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PROCÉDURE PÉNALE
SOMMAIRE
1 - GÉNÉRALITÉS
3.1 - DIRECTEMENT
3.2 - PAR SUBDÉLÉGATION
5.1 - CONSTATATIONS
5.2 - PERQUISITIONS ET SAISIES
5.3 - RÉQUISITION DES PERSONNES
5.4 - AUDITION DE VICTIMES
5.5 - AUDITION DE TÉMOINS
5.6 - AUDITION D'UNE PARTIE CIVILE
5.7 - AUDITION D'UNE PERSONNE GARDÉE À VUE
5.8 - AUDITION D'UNE PERSONNE CONTRE LAQUELLE IL EXISTE
DES INDICES GRAVES ET CONCORDANTS DE PARTICIPATION
À L'INFRACTION
5.9 - RECUEIL, LORS D'UNE AUDITION, D'AVEUX OU DE RENSEI-
GNEMENTS CONCERNANT UNE INFRACTION AUTRE OU COM-
MISE DANS UN AUTRE ARRONDISSEMENT JUDICIAIRE
1 - GÉNÉRALITÉS
Le juge d'instruction n'a ni le temps, ni les moyens d'effectuer seul tous C.P.P.,
les actes d'instruction. Lorsqu'il se trouve dans l'impossibilité de procéder lui-même à art. 74 al. 2
certains actes, il peut se faire aider dans sa tâche "EN DONNANT COMMISSION ROGA -
TOIRE".
commission rogatoire :
– ne peut prescrire que des actes d'instruction se rattachant C.P.P art. 155
directement aux faits ayant motivé l'ouverture de l'information.
Exemple : pour une affaire d 'abus de confiance, le juge d'instruction ne
peut pas délivrer une commission rogatoire aux fins d'effectuer une
perquisition en vue de rechercher des armes que la personne mise en
examen pourrait éventuellement détenir à son domicile ;
(1) Il est d'usage également que la commission rogatoire précise l'identité des parties ou mentionne que
les poursuites sont dirigées contre inconnu.
(2) Dans une affaire déterminée, le juge d'instruction peut, par commission rogatoire, faire appel
simultanément à la Police nationale et à la Gendarmerie nationale pour faire procéder à des
opérations en divers points du territoire.
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C.P.P art. 214 Lorsqu'elle fait procéder à des suppléments d'information par un de ses
membres, la chambre d’accusation commission rogatoire et procède selon les règles qui
s'imposent au juge d'instruction.
C.P.P art. 314 Lorsqu'il ordonne des actes d'instruction (information incomplète ou
éléments nouveaux révélés depuis la clôture de l'instruction), l'un de ces magistrats peut
délivrer une commission rogatoire et procéder selon les règles qui s'imposent au juge
d'instruction.
3.1 - DIRECTEMENT
peut délivrer
• à un OFFICIER DE POLICE
JUDICIAIRE ;
SUBDÉLÉGUER
(1) L'officier de police judiciaire qui reçoit directement une commission rogatoire émanant d'un
magistrat situé hors de son ressort doit en aviser le procureur de la République (C.P.P, art. 155, al.
1) et rendre compte à son supérieur hiérarchique.
(2) Si un autre service de police judiciaire est commis pour l'exécution d'une commission rogatoire,
les officiers de police judiciaire de gendarmerie facilitent l'exécution de sa mission, dans toute la
mesure de leurs moyens : prêt de local pour la garde à vue, mesures conservatoires ou avis
demandés par fiches ou messages, déclenchement de barrages routiers, etc. Toutefois, ils ne sont
pas habilités à effectuer une opération devant entraîner l'établissement d'un acte de procédure
(audition ou confrontation de témoins, perquisition…) sauf, bien entendu, sur réquisition (cf.
chapitre 8) ou commission rogatoire subdéléguée par un magistrat compétent territorialement dans
le ressort de l'O.P.J. concerné. S'ils passaient outre, les procès-verbaux qu'ils se verraient tenus
de dresser seraient inévitablement entachés de nullité.
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1
- pour accomplir tout acte d 'information, excepté :
• les auditions, interrogatoires ou les confrontations de la personne mise en examen, de celle contre qui il existe des indices graves et concordants de
participation aux faits, dont le juge d'instruction est saisi, du témoin assisté et de la partie civile (2) (art. 102 et 156 du C.P.P (3) )
• la commission rogatoire est dite "particulière "(4) lorsque la délégation porte sur des actes précis à effectuer,
compétence • la commission rogatoire est dite "générale" (5) lorsque la délégation porte sur «tous actes utiles à la manifestation de la vérité»,
en raison des
• cependant, ces actes sont limités à ceux se rattachant directement à la répression de l'infraction visée aux poursuites (infraction déjà commise ou en
actes
RATIONE MATERIAE : cours d'exécution,) ;
à accomplir :
NOTA : la commission rogatoire ne peut pas être " pleinement générale", en ce sens qu'elle ne peut pas viser toute une catégorie d'infractions
2 éventuelles.
Exemple : serait nulle une commission rogatoire ayant pour objet de procéder à une enquête au sujet d'actes de prostitution susceptibles
d 'être perpétrés dans divers hôtels d'une ville, sans qu'une infraction déterminée fasse l'objet de poursuites.
compétence – à l'égard de toutes les personnes, sauf :
en raison des
personnes – • les membres du gouvernement,
RATIONE: PERSONAE – • les représentants des puissances étrangères ;
3 - pour opérer dans toute sa circonscription habituelle.
en vertu d'une commission rogatoire expresse du juge d'instruction, l'officier de police judiciaire peut procéder, sans subdélégation, sur toute l'étendue du territoire
national, aux opérations prescrites par ce magistrat (C.P.P, art. 23) ;
Compétence
En raison des lieux
- pour procéder à des auditions sur le territoire d'un État étranger sur commission rogatoire expresse, il leur faut d'abord obtenir l'accord des
où les actes
RATIONE autorités compétentes de cet État.
doivent être LOCI
effectués :
NOTA : l’assistance de l'O.P.J. exerçant ses fonctions dans la circonscription intéressée ne sera requise par l'O.P.J. bénéficiant d'une extension de
compétence que sur décision d u magistrat mandant
Néanmoins il doit toujours informer le procureur de la République territorialement compétent et l'officier de police judiciaire en charge de la sécurité
publique territorialement compétent
perquisitions et saisies ;
Cf. § 5.2
5.1 - CONSTATATIONS
– dans le cas d'un crime ou délit non flagrant, lorsque l'officier de police
judiciaire se fait délivrer une commission rogatoire pour procéder à
l'enquête ;
(1)Les magistrats accomplissent les mêmes actes, mais ils peuvent, en outre, recevoir délégation pour
procéder à l'interrogatoire ou à la confrontation de la personne inculpée, de la personne contre
laquelle existent des indices graves et concordants de participation aux faits objets de l'information
en cours ou de la partie civile.
(2)Les constatations sont rapportées de façon aussi précise que possible dans un procès-verbal
particulier ou dans le corps de la procédure unique résumant toutes les opérations effectuées en
exécution de la commission rogatoire.
(3)Exemple de commission rogatoire délivrée pour faire procéder à des constatations : le constat de
traces d'accident sur un véhicule automobile (délit de fuite).
(4)Cas où une information est ouverte dans un temps proche de celui de la commission de l'infraction.
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Particularité
Il s'agit des constatations à effectuer sur commission rogatoire au
domicile de la personne inculpée.
C.P.P.,art. 51, Dans ce cas, les constatations doivent obligatoirement être faites selon le
53 et 90 cas :
(1) Ces conditions sont précisées dans la fiche Procédure Pénale n°-15.
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Il faut en effet tenir compte de ce que les droits de la défense sont plus
étendus dans la phase "information judiciaire" que dans la phase "police judiciaire".
(1) Si elle déclare spontanément reconnaître l'objet saisi à son domicile, l'officier de police judiciaire
doit rapporter cette déclaration telle quelle au procès-verbal de perquisition. Il ne doit être posé
aucune question, ni demandé d'explication.
(2) L'article 55, alinéa 1, du Code de procédure pénale prévoit que, dans le cas de crime ou délit
flagrant, l'O.P.J. peut entendre toute personne susceptible de fournir des renseignements sur les
objets et documents saisis.
(3) Ce qui permet d'examiner l'objet sans avoir à briser le scellé.
(4) L'écrit sous forme électronique est admis comme preuve
(5) Effectuée par l'officier de police judiciaire territorialement compétent.
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C.P.P art
103 et 104
C.P.P. art
105 à 109
Les victimes ont la possibilité de se constituer partie civile :
- de comparaître ;
- et de déposer, sauf s’il est lié au secret professionnel et ne peut être C.P.P art 438
délié (4)
Si le témoin ne satisfait pas à cette obligation, avis en est donné au C.P.P art
magistrat mandant qui peut, sur réquisition du procureur de la République, le contraindre à 106 et 157
comparaître par la force publique et le condamner à une à une amende (5).
C.P.P.,
art. 157, al. 2
Les témoins ne peuvent être retenus que le temps strictement nécessaire à
leur audition.
(1) Ce qui suppose que le juge d'instruction ne l'a pas encore mise en examen.
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– remises en liberté ;
– convoquées ;
(1) Une certitude de participation à l’infraction peut résulter d'une part de témoignages ou constatations
(traces, empreintes...) et, d'autre part, de la découverte d'un objet, moyen ou produit de l'infraction.
Ces divers éléments constituent par leur pluralité et leur précision des indices graves et concordants
qui établissent de façon quasi-certaine que la personne a participé à l'infraction.
(2) Cas où les éléments recueillis au cours de l'audition constituent à eux seuls des indices graves et
concordants de participation ou bien corroborent ceux déjà recueillis dans le cadre de l'enquête.
(3) Formule à employer dans le procès-verbal : «Nous vous avertissons que dans l'état actuel de
C.P.P.,art. 73 l'enquête des indices g raves et concordants d'avoir participé aux faits incriminés se trouvent réunis
contre vous. En application de l'article 102 du Code de procédure pénale, dont nous vous donnons
lecture, nous interrompons votre audition et allons vous conduire devant le juge d'instruction».
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Ces personnes peuvent être retenues pour être entendues d'une façon
approfondie et pour permettre les vérifications et les mises en présence nécessaires.
Les modalités d'exécution de la garde à vue sont les mêmes que celles C.P.P.,
relatives à l'enquête de flagrance (cf. fiche Procédure Pénale n°-12, § 4.86 et les annexes 1 à art. 64 à 65-5, 158
3 de la présente fiche) en dehors du fait que lors de l'information donnée à l'avocat, celui-ci
est aussi avisé qu'il s'agit d'une garde à vue intervenant dans le cadre d'une commission
rogatoire.
Les mentions relatives à la garde à vue doivent figurer sur les procès-
verbaux et sur le registre de garde à vue.
Pendant ce temps, elle est retenue dans des locaux de la juridiction sous
le contrôle du procureur de la République et la garde de fonctionnaires de la Police nationale
ou de militaires de la Gendarmerie nationale.
(1) La présentation de la personne gardée à vue aux fins de prolongation de cette mesure peut être
réalisée par l'utilisation de moyens de télécommunication audiovisuelle.
(2) Le délai court non point de la date à laquelle l'O.P.J. reçoit la commission rogatoire, mais de celle
du dernier acte d'exécution de la commission rogatoire. La rédaction, s'il y a lieu, du procès-verbal
d'ensemble ou de synthèse résumant les opérations effectuées ne doit pas retarder l'envoi des
pièces au juge d'instruction. Elle doit être terminée avant l'expiration du délai de transmission fixé
par la loi ou le magistrat.
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– les personnes qualifiées ou les experts, pour l'exécution de certains travaux, pour
recueillir certains avis ;
La réquisition est toujours faite par écrit. Elle porte la signature et le sceau du juge.
Dans tous les cas, mention de ce transport est faite sur les pièces d'exécution de la
commission rogatoire.
(1) Une réquisition est une injonction faite par une autorité pour l'exécution d'un acte déterminé.
(2) Cette enquête revêt un caractère moins "social" et moins "descriptif" que l'enquête de personnalité qui, elle, ne peut être
confiée qu'à des agents spécialement habilités ou à des officiers de police judiciaire agissant sur commission rogatoire.
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– un exposé des faits, dans tous les cas, même pour un curriculum
vitae ;
10.13 - Objet
Les C.R. ne peuvent pas avoir pour objet :
10.31 - Transmission
Elles doivent être transmises selon les modalités prévues par les conven-
tions, ce qui signifie qu'elles sont envoyées dans les juridictions par la Chancellerie, après
traduction.
El le peuvent être adressées directement aux autorités judiciaires locales, ce
qui implique que le contrôle de leur régularité incombe au tribunal saisi.
Il est possible de remettre aux autorités de l'État requérant qui ont assisté à
l'exécution de leur C.R., copies des pièces d'exécution. Cependant, les pièces originales
transitent par la voie traditionnelle.
10.34 - Objet
Il convient de rappeler que les C.R. étrangères s'exécutent selon les
règles du Code de procédure pénale et qu'il est parfois nécessaire d'adapter les demandes
présentées aux exigences de la loi djiboutienne. Faute de quoi, seules les demandes conformes
à notre droit seront exécutées.
Pour les délivrances de citations, il convient d'ajouter environ six semaines aux délais légaux
de l'article 487 du Code de procédure pénale pour assurer la transmission des actes, lorsqu'ils
doivent transiter par la Chancellerie ou la voie diplomatique.