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COMITÉ SCIENTIFIQUE
Président
Pr BOUBAKARI OUMAROU
Directeur
Pr ABDOUL Nasser
Rédacteur en Chef
Pr NGANGO YOUMBI Éric Marcel
MEMBRES
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
1. Dr Ali ABDEL-EL KADER 8. Dr Séverin TCHETCHOUA T.
2. Dr Martine BIKOÉ 9. Dr Job NZOH SANGONG
3. Dr Aimé DOUNIAN 10. Dr Étienne Fabrice NTYAME
4. Dr ESEME NJUI EGBE 11. Dr Alice TOUAÏBA TIRMOU
5. Dr Patrick Achille OND OND 12. Mme Nana DJAMIRATOU
6. Dr Théodore POMTÉ-LE 13. M. Germain DEFAÏ NDOUWE
7. Dr HADIDJA Sali 14. Mme Anne FANSOU
POLITIQUE ÉDITORIALE
JUS CIVITAS encore dénommée RJPUG (Revue Juridique et Politique de l’Université de
Garoua) est une Revue généraliste et interdisciplinaire qui publie des contributions originales,
s’inscrivant dans les domaines du Droit, de la Science Politique et des disciplines connexes.
La Revue accueille des articles de fond, des chroniques de jurisprudence, des
commentaires des décisions de justice et de documents juridiques en français ou en anglais. Les
propositions sont envoyées spontanément ou dans le cadre des appels à contributions pour les différents
numéros de la Revue.
Elle publie également des actes de colloques et des journées d’études, organisés par la Faculté
des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Garoua ou des institutions partenaires de la
Faculté, à condition que ceux-ci s’inscrivent dans des champs disciplinaires couverts par la Revue.
La RJPUG encourage des contributions adoptant des approches positiviste, politologique,
critique, comparatiste ou encore prospective. Toutefois, elles doivent, pour être retenues, adopter un ton
mesuré.
L’édito du présent numéro est signé Jean du Bois de Gaudusson, Agrégé des Facultés de droit,
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux.
SOMMAIRE
Éditorial................................................................................................................................................... IV
Jean DU BOIS DE GAUDUSSON
DOCTRINE
DROIT PUBLIC
DROIT PRIVÉ
SCIENCE POLITIQUE
ÉDITO
On ne peut que saluer pour s’en réjouir la naissance d’une
revue scientifique, lancée par l’Université de Garoua ; elle en témoigne
le dynamisme et la volonté de ses professeurs et chercheurs, même si à
l’évidence les auteurs des contributions sont destinés à provenir de tous
les horizons, à poursuivre leurs recherches, à les diffuser et par-là à
contribuer à sa notoriété dans le monde scientifique et professionnel. À
cet égard, la Revue Juridique et Politique naît sous des auspices
prometteurs si l’on en juge par la composition du comité scientifique et
la liste des auteurs de son premier numéro. On ne peut que lui souhaiter
longue vie ; de par nos responsabilités éditoriales, nous connaissons
les difficultés de maîtriser le rythme des parutions, numéro après
numéro, et de répondre aux attentes d’un lectorat dont on ne sait pas
encore avec précision qui il est, ni tout à fait ses orientations
scientifiques et professionnelles mais, en toute hypothèse, sans
frontières, bien au-delà du Cameroun et du continent africain. N’est –
ce pas là l’enjeu et le but d’une revue, surtout lorsqu’elle est diffusée,
comme il se doit désormais, par la voie de l’internet, que de s’adresser
aux uns et aux autres et, par-là, de participer au développement de la
connaissance et de la recherche, de favoriser les échanges et les débats,
de provoquer, parfois, des controverses et d’alimenter les réflexions
prospectives ?
Autant de fonctions qui sont assignées aux revues scientifiques
en général, plus particulièrement aux revues appartenant aux domaines
des sciences humaines et sociales, plus encore aux disciplines
juridiques et politiques qui sont celles que la Revue a pour ambition
d’embrasser. Comme celle-ci l’indique dans sa présentation, elle a pour
prétention d’étudier les mutations « d’une société qui change à un
rythme vertigineux en posant à la conscience collective des questions
juridiques et politiques aussi complexes les unes que les autres » et, par
les travaux des universitaires et des praticiens, de les accompagner.
On ne saurait mieux en définir l’utilité sociale et scientifique et
dans le fond le rôle qui lui est assigné : d’abord, rendre compte et faire
comprendre des situations, celles du continent africain, mais pas
seulement, trop souvent ignorées et mal comprises et encore
insuffisamment appréhendées par le comparatisme, clé de la
connaissance. Mais aussi participer au développement de la doctrine si
essentielle tant en droit qu’en science politique, d’une doctrine dont des
voix plus nombreuses soulignent la nécessité de la développer en
Afrique et de s’interroger sur les voies de son approfondissement et sur
sa (nécessaire ?) spécificité ou singularité. Quels que soient les points
de vue, la doctrine peut-être plus encore en Afrique qu’ailleurs, a pour
défi d’assurer une fonction prospective, d’élaboration d’une vision
globale de l’ordre juridique et politique et d’exercice d’un contrôle
collectif sur le champ de pratiques du législateur, des juges et des
acteurs politiques ou même de ce que l’on appelle « la société civile ».
Comme le relèvent nombre de publications, la doctrine, en Afrique est
confrontée à des questionnements majeurs, dont certains sont abordés
dans ce premier numéro, et qui font se demander jusqu’où aller dans la
contextualisation d’un droit dont il est remarqué qu’il appartiendrait à
d’autres, par exemple situés en occident (sic), comment assurer ce
constant et éternel arbitrage entre l’universalisme de la science et sa
territorialisation ou encore et, plus concrètement et pour les États de
l’espace africain francophone, sur le positionnement à adopter avec le
droit français, ses jurisprudences, ses théories ? … Autant de
questionnements, qui, comme les réponses recherchées, ne font pas
l’unanimité mais qui permettent d’alimenter les échanges doctrinaux et
de contribuer au renouvellement, au sud comme au nord, des approches
et des certitudes auxquelles ne peuvent échapper ni les juristes ni les
politistes. C’est finalement un acte de confiance que nous exprimons
envers cette nouvelle revue dont le titre « Jus civitas » est une incitation
à devenir, les uns et les autres, indifféremment, les citoyens du monde,
ici et d’abord, scientifique.
Par
Dr Gaétan Mamert BILOA NTONGA
Docteur Ph. D en Droit privé de l’Université de Yaoundé II
Enseignant-chercheur au Département de droit pénal et
sciences criminelles de la Faculté des Sciences Juridiques et
Politiques de l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
1
Il faut noter à ce propos que le Code de procédure pénale dans la définition
finaliste des mandats de justice qu’il propose en son article 11 (1), ne saisit pas le
mandat d’extraction. Il se limite en effet à affirmer que, « Le mandat de justice est un
écrit par lequel un magistrat ou une juridiction ordonne :
- La comparution ou la conduite d’un individu devant lui ou elle ;
- La détention provisoire d’un inculpé, d’un prévenu, d’un accusé ou d’un
témoin soupçonné de perturber la recherche des preuves ;
- L’incarcération du condamné ;
- La recherche d’objets ayant servi à la commission d’une infraction ou en
constituant le produit ».
200
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En France, le mandat d’amener et le mandat d’arrêt ont été prévus et définis
par les lois des 19 au 22 juillet 1971 et septembre 1791. Le mandat de comparution a
été prévu par le Code du 3 brumaire An IV. Ce même Code a réglementé le mandat
d’arrêt. Le mandat de dépôt est né quant à lui de la loi du 7 pluviôse An IX. Le Code
d’instruction criminelle de 1808, modifié par les lois du 4 avril 1855, du 14 juillet
1865 et 8 décembre 1897, a repris ces différents mandats dans ses articles 91 à 112,
avant que le Code de procédure pénale ne remplace le mandat de dépôt par le mandat
de détention provisoire et ajoute les mandats d’incarcération et d’extraction.
3
Étant noté que la partie anglophone du Cameroun avant le Code de
procédure pénale appliquait les dispositions de la Criminal Procedure Ordinance
(C.P.O.).
4
Ce Code a été introduit en Afrique occidentale française d’abord au Sénégal
par une ordonnance royale du 14 février 1838 (lire dans ce sens, MELONE S.,
« L’instruction préparatoire en Afrique Noire francophone », RIDP, 1985, P. 253.)
5
F. WODIE, « La législation », in Encyclopédie Juridique de l’Afrique NEA,
1982, P. 1.
6
CONAC G., « La vie du droit en Afrique », in Dynamique et finalité des
droits africains, « Actes du Colloque de la Sorbonne, « La vie du Droit en Afrique »,
ECONOMICA, Paris, 1980, P. 6.
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La nature juridique du mandat de justice fait l’objet d’une controverse. Pour
certains, le mandat de justice est un acte de juridiction et seul le magistrat peut le
décerner. La délégation de cette compétence aux officiers de police judiciaires étant
interdite. Dans ce sens, Faustin HELIE par exemple considère que le mandat de
justice, acte de juridiction ne peut être ordonné que par le juge d’instruction (HELIE
F., Traité de l’instruction criminelle, 2e éd., Paris 1866-1867, Tome I à IV n° 1961 ;
dans le même sens V. VIDAL et MAGNOL, Cours Drt. Crim. II n° 827). Pour d’autres
auteurs par contre, le mandat de justice est un acte judiciaire. Dès lors, en cas de
nécessité, le magistrat en charge d’une commission rogatoire peut délivrer un mandat
d’amener ou un mandat de comparution, voire un mandat de détention provisoire si la
commission rogatoire l’y autorise spécialement, (BOULOC B., HARITINI M., Droit
pénal général et procédure pénale 18e éd., Sirey, 2011P 388-396).
8
Article 191 (1) du Code de procédure pénale. Cependant, l’article 152 du
même texte établit que « Le juge d’instruction ne peut donner commission rogatoire
à un officier de police judiciaire pour procéder en ses lieu et place aux inculpations,
interrogatoires et délivrance des mandats de justice ».
9
Selon MERLE et VITU, contrairement aux « mandats de comparution et
d’amener qui sont de simples actes d’instruction, tendant à la manifestation de la
vérité en facilitant l’interrogatoire de l’inculpé », les mandats de détention provisoire
et le mandat d’arrêt ont des conséquences graves. C’est pourquoi seul le juge
d’instruction devrait être en mesure de les délivrer après avoir apprécié à ses justes
proportions l’opportunité de la détention. Ces deux mandats pour ces auteurs (R.
MERLE et A. VITU, Traité de droit criminel, procédure pénale, éd. Cujas, 3è éd.
n° 1159) et d’autres (P. CHAMBON, Le juge d’instruction : théorie et pratique de la
procédure, 2e éd., n° 363, 1970, tome II.) sont donc des actes juridictionnels.
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La pression et la coercition des mandats de justice bien que sous-tendues
par les nécessités d’une bonne administration de la justice ne sont pas toujours
compatibles avec le souci de permettre à certains responsables politiques et même
administratifs d’accomplir leurs missions en toute quiétude. Il est en effet par exemple
contraire à l’intérêt public que les parlementaires ne puissent accomplir leurs
fonctions nourrissant la crainte d’une procédure judiciaire ou que le Chef de l’État
soit interrogé à la suite d’une plainte déposée par n’importe quel citoyen. De même
qu’elles ne vont pas sans gêner la prise en compte de la vulnérabilité du mineur
délinquant, la préservation de la sérénité des liens familiaux, ainsi que la garantie
d’une libre défense devant la justice entre autres.
11
Il s’agit notamment de la protection des mineurs, de la protection de la
fonction des représentants du peuple (chef de l’État, parlementaires), de la garantie
des conditions préalables à l’efficacité des représentants de l’État à l’étranger dans
l’exercice de leurs fonctions (Diplomates agents consulaires…), de la protection de la
famille et la sauvegarde des droits de la défense.
12
Cette importante formule exprimée en de termes différents dans la
constitution camerounaise et les textes internationaux ratifiés par le Cameroun (voir
préambule de la constitution camerounaise du 18 janvier 1996, Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, Charte Africaine des Droits
de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981, Déclaration des Droits de l’Homme et
du Citoyen du 26 août 1789) est affirmée par le Code pénal en son article premier afin
de consacrer avec clarté l’égalité de tous les citoyens devant la loi. C’est dans la même
logique que le code de procédure pénale camerounaise (Voir loi n° 2005/007 du
27 juillet 2005) consacre également le principe d’égalité de tous devant la loi. Ce
principe signifie que tout délinquant sans considération de sa condition sociale, de sa
nationalité ou de son sexe, doit être poursuivi et condamné pour l’infraction dont il
est l’auteur le coauteur ou le complice.
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Article 80 de la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal.
14
Article 80 (4) de la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal.
15
Article 700 al.2 du Code de procédure pénale.
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Article 700 al.4 du Code de procédure pénale.
17
Article 276 du Code pénal.
18
Article 275 du Code pénal.
19
Article 278 du Code pénal.
20
Selon l’Article 700 al.1 du Code de procédure pénale, « l’information
judiciaire est obligatoire en matière de crime et de délit commis par les mineurs de
dix-huit (18) ans ». Autrement dit, sauf en matière de contravention, le mineur ne peut
être poursuivi par voie de citation directe.
21
La délivrance du mandat de détention provisoire par l’autorité judiciaire
dans ce cas relève d’une simple faculté. D’où l’usage par le législateur de l’expression
« ne peut faire l’objet » et non « ne doit faire l’objet ».
22
Lorsqu’il ne s’agit ni d’un assassinat, ni d’un meurtre, ni des coups mortels.
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Article 708 du Code de procédure pénale. Cette disposition du Code de
procédure pénale vient compléter l’article 702 qui prévoit que le juge d’instruction
peut confier la garde du mineur à :
a) ses parents, tuteur, gardien ou toute autre personne digne
de confiance ;
b) un centre d’accueil ou d’observation ;
c) une institution spécialisée ;
d) un établissement de formation professionnelle ou de soins.
24
Article 724 du Code de procédure pénale.
25
Article 705 du Code de procédure pénale.
26
Ces institutions sont supposées œuvrer pour une rééducation des mineurs
délinquants dangereux. On peut dans ce répertoire citer l’institution camerounaise de
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conditions relatives au cadre légal qui les différencie selon leur objet et
leur but. Toutefois, préalablement à tout recours à un mandat de justice,
il faut qu’une infraction ait été commise justifiant l’usage de cette
mesure (1). Le droit camerounais autorise également l’émission des
mandats de justice lorsqu’une personne viole volontairement ses
obligations judiciaires (2).
29
V° Art. 21 de la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal.
30
La peine de mort est encore applicable au Cameroun et l’article 21 de la
loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal qualifie de crimes les infractions
punies des peines les plus graves, notamment de la peine de mort. Cette peine a
d’ailleurs connu une revitalisation dans son édiction avec la loi n° 2014/028 portant
répression des actes terrorisme, de laquelle il se dégage une véritable sublimation de
cette peine par le recours récurrent à la sanction extrême qui est la peine de mort
(articles 2, 3,4, 5 de la loi).
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cette nécessité n’est plus constatée, l’acte est présumé inutile et, s’il est
inutile, il n’est plus qu’un abus odieux34.
Les infractions soumises à l’information judiciaire sont pour
l’essentiel celles pour lesquelles l’instruction préparatoire s’avère
nécessaire. Autrement dit, celles qui ne sont pas directement soumises
au juge de jugement. Il s’agit aux termes du Code de procédure pénale,
hormis les crimes et délits commis par les mineurs, des crimes de
manière automatique et des délits et contraventions complexes le cas
échéant. Selon le Code de procédure pénale, « l’information judiciaire
est obligatoire en matière de crime, sauf disposition contraire de la
loi »35. « Elle est facultative en matière de délit et de contravention ».36
Ce qui n’est pas pour surprendre, étant donné que le même texte
appréhende la détention provisoire pour laquelle le mandat est une des
mesures préalables obligatoires comme une mesure exceptionnelle qui
ne peut être ordonnée qu’en cas de délit ou de crime, et en vue de
préserver l’ordre public, la sécurité des personnes et des biens ou
d’assurer la conservation des preuves ainsi que la représentation en
justice de l’inculpé37. Ces finalités du mandat de détention provisoire
sont confirmées par le législateur pénal lorsqu’il souligne : « nonobstant
les dispositions du Code de procédure pénale relatives aux conditions
de mise en détention provisoire, le juge d’instruction ou de jugement
peut placer sous mandat de détention provisoire tout militaire qui
commet une infraction constituant une atteinte grave à la discipline
militaire, même si ladite infraction n’est pas un crime »38.
Le domaine des infractions flagrantes39 quant à lui s’adosse sur
une combinaison de deux composantes ; temporelle et matérielle,
contribuant chacune à rendre l’existence de l’infraction sinon
manifeste, au moins évidente. Il comprend non seulement celles qui se
34
F. HELIE, Traité de l’instruction criminelle, 2e éd., Paris, tome I à VIII,
° 1949
P. 610, n et 1950.
35
Article 142 al.1 du Code de procédure pénale.
36
Article 142 al.2 du Code de procédure pénale.
37
Article 218 al.1 du Code de procédure pénale.
38
Article 15 al. 1b de la loi n° 2017/ 012 du 12 juillet 2017 portant Code de
justice militaire du Cameroun.
39
Nombreuses sont les législations qui ont adopté la notion de flagrance en
y faisant découler divers effets parmi lesquels figure toujours une simplification de la
procédure ainsi qu’une extension des pouvoirs coercitifs de la police judiciaire. Ces
effets sont très souvent justifiés tout à la fois par la nécessité de satisfaire l’opinion
publique en réagissant rapidement contre le comportement délictueux ayant troublé
l’ordre social, et par la possibilité de rassembler rapidement et avec un maximum
d’efficacité les preuves encore « fraîches » de l’infraction.
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40
TPI de Dschang, jugement n° 929/Cor du 19 juillet 2004. Dans cette affaire,
les auteurs de l’acte infractionnel avaient été surpris en train de porter atteinte aux
biens d’un supermarché par vol. Voir également TPI de Dschang, jugement n° 686/
Cor du 8 avril 2005. Voir également, PI de Dschang, jugement n° 776/Cor du 13 mai
2005. Dans cette espèce, le prévenu avait été surpris en train d’administrer de violents
coups avec son arme à la victime.
41
TPI de Dschang, jugement n° 850/Cor du 24 juin 2005, affaire NJANG
Henri Bertin.
42
C’est une hypothèse de flagrance qui n’est pas tout à fait nouvelle en
procédure pénale camerounaise. Elle était déjà prévue aux articles 44 et suivants du
Code d’instruction criminelle qui cependant, du fait de l’usage de l’expression « chef
de maison », n’en avait pas clairement circonscrit les contours. Voir à ce propos V.
TCHOKOMAKOUA, « Les particularités de la procédure de flagrant délit en droit
camerounais depuis 1972 », RDC, n° 30 p. 5 et S.
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faciliter la commission d’une nouvelle infraction. Dans tous les cas, les
obligations de surveillance judiciaire visent entre autres à assurer la
garantie de représentation de l’intéressé48, la protection de la victime de
l’infraction49 ou de l’intéressé lui-même50, ainsi que la sauvegarde de
l’ordre public. Cependant si la surveillance judiciaire constitue un
moyen plus souple que le mandat de détention provisoire, son usage ne
va pas sans risque. L’intéressé peut en effet se soustraire aux obligations
qui lui sont imposées. Pour sanctionner cette violation, le Code de
procédure pénale permet au juge d’instruction de révoquer la liberté de
l’inculpé et décerner à son encontre un mandat de justice. Le texte
dispose : « Si l’inculpé viole l’une des obligations de la surveillance
judiciaire, le juge d’instruction peut quelle que soit la durée de la peine
d’emprisonnement encourue, décerner à son encontre mandat
d’amener, d’arrêt ou de détention provisoire ».51
48
Article 246 (a, c, e) du Code de procédure pénale.
49
Article 246 (b) du Code de procédure pénale.
50
Article 246 (d, f) du Code de procédure pénale.
51
Article 250 du Code de procédure pénale.
52
Article 556 al.1 du Code de procédure pénale.
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Ces dispositions n’ont pas été reprises par la loi n° 2017/ 012 du 12 juillet
2017 portant Code de justice militaire du Cameroun, mais cette réalité demeure
inchangée. Le législateur pénal ayant dans ce texte choisi de régir la compétence en
matière de délivrance des mandats de justice en fonction des phases de la procédure
pénale.
57
Articles 131 et suivants du Code de justice militaire français.
58
Cette protection fondée sur le lien familial avec la victime s’illustre bien
au regard des articles 172 sur le refus d’innocenter ; 95 sur la conspiration ; 100 sur
le recel ; 300 sur la violation de correspondance et 323 du Code pénal sur les
immunités familiales. C’est une protection qui procède par l’irrecevabilité de
l’action publique entre les membres de la famille.
59
Il s’agit précisément des exceptions à la diffamation, prévues aux alinéas 3
et 4 de l’article 306 du Code pénal.
60
Il est aussi tout à fait possible d’envisager dans cette rubrique, l’immunité
exceptionnelle reconnue aux réfugiés telle que prévue à l’article 8 de la loi n° 2005/006
du 27 juillet 2005 portant statut des réfugiés au Cameroun ainsi que l’immunité
reconnue aux membres du Conseil Constitutionnel par l’article 51 alinéa 5 de la
constitution camerounaise du 18 janvier 1996.
61
V° Article 148 du Code de procédure pénale camerounais.
62
V° J.-P. DOUCET, Le jugement pénal, 3e éd. p. 104.
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Il faut dès lors se garder de confondre les immunités avec les notions qui
leur sont voisines. Parmi elles, il faut citer :
- Les causes subjectives d’irresponsabilité prévues par la loi
n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal comme la contrainte
matérielle et le cas fortuit (article 77), la démence (article 78), l’intoxication
(article 79), la minorité (article 80), la menace (article 81) et la crainte
révérencielle (article 82) ;
- Les causes objectives d’irresponsabilité pénale prévues par le même
texte à l’instar de l’exécution de la loi (article 76), l’obéissance à l’autorité
légale (article 83), la légitime défense (article 84), l’état de nécessité
(article 86) ;
- Les faits justificatifs spéciaux (c’est-à-dire propres à certaines
infractions) également prévus par la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant
Code pénal comme les interventions médicales (article 286), l’intérêt de la
victime (article 287), les activités sportives (articles 288), etc.
64
V° dans ce sens, Q. TCHAYA TCHATAT, Le statut pénal du chef d’État,
thèse, Université de Yaoundé II, 2009.
65
Une interprétation restrictive du vocable « gouvernant » renvoie le plus
souvent au président de la République et aux membres du gouvernement.
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Une distinction fondée sur leur base juridique respective a été proposée
entre immunités et privilèges diplomatiques. Seules les premières par exemple (les
immunités juridictionnelles) seraient fondées directement sur le droit international ;
elles seules constitueraient des atteintes à la souveraineté de l’État accréditaire et
s’imposeraient comme telles à lui. Par contre les privilèges tels les exemptions fiscales
dépendraient exclusivement du droit interne de l’État accréditaire qui aurait pleine
compétence pour les octroyer à l’État accréditant (Voir R. GENET, Traité de
diplomatie et de droit diplomatique, pedone, 1931, 3 è vol. 612 p).
67
L’article 10 de la loi n° 2017/012 du 12 juillet 2017 portant Code de justice
militaire dispose à ce propos que les étrangers, auteurs, coauteurs ou complices des
faits visés à l’article 8 qui aménage la compétence du tribunal militaire, « sont
justiciables du tribunal militaire sous réserve des conventions internationales
prévoyant un privilège de juridiction ou des règles relatives aux immunités
diplomatiques ».
68
Article 29 et 31 de la convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les
relations diplomatiques.
69
L’article 37 de la Convention dispose que les membres de la famille d’un
agent diplomatique qui font partie de son ménage bénéficient des mêmes privilèges et
immunités que ceux prévus en faveur de cet agent, pourvu qu’ils ne soient pas
ressortissants de l’État accréditaire. L’immunité couvre également les agents et les
membres de leur famille qui les accompagnent ou qui voyagent séparément, quand les
uns et les autres sont en transit régulier à travers le territoire d’un État tiers pour se
rendre dans l’État accréditaire ou pour rentrer dans leur pays.
70
Au Cameroun, les diplomates et les envoyés extraordinaires des puissances
étrangères sont accrédités auprès du président de la République conformément à
l’article 8 (4) de la constitution du 18 janvier 1996.
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Les membres du personnel administratif et technique, ainsi que les
membres de leurs familles jouissent, à quelques différences près, des mêmes
immunités que celles des agents diplomatiques. Les membres du personnel de service
ne bénéficient de l’immunité que pour les actes accomplis dans l’exercice de leurs
fonctions. Il s’ensuit que les membres de leurs familles en sont entièrement exclus.
Quant aux domestiques privés d’un membre de la mission diplomatique, ils sont
exemptés des impôts et taxes sur les salaires qu’ils reçoivent du fait de leurs services.
Pour le reste, ils sont à la discrétion de l’État accréditaire qui détermine librement les
privilèges et immunités qu’il est disposé à leur accorder. (Voir P. DAILLIER,
M. FORTEAU, A. PELLET, Droit international public, 8è édition, L.G.D.J, pp 837-
838).
72
La Convention admet cependant une possibilité de renonciation à
l’immunité juridictionnelle. La tendance des juridictions françaises en la matière est
d’exiger une renonciation certaine, non équivoque et expressément autorisée par le
gouvernement accréditant (C. A. Paris, 17 mars 1978, Dame NZIE contre VESSAH,
J.D.I., 1978, p. 605).
73
J. SALMON, « Immunités et actes de la fonction », AFDI 1992, pp. 314-
357.
74
Préambule de la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations
diplomatiques.
75
Toute assimilation de l’immunité de juridiction au privilège de juridiction
est dès lors impossible, voy. dans ce sens R. BLOSH et LEFEVRE, Les fonctions
publiques internationales et européennes, Paris, LGDJ, 1963, p. 43.
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V° CIJ, arrêt du 24 mai 1980, personnel diplomatique et consulaire des
Etats-Unis à Téhéran, Rec. Not. p. 30 s. ou encore 19 décembre 2005, Activités armées
sur le territoire du Congo (RDC contre Ouganda), Rec. p. 277 s.
77
Un raisonnement analogue est possible concernant les fonctionnaires et les
experts de l’Organisation des Nation Unies. En effet, selon l’article 105 alinéa 2 de la
Charte des Nations Unies, « les représentants des membres des Nations Unies et les
fonctionnaires de l’organisation jouissent également des privilèges et immunités qui
leur sont nécessaires pour exercer en toute indépendance leurs fonctions en rapport
avec l’organisation ». Cependant, la résolution 76 (I) par laquelle l’Assemblée
Générale a approuvé l’octroi des privilèges et immunités aux articles V et VII de la
Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies à tous les membres du
personnel des Nations Unies en excepte ceux qui sont recrutés sur place et payés à
l’heure. Par ailleurs cette immunité a une portée absolue pour les cadres supérieurs
des Nations Unies et le personnel militaire alors qu’elle est restreinte aux actes de
fonction pour le personnel civil ordinaire. (V. articles 20 et 23 de la Convention sur
les privilèges et immunités des membres du personnel des Nations Unies).
78
Article 589 du Code de procédure pénale.
79
C’est ainsi que la lettre invitant l’agent diplomatique à témoigner lui est
adressée sous le couvert du ministre en charge des relations extérieures. De même,
lorsque l’agent diplomatique accepte de témoigner, mais ne peut comparaître devant
le magistrat, un questionnaire lui est adressé par ce magistrat toujours sous le couvert
du ministre en charge des relations extérieures. La réponse de l’agent diplomatique
qui prête serment par écrit, est retournée sous pli fermé au magistrat sous le couvert
du ministre en charge des relations extérieures. Celui-ci la transmet sans en prendre
connaissance.
80
L. SFEZ, « La rupture des relations diplomatiques », RGDIP 1966, pp.359-
430 ; R. PAPINI et G. CORTESE, La rupture des relations diplomatiques et ses
conséquences, Pedone, 1972 299 p.
219
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L’inviolabilité personnelle des fonctionnaires consulaires est de ce fait
sérieusement amoindrie, étant donné qu’ils peuvent être mis en état d’arrestation ou
de détention provisoire pour crime « grave » ; la Convention prescrit seulement que
dans ce cas, la procédure dirigée contre eux doit être ouverte dans le plus bref délai et
l’État de résidence doit prévenir au plus tôt le chef de poste consulaire ; si c’est ce
dernier lui-même qui est en cause, l’État de résidence en informe l’État d’envoi par la
voie diplomatique conformément aux articles 41 et 42.
82
Article 31 de la convention du 24 avril 1963. (Voir T. LIBERA, « Le
fondement juridique des privilèges et immunités consulaires », RCADI 1959, pp. 434-
477 ; J. ZOUREK, « Le statut et les fonctions des consuls », RCADI 1962-II, vol. pp.
357-497).
83
Article 43 para. 1 de la convention du 24 avril 1963.
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Article 52 para. 2 de la convention du 24 avril 1963.
85
Article 71 para. 1 de la convention du 24 avril 1963. Il faut d’ailleurs ajouter
dans le même sens qu’en dehors des agents diplomatiques et consulaires, il existe une
autre catégorie d’agents jouissant de l’immunité diplomatique. Il s’agit des
fonctionnaires qui contribuent directement à l’action des organisations internationales
qui bénéficient autant de l’immunité de juridiction que de l’inviolabilité personnelle.
86
Cette irresponsabilité est donc une protection permanente et absolue au
bénéfice non du titulaire, mais de la fonction. Elle a pour particularité d’une part de
s’étendre au-delà de la cessation du mandat antérieurement couvert et d’autre part,
s’opposer à toute mise en cause du titulaire de la fonction pour les opinions émises et
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pour tous ses actes autres que de haute trahison »87, même s’il s’agit
d’actes antérieurs à son élection88. Plus clairement dit, le seul cas où les
mandats de justice seraient rendus possibles contre le président de la
République se présente lorsque les charges suffisantes pèsent contre lui
dans le cadre d’une procédure pour crime de haute trahison89 ou de
complot contre la sûreté de l’État ? Selon le Professeur Ardant, ce
privilège a pour raison d’être de « protéger la fonction et non pas
l’homme » et de lui « permettre d’exercer aussi sereinement que
possible le mandat que les électeurs lui ont confié »90.
Dans l’hypothèse où la responsabilité du chef de l’État est
engagée, la procédure judiciaire commence après la notification au
procureur général près la Cour Suprême de l’acte d’accusation émanant
de l’Assemblée nationale. Cette notification faite par le président de
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94
V° Art. 306 du Code pénal camerounais et 127 du même texte op.cit. Ainsi
que l’article 68 du Code de procédure pénale camerounais.
95
P. AVRIL et J. GICQUEL, Lexique du droit constitutionnel, Paris, Que
Sais-je ? Puf, 2004, p. 61.
96
Article 14 (1) de la constitution du 18 janvier 1996 : « Le pouvoir législatif
est exercé par le parlement qui comprend deux (2) chambres :
- L’Assemblée nationale
- Le Sénat ».
97
C. GUERIN-BARGUES, Immunités parlementaires et régime
représentatif. L’apport du droit constitutionnel comparé (France-Angleterre-États-
Unis), thèse dactyl. , Paris II, 2007, obs. J. PRADEL, Procédure pénale, op.cit., p. 203.
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98
Ibid., p. 142.
99
L’article 14 (6) de la constitution du 18 janvier 1996 énonce en effet que
la loi fixe entre autres le régime des immunités, des indemnités et des privilèges des
membres du parlement.
100
Article 26 de la constitution française.
101
Article 1 de l’ordonnance n° 72/12 du 26 août 1972 portant régime des
immunités des députés.
102
Article 19 (1) de la loi n° 2013/006 du 10 juin 2013 portant Règlement
Intérieur du Sénat.
103
Article 19 al.2 de la loi n° 2013/006 du 10 juin 2013 portant Règlement
Intérieur du Sénat.
104
A.D. OLINGA, La constitution de la République du Cameroun, Presses
de l’UCAC, 2006, p. 115.
225
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105
Article 19 al.3 de la loi n° 2013/006 du 10 juin 2013 portant Règlement
Intérieur du Sénat par exemple dispose que : « sauf cas de flagrant délit ou de crimes
et délits commis contre la sûreté intérieure ou la sûreté extérieure de l’État, tels qu’ils
sont fixés par le Code pénal, aucun sénateur ne peut être poursuivi en matière
criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation du Sénat pendant les sessions ou
hors session, de son Bureau :
- Par le parquet compétent ;
- Par le ministre en charge de la Défense en cas de
compétence des juridictions militaires ».
106
Dans un arrêt n° 38 du 11 novembre 1969, la Cour Suprême du Cameroun
a décidé qu’est entaché d’excès de pouvoir par violation des dispositions de
l’ordonnance 62/OF/22 du 31 mars 1962 sur les droits et prérogatives des membres
des Assemblées parlementaires, l’ordre de mise en jugement direct délivré par le
ministre des forces armées qui, hors le cas de flagrant délit dûment relevé, prescrit que
l’engagement des poursuites pénales contre un membre de l’Assemblée législative ne
peut s’appuyer que sur une autorisation de levée de l’immunité parlementaire donnée
par cette Assemblée.
107
Depuis l’indépendance, l’immunité parlementaire d’un député n’a été
levée qu’une seule fois, précisément le 14 février 2005, par le Bureau de l’Assemblée
Nationale. Le député mis en cause était DOH GAH GWAYIN III, député du
Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) de la circonscription
du Ngo-ketunjia dans la région du Nord-Ouest, dans le cadre d’une affaire de meurtre.
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108
M. BILONG, « Le déclin de l’État de droit au Cameroun : le
développement des immunités juridictionnelles », in juridis périodique, n° 62,
juin 2005, p. 52.
109
Signalons dans ce sens le cas d’un député du Rassemblement
Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). de la Mefou et Afamba qui menacé
de levée de son immunité parlementaire, en a profité pour sortir du pays.
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