 668 (1) Au cas où le Gouvernement requérant demande res, sur simple demande adressée par voie diplomatique, assortie
l’autorisation de poursuivre la personne déjà livrée, pour une infrac- des pièces justifiant qu’il ne s’agit ni d’une infraction politique, reli-
tion antérieure à l’extradition, l’avis de la Cour devant laquelle elle gieuse, raciale ou tenant à la nationalité, ni d’une infraction pure-
avait comparu est obligatoire ; il peut être formulé sur simple pro- ment militaire.
duction des pièces transmises à l’appui de la nouvelle demande.
(2) Ce transit s’effectue aux frais de l’Etat requérant sous la garde,
(2) Sont également transmises par le Gouvernement étranger et le cas échéant, d’agents camerounais.
soumises à la Cour, les pièces contenant les observations de la
personne extradée ou la déclaration qu’elle entend n’en présenter ARTICLE 672 Les frais de procédure, de détention et de transfère-
aucune; l’étranger peut également déposer un mémoire et se faire ment de l’extradé sont avancés par le Trésor Public camerounais
éventuellement assister d’un conseil de son choix. et remboursés par l’Etat requérant.
ARTICLE 669 (1) Lorsque l’extradition a été accordée, son annula- CHAP. III DE L’EXTRADITION DEMANDEE
tion peut être prononcée par la Cour dans le ressort de laquelle PAR LE GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS
l’extradé est détenu en cas de violation de l’une des conditions
prévues aux articles 643 et 644. La demande en nullité formée par ARTICLE 673 Outre celles contenues dans le présent chapitre,
l’extradé en application du présent alinéa est recevable jusqu’à les dispositions des articles 637 à 640 sont applicables à l’extradi-
l’expiration de la peine. tion demandée par le Gouvernement camerounais.
(2) Les juridictions ayant compétence pour connaître des deman- ARTICLE 674 L’extradition demandée par le Gouvernement ca-
des d’annulation d’extradition sont aussi habilitées à qualifier les merounais est soumise à la procédure suivante:
faits qui ont motivé la demande d’extradition. a) le Procureur de la République transmet au Procureur
Général près la Cour d’Appel un dossier comprenant, suivant le
cas :
289 290
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
TITRE XII
- une expédition du jugement ou de l’arrêt de condamna-
DE LA REHABILITATION
tion;
- un mandat d’arrêt du Juge d’Instruction ou de la Chambre ARTICLE 676 (1) La réhabilitation est une mesure qui, sauf dispo-
de Contrôle de l’Instruction ou de la juridiction de jugement;
sition contraire de la loi, efface la condamnation pour crime ou délit
- une ordonnance de renvoi du Juge d’Instruction ou l’arrêt
et met fin à toute peine accessoire et à toute mesure de sûreté à
de renvoi de la Chambre de Contrôle de l’Instruction, s’il s’agit d’un
l’exception de l’internement dans une maison de santé et de la fer-
inculpé;
meture de l’établissement.
- s’il y a lieu, la copie des dispositions légales relatives à la
complicité, à la tentative, au cumul d’infractions et à la prescription;
(2) Lorsqu’une personne a fait l’objet de plusieurs condamnations,
- un extrait du bulletin n° 2 du casier judiciaire ;
la réhabilitation doit porter sur l’ensemble des condamnations.
b) le Procureur Général transmet le dossier au Ministre
chargé de la Justice, assorti d’un rapport énonçant les faits qui ARTICLE 677 La réhabilitation est acquise, soit de plein droit, soit
motivent la demande d’extradition et la date de la commission par décision de justice.
desdits faits
c) sous réserve des conventions internationales, le Ministre ARTICLE 678 La réhabilitation peut être demandée en justice par
chargé de la Justice transmet le dossier ainsi constitué au Ministre le condamné.
chargé des Relations Extérieures, qui l’achemine par voie diplo-
matique, au Gouvernement requis. En cas de décès du condamné, la demande peut être suivie et
même introduite par son conjoint, ses ascendants ou descendants.
ARTICLE 675 L’étranger, objet d’une première extradition au béné-
fice du Cameroun, ne peut faire l’objet d’une extradition par le Ca- Le Ministère Public peut, en cas de décès du demandeur, suivre
meroun au profit d’un Etat tiers, sans le consentement du premier une demande de réhabilitation déjà formulée.
Etat. Le consentement de ce premier Etat n’est toutefois requis
que si les faits à la base de la demande d’extradition présentée par ARTICLE 679 (1) La réhabilitation ne peut être demandée qu’après
l’Etat tiers ont été commis antérieurement à l’extradition accordée un délai de cinq (5) ans en cas de condamnation pour crime et de
au Cameroun. trois (3) ans en cas de condamnation pour délit. Ces délais cou-
rent du lendemain du jour de la libération en cas de condamnation
Le consentement visé au présent article n’est pas nécessaire si à une peine privative de liberté ou du lendemain du jour du paie-
l’extradé a eu pendant un délai de trente (30) jours suivant son élar- ment de l’amende.
gissement, la possibilité de quitter le territoire camerounais.
(2) Les délais prévus au présent article sont doublés si le con-
damné est en état de récidive.
291 292
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 680 (1) La réhabilitation de plein droit est acquise au (2) Le condamné pour banqueroute frauduleuse doit justifier du
condamné qui n’a fait l’objet d’aucune condamnation nouvelle à l’em- paiement du passif de la faillite en capital, intérêts et frais ou de la
prisonnement pour crime ou délit dans les délais ci- après : remise qui lui en a été faite.
- cinq (5) ans pour une peine d’amende;
- dix (10) ans pour une peine unique d’emprisonnement in- (3) Si la partie civile ne peut être retrouvée, les sommes qui lui sont
férieure ou égale à six (6) mois; dues sont payées à son représentant ou, à défaut, versées au
- quinze (15) ans pour une peine unique d’emprisonnement compte des dépôts et consignations.
inférieure ou égale à deux (2) ans;
- vingt (20) ans pour une peine unique d’emprisonnement (4) Si le condamné prétend que la partie civile a refusé de recevoir
inférieure ou égale à cinq (5) ans. les sommes qui lui sont dues, il doit rapporter la preuve du refus et
verser lesdites sommes au compte des dépôts et consignations.
(2) Le délai est de quinze (15) ans si l’ensemble des condamna-
(5) La prescription quadriennale n’est pas applicable en cette ma-
tions est supérieur à un (1) an mais inférieur à deux (2) ans.
tière.
(3) Les condamnations prononcées avec confusion sont considé-
ARTICLE 683 La Cour d’Appel du lieu de résidence du condamné
rées comme étant une condamnation unique.
est compétente en matière de réhabilitation.
(4) En matière d’amende, les délais courent du jour de son paie-
ARTICLE 684 (1) Le condamné adresse la demande de réhabilita-
ment ou de la prescription acquise. Ils courent pour les condamna-
tion au Procureur de la République du lieu de sa résidence en
tions privatives de liberté, du jour de l’expiration de la peine subie
indiquant où il a résidé depuis sa libération.
compte tenu, s’il échet, des remises gracieuses ou du jour de la
prescription acquise.
(2) A la demande de réhabilitation sont annexés:
- une copie de la décision de condamnation;
(5) La remise totale ou partielle d’une peine équivaut à son exécu-
- un extrait de casier judiciaire;
tion partielle ou totale.
- tous autres documents utiles justifiant du paiement des
amendes, des frais de justice et des dommages- intérêts.
ARTICLE 681 Toute personne réhabilitée qui a fait l’objet d’une
nouvelle condamnation n’est recevable à demander sa réhabilita-
ARTICLE 685 En vue de l’instruction de la demande de réhabilita-
tion qu’à l’expiration d’un délai de quinze (15) ans.
tion, le Procureur de la République se fait délivrer:
- une expédition du jugement de condamnation;
ARTICLE 682 (1) Pour être réhabilité, le condamné doit justifier du
- un extrait du registre des punitions de la prison où la peine a
paiement des frais de justice. Il doit en outre justifier du paiement
été exécutée, exposant la conduite du condamné;
des dommages- intérêts ou de la remise de ceux- ci.
- un extrait du bulletin n° 1 du casier judiciaire du condamné.
Il transmet le dossier, assorti de son avis, au Procureur Général
A défaut, il doit établir qu’il a subi la contrainte par corps au titre de
près la Cour d’Appel.
la condamnation civile.
293 294
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 686 Le Procureur Général saisit la Cour d’Appel du dos- ARTICLE 690 L’arrêt de la Cour d’Appel peut être déféré à la Cour
sier de réhabilitation. La Cour statue en audience publique dans les Suprême dans les formes et délais ordinaires.
deux (2) mois de sa saisine, le Procureur Général, le condamné et/
ou son conseil dûment entendus.
TITRE XIII
DE LA LIBERATION CONDITIONNELLE
ARTICLE 687 En cas de rejet de la demande, une nouvelle de-
mande ne peut être introduite avant l’expiration d’un délai de trois
(3) ans, à moins que le rejet de la première n’ait été motivé par CHAP. I DES DISPOSITIONS GENERALES
l’inobservation des délais prévus à l’article 680.
ARTICLE 691 (1) La libération conditionnelle est la mise en liberté
anticipée du condamné à une peine privative de liberté, ou soumis,
ARTICLE 688 (1) Lorsque la demande de réhabilitation est ad-
par la décision de condamnation, à une mesure de sûreté de même
mise, mention est faite aux différents fichiers du casier judiciaire.
nature.
Dans ce cas, l’extrait du casier judiciaire ne doit plus mentionner la
Elle est accordée et révoquée par décret.
condamnation effacée.
(2) Un décret fixe les conditions générales et les modalités de l’oc-
(2) Le réhabilité peut se faire délivrer, sans frais, une copie de l’ar-
troi et de la révocation de la libération conditionnelle.
rêt de réhabilitation.
(3) La mise en liberté anticipée du condamné, si elle n’a pas été
(3) Un extrait de l’arrêt de réhabilitation est, à la diligence du Procu-
révoquée, devient définitive à l’expiration de la durée de la peine.
reur Général, transcrit en marge du jugement ou de l’arrêt de con-
damnation. CHAP. II DE LA SUSPENSION DES MESURES
ARTICLE 692 Le décret de libération conditionnelle peut surseoir
ARTICLE 689 (1) a) La réhabilitation ne restitue pas de plein à l’exécution des mesures d’internement dans une maison spé-
droit les décorations et ne réintègre pas d’office dans les ordres ciale de santé, de relégation, de surveillance et d’assistance post-
dont le réhabilité aurait été déchu. Les mesures de police et de pénales ou d’interdiction de l’exercice d’une profession, qui font
sûreté frappant le condamné ne sont pas effacées. suite à la peine principale. Cette suspension devient définitive cinq
b) Le montant des condamnations pécuniaires et confisca- (5) ans après l’expiration de la peine principale.
tions versé par le réhabilité reste acquis au Trésor Public.
(2) La réhabilitation ne réintègre pas de plein droit dans les fonc- CHAP. III DES CONDITIONS D’OCTROI
tions ou emplois publics, grades, offices publics ou ministériels ni ARTICLE 693 (1) La libération conditionnelle ne peut être accor-
ne donne lieu à reconstitution de carrière. dée au condamné qu’après l’accomplissement de la moitié de sa
peine ou de la moitié de l’ensemble des peines en cas de cumul,
Toutefois, la personne réhabilitée retrouve, si elle en a été déchue, compte tenu, s’il échet, des mesures de grâce. Elle ne peut être
les droits suivants : puissance paternelle, droit de tutelle, droits élec- accordée au récidiviste qu’après l’accomplissement des deux tiers
toraux et droit de témoigner en justice. de sa peine.
(2) La libération conditionnelle ne peut être accordée au relégué
(3) La réhabilitation ne fait pas obstacle aux demandes de révision qu’après cinq (5) ans.
tendant à établir l’innocence du réhabilité.
295 296
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
CHAP. IV DE LA REVOCATION ARTICLE 697 Est entachée de nullité d’ordre public toute pour-
suite intentée en application des articles 696 et 697 qui précèdent
ARTICLE 694 (1) La libération conditionnelle peut être révoquée si :
en cas de condamnation pour crime ou délit commis ultérieure- a) les conditions de l’article 695 (1) b) ne sont pas réunies;
ment ou d’inobservation des conditions générales ou spéciales de b) l’inculpé justifie qu’il a été jugé définitivement pour les
la libération mêmes faits à l’étranger et, en cas de condamnation, qu’il a, con-
(2) En cas de révocation, le temps passé en libération condition- formément aux lois de l’Etat où il a été condamné, exécuté sa peine,
nelle n’est pas imputé sur le reste de la peine à subir. ou que celle- ci est prescrite, ou qu’il a bénéficié d’une mesure de
grâce;
TITRE XIV c) l’action publique est prescrite ou éteinte par amnistie ou
DES CRIMES ET DELITS COMMIS A L’ETRANGER de toute autre manière au regard de la loi de l’Etat où les faits ont
été commis, ou serait prescrite ou éteinte au regard de la loi came-
ARTICLE 695 (1) a) Les juridictions camerounaises sont com- rounaise si les faits avaient été commis au Cameroun.
pétentes pour juger tout camerounais ou résident qui, hors du ter-
ARTICLE 698 Les poursuites peuvent être exercées soit devant le
ritoire national, s’est rendu coupable, comme auteur, co-auteur ou
Tribunal du lieu où réside la personne poursuivie, soit devant le
complice d’un fait qualifié crime ou délit par la loi camerounaise, à
Tribunal du lieu de sa dernière résidence connue au Cameroun.
condition qu’il soit punissable par la loi du lieu de commission.
Toutefois, la Cour Suprême peut, sur requête du Procureur Géné-
b) Toutefois, l’action publique ne peut être mise en mouve-
ral, ordonner le renvoi de l’affaire devant une autre juridiction dans
ment autrement que par le Ministère Public, à la suite d’une plainte
l’intérêt d’une bonne administration de la justice.
de la victime de l’infraction ou d’une dénonciation officielle au Gou-
vernement de la République par le Gouvernement du pays où le
ARTICLE 699 Est réputée commise au Cameroun :
fait a été commis.
a) toute infraction dont un acte caractérisant un des élé-
(2) Les dispositions du présent article sont applicables au came-
ments constitutifs a été commis sur le territoire de la République
rounais qui n’a acquis cette qualité que postérieurement au fait qui
du Cameroun ;
lui est imputé.
b) toute infraction de contrefaçon ou altération du sceau de
la République du Cameroun ou de monnaie ayant cours légal sur
ARTICLE 696 (1) Quiconque, sur le territoire national s’est rendu
son territoire ;
complice d’un crime ou d’un délit commis à l’étranger, a conspiré
c) toute infraction à la législation sur les stupéfiants, les subs-
sa commission, ou a tenté de le commettre, peut être poursuivi et
tances psychotropes et les précurseurs ;
jugé au Cameroun suivant la loi camerounaise, si le fait principal
d) toute infraction à la législation sur les déchets toxiques
est puni à la fois par la loi étrangère et par la loi camerounaise, et à
e) toute infraction à la législation sur le terrorisme ;
la condition que l’existence du fait principal ait été établie par une
f) toute infraction à la législation sur le blanchiment des ca-
décision définitive émanant d’une juridiction étrangère compétente.
pitaux.
(2) Peut également être poursuivi et jugé au Cameroun, quiconque
s’est rendu complice à l’étranger d’un crime ou d’un délit commis
dans le territoire de la République du Cameroun.
297 298
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
(2) Lorsqu’un crime ou un délit est reproché à un mineur de dix- (2) L’ordonnance de mise sous garde du mineur est toujours moti-
huit (18) ans, l’information est faite selon les règles de droit com- vée. Elle en précise la durée, qui expire au plus tard à la date du
mun, sous réserve des dispositions ci- après. jugement.
(3) Sauf en matière de contravention, le miner ne peut être pour- (3) La mesure de garde du mineur est prise dans l’intérêt supé-
suivi par voie de citation directe. rieur de celui- ci et peut être révoquée ou révisée à tout moment.
(4) Le Procureur de la République ou le Juge d’Instruction avise ARTICLE 703 (1) A défaut d’acte de naissance, l’âge est déter-
les parents, tuteur ou gardien du mineur des poursuites engagées miné par un médecin, qui délivre un certificat médical d’âge appa-
contre celui- ci. rent.
(2) Lorsque seule l’année de naissance d’une personne est con-
ARTICLE 701 (1) Le Juge d’Instruction effectue toutes diligences nue, celle- ci est présumée née le 31 décembre de ladite année.
et investigations utiles à la connaissance de la personnalité du mi-
neur. CHAP. II DE LA DETENTION PROVISOIRE DES MINEURS
(2) a) Il peut notamment ordonner une enquête sociale sur la ARTICLE 704 Le mineur de douze (12) à quatorze (14) ans ne
situation matérielle et morale de la famille, le caractère et les anté- peut faire l’objet d’un mandat de détention provisoire qu’en cas
cédents du mineur, sa fréquentation scolaire, son comportement d’assassinat, de meurtre ou de coups mortels.
ainsi que sur les conditions dans lesquelles il a été élevé.
b) Il charge de cette enquête le service social ou, à défaut, ARTICLE 705 Le mineur de quatorze (14) à dix- huit (18) ans ne
toute autre personne qualifiée. peut faire l’objet d’un mandat de détention provisoire que si cette
mesure paraît indispensable.
(3) Le Juge d’Instruction peut ordonner un examen médical et, s’il y
a lieu, un examen médico psychologique. ARTICLE 706 (1) Le mineur ne peut être détenu que dans :
- un établissement de rééducation ;
(4) Il peut, par ordonnance motivée, décider le placement du mi- - un quartier spécial d’une prison habilitée à accueillir des mineurs.
neur dans un centre d’accueil ou dans un centre d’observation.
299 300
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
(2) A défaut d’un établissement de rééducation ou de quartier spé- (3) Avant d’entrer en fonction, les assesseurs titulaires et suppléants
cial, le mineur peut être détenu dans une prison pour majeurs mais prêtent serment devant le Tribunal de Première Instance, de bien
doit être séparé de ceux- ci.(voir note n°15) et loyalement remplir leurs fonctions et de garder scrupuleusement
le secret des délibérations.
ARTICLE 707 En cas de transfèrement de mineurs, de comparu-
tion devant le Juge d’Instruction ou devant le Tribunal, des disposi- (4) Il est dressé procès-verbal de cette prestation de serment.
tions doivent être prises pour empêcher tout contact avec des dé-
tenus majeurs ou avec le public. ARTICLE 710 Les assesseurs ont voix délibérative sur les peines
et les mesures à prononcer contre le mineur.
ARTICLE 708 Lorsqu’un mineur est laissé en liberté, le Juge d’Ins-
truction ou le Tribunal peut exiger : Ils sont consultés sur toutes les autres questions.
- son engagement écrit de bien se conduire et de compa-
raître chaque fois qu’il en sera requis ; ARTICLE 711 Lorsque dûment convoqués, les assesseurs ne se
- l’engagement sous caution des père, mère, tuteur ou gar- présentent pas, le Président, après avoir constaté leur carence,
dien du mineur, de garantir sa représentation en justice; siège seul ; mention du tout est faite dans le jugement.
- l’engagement sur parole de toute personne digne de con-
fiance, de garantir sa représentation en justice. ARTICLE 712 Il est tenu au greffe du Tribunal de Première Ins-
tance, un registre spécial dans lequel sont mentionnées toutes les
CHAP.III DE LA COMPOSITION DU TRIBUNAL décisions concernant les mineurs de dix- huit (18) ans.
DE PREMIERE INSTANCE STATUANT EN MATIERE
DE DELINQUANCE JUVENILE CHAP. IV DE LA COMPETENCE
ARTICLE 709 (1) Le Tribunal de Première Instance statuant en ARTICLE 713 Le Tribunal de Première Instance statuant en ma-
matière de délinquance juvénile est composé : tière de délinquance juvénile est compétent pour connaître de tous
- d’un magistrat du siège, Président ; les crimes, délits et contraventions commis par le mineur âgé de
- de deux assesseurs, membres ; plus de dix (10) ans et de moins de dix- huit (18) ans. Toutefois,
- d’un représentant du Ministère Public ; lorsqu’il existe des complices ou co- auteurs majeurs, la juridiction
- d’un greffier. de droit commun est seule compétente.
(2) Les assesseurs titulaires et suppléants sont nommés pour deux ARTICLE 714 Est compétent, le Tribunal :
(2) ans par acte conjoint des Ministres chargés respectivement de
la Justice et des Affaires Sociales. Ils sont choisis parmi les per- - du lieu de la commission de l’infraction ;
sonnes de l’un ou de l’autre sexe, âgées de trente (30) ans au moins, - du lieu où le mineur aura été trouvé ;
de nationalité camerounaise et connues pour l’intérêt qu’elles por- - du domicile du mineur ou de ses parents, tuteur ou gardien;
tent aux questions de l’enfance ou pour leur compétence en la - du lieu où le mineur a été placé à titre provisoire ou définitif.
matière.
301 302
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 715 Les dispositions de l’article 59 ci- dessus sont appli- (3) Si le mineur n’a pas de conseil, il lui en est désigné un d’office,
cables à la poursuite des mineurs. par le Tribunal.
ARTICLE 716 Lorsque le mineur est impliqué dans la même cause (4) Lorsque le conseil du mineur, convoqué par tout moyen lais-
qu’une ou plusieurs personnes majeures, l’information judiciaire sant trace écrite, ne se présente pas deux fois de suite à l’audience
est faite suivant les règles du droit commun, sous réserve des dis- et ne justifie pas son absence, le Tribunal désigne d’office un autre
positions des articles 701 et suivants du présent code. Conseil. Mention du tout est faite au plumitif d’audience et dans le
jugement.
CHAP. V DU JUGEMENT
ARTICLE 720 (1) A peine de nullité du jugement à intervenir, le
ARTICLE 717 Le Tribunal ne prend connaissance du dossier so- huis-clos est obligatoire devant toute juridiction appelée à connaî-
cial établi conformément aux dispositions de l’article 702 (2) tre d’une affaire dans laquelle un mineur est impliqué.
qu’après la déclaration de culpabilité.
(2) Nonobstant les dispositions de l’alinéa (1), sont seuls admis à
ARTICLE 718 (1) Le Président du Tribunal explique au mineur, assister aux débats : les parents, tuteur, avocats, représentants
dans un langage simple, la substance de l’infraction qui lui est re- des services ou institutions s’occupant des problèmes de l’enfance
prochée. Ensuite, il lui demande s’il reconnaît en être l’auteur ou y et des délégués à la liberté surveillée.
avoir participé.
Toutefois, le Président peut :
(2) Quelle que soit la réponse, le Tribunal doit : a) autoriser les représentants des organisations de protec-
- entendre les dépositions des témoins ; tion des droits de l’homme et de l’enfant à assister aux débats ;
- permettre au mineur ou à ses représentants de poser toute b) lire le dossier social établi conformément aux disposi-
question nécessaire aux témoins ; tions de l’article 701 et poser au mineur, à ses parents, à son tuteur
- entendre toute déclaration que voudrait faire le mineur ; ou à son gardien toutes questions qui en découlent.
dans ce cas, il incombe au Président de poser, aux témoins
et éventuellement au mineur, les questions qu’il juge utiles. (3) Le Président peut, à tout moment, ordonner que le mineur se
retire pendant tout ou partie de la suite des débats. Il peut en outre
SECTION I DU JUGEMENT CONTRADICTOIRE ordonner aux témoins de se retirer après leur audition.
ARTICLE 719 (1) Le Tribunal de Première Instance statuant en ARTICLE 721 (1) Le Tribunal ne peut surseoir à statuer que dans
matière de délinquance juvénile applique la procédure de droit les cas suivants :
commun, sous réserve des dispositions des articles 721 et sui- a) s’il n’a pu établir l’âge exact du mineur ;
vants. b) s’il estime devoir ordonner un examen médical, médico-
psychologique ou une enquête complémentaire ;
(2) Le mineur doit être assisté d’un avocat ou de toute autre per- c) s’il juge nécessaire d’accorder une période d’épreuve.
sonne qualifiée dans la protection des droits de l’enfant.
303 304
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
ARTICLE 722 Le Tribunal peut ordonner la restitution des biens ou (2) a) Lorsqu’une peine d’emprisonnement ferme est pronon-
objets placés sous main de justice. cée, elle ne peut être assortie que de la mesure de liberté sur-
veillée.
SECTION II DU JUGEMENT PAR DEFAUT b) La mesure de liberté surveillée prend effet au terme de la
peine d’emprisonnement.
ARTICLE 723 (1) Lorsqu’un mineur est en fuite ou a disparu, le
Tribunal peut ordonner toutes mesures tendant à s’assurer de sa ARTICLE 726 (1) Lorsqu’une des mesures prévues aux articles
personne. Il peut notamment, par décision motivée, ordonner que 724 et 725 a été décidée, le jugement ordonne le placement du
le mineur soit conduit et retenu dans un centre pénitentiaire, dans mineur pour tout le temps nécessaire à son éducation, jusqu’à sa
les conditions prévues au présent titre. majorité civile.
(2) Le mineur doit comparaître dans le plus bref délai, devant le (2) Un mineur est censé, pendant qu’il se trouve placé dans une
Tribunal qui a rendu la décision visée à l’alinéa (1). institution habilitée ou qu’il est en permission accordée par le Di-
recteur de ladite institution, être légalement détenu. S’il s’évade ou
(3) Si le mineur ne peut être retrouvé et que les intérêts des tiers ne réintègre pas l’institution, mandat d’arrêt est décerné contre lui,
nécessitent le jugement de l’affaire, le Tribunal statue par défaut. et il est ramené à l’institution.
CHAP. VI DES MESURES ET PEINES APPLICABLES (3) Le Tribunal peut, avant de décider au fond, ordonner la mise en
ARTICLE 724 Si le mineur âgé de quatorze (14) ans ou moins est liberté surveillée à titre provisoire, pour une période d’épreuve dont
déclaré coupable, le Tribunal doit lui adresser une admonestation il fixe la durée.
avant de prononcer l’une des mesures suivantes :
a) l’attribution de sa garde à ses parents, tuteur, gardien ou ARTICLE 727 Les décisions des juridictions statuant en matière
à toute autre personne digne de confiance ; de délinquance juvénile sont dispensées du droit de timbre et enre-
b) la liberté surveillée ; gistrées gratis.
c) le placement dans un établissement de formation pro-
fessionnelle ou de soins ; ARTICLE 728 Des textes réglementaires déterminent les modali-
d) le placement dans une institution spécialisée ; tés de remboursement des frais d’entretien, de rééducation et de
e) l’engagement préventif. surveillance des mineurs confiés à des personnes, services ou ins-
titutions.
305 306
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
307 308
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
CHAP. X DES VOIES DE RECOURS (2) Les dispositions des articles 710 à 712 sont applicables devant
la Cour d’Appel.
ARTICLE 738 (1) Les décisions du Tribunal de Première Instance
statuant en matière de délinquance juvénile sont susceptibles d’op-
position, d’appel ou de pourvoi, dans les formes et délais prévus CHAP. XII DU CASIER JUDICIAIRE POUR MINEURS
par le présent Code.
ARTICLE 741 (1) Toute décision prononcée à l’encontre d’un mi-
Toutefois, ces voies de recours n’ont pas d’effet suspensif sur les neur en application des articles 725 et 726 fait l’objet d’une fiche
mesures prononcées à l’encontre du mineur. de casier judiciaire.
(2) Les procédures de droit commun de l’opposition, de l’appel et (2) Les dispositions des articles 573 à 583 sont applicables. Toute-
du pourvoi en cassation sont applicables aux jugements et arrêts fois, la mention des condamnations prononcées à l’encontre d’un
intervenus à l’égard des mineurs. mineur n’est inscrite que sur les extraits du casier judiciaire déli-
vrés aux magistrats et aux administrations publiques.
(3) Les voies de recours peuvent être exercées sans mandat par
les parents, tuteur, gardien, conseil ou délégué à la liberté surveillée.
309 310
Code de Procédure Pénale Procédures particulières
TITRE XVII
DES DISPOSITIONS DIVERSES DES ET FINALES
CHAP. XIII DES FRAIS OCCASIONNES PAR LES MESURES
DE PROTECTION DES MINEURS
ARTICLE 746 (1) Sont abrogées toutes dispositions antérieures
contraires à la présente loi et notamment:
ARTICLE 742 (1) Les frais de transport et de déplacement enga-
a) l’ordonnance du 14 février 1838 portant Code d’Instruc-
gés par les délégués permanents et les délégués bénévoles à la
tion Criminelle;
liberté surveillée, dans l’exécution de leur mission, leur sont rem-
b) la loi du 10 mai 1863 sur l’instruction des flagrants délits
boursés au titre des frais de justice criminelle.
c) la loi du 22 juillet 1867 relative à la contrainte par corps;
d) le décret du 30 novembre 1928 instituant les juridictions
(2) Sont également payés comme frais de justice criminelle, les
spéciales pour les mineurs
honoraires dus aux conseils commis d’office.
e) le décret du 26 février 1931 sur l’instruction préalable
f) le décret du 2 septembre 1954 relatif au casier judiciaire
ARTICLE 743 Dans tous les cas où le mineur est remis à titre
g) l’arrêté du 20 août 1955 fixant le taux de consignation
provisoire ou à titre définitif à une personne autre que son père, sa
d’aliments sur l’exécution de la contrainte par corps;
mère ou son tuteur, ou à une personne autre que celle qui en avait
h) la loi n° 58/ 203 du 26 décembre 1958 portant adaptation
la garde ou à une institution, la décision doit déterminer la part des
et simplification de la procédure pénale;
frais d’entretien mensuel et de déplacement qui est mise à la charge
i) la loi n° 64/ LF/ 13 du 26 juin 1964 fixant le régime de
de la famille. Ces frais sont recouvrés comme frais de justice cri-
l’extradition;
minelle, au profit du Trésor Public.
j) les articles 61 à 64, 69 à 72, R. 364 à R. 366 du Code
Pénal et 30 du décret n° 79/ 341 du 3 septembre 1979 portant Code
de la Route;
TITRE XVI
k) les dispositions de la « Criminal Procedure Ordinance
DES FRAIS DE JUSTICE
(cap. 43 of the Laws of Nigeria 1958) »;
l) les dispositions de l’« Evidence Ordinance (Cap. 62 of the
ARTICLE 744 Un texte particulier détermine les frais de justice en
Laws of Nigeria 1958)», en ce qui concerne la procédure pénale;
matière criminelle, correctionnelle et de simple police, et en fixe les
m) la « Children and Young Persons Ordinance (Cap 32 of
tarifs, les modalités de paiement et de recouvrement.
the Laws of Nigeria 1958)»;
n) la « Prisons Ordinance, (Cap 159 of the Laws of Nigeria
ARTICLE 745 Les frais de justice engagés par le Ministère Public
1958)»
pour la mise en mouvement et l’exercice de l’action publique, l’ins-
o) les dispositions de la « Southern Cameroons High Court
truction du procès ainsi que l’exécution des décisions judiciaires
Law 1955 », en ce qui concerne la procédure pénale ;
sont avancés par le Trésor Public. Ces frais sont supportés par la
p) les dispositions de la « Magistrates’ Courts (Southern
partie qui succombe, sauf décision motivée de la juridiction.
Cameroons) Law 1955 » ;
311 312
Code de Procédure Pénale
ARTICLE 747 La présente loi, qui entrera en vigueur le premier LES PRINCIPAUX TEXTES
jour du treizième mois suivant celui de sa promulgation, sera enre-
gistrée puis publiée au Journal Officiel en français et en anglais./- COMPLEMENTAIRES
Yaoundé, le 27 juillet 2005
Le Président de la République
Paul BIYA
313
Code de Procédure Pénale Juridictions militaires
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Code de Procédure Pénale Juridictions militaires
- Des infractions à la législation sur les armes de guerre et de dé- 2) Ils sont tenus de transmettre sans délai les procès-verbaux d’en-
fense, et du vol avec port d’armes à feu ; quête préliminaire au ministre des forces armées, avec copies au
- Des infractions de toute nature où se trouve impliqué un militaire commissaire du Gouvernement et, pour information, au ministre
ou assimilé, perpétrées en temps de guerre ou dans une région de la justice.
soumise à l’état d’urgence ou d’exception ;
- De toutes infractions connexes à celles prévues ci-dessus. ” ART. 10 (LOI N° 98/007 DU 14 AVRIL 1998).
- Dans le cadre des infractions visées à l’article 5 ci-dessus :
ART. 6.- Les mineurs de quatorze à dix-huit ans, auteurs ou com- - l’enquête préliminaire est menée sous le contrôle et la direction
plices des faits visés à l’article 5 relèvent de la compétence des du Ministre chargé de la Défense ;
juridictions de droit commun. - les officiers de police judiciaire ne peuvent procéder de nuit à des
visites domiciliaires, perquisitions et saisies que sur ordre écrit du
ART. 7.- Sauf convention internationale prévoyant un privilège de ministre chargé de la Défense ;
juridiction et sous réserve de l’immunité diplomatique, les étran- - les officiers de police judiciaire peuvent garder à vue les sus-
gers, auteurs ou complices des faits visés à l’article 5, sont justi- pects pendant 48 heures à partir de leur arrestation. Ce délai peut
ciables du tribunal militaire. être prorogé trois (3) fois sur autorisation écrite du Commissaire
du Gouvernement ;
TITRE II DE LA PROCEDURE PENALE MILITAIRE - les officiers de police judiciaire sont tenus d’adresser quotidien-
nement un état des gardés à vue au Ministre chargé de la Défense
CHAPITRE PREMIER DE LA SAISINE DU TRIBUNAL MILITAIRE avec copie au Ministre chargé de la justice ;
- tout acte accompli en méconnaissance de prescriptions ci-des-
ART. 8.-1) La procédure de flagrant délit est inapplicable devant le sus peut entraîner à l’encontre des officiers de police judiciaire l’ap-
tribunal militaire. plication des sanctions pénales et disciplinaires et donner lieu à
2) Le tribunal militaire est saisi soit par voie de citation directe à la réparation.
requête du ministre des forces armées, soit par une ordonnance
de renvoi du juge d’instruction, soit par un arrêt de la Cour d’Appel. CHAPITRE III. ACTION PUBLIQUE
3) La procédure applicable devant le tribunal militaire est celle de
droit commun, sauf prescriptions contraires de la présente ordon- ART. 11 (LOI N° 98/007 DU 14 AVRIL 1998)
nance. 1)Le Ministre chargé de la défense exerce l’action publique.
2) Il délivre à cet effet soit un ordre de mise en jugement direct s’il
CHAPITRE II OFFICIERS DE POLICE JUDICIAIRE estime que l’affaire est en état d’être jugée, soit un ordre d’informer
s’il juge que l’affaire nécessite une information préalable.
ART. 9.- 1) Les infractions visées à l’article 5 sont constatées sur 3) Les pouvoirs du ministre chargé de la défense peuvent par dé-
procès-verbal par les officiers de police judiciaire, civils ou militai- cret être délégués à certaines autorités civiles ou militaires.
res, qui effectuent leurs opérations conformément aux règles édic- 4) Sur prescription du Président de la République, le Ministre chargé
tées par le droit commun. de la Défense peut arrêter, à tout moment, avant le prononcé du
jugement, toute poursuite devant le tribunal militaire.
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Code de Procédure Pénale Juridictions militaires
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Code de Procédure Pénale Juridictions militaires
ART. 17 (LOI N° 87/9 DU 15 JUILLET 1987) 2) Si l’inculpé ou le témoin est sourd-muet et ne peut pas écrire, le
1) La constitution de partie civile est recevable tant au cours de président désigne en qualité d’interprète la personne qui a le plus
l’information que devant la juridiction de jugement. l’habitude de conserver avec lui. Dans le cas où le sourd-muet peut
2) L’arrêt des poursuites à l’article 11 alinéa 5 ne préjudicie pas aux écrire, le greffier transcrit les questions ou observations qui lui sont
droits de la partie civile. faites ; elles sont remises à l’inculpé ou au témoin qui donne par
écrit ses réponses ou déclarations ; il est donné lecture du tout par
ART. 18.- 1) Tout membre d’un tribunal militaire peut être récusé. le greffier
a) S’il est parent, conjoint ou allié de l’inculpé ; Après l’audience, le greffier lui donne lecture du procès-verbal des
b) S’il est cité comme témoin dans l’affaire soumise au tribunal ; débats, des réquisitions du commissaire du Gouvernement à son
c) S’il y a un motif sérieux d’inimitié ou de relations d’amitié entre égard.
l’inculpé et lui.
2) Tout membre du tribunal militaire, sachant qu’il existe en sa per- ART. 21.- 1) Au cours des débats, le président fait, s’il y a lieu,
sonne une cause de récusation, est tenu d’en informer le tribunal présenter à l’inculpé et aux témoins les pièces à conviction et pro-
qui décide s’il doit s’abstenir. voque leurs observations.
2) Les débats du tribunal sont publics à moins que cette publicité
ART. 19.- 1) L’inculpé comparaît libre, mais accompagné de gar- ne soit dangereuse pour l’ordre public et les bonnes mœurs auquel
des ; il est assisté de son défenseur. cas le président ordonne le huis clos par jugement rendu en
2) Si l’inculpé refuse de comparaître le président ordonne qu’il soit audience publique.
conduit de force devant le tribunal. 3) Les débats continuent jusqu’à intervention du jugement. Toute-
3) Après l’interrogation d’identité du prévenu, le président ordonne fois, ils peuvent être suspendus si le président le juge utile.
au greffier de donner lecture de l’ordonnance ou de l’arrêt de renvoi
ainsi que de la liste des témoins. Ceux-ci sont alors conduits dans ART. 22.- 1) Le président dirige les débats et assure la police de
la salle qui leur est réservée et dont ils ne sortiront que pour dépo- l’audience.
ser. 2) En cas de troubles il en fait expulser l’auteur. Si au cours de
4) Il prend au besoin toutes mesures utiles pour empêcher les té- l’exécution de cette mesure, celui-ci résiste à cet ordre ou cause
moins de conférer entre eux. du tumulte, il est, sur-le-champ, placé sous mandat de dépôt, jugé
5) Toutefois, les ascendants, descendants, collatéraux, alliés de et puni d’un emprisonnement de quinze jours à six mois sans pré-
l’inculpé, la partie civile et les mineurs de quatorze ans ne prêtent judice de l’application des peines prévues au code pénal contre les
pas serment mais sont entendus à titre de renseignements. auteurs d’outrages et violences envers les magistrats ou envers
les cours et tribunaux.
ART. 20.- 1) Dans le cas où l’inculpé, les témoins ou l’un d’eux ne 3) Si l’ordre est troublé par l’inculpé lui-même, il lui est fait applica-
parlent ni français, ni anglais ou s’il est nécessaire de traduire un tion des dispositions de l’alinéa 2 ci-dessus. Il est alors gardé par la
document produit aux débats, le président désigne un interprète force publique hors de la salle jusqu’à la clôture des débats. Après
âgé de vingt et un ans au moins et lui fait prêter serment de rem- l’audience, le greffier lui donne lecture du procès-verbal des dé-
plir fidèlement sa mission. bats, des réquisitions du commissaire du gouvernement et du ju-
gement qui est réputé contradictoire à son égard.
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Code de Procédure Pénale Juridictions militaires
ART. 23.- 1) Tout manquement aux obligations que lui impose son 3) Le tribunal délibère puis vote à la majorité des voix. Il peut appli-
serment, commis à l’audience par un avocat, peut être immédiate- quer toutes les dispositions pénales prévues au code pénal.
ment réprimé sur réquisitions du commissaire du gouvernement
ou d’office par le tribunal. Les sanctions applicables sont celles ART.27.- 1) Le président lit le jugement en audience publique, ainsi
prévues par la loi portant organisation de la profession d’avocat. que les textes applicables ; indique à l’inculpé le délai d’appel qui
2) Si le manquement reproché à l’avocat constitue également un est de dix jours à compter du prononcé du jugement. Mention de
outrage au tribunal ou à l’un de ses membres, procès-verbal en est ces formalités est faite dans le jugement.
dressé sur-le-champ par le président. Le tribunal, sur réquisitions 2) La minute du jugement doit faire mention de la présence du com-
du commissaire du gouvernement, lui applique s’il y a lieu, les dis- missaire du Gouvernement.
positions de l’article 154 du code pénal. La minute du jugement est déposée au greffe du tribunal ; expédi-
3) Si l’avocat primitivement choisi ou désigné doit quitter l’audience, tion peut être délivrée à toutes les parties sur leur demande.
le prévenu peut choisir un nouveau défenseur ; le président du tri-
bunal peut également lui en désigner un d’office. Le nouveau dé- ART. 28.- 1) L’inculpé régulièrement cité qui ne comparaît pas est
fenseur a la possibilité de demander un délai n’excédant pas vingt- jugé par défaut. Le tribunal décerne mandat d’arrêt contre lui.
quatre heures pour l’étude du dossier. 2) Le jugement par défaut est susceptible d’opposition dans un délai
de cinq jours à compter de sa signification à personne par l’huis-
ART. 24.- Après réquisitions du commissaire du gouvernement, sier, ou de sa notification par la police ou la gendarmerie.3) L’ex-
audition de la partie civile et de l’inculpé ou de leurs avocats, le ploit ou le procès-verbal de notification mentionne s’il y a lieu la
président déclare l’audience suspendue. déclaration de l’opposition du condamné.
Toutefois, avant la suspension d’audience la partie civile et le com-
missaire du gouvernement disposent du droit de réplique, mais l’in- ART. 29 (LOI N° 90/048 DU 19 DECEMBRE 1990).- Les juge-
culpé ou son avocat ont toujours la parole les derniers. ments du Tribunal militaire sont susceptibles d’appel devant la Cour
d’Appel de Yaoundé ou, lorsqu’il existe plusieurs tribunaux militai-
ART. 25.- 1) Le tribunal se retire dans la salle des délibérations où res, devant toute autre Cour d’Appel compétente.
il délibère à huis clos hors la présence du commissaire du gouver-
nement et du greffier. ART. 30 (LOI N° 87/9 DU 15 JUILLET 1987).
2) Pendant le délibéré les membres du tribunal ne peuvent com- 1) Pour tout justiciable de la juridiction militaire, la justice est gra-
muniquer avec l’extérieur, ni se séparer avant que le jugement soit tuite sous réserve des dispositions légales relatives au timbre, à
rendu. l’enregistrement et aux redevances des greffes.
2) Les émoluments statutaires des défenseurs et autres auxiliai-
ART. 26. – 1) S’il résulte des débats que le fait comporte une qua- res de justice, les frais d’instruction du procès et d’exécution des
lification légale autre que celle donnée dans la décision de renvoi, décisions sont avancés par la partie au profit de laquelle ils sont
le président fait voter sur cette nouvelle qualification.2) Il en est de engagés. Ils sont supportés par la partie qui succombe sauf déci-
même s’il résulte des débats une ou plusieurs circonstances ag- sion motivée contraire de la juridiction.
gravantes ou des excuses non mentionnées dans la décision de
renvoi.
323 324
Code de Procédure Pénale Loi sur l’Etat d’urgence
TITRE III. ORGANISATION JUDICIAIRE EN TEMPS DE 2) Toutefois, dans les quarante huit heures suivant la constatation
GUERRE ET DANS LES CIRCONSTANCES EXCEPTIONNEL- des faits, ils transmettent les procès-verbaux au ministre des for-
LES ces armées, avec copie au commissaire du Gouvernement près
le tribunal militaire.
ART.31 (LOI N° 98/007 DU 14 AVRIL 1998).- En temps de guerre - Sont abrogées, toutes dispositions antérieures contraires à la pré-
ou lorsque ou lorsque l’état d’exception est proclamé : sente loi, notamment l’ordonnance n° 72/20 du 19 octobre 1972
1) les magistrats de l’ordre judiciaire, membres des juridictions complétant les dispositions relatives à la compétence de la juridic-
militaires sont remplacés par les officiers généraux ou des offi- tion militaire, l’article 35 de l’ordonnance n° 72/5 du 26 Août 1972 et
ciers supérieurs des Forces Armées ; le décret n° 72/736 du 29 Décembre 1972 désignant les autorités
2) le tribunal militaire se réunit sur simple citation délivrée par le civiles habilitées à exercer l’action publique devant les tribunaux
Commissaire du Gouvernement 48 heures avant l’audience, il sta- militaires
tue en premier et dernier ressort ; - La présente loi sera enregistrée, publiée selon la procédure d’ur-
3) l’inculpé disposer d’un délai de 24 heures pour faire choix d’un gence, puis insérée au Journal Officiel en Français et en Anglais.
conseil ;
4) la constitution de partie civile est irrecevable ;
5) le tribunal militaire prononce obligatoirement les confiscations 2. LOI N° 90/047 DU 19 DECEMBRE 1990 RELATIF A
prévues par les textes en vigueur. L’ETAT D’URGENCE
ART. 32( LOI N° 87/9 DU 15 JUILLET 1987).- Les Gouverneurs Article premier: L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie
des provinces peuvent sur proposition du ministre chargé des du territoire national :
forces armées, être habilités à délivrer des ordres d’informer. - soit en cas d’événements présentant par leur nature et leur gra-
vité le caractère de calamité publique:
ART. 33 (LOI N° 90/048 DU 19 DECEMBRE 1990).- 1) Les affai-
- soit en cas de troubles portant gravement atteinte à l’ordre public
res pendantes devant les tribunaux militaires à la date de promul-
ou à la sûreté de l’Etat ;
gation de la présente loi qui portent atteinte à la Sûreté de l’Etat
- soit en cas d’agression venant de l’extérieur.
seront transmises à la Cour de Sûreté de l’Etat prévue à l’article 31
(nouveau) ci-dessus.
Art. 2.- (1) l’état d’urgence est déclaré par décret.
2) Les tribunaux de droit commun sont saisis de plein droit des
(2) Le décret instituant l’état d’urgence précise :
affaires pendantes devant les tribunaux militaires, autres que cel-
- la ou les partie(s) du territoire soumise(s) à l’état d’urgence;
les prévues à l’article 5 et à l’alinéa 1 er ci-dessus. Dans ce cas, les
- la durée de celui-ci qui ne peut excéder trois mois;
juges d’instruction des tribunaux militaires sont dessaisis au profit
- les autorités administratives habilitées à prendre les mesures con-
des parquets d’instance compétents.
sécutives à la proclamation de l’état d’urgence.
ART. 34.- 1)Les préfets et les inspecteurs d’administration con-
servent les pouvoirs qui leur sont reconnus par le décret n° 67-DF- Art. 3.- a) Nonobstant les dispositions de l’article 2, alinéa 2 ci-des-
184 du 26 Avril 1967 fixant les attributions des chefs de circons- sus, l’état d’urgence pourra être prorogé par décret pour une seule
criptions administratives. période de trois mois;
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Code de Procédure Pénale Loi sur l’Etat d’urgence
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Code de Procédure Pénale Loi sur le maintien de l’ordre
Les armes et les effets visés à l’article 5, alinéa 2 sont restitués à - soumettre la circulation des personnes. et des· biens· à des con-
leurs propriétaires. trôles;
- requérir les personnes et les biens dans les formes légales ;
Art. 8.- Les mesures prises en application des dispositions pré- - requérir les forces de police et de gendarmerie pour préserver ou
vues aux articles 5 et 6 de la présente loi doivent être communi- rétablir l’ordre;
quées au Comité national des droits de l’homme et des libertés. - prendre des mesures de garde à vue d’une durée -de 15 jours
renouvelables dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme.
Art. 9.- Les modalités d’application de la présente loi seront, en tant
que de besoin, fixées par voie réglementaire. CHAPITRE III DE L’USAGE DES ARMES
Art. 10.- La présente loi abroge toutes dispositions antérieures, Art. 3.- (1) L’usage des armes est interdit dans les opérations cou-
notamment l’Ordonnance n° 72/13 du 26 août 1972 relative à l’état rantes de maintien de l’ordre public.
d’urgence. (2) L’emploi du tir à blanc ou du tir en l’air est interdit.
(3) Toutefois, les grenades lacrymogènes, les bâtons et autres ins-
Art. 11.- La présente loi sera enregistrée, publiée selon la procé- truments similaires peuvent être employés, en cas de nécessité,
dure d’urgence, puis insérée a journal officiel en français et en an- au rétablissement de l’ordre public.
glais.
Art. 4.- (1) Nonobstant les dispositions de l’article 3 alinéa 1 ci-
dessus, l’usage des armes peut intervenir sur réquisition expresse
3. LOI N° 90/054 DU 19 DECEMBRE 1990 RELATIVE AU de l’autorité administrative dans les cas suivants:
MAINTIEN DE L’ORDRE a) lorsque les violences et voies de fait graves et généralisées sont
exercées contre les éléments de maintien de l’ordre:
CHAPITRE 1 DES DISPOSITIONS GENERALES b) en cas d’usage d’armes à feu contre les forces de maintien de
l’ordre.
Article premier.- La présente loi relative au maintien de l’ordre pu- (2) Dans les deux cas, l’usage d’armes n’est admis que si les for-
blic fixe les principes d’action à observer, en temps normal, par les ces de maintien de l’ordre ne peuvent se défendre autrement et
autorités administratives et les éléments de maintien de l’ordre en n’intervient qu’après plusieurs sommations faites par haut-parleur
vue de préserver l’ordre public ou de le rétablir quand il a été trou- ou par tout autre moyen.
blé.
Art. 5.- L’usage des armes contre les éléments du grand bandi-
CHAPITRE II DES POUVOIRS DES AUTORITES ADMINISTRATI- tisme ou des bandes rebelles armées peut intervenir sans réquisi-
VES tion.
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Code de Procédure Pénale Loi organisant la Cour de sûreté de l’Etat
CHAPITRE IV DES DISPOSITIONS PENALES ET DIVERSES - un procureur général assisté d’un ou de plusieurs substituts;
- un ou plusieurs greffiers;
Art. 6.- Les infractions aux dispositions des articles 3 alinéas 1 et 4 - six assesseurs suppléants remplissant les mêmes conditions,
ci-dessus sont punies des peines prévues par l’article 275 du Code appelés à remplacer les assesseurs titulaires en cas d’empêche-
Pénal. ment.
(2) Le président et les assesseurs de la Cour de sûreté de l’Etat et
Art. 7.- La présente loi abroge toutes dispositions antérieures con- leurs suppléants sont nommés par décret.
traires, notamment la loi n° 59/33 du 27 mai 1959 sur le maintien (3) Le procureur général et ses substituts sont nommés par dé-
de l’ordre public. cret.
(4) Le greffe de la Cour de sûreté de l’Etat est le greffe de la Cour
Art. 8.- La présente loi sera enregistrée, publiée selon la procédure d’appel du Centre, à Yaoundé.
d’urgence, puis insérée au Journal Officiel en français et en an-
glais. Art. 3.- En cas d’empêchement survenu en cours de session, le
président de la Cour de sûreté de l’Etat est remplacé de plein droit
par l’assesseur magistrat de l’Ordre judiciaire le plus ancien dans
4. LOI N° 90/060 DU 19 DECEMBRE 1990 PORTANT le grade le plus élevé.
CREATION ET ORGANISATION DE LA COUR DE SU-
RETE DE L’ETAT CHAPITRE II COMPETENCE
TITRE 1 ORGANISATION ET COMPETENCE Art. 4.- (1) La Cour de sûreté de l’Etat est seule compétente pour
connaître des crimes et délits contre la sûreté intérieure et exté-
CHAPITRE 1 ORGANISATION
rieure de l’Etat et des infractions connexes.
Article premier : (1) Il est créé une Cour de sûreté de l’Etat dont le (2) Nonobstant les dispositions de l’alinéa 1 er ci-dessus, les mi-
ressort s’étend sur l’ensemble du territoire de la République: neurs de 14 ans ne sont pas justiciables de la Cour de sûreté de
(2) Le siège de la Cour de sûreté de l’Etat est fixé à Yaoundé. Tou- l’Etat.
tefois, la Cour de sûreté de l’Etat peut tenir ses audiences dans
toute autre localité, sur décision du président de la République ou TITRE II PROCEDURE
par délégation, du ministre chargé de la Justice.
CHAPITRE l ACTION PUBLIQUE
Art. 2.- (-1) La Cour de sûreté de l’Etat comprend:
- un président, magistrat de l’Ordre judiciaire ; Art. 5.- Le procureur général procède ou fait procéder par tous offi-
- six assesseurs titulaires, ayant voix délibérative dont: ciers de police judiciaire à tous actes nécessaires à la recherche,
deux magistrats de l’Ordre judiciaire; à la constatation et à la poursuite des crimes et délits de la compé-
deux magistrats militaires; tence de la Cour de sûreté de l’Etat, dans les affaires de sa com-
deux personnalités désignées par le président de la Ré- pétence, et a les mêmes attributions que le procureur de la Répu-
publique; blique.
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Code de Procédure Pénale Loi organisant la Chambre des comptes de la CS
Art. 6.- Les auteurs, co-auteurs, complices des infractions visées 2) Elle statue souverainement sur les décisions rendues en der-
à l’article 5 ci-dessus, sont traduits devant la Cour de sûreté de nier ressort par les juridictions inférieures des comptes.
l’Etat par la voie de flagrant délit. 3) Elle connaît de toute autre matière qui lui est expressément attri-
buée par la loi.
Toutefois, lorsqu’un mineur de plus de 14 ans est impliqué dans
une affaire ou que l’auteur est en fuite, le procureur général ouvre Art 3 : La Chambre des comptes produit annuellement au Prési-
une information. dent de la République, au Président de l’Assemblée Nationale et au
Président du Sénat, un rapport exposant le résultat général de ses
CHAPITRE II PROCEDURE DEVANT LA COUR DE SURETE DE travaux et les observations qu’elle estime devoir formuler en vue
L’ETAT de la réforme et de l’amélioration de la tenue des comptes et de la
discipline des comptables. Ce rapport est publié au Journal Officiel
Art. 7.- (1) La procédure en ce qui concerne les débats et le juge- de la République.
ment devant la Cour de sûreté de l’Etat est celle prévue devant le
tribunal de première instance statuant en matière correctionnelle. Art 4 : La Chambre des Comptes rend, sur les comptes qu’elle est
appelée à juger, des arrêts qui établissent si les comptes jugés
sont quittes, en avance ou en débet.
4 bis. LOI N°2003/005 DU 21 AVRIL 2003 FIXANT LES
ATTRIBUTIONS, L’ORGANISATION ET LE FONCTION- Art 5 :(1) Est comptable public patent au sens de la présente loi,
NEMENT DE LA CHAMBRE DES COMPTES DE LA toute personne régulièrement préposée aux comptes et chargée
COUR SUPREME du maniement des deniers ou valeurs ou de la comptabilité matiè-
res.
L’Assemblée Nationale a délibéré et adopté, (2) Sont comptables publics :
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit : - les comptables du Trésor ;
- les comptables des domaines ;
TITRE I DISPOSITIONS GENERALES - les receveurs municipaux, dans la mesure où les recettes muni-
cipales sont gérées par des personnels autres que les comptables
Art 1er : La présente loi fixe les attributions, l’organisation et le fonc- du Trésor ;
tionnement de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême. - les comptables matières, et tous ceux désignés comme tels par
les dispositions législatives ou réglementaires particulières.
Art 2 : (1) La Chambre des Comptes contrôle et juge les comptes
ou les documents en tenant lieu des comptables publics patents Art 6 : (1) Est comptable de fait toute personne qui, n’ayant pas
ou de fait : qualité de comptable ou n’agissant pas en cette qualité, s’ingère
- de l’Etat et de ses établissements publics ; dans les opérations de recettes et de dépenses, de maniement
- des collectivités territoriales décentralisées et de leurs établisse- des valeurs, de deniers publics, ceux réglementés ou non régle-
ments publics ; mentés, ainsi que ceux des établissements publics et des entre-
- des entreprises du secteur public et parapublic. prises du secteur public et parapublic.
333 334
Code de Procédure Pénale Loi organisant la Chambre des comptes de la CS
(2) Est également comptable de fait, toute personne qui, n’ayant - les comptes et documents annexes des comptables publics pa-
pas qualité de comptable matières, s’immisce dans les opérations tents des personnes morales, quel que soit leur statut juridique,
de recettes, de garde et d’affectation des matières appartenant à. exploitant un service public ou monopole d’Etat ;
une personne morale de droit public ou de droit privé dans laquelle - les comptes et documents annexes des comptables publics pa-
l’Etat détient au moins vingt pour cent du capital. tents de toute personne morale. quel que soit son statut, qui béné-
(3) Il en résulte pour le comptable de fait toutes les obligations d’un ficie d’un concours financier direct ou indirect de I’Etat ou d’une
comptable patent du point de vue des opérations faites par lui et de autre personne morale de droit public ;
sa responsabilité personnelle et pécuniaire. - les comptes des personnes physiques exerçant les fonctions of-
ficielles ou ceux des comptables publics patents des personnes
TITRE Il DES ATTRIBUTIONS DE LA CHAMRE DES COMP- morales investies d’une mission spécifique et recevant à ce titre
TES les fruits de la générosité nationale ou internationale, dans les con-
ditions fixées par l’acte accordant les concours financiers ci-des-
Art 7 : La Chambre des Comptes contrôle et juge les comptes des sus.
comptables publics, déclare et apure les comptabilités de fait, pro-
nonce les condamnations à l’amende dans les conditions fixées Art 9 : Outre les attributions visées aux articles 7 et 8 ci-dessus, la
par la présente loi et statue souverainement en cassation sur les Chambre des comptes connaît des recours en cassation des ju-
recours formés contre les jugements définitifs des juridictions infé- gements définitifs rendus par les juridictions inférieures des comp-
rieures des comptes. tes.
Art 8 : Le contrôle et le jugement de la chambre portent sur : Art 10 : Lorsqu’elle est saisie, la Chambre des Comptes donne
- les comptes et documents annexes des comptables publics pa- son avis sur toute question relative au contrôle et au jugement des
tents des personnes morales de droit privé dans lesquelles l’Etat comptes.
est actionnaire unique ou majoritaire ;
- les comptes des comptables publics patents des personnes mo- Art 11 : La liste des personnes morales de droit privé dans lesquel-
rales dans lesquelles l’Etat et/ou d’autres personnes morales de les l’Etat et d’autres personnes morales de droit public détiennent
droit public détiennent séparément ou ensemble plus de la moitié séparément ou ensemble soit plus de la moitié du capital, soit une
du capital ou des voix dans les organes délibérants ; part du capital, soit le pouvoir de décision, est notifiée à la Cham-
- les comptes et documents annexes des comptables publics pa- bre des Comptes par le Ministre chargé des finances. Cette liste a
tents des personnes morales, quel que soit leur statut juridique, valeur énonciative. Toute modification est immédiatement portée à
dans lesquelles l’Etat et d’autres personnes morales de droit pu- la connaissance de la Chambre des Comptes.
blic détiennent ensemble le pouvoir de décision ou la minorité de
blocage ; Art 12 : Les comptables publics patents sont tenus de se confor-
- les comptes et documents annexes des comptables publics pa- mer aux lois et règlements en vigueur sur la conservation des ar-
tents des personnes morales, quel que soit leur statut juridique, chives.
bénéficiant ou percevant des prélèvements obligatoires tels que
ceux de la prévoyance sociale ou de la formation professionnelle ;
335 336
Code de Procédure Pénale Loi organisant la Chambre des comptes de la CS
TITRE Il DE L’ORGANISATION DE LA CHAMBRE DES COMP- Art 16 : Le Greffe de la Chambre des Comptes comprend :
TES - le Greffier en chef de la Chambre des Comptes ;
- les Greffiers de Section ;
CHAPITRE I DE L’ORGANISATION EN SECTIONS - les Greffiers.
Art 13 : (1) La Chambre des Comptes est organisée en sections. Art 17 : Les fonctions de ministère public sont exercées par le Pro-
Elle comprend : cureur Général près la Cour Suprême.
- la section de contrôle et de jugement des comptes des compta-
bles de l’Etat ; Art 18 : (1) Les magistrats du siège de la Chambre des Comptes
- la section de contrôle et de jugement des comptes des compta- sont nommés par décret du Président de la République après avis
bles des collectivités territoriales décentralisées et de leurs éta- du Conseil Supérieur de la Magistrature.
blissements publics, sous réserve des attributions dévolues aux (2) Les magistrats du Ministère Public de la Chambre des Comp-
juridictions inférieures des comptes ; tes sont nommés par décret du Président de la République.
- la section de contrôle et de jugement des comptes des compta- (3) Le Greffier en chef de la Chambre des comptes est nommé par
bles des établissements publics de l’Etat ; décret du Président de la République.
- la section de contrôle et de jugement des comptes des entrepri-
Art 19 : La Chambre des Comptes peut utiliser des fonctionnaires
ses du secteur public et parapublic ;
de catégorie A et les contractuels d’administration de dixième caté-
- la section des pourvois.
gorie au moins, qui lui sont affectés.
(2) Toute autre section peut être créée, en tant que de besoin, par
décret du Président de la République. Art 20 : (1) Elle peut également recourir au service temporaire d’ex-
perts ou consultants privés intervenant sous son autorité, dans des
CHAPITRE Il DE LA COMPOSITI0N DE LACHAMBRE DES conditions réglementaires ou contractuelles.
COMPTES (2) Les experts et consultants sont astreints au secret profession-
nel.
Art 14 : La Chambre des Comptes est composée d’un siège, d’un
ministère public et d’un greffe. Art 21 : (1) La Chambre des comptes se réunit dans le cadre de
ses sections :
Art 15 : Le siège de la Chambre des Comptes comprend : - en audience ordinaire ;
- le Président de la Chambre ; - en sections réunies ;
- les Présidents de Section ; - en chambre de conseil.
- les Conseillers ; (2) Le Président de la Chambre des Comptes détermine par or-
- les Conseillers Maîtres ; donnance, les matières dont connaissent les différentes formations.
- les Conseillers Référendaires ;
- les Auditeurs e les Auditeurs stagiaires. Art 22 : (1) En cas d’absence ou d’empêchement du Président de
la Chambre des Comptes, il est remplacé par le Président de Sec-
tion le plus ancien dans le grade le plus élevé.
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Code de Procédure Pénale Loi organisant la Chambre des comptes de la CS
(2) En cas d’absence ou d’empêchement du Président de Section, (3) Ils sont déposés contre récépissé ou adressés par lettre re-
il est remplacé par le Conseiller Maître le plus ancien dans le grade commandée avec accusé de réception au greffe de la Chambre
le plus élevé. des Comptes, puis enregistrés et datés à leur arrivée.
(4) Ils sont transmis au greffe de la Chambre des Comptes par le
Art 23 : (1) En audience ordinaire, la Section se compose : Ministre chargé des Finances ou par toute autre autorité habilitée.
- du Président de Section ;
- de deux Conseillers Maîtres ; Art 27 : (1) L’instruction de chaque compte est confiée par le Prési-
- du Procureur Général prés la Cour Suprême. dent de la Section concernée à un magistrat rapporteur.
(2) En cas d’absence ou d’empêchement du Président de Section, (2) Le magistrat rapporteur examine les comptes et s’assure de
il est remplacé par le Conseiller le plus ancien dans le grade le plus l’existence et de la valeur probante des pièces justificatives pré-
élevé. vues par la réglementation en vigueur.
(3) Le magistrat rapporteur demande aux comptables toute infor-
Art 24 : La formation des sections réunies se compose du Prési- mation complémentaire.
dent de la Chambre des Comptes, des Présidents de Section et (4) Au terme de son instruction et pour chaque exercice budgé-
de deux Conseillers Maîtres par section désignés par le Président taire, le magistrat rapporteur rédige un rapport motivé sur les comp-
de la Chambre des Comptes. Elle comprend également le Procu- tes qui lui ont été confiés.
reur Général près la Cour Suprême. (5) Le rapport contient des observations de deux natures :
a) les premières concernent la ligne de comptes ;
Art 25 : La Chambre de conseil se compose du Président de la b) les secondes résultent de la comparaison de la nature et du
Chambre des Comptes, des Présidents de Section et des Con- volume des dépenses et des recettes, avec les autorisations qui
seillers Maîtres. Elle comprend également le Procureur Général figurent dans les comptes administratifs et les budgets d’une part,
près la Cour Suprême. et la vérification de la conformité des opérations comptables aux
lois et règlements en vigueur d’autre part.
CHAPITRE IV DU FONCTIONNEMENT DE LA CHAMBRE DES (6) Les vérifications sont effectuées par examen des comptes et
COMPTES des pièces justificatives. Elles comportent, en tant que de besoin,
toute demande de renseignements, enquêtes , sur place ou exper-
CHAPITRE I DE LA PROCEDURE DE JUGEMENT DES COMP- tises.
TES DES COMPTABLES PATENTS
Art 28 : (1) Après examen des comptes, le magistrat rapporteur
Art 26 : (1) Sans préjudice de certaines spécificités, la procédure transmet son rapport au Président de la Section, lequel peut le trans-
devant la Chambre des Comptes obéit aux dispositions de la loi mettre à un autre, magistrat qui vérifie le bien-fondé des observa-
fixant l’organisation de la Cour Suprême. Elle est écrite. tions, en qualité de contre rapporteur.
(2) Les Comptes des comptables publics patents, mis en forme et (2) La suite donnée à chaque observation fait l’objet d’une proposi-
examinés conformément aux textes en vigueur, sont présentés en tion motivée.
vue du jugement à la Chambre des Comptes dans les trois (3) (3) Le rapport et le rapport complémentaire ou contre rapport sont
mois suivant la clôture de l’exercice budgétaire. transmis au ministère public pour la présentation de ses conclu-
sions.
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Art 41 : (1) La Chambre des Comptes déclare d’abord la compta- Art 44 : (1) Les écritures relatives à la comptabilité de fait, transmi-
bilité de fait par arrêté provisoire. L’arrêté provisoire enjoint le comp- ses à la Chambre des Comptes, assorties de pièces justificatives,
table de fait de produire son compte. Il lui est imparti un délai de sont jugées suivant les règles applicables aux comptes des comp-
trois mois pour répondre à l’arrêté, à compter de la notification de tables publics patents.
celui-ci. (2) Hormis le cas de mauvaise foi et de manque de sincérité du
La Chambre des Comptes mentionne dans son arrêté provisoire comptable de fait, la Chambre des Comptes peut, pour des consi-
qu’en l’absence de réponse dans le délai imparti, elle passera outre dérations d’équité, suppléer à l’insuffisance des pièces justificati-
et statuera définitivement au fond. ves produites.
(2) Un arrêt de la Chambre des Comptes confirme la déclaration
de comptabilité de fait et statue sur le compte si celui-ci ne com- CHAPITRE III DU POURVOI EN CASSATION
porte aucune réserve.
(3) En cas de contestation de l’arrêté provisoire par le comptable Art 45 : L’instruction des pourvois se fait suivant les dispositions
de fait, la Chambre des Comptes examine les moyens invoqués prévues aux articles 27 à 37 de la présente loi.
et, lorsqu’elle maintient à titre définitif la déclaration de comptabilité
Art 46 : Le pourvoi, sauf dispositions spéciales contraires doit, à
de fait, réitère l’injonction de rendre compte dans un délai de trois
peine de forclusion, être formé dans un délai de 15 jours à compter
mois.
du lendemain de la notification du jugement de la juridiction infé-
(4) Si la Chambre des Comptes ne maintient pas la déclaration de
rieure des comptes.
comptabilité de fait, elle rend un arrêt de non-lieu.
Art 47 : Les cas d’ouverture à pourvoi et les formes de pourvoi sont
Art 42 : Si, après la déclaration définitive de comptabilité de fait, le ceux observés devant la procédure suivie à la Cour Suprême.
comptable de fait ne produit pas son compte, la Chambre des
Comptes peut le condamner à amende prévue par la présente loi TITRE V DE LA SANCTION DES RESPONSABILITES DES
au titre du retard dans la production du compte. Le retard court à COMPTABLES PUBLICS
compter de la date d’expiration du délai imparti pour produire le
compte. SECTION I DE LA RESPONSABILITE PECUNIAIRE DES
En cas de besoin, la Chambre; des Comptes peut commettre d’of- COMPTABLES PUBLICS
fice un nouveau comptable pour produire le compte en lieu et place
et aux frais du comptable de fait défaillant. Art 48 : (1) Le comptable public est présumé responsable person-
nellement et pécuniairement :
Art 43 : Si plusieurs personnes ont participé en même temps à - des défauts comptables constatés dans ses comptes ;
une comptabilité de fait, elles sont déclarées conjointement et soli- - de l’exercice des contrôles prévus par les lois et règlements ;
dairement comptables de fait et ne produisent qu’un seul compte. - du recouvrement des recettes et du paiement des dépenses ré-
En fonction des opérations auxquelles chacune d’elles a pris part, gulièrement justifiées ;
la solidarité peut porter sur tout ou partie des opérations de comp- - de la conservation des fonds et valeurs ;
tabilité de fait. - du maniement des fonds et mouvements de disponibilités ;
- de la tenue de la comptabilité de son poste.
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(2) Le comptable n’est pas responsable ou peut être déchargé de (2) Toutefois, l’autorité qui décide de sa responsabilité peut faire
sa responsabilité, en dépit d’une avance ou d’un défaut compta- application de l’un des motifs énumérés par la présente loi, et re-
ble : porter par le même acte tout ou partie de la responsabilité pécu-
- s’il a obéi à une réquisition régulière de l’ordonnateur ; niaire du comptable sur lesdits comptables secondaires, régisseurs
- si l’exercice des contrôles prévus par les lois et règlements ne ou comptables de fait.
pouvait lui permettre de découvrir l’irrégularité ;
- s’il apporte la preuve qu’il a fait toute diligence pour assurer le Art 52 : (1) Aucune sanction administrative ne peut être prononcée
recouvrement des recettes, procurer des gages au Trésor ou évi- contre un comptable s’il a établi que les règlements ou instructions
ter que la responsabilité civile de la personne publique ne soit en- qu’il a refusé de suivre étaient de nature à engager sa responsabi-
gagée de son fait vis-à-vis des tiers ; lité personnelle et pécuniaire.
- si une recette a été régulièrement admise en non-valeur ; (2) Les comptables ne peuvent donner suite aux ordres ou réquisi-
- si une force majeure l’a empêché d’exercer un contrôle ou d’ac- tions des ordonnateurs que dans les conditions prévues par les
complir un acte auquel il était tenu. lois et règlements en vigueur.
Art 49 : La responsabilité du comptable ne peut être mise en jeu du Art 53 : (1) Les défauts comptables qui ne sont pas mis à la charge
fait de la gestion de ses prédécesseurs que pour des opérations pécuniaire des comptables sont couverts par le budget de l’Etat ou
qu’il a prises en charge sans réserve lors de la passation de ser- par celui de la personne qui a créé ou contribué à créer le défaut
vice ou qu’il n’aurait pas constatées dans un délai de six mois éven- comptable ou les poursuites.
tuellement prolongé par décision du Ministre chargé des finances. (2) L’Etat dispose en outre d’une action récursoire à l’encontre des
mandataires et des agents subordonnés des comptables dans la
Art 50 : (1) Sauf dans les cas où la décharge aurait été admise au mesure où ceux-ci ont été déchargés de leur responsabilité.
titre de la présente loi, la responsabilité pécuniaire du comptable
s’étend effectivement à toutes les opérations du poste qu’il dirige, CHAPITRE Il DES SANCTIONS
depuis la date de son installation jusqu’à la date de sa cessation de
fonction, que les opérations retracées dans le compte aient été Art 54 : Tout comptable qui ne présente pas son compte dans les
exécutées par lui-même, ses mandataires ou ses subordonnés. forme et délai prescrits par Ies règlements encourt, une condam-
(2) Dans la mesure où sa responsabilité pécuniaire a été régulière- nation par la Chambre des Comptes à une amende d’un montant
ment engagée à la suite d’une faute commise par ses mandataires maximal égal à la moitié de l’indemnité mensuelle de responsabi-
ou ses subordonnés, le comptable peut intenter contre eux une lité du comptable au moment des faits, et par mois de retard.
action civile récursoire sans préjudice des poursuites pénales et
disciplinaires susceptibles d’être engagées contre eux. Art 55 : Tout comptable qui ne répond pas aux injonctions pronon-
cées sur son compte dans le délai prescrit encourt une condam-
Art 51 : (1) A titre subsidiaire, la responsabilité pécuniaire d’un comp-
nation par la Chambre des Comptes à une amende d’un montant
table s’étend aux opérations :
maximal égal au montant de l’indemnité mensuelle de responsabi-
- des comptables secondaires et des régisseurs qui lui sont ratta-
lité au moment des faits par injonction et par mois de retard, s’il ne
chés dans la limite des contrôles auxquels il est tenu a leur égard ;
fournit aucune explication recevable au sujet du retard.
- des comptables de fait dont il a connu et toléré les agissements.
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Code de Procédure Pénale Loi organisant la Chambre des comptes de la CS
Art 56 : Le comptable commis d’office substitué au comptable dé- Art 61 : Les amendes sont assimilées aux débets des comptables
faillant ou à ses ayants droit pour présenter un compte ou satis- publics quant aux modes de recouvrement, de poursuites et de
faire aux injonctions, le comptable en exercice chargé de présen- remise.
ter Ie compte des opérations effectuées par des comptables en fin
Art 62 : Les décisions de la Chambre des Comptes sont prises
de fonction ou de répondre à des injonctions portant sur la gestion
après les conclusions écrites du ministère public.
de ses prédécesseurs, sont passibles des amendes prévues aux
articles 54 et 55 ci-dessus, à raison des retards qui leur sont per-
TITRE VI DE L’EXECUTION DES DECISIONS DE LA CHAM-
sonnellement imputables.
BRE DES COMPTES
Art 57 : Dans les cas prévus aux articles 54, 55 et 56 ci-dessus, la CHAPITRE I DE LA NOTIFICATION DES ARRETS
Chambre des Comptes statue d’abord à titre provisoire et impartit
au comptable un délai de deux mois pour faire valoir ses moyens. Art 63 : (1) Le Greffier en Chef de la Chambre des Comptes notifie
Elle mentionne dans l’arrêt provisoire qu’en l’absence de réponse directement aux comptables publics patents ou aux comptables
dans le délai imparti, elle statuera de droit, à titre définitif. Après de fait les arrêts rendus à leur égard.
examen des moyens produits, elle statue à titre définitif. (2) Le Procureur Général près la Cour Suprême notifie lesdits arrê-
tés :
Art 58 : Sans préjudice des poursuites pénales, le comptable de - au Ministre chargé des finances en ce qui concerne le comptable
fait peut être condamné par la Chambre des Comptes à une supérieur du Trésor ;
amende calculée en fonction de sa responsabilité personnelle ou - au comptable supérieur du Trésor, en ce qui concerne les autres
suivant l’importance et la durée de la détention ou du maniement comptables ;
des fonds et valeurs, sans toutefois pouvoir excéder le total des - à l’ordonnateur principal, secondaire ou délégué qui a ordonné les
sommes indûment détenues ou maniées. opérations du comptable.
Art 59 : En ce qui concerne l’amende prévue à l’article 53 ci-des- Art 64 : (1) Les comptables patents ou les comptables de fait trans-
sus, la Chambre des Comptes, dans son arrêt de déclaration pro- mettent directement à la Chambre des Comptes leurs réponses
visoire de comptabilité de fait, sursoit à statuer sur l’application de aux arrêts provisoires.
la pénalité. Elle se réserve d’apprécier le mérite des justifications (2) Ils les notifient aux autorités visées à l’article 58 ci-dessus.
et explications que le comptable de fait aurait à présenter au sujet
Art 65 : (1) Tout comptable en fin de fonction est tenu, jusqu’à sa
de la pénalité qu’il encourt. Elle statue sur ce point, à titre définitif,
décharge définitive, de notifier directement son nouveau domicile
au terme de l’apurement de la comptabilité de fait.
et tout changement ultérieur de domicile au Greffier en Chef de la
Chambre des Comptes.
Art 60 : Les amendes infligées en vertu des dispositions ci-dessus
(2) L’obligation de notification vaut également pour :
sont recouvrées par les soins du Trésor Public et reversées dans
- son successeur; s’il. s’agit d’un comptable supérieur du Trésor ;
les caisses de la personne morale publique concernée. Les amen-
- le comptable supérieur compétent dans les autres cas.
des infligées aux comptables des services dotés de l’autonomie
(3) Les mêmes obligations incombent aux ayants droit du compta-
financière sont versées en recettes à leur budget.
ble.
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Code de Procédure Pénale Loi organisant la Chambre des comptes de la CS
Art 66 : (1) Si, à la suite du refus du comptable public, patent ou de Art 70 : (1) Les arrêts de la Chambre des Comptes sont exécutoi-
fait, de celui de son remplaçant ou commis d’office, ou pour toute res.
autre cause, une notification ne peut atteindre son destinataire, le (2) Le Ministre chargé des finances, en ce qui concerne l’Etat, l’or-
Procureur Général près la Cour Suprême ou le Président de la donnateur du budget de la personne morale de droit public pour les
Chambre des Comptes transmet l’arrêt à la mairie ou à la sous- budgets décentralisés, sont chargés de leur exécution.
préfecture du dernier domicile connu ou déclaré. (3) Dans le cas où les arrêts ne sont pas exécutés dans Ies six (6)
Dans ce cas, le maire ou le sous-préfet fait notifier l’arrêt contre mois à compter de la date de leur notification, le Président de la
décharge. Chambre des Comptes en fait rapport au Président de la Républi-
(2) En cas de notification à personne, il est dressé un procès-ver- que avec copie au Président de l’Assemblée Nationale et au Prési-
bal. dent du Sénat. Il en est fait publication au Journal Officiel en fran-
Le procès-verbal et la décharge sont adressés à la Chambre des çais et en anglais.
Comptes.
CHAPITRE Il DES VOIES DE RECOURS
Art 67 : (1) Si l’agent administratif ne trouve pas le destinataire, il
dépose la notification à la mairie ou à la sous-préfecture et dresse Art 71 : Deux voies de recours sont ouvertes contre les arrêts de la
de ces faits un procès-verbal qu’il joint à la notification. Chambre des Comptes : l’annulation et la révision.
(2) Un avis officiel est alors affiché pendant un mois au lieu de
A) De l’annulation
dépôt. Cet avis informe le destinataire qu’une notification de la
Chambre des Comptes le concernant déposée à la mairie ou à la Art 72 : (1) Le Procureur Général près la Cour Suprême, d’ordre
sous-préfecture lui sera remise contre récépissé, et que, faute de du Ministre de la Justice, saisi par le Ministre chargé des Finances
ce faire avant l’expiration du délai d’un mois, la notification sera ou le Comptable intéressé ou encore les héritiers de celui-ci, peut
considérée comme ayant été faite à personne avec toutes les con- se pourvoir en annulation devant l’Assemblée Plénière de la Cour
séquences de droit qu’elle comporte. Suprême contre les arrêts définitifs de la Chambre des Comptes.
(3) Le récépissé et les procès-verbaux prévus par le présent arti- (2) La requête est introduite au greffe de la Cour Suprême.
cle et le cas échéant, le certificat des autorités constatant l’affi- (3) En cas d’annulation, l’Assemblée Plénière de la Cour Suprême
chage pendant un mois, doivent être transmis sans délai au Prési- évoque et statue à nouveau.
dent de la Chambre des Comptes. (4) Le pourvoi en annulation a un caractère suspensif.
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Code de Procédure Pénale Loi organisant la Chambre des comptes de la CS
(2) La demande de révision motivée est adressée au Président de CHAPITRE III DE L’AMNISTIE
la Chambre des Comptes. Elle comporte :
- l’exposé des faits et moyens invoqués par le requérant, Art 77 : Les amendes pour retard ne sont pas amnistiables et ne
- la copie de l’arrêt dont la révision est demandée ; sont pas portées au casier judiciaire du comptable condamné. El-
- les justifications servant de base à la requête, ainsi que des piè- les peuvent faire l’objet de sursis à paiement dans les conditions
ces établissant la notification. de cette requête aux autres parties fixées par voie réglementaire.
intéressées.
TITRE VII DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES ET FI-
Art 74 : (1) Si la révision est jugée recevable, la Chambre des Comp- NALES
tes, statuant toutes sections réunies à titre définitif, admet ou re-
jette la demande en révision, selon qu’elle estime, après instruc- Art 78 : (1) La présente loi s’applique aux comptes des exercices
tion, que les pièces produites permettent ou non d’ouvrir une ins- qui suivront l’année de sa promulgation.
tance en révision. (2) Les comptes qui n’entrent pas dans le champ d’application de
(2) Lorsque la demande est jugée recevable, la Chambre des Comp- la présente Ioi seront contrôlés et apurés dans des conditions fixées
tes prend par le même arrêt, une décision préparatoire de mise en par voie réglementaire.
état de révision du compte et impartit au comptable un délai de
deux mois pour produire les justifications supplémentaires éven- Art 79 : (1) Les comptes pendants devant les organismes chargés
tuellement nécessaires à la révision lorsque celle-ci est demandée de l’apurement des comptes publics avant la promulgation de la
par lui, ou faire valoir ses moyens lorsque la révision est engagée présente loi continueront d’être examinés par ceux-ci en attendant
contre lui. la mise en place effective de la Chambre des Comptes.
Après examen des réponses ou après l’expiration du délai imparti, (2) Dès la mise en place de la Chambre des Comptes, les institu-
la Chambre des Comptes statue au fond. tions antérieurement chargées du contrôle et de l’apurement des
(3) Lorsqu’elle décide de la révision à titre définitif, elle annule l’arrêt comptes ainsi que de la sanction des comptables lui transmettent
incriminé, ordonne au besoin des garanties à prendre et procède les dossiers des affaires pendantes devant elles.
au jugement des opérations contestées dans la forme d’une ins- (3) La chambre des comptes exerce les attributions des juridic-
tance ordinaire. tions inférieures des comptes en attendant leur mise en place.
Art 75 : Lorsque la Chambre des Comptes agissant d’office es- Art 80 : L’installation des magistrats de la Chambre des Comptes
time, après instruction, que les faits dont la preuve est apportée se fait en audience solennelle de la Cour Suprême.
permettent d’ouvrir une instance en révision, elle rend un arrêt pré-
paratoire de mise en état de révision des comptes et procède con- Art 81 : La présente loi sera enregistrée et publiée suivant la procé-
formément aux règles prévues à l’article précédent. dure d’urgence, puis insérée au Journal Officiel en français et en
anglais./-
Art 76 : (1) L’exercice d’un recours en révision doit être introduit
dans un délai de six (6) mois à compter de la notification de l’arrêt Yaoundé, le 21 avril 2003
au comptable. Le Président de la République,
(2) Le recours en révision n’à pas d’effet suspensif. (é) Paul Biya
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Code de Procédure Pénale Déclaration des biens et avoirs
4 ter. LOI N° 003/2006 DU 25 AVRIL 2006 RELATIVE A LA - les présidents des conseils d’administration des établissements
DECLARATION DES BIENS ET AVOIRS publics et des entreprises du secteur publié et parapublic ;
- les gouverneurs de province et les préfets ;
L’Assemblée nationale a délibéré et adopté, - les présidents des commissions des marchés publics ;
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit : - les présidents des chambres consulaires ;
- les chefs de projets bénéficiant de financements extérieurs et/ou
ART 1er : La présente loi prise en application de l’article 66 de la de subventions de l’Etat ;
Constitution, porte sur la déclaration des biens et avoirs. - les responsables des liquidations administratives et judiciaires ;
- les responsables des établissements publics administratifs et des
CHAPITRE I DISPOSITIONS GÉNÉRALES
sociétés à capital public jusqu’au rang de directeur ;
ART 2 : (1) Sont assujettis à la déclaration des biens et avoirs, - les responsables des administrations centrales ayant rang de di-
conformément aux dispositions de la présente loi : recteur d’administration centrale.
- le Président de la République ; (3) Est en outre assujetti à l’obligation de déclaration des biens et
- le Premier ministre ; avoirs, au début et à la fin de son mandat ou de sa fonction, tout
- les membres du gouvernement et assimilés ; ordonnateur de deniers publics au sein d’une association ou de
- le Président et les membres du Bureau de l’Assemblée Natio- tout autre organisme privé, bénéficiaire de deniers publics, au titre
nale ; de subventions ou de dons.
- le Président et les membres du Bureau du Sénat ;
ART 3 : (1) L’obligation de déclaration des biens et avoirs concerne
- les députés, les Sénateurs ;
l’ensemble du patrimoine.
- tout détenteur d’un mandat électif ;
(2) La déclaration porte sur les biens meubles et immeubles, les
- les Secrétaires généraux de ministères et assimilés ;
biens corporels et incorporels se trouvant à l’intérieur ou à l’exté-
- les directeurs des administrations centrales ;
rieur du pays et appartenant à la personne assujettie, à son con-
- les directeurs généraux des entreprises publiques et
joint, à leurs descendants mineurs jusqu’au premier degré.
parapubliques ;
(3) Elle porte également sur tout avantage dont la personne con-
- les Magistrats ;
cernée et ses descendants mineurs du premier degré ou ascen-
- les personnels des administrations chargées de l’assiette, du re-
dants bénéficieraient ainsi que tout intérêt par eux détenu dans
couvrement, du maniement des recettes publiques et du con-
quelque société privée que ce soit.
trôle budgétaire ;
(4) Ne sont pas soumis à la déclaration des biens et avoirs, les
- tout gestionnaire de crédits et de biens publics.
articles ménagers et les effets personnels.
(2) Sont également assujettis à l’obligation de déclaration des biens
et avoirs :
- le président du Conseil Economique et Social ;
- les ambassadeurs ;
- les recteurs d’universités d’Etat ;
- les délégués du gouvernement auprès de certaines municipali-
tés ;
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Code de Procédure Pénale Déclaration des biens et avoirs
CHAPITRE II DES MODALLITES DE DECLARATION DES BIENS (2) Les membres de la Commission sont nommés par décret du
ET AVOIRS Président de la République, pour un mandat de cinq (05) ans, éven-
tuellement renouvelable une fois. Ils ne peuvent être remplacés que
ART 4 : Les responsables et personnes visés à l’article 2 ci-des- dans les mêmes formes, à la suite de décès, de démission ou de
sus adressent à l’organe compétent dans les quatre-vingt-dix (90) faute lourde.
jours qui suivent leur élection ou nomination et soixante (60) jours (3) Les membres de la Commission prêtent le serment suivant
au plus tard dès la fin d’exercice de leur mandat ou fonction, une devant la Cour Suprême avant leur prise de fonction : «Je jure de
déclaration des biens et avoirs établie sur l’honneur, dans les for- remplir mes devoirs avec objectivité et intégrité, et de garder le
mes et conditions prévues par la réglementation. secret de toute information dont j’ai connaissance dans l’exercice
de mes fonctions».
ART 5 : En tant que de besoin, la déclaration des biens et avoirs (4) Les membres de la Commission sont astreints, avant et après
peut être complétée dans les trente (30) jours suivant son dépôt. leur entrée en fonction, à l’obligation de déclaration des biens et
avoirs, dans les conditions prévues à l’article 4 ci-dessus.
CHAPITRE III DE L’ORGANE DE RECEPTION DES DECLARA- (5) Pendant et après l’exercice de leurs fonctions, les membres de
TIONS DES BIENS ET AVOIRS la Commission sont astreints à une obligation de réserve et de
confidentialité, sur tout ou partie des dossiers de déclaration des
ART 6 : Il est créé une Commission chargée de recevoir, d’exploi- biens et avoirs.
ter et de conserver les déclarations des personnes visées à l’arti- (6) L’organisation et le fonctionnement de la Commission sont fixés
cle 2 ci-dessus, ci-après dénommée «Commission de Déclara- par décret du Président de la République.
tion des Biens et Avoirs».
ART 8 : (1) La Commission peut communiquer à tout déclarant,
ART 7 : (1) La Commission est composée ainsi qu’il suit : par tout moyen laissant trace écrite, des observations sur sa dé-
A- Président : claration des biens et avoirs. L’intéressé accuse réception par écrit
- une personnalité nommée par le président de la République. et dispose d’un délai de quarante-cinq (45) jours pour y répondre.
(2)Toute absence de réponse aux observations de la Commission
B- Membres : est assimilée à un défaut de déclaration des biens et avoirs.
- deux personnalités désignées par le Président de la République ; (3) La Commission assure le caractère confidentiel des informa-
- une personnalité désignée par le Président de l’Assemblée natio- tions reçues et des échanges avec les déclarants.
nale : (4) Toutefois, la Commission peut, dans le cadre d’une enquête
- une personnalité désignée par le Président du Sénat ; criminelle, transmettre tout ou partie d’une déclaration aux autori-
- un Inspecteur d’Etat, représentant les Services du Contrôle su- tés judiciaires si celles-ci en font la demande.
périeur de l’Etat ;
- deux représentants de la Cour suprême, dont un membre de la ART 9 :(1) La Commission, en cas de doute sur l’authenticité d’une
Chambre des comptes ; déclaration des biens et avoirs, et en l’absence de tout complé-
- un représentant de la Chambre des Notaires. ment d’informations fourni par le responsable concerné, peut faire
recours aux organes compétents de l’Etat, dans le but de détermi-
ner la situation patrimoniale réelle de l’intéressé.
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Code de Procédure Pénale Déclaration des biens et avoirs
(2) En cas de fausse déclaration, le déclarant encourt les sanc- ART 14 :(1) La Commission adresse chaque année au Président
tions prévues à l’article 15 de la présente loi. de la République un rapport d’activités.
(2) La Commission informe le Président de la République, à tout
ART 10 : En cas de refus de déclaration des biens et avoirs par les moment, de l’existence éventuelle d’entraves à la réalisation de sa
personnes assujetties ou de doute sur la déclaration, la Commis- mission, du respect et du non-respect par les personnes visées à
sion peut demander à tout service public ou privé compétent de lui l’article 2 ci-dessus, de l’obligation de déclaration des biens et avoirs.
communiquer toute information pouvant lui permettre d’établir les
biens. et avoirs de celles-ci. ART 15 : (1) Est inéligible à tout scrutin suivant la fin de son man-
dat, toute personne titulaire d’un mandat électif, qui, soit a fait une
ART 11 : (1) Les locaux de la Commission sont inviolables, dans le fausse déclaration, soit n’a pas satisfait à l’obligation de déclara-
cadre de l’exercice de ses missions. tion des biens et avoirs.
(2) Les archives de la Commission sont insusceptibles de toute (2) Est déchue de sa fonction, sous réserve du respect de la pro-
publication ou divulgation partielle ou totale, par quelque moyen que cédure de nomination, toute personne bénéficiaire d’une nomina-
ce soit. tion à un poste prévu à l’article 2 de la présente loi, qui’ n’a pas
satisfait à l’obligation de déclaration des biens et avoirs.
CHAPITRE IV DISPOSITIONS TRANSITOIRES, DIVERSES ET (3) Est également déchue de sa fonction, sous réserve du respect
FINALES de la procédure de nomination, toute personne bénéficiaire d’une
nomination à un poste de gestion de biens et deniers publics, ayant
ART 12 : Les personnes assujetties, actuellement en fonction ou fait une fausse déclaration des biens et avoirs. Elle ne peut en outre
en cours de mandat, disposent, pour déclarer leurs biens et avoirs, occuper un poste prévu à l’article 2 de la présente loi, pendant une
d’un délai de quatre-vingt-dix (90) jours, dès le démarrage des ac- période de cinq (05) ans.
tivités de la Commission. (4) Toutefois, la déchéance ne peut intervenir qu’à l’issue d’une mise
en demeure de quarante-cinq (45) jours supplémentaires adres-
ART 13 : (1) Lorsqu’à la suite de la déclaration des biens et avoirs sée par la Commission au responsable défaillant.
prévue par la présente loi, la Commission constate que le décla- (5) Est suspendu tout financement public au profit d’une associa-
rant dispose de biens et avoirs de provenance injustifiée ou sans tion ou de tout autre organisme, bénéficiant des deniers publics,
rapport avec les revenus annuels de l’intéressé ou de ce qui en sous forme de subventions ou de dons, dont l’ordonnateur des
tient lieu, elle peut recourir à la transaction, au profit de l’Etat de tout dépenses n’a pas satisfait à l’obligation de déclaration des biens et
ou partie des avoirs, biens meubles et immeubles de l’intéressé, avoirs. Cette suspension est levée aussitôt que le responsable
dans les conditions prévues par la loi n° 73/7 du 07 décembre 1973 concerné s’est acquitté de son obligation de déclaration des biens
relative aux droits du trésor pour la sauvegarde de la fortune publi- et avoirs.
que.
(2) En cas de non acceptation de la transaction, la Commission ART 16 : (1) Quiconque procède à la divulgation non autorisée,
propose au Président de la République la transmission du dossier partielle ou intégrale, par quelque moyen que ce soit, d’une décla-
au ministre de la Justice, en vue de la mise en œuvre de l’action ration des biens et avoirs, encourt les sanctions prévues à l’article
publique. 310 du code pénal.
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Code de Procédure Pénale Commission nationale des droits de l’Homme
(2) Toutefois, la déclaration des biens et avoirs peut être divulguée (3) La Commission est dotée de la personnalité juridique et de l’auto-
auprès des tiers à la demande expresse et motivée du déclarant. nomie financière.
(4) Son siège est fixé à Yaoundé.
ART 17 : Des décrets du Président de la République préciseront (5) La Commission peut créer des antennes dans d’autres locali-
en tant que de besoin les modalités d’application de la présente loi. tés sur l’étendue du territoire de la République.
ART 18 : La présente loi sera enregistrée et publiée suivant la pro- CHAPITRE Il Des attributions et des moyens d’action de la com-
cédure d’urgence, puis insérée au Journal Officiel en français et en mission nationale des droits de l’homme et des libertés
anglais.
Yaoundé, le 25 avril 2006 SECTION PREMIERE Des attributions
Le Président de la République,
(é) Paul BIYA Art. 2. - La Commission a pour mission la promotion et la protec-
tion des droits de l’Homme et des libertés.
A ce titre, elle:
LA JUSTICE PENALE REGIONALE - reçoit toutes dénonciations portant sur les cas de violation des
ET INTERNATIONALE droits de l’Homme et des Libertés:
- diligente toutes enquêtes et procède à toutes investigations
5. Loi n°2004/016 du 22 juillet 2004 portant création, organisa- nécessaires sur les cas de violation des droits de l’Homme et
tion et fonctionnement de la Commission Nationale des Droits des libertés et en fait rapport au Président de la République;
de l’Homme et des Libertés. - saisit toutes autorités des cas de violation des droits de l’Homme
et des Libertés;
L’Assemblée nationale a délibéré et adopté, - procède, en tant que de besoin, aux visites des établissements
Le président de la république promulgue la loi dont la teneur suit : pénitentiaires, des commissariats de police et des brigades de
gendarmerie, en présence du Procureur de la République com-
CHAP. PREMIER. DISPOSITIONS GENERALES pétent ou de son représentant ; ces visites peuvent donner lieu
à rédaction d’un rapport adressé aux autorités compétentes;
Article Premier, - (1) La présente loi porte création, organisation et - étudie toutes questions se rapportant à la promotion et à la pro-
fonctionnement de la Commission Nationale des Droits de l’Homme tection des droits de l’Homme et des Libertés ;
et des Libertés., en abrégé « CNDH » et ci-après dénommée « la - propose aux pouvoirs publics les mesures à prendre dans le
Commission». domaine des droits de l’Homme et des Libertés ;
(2) La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Liber- - vulgarise par tous moyens, les instruments relatifs aux droits
tés est une institution indépendante de consultation, d’observation, de l’Homme et aux Libertés et veille au développement d’une
d’évaluation, de dialogue, de concertation, de promotion et de pro- culture des droits de l’Homme au sein du public par l’enseigne-
tection en matière des droits de l’Homme. ment, l’information et l’organisation des conférences et sémi-
naires;
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Code de Procédure Pénale Commission nationale des droits de l’Homme
- recueille et diffuse la documentation internationale relative aux Art. 5. - La Commission peut, dans son domaine de compétence :
droits dl’ l’Homme et aux Libertés; - être saisie par toute personne physique ou morale ou par toute
- assure la liaison, le cas échéant, avec les organisations non autorité publique sur simple requête ou par dénonciation;
gouvernementales qui œuvrent pour la promotion et la protec- - mener d’office toute investigation.
tion des droits de l’Homme ;
- entretient, le cas échéant, toutes relations avec l’Organisation CHAPITRE III De la composition, de l’organisation et du fonctionne-
des Nations Unies, les organisations internationales, comités ment de la commission
ou associations étrangères poursuivant des buts similaires; elle
en informe le ministre chargé des relations extérieures. SECTION PREMIERE De la composition et de l’organisation
SECTION II Des Moyens d’action Art. 6. - (1) La Commission est composée de trente (30) membres
ainsi qu’il suit:
Art. 3. - Pour l’accomplissement de ses missions, la Commission Président:
peut, suivant les modalités fixées par son règlement intérieur : - une personnalité indépendante assistée d’un vice-président, tous
- convoquer pour audition toutes parties et/ou tous témoins; nommés par décret du Président de la République.
- demander aux autorités compétentes de procéder à toutes Membres :
perquisitions et exiger la présentation de tout document ou toute - 2 magistrats du siège représentant la Cour Suprême ;
preuve conformément au droit commun; - 4 députés représentant l’Assemblée Nationale désignés par le
- saisir le ministre chargé de la Justice pour toute infraction rele- Président de l’Assemblée Nationale;
vée sur les matières rentrant dans le cadre de la présente loi; - 2 représentants du Sénat désignés par le président du Sénat;
- user de la médiation et de la conciliation entre les parties dans - 2 avocats représentant le Barreau ;
les matières non répressives rentrant dans le cadre de la pré- - 2 professeurs de droit désignés par la Conférence des Rec-
sente loi ; fournir une assistance judiciaire ou prendre des me- teurs;
sures pour la fourniture de toute forme d’assistance, confor- - 3 représentants, des confessions religieuses, désignés par leurs
mément aux lois en vigueur; pairs ;
- intervenir en tout état de cause, pour participer à la défense - 2 représentantes des organisations des femmes régulièrement
des intérêts des victimes des violations des droits de l’Homme. constituées, œuvrant dans le domaine des droits de l’Homme,
choisis par leurs pairs ;
Art. 4. - (1) La Commission tire telle conséquence que de droit de - 2 représentants des organisations non gouvernementales et
l’omission ou du refus de répondre à ses convocations, réquisitions associations régulièrement constituées, œuvrant dans le do-
ou interpellations. maine des droits de l’Homme, désignés par leurs pairs ;
(2) Le Président de la Commission peut demander à une adminis- - 2 représentants des syndicats des travailleurs, désignés par
tration donnée une étude ou un rapport sur une question qui res- leurs pairs;
sort particulièrement de sa compétence, en matière des droits de - 1 représentant de l’Ordre national des médecins du Cameroun;
l’Homme. - 2 journalistes représentant respectivement la presse publique
et la presse privée;
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Code de Procédure Pénale Commission nationale des droits de l’Homme
- 4 représentants des administrations publiques chargées res- Art. 11. (1) Pour l’accomplissement de ses missions, la commis-
pectivement des affaires sociales, de la justice, des affaires sion est dotée d’un Secrétariat permanent dirigé par un secrétaire
pénitentiaires, de la condition féminine. général, nommé par le décret du Président de la république, sur
proposition du président de la Commission.
(2) Les membres de la Commission sont nommés par décret du (2) L’organisation et les modalités de fonctionnement du secréta-
Président de la République, sur proposition des administrations, riat général son fixées par voie réglementaire.
associations et organismes socioprofessionnels auxquels ils ap-
partiennent, à la diligence du président de la Commission. Art. 12. (1) Le président, le vice-président et secrétaire général bé-
néficient d’une rémunération mensuelle et d’avantages particuliers.
Art 7 : Le président, le vice-président et les membres de la com-
(2) Le montant de la rémunération mensuelle du président, du vice-
mission sont choisis parmi les personnes de nationalité camerou-
président et secrétaire général de la Commission, ainsi que celui
naise résidant sur le territoire national et jouissant de leurs droits
et la nature des avantages particuliers visés à l’alinéa 1 ci-dessus
civils et politiques, ainsi que d’une réputation d’intégrité et de bonne
sont fixés par décret du Président de la République sur proposition
moralité.
du Premier ministre.
Art.8 : (1) le Président, le vice-président et les membres de la com-
mission sont nommés pour un mandat de cinq (05) ans Art. 13. (1) Les membres de la Commission bénéficient des in-
renouvelable une fois. demnités de session et des frais de mission.
(2) Leur mandat prend fin à l’expiration normale de sa durée, par (2) Le montant des indemnités de session et des frais de mission
décès ou par démission ; il prend également fin à la suite de la visés à l’alinéa 1er ci-dessus est fixé par délibération de la Com-
perte de la qualité qui avait motivé la nomination, ou encore par mission et approuvé par le Premier ministre.
révocation à la suite d’une faute grave ou des agissements incom-
patibles avec la fonction de membre de la Commission. Section II Du fonctionnement
(3) En cas de décès en cours de mandat ou dans toutes les hypo-
thèses où un membre de la Commission n’est plus en mesure Art. 14. - (1) La Commission se réunit en session ordinaire une fois
d’exercer son mandat, il est pourvu à son remplacement par le par semestre sur convocation de son président. La Commission :
chef de l’administration ou de l’organe qu’il représente, pour la pé- - Adopte son programme d’action et le projet de budget annuel:
riode du mandat restant à courir - Examine et adopte des rapports dressés sur les questions re-
levant de sa compétence ou dont elle a été saisie ;
Art. 9 : Dans le cadre de l’exercice de leur mandat, les membres - Examine et adopte son rapport d’activités:
de la Commission prêtent serment devant la cour suprême réunie - Fixe la grille de rémunération et avantages particuliers accor-
en Assemblée plénière. dés aux personnels, compatibles avec les moyens de la Com-
mission;
Art. 10 : (1) Les membres de la commission ne peuvent être pour- - Fixe les montants de l’indemnité de session et de frais de mis-
suivis pour leurs idées et opinions exprimées dans le cadre de l’exer- sion accordés aux membres :
cice de leurs fonctions - Prend toutes mesures utiles en vue du bon fonctionnement de
(2) Toutefois durant leur mandat, ils sont astreints à l’obligation de la Commission
réserve et de discrétion.
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Code de Procédure Pénale Commission nationale des droits de l’Homme
- Examine toutes autres questions relevant de sa compétence; c) les magistrats en activité et les membres du Conseil consti-
- Adopte son règlement intérieur. tutionnel ;
(2) La Commission peut se réunir en session extraordinaire lors- d) les responsables et personnels des forces de maintien de l’or-
que les circonstances l’exigent. dre;
e) les ,présidents et membres des conseils régionaux, les délé-
Art. 15. - (1) La Commission ne peut valablement délibérer si les gués du Gouvernement, les maires, les conseillers municipaux ou
deux tiers (2/3) de ses membres sont présents. tout autre responsable des collectivités territoriales décentralisées;
Lorsque le quorum n’est pas atteint après la première convocation, f) les personnes exerçant un mandat électif national, régional ou
celui-ci est ramené à la moitié des membres de la Commission local ;
lors des convocations suivantes. g) les chefs traditionnels.
(2) Chaque membre dispose d’une voix. Les décisions sont prises
à la majorité simple des membres présents. En cas de partage Art. 19. - (1) Dans le cadre de ses activités, la Commission déli-
des voix, celle du président est prépondérante. bère, formule des recommandations, émet des avis et dresse des
rapports.
Art. 16. (1) Le président représente la Commission dans tous les (2) La Commission adresse un rapport annuel au Président de la
actes de la vie civile et en justice. Il assure la direction et l’adminis- République, au Président de l’Assemblée Nationale, au président
tration de la Commission. du Sénat. (3) La Commission adresse un rapport semestriel au
(2) En cas d’empêchement provisoire ou d’indisponibilité tempo- Premier ministre, et aux ministres chargés de la Justice et de
raire du président, il est suppléé par le vice-Président. l’Administration territoriale.
(3) Lorsque cet empêchement excède un délai de six (06) mois, le (4) Les délibérations, recommandations, avis et rapports de la
Président de la République peut procéder au remplacement du pré- Commission sont rendus publics, à la diligence de son président.
sident de la Commission.
CHAPITRE IV Dispositions financières
Art. 17. (1) La commission dispose de quatre (04) sous-commis-
sions de travail dont l’organisation, les attributions et les modalités
Art. 20. - Les ressources de la Commission proviennent des:
de fonctionnement sont fixées par son règlement intérieur.
- Dotations inscrites chaque année au budget de l’Etat;
(2) Chaque sous-commission est dirigée par un président qui as-
- Appuis provenant des partenaires nationaux et internationaux ;
siste le président de la Commission dans le suivi quotidien des
- Dons et legs.
activités de celle-ci.
(3) Les présidents des sous-commissions bénéficient d’indemnités
Art. 21. - (1) Les ressources de la Commission sont des deniers
spéciales dont le montant est fixé par délibération de la Commis-
publics. A ce titre, elles sont gérées suivant les règles de la comp-
sion, approuvée par le’ Premier ministre.
tabilité publique.
Art. 18. - Ne peuvent être désignés présidents des sous-commis- Les ressources issues des partenaires internationaux sont gérées
sions : suivant les règles conventionnelles.
a) les membres du Gouvernement et assimilés;
b) les sénateurs et les députés;
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Code de Procédure Pénale Commission nationale des droits de l’Homme
Art. 22. - (1) Le président de la Commission est l’ordonnateur prin- (3) Les fonctionnaires en détachement et les agents de l’Etat af-
cipal du budget. Des ordonnateurs secondaires peuvent être dési- fectés à la Commission sont soumis, pendant toute la durée de
gnés par la Commission sur proposition du président. leur emploi en son sein, aux textes régissant la Commission et à la
(2) Le secrétaire général peut être désigné ordonnateur délégué législation du travail, sous réserve, en ce qui concerne les fonc-
par acte du président de la Commission. tionnaires, des dispositions du statut général de la Fonction publi-
que relatives à l’avancement, à la retraite et à la fin du détache-
Art. 23. - (1) Le projet de budget annuel et les plans d’investissement ment.
de la Commission sont préparés par le président, adoptés par la (4) Les conflits entre les personnels susvisés et la Commission
Commission et soumis à l’approbation du Premier ministre dans le relèvent de la compétence des juridictions de droit commun.
cadre de la préparation de la loi de finances.
(2) Le budget de la Commission fait l’objet d’une inscription spéci- Art. 27. - Un arrêté du Premier ministre fixe le montant de la rému-
fique dans la loi de finances. nération et des indemnités allouées aux personnels sur proposi-
(3) L’exercice budgétaire de la Commission court du 1 er janvier au tion de la Commission.
31 décembre
CHAPITRE VI Disposition pénale
Art. 24. - La Commission peut, à la diligence du président ouvrir
des comptes dans les établissements bancaires agréés par l’auto- Art. 28. - (1) Est passible des peines prévues à l’article R 370 du
rité monétaire. Code Pénal celui qui, dûment convoqué, refuse de déférer aux con-
vocations de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et
Art. 25. - Un agent comptable et un contrôleur financier sont placés des Libertés.
auprès de la Commission. Ils exercent leurs attributions conformé- (2) La preuve de la convocation est faite par tout moyen laissant
ment aux textes en vigueur. trace écrite.
Art. 26. -. (1) La Commission peut employer: Art. 29. - Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires,
- Le personnel recruté directement par elle; notamment celles du décret n° 90/1459 du 08 novembre 1990 por-
- Les fonctionnaires en détachement; tant création du Comité National des Droits de l’Homme et des
- Les agents de l’Etat relevant du Code du Travail qui lui sont Libertés.
affectés à la diligence du président de la Commission.
Art 30. - (1) La Commission Nationale des Droits de l’Homme et
(2) Les personnels de la Commission visés à l’alinéa (1) ci-dessus des Libertés se substitue de plein droit à l’ex-Comité National des
doivent présenter un profil adéquat aux postes qu’ils occupent. de l’Homme et des Libertés.
(2) Le patrimoine et le personnel de l’ex-Comité National des droits
de l’Homme et des libertés sont dévolus à la Commission Natio-
nale des droits de l’Homme et des libertés.
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Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
Art.31. Un décret du président de la république précise les modali- Réaffirmant l’engagement qu’ils ont solennellement pris à l’Article
tés d’application de la présente loi. 2 de ladite Charte, d’éliminer sous toutes ses formes Ie colonia-
lisme de l’Afrique, de coordonner et d’intensifier leur coopération et
Art.32. La présente loi sera enregistrée et publiée suivant la procé- leurs efforts pour offrir de meilleures conditions d’existence aux
dure d’urgence, puis insérée au journal officiel en français et en peuples d’Afrique, de favoriser la coopération internationale en te-
anglais nant dûment compte de la Charte des Nations Unies et de la Dé-
claration Universelle des Droits de I’Homme;
Yaoundé le 22 juillet 2004.
Le Président de la République Tenant compte des vertus de leurs traditions historiques et des
Paul BIYA valeurs de civilisation africaine qui doivent inspirer et caractériser
leurs réflexions sur la conception des droits de l’homme et des
peuples;
6. CHARTE AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES Reconnaissant que d’une part les droits fondamentaux de I’être
PEUPLES humain sont fondés sur les attributs de la personne humaine, ce
qui justifie leur protection internationale et que d’autre part, la réalité
Adopté par la 18ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouverne- et Ie respect des droits du peuple doivent nécessairement garantir
ment de l’OUA réunis à Nairobi le 27 juin 1981. les droits de I’homme;
371 372
Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
Réaffirmant leur attachement aux libertés et aux droits de l’homme Article 5 : Tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à la
et des peuples contenus dans les déclarations, conventions et personne humaine et à la reconnaissance de sa personnalité juri-
autres instruments adoptés dans le cadre de l’Organisation de l’Unité dique. Toutes formes d’exploitation et d’avilissement de l’homme
Africaine, du Mouvement des pays Non-Alignés et de l’Organisa- notamment l’esclavage, la traite des personnes, la torture physi-
tion des Nations Unies ; que ou morale, et les peines ou les traitements cruels inhumains
ou dégradants sont interdites.
Fermement convaincus de leur devoir d’assurer la promotion et la
protection des droits et libertés de l’homme et des peuples, compte Article 6 : Tout individu a droit à la liberté et à la sécurité de sa
dûment tenu de l’importance primordiale traditionnellement attachée personne. Nul ne peut être privé de sa liberté sauf pour des motifs
en Afrique à ces droit et libertés, et dans des conditions préalablement déterminés par la loi ; en
particulier nul ne peut être arrêté ou détenu arbitrairement.
Sont convenus ce qui suit:
Article 7 :
PREMIERE PARTIE : DES DROITS ET DES DEVOIRS 1. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue. Ce droit
comprend :
Chapitre 1: Des droits de I’homme et des peuples a) le droit de saisir les juridictions nationales compétentes de tout
acte violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus et garan-
Article 1 : Les Etats membres de l’Organisation de l’Unité Afri- tis par les conventions, les lois, règlements et coutumes en vigueur
caine, parties à la présente Charte, reconnaissent les droits, de- b) le droit à la présomption d’innocence, jusqu’à ce que sa culpabi-
voirs et libertés énoncés dans cette Charte et s’engagent à adop- lité soit établie par une juridiction compétente
ter des mesures législatives ou autres pour les appliquer. c) le droit à la défense, y compris celui de se faire assister par un
défenseur de son choix
Article 2 : Toute personne a droit à la jouissance des droits et liber- d) le droit d’être jugé dans un délai raisonnable par une juridiction
tés reconnus et garantis dans la présente Charte sans distinction impartiale
aucune, notamment de race, d’ethnie, de couleur, de sexe, de lan-
gue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’ori- 2. Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui
gine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre ne constituait pas, au moment où elle a eu lieu, une infraction léga-
situation. lement punissable. Aucune peine ne peut être infligée si elle n’a
pas été prévue au moment où l’infraction a été commise. La peine
Article 3 : Toutes les personnes bénéficient d’une totale égalité de- est personnelle et ne peut frapper que le délinquant.
vant la loi.
2. Toutes les personnes ont droit à une égale protection de la loi. Article 8 : La liberté de conscience, la profession et la pratique libre
de la religion, sont garanties. Sous réserve de l’ordre public, nul ne
Article 4 : La personne humaine est inviolable. Tout être humain a peut être l’objet de mesures de contrainte visant à restreindre la
droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa manifestation de ces libertés.
personne. Nul ne peut être privé arbitrairement de ce droit.
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Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
Article 9 : Article 13 :
1. Toute personne a droit à l’information 1. Tous les citoyens ont le droit de participer librement à la direction
2. Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions des affaires publiques de leur pays, soit directement, soit par l’in-
dans le cadre des lois et règlements termédiaire de représentants librement choisis, ce, conformément
aux règles édictées par la loi
Article 10 : 2. Tous les citoyens ont également le droit d’accéder aux fonctions
1. Toute personne a le droit de constituer librement des associa- publiques de leurs pays.
tions avec d’autres, sous réserves de se conformer aux règles 3. Toute personne a le droit d’user des biens et services publics
édictées par la loi. dans la stricte égalité de tous devant la loi.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une association sous
réserve de l’obligation de solidarité prévue à l’article 29 Article 14 : Le droit de propriété est garanti. Il ne peut y être porté
atteinte que par nécessité publique ou dans l’intérêt général de la
Article 11 : Toute personne a le droit de se réunir librement avec collectivité, ce, conformément aux dispositions des lois appropriées.
d’autres. Ce droit s’exerce sous la seule réserve des restrictions
nécessaires édictées par les lois et règlements, notamment dans Article 15 : Toute personne a le droit de travailler dans les condi-
l’intérêt de la sécurité nationale, de la sûreté d’autrui, de la santé, tions équitables et satisfaisantes et de percevoir un salaire égal
de la morale ou des droits et libertés des personnes. pour un travail égal.
Article 16
Article 12 :
1. Toute personne a le droit de jouir du meilleur état de santé phy-
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa
sique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre
résidence à l’intérieur d’un Etat, sous réserve de se conformer aux
2. Les Etats parties à la présente Charte s’engagent à prendre les
règles édictées par la loi.
mesures nécessaires en vue de protéger la santé de leurs popula-
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien,
tions et de leur assurer l’assistance médicale en cas de maladie
et de revenir dans son pays. Ce droit ne peut faire l’objet de restric-
tions que si celles-ci sont prévues par la loi, nécessaires pour pro- Article 17
téger la sécurité nationale, l’ordre public, la santé ou la moralité 1. Toute personne a droit à l’éducation
publique 2. Toute personne peut prendre part librement à la vie culturelle de
3. toute personne a le droit, en cas de persécution, de rechercher la Communauté
et de recevoir asile en territoire étranger, conformément à la loi de
chaque pays et aux conventions internationales. Article 18
4. l’étranger légalement admis sur le territoire d’un Etat partie à la 1. La famille est l’élément naturel et la base de la société. Elle doit
présente Charte ne pourra en être expulsé qu’en vertu d’une déci- être protégée par l’Etat qui doit veiller à sa santé physique et mo-
sion conforme à la loi. rale
5. l’expulsion collective d’étrangers est interdite. L’expulsion collec- 2. L’Etat a l’obligation d’assister la famille dans sa mission de gar-
tive est celle qui vise globalement des groupes nationaux, raciaux, dienne de la morale et des valeurs traditionnelles reconnues par la
ethniques ou religieux Communauté
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Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
3. l’Etat a le devoir de veiller à l’élimination de toute discrimination 4. les Etats parties à la présente Charte s’engagent, tant individuel-
contre la femme et d’assurer la protection des droits de la femme lement que collectivement, à exercer le droit de libre disposition de
et de l’enfant tels que stipulés dans les déclarations et conventions leurs richesses et de leurs ressources naturelles, en vue de ren-
internationales forcer l’unité et la solidarité
4. les personnes âgées ou handicapées ont également droit à des 5. Les Etats, parties à la présente Charte, s’engagent à éliminer
mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins toutes les formes d’exploitation économique étrangère, notamment
physiques ou moraux celle qui est pratiquée par des monopoles internationaux, afin de
permettre à la population de chaque pays de bénéficier pleinement
Article 19 : Tous les peuples sont égaux ; ils jouissent de la même des avantages provenant de ses ressources nationales.
dignité et ont les mêmes droits. Rien ne peut justifier la domination
d’un peuple par un autre. Article 22
1. Tous les peuples ont droit à leur développement économique,
Article 20 social et culturel, dans le respect, dans le respect strict de leur
1. Tout peuple a droit à l’existence. Tout peuple a un droit impres- liberté et de leur identité, et à la jouissance égale du patrimoine
criptible et inaliénable à l’autodétermination. Il détermine librement commun de l’humanité
son statut politique et assure son développement économique et 2. les Etats ont le devoir, séparément ou en coopération, d’assurer
social selon la voie qu’il a librement choisie. l’exercice du droit au développement
2. Les peuples colonisés ou opprimés ont le droit de se libérer de
leur état de domination en recourant tous les moyens reconnus Article 23
par la Communauté internationale 1. Les peuples dont droit à la paix et à la sécurité tant sur le plan
3. tous les peuples ont droit a l’assistance des Etats parties à la national que sur le plan international. Le principe de solidarité et de
présente charte, dans leur lutte de libération contre la domination relations amicales affirmé implicitement par la Charte de l’Organi-
étrangère, qu’elle soit d’ordre politique, économique et culturel sation des Nations Unies et réaffirmé par celle de l’Organisation de
l’Unité Africaine est applicable aux rapports entre les Etats.
Article 21 2. dans le but de renforcer la paix, la solidarité et les relations ami-
1. Les peuples ont la libre disposition de leurs richesses et de leurs cales, les Etats, paries à la présente Charte, s’engagent à inter-
ressources naturelles. Ce droit s’exerce dans l’intérêt exclusif des dire.
populations. En aucun cas, un peuple ne peut en être privé. a). Qu’une personne jouissant du droit d’asile aux termes de l’arti-
2. En cas de spoliation, le peuple spolié a droit à la légitime récupé- cle 12 de la présente Charte entreprenne une activité subversive
ration de ses biens ainsi qu’à une indemnisation adéquate dirigée contre tout autre pays, parties à la présente Charte
3. la libre disposition des richesses et des ressources naturelles b). Que leurs territoires soient utilisés comme base de départ d’ac-
s’exerce sans préjudice de l’obligation de promouvoir une coopé- tivités subversives ou terroristes dirigées contre le peuple de tout
ration économique internationale fondée sur le respect mutuel, autre Etat, partie à la présente Charte
l’échange équitable, et les principes du droit international
Article 24 : Tous les peuples ont droit à un environnement satisfai-
sant et global, propice à leur développement
377 378
Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
Article 25 : Les Etats parties à la présente Charte ont le devoir de 4. de préserver et de renforcer l’indépendance nationale, singuliè-
promouvoir et d’assurer, par l’enseignement, l’éducation et la diffu- rement lorsque celle-ci est menacée ;
sion, le respect des droits et des libertés contenus dans la pré- 5. de préserver et de renforcer l’indépendance nationale et l’inté-
sente charte, et de prendre des mesures en vue de veiller à ce que grité territoriale de la patrie et, d’une façon générale, de contribuer
ces libertés et droits soient compris de même que les obligations à la défense de son pays, dans les conditions fixées par la loi ;
et devoirs correspondants 6. de travailler, dans la mesure de ses capacités et de ses possibi-
lités, et de s’acquitter des contributions fixées par la loi pour la sau-
Article 26 : Les Etats parties à la présente Charte ont le devoir de vegarde des intérêts fondamentaux de la société
garantir l’indépendance des Tribunaux et de permettre l’établisse- 7. de veiller, dans ses relations avec la société, à la préservation et
ment et le perfectionnement d’institutions nationales appropriées au renforcement des valeurs culturelles africaines positives, dans
chargées de la promotion et de la protection des droits et libertés un esprit de tolérance, de dialogue et de concertation et d’une fa-
garantis par la présente Charte. çon générale de contribuer à la promotion de la santé morale de la
société
Chapitre 2 Des devoirs 8. de contribuer au mieux de ses capacités, à tout moment et à
tous les niveaux, à la promotion et à la réalisation de l’unité afri-
Articles 27
caine
1. Chaque individu a des devoirs envers la famille et la société,
envers l’Etat et les autres collectivités légalement reconnues et en- DEUXIEME PARTIE : DES MESURES DE SAUVEGARDE
vers la Communauté Internationale
2. Les droits et les libertés de chaque personne s’exercent dans le Chapitre I : De la composition et de l’organisation de la Commis-
respect du droit d’autrui, de la sécurité collective, de al morale et de sion africaine des droits de l’homme et des peuples
l’intérêt commun
Article 30 : Il est créé auprès de l’Organisation de l’Unité Africaine
Article 28 : Chaque individu a le devoir de respecter et de considé- une Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
rer se semblables sans discrimination aucune, et d’entretenir avec ci-dessous dénommée « la Commission », chargée de promou-
eux des relations qui permettent de promouvoir, de sauvegarder et voir les droits de l’homme et des peuples et d’assurer leur protec-
de renforcer le respect et la tolérance réciproques. tion en Afrique.
Article 29 L’individu a en outre le devoir Article 31
1. De préserver le développement harmonieux de la famille et 1. La Commission se compose de onze membres qui doivent être
d’œuvrer en faveur de la cohésion et du respect de cette famille ; choisis parmi les personnalités africaines jouissant de la plus haute
de respecter à tout moment ses parents, de les nourrir, et de les considération, connues pour leur haute moralité, leur intégrité et
assister en cas de nécessité leur impartialité, et possédant une compétence en matière de droits
2. De servir sa communauté nationale en mettant ses capacités de l’homme et des peuples, un intérêt particulier devant être donné
physiques et intellectuelles à son service à la participation de personnes ayant une expérience en matière de
3. De ne pas compromettre la sécurité de l’Etat dont il est national droit.
du résident 2. Les membres de la Commission siègent à titre personnel
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Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
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Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
Article 43 : Les membres de la Commission, dans l’exercice de CHAPITRE III -DE LA PROCÉDURE DE LA COMMISSION
leurs fonctions, jouissent des privilèges et immunités diplomatiques
prévus par la Convention sur les privilèges et immunités de l’Orga- Article 46 : La Commission peut recourir à toute méthode d’inves-
nisation de l’Unité Africaine. tigation appropriée; elle peut notamment entendre le Secrétaire
Général de l’OUA et toute personne susceptible de l’éclairer.
Article 44 : Les émoluments et allocations des membres de la Com-
mission sont prévus au budget régulier de l’Organisation de l’Unité 1 - DES COMMUNICATIONS ÉMANANT DES ETATS PARTIES À
Africaine LA PRÉSENTE CHARTE
CHAPITRE Il -DES COMPÉTENCES DE LA COMMISSION Article 47 : Si un Etat partie à la présente Charte a de bonnes rai-
sons de croire qu’un autre Etat également partie à cette Charte a
Article 45 : La Commission a pour mission de : violé les dispositions de celle-ci, il peut appeler, par communica-
1) Promouvoir les droits de l’homme et des peuples notamment: tion écrite, l’attention de cet Etat sur la question. Cette communi-
a) Rassembler de la documentation, faire des études et des re- cation sera également adressée au Secrétaire Général de l’OUA et
cherches sur les problèmes africains dans le domaine des droits au Président de la Commission. Dans un délai de trois mois à comp-
de l’homme et des peuples, organiser des séminaires, des collo- ter de la réception de la communication, l’Etat destinataire fera te-
ques et des conférences, diffuser des informations, encourager nir à l’Etat qui a adressé la communication, des explications ou
les organismes nationaux et locaux s’occupant des droits de déclarations écrites élucidant la question, qui devront comprendre
l’homme et des peuples et, le cas échéant; donner des avis ou dans toute mesure du possible, des indications sur les lois et rè-
faire des recommandations aux gouvernements; glements de procédure applicables ou appliquées et sur les moyens
b) Formuler et élaborer, en vue de servir de base à l’adoption de de recours, soit déjà utilisés, soit en instance, soit encore ouverts.
textes législatifs par les gouvernements africains, des principes et
règles qui permettent de résoudre les problèmes juridiques relatifs Article 48 : Si dans un délai de trois mois à compter de la date de
à la jouissance dés droits de l’homme et des peuples et des liber- réception de la communication originale par l’Etat destinataire, la
tés fondamentales: question n’est pas réglée à la satisfaction des deux Etats intéres-
c) Coopérer avec les autres institutions africaines ou internationa- sés, par voie de négociation bilatérale ou par toute autre procédure
les qui s’intéressent à la promotion et à la protection des droits de pacifique, l’un comme l’autre auront le droit de la soumettre à la
l’homme et des peuples. Commission par une notification adressée à son Président, à l’autre
2) Assurer la protection des droits de l’homme et des peuples dans Etat intéressé et au Secrétaire Général de l’OUA.
les conditions fixées par la présente Charte.
3) Interpréter toute disposition de la présente Charte à la demande Article 49 : Nonobstant les dispositions de l’article 47, si un Etat
d’un Etat partie, d’une institution de l’OUA ou d’une Organisation partie à la présente Charte estime qu’un autre Etat également par-
africaine reconnue par l’OUA. tie à cette Charte a violé les dispositions de celle-ci, il peut saisir
4) Exécuter toutes autres tâches qui lui seront éventuellement con- directement la Commission par une communication adressée à
fiées par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. son Président, au Secrétaire Général de l’OUA et à l’Etat intéressé.
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Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
Article 50 : La Commission ne peut connaître d’une affaire qui lui 2 - La Commission en sera saisie, sur la demande de la majorité
est soumise qu’après s’être assurée que tous les recours inter- absolue de ses membres.
nes, s’ils existent, ont été épuisés, à moins qu’il ne soit manifeste
pour la Commission que la procédure de ces recours se prolonge Article 56 : Les communications visées à l’article 55 reçues à la
d’une façon anormale. Commission et relatives aux droits de l’homme et des peuples doi-
vent nécessairement, pour être examinées, remplir les conditions
Article 51 : 1 - La Commission peut demander aux Etats parties ci-après:
intéressés de lui fournir toute information pertinente. 1) Indiquer l’identité de leur auteur même si celui-ci demande à la
2- Au moment de l’examen de l’affaire, des Etats parties intéressés Commission de garder l’anonymat;
peuvent se faire représenter devant la Commission et présenter 2) Etre compatibles avec la Charte de l’Organisation de l’Unité Afri-
des observations écrites ou orales. caine ou avec la présente Charte;
3) Ne pas contenir des termes outrageants ou insultants à l’égard
Article 52 : Après avoir obtenu, tant des Etats parties intéressés de l’Etat mis en cause, de ses institutions ou de l’OUA;
que d’autres sources, toutes informations qu’elle estime néces- 4) Ne pas se limiter à rassembler exclusivement des nouvelles
saire et après avoir essayé par tous les moyens appropriés de diffusées par des moyens de communications de masse;
parvenir à une solution amiable fondée sur le respect des droits de 5) Etre postérieures à l’épuisement des recours internes s’ils exis-
l’homme et des peuples, la Commission établit, dans un délai rai- tent, à moins qu’il ne soit manifeste à la Commission que la procé-
sonnable à partir de la notification visée à l’article 48, un rapport dure de ces recours se prolonge d’une façon anormale;
relatant les faits et les conclusions auxquelles elle a abouti. Ce 6) Etre introduites dans un délai raisonnable courant depuis l’épui-
rapport est envoyé aux Etats concernés et communiqué à la Con- sement des recours internes ou depuis la date de sa propre sai-
férence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. sine;
7) Ne pas concerner des cas qui ont été réglés conformément soit
Article 53 : Au moment de la transmission de son rapport, la Com-
aux principes de la Charte des Nations Unies, soit de la Charte de
mission peut faire à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouver-
«Organisation de l’Unité Africaine et soit des dispositions de la pré-
nement, telle recommandation qu’elle jugera utile.
sente Charte.
Article 54 :. La Commission soumet à chacune des sessions ordi-
naires de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement un Article 57: Avant tout examen au fond, toute communication· doit
rapport sur ses activités. être portée à la connaissance de l’Etat intéressé par les soins du
Président de la Commission.
II- DES AUTRES COMMUNICATIONS
Article 58 : 1 - Lorsqu’il apparaît à la suite d’une délibération de la
Article 55: 1- Avant chaque session, le Secrétaire de la Commis- Commission qu’une ou plusieurs communications relatent des si-
sion dresse la liste des communications autres que ·celles des tuations particulières qui semblent révéler l’existence d’un ensem-
Etats parties à la présente Charte et les communique aux mem- ble de violations graves ou massives des droits de l’homme et des
bres de la Commission qui peuvent demander à en prendre con- peuples, la Commission attire l’attention de la Conférence des Chefs
naissance et en saisir la Commission. d’Etat et de Gouvernement sur ces situations.
385 386
Code de Procédure Pénale Charte Africaine des droits de l’Homme
2 - La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement peut alors Article 61 : La Commission prend aussi en considération, comme
demander à la Commission de procéder sur ces situations, à une moyens auxiliaires de détermination des règles de droit, les autres
étude approfondie, et de lui rendre compte dans un rapport cir- conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établis-
constancié, accompagné de ses conclusions et recommandations, sant des règles expressément reconnues par les Etats membres
3 - En cas d’urgence dûment constatée par la Commission, celle- de l’Organisation de l’Unité Africaine, les pratiques africaines con-
ci saisit le Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gou- formes aux normes internationales relatives aux droits de l’homme
vernement qui pourra demander une étude approfondie. et des peuples, les coutumes généralement acceptées comme
étant le droit, les principes généraux de droit par les nations africai-
Article 59 : 1 - Toutes les mesures prises dans le cadre du présent nes que la jurisprudence et la doctrine.
chapitre resteront confidentielles jusqu’au moment où la Conférence
des Chefs d’Etat et de Gouvernement en décidera autrement. Article 62 : Chaque Etat partie s’engage à présenter tous les deux
2 - Toutefois, le rapport est publié par le Président de la Commis- ans, à compter de la date d’entrée en vigueur de la présente charte,
sion sur décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouver- un rapport sur les mesures d’ordre législatif ou autre, prises en vue
nement. de donner effet aux droits et libertés reconnus et garantis dans la
3 - Le rapport d’activités de la Commission est publié par son Pré- présente Charte.
sident après son examen par la Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement. Article 63 : 1 - La présente Charte sera ouverte à la signature, à la
ratification ou à l’adhésion des Etats membres de l’Organisation
CHAPITRE IV - DES PRINCIPES APPLICABLES de l’Unité Africaine.
2 - Les instruments de ratification ou d’adhésion de la présente
Article 60 : La Commission s’inspire du droit international relatif aux Charte seront déposés auprès du Secrétaire Général de l’Organi-
droits de l’homme et des peuples, notamment des dispositions des sation de l’Unité Africaine.
divers instruments africains relatifs aux droits de l’homme et des 3 - La présente Charte entrera en vigueur trois mois après la ré-
peuples, des dispositions de la Charte des Nations Unies, de la ception par le Secrétaire Général, des instruments de ratification
Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine, de la Déclaration Uni- ou d’adhésion de la majorité absolue des Etats membres de l’Or-
verselles des droits de l’homme, des dispositions des autres ins- ganisation de l’Unité Africaine.
truments adoptés par les Nations Unies et par les pays africains
dans le domaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que TROISIEME PARTIE - DISPOSITIONS DIVERSES
des dispositions de divers instruments adoptés au sein d’institu-
tions spécialisées des Nations Unies dont sont membres les par- Article 64 : 1 - Dès l’entrée en vigueur de la présente Charte, il sera
ties à la présente Charte. procédé à l’élection des membres de la Commission dans les con-
ditions fixées par les dispositions des articles pertinents de la pré-
sente Charte.
2 - Le Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine con-
voquera la première réunion de la Commission au siège de l’Orga-
nisation.
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Code de Procédure Pénale Cour Africaine des droits de l’Homme
Par la suite, la Commission sera convoquée chaque fois qu’il sera 7. PROTOCOLE RELATIF A LA CHARTE AFRICAINE DES
nécessaire et au moins une fois par an par son Président. DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES PORTANT CREA-
TION D’UNE COUR AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME
Article 65 : Pour chacun des Etats qui ratifieront la présente Charte ET DES PEUPLES
ou y adhéreront après son entrée en vigueur, ladite Charte prendra
effet trois mois après la date du dépôt par cet Etat, de son instru- Les États membres de l’Organisation de l’Unité Africaine (ci-après
ment de ratification ou d’adhésion. dénommée “OUA”), États parties à la Charte Africaine des Droits
de l’Homme et des Peuples.
Article 66 : Des protocoles ou accords particuliers pourront, en cas
de besoin, compléter les dispositions de la présente Charte. Considérant la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine,
aux termes de laquelle la liberté, l’égalité, la justice, la paix et la
Article 67 : Le Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Afri- dignité sont des objectifs essentiels à la réalisation des aspira-
caine informera les Etats membres de l’Organisation de l’Unité Afri- tions légitimes des peuples africains ;
caine du dépôt de chaque instrument de ratification ou d’adhésion. Notant que la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des
Peuples réaffirme l’attachement aux principes des droits de
Article 68 : La présente Charte peut être amendée ou révisée si un l’Homme et des Peuples, aux libertés ainsi qu’aux devoirs con-
Etat partie envoie à cet effet une demande écrite au Secrétaire tenus dans les déclarations, conventions et autres instruments
Général de l’Organisation de l’Unité Africaine. La Conférence des adoptés par l’Organisation de l’Unité Africaine et d’autres orga-
Chefs d’Etat et de Gouvernement n’est saisie du projet d’amende- nisations internationales ;
ment que lorsque tous les Etats parties en auront été dûment avi- Reconnaissant le double objectif de la Charte Africaine des
sés et que la Commission aura donné son avis à la diligence de Droits de l’Homme et des Peuples qui est de garantir, d’une
l’Etat demandeur. L’amendement doit être approuvé par la majorité part, la promotion, d’autre part, la protection des droits de
absolue des Etats parties. Il entre en vigueur pour chaque Etat qui l’Homme et des Peuples, des libertés et des devoirs ;
l’aura accepté conformément à ses règles constitutionnelles trois Reconnaissant en outre les progrès accomplis par la Com-
mois après la notification de cette acceptation au Secrétaire Géné- mission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, de-
ral de l’Organisation de l’Unité Africaine. puis sa création en 1987, en matière de promotion et de pro-
tection des droits de l’Homme et des Peuples ;
Adoptée par la dix-huitième Conférence des Chefs d’Etat et de Rappelant la résolution AHG/Res.230 (XXX) par laquelle la
Gouvernement le 27 juin 1981 à Nairobi (Kenya). Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement réunie en
juin 1994 à Tunis (Tunisie) a demandé au Secrétaire Général
NB : Cette charte est entrée en vigueur le 21/10/1986 après ratifi- de convoquer une réunion d’experts gouvernementaux, pour
cation de la Charte par 25 Etats. A connaissance, à ce jour 49 des procéder, en consultation avec la Commission Africaine des
52 Etats membres de l’OUA l’on ratifié. Droits de l’Homme et des Peuples, à l’examen des possibilités
de renforcer l’efficacité de la Commission et notamment de la
Le Cameroun l’a ratifié par Décret n°87-1910 du 29/12/1987. question de création d’une Cour Africaine des Droits de l’Homme
et des Peuples ;
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Code de Procédure Pénale Cour Africaine des droits de l’Homme
Notant les 1ère et 2ème réunions d’experts juristes gouverne- ARTICLE 4 : AVIS CONSULTATIFS
mentaux tenues respectivement au Cap, Afrique du Sud (sep- 1. A la demande d’un État membre de l’OUA, de l’OUA, de tout
tembre 1995), à Nouakchott, Mauritanie (avril 1997) et la 3ème organe de l’OUA ou d’une organisation africaine reconnue par l’OUA,
réunion élargie aux diplomates, tenue à Addis Abéba, Ethiopie la Cour peut donner un avis sur toute question juridique concernant
(décembre 1997) ; la Charte ou tout autre instrument pertinent relatif aux droits de
Fermement convaincus que la réalisation des objectifs de la l’homme, à condition que l’objet de l’avis consultatif ne se rapporte
Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples néces- pas à une requête pendante devant la Commission.
site la création d’une Cour Africaine des Droits de l’Homme et 2. Les avis consultatifs de la Cour sont motivés. Un juge peut y
des Peuples pour compléter et renforcer la mission de la Com- joindre une opinion individuelle ou dissidente.
mission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ;
ARTICLE 5 : SAISINE DE LA COUR
Sont convenus de ce qui suit : 1. Ont qualité pour saisir la Cour :
a) la Commission ;
ARTICLE 1 : CRÉATION DE LA COUR b) L’État partie qui a saisi la Commission ;
Il est créé, au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine, une Cour c) L’État partie contre lequel une plainte a été introduite ;
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (ci-après dénom- d) L’État partie dont le ressortissant est victime d’une violation des
mée “la Cour”), dont l’organisation, la compétence et le fonctionne- droits de l’Homme;
ment sont régis par le présent Protocole. e) les organisations inter-gouvernementales africaines. Lorsqu’un
État partie estime avoir un intérêt dans une affaire, il peut adresser
ARTICLE 2 : RELATION ENTRE LA COUR ET LA COMMIS- à la Cour une requête aux fins d’intervention.
SION 2. La Cour peut permettre aux individus ainsi qu’aux organisations
La Cour, tenant dûment compte des dispositions du présent Proto- non-gouvernementales (ONG) dotées du statut d’observateur
cole, complète les fonctions de protection que la Charte Africaine auprès de la Commission d’introduire des requêtes directement
des Droits de l’Homme et des Peuples (ci-après dénommée “ la devant elle conformément à l’article 34 (6) de ce Protocole.
Charte”) a conférées à la Commission Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples (ci-après dénommée “la Commission”). ARTICLE 6 : RECEVABILITÉ DES REQUÊTES
1. La Cour, avant de statuer sur la recevabilité d’une requête intro-
ARTICLE 3 : COMPÉTENCE DE LA COUR duite en application de l’article 5 (3) du présent Protocole, peut sol-
1. La Cour a compétence pour connaître de toutes les affaires et liciter l’avis de la Commission qui doit le donner dans les meilleurs
de tous les différends dont elle est saisie concernant l’interpréta- délais.
tion et l’application de la Charte, du présent Protocole, et de tout 2. La Cour statue sur la recevabilité des requêtes en tenant compte
autre instrument pertinent relatif aux droits de l’homme et ratifié par des dispositions énoncées à l’article 56 de la Charte.
les États concernés. 3. La Cour peut connaître des requêtes ou les renvoyer devant la
2. En cas de contestation sur le point de savoir si la Cour est com- Commission.
pétente, la Cour décide.
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Code de Procédure Pénale Cour Africaine des droits de l’Homme
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Code de Procédure Pénale Cour Africaine des droits de l’Homme
3. Le juge élu pour remplacer un autre juge dont le mandat n’est 2. La décision de la Cour est définitive à moins que la Conférence
pas arrivé à terme achève la portion du mandat de son prédéces- n’en décide autrement lors de sa session suivante.
seur qui reste à Courir.
4. Tous les juges, à l’exception du Président, exercent leurs fonc- ARTICLE 20 : VACANCE DE SIÈGE
tions à temps partiel. Cependant, la Conférence peut modifier cette 1. En cas de décès ou de démission d’un juge à la Cour, le Prési-
décision si elle le juge nécessaire. dent de la Cour informe immédiatement le Secrétaire Général de
l’OUA qui déclare le siège vacant à partir de la date du décès ou de
ARTICLE 16 : SERMENT celle à laquelle la démission prend effet.
Après leur élection, les juges prêtent serment d’exercer leurs fonc- 2. La Conférence procède au remplacement du juge dont le siège
tions en toute impartialité et loyauté. est devenu vacant à moins que le mandat restant soit inférieur à
cent quatre-vingts (180) jours.
ARTICLE 17 : INDÉPENDANCE DES JUGES 3. La même procédure et les mêmes considérations définies aux
1. L’indépendance des juges est pleinement assurée conformé- articles 12, 13 et 14 du présent Protocole sont applicables pour
ment au Droit International. pourvoir aux sièges vacants.
2. Les juges ne peuvent siéger dans une affaire dans laquelle ils
sont antérieurement intervenus comme agents, conseils, ou avo- ARTICLE 21 : PRÉSIDENCE DE LA COUR
cats de l’une des parties, membre d’un tribunal national ou interna- 1. La Cour élit son Président et son Vice-Président pour une pé-
tional, d’une Commission d’enquête, ou à tout autre titre. En cas de riode de deux ans renouvelable une seule fois.
doute sur la réalité de cette intervention, la Cour tranche. 2. Le Président exerce ses fonctions à plein temps. Il réside au lieu
3. Dès leur élection et pendant toute la durée de leur mandat, les du siège de la Cour.
juges à la Cour jouissent des privilèges et immunités reconnus en 3. Les fonctions du Président ainsi que celles du Vice-président
Droit International au personnel diplomatique. sont déterminées dans le Règlement Intérieur de la Cour.
4. Les juges à la Cour ne peuvent, à aucun moment, même après
l’expiration de leur mandat, être poursuivis en raison des votes ou ARTICLE 22 : RÉCUSATION
des opinions émis dans l’exercice de leurs fonctions. Au cas où un juge possède la nationalité d’un État partie à une
affaire, il se récuse.
ARTICLE 18 : INCOMPATIBILITÉ
Les fonctions de juge à la Cour sont incompatibles avec toutes ARTICLE 23 : QUORUM
autres activités de nature à porter atteinte aux exigences d’indé- Pour l’examen de chaque affaire portée devant elle, la Cour siège
pendance ou d’impartialité liées à la fonction et telles que stipulées avec un quorum d’au moins sept juges.
dans le Règlement Intérieur.
ARTICLE 24 : GREFFE DE LA COUR
ARTICLE 19 : FIN DU MANDAT DU JUGE 1. La Cour désigne son Greffier et les autres fonctionnaires du Greffe
1. Un juge ne peut être suspendu ou relevé de ses fonctions que si, parmi les ressortissants des États membres de l’OUA, conformé-
de l’avis unanime des autres juges à la Cour, il a cessé de répon- ment aux dispositions de son Règlement Intérieur.
dre aux conditions requises. 2. Le Greffier réside au lieu du siège de la Cour.
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Code de Procédure Pénale Cour Africaine des droits de l’Homme
ARTICLE 25 : SIÈGE DE LA COUR 5. L’arrêt de la Cour est prononcé en audience publique, les parties
1. Le siège de la Cour est établi dans un État partie au Protocole étant dûment prévenues.
par la Conférence. La Cour peut toutefois siéger sur le territoire de 6. L’arrêt de la Cour est motivé.
tout État membre de l’OUA sur décision de la majorité de ses mem- 7. Si l’arrêt de la Cour n’exprime pas, en tout ou en partie, l’opinion
bres et avec l’agrément préalable de l’État concerné. unanime des juges, tout juge a le droit d’y joindre une opinion indivi-
2. La Conférence peut décider, après avis de la Cour, de changer duelle ou dissidente.
le siège de celle-ci.
ARTICLE 29 : SIGNIFICATION DE L’ARRÊT
ARTICLE 26 : PREUVES 1. L’arrêt de la Cour est signifié aux parties en cause et transmis
1. La Cour procède à l’examen contradictoire des requêtes qui lui aux États membres de l’OUA ainsi qu’à la Commission.
sont soumises et, s’il y a lieu, à une enquête. Les États intéressés 2. Les arrêts de la Cour sont aussi notifiés au Conseil des Minis-
fournissent toutes les facilités nécessaires à la conduite efficace tres qui veille à leur exécution au nom de la Conférence.
de l’affaire.
2. La Cour reçoit tous moyens de preuves (écrites ou orales) qu’elle ARTICLE 30 : EXÉCUTION DES ARRÊTS DE LA COUR
juge appropriées et sur lesquelles elle fonde ses décisions. Les États parties au présent Protocole s’engagent à se conformer
aux décisions rendues par la Cour dans tout litige où ils sont en
ARTICLE 27 : DÉCISIONS DE LA COUR cause et à en assurer l’exécution dans le délai fixé par la Cour.
1. Lorsqu’elle estime qu’il y a eu violation d’un droit de l’homme ou
des peuples, la Cour ordonne toutes les mesures appropriées afin ARTICLE 31 : RAPPORT
de remédier à la situation, y compris le paiement d’une juste com- La Cour soumet à chaque session ordinaire de la Conférence un
pensation ou l’octroi d’une réparation. rapport annuel sur ses activités. Ce rapport fait état en particulier
2. Dans les cas d’extrême gravité ou d’urgence et lorsqu’il s’avère des cas où un État n’aura pas exécuté les décisions de la Cour.
nécessaire d’éviter des dommages irréparables à des personnes,
la Cour ordonne les mesures provisoires qu’elle juge pertinentes. ARTICLE 32 : BUDGET
Les dépenses de la Cour, les émoluments et les indemnités des
ARTICLE 28 : ARRÊT DE LA COUR juges, y compris les dépenses du Greffe sont fixés et pris en charge
1. La Cour rend son arrêt dans les quatre-vingt dix (90) jours qui par l’OUA, conformément aux critères arrêtés par celle-ci en con-
suivent la clôture de l’instruction de l’affaire. sultation avec la Cour.
2. L’arrêt de la Cour est pris à la majorité ; il est définitif et ne peut
faire l’objet d’appel. ARTICLE 33 : RÈGLEMENT INTÉRIEUR
3. La Cour peut, sans préjudice des dispositions de l’alinéa (2) qui La Cour établit son Règlement Intérieur et détermine sa propre pro-
précède, réviser son arrêt, en cas de survenance de preuves dont cédure. La Cour consulte la Commission chaque fois que de be-
elle n’avait pas connaissance au moment de sa décision et dans soin.
les conditions déterminées dans le Règlement Intérieur.
4. La Cour peut interpréter son arrêt.
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Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
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Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
Réaffirmant les buts et principes de la Charte des Nations Unies Article 2 Lien de la Cour avec les Nations Unies
et, en particulier, que tous les États doivent s’abstenir de recourir à La Cour est liée aux Nations Unies par un accord qui doit être ap-
la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale prouvé par l’Assemblée des États Parties au présent Statut, puis
ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière conclu par le Président de la Cour au nom de celle-ci.
incompatible avec les buts des Nations Unies,
Article 3 Siège de la Cour
Soulignant à cet égard que rien dans le présent Statut ne peut être 1. La Cour a son siège à La Haye, aux Pays-Bas («l’État hôte»).
interprété comme autorisant un État Partie à intervenir dans un 2. La Cour et l’État hôte conviennent d’un accord de siège qui doit
conflit armé ou dans les affaires intérieures d’un autre État, être approuvé par l’Assemblée des États Parties, puis conclu par
le Président de la Cour au nom de celle-ci.
Déterminés, à ces fins et dans l’intérêt des générations présentes 3. Si elle le juge souhaitable, la Cour peut siéger ailleurs selon les
et futures, à créer une cour pénale internationale permanente et dispositions du présent Statut.
indépendante reliée au système des Nations Unies, ayant compé-
tence à l’égard des crimes les plus graves qui touchent l’ensemble Article 4 Régime et pouvoirs juridiques de la Cour
de la communauté internationale, 1. La Cour a la personnalité juridique internationale. Elle a aussi la
capacité juridique qui lui est nécessaire pour exercer ses fonctions
Soulignant que la cour pénale internationale dont le présent Statut et accomplir sa mission.
porte création est complémentaire des juridictions pénales natio- 2. La Cour peut exercer ses fonctions et ses pouvoirs, comme
nales, prévu dans le présent Statut, sur le territoire de tout État Partie et,
par une convention à cet effet, sur le territoire de tout autre État.
Résolus à garantir durablement le respect de la justice internatio-
nale et sa mise en oeuvre, Chapitre II. Compétence, recevabilité et droit Applicable
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Cette disposition devra être compatible avec les dispositions perti- i) Disparitions forcées de personnes;
nentes de la Charte des Nations Unies. j) Crime d’apartheid;
k) Autres actes inhumains de caractère analogue causant inten-
Article 6 Crime de génocide tionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à
Aux fins du présent Statut, on entend par crime de génocide l’un l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale.
quelconque des actes ci-après commis dans l’intention de détruire,
en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou reli- 2. Aux fins du paragraphe 1:
gieux, comme tel: a) Par «attaque lancée contre une population civile», on entend le
a) Meurtre de membres du groupe; comportement qui consiste en la commission multiple d’actes vi-
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du sés au paragraphe 1 à l’encontre d’une population civile quelcon-
groupe; que, en application ou dans la poursuite de la politique d’un État ou
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence d’une organisation ayant pour but une telle attaque;
devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; b) Par «extermination», on entend notamment le fait d’imposer in-
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe; tentionnellement des conditions de vie, telles que la privation d’ac-
e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. cès à la nourriture et aux médicaments, calculées pour entraîner la
Article 7 Crimes contre l’humanité destruction d’une partie de la population;
1. Aux fins du présent Statut, on entend par crime contre l’humanité c) Par «réduction en esclavage», on entend le fait d’exercer sur
l’un quelconque des actes ci-après lorsqu’il est commis dans le une personne l’un quelconque ou l’ensemble des pouvoirs liés au
cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre droit de propriété, y compris dans le cadre de la traite des être
toute population civile et en connaissance de cette attaque: humains, en particulier des femmes et des enfants;
a) Meurtre; d) Par «déportation ou transfert forcé de population», on entend le
b) Extermination; fait de déplacer de force des personnes, en les expulsant ou par
c) Réduction en esclavage; d’autres moyens coercitifs, de la région où elles se trouvent légale-
d) Déportation ou transfert forcé de population; ment, sans motifs admis en droit international;
e) Emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté e) Par «torture», on entend le fait d’infliger intentionnellement une
physique en violation des dispositions fondamentales du droit in- douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, à une
ternational; personne se trouvant sous sa garde ou sous son contrôle; l’accep-
f) Torture; tion de ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances
g) Viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, résultant uniquement de sanctions légales, inhérentes à ces sanc-
stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de tions ou occasionnées par elles;
gravité comparable; f) Par «grossesse forcée», on entend la détention illégale d’une
h) Persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des femme mise enceinte de force, dans l’intention de modifier la com-
motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste position ethnique d’une population ou de commettre d’autres viola-
au sens du paragraphe 3, ou en fonction d’autres critères universellement tions graves du droit international. Cette définition ne peut en aucune
reconnus comme inadmissibles en droit international, en corrélation avec manière s’interpréter comme ayant une incidence sur les lois na-
tout acte visé dans le présent paragraphe ou tout crime relevant de la com- tionales relatives à la grossesse;
pétence de la Cour;
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g) Par «persécution», on entend le déni intentionnel et grave de iv) La destruction et l’appropriation de biens, non justifiées par des
droits fondamentaux en violation du droit international, pour des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon
motifs liés à l’identité du groupe ou de la collectivité qui en fait l’ob- illicite et arbitraire;
jet; v) Le fait de contraindre un prisonnier de guerre ou une personne
h) Par «crime d’apartheid», on entend des actes inhumains analo- protégée à servir dans les forces d’une puissance ennemie;
gues à ceux que vise le paragraphe 1, commis dans le cadre d’un vi) Le fait de priver intentionnellement un prisonnier de guerre ou
régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domina- toute autre personne protégée de son droit d’être jugé régulière-
tion d’un groupe racial sur tout autre groupe racial ou tous autres ment et impartialement;
groupes raciaux et dans l’intention de maintenir ce régime; vii) La déportation ou le transfert illégal ou la détention illégale;
i) Par «disparitions forcées de personnes», on entend les cas où viii) La prise d’otages;
des personnes sont arrêtées, détenues ou enlevées par un État ou b) Les autres violations graves des lois et coutumes applicables
une organisation politique ou avec l’autorisation, l’appui ou l’assen- aux conflits armés internationaux dans le cadre établi du droit inter-
timent de cet État ou de cette organisation, qui refuse ensuite d’ad- national, à savoir, l’un quelconque des actes ci-après:
mettre que ces personnes sont privées de liberté ou de révéler le i) Le fait de diriger intentionnellement des attaques délibérées con-
sort qui leur est réservé ou l’endroit où elles se trouvent, dans l’in- tre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne
tention de les soustraire à la protection de la loi pendant une pé- participent pas directement aux hostilités;
riode prolongée. ii) Le fait de diriger intentionnellement des attaques délibérées con-
3. Aux fins du présent Statut, le terme «sexe» s’entend de l’un et tre des biens de caractère civil, c’est-à-dire des biens qui ne sont
l’autre sexes, masculin et féminin, suivant le contexte de la so- pas des objectifs militaires;
ciété. Il n’implique aucun autre sens. iii) Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre le per-
sonnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules
Article 8 Crimes de guerre employés dans le cadre d’une mission d’aide humanitaire ou de
1. La Cour a compétence à l’égard des crimes de guerre, en parti- maintien de la paix conformément à la Charte des Nations Unies,
culier lorsque ces crimes s’inscrivent dans le cadre d’un plan ou pour autant qu’ils aient droit à la protection que le droit international
une politique ou lorsqu’ils font partie d’une série de crimes analo- des conflits armés garantit aux civils et aux biens de caractère ci-
gues commis sur une grande échelle. vil;
2. Aux fins du Statut, on entend par «crimes de guerre»: iv) Le fait de diriger intentionnellement une attaque en sachant qu’elle
a) Les infractions graves aux Conventions de Genève du 12 août causera incidemment des pertes en vies humaines dans la popu-
1949, à savoir l’un quelconque des actes ci-après lorsqu’ils visent lation civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages
des personnes ou des biens protégés par les dispositions des aux biens de caractère civil ou des dommages étendus, durables
Conventions de Genève: et graves à l’environnement naturel qui seraient manifestement
i) L’homicide intentionnel; excessifs par rapport à l’ensemble de l’avantage militaire concret
ii) La torture ou les traitements inhumains, y compris les expérien- et direct attendu;
ces biologiques; v) Le fait d’attaquer ou de bombarder, par quelque moyen que ce
iii) Le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou soit, des villes, villages, habitations ou bâtiments qui ne sont pas
de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé; défendus et qui ne sont pas des objectifs militaires;
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vi) Le fait de tuer ou de blesser un combattant qui, ayant déposé xvii) Le fait d’employer du poison ou des armes empoisonnées;
les armes ou n’ayant plus de moyens de se défendre, s’est rendu à xviii) Le fait d’employer des gaz asphyxiants, toxiques ou similai-
discrétion; res, ainsi que tous liquides, matières ou procédés analogues;
vii) Le fait d’utiliser indûment le pavillon parlementaire, le drapeau xix) Le fait d’utiliser des balles qui s’épanouissent ou s’aplatissent
ou les insignes militaires et l’uniforme de l’ennemi ou de l’Organi- facilement dans le corps humain, telles que des balles dont l’enve-
sation des Nations Unies, ainsi que les signes distinctifs prévus loppe dure ne recouvre pas entièrement le centre ou est percée
par les Conventions de Genève, et, ce faisant, de causer la perte d’entailles;
de vies humaines ou des blessures graves; xx) Le fait d’employer les armes, projectiles, matières et méthodes
viii) Le transfert, direct ou indirect, par une puissance occupante de guerre de nature à causer des maux superflus ou des souffran-
d’une partie de sa population civile, dans le territoire qu’elle occupe, ces inutiles ou à frapper sans discrimination en violation du droit
ou la déportation ou le transfert à l’intérieur ou hors du territoire international des conflits armés, à condition que ces armes, pro-
occupé de la totalité ou d’une partie de la population de ce territoire; jectiles, matières et méthodes de guerre fassent l’objet d’une inter-
ix) Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des diction générale et qu’ils soient inscrits dans une annexe au pré-
bâtiments consacrés à la religion, à l’enseignement, à l’art, à la sent Statut, par voie d’amendement adopté selon les dispositions
science ou à l’action caritative, des monuments historiques, des des articles 121 et 123;
hôpitaux et des lieux où des malades ou des blessés sont rassem- xxi) Les atteintes à la dignité de la personne, notamment les traite-
blés, à condition qu’ils ne soient pas des objectifs militaires; ments humiliants et dégradants;
x) Le fait de soumettre des personnes d’une partie adverse tom- xxii) Le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse
bées en son pouvoir à des mutilations ou à des expériences médi- forcée, telle que définie à l’article 7, paragraphe 2, alinéa f), la stéri-
cales ou scientifiques quelles qu’elles soient qui ne sont ni moti- lisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle consti-
vées par un traitement médical, dentaire ou hospitalier, ni effec- tuant une infraction grave aux Conventions de Genève;
tuées dans l’intérêt de ces personnes, et qui entraînent la mort de xxiii) Le fait d’utiliser la présence d’un civil ou d’une autre personne
celles-ci ou mettent sérieusement en danger leur santé; protégée pour éviter que certains points, zones ou forces militaires
xi) Le fait de tuer ou de blesser par traîtrise des individus apparte- ne soient la cible d’opérations militaires;
nant à la nation ou à l’armée ennemie; xxiv) Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre les
xii) Le fait de déclarer qu’il ne sera pas fait de quartier; bâtiments, le matériel, les unités et les moyens de transport sani-
xiii) Le fait de détruire ou de saisir les biens de l’ennemi, sauf dans taires, et le personnel utilisant, conformément au droit internatio-
les cas où ces destructions ou saisies seraient impérieusement nal, les signes distinctifs prévus par les Conventions de Genève;
commandées par les nécessités de la guerre; xxv) Le fait d’affamer délibérément des civils comme méthode de
xiv) Le fait de déclarer éteints, suspendus ou non recevables en guerre, en les privant de biens indispensables à leur survie, y com-
justice les droits et actions des nationaux de la partie adverse; pris en empêchant intentionnellement l’envoi des secours prévus
xv) Le fait pour un belligérant de contraindre les nationaux de la par les Conventions de Genève;
partie adverse à prendre part aux opérations de guerre dirigées xxvi) Le fait de procéder à la conscription ou à l’enrôlement d’en-
contre leur pays, même s’ils étaient au service de ce belligérant fants de moins de 15 ans dans les forces armées nationales ou de
avant le commencement de la guerre; les faire participer activement à des hostilités;
xvi) Le pillage d’une ville ou d’une localité, même prise d’assaut;
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c) En cas de conflit armé ne présentant pas un caractère interna- iii) Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre le per-
tional, les violations graves de l’article 3 commun aux quatre Con- sonnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules
ventions de Genève du 12 août 1949, à savoir l’un quelconque des employés dans le cadre d’une mission d’aide humanitaire ou de
actes ci-après commis à l’encontre de personnes qui ne partici- maintien de la paix conformément à la Charte des Nations Unies,
pent pas directement aux hostilités, y compris les membres de pour autant qu’ils aient droit à la protection que le droit international
forces armées qui ont déposé les armes et les personnes qui ont des conflits armés garantit aux civils et aux biens de caractère ci-
été mises hors de combat par maladie, blessure, détention ou par vil;
toute autre cause: iv) Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des
i) Les atteintes à la vie et à l’intégrité corporelle, notamment le meur- bâtiments consacrés à la religion, à l’enseignement, à l’art, à la
tre sous toutes ses formes, les mutilations, les traitements cruels science ou à l’action caritative, des monuments historiques, des
et la torture; hôpitaux et des lieux où des malades et des blessés sont rassem-
ii) Les atteintes à la dignité de la personne, notamment les traite- blés, pour autant que ces bâtiments ne soient pas des objectifs
ments humiliants et dégradants; militaires;
iii) Les prises d’otages; v) Le pillage d’une ville ou d’une localité, même prise d’assaut;
iv) Les condamnations prononcées et les exécutions effectuées vi) Le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse
sans un jugement préalable, rendu par un tribunal régulièrement forcée, telle que définie à l’article 7, paragraphe 2, alinéa f), la stéri-
constitué, assorti des garanties judiciaires généralement reconnues lisation forcée, ou toute autre forme de violence sexuelle consti-
comme indispensables; tuant une violation grave de l’article 3 commun aux quatre Conven-
d) L’alinéa c) du paragraphe 2 s’applique aux conflits armés ne tions de Genève;
présentant pas un caractère international et ne s’applique donc pas vii) Le fait de procéder à la conscription ou à l’enrôlement d’enfants
aux situations de troubles et tensions internes telles que les émeu- de moins de 15 ans dans les forces armées ou dans des groupes
tes, les actes isolés et sporadiques de violence ou les actes de armés ou de les faire participer activement à des hostilités;
nature similaire; viii) Le fait d’ordonner le déplacement de la population civile pour
e) Les autres violations graves des lois et coutumes applicables des raisons ayant trait au conflit, sauf dans les cas où la sécurité
aux conflits armés ne présentant pas un caractère international, des civils ou des impératifs militaires l’exigent;
dans le cadre établi du droit international, à savoir l’un quelconque ix) Le fait de tuer ou de blesser par traîtrise un adversaire combat-
des actes ci-après: tant;
i) Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la popu- x) Le fait de déclarer qu’il ne sera pas fait de quartier;
lation civile en tant que telle ou contre des personnes civils qui ne xi) Le fait de soumettre des personnes d’une autre partie au conflit
participent pas directement aux hostilités; tombées en son pouvoir à des mutilations ou à des expériences
ii) Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre les bâti- médicales ou scientifiques quelles qu’elles soient qui ne sont ni
ments, le matériel, les unités et les moyens de transport sanitai- motivées par un traitement médical, dentaire ou hospitalier, ni ef-
res, et le personnel utilisant, conformément au droit international, fectuées dans l’intérêt de ces personnes, et qui entraînent la mort
les signes distinctifs des Conventions de Genève; de celles-ci ou mettent sérieusement en danger leur santé;
xii) Le fait de détruire ou de saisir les biens d’un adversaire, sauf si
ces destructions ou saisies sont impérieusement commandées
par les nécessités du conflit;
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f) L’alinéa e) du paragraphe 2 s’applique aux conflits armés ne pré- 2. Si un État devient Partie au présent Statut après l’entrée en vi-
sentant pas un caractère international et ne s’applique donc pas gueur de celui-ci, la Cour ne peut exercer sa compétence qu’à
aux situations de troubles et tensions internes telles que les émeu- l’égard des crimes commis après l’entrée en vigueur du Statut pour
tes, les actes isolés et sporadiques de violence ou les actes de cet État, sauf si ledit État fait la déclaration prévue à l’article 12,
nature similaire. Il s’applique aux conflits armés qui opposent de paragraphe 3.
manière prolongée sur le territoire d’un État les autorités du gou-
vernement de cet État et des groupes armés organisés ou des Article 12
groupes armés organisés entre eux. 1. Un État qui devient Partie au Statut accepte par là même la com-
3. Rien dans le paragraphe 2, alinéas c) et e), n’affecte la respon- pétence de la Cour à l’égard des crimes visés à l’article 5.
sabilité d’un gouvernement de maintenir ou rétablir l’ordre public 2. Dans les cas visés à l’article 13, paragraphes a) ou c), la Cour
dans l’État ou de défendre l’unité et l’intégrité territoriale de l’État peut exercer sa compétence si l’un des États suivants ou les deux
par tous les moyens légitimes. sont Parties au présent Statut ou ont accepté la compétence de la
Cour conformément au paragraphe 3:
Article 9 Éléments des crimes a) L’État sur le territoire duquel le comportement en cause a eu lieu
1. Les éléments des crimes aident la Cour à interpréter et appli- ou, si le crime a été commis à bord d’un navire ou d’un aéronef,
quer les articles 6, 7 et 8. Ils doivent être adoptés à la majorité des l’État du pavillon ou l’État d’immatriculation;
deux tiers des membres de l’Assemblée des États Parties. b) L’État dont la personne accusée du crime est un ressortissant.
2. Des amendements aux éléments des crimes peuvent être pro- 3. Si l’acceptation de la compétence de la Cour par un État qui
posés par: n’est pas Partie au présent Statut est nécessaire aux fins du para-
a) Tout État Partie; graphe 2, cet État peut, par déclaration déposée auprès du Gref-
b) Les juges, statuant à la majorité absolue; fier, consentir à ce que la Cour exerce sa compétence à l’égard du
c) Le Procureur. crime dont il s’agit. L’État ayant accepté la compétence de la Cour
Les amendements doivent être adoptés à la majorité des deux tiers coopère avec celle-ci sans retard et sans exception conformément
des membres de l’Assemblée des États Parties. au chapitre IX.
3. Les éléments des crimes et les amendements s’y rapportant
sont conformes au présent Statut. Article 13 Exercice de la compétence
La Cour peut exercer sa compétence à l’égard d’un crime visé à
Article 10 l’article 5, conformément aux dispositions du présent Statut:
Aucune disposition du présent chapitre ne doit être interprétée a) Si une situation dans laquelle un ou plusieurs de ces crimes
comme limitant ou affectant de quelque manière que ce soit les paraissent avoir été commis est déférée au Procureur par un État
règles du droit international existantes ou en formation qui visent Partie, comme prévu à l’article 14;
d’autres fins que le présent Statut. b) Si une situation dans laquelle un ou plusieurs de ces crimes
paraissent avoir été commis est déférée au Procureur par le Con-
Article 11 Compétence ratione temporis seil de sécurité agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des
1. La Cour n’a compétence qu’à l’égard des crimes relevant de sa Nations Unies; ou
compétence commis après l’entrée en vigueur du présent Statut.
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d) L’affaire n’est pas suffisamment grave pour que la Cour y donne 2. Dans le mois qui suit la réception de cette notification, un État
suite. peut informer la Cour qu’il ouvre ou a ouvert une enquête sur ses
2. Pour déterminer s’il y a manque de volonté de l’État dans un cas ressortissants ou d’autres personnes placées sous sa juridiction
d’espèce, la Cour considère l’existence, eu égard aux garanties pour des actes criminels qui pourraient être constitutifs des crimes
d’un procès équitable reconnues par le droit international, de l’une visés à l’article 5 et qui ont un rapport avec les renseignements
ou de plusieurs des circonstances suivantes: notifiés aux États. Si l’État le lui demande, le Procureur lui défère le
a) La procédure a été ou est engagée ou la décision de l’État a été soin de l’enquête sur ces personnes, à moins que la Chambre pré-
prise dans le dessein de soustraire la personne concernée à sa liminaire ne l’autorise, sur sa demande, à faire enquête lui-même.
responsabilité pénale pour les crimes relevant de la compétence 3. Ce sursis à enquêter peut être réexaminé par le Procureur six
de la Cour visés à l’article 5; mois après avoir été décidé, ou à tout moment où il se sera produit
b) La procédure a subi un retard injustifié qui, dans les circonstan- un changement notable de circonstances découlant du manque
ces, est incompatible avec l’intention de traduire en justice la per- de volonté ou de l’incapacité de l’État de mener véritablement à
sonne concernée; bien l’enquête modifie sensiblement les circonstances.
c) La procédure n’a pas été ou n’est pas menée de manière indé- 4. L’État intéressé ou le Procureur peut relever appel devant la
pendante ou impartiale mais d’une manière qui, dans les circons- Chambre d’appel de la décision de la Chambre préliminaire, comme
tances, est incompatible avec l’intention de traduire en justice la le prévoit l’article 82. Cet appel peut être examiné selon une procé-
personne concernée. dure accélérée.
3. Pour déterminer s’il y a incapacité de l’État dans un cas d’es- 5. Lorsqu’il sursoit à enquêter comme prévu au paragraphe 2, le
pèce, la Cour considère si l’État est incapable, en raison de l’effon- Procureur peut demander à l’État concerné de lui rendre régulière-
drement de la totalité ou d’une partie substantielle de son propre ment compte des progrès de son enquête et, le cas échéant, des
appareil judiciaire ou de l’indisponibilité de celui-ci, de se saisir de poursuites engagées par la suite. Les États Parties répondent à
l’accusé, de réunir les éléments de preuve et les témoignages né- ces demandes sans retard injustifié.
cessaires ou de mener autrement à bien la procédure. 6. En attendant la décision de la Chambre préliminaire, ou à tout
moment après avoir décidé de surseoir à son enquête comme le
Article 18 Décision préliminaire sur la recevabilité prévoit le présent article, le Procureur peut, à titre exceptionnel,
1. Lorsqu’une situation a été déférée à la Cour comme le prévoit demander à la Chambre préliminaire l’autorisation de prendre les
l’article 13, alinéa a), et que le Procureur a déterminé qu’il y aurait mesures d’enquête nécessaires pour préserver des éléments de
une base raisonnable pour ouvrir une enquête, ou lorsque le Pro- preuve dans le cas où l’occasion de recueillir des éléments de
cureur a ouvert une enquête au titre des articles 13, paragraphe c), preuve importants ne se représentera pas ou s’il y a un risque ap-
et 15, le Procureur le notifie à tous les États Parties et aux États préciable que ces éléments de preuve ne soient plus disponibles
qui, selon les renseignements disponibles, auraient normalement par la suite.
compétence à l’égard des crimes dont il s’agit. Il peut le faire à titre 7. L’État qui a contesté une décision de la Chambre préliminaire en
confidentiel et, quand il juge que cela est nécessaire pour protéger vertu du présent article peut contester la recevabilité d’une affaire
des personnes, prévenir la destruction d’éléments de preuve ou au regard de l’article 19 en invoquant des faits nouveaux ou un
empêcher la fuite de personnes, il peut restreindre l’étendue des changement de circonstances notables.
renseignements qu’il communique aux États.
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Article 19 Contestation de la compétence de la Cour ou de la Il peut être fait appel des décisions portant sur la compétence ou la
recevabilité d’une affaire recevabilité devant la Chambre d’appel conformément à l’article
1. La Cour s’assure qu’elle est compétente pour connaître de toute 82.
affaire portée devant elle. Elle peut d’office se prononcer sur la re- 7. Si l’exception est soulevée par l’État visé au paragraphe 2, ali-
cevabilité de l’affaire conformément à l’article 17. néas b) ou c), le Procureur sursoit à enquêter jusqu’à ce que la
2. Peuvent contester la recevabilité de l’affaire pour les motifs indi- Cour ait pris la décision prévue à l’article 17.
qués à l’article 17 ou contester la compétence de la Cour: 8. En attendant qu’elle statue, le Procureur peut demander à la
a) L’accusé ou la personne à l’encontre de laquelle a été délivré un Cour l’autorisation:
mandat d’arrêt ou une citation à comparaître en vertu de l’article a) De prendre les mesures d’enquête visées à l’article 18, paragra-
58; phe 6;
b) L’État qui est compétent à l’égard du crime considéré du fait qu’il b) De recueillir la déposition ou le témoignage d’un témoin ou de
mène ou a mené une enquête, ou qu’il exerce ou a exercé des mener à bien les opérations de rassemblement et d’examen des
poursuites en l’espèce; ou éléments de preuve commencées avant que l’exception ait été
c) L’État qui doit avoir accepté la compétence de la Cour selon soulevée;
l’article 12. c) D’empêcher, en coopération avec les États concernés, la fuite
3. Le Procureur peut demander à la Cour de se prononcer sur une des personnes contre lesquelles le Procureur a déjà requis un
question de compétence ou de recevabilité. Dans les procédures mandat d’arrêt conformément à l’article 58.
portant sur la compétence ou la recevabilité, ceux qui ont déféré 9. Une exception n’entache en rien la validité de toute action du
une situation en application de l’article 13, ainsi que les victimes, Procureur ou de toute ordonnance rendue ou de tout mandat déli-
peuvent également soumettre des observations à la Cour. vré par la Cour avant que l’exception ait été soulevée.
4. La recevabilité d’une affaire ou la compétence de la Cour ne peut 10. Quand la Cour a jugé une affaire irrecevable au regard de l’arti-
être contestée qu’une fois par les personnes ou les États visés au cle 17, le Procureur peut lui demander de reconsidérer sa décision
paragraphe 2. L’exception doit être soulevée avant l’ouverture ou à s’il est certain que des faits nouvellement apparus infirment les
l’ouverture du procès. Dans des circonstances exceptionnelles, la raisons pour lesquelles l’affaire avait été jugée irrecevable en vertu
Cour peut autoriser qu’une exception soit soulevée plus d’une fois de l’article 17.
ou à une phase ultérieure du procès. Les exceptions d’irrecevabi- 11. Si, eu égard aux questions visées à l’article 17, le Procureur
lité soulevées à l’ouverture du procès, ou par la suite avec l’autori- sursoit à enquêter, il peut demander à l’État intéressé de lui com-
sation de la Cour, ne peuvent être fondées que sur les dispositions muniquer des renseignements sur le déroulement de la procé-
de l’article 17, paragraphe 1, alinéa c). dure. Ces renseignements sont tenus confidentiels si l’État le
5. Les États visés au paragraphe 2, alinéas b) et c), soulèvent leur demande. Si le Procureur décide par la suite d’ouvrir une en-
exception le plus tôt possible. quête, il notifie sa décision à l’État dont la procédure était à l’ori-
6. Avant la confirmation des charges, les exceptions d’irrecevabi- gine du sursis.
lité ou d’incompétence sont renvoyées à la Chambre préliminaire.
Après la confirmation des charges, elles sont renvoyées à la Cham- Article 20 Ne bis in idem
bre de première instance.
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Article 21 Droit applicable 2. Si le droit applicable à une affaire est modifié avant le jugement
définitif, c’est le droit le plus favorable à la personne faisant l’objet
1. La Cour applique:
d’une enquête, de poursuites ou d’une condamnation qui s’appli-
a) En premier lieu, le présent Statut, les éléments des crimes et le
que.
Règlement de procédure et de preuve;
b) En second lieu, selon qu’il convient, les traités applicables et les
principes et règles du droit international, y compris les principes Article 25 Responsabilité pénale individuelle
1. La Cour est compétente à l’égard des personnes physiques en
établis du droit international des conflits armés;
vertu du présent Statut.
c) À défaut, les principes généraux du droit dégagés par la Cour à
2. Quiconque commet un crime relevant de la compétence de la
partir des lois nationales représentant les différents systèmes juri-
diques du monde, y compris, selon qu’il convient, les lois nationa- Cour est individuellement responsable et peut être puni conformé-
les des États sous la juridiction desquels tomberait normalement ment au présent Statut.
3. Aux termes du présent Statut, une personne est pénalement res-
le crime, si ces principes ne sont pas incompatibles avec le pré-
ponsable et peut être punie pour un crime relevant de la compé-
sent Statut ni avec le droit international et les règles et normes in-
tence de la Cour si:
ternationales reconnues.
2. La Cour peut appliquer les principes et règles de droit tels qu’elle a) Elle commet un tel crime, que ce soit individuellement, conjoin-
les a interprétés dans ses décisions antérieures. tement avec une autre personne ou par l’intermédiaire d’une autre
personne, que cette autre personne soit ou non pénalement res-
3. L’application et l’interprétation du droit prévues au présent article
ponsable;
doivent être compatibles avec les droits de l’homme
b) Elle ordonne, sollicite ou encourage la commission d’un tel crime,
internationalement reconnus et exemptes de toute discrimination
fondée sur des considérations telles que l’appartenance à l’un ou dès lors qu’il y a commission ou tentative de commission de ce
l’autre sexe tel que défini à l’article 7, paragraphe 3, l’âge, la race, la crime;
c) En vue de faciliter la commission d’un tel crime, elle apporte son
couleur, la langue, la religion ou la conviction, les opinions politi-
aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à la com-
ques ou autres, l’origine nationale, ethnique ou sociale, la fortune,
mission ou à la tentative de commission de ce crime, y compris en
la naissance ou toute autre qualité.
fournissant les moyens de cette commission;
Chapitre III. Principes généraux du droit pénal d) Elle contribue de toute autre manière à la commission ou à la
tentative de commission d’un tel crime par un groupe de person-
nes agissant de concert. Cette contribution doit être intentionnelle
Article 22 Nullum crimen sine lege
et, selon le cas:
Article 23 Nulla poena sine lege
Une personne qui a été condamnée par la Cour ne peut être punie i) Viser à faciliter l’activité criminelle ou le dessein criminel du groupe,
que conformément aux dispositions du présent Statut. si cette activité ou ce dessein comporte l’exécution d’un crime re-
levant de la compétence de la Cour; ou
ii) Être faite en pleine connaissance de l’intention du groupe de com-
Article 24 Non-rétroactivité ratione personae
mettre ce crime;
1. Nul n’est pénalement responsable, en vertu du présent Statut,
pour un comportement antérieur à l’entrée en vigueur du Statut. e) S’agissant du crime de génocide, elle incite directement et publi-
quement autrui à le commettre;
419 420
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
f) Elle tente de commettre un tel crime par des actes qui, par leur a) Un chef militaire ou une personne faisant effectivement fonction
caractère substantiel, constituent un commencement d’exécution de chef militaire est pénalement responsable des crimes relevant
mais sans que le crime soit accompli en raison de circonstances de la compétence de la Cour commis par des forces placées sous
indépendantes de sa volonté. Toutefois, la personne qui abandonne son commandement et son contrôle effectifs, ou sous son autorité
l’effort tendant à commettre le crime ou en empêche de quelque et son contrôle effectifs, selon le cas, lorsqu’il ou elle n’a pas exercé
autre façon l’achèvement ne peut être punie en vertu du présent le contrôle qui convenait sur ces forces dans les cas où:
Statut pour sa tentative si elle a complètement et volontairement
renoncé au dessein criminel. i) Ce chef militaire ou cette personne savait, ou, en raison des cir-
4. Aucune disposition du présent Statut relative à la responsabilité constances, aurait dû savoir, que ces forces commettaient ou al-
pénale des individus n’affecte la responsabilité des États en droit laient commettre ces crimes; et
international.
ii) Ce chef militaire ou cette personne n’a pas pris toutes les mesu-
Article 26 Incompétence à l’égard des personnes de moins res nécessaires et raisonnables qui étaient en son pouvoir pour en
de 18 ans empêcher ou en réprimer l’exécution ou pour en référer aux autori-
La Cour n’a pas compétence à l’égard d’une personne qui était tés compétentes aux fins d’enquête et de poursuites;
âgée de moins de 18 ans au moment de la commission prétendue b) En ce qui concerne les relations entre supérieur hiérarchique et
d’un crime. subordonnés non décrites au paragraphe a), le supérieur hiérar-
chique est pénalement responsable des crimes relevant de la com-
Article 27 Défaut de pertinence de la qualité officielle pétence de la Cour commis par des subordonnés placés sous son
1. Le présent Statut s’applique à tous de manière égale, sans aucune autorité et son contrôle effectifs, lorsqu’il ou elle n’a pas exercé le
distinction fondée sur la qualité officielle. En particulier, la qualité contrôle qui convenait sur ces subordonnés dans les cas où:
officielle de chef d’État ou de gouverne ment, de membre d’un gou-
vernement ou d’un parlement, de représentant élu ou d’agent d’un i) Le supérieur hiérarchique savait que ces subordonnés commet-
État, n’exonère en aucun cas de la responsabilité pénale au regard taient ou allaient commettre ces crimes ou a délibérément négligé
du présent Statut, pas plus qu’elle ne constitue en tant que telle un de tenir compte d’informations qui l’indiquaient clairement;
motif de réduction de la peine.
2. Les immunités ou règles de procédure spéciales qui peuvent ii) Ces crimes étaient liés à des activités relevant de sa responsa-
s’attacher à la qualité officielle d’une personne, en vertu du droit bilité et de son contrôle effectifs; et
interne ou du droit international, n’empêchent pas la Cour d’exer- iii) Le supérieur hiérarchique n’a pas pris toutes les mesures né-
cer sa compétence à l’égard de cette personne. cessaires et raisonnables qui étaient en son pouvoir pour en em-
pêcher ou en réprimer l’exécution ou pour en référer aux autorités
Article 28 Responsabilité des chefs militaires et autres supé- compétentes aux fins d’enquête et de poursuites.
rieurs hiérarchiques
Outre les autres motifs de responsabilité pénale au regard du pré- Article 29 Imprescriptibilité
sent Statut pour des crimes relevant de la compétence de la Cour: Les crimes relevant de la compétence de la Cour ne se prescri-
vent pas.
421 422
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
Article 30 Élément psychologique c) Elle a agi raisonnablement pour se défendre, pour défendre autrui
1. Sauf disposition contraire, nul n’est pénalement responsable et ou, dans le cas des crimes de guerre, pour défendre des biens
ne peut être puni à raison d’un crime relevant de la compétence de essentiels à sa survie ou à celle d’autrui ou essentiels à l’accom-
la Cour que si l’élément matériel du crime est commis avec inten- plissement d’une mission militaire, contre un recours imminent et
tion et connaissance. illicite à la force, d’une manière proportionnée à l’ampleur du dan-
2. Il y a intention au sens du présent article lorsque: ger qu’elle courait ou que couraient l’autre personne ou les biens
a) Relativement à un comportement, une personne entend adopter protégés. Le fait qu’une personne ait participé à une opération dé-
ce comportement; fensive menée par des forces armées ne constitue pas en soi un
b) Relativement à une conséquence, une personne entend causer motif d’exonération de la responsabilité pénale au titre du présent
cette conséquence ou est consciente que celle-ci adviendra dans alinéa;
le cours normal des événements. d) Le comportement dont il est allégué qu’il constitue un crime rele-
3. Il y a connaissance, au sens du présent article, lorsqu’une per- vant de la compétence de la Cour a été adopté sous la contrainte
sonne est consciente qu’une circonstance existe ou qu’une con- résultant d’une menace de mort imminente ou d’une atteinte grave,
séquence adviendra dans le cours normal des événements. «Con- continue ou imminente à sa propre intégrité physique ou à celle
naître» et «en connaissance de cause» s’interprètent en consé- d’autrui, et si elle a agi par nécessité et de façon raisonnable pour
quence. écarter cette menace, à condition qu’elle n’ait pas eu l’intention de
causer un dommage plus grand que celui qu’elle cherchait à éviter.
Article 31 Motifs d’exonération de la responsabilité pénale Cette menace peut être:
1. Outre les autres motifs d’exonération de la responsabilité pénale i) Soit exercée par d’autres personnes;
prévus par le présent Statut, une personne n’est pas responsable ii) Soit constituée par d’autres circonstances indépendantes de sa
pénalement si, au moment du comporte ment en cause: volonté.
a) Elle souffrait d’une maladie ou d’une déficience mentale qui la 2. La Cour se prononce sur la question de savoir si les motifs d’exo-
privait de la faculté de comprendre le caractère délictueux ou la nération de la responsabilité pénale prévus dans le présent Statut
nature de son comportement, ou de maîtriser celui-ci pour le con- sont applicables au cas dont elle est saisie.
former aux exigences de la loi; 3. Lors du procès, la Cour peut prendre en considération un motif
b) Elle était dans un état d’intoxication qui la privait de la faculté de d’exonération autre que ceux qui sont prévus au paragraphe 1, si
comprendre le caractère délictueux ou la nature de son comporte- ce motif découle du droit applicable indiqué à l’article 21. La procé-
ment, ou de maîtriser celui-ci pour le conformer aux exigences de dure d’examen de ce motif d’exonération est fixée dans le Règle-
la loi, à moins qu’elle ne se soit volontairement intoxiquée dans des ment de procédure et de preuve.
circonstances telles qu’elle savait que, du fait de son intoxication,
elle risquait d’adopter un comportement constituant un crime rele- Article 32 Erreur de fait ou erreur de droit
vant de la compétence de la Cour, ou qu’elle n’ait tenu aucun compte 1. Une erreur de fait n’est un motif d’exonération de la responsabi-
de ce risque; lité pénale que si elle fait disparaître l’élément psychologique du
crime.
423 424
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
2. Une erreur de droit portant sur la question de savoir si un com- Article 41 Décharge et récusation des juges
portement donné constitue un crime relevant de la compétence de Article 42 Le Bureau du Procureur
la Cour n’est pas un motif d’exonération de la responsabilité pé- Article 43 Le Greffe
nale. Toutefois, une erreur de droit peut être un motif d’exonération Article 44 Le personnel
de la responsabilité pénale si elle fait disparaître l’élément psycho- 1. Le Procureur et le Greffier nomment le personnel qualifié néces-
logique du crime ou si elle relève de l’article 33. saire dans leurs services respectifs, y compris, dans le cas du
Procureur, des enquêteurs.
Article 33 Ordre hiérarchique et ordre de la loi 2. Lorsqu’ils recrutent le personnel, le Procureur et le Greffier veillent
1. Le fait qu’un crime relevant de la compétence de la Cour a été à s’assurer les services de personnes possédant les plus hautes
commis sur ordre d’un gouvernement ou d’un supérieur, militaire qualités d’efficacité, de compétence et d’intégrité, en tenant compte,
ou civil, n’exonère pas la personne qui l’a commis de sa responsa- mutatis mutandis, des critères énoncés à l’article 36, paragraphe
bilité pénale, à moins que: 8.
a) Cette personne n’ait eu l’obligation légale d’obéir aux ordres du 3. Le Greffier, en accord avec la Présidence et le Procureur, pro-
gouvernement ou du supérieur en question; pose le Statut du personnel, qui comprend les conditions de nomi-
b) Cette personne n’ait pas su que l’ordre était illégal; et nation, de rémunération et de cessation de fonctions. Le Statut du
c) L’ordre n’ait pas été manifestement illégal. personnel est approuvé par l’Assemblée des États Parties.
2. Aux fins du présent article, l’ordre de commettre un génocide ou 4. La Cour peut, dans des circonstances exceptionnelles, avoir
un crime contre l’humanité est manifestement illégal. recours à l’expertise de personnel mis à sa disposition à titre gra-
cieux par des États Parties, des organisations intergouvernemen-
Article 34 Organes de la cour tales ou des organisations non gouvernementales pour aider tout
Article 35 Exercice des fonctions des juges organe de la Cour dans ses travaux. Le Procureur peut accepter
Article 36 Qualifications, candidature et élection des juges un tel personnel pour le Bureau du Procureur. Les personnes mi-
Article 37 Sièges vacants ses à disposition à titre gracieux sont employées conformément
Article 38 La présidence aux directives qui seront établies par l’Assemblée des États Par-
Article 39 Les Chambres ties.
Article 40 Indépendance des juges
1. Les juges exercent leurs fonctions en toute indépendance. Article 45 Engagement solennel
2. Les juges n’exercent aucune activité qui pourrait être incompati- Avant de prendre les fonctions que prévoit le présent Statut, les
ble avec leurs fonctions judiciaires ou faire douter de leur indépen- juges, le Procureur, les procureurs adjoints, le Greffier et le Greffier
dance. adjoint prennent en séance publique l’engagement solennel d’exer-
3. Les juges tenus d’exercer leurs fonctions à plein temps au siège cer leurs attributions en toute impartialité et en toute conscience.
de la Cour ne doivent se livrer à aucune autre activité de caractère
professionnel. Article 46 Perte de fonctions
4. Toute question qui soulève l’application des paragraphes 2 et 3 1. Un juge, le Procureur, un procureur adjoint, le Greffier ou le Gref-
est tranchée à la majorité absolue des juges. Un juge ne participe fier adjoint est relevé de ses fonctions sur décision prise confor-
pas à la décision portant sur une question qui le concerne. mément au paragraphe 2, dans les cas où:
425 426
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
a) Il est établi qu’il a commis une faute lourde ou un manquement 2. Les juges, le Procureur, les procureurs adjoints et le Greffier
grave aux devoirs que lui impose le présent Statut, selon ce qui est jouissent, dans l’exercice de leurs fonctions ou relativement à ces
prévu dans le Règlement de procédure et de preuve; ou fonctions, des privilèges et immunités accordés aux chefs de mis-
b) Il se trouve dans l’incapacité d’exercer ses fonctions, telles que sions diplomatiques. Après l’expiration de leur mandat, ils conti-
les définit le présent Statut. nuent à jouir de l’immunité contre toute procédure légale pour les
2. La décision concernant la perte de fonctions d’un juge, du Pro- paroles, les écrits et les actes qui relèvent de l’exercice de leurs
cureur ou d’un procureur adjoint en application du paragraphe 1 est fonctions officielles.
prise par l’Assemblée des États Parties au scrutin secret: 3. Le Greffier adjoint, le personnel du Bureau du Procureur et le
a) Dans le cas d’un juge, à la majorité des deux tiers des États personnel du Greffe jouissent des privilèges, immunités et facilités
Parties sur recommandation adoptée à la majorité des deux tiers nécessaires à l’exercice de leurs fonctions, conformément à l’ac-
des autres juges; cord sur les privilèges et immunités de la Cour.
b) Dans le cas du Procureur, à la majorité absolue des États Par- 4. Les avocats, experts, témoins ou autres personnes dont la pré-
ties; sence est requise au siège de la Cour bénéficient du traitement
c) Dans le cas d’un procureur adjoint, à la majorité absolue des nécessaire au bon fonctionnement de la Cour, conformément à
États Parties sur recommandation du Procureur. l’accord sur les privilèges et immunités de la Cour.
3. La décision concernant la perte de fonctions du Greffier ou du 5. Les privilèges et immunités peuvent être levés:
Greffier adjoint est prise à la majorité absolue des juges. a) Dans le cas d’un juge ou du Procureur, par décision prise à la
4. Un juge, un procureur, un procureur adjoint, un greffier ou un majorité absolue des juges;
greffier adjoint dont le comportement ou l’aptitude à exercer les b) Dans le cas du Greffier, par la Présidence;
fonctions prévues par le présent Statut sont contestés en vertu du c) Dans le cas des procureurs adjoints et du personnel du Bureau
présent article a toute latitude pour produire et recevoir des élé- du Procureur, par le Procureur;
ments de preuve et pour faire valoir ses arguments conformément d) Dans le cas du Greffier adjoint et du personnel du Greffe, par le
au Règlement de procédure et de preuve. Il ne participe pas autre- Greffier.
ment à l’examen de la question.
Article 49 Traitements, indemnités et remboursement de frais
Article 47 Sanctions disciplinaires Les juges, le Procureur, les procureurs adjoints, le Greffier et le
Un juge, un procureur, un procureur adjoint, un greffier ou un gref- Greffier adjoint perçoivent les traitements, indemnités et rembour-
fier adjoint qui a commis une faute d’une gravité moindre que celle sements arrêtés par l’Assemblée des États Parties. Ces traitements
visée à l’article 46, paragraphe 1, encourt les sanctions disciplinai- et indemnités ne sont pas réduits en cours de mandat.
res prévues par le Règlement de procédure et de preuve.
Article 50 Langues officielles et langues de travail
Article 48 Privilèges et immunités 1. Les langues officielles de la Cour sont l’anglais, l’arabe, le chi-
1. La Cour jouit sur le territoire des États Parties des privilèges et nois, l’espagnol, le français et le russe. Les arrêts de la Cour ainsi
immunités nécessaires à l’accomplissement de sa mission. que les autres décisions réglant des questions fondamentales qui
lui sont soumises sont publiés dans les langues officielles.
427 428
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
La Présidence détermine, au regard des critères fixés par le Rè- 5. En cas de conflit entre le Statut et le Règlement de procédure et
glement de procédure et de preuve, quelles décisions peuvent être de preuve, le Statut prévaut.
considérées aux fins du présent paragraphe comme réglant des
questions fondamentales. Article 52 Règlement de la Cour
2. Les langues de travail de la Cour sont l’anglais et le français. Le
Règlement de procédure et de preuve définit les cas dans lesquels Article 53 Ouverture d’une enquête
d’autres langues officielles peuvent être employées comme lan- 1. Le Procureur, après avoir évalué les renseignements portés à
gues de travail. sa connaissance, ouvre une enquête, à moins qu’il ne conclue qu’il
3. À la demande d’une partie à une procédure ou d’un État autorisé n’y a pas de base raisonnable pour poursuivre en vertu du présent
à intervenir dans une procédure, la Cour autorise l’emploi par cette Statut. Pour prendre sa décision, le Procureur examine:
partie ou cet État d’une langue autre que l’anglais ou le français si a) Si les renseignements en sa possession fournissent une base
elle l’estime justifié. raisonnable pour croire qu’un crime relevant de la compétence de
la Cour a été ou est en voie d’être commis;
Article 51 Règlement de procédure et de preuve b) Si l’affaire est ou serait recevable au regard de l’article 17; et
1. Le Règlement de procédure et de preuve entre en vigueur dès c) S’il y a des raisons sérieuses de penser, compte tenu de la gra-
son adoption par l’Assemblée des États Parties à la majorité des vité du crime et des intérêts des victimes, qu’une enquête ne servi-
deux tiers de ses membres. rait pas les intérêts de la justice.
2. Des amendements au Règlement de procédure et de preuve S’il ou elle conclut qu’il n’y a pas de base raisonnable pour poursui-
peuvent être proposés par: vre et si cette conclusion est fondée exclusivement sur les consi-
a) Tout État Partie; dérations visées à l’alinéa c), le Procureur en informe la Chambre
b) Les juges agissant à la majorité absolue; préliminaire.
c) Le Procureur. 2. Si, après enquête, le Procureur conclut qu’il n’y a pas de base
Ces amendements entrent en vigueur dès leur adoption à la majo- suffisante pour engager des poursuites:
rité des deux tiers des membres de l’Assemblée des États Parties. a) Parce qu’il n’y a pas de base suffisante, en droit ou en fait, pour
3. Après l’adoption du Règlement de procédure et de preuve, dans demander un mandat d’arrêt ou une citation à comparaître en ap-
les cas urgents où la situation particulière portée devant la Cour plication de l’article 58;
n’est pas prévue par le Règlement, les juges peuvent, à la majorité b) Parce que l’affaire est irrecevable au regard de l’article 17; ou
des deux tiers, établir des règles provisoires qui s’appliquent jus- c) Parce que poursuivre ne servirait pas les intérêts de la justice,
qu’à ce que l’Assemblée des États Parties, à sa réunion ordinaire compte tenu de toutes les circonstances, y compris la gravité du
ou extraordinaire suivante, les adopte, les modifie ou les rejette. crime, les intérêts des victimes, l’âge ou le handicap de l’auteur
4. Le Règlement de procédure et de preuve, les amendements s’y présumé et son rôle dans le crime allégué;
rapportant et les règles provisoires sont conformes aux disposi- il ou elle informe de sa conclusion et des raisons qui l’ont motivée
tions du présent Statut. Les amendements au Règlement de pro- la Chambre préliminaire et l’État qui lui a déféré la situation confor-
cédure et de preuve ainsi que les règles provisoires ne s’appliquent mément à l’article 14, ou le Conseil de sécurité s’il s’agit d’une si-
pas rétroactivement au préjudice de la personne qui fait l’objet d’une tuation visée à l’article 13, paragraphe b).
enquête, de poursuites ou d’une condamnation.
429 430
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
3. a) À la demande de l’État qui a déféré la situation conformément 2. Lorsqu’il y a des motifs de croire qu’une personne a commis un
à l’article 14, ou du Conseil de sécurité s’il s’agit d’une situation crime relevant de la compétence de la Cour et que cette personne
visée à l’article 13, paragraphe b) la Chambre préliminaire peut doit être interrogée, soit par le Procureur soit par les autorités na-
examiner la décision de ne pas poursuivre prise par le Procureur tionales en vertu d’une demande faite au titre du chapitre IX, cette
en vertu des paragraphes 1 ou 2 et demander au Procureur de la personne a de plus les droits suivants, dont elle est informée avant
reconsidérer. d’être interrogée:
b) De plus, la Chambre préliminaire peut, de sa propre initiative, a) Être informée avant d’être interrogée qu’il y a des raisons de
examiner la décision du Procureur de ne pas poursuivre si cette croire qu’elle a commis un crime relevant de la compétence de la
décision est fondée exclusivement sur les considérations visées Cour;
au paragraphe 1, alinéa c) et au paragraphe 2, alinéa c). En tel cas, b) Garder le silence, sans que ce silence soit pris en considération
la décision du Procureur n’a d’effet que si elle est confirmée par la pour la détermination de sa culpabilité ou de son innocence;
Chambre préliminaire. c) Être assistée par le défenseur de son choix ou, si elle n’en a
4. Le Procureur peut à tout moment reconsidérer sa décision pas, par un défenseur commis d’office chaque fois que les intérêts
d’ouvrir ou non une enquête ou d’engager ou non des poursuites à de la justice l’exigent, sans avoir dans ce cas à verser de rémuné-
la lumière de faits ou de renseignements nouveaux. ration si elle n’en a pas les moyens; et
d) Être interrogée en présence de son conseil, à moins qu’elle n’ait
Article 54 Devoirs et pouvoirs du Procureur en matière d’en- renoncé volontairement à son droit d’être assistée d’un conseil.
quêtes
Article 56 Rôle de la Chambre préliminaire dans le cas où l’oc-
Article 55 Droits des personnes dans le cadre d’une enquête casion d’obtenir des renseignements ne se présentera plus
1. Dans une enquête ouverte en vertu du présent Statut, une per- Article 57 Fonctions et pouvoirs de la Chambre préliminaire
sonne: Article 58 Délivrance par la Chambre préliminaire d’un man-
a) N’est pas obligée de témoigner contre elle-même ni de s’avouer dat d’arrêt ou d’une citation à comparaître
coupable; Article 59 Procédure d’arrestation dans l’État de détention
b) N’est soumise à aucune forme de coercition, de contrainte ou Article 60 Procédure initiale devant la Cour
de menace, ni à la torture ni à aucune autre forme de peine ou 1. Dès que la personne est remise à la Cour ou dès qu’elle compa-
traitement cruel, inhumain ou dégradant; raît devant celle-ci, volontairement ou sur citation, la Chambre pré-
c) Bénéficie gratuitement, si elle n’est pas interrogée dans une lan- liminaire vérifie qu’elle a été informée des crimes qui lui sont impu-
gue qu’elle comprend et parle parfaitement, de l’aide d’un interprète tés et des droits que lui reconnaît le présent Statut, y compris le
compétent et de toutes traductions que rendent nécessaires les droit de demander sa mise en liberté provisoire en attendant d’être
exigences de l’équité; et jugée.
d) Ne peut être arrêtée ou détenue arbitrairement; elle ne peut être 2. La personne visée par un mandat d’arrêt peut demander sa mise
privée de sa liberté si ce n’est pour les motifs et selon les procédu- en liberté provisoire en attendant d’être jugée. Si la Chambre préli-
res prévus dans le présent Statut. minaire est convaincue que les conditions énoncées à l’article 58,
paragraphe 1, sont réalisées, la personne est maintenue en déten-
tion.
431 432
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
Sinon, la Chambre préliminaire la met en liberté, avec ou sans con- b) Si l’aveu de culpabilité a été fait volontairement après consulta-
ditions. tion suffisante avec le défenseur de l’accusé; et
3. La Chambre préliminaire réexamine périodiquement sa décision c) Si l’aveu de culpabilité est étayé par les faits de la cause tels
de mise en liberté ou de maintien en détention. Elle peut le faire à qu’ils ressortent:
tout moment à la demande du Procureur ou de l’intéressé. Elle i) Des charges présentées par le Procureur et admises par l’ac-
peut alors modifier sa décision concernant la détention, la mise en cusé;
liberté ou les conditions de celle-ci si elle est convaincue que l’évo- ii) De toutes pièces présentées par le Procureur qui accompagnent
lution des circonstances le justifie. les charges et que l’accusé accepte; et
4. La Chambre préliminaire s’assure que la détention avant le pro- iii) De tous autres éléments de preuve, tels que les témoignages,
cès ne se prolonge pas de manière excessive à cause d’un retard présentés par le Procureur ou l’accusé.
injustifiable imputable au Procureur. Si un tel retard se produit, la 2. Si la Chambre de première instance est convaincue que les con-
Cour examine la possibilité de mettre l’intéressé en liberté, avec ou ditions visées au paragraphe 1 sont réunies, elle considère que
sans conditions. l’aveu de culpabilité, accompagné de toutes les preuves complé-
5. Si besoin est, la Chambre préliminaire peut délivrer un mandat mentaires présentées, établit tous les éléments constitutifs du crime
d’arrêt pour garantir la comparution d’une personne qui a été mise sur lequel il porte, et elle peut reconnaître l’accusé coupable de ce
en liberté. crime.
3. Si la Chambre de première instance n’est pas convaincue que
Article 61 Confirmation des charges avant le procès les conditions visées au paragraphe 1 sont réunies, elle considère
qu’il n’y a pas eu aveu de culpabilité, auquel cas elle ordonne que le
Chapitre VI. Le procès procès se poursuive selon les procédures normales prévues par
le présent Statut et peut renvoyer l’affaire à une autre chambre de
Article 62 Lieu du procès première instance.
Sauf s’il en est décidé autrement, le procès se tient au siège de la 4. Si la Chambre de première instance est convaincue qu’une pré-
Cour. sentation plus complète des faits de la cause serait dans l’intérêt
de la justice, en particulier dans l’intérêt des victimes, elle peut:
Article 63 Procès en présence de l’accusé a) Demander au Procureur de présenter des éléments de preuve
Article 64 Fonctions et pouvoirs de la Chambre de première supplémentaires, y compris des dépositions de témoins; ou
instance b) Ordonner que le procès se poursuive selon les procédures nor-
males prévues par le présent Statut, auquel cas elle considère qu’il
Article 65 Procédure en cas d’aveu de culpabilité n’y a pas eu aveu de culpabilité et peut renvoyer l’affaire à une autre
1. Lorsque l’accusé reconnaît sa culpabilité comme le prévoit l’arti- chambre de première instance.
cle 64, paragraphe 8, alinéa a), la Chambre de première instance 5. Toute discussion entre le Procureur et la défense relatives à la
détermine: modification des chefs d’accusation, à l’aveu de culpabilité ou à la
a) Si l’accusé comprend la nature et les conséquences de son peine à prononcer n’engagent pas la Cour.
aveu de culpabilité;
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Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
Article 66 Présomption d’innocence g) Ne pas être forcé de témoigner contre lui-même ou de s’avouer
1. Toute personne est présumée innocente jusqu’à ce que sa cul- coupable, et garder le silence sans que ce silence soit pris en con-
pabilité ait été établie devant la Cour conformément au droit appli- sidération pour déterminer sa culpabilité ou son innocence;
cable. h) Faire, sans prêter serment, une déclaration écrite ou orale pour
2. Il incombe au Procureur de prouver la culpabilité de l’accusé. sa défense; et
3. Pour condamner l’accusé, la Cour doit être convaincue de sa i) Ne pas se voir imposer le renversement du fardeau de la preuve
culpabilité au-delà de tout doute raisonnable. ni la charge de la réfutation.
2. Outre toute autre communication prévue par le présent Statut, le
Article 67 Droits de l’accusé Procureur communique à la défense, dès que cela est possible,
1. Lors de l’examen des charges portées contre lui, l’accusé a droit les éléments de preuve en sa possession ou à sa disposition dont
à ce que sa cause soit entendue publiquement, compte tenu des il estime qu’ils disculpent l’accusé ou tendent à le disculper ou à
dispositions du présent Statut, équitablement et de façon impar- atténuer sa culpabilité, ou sont de nature à entamer la crédibilité
tiale. Il a droit, en pleine égalité, au moins aux garanties suivantes: des éléments de preuve à charge. En cas de doute quant à l’appli-
a) Être informé dans le plus court délai et de façon détaillée de la cation du présent paragraphe, la Cour tranche.
nature, de la cause et de la teneur des charges dans une langue
qu’il comprend et parle parfaitement; Article 68 Protection et participation au procès des victimes
b) Disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation et des témoins
de sa défense et communiquer librement et confidentiellement avec Article 69 Preuve
le conseil de son choix; 1. Avant de déposer, chaque témoin, conformément au Règlement
c) Être jugé sans retard excessif; de procédure et de preuve, prend l’engagement de dire la vérité.
d) Sous réserve des dispositions du paragraphe 2 de l’article 63, 2. Les témoins sont entendus en personne lors d’une audience,
être présent à son procès, se défendre lui-même ou se faire assis- sous réserve des mesures prévues à l’article 68 ou dans le Règle-
ter par le défenseur de son choix; s’il n’a pas de défenseur, être ment de procédure et de preuve. La Cour peut également autoriser
informé de son droit d’en avoir un et, chaque fois que l’intérêt de la un témoin à présenter une déposition orale ou un enregistrement
justice l’exige, se voir attribuer d’office un défenseur par la Cour, vidéo ou audio, et à présenter des documents ou des transcrip-
sans frais s’il n’a pas les moyens de le rémunérer; tions écrites, sous réserve des dispositions du présent Statut et
e) Interroger ou faire interroger les témoins à charge et obtenir la conformément au Règlement de procédure et de preuve. Ces
comparution et l’interrogatoire des témoins à décharge dans les mesures ne doivent être ni préjudiciables ni contraires aux droits
mêmes conditions que les témoins à charge. L’accusé a égale- de la défense.
ment le droit de faire valoir des moyens de défense et de présenter 3. Les parties peuvent présenter des éléments de preuve perti-
d’autres éléments de preuve admissibles en vertu du présent Sta- nents pour l’affaire, conformément à l’article 64. La Cour a le pou-
tut; voir de demander la présentation de tous les éléments de preuve
f) Se faire assister gratuitement d’un interprète compétent et béné- qu’elle juge nécessaires à la manifestation de la vérité.
ficier des traductions nécessaires pour satisfaire aux exigences
de l’équité, si la langue employée dans toute procédure suivie de-
vant la Cour ou dans tout document présenté n’est pas une langue
qu’il comprend et parle parfaitement;
435 436
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
4. La Cour peut se prononcer sur la pertinence et l’admissibilité de 2. Sauf dans les cas où l’article 65 s’applique et avant la fin du
tout élément de preuve conformément au Règlement de procé- procès, la Chambre de première instance peut d’office, et doit à la
dure et de preuve, en tenant compte notamment de la valeur pro- demande du Procureur ou de l’accusé, tenir une audience supplé-
bante de cet élément de preuve et de la possibilité qu’il nuise à mentaire pour prendre connaissance de toutes nouvelles conclu-
l’équité du procès ou à une évaluation équitable de la déposition sions et de tous nouveaux éléments de preuve pertinents pour la
d’un témoin. fixation de la peine conformément au Règlement de procédure et
5. La Cour respecte les règles de confidentialité telles qu’elles sont de preuve.
énoncées dans le Règlement de procédure et de preuve. 3. Lorsque le paragraphe 2 s’applique, la Chambre de première
6. La Cour n’exige pas la preuve des faits qui sont notoires, mais instance entend les observations prévues à l’article 75 au cours de
en dresse le constat judiciaire. l’audience supplémentaire visée au paragraphe 2 et, au besoin, au
7. Les éléments de preuve obtenus par un moyen violant le présent cours de toute nouvelle audience.
Statut ou les droits de l’homme internationalement reconnus ne 4. La sentence est prononcée en audience publique et, lorsque
sont pas admissibles: cela est possible, en présence de l’accusé.
a) Si la violation met sérieusement en question la crédibilité des
éléments de preuve; ou Chapitre VII. Les peines
b) Si l’admission de ces éléments de preuve serait de nature à
compromettre la procédure et à porter gravement atteinte à son Article 77 Peines applicables
intégrité. 1. Sous réserve de l’article 110, la Cour peut prononcer contre une
8. Lorsqu’elle se prononce sur la pertinence ou l’admissibilité d’élé- personne déclarée coupable d’un crime visé à l’article 5 du présent
ments de preuve réunis par un État, la Cour ne se prononce pas Statut l’une des peines suivantes:
sur l’application de la législation nationale de cet État. a) Une peine d’emprisonnement à temps de 30 ans au plus; ou
b) Une peine d’emprisonnement à perpétuité, si l’extrême gravité
Article 70 Atteintes à l’administration de la justice du crime et la situation personnelle du condamné le justifient.
Article 71 Sanctions en cas d’inconduite à l’audience 2. À la peine d’emprisonnement, la Cour peut ajouter:
Article 72 Protection de renseignements touchant à la sécu- a) Une amende fixée selon les critères prévus par le Règlement de
rité nationale procédure et de preuve;
Article 73 Renseignements ou documents émanant de tiers b) La confiscation des profits, biens et avoirs tirés directement ou
Article 74 Conditions requises pour la décision indirectement du crime, sans préjudice des droits des tiers de bonne
Article 75 Réparation en faveur des victimes foi.
437 438
Code de Procédure Pénale Cour Pénale Internationale
2. La Cour peut ordonner que le produit des amendes et tout autre Chapitre IX. Coopération internationale et assistance judi-
bien confisqué soient versés au fonds. ciaire
3. Le fonds est géré selon les principes fixés par l’Assemblée des
États Parties. Article 86 Obligation générale de coopérer
Conformément aux dispositions du présent Statut, les États Par-
Article 80 Le Statut, l’application des peines par les États et ties coopèrent pleinement avec la Cour dans les enquêtes et pour-
le droit national suites qu’elle mène pour les crimes relevant de sa compétence.
Rien dans le présent chapitre n’affecte l’application par les États
des peines que prévoit leur droit interne, ni l’application du droit des Article 87 Demandes de coopération: dispositions générales
États qui ne prévoient pas les peines prévues dans le présent cha- Article 88 Procédures disponibles selon la législation natio-
pitre. nale
Les États Parties veillent à prévoir dans leur législation nationale
Chapitre VIII. Appel et révision les procédures qui permettent la réalisation de toutes les formes
Article 81 Appel d’une décision sur la culpabilité ou la peine de coopération visées dans le présent chapitre.
Article 82 Appel d’autres décisions
Article 83 Procédure d’appel Article 89 Remise de certaines personnes à la Cour
Article 84 Révision d’une décision sur la culpabilité ou la peine Article 90 Demandes concurrentes
Article 91 Contenu de la demande d’arrestation et de remise
Article 85 Indemnisation des personnes arrêtées ou condam- Article 92 Arrestation provisoire
nées Article 93 Autres formes de coopération
1. Quiconque a été victime d’une arrestation ou mise en détention Article 94 Sursis à exécution d’une demande à raison d’une
illégales a droit à réparation. enquête ou de poursuites encours
2. Lorsqu’une condamnation définitive est ultérieurement annulée Article 95 Sursis à exécution d’une demande en raison d’une
parce qu’un fait nouveau ou nouvellement révélé prouve qu’il s’est exception d’irrecevabilité
produit une erreur judiciaire, la personne qui a subi une peine en Article 96 Contenu d’une demande portant sur d’autres for-
raison de cette condamnation est indemnisée conformément à la mes de coopération visées à l’article 93
loi, à moins qu’il ne soit prouvé que la non-révélation en temps utile Article 97 Consultations
du fait inconnu lui est imputable en tout ou partie. Article 98 Coopération en relation avec la renonciation à l’im-
3. Dans des circonstances exceptionnelles, si la Cour constate, munité et le consentement à la remise
au vu de faits probants, qu’une erreur judiciaire grave et manifeste Article 99 Exécution des demandes présentées au titre des
a été commise, elle peut, à sa discrétion, accorder une indemnité articles 93 et 96
conforme aux critères énoncés dans le Règlement de procédure Article 100 Dépenses
et de preuve à une personne qui avait été placée en détention et a Article 101 Règle de la spécialité
été libérée à la suite d’un acquittement définitif ou parce qu’il a été Article 102 Emploi des termes
mis fin aux poursuites pour ce motif.
439 440
Code de Procédure Pénale Commission nationale anti-corruption
441 442
Code de Procédure Pénale Commission nationale anti-corruption
- de diffuser et de vulgariser les textes sur la lutte contre la cor- - d’élaborer un programme annuel d’activités de la Commission
ruption ; conformément à ses missions, et de veiller à sa mise en œuvre.
- d’identifier les causes de la corruption et de proposer aux auto-
rités compétentes des mesures susceptibles de permettre de Article 6 : Outre le président et le vice-président, le comité de coor-
l’éliminer dans tous les services publics ou parapublics ; dination comprend neuf (9) membres choisis parmi des personna-
- d’accomplir toute autre mission à elle confiée par le président lités ayant fait preuve de probité dans l’exercice de leur fonction et
de la République. jouissant d’une bonne moralité, provenant de l’administration et de
la société civile.
Article 3 :(1) La Commission peut se saisir de pratiques, faits ou
actes de corruption et infractions assimilées dont elle a connais- Article 7 : Les membres de la Commission doivent avoir une ex-
sance. périence professionnelle avérée dans les domaines relevant du
(2) La Commission peut également être saisie par toute personne mandat de la Commission.
physique ou morale de plainte ou de dénonciation pour faits ou ac-
tes de corruption. Article 8 : (1) Le président, le vice-président de la Commission et
(3) La Commission est tenue de protéger ses sources d’informa- les membres du Comité de coordination sont nommés par décret
tion. Toutefois, si la volonté avérée de nuire du dénonciateur est du Président de la République pour une durée de trois ans
établie, la Commission lève la protection de la source concernée à renouvelable une fois.
la demande du tribunal. (2) Toutefois, en cas de faute lourde, il peut être mis fin à tout mo-
ment aux fonctions du président de la Commission ou des mem-
CHAPITRE II DE L’ORGANISATION bres du comité de coordination.
(3) En cas de poursuites judiciaires ou de conflit d’intérêt mani-
Article 4 : La Commission comprend : feste, l’autorité de nomination procède à la suspension des fonc-
- le comité de coordination ; tions du membre de la Commission concerné.
- le secrétariat permanent
Article 9 : (1) En cas de décès en cours de mandat ou dans tous
SECTION I DU COMITE DE COORDINATION les cas où le président de la Commission ou un membre du comité
de coordination n’est plus en mesure d’exercer ses fonctions, il est
Article 5 : Placé sous l’autorité du président de la Commission, le pourvu à son remplacement.
comité de coordination est chargé : (2) En cas d’empêchement temporaire ou de suspension du prési-
- d’établir des rapports directs avec les membres du gouverne- dent de la Commission, le vice-président assure les fonctions de
ment et les dirigeants des administrations publiques et président jusqu’à la fin de la période d’empêchement ou de sus-
parapubliques ; pension.
- d’autoriser les missions des membres de la Commission ;
- de la discipline, de l’efficience, et de l’efficacité des membres
et des personnels de la. Commission ;
443 444
Code de Procédure Pénale Commission nationale anti-corruption
SECTION II DU SECRETARIAT PERMANENT Art. 12 : (1) Placée sous l’autorité d’un chef de division, la division
des investigations est chargée :
Article 10 : Placé sous l’autorité d’un secrétaire permanent, princi- - d’assister les membres de la Commission en mission d’inves-
pal collaborateur administratif du président de la Commission, le tigation ;
secrétariat permanent est chargé : - de participer à la recherche des preuves dans le cadre des
- d’instruire les affaires de la Commission ; enquêtes menées par la Commission ;
- de coordonner les activités des structures de la Commission ; - des enquêtes spécifiques prescrites par le président de la Com-
- de veiller à la formation et au recyclage des personnels de la mission ;
Commission ; - de la collecte, de la centralisation et de l’exploitation des infor-
- d’assister les membres de la Commission en mission d’inves- mations et dénonciations relatives aux pratiques, faits et actes
tigation ; de corruption ou infractions assimilées ;
- de participer à la recherche des preuves dans le cadre des - de la préparation des missions de la Commission ;
enquêtes menées par la Commission ; - du suivi des poursuites judiciaires et disciplinaires ;
- de la collecte, de la centralisation et de l’exploitation des infor- - de toutes autres missions qui peuvent lui être confiées par le
mations et dénonciations relatives aux pratiques, faits et actes président de la Commission ou le secrétaire permanent.
de corruption ou infraction assimilées ; (2) Elle comprend, outre le chef de Division, cinq chargés d’études
- des études relatives au renforcement des capacités des orga- et cinq chargés d’études assistants.
nes de lutte contre la corruption ;
- de l’exploitation des rapports des cellules ministérielles de lutte Article 13 : (1) Placée sous l’autorité d’un chef de division, la divi-
contre la corruption ; sion de la prévention et de la communication, est chargée :
- de la préparation des réunion et de l’élaboration des rapports - de proposer des mesures de prévention et d’éradication de la
séquentiels et annuels de la CONAC ; corruption ;
- du suivi de la mise en œuvre des recommandations de la Com- - de l’information du public sur les activités de prévention et de
mission. lutte contre la corruption ;
- des actions d’éducation et de sensibilisation du public à la lutte
Article 11 : Le secrétariat permanent comprend : contre la corruption ;
- la division des investigations ; - de l’élaboration et de la mise en œuvre du plan de communica-
- la division de la prévention et de la communication ; tion de la Commission ;
- la division des études et de la coopération ; - de toutes autres missions qui peuvent lui être confiées par le
- le service du courrier et des archives ; président de la Commission.
- le service des affaires générales ; (2) Elle comprend, outre le chef de division, deux chargés d’études
- le service de la traduction. et trois chargés d’études assistants.
445 446
Code de Procédure Pénale Commission nationale anti-corruption
Article 14 : (1) Placée sous l’autorité d’un chef de division, la divi- - de la mise en place des banques et des bases de données
sion des études et de la coopération est chargée : relatives aux différents sous-systèmes informatiques de la
- des études relatives au renforcement des capacités des orga- Commission ;
nes de lutte contre la corruption ; - de la sécurisation, de la disponibilité et de l’intégrité du système
- de l’élaboration des statistiques et indicateurs de performance ; informatique de la Commission.
- du développement du partenariat avec les organismes natio-
naux et internationaux de lutte contre la corruption ; Article 17 : Placé sous l’autorité d’un chef de service assisté d’un
- de la collecte et la conservation de la documentation ; chef de service adjoint,
- de la constitution d’un fonds documentaire le service de la traduction est chargée de la. traduction courante
- de toutes autres études qui peuvent lui être confiées par le pré- des documents pour le compte de la Commission.
sident de la Commission ou le secrétaire permanent
(2) Elle comprend, outre le chef de division, deux chargés d’études CHAPITRE III DU FONCTIONNEMENT
et trois chargés d’études assistants.
Article 18 : (1) Le Comité de coordination se réunit au moins une
Article 15 : Placé sous l’autorité d’un chef de service, le service du fois par mois, sur convocation de son président
courrier et des archives est chargé de : (2) Le Comité de coordination ne peut valablement délibérer qu’en
- la réception et la ventilation du courrier à l’arrivée et au départ ; présence des deux tiers de ses membres.
- a tenue du fichier et des archives. (3) Les décisions du Comité de coordination sont prises à la majo-
rité simple des membres présents. En cas de partage des voix,
Article 16 : Placé sous l’autorité d’un chef de service, le service celle du président de la Commission est prépondérante.
des affaires générales est chargé :
- de la gestion des personnels ; Article 19 : La Commission doit mener les investigations néces-
- de l’élaboration et de l’exécution du budget ; saires, dans des délais raisonnables, dès réception d’une dénon-
- de l’élaboration d’un rapport trimestriel et annuel de gestion et ciation ou saisine.
d’exécution du budget ;
- d’établir les ordres de mission à soumettre à la signature du Article 20 : Les membres de la Commission disposent de pou-
président de la Commission ; voirs de suivi, d’évaluation et d’investigation dans l’accomplisse-
- de la gestion, de la maintenance et de la conservation des ment de leur mission.
matériels ; A ce titre, tout membre en mission :
- de la conception et de la mise en œuvre du schéma directeur - a un droit d’accès à tous les services publics, parapublics et
informatique de la Commission ; privés ainsi qu’à tous les documents et informations nécessai-
- des études de développement, de l’exploitation et de la mainte- res à l’exécution de leur mission ;
nance du réseau et des applications informatiques de la Com- - peut requérir toute l’autorité habilitée à l’effet de lui prêter main
mission ; forte ou de l’assister dans l’exercice de sa mission ;
447 448
Code de Procédure Pénale Commission nationale anti-corruption
- est habilité à adresser des demandes d’informations à tout agent (3) La Commission élabore à la haute attention du président de la
public, titulaire ou non d’un poste de responsabilité, ainsi qu’à République, un rapport annuel sur l’état de la lutte contre la corrup-
toute personne physique ou morale adjudicataire d’un marché tion.
public. (4) Ce rapport annuel est rendu public.
Article 21 : (1) Tout refus d’apporter à un membre de la Commis- CHAPITRE IV DES DROITS ET OBLIGATIONS DES MEMBRES
sion agissant dans l’exercice de ses fonctions la collaboration ou DE LA COMMISSION
le soutien requis est susceptible d’entraîner des poursuites disci-
plinaires ou administratives. Article 25 : (1) Les membres de la Commission sont astreints au
(2) Lorsque le refus provient d’un membre du gouvernement ou secret professionnel. Ils prêtent serment devant la Cour suprême.
d’un dirigeant d’une entreprise publique ou parapublique, rapport (2) La formule du serment est la suivante : « Je m’engage à remplir
en est fait immédiatement au président de la République. avec probité ma mission sans faveur ni haine et en toute indépen-
dance, conformément à la Constitution, aux lois et règlements de
Article 22 : (1) Les résultats des investigations de la Commission la République».
donnent lieu à des poursuites disciplinaires ou judiciaires.
(2) En cas de constatation d’actes ou de faits susceptibles d’être Article 26 : (1) L’Etat est tenu d’assurer la protection des mem-
qualifiés de corruption ou de tout délit connexe, la Commission réunit bres de la Commission contre les menaces, outrages, violences,
les éléments de preuve et transmet le dossier constitué au prési- voies de fait, injures ou diffamations dont ils peuvent être victimes
dent de la République que les décisions appropriées. en raison ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.
(3) Toutefois, pour constater un cas de flagrant délit, à la suite d’une (2) L’Etat est tenu de réparer le préjudice subi par les membres de
dénonciation, la Commission fait appel aux services compétents la Commission du fait de ses actes. Dans ce cas, l’Etat est d’office
de l’Etat ; le président de la Commission peut saisir directement le subrogé aux droits de la victime pour obtenir des auteurs des faits
ministre chargé de la Justice, et il en informe l’employeur du ou des incriminés la restitution des sommes versées par lui au membre
mis en cause. intéressé de la Commission à titre de dédommagement et de touts
autres frais engagés.
Article 23 : (1) Le président de la Commission et les membres du (3) Sous réserve du respect de la Constitution, des lois et règle-
comité de coordination peuvent suivre les poursuites devant les ments en vigueur, les membres de la Commission ne peuvent être
tribunaux. poursuivis, recherchés, arrêtés ou détenus pour des opinions ou
(2) A cet effet, le président de la Commission désigne un représen- des actes commis dans ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonc-
tant de la commission. tions.
Article 24 : (1) Le programme d’action annuel de la Commission
CHAPITRE V DISPOSITIONS FINANCIERES
est approuvé par le président de la République.
(2) Chaque mission de la Commission donne lieu à la rédaction
Article 27 : Les ressources de la Commission sont constituées :
d’un rapport adressé au président de la République, et aux admi-
- des dotations inscrites au budget de l’Etat ;
nistrations chargées de la mise en œuvre de ses recommanda-
- des fonds provenant des partenaires au développement ;
tions.
449 450
Code de Procédure Pénale Commission nationale anti-corruption
- des dons et legs de toute nature ; Article 35 : (1) Le secrétaire permanent est nommé par décret du
- de toutes autres ressources éventuelles. Président de la République.
(2) Les chefs de di vision, les chargés d’études, les chargés d’étu-
Article 28 : (1) La Commission dispose d’une caisse d’avance des assistants, les chefs de service et les chefs de service ad-
spéciale pour la gestion d’une partie des dotations inscrites à son joints sont nommés par décision du président de la Commission à
budget la suite d’une résolution du comité de coordination.
(2) Elle peut ouvrir un compte bancaire pour les autres ressour-
ces. Article 36 : Le statut du personnel, la nature et les taux des avanta-
ges auxquels peuvent prétendre le président de la Commission, le
Article 29 : L’acceptation des ressources autres que celles de l’Etat vice-président, les membres du comité de coordination et les res-
est soumise à l’approbation préalable du président de la Républi- ponsables ainsi que les autres personnels sont fixés par le comité
que. de coordination après approbation du Président de la République.
Article 30 : Le président de la Commission est l’ ordonnateur du
CHAPITRE VII DISPOSITIONS DIVERSES ET FINALES
budget.
Article 31 : (1) Les ressources inscrites au budget de la Commis- Article 37 : La commission élabore et adopte son règlement inté-
sion sont soumises aux règles de la comptabilité publique et son rieur.
gérées conformément aux lois et règlements en vigueur.
(2) Les fonds provenant des partenaires, les dons et legs sont gé- Article 38 : Des textes particuliers du Premier ministre précisent,
rés suivant les conditions définies d’accord parties et présentés en tant que de besoin, les modalités d’application des dispositions
selon les règles de la comptabilité publique. du présent décret.
Article 32 : La gestion des fonds de la Commission est soumise Article 39 : Sont abrogées toutes dispositions contraires au pré-
au contrôle des services compétents de l’Etat. sent décret, notamment celles de l’arrêté N° 001/PM du 4 janvier
2000 portant création d’un observatoire de lutte contre la corrup-
CHAPITRE VI DISPOSITIONS RELATIVES AUX RESSOURCES tion.
HUMAINES
Article 40 : Le présent décret sera enregistré et publié suivant la
Article 33 : La Commission peut faire appel à des collaborateurs procédure d’urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et
occasionnels ou à des experts assermentés. en anglais.
Yaoundé, le 11 mars 2006
Article 34 : (1) Le personnel de la Commission est constitué de
Le Président de la République,
fonctionnaires ou d’agents de l’Etat mis à sa disposition ou affec-
(é) Paul Biya
tés par l’administration.
(2) Toutefois, en cas de nécessité, la Commission peut procéder
au recrutement d’un personnel propre.
451 452
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
INDEX ALPHABÉTIQUE DES MOTS CLES Action civile de l’assureur en responsabilité et du civilement
Les chiffres précédés de «a» renvoient à l’article du CPP responsable, a.74(2)
Action civile du défunt, a.73
A Action civile jointe, a.75
Action publique :
Abrogation de la loi pénale, a.746 - arrêt, a.64
Absence : - conditions d’exercice, a.61
- du prévenu : effets (il est présumé plaider coupable – il ne peut - conditions d’existence, a.59(1)
se faire représenter par un avocat) : a.424 ; (il ne peut retarder - définition, a.59(2)
le jugement) : a.425 - extinction, a.62-65, 661
- possibilité de juger un prévenu en son absence, a.350 - mise en mouvement, a.60
Abstention (d’un magistrat), a.592 (v. récusation) - suspension, a.64(5)
Abus de fonctions du préposé, a.236 Action récursoire de l’Etat, a.236(3)
Accusé : Avant Dire Droit, a.504, 437,438
- fuite de-, a.410 - incidents de procédure, a.437
*effet, a.57 - ordonné mesure d’instruction : exécution immédiate, a.438
Acquiescement, a.424 Agent de police judiciaire :
Acquittement, a.236 - définition, a.81
Acte d’instruction : - attribution, a.81(1)
- annulation, a.153 (par le MP), 154 (par toutes parties) - pouvoir, a.81(2)
- nullité, a.251 & ss - notation, a.134
- recours contre, a.267 & ss Agent public investi de la police judiciaire, a.607(2)
Action civile : Amende : a.563
- capacité d’exercice, a.71 - forfaitaire, a.606
- conditions d’exercice, a.61, 74 - Invalidation, a.617
- conditions d’existence, a.59(1) - lieu de paiement, a.556
- contre mineur ou incapable (a.71) - paiement immédiat, a.391
- cumul, a.385,386 - paiement, a.621 & ss, 556
- définition, a.59(3) - restitution, a.393
- des associations, syndicats et ordre professionnel (a.74) - quittance, a.556(i)
- désistement (effet) a.70 - lieu de paiement, a.556(1)
- exercice devant le juge civil, a.61 Amnistie, a.697
- exercice devant le juge pénal, a.61 Appel :
- extinction, a.62(2), 63 - contre les actes d’instructions, a.267 & ss, 287 (effets)
- prescription trentenaire, a.75(2) - contre les actes du juge d’instruction, a.272
- règle electa una via, a76
453 454
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
- contre les ordonnances du juge d’instruction, a.267 & ss, - des mineurs, a.719
277(détention provisoire), 278 (infirmation). Association (v. action civile), a. 74
- de la partie civile, a. 456 Assurance, a.74
- décisions susceptibles d’- : a.436 &ss Assureur
- délais d’- : a.440, 452 - de l’auteur des faits, a.414
- du détenu, a. 444 - du civilement responsable, a.414(2),
- du ministère public, a.455, 268 - représentation en justice, a.353
- effets sur une peine d’emprisonnement n’excédant pas 1an, - responsabilité, a.72, 40(2)
a.397(1) - contrainte par corps, a.569
- effets, a.453, 287 Atteinte à l’autorité de la justice, a.624
- formes, a.441,442, 443 Audience (infraction commise à l’-), a.624
- obligation d’avertir le condamné du délai d’appel, a.399 Audition :
- personnes susceptibles de former - : a.439 - des fonctionnaires, a.634
- contre jugement ADD, a.437 - des membres du gouvernement, a.589
Appel – incident, a.440, 457 - des représentants des missions diplomatiques, a.589
Appel tardif, a.452(1) Authenticité (doute), a.320
Appel et opposition, statuer d’abord sur l’opposition, a.435 Autorisation préalable à la poursuite, a.68
Arrêt de clôture de l’information, a.285 Autorité administrative,a.135
Arrêt des poursuites sur réquisition du PG près la CA, a.64, Autorité de la chose jugée au pénal sur le civil, a.61
Arrêt des poursuites sur réquisition du PR a.146(2) Autorité de la chose jugée au criminel sur le criminel,a. 395(3)
Arrêt de renvoi de la chambre de contrôle de l’instruction Autorités compétentes, a.32
(notification), a.410, 39 Autorité de la chose jugée, a.395, 530
Arrestation: v. garde à vue Aveu, a.315, 424
- notion, a.30 - conditions d’admission, a.315(b)
- forme, a.30(2,3,4), 31 - force probante, a.315(b)
- personne habileté, a.30(2,3), 31,32,33 - plaider coupable, 259 & ss
- pour indice grave, .117 - volontaire, a.315(3)
Assesseur, a.710, 709, 711 Avocat : a. 518, 170-173, 720,172 (obligation), 37, 122, 491, 214,
- carences, a.711 (effets) 237
- pouvoirs, a.710 - correspondances entre – et client, a.316
Assistance judiciaire - défaillant, a.492&ss
- examen de la demande, a.489(2,3) - dès la 1ère comparution, a.116(3)
- commission, a.489(1) - désignation d’office d’-, a. 413, 490
- devant la Cour Suprême pour condamné à mort ou emprisonné - inviolabilité, a.106
à vie, a.489-490 - perquisition, a.106
- des adultes, a.491 - garde à vue, 122(3), 123(2)
455 456
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
457 458
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469 470
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
Mémoire ampliatif, a.482, a.492 & ss, a.518 - sous caution, a.224, 246
Menaces, a.315,122 Moralité, a.312
Menottes (interdiction), a.347 Mode de saisine (du TGI), a.409
Message porté, a.125(1) Mort suspecte, a.115
Messages radio, a.125(1) Moyen :
Mesures de substitution au mandat de détention provisoire, - de cassation, a.493 & ss, 510
a.146 - nouveau, a.486(2)
Mesures de surveillance, a.517, 262 - soulevé d’office, a.500, 509
Mesures post pénales, a.724
Mineurs, (v. délinquance juvénile) N
- âge apparent, a.703
- casier judiciaire, a.741 Non lieu, a.236, 256&ss, 264, 286
- détention, a.706 Non responsabilité (cause de -), a.309
- disparition, a.723 Notaire, a.106-107
- dossier social, a.717 Notes d’audience, a.381
- exclusion du – de 14ans, a.704,705 Notification :
- garde du -, a.702 - définition, a.39
- implication des majeurs, a.716 - modalités, a.39
- jugement du mineur par la CA, a.139 & ss Nullité absolue:
- jugement du mineur par le tribunal, a.700, 709 - cas, a.3
- liberté surveillée (délégué à-), a.730 - celles qui ne peuvent être couvertes, a.3(2)
- mesures de surveillance, a.737 Nullité relative, a.4
- non émancipé, a.71 Nullité de procédure, a.367, 100, 106
- poursuites, a.700 & ss, 709 & ss Nullité des actes d’instruction, a.245(5), 265, 174
- procédure de jugement, a.719 Numérotation des décisions, a.406
- représentation du – en justice, a.738(3)
Ministère public :
- indivisibilité, a.127(1)
O
- nécessité de l’entende, a.129
Objets saisis, a.35, 96, 258(2), 270, 277, 179
- organisation, a.127(2-7) & ss
Officier de police judiciaire, a.16, 18, 22 & ss,
- présence obligatoire, 128
- définition, a.79
Mise en liberté :
- compétences territoriales, 88
- du mineur, a.708
- contrôle du PG, a.134(2), 137(1) (des gardes à vue)
- en cas d’ordonnance de non lieu, a.258(1)
- notation, a.134
- immédiate après condamnation, a.396
- immunité, a.634
- sans caution, a.222
- délégué, a.101
471 472
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
- poursuites, a.634
- responsabilité, a.86(2) P
- sanctions, a.86(2), 102
Offre de paiement de la consignation, a.561 Partie civile, a.157 & ss, 173, 385
Opinion du juge au cours de débats, a.339 (prohibition) - absence, a.427
Opinion sur la culpabilité du prévenu, a.155 Partie jointe, a.132( PG cour sup)
Opinions dissidentes, a.470, 389(5) Partie principale, a.132
Opportunité des poursuites, a.264,146(2),142 Peine :
Opposition : - pécuniaire, a.556
- conditions, a.427 - prescription de la-, a.430
- à jugement, a.426(2) - privative de liberté, a.555, 459
- délais, a.430 - permis de visite, 238(2)
- effets suspensifs, a.428 & ss Peine d’emprisonnement d’un an (sursis), a. 397
- causes de suspension de l’exécution, a.428 Permis de visite, a.238
- procédures, a.432&ss Perquisition et saisies, a.177 & ss, 92, 93 & ss
Opposition et appel : statuer d’abord sur l’opposition, a.435 - heure de - : a.99
Ordonnance: - inventaire, a.96(1)
- aux fins d’informer, a.147,164 & ss - nullité de - : a.100, 106
- de déchéance, a.519 (rétractation), 520, 521 - PV de - : a.98
- de dessaisissement, a.64 - visa du procureur, a.102
- de non-lieu, a.256 & ss, 264, 286 - cabinet d’avocat, a.106
- de renvoi, a.410&ss(notification), 255, 256 & ss, 286 - cabinet médecin, a.107
- du juge d’instruction : - étude notaire, a.107
*en matière de détention provisoire, de surveillance judiciaire - étude d’huissier, a.107
ou de restitution : a.277 - personne tenue au secret professionnel, a.107
*sur toute autre matière que la liberté provisoire, a.278,279 Pièces : a.165
Ordonnance de clôture, a.258(2), 264 - à conviction, a.376, 412
Ordonnance de refus de plus ample informé, a.145(4) - reconstitution, a.625 & ss.
Ordonnance de soi communiqué, a.145(4) - restitution, a.425, 402 & ss
Ordre : Plaider coupable : a.368, 370
- d’arrestation, a.545(2) - effets, a.259 & ss
- d’irrecevabilité, a.270 - refus du président, a.364
- de refus d’informer, a.270, 149 Plaider non coupable, a.365, 369
Ordre public, a.64,69,604, 3(1b) Plainte avec constitution de partie civile :
Ordre professionnel (v. action civile), a.74 - consignation, a.160
Outrage au tribunal, a.305 (v. police d’audience) - définitions, a.157
473 474
Index alphabétique des mots clés
Code de Procédure Pénale
475 476
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
Preuve primaire : Q
- définition, a.313(2a)
- effets, a.313(1) Qualification
Preuve secondaire : - des faits, a.163, 168, 395
- définition, a.313(2a) - nouvelle, a.337, 362
- effets, a.313(1), 314 Questions insidieuses (définition), a.380
Principes directeurs du procès, a.340 & ss, 348,351 Questions préjudicielles : a.10
Prise à partie, a.64(5) Quittance, a.556(2)
Prise de vue, a.306, 92(3)
Privilège de l’exécution d’office (amende), a.393
Privilège de juridiction :
R
- gouverneur de province, a.634(1)
Rapporteur, a.498 & ss
- officier de police judiciaire, a.634(2)
Recel, a.6(3b)
- préfet, sous-préfet, chef de district, a.634(2)
Recherche de la vérité (v. preuve)
- le magistrat, a.629-633
Recherche infructueuse, a.14(6), 20(1)
Procès-verbal : a. 97& ss, a.483, 185, 139
Rectification des jugements, a.548, a.550
- audition de son auteur comme témoin, a.316
Récusation :
- de police, a.90 ; a.91(valeur)
- d’une juridiction, a.604
Procuration, a.442
- d’un magistrat du siège, a.591-599
Procureur de la république, a.135
- d’un magistrat du parquet, a. 593
- compétences ratione loci, a.140
- d’un juge d’instruction, a.146(2)(dessaisissement)
- compétences ratione materiae, a.135 &ss
Rééducation :
- réquisitions des forces de l’ordre, a.138
- établissement de- , a.706
Procureur général près la CA, a.133
- mineur, a.731
Procureur général près la CS, a.132
Registre d’appel, a.441(3)
Procureur général, a.500&ss, 176
Registre d’exécution des décisions, a.546
Provision, a.392, 428
Règlement de juges, a.600-603
Publication :
Réhabilitation, a. 676 & ss
- de la décision, a.543
Relaxe,
Publicité (principe de -) :
- effets, a.400
- de l’audience, a. 302
- bénéfice du doute, a.395
- de la décision, a.471
- prévenu sur plainte partie civile, a.398
Relevés d’identité, a.338
Religion, a. 183
Remise en liberté, a.21(1), 396
477 478
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
Renvoi : Révision :
- à une autre juridiction par la Cour suprême, - du procès pénal, a.535
- à une autre date, a.411 & ss - délai (de-), a.532(2)
- facultatif, a.341 Réouverture de l’information, a.259
- pour cause de substitution de justice, a.604 Rumeur, a.310
- sine die, a.343 (prohibition sous peine de poursuites)
Réouverture de l’information sur charges nouvelles (v. faits S
nouveaux)
Répertoire des décisions, a.406 Sanctions, 86(2)
Représentant, a.71(3) Saisine
Représentation des parties, a.353 - de la juridiction de jugement, a.290, 409(v. citation directe)
Représentation d’un prévenu absent, a.352 - du juge d’instruction, a.144
Réputation (de la personne poursuivie), a.156 Saisine directe du juge d’instruction par plainte avec consti-
Requête, a.543 tution des PC, a.157
Réquisitions : Scellés, a.213
- d’agents qualifiés, a.245 Secret des correspondances, a.316, 92(3), 345
- de moyens de transport, a.92 Secret de l’information, a.155, a.337
- des forces de l’ordre, a.137(2), 138, 133(3) Secret professionnel, a.102, 107,154
Réquisitions introductifs d’instance, Serment, a. 208, 366(2)
- définition, a.143(2) - de l’expert, a.204, 207
- forme, a.144 - formule, a.183(2c)
Réquisitoire : - validité du- , a.183(2a)
- à fins de reprise, a.286 Signature des décisions, a.405
- définitif, a.256 Signification, a.56 & ss
- introductif, a.283 & ss, 256(1), 144 Silence (droit au), a.116(3)
Réquisitoire supplétif, Sonorisation, a.306
- notions, a.145(2) Source de l’information, a.337, 360
- effets, a.145(3,4) Source non révélée (effet), a.337
Responsabilité Sourt-muet, a.357 & ss
- des OPJ et magistrats, a.236 Suppléments d’informations, a.276, 280
Responsabilité du juge(v. récusation) Sursis à exécution, a.505
Restitution, a.393 Sursis à exécution des peines :
Restitution d’objets saisis (v. objets saisis) - effet, a.396
Retrait de plainte, v. Désistement. - peines d’emprisonnement d’un an, a.397(1)
479 480
Code de Procédure Pénale Index alphabétique des mots clés
481 482
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
1. Penser et réaliser les droits de l’homme en Afrique Centrale. Par l’Associa- 10. Les Mutations de la justice à la lumière du développement constitutionnel
tion pour la Promotion des Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed. de 1996. Par Jean-Calvin ABA’A OYONO -Juridis Périodique N° 44 p.74
Presses de l’UCAC
11. Cours de procédure pénale, 4 e année de licence, Université de Yaoundé,
2. La contribution des Nations Unies à la promotion des droits de l’homme en 1978, dactylographié, p. 158. Par Mbouyom François-Xavier (art 1 à 747
Afrique centrale in «penser et réaliser les droits de l’Homme en Afrique» CPP)
Par l’Association pour la Promotion des Droits de l’Homme en Afrique Cen- 12. Réflexions sur la justice pénale outre-mer (après la loi camerounaise du
trale. Ed. Presses de l’UCAC article de Mutoy Mubiala (Art 3 CPP) 26 décembre 1958), Rev. jur. pol., 1959, n» 1, pp. 120 à 121. Par Decheix
3. La dynamique des droits de l’homme par Guy Aurenche, Ed. Desclée de Pierre
brouwer
13. Procédure pénale et développement, libre propos sur la procédure pénale
4. Droits de l’homme et évangile : comment vivre l’universalité des valeurs dans les Etats d’Afrique Noire d’expression française, Annales africaines,
dans la pluralité des cultures, par André Jacques – les Ed. de l’Atelier 1962, pp. 248 et 249. Par Sçhaeffer Eugène,
5. Existe-t-il une conception africaine des droits de la personne humaine in 14. Les grandes orientations de la législation pénale en Afrique : le cas du
«penser et réaliser les droits de l’Homme en Afrique» Par l’Association pour Cameroun Par Stanislas MELONE, Revue Camerounaise de Droit N°7,
p.32, 1975
la Promotion des Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed. Presses de
l’UCAC article de Jean Paul KAMDEM 15. Voyage autour des grands systèmes juridiques contemporains Par G. M.
6. L’Etat de droit au Cameroun : bilan et perspectives in «penser et réaliser les RAZI, Revue Camerounaise de Droit N°7, p.46, 1975
droits de l’Homme en Afrique» Par l’Association pour la Promotion des
16. Plaidoyer contre la peine de mort : Thèse abolitionniste, Par Georges SOO,
Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed. Presses de l’UCAC article de
Le Monde Juridique, N°3, p.2, 1988.
Bernard MOMO
17. Les sources anglaises de la procédure pénale au Cameroun, in L’État
7. Législation camerounaise et la protection des droits de l’homme in «pen-
moderne Horizon 2000. Mélanges offerts à P.F. Gonidec, LGDJ, 1985, p.
ser et réaliser les droits de l’Homme en Afrique» Par l’Association pour la 361. Par Stanislas MELONE (Art. 338 CPP)
Promotion des Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed. Presses de
l’UCAC article de Paul Gérard POUGOUE Art. 3 CPP
483 484
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
18. Guide juridique du réfugié en Afrique Par Me Pierre BOUBOU, Ed. Avenir 27. Les enfants de la transition, une génération en danger ? Par Luc NDJODO
- Ed. 2000
19. L’évolution de la pratique de l’extradition au Cameroun : de l’arbitraire au
timide respect de la réglementation par Philippe KEUBOU - Revue juridis 28. la justice pénale des mineurs, Thèse de doctorat de 3 ème cycle en droit
info n°38 (art 635 et suiv. CPP) privé par SIMO André, sous la direction du Prof. Stanislas MELONE
20. Vos droits face à la torture et aux arrestations arbitraires. Par Me Pierre 29. Société civile et promotion des droits de l’enfant : l’importance de l’éduca-
BOUBOU - Ed. Avenir (art 236 à 237 CPP) tion in «penser et réaliser les droits de l’Homme en Afrique» Par l’Associa-
tion pour la Promotion des Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed.
III. LA TORTURE Presses de l’UCAC article de Catherine MOTO ZEH (Art. 706 CPP)
21. L’Etat met fin aux tortures dans les commissariats de police.(Loi n°97/009 30. Le problème de la discrimination à l’égard de la femme. Par Mme
du 10/01/97), Par Me FANSI ,Tribune du Droit N° 013, p.7, 1997. NDJANDEU née MOUTHIEU Monique Aimé, Juridis Périodique N°44 p.96,
2000 (Art. 2 CPP)
22. L’interdiction de la torture à l’épreuve des circonstances exceptionnelles.
Par Michel MAHOUVE - Juridis Périodique N° 40 p.88 31. La société civile et la promotion des droits de la femme in «penser et
réaliser les droits de l’Homme en Afrique» Par l’Association pour la Promo-
23. La loi du 10 janvier 1997 contre la torture, un pas en avant dans la protec- tion des Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed. Presses de l’UCAC
tion des droits de l’homme au Cameroun - Revue juridis info n°39, page 77 article de DJESSI NDINE MPESSA (Art.3 CPP)
(Art. 3 CPP)
V. LA LIBERTE PROVISOIRE
24. Solidarités et responsabilités face à la torture, Actes du colloque de Stras-
bourg 2 et 3 septembre 1994, Document ACAT 32. La mise en liberté provisoire en cas d’ouverture de l’information judiciaire
au regard du code d’instruction criminelle et de l’ordonnance n°72/04 du
25. Vos droits face à la torture et aux arrestations arbitraires. Par Me Pierre 26 août 1972 portant organisation judiciaire : Deux prescriptions antago-
BOUBOU - Ed. Avenir (art 236 à 237 CPP) nistes ? Par TANKOUA Emmanuel Juridis Périodique N° 51 p.111 (art.
222, 224, 225 et suiv. CPP)
26. Solidarités et responsabilités face à la torture - Actes du Colloque de Stras-
bourg 2 & 3 septembre 1994 - Document ACAT (art. 236 à 237 CPP) 33. En l’absence de tout acte de pourvoi, la demande de mise en liberté provi-
soire ne peut qu’être déclarée irrecevable. Cf : CS arrêt du 20/03/1980 Aff.
Nsangou Idrissou c/ Tchuente Maurice, Rev. Cam. Droit n°19-20 p.290 ;
Arrêt n°22/P du 10/07/1986, Rev Cam Droit n°31-32 p. 285 (art. 222, 223,
224 CPP)
485 486
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
34. Liberté provisoire, pouvoir absolu du juge saisi - CS Arrêt du 18/01/1979 VII. LA PROTECTION DES DROITS DE LA DEFENSE
Rev. Cam Droit n°17-18 p. 86
44. Le principe de l’égalité des citoyens devant la loi en droit pénal camerou-
VI. LES PRISONS nais. Par BISSECK ESSAI (Art. 2 CPP)
35. Libre derrière les barreaux par DAKOLE DAISSALA - Ed. les jaguars 45. Contribution à l’étude de la protection de la liberté individuelle au Came-
roun depuis 1990. Par Djila Rose, Juridis Périodique N° 26 p.84 (Art. 3
36. The sentence of imprisonment and prison work in Cameroon: judicial and CPP)
Administrative misconceptions of principles or violations of the laws by
AJANOH SONE Zachary 46. Les grandes orientations actuelles de la législation pénale en Afrique: le
cas Cameroun (réflexion sur les ordonnances pénales récentes), Archives
37. Société civile et amélioration des conditions carcérales in “penser et réaliser de Politique Criminelle, 1974, n°1, p.167. Par Melone Stanislas.
les droits de l’Homme en Afrique” Par l’Association pour la Promotion des
Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed. Presses de l’UCAC article de 47. Les principaux généraux et fondements des droits de l’homme in «penser
Philippe Camille AKOA (art. 551 à 555 CPP) et réaliser les droits de l’Homme en Afrique» Par l’Association pour la Pro-
motion des Droits de l’Homme en Afrique Centrale. Ed. Presses de l’UCAC
38. MBOCK (JO), la prison camerounaise (Etude critique de la réforme péni- article de Louis Paul Ngongo (Art 3, 8 CPP)
tentiaire de 1973 et de son application, thèse 3 ème cycle, université de
Yaoundé (ART 551-555 CPP) 48. La présomption d’innocence en droit camerounais. Mémoire de maîtrise
de droit privé. Par BOUMO Chrétien (ART 8 CPP)
39. Problématique du respect des droits de l’homme dans l’administration de
la justice pénale. Présenté en vue de l’obtention du diplôme de l’ENAM, 49. Influence des plaideurs sur la célérité de la justice en Djup au Cameroun.
Section magistrature. Par TOMO Barnabé (Directeur : Félix ONANA Par LIANEA DONKAM Calvin (Directeur : ANOUKAHA) (Art. 171, 172, 173,
ETOUNDI) (ART 4 CPP) 413 CPP)
40. L’impact du milieu carcéral sur l’individu ; rapport de stage d’auditeur de 50. La responsabilité pénale du chef d’entreprise en droit camerounais. Par
justice ENAM 1988. Par MVELLE MENDO’O Martin Jules (ART 555 CPP) NGOUYAMSA Abdoulaye (Directeur : Pr MINKOUA SHE)
41. A la recherche d’un système carcéral camerounais. Mémoire de l’ENAM 51. Comment lutter contre les lenteurs judiciaires, Tribune du Droit N° 003,
1992. Par M. EKANGA EVOUH (ART 555) 1995. (art. 289 et suiv., 407 et suiv.)
42. Le nouveau guide du prisonnier par l’Observatoire international des pri- 52. Jurisprudence annotée. T.G.I. Douala, jugement n°691/CC du 10 Août 1988
sons, les Ed. de l’atelier (abus du droit d’ester en justice – élément constitutifs – dommages – inté-
rêts). Observations : Par P. BOUBOU. Juridis Info, N°9, p.17, 1992.
43. Prison : terre de métamorphose par Yves Aubry, Ed. Fayard
487 488
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
62. La valeur probante de la photocopie en droit positif. Par CHI ASAFOR Cor-
54. Melone Stanislas, Non rétroactivité de la loi pénale - Observations sous nelius, Juridis Périodique, N°35, p.78, 1998. (art. 313, 314 CPP)
plusieurs arrêts de la Cour Suprême, in RCD, 1974, n° 6, p. 135 et s. Par
Stanislas MELONE X. L’INFORMATION JUDICIAIRE – FLAGRANT DELIT
VIII. REPRESENTATION EN JUSTICE
63. L’information judiciaire au Cameroun Par Emmanuel NDJERE - Ed. Pres-
ses de l’UCAC (art 142, 143 et suiv. CPP)
55. De la représentation du prévenu devant la juridiction statuant en matière
pénale. Par TANKOUA Emmanuel - Juridis Périodique N° 53 p.109 (art 64. L’information judiciaire au Cameroun : question de justice par Emmanuel
171, 172, 352 CPP) NDJERE, Presses de l’UCAC
56. La représentation du délinquant devant les juridictions répressives. Par 65. Crimes et délits flagrants, in Juris-classeur de procédure pénale, 1983, art.
Yohanes MBUNDJA - Juridis Périodique N° 44 p.61 (Art.413 CPP) 53 à 73, p.5. Par Beteille R. et Benmakhlouf A (art. 103, 104, 111, 112, 113,
114 CPP)
57. Un coup de point au visage d’un état de frais d’avocat.(Ordonnance n°10/
CAB du 30/12/96 de la C.A de Maroua- Par Me TAFFOU, Tribune du Droit 66. Le secret de l’information judiciaire au Cameroun. Par FOMCHIBGOU
N° 013,p.8, 1997. (art. 171, 172, 173, 413 CPP) MBANCHOUT Jean (Directeur : NDOKO Nicole) (art 142 et suiv. CPP)
58. La représentation de l’Etat en justice au Cameroun, Par Joseph-Marie 67. L’influence des qualifications extra pénales sur le procès-verbal. Par BA-
BIPOUM WOUM, Revue Camerounaise de Droit, Série 2, N°28, p17-57, TOUM Frédéric Placide (Directeur : Dr TCHOKOMAKOUA) (Art. 92 al (1)
1984. (2) (3) CPP)
68. La nullité des actes de l’information judiciaire. Par DJUIDJA Jeannette (Di-
IX. LA PREUVE
recteur : Dr TCHOKOMAKOUA) (Art. 4 CPP)
59. Valeur actuelle des actes médicaux à caractère judiciaire devant le juge
69. La responsabilité des magistrats dans l’exercice de leurs fonctions. Par
répressif camerounais par Edouard KITIO - Revue juridis info n°27 (Art.
NZEGAH Jean Claude (Directeur : KALLA DISSONGO) Art. 629 CPP
301 et suiv., 319, 320, 203 CPP)
70. Les difficultés d’application de la procédure de fragrant délit en droit came-
60. Transport judiciaire, désormais une recherche effrénée du gain, Par Me rounais depuis1972 : à propos de la saisine du Tribunal par voie de fla-
KUEMO, Tribune du Droit N° 018, 1999 (art.321, 177 CPP) grant délit. Par Henri TCHANTCHOU NJANTOU Juridis Périodique N° 54
p.119 (art. 104 et suiv., 298 à 301 CPP)
489 490
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
71. Propos sur les incidents d’audience. Par KENGNE - Juridis Périodique N° 80. Garde à vue Par EYIKE Vieux, Tribune du Droit N° 006, 1996.(art. 118 à 126
31 p.57 (Art.305 CPP) CPP)
72. L’instruction préparatoire en Afrique Noire francophone, Revue internatio- 81. La garde à vue administrative pour grand banditisme et respect des droits
nale de droit pénal, 1 er et 2eme semestres 1985, Édition Frès, p. 262. Par de l’homme au Cameroun (Application de la loi n°90/054 du 19 décembre
Melone Stanislas (art. 92, 116, 117 CPP) 1990 sur le maintien de l’ordre). Par Edouard KITIO, Juridis Périodique
N°30 p.47 ,1997 (art 118 à 126 CPP)
73. Le magistrat instructeur en procédure pénale camerounaise (analyse du
projet de réforme législative), thèse 3e cycle, Yaoundé, 1982, dactylogra- 82. Sur la détention provisoire dans l’avant-projet camerounais du Code de
phiée, p. 50. Par Anoukaha François (art. 92 et suiv., 116, 117 CPP) Procédure pénale, Yaoundé. 1982, dactylographiée,pp. 417 à 422 ; Par
Mme Toukam Josette (art 218 à 221 CPP)
74. L’instruction préparatoire en Afrique Noire francophone, Revue internatio-
nale de droit pénal, 1 er et 2eme semestres 1985, Édition Frès, p. 262. Par XII. LIBERATION IMMEDIATE
Melone Stanislas (art. 92, 116, 117 CPP)
83. La liberté immédiate « Un jeu de ping-pong dans certaines juridictions».
75. Le magistrat instructeur en procédure pénale camerounaise (analyse du Par TANKOUA Emmanuel - Juridis Périodique N° 48 p.113 (Art. 584, 585,
projet de réforme législative), thèse 3e cycle, Yaoundé, 1982, dactylogra- 586, 587, 587 CPP)
phiée, p. 50. Par Anoukaha François (art. 92 et suiv., 116, 117 CPP)
84. La libération immédiate, Par EYIKE Vieux, Tribune du Droit N° 005, 1996
76. Instruction préparatoire- Ordonnance de non lieu- Appel- Rôle du juge (art. 584, 585, 586, 587 CPP)
article 128 C.I.C. Par TANKOUA Emmanuel, Juridis Périodique N°35 p.57
,1998 art. 92 et suiv., 116, 117 CPP 85. Jurisprudence annotée. Libération immédiate – mandat de dépôt – illéga-
lité formelle ou défaut d’un titre de détention – Suspicion légitime – renvoi
77. L’ordonnance de soit informé pourquoi faire ? Par TANKOUA Emmanuel - d’un parquet à un autre.- Président du T.G.I d’Edéa – Ordonnance n°006
Juridis Périodique N° 48 p.115 (Art.164 CPP) du 16 novembre 200 du Président du Tribunal de Grande Instance d’Edéa
– Affaire BINYOUMA Désiré Emmanuel c/ Ministère public. Par Yohanes
XI. GARDE A VUE – DETENTION PREVENTIVE MBUNJA, Juridis Périodique, N°56, p.45, 2003. (art. 584, 585, 586, 587, /
art. 11, 12(3) et art. 25/ art. 119 (1a) CPP)
78. La garde à vue administrative pour grand banditisme et respect des droits
de l’homme au Cameroun (application de la loi n°90/054 du 19 décembre XIII. CRIMINOLOGIE
1990 sur maintien de l’ordre par Edouard KITIO - Revue juridis Info n°30
(art. 118 à 126 CPP) 86. La criminalité féminine au Cameroun : cas de Yaoundé. Par ESSAMA Jo-
séphine Angèle (Art. 2 CPP)
79. Requiem pour la détention préventive : la généralisation du « bail » à tous
les stades de la procédure dans les provinces d’expression anglaise par 87. Le concept de milieu : influence sur la criminalité au Cameroun et réac-
Mme Ruth Aurélie KOUANKAM - Revue juridis info n°46, page 76 tions Camerounaises. Par FANGA VITUS JUNIOR (Art. 555 CPP)
491 492
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
88. Les armes à feu et la criminalité au Cameroun. Par TENGANG JEAN MA- 98. droit administratif processuel du Cameroun : Que faire en cas de litige
RIE avec l’administration – Guide pratique par le Prof Maurice KAMTO – Coll.
Sciences juridiques et politiques
89. L’inquiétante évolution de la criminalité contemporaine et la sécurité publi-
que, D. 1971, chron. p. 89. Par Combaldieu Raoul. 99. Construire l’Etat de droit : Francis Nyalali et le combat pour l’indépendance
et la justice en Afrique, par Jennifer A. Widner- Ed. Nouveaux horizons
XIV. ANALYSE DE QUELQUES INFRACTIONS
XVI. TRIBUNAL MILITAIRE
90. Les délits de presse au Cameroun. Par NOMO ZIBI (Directeur : MINKOA
SHE) 100. La revendication et le rejugement devant le tribunal militaire au Came-
roun. Par NGOUTANE Pauline Colette (Directeur : MINKOA SHE)
91. Le régime juridique des contraventions en droit camerounais : une appro-
priation sans véritable fondement juridique du droit français par Spener 101. La cour de sûreté de l’Etat du Cameroun : Etude critique de la loi n°90/
YAWAGA - Revue juridis info n°41, page 100 Art. 289 CPP 060 du 19 décembre 1990 par Jules GOUDEM Revue juridis Info n°19
page 54
92. The offence of sexual assault (rape) in Cameroonian criminal law – A need
for reform? By Ewang Sone Andy Juridis Périodique N° 26 p.74 102. Les armes à feu et la criminalité au Cameroun. Par TENGANG JEAN
MARIE
93. L’Ordonnance du 28 Septembre 1972 sur la répression du banditisme a-t-
elle créée une interférence dans l’article 253 du code pénal ? Par Maurice XVII. ORGANISATION JUDICIAIRE ET COMPETENCE DES JURI-
NKOUENDJIN-YOTNDA, Revue Cam de Droit N°7 ,p. 43,1975 DICTIONS
94. L’article 228 du code pénal Camerounais et la répression des activités 103. Le choix de la sanction pénale par la juridiction de jugement camerou-
dangereuses, Par Stanislas MELONE, Revue Camerounaise de Droit N°2, naise. Par BEGOUDE Jean Pierre (Art. 606 CPP)
p125, 1972.
104. Code de lois pénales par Ahmadou Oumarou, presses Universitaires
95. Le contentieux répressif de la carte nationale d’identité. Par Yohanes d’Afrique
MBUNJA Juridis Périodique, N°50, P.65, 2002
105. Le formalisme procédural en droit camerounais. Par Eugène Bertrand
XV. PRIVILEGES DE JURIDICTION - FONCTIONNAIRES AYISSI MANGA (art. TPI (335-386) – TGI (410-422) – opposition (432-435)
– CA(417-422) – CA crim (410-416) – CS(506-510) – extrad (646-666)
96. Les privilèges de juridiction dans le droit positif camerounais. Par NEMEDEU
ROBERT (Art. 629-634 CPP) 106. Les Ordonnances judiciaires au Cameroun. Par NKWEKIEU ROSALIE
(Art. 164 CPP)
97. Le fonctionnaire et le droit Pénal. Par ONDOUA Lucie (Directeur : TJOUEN)
Art. 634 CPP. (En ce qui concerne et les représentants des misions diplo- 107. L’indépendance de la Magistrature au Cameroun. Par NLOGA GABRIEL
matiques, voir art. 589 CPP) (Art. 163, 310 CPP)
493 494
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
108. Le phénomène de la correctionnalisation judiciaire en droit pénal Ca- 119.La répartition de la compétence entre les juridictions d’instance au Came-
merounais. Par SPENNER YAWAGA roun. Par JOGO Pascal (Directeur : ANOUKAHA) (art. 289, art 407 CPP)
109. L’organisation judiciaire de la République Unie du Cameroun, RCD, 120. Procédure pénale, 12 ème édition, par Jean PRADEL, Ed. Cujas
1974, 5, pp.10 et s. Par Guermann M. (Art. 288, 289, 407 CPP)
XVIII. ORGANE DE POURSUITE
110.Soliloque sur certains problèmes soulevés par l’organisation judiciaire de
la République Unie du Cameroun, Pénant, 1976, pp. 751 et s. Par 121. Le rôle du Ministère public dans les procès civils. Par ELOUNDOU
Nkouendjin-Yotnda N. (Art. 209 et suiv., 407 et suiv. CPP) ELOUNDOU Albert (art. 132, 133 à 134 et suiv. CPP)
111. La consignation judiciaire en droit Camerounais. Par TCHONANG RO- 122. La police judiciaire et le code de procédure pénale, D. 1958, chron, pp.
BERT (Art. 158 CPP) 129 à 144, n° 37. Par Besson Antonin (art 78 à 89 CPP)
112.Les juges d’instances de Yaoundé – Qui sont-ils objectivement ? Tribune XIX. LES ACTIONS PUBLIQUES ET CIVILES
du Droit N° 017, 1998 (art. 289 et suiv., 407 et suiv. CPP)
123. Le procureur de la République « janus »de la magistrature camerou-
113.La procédure d’inscription en faux n’est pas la seule voie par laquelle naise, Penant, 1985, n° 786-787 pp.115 à 134) ; Par M. Anoukaha Fran-
l’irrégularité d’un acte authentique peut-être établie (Arrêt n°287/P du 08/ çois (art. 135, 137, 138, 139, 140, 141 CPP)
06/95) Tribune du Droit N° 015, 1998. (art. 313 CPP)
124. La théorie de prescription de l’action publique en droit pénal camerou-
114.Les moyens nouveaux sont irrecevables devant la cour suprême, Tribune nais. Par BOUBAKARI Jean (art 62, 63 à 65 à 69 CPP)
du Droit N° 005,p.26, 1996. (art. 476 et suiv. CPP)
125. Le sort de l’action civile portée en même temps que l’action publique
115.Le pourvoi est irrecevable dès lors que le mémoire ampliatif est irrégulière- devant le juge répressif en cas de relaxe du prévenu par EYIKE Vieux -
ment timbré. (CS. Arrêt n°150/P du 15/5/97) Tribune du Droit N° 018, p.14, Revue juridis info n°23 (art. 61, 63, 76 CPP)
1999. (art. 476/art. 480(1&2) CPP)
JUSTICE PENALE INTERNATIONALE
116.La rédaction des décisions de Justice par EYIKE -Vieux Tribune du Droit
N° 004, 1996. (art. 310, 390, 391, et suiv., 407 et suiv. CPP) 126. Réflexions sur le droit international, la hiérarchie des normes et l’office du
juge au Cameroun par Alain Didier OLINGA, Juridis périodique n°63 de
117.Le juge doit répondre au moyen nouveau en appel, Tribune du Droit N° juil-août-sept 2005, p. 3
003, 1995 (art. 472, 473, 476 et suiv. CPP)
127. L’application des règles internationales du procès équitable par le juge
118.Le Ministre public et l’opportunité des poursuites en droit camerounais. judiciaire par Solange NGONO, Juridis périodique n°63 de juil-août-sept
Par NGO PEPKE Nathalie (Directeur : TJOUEN) (art. 128, 129 à 130 CPP) 2005, p. 34
495 496
Code de Procédure Pénale Notes & Bibliographie
130. La Cour pénale Internationale: Institution nécessaire aux pays des Grands 140. Sorcellerie en justice au Cameroun : question de justice par Mounyol à
Lacs Africains par Prof Jean Pierre FOFE, Ed. L’Hramattan Mboussi, presses de l’UCAC
131. La question de la preuve devant le Tribunal International pour le Rwanda; 141. La montagne de l’espoir : transcender la politique partisane par
le cas Cyangugu, par Prof Jean Pierre FOFE, Ed. L’Hramattan, janvier Christopher NSAHLAI, Ed. Bilingue
2006
142. Comment changer le monde : Les entrepreneurs et le pouvoir des idées
XX. DIVERS nouvelles, par David Bornstein, Ed. Nouveaux horizons
132. La portée de l’article 47 alinéa 4 (rédaction de la loi n° 58/203 du 26 143. L’urgence de la pensée: Reflexion sur une précondition du développe-
décembre 1958) du décret n° 47/2300 du 27 novembre 1947. Par EYIKE ment en Afrique par le Professeur Maurice KAMTO, Ed. Mandara - Paris
Vieux Juridis Info N° 24 p.105 1993
133. L’institutionnalisation de la légalité d’exception dans le Droit public Ca- 144. Droit à la portée de Tous Tome 1& Tome 2, par Me Pierre BOUBOU, Ed.
merounais Par Joseph OWONA, Revue Camerounaise de Droit N°4, p104, Avenir
1974. (art. 103-104, 111, 112, 113, 114 CPP)
145. Intégrité morale et vie publique par J. Patrick DOBEL, Ed. Nouveaux
134. Le Maire peut-il détruire pour défaut de permis de bâtir ? Par KUEMO Horizons
Michel, Tribune du droit, N°12, p.10, 1997.
146. Les institutions judiciaires au Cameroun par Roger SOCKENG, Collec-
135. TCHUINDJI (PP), notes sous Tribunal de première Instance Yaoundé tion Lebord
jugement n°178/CO du 30 janvier 1987 Juridis info. 1991 n°5. p.12
147. L’art du bonheur, par le Dalaï-lama et Howard Cutler, Ed. Aider la vie,
XXI. AUTRES OUVRAGES CONSULTES Paris 1999
136. la procédure pénale, Jean Pradel, Cujas, 12ème Ed. 148. Donnant Donnant: Théorie du comportement coopératif par Robert
Axelrod, Ed. Nouveaux Horizons
137. Comment négocier la paix : du conflit à la coopération chez soi, au
travail et dans le monde par William URY, Ed. Nouveaux horizons 149. Rendez-vous au sommet par Zig Ziglar, Ed. Un monde différent
497 498
Code de Procédure Pénale Table des matières
152. Les Misérables par Victor HUGO DEUXIEME PARTIE: LE CPP ANNOTE
LIVRE I DISPOSITIONS GENERALES ……………………...98
153. La justice – La vérité : Essais de philosophie juridique et morale », par
Georges Del Vecchio, Ed. Dalloz, Paris, 1955 TITRE I DES DISPOSITIONS PRELIMINAIRES …………......98
TITRE II DES MANDATS DE JUSTICE …………………….......101
154. Derrière les murs, l’enfer : l’univers carcéral en question Par Hippolyte TITRE III DE L’ARRESTATION …………………………….......107
SANDO TITRE IV DES NOTIFICATIONS, CITATIONS
ET SIGNIFICATIONS …….........................................109
155. Le leader de demain par La Fondation Drucker sous la direction de F. Chap. I Des notifications ………………………….... .....109
Hesselbein, M. Goldsmith, R. Beckhard, Ed. Nouveaux Horizons Chap. II Citations …………………………………...........109
Chap. III Des significations ………………………113
156. Construire l’Etat de droit par Jennifer A. Widner, Ed. Nouveaux Horizons
LIVRE II DE LA CONSTATATION ET DE LA POURSUITE
157. Encyclopédie pratique de l’éducation en France, par Alfred SAUVY DES INFRACTIONS ……………..........................…114
158. Cameroun : les chantiers de la gouvernance, publié en 2004. Ouvrage TITRE I DE L’ACTION PUBLIQUE ET DE L’ACTION
préfacé par M. Peter MAFANY MUSONGUE CIVILE …………………………....................................114
TITRE II DE LA POLICE JUDICIAIRE ET DES AUTORITES
159. la justice et ses institutions, Jean Vincent, Gabriel Montagnier, André CHARGEES DES ENQUETES DE POLICE
Varinard, 2 ème Ed. Dalloz JUDICIAIRE …………………………...........................120
Chap. I De la police judiciaire ……………………..........120
160. Lettre Persane, Lettre XII Sect. I De la qualité d’officier de police judiciaire..121
Sect. II Des attributions et devoirs de la police
161. La police au Cameroun: de l’autoritarisme à la gouvernance sécuritaire judiciaire ..................................................121
par Zéphirin EMINI, Juridis périodique n°61 de janv-fév-mars 2005, p. 60 Chap. II Des enquêtes de police ………………….........125
Sect. I Dispositions générales ……………........125
162. Le pouvoir de la bonté, par Sa Sainteté Le DALAI-LAMA, Ed. Marabout Sect. II De la flagrance des crimes
2005 et des délits ………………………............130
Sect. III De l’enquête préliminaire ………...........133
Sect. IV De la garde à vue ………………...........134
499 500
Code de Procédure Pénale Table des matières
TITRE III DU MINISTERE PUBLIC ……………………………138 Sect. I Des dispositions générales ………......…181
Chap. I Des dispositions communes …………….....….138 Sect. II De l’organisation et de la procédure devant
Chap. II Des attributions du ministère public ……..........140 la chambre de contrôle de l’instruction ....182
Sect. I Des attributions du procureur général
Près la Cour Suprême ……….................140 LIVRE III DES JURIDICTIONS DE JUGEMENT ...............187
Sect. II Des attributions du procureur général
Près la Cour d’Appel ………….................140 TITRE I DU TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE ………187
Sect. III Des attributions du Procureur Chap. I De la compétence et de la saisine du Tribunal
de la République ……………………........141 de Première Instance ………..............................187
Sect. I Des dispositions générales ……….........187
TITRE IV DE L’INFORMATION JUDICIAIRE …………………144 Sect. II Du flagrant délit ……………………........189
Chap. I Des dispositions générales …………………....144 Chap. II De la publicité et de la police de l’audience ….190
Chap. II De la plainte avec constitution Sect. I De la publicité de l’audience ……...........190
de partie civile ………………………………….....148 Sect. II De la police de l’audience ………..........190
Chap. III Du déroulement de l’information Chap. III Des preuves ……………………………….......192
Judiciaire …………………………………...........150 Sect. I Des règles générales ……………..........192
Sect. I Des droits de l’inculpé ……………….....151 Sect. II Des témoins ………………………..........195
Sect. II Des transports sur les lieux, Chap. IV De la procédure à l’audience et des débats …199
des perquisitions et des saisies……........155 Sect. I Des dispositions générales ………..........199
Sect. III Des témoins …………………………...156 Sect. II De la comparution du prévenu…..............201
Sect. IV Des commissions rogatoires ………...158 Sect. III Du déroulement des débats..................203
Sect. V de l’expertise …………………………....162 Sect. IV De la constitution de partie civile..........209
Chap. IV De la détention provisoire …………………….165 Chap. V Du jugement ……………………………….......210
Chap. V De la mise en liberté ……………………….….166 Sect. I Nature et du prononcé des jugements …210
Sect. I De la mise en liberté sans caution ….…166 Sect. II De la structure du jugement ……….......210
Sect. II De la mise en liberté sous caution……..167 Sect. III Des décisions du Tribunal de
Chap. VI De l’indemnisation en raison d’une détention Première Instance …………………........211
provisoire ou d’une garde a vue abusive…..........169
Chap. VII Des visites et des correspondances …….....171 TITRE II DU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE …………215
Chap. VIII De la surveillance judiciaire ……………........174 Chap. I De la compétence et de la saisine du Tribunal
Chap. IX Des nullités des actes de l’information de Grande Instance ………………………..........215
Judiciaire …………………………………............176 Chap. II De la procédure avant l’audience …………......216
Chap. X De la clôture de l’information judiciaire…........178 Sect. I Des dispositions générales …………......216
Chap. XI De la reprise de l’information judiciaire…........181 Sect. II Des pouvoirs du président ………….....217
Chap. XII Des recours contre les actes du juge Chap. III De la procédure à l’audience et du jugement …218
d’instruction ……………………...........................181
501 502
Code de Procédure Pénale Table des matières
TITRE III DES JUGEMENTS DE DEPOTS ……………….....219 TITRE IV DE LA REVISION DU PROCES PENAL…………..251
Chap. unique Des dispositions générales …………......219 Chap. I De la demande en révision ……………….........251
Chap. II De l’instance en révision ………………….......252
LIVRE IV DES VOIES DE RECOURS………………….........221
LIVRE V DE L’EXECUTION DES DECISIONS ………….254
TITRE I DE L’OPPOSITION……………………………………..221
Chap. I Des conditions et des effets de l’opposition …221 TITRE I DES DISPOSITIONS GENERALES………………….254
Chap. II De la procédure et du jugement en cas TITRE II DE L’INCARCERATION……………………………....255
d’opposition ……………………….......................222 TITRE III DES CONDAMNATIONS PECUNIAIRES………….256
TITRE II DE L’APPEL ……………………………………………224 Chap. I De l’exécution des condamnations Pécuniaires...256
Chap. I Des dispositions générales………………….....224 Chap. II De la contrainte par corps……………………...256
Sect. I Des jugements susceptibles d’appel......224 Chap. III Des effets de la contrainte par corps………....260
Sect. II Des conditions d’appel………………......225
Sect. III Des formes et de l’instruction de l’appel ...225 TITRE IV DU CASIER JUDICIAIRE…………………………....…261
Sect. IV Des effets de l’appel……………….......230 Chap I Des fiches du casier judiciaire……………….....261
Chap. II. Les Arrêts .........................................................232 Chap. II Des bulletins du casier judiciaire……………....264
Chap. III Des arrêts de la Cour d’Appel en matière
criminelle…………………….............................. 232
LIVRE VI DES PROCEDURES PARTICULIERES……......266
Sect. I De la procédure avant l’audience….........232
Sect. II De la procédure a l’audience……......... 233
TITRE I DE L’HABEAS CORPUS………………………………266
Sect. III De l’arrêt…………………………...........233
TITRE II DE L’AUDITION DE MEMBRES DU GOUVERNEMENT
TITRE III DU POURVOI EN CASSATION……………………..234 ET DES REPRESENTANTS DES MISSIONS
Chap. I Des conditions de pourvoi………………............234 DIPLOMATIQUES………………….............................268
Sect. I Des arrêts susceptibles de pourvoi…….234 TITRE III DE LA RECUSATION………………………….........269
Sect. II Des arrêts non susceptibles TITRE IV DU REGLEMENT DE JUGES……………………......271
de pourvoi…………………………...........235 TITRE V DU RENVOI D’UNE JURIDICTION
Chap. II Des délais de pourvoi ……………………........235 A UNE AUTRE............................................................272
Chap. III Des formes du pourvoi …………………..........237 TITRE VI DES AMENDES FORFAITAIRES……………………273
Chap. IV Des cas d’ouverture à cassation ………........239 Chap. I Des dispositions générales……………………..273
Chap. V De l’instruction des pourvois……………..........240 Chap. II De l’invalidation de l’amende forfaitaire……......276
Chap. VI Des effets du pourvoi……………………........244 Chap. III Amende forfait du paiement de l’aire……….....276
Chap. VII De la procédure devant la Cour
Suprême………………………….......................245 TITRE VII DU JUGEMENT DES CONTRAVENTIONS………277
Sect. I De la procédure à l’audience……...........245 TITRE VIII DES INFRACTIONS COMMISES A L’AUDIENCE...277
Sect. II Des arrêts de la Cour Suprême…...........246 TITRE IX DE LA RECONSTITUTION DES PIECES…………277
Chap. VIII Du pourvoi dans l’intérêt de la loi……….........250
503 504
Code de Procédure Pénale Table des matières
TITRE XIV DES CRIMES ET DELITS COMMIS 1. Ordonnance n°72/5 du 26 août 1972 portant organisation
A L’ETRANGER......................................................297 judiciaire militaire modifiée par les lois n°74/4 du 16 juillet 1974,
TITRE XV DE LA POURSUITE ET DU JUGEMENT 87/9 du 15 juillet 1987, 90/048 du 19 décembre 1990, 97/8 du 10
DES MINEURS………………………….....................299 janvier 1997 et 98/007 du 14 avril 1998..................................315
Chap. I De la mise en mouvement de l’action TITRE PREMIER: DE L’ORGANISATION ET DE LA COMPETENCE
publique………………………….........................299
DE LA JUSTICE MILITAIRE...............................315
Chap. II De la détention provisoire des mineurs……......300 CHAP. PREMIER- ORGANISATION...............................315
Chap. III De la composition du tribunal de première CHAP. II. COMPETENCE................................................315
instance statuant en matière de délinquance
juvénile…………………….................................. 301 TITRE II DE LA PROCEDURE PENALE MILITAIRE ..................317
Chap. IV De la compétence……………………………..302
CHAP. PREMIER: De la saisine du tribunal militaire........ 317
Chap. V Du jugement…………………………………….303 CHAP. II OFFICIERS DE POLICE JUDICIAIRE............317
Sect. I Du jugement contradictoire……………...303 CHAP. III. ACTION PUBLIQUE.........................................318
Sect. II Du jugement par défaut………………....305 CHAP. IV. INSTRUCTION PREPARATOIRE...................319
Chap. VI Des mesures et peines applicables………….305 CHAP. V. Procédure devant la juridiction de jugement ......320
Chap. VII Des contraventions…………………………...307
Chap. VIII De la liberté surveillée du mineur………….....307 TITRE III. ORGANISATION JUDICIAIRE EN TEMPS DE GUERRE
Chap. IX De la révision des mesures de surveillance...309 ET DANS LES CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES..........325
Chap. X Des voies de recours…………………………..309
505 506
Code de Procédure Pénale Table des matières
2. LOI N° 90/047 DU 19 DECEMBRE 1990 RELATIF A L’ETAT TITRE V De la sanction des responsabilités des comptables
D’URGENCE ............................................................................326 publics............................................................................ 346
TITRE VI De l’exécution des décisions de la Chambre des
comptes......................................................................... 350
3. LOI N° 90/054 DU 19 DECEMBRE 1990 RELATIVE AU TITRE VII Dispositions diverses, transitoires et finales..............354
MAINTIEN DE L’ORDRE ..............................................................329
CHAP. I DES DISPOSITIONS GENERALES ..................329 4. ter. Loi n°003/2006 du 25 avril 2006 relative à la déclaration
CHAP. II DES POUVOIRS DES AUTORITES des biens et avoirs...................................................................355
ADMINISTRATIVES ............................................329 Chap. I Dispositions Générales.......................................355
CHAP. III DE L’USAGE DES ARMES .............................330 Chap. II Des modalités de déclaration des biens
CHAP. IV DES DISPOSITIONS PENALES et avoirs...............................................................357
ET DIVERSES ...............................................331 Chap. III De l’organe de réception des déclaration des biens
et avoirs................................................................357
4. LOI N° 90/060 DU 19 DECEMBRE 1990 PORTANT CREA- Chap. IV Dispositions transitoires, diverses et finales....359
TION ET ORGANISATION DE LA COUR DE SURETE DE
L’ETAT .......................................................................................331
TITRE I ORGANISATION ET COMPETENCE .......................... 331 II. LA JUSTICE PENALE REGIONALE ET INTERNATIONALE
CHAP. I ORGANISATION ...............................................331
CHAP. II COMPETENCE ................................................332 5. Loi n°2004/016 du 22 juillet 2004 portant création, organisa-
tion et fonctionnement de la Commission Nationale des Droits
TITRE II PROCEDURE ..............................................................332 de l’Homme et des Libertés.....................................................361
CHAP. l ACTION PUBLIQUE .........................................332
CHAP. II PROCEDURE DEVANT LA COUR DE Chap. I Dispositions générales ...................................................361
SURETE DE L’ETAT ........................................333 Chap. Il Des attributions et des moyens d’action de la commission
4. bis. Loi n°2003/005 du 21 avril 2005 fixant les attributions, nationale des droits de l’homme et des libertés..............362
l’organisation et le fonctionnement de la Chambre des comp- SECT. I Des attributions .................................................362
tes de la Cour Suprême...........................................................333 SECT. II Des Moyens d’action ........................................362
TITRE I Dispositions Générales...................................................333 Chap. III De la composition, de l’organisation et du fonctionnement
TITRE II Des attributions de la Chambres des comptes ............335 de la commission ...........................................................364
TITRE III De l’organisation de la Chambre des comptes............337 SECT. I De la composition et de l’organisation ..............364
TITRE IV SECT. II Du fonctionnement .........................................366
Chap I De la procédure de jugement des comptes des Chap. IV Dispositions financières .............................................368
comptables patents............................................339 Chap. V Des personnels ...........................................................369
Chap II Des comptabilités de fait....................................344 Chap. VI Disposition pénale .....................................................370
Chap. III Du pourvoi en cassation....................................346 Chap. VII Dispositions diverses, transitoires et finales ...........370
507 508
Code de Procédure Pénale Table des matières
Preuves.......................................................................................397
6. CHARTE AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES Décisions de la cour...................................................................397
PEUPLES...................................................................................373 Exécution des arrêts de la cour..................................................398
PREMIERE PARTIE : DES DROITS ET DES DEVOIRS .........373 8. STATUT DE LA COUR PENALE INTERNATIONALE ADOPTE
Chap. 1: Des droits de I’homme et des peuples ...........373 A ROME LE 17 JUILLET 1998..................................................401
Chap. 2 Des devoirs.......................................................379
Chap. premier. Institution de la Cour............................................401
DEUXIEME PARTIE : DES MESURES DE SAUVEGARDE......380 Chap. II. Compétence, recevabilité et droit Applicable ...............402
Chap. I - De la composition et de l’organisation Chap. III. Principes généraux du droit pénal ..............................419
de la Commission africaine des droits Chap. VI. Le procès.....................................................................433
de l’homme et des peuples..................................380 Chap. VII. Les peines..................................................................438
Chap. Il -Des compétences de la commission ..............383 Chap. VIII. Appel et révision........................................................439
Chap. III -De la procédure de la commission ................384 Chap. IX. Coopération internationale et assistance judiciaire....440
Chap. IV - Des principes applicables .............................387 Chap. X. Exécution .....................................................................441
Chap. XII. Financement...............................................................441
TROISIEME PARTIE - DISPOSITIONS DIVERSES ..................388 Chap. XIII. Clauses finales...........................................................441
7. PROTOCOLE RELATIF A LA CHARTE AFRICAINE DES 9. DECRET N° 2006/088 DU 11 MARS 2006 PORTANT CREA-
DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES PORTANT CREA- TION, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA COM-
TION D’UNE COUR AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME MISSION NATIONALE ANTI-CORRUPTION ..........................442
ET DES PEUPLES....................................................................391
INDEX ALPHABETIQUE DES MOTS CLES .........................453
Création de la cour ....................................................................391 NOTES & BIBLIOGRAPHIE ...................................................483
Compétence de la cour..............................................................391
Saisine de la cour........................................................................392
Recevabilité des requêtes ..........................................................392
Droit applicable...........................................................................393
Règlement à l’amiable ...............................................................393
Audiences de la cour et représentation......................................393
Composition de la cour...............................................................393
Mandat des juges........................................................................394
Indépendance des juges.............................................................395
Incompatibilité.............................................................................395
Greffe de la cour..........................................................................397
509 510