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JUS CIVITAS

Revue Juridique et Politique de l’Université de Garoua


RJPUG

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Président
Pr BOUBAKARI OUMAROU

Directeur
Pr ABDOUL Nasser

Rédacteur en Chef
Pr NGANGO YOUMBI Éric Marcel

MEMBRES

1. Pr ABA’A OYONO Jean-Calvin 22. Pr MBALLA OWONA


2. Pr ABDOUL Nasser 23. Pr MBAYE Mayatta Ndiaye
3. Pr ABANE ENGOLO Patrick E. 24. Pr NGANGO YOUMBI
4. Pr ADAMOU Moctar 25. Pr NGO TONG Chantal-Marie
5. Pr AÏVO Gérard 26. Pr GUIMDO Raymond Bernard
6. Pr AKAMA PENDA Samuel 27. Pr NGUELE ABADA Marcelin
7. Pr ATANGANA AMOUGOU 28. Pr NGWA FORBIN Éric
8. Pr BIAKAN Jacques 29. Pr NKOULOU Yannick Serge
9. Pr BILOUNGA Stève 30. Pr OGO SECK Papa
10. Pr CABANIS André 31. Pr ONDOUA Alain
11. Pr DARLAN Danièle 32. Pr OWONA MFEGUE Kourra
12. Pr DU BOIS DE GAUDUSSON 33. Pr PEKASSA NDAM Gérard
13. Pr FOULLA DAMNA 34. Pr POUGOUÉ Paul-Gérard
14. Pr GAËTAN Foumena 35. Pr SOMA Abdoulaye
15. Pr GUIMDO Raymond Bernard 36. Pr TCHEUWA Jean-Claude
16. Pr KOUAM Siméon 37. Pr VOUDWE BAKREO
17. Pr HOUNBARA KAOSSIRI 38. Pr ZAMBO Dominique
18. Pr HOLO Théodore 39. Pr MENGUELE MENYENGUE
19. Pr NJOYA Jean 40. Pr LOGMO MBELEK Aron
20. Pr LEKENE DONFACK 41. Pr AKONO ONGBA Sedena
21. Pr MACHIKOU Nadine 42. Pr BEGNI BAGAGNA

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
1. Dr Ali ABDEL-EL KADER 8. Dr Séverin TCHETCHOUA T.
2. Dr Martine BIKOÉ 9. Dr Job NZOH SANGONG
3. Dr Aimé DOUNIAN 10. Dr Étienne Fabrice NTYAME
4. Dr ESEME NJUI EGBE 11. Dr Alice TOUAÏBA TIRMOU
5. Dr Patrick Achille OND OND 12. Mme Nana DJAMIRATOU
6. Dr Théodore POMTÉ-LE 13. M. Germain DEFAÏ NDOUWE
7. Dr HADIDJA Sali 14. Mme Anne FANSOU

JUS CIVITAS / RJPUG, Vol.1, N°1, Janvier 2024


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Revue Juridique et Politique de l’Université de Garoua
RJPUG

POLITIQUE ÉDITORIALE
JUS CIVITAS encore dénommée RJPUG (Revue Juridique et Politique de l’Université de
Garoua) est une Revue généraliste et interdisciplinaire qui publie des contributions originales,
s’inscrivant dans les domaines du Droit, de la Science Politique et des disciplines connexes.
La Revue accueille des articles de fond, des chroniques de jurisprudence, des
commentaires des décisions de justice et de documents juridiques en français ou en anglais. Les
propositions sont envoyées spontanément ou dans le cadre des appels à contributions pour les différents
numéros de la Revue.
Elle publie également des actes de colloques et des journées d’études, organisés par la Faculté
des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Garoua ou des institutions partenaires de la
Faculté, à condition que ceux-ci s’inscrivent dans des champs disciplinaires couverts par la Revue.
La RJPUG encourage des contributions adoptant des approches positiviste, politologique,
critique, comparatiste ou encore prospective. Toutefois, elles doivent, pour être retenues, adopter un ton
mesuré.

L’édito du présent numéro est signé Jean du Bois de Gaudusson, Agrégé des Facultés de droit,
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux.

Tous les droits de reproduction sont réservés. Toute reproduction,


traduction ou adaptation, intégrale ou partielle, faite sans e
consentement du Directeur de la Revue, serait illicite et constituerait
un délit de contrefaçon.

Édition, administration, abonnements


Éditions Le Rousseau,
Ngaoundéré, Cameroun
BP. 346, FSJP, Université de Garoua-Cameroun
Tél : +237 655 92 81 76 / 698335182
Courriel de la Revue : juscivitas@yahoo.com ;
Infographie couverture : Abanda Mbarga Jacques (Tél ; +237 693 18 94 47)
ISSN – 0000 - 0000
Dépôt légal : janvier 2024
JUS CIVITAS / RJPUG, Vol.1, N°1, Janvier 2024
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SOMMAIRE
Éditorial................................................................................................................................................... IV
Jean DU BOIS DE GAUDUSSON

DOCTRINE
DROIT PUBLIC

Les mécanismes de prévention et de résolution des conflits à l’épreuve de l’insurrection


terroriste de Boko Haram ....................................................................................................................1
Nasser ABDOUL
La notion « d’intérêt du service » dans l’action administrative ................................................ 21
Éleuthère MANGA ZAMBO
Genre et Droit international des droits de la femme : continuité ou discontinuité dans la
redéfinition de l’égalité ...................................................................................................................... 41
Crescence NGA BEYEME
Le transfert des ressources financières aux collectivités territoriales décentralisées au
Cameroun : entre (in) effectivité et opacité .................................................................................. 70
HAYATOU HAMAGADO
Les pouvoirs des États membres des organisations africaines d’intégration sous régionale :
cas de la CEMAC et de la CEDEAO .................................................................................................... 96
Emmanuel MOUBITANG
Navette parlementaire et état de droit au Cameroun ............................................................ 126
HADIDJA SALI
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale
................................................................................................................................................................ 142
Clarisse Aimée EKA TOUBE, Epouse NGBWA

DROIT PRIVÉ

Les substituts pénaux l’épreuve de la remontée du phénomène des « microbes » sociaux


au Cameroun ......................................................................................................................................160
Roméo TANKOUA
La rationalisation législative des mandats de justice en procédure pénale au Cameroun
.............................................................................................................................................................. 200

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Gaétan Mamert BILOA NTONGA


The Challenges of Common Law Principles of Offer and Acceptance in the Formation of
Online Contracts : a Critical Analysis ...........................................................................................228
Pauline ASHU MANYI
Le régime juridique de la protection du débiteur lors de la saisie en Droit OHADA .......... 244
Simplice Emmanuel TINWO FONKOUO

SCIENCE POLITIQUE

Construction d’un imaginaire unitaire et « démocratie passive » au Cameroun : retour


sur les liturgies politiques de la transition démocratique ....................................................... 262
Jean NJOYA
De la nécessité de développer la pensée africaine face à la complexité des crises de l’Etat
en Afrique .......................................................................................................................................... 306
Chantal Marie NGO TONG
La promotion de la tolérance et l’autonomisation financière : socles de la prévention de
l’extrémisme violent des jeunes de la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun .................319
SOULEYMANOU ALHADJI

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Revue Juridique et Politique de l’Université de Garoua
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ÉDITO
On ne peut que saluer pour s’en réjouir la naissance d’une
revue scientifique, lancée par l’Université de Garoua ; elle en témoigne
le dynamisme et la volonté de ses professeurs et chercheurs, même si à
l’évidence les auteurs des contributions sont destinés à provenir de tous
les horizons, à poursuivre leurs recherches, à les diffuser et par-là à
contribuer à sa notoriété dans le monde scientifique et professionnel. À
cet égard, la Revue Juridique et Politique naît sous des auspices
prometteurs si l’on en juge par la composition du comité scientifique et
la liste des auteurs de son premier numéro. On ne peut que lui souhaiter
longue vie ; de par nos responsabilités éditoriales, nous connaissons
les difficultés de maîtriser le rythme des parutions, numéro après
numéro, et de répondre aux attentes d’un lectorat dont on ne sait pas
encore avec précision qui il est, ni tout à fait ses orientations
scientifiques et professionnelles mais, en toute hypothèse, sans
frontières, bien au-delà du Cameroun et du continent africain. N’est –
ce pas là l’enjeu et le but d’une revue, surtout lorsqu’elle est diffusée,
comme il se doit désormais, par la voie de l’internet, que de s’adresser
aux uns et aux autres et, par-là, de participer au développement de la
connaissance et de la recherche, de favoriser les échanges et les débats,
de provoquer, parfois, des controverses et d’alimenter les réflexions
prospectives ?
Autant de fonctions qui sont assignées aux revues scientifiques
en général, plus particulièrement aux revues appartenant aux domaines
des sciences humaines et sociales, plus encore aux disciplines
juridiques et politiques qui sont celles que la Revue a pour ambition
d’embrasser. Comme celle-ci l’indique dans sa présentation, elle a pour
prétention d’étudier les mutations « d’une société qui change à un
rythme vertigineux en posant à la conscience collective des questions
juridiques et politiques aussi complexes les unes que les autres » et, par
les travaux des universitaires et des praticiens, de les accompagner.
On ne saurait mieux en définir l’utilité sociale et scientifique et
dans le fond le rôle qui lui est assigné : d’abord,rendre compte et faire
comprendre des situations, celles du continent africain, mais pas
seulement, trop souvent ignorées et mal comprises et encore
insuffisamment appréhendées par le comparatisme, clé de la
connaissance. Mais aussi participer au développement de la doctrine si

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IV
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Revue Juridique et Politique de l’Université de Garoua
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essentielle tant en droit qu’en science politique, d’une doctrine dont des
voix plus nombreuses soulignent la nécessité de la développer en
Afrique et de s’interroger sur les voies de son approfondissement et sur
sa (nécessaire ?) spécificité ou singularité. Quels que soient les points
de vue, la doctrine peut-être plus encore en Afrique qu’ailleurs, a pour
défi d’assurer une fonction prospective, d’élaboration d’une vision
globale de l’ordre juridique et politique et d’exercice d’un contrôle
collectif sur le champ de pratiques du législateur, des juges et des
acteurs politiques ou même de ce que l’on appelle « la société civile ».
Comme le relèvent nombre de publications, la doctrine, en Afrique est
confrontée à des questionnements majeurs, dont certains sont abordés
dans ce premier numéro, et qui font se demander jusqu’où aller dans la
contextualisation d’un droit dont il est remarqué qu’il appartiendrait à
d’autres, par exemple situés en occident (sic), comment assurer ce
constant et éternel arbitrage entre l’universalisme de la science et sa
territorialisation ou encore et, plus concrètement et pour les États de
l’espace africain francophone, sur le positionnement à adopter avec le
droit français, ses jurisprudences, ses théories ? … Autant de
questionnements, qui, comme les réponses recherchées, ne font pas
l’unanimité mais qui permettent d’alimenter les échanges doctrinaux et
de contribuer au renouvellement, au sud comme au nord, des approches
et des certitudes auxquelles ne peuvent échapper ni les juristes ni les
politistes. C’est finalement un acte de confiance que nous exprimons
envers cette nouvelle revue dont le titre « Jus civitas » est une incitation
à devenir, les uns et les autres, indifféremment, les citoyens du monde,
ici et d’abord, scientifique.

Jean du BOIS de GAUDUSSON


Agrégé des facultés de droit
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux

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V
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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

LA PRÉSERVATION DES RESSOURCES NATURELLES ET LE


PROBLÈME DE SURPÊCHE EN AFRIQUE CENTRALE

Par
Dr Clarisse Aimée EKA TOUBE, épse NGBWA
Environnementaliste
Docteur en Relations Internationales
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC)

« Il n’y a plus de société qui puisse vivre en autarcie. Les


problèmes écologiques sont intimement mêlés aux questions
économiques ; ils sont générés ou influencés par des déséquilibres dont
l’on ne peut croire qu’ils puissent être réglés autrement que par des
normes internationales ».1 Autrement dit, le monde entier subit
plusieurs problèmes écologiques qui sont liés au secteur économique et
engendrent des problèmes sociaux, sanitaires, environnementaux. C’est
le cas de la pollution2, du changement climatique3, de la surpêche et
autres. Le concept en science, n’est pas seulement « […] une aide pour
percevoir, mais une façon de concevoir […] qui exerce un premier tri
au milieu du flot d’impressions qui assaillent le chercheur »4. C’est dire
que la clarification des concepts clés permet de mieux définir la réalité.
Cela étant, les concepts au cœur de la présente contribution (la
préservation, les ressources naturelles [et en particulier les ressources
halieutiques], la surpêche) méritent d’être passés en revue.
L’étymologie du vocable « préservation » indique qu’il renvoie
à l’idée de « garantir quelqu’un ou quelque chose d’un mal qui pourrait
lui arriver ». C’est l’équivalent de la notion de protection définie par
Gérard Cornu au sens juridique comme, une garantie qui répondant au

1
R. ROMI, Droit de l’environnement, 8e édition Lextenso 2014, p. 11.
2
V° A. KISS, « Droit international de l’environnement », Revue Juridique
de l’Environnement, 1990, p. 80. L’auteur souligne qu’au début de l’ère écologique,
soit dans les années 1970, le droit international de l’environnement était caractérisé
essentiellement par le conflit entre deux souverainetés : celle de l’État pollueur et celle
de l’État victime de pollution. À cette époque est adopté la Convention internationale
pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) du 2 novembre 1978
ainsi qu’un Protocole la même année.
3
La Conférences des Nations Unis sur les Changements Climatiques 2022
(COP 27) soulève une fois encore l’importance dans la question.
4
M. GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris 2001, p. 385.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

besoin de celui ou de celle qu’elle couvre, correspond en général à un


devoir pour celui qui l’assure, consistant à prémunir une personne ou
un bien contre un risque, à garantir sa sécurité, son intégrité, etc., par
des moyens juridiques5. C’est dans son rapport avec l’environnement
que la notion de préservation sera envisagée dans nos développements.
Selon Fichesser et Dupuis-Tate, l’environnement « est l’ensemble à un
moment donné, des agents physiques, chimiques, biologiques et
facteurs s susceptibles d’avoir un effet sur les êtres vivants et les
activités humaines »6. Globalement, l’environnement représente tout ce
qui entoure une entité spatiale biotique ou abiotique dans l’univers,
ajusté des éléments (physiques, chimiques, biologiques) et
socioculturels, nécessaires au bien-être des êtres vivants.
La préservation de l’environnement fait référence aux moyens
essentiellement juridiques destinés à le prémunir contre les risques liés
à l’exploitation de l’homme7 ou des risques naturels. Ainsi définie, la
préservation a partie liée avec le développement durable. Pour mieux
cerner le couple « développement durable », il faut nécessairement
partir de la signification du « développement ». Il est « […] un processus
qui permet aux êtres humains de développer leur personnalité, de prendre confiance
en eux et de mener une existence digne et épanouie […] C’est par le développement
que l’indépendance politique acquiert son sens véritable. Il se présente comme un
processus de croissance, un mouvement qui trouve sa source première dans la société
qui est elle-même en train d’évoluer »8. Lorsque ce processus prend en
compte l’intérêt des générations futures, on parle de « développement
durable ».
La Convention africaine sur la conservation de la nature et des
ressources naturelles est l’une des rares à tenter une définition des
« ressources naturelles » à travers non pas une formule ou un critère de
définition, mais par l’établissement d’une liste d’éléments qui au regard
des buts visés par la Convention seront considérés comme des
ressources naturelles. Dans sa version originelle (1968) le terme renvoie
(article 3) aux ressources naturelles renouvelables, c’est-à-dire les sols,
les eaux, la flore, la faune. Dans sa version modifiée (2003), il renvoie
(article 5) aux ressources naturelles tangibles ou non, notamment les
sols, les eaux, la flore, la faune, ainsi que les ressources non
renouvelables. Le Principe 2 de la Convention de Stockholm parlant de
ressources naturelles du globe fournit une autre liste : l’air, l’eau, le sol,

5
G. CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, Puf, 8e éd., 2010, p. 736.
6
G. BENEST, M. HOYER et AMAT, Mondialisation et Environnement,
Ellipse, 2009 p12
7
J.-C. ATAFO LEMA, Les défis de la protection de l’environnement en droit
international, Paris, l’Harmattan, 2019, p. 44.
8
V° Le Rapport de la Commission Sud en 1990.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

la flore et la faune. La Convention sur la Diversité Biologique du 5 juin


1992 ne traite pas des ressources naturelles mais évoque deux notions
plus spécifiques : les ressources biologiques et les ressources
génétiques. D’autres définitions plus ou moins similaires sont données
par des documents à la valeur juridique faible, provenant des
organisations internationales et régionales telles que : l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature, l’Organisation
Mondiale du Commerce ou la Commission européenne. Pour ce qui est
des ressources halieutiques, l’étymologie du terme halieutique revoie à
la pêche. C’est ainsi que le terme ressource halieutique renvoie à
l’ensemble des ressources vivantes (animales et végétales) des milieux
aquatiques marins ou dulçaquicoles (eau douce) exploitées par
l’homme (pêche, aquaculture). Globalement les ressources halieutiques
représentent toutes les composantes du milieu marin, aquatique, de
prime à bord les poissons, les crustacés, les plantes.
La surpêche est définie par le Dictionnaire Larousse, comme
« une exploitation d’une pêcherie au-delà de ses possibilités ». Une
acception plus technique permet de dire qu’elle est l’action de recueillir
excessivement ou surexploiter les ressources marines, les réserves
halieutiques de la biomasse, incluant les poissons de mer, les crustacés,
les mollusques, les fruits de mer et limitant une production aquatique
durable. Il s’agit d’une activité de pêche qui menace le renouvellement
des ressources naturelles marines. Lorsque l'Homme attrape plus de
poissons ou tout autre organisme marin qu'il ne le doit, l'écosystème est
affecté et ne peut se régénérer. C’est la raison pour laquelle tous ceux
qui agissent ainsi effectuent la surpêche.
Pendant les siècles précédents, la pêche artisanale était
fréquente dans plusieurs zones sans que cela n’entraîne de graves
dommages à la préservation des ressources halieutiques. Le
développement de la pêche industrielle s’est fait depuis le XXe siècle,
favorisé notamment par l’accroissement démographique, les progrès
scientifiques et techniques, la concurrence internationale, provoquant
ainsi le phénomène de surpêche. Il faut se garder de croire que la
surpêche s’effectue dans toutes les zones aquatiques, ni dans tous les
États du monde entier ou encore qu’elle concernerait toutes les espèces
aquatiques. Seules certaines zones aquatiques et certaines espèces sont
en effet victimes de la surpêche.
Il est selon Michel Prieur, nécessaire au regard de ces
développements de prendre des suites de mesures de protection sévères
à titre de précaution que de ne rien faire en attendant que se révèlent des

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

dommages9. C’est dire que les mesures de protection environnementale


doivent être effectives. En prenant pour cadre d’analyse l’Afrique
centrale, il importe à la suite de cet éminent auteur de poser la question
suivante : le dispositif de lutte contre la surpêche en Afrique central est-
il efficace ? L’on est sur cette interrogation parti sur l’hypothèse
suivante : la limitation de la surpêche dépend des stratégies adoptées
par les institutions publiques et privées d’Afrique Centrale, or l’analyse
du dispositif y relatif serait imparfaite.
Il importe à présent de préciser la méthodologie de recherche
mobilisée. La méthode est à titre de rappel, l’ensemble des procédures
logiques, inhérentes à toute recherche scientifique. La méthode
d’analyse définit donc ce qu’est l’information. C’est elle qui précise les
propriétés que l’on doit accorder ou refuser à cette information. Elle
impose aux données des propriétés qui permettront d’utiliser
l’information qu’elles contiennent pour construire une analyse parfaite
pour une recherche.
L’étude repose à la fois sur la méthode juridique et la méthode
sociologique. L’approche juridique à travers ses deux piliers que sont
la dogmatique et la casuistique nous a permis une interprétation, une
systématisation et un approfondissement de la compréhension des
normes internationales, régionales (Afrique centrale) et nationales
relatives à la lutte contre la surpêche. En considérant le décalage qu’il
peut y avoir entre les normes juridiques et les faits, ainsi la méthode
sociologique a été mobilisé en complément à la méthode juridique à
travers une exploitation documentaire autre que les normes juridiques,
des entretiens semi-directifs et les interviews qui nous permettra de
compléter les informations de cette recherche.
Cela étant, la réponse à la question de l’efficacité du dispositif
de lutte contre la surpêche en Afrique central passe par un état des lieux
du phénomène qui nous permet de conclure à une situation assez
paradoxale (I), laquelle amène à rechercher à la perfectibilité dans la
lutte contre la surpêche (II).

I-UN ÉTAT DES LIEUX PARADOXAL DU


PHÉNOMENE DE SURPÊCHE

La surpêche est une activité qui va au-delà des extractions


naturelles. Sa particularité est l’exploitation en grande quantité des
organismes marins, ainsi que l’élimination des bébés poissons dans
certaines étendues, ceci engendre à long terme plusieurs impacts, d’où

9
M. PRIEUR, Droit de l’environnement, 6e édition, DALLOZ, 2011, p. 186.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

la proposition de certaines normes au sein de la communauté


internationale ainsi que dans le cadre national.
L’analyse de la zone d’Afrique centrale permet de relever un
contraste frappant entre l’importance des normes prohibitives du
phénomène de surpêche (A) et l’importance des espèces menacées par
ce phénomène (B).

A- L’IMPORTANCE DES NORMES PROHIBITIVES DE LA


SURPECHE
La dimension internationale ne peut en effet pas être absente des
politiques en matière d’environnement, les problèmes posés ne
connaissant ni ne respectant les frontières10. Le cadre international anti-
surpêche est constitué de plusieurs normes telles que : la convention des
Nations Unies sur le Droit de la Mer qui est un texte global établissant
les paramètres de compétence et de gouvernance dans les questions
liées aux océans mondiaux11 ; la convention sur la pêche et la
conservation des ressources biologiques de la haute mer de 1958 ; les
accords sur les stocks de poissons, notamment l’accord des Nations
Unies sur les stocks des poissons chevauchants et grands migrateurs qui
propose un cadre de conservation de ; la Certification des captures, un
système de traçabilité et un étiquetage détaillé pour tous les poissons
marins de l’Union Européenne ; le 7e OMD ayant pour objet d’assurer
un environnement durable ; ainsi que le 14e ODD qui vise quant à lui à
conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les
ressources marines aux fins du développement durable. Il est sans
intérêt de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture a adopté à Rome en 2001, « un plan d’action international
visant à prévenir, contrecarrer et à éliminer la pêche illicite, non
déclaré et non réglementée ». La même organisation a élaboré un
ensemble d’accords en vue de renforcer les instruments juridiques
internationaux en mettant en place des principes directeurs qui peuvent
être intégrés aux activités de gestion des pêches nationales et
régionales : le code de conduite pour une pêche responsable, le plan
d’action international pour la gestion de la capacité de pêche, le plan
d’action international visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer la
pêche illicite, non déclarée et non réglementée, le plan d’action
international pour la conservation et la gestion des requins, le plan
d’action international visant à réduire les captures accidentelles
d’oiseaux de mer par les palangriers.
10
A. KISS, Droit international de l’environnement, DOMAT,
Montchrestien, 2005.
11
M. PRIEUR, Droit de l’environnement, 6e édition, DALLOZ, 2011.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

Plusieurs États ont validé des normes à partir années 1970. C’est
le cas de la France qui a adopté la loi de 1976 sur la protection de la
Nature. Ce texte constitua une grande source d’inspiration en matière
de droit de l’environnement dans plusieurs pays du Sud. Par ailleurs, au
sein de la communauté internationale, il existe depuis des années des
normes spécifiques visant à lutter contre la surpêche.
En Afrique Centrale, il existe certaines normes du secteur
aquatique faisant allusion à la surpêche telles que les normes suivantes.
Au Cameroun en particulier, l’ordonnance n° 62-0F-30 du 31 mars
1962 portant code de la pêche Maritime Marchande (l’article 1er) permet
de constater que le champ de ses destinataires est étendu : maritime. Il
est formulé comme suit : « les dispositions du […] code sont applicables à tous
les navires immatriculés au Cameroun, aux états-majors et équipages qui y sont
embarqués, ainsi qu’à toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui, bien
que non présentes à bord, y auraient commis une infraction aux dispositions de la
présente ordonnance ou des textes d'application. Toutefois, les navigateurs étrangers
auxquels les accords de réciprocité passés entre leur pays d'origine et le Cameroun
auront permis de naviguer à bord des navires camerounais pourront, autant que les
règlements régissant leur statut le leur permettent, continuer à bénéficier des
avantages qui leur sont propres ». Ce texte constitue une première norme de
contrôle des navires. Par ailleurs il existe également la Police de la
Navigation12. La loi n° 39/PJL/AN du 20 novembre 1974 fixant la
limite des eaux territoriales de la République unie du Cameroun (v°
article 513) prévoit que les limites des eaux territoriales de la République
Unie du Cameroun sont fixées à cinquante milles marins à partir de la
laisse de la plus basse mer. Pour les golfes, baies et rades, des décrets
fixent les lignes de base à partir desquelles cette distance est comptée.
Des décrets fixent également la limite de la « zone contiguë » dans
laquelle la pêche et l'exploitation du sol sous-marin peuvent être
réservées aux navires et sociétés camerounais.
Il faut également évoquer la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994
Portant Régime des Forêts, de la faune et de la pêche. Elle pose certains
interdits pour la protection du milieu aquatique. Selon son article 127 :
« - Sont interdits : a) L'utilisation d'engins traînant sur une largeur de trois milles

12
V° Art. 6 relatif à la police de la navigation. La police de la navigation
dans les eaux maritimes telles que définies ci-dessus est réglementée par décrets. Des
décrets déterminés fixent également la liste des agents habilités à constater les
infractions à la police de la navigation.
13
Les limites des eaux territoriales de la République Unie du Cameroun sont
fixées à cinquante milles marins à partir de la laisse de la plus basse mer. Pour les
golfes, baies et rades, des décrets fixent les lignes de base à partir desquelles cette
distance est comptée. Des décrets fixent également la limite de la « zone contiguë »
dans laquelle la pêche et l'exploitation du sol sous-marin peuvent être réservées aux
navires et sociétés camerounais.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

marins à partir de la ligne de base définie par décret. b) L'utilisation pour les types
de pêche, de tous les moyens ou dispositifs de nature à obstruer les mailles des filets
ou ayant pour effet de réduire leur action sélective, ainsi que le montage de tout
accessoire à l'intérieur des filets de pêche à l'exception des engins de protection fixés
à la partie supérieure des filets, à condition que les mailles aient une dimension au
moins double du maillage minimum autorisé et qu'ils ne soient pas fixés à la partie
postérieure du filet. c) L'utilisation, dans l'exercice de la pêche sous-marine fluviale,
lagunaire, lacustre de tout équipement tel que scaphandre autonome ». L’on citera
dans le même ordre d’idées, le décret n° 82/406 du 6 septembre 1982
portant publication du Protocole d'Accord de Pêche entre la République
Unie du Cameroun et la République de Guinée équatoriale ; le décret
n° 95/413 /PM du 20 juin 1995 fixant certaines Modalités d'Application
du Régime de la Pêche dont les dispositions ont été modifiées et
complétées par le décret n° 2001/546/PM. Dans ce décret, les
différentes conditions d’autorisation de pêche sont citées. Il prévoit la
nécessité d’un agrément et d’une licence pour l’exercice du droit de
pêche au niveau industriel, et d’un permis ou d’une autorisation pour la
pêche semi-industrielle et artisanale. Il réglemente aussi l’exercice de
la pêche sous-marine et porte les dispositions relatives aux
établissements d’exploitation des produits de la pêche et aux mesures
de protection des ressources halieutiques. En plus des sanctions pénales
prévues par la loi 94-01, le décret retient des sanctions administratives
en cas de violation de ses dispositions.

B- L’IMPORTANCE DES ESPECES HALIEUTIQUES MENACEES


PAR LA SURPECHE
L’existence de l’arsenal juridique international et régional sus-
examiné, devait normalement conduire à éviter les situations de
surpêche. Il faut toutefois constater pour le regretter un non-respect peut
engendrer de multiples impacts environnementaux et sociaux. La
convention sur la pêche et la conservation des ressources biologiques
de la haute mer reconnaissait déjà dès 1958 que « le développement de
la technique moderne en matière d’exploitation des ressources
biologiques de la mer, en augmentant les possibilités humaines de
satisfaire aux besoins d’une population mondiale croissante, expose
certaines de ces ressources au risque d’exploitation excessive »14.
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO), aujourd'hui, plus d'un tiers des réserves de poissons
sont touchées par la surpêche contre 10 % au début des années 1970.
Dans un rapport publié en 2020, les experts prévenaient de ce que la

14
V° Art. 37 de la CNU sur la pêche et la conservation des ressources
biologiques de la haute mer (1958).

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JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

situation se dégradait dans les pays en développement15. Les derniers


résultats obtenus dans certains pays présentent un résultat défavorable
à cause d’une surexploitation des stocks de poissons dans certaines
zones majeures de surpêche évoquées précédemment. Ainsi la surpêche
favorise en effet la capture accidentelle de certaines espèces, le frein du
cycle écologique, la disparition de quelques espèces, parfois la mort de
certaines espèces absolument importantes telles que les dauphins, les
requins et les raies. En milieu terrestre, aquatique et aérien, il existe
plusieurs espèces qui vivent quotidiennement. Ainsi des êtres humains
durant leurs activités cherchent également à satisfaire leurs besoins
primaires (nutrition).
Généralement, l’exploitation d’un écosystème appauvrit cette
diversité de matière plus ou moins profondément une hétérogénéité
spatiale minimale dans un écosystème est nécessaire au maintien d’une
richesse spécifique suffisante pour permettre une bonne exploitation
des éléments nutritifs.16 Autrement dit, l’exploitation du milieu marin
engendre un appauvrissement et une perturbation de l’écosystème qui
doit être ajustée par les exploitants. Le milieu aquatique est l’espace
dans lequel les humains ne sont pas nombreux à cause des contraintes
naturelles. C’est la raison pour laquelle, les Hommes n’y restent pas
sauf ceux qui effectuent des activités dans ce secteur.
Les poissons ou les animaux aquatiques sont nombreux. C’est-
à-dire qu’il existe plusieurs types de poissons. Il existe également
plusieurs types de pêches17. Mais ceux les plus connus et les plus
consommés dans tous les continents du monde entier et par conséquent,
les plus menacés sont les suivants : le colin d’Alaska, le tilapia,
l’anchois de Pérou, le thon, la Sardine, le maquereau, hareng
d’atlantique, le maquereau espagnol, le thon jaune, cabillaud
d’atlantique, anchois japonais et la carpe. En milieu aquatique, les
principales espèces victimes de surpêche sont : le Thon, la Morue de
terre neuve et la sardine. Ces espèces varient en fonction des zones.
Ces espèces d’animaux aquatiques assez consommés par les
humains méritent une protection afin que leur consommation perdure.
« La protection des habitats naturels est une mesure
15
Rapport FAO de 2020.
16
J. M. BETSCH Sur quelques aspects scientifiques relatifs à la protection
des écosystèmes des espèces et de la diversité biologique, RJE, 1991, P 443.
17
Article 109 l’on distingue selon les moyens mis en œuvre pour l'obtention des
ressources halieutiques : 1) la pêche industrielle ; 2) la pêche semi-industrielle ; 3) la
pêche traditionnelle Ou artisanale ; 4) la pêche sportive ; 5) la pêche scientifique ; 6)
la mariculture ; 7) la pisciculture. Les différents types de pêches prévus ci-dessus sont
définis et réglementés par décret. Extrait de la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 Portant
Régime des Forêts, de la faune et de la pêche.

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149
JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

d’accompagnement indispensable à la protection des espèces »18.


Veiller sur les êtres vivants signifie en effet promouvoir leur durabilité.
Pour un bon fonctionnement de la société et la satisfaction des besoins
humains, il est nécessaire de protéger les espèces actuelles. Cette
conservation des espèces réalise ainsi le développement durable.
Chaque zone aquatique a sa particularité pour la production des espèces.
Les autres poissons sont pêchés normalement dans les différents
océans. La surpêche de ces différentes espèces constitue un grand
problème environnemental, parce qu’il existe un cycle écologique dans
lequel ces différentes espèces ont un rôle à jouer. C’est le cas de la
Sardine qui est généralement un mets préféré de plusieurs poissons tels
que les Dauphins, les Espadons, le Thon. La pratique de la surpêche de
ces espèces freine extrêmement le cycle écologique aquatique.
À l’issue des travaux de la FAO, il ressort une liste des dix (10)
principaux États du monde entier où la destruction des ressources
aquatique est flagrante. C’est le cas de : la Chine, le Japon, la Corée, la
Russie, les États Unies d’Amérique, la Thaïlande, le Taiwan, l’Espagne,
l’Indonésie, et la Norvège. Des cartes scientifiques présentent ces
principales zones de surpêche. Face au pillage de mer causé par des
subventions préjudiciables sur la mer, des dispositions doivent être
prises dans des États, communautés Régionales et des Organisations
internationales. Pour cela « Le droit ne saurait être indifférent à la mer
et l’on sait bien que d’un point de vue historique la mer a constitué
l’une des matrices du développement du droit international »19. Quelles
sont ces normes ou mesures juridiques anti-surpêches ou quels sont les
outils juridiques employés dans les États d’Afrique Centrale et au sein
de la communauté internationale pour limiter ce phénomène ?
L’être humain pratique des activités pour son bien-être (pêche,
pisciculture, agriculture, élevage etc.) et lorsque la pêche devient
excessive, ceci engendre certains problèmes environnementaux. Mais
est-ce que les populations posent souvent le problème de pénurie de
poisson ? Quels sont ces principaux pays qui le font et pourquoi ?
Les pays les plus grands consommateurs de poissons : la Corée
(78,5 kg /habitant), la Norvège (61,5 kg/habitant), (la Birmanie (59,
9 kg/habitant), la Malaisie 58, 6 kg/habitant), le Japon (58 kg/habitant).
La consommation annuelle de poisson varie d’État en État en Afrique
Centrale, certains habitants consommant assez de poisson que d’autres,
c’est le cas au Gabon, en Guinée équatoriale, au Congo et au Cameroun.
Tout ceci est démontré dans le tableau suivant.

18
M. PRIEUR, Droit de l’environnement, 6e édition Dalloz 2011, P 367.
19
M. MOULDI MARSIT, Le Tribunal de la Mer, PEDONE, 1999, P 160.

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JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

Tableau de population et consommation de poisson en Afrique Centrale


(source : ONU 2009 et FAO 2006)
Pays Populatio Consommatio
n (en million) n (Kg par hab.)
Cameroun 20 15,0
Centrafrique 4,5 4,1
Tchad 11,5 6,1
RDC 67,8 5,4
Congo 3,8 20,4
Guinée 0,7 27,4
équatoriale
Gabon 1,5 40,4
Diagramme de Consommation de poisson en Afrique Centrale
100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
Cameroun Centrafrique Tchad RDC Congo Guinée Gabon
Equatoriale

Série 1 Série 2

Le problème environnemental d’INDNR engendre par ailleurs


de nombreuses pertes économiques. Parce que durant cette activité, les
pêcheurs capturent les différentes espèces qu’ils rencontrent.
Cependant parmi ces dernières, il existe des espèces immatures. Le fait
de pêcher ces espèces constitue une perte à plusieurs niveaux,
notamment au plan économique et environnemental.
Sur le plan économique, ces espèces immatures ont encore un
poids réduit, leur pêche avant maturité limite les bénéfices étatiques en
(Tonne et Milliard). C’est le cas de la pêche d’une espèce immature
dans une zone durant une période janvier (20 tonnes/
1000/Kilogramme) pour un bénéfice de 20 millions. L’attente de six

JUS CIVITAS / RJPUG, Vol.1, N°1, Janvier 2024


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JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

mois pour la maturité de cette espèce pourrait produire (100


tonnes/1000/Kilogramme) et un bénéfice 100 millions. Ceci constitue
une énorme perte pour un État, étant donné qu’il y a en général des
milliers de tonnes de poisson pêchés chaque année.
Sur le plan environnemental, cette pratique, perturbe
énormément le cycle de l’écosystème. Parce que certaines espèces
matures se nourrissent à travers les espèces immatures. En plus la pêche
de plusieurs espèces immatures peut engendrer la disparition de ces
espèces et freiner la promotion du développement durable. La surpêche
a énormément des impacts sur plusieurs ressources naturelles
aquatiques. De manière générale, les ressources naturelles représentent
des substances, des organismes, des objets présents dans la nature sans
action humaine, et qui font, dans la plupart des cas, l'objet d'une
utilisation pour satisfaire les besoins des êtres vivants. Face à ce
problème environnemental de surpêche quelles sont les mesures prises
par la communauté internationales ou certains États ?
Il ressort des développements ci-dessus qu’il existe un dispositif
normatif important destiné à prévenir et lutter contre la surpêche. Ces
instruments malheureusement ne permettent pas d’endiguer le
phénomène, causant ainsi des problèmes environnementaux et
économiques. Ce qui nous amène à explorer quelques pistes
d’amélioration.

II- UNE QUÊTE DE PERFECTIBLE DANS LA LUTTE


CONTRE LA SURPÊCHE

Dans chaque État d’Afrique Centrale, il existe des zones de


pêches dans les rivières, fleuves, mers et autres espaces aquatiques.
Dans ces zones, on y trouve des pêcheurs nationaux et internationaux.
Mais ces derniers ont des limites durant leurs activités. Aussi importe-
t-il de voir quelles sont les stratégies qui doivent être adoptées par les
différents acteurs impliqués pour réduire si possible la surpêche ou la
pêche illégale non déclarée et non réglementée (INDNR) en Afrique
Centrale.
Il faut dans cet ordre d’idées une plus grande mobilisation des
acteurs centraux (A) accompagnée d’une amélioration des stratégies de
lutte contre la surpêche (B).

A- UNE PLUS GRANDE MOBILISATION DES ACTEURS CENTRAUX


DANS LA LUTTE CONTRE LA SURPECHE

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JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

Les hommes participent de plusieurs façons aux différentes


disparitions d’animaux ou d’espèces. En agissant de la sorte, c’est le
genre humain qui est à long terme en danger. Les activités effectuées
par la société engendrent la disparition des espèces et des répercussions
énormes dans le mode et la qualité de vie. C’est ainsi que dans le secteur
aquatique, les premiers acteurs sont des pêcheurs, toute la question est
de savoir s’ils utilisent toujours le matériel adéquat ? Le matériel de
pêche constitue en effet un facteur important, car certains pécheurs
utilisent des éléments inappropriés, il en résulte que la nature aquatique
peut être victime d’une quelconque perturbation telle que la surpêche.
À titre d’exemple, en mars 2023 des pêcheurs de la Bénoué au (Nord
Cameroun) ont utilisé des moustiquaires, engendrant une pêche
excessive dans cette zone. Les autorités du Ministère des pêches sont
directement intervenues pour stopper une telle pratique. En Afrique
Centrale il existe certains instruments mis sur pieds pour l’inspection
quotidienne :

PAYS STRATEGIES DE
PROTECTION AQUATIQUE

38 Centres de pêches
Cameroun
66 Postes de contrôle de pêche

Il importe tout aussi de faire observer que certains cas de


surpêche en Afrique peuvent avoir pour source le matériel inadéquat.
Bien que les normes de ce secteur précisent le matériel à employer. Il
peut y avoir des conflits, mais « le risque de conflit concerne pour
l’essentiel les immigrés pêchant illégalement et utilisant des engins de
pêche prohibés, comme les filets maillants dans le milieu lagunaire, ce
qui a été à l’origine des conflits ethniques ou entre pêcheurs »20 au
Gabon. En plus, les pêcheurs peuvent provoquer la surpêche du fait
d’un manque de formation ou de recyclage, car lorsque ces derniers ne
sont pas informés, ils effectuent leur travail dans toutes les zones, y
compris celles interdites.

20
Rapport N° 4 de la revue de l’industrie des pêches et de l’aquaculture dans
la zone de la COMHAFAT, 2013, P40.

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JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

Les autorités étatiques des pays d’Afrique Centrale doivent par


ailleurs intervenir pour limiter la surpêche. Sur la scène internationale,
il existe comme on l’a vu ci-avant certaines normes visant à limiter la
pêche illicite. Cependant certains pays d’Afrique ont déjà reçu le carton
rouge21 (Notamment pour non-coopération en matière de lutte contre la
pêche illicite). Le manque de collaboration des acteurs interétatiques,
ainsi qu’entre les États et les organisations internationales constitue un
frein pour la pêche durable. En Afrique centrale, le Cameroun est le
pays qui a par exemple reçu un carton jaune en 2021 et en 2023. Ce qui
affecte considérablement son image, car c’est une source de non-
coopération étatique en matière de lutte contre la pêche illicite.
La communauté internationale est consciente des multiples
impacts de la surpêche, c’est ainsi que pour la protection des ressources
naturelles aquatiques, certaines recherches ont été effectuées pour
réduire autant que possible les impacts environnementaux de ce
phénomène social dans le secteur aquatique dans le but d’assurer la
durabilité de l’exploitation des espèces naturelles. Et particulièrement
en vue de contribuer à l’atteinte des Objectifs du Développement
Durable (ODD)22, dont le 14e point stipule « Conserver et exploiter de
manière durable les océans, les ressources marines aux fins de
développement durable ». Il est nécessaire de lutter contre la surpêche.
Des États peuvent saisir le tribunal de la mer23.
La surpêche dans les mers et océans a de graves conséquences
au d'une réserve ou d'une population dite halieutique. La population
halieutique d'un écosystème pourrait tomber en dessous d'un seuil
minimum favorisant la croissance de l'espèce. Les captures sont
supérieures au seuil qui favorise le renouvellement de la ressource
halieute. L'épuisement des ressources, la faiblesse des taux de
croissance biologiques, et un niveau dangereusement bas de la
biomasse résultent de la surpêche. Certains considèrent que la surpêche
met en péril les poissons marins et pourrait conduire à la disparition des

21
« La commission européenne a infligée en janvier 2023 un carton rouge au
Cameroun pour son manque de coopération dans la lutte contre la pêche illicite en
proposant d’ajouter ce pays à la liste des États sanctionnée … La commission a
adressé des cartons rouges à six autres pays depuis 2013 : le Belize, le Cambodge, les
Comores, la Guinée, le Sri Lanka, Saint-Vincent et les Grenadines », www.
voaafrique.com « Pêche illicite le Cameroun ».
22
V° les Objectifs du Développement Durable (ODD).
23
« Article 5 : Quand un différend touche à des questions techniques, telles
que la sécurité de la navigation, la construction navale, la pollution, la recherche
scientifique, la pêche ou l’exploration du fond des mers, le tribunal est assisté dans
l’examen de l’affaire par quatre assesseurs techniques qui y siègent, sans droit de
vote… » M. MOULDI MARSIT, Le Tribunal de la Mer, PEDONE, P. 90.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

grands pélagiques d'ici 30 à 40 ans et qu'il est grand temps de réagir


contre la surpêche. D’autre part, à cause de la surpêche, les pécheurs
ont constaté un grand changement dans leur activité. C’est-à-dire que
les stratégies de travail actuelles sont plus difficiles parce que : les
pécheurs mettent plus de temps pour trouver des poissons ; les pécheurs
se rendent loin, c’est-à-dire ils vont dans des nouvelles zones pour
atteindre leurs objectifs de pêche. Certaines espèces sont de plus en plus
rares et disparaissent dans certaines zones de pêches. Globalement, les
pécheurs constatent la disparition des espèces dans certaines zones et la
difficulté de pêche à cause de la surpêche et de d’autres activités
humaines qui ont des impacts dans le milieu aquatique.
Par ailleurs la surpêche peut être une source de conflit sur le plan
international. C’est ainsi qu’en Afrique Centrale, il y a déjà eu certains
cas d’infraction maritime : au Congo (Navire en provenance d’Asie) ;
au Cameroun (Navire en provenance du Nigeria).

B- UNE AMELIORATION DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA


SURPECHE
« La protection de l’environnement est un droit et devoir pour
tous »24. C’est la raison pour laquelle des mesures ou stratégies
environnementales doivent être prises pour limiter les problèmes
environnementaux dans les États. C’est le cas de la surpêche qui se
développe depuis quelques décennies. Mais ce phénomène
environnemental peut être réduit à travers de multiples stratégies
techniques, économiques, sociales, etc. Le Principe 15 de la déclaration
du 16 juin 1992 de Rio de Janeiro stipule que « Pour protéger
l’environnement, des mesures de précautions doivent être largement appliquées par
les États selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles,
l’absence de certitude scientifique absolue ne doit servir de prétexte pour remettre à
plus tard l’adoption de mesures effectives visant à parvenir la dégradation de
l’environnement »25.

1- Stratégies techniques
L’accroissement démographique nécessite l’adoption des
techniques pour le maintien des ressources halieutique. À travers la
pêche durable, on peut établir des réserves marines couvrant 30 % des
océans26.

24
Préambule de la constitution du Cameroun P. 1.
25
R. SEROUSSI, Droit International de l’Environnement, 5e édition
DUNOD 2011, P161.
26
« Mener dans les cantons de l’espace littoral des respects des sites naturels
et de l’équilibre écologique » : Article 42 de la loi de France de 1975.

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JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

La première technique adoptée en Afrique Centrale par les


autorités camerounaises pour la protection des espèces est « le Repos
Biologique ». En effet, chaque année durant la période allant du 1er juin
jusqu’au 30 septembre les pêcheurs doivent se reposer.
Par ailleurs il existe la Pisciculture et l’aquaculture qui sont des
techniques de production des poissons. Ces dernières peuvent de plus
en plus être développées dans les pays en voie de développement et
dans certaines zones africaines. C’est ainsi qu’en Afrique Centrale il
existe déjà plusieurs pisciculteurs au Tchad, au Gabon, en Guinée
équatoriale et dans les autres États de cette zone. Dans chaque État, il
peut être créé une structure consacrée à ces activités et chargée du suivi,
de la formation et l’encadrement des opérateurs pour une grande
rentabilité et une production durable des poissons ou espèces
aquatiques.
La protection de certaines espèces et la multiplication naturelle
nécessitent un contrôle ou un suivi administratif des espèces de poisson.
D’où les normes évoquées dans l’arrêté27 Arrêté
n° 0025/MINEPIA/DIRPEC/SDEPIA/SP portant interdiction de la
technique de pêche au Chalut Bœuf.
Ainsi pour satisfaire la demande des populations et leur bien-
être, il est nécessaire que les gouvernants encouragent les citoyens dans
le développement de ces activités maritimes tel que la pisciculture.
L’accroissement de cette activité permet de limiter le phénomène
environnemental de surpêche ainsi que d’accroître l’emploi des jeunes
en chômage.
Par ailleurs, la principale stratégie technique reconnue dans
plusieurs pays du Sud est l’inspection. C’est la raison pour laquelle en
se conformant aux normes et en respectant les principes, les inspecteurs
du secteur aquatique des États d’Afrique Centrale doivent toujours
veiller à des contrôles :
- Contrôle documentaire : c’est-à-dire vérifier les différents
documents surtout sa Licence qui autorise le pêcheur rencontré à
effectuer son travail ;

27
Art. 13.- (1) Les dimensions minima des poissons figurant dans l’arrêté
sont mesurés de l’extrémité du museau à l’extrémité de la nageoire caudale ainsi qu’il
suit : Poissons : - Sardinella maderensis (Sardinelles,
Etolo, Strong kanda, Belolo) 19 centimètres ;
- Pseudotolithus senegalensis, P. typus (Bar) 25 centimètres ;
- Pseudotolithus elongatus (Bossu Broke marriage) 22 centimètres ;
- Cynoglossus canariensis (Sole) 25 centimètres.
(2) Pour les crustacés, le poids minimun est consideré. Crustacés : - Crevettes
roses (Penaeus notialis) d’un poids égal ou inférieur à 11 grammes.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

- Contrôle des engins : c’est principalement pour regarder les


différents outils ou matériaux de pêche. Parce que durant ces dernières
années, il y a eu plusieurs cas d’infraction en Afrique Centrale. C’est à
travers ce contrôle d’engin que des pécheurs suspects ont été arrêtés :
- Capture : c’est-à-dire contrôle du lieu de pêche, de la quantité
pêchée, de l’espèce pêché et espèces autorisé dans sa Licence. Car
certains pêcheurs ont une licence pour la pêche des petites espèces
comme les crevettes, mais ils vont à l’encontre de la norme. C’est à
travers la capture qu’il y a une régulation de la norme.
Une coopération internationale et surtout régionale s’impose
dans le secteur de pêche illicite, pour limiter cette pratique en Afrique
Centrale. La Commission Régionale pour la Gestion des Pêches
(COREP) en Afrique Centrale, doit poursuivre son œuvre.

2- Stratégies économiques
« La politique de pêche est un des rares domaines où la
communauté dispose d’une compétence exclusive, du moins pour ce qui
concerne la conservation des ressources halieutiques »28. Face à ce
problème de limite des compétences des acteurs centraux des mesures
doivent être prises pour les améliorer. C’est le cas de l’organisation des
séminaires29 pour la protection des milieux marins sous l’égide du
PNUE. Durant ces séminaires, les pécheurs ainsi que certains jeunes
peuvent être formés sur les techniques de pêche, le matériel nécessaire
ainsi que certaines normes validées par leurs États.
De plus, la pêche est une grande base économique dans
plusieurs pays d’Afrique Centrale. C’est la raison pour laquelle la lutte
contre la surpêche nécessite également un financement des États, pour
encourager les pécheurs à la pratique de la pêche moderne. Et surtout
éviter de centraliser leurs travaux sur certaines espèces en oubliant
d’autres.
La pêche industrielle doit également se développer dans
plusieurs pays d’Afrique Centrale, ceci à travers un plan de production,
des dispositions matérielles, physiques et financières mises en place par
les dirigeants de ces États, qui permettant une grande production et le
renforcement du commerce de poissons. Pour une bonne collaboration

28
GUEGUEN et A. CUDENNEC, l’Union Européenne et la Mer, A.
PEDONNE, 2007, P. 160.
29
« De très nombreuses Organisations Non Gouvernementales (ONG)
militent et œuvrent chaque jour pour la préservation de notre héritage naturel » Droit
International de l’Environnement, Roland SEROUSSI, 5e édition DUNOD, 2011,
P. 166.

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La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

interétatique économique, le cadre douanier devra s’améliorer. Il


important de mobiliser à la fois les stratégies sociales et académiques.
Sur le premier point (stratégies sociales), une mise en place des
polices marines régionales est nécessaire en Afrique Centrale, afin
d’interdire la pêche de certaines espèces30. Dans les différentes zones
de pêche, il existe des centres de pêche ou des postes de pêches pour le
contrôle aquatique que les autorités ont mis en place. Mais cela ne
garantit pas le suivi ou la sécurité des espèces. C’est la raison pour
laquelle un calendrier d’inspection annuel doit être validé pour des
contrôles marins (mensuel ou trimestriel ou semestriel), afin de limiter
des infractions maritimes dans chaque État. D’autre part, au niveau
international ou au sein de la zone CEMAC, il sera nécessaire de former
des inspecteurs interétatiques qui pourront également travailler en
collaboration avec des calendriers trimestriels pour des contrôles dans
les différents États de la zone CEMAC. Ceci pour la préservation du
milieu aquatique
L’expérience est une parfaite chose, telle que l’expérience des
vieux pêcheurs. Mais il est également nécessaire en Afrique Centrale
qu’il y ait des sensibilisations et formations des jeunes qui pourront
intervenir ce secteur de la pêche durant les prochains jours. Afin que
ces nouveaux acteurs respectent des normes et évitent la surpêche.
Sur le second point (stratégies académiques), plusieurs pêcheurs
apprennent leur travail sur le terrain et non dans des centres de
formations académiques. C’est la raison pour laquelle ils ne connaissent
pas les impacts sanitaires et sociaux que peut engendrer la pêche dans
une zone exclusive ou dans une zone dangereuse. Ainsi, il est nécessaire
que les gouvernements des États du Sud prennent des dispositions pour
organiser une ou deux fois par an des rencontres avec les pêcheurs.
Durant ces dernières, ces pêcheurs pourront être instruits sur le plan
environnemental ou économique ou sanitaire. C’est le cas de
l’instruction sanitaire pour éviter de pêcher à proximité des zones
pétrolières, parce que le taux de plomb est élevé et la pêche des espèces
dans cette zone provoque plusieurs maladies telles que le cancer.

Globalement, il était question de présenter la surpêche en


Afrique Centrale. À partir d’une interrogation sur les effets de la
surpêche sur l’environnent, nous sommes parvenus à la conclusion

30
V° l’article 22 : « Le Ministre chargé de la pêche peut, par arrêté, prendre
des mesures visant à protéger certaines espèces aquatiques et à interdire certains
secteurs à l'exercice du droit de pêche », du Décret n° 95/413 /PM du 20 juin 1995
fixant certaines Modalités d'Application du Régime de la Pêche.

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JUS CIVITAS / RJPUG
La préservation des ressources naturelles et le problème de surpêche en Afrique centrale

suivant laquelle, la surpêche qui est un phénomène environnemental est


une activité développée au XXe siècle dans plusieurs zones aquatiques
du monde entier et surtout dans certains pays africains. Cependant ce
ne sont pas toutes les espèces qui sont sollicitées. En Afrique centrale,
on retrouve le thon, le Tilapia (la carpe), le maquereau, le bossu, et
d’autres espèces encore dans plusieurs débarcadères.
Étant donné que la pêche de certaines espèces est parfois
excessive, et en vue de protéger les espèces actuelles et promouvoir la
sécurité maritime pour l’avenir, il existe des normes dans les pays
d’Afrique Centrale visant à limiter les infractions aquatiques. Certains
cas d’infractions et de conflits internationaux ont déjà été découverts
dans certains pays d’Afrique Centrale tels que le Cameroun, le Gabon.
En plus, la surpêche est effective dans certaines zones du fait de l’usage
par les pêcheurs d’un matériel inadéquat ainsi qu’une intervention
limitée des autorités étatiques à travers des inspections non fréquentes
au sein des zones de pêche des différents États de cette zone d’Afrique
Centrale.
Pour lutter contre la surpêche et promouvoir son élimination
durant les prochaines années, il sera toutefois nécessaire de développer
en Afrique centrale des activités telle que la pisciculture, la formation
des pêcheurs et des calendriers d’inspection des brigades maritimes.
Ainsi que la poursuite de l’atteinte des ODD et la promouvoir de la
collaboration internationale pour une meilleure protection des espèces
composants les zones aquatiques d’Afrique Centrale.

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JUS CIVITAS
Revue Juridique et Politique de l’Université de Garoua
RJPUG

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