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La commission rogatoire est un acte spécifique par lequel un juge d’instruction délègue ses
pouvoirs à un autre magistrat ou à un officier de police judiciaire, afin qu’il procède, à sa
place, à un ou plusieurs actes d’enquête (autopsie, perquisition, expertise balistique…).
II – L’ENQUETE PRELIMINAIRE
Cette enquête, qui se distingue radicalement de l’enquête de flagrance, sert à réunir les
preuves d’une infraction déjà constatée mais elle tend aussi à établir l’existence d’une
infraction subodorée (pressentie).
Quand les conditions de flagrance ne sont pas réunies ou lorsque le policier n’est plus dans le
délai de l’enquête de flagrance, il procède à une enquête préliminaire.
1. LES POUVOIRS
La police ne bénéficie d’aucun pouvoir de contrainte (coercition). Elle doit recueillir le
consentement des intéressés car les soupçons peuvent, en définitive, se révéler injustifiés.
Les Officiers et Agents de Police Judiciaire (OPJ et APJ 20) ont le pouvoir de conduire une
enquête préliminaire soit de leur propre initiative, soit sur les instructions du procureur de la
République (Art. 75 du CPP).
Placés sous la surveillance du procureur général, les opérations sont dirigées par le procureur
de la République. Ainsi, dès qu’un suspect est identifié, le procureur de la République doit en
être avisé par l’OPJ.
2. LA DUREE DE L’ENQUETE
A l’inverse de l’enquête de flagrance, l’enquête préliminaire n’est pas limitée dans le temps.
Elle doit cependant se dérouler en respectant le droit à être jugé dans un délai raisonnable.
Lorsque cette enquête est ouverte à la demande du procureur de la République, celui-ci doit
fixer son délai s’exécution. Lorsque les OPJ ont agi sur leur seule initiative, ils doivent rendre
compte des résultats au procureur au bout de six mois (Art. 75-1 du CPP).
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ENQUETE PRELIMINAIRE, COMMISSION ROGATOIRE ET
AUTRES CADRES D’ENQUETE
L’OPJ peut convoquer toute personne aux fins d’une audition. Celle-ci est tenue de
comparaître, le procureur de la République pouvant l’y contraindre par la force publique.
L’audition est faite par un officier ou un agent de police judiciaire.
La garde à vue, d’une durée initiale de vingt-quatre heures, peut être prolongée par le
procureur pour une période équivalente, après présentation préalable de l’intéressé. A l’issue
de la garde à vue, si les éléments recueillis sont de nature à motiver des poursuites, la
personne, sur instructions du procureur de la République, est remise en liberté ou déférée
devant lui.
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ENQUETE PRELIMINAIRE, COMMISSION ROGATOIRE ET
AUTRES CADRES D’ENQUETE
En vertu de l’Art. 151 du CPP, l’OPJ exécute « les actes d’information nécessaires » qui lui
sont déléguées : les actes d’instruction doivent se rattacher directement à la répression de
l’infraction visée aux poursuites.
L’OPJ ne peut pas procéder aux interrogatoires et confrontations des personnes mises en
examen. En outre, il ne peut procéder à l’audition des parties civiles ou des témoins assistés
qu’à la demande de ceux-ci.
L’article 74 du CPP détermine la procédure aux recherches des causes de la mort (qu’elle soit
ou non violente) ou de blessures graves,. L’enquête n’est pas conditionnée par la constatation
d’une infraction ou d’une tentative, mais par l’impossibilité de déterminer celle-ci.
Cette procédure permet soit de classer rapidement l’affaire, soit d’ouvrir une information aux
fins de recherche des causes de la mort, soit de poursuivre l’enquête selon la procédure
habituelle.
2 LA DISPARITION INQUIETANTE
L’article 74-1 du CPP dispose que, « lorsque la disparition d’un mineur ou d’un majeur
protégé vient d’intervenir ou d’être constatée, les OPJ, assistés le cas échéant des APJ,
peuvent, sur instructions du procureur de la République, procéder (à des actes de procédures)
aux fins de découvrir la personne disparue. »
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