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COMITÉ SCIENTIFIQUE
Président
Pr BOUBAKARI OUMAROU
Directeur
Pr ABDOUL Nasser
Rédacteur en Chef
Pr NGANGO YOUMBI Éric Marcel
MEMBRES
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
1. Dr Ali ABDEL-EL KADER 8. Dr Séverin TCHETCHOUA T.
2. Dr Martine BIKOÉ 9. Dr Job NZOH SANGONG
3. Dr Aimé DOUNIAN 10. Dr Étienne Fabrice NTYAME
4. Dr ESEME NJUI EGBE 11. Dr Alice TOUAÏBA TIRMOU
5. Dr Patrick Achille OND OND 12. Mme Nana DJAMIRATOU
6. Dr Théodore POMTÉ-LE 13. M. Germain DEFAÏ NDOUWE
7. Dr HADIDJA Sali 14. Mme Anne FANSOU
POLITIQUE ÉDITORIALE
JUS CIVITAS encore dénommée RJPUG (Revue Juridique et Politique de l’Université de
Garoua) est une Revue généraliste et interdisciplinaire qui publie des contributions originales,
s’inscrivant dans les domaines du Droit, de la Science Politique et des disciplines connexes.
La Revue accueille des articles de fond, des chroniques de jurisprudence, des
commentaires des décisions de justice et de documents juridiques en français ou en anglais. Les
propositions sont envoyées spontanément ou dans le cadre des appels à contributions pour les différents
numéros de la Revue.
Elle publie également des actes de colloques et des journées d’études, organisés par la Faculté
des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Garoua ou des institutions partenaires de la
Faculté, à condition que ceux-ci s’inscrivent dans des champs disciplinaires couverts par la Revue.
La RJPUG encourage des contributions adoptant des approches positiviste, politologique,
critique, comparatiste ou encore prospective. Toutefois, elles doivent, pour être retenues, adopter un ton
mesuré.
L’édito du présent numéro est signé Jean du Bois de Gaudusson, Agrégé des Facultés de droit,
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux.
SOMMAIRE
Éditorial................................................................................................................................................... IV
Jean DU BOIS DE GAUDUSSON
DOCTRINE
DROIT PUBLIC
DROIT PRIVÉ
SCIENCE POLITIQUE
ÉDITO
On ne peut que saluer pour s’en réjouir la naissance d’une
revue scientifique, lancée par l’Université de Garoua ; elle en témoigne
le dynamisme et la volonté de ses professeurs et chercheurs, même si à
l’évidence les auteurs des contributions sont destinés à provenir de tous
les horizons, à poursuivre leurs recherches, à les diffuser et par-là à
contribuer à sa notoriété dans le monde scientifique et professionnel. À
cet égard, la Revue Juridique et Politique naît sous des auspices
prometteurs si l’on en juge par la composition du comité scientifique et
la liste des auteurs de son premier numéro. On ne peut que lui souhaiter
longue vie ; de par nos responsabilités éditoriales, nous connaissons
les difficultés de maîtriser le rythme des parutions, numéro après
numéro, et de répondre aux attentes d’un lectorat dont on ne sait pas
encore avec précision qui il est, ni tout à fait ses orientations
scientifiques et professionnelles mais, en toute hypothèse, sans
frontières, bien au-delà du Cameroun et du continent africain. N’est –
ce pas là l’enjeu et le but d’une revue, surtout lorsqu’elle est diffusée,
comme il se doit désormais, par la voie de l’internet, que de s’adresser
aux uns et aux autres et, par-là, de participer au développement de la
connaissance et de la recherche, de favoriser les échanges et les débats,
de provoquer, parfois, des controverses et d’alimenter les réflexions
prospectives ?
Autant de fonctions qui sont assignées aux revues scientifiques
en général, plus particulièrement aux revues appartenant aux domaines
des sciences humaines et sociales, plus encore aux disciplines
juridiques et politiques qui sont celles que la Revue a pour ambition
d’embrasser. Comme celle-ci l’indique dans sa présentation, elle a pour
prétention d’étudier les mutations « d’une société qui change à un
rythme vertigineux en posant à la conscience collective des questions
juridiques et politiques aussi complexes les unes que les autres » et, par
les travaux des universitaires et des praticiens, de les accompagner.
On ne saurait mieux en définir l’utilité sociale et scientifique et
dans le fond le rôle qui lui est assigné : d’abord, rendre compte et faire
comprendre des situations, celles du continent africain, mais pas
seulement, trop souvent ignorées et mal comprises et encore
insuffisamment appréhendées par le comparatisme, clé de la
connaissance. Mais aussi participer au développement de la doctrine si
essentielle tant en droit qu’en science politique, d’une doctrine dont des
voix plus nombreuses soulignent la nécessité de la développer en
Afrique et de s’interroger sur les voies de son approfondissement et sur
sa (nécessaire ?) spécificité ou singularité. Quels que soient les points
de vue, la doctrine peut-être plus encore en Afrique qu’ailleurs, a pour
défi d’assurer une fonction prospective, d’élaboration d’une vision
globale de l’ordre juridique et politique et d’exercice d’un contrôle
collectif sur le champ de pratiques du législateur, des juges et des
acteurs politiques ou même de ce que l’on appelle « la société civile ».
Comme le relèvent nombre de publications, la doctrine, en Afrique est
confrontée à des questionnements majeurs, dont certains sont abordés
dans ce premier numéro, et qui font se demander jusqu’où aller dans la
contextualisation d’un droit dont il est remarqué qu’il appartiendrait à
d’autres, par exemple situés en occident (sic), comment assurer ce
constant et éternel arbitrage entre l’universalisme de la science et sa
territorialisation ou encore et, plus concrètement et pour les États de
l’espace africain francophone, sur le positionnement à adopter avec le
droit français, ses jurisprudences, ses théories ? … Autant de
questionnements, qui, comme les réponses recherchées, ne font pas
l’unanimité mais qui permettent d’alimenter les échanges doctrinaux et
de contribuer au renouvellement, au sud comme au nord, des approches
et des certitudes auxquelles ne peuvent échapper ni les juristes ni les
politistes. C’est finalement un acte de confiance que nous exprimons
envers cette nouvelle revue dont le titre « Jus civitas » est une incitation
à devenir, les uns et les autres, indifféremment, les citoyens du monde,
ici et d’abord, scientifique.
Par
Dr Roméo TANKOUA
Docteur/ ph. D en droit pénal et sciences criminelles
Chargé de Cours à la FSJP - Université de Bamenda
1
Au Brésil, il y a les « Maras » et des « Pandillas », gangs de jeunes âgés de
12 ans au moins. Cf. H. CRIZOA, « Délinquance juvénile à Abidjan aujourd’hui : une
analyse causale du phénomène des "microbes" », Sciences et actions sociales (12),
Normes, déviances et nouvelles technologies : entre régulation, protection et contrôle,
2019, p. 2. En République démocratique du Congo, ils sont appelés les « Kuluna ».
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Ce film est sorti le 30 août 2002. Il s’agit de l’histoire d’un jeune homme
et de son meilleur ami avec qui, ils fondent à Rio de Janeiro un gang qui passe du
vol au meurtre pour finir dans le trafic de la drogue.
3
Pour la doctrine criminologique, la prévention peut être définie « comme
un instrument utilisé par l’État pour mieux maîtriser la criminalité par la limitation ou
l’élimination des facteurs criminogènes et par la gestion adéquate des facteurs de
l’environnement physique et social qui engendrent des occasions favorables à la
perpétration des délits ». Cf. Sur ce point lire J. PRADEL, Droit pénal comparé,
Dalloz, 1995, p 145 ; Selon les Nations Unies, la prévention de la criminalité
comprend : « des stratégies et mesures qui visent à réduire les risques d’infractions et
les effets préjudiciables que ces dernières peuvent avoir sur les personnes et sur la
société, y compris la peur de la criminalité, et ce en s’attaquant à leurs multiples
causes ». Cf. UNODC, La prévention de la criminalité, The Doha declaration,
Promoting a culture of Lawfulness, p. 6.
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À ce propos, Cesare LOMBROSO, Raffaele GAROFALO et Enrico FERRI
insistent sur les mesures de sûreté qui visent à combattre l’état dangereux du
délinquant. Cette idée a été introduite par l’école de défense sociale nouvelle (mesures
de défense sociale) qui s’attache à la personnalité du délinquant et non à l’acte
criminel proprement dit, introduit dans le Code pénal.
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V° CNPC, Détermination et Définition Des principaux facteurs De risque
Du comportement antisocial et Délinquant chez les enfants et les jeunes, Rapport de
recherche, 2012-3, 72 p.
11
E. DURKHEIM, « Le crime, phénomène normal », in Déviance et
criminalité. Textes réunis par Denis Szabo avec la collaboration d'André
Normandeau, Paris, Librairie Armand Colin, 1970, 378 pages, pp. 76-82.
12
Extrait de Sociologie criminelle, traduit de l’italien par l’auteur lui-même,
Paris, 1893, p. 69. Il s’agit des criminels-aliénés dans leurs différentes déclinaisons
(première classe), les criminels nés et les criminels d’habitude (2 e classe), les
criminels par habitude acquise (3e classe), les criminels d’occasion (4e classe) et les
criminels passionnés (5e classe).
13
C. LOMBROSO, L’Uomo delinquere (Homme criminel), 1976.
14
R. HASTINGS, « La prévention du crime par le développement social :
une stratégie à la recherche d’une synthèse », Revue criminologie, vol. 31, n° 1,
printemps 1998, pp. 110-122.
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R. HASTINGS, idem, p. 111.
16
Cf. Cameroun web, 14 juin 2023.
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Peut-être parce que la sécurité est renforcée.
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M. KALUSZYNSKI, « Entre science et politique, la criminologie, une
science sociale en balbutiements… », Tempo Social, revista de sociologia da USP,
v. 32, n. 3, 2000, pp. 31-65. 35 p., https://orcid.org/0000-0002-8951-1389, p. 34.
19
Cette démarche se démarque un peu de celle de M. BIANCHI qui estime
que les aliénés criminels doivent appartenir à la psychiatrie et non à l’anthropologie,
contrairement à FERRI pour qui, la classification des classes de criminels ne doit pas
être exclusivement biologique, mais doit constituer la base anthropologique de la
sociologie criminelle. Ceci semble être logique, puisque FERRI procède également à
l’intérieur de cette classe, à d’autres catégorisations plus proches de la psychiatrie,
mais dont l’importance est nécessaire en sociologie criminelle.
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https://ledroitcriminel.fr/la_science_criminelle/hist_soc_crim/sociologues/
ferri_categories_criminels.htm, 11e §.
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L. MONCHALIN, « Pourquoi pas la prévention du crime ? Une
perspective canadienne », Criminologie, vol. 42, no 1 (2009), pp. 115-142.
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R. HASTINGS, op.cit., p. 111.
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Cf. Comité permanent de la justice et du Solliciteur général du Canada,
1993.
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V° Comité permanent de la justice Solliciteur général, idem, pp. 12 et 13. ;
Prairie Research Associates, 1996 ; R. HASTING, op.cit., p. 111.
26
R. HASTINGS, op.cit., p. 112.
27
R. HASTINGS, op.cit., p. 112.
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Conseil national de prévention du crime du Canada, 1995 ; R. HASTINGS,
op.cit., p. 113.
29
En effet, une des premières incarnations de cette façon de faire a pu être
observée dans l’Hexagone en 1982, lors des travaux de la Commission des maires sur
la sécurité. Ce modèle s’est développé par la suite, sur la base de diverses
recommandations émanant des exécutifs municipaux (maires), d’experts et
d’organismes nationaux. Cf. L. MONCHALIN, « Pourquoi pas la prévention du
crime ? Une perspective canadienne », op.cit., p. 127.
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F. POULIN, T. J. DISHION, K. KAVANAGH et J. KIESNER, « La
prévention des problèmes de comportement à l’adolescence : l’Adolescent Transition
Program », Revue Criminologie, volume 31-1, 1998, pp. 70, 72 et s. ; R. HASTINGS,
op.cit., p. 114.
31
R. HASTINGS, op.cit., p. 115.
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pouvoir politique. C’est une posture qui trouve son origine dans les
approches marxistes ou critiques en criminologie et en sociologie de la
déviance, qui estime que la criminalité est avant tout, un fait social
normal inhérent aux conditions de vie32.
Plutôt que de s’attarder sur le développement du délinquant
persistant ou chronique, l’approche sociale dirige son intervention vers
le problème du taux de criminalité et de la victimisation, et
particulièrement leur distribution dans les différents secteurs du
système pénal. La méthodologie d’approche tend à favoriser les
analyses structurelles et comparatives de l’origine, de la reproduction
et des conséquences des inégalités sociales33. C’est dire que certaines
situations de l’approche développementale telles que les problèmes
familiaux des milieux défavorisés ou sous-scolarisés sont des
conséquences prévisibles des aménagements sociaux et des stress.
L’approche est donc macrosociologique. Elle cherche un lien
direct entre les taux de criminalité et la victimisation d’une part ; et
l’origine et le maintien des conditions sociales d’autre part. Cette
analyse s’appuie donc sur l’approche développementale en lui donnant
des explications de l’existence des milieux défavorisés ; tout en
expliquant la disponibilité des ressources nécessaires pour mettre en
place les interventions individuelles et interpersonnelles désirées. Dans
cette perspective, il faut donc expliquer la nécessité des liens entre la
structure sociale et le vécu des gens. Autrement dit, sur le plan
criminologique, il y a lieu de convoquer la théorie économique du
crime, bien que l’approche développementale critique l’approche
sociale pour sa faible capacité du niveau de corrélations entre
l’inégalité, le développement de l’enfant et le taux de déviances. En se
rectifiant, il faudrait reconnaître que les programmes proposés par
l’approche sociale exigeraient les investissements massifs de ressources
et inversement, pêcheraient par la lourde connotation centralisatrice
dans leur mise en œuvre34.
32
À prendre l’exemple du Cameroun, l’enquête faite auprès des ménages
(ECAM) en 1996 faisait déjà état de près de 85 % de la population active qui évoluent
dans le secteur informel où la faiblesse des revenus et la précarité de l’emploi rendent
vulnérables, (Enquête camerounaise auprès des ménages-ECAM, 1996). Cette
enquête considérait comme pauvre les individus ayant un revenu annuel inférieur à
184 000 FCFA. Cf. document d’enquête du PNUD sur la délinquance urbaine à
Yaoundé, ibid., p. 19). Cette enquête répartissait la population par niveau de vie en
1996. Trois groupes socio-économiques étaient identifiés : les pauvres (326 671
personnes, soit 28, 9 %), les intermédiaires (357 232 soit 32, 1 %), les non pauvres
(420 597 soit 39,0 %). Source, annuaire statistique du Cameroun, 1997.
33
R. HASTINGS, op.cit., p. 117.
34
R. HASTINGS, op.cit., p. 118.
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35
G. PICCA, « Criminologie internationale et criminalité », in Problèmes
actuels de science criminelle, Vol. VII, PUAM, 1994, p. 61.
36
La théorie libérale-progressiste du crime a fourni une base intellectuelle à
de nombreux programmes sociaux censés combattre la criminalité sous les
administrations Kennedy, Johnson et Carter (Great Society, War on Poverty…). C’est
pourquoi on a estimé à certains moments que la criminalité serait mieux combattue au
moyen de services sociaux et par la redistribution égale des richesses plutôt que par
des arrestations et des incarcérations. Cette approche sociale de la lutte contre la
criminalité semble épouser l’adhésion des structures répressives qui consacrent
beaucoup d’actions vers la prévention.
37
J.-Y. CARO, « La théorie économique du crime », Note critique, in
Sociologie du travail n° spécial 1/81 janvier-mars ; P. KITCHEN, Examen du lien
entre la criminalité et la situation socio-économique à Ottawa et à Saskatoon :
Analyse géographique à petite échelle, Ministère de la Justice Canada Division de la
recherche et de la statistique, 2006, rr06-6f, 104 pages.
38
J. MIELKE, « Causes primaires de la criminalité et de la délinquance
juvénile », Ediçâo, 2012, p. 2.
39
E. FERRI, La Sociologie criminelle, Fratelli Bocca, 1900.
40
A.-D. OLINGA, « De la corruption au Cameroun », in P. TITI NWEL
(sous la coord.), Corruption in Cameroon, Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung
Cameroun, Yaoundé, 1999, p. 157.
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41
J. VAN KAN, Les causes de la criminalité. Etude historique et critique de
d’étiologie criminelle, Bibliothèque de criminologie, Imprimerie-éditeurs, Paris,
1902, p. 58.
42
Burkina Faso, Matrice d’actions prioritaires du PUS-BF 2020-2021,
Programme d’urgence pour le Sahel, 2020, 107 pages.
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Prairie Resaerch Associates, 1996, p. 1.
44
R. HASTINGS, op.cit., p. 119.
45
Conseil national canadien de prévention du crime, 1995, pp. 6-8.
46
A. COHEN, The symbolic xonstruction of community, Tavistock
pblications, London, 1985, pp. 83-86.
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Association des malfaiteurs, organisations criminelles structurées chacune
autour d’un chef (patron) et fonctionnant sur la base d’une division sociale des tâches
à l’intérieur ; cf. Y.-A. CHOUALA, in Criminalité organisée et insécurité au
Cameroun, CRAPS, Yaoundé, inédit, p. 2.
48
Groupe de malfrats qui coalisent leurs actions et mettent en commun leurs
ressources dans la visée de la défense, de la stabilisation et de la maximisation de leurs
intérêts et profits à travers les territoires frontaliers.
49
Détournement des moyens légitimes de violence ou des instruments et des
moyens de la cœrcition étatique à des fins privées. Exemple : accointance entre
certains éléments véreux des forces de l’ordre avec les malfrats.
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On se souvient que dans une enquête non moins récente menée par le
PNUD entre janvier et juillet 2001, il ressortait avec une certitude avérée que
l’incertitude de la débrouillardise des jeunes diplômés ne peut que « cristalliser le
sentiment de frustration, de marginalisation et provoquer des attitudes de violence et
de délinquance ». Ainsi, dans la répartition des quartiers dangereux dans les
arrondissements de Yaoundé, on constate que le degré d’insécurité est moins élevé
dans les quartiers résidentiels (Elig-Essono, Yaoundé 1er, 60 %) ou dans les quartiers
situés autour de la prison (Kondengui, Yaoundé 4e, 55 % ; Nkol Ndongo, Yaoundé 5e,
80 % ) que dans les quartiers commerciaux (Melen, Yaoundé 6 e, 65 %) ; alors que ce
taux est assez très élevé dans les quartiers populeux (briqueterie, Yaoundé 2e, 90 % ;
Mokolo Elobi, Yaoundé 2e, 90 %), Madagascar, Yaoundé 2e, 90 %), Etam-Bafia
(Yaoundé 4e, 90 %). Sur l’ensemble de la question, voir PUNUD, Enquête faite auprès
des ménages (ECAM), en 1996, p. 24.
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É. DURKHEIM, « Le crime phénomène normal » (1894), op.cit., pp. 76-
82.
52
Cf. M. M’PACKO, Violence, délinquance et insécurité à Douala, 2000, 18
pages ; S. BOURDIN et B. C. WANDJI, « Les signatures spatiales de la criminalité
dans les villes du Sud. L'exemple de la ville de Yaoundé », in Mondes en
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L’allégement portait dans un premier temps de l’interdiction de la
circulation entre 22 heures et 6 heures du matin, ensuite entre 00 heures et 06 heures
du matin, y compris dans les zones ciblées par l’arrêté n° 270.
57
Deido au lieu-dit « Rue de la Joie » et Nkomondo (Douala 1er) ; Quartier
Makéa (Douala 2e) ; Carrefour Agip et carrefour Ndokoti (Douala 3 e) ; Bépenda au
lieu-dit « Double Balles » et à Sodiko au lieu-dit « Kwassa-Kwassa » (Douala 4e) et
Carrefour Bijou à Bonamoussadi (Douala 5e).
58
On peut citer entre autres, New-Bell, Nkomondo, New-Deïdo, Village,
Nganguè, Brazaville, New-Town aéroport, Bilonguè, Bepanda, Banga Pongo, etc.
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Il s’agit des opérations l’Opération scorpion noir (à Douala en
février 2000) plus connue sous le nom de Commandement opérationnel (CO) et de
l’Opération Vautour (à Yaoundé en février 2000) chargées de la coordination de
l’action des forces armées et de la police, dans la lutte contre la grande criminalité.
60
En effet, tout est parti de l’exploitation de deux jeunes interpellés pour un
vol aggravé au quartier Ngousso. Cf. https://www.stopblablacam.com/societe/1209-
9335-gendarmerie-des-operations-coup-de-poing-pour-combattre-le-phenomene-
des-microbes-a-yaounde-et-douala.
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61
T. BOUYABLANE, La délinquance juvénile : comparaison et synthèse,
Université Hassane II -Mohammadia - Maroc - Licence en droit privé, pp. 22-22.,
www.memoireonline.com, catégorie droit pénal.
62
On se souvient du fameux immeuble de la mort, situé aux encablures du
rond-point poste central à Yaoundé, qui, avant son aménagement, était un terreau
fertile aux agressions ou à la préparation des actes de délinquance. Or, il est d’avis
général que depuis sa mue, en 2014, ce phénomène a disparu dans ou autour du site.
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Ces facteurs pivotent autour de trois éléments : (1) Il doit y avoir un objet
ou une victime offrant à un criminel un certain niveau de profit, ce qui le pousse à
commettre un crime ; (2) Il doit y avoir un lieu dans lequel un crime peut se produire
et dans lequel un criminel peut raisonnablement estimer ne pas être appréhendé ; (3)
il doit y avoir un criminel motivé à commettre un crime.
64
Sur l’ensemble de la question, voy. UNODC-ONU/HABITAT, Manuel
Introductif sur les Activités de Police en Milieu Urbain, Série de manuels sur la justice
pénale, 2013, pp. 34 et ss.
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CRIME
Cible / Victime
Gardien
Source : Lawrence E. Cohen et Marcus Felson, Social Change and Crime
Rate Trends : A Routine Activity Approach, American Sociological Review 44 : 4
(1979), pp 588-608.
65
C’est la société d’électrification d’énergie au Cameroun, en charge de
production, de transport, de distribution et de commercialisation de l’énergie
électrique.
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Cette expression allemande signifie Black number en anlgais et chiffre noir
en français. Du chiffre noir, on distingue ici le chiffre gris ou Dunkelziffer c’est-à-dire
le nombre des auteurs des crimes non identifiés par la police, bien que les crimes
soient effectivement commis. Sur l’ensemble de la question, cf., M. HISRCH, « Les
chiffres cachés de la statistique criminelle », R.C.P.T., 1956, p. 110 ; H. BEKAERT,
« L’impunité », in Revue de l’institut de sociologie de l’Université de Bruxelles, 1963,
1. p. 133.
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actes de représailles par ces délinquants sur toute personne qui tenterait
de décliner leurs identités aux services de maintien de l’ordre.
À la vérité et s’agissant de l’enquête de victimisation, le
problème ne se poserait pas en termes de collecte des données liées à
l’acte criminel, mais en termes d’identification des délinquants. C’est
du moins ce qui peut ressortir d’une enquête du PNUD en 2001 sur de
la délinquance urbaine à Yaoundé. C’est dire que contrairement à
l’enquête d’auto-confession portant sur les personnes ayant eu
connaissance des infractions, l’enquête de victimisation consiste à
interroger un groupe de personnes sur les infractions dont elles ont été
victimes78. Même si ces enquêtes peuvent avoir un objectif clinique
c’est-à-dire qui tend à rechercher les mécanismes psychosociaux qui
commandent le phénomène de victimisation lié aux actes posés par les
« microbes » sociaux, elles ont davantage un objectif de sociologie
pénale et non de criminologie véritable, en s’intéressant davantage aux
plaignants79 en tant que catégorie sociologique et non point aux
victimes comme catégorie criminologique80.
78
À Yaoundé IIe, en 2001, sur une population estimée à 250 000 habitants,
près de 70 % de personnes consultées entre janvier et juillet affirment avoir été
victimes de l’insécurité. Il en est de même de Yaoundé III e pour lequel, sur une
population sur près de 300 000 habitants, le taux de victimisation était de 41,7 %. À
Yaoundé VIe, on a : Biyem-assi (75 % du taux de victimisation), Melen mini-ferme
(70 %) et Etoug Ebé (50 %), qui sont les zones les plus criminogènes de cet
arrondissement. Sur l’ensemble de la question, PNUD, Diagnostic de la délinquance
urbaine à Yaoundé, 2001, pp. 60 et s.
79
C’est ainsi qu’entre janvier et juillet 2001, les crimes et délits enregistrés
par FMO à Yaoundé sont entre autres, les vols simples (49,6 %), les braquages
(19,5 %), les viols (3,5 %), les cambriolages et braquages (16,8 %) et autres
infractions (10,81 %).
80
R. GASSIN, Criminologie, 4e éd., Paris, Dalloz, 1998, p. 119.
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81
M. CUSSON, Criminologie actuelle, Canada, 1998, 323 pages. Un
document produit en version numérique par Jean-Marie TREMBLAY au Cégep de
Chicoutimi, p. 117.
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