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JURIDICTIONS DE LA REPUBLIQUE

DE COTE D’IVOIRE

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I-
ORGANISATION JUDICIAIRE

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LOI N° 61-155 DU 18 MAI 1961, PORTANT
ORGANISATION JUDICIAIRE
Modifiée par les lois :

- n° 64-227 du 14 juin 1964 ;


- n° 97-399 du 11 juillet 1997 ;
- n° 98-744 du 23 décembre 1998 ;
- n° 99-435 du 06 juillet 1999

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TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE PREMIER (nouveau)


(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Dans la République de Côte d’Ivoire, la Justice est rendue en


matière civile, commerciale, pénale et administrative, par la Cour
suprême, des cours d’appel, des tribunaux de première instance et
des sections détachées de ces tribunaux.

Le siège, le ressort et la composition, ainsi que le nombre des


chambres des cours d’appel, des tribunaux de première instance et
des sections détachées de tribunaux sont fixés par décret.

ARTICLE 2 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Les cours d’appel, les tribunaux de première instance et les


sections détachées de tribunaux fixent par un règlement, le nombre,
la durée, les jours et heures des audiences ainsi que leur affectation
aux diverses catégories d’affaires. Les cours d’appel et les tribunaux
de première instance prennent ce règlement en assemblée générale.

Les membres du Parquet ne peuvent pas prendre part


au vote.

Le règlement prévu à l’alinéa 1° du présent article est


permanent. Il ne peut être appliqué qu’après avoir été approuvé par le
garde des Sceaux, dont l’approbation est également nécessaire pour
toutes modifications ultérieures.

ARTICLE 3
(Abrogé par la Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

ARTICLE 4

La durée et la date des vacances judiciaires sont fixées par


arrêté du garde des Sceaux, ministre de la Justice.

Il est tenu, pendant les vacances judiciaires, des audiences


dites « de vacations » qui doivent se tenir au moins une fois tous les
quinze jours.

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La chambre des vacations est uniquement chargée
d’expédier les affaires correctionnelles et, en matière civile,
commerciale et administrative, les affaires qui requièrent célérité.
La délibération de l’assemblée générale fixant les audiences
de vacations est libellée par le greffier sur le registre des délibérations
et expédition en est transmise, dans la huitaine, au garde des Sceaux
par les soins du Parquet et l’entremise du procureur général. Elle est,
en outre, portée à la connaissance du public par affichage à la porte
des palais de justice et publication gratuite en est faite par la voix des
journaux.
ARTICLE 5 (nouveau)
(Loi n° 99-435 du 06 juillet 1999)
Les Juridictions et les membres qui les composent prennent
rang dans l'ordre ci-après :
1) Cour suprême : Le Président ; les Vice-Présidents, les
conseillers, le secrétaire général, le secrétaire général adjoint, les
conseillers référendaires, les auditeurs à la Chambre des Comptes,
les auditeurs, les auditeurs stagiaires, les secrétaires de Chambres.
2) Parquet général près la Cour suprême : Le procureur
général, les premiers avocats généraux, les avocats généraux, les
secrétaires de parquet.
3) Cour d'Appel : Le premier Président, les Présidents de
Chambre, les conseillers, le greffier en Chef.
4) Parquet général près la Cour d'Appel : Le procureur
général, les avocats généraux, les substituts du procureur général.
5) Tribunal de première instance : Le Président, le ou les
Vice-Présidents, les juges d'instruction, les juges, le greffier en Chef.
6) Parquet près le tribunal de première instance : Le
procureur de la République, les procureurs de la République adjoints,
les substituts du procureur de la République.
7) Section détachée de tribunal : Le Président de la section,
le juge d'instruction, le juge, le greffier en Chef.
8) Parquet près la section détachée de tribunal : Le substitut-
résident.
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ARTICLE 6 (nouveau)
(Loi n° 99-435 du 06 juillet 1999)

Lorsque les Juridictions ne marchent point en corps constitué,


le rang individuel des membres de l'ordre judiciaire est réglé ainsi qu'il
suit :

1) Le Président de la Cour suprême ;

2) Le procureur général près ladite Cour ;

3) Les Vice-Présidents de la Cour suprême et les premiers


avocats généraux près ladite Cour ;

4) Les conseillers à la Cour suprême et les avocats


généraux près ladite Cour ;

5) Les premiers Présidents des Cours d’Appel et les


procureurs généraux près lesdites Cour ;

6) Les Présidents de Chambre des Cours d’Appel et les


conseillers référendaires ;

7) Les avocats généraux près les Cours d'Appel ;

8) Les conseillers à la Cour ;

9) Les substituts du procureur général ;

10) Le Président du tribunal de première instance d'Abidjan


et le procureur de la République près ledit tribunal ;

11) Les Présidents des tribunaux de première instance et les


procureurs de la République près lesdits tribunaux ;

12) Les Vice-Présidents du tribunal de première instance


d’Abidjan et les procureurs de la République adjoints près
ledit tribunal ;

13) Les Vice-Présidents des tribunaux de première instance


et les procureurs de la République adjoints près
lesdits tribunaux ;

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14) Les Présidents des sections détachées et les substituts-
résidents ;

15) Les juges d'Instruction des tribunaux de


première instance ;

16) Les juges d'instruction des sections détachées ;

17) Les juges des tribunaux de première instance ;

18) Les auditeurs à la Cour suprême ;

19) Les juges des sections ;

20) Les substituts du procureur de la République ;

21) Les auditeurs de Justice, les auditeurs stagiaires à la


Cour suprême ;

22) Les greffiers en Chef des Cours d'Appel ;

23) Les greffiers en Chef des tribunaux de


première instance ;

24) Les secrétaires de Chambre et de Parquet de la


Cour suprême ;

25) Les greffiers en Chef des sections détachées.

ARTICLE 7

Les magistrats ayant parité de titre prennent rang entre eux


d’après l’ordre et la date de leur nomination, et, s’ils ont été nommés
par des décrets différents mais de même jour d’après la date et l’ordre
de leur prestation de serment ; les avocats généraux prennent rang
parmi les présidents de chambre et les substituts du procureur général
parmi les conseillers.

ARTICLE 8

Les honneurs civils sont reçus par les membres de l’Ordre


judiciaire dans les conditions fixées par la réglementation des
cérémonies publiques, préséances, honneurs civils et militaires.

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ARTICLE 9

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, délègue, quand


il le juge utile, un ou plusieurs magistrats pour procéder à l’inspection
des services judiciaires ou enquêter sur des faits déterminés.

TITRE II - ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT


DES JURIDICTIONS

CHAPITRE PREMIER - LA COUR SUPREME

ARTICLE 10

Le ressort de la Cour suprême comprend l’ensemble du


territoire de la République.

Le siège de la Cour suprême est à Abidjan.

La composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour


suprême sont fixés par la loi.

CHAPITRE 2 - LES COURS D’APPEL

ARTICLE 11
(Abrogé par la loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

ARTICLE 12 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Les cours d’appel sont composées :

- D’un premier président ;


- De présidents de chambre ;
- Et de conseillers à la cour.

Le Parquet général près la cour d’appel comprend :

- Un procureur général ;
- Des avocats généraux ;
- Des substituts du procureur général.

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ARTICLE 13 (nouveau)
(Loi n° 98-744 du 23 décembre 1998)
Chaque Cour d’Appel comprend, un greffe composé d'un
greffier en Chef et des greffiers qui assistent la Cour et des personnels
administratifs.
L'organisation, les attributions et le fonctionnement du greffe
de la Cour sont fixés par décrets pris en Conseil des ministres.
ARTICLE 14 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)
La cour d’appel peut se réunir :
- En audience solennelle ;
- En assemblée générale ;
- En audience ordinaire ;
- En chambre d’accusation ;
- En chambre du Conseil.
ARTICLE 15 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)
En audience solennelle, la cour comprend cinq magistrats au
moins, président compris.
Elle se réunit pour statuer, notamment, sur les prises à partie,
pour recevoir le serment des magistrats, pour l’audience de rentrée
de la cour, et pour l’installation des membres de la cour.
ARTICLE 16 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)
La cour d’appel peut se réunir en assemblée générale, à la
demande du premier président. Les délibérations ne peuvent être
prises qu’à la majorité au moins des magistrats du siège composant
la cour.
L’assemblée générale peut notamment :
- Etablir ou modifier le règlement du service intérieur ;
- Fixer les audiences de vacations et les audiences
spéciales ;
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- Statuer sur les décisions du Conseil de l'Ordre des
avocats et autres auxiliaires de la Justice ou officiers
ministériels, ainsi que sur le contentieux des élections à
ces différents conseils.

Les membres du parquet général ont le droit de faire inscrire,


sur le registre de la cour d’appel, toutes réquisitions aux fins de
décisions qu’ils jugent à propos de provoquer relativement à l’ordre et
au service intérieur ou à tout autre objet qui ne touché à aucun intérêt
privé. Dans ce cas, les membres du parquet général doivent se retirer
de la délibération de l’assemblée générale.

ARTICLE 17 (nouveau)
(Loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

La Cour d'Appel se réunit également en audience ordinaire


pour statuer sur les appels interjetés contre les décisions rendues par
toutes les juridictions de son ressort.

En toutes matières, les arrêts des Cours d'Appels sont rendus


par des magistrats délibérant en nombre impair, assistés du greffier et
en présence du ministère public.

Les arrêts sont toujours rendus par trois juges au moins.

ARTICLE 18

La cour d’appel comprend une chambre d’accusation dont la


composition, le fonctionnement et les attributions sont réglés
conformément aux dispositions du Code de procédure pénale.

ARTICLE 19

Les cours d’assises ont leur siège établi et leur formation


constituée conformément aux prescriptions du Code de procédure
pénale, qui fixe également leur ressort et leur compétence.

ARTICLE 20 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

La cour se réunit en chambre du Conseil pour statuer sur les


appels interjetés contre les décisions rendues par la chambre du
Conseil des tribunaux de première instance ou des sections de
tribunaux de son ressort.
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ARTICLE 21

Le premier président de la cour d’appel préside, outre les


audiences solennelles, les assemblées générales et les audiences de
la chambre civile. Il préside aussi, quand il le juge nécessaire, toute
autre chambre.

ARTICLE 22 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

En cas d’empêchement ou d’absence momentanée, le


premier président est remplacé par le plus ancien président de
chambre présent.

Chaque président de chambre est remplacé par le conseiller


le plus ancien.

En cas d’empêchement ou d’absence momentanée, le


procureur général est remplacé par l’avocat général le plus ancien,
chaque avocat général est remplacé par le substitut du procureur
général le plus ancien.

En cas d’empêchement d’un conseiller à l’audience et


à défaut d’un autre conseiller pour le remplacer, le premier
président pourvoit à la vacance, en désignant, par ordonnance, le
magistrat disponible le plus ancien dans le grade, choisi parmi les
membres du tribunal de première instance du siège de la cour, n’ayant
pas connu de l’affaire.

ARTICLE 23

Le premier président de la cour d’appel est l’organisateur de


sa juridiction.

A ce titre, il exerce notamment les fonctions suivantes :

1° Il établit au début de chaque année judiciaire, le


roulement des conseillers ;

2° Il distribue les affaires et surveille le rôle général ;

3° Il pourvoit au remplacement à l’audience du président de


chambre ou conseiller empêché ;
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4° Il convoque la cour pour les assemblées générales ;

5° Il surveille la discipline de sa juridiction ;

6° Il organise et réglemente le service intérieur de la cour.

Le premier président de la cour d’appel est également chef de


la cour et, à ce titre, il représente sa juridiction et convoque les
présidents de chambre et conseillers pour les cérémonies publiques.

ARTICLE 24 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Le premier, président de la cour d’appel et le procureur


général, concurremment avec les magistrats spécialement délégués
à cet effet, comme il est dit à l’article 9, procèdent à l’inspection des
juridictions de leur ressort. Ils rendent compte au garde des Sceaux,
ministre de la Justice, des constatations qu’ils' ont faites.

CHAPITRE 3 - LES TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE


ET LEURS SECTIONS

ARTICLE 25
(Abrogé par Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

ARTICLE 26 (nouveau)
(Loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

Les tribunaux de première instance comprennent un


président, un ou plusieurs vice-présidents, un ou plusieurs juges
d’instruction et des juges.

En cas d’empêchement ou d'absence momentanée, le


Président du tribunal est remplacé par le Vice-Président le plus ancien
dans le grade le plus élevé, et à défaut de Vice- Président, par le
magistrat du siège le plus ancien dans le grade le plus élevé.

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ARTICLE 27 (nouveau)
(Loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

Le parquet du tribunal de première instance comprend un


procureur de la République, un ou plusieurs procureurs de la
République adjoints et un ou plusieurs substituts.

En cas d'empêchement ou d'absence momentanée, le


procureur de la République est remplacé par le procureur de la
République adjoint le plus ancien dans le grade le plus élevé, et à
défaut de procureur de la République adjoint, par le Substitut le plus
ancien dans le grade le plus élevé.

ARTICLE 28 (nouveau)
(Loi n° 98-744 du 23 décembre 1998)

Chaque tribunal de première instance comprend, un greffe


composé d’un greffier en Chef et de greffiers qui assistent le tribunal
et des personnels administratifs.

L'organisation, les attributions et le fonctionnement du greffe


du tribunal de première instance sont fixés par décrets pris en Conseil
des ministres.

ARTICLE 29 (nouveau)
(par Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Les tribunaux de première instance comportent une ou


plusieurs sections, détachées.

ARTICLE 30 (nouveau)
(Loi n° 99-435 du 06 juillet 1999)

Les sections détachées des tribunaux comprennent au moins


trois magistrats :

- Un Président de la section ;
- Un juge d’instruction ;
- Un substitut-résident.

Le Président de la section remplit les fonctions attribuées par


la loi au Président du tribunal de première instance.

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Le juge d'instruction de la section exerce les attributions
dévolues au juge d'instruction des tribunaux de première instance.

Les fonctions du ministère public sont exercées par le


substitut-résident, sous l’autorité du procureur de la République près
le tribunal de première instance de rattachement, lequel peut, en toute
matière, occuper pour le ministère public devant la section.

ARTICLE 31 (nouveau)
(Loi n° 98-744 du 23 décembre 1998)

Chaque section détachée de tribunal comprend un greffe


composé d'un greffier en Chef et de greffiers qui assistent le tribunal
et des personnels administratifs.

L'organisation, les attributions et le fonctionnement du greffe


du tribunal de première instance sont fixés par décrets pris en Conseil
des ministres.

ARTICLE 32 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Le tribunal de première instance peut se réunir :

- En audience solennelle ;
- En assemblée générale ;
- En audience ordinaire ;
- En chambre du Conseil.

ARTICLE 33

En audience solennelle, le tribunal, composé de tous les


magistrats du siège et du Parquet, est présidé par le président du
tribunal, à son défaut par le vice- président et à défaut de ce dernier,
par le magistrat du siège le plus ancien dans le grade.

Il se réunit à l’occasion des audiences de rentrée et pour


l’installation des nouveaux magistrats.

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ARTICLE 34 (nouveau)
(Loi n° 99-435 du 06 juillet 1999)

L’assemblée générale comprend tous les membres


du tribunal. Les magistrats des sections détachées doivent également
y participer.

Elle est présidée par le président du tribunal, à défaut par le


Vice-Président le plus ancien dans le grade le plus élevé, et a défaut
de vice-président, par le magistrat du siège le plus ancien dans le
grade le plus élevé.

Elle délibère notamment sur le règlement intérieur, sur la date


et le nombre des audiences de vacations, des audiences foraines et
des audiences spéciales du tribunal et des sections qui lui sont
rattachées.

ARTICLE 35 (nouveau)
(Loi n° 99-435 du 06 juillet 1999)

Les jugements des tribunaux de première instance sont


rendus par des magistrats délibérant en nombre impair, assistés du
greffier et en présence du ministère public.

Les jugements sont toujours rendus par trois juges au moins.

Les Chambres du tribunal de première instance sont


présidées par le Président du tribunal ou un Vice-Président.

Le Président du tribunal préside les audiences de la Chambre


civile. Il préside quand il le juge nécessaire, toute
autre chambre.

En cas d'empêchement, le président d'audience est remplacé


par le juge le plus ancien dans le grade le plus élevé.

Les tribunaux de première instance et les sections sont


compétents en toutes matières, sauf dans les cas où la loi attribue
spécialement compétence à une autre Juridiction.

Les sections détachées siègent généralement avec un


seul juge.
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Toutefois, elles siègent en formation collégiale de trois
magistrats au moins, dans les cas suivants :

1) En matière civile, commerciale et administrative, lorsque


l'intérêt du litige excède cinquante millions de francs ;

2) En matière de faillite et de liquidation judiciaire ;

3) En matière délictuelle, et obligatoirement en présence du


ministère public, lorsqu'il s'agit d'infractions contre la sûreté de l'Etat,
la Défense nationale, la sécurité publique ainsi que de celles passibles
de la peine de mort.

ARTICLE 36 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Le tribunal de première instance et les sections détachées


statuent en chambre du Conseil dans les cas prévus par la loi.

ARTICLE 37 (nouveau)
(Loi n° 99-435 du 06 juillet 1999)

Les Présidents des tribunaux de première instance et


les Présidents des sections ou les magistrats appelés à les remplacer,
tiennent des audiences foraines dans le ressort de
leurs juridictions respectives.

Ils statuent au cours de ces audiences, exclusivement sur les


demandes de jugements déclaratifs de naissance ou de décès.

Le tableau des audiences foraines est dressé au mois de


juillet de chaque année pour l'année judiciaire suivante et publié au
Journal officiel.

Au surplus, il est tenu des audiences foraines toutes les fois


que les besoins du service l'exigent.

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ARTICLE 38 (nouveau)
(Loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

Le Président du tribunal organise sa juridiction.

A ce titre, il exerce notamment les fonctions suivantes :

1) Il établit au début de chaque année judiciaire le roulement


des magistrats ;

2) Il distribue les affaires et surveille le rôle général ;

3) Il pourvoit au remplacement à l'audience du juge


empêché.

4) Il désigne ceux des magistrats du siège de son tribunal


appelés à assurer la collégialité dans les sections de tribunal de son
ressort dans les cas prévus à l'article 35 alinéa 9 ;

5) Il convoque le tribunal pour les assemblées générales ;

6) Il surveille la discipline de la compagnie judiciaire et des


officiers ministériels et publics ;

7) Il organise et réglemente le service intérieur du tribunal ;

8) Le Président du tribunal est également chef de


compagnie judiciaire et à ce titre, il représente sa juridiction, et
convoque les magistrats pour les cérémonies publiques.

CHAPITRE 4 - LES JUSTICES DE PAIX


(Abrogé par la loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

TITRE III - DISPOSITIONS TRANSITOIRES


(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

ARTICLE 39 (nouveau)
(Abrogé par la loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

ARTICLE 40 (nouveau)
(Abrogé par la loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

18
ARTICLE 41 (nouveau)
(Abrogé par la loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

ARTICLE 42 (nouveau)
(Abrogé par la loi n° 97-399 du 11 juillet 1997)

ARTICLE 43 (nouveau)
(Loi n° 99-435 du 06 juillet 1999)

Lors de l'ouverture de Juridictions nouvelles, les procédures


en cours demeurent de la compétence des Juridictions anciennes qui
en avaient été régulièrement saisies.

En attendant de pourvoir les sections détachées en magistrats


en nombre suffisant, les juges de sections continuent d'exercer, selon
les cas, les fonctions dévolues par la loi et les règlements au président
de la section, au juge d'instruction et au procureur de la République.

ARTICLE 44 (nouveau)
(Loi n° 64-227 du 14 juin 1964)

Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à la


présente loi.

ARTICLE 45

La présente loi sera publiée au Journal officiel de la


République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

19
II-
PARQUET GENERAL PRES LA COUR DE
CASSATION ET LE CONSEIL D’ETAT

20
LOI N° 2020-883 DU 21 OCTOBRE 2020
DETERMINANT LA COMPOSITION ET LE FONCTIONNEMENT
DU PARQUET GENERAL PRES LA COUR DE CASSATION
ET LE CONSEIL D’ETAT.

21
CHAPITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE PREMIER

La présente loi a pour objet de déterminer la composition et le


fonctionnement du Parquet général près la Cour de Cassation et le
Conseil d’Etat.

ARTICLE 2

Le Parquet général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat assure les fonctions du ministère public auprès de la Cour de
Cassation et du Conseil d’Etat.

ARTICLE 3

Le Parquet général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat est placé sous l'autorité du ministre de la Justice.

ARTICLE 4

La composition des costumes des magistrats du Parquet


général près la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat est fixée par
décret, sur proposition du Conseil supérieur de la Magistrature.

ARTICLE 5

Les magistrats du Parquet général près la Cour de Cassation


et le Conseil d’Etat, à l’exception des avocats généraux référendaires,
cessent leurs fonctions avec jouissance de tous les droits et
avantages liés à la dernière fonction exercée.

22
CHAPITRE 2 - COMPOSITION

ARTICLE 6

Le Parquet général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat est composé de magistrats du ministère public.

Il comprend :

- le Procureur général près la Cour de Cassation et le


Conseil d’Etat ;
- des premiers avocats généraux près la Cour de
Cassation et le Conseil d’Etat ;
- des avocats généraux près la Cour de Cassation et le
Conseil d’Etat ;
- des avocats généraux référendaires près la Cour de
Cassation et le Conseil d’Etat.

ARTICLE 7

Le Parquet général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat est dirigé par le Procureur général.

Le Procureur général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat est nommé par décret, sur proposition du ministre de
la Justice. Il est choisi parmi les magistrats hors hiérarchie
du groupe A.
Il peut être également choisi parmi les personnalités
reconnues pour leur compétence et leur expertise avérées en matière
juridique et administrative. En ce cas, il prête le serment de magistrat,
en audience solennelle mixte de la Cour de Cassation et du Conseil
d’Etat, en ces termes :

« Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions et de me


conduire en tout comme un digne et loyal magistrat ».

ARTICLE 8

Avant d’entrer en fonction, le Procureur général près la


Cour de Cassation et le Conseil d’Etat est installé au cours
d’une audience solennelle mixte de la Cour de Cassation et
du Conseil d’Etat.

23
ARTICLE 9

Les premiers avocats généraux près la Cour de Cassation et


le Conseil d’Etat sont des magistrats hors hiérarchie du groupe A
choisis parmi les avocats généraux.

Ils sont nommés par décret, sur proposition du ministre


de la Justice.

ARTICLE 10

Les avocats généraux près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat sont des magistrats hors hiérarchie, nommés par décret, sur
proposition du ministre chargé de la Justice.

Ils sont désignés parmi :

- les magistrats hors hiérarchie ;


- les magistrats appartenant depuis deux ans au moins au
premier groupe du premier grade ;
- les personnalités titulaires d’un doctorat en droit ou d’un
diplôme équivalent et ayant au moins quinze ans de
pratique professionnelle en cette qualité. Ce délai est de
deux ans pour les professeurs agrégés ou titulaires des
facultés de droit. Le nombre d’avocats généraux choisis
parmi ces personnalités ne peut excéder le quart de
l’effectif des avocats généraux.

ARTICLE 11

Les avocats généraux référendaires près la Cour de


Cassation et le Conseil d’Etat sont des magistrats du premier grade,
nommés par décret, sur proposition du ministre chargé de la Justice.

Ils sont également choisis parmi les personnalités titulaires


d’un doctorat en droit ou d’un diplôme équivalent et ayant au moins
six ans de pratique professionnelle en cette qualité.

Le nombre d’avocats généraux référendaires choisis parmi


ces personnalités ne peut excéder le quart de l’effectif des avocats
généraux référendaires.

24
ARTICLE 12

Avant d’entrer en fonction, les magistrats nommés pour la


première fois dans les fonctions judiciaires au Parquet général près la
Cour de Cassation et le Conseil d’Etat, prêtent serment en audience
solennelle mixte de la Cour de Cassation et du
Conseil d’Etat en ces termes : « Je jure de bien et fidèlement remplir
mes fonctions et de me conduire en tout comme un digne
et loyal magistrat ».

ARTICLE 13

Avant d’entrer en fonction les magistrats nouvellement


affectés au Parquet général près la Cour de Cassation et le Conseil
d’Etat sont installés au cours d’une audience solennelle mixte de la
Cour de Cassation et du Conseil d’Etat.

ARTICLE 14

L’audience solennelle mixte visée aux articles 7, 8 et 13 de la


présente loi est composée :

- du Président de la Cour de Cassation ;


- de quatre Présidents de chambre, dont deux de la Cour
de Cassation et deux du Conseil d’Etat ;
- de six conseillers dont trois de la Cour de Cassation et
trois du Conseil d’Etat.

Elle est présidée par le Président de la Cour de Cassation. En


cas d’empêchement, le Président de la Cour de Cassation est suppléé
par le Président du Conseil d’Etat.

La Cour est assistée du greffier en chef ou d’un greffier de la


Cour de Cassation.

L’audience a lieu en présence du Procureur général près la


Cour de Cassation et le Conseil d’Etat.

25
CHAPITRE 3 - FONCTIONNEMENT

ARTICLE 15

Le Procureur général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat assure les fonctions du ministère public. Il assure
l’administration et la discipline du Parquet général près la Cour de
Cassation et le Conseil d’Etat.

Les premiers avocats généraux, les avocats généraux et les


avocats généraux référendaires près la Cour de Cassation et le
Conseil d’Etat participent, sous la direction du Procureur général près
la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat, à l'exercice des fonctions
dévolues au ministère public.

Le ministère public est soumis au principe de la subordination


hiérarchique. Il est indivisible.

ARTICLE 16

Le Procureur général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat est suppléé, en cas d'absence ou d'empêchement, par le
premier avocat général près la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat
le plus ancien dans le grade le plus élevé.

ARTICLE 17

Le Procureur général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat requiert, en toutes matières, l'application de la loi devant la Cour
de Cassation et le Conseil d’Etat.

Il veille à la bonne application des lois et règlements par la


Cour de Cassation et par le Conseil d’Etat.

Il exerce les fonctions du ministère public par voie de


réquisitions ou de conclusions écrites.

Toutefois, il peut faire des observations orales


complémentaires devant les différentes formations juridictionnelles de
la Cour de Cassation et du Conseil d’Etat.

26
ARTICLE 18

Le Parquet général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat bénéficie, pour l’accomplissement de ses missions, en tant que
de besoin, du concours d’agents mis à sa disposition par le ministre
de la Justice.

CHAPITRE 4 - DISPOSITIONS FINANCIERES

ARTICLE 19

Le Parquet général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat jouit de l’autonomie financière.

Le budget du Parquet général près la Cour de Cassation et le


Conseil d’Etat fait l’objet de propositions préparées par le service
financier et est inscrit au projet de loi de finances au titre du Parquet
général près la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat.

Le Procureur général près la Cour de Cassation et le Conseil


d’Etat exerce les fonctions d’ordonnateur délégué dans les conditions
déterminées par le règlement de la comptabilité publique.

Le trésorier du Parquet général près la Cour de Cassation et


le Conseil d’Etat exerce les fonctions d’agent comptable, dans les
conditions déterminées par le règlement de la comptabilité publique.

Il a la qualité de comptable public. Il est nommé par arrêté du


ministre chargé de l’Economie et des Finances.

27
CHAPITRE 5 - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

ARTICLE 20

Les membres de l’ancien Parquet général près la


Cour suprême sont, de plein droit, membres du Parquet général près
la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat.

Dès l’installation du Procureur général près la Cour de


Cassation et le Conseil d’Etat, les dossiers reçus en communication
par le Procureur général près la Cour suprême ou ceux dont il est saisi
lui sont transmis.

ARTICLE 21

La présente loi sera publiée au Journal officiel de la


République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

28
III-
COUR DE CASSATION

29
LOI ORGANIQUE N° 2020-967 DU 17 DECEMBRE 2020
DETERMINANT LES ATTRIBUTIONS, LA COMPOSITION,
L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT
DE LA COUR DE CASSATION.

30
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES

Section première - Dispositions préliminaires

ARTICLE PREMIER

La présente loi organique a pour objet de déterminer les


attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de la
Cour de Cassation.

ARTICLE 2

La Cour de Cassation est l’une des institutions


juridictionnelles représentatives du pouvoir judiciaire. Elle est la plus
haute juridiction de l’ordre judiciaire.

ARTICLE 3

La Cour de Cassation est dirigée par un Président.

ARTICLE 4

Le ressort de la Cour de Cassation s’étend à tout le territoire


de la République.

Le siège de la Cour de Cassation est fixé à Abidjan. La Cour


de Cassation peut siéger en tout autre lieu du territoire national si les
circonstances l’exigent.

ARTICLE 5

La Cour de Cassation veille à l’application de la loi par les


juridictions de l’ordre judiciaire.

ARTICLE 6

Les fonctions du ministère public près la Cour de Cassation


sont exercées par un Parquet général dont la composition,
l’organisation et le fonctionnement sont fixés par une loi.

31
Section 2 - Principes statutaires

ARTICLE 7

En cas de première nomination à la Cour de Cassation dans


des fonctions judiciaires, les magistrats prêtent serment, en audience
solennelle, devant la Cour de Cassation, en ces termes :

« Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions et de me


conduire en tout comme un digne et loyal magistrat ».

ARTICLE 8

Le Statut de la Magistrature est applicable aux magistrats de


la Cour de Cassation pour tout ce qui n'est pas prévu par la présente
loi organique.

ARTICLE 9

Les franchissements automatiques d’échelon de


rémunération des magistrats de la Cour de Cassation sont constatés
par décisions du Président de la Cour de Cassation.

ARTICLE 10

La composition des costumes des magistrats de la Cour de


Cassation est fixée par décret, sur proposition du Conseil supérieur
de la Magistrature.

ARTICLE 11

Il peut être procédé au remplacement du magistrat de la Cour


de Cassation en position de disponibilité, de détachement ou
empêché pour quelque cause que ce soit d’exercer ses fonctions. À
l'expiration de la période de détachement ou de disponibilité ou
lorsque la cause de l’empêchement vient à cesser, il réintègre la Cour
de Cassation conformément aux dispositions en vigueur.

32
ARTICLE 12

Les magistrats de la Cour de Cassation cessent leurs


fonctions avec jouissance de tous les droits et avantages liés à la
dernière fonction exercée.

TITRE II - ATTRIBUTIONS DE LA COUR DE CASSATION

ARTICLE 13

La Cour de Cassation a des attributions contentieuses et


consultatives.

ARTICLE 14

Sous réserve des matières relevant de la compétence


d’autres juridictions de l’ordre judiciaire, la Cour de Cassation statue
souverainement sur les pourvois en cassation dirigés contre les arrêts
et jugements rendus en dernier ressort par les juridictions statuant en
matière civile, commerciale, sociale et pénale.

Elle connaît en outre :

- des demandes en révision ;


- des demandes de renvoi d’une juridiction à une autre ;
- des prises à partie ;
- des récusations ;
- des inscriptions de faux ;
- des règlements de juges ;
- des demandes en annulation des actes par lesquels les
juges de l’ordre judiciaire excèdent leurs pouvoirs ;
- des recours contre ses arrêts ;
- des demandes en interprétation et en rectification ;
- de la tierce opposition.

33
ARTICLE 15

La Cour de Cassation émet des avis sur toute question


de droit entrant dans le champ de ses compétences, qui lui est
soumise par voie de requête par les Premiers Présidents des
Cours d’Appel, les Procureurs généraux près lesdites Cours, les
Présidents des Tribunaux, et les Procureurs de la République près
lesdits tribunaux, les ordres constitués et les institutions universitaires
de sciences juridiques.

La Cour de Cassation émet également des avis sur toute


matière entrant dans le champ de ses compétences, qui lui est
soumise par le Président de la République ou par le Gouvernement.

TITRE III - COMPOSITION ET ORGANISATION DE LA


COUR DE CASSATION

CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION

Section première - Emplois

ARTICLE 16

La Cour de Cassation est composée de magistrats du siège.


Elle est dotée d’un secrétariat général et d’un greffe.

Les magistrats du siège sont :

- le président de Cour de Cassation ;


- les Présidents de Chambre ;
- les conseillers ;
- les conseillers référendaires ;
- les auditeurs.

Le secrétariat général est composé d’un secrétaire général.

Les membres du greffe sont :

- le greffier en chef ;
- les greffiers.

34
Section 2 - Nominations aux différents emplois

ARTICLE 17

Le Président de la Cour de Cassation est nommé par le


Président de la République pour une durée de cinq ans renouvelables
une fois, parmi les personnalités reconnues pour leur compétence et
leur expertise avérées en matière juridique.

Le Président de la Cour de Cassation est Président


d’institution.

Avant d’entrer en fonction, le Président de la Cour de


Cassation prête serment devant le Président de la République
en ces termes :

« Je jure de bien et fidèlement remplir ma fonction, de


l'exercer en toute impartialité, dans le respect de la Constitution, de
garder le secret des délibérations et des votes, de ne
prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation,
à titre privé, sur les questions relevant de la compétence de la Cour
de Cassation et de me conduire en tout comme un digne et loyal
magistrat. »

ARTICLE 18

Les présidents de chambre sont des magistrats hors


hiérarchie du groupe A choisis parmi les conseillers à la
Cour de Cassation.

ARTICLE 19

Les conseillers sont des magistrats hors hiérarchie.

Ils sont désignés parmi :

- les magistrats hors hiérarchie ;


- les magistrats appartenant depuis deux ans au moins au
premier groupe du premier grade ;
- les conseillers référendaires comptant au moins deux ans
d’ancienneté comme conseillers référendaires du
premier groupe.

35
Les conseillers à la Cour de Cassation qui totalisent plus de
cinq ans d’ancienneté en qualité de magistrats hors hiérarchie du
groupe B peuvent être nommés au groupe A, sur proposition du
Président de la Cour de Cassation, après avis conforme du Conseil
supérieur de la Magistrature.

ARTICLE 20

Les conseillers référendaires sont choisis parmi les magistrats


du premier grade.

Ils assistent les conseillers dans la préparation des rapports


et des décisions des chambres sans voix délibérative.

Ils ne participent pas aux audiences.

ARTICLE 21

Les conseillers référendaires sont choisis également parmi


les personnes titulaires d'un doctorat en droit ou d'un diplôme
équivalent et ayant au moins six ans de pratique professionnelle
en cette qualité.

Le nombre des conseillers référendaires nommés au titre du


présent article ne peut excéder le dixième du nombre des auditeurs
de justice issus du concours prévu par le Statut de la Magistrature.

ARTICLE 22

Les auditeurs sont choisis parmi les magistrats du


deuxième grade.

Les auditeurs sont également choisis parmi les personnes


titulaires d’un doctorat en droit ayant au moins cinq années
d’expérience professionnelle en cette qualité.

Le nombre des auditeurs nommés au titre de l’alinéa 2 du


présent article ne peut excéder le dixième du nombre des auditeurs
de justice issus du concours prévu par le Statut de la Magistrature.

36
ARTICLE 23

Les auditeurs assistent les conseillers dans la préparation des


rapports et des décisions sans voix délibérative. Ils ne participent pas
aux audiences.

ARTICLE 24

Le classement indiciaire, les règles de promotion de grade,


d’échelon ou éventuellement de reclassement, le régime indemnitaire
des magistrats sont applicables aux conseillers référendaires et aux
auditeurs visés aux articles 21 alinéa 1 et 22 alinéa 2 de la présente
loi organique.

ARTICLE 25

Les magistrats de la Cour de Cassation, à l’exception


du Président, sont nommés par décret sur proposition du
Conseil supérieur de la Magistrature et sur présentation du
ministre de la Justice.

ARTICLE 26

Les magistrats de la Cour de Cassation sont installés dans


leurs fonctions en audience solennelle de la Cour de Cassation.

ARTICLE 27

Le greffier en chef de la Cour de Cassation est nommé par


décret, sur proposition du ministre de la Justice. Il est choisi parmi les
administrateurs des Greffes et Parquets ayant au moins cinq années
d’ancienneté dans cette catégorie.

Le Greffier en chef de la Cour de Cassation est assisté


de greffiers.

37
CHAPITRE 2 - ORGANISATION DE LA COUR DE CASSATION

Section première - Le Président de la Cour de Cassation

ARTICLE 28

Le Président de la Cour de Cassation exerce des fonctions


administratives et juridictionnelles.

Le Président de la Cour de Cassation est suppléé en cas


d’absence ou d’empêchement, par le Président de chambre le plus
ancien dans le grade le plus élevé.

ARTICLE 29

Le Président de la Cour de Cassation est chargé de


l’administration et de la discipline de la Cour de Cassation. Il assure
la direction générale, l’organisation et le fonctionnement des services
intérieurs de la Cour de Cassation.

ARTICLE 30

Le Président arrête le règlement intérieur de la Cour de


Cassation, après délibération de l’assemblée générale.

Le Président de la Cour de Cassation publie annuellement un


rapport sur les activités de la Cour de Cassation.

ARTICLE 31

Le Président de la Cour de Cassation repartit par ordonnance


au début de chaque année judiciaire, les présidents de chambre, les
conseillers, les conseillers référendaires et les auditeurs de la Cour de
Cassation entre les différentes chambres.

ARTICLE 32

Le Président de la Cour de Cassation assure, sur proposition


du greffier en chef de la Cour de Cassation, la répartition des greffiers
entre les différentes chambres.

38
ARTICLE 33

Le Président de la Cour de Cassation préside, quand il le juge


nécessaire, toute chambre de la Cour.

ARTICLE 34

Pour son fonctionnement, la Cour de Cassation dispose de


services administratifs dont les attributions, la composition,
l’organisation et le fonctionnement sont déterminés par le règlement
intérieur de la Cour de Cassation.

Section 2 - Les Chambres de la Cour de Cassation

ARTICLE 35

La Cour de Cassation est composée de chambres civiles,


commerciales, pénales et sociales, présidées chacune par un
président de chambre.

La répartition des attributions entre les différentes chambres


civiles est déterminée par ordonnance du Président de la Cour de
Cassation. Il en est de même pour la répartition des attributions entre
chacune des chambres commerciales, pénales et sociales.

ARTICLE 36

Chaque chambre de la Cour de Cassation comprend :

- un président de chambre ;
- deux conseillers au moins.

Le nombre de conseillers par chambre est fixé par le


Président de la Cour de Cassation compte tenu du volume d’affaires
de chaque chambre.

En cas d’absence ou d’empêchement du Président de


chambre, la chambre est présidée par le conseiller le plus ancien.

Chaque chambre est assistée d’un greffier.

39
ARTICLE 37

Le Procureur général près la Cour de Cassation peut recevoir


et demander en communication les dossiers de toutes
les procédures inscrites aux rôles des chambres de la
Cour de Cassation.

En cas de pourvoi des parties, le Procureur général près la


Cour de Cassation a la faculté, comme partie jointe, de conclure dans
l’intérêt de la loi.

Section 3 - Le Cabinet du Président de la


Cour de Cassation

ARTICLE 38

Le Cabinet du Président de la Cour de Cassation est composé


:

- d’un directeur de Cabinet ;


- d’un chef de Cabinet ;
- de cinq conseillers dont au moins trois magistrats ;
- de deux chargés de mission ;
- d’un chef du secrétariat particulier.

Section 4 - Le secrétaire général de la


Cour de Cassation

ARTICLE 39

La Cour de Cassation est dotée d’un secrétariat général dirigé


par un secrétaire général.

Le secrétaire général de la Cour de Cassation est nommé par


décret pris en Conseil des ministres, parmi les magistrats hors
hiérarchie, sur proposition du Président de la Cour de Cassation.

40
ARTICLE 40

Le secrétaire général assure, sous l'autorité du Président, le


fonctionnement des services administratifs de la Cour de Cassation.

Le secrétaire général peut recevoir du Président délégation


de signature en matière de gestion du personnel.

Il assiste le Président dans la coordination des travaux et


l’organisation des audiences de la Cour.

Il est chargé notamment de :

- la tenue du fichier général des sommaires des arrêts


rendus par la Cour de Cassation ;
- la publication des arrêts de la Cour de Cassation ;
- la préparation, l’étude et l’établissement de tous les actes
relatifs à la gestion des magistrats et autres personnels
nommés à la Cour de Cassation ;
- la direction du service de documentation et d’études de
la Cour de Cassation ;
- la réception des copies des décisions de la Cour de
Cassation.

Section 5 - Le greffier en chef de la Cour de Cassation

ARTICLE 41

Le greffier en chef assure l’administration du greffe de la Cour


de Cassation.

Il est placé sous l’autorité du secrétaire général.

Il propose au secrétaire général de la Cour de Cassation, la


répartition des greffiers dans les différents services.

Il prépare les audiences de la Cour de Cassation.

Il veille à l’archivage, à la délivrance des expéditions,


certificats et extraits des décisions rendues, assure la réception des
consignations et le recouvrement des frais.

41
TITRE IV - FONCTIONNEMENT DE LA COUR DE CASSATION

CHAPITRE PREMIER - FORMATIONS DE LA COUR


DE CASSATION

ARTICLE 42

Les formations de la Cour de Cassation sont les types de


réunions que tient la Cour de Cassation.

ARTICLE 43

La Cour de Cassation se réunit :

- en audience solennelle ;
- en assemblée générale ;
- en assemblée plénière ;
- en chambre mixte ;
- en audience ordinaire.

ARTICLE 44

La présence du ministère public est obligatoire aux audiences


solennelles de la Cour de Cassation, devant les assemblées plénières
et générales, et devant les chambres mixtes.

Le ministère public ne participe pas aux délibérations, sauf en


assemblée générale, pour adopter ou modifier le règlement intérieur
de la Cour de Cassation, débattre de toutes les questions intéressant
l’organisation et la discipline de la Cour.

ARTICLE 45

La Cour de Cassation se réunit en audience solennelle pour:

- son audience de rentrée ;


- recevoir le serment de ses membres ;
- procéder à l’installation de ses membres.

42
ARTICLE 46

L’audience solennelle d’installation des magistrats de la Cour


de Cassation est composée :

- du Président de la Cour de Cassation, Président ;


- de quatre Présidents de chambre, membres ;
- de six conseillers, membres.

La Cour est assistée du greffier en chef ou d’un greffier de la


Cour de Cassation.

L’audience a lieu en présence du procureur général près la


Cour de Cassation.

ARTICLE 47

La Cour de Cassation se réunit en assemblée générale pour


adopter ou modifier le règlement intérieur de la Cour, débattre de
toutes les questions intéressant l’organisation et la discipline de la
Cour et émettre les avis sur les questions qui lui sont soumises en
application de l’article 15 de la présente loi organique.

L’assemblée générale comprend l’ensemble des magistrats


de la Cour de Cassation. Elle est présidée par le Président de la Cour
de Cassation. Elle ne délibère valablement qu’avec les deux tiers au
moins des magistrats qui la composent.

ARTICLE 48

La Cour de Cassation se réunit en assemblée plénière,


lorsqu’une affaire pose une question de principe, notamment lorsqu’il
existe des solutions divergentes soit entre les juges du fond, soit entre
les juges du fond et la Cour de Cassation, et dans les autres cas
prévus par la présente loi organique.

L’assemblée plénière est présidée par le Président de la Cour


de Cassation. Elle est composée, outre le Président, des présidents
de chambre et d’un conseiller par chambre.

Elle est valablement constituée avec les deux tiers au moins


des présidents de chambre et des conseillers qui la composent.

43
ARTICLE 49

La Cour de Cassation se réunit en chambre mixte pour statuer


sur les questions relevant de la compétence de plusieurs chambres,
si la question a reçu ou est susceptible de recevoir, devant ces
chambres, des solutions divergentes.

La chambre mixte est présidée par le Président de la


Cour de Cassation. Elle est composée, outre le Président,
des présidents de chambres et des conseillers composant les
chambres concernées.

L’assemblée mixte est valablement constituée avec la moitié


au moins des membres composant ces chambres. Elle comprend sept
magistrats au moins.

ARTICLE 50

La Cour de Cassation se réunit en audience ordinaire pour


juger les affaires dont elle est saisie.

ARTICLE 51

En formation de jugement, la Cour siège et délibère en


nombre impair.

CHAPITRE 2 - PROCEDURES DEVANT LA COUR


DE CASSATION

Section première - Le pourvoi en cassation

ARTICLE 52

Le pourvoi en cassation est une voie de recours extraordinaire


qui a pour but d'obtenir l'annulation de la
décision attaquée et de remettre les parties en l'état où elles se
trouvaient auparavant.

44
ARTICLE 53

Sous réserve des matières dévolues à d’autres juridictions, la


Cour de Cassation a compétence pour statuer sur les recours en
cassation dirigés contre les arrêts et jugements rendus en dernier
ressort par les juridictions de l’ordre judiciaire.

La Cour de Cassation ne connaît pas du fond des affaires,


sauf disposition législative contraire.

Sous-section première - Les conditions et formes du pourvoi

ARTICLE 54

La Cour de Cassation est saisie suivant les conditions et


formes prévues par le Code de procédure civile et commerciale, le
Code de procédure pénale et les lois spéciales.

ARTICLE 55

A peine d’irrecevabilité, l’acte de pourvoi doit viser l’un


au moins des cas d’ouverture à cassation prévus par la législation
en vigueur.

Le moyen de cassation précise, à peine d’irrecevabilité :

- la partie de la décision critiquée ;


- le grief fait à la décision attaquée.

Les moyens nouveaux ne sont pas recevables.

Peuvent néanmoins être invoqués pour la première fois, les


moyens nés de la décision attaquée et les moyens d’ordre public.

45
ARTICLE 56

Devant la Cour de Cassation, le ministère d’avocat est


obligatoire, à peine d’irrecevabilité du pourvoi.

L’admission au bénéfice de l’assistance judiciaire est


prononcée par le bureau de l’assistance judiciaire dans les conditions
prévues par la loi. En ce cas, le délai pour se pourvoir court à compter
du jour de la notification de la décision du bureau d’assistance
judiciaire.

A l’égard du défendeur, la demande d’assistance judiciaire


doit être formée dans le mois de la notification du pourvoi.
Elle suspend le délai prévu à l’article 59 alinéa 2 de la
présente loi organique.

ARTICLE 57

Le délai entre la date de signification du pourvoi et celle fixée


pour l’audience est d’un mois au moins, sans pouvoir excéder deux
mois. Les règles relatives aux augmentations de délai de distances
sont applicables.

ARTICLE 58

Toute conclusion produite devant la Cour de Cassation doit


être accompagnée, sous peine d'irrecevabilité, d'au moins deux
copies signées par l'avocat ainsi que d'autant d'exemplaires qu'il y a
de parties désignées à la décision entreprise.

ARTICLE 59

Le dossier d’appel ou de première instance est transmis par


le greffier en chef de la juridiction qui a rendu la décision attaquée au
Greffier en chef de la Cour de Cassation.

Dès réception, le greffier en chef de la Cour de Cassation


transmet immédiatement le dossier au Président de la Cour de
Cassation qui l’attribue à la chambre compétente, après avoir désigné,
parmi les conseillers de ladite chambre, un rapporteur aux fins de la
mise en état et fixe un délai pour le dépôt du rapport. Ce délai ne
saurait dépasser trois mois.

46
Le Président de la Cour de Cassation peut se désigner
lui-même ou désigner le président de la chambre compétente comme
rapporteur.

ARTICLE 60

A la date fixée dans l’exploit, l’affaire est appelée.

La chambre compétente statue obligatoirement, dès la


première audience, sur la recevabilité du pourvoi.

ARTICLE 61

Le rapporteur prend toutes mesures nécessaires pour


parvenir à la mise en état de l’affaire dans le délai imparti par le
président de la chambre. Il peut enjoindre aux parties de déposer des
conclusions complémentaires dans un délai qu’il impartit, à peine
d’irrecevabilité.

Si, à l’expiration du délai prévu à l’article 59 alinéa 2 de la


présente loi organique, le rapporteur n’est pas en mesure de déposer
son rapport, il en avise le président de la chambre qui peut, par
ordonnance motivée, soit accorder un dernier délai de mise en état
qu’il fixe souverainement et qui ne peut excéder deux mois, soit
déclarer terminée la mise en état et enjoindre au rapporteur de
déposer son rapport en l’état.

Le dossier en état est transmis, sans délai, au procureur


général près la Cour de Cassation, pour les conclusions écrites du
ministère public.

ARTICLE 62

Les parties peuvent, sans déplacement des pièces du dossier,


en prendre connaissance au greffe de la Cour de Cassation.

Aucun mémoire ni aucune pièce ne peut être produit


après le dépôt du rapport au greffe, sauf à la demande expresse
du rapporteur.

47
ARTICLE 63

Les affaires sont jugées devant la Cour de Cassation sur


pièces, sauf si les parties ont, dans le pourvoi, dans un mémoire ou
dans une correspondance, déclaré qu’elles entendent présenter des
observations orales.

Le ministère public peut prendre des réquisitions orales.

ARTICLE 64

Les arrêts de la Cour de Cassation sont motivés. Ils visent les


textes dont il est fait application. Ils mentionnent les noms et prénoms
des présidents, conseillers et rapporteurs qui les ont rendus, du
greffier, ceux du représentant du ministère public et des avocats, les
noms, prénoms, qualité, profession et domicile des parties ainsi que
l’énoncé des moyens exposés.

Les minutes des arrêts sont signées dans le délai d’un


mois à compter du prononcé de la décision, par le président, le
conseiller-rapporteur et le greffier.

Sous-section 2 - Les effets du pourvoi

ARTICLE 65

L’exercice du pourvoi en cassation est suspensif dans les


conditions prévues par les lois en vigueur.

ARTICLE 66

Si la Cour de Cassation juge le pourvoi bien fondé, elle casse


la décision entreprise et renvoie la cause et les parties, soit devant la
même juridiction autrement composée, soit devant une autre
juridiction de même nature expressément désignée.

En cas de cassation pour incompétence, la Cour de Cassation


renvoie l’affaire devant la juridiction compétente.

48
ARTICLE 67

Lorsque, après cassation d’un premier arrêt ou jugement


rendu en dernier ressort, le deuxième arrêt ou jugement rendu
dans la même affaire, entre les mêmes parties, est attaqué, le
Président de la Cour de Cassation saisit l’assemblée plénière par
ordonnance de renvoi.

Un conseiller n’appartenant pas à la chambre qui a statué sur


le premier pourvoi est désigné par le Président pour présenter le
rapport devant l’assemblée, qui doit se prononcer sur le pourvoi,
même si les conditions de sa saisine n’étaient pas réunies.

Si le deuxième arrêt ou jugement rendu encourt la cassation


pour les mêmes motifs que les premiers, l’assemblée plénière évoque
et statue définitivement.

ARTICLE 68

Lorsque la cassation prononcée n’implique pas qu’il soit à


nouveau statué sur le fond, la Cour casse sans renvoi.

Il y a également lieu à cassation sans renvoi lorsqu’on matière


pénale, la peine qui a été prononcée en application d’une fausse
interprétation de la loi ou d’une erreur de droit n’est pas supérieure à
la peine légalement encourue. Cette disposition ne s’applique que si
le minimum et le maximum de la peine résultant des dispositions qui
auraient dû être appliquées sont identiques à ceux des dispositions
qui ont été appliquées.

Il y a enfin lieu à cassation sans renvoi en matière pénale,


lorsque les faits tels qu’ils ont été retenus par les juges du fond ne
constituent pas une infraction pénale.

ARTICLE 69

Lorsque le pourvoi en cassation est rejeté, la partie qui l’a


formé ne peut plus se pourvoir en cassation dans la même affaire,
sous quelque prétexte et par quelque moyen que ce soit.

49
ARTICLE 70

La décision est signifiée aux parties à leur domicile réel


ou élu, par la partie la plus diligente. Copie est adressée
au secrétaire général de la Cour de Cassation par le greffier en
chef de ladite Cour.

ARTICLE 71

La signification contient la sommation prévue à l’article 93


de la présente loi organique.

ARTICLE 72

Les arrêts de la Cour de Cassation sont transcrits sur les


registres des juridictions dont les décisions ont fait l’objet de pourvoi
et annexés aux minutes desdites décisions.

A cet effet, le greffier en chef de la Cour de Cassation


communique au Procureur général près la Cour de Cassation,
un extrait de la décision. Celui-ci transmet une copie de
l’arrêt au parquet compétent qui fait procéder immédiatement
à la transcription.

ARTICLE 73

Le Procureur général près la Cour de Cassation peut saisir le


Président de la Cour de Cassation, aux fins de suspension, lorsque
l’exécution d’une décision de justice est susceptible de troubler
gravement l’ordre public, notamment en matière économique et
sociale.

L’assemblée plénière de la Cour de Cassation, sur


convocation du Président et sous la présidence de celui-ci, statue sur
les réquisitions du Procureur général.

La requête du Procureur général transmise au Président


de la Cour de Cassation suspend provisoirement l’exécution
de la décision.

Elle est notifiée sans délai aux parties.

50
Section 2 - Procédures spéciales

Sous-section première - Règlement de juges

ARTICLE 74

La Cour de Cassation connait des recours en règlement des


juges de l’Ordre judiciaire.

ARTICLE 75

La requête en règlement de juges est déposée au greffe de la


Cour de Cassation par la partie intéressée.

Elle est inscrite sur le registre d’ordre tenu par le greffier en


chef de la Cour de Cassation.

La requête et les pièces qui y sont jointes sont marquées d’un


timbre indiquant la date de réception.

Le greffier en chef en avise sans délai les parties en cause et


les greffiers des juridictions entre lesquelles il sera réglé de juges.

Les dossiers des procédures sont, dans le délai de huitaine,


adressés au greffier en chef de la Cour de Cassation qui les transmet
dès réception au Président de la Cour de Cassation.

Il est ensuite procédé conformément aux dispositions de la


sous-section 1 du présent chapitre relatives aux conditions et forme
du pourvoi en cassation.

La Cour de Cassation statue en assemblée plénière, après


réquisitions du ministère public.

51
Sous-section 2 - Renvoi d’une juridiction à une autre

ARTICLE 76

En matière de renvoi d’une juridiction à une autre, il


est procédé conformément aux dispositions de la sous-section 1
du présent chapitre relatives aux conditions et forme du
pourvoi en cassation.

La Cour de Cassation statue en assemblée plénière, après


réquisitions du ministère public.

Sous-section 3 - Demande en révision

ARTICLE 77

Il est statué sur les demandes en révision par l’assemblée


plénière de la Cour de Cassation, après les réquisitions du
ministère public.

Les règles applicables en cette matière sont celles


prévues par le Code de procédure pénale ou le Code de procédure
civile et commerciale.

Sous-section 4 - Prise à partie

ARTICLE 78

Les prises à partie formées contre les magistrats des Cours


d’appel de l’Ordre judiciaire et de la Cour de Cassation sont portées
devant cette dernière.

Il est statué sur l’admission de la prise à partie, dirigée contre


les magistrats, par ordonnance du Président de la Cour de Cassation,
après réquisitions écrites du Procureur général près la Cour de
Cassation.

La prise à partie est jugée par l’assemblée plénière de la Cour


de Cassation, le ministère public entendu.

52
La prise à partie visant le Président de la Cour de Cassation
est portée devant l’assemblée plénière. L’assemblée plénière est
dans cette hypothèse présidée par le président de chambre le plus
ancien. Elle statue par arrêt non susceptible de recours.

Il est procédé conformément aux dispositions de la sous-


section 1 du présent chapitre relatives aux conditions et forme du
pourvoi en cassation.

Sous-section 5 - Récusation

ARTICLE 79

La demande en récusation d’un Premier Président de Cour


d’appel, ou d’un juge à la Cour de Cassation doit être motivée et
adressée au Président de la Cour de Cassation qui, après réquisitions
du Procureur général près la Cour de Cassation, statue par
ordonnance non susceptible de recours.

La demande en récusation visant le Président de la Cour de


Cassation est portée devant l’assemblée plénière présidée par le
président de chambre le plus ancien.

Elle statue par arrêt non susceptible de recours.

Il est procédé comme prévu dans le Code de procédure civile,


commerciale et administrative.

Sous-section 6 - Inscription de faux

ARTICLE 80

La demande en inscription de faux contre une pièce produite


devant la Cour de Cassation est formée par requête déposée au greffe
de la Cour de Cassation et adressée au président de la chambre ayant
en charge le dossier.

La requête est transmise sans délai au rapporteur si celui-ci


est toujours saisi et au Président de chambre dans le cas contraire.

Le greffier transmet une copie de la requête au Procureur


général près la Cour de Cassation pour ses observations écrites.
53
Le rapporteur ou le président fixe par ordonnance le délai
dans lequel la partie qui a produit la pièce arguée de faux doit déclarer
si elle entend s’en servir.

S’il n’est pas fait de réponse ou en cas de réponse négative,


la demande est rejetée après avis du Procureur général.

Si la partie déclare qu’elle entend se servir de la pièce, la


chambre saisie ou l’assemblée plénière, après réquisitions du
Procureur général, peut :

- soit surseoir à statuer sur le pourvoi jusqu’à l’intervention


de la décision sur le faux et dans ce cas, la chambre
saisie impartit un délai d’un mois à cette partie pour saisir
la juridiction compétente ;
- soit passer outre, si elle constate que la décision ne
dépend pas de la pièce arguée de faux ou si la partie n’a
pas saisi la juridiction compétente dans le délai
fixé ci-dessus.

Sous-section 7 - Demandes en annulation des actes


des juges pour excès de pouvoir

ARTICLE 81

Le Procureur général près la Cour de Cassation, sur plainte à


lui adressée par toute personne intéressée, peut déférer devant
l’assemblée plénière de la Cour de Cassation les actes par lesquels
les juges de l’Ordre judiciaire excèdent leurs pouvoirs.

La Cour de Cassation saisie annule, le cas échéant, les actes


déférés.

L’annulation vaut à l’égard de tous.

54
Sous-section 8 - Recours contre les arrêts de la
Cour de Cassation

ARTICLE 82

Il peut être exercé devant la Cour de Cassation un recours en


rétractation :

- contre les décisions rendues sur pièces fausses ;


- si la partie a été condamnée pour n’avoir pu représenter
une pièce décisive retenue par son adversaire ;
- si la décision est intervenue sans qu’aient été observées
les dispositions des articles 14, 35, 36, 48, 49, 51, 63, 64
alinéa 1, 66 et 87 de la présente loi organique.

Le recours en rétractation est recevable dans le délai de deux


mois à compter de la signification de la décision.

Il ne peut être formé aucun autre recours en rétractation en


cas de rejet du recours initial.

ARTICLE 83

Un recours en rectification peut être exercé contre les


décisions entachées d’erreur matérielle.

ARTICLE 84

Les recours prévus aux articles 82 et 83 de la présente


loi organique sont formés par requête, déposée au greffe de la
Cour de Cassation.

Il est ensuite procédé conformément aux dispositions des


articles 69 et 76 de la présente loi organique.

55
ARTICLE 85

L’arrêt dont les termes sont obscurs ou ambigus peut être


interprété par la chambre qui l’a rendu sans qu’il ne soit porté atteinte
à l’autorité de la chose jugée. L’interprétation demandée doit
présenter un intérêt pour la partie qui la sollicite.

La procédure applicable est celle prévue en la matière par le


Code de procédure civile, commerciale et administrative.

Sous-section 9 - Tierce opposition

ARTICLE 86

La tierce opposition est une voie de recours par laquelle une


personne autre que les parties engagées dans l’instance, peut
attaquer un arrêt qui lui cause préjudice et demander à la Cour d’en
supprimer les effets en ce qui la concerne personnellement.

La procédure applicable est celle prévue en la matière par le


Code de procédure civile, commerciale et administrative.

CHAPITRE 3 - DEROULEMENT DE L’AUDIENCE

ARTICLE 87

La Cour de Cassation statue en audience publique, le


ministère public entendu.

La Cour de Cassation peut ordonner le huis clos si l’ordre


public et les bonnes mœurs le commandent.

Le Président a la police de l’audience.

Les personnes qui assistent aux audiences doivent se tenir le


chef découvert, dans le respect et le silence. Toutes les instructions
du Président relatives au maintien de l’ordre sont exécutées sans
délai.

Si l’un des assistants trouble l’ordre de quelque manière que


ce soit, le Président ordonne son expulsion. S’il résiste ou cause du
tumulte, il est saisi et déposé pour vingt-quatre heures à la maison
d’arrêt où il est reçu sur présentation de l’ordre du Président.
56
ARTICLE 88

Si le trouble est causé par une personne exerçant une


fonction auprès d’elle, la Cour de Cassation peut, outre l’application
de l’article 87 alinéa 5 de la présente loi organique, la suspendre de
l’exercice desdites fonctions. La suspension, pour la première fois, ne
peut excéder trois mois.

ARTICLE 89

Aucun recours ne peut être exercé contre les décisions


prévues par les articles 87 et 88 de la présente loi organique.

ARTICLE 90

Le Président dresse séance tenante procès-verbal contre


ceux qui outragent la Cour ou commettent une infraction de droit
commun et les met à la disposition du Procureur de la République
compétent pour être procédé conformément à la loi.

CHAPITRE 4 - FRAIS DE PROCEDURE

ARTICLE 91

Les frais de procédure, en matière pénale, sont avancés par


l’Etat sur le chapitre des frais de justice criminelle, correctionnelle et
de simple police.

Les actes sont enregistrés en débet.

ARTICLE 92

L’arrêt statuant sur le recours, liquide le montant des frais et


condamne la partie perdante aux dépens.

Toutefois, il peut laisser les frais à la charge de l’Etat, par


décision motivée.

57
ARTICLE 93

Dans le cas où elle rejette un pourvoi ayant effet suspensif, la


Cour de Cassation doit, par le même arrêt et disposition motivée,
après réquisitions du Procureur général près la Cour de Cassation,
dire si le pourvoi présentait un caractère abusif ou dilatoire.

Dans l’affirmative, elle condamne le demandeur à une


amende civile qui ne peut être inférieure à 500.000 francs ou excéder
cinq fois le montant total des frais.

ARTICLE 94

La signification de l’arrêt contient sommation d’avoir à régler


le montant des frais de procédure et, s’il y a lieu, de l’amende dans un
délai de trois mois.

En cas de non-paiement dans le délai fixé ci-dessus, le


dossier est transmis au Procureur général près la Cour de Cassation
qui saisit le Procureur de la République de la résidence de l’intéressé
par l’intermédiaire du Procureur général compétent pour être procédé
ainsi qu’il est prévu par le Code de procédure pénale en matière de
contrainte par corps.

Les dispositions des articles ci-dessus s’appliquent à la


personne physique ayant agi en justice es-qualité.

TITRE V - DISPOSITIONS FINANCIERES

ARTICLE 95

La Cour de Cassation jouit de l’autonomie financière.

Le budget fait l’objet de propositions préparées par le service


financier et est inscrit au projet de loi des finances au titre de
la Cour de Cassation.

Le Président de la Cour de Cassation exerce les fonctions


d’ordonnateur dans les conditions déterminées par le règlement de la
comptabilité publique.

58
Le trésorier de la Cour de Cassation exerce la fonction d’agent
comptable dans les conditions déterminées par le règlement de la
comptabilité publique.

Il a la qualité de comptable public. Il est nommé par arrêté du


ministre chargé de l’Economie et des Finances.

TITRE VI - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

ARTICLE 96

Les membres de l’ancienne Cour de Cassation de la Cour


suprême sont, de plein droit, membres de la Cour de Cassation.

Les personnes titulaires de la maîtrise en droit exerçant les


fonctions d’auditeur à l’ancienne Cour de Cassation de la Cour
suprême sont nommés auditeurs à la Cour de Cassation.

Dès l’installation de la Cour de Cassation, les dossiers dont


sont saisis les Présidents de la Cour suprême et le Président de
l’ancienne Cour de Cassation de la Cour suprême, lui sont transmis.

ARTICLE 97

La présente loi organique abroge la loi organique


n°2018-976 du 27 décembre 2018 déterminant la composition,
l’organisation et le fonctionnement de la Cour suprême et la
loi n° 2018-977 du 27 décembre 2018 déterminant les attributions,
la composition, l’organisation et le fonctionnement de la
Cour de Cassation.

ARTICLE 98

La présente loi sera publiée au Journal officiel de la


République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

59
IV-
CONSEIL D’ETAT

60
LOI ORGANIQUE N° 2020-968 DU 17 DECEMBRE 2020
DETERMINANT LES ATTRIBUTIONS, LA COMPOSITION,
L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT
DU CONSEIL D’ETAT.

61
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES

Section première - Dispositions préliminaires

ARTICLE PREMIER

La présente loi organique détermine les attributions, la


composition, l’organisation et le fonctionnement du Conseil d’Etat.

ARTICLE 2

Le Conseil d’Etat est l’une des institutions juridictionnelles


représentatives du pouvoir judiciaire. Il est la plus haute juridiction de
l’ordre administratif.

ARTICLE 3

Le Conseil d’Etat est dirigé par un Président.

ARTICLE 4

Le ressort du Conseil d’Etat s’étend à tout le territoire


de la République.

Le siège du Conseil d’Etat est fixé à Abidjan. Le Conseil d’Etat


peut siéger en tout autre lieu du territoire national si les circonstances
l’exigent.

ARTICLE 5

Les fonctions du ministère public près le Conseil d’Etat sont


exercées par un Parquet général dont la composition, l’organisation et
le fonctionnement sont fixés par une loi.

62
Section 2 - Principes statutaires

ARTICLE 6

En cas de première nomination au Conseil d'Etat dans des


fonctions judiciaires, les magistrats prêtent serment, en audience
solennelle, devant le Conseil d'Etat, en ces termes :

« Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions et de me


conduire en tout comme un digne et loyal magistrat ».

ARTICLE 7

Le Statut de la magistrature est applicable aux magistrats


du Conseil d’Etat en tout ce qui n'est pas prévu par la présente
loi organique.

ARTICLE 8

Les franchissements automatiques d’échelon de


rémunération des magistrats du Conseil d’Etat sont constatés par
décisions du Président du Conseil d’Etat.

ARTICLE 9

La composition des costumes des magistrats du Conseil


d’Etat est fixée par décret, sur proposition du Conseil supérieur
de la magistrature.

ARTICLE 10

Il peut être procédé au remplacement du magistrat du Conseil


d'Etat en position de disponibilité, de détachement ou empêché pour
quelque cause que ce soit d’exercer ses fonctions. A l'expiration de la
période de détachement ou de disponibilité ou lorsque la cause de
l’empêchement vient à cesser, il réintègre le Conseil d'Etat
conformément aux dispositions en vigueur.

63
ARTICLE 11

Les magistrats du Conseil d’Etat cessent leurs fonctions avec


jouissance de tous les droits et avantages liés à la dernière fonction
exercée.

TITRE II - ATTRIBUTIONS

ARTICLE 12

Le Conseil d’Etat veille à l’application de la loi par les


juridictions administratives et juge la légalité des actes administratifs
et la responsabilité des personnes publiques et services publics.

Il exerce des attributions contentieuses et consultatives.

CHAPITRE PREMIER - ATTRIBUTIONS CONTENTIEUSES

ARTICLE 13

Le Conseil d’Etat statue souverainement :

- sur les recours en cassation dirigés contre les décisions


rendues soit en premier et dernier ressort, soit en dernier
ressort par les juridictions administratives de droit
commun ou par les juridictions administratives
spécialisées ;
- en premier et dernier ressort sur les recours en annulation
pour excès de pouvoir formés contre les décisions
administratives émanant des autorités administratives
centrales, ou des organismes ayant une compétence
nationale ;
- en premier et dernier ressort sur les recours dirigés contre
les actes administratifs dont le champ d’application
s’étend au-delà du ressort d’un seul tribunal administratif
;
- sur les recours en interprétation et en appréciation de la
légalité des actes dont le contentieux relève de sa
compétence ;
- sur le contentieux des élections des organes des
collectivités territoriales et des élections à caractère
administratif.
64
ARTICLE 14

Les tribunaux administratifs, juges de droit commun du


contentieux administratif, en premier ressort, sous réserve des
compétences attribuées au Conseil d’Etat, les Cours administratives
d’appel et les juridictions administratives spécialisées peuvent
saisir le Conseil d’Etat pour solliciter des avis contentieux
lorsqu’il se présente une question de droit nouvelle soulevant
une difficulté sérieuse.

Les Cours administratives d’appel connaissent des décisions


rendues en premier ressort par les tribunaux administratifs et les
juridictions administratives spécialisées.

CHAPITRE 2 - ATTRIBUTIONS CONSULTATIVES

ARTICLE 15

Le Conseil d’Etat émet des avis sur tout projet de texte qui lui
est soumis par le Président de la République et par les membres du
Gouvernement.

Il peut être consulté par le Premier Ministre ou les ministres


sur les difficultés en matière administrative.

ARTICLE 16

Le Conseil d’Etat donne son avis sur les projets de textes pour
lesquels son intervention est prévue par les dispositions
constitutionnelles, législatives ou réglementaires.

Il propose, en outre, les modifications qu’il juge nécessaires.

ARTICLE 17

Le Conseil d’Etat peut, de sa propre initiative, faire des études


sur des thèmes d’intérêt public et faire des propositions aux pouvoirs
publics sur les réformes d’ordre législatif, réglementaire ou
administratif qui lui paraissent indispensables ou conformes à l’intérêt
général.

65
ARTICLE 18

Les membres du Conseil d’Etat peuvent participer aux travaux


des commissions ou conseils à caractère administratif ou juridique
institués auprès des administrations, établissements ou entreprises
publics, et être chargés de toutes missions auprès des mêmes
administrations, établissements ou entreprises ainsi qu’auprès des
organisations internationales dont la Côte d’ivoire fait partie, à
condition que ces activités soient compatibles avec leurs fonctions au
sein du Conseil d’Etat et qu’ils aient préalablement obtenu l’accord du
Président du Conseil d’Etat.

TITRE III - COMPOSITION ET ORGANISATION

CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION

ARTICLE 19

Le Conseil d'Etat est composé de magistrats et de conseillers


en service extraordinaire, tous membres du siège. Il est doté d’un
secrétariat général et d’un greffe.

Les membres du siège sont :

a) les magistrats du siège :

- le Président du Conseil d'Etat ;


- les présidents de Section ;
- les présidents de Chambre ;
- les présidents de Formation ;
- les conseillers d’Etat ;
- les conseillers référendaires ;
- les auditeurs.

66
b) conseillers en service extraordinaire :

- les conseillers d’Etat en service extraordinaire ;


- les conseillers référendaires en service extraordinaire.

Le secrétariat général est composé d’un secrétaire général.

Les membres du greffe sont :

- le greffier en chef ;
- les greffiers.

ARTICLE 20

Le Président du Conseil d'Etat est nommé par le Président de


la République pour une durée de cinq ans renouvelables une fois,
parmi les personnalités reconnues pour leur compétence et leur
expertise avérées en matière juridique.

Le Président du Conseil d'Etat est Président d’institution.

Avant d’entrer en fonction, le Président du Conseil d’Etat prête


serment devant le Président de la République en ces termes :

« Je jure de bien et fidèlement remplir ma fonction, de


l'exercer en toute impartialité, dans le respect de la Constitution, de
garder le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune
position publique, de ne donner aucune consultation, à titre privé, sur
les questions relevant de la compétence du Conseil d'Etat et de me
conduire en tout comme un digne et loyal magistrat ».

ARTICLE 21

Le président de la Section du Contentieux et le président de


la Section consultative sont des magistrats hors hiérarchie du
groupe A, choisis parmi les présidents de Chambre et de Formation.
Ils sont désignés par ordonnance du Président du Conseil d’Etat
en cette qualité.

Les présidents de Chambre et de Formation sont des


magistrats hors hiérarchie du groupe A.

67
ARTICLE 22

Les conseillers d’Etat sont des magistrats hors hiérarchie. Ils


sont désignés parmi :

a) les magistrats hors hiérarchie ;

b) les magistrats appartenant depuis deux ans au moins au


premier groupe du premier grade ;

c) les conseillers référendaires comptant au moins deux ans


d’ancienneté comme conseillers référendaires du premier groupe ;

d) les personnalités connues pour leur compétence en


matière juridique ou administrative et comptant vingt années au moins
de pratique professionnelle ;

e) les personnalités titulaires d’un doctorat en droit ou d’un


diplôme équivalent et ayant quinze ans au moins de pratique
professionnelle en cette qualité ;

f) les professeurs agrégés ou titulaires des facultés de


droit ayant deux ans au moins de pratique professionnelle, en
cette qualité.

Le nombre de conseillers d’Etat désignés en application des


paragraphes d, e et f ne peut excéder le quart de l’effectif des
conseillers d’Etat. Ils acquièrent la qualité de magistrat.

Les conseillers d’Etat totalisant trois ans d'ancienneté et de


service effectif au Conseil d’Etat peuvent être élevés au groupe A, sur
proposition du Président du Conseil d’Etat, après avis conforme du
Conseil supérieur de la Magistrature.

68
ARTICLE 23

Les conseillers d’Etat en service extraordinaire sont nommés,


pour une durée de quatre ans renouvelables une fois, pour exercer
des fonctions consultatives. Ils ne peuvent être affectés à la Section
du Contentieux.

Ils sont choisis parmi les personnalités qualifiées dans les


différents domaines de l'activité nationale.

Ils bénéficient durant leur mandat d’une indemnité fixée par


décret. Ils n’ont pas la qualité de magistrat.

Toutefois, ils sont soumis, durant leur mandat, aux mêmes


obligations que les magistrats.

ARTICLE 24

Les conseillers d’Etat en service extraordinaire qui exercent


une activité professionnelle privée, ne peuvent, dans l’exercice de
cette activité, mentionner ou laisser mentionner leur qualité de
membre du Conseil d’Etat.

ARTICLE 25

Les conseillers référendaires sont choisis parmi les magistrats


du premier grade.

Ils sont également choisis parmi les personnes titulaires d'un


doctorat en droit ou d'un diplôme équivalent et ayant au moins six ans
de pratique professionnelle, en cette qualité.

Ils assistent les conseillers d’Etat dans leurs fonctions et


participent à l’élaboration des rapports et décisions avec voix
délibérative.

Ils participent aux audiences.

69
Les trois quarts au moins des emplois vacants de conseillers
référendaires sont réservés aux auditeurs ayant atteint le
grade requis.

Les conseillers référendaires du premier groupe sont des


magistrats du premier grade, premier groupe et ceux du deuxième
groupe, des magistrats du premier grade, deuxième groupe.

ARTICLE 26

Les conseillers référendaires en service extraordinaire sont


nommés, pour une durée de quatre ans renouvelables une fois, pour
exercer des fonctions consultatives.

Ils ne peuvent être affectés à la Section du Contentieux.

Ils sont choisis parmi les personnalités qualifiées dans les


différents domaines de l'activité nationale.

Ils bénéficient durant leur mandat d’une indemnité fixée par


décret. Ils n’ont pas la qualité de magistrat.

Toutefois, ils sont soumis, durant leur mandat, aux mêmes


obligations que les magistrats.

Les conseillers référendaires en service extraordinaire qui


exercent une activité professionnelle privée, ne peuvent, dans l’exer-
cice de cette activité, mentionner ou laisser mentionner leur qualité de
membre du Conseil d’Etat.

ARTICLE 27

Les auditeurs du conseil d’Etat sont choisis parmi les


magistrats du deuxième grade.

Les auditeurs sont également choisis parmi les personnes


titulaires d'un doctorat en droit ou d'un diplôme équivalent. Leur
nombre ne peut excéder le quart des postes à pourvoir.

Les auditeurs prévus à l’alinéa premier du présent article sont


des magistrats du deuxième grade, premier groupe.

70
Les auditeurs prévus à l’alinéa 2 du présent article sont des
magistrats du deuxième grade, deuxième groupe.

Ils assistent les conseillers d’Etat dans la préparation des


rapports, des décisions et des travaux du Conseil d’Etat.

ARTICLE 28

Les magistrats du Conseil d'Etat, à l’exception du Président,


sont nommés par décret, sur proposition du Conseil supérieur de la
Magistrature et sur présentation du ministre de la Justice.

ARTICLE 29

Les magistrats du Conseil d'Etat sont installés dans leurs


fonctions en audience solennelle du Conseil d’Etat.

ARTICLE 30

Le secrétaire général du Conseil d’Etat est nommé par décret


pris en Conseil des ministres parmi les magistrats hors hiérarchie sur
proposition du Président du Conseil d’Etat

ARTICLE 31

Le greffier en chef du Conseil d’Etat est nommé par décret,


sur proposition du ministre de la Justice. Il est choisi parmi les
administrateurs des Greffes et Parquets ayant au moins cinq années
d’ancienneté dans cette catégorie.

Le greffier en chef du Conseil d’Etat est assisté de greffiers.

71
CHAPITRE 2 - ORGANISATION

Section première - Le Président du Conseil d'Etat

ARTICLE 32

Le Président du Conseil d'Etat exerce des fonctions


administratives et juridictionnelles.

Il peut présider chacune des Chambres et Formations du


Conseil d’Etat.

Le Président du Conseil d'Etat est suppléé, en cas d’absence


ou d’empêchement, par le président de la Section
du Contentieux, et, le cas échéant, par le président de la
Section consultative.

ARTICLE 33

Le Président du Conseil d’Etat est chargé de l’administration


et de la discipline du Conseil d’Etat.

Il arrête le règlement intérieur du Conseil d’État après


délibération de l’assemblée générale.

Au début de chaque année judiciaire, il répartit, par


ordonnance, les présidents de Chambre, les conseillers d’Etat, les
conseillers référendaires et les auditeurs du Conseil d’Etat entre les
différentes Chambres.

Il répartit également par ordonnance, les présidents de


Formation, les conseillers d’Etat, les conseillers d'Etat en service
extraordinaire, les conseillers référendaires, les conseillers
référendaires en service extraordinaire et les auditeurs du Conseil
d’Etat entre les différentes Formations.

Le Président du Conseil d’Etat assure, sur proposition du


greffier en chef du Conseil d’Etat, la répartition des greffiers entre les
différentes Chambres.

72
ARTICLE 34

Une Commission consultative chargée de faire des


propositions au Conseil supérieur de la Magistrature, pour le
recrutement, la nomination, l’avancement et la promotion des
magistrats du Conseil d’Etat est placée auprès du Président du
Conseil d’Etat. Présidée par le président du Conseil d’Etat, elle
comprend les deux présidents de Section et les présidents de
Chambre et de Formation.

La composition, l'organisation et le fonctionnement de la


Commission consultative d’avancement et de recrutement sont
prévus au règlement intérieur du Conseil d’Etat.

ARTICLE 35

Le Président du Conseil d’Etat fait annuellement un rapport au


Président de la République, au Président de l’Assemblée nationale et
au Président du Sénat, sur les procédures devant le Conseil d’Etat.

Ce rapport fait également état des difficultés d’exécution des


décisions rendues.

Section 2 - Les sections du Conseil d'Etat

ARTICLE 36

Le Conseil d’Etat est structuré en deux sections :

- la section du Contentieux ;
- la section consultative.

73
Paragraphe premier - La section du Contentieux

ARTICLE 37

La section du Contentieux est juge de toutes les affaires qui


relèvent des activités juridictionnelles du Conseil d’Etat.

La section du Contentieux, dans sa formation ordinaire,


comprend plusieurs Chambres. Chaque Chambre comprend au
moins trois magistrats. Elle est présidée par un président de Chambre,
assisté d’au moins un conseiller d’Etat et d’au moins un conseiller
référendaire.

En cas d’absence ou d’empêchement du président de


Chambre, la Chambre est présidée par le conseiller d’Etat le plus
ancien dans le grade le plus élevé.

Le président de la section du Contentieux peut, en accord


avec le Président du Conseil d’Etat, présider chacune des Chambres.

Paragraphe 2 - La section consultative

ARTICLE 38

La Section consultative comprend deux formations :

- la formation Administration ;
- la formation Economie et Finances.

ARTICLE 39

La section consultative est composée d’un président, de deux


présidents de Formation, de conseillers d’Etat, de conseillers d’Etat
en service extraordinaire, de conseillers référendaires, de conseillers
référendaires en service extraordinaire et d’auditeurs.

ARTICLE 40

La formation Administration est chargée de préparer l’avis du


Conseil d’Etat sur toute question relevant de la réglementation et du
fonctionnement de l’administration publique.

74
ARTICLE 41

La formation Economie et Finances est chargée de préparer


l’avis du Conseil d’Etat sur toute question à caractère économique
et financier.

ARTICLE 42

Chaque formation comprend un président, des conseillers


d’Etat, des conseillers d’Etat en service extraordinaire, des conseillers
référendaires, des conseillers référendaires en service extraordinaire
et des auditeurs.

ARTICLE 43

Le président de la section consultative peut, en accord avec


le Président du Conseil d’Etat, présider chacune des formations.

Section 3 - Le cabinet du Président du Conseil d’Etat

ARTICLE 44

Le cabinet du Président du Conseil d’Etat est composé :

- d’un directeur de cabinet ;


- d’un chef de cabinet ;
- de cinq conseillers dont au moins trois magistrats ;
- de deux chargés de missions ;
- d’un chef du secrétariat particulier.

Section 4 - Le secrétaire général du Conseil d'Etat

ARTICLE 45

Le conseil d'Etat est doté d’un secrétariat général dirigé par


un secrétaire général.

Le secrétaire général du Conseil d'Etat est nommé par décret


pris en Conseil des ministres, parmi les magistrats hors hiérarchie, sur
proposition du Président du Conseil d'Etat.

75
ARTICLE 46

Le secrétaire général assure, sous l'autorité du Président, le


fonctionnement des services administratifs du Conseil d'Etat.

Le secrétaire général peut recevoir du Président délégation


de signature en matière de gestion du personnel.

Il assiste le Président dans la coordination des travaux et


l’organisation des audiences de la Cour.

Il est chargé notamment de :

- la tenue du fichier général des sommaires des arrêts


rendus par le Conseil d'Etat ;
- la publication des arrêts du Conseil d'Etat ;
- la préparation, de l’étude et de l’établissement de tous les
actes relatifs à la gestion des magistrats et autres
personnels nommés au Conseil d'Etat ;
- la répartition des greffiers dans les différents services du
siège de la Cour de Cassation ;
- la direction du Service de Documentation et d’études du
Conseil d'Etat ;
- la réception des copies des décisions du Conseil d'Etat.

Section 5 - Le greffier en chef du Conseil d'Etat

ARTICLE 47

Le greffier en chef assure l'administration du greffe du Conseil


d'Etat.

Il est placé sous l’autorité du secrétaire général.

Il propose au secrétaire général du Conseil d’Etat, la


répartition des greffiers dans les différents services.

Il prépare les audiences du Conseil d'Etat.

Il veille à l'archivage, à la délivrance des expéditions,


certificats et extraits des décisions rendues, assure la réception des
consignations et le recouvrement des frais.
76
TITRE IV - FONCTIONNEMENT

SOUS-TITRE PREMIER - FORMATIONS DU CONSEIL D’ETAT

ARTICLE 48

Le Conseil d’Etat se réunit :

- en audience solennelle ;
- en assemblée générale ;
- en assemblée plénière ;
- en Chambre mixte ;
- en audience ordinaire.

ARTICLE 49

La présence du ministère public est obligatoire aux audiences


solennelles et ordinaires, devant les assemblées plénières et
générales, et devant les Chambres mixtes du
Conseil d'Etat.

Le ministère public ne participe pas aux délibérations, sauf en


assemblée générale, pour adopter ou modifier le règlement intérieur
du Conseil d'Etat, débattre de toutes les questions intéressant
l’organisation et la discipline de la Cour.

ARTICLE 50

Le Conseil d’Etat se réunit en audience solennelle pour :

- son audience de rentrée ;


- recevoir le serment des magistrats du Conseil d’Etat ;
- procéder à l’installation de ses membres.

77
ARTICLE 51

L’audience solennelle du Conseil d’Etat est composée :

- du Président du Conseil d’Etat, Président ;


- des présidents de Sections, membres ;
- d’au moins deux présidents de Chambre, membres ;
- d’au moins deux présidents de Formation, membres ;
- d’au moins deux conseillers d'Etat, membres ;
- d’au moins deux conseillers référendaires, membres ;
- d’au moins deux auditeurs, membres.

Le Conseil d’Etat est assisté du greffier en chef ou d’un


greffier du Conseil d’Etat.

L’audience a lieu en présence du Procureur général près le


Conseil d’Etat.

ARTICLE 52

Le Conseil d’Etat se réunit en assemblée générale pour


adopter ou modifier le règlement intérieur du Conseil d’Etat, débattre
de toutes questions intéressant l’organisation et la discipline du
Conseil d’Etat, émettre des avis sur les questions qui lui sont
soumises en application de l’article 15 de la présente loi organique.

L’assemblée générale comprend l’ensemble des magistrats


du Conseil d’Etat et des conseillers en service extraordinaire. Elle est
présidée par le Président du Conseil d’Etat.

Elle ne délibère valablement qu’avec les deux tiers au moins


des magistrats qui la composent.

78
ARTICLE 53

Le Conseil d’Etat se réunit en assemblée plénière lorsqu’une


affaire pose une question de principe, notamment lorsqu’il existe des
solutions divergentes soit entre les juridictions administratives, soit
entre les juridictions administratives et le Conseil d'Etat, et dans les
autres cas prévus par la présente loi organique.

L’assemblée plénière est présidée par le Président du Conseil


d’Etat.

Elle est composée, outre le Président du Conseil d’Etat, des


présidents de Section, des présidents de Chambre et de Formation,
d’un conseiller d’Etat et d’un conseiller référendaire de chacune des
Chambres. Elle siège en nombre impair.

L’assemblée plénière est valablement constituée avec les


deux tiers au moins des présidents de Chambre, des conseillers d’Etat
et des conseillers référendaires.

ARTICLE 54

Le Conseil d’Etat se réunit en Chambre mixte pour statuer sur


les questions de droit dont il est saisi par l’une des Chambres ou par
le Président du Conseil d’Etat.

La Chambre mixte est présidée par le Président du


Conseil d'Etat.

Elle est composée des membres des Chambres.

Elle est valablement constituée avec la moitié au moins des


membres des Chambres.

En cas d’égalité des voix au moment de la délibération, celle


du Président est prépondérante.

79
ARTICLE 55

Le Conseil d’Etat se réunit en audience ordinaire pour juger


les affaires dont il est saisi.

En audience ordinaire, le Conseil d’Etat comprend au moins


trois magistrats. L’audience ordinaire est présidée par un président de
Chambre, assisté d’au moins un conseiller d’Etat et d’au moins un
conseiller référendaire.

En cas d’absence ou d’empêchement du président


de Chambre, la Chambre est présidée par le conseiller d’Etat
le plus ancien.

Le Président du Conseil d’Etat ou le Président de la section


du contentieux peut présider chacune des chambres.

En audience ordinaire, la Chambre siège et délibère en


nombre impair.

Le Conseil d’Etat est assisté du greffier en chef et d’un greffier


du Conseil d’Etat.

ARTICLE 56

Les délibérations de toutes les assemblées sont secrètes.

Les décisions sont prises à la majorité.

SOUS-TITRE 2 - LA FONCTION CONTENTIEUSE

ARTICLE 57

Les attributions prévues à l’article 13 de la présente loi


organique sont exercées par la Section du Contentieux du
Conseil d’Etat.

80
CHAPITRE PREMIER - PROCEDURES

Section première - Pourvoi en cassation

ARTICLE 58

Le Conseil d’Etat est seul compétent pour statuer sur les


recours en cassation dirigés contre les décisions rendues en dernier
ressort par les juridictions administratives.

ARTICLE 59

Le pourvoi en cassation doit être formé dans le délai


d’un mois à compter du jour de la signification à personne de la
décision entreprise ou du jour où la partie à laquelle elle fait
grief en a eu connaissance.

A peine d’irrecevabilité, l’acte de pourvoi doit viser l’un


au moins des cas d’ouverture à cassation prévus par la
législation en vigueur.

Le moyen de cassation précise à peine d’irrecevabilité :

- la partie de la décision critiquée ;


- le grief fait à la décision attaquée.

Les moyens nouveaux ne sont pas recevables.

Peuvent néanmoins être invoqués pour la première fois, les


moyens nés de la décision attaquée et les moyens d’ordre public.

ARTICLE 60

Le pourvoi en cassation est formé par acte de commissaire de


justice comportant assignation à comparaître devant le Conseil d’Etat,
avec indication de la date et de l’heure de l’audience.

Le greffier en chef de la juridiction qui a rendu la décision


attaquée, est tenu de transmettre le dossier de la procédure au greffe
du Conseil d’Etat dans un délai de deux mois à compter de la date du
pourvoi en cassation.

81
A la date indiquée dans l’exploit, l’affaire est appelée.

Toutefois, lorsque le pourvoi est formé par le Procureur


général près le Conseil d'Etat, dans l’intérêt de la loi, le Conseil d’Etat
est saisi par voie de requête. Cette requête est enrôlée à la diligence
du Procureur général près le Conseil d'Etat.

Les pourvois formés contre les décisions à caractère


juridictionnel des organismes administratifs et des ordres
professionnels sont introduits par voie de requête déposée au greffe
du Conseil d’Etat, dans les deux mois à compter de la notification des
décisions. Copie en est transmise au Procureur général près le
Conseil d’Etat par le greffier en chef du Conseil d’Etat.

ARTICLE 61

Le dossier du pourvoi est, dès réception, transmis par le


greffier en chef en original au Président du Conseil d’Etat et en copie
au Procureur général près le Conseil d’Etat.

Le Président du Conseil d’Etat transmet le dossier au


président de la Section du Contentieux, après avoir désigné, parmi les
Conseillers de la Chambre compétente de ladite Section, un
rapporteur aux fins de la mise en état et fixe un délai pour le dépôt du
rapport. Ce délai ne peut dépasser trois mois.

Le Président du Conseil d’Etat peut se désigner lui-même ou


désigner le président de la Section du Contentieux ou le président de
la Chambre compétente comme rapporteur.

Le président de la Section du Contentieux saisit la Chambre


compétente dès réception du dossier.

82
ARTICLE 62

Le rapporteur assure, par la voie qu’il juge appropriée, la


notification du pourvoi, de la requête ou du mémoire en cassation aux
parties en cause auxquelles il fixe un délai pour déposer leurs
observations et mémoires.

Il peut, à l’issue de ce délai, enjoindre aux parties de déposer,


dans un nouveau délai, des mémoires complémentaires, pièces ou
documents qu’il juge utiles.

Si à l’expiration du délai prévu à l’article 61 alinéa 2 de la


présente loi organique, le rapporteur n’est pas en mesure de déposer
son rapport, il en avise le président de Chambre, qui peut, par
ordonnance motivée, soit accorder un dernier délai de mise en état
qu’il fixe souverainement et qui ne peut excéder deux mois, soit
déclarer terminée la mise en état et enjoindre au rapporteur de
déposer son rapport en l’état.

ARTICLE 63

Les parties peuvent, sans déplacement des pièces du dossier,


en prendre connaissance au greffe du Conseil d’Etat.

Aucun mémoire ni aucune pièce ne peut être produit


après le dépôt du rapporteur au greffe, sauf à la demande
expresse du rapporteur.

ARTICLE 64

L’affaire est jugée sur pièces. Toutefois, les parties peuvent


être autorisées à présenter des observations orales si elles en ont fait
la demande une semaine au moins avant la date d’audience.

Les observations orales doivent être accompagnées par le


dépôt d’écritures.

83
ARTICLE 65

Les arrêts mentionnent les nom et prénoms des présidents,


rapporteurs, conseillers d’Etat et conseillers référendaires qui les ont
rendus, du greffier et ceux du représentant du ministère public qui a
requis et des avocats qui ont postulé dans l’instance, les nom et
prénoms, qualité, profession et domicile des parties et l’énoncé des
moyens produits.

Les minutes des arrêts sont signées, dans les trente jours du
prononcé de la décision, par le Président, le rapporteur et le greffier.

ARTICLE 66

Lorsque le pourvoi en cassation est rejeté, la partie qui l’avait


formé ne peut plus se pourvoir en cassation dans la même affaire,
sous quelque prétexte et par quelque moyen que ce soit.

En cas de cassation, le Conseil d’Etat renvoie l’affaire devant


un autre juridiction de même nature que celle qui a rendu la décision
objet du pourvoi, expressément désignée, ou devant la même
juridiction autrement composée.

Lorsque, après cassation d’un premier arrêté ou jugement


rendu dans la même affaire entre les mêmes parties, le second arrêt
ou jugement est attaqué, le Président du Conseil d’Etat saisit
l’assemblée plénière par une ordonnance de renvoi.

Un membre du Conseil d’Etat appartenant à une Chambre


autre que celle qui a rendu l’arrêt de renvoi est chargé, par le Président
du Conseil d’Etat, du rapport devant l’assemblée plénière.

ARTICLE 67

Si le deuxième arrêt ou jugement est cassé, l’assemblée


plénière évoque et statue définitivement.

Le greffier en chef du Conseil d’Etat transmet une expédition


de la décision au Procureur général près le Conseil d’Etat, qui le
renvoie au parquet compétent pour transcription immédiate.

84
ARTICLE 68

En cas de cassation des décisions à caractère juridictionnel


des organismes administratifs ou des ordres professionnels, le
Conseil d’Etat évoque la cause et statue à nouveau.

Section 2 - Recours en annulation pour excès de pouvoir

Paragraphe premier - Introduction du recours

ARTICLE 69

Le recours en annulation pour excès de pouvoir a pour


objet d’obtenir l’annulation d’un acte administratif en raison
de son illégalité.

Le requérant peut assortir ses conclusions d’annulation d’une


demande tendant à obtenir la réparation du préjudice causé par
l’illégalité de l’acte attaqué.

ARTICLE 70

Le recours en annulation est irrecevable lorsque les


intéressés disposent, pour faire valoir leurs droits, du recours ordinaire
de pleine juridiction.

ARTICLE 71

Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés


contre les décisions administratives ne sont recevables que s’ils sont
précédés d’un recours administratif préalable.

85
ARTICLE 72

Le recours administratif préalable résulte :

- soit d’un recours gracieux adressé à l’autorité dont


émane la décision entreprise ;
- soit d’un recours hiérarchique porté devant l’autorité
hiérarchiquement supérieure à celle dont émane la
décision entreprise.

Le recours administratif préalable doit être formé, par écrit,


dans le délai de deux mois, à compter de la publication, de la
notification ou de la connaissance acquise de la décision entreprise.

ARTICLE 73

Tout recours administratif préalable dont l’auteur justifie avoir


saisi l’administration et auquel il n’a pas été répondu par cette dernière
dans un délai de deux mois, est réputé rejeté à la date d'expiration de
ce délai.

Si l’autorité administrative est un corps délibérant, le délai de


deux mois est prolongé, le cas échéant, jusqu’à la fin de la première
session légale qui suit le dépôt de la demande.

ARTICLE 74

Le recours devant le Conseil d’Etat est introduit par voie de


requête dans le délai de deux mois à compter :

- soit de la notification du rejet total ou partiel du recours


administratif préalable ;
- soit de l’expiration du délai prévu à l’article 73 de la
présente loi organique.

86
ARTICLE 75

Toute requête en annulation pour excès de pouvoir doit


contenir les nom, prénoms, profession et domicile du requérant, l’objet
de sa demande, l’exposé des moyens qu’il invoque, l’énonciation des
pièces dont il entend se servir, et préciser la décision entreprise.

La requête doit être accompagnée :

a) de la pièce justifiant du dépôt du recours administratif,


hiérarchique ou gracieux ;

b) de la copie de la décision entreprise ;

c) de huit exemplaires du dossier signés par le requérant ou


son avocat et destinés à la notification aux
autres parties. Ces copies ne sont pas assujetties au droit de timbre.

La signature de la requête par un avocat vaut constitution et


élection de domicile en son étude.

ARTICLE 76

Le Conseil d’Etat peut relever de la forclusion encourue le


requérant qui a été empêché de respecter les délais prévus aux
articles précédents par un cas de force majeure.

Paragraphe 2 - Instruction du recours

ARTICLE 77

Les requêtes en annulation pour excès de pouvoir sont


déposées au greffe du Conseil d’Etat.

Au moment du dépôt, elles sont inscrites sur le registre d’ordre


tenu par le greffier en chef et marquées, ainsi que les pièces jointes,
d’un timbre indiquant la date d’arrivée, contre paiement de frais de
procédure dont le montant et les modalités de perception sont fixés
par décret.

Le greffier en chef délivre, sans frais aux parties qui en font la


demande, un certificat qui atteste l’arrivée au greffe, de la requête,
des mémoires produits et des pièces jointes.

87
ARTICLE 78

Après l’enregistrement au greffe, la requête est transmise au


Président du Conseil d’Etat.

Une copie de la requête est transmise par le greffier en chef


du Conseil d’Etat au Procureur général près le Conseil d'Etat.

Lorsqu’il apparaît, au vu de la requête, que la solution est


d’ores et déjà certaine, le président de la Chambre saisie, sur
proposition du rapporteur, peut, par ordonnance :

- donner acte des désistements ;


- rejeter les requêtes ne relevant manifestement pas de la
compétence des juridictions administratives ;
- constater qu’il n’y a pas lieu de statuer, notamment sur
une requête sans objet ;
- rejeter les requêtes manifestement irrecevables.

L’ordonnance rendue conformément aux dispositions de


l’alinéa précédent peut faire l’objet de rétractation devant le Président
du Conseil d’Etat.

Dans le cas contraire, le rapporteur désigné poursuit


l’instruction.

ARTICLE 79

Le rapporteur met l’affaire en état. Il rend une ordonnance par


laquelle il prescrit la transmission et la notification, par voie
administrative ou par voie de commissaire de Justice, de la
requête introductive d’instance à toutes les parties intéressées et
fixe le délai dans lequel les réquisitions et mémoires en défense,
accompagnés de toutes pièces utiles, doivent être déposés au
greffe du Conseil d’Etat.

88
ARTICLE 80

A l’expiration du délai prévu à l’article 79 ci-dessus de la


présente loi organique, le rapporteur ordonne la notification, par voie
administrative ou par voie de commissaire de Justice, aux parties en
cause, des copies de tous mémoires déposés en exécution dudit
article et fixe un nouveau délai qu’il détermine, pour le dépôt au greffe
des observations éventuelles des parties.

Le greffe transmet copie des mémoires et pièces sus visées


au ministère public pour réquisitions dans le nouveau délai.

ARTICLE 81

Le rapporteur adresse une mise en demeure aux parties


qui n’ont pas observé les délais impartis à l’article 79 de la
présente loi organique.

Il peut, en cas de force majeure ou à la demande du Procureur


général près le Conseil d'Etat, accorder un nouveau
et dernier délai.

ARTICLE 82

Les parties ou leurs mandataires peuvent prendre


connaissance des pièces au greffe du Conseil d’Etat, mais
sans les déplacer.

ARTICLE 83

Le rapporteur peut, en tout état de cause, ordonner toutes


mesures qui lui paraissent nécessaires à l’instruction de l’affaire, telles
que production de pièces, comparution personnelle des parties,
enquêtes, expertises, descentes sur les lieux, sans préjudice de celles
auxquelles peut ultérieurement recourir le Conseil d’Etat.

Il est procédé à ces mesures suivant les règles de procédure


en vigueur en matière administrative.

89
ARTICLE 84

Les décisions prises par le rapporteur pour l’instruction de


l’affaire sont notifiées à l’auteur et au bénéficiaire de l’acte attaqué
et à toutes autres personnes intéressées, par voie administrative
ou par voie de commissaire de Justice ou par toutes autres
voies appropriées.

ARTICLE 85

Dès que le rapporteur estime que l'affaire est en état d’être


jugée, il dresse un rapport écrit qui relate les incidents de procédure
et l’accomplissement des formalités légales. Il expose les faits
de la cause, les moyens et prétentions des parties, sans faire
connaître son avis.

Le rapporteur fait des observations tendant à éclairer la


formation de jugement sur les questions de droit et de fait du litige. Il
procède à l’analyse des arguments des parties et expose sur l’état du
droit et de la jurisprudence.

ARTICLE 86

Le rapport prévu à l’article précédent est notifié sans délai par


voie administrative, par voie de commissaire de Justice ou toutes
autres voies appropriées, aux parties par les soins du greffe. Copie en
est transmise au Procureur général près le Conseil d'Etat.

Les parties ont un délai de quinze jours, à compter de la date


de la notification, pour fournir leurs observations écrites et déclarer
qu’elles entendent présenter à l’audience des observations orales qui
ne peuvent porter sur des moyens nouveaux.

La notification prévue à l’alinéa premier du présent article


contient, en outre, avis de la date de l’audience fixée par le Président
de la Chambre.

Le rapporteur peut adresser une mise en demeure aux parties


qui n'ont pas fait d’observations dans le délai prévu à
l’alinéa 2 du présent article.

Il peut, en cas de force majeure, accorder un nouveau délai.

90
Section 3 - Sursis à exécution

ARTICLE 87

Si une décision administrative faisant grief à une personne


n’intéresse ni le maintien de l’ordre, ni la sécurité ou la tranquillité
publique, elle peut faire l’objet d’une requête aux fins de sursis
à exécution devant le Conseil d’Etat, après l’exercice du
recours administratif préalable prévu à l’article 68 de la
présente loi organique.

ARTICLE 88

Le Conseil d’Etat peut ordonner la suspension de l’exécution


de la décision entreprise, même de refus, ou de certains de ses effets,
lorsque l’urgence le justifie et qu’il est fait état d’un moyen propre à
créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de
la décision.

La suspension ainsi prononcée reste en vigueur jusqu’à ce


qu’il ait été statué sur la requête en annulation pour excès de pouvoir
de la décision.

Toutefois, le sursis et ses effets deviennent caducs si, quatre


mois après son prononcé, le bénéficiaire n’a pas déposé de requête
aux fins d’annulation de la décision suspendue.

ARTICLE 89

La demande de sursis est instruite et jugée dans un délai


de quarante-cinq jours à compter de la date de désignation
du rapporteur.

ARTICLE 90

Une copie de l’arrêt est immédiatement notifiée, par voie


administrative ou par voie de commissaire de Justice, au Procureur
général près le Conseil d'Etat, à l’auteur de la décision entreprise et à
toute autre personne intéressée.

Les effets de la décision administrative sont suspendus à


partir de cette notification.
91
Section 4 - Référé administratif

ARTICLE 91

Dans tous les cas d’urgence, le président du Conseil d’Etat


ou, en cas d’absence ou d’empêchement, le Président de la Section
du Contentieux, peut, même en son hôtel, sur simple requête :

- désigner un expert pour constater, sans délai, des faits


susceptibles de donner lieu à un litige devant le
Conseil d’Etat ;
- ordonner toutes autres mesures utiles, sans faire
préjudice au principal ni obstacle à l’exécution d’aucune
décision administrative. Dans ce cas, la requête
est transmise, sans délai, au Procureur général
près le Conseil d'Etat et immédiatement notifiée
aux défendeurs éventuels, avec fixation d’un
délai de réponse.

L’assistance d’un greffier n’est pas obligatoire.

Section 5 - Intervention

ARTICLE 92

Toute personne qui y a intérêt peut intervenir dans l’instance


engagée.

L’intervention est formée par requête déposée au greffe du


Conseil d’Etat. En cas d’intervention volontaire, la recevabilité de la
requête est conditionnée par le paiement de frais de procédure prévus
à l’article 73 alinéa 2 de la présente loi organique.

Le rapporteur assure, par la voie qu’il juge opportune, la


notification de la requête et, s’il y a lieu, des mémoires et pièces, aux
parties en cause, auxquelles il fixe un délai pour déposer leurs
observations et mémoires en réponse.

ARTICLE 93

La décision sur l’instance principale ne peut être retardée par


une intervention.
92
Section 6 - Vérification d’écriture et inscription de faux

ARTICLE 94

Lorsqu’une partie dénie l'écriture ou la signature à elle


attribuée ou déclare ne pas reconnaître celles attribuées à un tiers, le
rapporteur peut, après réquisition du Procureur général près le
Conseil d'Etat, passer outre, s’il estime que le moyen est purement
dilatoire ou sans intérêt pour la solution du litige.

Dans le cas contraire, il paraphe la pièce et ordonne une


vérification d’écriture tant par titres que par témoins et, s’il y a lieu, par
expert.

ARTICLE 95

Les pièces pouvant être admises à titre de pièces de


comparaison sont notamment les signatures apposées sur des actes
authentiques, la partie de la pièce à vérifier qui n’est pas déniée.

Les pièces de comparaison sont paraphées par le rapporteur.

ARTICLE 96

S’il est prouvé par la vérification d’écriture que la pièce est


écrite ou signée par celui qui la dénie, ce dernier est passible d’une
amende civile de 500.000 à 3.000.000 de francs CFA, sans préjudice
des dommages et intérêts et dépens.

ARTICLE 97

La demande en inscription de faux contre une pièce produite


devant le Conseil d’Etat est formée par requête déposée au greffe du
Conseil d’Etat.

La requête est transmise au rapporteur, si celui-ci est toujours


saisi, ou au président de Chambre, dans le cas contraire. Copie en est
donnée au Procureur général près le Conseil d'Etat.

93
Le rapporteur ou le président de Chambre fixe, par
ordonnance, le délai dans lequel la partie qui a produit la pièce arguée
de faux doit déclarer si elle entend s’en servir.

S’il n’est pas fait de réponse ou en cas de réponse négative,


la pièce est rejetée.

Si la partie déclare qu’elle entend se servir de la pièce, la


Chambre saisie peut :

- soit passer outre, si elle constate que la décision ne


dépend pas de la pièce arguée de faux ;
- soit surseoir à statuer sur le recours, jusqu’au prononcé
de la décision définitive sur le faux.

Section 7 - Recours contre les arrêts du Conseil d’Etat

Paragraphe premier - Tierce opposition

ARTICLE 98

La tierce opposition est une voie de recours par laquelle une


personne, autre que les parties engagées dans l’instance, peut
attaquer une décision qui lui cause préjudice et demander à la
juridiction qui l’a rendue d’en supprimer les effets en ce qui la
concerne personnellement.

La tierce opposition est recevable contre les arrêts rendus par


le Conseil d’Etat, dans un délai de deux mois, à compter de leur
notification ou de leur connaissance acquise.

Elle est introduite par voie de requête, instruite et jugée


suivant les dispositions des articles 73 à 82 de la présente
loi organique.

Sauf assistance judiciaire, le demandeur à la tierce opposition


est tenu, lors de l’enrôlement de son acte introductif d’instance, de
consigner au greffe du Conseil d’Etat, la somme fixe de 200.000
francs CFA.

94
Paragraphe 2 - Recours en révision

ARTICLE 99

Il peut être formé, devant le Conseil d’Etat, un recours en


révision :

- contre les arrêts rendus sur pièces fausses ;


- si la partie a succombé pour n’avoir pas présenté une
pièce décisive retenue par son adversaire ou produite
mais non prise en compte par la juridiction ;
- si l’arrêt du Conseil d’Etat est intervenu sans qu’aient été
observées les dispositions des articles 35, 47, 74
et 82 de la présente loi organique.

Le recours en révision est recevable dans le délai d’un mois à


compter de la notification ou de la connaissance acquise de l’arrêt.

Toutefois, le délai prévu à l’alinéa précédent court à compter


de la découverte du faux ou de la pièce décisive retenue
par l’adversaire.

Le demandeur en révision qui succombe est condamné au


paiement d’une amende dont le montant ne peut être inférieur à la
somme 500.000 francs CFA, outre les autres frais.

Paragraphe 3 - Recours en rectification d’erreur matérielle

ARTICLE 100

Un recours en rectification peut être exercé contre les arrêts


entachés d’une erreur matérielle.

Paragraphe 4 - Recours en interprétation

ARTICLE 101

La décision dont les termes sont obscurs ou ambigus peut


être interprétée par le Conseil d’Etat, à condition qu’il ne soit pas porté
atteinte à l’autorité de la chose jugée et que l’interprétation demandée
présente un intérêt pour la partie qui l’a sollicitée.

95
ARTICLE 102

Les recours prévus aux articles 99, 100 et 101 précédents


sont formés par requête déposée au greffe du Conseil d’Etat.

Section 8 - Recours en matière de contentieux électoral

ARTICLE 103

Lorsque le Conseil d’Etat est saisi d’un recours en matière de


contentieux électoral, la requête, datée, signée et accompagnée de
toutes les pièces justificatives, est déposée et enregistrée au greffe
du Conseil d’Etat, conformément aux dispositions régissant les
élections concernées.

ARTICLE 104

Le rapporteur assure, par tous moyens, la mise en état du


dossier. Le Conseil d’Etat statue sur pièces, le rapporteur entendu.

Section 9 - Règlements de juges

ARTICLE 105

Le règlement de juges est la décision par laquelle le Conseil


d’Etat détermine laquelle de plusieurs juridictions administratives doit
connaître d’une affaire.

Il y a lieu à règlement de juges dans les cas ci-après :

- lorsque plusieurs tribunaux de même degré se sont


déclarés compétents à l’occasion d’un même litige par
des jugements ayant acquis force de chose jugée ;
- lorsque plusieurs tribunaux de même degré se sont
déclarés incompétents à l’occasion d’un même litige par
des jugements ayant acquis force de chose jugée.

96
ARTICLE 106

La requête en règlement de juges est déposée au greffe du


Conseil d’Etat par la partie intéressée.

Elle est inscrite sur le registre d’ordre tenu par le greffier en


chef du Conseil d’Etat et marquée, ainsi que les pièces qui y sont
jointes, d’un timbre indiquant la date de réception.

Le greffier en chef avise immédiatement les parties en cause


et les greffiers des juridictions entre lesquelles il sera réglé de juges.

Les dossiers de procédure sont, dans le délai de huit jours,


adressés au greffier en chef du Conseil d’Etat, qui les transmet, dès
réception, au Président du Conseil d’Etat.

Il est ensuite procédé conformément à la Section première du


présent chapitre.

Le Conseil d’Etat statue en assemblée plénière, après


réquisitions du ministère public.

Section 10 - Renvoi d'une juridiction à une autre

ARTICLE 107

Lorsque le Conseil d’Etat est saisi à tort, le président de la


Section du Contentieux, saisi par le rapporteur, règle la question de
compétence et attribue, le cas échéant, le jugement de tout ou partie
de l’affaire à la juridiction qu’il déclare compétente.

ARTICLE 108

Lorsqu’une juridiction administrative est saisie de conclusions


qu’elle estime relever de la compétence du Conseil d’Etat, son
président transmet, sans délai, le dossier au Conseil d’Etat, qui
poursuit l’instruction de l’affaire.

Si l’instruction de l’affaire relève en tout ou partie de la


compétence d’une autre juridiction, le rapporteur saisit le président de
la Section du Contentieux, qui règle la question de compétence et
attribue, le cas échéant, règlement de tout ou partie de l’affaire à la
juridiction qu’il déclare compétente.
97
Section 11 - Connexité

ARTICLE 109

Lorsque le Conseil d’Etat est saisi de conclusions relevant de


sa compétence en premier et dernier ressort, il est également
compétent pour connaître de conclusions connexes relevant
normalement de la compétence en premier ressort d’un
tribunal administratif.

ARTICLE 110

Dans le cas où une juridiction administrative est saisie de


conclusions relevant normalement de sa compétence, mais connexes
à des conclusions présentées devant le Conseil d’Etat et relevant de
la compétence en premier et dernier ressort de celui-ci, son président
renvoie au Conseil d’Etat lesdites conclusions.

Dans ce cas, le président de la Section du Contentieux, saisi


par la Chambre intéressée, ordonne le renvoi au Conseil d’Etat de la
demande soumise à la juridiction administrative.

ARTICLE 111

Dans le cas où une juridiction administrative est saisie de


conclusions distinctes, mais connexes, relevant les unes de sa
compétence et les autres de la compétence en premier et dernier
ressort du Conseil d’Etat, son président renvoie l’ensemble de ces
conclusions au Conseil d’Etat.

Section 12 - Récusation

ARTICLE 112

Toute demande de récusation d’un magistrat d’une juridiction


administrative ou d’un magistrat du Conseil d’Etat autre que le
Président du Conseil d’Etat doit être motivée et adressée au Président
du Conseil d’Etat qui, après réquisitions du Procureur général près le
Conseil d'Etat, statue par ordonnance non susceptible de recours.

98
CHAPITRE 2 - DEROULEMENT DE L’AUDIENCE

ARTICLE 113

Hormis les référés et les recours en rectification d’erreur


matérielle, le Conseil d’Etat statue en audience publique sur le rapport
d’un conseiller, le ministère public entendu.

Le Conseil d’Etat peut ordonner le huis clos si l’ordre public et


les bonnes mœurs le commandent.

Le Président a la police des audiences.

Ceux qui assistent aux audiences doivent se tenir le chef


découvert, dans le respect et le silence. Toutes les instructions du
Président relatives au maintien de l’ordre sont immédiatement
exécutées.

Si l’un des assistants trouble l’ordre de quelque manière que


ce soit, le Président ordonne son expulsion. S’il résiste ou cause du
tumulte, il est saisi et déposé pour vingt-quatre heures à la maison
d’arrêt, où il est reçu sur l’exhibition de l’ordre du Président.

ARTICLE 114

Si le trouble est commis par une personne remplissant ou


exerçant une fonction auprès de lui, le Président du Conseil d’Etat
peut, outre l’application de l’article 113 ci-dessus, la suspendre de
l’exercice de ses fonctions. La suspension, pour la première fois, ne
peut excéder trois mois.

ARTICLE 115

Les décisions prévues par les articles 113 et 114 de la


présente loi organique sont insusceptibles de recours.

ARTICLE 116

Le Président dresse, séance tenante, procès-verbal contre


ceux qui outragent le Conseil d’Etat ou commettent une infraction de
droit commun, et les défère devant le Procureur de la République pour
être procédé conformément à la loi.
99
CHAPITRE 3 - FRAIS DE PROCEDURE

ARTICLE 117

L’arrêt statuant définitivement sur le recours liquide le montant


des tirais et condamne la partie perdante à leur remboursement.

Il peut, cependant, laisser les frais à la charge de l’Etat par


décision motivée.

ARTICLE 118

Dans le cas où il rejette une demande, le Conseil d’Etat doit,


dans le même arrêt et par disposition spécialement motivée, dire si
cette demande présente un caractère dilatoire ou abusif.

Dans l’affirmative, il condamne le demandeur à une amende


civile qui ne peut être inférieure à la somme de 500.000 francs CFA.

ARTICLE 119

La notification de l’arrêt contient sommation d’avoir à régler le


montant des frais et, s’il y a lieu, de l’amende civile dans un
délai de trois mois.

En cas de non-paiement dans le délai fixé ci-dessus, le


dossier est transmis au Procureur général près le Conseil d'Etat pour
être procédé ainsi qu’il est prévu par le Code de procédure pénale en
matière de contrainte par corps.

Les dispositions des articles ci-dessus s’appliquent aux


personnes physiques ayant agi en leur nom propre ou au nom d’une
personne morale.

100
CHAPITRE 4 - EXECUTION DES DECISIONS

ARTICLE 120

Les décisions du Conseil d’Etat sont exécutoires. Elles


s’imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative,
juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale.

Les autorités publiques sont tenues de les exécuter et de les


faire exécuter.

ARTICLE 121

Lorsqu’une décision juridictionnelle passée en force de chose


jugée a condamné une personne publique au paiement d’une somme
d'argent dont le montant est fixé par la décision elle-même, cette
somme doit être ordonnancée dans un délai de deux mois à compter
de la notification de la décision de justice.

ARTICLE 122

Lorsque les arrêts impliquent nécessairement qu’une


personne de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la
gestion d’un service public prenne une mesure d’exécution dans un
sens déterminé, le Conseil d’Etat, saisi de conclusions en ce sens,
prescrit, par la même décision, cette mesure assortie, le cas échéant,
d’un délai d’exécution.

ARTICLE 123

Lorsque les arrêts impliquent nécessairement qu’une


personne de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la
gestion d’un service public prenne à nouveau une décision, après une
nouvelle instruction, le Conseil d’Etat, saisi de conclusions en ce sens,
prescrit, par la même décision, que cette décision doit intervenir dans
un délai déterminé.

ARTICLE 124

Dans les cas visés aux articles 121, 122 et 123 de la présente
loi organique, le Conseil d’Etat peut assortir la décision d’une
astreinte, sans préjudice des dommages et intérêts.
101
ARTICLE 125

Toute décision est notifiée aux parties à leur domicile réel ou


élu par le greffier en chef ou par la partie la plus diligente. Il est
procédé comme il est dit à l’article 119 de la présente loi organique.

ARTICLE 126

Les arrêts du Conseil d’Etat sont transcrits sur les registres


des juridictions dont les décisions ont été entreprises ; ils sont
annexés aux minutes desdites décisions.

Si un acte avait été publié au Journal officiel, l’arrêt


d’annulation de cet acte fait l’objet de la même publication.

Copie des arrêts du Conseil d'Etat est transmise par le greffier


en chef de ladite Cour au secrétaire général du
Conseil d'Etat.

ARTICLE 127

Lorsqu’une autorité administrative manifeste au bénéficiaire


d’un arrêt son refus de l’exécuter ou en cas d’inexécution d’un arrêt,
trois mois après sa notification, la partie intéressée peut, par requête,
demander au Président du Conseil d’Etat d’en définir les mesures
d’exécution.

Le Président du Conseil d’Etat fixe, s’il y a lieu, un délai


d’exécution assorti d’astreinte comminatoire dont le montant ne peut
être inférieur à la somme de 1.000.000 de francs CFA.

Les produits des astreintes liquidées peuvent être attribués au


requérant, à l’Etat et au Fonds de soutien de la Justice. Les modalités
d’application de cet alinéa seront précisées par décret.

ARTICLE 128

Lorsqu’il s’avère que l’inexécution totale ou partielle d’un arrêt


rendu par le Conseil d’Etat est due aux agissements d’un agent ou
d’une autorité administrative, le Conseil d’Etat engage la
responsabilité personnelle de ce dernier et prononce à son encontre
une condamnation pécuniaire qui ne peut être inférieure à la somme
de 500.000 francs CFA.
102
ARTICLE 129

Si une autorité administrative se heurte à des difficultés


d’exécution, elle peut, par requête, demander au Président du Conseil
d’Etat les mesures adéquates.

SOUS-TITRE 3 - LA FONCTION CONSULTATIVE

ARTICLE 130

Les attributions prévues aux articles 14 et 15 de la


présente loi organique sont exercées par la section consultative
du Conseil d’Etat.

Avis à la demande du Président de la République


et des membres du Gouvernement

CHAPITRE PREMIER - AVIS A LA DEMANDE DU PRESIDENT


DE LA REPUBLIQUE ET DES MEMBRES
DU GOUVERNEMENT

ARTICLE 131

Dès réception de la demande d’avis, le Président du Conseil


d’Etat désigne un rapporteur et lui impartit un délai pour le dépôt
du projet d’avis.

Le Président du Conseil d’Etat peut se désigner lui-même ou


désigner le Président de la section consultative ou un président de
Formation comme rapporteur.

Le demandeur d’avis ou les administrations intéressées


peuvent produire devant le Conseil d’Etat toutes observations et
participer, à la demande du rapporteur, aux travaux de la formation.

Le Président du Conseil d’Etat, le président de la Section


consultative ou le président de Formation peut appeler à prendre part
aux travaux, avec voix consultative, les personnes
dont les connaissances spéciales les rendent aptes à éclairer
les discussions.

103
ARTICLE 132

Le Président du Conseil d’Etat peut, en cas de besoin,


constituer une commission spéciale pour se prononcer
sur l’avis sollicité.

ARTICLE 133

Le projet d’avis est discuté et adopté par la Formation saisie.

L’avis ainsi émis ne lie, en aucun cas, le Conseil d’Etat dans


ses attributions contentieuses.

ARTICLE 134

Dans le cas où une affaire transmise à la section consultative


relève de la compétence des deux formations, le président de la
section consultative les réunit aux fins de délibérations.

CHAPITRE 2 - AVIS A L’INITIATIVE DU CONSEIL D’ETAT

ARTICLE 135

La section consultative élabore les propositions que le Conseil


d’Etat adresse aux pouvoirs publics en application de l’article 16 de la
présente loi organique. Elle procède à des études à l’initiative du
Président du Conseil d’Etat.

Les propositions ou études sont adoptées par l’assemblée


générale.

CHAPITRE 5 - AVIS CONTENTIEUX

ARTICLE 136

Avant de statuer sur une requête soulevant une question de


droit nouvelle, présentant une difficulté sérieuse, un tribunal
administratif ou une juridiction administrative spécialisée peut
demander un éclairage au Conseil d’Etat.

104
La décision de la juridiction sollicitant l’avis du Conseil d’Etat
n’est susceptible d’aucun recours. La requête est transmise au
Conseil d’Etat, qui examine, dans un délai de trois mois, la question
soulevée. Il est sursis à toute décision au fond jusqu’à l’avis du Conseil
d’Etat ou, à défaut, jusqu’à l’expiration du délai sus-indiqué.

Les parties et le Procureur général près le Conseil d'Etat


peuvent produire des observations devant le Conseil d’Etat dans le
délai d’un mois à partir de la notification qui leur a été faite de la
décision de renvoi devant le Conseil d’Etat.

Les avis sont rendus par une formation spéciale, présidée par
le Président du Conseil d’Etat ou par le président de la Section du
Contentieux, et composée de présidents de Chambre.

ARTICLE 137

La décision de la juridiction prononçant le renvoi d’une


question en application de l’article 13 de la présente loi organique est
adressée par le greffe ou par le secrétariat de cette juridiction au greffe
du Conseil d’Etat avec le dossier de l’affaire dans les quinze jours du
prononcé du jugement.

Les parties et l’autorité administrative intéressée sont avisées


de cette transmission par la notification qui leur est faite
de la décision.

ARTICLE 138

L’avis est notifié aux parties et à l’autorité administrative


intéressée ; il est adressé à la juridiction qui a décidé le renvoi en
même temps que lui est retourné le dossier de la procédure.

ARTICLE 139

Le Président du Conseil d’Etat peut solliciter les réquisitions


du Procureur général près le Conseil d'Etat.

105
TITRE V - DISPOSITIONS FINANCIERES

ARTICLE 140

Le Conseil d’Etat jouit de l’autonomie financière.

Le budget fait l’objet de propositions préparées par le


service financier et est inscrit au projet de loi de finances au titre
du Conseil d’Etat.

Le Président du Conseil d’Etat exerce les fonctions d’ordon-


nateur dans les conditions déterminées par le règlement de la
Comptabilité publique.

Le trésorier du Conseil d’Etat exerce les fonctions d’Agent


comptable, dans les conditions déterminées par le règlement de la
Comptabilité publique.

Il a la qualité de comptable public. Il est nommé par arrêté du


ministre chargé de l’Economie et des Finances.

TITRE VI - DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES


ET FINALES

ARTICLE 141

Les membres de l'ancien Conseil d'Etat de la Cour suprême


sont, de plein droit, membres du Conseil d’Etat.

Les personnes titulaires d’un doctorat ou d’une maîtrise en


droit exerçant les fonctions d’auditeurs, avant l’entrée en vigueur de
la présente loi organique, sont, à leur demande, nommées, à titre
exceptionnel, conseillers référendaires au Conseil d’Etat.

Les greffiers de l’ancien Conseil d’Etat de la Cour suprême


sont, de plein droit, membre du greffe du Conseil d’Etat.

Dès l’installation du Conseil d’Etat, l’ancien Conseil d’Etat


de la Cour suprême lui transmet les dossiers des affaires dont
elle a été saisie.

106
ARTICLE 142

La présente loi organique abroge les dispositions de la


loi n° 2018-978 du 27 décembre 2018 déterminant les attributions,
l’organisation et le fonctionnement du Conseil d’Etat.

ARTICLE 143

La présente loi sera publiée au Journal officiel de la


République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

107
V-
COUR DES COMPTES

108
LOI ORGANIQUE N°2018-979 DU 27 DECEMBRE 2018
DETERMINANT LES ATTRIBUTIONS, LA COMPOSITION,
L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT
DE LA COUR DES COMPTES

109
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES

Section première - Dispositions préliminaires

ARTICLE PREMIER

La présente loi organique a pour objet de déterminer


la composition, l’organisation et le fonctionnement de la
Cour des comptes.

ARTICLE 2

La Cour des comptes est une Juridiction suprême. Elle est


l’Institution supérieure de contrôle des finances publiques.

Tous les corps de contrôle sont tenus de lui transmettre


leurs rapports.

ARTICLE 3

Le ressort de la Cour des comptes s’étend à tout le territoire


de la République.

Le siège de la Cour des comptes est fixé à Abidjan. La Cour


des comptes peut siéger en tout autre lieu du territoire national si les
circonstances l’exigent.

Section 2- Principes statutaires

ARTICLE 4

Le Statut de la Magistrature est applicable aux magistrats


de la Cour des comptes et du Parquet général près la
Cour des comptes pour tout ce qui n'est pas prévu par la
présente loi organique.

ARTICLE 5

En cas de première nomination dans des fonctions judiciaires,


les magistrats prêtent serment, en audience solennelle, devant la
Cour des comptes, en ces termes : « Je jure de bien et fidèlement
remplir mes fonctions et de me conduire en tout comme un digne et
loyal magistrat ».

110
ARTICLE 6

La composition des costumes des magistrats de la Cour des


comptes et du Parquet général près ladite Cour est fixée par décret
sur proposition du Conseil supérieur de la Magistrature.

ARTICLE 7

Il peut être procédé au remplacement du magistrat de la Cour


des comptes ou du Parquet général près ladite Cour en position de
détachement ou en disponibilité ou empêché pour quelque cause que
ce soit d’exercer ses fonctions.

À l'expiration de la période de détachement ou de disponibilité


ou lorsque la cause de l’empêchement vient à
cesser, il réintègre la Cour des comptes ou le Parquet général
près ladite Cour, conformément aux dispositions légales et
réglementaires en vigueur.

ARTICLE 8

Les magistrats de la Cour des comptes et du Parquet général


près ladite Cour cessent leurs fonctions avec jouissance de tous les
droits et avantages liés à la dernière fonction exercée.

TITRE II - ATTRIBUTIONS DE LA COUR DES COMPTES

ARTICLE 9

La Cour des comptes a des attributions juridictionnelles, de


contrôle et de consultation.

ARTICLE 10

La Cour des comptes connaît en premier et dernier ressort


des litiges non dévolus aux Chambres régionales des comptes
installées dans les différents ressorts territoriaux.

Elle connaît en cassation des pourvois dirigés contre ses


arrêts définitifs dans les conditions prévues par les articles 53 in fine,
et 112 de la présente loi organique.

La Cour des comptes connaît en appel des jugements rendus


par les Chambres régionales des comptes.

111
ARTICLE 11

La Cour des comptes juge les comptes des comptables


publics, les comptes des comptables de fait et les fautes de gestion.

ARTICLE 12

La Cour des comptes dispose d'un pouvoir de contrôle de la


gestion des services de l'Etat, des établissements publics nationaux
et des collectivités territoriales. Elle s'assure de l'effectivité du
recouvrement des ressources publiques, du bon emploi des crédits,
fonds et valeurs gérés par les agents de l'Etat et par les autres
personnes morales de droit public.

ARTICLE 13

La Cour des comptes assure également la vérification des


comptes et le contrôle de la gestion :

- des sociétés, groupements ou organismes, quel que soit


leur statut juridique, dans lesquels l'Etat, les collectivités
territoriales, les personnes ou établissements publics
nationaux, les organismes soumis au contrôle de la Cour
des comptes détiennent directement, séparément ou
ensemble, plus de la moitié du capital ou des voix dans
les organes délibérants ;
- des personnes morales dans lesquelles l'Etat ou les
organismes soumis au contrôle de la Cour des comptes,
détiennent directement, séparément ou ensemble, une
participation au capital permettant d'exercer un pouvoir
prépondérant de décision ou de gestion ;
- des services publics concédés.

ARTICLE 14

La Cour des comptes contrôle les organismes de sécurité


et de prévoyance sociale, y compris les organismes de droit privé
qui assurent, en tout ou en partie, la gestion d’un régime de
prévoyance obligatoire.

112
ARTICLE 15

La Cour des comptes contrôle la gestion de tout organisme ou


association qui bénéficie d'un concours financier de l'Etat ou d'une
autre personne morale de droit public, ainsi que de tout organisme
bénéficiant du concours financier des entreprises publiques et de leurs
filiales.

ARTICLE 16

La Cour des comptes contrôle la conformité de l'emploi des


ressources collectées auprès du public avec les objectifs énoncés lors
de l'appel à la générosité publique.

ARTICLE 17

Les comptes d'emploi des crédits alloués aux pouvoirs publics


constitutionnels dotés d'un comptable public ou d'un agent comptable
tenant lieu de comptable public sont adressés, après la clôture de
chaque exercice, au Président de la Cour des comptes en vue de leur
vérification dans le respect de leur autonomie financière.

ARTICLE 18

La Cour des comptes assiste le Parlement et le


Gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances et
dans les domaines relevant de sa compétence.

ARTICLE 19

La Cour des comptes adresse au Président de la République


et présente au Parlement et au Conseil économique, social,
environnemental et culturel, au plus tard à la fin de l’année suivant la
clôture de l’exercice, un rapport public annuel dans lequel elle expose
ses observations et en tire les enseignements.

ARTICLE 20

La Cour des comptes peut adresser au Président de la


République et présenter au Parlement et au Conseil économique,
social, environnemental et culturel, des rapports de synthèse sur
des sujets particuliers.

113
ARTICLE 21

La Cour des comptes peut être consultée par le


Gouvernement, le Parlement et le Conseil économique, social,
environnemental et culturel, sur toute question relative à la gestion
des services de l’Etat et des collectivités publiques.

ARTICLE 22

La Cour des comptes reçoit la déclaration authentique de


patrimoine du Président de la République et du Vice- président lors de
leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci, conformément à la
législation en vigueur.

Elle reçoit également la déclaration de patrimoine du


Président et des membres de la Haute Autorité pour la Bonne
Gouvernance lors de leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci.

TITRE III - COMPOSITION ET ORGANISATION DE LA


COUR DES COMPTES

CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION

Section première - Emplois

ARTICLE 23

La Cour des comptes se compose de magistrats du siège et


de membres du greffe. Elle est dotée d’un secrétariat général.

Les magistrats du siège :

- le président de la Cour des comptes ;


- les présidents de chambre ;
- les conseillers maîtres ;
- les conseillers référendaires ;
- les auditeurs.

114
Les membres du greffe :

- le greffier en chef ;
- les greffiers.

Dans l’exercice de leurs fonctions, les magistrats de la


Cour des comptes sont assistés de vérificateurs comptables et
d’agents administratifs.

Section 2 - Les magistrats du siège

ARTICLE 24

Le Président de la Cour des comptes est nommé par le


Président de la République pour une durée de cinq ans renouvelable
une fois, parmi les personnalités reconnues pour leur compétence et
leur expertise avérées en matière d’économie, de gestion, de
comptabilité ou de finances publiques.

Le Président de la Cour des comptes est


Président d’institution.

Avant d’entrer en fonction, le Président de la


Cour des comptes prête serment devant le Président
de la République en ces termes :

« Je jure de bien et fidèlement remplir ma fonction, de


l’exerce en toute impartialité, dans le respect de la Constitution,
de garder le secret des délibérations et des votes, de ne
prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation,
à titre privé sur les questions relevant de la compétence de la Cour
des comptes et de me conduire en tout comme un digne et loyal
magistrat ».

ARTICLE 25

Les présidents de chambre sont choisis parmi les


conseillers maîtres.

115
ARTICLE 26

Les conseillers maîtres sont des magistrats hors hiérarchie du


groupe B choisis parmi :

- les magistrats hors hiérarchie et les magistrats


appartenant depuis deux ans au moins au 1er groupe du
1er grade ;
- les professeurs titulaires ou les maîtres de conférences
des Facultés de Droit, des Sciences économiques et de
gestion ayant au moins dix années de pratique
professionnelle ;
- les personnalités titulaires du doctorat en droit ou en
sciences économiques et de gestion connues pour leur
compétence en matière juridique, économique et
financière comptant quinze années au moins de pratique
professionnelle dans l’administration publique ;
- les personnalités reconnues pour leurs compétences en
matière juridique, économique, financière ou disposant
d’une expérience et d’une expertise technique avérée et
particulièrement utile au bon exercice des contrôles de la
Cour et ayant au moins quinze années d’expérience
pratique dans l’administration publique.

Le nombre des conseillers maîtres nommés en application


des points 2, 3 et 4 du présent article ne peut excéder le tiers des
conseillers maîtres en poste.

ARTICLE 27

Les conseillers référendaires sont des magistrats du premier


grade. Ils sont choisis parmi :

- les magistrats appartenant depuis trois ans au moins au


premier groupe du deuxième grade ;
- les titulaires d'un diplôme de troisième cycle ayant au
moins dix années d’expérience professionnelle en
matière juridique, économique, financière ou de gestion;

116
- les personnalités reconnues pour leurs compétences en
matière juridique, économique, financière ou disposant
d'une expérience et d'une expertise techniques
avérées et particulièrement utiles au bon exercice des
contrôles de la Cour et ayant au moins dix années
d'expérience pratique.

Le nombre des conseillers référendaires nommés en


application des points 2 et 3 du présent article ne peut excéder le tiers
des conseillers référendaires en poste.

ARTICLE 28

Les nominations faites en application des points 2 et 3


des articles 26 et 27 de la présente loi organique
s’opèrent conformément aux dispositions de l'article 37 de
la présente loi organique.

ARTICLE 29

Les auditeurs sont des magistrats du deuxième grade. Ils sont


choisis parmi :

- les magistrats du deuxième grade ;


- les titulaires de la maîtrise, du master 2 ou équivalent en
droit, en sciences économiques ou de gestion, diplômés
du cycle supérieur de l’Ecole nationale d’Administration;
- les titulaires de la maîtrise, du master 2 ou équivalent en
droit, en sciences économiques ou de gestion ou les
personnalités reconnues pour leur compétence en
matière juridique, économique, financière ou de gestion
et ayant au moins cinq années d’expérience pratique.

Ils sont sélectionnés à la suite d’un appel à candidature dont


les modalités d’organisation sont fixées par ordonnance du Président
de la Cour sur proposition de la commission consultative
d’avancement et de recrutement.

Les personnes ainsi sélectionnées sont nommées


conformément aux dispositions de l’article 37 de la présente loi
organique.

117
Section 3 - Le greffe et le service de vérification

ARTICLE 30

La Cour des comptes comprend un greffe dirigé par un greffier


en chef assisté de greffiers. Le greffe est placé sous l’autorité du
secrétaire général.

Le greffier en chef est nommé par décret, sur proposition du


ministre chargé de la Justice. Il est choisi parmi les administrateurs
des greffes et parquets.

Le greffier en chef propose au secrétaire général la répartition


des greffiers dans les différentes chambres et dans les différents
services du parquet général près la Cour des comptes.

Les greffiers sont nommés par arrêté du ministre chargé


de la Justice parmi les attachés des greffes et parquets ou
les secrétaires des greffes et parquets ayant au moins cinq
années d’ancienneté.

ARTICLE 31

Le greffe enregistre les comptes et les autres


documents comptables produits à la Cour des comptes et en
assure la distribution aux chambres selon le programme des
travaux de la Cour.

Il prépare les audiences des différentes formations de la Cour


et en assure le secrétariat. Il veille à l'archivage desdits comptes et
documents en relation avec le service des archives.

Le greffe conserve pendant cinq ans les pièces vérifiées


et garde pendant trente ans au moins les comptes jugés et les pièces
frappées d'observations ainsi que les originaux des rapports et arrêts
définitifs.

118
ARTICLE 32

La Cour des comptes dispose d'un service de vérification


composé de vérificateurs comptables, mis à la disposition de la Cour,
par le ministère en charge de la Fonction publique, à la demande du
Président.

Le service de vérification est dirigé par un chef de service


nommé par ordonnance du Président.

Des vérificateurs comptables peuvent aussi être recrutés par


le Président de la Cour des comptes par contrat.

Les vérifications ont lieu sous la responsabilité


des magistrats.

Section 4 - Le secrétariat général de la Cour des comptes

ARTICLE 33

La Cour des comptes est dotée d’un secrétariat général dirigé


par un secrétaire général.

Le secrétaire général de la Cour des comptes est nommé par


décret pris en Conseil des ministres, parmi les conseillers maîtres ou
les conseillers référendaires de la Cour des comptes, sur proposition
du Président de la Cour des comptes.

Le secrétaire général assure, sous l'autorité du Président, le


fonctionnement du greffe de la Cour et des services administratifs.

Le secrétaire général peut recevoir du Président délégation


de signature en matière de gestion du personnel.

Il assiste le Président dans la coordination des travaux et


l'organisation des audiences des formations de la Cour.

119
CHAPITRE 2 - ORGANISATION DE LA COUR DES COMPTES

ARTICLE 34

Le Président est chargé de l’administration et de la discipline


de la Cour des comptes. Il assure la direction générale, l’organisation
et la coordination des travaux de la Cour des comptes.

Il contrôle les activités des magistrats du siège.

En cas d’absence ou d’empêchement, le Président


est remplacé dans ses fonctions par le président de chambre le
plus ancien.

Le Président est assisté du secrétaire général.

ARTICLE 35

Le Président arrête le règlement intérieur de la Cour des


comptes, après délibération de l’assemblée générale de la Cour.

ARTICLE 36

Le Président assure la gestion administrative des personnels


et des moyens affectés à la Cour.

ARTICLE 37

Le Président de la Cour des comptes préside une


Commission consultative d'avancement et de recrutement chargée de
faire des propositions au Conseil supérieur de la Magistrature, pour le
recrutement, la nomination, l’avancement et la promotion des
magistrats de la Cour des comptes.

La Commission consultative d'avancement et de recrutement


est consultée par le Président sur les questions d’avancement et
de recrutement de l'ensemble des magistrats et du personnel de la
Cour des comptes.

La composition, l’organisation et le fonctionnement de la


Commission consultative d'avancement et de recrutement sont prévus
au règlement intérieur de la Cour des comptes.

120
ARTICLE 38
La Cour des comptes peut recourir à des experts extérieurs,
désignés par le Président.
Placés sous l'autorité des magistrats chargés du contrôle, ces
experts sont tenus au secret professionnel. Ils sont rémunérés
conformément à la réglementation en vigueur en la matière.
CHAPITRE 3 - FORMATIONS DE LA COUR DES COMPTES
ARTICLE 39
La Cour des comptes se réunit, soit en audience solennelle,
soit en chambre du conseil, soit en chambres réunies, soit en
audience ordinaire, soit en assemblée générale.
En cas de besoin, des sections peuvent être créées au sein
des chambres par ordonnance du Président de la Cour des comptes.
Le Président préside les audiences solennelles, la chambre
du conseil, les chambres réunies. Il peut, en outre, présider toutes les
autres formations de la Cour.
ARTICLE 40
La Cour des comptes se réunit en audience solennelle pour :
- recevoir le serment des magistrats nouvellement
nommés en cette qualité, et des comptables publics ;
- l'installation des membres de la Cour des comptes et du
Procureur général et des membres du parquet général
près ladite Cour ;
- l'audience de rentrée.
L'audience solennelle comprend, au moins, neuf magistrats
répartis comme suit :
- le Président de la Cour des comptes, Président ;
- deux présidents de Chambre, membres ;
- deux conseillers maîtres, membres;
- deux conseillers référendaires, membres ;
- deux auditeurs, membres.

121
En cas d’empêchement du Président de la Cour des comptes,
l’audience solennelle est présidée par le Président de chambre le plus
ancien.

L'audience solennelle est publique, le secrétariat est assuré


par le greffier en chef de la Cour des comptes.

ARTICLE 41

La chambre du conseil se compose du Président, des


présidents de Chambre et des conseillers maîtres.

Elle est saisie des projets de rapport public, du projet de


rapport sur l’exécution des lois de finances, de la déclaration générale
de conformité et des rapports particuliers, qui peuvent être
thématiques ou sectoriels, les délégations de service public, les
organismes de sécurité et de prévoyance sociale et les organismes
bénéficiant d'un concours financier de l'Etat.

Elle adopte le budget, le programme annuel d'activités et les


rapports annuels de la Cour des comptes.
Elle délibère sur toutes les affaires qui lui sont soumises par le
Président de la Cour et sur toutes les questions en matière
d'organisation et de fonctionnement de la Cour pour lesquelles le
Président de la Cour estime cet avis nécessaire.

ARTICLE 42

Les chambres réunies de la Cour des comptes comprennent


le Président, les Présidents de chambres et deux conseillers maîtres
par chambre.

Elles ne délibèrent valablement qu'avec les trois quarts au


moins de ces magistrats.

En chambres réunies, la Cour des comptes :

- formule des avis sur les questions de droit ;


- statue sur des questions relevant de plusieurs chambres
ou sur l'examen de rapports traitant de questions relevant
des attributions de plusieurs chambres.

122
ARTICLE 43

La Cour des comptes se réunit en audience ordinaire pour


juger les affaires qui sont de sa compétence. La Cour comprend
plusieurs chambres.

Chaque chambre est composée d'un président de chambre,


de conseillers maîtres, de conseillers référendaires et d'auditeurs.

En cas d’empêchement du président de chambre,


la présidence de la formation est assurée par le conseiller le
plus ancien.

La chambre, composée d'au moins trois magistrats, siège et


délibère en nombre impair.

ARTICLE 44

La Cour des comptes se réunit en assemblée générale pour


adopter ou modifier le règlement intérieur de la Cour, débattre de
toutes questions intéressant l'organisation et la discipline de la Cour.
L'assemblée générale comprend l'ensemble des magistrats de la
Cour. Elle est présidée par le Président de la Cour. Elle ne délibère
valablement qu'avec les deux tiers au moins des magistrats.

ARTICLE 45

La présence du ministère public est obligatoire devant les


assemblées générales, la chambre du conseil, les chambres réunies,
lors des audiences ordinaires et solennelles.

Le ministère public ne participe pas aux délibérations, sauf en


assemblée générale, pour adopter ou modifier le règlement intérieur
de la Cour, débattre de toutes questions intéressant l'organisation et
la discipline de la Cour.

123
TITRE IV - DU PARQUET GENERAL PRES LA COUR
DES COMPTES

CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION

ARTICLE 46

Il est créé près la Cour des comptes un Parquet général placé


sous l’autorité du ministre de la Justice.

Le Parquet général près la Cour des comptes est composé de


magistrats du parquet et comprend :

- le Procureur général ;
- un 1er avocat général ;
- des avocats généraux.

ARTICLE 47

Le Parquet général près la Cour des comptes est dirigé par le


Procureur général.

Le Procureur général près la Cour des comptes est nommé


par décret pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre
chargé de la Justice. Il est choisi parmi les magistrats hors hiérarchie
du groupe A.

Il peut être également choisi parmi les personnalités connues


pour leur compétence en matière juridique, administrative et
financière. En ce cas, il prête serment de magistrat conformément aux
dispositions de l’article 5 de la présente loi organique.

Avant d’entrer en fonction, le Procureur général près la Cour


des comptes est installé au cours d’une audience plénière solennelle,
présidée par le Président de la Cour des comptes ou par l’un des
Présidents de chambre.

124
ARTICLE 48

Le 1er avocat général près la Cour des comptes est un


magistrat hors hiérarchie du groupe A ou du groupe B après trois (3)
ans choisi parmi les avocats généraux.

Il est nommé par décret pris en Conseil des ministres sur


proposition du ministre chargé de la Justice.

ARTICLE 49

Les avocats généraux près la Cour des comptes sont des


magistrats hors hiérarchie, nommés par décret pris en Conseil des
ministres sur proposition du ministre chargé de la Justice.

Ils sont désignés parmi :

- les magistrats hors hiérarchie ;


- les magistrats appartenant depuis deux ans au moins au
premier groupe du premier grade ;
- les personnalités titulaires d’un doctorat en droit ou d’un
diplôme équivalent et ayant au moins quinze (15) ans de
pratique professionnelle. Ce délai est réduit à deux (2)
ans pour les professeurs agrégés ou titulaires des
facultés de droit. Le nombre d’Avocats généraux choisis
parmi ces personnalités ne peut excéder le quart (1/4) de
l’effectif des Avocats généraux.

CHAPITRE 2 - ORGANISATION DU MINISTERE PUBLIC PRES


LA COUR DES COMPTES

ARTICLE 50

Le Procureur général près la Cour des comptes assure les


fonctions du ministère public près la Cour des comptes. Il assure
l’administration et la discipline du parquet général.

Le Procureur général près la Cour des comptes est placé sous


l’autorité du ministre de la Justice.

125
Le premier avocat général et les avocats généraux participent,
sous sa direction, à l'exercice des fonctions dévolues au ministère
public.

Le ministère public est soumis au principe de la subordination


hiérarchique. Il est indivisible.

ARTICLE 51

Le Procureur général près la Cour des comptes est suppléé,


en cas d'absence ou d'empêchement, par le 1er avocat général.

ARTICLE 52

Le Procureur général près la Cour des comptes peut requérir


l'application de la loi devant toutes les chambres de la Cour des
comptes et en toutes matières.

Il bénéficie en tant que de besoin des services administratifs


de la Cour des comptes.

Il est présent ou représenté dans les formations consultatives


de la Cour quand il n'en est pas membre.

Il veille à la bonne application des lois et règlements au


sein de la Cour.

Il exerce les fonctions du ministère public par voie de


réquisitions ou de conclusions écrites.

Toutefois, il peut faire des observations orales


complémentaires devant les différentes formations juridictionnelles.

Les rapports et arrêts définitifs sur les gestions patentes, les


saisines pour gestion de fait ou faute de gestion et les recours en
révision ou pourvois en cassation lui sont obligatoirement
communiqués pour avis.

Il peut communiquer directement avec les autorités


administratives ou judiciaires par note du ministère public.

Il tient l'état des ordonnateurs et des comptables publics ainsi


que celui des services de l'Etat, des collectivités locales et des
entreprises ou organismes assujettis au contrôle de la Cour des
126
comptes. A cette fin, il lui est adressé, sur instructions du ministre
chargé des Finances publiques au début de chaque année, la liste
des postes comptables, celle des comptables publics assignataires et
l'arrêté portant liste des entreprises publiques. Il est de même
destinataire du procès-verbal relatif à la réception des comptes des
comptables publics par le greffe de la Cour.

Il est informé par le greffier en chef des retards dans la


production de comptes et des pièces justificatives.

II est consulté par le Président de la Cour des comptes avant


toute décision de destruction des liasses.

Il défère à la Cour des comptes les opérations présumées


constitutives de gestion de fait.

Il requiert l'application des amendes prévues.

Il suit, en relation avec les services habilités du ministère en


charge des Finances publiques, l'exécution des arrêts définitifs et
décisions de la Cour des comptes.

Le Procureur général près la Cour des comptes exerce


un contrôle sur les activités des parquets près les chambres
régionales des comptes.

TITRE V - PROCEDURES DEVANT LA COUR DES COMPTES

CHAPITRE PREMIER - PRINCIPES GENERAUX

ARTICLE 53

Les décisions de la Cour des comptes sont exprimées sous


forme d’arrêts définitifs ou de communications aux intéressés ou aux
autorités administratives compétentes.

Les délibérations sont prises à la majorité des voix.

A l'exception de l'audience solennelle et des audiences de


jugement au cours desquelles la Cour statue sur un débet, une
amende, une faute de gestion ou une gestion de fait, les audiences
des diverses formations se déroulent à huis-clos.

127
ARTICLE 54

La Cour des comptes statue suivant les cas, soit en


premier et dernier ressort, soit en dernier ressort. Ses arrêts
sont, à peine de nullité, motivés. Les voies de recours
admises contre les arrêts définitifs sont la révision et la cassation
devant les chambres réunies.

ARTICLE 55

Les magistrats ont tous pouvoirs d'investigation pour


l'instruction des affaires qui leur sont attribuées.

ARTICLE 56

Les magistrats de la Cour des comptes peuvent demander


aux directeurs ou chefs de service, aux comptables et aux autorités
de tutelle la production de tous documents de quelque nature que ce
soit et tous renseignements relatifs à la gestion des services et
organismes soumis au contrôle de la Cour.

Les services contrôlés sont tenus de déférer à toute demande


formulée par la Cour.

Tout refus de déférer aux demandes de la Cour, dans le délai


imparti, constitue une entrave passible des sanctions prévues à
l’article 103 de la présente loi organique.

ARTICLE 57

Les magistrats peuvent se transporter chez les comptables,


les directeurs, les chefs et administrateurs des services ou
organismes soumis au contrôle de la Cour des comptes ou dont les
comptes sont soumis à son jugement.

Ces derniers doivent prendre toutes dispositions pour


permettre aux magistrats de prendre connaissance des écritures
tenues et de tous les documents, en particulier, des pièces préparant
et justifiant le recouvrement des recettes, l'engagement, la liquidation,
l’ordonnancement et le paiement des dépenses.

Les magistrats peuvent se faire délivrer copie des pièces


nécessaires à leur contrôle.

128
ARTICLE 58

Les magistrats ont accès à tous immeubles, locaux et


propriétés compris dans les patrimoines de l'Etat ou des autres
personnes morales soumises au jugement ou au contrôle de la Cour
des comptes.

Ils ont le droit de procéder à la vérification des fournitures,


matériels, travaux et constructions ainsi que de toute comptabilité.
ARTICLE 59

Les magistrats ont le pouvoir d'entendre tout directeur


ou représentant des services et des organismes soumis au
contrôle de la Cour des comptes, tout gestionnaire de fonds
publics, tout dirigeant d'entreprise publique, tout membre
d'une institution ou d’un corps de contrôle, sur injonction du Président
de la Cour des comptes.

Les directeurs des services et des organismes soumis au


contrôle de la Cour des comptes, ainsi que les autorités de tutelle sont
tenus de communiquer à la Cour et à sa demande, tout rapport de
vérification, de contrôle d’un service ou d'un organisme soumis à son
contrôle.

ARTICLE 60

Le secret professionnel n’est pas opposable aux


magistrats de la Cour des comptes à l’occasion des enquêtes et
investigations effectuées dans l’exercice de leurs fonctions, sauf
disposition légale contraire.

Lorsque les communications et auditions portent sur des


sujets à caractère secret concernant la défense nationale, les affaires
étrangères, la sécurité intérieure ou extérieure de l'Etat, sur des
éléments confidentiels de la gestion industrielle, commerciale ou
financière des entreprises publiques ou sur un dossier faisant l'objet
d'une information judiciaire, le Président de la Cour des comptes et le
Procureur général prennent toutes dispositions pour garantir le secret
des enquêtes, des investigations et des observations.

129
ARTICLE 61

Toute vérification sur place donne lieu à un ordre de mission


établi par le Président de la Cour des comptes.

Toutefois, si le contrôle doit se faire au domicile des


personnes citées à l'article 57 de la présente loi organique, une
autorisation du Président de la Cour est nécessaire.

CHAPITRE 2 - CONTROLE JURIDICTIONNEL

Section première - Production des comptes par


les comptables publics

ARTICLE 62

La Cour des comptes vérifie les comptes des comptables


publics de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissements
publics nationaux ainsi que ceux des entreprises dont l’Etat a
exclusivement ou conjointement souscrit au capital, lorsque ces
organismes sont dotés d'un comptable public.

ARTICLE 63

Tous les comptables publics des collectivités territoriales, des


établissements publics nationaux et des organismes publics sont
astreints à produire annuellement, à la Cour des comptes, un compte
de gestion ou un compte financier, appuyés des pièces justificatives,
dans le délai imparti et au plus tard le 30 juin de l'année suivant la
clôture de l’exercice concerné.

Les comptes en état d'examen sont transmis à la Cour des


comptes.

ARTICLE 64

En cas de décès ou d'empêchement absolu du comptable,


l'obligation de présenter les comptes incombe à un comptable d'office
nommé par arrêté du ministre chargé des Finances publiques.

130
ARTICLE 65

A défaut de comptable, le compte ne peut être signé et


présenté que par un fondé de pouvoirs expressément désigné par le
ministre chargé des Finances publiques.

L'arrêté nommant le commis d'office fixe le délai imparti à ce


dernier pour présenter le compte. Le compte est toujours rendu au
nom du titulaire de l'emploi.

ARTICLE 66

En cas de mutation ou de cessation de fonction, l'obligation


de l'exacte reprise du solde des opérations n'est pas opposable
au comptable qui se sera libéré de ses obligations lors de la passation
des charges.

ARTICLE 67

Sauf décision contraire du ministre chargé des Finances


publiques prise pour des cas individuels, les comptables remplacés
en cours d’année sont dispensés de rendre un compte séparé
de leur gestion.
ARTICLE 68

Chaque comptable certifie le compte en faisant précéder


sa signature de la mention suivant laquelle il s'approprie
expressément les recettes et les dépenses de la gestion relativement
à la période de gestion.

Cette certification ne dispense pas les comptables cessant


leur service ou entrant en fonction de produire à la Cour des comptes
les pièces prévues par les règlements en cas de mutation.

ARTICLE 69

Sauf cas de force majeure ou de toute autre cause non


imputable au comptable, les comptes reçus en état d’examen par la
Cour des comptes sont soumis à un délai de jugement de cinq ans,
sous peine de prescription.

131
L'acte de mise en jeu de la responsabilité du comptable public
ne peut plus intervenir au-delà de la cinquième année qui
suit celle au cours de laquelle le comptable a produit ses comptes
au juge des comptes. Dans un tel cas, la Cour rend un arrêt définitif
de décharge.

L'action en déclaration de gestion de fait se prescrit pour les


actes constitutifs de gestion de fait cinq (05) ans après la date à
laquelle le juge en est saisi ou s’en est saisi d’office.

Section 2 - Instruction des comptes

ARTICLE 70

La procédure d’instruction de la Cour des comptes est écrite


et contradictoire. Au cours de l’instruction, les membres de la Cour
sont tenus d’observer le secret professionnel.

Le magistrat rapporteur peut exiger de l'ordonnateur, du


contrôleur, du comptable public ou de tout autre responsable, toutes
précisions ou justifications qu'il juge nécessaires dans la limite des
compétences de chacun et des documents qu'il est tenu de conserver
en application des dispositions réglementaires en vigueur.

Tout refus de produire les justifications ou précisions


demandées entraîne l'application de l'amende de 1 000 000 de francs
prévue à l’article 104 de la présente loi organique sur la base d'un
rapport présenté par le magistrat rapporteur au Président de la
chambre, lequel le transmet au Procureur général près la Cour des
comptes qui requiert du Président l’application de ladite amende.

Le magistrat rapporteur peut effectuer sur place toutes


les enquêtes et investigations qu'il estime nécessaires à la réalisation
de sa mission.

Section 3 - Jugement des comptes

ARTICLE 71

La Cour des comptes apprécie la régularité des justifications


des opérations inscrites dans les comptes.

132
Elle établit par ses arrêts définitifs si les comptables
publics sont :

- déchargés ;
- quittes ;
- en avance;
- en débet.

ARTICLE 72

Lorsque la Cour des comptes ne retient aucune irrégularité à


la charge du comptable public, elle statue par arrêt définitif lui dormant
décharge de sa gestion.

Lorsque le comptable public est sorti de fonction et que sa


gestion a été reconnue irréprochable ou que les omissions, les
irrégularités ou déficits reprochés ont été reconnus irréprochables et
les débets, s'il en avait été prononcés, apurés, la Cour le déclare
définitivement quitte.

La Cour autorise la restitution au comptable public de son


cautionnement réel ou le dégagement de sa caution personnelle, ainsi
que la main levée et la radiation des oppositions et inscriptions
hypothécaires frappant ses biens à raison de sa gestion.

ARTICLE 73

Si le compte est excédentaire, l'arrêt définitif décharge le


comptable en le constituant en avance.

Dans son arrêt définitif, la Cour des comptes fixe


également le solde des opérations en fin de gestion et fait
obligation au comptable de le prendre en charge au compte de
la gestion suivante.

ARTICLE 74

Lorsque la Cour des comptes constate des irrégularités


mettant en cause la responsabilité du comptable, elle enjoint à ce
dernier d’apporter la preuve de leur rectification ou de produire des
justifications complémentaires.

133
Les charges relevées contre le comptable sont portées à sa
connaissance par un arrêt provisoire. Cet arrêt peut comporter
communication de pièces, à charge de réintégration.

ARTICLE 75

Lorsqu'un comptable public ne répond pas dans le délai fixé à


une injonction qui lui est adressée par la Cour, il encourt l’amende
prévue à l’article 100 de la présente loi organique.

ARTICLE 76
Le comptable dispose d'un délai de deux mois, à compter de
la notification à lui faite, pour répondre aux injonctions prononcées par
l'arrêt provisoire.
En cas de mutation du comptable ou de sortie de fonction, le
comptable en exercice est tenu de donner suite aux injonctions portant
sur la gestion de son prédécesseur.
Il communique à ce dernier une copie de l'arrêt provisoire et
des réponses destinées à y satisfaire et adresse ses réponses à la
Cour des comptes après acquiescement du comptable sorti de
fonction ou muté, qui dispose d'un délai d'un mois pour donner suite
aux observations formulées.
A défaut d'acquiescement du comptable sorti ou muté
dans le délai indiqué, le comptable en fonction transmet ses réponses
à la Cour.
ARTICLE 77
Lorsque l'apurement des gestions présente des difficultés
particulières, le ministre chargé des Finances publiques commet
d'office un agent chargé de donner suite aux injonctions, en lieu et
place du comptable.
ARTICLE 78
Si le comptable satisfait aux injonctions formulées par l'arrêt
provisoire ou produit toutes justifications reconnues valables, la Cour
des comptes lève les charges qu'elle avait prononcées.

134
ARTICLE 79
Si les réponses produites par le comptable ne sont pas jugées
satisfaisantes, la Cour des comptes confirme par arrêt définitif les
charges qu'elle avait prononcées et le constitue en débet.
Elle peut, toutefois, avant de se prononcer à titre définitif,
rendre sur un même compte plusieurs arrêts provisoires.
La Cour condamne le comptable à solder son débet, avec les
intérêts de droit, au Trésor ou à la caisse de la collectivité territoriale
ou de l'établissement public intéressé.

ARTICLE 80

Si dans l'examen des comptes, la Cour des comptes découvre


des faux ou des concussions, il en est référé au Procureur général
près la Cour.

Les ministres techniques et le ministre chargé des Finances


publiques en sont informés.

Section 4 - Gestion de fait

ARTICLE 81

Est comptable de fait toute personne qui, sans avoir la qualité


de comptable public ou sans agir sous le contrôle et pour le compte
d’un comptable public, s'ingère dans le recouvrement de recettes
destinées à un organisme public doté d'un poste comptable ou
dépendant d'un tel poste. Dans un tel cas, elle doit rendre compte au
juge financier de l'emploi des fonds et valeurs qu'elle a irrégulièrement
détenus ou maniés.

Est également comptable de fait toute personne qui reçoit


ou manie directement ou indirectement des fonds ou valeurs
extraits irrégulièrement de la caisse d'un organisme public ou
toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public, procède
à des opérations portant sur des fonds ou valeurs n'appartenant pas
aux organismes publics, mais que les comptables publics sont
exclusivement chargés d'exécuter en vertu de
la réglementation en vigueur.

135
ARTICLE 82

Les gestions irrégulières entraînent, pour leurs auteurs


déclarés comptables de fait par la Cour, les mêmes obligations et
responsabilités que les gestions patentes.

En cas de poursuites exercées contre l'intéressé devant la


juridiction pénale et lorsque l'action n'est pas prescrite, la Cour réunie
en chambre du conseil, délibère sur la suite à donner à l'affaire après
le jugement pénal.

ARTICLE 83

Les ministres, les représentants légaux des collectivités


territoriales et des établissements publics nationaux, les chefs de cour
et des parquets généraux et de tous les corps de contrôle sont tenus
de déférer à la Cour des comptes toutes gestions de fait qu'ils
découvrent dans leurs services.

La même obligation incombe aux autorités de tutelle


technique et financière desdits établissements et collectivités pour
toutes les gestions de fait dont ils ont connaissance.

La Cour se saisit d'office des gestions de fait relevées lors de


la vérification ou du contrôle des comptes qui lui sont soumis.

La Cour statue sur l'acte introductif d'instance. Elle doit, si elle


écarte la déclaration de gestion de fait, rendre un arrêt définitif de non-
lieu.

ARTICLE 84

Si l'instruction fait apparaître des actes susceptibles de


constituer des malversations, le magistrat rapporteur ordonne le
séquestre des biens du comptable de fait. Le séquestre est administré
et liquidé dans les conditions prévues par le Code pénal.

136
ARTICLE 85

La Cour des comptes déclare d'abord la gestion de fait par


arrêt provisoire requérant le comptable de fait de produire son compte,
et lui impartit un délai de trois mois, à compter de sa notification, pour
répondre à l'arrêt.

Au cours de l'instruction, le magistrat rapporteur peut


entendre le mis en cause. L'intéressé peut se faire assister du conseil
de son choix.

Si l’intéressé produit son compte sans aucune réserve, la


Cour confirme par arrêt définitif la déclaration de gestion de fait et
statue sur le compte.

Si l’intéressé conteste l'arrêt provisoire, la Cour examine les


moyens invoqués et, lorsqu'elle maintient, à titre définitif, la
déclaration de gestion de fait, renouvelle l'injonction de rendre compte
dans le délai prévu à l'alinéa 1 du présent article.

En l'absence de toute réponse, elle statue, à titre définitif,


après l'expiration du délai imparti pour contredire.

En cas de besoin, la Cour peut demander la nomination d'un


commis d'office pour produire le compte en lieu et place du comptable
de fait défaillant et à ses frais.

ARTICLE 86

Dans le cas où la gestion de fait n'a pas fait l'objet


de poursuite pénale, le comptable de fait peut être condamné
par la Cour des comptes à une amende calculée en fonction de
sa responsabilité personnelle ou suivant l'importance et la durée
de la détention ou du maniement des fonds et valeurs, sans
pouvoir toutefois excéder le total des sommes indûment
détenues ou maniées.

137
ARTICLE 87

Si plusieurs personnes ont participé, en même temps, à une


gestion de fait, elles sont déclarées conjointement et solidairement
comptables de fait et ne produisent qu'un seul compte.

Suivant les opérations auxquelles chacune d'elles a pris part,


la solidarité peut porter sur tout ou partie des opérations de la gestion
de fait.

ARTICLE 88

Le compte de la gestion de fait, dûment certifié et


signé, appuyé de justifications, doit indiquer les recettes, les dépenses
et faire ressortir le résultat. Ce compte doit être unique et englober
toutes les opérations de la gestion de fait quelle qu’en puisse être la
durée.

ARTICLE 89

Le compte de la gestion de fait doit être produit à la


Cour avec les pièces justificatives. Il est jugé comme les comptabilités
patentes.

Le juge des comptes peut, hors le cas de mauvaise foi du


comptable de fait, suppléer par des considérations d'équité, à
l'insuffisance des justifications produites.

Section 5 - Faute de gestion

ARTICLE 90

Constitue une faute de gestion toute atteinte à toute loi ou


règlement régissant les finances publiques ou toute atteinte à toute loi
et à un règlement particulier régissant les autres organismes sous
contrôle de la Cour des comptes, notamment :

- la violation des règles relatives à l'exécution des recettes


et des dépenses de l'Etat, des collectivités territoriales et
des autres organismes publics ;
- la violation des règles relatives à la gestion des biens
appartenant à l'Etat et aux autres organismes publics ;
138
- l'approbation donnée à une décision violant les règles
visées aux points 1 et 2 du présent article par une autorité
chargée de la tutelle ou du contrôle desdits organismes ;
- le fait, pour toute personne dans l’exercice de ses
fonctions, d’octroyer ou de tenter d’octroyer à elle-même
ou à autrui un avantage injustifié, pécuniaire ou en nature
;
- le fait d'avoir entraîné la condamnation d’une personne
morale de droit public ou une personne morale de droit
privé chargée de la gestion d’un service public, en raison
de l’inexécution totale ou partielle ou de l’exécution
tardive d’une décision de justice ;
- le fait d'avoir produit à l'appui ou à l'occasion des
liquidations des dépenses, des fausses certifications ;
- le fait d’avoir omis sciemment de souscrire les
déclarations que les comptables publics sont tenus de
fournir aux administrations fiscales conformément aux
lois en vigueur ou d'avoir fourni sciemment des
déclarations inexactes ou incomplètes.

ARTICLE 91

Sont justiciables au titre des fautes de gestion :

- tout agent de l'Etat, tout membre d'un cabinet ministériel,


tout agent de collectivité territoriale, tout agent
d’établissement public national ;
- tout représentant, administrateur ou agent des
organismes soumis au contrôle de la Cour des comptes;
- tout représentant légal des collectivités et des
établissements publics nationaux ;
- tous ceux qui exercent en fait les fonctions des personnes
désignées ci-dessus ;
- tout contrôleur des engagements de dépenses et
tout contrôleur financier ainsi que tout fonctionnaire ou
agent placé sous les ordres d’un contrôleur des
engagements de dépenses.

139
ARTICLE 92

Les auteurs de faute de gestion ne sont passibles d’aucune


sanction s’ils peuvent exciper d’un ordre écrit préalablement donné
par leur supérieur hiérarchique ou par la personne légalement
habilitée à donner un tel ordre dont la responsabilité se substitue dans
ce cas à la leur.

Tout fonctionnaire ou agent placé sous l'autorité d’un


comptable public peut-être, toutefois, déclaré responsable
pécuniairement dans les mêmes conditions que le titulaire du poste
s'il est prouvé que le déficit ou le manquant résulte d’une infidélité ou
d'une négligence notoire de sa part, le chef de poste, dans ce cas,
n'étant tenu qu’à titre subsidiaire.

ARTICLE 93

La Cour des comptes statue, soit d'office, soit à la requête du


représentant légal ou des autorités de tutelle de tout organisme
soumis à son contrôle, sur les faits relevés à la charge des personnes
mises en cause.

Le Président de chambre peut, dans tous les cas, prescrire,


lorsqu'elle n'a pas eu lieu, une enquête administrative préalable.

ARTICLE 94

L’arrêt définitif est notifié à l’intéressé, au ministre chargé des


Finances publiques, au ministre de tutelle technique dont il dépend ou
dépendait et le cas échéant, à l'autorité ayant pouvoir disciplinaire sur
l'intéressé et aux ministres chargés de l'Emploi ou de la Fonction
publique.

ARTICLE 95

Les poursuites devant la Cour des comptes ne font pas


obstacle à l'exercice de l'action pénale.

En cas de poursuites pénales concomitantes, il est


sursis aux poursuites devant la Cour des comptes jusqu'à la
fin de l'action pénale.

140
ARTICLE 96
Si l'instruction fait apparaître des faits autorisant l'Etat à se
porter partie civile ou susceptibles de constituer des délits ou des
crimes, le Procureur général informe le Procureur de la République
compétent de l'infraction et le ministre dont relève l'intéressé.
ARTICLE 97
Si l'instruction permet de relever des faits qui paraissent de
nature à justifier une sanction disciplinaire, le Président de la Cour des
comptes porte les faits à la connaissance de l'autorité ayant pouvoir
disciplinaire sur l'intéressé et notamment le ministre chargé de la
Fonction publique dans le cas des personnes relevant du Statut
général de la Fonction publique.
Cette autorité est tenue, dans les trois mois, de faire connaître
à la Cour des comptes, par une communication motivée, les mesures
qu'elle a prises. A défaut, le Président de la Cour en informe le
Président de la République.

ARTICLE 98

Les faits prévus aux articles 81 et 90 de la présente loi


organique ne peuvent plus faire l’objet de poursuites devant la Cour
des comptes après l’expiration d’un délai de cinq ans à compter du
jour où la Cour en est saisie.

Section 6 - Sanctions

ARTICLE 99

Les sanctions prononcées par la Cour des comptes sont :

- l'amende pour non production des comptes et des


documents justificatifs par le comptable dans les délais
prescrits ;
- l'amende pour non réponse aux injonctions dans les
délais prescrits ;
- l'amende en cas de gestion de fait ;
- l'amende en cas de faute de gestion ;
- l'amende pour entrave à la Cour ;
- le débet.

141
ARTICLE 100

Tout comptable qui ne présente pas son compte dans les


délais prescrits par les règlements est condamné par la Cour des
comptes à une amende de 200.000 francs par mois de retard.

ARTICLE 101

Tout comptable qui ne répond pas aux injonctions prononcées


sur ses comptes dans le délai de deux mois
est condamné par la Cour des comptes à une amende de 100.000
francs par injonction et par mois de retard à compter de la date
de notification, s'il ne fournit aucune excuse admissible au sujet
de ce retard.

ARTICLE 102

Le commis d'office substitué au comptable défaillant pour


présenter un compte ou satisfaire aux injonctions, le comptable en
exercice chargé de présenter le compte des opérations effectuées par
des comptables sortis de fonction ou de répondre à des injonctions
portant sur la gestion de ses prédécesseurs, sont passibles des
amendes prévues ci-dessus, à raison des retards qui leur sont
personnellement imputables.

ARTICLE 103

Les auteurs des faits constitutifs de fautes de gestion sont


passibles d’une amende dont le minimum ne pourra être inférieur à
500 000 francs et dont le maximum pourra atteindre le montant du
traitement ou salaire brut annuel du concerné.

ARTICLE 104

Tout fonctionnaire ou agent de l'Etat, de collectivité territoriale


et d'établissement public national et autres organismes placés sous le
contrôle de la Cour des comptes, qui ne répond pas ou ne satisfait
pas à une demande de documents ou de renseignements relatifs à la
gestion des services ou organismes soumis au contrôle de la Cour est
passible d’une amende
de 1.000.000 de francs.

142
ARTICLE 105
Dix mois après la clôture de l’exercice comptable, tout
directeur de société d'Etat ou de société à participation financière
publique ou de tout organisme soumis au contrôle de la Cour des
comptes qui ne lui transmet pas les comptes annuels et autres
documents financiers et comptables de l’organisme qu’il dirige est
passible d’une amende de 200.000 francs.

ARTICLE 106

Le paiement des amendes effectué auprès du Trésor public,


donne lieu à la production d’un reçu de paiement, qui doit être rapporté
à la Cour.
A défaut de paiement volontaire, le Procureur général peut
saisir l'agent judiciaire du Trésor à toutes fins utiles.

Section 7 - Notification des arrêts définitifs

ARTICLE 107

Les arrêts définitifs de la Cour des comptes concernant les


comptables patents, les comptables de fait et les coupables de fautes
de gestion sont notifiés par le Procureur général aux autorités
administratives et par le greffier en chef aux comptables publics et
autres justiciables.

ARTICLE 108

Tout comptable public sorti de fonction est tenu, jusqu'à sa


libération définitive, de notifier directement son nouveau domicile et
tout changement ultérieur de domicile au Procureur général.

Il doit également faire la même notification à son successeur,


s'il s'agit d'un comptable supérieur du Trésor, au comptable supérieur
compétent dans les autres cas.

143
CHAPITRE 3 - VOIES DE RECOURS

ARTICLE 109

Les arrêts définitifs de la Cour des comptes sont exécutoires


à la diligence du Procureur général près la Cour des comptes.

Le ministre compétent en ce qui concerne l'Etat et


l'ordonnateur du budget de la collectivité territoriale, de l'établissement
public national ou de l’organisme intéressé sont tenus informés
desdits arrêts.

Les condamnations pécuniaires sont exécutées à la diligence


de l'agent judiciaire du Trésor.

Lorsque, six mois après la notification de l'arrêt, la décision


n’a pas été exécutée, la Cour des comptes en informe le Président de
la République.

ARTICLE 110

Le comptable public ou tout agent mis en débet par arrêt


définitif de la Cour des comptes peut former un recours administratif
auprès du ministre chargé des Finances.

La remise gracieuse suite à un arrêt de débet est soumise à


un avis conforme de la juridiction financière.

ARTICLE 111

Les arrêts définitifs de la Cour des comptes peuvent faire


l'objet de recours en révision.

Section première - Pourvoi en cassation

ARTICLE 112

Le comptable ou gestionnaire ou leurs ayant-droits qui, à titre


personnel ou par l'intermédiaire d’un mandataire, allèguent une
violation de la loi, un vice déformé, un défaut de motivation ou
l'incompétence de la Cour des comptes peuvent dans le délai de

144
soixante jours suivant celui de la notification de l'arrêt définitif rendu
par la Cour, se pourvoir en cassation devant les chambres réunies,
par requête déposée au greffe de la Cour.

Le même pourvoi est ouvert dans le même délai et dans les


mêmes formes au Procureur général près la Cour des comptes.

Le recours est instruit et jugé conformément aux dispositions


relatives à la procédure civile, commerciale et administrative.

ARTICLE 113

Le recours n'est pas suspensif. Les chambres réunies de la


Cour des comptes statuent sans renvoi.

Section 2 - Recours en révision

ARTICLE 114

La Cour des comptes, nonobstant l’arrêt de jugement définitif


d’un compte ou d’une faute de gestion, peut, pour erreur, omission,
faux ou double emploi découverts postérieurement à l’arrêt, procéder
à sa révision.

Cette révision est faite soit sur demande du comptable ou du


gestionnaire, appuyée des pièces justificatives, soit à la demande du
ministre chargé des Finances publiques ou des représentants légaux
des personnes morales publiques concernées, soit sur réquisition du
Procureur général près la Cour des comptes, soit d'office.

Le recours en révision n'est soumis à aucun délai. Il n’a pas


d'effet suspensif.

Le recours en révision ne peut être formé que contre un arrêt


qui a définitivement jugé un compte.

ARTICLE 115

La demande en révision est adressée par voie de requête au


Président de la Cour des comptes.

145
Elle comporte l'exposé des faits et moyens invoqués par le
requérant. Elle est accompagnée d'une copie de l'arrêt définitif à
réviser et des justificatifs.

ARTICLE 116

Si la Cour des comptes estime, après instruction, que les


pièces produites ne justifient pas l'ouverture d'une instance en
révision, elle rejette la demande. Sa décision est sans recours.

ARTICLE 117

Lorsque la Cour admet la demande, elle prend par le même


arrêt définitif et pour ce qui concerne le comptable, une décision
préparatoire de mise en état de révision du compte.

Elle impartit au comptable un délai de deux mois pour produire


les justifications supplémentaires éventuellement nécessaires à la
révision lorsque celle-ci est demandée par lui, ou faire valoir ses
moyens lorsque la révision est engagée contre lui.

Le délai est le même lorsqu'il s'agit d'un gestionnaire.

Après examen des réponses ou après expiration du


délai imparti, les chambres réunies de la Cour des comptes
statuent sur le fond.

ARTICLE 118

Lorsque la Cour des comptes décide la révision à titre définitif,


elle annule l'arrêt définitif déféré, ordonne au besoin des garanties à
prendre et procède au jugement des opérations contestées dans la
forme d'une instance ordinaire.

ARTICLE 119

Lorsque la Cour des comptes agissant d'office estime, après


instruction, que les faits dont la preuve est rapportée permettent
d'ouvrir une instance en révision, elle prend un arrêt préparatoire de
mise en état de révision des comptes pour le comptable ou le
gestionnaire concerné et procède conformément aux règles prévues
à l'article précédent.

146
CHAPITRE 4 - CONTROLE NON JURIDICTIONNEL

Section première - Dispositions générales

ARTICLE 120

Dans le cadre du contrôle de la gestion, la Cour des comptes


apprécie la réalisation des objectifs assignés, les moyens utilisés, les
coûts de biens et services produits et les prix pratiqués.

Le contrôle de la gestion porte également sur la régularité et


la sincérité des comptabilités, ainsi que la matérialité des opérations
qui y sont décrites.

ARTICLE 121

La Cour des comptes contrôle la gestion et l’emploi


des fonds des :

- services de l’Etat ;
- collectivités territoriales ;
- établissements publics nationaux ;
- sociétés d’état ;
- sociétés à participation financière publique ;
- organismes de prévoyance et de sécurité sociale ;
- organismes bénéficiant d’un concours financier public ;
- organismes bénéficiant de ressources collectées par
appel à la générosité publique, pour s'assurer que
l'emploi des ressources collectées est conforme aux
objectifs visés par l'appel à la générosité publique.

Section 2 - Contrôle des services de l'Etat et des


collectivités territoriales

ARTICLE 122

Les services et collectivités objet de ce contrôle sont tenus de


produire à la Cour des comptes, les comptes relatifs à l’emploi des
ressources allouées dans les formes et selon les conditions prévues
par la législation et la réglementation en vigueur.

147
ARTICLE 123

Si, lors du contrôle, la Cour des comptes constate des


irrégularités imputables aux administrateurs ou relève des lacunes
dans la réglementation ou des insuffisances dans l’organisation
administrative et comptable, le Président de la Cour en informe par
référés les autorités compétentes afin de leur faire connaître les
dispositions à prendre.

La Cour peut également indiquer les mesures requises.

Les référés adressés à cet effet sont transmis par le Procureur


général près la Cour, en ampliation, au ministre chargé des Finances
publiques.

ARTICLE 124

Les autorités compétentes sont tenues de répondre dans les


trois mois à compter de la date de notification aux référés du Président
de la Cour des comptes.

Celui-ci transmet, par le biais du Procureur général près la


Cour copie des réponses reçues au ministre chargé des Finances
publiques.

Le Président de la Cour des comptes porte à la connaissance


du Président de la République les infractions à ces dispositions et lui
signale, le cas échéant, les référés qui n'ont pas reçu de réponses ou
qui n'ont pas reçu de réponses satisfaisantes.

ARTICLE 125

Les irrégularités administratives de moindre importance


peuvent faire l’objet de notes du Président de la Cour des comptes,
adressées aux autorités compétentes. S’il n'est pas répondu au
Président de la Cour des comptes ou si la réponse n'est pas
satisfaisante, la question soulevée peut être portée à la connaissance
des ministres en charge de la tutelle administrative et de la tutelle
financière.

148
ARTICLE 126

Lorsqu’elle relève des fautes ou négligences ayant


compromis les intérêts financiers de l'Etat, de l'organisme ou de la
collectivité contrôlés, la Cour des comptes peut, dans tous les cas,
demander qu'une action disciplinaire soit engagée contre les auteurs
de ces fautes ou négligences.

L'autorité compétente est tenue, dans le délai de six mois à


compter de la date de notification, de faire connaître au Président de
la Cour la décision intervenue.

Section 3 - Contrôle des entreprises publiques et des


organismes à participation financière publique

ARTICLE 127

La Cour des comptes exerce un contrôle sur les


sociétés d'Etat, les entreprises et organismes à participation
financière publique dans les conditions fixées par le présent
projet de loi organique.

ARTICLE 128

La liste des sociétés d'Etat, des entreprises et organismes à


participation financière publique, est établie chaque année par arrêté
du ministre chargé des Finances publiques et notifiée par celui-ci à la
Cour des comptes.

ARTICLE 129

Les comptes annuels, notamment le compte de résultat, le


bilan et les états annexés accompagnés de tous les documents
comptables et financiers dont la tenue est exigée par les règles
prévues par les Actes uniformes du Traité relatif à l’harmonisation du
droit des affaires en Afrique et propres à l’entreprise considérée, sont
transmis à la Cour des comptes après avoir été arrêtés par le conseil
d'administration ou l'organe en tenant lieu.

La Cour des comptes reçoit également les rapports


des commissaires aux comptes, des commissaires du gouvernement
et des agents chargés du contrôle technique, administratif ou financier

149
y compris tout rapport spécial, ainsi que le rapport
d'activité produit par le conseil d'administration ou l'organe en tenant
lieu, lorsque ce rapport est prévu par les règles propres à
la personne morale contrôlée.

Sauf dispositions législatives ou statutaires contraires, la


transmission de ces documents a lieu dans les six mois qui
suivent la clôture de l’exercice. Les ministres de tutelle fixent s'il y a
lieu, les délais supplémentaires et qui, à titre exceptionnel, pourraient
être nécessaires à certaines entreprises pour la présentation de leurs
comptes.

ARTICLE 130

Les établissements et sociétés susmentionnés sont tenus de


conserver les pièces justificatives de leurs opérations à la disposition
de la Cour des comptes pour les vérifications qui ont lieu sur place.

Le délai de conservation des documents comptables et


financiers est de droit commun.

ARTICLE 131

Le rapport établi par le magistrat chargé de la vérification est


communiqué par le Président de la Cour au directeur de l'entreprise,
qui répond aux observations dans le délai d'un mois, par mémoire
écrit, appuyé de justificatifs.

La Cour des comptes arrête alors définitivement le rapport


dans lequel elle exprime son avis sur la régularité et la sincérité des
comptes annuels ; elle propose, le cas échéant, les redressements
nécessaires et porte son avis sur la qualité de la gestion de l'entreprise
ou de l'organisme.

Elle signale éventuellement les modifications qui lui


paraissent devoir être apportées au système de gestion ou à
l'organisation de l'entreprise ou de l’organisme.

150
ARTICLE 132

Pour arrêter le rapport particulier, la Cour des comptes siège


et statue en chambre du conseil. Elle peut, toutefois, s'adjoindre à titre
consultatif, un représentant du ministre dont relève l'activité technique
de l'entreprise contrôlée, le Procureur général près la Cour, le
contrôleur financier ou budgétaire de cette entreprise ou un
représentant du ministre chargé des Finances publiques.

Le directeur de l'organisation contrôlé soutient son mémoire


au cours de l'audience.

La Cour porte le rapport particulier, signé par le Président, à


la connaissance du ministre chargé des Finances publiques et du
ministre dont relève l'activité technique de l’entreprise ou de
l'organisme contrôlé.
ARTICLE 133

Les observations de la Cour des comptes sont communiquées


par le Procureur général près la Cour aux
autorités de tutelle de l'organisation, de l’entreprise ou de l’organisme
contrôlé.

Section 4 - Contrôle des délégations de service public

ARTICLE 134

Pour les vérifications des conditions d'exécution des


conventions de délégation de service public passées par les
services et organismes soumis au contrôle de la Cour des comptes,
les magistrats de la Cour des comptes peuvent prendre connaissance,
auprès des cocontractants, des factures, livres et registres se
rapportant aux opérations visées par lesdites conventions. Ils peuvent
demander par écrit toute justification complémentaire et obtenir copie
de ceux des documents présentés qu’ils estiment utiles.

Un avis d'enquête est établi préalablement par le Président de


la Cour des comptes.

151
ARTICLE 135

Les observations et, le cas échéant, les autres suites


définitivement retenues par la Cour des comptes sont communiquées
à l'intéressé.

Section 5 - Contrôle des organismes de sécurité et de


prévoyance sociale

ARTICLE 136

Le contrôle des organismes de sécurité et de prévoyance


sociale porte sur l’ensemble de leurs activités ainsi que sur les
comptes, documents et résultats obtenus.

ARTICLE 137

Les organismes de sécurité et de prévoyance sociale


présentent à la Cour des comptes un exemplaire de leurs comptes
établis suivant les règles comptables propres à chacun d'eux,
accompagnés des budgets ou états de prévision et de tous les
documents, notamment les procès-verbaux de situation de caisse, de
banque et de portefeuille.

Sauf dispositions législatives ou statutaires contraires, la


transmission de ces documents a lieu dans les six mois qui suivent la
clôture de l'exercice. Les ministres de tutelle fixent s’il y a lieu,
les délais supplémentaires qui, à titre exceptionnel, pourraient
être nécessaires à certaines entreprises pour la présentation de leurs
comptes.

ARTICLE 138

Les documents mentionnés à l’article 136 de la présente loi


organique sont accompagnés des rapports, y compris les rapports
spéciaux établis par les commissaires aux comptes, la commission de
contrôle ou les agents chargés de l'exercice du contrôle technique,
administratif, budgétaire ou financier, ainsi que du rapport annuel
d'activité approuvé par le conseil d'administration, chaque fois que ces
rapports sont exigés par les règlements propres à chaque organisme.

152
ARTICLE 139

Les pièces justificatives de recettes et de dépenses sont


conservées au siège de l'organisme à la disposition de la Cour pour
les vérifications qui ont lieu sur place.

ARTICLE 140

Le rapport établi par le magistrat rapporteur est communiqué


par la Cour au directeur de l'organisme contrôlé, qui répond aux
observations dans un délai d'un mois par un mémoire écrit appuyé
des justificatifs.

Pour arrêter le rapport, la Cour des comptes statue en


chambre du conseil. Ses observations sont communiquées aux
autorités de tutelle par le Procureur général près la Cour.

Section 6 - Contrôle des organismes bénéficiant d'un


concours financier public

ARTICLE 141

Les organismes dont la gestion n'est pas assujettie aux règles


de la comptabilité publique, peuvent, quels que soient leur statut
juridique et la forme de concours qui leurs sont apportés par l'Etat,
une collectivité territoriale, un établissement public national ou une
autre personne morale de droit public, faire l'objet du contrôle de la
Cour des comptes.

Le concours fait l'objet d'un compte d’emploi tenu à la


disposition de la Cour des comptes.

Si ce concours dépasse 50% des ressources totales de


l’organisme bénéficiaire, le contrôle s'exerce sur l'ensemble de
la gestion.

153
ARTICLE 142

Le contrôle des organismes bénéficiant d'un concours


financier s'effectue sur place, au vu des pièces et des documents
comptables que les représentants des organismes précités sont tenus
de présenter à tout magistrat chargé du contrôle.

Les observations de la Cour des comptes sont adressées aux


ministres intéressés, à l’ordonnateur de l'organisme concédant et aux
dirigeants des organismes bénéficiant du concours, par voie de référé
ou de note du président.

Section 7 - Contrôle des organismes bénéficiaires de la


générosité publique

ARTICLE 143

Le contrôle de la Cour des comptes peut porter sur les


comptes relatifs à l'emploi des ressources collectées par les
organismes qui font appel à la générosité publique. Ce contrôle vise à
s'assurer que l’emploi des ressources collectées est conforme aux
objectifs visés par l’appel à la générosité publique.

ARTICLE 144

Les organismes objet de la demande de contrôle prévu à


l’article 142 de la présente loi organique, sont tenus de produire à la
Cour des comptes, les comptes relatifs à l’emploi des ressources
collectées, dans les formes et selon les conditions prévues par la
législation et la réglementation en vigueur.

ARTICLE 145

Le Président de la Cour des comptes charge l'une des


chambres de procéder au contrôle de l’emploi des ressources
collectées par l’organisme concerné.

A cet effet, le Président de la chambre désigne un conseiller


maître qui procède au contrôle demandé.

154
Les observations provisoirement arrêtées par la chambre sont
adressées au Président de la Cour et aux dirigeants
de l’organisme.

Au vu des réponses faites par les dirigeants ou à défaut de


réponse, la Cour des comptes arrête ses observations définitives, qui
sont adressées aux ministres intéressés et sont rendues publiques.

CHAPITRE 5 - ASSISTANCE AU GOUVERNEMENT ET


AU PARLEMENT

ARTICLE 146

La Cour des comptes peut prêter conseil au Gouvernement et


au Parlement pour toutes les questions d’intérêt dont
elle a connaissance.

ARTICLE 147

A la demande de l’autorité exécutive ou législative ou de sa


propre initiative, la Cour des comptes peut effectuer des diagnostics
et toutes études sur les domaines concernant les organismes qu’elle
contrôle. Les résultats sont consignés soit dans des rapports
particuliers, soit dans le rapport annuel.

ARTICLE 148

Dans le cadre de l'assistance que la Cour des comptes prête


au Parlement à l’occasion de l'examen du rapport sur l'exécution de
la loi des finances accompagnant la déclaration générale de
conformité ou la certification des comptes conformément aux textes
en vigueur, la Cour répond aux demandes de précisions
complémentaires que lui soumet le Président de chacune des
chambres du Parlement.

ARTICLE 149

La Cour des comptes peut faire sur place toutes les


investigations et vérifications qu'elle estime nécessaires à l'analyse
des conditions d'exécution des budgets des départements ministériels
et autres organismes bénéficiant de crédits inscrits au budget de
l'Etat.
ARTICLE 150
155
Dans le cadre de l'assistance qu'elle prête au Gouvernement
et au Parlement, la Cour des comptes peut inscrire dans ses
programmes d'activités, des missions d'évaluation de politiques
publiques, de programmes et de projets publics.

ARTICLE 151

La Cour des comptes établit un rapport annuel dans lequel


elle expose ses observations les plus pertinentes accompagnées des
réponses des services et organismes concernés et en
tire les enseignements.

Ce rapport est adressé au Président de la République et


présenté au Parlement et au Conseil économique, social,
environnemental et culturel.

ARTICLE 152

Les différents rapports annuels et particuliers sont publiés au


Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire.

TITRE VI - DISPOSITIONS FINANCIERES

ARTICLE 153

La Cour des comptes jouit de l'autonomie financière.

Le budget fait l'objet de propositions préparées par les


services financiers et inscrites au projet de loi des finances au titre de
la Cour des comptes.

Le Président de la Cour des comptes exerce les fonctions


d'ordonnateur dans les conditions déterminées par le règlement sur la
Comptabilité publique.

Le trésorier de la Cour des comptes exerce les fonctions


d'agent comptable, dans les conditions déterminées par le règlement
sur la Comptabilité publique. Il a la qualité de comptable public.

ARTICLE 154

156
Les magistrats de la Cour des comptes et tout le personnel
non magistrat de la Cour de comptes concourant aux travaux de la
Cour bénéficient d’une prime spéciale de vérification, de contrôle,
d’examen et de certification des comptes et d’examen de l’exécution
des lois de finance.

ARTICLE 155

Les magistrats nommés à la Cour des comptes bénéficient


après leur prise de service d’une prime d’installation qui leur est servie
une seule fois.

ARTICLE 156

Les modalités d’application des articles 153 et 154 de la


présente loi organique seront fixées par décret.

ARTICLE 157

Il est rendu compte de l'exécution des dotations budgétaires


de la Cour des comptes à la chambre du conseil sur rapport
d'un magistrat désigné, chaque année, par le Président de la
Cour des comptes.

TITRE VII - DISPOSITIONS FINALES

ARTICLE 158

Sont abrogées toutes les dispositions antérieures


contraires à la présente loi organique, notamment celles de la
loi organique n°2015-494 du 7 juillet 2015 déterminant, les
attributions, la composition, l'organisation et le fonctionnement de
la Cour des comptes.
ARTICLE 159

La présente loi organique sera publiée au Journal officiel de


la République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

157
VI-
TRIBUNAL DES CONFLITS

158
LOI N° 2020-884 DU 21 OCTOBRE 2020
DETERMINANT LA COMPOSITION, LES ATTRIBUTIONS
ET LE FONCTIONNEMENT DU TRIBUNAL
DES CONFLITS.

159
CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION

ARTICLE PREMIER

Le Tribunal des conflits est composé, en nombre égal, de


membres de la Cour de Cassation et du Conseil d'Etat.

ARTICLE 2

Le Tribunal des conflits comprend :

1° le Président de la Cour de Cassation ;

2° le Président du Conseil d’Etat ;

3° le président de Chambre de la Cour de Cassation le plus


ancien dans le grade le plus élevé ;

4° le président de Chambre du Conseil d'Etat le plus ancien


dans le grade le plus élevé ;

5° deux conseillers de la Cour de Cassation les plus anciens


dans le grade le plus élevé ;

6° deux conseillers d'Etat les plus anciens dans le grade le


plus élevé du Conseil d’Etat.

ARTICLE 3

Outre les membres désignés à l’article précédent, le Tribunal


des conflits comprend :

- deux conseillers de la Cour de Cassation suppléants


désignés par le Président de la Cour de Cassation ;
- deux conseillers d’Etat suppléants désignés par le
Président du Conseil d’Etat.

Les suppléants remplacent les membres de leur ordre de


juridiction en cas d’empêchement.

160
ARTICLE 4

Le Tribunal des conflits est présidé alternativement, tous les


deux ans, par le Président de la Cour de Cassation et le Président du
Conseil d’Etat.

Lorsque l’un des Présidents de juridiction visé à l’alinéa 1 du


présent article assure la présidence du Tribunal des conflits, l’autre
Président ne siège pas. Celui-ci est remplacé par un président de
Chambre de sa juridiction qu’il désigne.

En cas d’empêchement provisoire du Président, le Tribunal


des conflits est présidé par le président de Chambre le plus
ancien dans le grade le plus élevé appartenant au même ordre
de juridiction.

En cas de cessation définitive des fonctions du Président, le


Tribunal des conflits est présidé par le président de Chambre le plus
ancien dans le grade le plus élevé du même ordre, pour la durée du
mandat restant à courir ou jusqu’à la désignation du nouveau
Président de la juridiction.

ARTICLE 5

Le Tribunal des conflits siège dans les locaux de la haute


juridiction de celui qui en assure la présidence comme indiqué à
l’article 4 de la présente loi. Toutefois il peut siéger en tout autre lieu
en cas de nécessité.

Les fonctions de greffe du Tribunal des conflits sont assurées


par le greffe du Conseil d’Etat.

161
CHAPITRE 2 - ATTRIBUTIONS

Section première - Dispositions générales

ARTICLE 6

Le Tribunal des conflits règle les conflits de compétence entre


les juridictions de l’ordre administratif et celles de l’ordre judiciaire
lorsque :

1° une juridiction de l’un ou l’autre ordre lui a renvoyé la


question de compétence soulevée dans un litige ;

2° le ministre, le préfet du département ou le représentant


de la collectivité concernée a élevé le conflit ;

3° les juridictions de l’un et l’autre ordre se sont déclarées


respectivement incompétentes pour connaître d’un litige ayant le
même objet ;

4° des décisions définitives présentant des contrariétés


conduisant à un déni de justice, ont été rendues par les juridictions
administratives et judiciaires dans les instances introduites devant
chacune d’elles, pour des litiges portant sur le même objet.

ARTICLE 7

Le conflit de compétence ne peut être élevé entre les


juridictions judicaires et administratives en matière pénale ou suite à
l’exercice de l’action civile née du préjudice causé par une infraction,
conformément aux dispositions du Code de procédure pénale.

Section 2 - La prévention des conflits

ARTICLE 8

Lorsqu’une juridiction de l’ordre judiciaire ou de l’ordre


administratif a, par une décision qui n’est plus susceptible de recours,
décliné la compétence de l’ordre de juridiction auquel elle appartient
au motif que le litige ne ressortit pas à cet ordre, toute juridiction de
l’autre ordre, saisie du même litige, si elle estime que le litige ressortit

162
à l’ordre de juridiction primitivement saisi, doit, par une décision
motivée qui n’est susceptible d’aucun recours, renvoyer au Tribunal
des conflits le soin de trancher la question de compétence ainsi
soulevée.

Il est alors sursis à la procédure jusqu’à la décision du


Tribunal des conflits.

ARTICLE 9

La juridiction saisie en second lieu transmet sa décision et les


conclusions des parties ainsi que s’il y a lieu celles du ministère public,
au greffe du Conseil d’Etat.

Il est procédé comme indiqué aux alinéas 2 et 3 de


l’article 21 de la présente loi.

ARTICLE 10

Si le Tribunal des conflits estime que la juridiction qui a


prononcé le renvoi n’est pas compétente pour connaître de l’action ou
de l’exception ayant donné lieu à ce renvoi, il déclare nuls et non
avenus, sauf la décision de renvoi elle-même, l’ensemble des
jugements et actes de procédure auxquels cette action ou exception
a donné lieu devant la juridiction qui a prononcé le renvoi, ainsi que
devant toutes autres juridictions du même ordre.

Si le Tribunal des conflits estime que la juridiction de l’autre


ordre a rendu à tort sur le même litige ou la même exception, entre les
mêmes parties, une décision d’incompétence, le Tribunal des conflits
déclare nulle et non avenue la décision de la juridiction qui a décliné
à tort sa compétence et renvoie l’examen du litige ou de l’exception à
cette juridiction.

ARTICLE 11

Lorsqu’une juridiction est saisie d’un litige qui présente à


juger, soit sur l’action introduite, soit sur une exception, une question
de compétence soulevant une difficulté sérieuse et mettant enjeu la
séparation des ordres de juridiction, elle peut, par une décision
motivée qui n’est susceptible d’aucun recours, renvoyer au Tribunal
des conflits le soin de décider sur cette question de compétence.
163
La juridiction saisie transmet sa décision et les mémoires ou
conclusions des parties au Tribunal des conflits.

L’instance est suspendue jusqu’à la décision du Tribunal


des conflits.

Il est procédé comme indiqué aux alinéas 2 et 3 de


l’article 21 de la présente loi.

Section 3 - Le conflit positif

ARTICLE 12

Lorsque le ministre, le préfet du département ou le


représentant de la collectivité territoriale estime que la connaissance
d’un litige ou d’une question préjudicielle portée en première instance
ou en appel devant une juridiction de l’ordre judiciaire, relève de la
compétence d’une juridiction de l’ordre administratif, il peut, alors
même que l’administration ne serait pas en cause, demander à la
juridiction saisie de décliner sa compétence et de renvoyer l’affaire
devant la juridiction administrative compétente.

A cet effet, l’autorité administrative visée à l’alinéa précédent,


adresse au Procureur de la République ou au Procureur général,
selon le cas, un mémoire de déclinatoire de compétence dans lequel
est rapporté le fondement textuel qui attribue à la juridiction
administrative la connaissance du litige.

Le Procureur de la République ou le Procureur général fait


connaître, sans délai, dans tous les cas, à la juridiction saisie, la
demande formée par l’autorité administrative et requiert le renvoi, si la
revendication lui parait fondée.

A peine d’irrecevabilité, le déclinatoire de compétence doit


être motivé.

Les parties en sont informées par le greffe de la juridiction sai-


sie et sont invitées à faire connaître leurs observations écrites dans
un délai d’un mois à compter de cette notification.

Le greffe communique l’affaire au ministère public qui donne


son avis dans le même délai. Dès réception, le greffe porte cet avis à
la connaissance de l’autorité administrative et des parties.

164
ARTICLE 13

Le conflit positif ne peut pas être élevé après un jugement


rendu en dernier ressort ou acquiescé, ni après un arrêt définitif.

ARTICLE 14

La juridiction saisie statue, sans délai, sur le déclinatoire de


compétence selon les règles de procédure qui lui sont applicables.

ARTICLE 15

En cas de rejet du déclinatoire, l’autorité administrative peut


élever le conflit par arrêté, dans le délai d’un mois, à compter de la
notification de la décision de rejet.

Le conflit peut également être élevé si la juridiction saisie a,


avant expiration du délai prévu à l’alinéa précédent, passé outre
et jugé au fond.

En cas d’admission du déclinatoire et si une partie fait appel


du jugement, l’autorité administrative peut saisir la juridiction d’appel
d’un nouveau déclinatoire et, en cas de rejet de celui-ci, élever le
conflit dans les conditions prévues à la présente section.

ARTICLE 16

L’arrêté de conflit doit viser le jugement ou l’arrêt rejetant


le déclinatoire. A peine d’irrecevabilité, l’arrêté de conflit doit
être motivé.

ARTICLE 17

L’arrêté de conflit, accompagné des pièces qui y sont visées,


est remis contre récépissé, par l’autorité administrative, au greffe de
la juridiction ayant statué.

ARTICLE 18

Si l’arrêté de conflit n’est pas parvenu au greffe dans le délai


mentionné à l’alinéa 1 de l’article 15, le conflit ne peut plus être élevé
devant la juridiction saisie de l’affaire.
165
ARTICLE 19

Dès la réception de l’arrêté de conflit au greffe de


la juridiction dans le délai susvisé, la juridiction saisie doit
surseoir à statuer.

ARTICLE 20

L’arrêté de l’autorité administrative et les pièces qui y sont


visées sont déposées au greffe. Le greffier en chef avise les parties
ou leurs avocats qu’ils peuvent prendre connaissance du dossier de
la procédure et remettre, dans le délai d’un mois, leurs observations
sur la question de compétence assorties des pièces de nature à les
soutenir. Ces observations et pièces sont versées au dossier.

ARTICLE 21

A l’expiration du délai mentionné à l’alinéa premier de l’article


15 de la présente loi, le greffier en chef transmet au greffier en chef
du Conseil d’Etat, l’arrêté de conflit, le déclinatoire de compétence,
l’avis du ministère public, la décision rejetant le déclinatoire et, le cas
échéant, les observations des parties ainsi que les pièces utiles.
Lorsque la juridiction saisie a passé outre et statué comme indiqué à
l’alinéa 2 de l’article 15 de la présente loi, le greffier en chef transmet
l’arrêté de conflit, le déclinatoire de compétence, l’avis du ministère
public et le cas échéant les observations des parties ainsi que les
pièces utiles.

Le greffier en chef du Conseil d’Etat transmet, sans délai, la


procédure au président du Tribunal des conflits qui fixe la
date de l’audience.

Le président du Tribunal des conflits désigne un rapporteur


qu’il invite à mettre l’affaire en état et à déposer son rapport dans le
délai qu’il fixe. Ce délai est d’au moins un mois avant la date

166
ARTICLE 22

Le Tribunal des conflits statue sur le conflit positif dans le délai


de trois mois à compter de la réception du dossier.

En cas de nécessité, ce délai peut être prorogé par le


président, dans la limite de deux mois. La juridiction intéressée en est
avisée par le greffier en chef du Conseil d’Etat.

ARTICLE 23

Si la juridiction devant laquelle le conflit est élevé n’a pas reçu


notification de la décision du Tribunal des conflits un mois après
l’expiration du délai mentionné à l’article précédent, elle peut procéder
au jugement de l’affaire.

ARTICLE 24

Le Tribunal des conflits confirme ou annule l’arrêté de conflit


de l’autorité administrative, ou, le cas échéant, constate qu’il n’y a pas
lieu à statuer.

Lorsqu’il juge que les conclusions visées par l’arrêté de conflit


n’étaient pas de la compétence des tribunaux de l’ordre judiciaire, il
confirme l’arrêté et déclare nul et non avenu, le jugement ou l’arrêt
rejetant le déclinatoire de compétence.

Lorsqu’il constate que la juridiction saisie a passé outre


comme indiqué à l’article 21 alinéa 1 de la présente loi et statué au
fond alors qu’il y a un conflit positif, le Tribunal des conflits annule le
jugement ou l’arrêt de la juridiction qui s’est déclarée à tort compétente
et renvoie les parties devant la juridiction compétente.

Lorsqu’au contraire, il annule l’arrêté de conflit de l’autorité


administrative, comme non fondé ou en raison d’un vice substantiel
de la procédure de conflit, la juridiction devant laquelle celui-ci
a été élevé est à nouveau saisie et la procédure y est
normalement poursuivie.

167
Toutefois, dans le cas où l’arrêté de conflit est annulé en
raison d’un vice substantiel de procédure, la décision du Tribunal des
conflits ne fait pas obstacle à ce que l’autorité administrative puisse à
nouveau décliner la compétence de l’autorité judiciaire et élever le
conflit.

Section 4 - Le conflit négatif

ARTICLE 25

Lorsque les juridictions de chacun des deux ordres se sont


déclarées incompétentes sur la même question, sans que la dernière
qui a statué n’ait renvoyé le litige au Tribunal des conflits, la partie
intéressée peut adresser au Tribunal des conflits une requête aux fins
de désignation de la juridiction compétente.

Le recours devant le Tribunal des conflits est introduit dans


les deux mois à compter du jour où la dernière des décisions
d’incompétence est devenue irrévocable.

La requête qui est déposée au greffe du Conseil d’Etat expose


les données de fait et de droit ainsi que l’objet du litige. Elle est
accompagnée de la copie des décisions intervenues.

Il est procédé comme indiqué aux alinéas 2 et 3 de


l’article 21 de la présente loi.

Lorsque le Tribunal des conflits constate qu’il y a un conflit


négatif, il annule le jugement ou l’arrêt de la juridiction qui s’est
déclarée à tort incompétente et renvoie les parties devant cette

L’initiative de cette procédure appartient également au minis-


tère public près la juridiction saisie en dernier lieu.

ARTICLE 26

La décision rendue par le Tribunal des conflits est notifiée aux


parties ainsi qu’aux juridictions initialement saisies par le greffier en
chef du Conseil d’Etat.

168
Section 5 - Le conflit de décisions

ARTICLE 27

Peuvent être déférées au Tribunal des conflits, lorsqu’elles


présentent des contrariétés conduisant à un déni de justice, les
décisions rendues par les juridictions de l’ordre judiciaire et de l’ordre
administratif dans les instances introduites devant les deux ordres de
juridiction, pour les litiges portant sur le même objet.

Le recours en cas de contrariété de décisions au fond est


introduit dans les deux mois à compter du jour où la dernière en date
des décisions statuant au fond est devenue irrévocable.

En ce cas, la requête est présentée comme précisé à


l’alinéa 3 de l’article 25 de la présente loi.

ARTICLE 28

Le Tribunal des conflits juge au fond à l’égard de toutes les


parties en cause sur le litige qui lui est déféré comme il est dit à l’article
27 de la présente loi. Il ordonne, s’il y a lieu, les mesures d’instruction
qu’il estime utiles.

Le Tribunal des conflits statue dans le délai prévu à


l’article 22 de la présente loi. Il statue également sur les dépens des
instances poursuivies devant les deux ordres de juridiction et au
besoin devant lui.

CHAPITRE 3 - FONCTIONNEMENT DU TRIBUNAL


DES CONFLITS

ARTICLE 29

Le président du Tribunal des conflits désigne le rapporteur


parmi les membres de l’autre ordre de juridiction.

Les débats ont lieu en audience publique.

Le président assure la police de l’audience.

169
ARTICLE 30

Le ministère d’avocat est obligatoire.

L’Etat est dispensé du ministère d’avocat.

ARTICLE 31

Toute personne y ayant intérêt peut intervenir devant le


Tribunal des conflits avant la clôture des débats.

ARTICLE 32

Dès sa désignation, le rapporteur invite les parties à présenter


leurs observations par écrit dans le délai d’un mois à compter de la
réception de l’invitation.

ARTICLE 33

Lorsque l’affaire est en état ou à l’expiration du délai cité à


l’article précédent, le rapporteur communique le dossier au ministère
public pour ses conclusions.

Dès réception des conclusions du ministère public ou à


l’expiration du délai imparti au rapporteur, celui-ci transmet le dossier
au président du Tribunal des conflits.

ARTICLE 34

A l’audience publique, le rapporteur expose les données


de l’affaire ainsi que la position des parties, sans faire connaître
son avis.

Après le rapport, les avocats représentant les parties et le


ministère public peuvent présenter des observations orales.

ARTICLE 35

Les délibérations sont secrètes.

Les décisions sont prises à la majorité. En cas d’égalité des


voix, celle du président est prépondérante.
170
ARTICLE 36

Les décisions du Tribunal des conflits sont rendues au nom


du peuple ivoirien.

Les décisions sont motivées et comportent les nom, prénoms


et qualité des membres qui en ont délibéré, ceux du rapporteur et des
avocats ainsi que les nom et prénoms, qualité, professions et
domiciles des parties et mention de la présence du ministère public.
Elles contiennent l’énoncé des moyens produits.

Elles sont rendues en audience publique.

ARTICLE 37

Le président du Tribunal des conflits peut, par ordonnance,


donner acte des désistements, constater qu’il n’y a plus lieu de statuer
sur une affaire, rejeter les requêtes manifestement irrecevables et
corriger les erreurs purement matérielles affectant les décisions
rendues.

ARTICLE 38

Les minutes des décisions sont signées, dans les quinze jours
du prononcé, par le président, le rapporteur et le greffier en chef du
Conseil d’Etat.

ARTICLE 39

Les décisions sont notifiées par le greffier en chef du Conseil


d’Etat aux parties et aux juridictions intéressées.

ARTICLE 40

Les décisions du Tribunal des conflits s'imposent à toutes les


juridictions de l'ordre judiciaire et de l'ordre administratif.

171
ARTICLE 41

Les décisions du Tribunal des conflits peuvent faire l’objet


d’un recours en rectification et en interprétation.

Elles ne sont pas susceptibles d’opposition.

Elles peuvent faire l’objet de tierce opposition si le Tribunal


des conflits statue au fond en matière de contrariété de décisions.

ARTICLE 42

La tierce opposition contre la décision rendue en matière de


contrariété de décisions, le recours en rectification et le recours en
interprétation sont formés par requête adressée au président du
Tribunal des conflits. La requête est déposée par la partie intéressée
au greffe du Conseil d’Etat.

ARTICLE 43

Lorsqu’est reçue la requête en rectification, le Président du


Tribunal des conflits peut corriger les erreurs purement matérielles
affectant les décisions rendues comme indiqué à l’article 37 de la
présente loi.

Le Tribunal des Conflits procède comme il est indiqué aux


articles 29 à 39 de la présente loi lorsqu’il est saisi d’une requête en
interprétation ou en tierce opposition.

ARTICLE 44

La présente loi sera publiée au Journal officiel de la


République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

172
VII-
JURIDICTIONS DE PREMIER DEGRE
-JURIDICTIONS DE SECOND DEGRE

173
1-
DECRET N° 97-673 DU 3 DÉCEMBRE 1997
PORTANT CREATION DE JURIDICTIONS DE PREMIERE
INSTANCE ET ERECTION DE SECTIONS DETACHEES EN
TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE ET FIXANT
LEUR SIEGE, LEUR RESSORT TERRITORIAL
ET LEUR COMPOSITION.

174
ARTICLE PREMIER

Sont créés, les tribunaux de première instance


d'Abobo-Gare, Port-Bouët et Yopougon.

ARTICLE 2

Sont érigées en tribunaux de première instance, les sections


détachées de Bouaflé et Dimbokro.

ARTICLE 3

Le siège, le ressort territorial et la composition des juridictions


ainsi créées ou maintenues en service, et les emplois judiciaires qui y
sont prévus, sont fixés conformément aux tableaux A et B annexés au
présent décret qui abroge et remplace les tableaux annexés au décret
n° 80-1197 du 28 octobre 1980, tel que modifié par les décrets n° 84-
716 du juin 1984, n° 85-1092 du 16 octobre 1985, n° 92-315 du 15
mai 1992, n° 93-203 du 3 février 1993 et n° 95-679 du 6 septembre
1995.

ARTICLE 4

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés


publiques est chargé de l’exécution du présent décret qui sera publié
au Journal officiel de la République de Côte d'Ivoire.

175
ANNEXE AU DECRET N° 97-673 DU 3 DECEMBRE 1997
PORTANT CREATION DE JURIDICTIONS DE PREMIERE
INSTANCE ET ERECTION DE SECTIONS DETACHEES
EN TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE ET
FIXANT LEUR SIEGE, LEUR RESSORT
TERRITORIAL ET LEUR
COMPOSITION

176
TABLEAU A
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Abidjan 5 1 2 Abidjan, Abobo,


Aboisso, Bouna
Abengourou Adzopé,
Tiassalé Agboville,
Agnibilékro
Bondoukou,
Grand Bassam,
Grand-Lahou,
Port Bouët,
Yopougon

Abidjan 5 2 3 Abidjan,
(Plateau) Plateau,
Cocody,
Treichville,
Adjamé,
Attécoubé

Abobo 1 1 1 Abobo,
Anyama,
Alépé.

Agboville 1 1 Agboville
Azaguié, Rubino

Adzopé 1 1 Adzopé, Afféry, Agou, Assikoi


Akoupé, Bécédibrignan,
Yakassé-Attobrou.

177
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Port-Bouët 1 1 1 Port-Bouët,
Vridi,
Koumassi,
Marcory.

Aboisso 1 1 Aboisso, Adiaké, Ayamé,


Maféré, Tiapoum, Etuébué ;
Assinie-Mafia, Bianouan

Grand- 1 1 Grand-Bassam, Bonoua


Bassam

Yopougon 1 1 1 Yopougon

Dabou 1 1 Dabou, Songon-Agban


Grand-Lahou, Jacqueville

Tiassalé 1 1 Tiassalé, Sikensi

Abengourou 1 1 1 Abengourou,
Béttié, Niablé,
Agnibilékro

Bondoukou 1 1 Bondoukou, Gouméré,


Tabagne, Taouedi, Tanda,
Soroboungo, Sapli, Assuéfry,
Kouassidatékro, Koun-fao,
Sandégué, Transua.

178
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Bouna 1 1 Bouna, Doropo, Nassian,


Téhini

Bouaké 4 1 1 Bouaké, Béoumi


Bocanda, Daoukro,
Bongouanou, Ferké,
Boundiali, Dabakala,
Katiola, Korhogo,
M’Bahiakro,
Odiéné,Sakassou
Téngrela, Toumodi,
Yamoussoukro

Bouaké 2 1 1 Bouaké, Brobo,


Diabo, Toumodi,
sakassou, Botro,
Djébonoua,
Languibonou

Béoumi 1 1 Béoumi, Bodokro, Ando-


Kékrénou, Kondrobo

Dabakala 1 1 Dabakala, Bassawa,


Boniérédougou, Foumbolo,
Satamassokoura
Satamassokoro

Katiola 1 1 Katiola, Fronan,


Niakaramadougou,
Tafiré, Tortya, Timbé

179
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

M’Bahiakro 1 1 M’bahiakro, Prikro,


Bonguéra, Koffiamonkro

Tiébissou 1 1 Tiébissou, Didiévi

Dimbokro 1 1 1 Dimbokro

Bokanda 1 1 Bokanda,
Daoukro, Ouélé,
Kouassi-Kouassi-Kro

Bouaké Bongouanou 1 1 Bongouanou, Arrah,


M’Batto, Tiémélékro

Toumodi 1 1 Toumodi, Kokoumbo,


Djékanou, Angoda,
Kpouébo

Yamousso- 1 1 Yamoussoukro,
kro Attiégouakro

Korhogo 1 1 1 Korhogo, Napié,


Dikodougou,
Guimbé,
Niofoin, Sirasso,
Karakoro,
Koumborodougou,
M’Bengué,
Sinématiali,
Tioroniaradougou,

180
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Korhogo Boundiali 1 1 Boundiali, Kasséré, Gbon,


Kolia, Kouto

Ferkessé- 1 1 Ferkessédougou, Diarala ,


dougou Diawala, Kong, Koumbala,
Niélé, Ouangolo

Tengrela 1 1 Tengrela, Karakoro

Odienné 1 1 Odienné, Bako, Séguelon,


Djoulatiédougou, Tienko,
Gbéléban, Goulia, Tiémé
,Kaniasso, Madinani,
Minignan, Samagolo,
Samatiguila, Seydougou

Daloa 3 1 1 Daloa, Bangolo,


biankouman,
Issia, Bgouédia
Iboguhié, Bouaflé
Danané, Duékoué
Gagnoa, Guiglo
Man, Mankono
Marandallah,
San-Pédro,
Oumé, Sassandra
Séguéla, Sinfra
Soubré, Tabou
Touba, Vavoua
Dania, Sétifia
Zuénoula

181
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Daloa Daloa 1 1 1 Daloa, Bédiala,


Gboguhé,
Gadouan, Zaibo,
Zoukougbeu

Issia 1 1 Issia, Saïoua, Boguédia,


Iboguhé

Bouaflé 1 1 1 Bouaflé, Bonon

Sinfra 1 1 Sinfra

Zuénoula 1 1 Zuénoula, Gohitafla

Gagnoa 1 1 1 Gagnoa,
Guibéroua,
Ouragahio,
Gnagbodougnoa

Divo 1 1 Divo, Fresco, Guitry,


Hiré,Wata

Lakota 1 1 Lakota, Zikisso

Oumé 1 1 Oumé, Diégonéfla

182
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Daloa Man 1 1 1 Man, Bangolo,


Zéo, Zou, Péhé,
Facobly, Tiobly,
Diéouzon,
Duékoué, Bago,
Houo Gbapleu,
Guéhiébly,
Guézon,
Semien, Nidrou,
Totrodrou,
Logoualé,
Sangouin

Biankouman 1 1 Biankouman, Gbonné,


Sipilou

Danané 1 1 Danané, Binhouyé,


Zouanhounien, Mahapleu

Guiglo 1 1 Guiglo,Bloléquin,
Duékoué,Tai, Toulépleu

Mankono 1 1 Mankono,Dianra,
Konahiri, Kangosso,
Sarhala, Tiénnégboué

Séguéla 1 1 Séguéla, Kani, Sifié, Dualla,


Massala, Morondo, Worofla

183
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Daloa Man Touba 1 1 Touba, Booko, Ouaninou,


Borotou, koonan, Koro,
Fougbesso, Guintéguéla,

San-Pedro 1 1 1 San-Pedro,
Grand-Béréby

Sassandra 1 1 Sassandra, Guéyo

Soubré 1 1 Soubré, Buyo,


Grand-zatry, Méadji

Tabou 1 1 Tabou, Grabo.

184
TABLEAU B
Emplois prévus dans les juridictions

HORS
PREMIIER GRADE DEUXIEME GRADE
HIERARCHIE
Groupe B 1er Groupe 2e Groupe 1er Groupe 2e Groupe
Cours d’Appel P.P. P.G. P.C. A.G. C S.G. TOTAL
Abidjan 01 01 08 05 16 10 41
Bouaké 01 01 06 04 12 08 32
Daloa 01 01 03 02 06 03 16
P. P.R. P. V.P P.R P.RA. J. J.I. J.S. S. J. J.I. J.S.A. S.
Tribunaux
1é cl 1é cl 1écl 1é cl 2écl 2écl 2écl
Abidjan 01 01 05 04 15 10 08 06 15 02 08 06 81
Abobo 01 03 01 02 10 06 02 05 10 02 02 06 50
Abengourou 01 01 01 01 01 01 02 01 02 01 02 01 15
Bouaflé 01 03 01 02 10 06 02 05 10 02 02 06 50
Bouaké 01 02 01 02 02 02 13 02 04 04 13 04 50
Daloa 01 01 01 01 01 01 04 01 02 02 02 01 18
Dimbokro 01 03 01 02 10 06 04 05 10 02 04 06 54
Gagnoa 01 01 01 01 02 02 03 03 06 02 03 01 26
Korhogo 01 01 01 01 01 01 04 01 02 02 04 02 21
Man 01 01 01 01 01 01 06 01 02 02 06 02 25
Port-Bouet 01 03 01 02 10 06 02 05 10 02 02 06 50
San-Pédro 01 01 01 01 01 01 03 01 02 01 03 01 17
Yopougon 01 03 01 02 10 06 02 05 10 02 02 06 50
Total 06 30 129 219 212 596

185
2-
DECRET N° 99-315 DU 21 AVRIL 1999
PORTANT CREATION DES COURS D’APPEL D'ABENGOUROU,
DE MAN ET DE KORHOGO, ERECTION DE LA SECTION DE
TRIBUNAL DE DIVO EN TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE ET
RATTACHEMENT DE LA SECTION DETACHEE DE SEGUELA AU
TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE DE DALOA

186
ARTICLE PREMIER

Sont créées les Cours d'Appel d'Abengourou, de Man et


de Korhogo.

ARTICLE 2

La section de tribunal de Divo est érigée en tribunal de


première instance.

Le tribunal de première instance de Divo est rattaché à la Cour


d’Appel d'Abidjan.

ARTICLE 3

La section de tribunal de Séguéla est rattachée au tribunal de


première instance de Daloa.

ARTICLE 4

Le siège, le ressort territorial, la composition de ces


Juridictions, ainsi que les emplois judiciaires qui y sont prévus, sont
fixés conformément aux tableaux A et B annexés au présent décret.

ARTICLE 5

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de


l'Homme est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié
au Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire

187
ANNEXE AU DECRET N° 99-315 DU 21 AVRIL 1999
PORTANT CREATION DES COURS D'APPEL D'ABENGOUROU,
DE MAN ET DE KORHOGO, ERECTION DE LA SECTION DE
TRIBUNAL DE DIVO EN TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE ET
RATTACHEMENT DE LA SECTION DETACHEE DE SEGUELA AU
TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE DE DALOA

188
TABLEAU A
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Abidjan 5 1 2 Abidjan, Aboisso,


Adzopé, Agboville,
Grand-Bassam,
Grand-Lahou,
Tiassalé, Port-Bouët,
Yopougon

Abidjan 5 2 3 Abidjan,
(Plateau) Plateau,
Cocody,
Treichville,
Adjamé,
Attécoubé

Abobo 1 1 1 Abobo,
Anyama,
Alépé.

Agboville 1 1 Agboville
Azaguié, Rubino

Adzopé 1 1 Adzopé, Afféry, Agou, Akoupé,


Bécédi-Brignan, Yakassé-
Attobrou.

189
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Divo 1 1 1 Divo, Fresco,


Guitry, Hiré

Lakota 1 1 Lakota, Zikisso

Port-Bouët 1 1 1 Port-Bouët,
Vridi, Marcory
Koumassi.

Aboisso 1 1 Aboisso, Adiaké, Ayamé,


Maféré, Tiapoum, Etuébué ;
Assinie-Mafia, Biannouan

Grand- 1 1 Grand-Bassam, Bonoua


Bassam

Yopougon 1 1 1 Yopougon

Dabou 1 1 Dabou, Songon-Agban


Grand-Lahou, Jacqueville

Tiassalé 1 1 Tiassalé, Sikensi

Abengourou 4 1 1 Abengourou, Tanda,


Agnibilé-krou,
Bondouko, Bouna,

Abengourou 1 1 Abengourou,
Béttié, Niablé,
Agnibilékro

190
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Bondoukou 1 1 Bondoukou, Gouméré,


Tabagne, Taouedi, Tanda,
1 Soroboungo, Sapli,
Assuéfry, Kouassidatékro,
Koun-fao, Sandégué,
Transua,

Bouna 1 1 Bouna, Doropo, Nassian,


Téhini

Bouaké 4 1 1 Bouaké, Béoumi


Bocanda, Daoukro,
Bongouanou, Ferké,
Boundiali, Dabakala,
Katiola, Korhogo,
M’Bahiakro,
Odiéné,Sakassou
Téngrela, Toumodi,
Yamoussoukro

Bouaké 2 1 1 Bouaké, Brobo,


Diabo, Toumodi,
sakassou, Botro,
Djébonoua,
Languibonou

Béoumi 1 1 Béoumi, Bodokro, Ando-


Kékrénou, Kondrobo

191
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Dabakala 1 1 Dabakala, Bassawa,


Boniérédougou, Foumbolo,
Satamassokoura
Satamassokoro

Katiola 1 1 Katiola, Fronan,


Niakaramadougou,
Tafiré, Tortya, Timbé

M’Bahiakro 1 1 M’bahiakro, Prikro,


Bonguéra, Koffiamonkro
Bouaké
Tiébissou 1 1 1 Tiébissou, Didiévi

Dimbokro 1 1 1 Dimbokro

Bokanda 1 1 Bokanda, Daoukro, Ouélé,


Kouassi-Kouassi-Kro

Bongouanou 1 1 Bongouanou, Arrah,


M’Batto, Tiémélékro

Toumodi 1 1 Toumodi, Kokoumbo,


Djékanou, Angoda,
Kpouébo

Yamousso- 1 1 Yamoussoukro,
kro Attiégouakro
Korhogo 4 1 1 Korhogo, Tengrela
Boundiali, Odienné
Ferkessédougou

192
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Korhogo 1 1 Korhogo, Napié,


Dikodougou,
Guimbé,
1 Niofoin, Sirasso,
Karakoro,
Koumborodougou,
M’Bengué,
Sinématiali,
Tioroniaradougou

Korhogo Boundiali 1 1 Boundiali, Kasséré, Gbon,


Kolia, Kouto

Ferkessé- 1 1 Ferkessédougou, Diarala ,


dougou Diawala, Kong, Koumbala,
Niélé, Ouangolo

Tengrela 1 1 Tengrela, Karakoro

Odienné 1 1 Odienné, Bako, Séguelon,


Djoulatiédougou, Tienko,
Gbéléban, Goulia, Tiémé
,Kaniasso, Madinani,
Minignan, Samagolo,
Samatiguila, Seydougou

193
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Daloa 3 1 1 Daloa, Issia,


Boguédia, Iboguhé,
Bouaflé, Gagnoa,
Sétifla, Mankono,
Marandallah,
San-Pédro, Oumé,
Zuénoula, Soubré,
Sassandra, Tabou,
Vavoua, Dania

Daloa 1 1 1 Daloa, Gadouan,


Gboguhé, Zaibo,
Vavou, Bédiala
Zoukougbeu

Issia 1 1 Issia, Saïoua, Boguédia,


Iboguhé

Séguéla 1 1 Séguéla, Djibrosso, Dualla,


Kani, Massala, Morondo,
Sifié, Worofla

Bouaflé 1 1 1 Bouaflé, Bonon

Sinfra 1 1 Sinfra

Zuénoula 1 1 Zuénoula, Gohitafla

Gagnoa 1 1 1 Gagnoa, Guibé-


roua, Ouragahio,
Gnagbodougnoa

194
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Oumé 1 1 Oumé, Diégonéfla

San-Pedro 1 1 1 San-Pedro,
Grand-Béréby

Daloa Sassandra 1 1 Sassandra, Guéyo

Soubré 1 1 Soubré, Buyo,


Grand-zatry, Méadji

Tabou 1 1 Tabou, Grabo

Man 4 1 1 Man, Bangolo,


Biankouman,
Danané, Duékoué,
Guiglo, Touba,
Séguéla, Toulépleu

Man 1 1 Man, Bangolo,


Biankouman,
Facobly, Pébé,
Diéouzon,
Duékoué, Bago,
Houo, Gbapleu,
Zoé, Guehiébly,
Bakoubly, Zou,
Guezon, Tiobly,
Semien, Nidrou,
Totrodrou,
Logoualé,
Sanguiné

195
COMPOSITIONS RESSORTS
Cours d’Appel Tribunaux Sections Chambres Chambres Propres aux Cours Propres aux Propres aux sections
détachées Chambres spécialisées spécialisées d’Appel Tribunaux
de la Famille du Travail

Man Biankouman 1 1 Biankouman, Gbonné,


Sipilou

Danané 1 1 Danané, Binhouyé,


Zouanhounien, Mahapleu

Guiglo 1 1 Guiglo, Bloléquin,


Duékoué, Tai, Toulépleu

Mankono 1 1 Mankono, Dianra,


Konahiri, Kangosso,
Sarhala, Tiénnégboué

Touba 1 1 Touba, Booko, Ouaninou,


Borotou, koonan, Koro,
Fougbesso, Guintéguéla,

196
TABLEAU B
Emplois prévus dans les juridictions
Hors hiérarchie PREMIER GRADE DEUXIEME GRADE TOTAL

Groupe B 1er groupe 2eme groupe 1er groupe 2eme groupe


Cours d’Appel P.P. PG PC AG C SG
Abidjan………
Abengourou… 1 1 8 5 16 10 41
Bouaké………. 1 1 6 4 12 8 32
Daloa…………. 1 1 6 4 12 8 32
Man…………… 1 1 6 4 12 8 32
Korhogo…….. 1 1 6 4 12 8 32
1 1 6 4 12 8 32

Tribunaux P PR P VP PR PRA J JI JS S J J I JSA S


1ère cl 1ère cl 1ère cl 1ère Cl 2e Cl 2e Cl 2e Cl

Abidjan………. 1 1 5 4 15 10 8 6 15 2 8 6 81
Abobo………… 1 3 1 2 10 6 2 5 10 2 2 6 50
Abengourou…. 1 1 1 1 1 1 2 1 2 1 2 1 15
Bouaflé………. 1 3 1 2 10 6 2 5 10 2 2 6 50
Bouaké………. 1 2 1 2 2 2 13 2 4 4 13 4 50
Daloa…………. 1 1 1 1 1 1 4 1 2 2 2 1 18
Dimbokro……. 1 3 1 2 10 6 4 5 10 2 4 6 54
Divo…………… 1 1 1 1 2 2 3 3 6 2 3 1 26
Gagnoa………. 1 1 1 1 2 2 3 3 6 2 3 1 26
Korhogo……… 1 1 1 1 1 1 4 1 2 2 4 2 21
Man…………… 1 1 1 1 1 1 6 1 2 2 6 2 25
Port-Bouet…… 1 3 1 2 10 6 2 5 10 2 2 6 50
San-Pédro……. 1 1 1 1 1 1 3 1 2 1 3 1 17
Yopougon…… 1 3 1 2 10 6 2 5 10 2 2 6 50

12 65 164 229 224 734

PP : Premier Président ; PG : Procureur général ; PC : Président de Chambre ; AG : Avocat général ; C : Conseiller ; SG : Substitut général ; P : Président ; PR : Procureur de la
République ; VP : Vice-Président ; PRA : Procureur de la République Adjoint ; J : Juge ; JI : Juge d’Instruction ; JS : Juge de Section ; S : Substitut ; JSA : Juge de Section Adjoint.

197
VIII-
JURIDICTIONS DE COMMERCE

198
1-
LOI N° 2016-1110 DU 8 DECEMBRE 2016 PORTANT
CREATION, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
DES JURIDICTIONS DE COMMERCE

199
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE PREMIER

Il est créé des juridictions de commerce dont l’organisation et


le fonctionnement sont fixés par la présente loi.

ARTICLE 2

Les juridictions de commerce sont des juridictions spéciales


de premier degré et de second degré dénommées respectivement
tribunaux de commerce et cours d’appel de commerce.

Sans préjudice des dispositions de la présente loi, les


juridictions de commerce sont soumises à la loi portant
organisation judiciaire et à celle portant Code de procédure
civile, commerciale et administrative.

ARTICLE 3

La compétence des juridictions de commerce est déterminée


par la présente loi et éventuellement par des lois spéciales.

ARTICLE 4

Le siège et le ressort des juridictions de commerce sont


fixés par décret.

ARTICLE 5

La tentative de règlement amiable est obligatoire avant toute


saisine du tribunal de commerce et se tient entre les parties
elles-mêmes, ou avec l'intervention d'un tiers, dans le cadre d'une
médiation ou d'une conciliation.

200
ARTICLE 6

Lorsque le règlement amiable est fait dans le cadre


d’une médiation, celui-ci est réalisé conformément à la législation
en vigueur.

Lorsque le règlement amiable est fait dans le cadre


d’une conciliation, celui-ci est réalisé selon la procédure prévue à
l’article 7 ci-dessous.

ARTICLE 7

En cas d’accord dans le cadre d’une conciliation, un procès-


verbal rédigé par les parties consacre le règlement à l’amiable du
litige. Ce procès-verbal est présenté en deux exemplaires par la partie
la plus diligente, au greffier en chef du tribunal de commerce dans le
ressort duquel il a été établi.

Le procès-verbal de règlement amiable homologué par


le président du tribunal de commerce est classé au rang des
minutes du greffe. Un extrait du procès-verbal de règlement
amiable contenant la formule exécutoire et signé du greffier en
chef vaut titre exécutoire.

En cas de règlement partiel, un extrait du procès-verbal de


règlement amiable contenant la formule exécutoire et signé du greffier
en chef vaut titre exécutoire pour les parties sur lesquelles un accord
est intervenu et un procès-verbal de non-conciliation, pour les parties
n’ayant pas fait l’objet d’accord.

ARTICLE 8

L’appel des jugements rendus par les tribunaux de commerce


est porté devant la cour d’appel de commerce compétente.

Le pourvoi en cassation est porté devant la juridiction


suprême compétente.

201
TITRE II - ATTRIBUTIONS DES JURIDICTIONS
DE COMMERCE

ARTICLE 9

Les juridictions de commerce connaissent :

- des contestations relatives aux engagements et


transactions entre commerçants au sens de l’Acte
uniforme portant sur le droit commercial général ;
- des contestations entre associés d’une société
commerciale ou d’un groupement d’intérêt économique;
- des contestations entre toutes personnes, relatives aux
actes de commerce au sens de l’Acte uniforme portant
sur le droit commercial général ; toutefois, dans les actes
mixtes, la partie non commerçante demanderesse peut
saisir les tribunaux de droit commun ;
- des procédures collectives d’apurement du passif ;
- plus généralement, des contestations relatives aux actes
de commerce accomplis par les commerçants
à l’occasion de leur commerce et de l’ensemble de
leurs contestations commerciales comportant même un
objet civil ;
- des contestations et oppositions relatives aux décisions
prises par les juridictions de commerce.

ARTICLE 10

Les tribunaux de commerce statuent :

- en premier ressort, sur toutes les demandes dont l’intérêt


du litige est supérieur à vingt-cinq millions de francs ou est
indéterminé ;
- en premier et dernier ressort, sur toutes les demandes dont
l’intérêt du litige n’excède pas vingt-cinq millions
de francs.

202
ARTICLE 11

Lorsque l’intérêt pécuniaire des actions excède la somme de


trois cent millions de francs, les présidents des tribunaux de
commerce et les premiers présidents des cours d’appel de commerce
sont tenus, hormis les cas de récusation, de présider les audiences
sans pouvoir déléguer cette prérogative, sous peine de nullité de la
procédure.

En cas d’empêchement rendant les présidents des tribunaux


de commerce et les premiers présidents de cours d’appel de
commerce indisponibles pour plus d’un mois, des magistrats désignés
par ordonnance spéciale du chef de la juridiction président les
audiences dans les mêmes conditions.

Lorsque l’empêchement est d’une durée inférieure à un mois,


le vice-président du tribunal ou, suivant le cas, le président de
chambre le plus ancien dans le grade le plus élevé de la cour procède
au renvoi de l’affaire.

TITRE III - ORGANISATION DES JURIDICTIONS


DE COMMERCE

CHAPITRE PREMIER - ORGANISATION DES


TRIBUNAUX DE COMMERCE

ARTICLE 12

Les tribunaux de commerce sont composés :

- d’un président ;
- de vice-présidents ;
- de juges ;
- de juges consulaires

ARTICLE 13

Le tribunal de commerce comporte un greffe composé d’un


greffier en chef et de greffiers qui assistent la juridiction.

Le tribunal de commerce comprend également des


personnels administratifs.

203
ARTICLE 14

Le procureur de la République près le tribunal de


première instance dans le ressort duquel se trouve le siège du tribunal
de commerce exerce les fonctions du ministère public devant cette
juridiction.

Toutefois, sa présence à l’audience est facultative.

ARTICLE 15

Le tribunal de commerce se réunit :

• en audience solennelle ;
• en assemblée générale ;
• en audience ordinaire ;
• en chambre du conseil.

ARTICLE 16

En audience solennelle, le tribunal de commerce, composé de


tous les juges et juges consulaires, est présidé par le président du
tribunal, à défaut, par le vice-président le plus ancien dans le grade le
plus élevé.

Il se réunit pour :

- recevoir le serment des juges consulaires ;


- l’audience de rentrée du tribunal ;
- l’installation des nouveaux juges et juges consulaires.

ARTICLE 17

L’assemblée générale comprend tous les membres du


tribunal de commerce.

Elle est présidée par le président du tribunal de commerce,


à défaut, par le vice-président le plus ancien dans le grade le
plus élevé.

Elle délibère sur le règlement intérieur et la date des


audiences de vacation.
204
Elle fixe par un règlement le nombre, la durée, les jours et
heures des audiences ordinaires, ainsi que leur affectation aux
diverses catégories d’affaires.

Le ministère public a le droit de faire inscrire, sur le registre


du tribunal de commerce, toutes réquisitions aux fins de décision qu’il
juge à propos de provoquer relativement au service intérieur ou à tout
autre objet qui ne touche à aucun intérêt privé.

Les représentants du ministère public ne participent pas


à la délibération de l’assemblée générale et ne prennent pas
part au vote.

ARTICLE 18

Le règlement prévu à l’article précédent est permanent. Il ne


peut être appliqué qu’après avoir été approuvé par le ministre chargé
de la Justice. Cette approbation est également nécessaire pour toutes
modifications ultérieures.

ARTICLE 19

Le tribunal de commerce se réunit en audience ordinaire pour


statuer sur les demandes relevant de sa compétence.

Les jugements des tribunaux de commerce sont rendus par


une formation de jugement délibérant en nombre impair, assistée d’un
greffier.

La formation de jugement est composée de trois personnes


au moins à raison d’un juge, président, et de deux juges consulaires,
assesseurs, sans que le nombre déjugés soit supérieur à celui des
juges consulaires.

ARTICLE 20

Le tribunal de commerce statue en chambre du conseil dans


les cas prévus par la loi.

ARTICLE 21

Le président du tribunal de commerce est le chef de la


juridiction. En cette qualité, il la représente et convoque les membres
du tribunal pour les cérémonies publiques.

205
ARTICLE 22

Le président du tribunal de commerce organise sa juridiction.


A ce titre :

• il établit, au début de chaque année judiciaire, le


roulement des juges et des juges consulaires ;
• il distribue les affaires et surveille le rôle général ;
• il pourvoit au remplacement à l’audience des juges et des
juges consulaires empêchés ;
• il convoque le tribunal pour les assemblées générales ;
• il surveille la discipline au sein de sa juridiction ;
• il organise et réglemente le service intérieur du tribunal.

Le président du tribunal de commerce préside également la


chambre des procédures collectives d’apurement du passif et, quand
il le juge nécessaire, toutes autres chambres, sans tenir compte de
l’intérêt du litige.

A la fin de chaque mois, il rend compte, dans un rapport écrit,


du fonctionnement de la juridiction au ministre chargé de la Justice et
au Conseil de surveillance.

CHAPITRE 2 - ORGANISATION DES COURS D’APPEL


DE COMMERCE

ARTICLE 23

La cour d’appel de commerce est composée :

- d’un premier président ;


- de présidents de chambres ;
- de conseillers ;
- de conseillers consulaires.

ARTICLE 24

La cour d’appel de commerce comporte un greffe composé


d’un greffier en chef et de greffiers qui assistent la juridiction.

La cour d’appel de commerce comprend également des


personnels administratifs.

206
ARTICLE 25

Le procureur général près la cour d’appel dans le ressort


duquel se trouve le siège de la cour d’appel de commerce exerce les
fonctions du ministère public devant cette juridiction.

Toutefois, sa présence à l’audience est facultative.

ARTICLE 26

La cour d’appel se réunit :

- en audience solennelle ;
- en assemblée générale ;
- en audience ordinaire ;
- en chambre de conseil.

ARTICLE 27

En audience solennelle, la cour comprend sept juges au


moins, y compris le président.

Elle se réunit pour :

- statuer sur les prises à partie ;


- recevoir le serment des conseillers consulaires ;
- l’audience de rentrée de la cour ;
- l’installation des membres de la cour.

ARTICLE 28

La cour d’appel de commerce se réunit en assemblée


générale réunissant tous les membres de la cour, à la demande du
premier président. Les délibérations ne peuvent être prises qu’à la
majorité au moins des juges composant la cour.

L’assemblée générale établit ou modifie le règlement


du service intérieur, fixe les audiences de vacations et les
audiences spéciales.

207
Le ministère public a le droit de faire inscrire, sur le registre
de la cour d’appel de commerce, toutes réquisitions aux fins de
décisions, qu’il juge à propos de provoquer relativement à l’ordre et
au service intérieur ou à tout autre objet qui ne touche à aucun intérêt
privé.

Dans ce cas, les représentants du ministère public doivent se


retirer de la délibération de l’assemblée générale.

ARTICLE 29

La cour d’appel de commerce se réunit en audience ordinaire


pour statuer sur les appels interjetés contre les décisions rendues par
les tribunaux de commerce de son ressort.

Les arrêts des cours d’appel de commerce sont rendus par


une formation de jugement délibérant en nombre impair, assistée d’un
greffier.

La formation de jugement est composée au moins :

- d’un président de chambre, président ;


- d’un conseiller, assesseur ;
- de trois conseillers consulaires assesseurs.

En tout état de cause, le nombre de magistrats ne peut être


supérieur à celui des conseillers consulaires.

ARTICLE 30

La cour d’appel de commerce se réunit en chambre


du conseil pour statuer sur les appels interjetés contre les
décisions rendues par la chambre du conseil des tribunaux de
commerce de son ressort.

208
ARTICLE 31

Le premier président de la cour d’appel de commerce préside


:

- les audiences solennelles ;


- les assemblées générales ;
- les audiences en matière de procédures collectives
d’apurement du passif.

Il préside également, quand il le juge nécessaire, toute


autre chambre.

ARTICLE 32

En cas d’empêchement ou d’absence momentanée, le


premier président est remplacé par le président de chambre le plus
ancien dans le grade le plus élevé.

Chaque président de chambre est remplacé par le conseiller


le plus ancien dans le grade le plus élevé.

ARTICLE 33

Le premier président de la cour d’appel de commerce


organise sa juridiction. Il exerce notamment les fonctions suivantes :

- il établit, au début de chaque année judiciaire, le


roulement des conseillers et des conseillers consulaires;
- il distribue les affaires et surveille le rôle général ;
- il pourvoit au remplacement à l’audience du président de
chambre, du conseiller ou du conseiller consulaire
empêché ;
- il convoque la cour pour les assemblées générales ;
- il veille à la discipline au sein de sa juridiction ;
- il organise et réglemente le service intérieur de la cour.

Le premier président de la cour d’appel de commerce est


également le chef de la cour.

209
A ce titre, il représente sa juridiction et convoque les membres
de la cour pour les cérémonies publiques.

A la fin de chaque mois, il rend compte, dans un rapport écrit,


du fonctionnement de la juridiction au ministre chargé de la Justice et
au Conseil de surveillance.

TITRE IV - JUGES DES JURIDICTIONS DE COMMERCE

ARTICLE 34

Le premier président, les présidents de chambres et les


conseillers de la cour d'appel de commerce ainsi que le Président, les
vice-présidents et les juges du tribunal de commerce sont nommés
par décret, conformément à la loi portant statut de la magistrature.

Ils sont installés dans leurs fonctions conformément aux


dispositions prévues par la loi portant organisation judiciaire.

ARTICLE 35

La chambre de commerce et d’industrie établit


périodiquement une liste d’aptitude aux fonctions de juge consulaire
et de juge consulaire suppléant, de conseiller consulaire et de
conseiller consulaire suppléant, après concertation avec les chambres
consulaires et les associations d’opérateurs économiques légalement
constituées.

Les juges consulaires, les conseillers consulaires et leurs


suppléants sont nommés par arrêté du ministre chargé de la Justice,
sur proposition de la chambre de commerce et d’industrie.

ARTICLE 36

Les juges consulaires et les conseillers consulaires de l’un ou


de l’autre sexe doivent être de nationalité ivoirienne, âgés de trente
ans au moins et jouir de leurs droits civils et civiques.

Ils doivent avoir, pendant au moins cinq ans, exercé


le commerce ou participé à la gestion d’une société commerciale
ou à la direction d’une organisation professionnelle ou
interprofessionnelle représentative du commerce ou de l’industrie
ou de tout autre secteur d’activité assimilé.

210
Ils doivent, en outre, n’avoir subi aucune condamnation pour
crime à une peine d’emprisonnement ferme, pour escroquerie, faux et
usage de faux, abus de confiance, abus de biens sociaux,
banqueroute ou n’avoir pas fait l’objet de redressement judiciaire ou
de liquidation de biens.

Sont déchus de leur mandat les juges consulaires et les


conseillers consulaires qui sont frappés de l’une des mesures visées
ci-dessus ou qui perdent leurs droits civils et civiques.

ARTICLE 37

Le mandat des juges et conseillers consulaires titulaires et


suppléants est de trois ans renouvelables.

Les juges consulaires titulaires et leurs suppléants prêtent, au


cours d’une audience solennelle, devant le tribunal de commerce, le
serment suivant : « je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions,
de les exercer en toute impartialité, de garder scrupuleusement le
secret des délibérations et de me conduire en tout comme un digne et
loyal juge ».

Les juges consulaires titulaires et suppléants du tribunal de


commerce sont installés dans leurs fonctions au cours de la même
audience de prestation de serment.

Les conseillers consulaires titulaires et leurs suppléants


prêtent au cours d’une audience solennelle devant la cour d’appel de
commerce, le serment prévu à l’alinéa 2 du présent article, sauf s’ils
ont prêté ce serment antérieurement devant le tribunal de commerce
en qualité de juge consulaire.

Les conseillers consulaires sont installés dans leurs fonctions


au cours de la même audience de prestation de serment.

ARTICLE 38

En cas d’empêchement temporaire d’un juge consulaire


ou d’un conseiller consulaire, il est pourvu à son remplacement par un
suppléant.

211
ARTICLE 39

La cessation définitive des fonctions de juge conseillé ou de


conseiller consulaire intervient en cas :

- de démission ;
- d’expiration du mandat ;
- d’empêchement absolu ;
- de déchéance ;
- de décès.

ARTICLE 40

Les juges consulaires et les conseillers consulaires ont droit à


une indemnité dont le montant et les conditions d’attribution sont fixés
par décret.

Les magistrats, les greffiers et les personnels administratifs


des juridictions de commerce ont droit à une prime spéciale dont le
montant et les conditions d’attribution sont fixés par décret

TITRE V - PROCEDURE

CHAPITRE PREMIER- PROCEDURE DEVANT LE


TRIBUNAL DE COMMERCE

Section première - Appel des causes

ARTICLE 41

Au jour fixé pour l'audience, si les parties comparaissent ou


sont régulièrement représentées, le tribunal de commerce s'assure
que les parties ont entrepris les diligences en vue de parvenir à une
résolution amiable de leur litige.

Si les parties ont accompli ces diligences sans parvenir à un


accord, et que l'affaire est en état d'être jugée, le tribunal délibère,
dans les meilleurs délais, sur rapport d'un de ses membres.

Ce délai ne peut excéder quinze jours.

212
Si l'affaire n'est pas en état d'être jugée, le tribunal la renvoie
à une prochaine audience et confie à l'un de ses membres le soin de
l'instruire en qualité de juge rapporteur.

Si les parties n'ont entrepris aucune diligence en vue de


parvenir à un règlement amiable, le tribunal déclare l'action
irrecevable.

Section 2 - Juge rapporteur

ARTICLE 42

Le juge rapporteur prend toutes les mesures qui lui paraissent


nécessaires pour parvenir à une instruction complète de l’affaire,
conformément aux dispositions du Code de procédure civile,
commerciale et administrative, relative à la mise en état.

ARTICLE 43

Le juge rapporteur dispose d’un délai de deux mois à compter


de sa désignation pour prendre son ordonnance de clôture.

Ce délai peut être prorogé d’un mois, par ordonnance du


président du tribunal, sur rapport du juge rapporteur.

Section 3 - Intervention du ministère public

ARTICLE 44

Le ministère public peut intervenir dans toutes les affaires et


en tout état de la procédure sauf si l’affaire est déjà mise en délibéré.
Il peut demander communication du dossier de toute affaire dans
laquelle il estime devoir intervenir.

Dans ce cas, il retourne la procédure accompagnée de ses


observations ou conclusions écrites au tribunal, dans les sept jours de
la réception de ladite procédure.

Les procédures régies par la présente loi ne sont pas


obligatoirement communicables au ministère public.

213
Toutefois en matière de procédures collectives d’apurement
du passif, le dossier est obligatoirement communiqué au ministère
public, qui dispose d’un délai de sept jours à compter de la réception
du dossier, pour adresser ses conclusions écrites au tribunal.

En cas de communication de la procédure au ministère public,


il y est procédé par transmission d’une copie du dossier.

En cas de retard imputable au ministère public, le tribunal peut


passer outre ses conclusions et rendre sa décision.

Section 4 - Jugement

ARTICLE 45

Les débats clos, le tribunal délibère sur rapport du juge


rapporteur. Le jugement entièrement rédigé est lu à l’audience et
déposé immédiatement au greffe du tribunal.

Le tribunal peut remettre la lecture du jugement à une


audience qui ne peut excéder huit jours. Dans ce cas, il n’est reçu ni
pièces, ni conclusions, ni notes.

En tout état de cause, le jugement est rendu dans un délai


impératif de trois mois, à compter de la première audience.

Ce délai peut être exceptionnellement prorogé d’un mois par


ordonnance du président du tribunal.

Le tribunal peut, par jugement avant dire-droit, ordonner une


mesure d’instruction lorsqu’il estime exceptionnellement devoir y
recourir. Ce jugement obéit aux règles fixées pour les ordonnances
du juge rapporteur.

214
CHAPITRE 2 - PROCEDURE DEVANT LA COUR
D’APPEL DE COMMERCE

ARTICLE 46

Il est statué sur l’appel des jugements des tribunaux de


commerce par les cours d’appel de commerce.

ARTICLE 47

Dès réception de l’acte d’appel, le greffier en chef de la


juridiction qui a rendu la décision attaquée doit, conformément aux
prescriptions du Code de procédure civile, commerciale et
administrative, transmettre dans un délai impératif de trois jours, au
greffier en chef de la cour d’appel de commerce compétente, l’entier
dossier de la procédure complété par :

- les copies des notifications visées à l’article 165 du Code


de procédure civile, commerciale et administrative ;
- l’expédition du jugement délivrée avant l’enregistrement.

ARTICLE 48

A peine de déchéance de son appel, l’appelant est tenu, dans


un délai de quinze jours à compter de la signification, au versement
de la provision au titre des frais, sauf si celui-ci justifie avoir obtenu
l’assistance judiciaire.

Une ordonnance de constat de déchéance est délivrée par le


premier président de la cour d’appel de commerce dans les huit jours
suivant la saisine.

Le recours contre cette ordonnance est exercé devant la cour


d’appel de commerce, qui statue dès la première audience.

Cette décision n’est susceptible de recours qu’en même


temps que les recours contre l’arrêt sur le fond.

En cas de défense à exécution provisoire obtenue


conformément à l’article 181 du Code de procédure civile,
commerciale et administrative, la cour d’appel de commerce statue,
les parties entendues, à sa première audience sur la continuation des
poursuites par une décision non susceptible de recours.

215
L’ordonnance de suspension est non avenue si l’acte de
signification ne contient pas l’indication de la date à laquelle il sera
statué sur la continuation des poursuites.

ARTICLE 49

Les règles édictées pour la procédure devant le tribunal de


commerce sont applicables devant la cour d’appel de commerce dans
la mesure où elles ne sont pas contraires aux dispositions du présent
chapitre.

Toutefois, les délais prescrits aux articles 41 et 43 de la


présente loi sont de deux mois pour la cour d’appel et d’un mois pour
le juge rapporteur.

CHAPITRE 3 - PROCEDURES D’URGENCE

Section première - Référés

ARTICLE 50

Tous les cas d’urgence sont portés devant le président du


tribunal de commerce ou le premier président de la cour d’appel de
commerce qui a statué ou devant connaître de l’appel.

La juridiction compétente pour statuer sur toute demande


relative à une mesure d’exécution forcée ou à une saisie conservatoire
est le président du tribunal de commerce ou le cas échéant, le
magistrat désigné par lui.

ARTICLE 51

Les fonctions de juges des référés sont exercées :

- au tribunal de commerce, par le président du tribunal de


commerce et le cas échéant par les vice-présidents et les
juges par lui désignés ;
- à la cour d’appel de commerce, par le premier président
de la cour d’appel de commerce et le cas échéant
par les présidents de chambres ou les conseillers par
lui désignés.

216
Section 2 - Ordonnance sur requête

ARTICLE 52

Dans les limites de la compétence du tribunal de


commerce, le président de ladite juridiction ou, le cas échéant, le vice-
président ou le juge par lui désigné, prend des ordonnances
sur requête, et les ordonnances relatives aux procédures simplifiées
de recouvrement de créance.

CHAPITRE 4 - CONTROLE DES JURIDICTIONS DE COMMERCE

ARTICLE 53

Il est institué un conseil de surveillance chargé du suivi et de


l’évaluation du fonctionnement des tribunaux de commerce et des
cours d’appel de commerce.

Il adresse chaque année un rapport sur le fonctionnement


desdites juridictions au président de la République par le
canal du ministre chargé de la Justice. Ce rapport relève
les dysfonctionnements et propose des mesures visant à
améliorer le service.

Le conseil de surveillance est composé :

- d’un président de chambre à la cour de cassation,


désigné par le président de ladite cour, président ;
- de l’Inspecteur général des services judiciaires et
pénitentiaires, ou son représentant, vice-président ;
- d’un avocat, désigné par le barreau, membre ;
- d’un greffier, administrateur des greffes et parquets,
désigné par le ministre chargé de la Justice, membre ;
- de deux représentants des chambres consulaires et
autres associations d’opérateurs économiques, désignés
par le président de la chambre de commerce et
d’industrie, membres.

217
Les membres du conseil de surveillance sont nommés par
arrêté du ministre chargé de la Justice.

Les indemnités des membres du conseil de surveillance sont


fixées par décret.

Le conseil de surveillance adopte un règlement intérieur


définissant les règles de son fonctionnement.

ARTICLE 54

Le conseil de surveillance assure la discipline des juges et


conseillers consulaires.

Il statue comme conseil de discipline des juges consulaires et


des conseillers consulaires.

Tout manquement d’un juge consulaire ou d’un conseiller


consulaire à l’honneur, à la probité, à la dignité et aux devoirs de sa
charge, constitue une faute disciplinaire.

ARTICLE 55

Le conseil de surveillance peut prononcer à l’encontre des


juges consulaires et conseillers consulaires, les sanctions suivantes :

- l’avertissement ;
- le blâme ;
- la déchéance.

Les décisions du conseil de surveillance sont motivées et


susceptibles de recours devant le Conseil d’Etat.

ARTICLE 56

Le non-respect des délais impératifs prescrits par la présente


loi, par tout membre des juridictions de commerce, constitue une faute
disciplinaire, s’il n’est justifié par des circonstances indépendantes de
la volonté de l’intéressé.

Le conseil de surveillance peut saisir le conseil supérieur de


la magistrature et le conseil de discipline des greffiers des
manquements commis par les magistrats et les greffiers, membres
des juridictions de commerce.

218
ARTICLE 57

Les dispositions ci-dessus ne font pas obstacle à l’inspection


des juridictions de commerce par l’inspection générale des
services judiciaires et pénitentiaires et par les premiers présidents des
cours d’appel de commerce relativement aux tribunaux
de commerce de leur ressort.

TITRE VI - DISPOSITIONS TRANSITOIRES

ARTICLE 58

Les tribunaux de droit commun, jusqu’à la mise en


place effective des tribunaux de commerce dans leur ressort territorial,
conservent leur compétence en matière commerciale, conformément
aux dispositions du Code de procédure civile, commerciale et
administrative.

Les procédures en cours demeurent de la compétence des


juridictions qui en avaient été antérieurement saisies.

ARTICLE 59

Jusqu’à la mise en place effective des cours d’appel de


commerce, il est créé dans le ressort de chaque cour d’appel, une
chambre commerciale spéciale pour connaître des appels contre les
décisions rendues par les tribunaux de commerce, suivant les règles
de procédure prévues par la présente loi.

Les procédures en cours demeurent de la compétence


des chambres commerciales spéciales qui en avaient été
antérieurement saisies.

La chambre commerciale spéciale est composée d’un


président de chambre, de deux conseillers au moins et de deux
conseillers consulaires au minimum, nommés par décret pour
l’exercice de cette fonction.

ARTICLE 60

Jusqu’à l’installation de la cour de cassation, un conseiller


de la chambre judiciaire de la cour suprême, désigné par le président
de cette chambre, préside le conseil de surveillance
des juridictions de commerce.
219
TITRE VII - DISPOSITIONS FINALES

ARTICLE 61

La présente loi abroge la loi organique n° 2014-424 du 14


juillet 2014 portant création, organisation et fonctionnement des
juridictions de commerce.

ARTICLE 62

La présente loi sera publiée au Journal officiel de la


République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.

220
2-
DECRET N° 2017-501 DU 2 AOUT 2017 PORTANT
CREATION DE LA COUR D'APPEL DE COMMERCE
D'ABIDJAN ET FIXANT SON SIEGE, SON
RESSORT TERRITORIAL ET SA
COMPOSITION

221
ARTICLE PREMIER

Il est créé la Cour d’appel de Commerce d’Abidjan.

ARTICLE 2

Le siège, le ressort territorial et la composition de la Cour


d’appel ainsi créée sont fixés conformément au tableau annexé
au présent décret.

ARTICLE 3

La Cour d’appel de commerce d’Abidjan statue sur les appels


interjetés contre les décisions rendues par le tribunal de Commerce
d’Abidjan.

ARTICLE 4

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de


l’Homme est chargé de l’exécution du présent décret qui sera publié
au Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire.

222
ANNEXE AU DECRET N° 2017-501 DU 2 AOUT 2017
PORTANT CREATION DE LA COUR D'APPEL DE COMMERCE
D'ABIDJAN ET FIXANT SON SIEGE, SON RESSORT
TERRITORIAL ET SA COMPOSITION

223
Cour d’appel Composition Ressort

Nombre de Propre à la cour d’appel


chambres (Commune et département)

Plateau, Yopougon, Cocody


Marcory, Treichville, Port Bouët,
Koumassi, Abobo, Adjamé,
Attécoubé, Anyama, Dabou,
Grand- Bassam, Aboisso,
Adiaké,Tiapoum, Bingerville,
Abidjan 5
Alépé, Abengourou,
Agnibilékrou, Béttié, Agboville,
Taabo. Tiassalé, Sikensi,
Adzopé, Akoupé, Yakassé-
Attobrou, Bouna, Doropo ,
Nassian, Téhini, Bondoukou,
Sandégué, Koun-Fao, Transua,
Tanda

224
3-
DECRET N° 2018-226 DU 28 FEVRIER 2018
DEFINISSANT LES COSTUMES D’AUDIENCE DES CONSEILLERS
ET JUGES CONSULAIRES DES JURIDICTIONS
DE COMMERCE

225
ARTICLE PREMIER

Les costumes des conseillers et juges consulaires des


juridictions de Commerce sont définis ainsi qu’il suit :

- robe : noire à grandes manches avec revers de velours ;


- simarre : de soie noire ;
- toque : noire avec un galon d’argent ;
- cravate : blanche plissée.

Aux audiences solennelles et aux cérémonies publiques, les


conseillers consulaires portent la toge rouge avec simarre de soie
noire, une cravate blanche plissée et une toque de velours noir avec
un galon d’argent.

ARTICLE 2

Le présent décret abroge le décret n° 2013-631 du 10


septembre 2013 définissant les costumes d’audience des juges
consulaires des tribunaux de Commerce.

ARTICLE 3

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de


l’Homme est chargé de l’exécution du présent décret qui sera publié
au Journal officiel de la Côte d’Ivoire.

226
4-
DECRET N° 2020-33 DU 14 JANVIER 2020 DETERMINANT
LES CONDITIONS D’ATTRIBUTION ET LE MONTANT DES
INDEMNITES DES CONSEILLERS ET JUGES CONSULAIRES ET
DES MEMBRES DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DES
JURIDICTIONS DE COMMERCE.

227
ARTICLE PREMIER

Le présent décret détermine les conditions d’attribution et le


montant des indemnités des conseillers et juges consulaires et des
membres du Conseil de surveillance des juridictions de Commerce.

ARTICLE 2

Les conseillers consulaires perçoivent, au cours de l’année


judiciaire, pour le temps et les frais exposés dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions au service des Cours
d’appel de Commerce, une indemnité dont le montant, fixé à 500.000
francs CFA, se décompose comme suit :

- indemnité de judicature :250.000 francs CFA ;


- indemnité de sujétion :125.000 francs CFA ;
- indemnité d’investigation : 125.000 francs CFA.

ARTICLE 3

Les juges consulaires perçoivent, au cours de l’année


judiciaire, pour le temps et les frais exposés dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions au service des tribunaux de
Commerce, une indemnité dont le montant, fixé à 300.000 francs CFA,
se décompose comme suit :

- indemnité de judicature :150.000 francs CFA ;


- indemnité de sujétion :75.000 francs CFA ;
- indemnité d’investigation : 75.000 francs CFA.

ARTICLE 4

Les indemnités prévues aux articles précédents sont versées


mensuellement aux conseillers et juges consulaires titulaires.

Toutefois, les conseillers et juges consulaires suppléants


ayant siégé en remplacement des conseillers et juges consulaires
titulaires, perçoivent cette indemnité dont le montant est calculé en
proportion du nombre de sessions.

228
ARTICLE 5

Il est tenu, par les Présidents des juridictions de Commerce,


un registre de présence des conseillers et juges consulaires. Ce
registre, qui retrace chaque mois l'état de l’assiduité des conseillers et
juges consulaires, est transmis à la direction en charge des Affaires
financières du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Les
paiements sont effectués au vu de ce registre.

ARTICLE 6

Les conseillers et juges consulaires, durant la période des


vacances judiciaires, perçoivent une indemnité forfaitaire, dite de
vacances, de 150.000 francs CFA pour les conseillers consulaires et
de 100.000 francs CFA pour les juges consulaires.

ARTICLE 7

Les membres du Conseil de surveillance perçoivent, pour les


frais exposés à l’occasion de leurs missions au service de la justice
commerciale, une indemnité mensuelle dont le montant, fixé à
400.000 francs CFA, se décompose comme suit :

- indemnité de sujétion : 200.000 francs CFA ;


- indemnité d’investigation : 200.000 francs CFA.

ARTICLE 8

Durant la période des vacances judiciaires, les membres du


Conseil de surveillance perçoivent une indemnité forfaitaire de
150.000 francs CFA.

ARTICLE 9

Le présent décret abroge le décret n° 2013-674 du 2 octobre


2013 déterminant les conditions d’attribution et le montant des
indemnités des juges consulaires et des membres du Conseil de
surveillance des tribunaux de Commerce.

229
ARTICLE 10

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de


l’Homme, le ministre de l’Economie et des Finances et le ministre
auprès du Premier Ministre, chargé du Budget et du Portefeuille
de l’Etat assurent, chacun en ce qui le concerne, l’exécution du
présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République
de Côte d’Ivoire.

230
IX-
HAUTE COUR DE JUSTICE

231
LOI ORGANIQUE N° 2002-05 DU 3 JANVIER 2002
DETERMINANT LA COMPOSITION, LE FONCTIONNEMENT ET LA
PROCEDURE DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE

232
TITRE PREMIER - COMPOSITION

ARTICLE PREMIER

La Haute Cour de Justice comprend :

- Neuf juges titulaires dont le premier Président de la Cour


de Cassation, Président ;
- Huit juges suppléants appelés à siéger dans l es
c on d it i o ns prévues à l'article 9 de la présente loi.

Elle siège à l'Assemblée nationale ou en tout autre lieu dicté


par les circonstances.

ARTICLE 2

Dès la première session de la législature, les juges titulaires


et suppléants sont élus parmi les députés.

L'élection a lieu au scrutin proportionnel de liste avec


répartition des voix au plus fort reste.

Les listes des candidats sont présentées par les groupes


parlementaires et déposées auprès du Président de l’Assemblée
nationale au moins vingt-quatre heures avant l'ouverture du scrutin.
Elles sont bloquées.

Lorsque les fonctions des juges titulaires et suppléants


prennent fin avant terme pour quelque cause que ce soit, il
est procédé à leur remplacement suivant l'ordre établi sur la
liste de candidature.

ARTICLE 3

Dès leur élection, les juges titulaires et les juges suppléants


prêtent serment devant l'Assemblée nationale en ces termes :

« Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de


garder le secret des délibérations et me conduire en tout comme un
digne et loyal magistrat ».

233
TITRE II - ATTRIBUTIONS ET FONCTIONNEMENT

Section première - Attributions

ARTICLE 4

La Haute Cour de Justice est compétente pour juger les


membres du Gouvernement pour des faits qualifiés crimes ou délits
commis dans l'exercice de leurs fonctions.

ARTICLE 5

La Haute Cour de Justice n'est compétente pour juger le


Président de la République pour les faits commis dans l'exercice de
ses fonctions qu'en cas de haute trahison, notamment en cas de
violation des obligations des articles 34 et 39 de la Constitution1.

Section 2 - Fonctionnement

ARTICLE 6

Les membres de la Haute Cour sont tenus d'assister aux


audiences et aux délibérations auxquelles ils sont convoqués.

En cas d'absence non justifiée par un motif grave, ils sont


déclarés démissionnaires par le Président de la Haute Cour de Justice
à la requête du ministère public.

L’Assemblée nationale est avisée de leur démission et


pourvoit à leur remplacement.

ARTICLE 7

Tout membre de la Haute Cour peut être récusé :

- S'il a été entendu comme témoin à l'instruction ;


- S’il y a un mois d'inimitié capital entre lui et l'accusé
- S'il est parent en ligne directe ou collatérale jusqu'au
sixième degré d'un accusé.

1
Voir articles 54 et 59 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la
République de Côte d'Ivoire

234
ARTICLE 8

La récusation est introduite par voie de requête adressée à la


Haute Cour de Justice à l'ouverture des débats.

Toutefois, si une cause de récusation est découverte


après l'ouverture des débats, la partie qui s'en prévaut peut la faire
valoir avant la clôture des débats à condition qu'elle n’ait pas déjà usé
de ce droit.

En cas de récusation du Président de la Haute Cour, l'un


des Vice-Présidents de la Cour de Cassation assume les
fonctions de Président.

Tout membre de la Juridiction qui a connaissance


d'une cause de récusation est tenu d'en informer la Haute Cour de
Justice. Celle-ci entend le membre, objet de la récusation et délibère
hors sa présence.

La décision de la Cour n'est pas susceptible de recours.

ARTICLE 9

Tout juge titulaire absent ou empêché de siéger est remplacé


par un suppléant tiré au sort.

Il est procédé publiquement au tirage au sort.

ARTICLE 10

Toute démission d’un membre de la Haute Cour est notifiée


au Président de l'Assemblée nationale qui communique, sans délai,
au Président de la Haute Cour le nom du remplaçant.

ARTICLE 11

Les juges titulaires ou suppléants sont élus pour la durée de


la législature.

Tout juge, qui cesse d'appartenir à l'Assemblée nationale perd


sa qualité de membre de la Haute Cour. Il est pourvu à
son remplacement dans les conditions prévues à l'article 2 de la
présente loi.
235
ARTICLE 12

Une Commission dite d'instruction chargée d'instruire les


dossiers de mise en accusation est instituée auprès de la
Haute Cour de Justice.

ARTICLE 13

La Commission d'instruction comprend cinq membres


titulaires dont deux députés et trois magistrats du siège, ainsi que
deux membres suppléants dont un magistrat du siège et un député.

Les magistrats du siège de ladite Commission sont


désignés par l'Assemblée générale de la Cour de Cassation, en
son sein, et les députés par leurs pairs, conformément à l'article 2
de la présente loi.

Le président de ladite Commission est choisi par ses pairs.

ARTICLE 14

Le ministère public près la Haute Cour est représentée par le


Parquet général près la Cour de Cassation.

ARTICLE 15

Le greffier en Chef de la Cour de Cassation est de droit greffier


de la Haute Cour de Justice.

ARTICLE 16

Le personnel nécessaire au fonctionnement de la


Haute Cour de Justice est choisi parmi le personnel de la
Cour de Cassation.

ARTICLE 17

Les crédits nécessaires au fonctionnement de la Haute Cour


sont inscrits au Budget général de Fonctionnement.

Les indemnités allouées aux juges de la Haute Cour, aux


membres du ministère-public, de la Commission d'instruction, au
greffier et au personnel mis à la disposition du Président de la Haute
Cour de Justice sont fixées par décret.

236
TITRE III - PROCEDURE

Section première - De la saisine de l'Assemblée nationale

ARTICLE 18

Les actes visés à l'article 109 et ceux constitutifs des


infractions visées à l’article 110 de la Constitution2 sont portés à la
connaissance du procureur général près la Cour de Cassation.

ARTICLE 19

Le requérant ou le plaignant est tenu de joindre à sa plainte


tous les éléments de nature à prouver ses déclarations.

ARTICLE 20

Le procureur général près la Cour de Cassation saisi


directement par le plaignant, dresse un rapport et transmet et la
plainte au Président de l'Assemblée nationale.

Section 2 - De la mise en accusation

ARTICLE 21

La résolution de l'Assemblée nationale votée dans les


conditions prévues à l'article 111 de la Constitution et portant mise en
accusation devant la Haute Cour contient les nom et prénoms ainsi
que la filiation complète des accusés, l’énoncé sommaire des faits qui
leur sont reprochés et le visa des dispositions légales en vertu
desquelles est exercée la poursuite de mise en accusation.

La résolution de mise en accusation, en ce qui concerne le


Président de la République, doit contenir en outre la description
minutieuse des faits constitutifs d'actes ou de manquements graves
contraires aux devoirs de la charge présidentielle.

En tout état de cause, l'appréciation définitive de ces


actes et manquements relève de la formation de jugement de
la Haute Cour.

2
Voir articles 157 et 158 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la
République de Côte d'Ivoire

237
ARTICLE 22

Les juges titulaires et suppléants ainsi que les députés


membres de la Commission d'instruction ne prennent part ni aux
débats, ni aux votes sur la mise en accusation.

ARTICLE 23

Toute résolution portant mise en accusation est transmise


sans délai par le Président de l'Assemblée nationale au procureur
général près la Cour de Cassation qui en accuse réception. Le rejet
d'une demande de mise en accusation doit faire l'objet d'une
résolution de l’Assemblée nationale.

La résolution doit être rendue publique.

Section 3 - De l'instruction

ARTICLE 24

Dans les quarante-huit heures de la réception de la résolution


de mise en accusation, le procureur général en informe le Président
de la Haute Cour et en saisit le Président de la Commission
d'Instruction.

ARTICLE 25

La Commission d'instruction est convoquée sans délai sur


ordre de son Président.

Jusqu'à la réunion de la Commission d'instruction, son


président peut accomplir tous actes conservatoires.

Il peut en outre décerner tous mandats contre les accusés, à


l'exception du mandat de dépôt.

ARTICLE 26

Dans la mesure où il n’est pas dérogé par la présente loi aux


règles édictées par le Code de Procédure pénale et spécialement à
celles qui assurent les garanties de la défense, la Commission
d’Instruction procède à tous les actes d'instruction qu’elle juge utiles à
la manifestation de la vérité.
238
Les recours contre les actes de la Commission d'Instruction
sont portés devant les Chambres réunies de la Cour de Cassation qui
statuent sous huitaine.

La Commission statue sur les incidents de procédure.

ARTICLE 27

La Commission d'instruction est tenue par les termes de la


résolution prévue par l’article 21 ci-dessus.

ARTICLE 28

Si l'instruction du dossier fait apparaître à la charge des


accusés des faits autres que ceux énoncés dans la résolution portant
mise en accusation, la Commission ordonne la communication du
dossier au procureur général près la Cour de Cassation aux fins de
saisir l’Assemblée nationale.

ARTICLE 29

L'Assemblée nationale saisie par le procureur général près la


Cour de Cassation à la demande de la Commission d'instruction peut
prendre une résolution supplétive.

ARTICLE 30

Si l'Assemblée nationale n'a pas adopté dans les quinze jours


suivant cette communication, une motion étendant la mise en
accusation, la Commission d’Instruction reprend l'information sur les
derniers éléments de la procédure.

ARTICLE 31

Aussitôt que l'instruction est terminée, la Commission


d'instruction met le dossier de la procédure à la disposition des
conseils de l'inculpé par l'intermédiaire du greffier d’Instruction. Ceux-
ci en prennent connaissance au greffe de la Haute Cour de Justice
sans déplacement du dossier.

Le dossier est ensuite communiqué au procureur général près


la Cour de Cassation. Celui-ci dispose d'un délai maximum de trente
jours pour prendre ses réquisitions écrites.
239
ARTICLE 32

Dès le retour du dossier de la procédure, la Commission :

- Si elle estime que les faits ne sont pas établis ou s’il


n'existe pas de charges contre l’accusé, déclare par une
ordonnance qu’il n'y a pas lieu à suivre.

Les accusés préventivement détenus sont mis en liberté :

- Si elle estime que les faits visés par la résolution de mise


en accusation sont établis, elle prononce le
renvoi du Président de la République ou des
membres du Gouvernement devant la Haute Cour
de Justice et les coauteurs ou les complices non
membres du Gouvernement devant les Juridiction de
Droit commun et décerne contre l'accusé une
ordonnance de prise de corps.

Le renvoi devant la Haute Cour est notifié aux parties


par le greffier.

ARTICLE 33

La constitution de partie civile n’est pas recevable devant la


Haute Cour de Justice.

Les actions en réparation de dommages ayant résulté de


crimes ou délits poursuivis devant la Haute Cour sont portées devant
les Juridictions de Droit commun.

La saisine est faite par requête sans frais. La requête doit être
notifiée au ministère public près ladite Juridiction de contenir une
expédition de la décision de la Haute Cour.

ARTICLE 34

A la requête du procureur général, le Président de la Haute


Cour fixe la date de l’audience.

A la diligence du procureur général les accusés, leurs conseils


et leurs témoins reçoivent quinze jours au moins avant la date
d'ouverture des débats, citation à comparaître.
240
ARTICLE 35

Le greffier convoque les juges titulaires et les juges


suppléants.
Les juges suppléants sont présents aux débats et remplacent
le cas échéant, les juges titulaires dans les conditions prévues à
l’article 9.

Section 4 - Des débats et du jugement

ARTICLE 36

Les débats devant la Haute Cour sont publics.


La Haute Cour peut exceptionnellement ordonner le
huis clos.

ARTICLE 37

Les règles fixées par le Code de Procédure pénale


concernant les débats et les jugements en matière correctionnelle
sont applicables devant la Haute Cour sous réserve des modifications
prévues aux articles ci-après.

ARTICLE 38

La Haute Cour, après clôture des débats, se retire dans


la salle de délibération et n'en peut sortir qu'après a vo ir pris
sa décision.
Elle statue sur la culpabilité des accusés. Il est voté
séparément pour chaque accusé sur chaque chef d'accusation et sur
la question de savoir s'il y a des circonstances atténuantes.
Le vote a lieu à bulletin secret. La décision est prise à la
majorité absolue.
Les juges suppléants ne peuvent prendre part
aux délibérations.

ARTICLE 39

La décision entièrement rédigée est rendue en


audience publique.

241
ARTICLE 40

Si le membre du Gouvernement poursuivi devant la Haute


Cour de Justice est déclaré coupable, il est voté sans désemparer sur
l'application de la peine conformément aux règles du Code de
Procédure pénale et du Code pénal.

Lorsque la Haute Cour de Justice constate que les


faits reprochés au Président de la République sont constitutifs
de haute trahison, elle transmet le dossier de la procédure
au Gouvernement qui procède conformément à l'alinéa 2 de
l’article 40 de la Constitution.

ARTICLE 41

Les arrêts de la Haute Cour ne sont susceptibles ni d'appel,


ni de pourvoi en cassation.

ARTICLE 42

Les règles de la contumace telles que prévues par le Code de


Procédure pénale sont applicables devant la Haute Cour.

TITRE IV - DISPOSITIONS DIVERSES ET TRANSITOIRES

ARTICLE 43

Les délais prévus par la présente loi sont tous francs.

ARTICLE 44

La présente loi s'appliquera à toutes les procédures


en cours.

ARTICLE 45

Pour la législature 2001-2005, les juges titulaires et


suppléants de la Haute Cour de Justice seront élus dans un délai de
trois mois, à compter de la promulgation de la présente loi.

242
ARTICLE 46

Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à


la présente loi, notamment la loi n° 59-230 du 7 novembre 1959
portant organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice et
l’ordonnance n° 2000-91 du 16 février 2000 donnant compétence à la
Cour suprême pour juger les crimes et délits commis par les membres
du Gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions modifiée par
l'ordonnance n° 2000-285 du 20 avril 2000 donnant provisoirement
compétence aux Juridictions de Droit commun pour connaître des
crimes et délits commis par les membres du Gouvernement dans
l'exercice de leurs fonctions.

ARTICLE 47

La présente loi sera publiée au Journal Officiel de la


République de Côte d'Ivoire et exécutée comme loi de l'Etat.

243
X-
CONSEIL CONSTITUTIONNEL

244
LOI ORGANIQUE N° 2001-303 DU 5 JUIN 2001
DETERMINANT L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DU
CONSEIL CONSTITUTIONNEL

245
ARTICLE PREMIER
La présente loi organique fixe, conformément à l'article 100
de la Constitution13, les règles d'organisation et de fonctionnement
du Conseil Constitutionnel, la procédure et les délais qui lui
sont impartis.
TITRE PREMIER - ORGANISATION
ARTICLE 2
Le Conseil Constitutionnel se compose :
- d'un Président ;
- des anciens Présidents de la République qui sont
membres de droit, sauf renonciation expresse de
leur part ;
- de six Conseillers désignés à raison de trois par le
Président de la République et de trois par le Président de
l'Assemblée Nationale.
ARTICLE 3
Les membres du Conseil Constitutionnel, autres que les
membres de droit, sont nommés par décret du Président de la
République pour une durée de six ans non renouvelable.
Avant leur entrée en fonction, ils prêtent serment
conformément aux dispositions de la Constitution :
- le Président, devant le Président de la République ;
- et les autres devant le Président du Conseil
Constitutionnel.
Acte est dressé de la prestation de serment.
ARTICLE 4
Le Conseil Constitutionnel est renouvelé par moitié tous
les trois ans.

3
Voir article 136 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la République
de Côte d'Ivoire

246
Le premier Conseil Constitutionnel comprendra :

- trois Conseillers dont deux désignés par le Président de


l'Assemblée Nationale, nommés pour trois ans par le
Président de la République ;
- trois Conseillers dont un désigné par le Président de
l'Assemblée Nationale, nommés pour une durée de six
ans par le Président de la République.

ARTICLE 5

Pendant la durée de leurs fonctions, les membres


du Conseil Constitutionnel sont assimilés aux magistrats de
l'ordre judiciaire.

Ils jouissent des droits et avantages prévus par les lois et


règlements pour la protection physique et morale des magistrats et
sont soumis aux obligations imposées aux magistrats à l'occasion et
dans l'exercice de leurs fonctions.

Les traitements, indemnités et avantages en nature alloués


aux Conseillers sont déterminés par décret.

ARTICLE 6

Les fonctions de membres du Conseil Constitutionnel sont


incompatibles avec l'exercice de toute fonction politique, de tout
emploi public ou électif et de toute activité professionnelle.

Lorsqu'il est établi qu'un de ses membres exerce une fonction


ou une activité incompatible avec sa qualité, le Conseil
Constitutionnel procède à son audition après lui avoir communiqué
son dossier et prononce le cas échéant sa démission.

ARTICLE 7

En cas de décès, démission ou empêchement absolu pour


quelque cause que ce soit, le Président ou les Conseillers sont
remplacés dans un délai de huit jours pour la durée des fonctions
restant à courir, conformément aux dispositions de l'article 4.

L'empêchement absolu est constaté par le Conseil.

247
ARTICLE 8

L'administration et la discipline du Conseil Constitutionnel


sont assurées par le Président.

ARTICLE 9

Le Conseil Constitutionnel jouit de l'autonomie financière.

Le Président du Conseil Constitutionnel exerce les fonctions


d'ordonnateur dans les conditions déterminées par le règlement de la
comptabilité publique.

Le trésorier du Conseil Constitutionnel exerce les fonctions


d'agent comptable dans les conditions déterminées par le règlement
de la comptabilité.

ARTICLE 10

Un décret pris en Conseil des ministres sur proposition du


Président du Conseil détermine le règlement, la composition et le
fonctionnement des services, ainsi que l'organisation du Secrétariat
général chargé d'assister le Président dans l'administration du Conseil
Constitutionnel.

TITRE II - FONCTIONNEMENT

CHAPITRE PREMIER - DES DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE 11

Le Conseil Constitutionnel se réunit sur convocation


Président.

En cas d'empêchement de celui-ci, il est suppléé membre


le plus âgé.

248
ARTICLE 12
Lorsque le Conseil Constitutionnel est saisi en application des
articles 95 et 97 de la Constitution4 :

- Le Président de la République peut se faire représenter


à l'audience par un membre du Gouvernement ;
- Le Président de l'Assemblée Nationale, groupe
parlementaire, le représentant députés par un
parlementaire.

Ils peuvent se faire assister d'experts ou de conseils.

Le représentant du collectif des députés doit être connu au


moment de la saisine.

ARTICLE 13

Le Conseil Constitutionnel peut procéder à toutes mesures


d'instruction, notamment entendre tout expert ou sachant, et se faire
communiquer tout document utile.

Le rapporteur désigné pour une affaire peut entendre les


membres du gouvernement, et procéder à toutes mesures
d’instruction sans qu’il puisse lui être opposé le secret professionnel.

Les fonctionnaires et agents des administrations, des services


publics et privés, sont tenus de lui fournir les renseignements ayant
un lien avec l'objet de la saisine.

ARTICLE 14

Les décisions et avis du Conseil Constitutionnel sont rendus


par cinq membres au moins. Ils sont adoptés à la majorité des
membres du Conseil.

En cas de partage de voix, celle du Président ou de son


suppléant est prépondérante.

4
Voir articles 133 et 134 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la
République de Côte d'Ivoire.

249
ARTICLE 15
Le Conseil Constitutionnel siège en toutes matières à huis
clos. Seuls les parties, leurs représentants, les experts et conseils,
participent aux débats.
Les décisions du Conseil sont rendues en audience publique
sur rapport d'un de ses membres et ne sont susceptibles d'aucun
recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités
administratives, juridictionnelles, militaires et à toute personne
physique ou morale.
Toute personne participant, à quelque titre que ce soit, aux
travaux du Conseil Constitutionnel, est tenue au respect du secret.
ARTICLE 16
Les décisions du Conseil Constitutionnel portent les mentions
suivantes :
«Au nom du peuple de Côte d'Ivoire, le Conseil
Constitutionnel... »
Elles sont motivées et signées du Président et du
Secrétaire Général.
Expédition des décisions rendues par le Conseil
Constitutionnel est adressée par son Président au Président de la
République aux fins d'en assurer la publication et l'exécution.
Elles sont publiées au Journal Officiel de la République de
Côte d'Ivoire.
ARTICLE 17
Au cours du dernier trimestre de chaque année, le Conseil
Constitutionnel arrête une liste de huit rapporteurs adjoints choisis
parmi les magistrats, les avocats et les enseignants de droit des
Universités et des Grandes Ecoles dans des conditions déterminées
par décret.
Ces rapporteurs sont proposés à raison de deux par le
Premier Président de la Cour de Cassation, trois par le Garde des
Sceaux, Ministre de la Justice et trois par le Ministre chargé de
l'Enseignement Supérieur.

250
CHAPITRE 2 - DES DECLARATIONS DE CONFORMITE
A LA CONSTITUTION

ARTICLE 18

Les engagements internationaux visés à l'article 84 de la


Constitution5 avant leur ratification doivent être déférés au Conseil
Constitutionnel par le Président de la République, le Président de
l'Assemblée Nationale ou par un quart au moins des Députés pour un
contrôle de conformité à la Constitution.

Les lois organiques avant leur promulgation, les règlements


de l'Assemblée Nationale avant leur mise en application doivent être
déférés par le Président de la République ou le Président de
l'Assemblée Nationale.

Aux mêmes fins, les lois, avant leur promulgation, peuvent


être déférées au Conseil Constitutionnel par le Président de la
République, le Président de l'Assemblée Nationale, tout groupe
parlementaire ou 1/10e des membres de l’Assemblée Nationale.

Les projets ou propositions de loi et les projets d'ordonnance


peuvent être soumis pour avis au Conseil Constitutionnel.

La lettre de transmission indique, le cas échéant, qu'il


y a urgence.

ARTICLE 19

Tout plaideur peut soulever l'exception d'inconstitutionnalité


d'une loi devant toute juridiction.

La juridiction devant laquelle l'exception d'inconstitutionnalité


est soulevée surseoit à statuer et impartit au plaideur un délai de
quinze jours pour saisir le Conseil Constitutionnel.

La saisine se fait par voie de requête.

A l'expiration du délai, Si le plaideur ne rapporte pas la preuve


de la saisine du Conseil, la juridiction passe outre.

5
Voir article 119 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la République
de Côte d'Ivoire

251
ARTICLE 20

Les associations des Droits de l'Homme légalement


constituées peuvent, par voie de requête, déférer au Conseil
Constitutionnel, les lois relatives aux libertés publiques.

ARTICLE 21

Le Conseil se prononce sur la conformité des textes à la


Constitution dans un délai de quinze jours à compter de sa saisine.
Toutefois, s'il y a urgence, le délai est ramené à huit jours.

ARTICLE 22

La saisine du Conseil Constitutionnel suspend le délai de


promulgation des lois, la mise en application des règlements de
l'Assemblée Nationale et leurs modifications ainsi que la ratification
des ordonnances.

ARTICLE 23

La publication d'une décision du Conseil Constitutionnel


constatant qu'une disposition n'est pas contraire à la Constitution met
fin à la suspension du délai de promulgation.

ARTICLE 24

Dans le cas où le Conseil Constitutionnel décide qu'une


disposition contraire à la Constitution est inséparable de l'ensemble
d'une loi, celle-ci ne peut être promulguée.

ARTICLE 25

Dans le cas où le Conseil Constitutionnel décide qu'une


disposition est contraire à la Constitution, sans constater en même
temps qu'elle est inséparable de l'ensemble d'une loi, le Président
de la République peut, soit promulguer ladite loi à l'exception
de cette disposition, soit demander à l'Assemblée Nationale
une nouvelle lecture.

252
CHAPITRE 3 - DE LA SAISINE ET DES DECISIONS DU
CONSEIL CONSTITUTIONNEL
ARTICLE 26
Le Conseil Constitutionnel peut être saisi par voie d'action ou
par voie d'exception.
Il est saisi par voie d'action avant la mise en vigueur de la loi.
Il est saisi par voie d'exception après la promulgation
de la loi.
Le Conseil Constitutionnel peut être aussi saisi pour avis.
Le Conseil Constitutionnel constate, par une décision
motivée, le caractère législatif ou réglementaire des dispositions qui
lui sont soumises.
ARTICLE 27
Dans le cas prévu à l'article 72 alinéa 2 de la Constitution 6, le
Conseil Constitutionnel saisi par le Président de la République, rend
son avis dans un délai de quinze jours.
ARTICLE 28
Conformément à l'article 75 de la Constitution 7, les
ordonnances sont prises en Conseil des Ministres après avis éventuel
du Conseil Constitutionnel.
Cet avis ne peut intervenir que dans un délai maximum de
quinze jours à compter de la date de sa saisine.
ARTICLE 29
Dans les cas prévus par l'article 76 de la Constitution 8, le
Conseil Constitutionnel statue dans un délai maximum de quinze jours
à compter de la date de sa saisine.
L'autorité qui saisit le Conseil Constitutionnel en avise aussitôt
les autorités qui ont également compétence à cet effet conformément
à l'article 76 de la Constitution.

6
Voir article 103 al. 2 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la République de Côte
d'Ivoire
7
Voir article 106 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la République de Côte d'Ivoire
8
Voir article 108 de la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la République de Côte d'Ivoire

253
ARTICLE 30

La décision, signée du Président et du Secrétaire général du


Conseil Constitutionnel, est transmise au Président de la République
pour publication et exécution.

Expédition est transmise au Président de l'Assemblée


Nationale ou aux Députés qui ont saisi le Conseil.

CHAPITRE 4 - DE L'ELECTION DU PRESIDENT


DE LA REPUBLIQUE

Section première - Les attributions du Conseil Constitutionnel

ARTICLE 31

Les attributions du Conseil Constitutionnel en matière


d'élection à la Présidence de la République sont déterminées par la
loi n° 2000-514 du 1er août 2000 portant Code électoral et
particulièrement en ses articles 46, 47, 52, 56, 59, 60, 61, 62, 63, 64
et les textes particuliers y afférents.

Section 2 - Le Contentieux

ARTICLE 32

Toutes réclamations, toutes contestations relatives à l'élection


du Président de la République sont soumises au
Conseil Constitutionnel conformément aux délais et conditions
du Code électoral.

CHAPITRE 5 - DE L'ELECTION DES DEPUTES

Section première - Les Attributions du Conseil Constitutionnel


en matière d'Election des Députés

ARTICLE 33

Les attributions du Conseil Constitutionnel en matière


d'élection des Députés sont déterminées par la loi et les textes
particuliers relatifs à cette élection.

254
Section 2 - Le Contentieux

ARTICLE 34

Toutes réclamations, toutes contestations relatives à l'élection


des Députés sont soumises au Conseil Constitutionnel.

ARTICLE 35

Le Conseil Constitutionnel est saisi par une requête d'e


adressée au Secrétaire Général du Conseil.

Pour les requérants situés en dehors de la circonscription


administrative du siège du Conseil, celui-ci est saisi par requête, par
l'intermédiaire du Préfet, du Sous-préfet ou de la Commission chargée
des élections, contre récépissé.

Le Préfet, le Sous-préfet ou la Commission chargée des


élections, avise par télégramme, télécopie ou tout autre moyen
écrit, le Secrétaire Général du Conseil et assure la transmission
de la requête.

Le Secrétaire Général donne, sans délai, avis des requêtes à


l'Assemblée Nationale et aux personnes intéressées.

ARTICLE 36

La requête doit contenir les nom, prénoms et qualités du


requérant, les nom et prénoms des élus dont l'élection est contestée,
ainsi que les moyens d'annulation invoqués.

Le requérant doit annexer à la requête les pièces


produites au soutien de ses moyens. Le Conseil peut,
exceptionnellement, lui impartir un délai supplémentaire pour
la production des pièces complémentaires.

La requête n'a pas d'effet suspensif. Elle est dispensée de


frais de timbre et d'enregistrement.

255
ARTICLE 37

Dès réception d'une requête, le Président du Conseil


Constitutionnel en confie l'examen à un conseiller rapporteur.
Celui-ci peut se faire assister de rapporteurs adjoints.

Avis est donné aux personnes dont l'élection est contestée.

Le conseiller rapporteur leur impartit un délai de quarante huit


heures pour prendre connaissance de la requête et des pièces au
Secrétariat du Conseil et produire leurs observations écrites.

ARTICLE 38

Dès réception des observations ou à l'expiration du délai


imparti pour les produire, l'affaire est portée devant le Conseil qui
statue par une décision motivée. La décision est aussitôt notifiée à
l'Assemblée Nationale et aux personnes intéressées.

ARTICLE 39

Lorsqu'il fait droit à une requête, le Conseil peut, selon le cas,


annuler l'élection contestée ou réformer la proclamation faite par la
Commission chargée des élections et proclamer le candidat qui a été
régulièrement élu.

ARTICLE 40

Le Conseil peut, le cas échéant, ordonner une enquête, se


faire communiquer tous documents et rapports relatifs à l'élection.

Le Conseiller rapporteur est commis pour recevoir les


déclarations des témoins. Le procès-verbal par lui dressé est
communiqué aux intéressés pour déposer leurs observations écrites
dans un délai de quarante huit heures.

ARTICLE 41

Le Conseil Constitutionnel statue sur la validité de l'élection


sans préjudice des cas d'inéligibilité qui pourraient lui être
soumis ultérieurement.

Dans tous les cas, la décision doit être rendue un mois avant
la rentrée parlementaire, faute de quoi l'élection est réputée validée.

256
CHAPITRE 6 - DU CONTROLE DE LA REGULARITE
DU REFERENDUM
ARTICLE 42
Le Conseil Constitutionnel contrôle la régularité des
opérations du référendum et en proclame les résultats définitifs. Il
statue sur les cas de réclamation et de contestation.
Lorsque, à la suite de réclamation ou de contestation relative
à la régularité des opérations de vote et aux résultats du scrutin dans
un bureau de vote, le Conseil Constitutionnel se rend compte de la
véracité des faits incriminés, il procède à l'annulation des résultats du
bureau en cause et ordonne la reprise du scrutin dans ce bureau.
TITRE III - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES
ARTICLE 43
Les attributions du Conseil Constitutionnel seront exercées
jusqu'à sa mise en place, par la Chambre Constitutionnelle de la Cour
Suprême.
Dès l'installation du Conseil, la chambre Constitutionnelle lui
transmet les dossiers des affaires dont elle a été saisie et sur
lesquelles elle n'a pas encore statué.
Les délais impartis au Conseil Constitutionnel par
la présente loi commenceront à courir, dès l'installation de
ses membres.
ARTICLE 44
Sont abrogées toutes les dispositions antérieures, notamment
les lois n° 94-438 et n° 94-439 du 16 août 1994
portant révision de la Constitution et création du Conseil
Constitutionnel, ainsi que l'ordonnance n° 2000-428 du 9 juin 2000
portant création d'une chambre Constitutionnelle telle que modifiée
par les ordonnances n° 2000-475 du 12 juillet 2000 et n° 2001-61
du 31 janvier 2001.
ARTICLE 45

La présente loi sera publiée au Journal Officiel de la


République de Côte d'Ivoire et exécutée comme loi de l'Etat.
257
TABLE DES MATIERES

I- ORGANISATION JUDICIAIRE .................................................................. 3


LOI N° 61-155 DU 18 MAI 1961, PORTANT ORGANISATION
JUDICIAIRE .............................................................................................. 4
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES ............................... 5
TITRE II - ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES
JURIDICTIONS .................................................................................... 9
CHAPITRE PREMIER - LA COUR SUPREME ............................. 9
CHAPITRE 2 - LES COURS D’APPEL ......................................... 9
CHAPITRE 3 - LES TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE ET
LEURS SECTIONS .................................................................... 13
CHAPITRE 4 - LES JUSTICES DE PAIX .................................... 18
TITRE III - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ...................................... 18
II- PARQUET GENERAL PRES LA COUR DE CASSATION ET LE
CONSEIL D’ETAT ...................................................................................... 20
LOI N° 2020-883 DU 21 OCTOBRE 2020 DETERMINANT LA
COMPOSITION ET LE FONCTIONNEMENT DU PARQUET GENERAL
PRES LA COUR DE CASSATION ET LE CONSEIL D’ETAT. ............... 21
CHAPITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES ............. 22
CHAPITRE 2 - COMPOSITION................................................... 23
CHAPITRE 3 - FONCTIONNEMENT .......................................... 26
CHAPITRE 4 - DISPOSITIONS FINANCIERES.......................... 27
CHAPITRE 5 - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES .. 28
III- COUR DE CASSATION ........................................................................ 29
LOI ORGANIQUE N° 2020-967 DU 17 DECEMBRE 2020
DETERMINANT LES ATTRIBUTIONS, LA COMPOSITION,
L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA COUR
DE CASSATION. .................................................................................... 30
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES ............................. 31
Section première - Dispositions préliminaires.......................... 31
Section 2 - Principes statutaires .............................................. 32
TITRE II - ATTRIBUTIONS DE LA COUR DE CASSATION .............. 33
TITRE III - COMPOSITION ET ORGANISATION DE LA COUR DE
CASSATION....................................................................................... 34
CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION .................................... 34
Section première - Emplois ..................................................... 34
Section 2 - Nominations aux différents emplois....................... 35
CHAPITRE 2 - ORGANISATION DE LA COUR DE
CASSATION............................................................................... 38
Section première - Le Président de la Cour de Cassation ....... 38
Section 2 - Les Chambres de la Cour de Cassation................ 39
Section 3 - Le Cabinet du Président de la Cour de Cassation 40
Section 4 - Le secrétaire général de la Cour de Cassation .... 40

258
Section 5 - Le greffier en chef de la Cour de Cassation .......... 41
TITRE IV - FONCTIONNEMENT DE LA COUR DE CASSATION ..... 42
CHAPITRE PREMIER - FORMATIONS DE LA COUR DE
CASSATION............................................................................... 42
CHAPITRE 2 - PROCEDURES DEVANT LA COUR DE
CASSATION............................................................................... 44
Section première - Le pourvoi en cassation ............................ 44
Sous-section première - Les conditions et formes du
pourvoi ............................................................................... 45
Sous-section 2 - Les effets du pourvoi ............................... 48
Section 2 - Procédures spéciales ............................................ 51
Sous-section première - Règlement de juges .................... 51
Sous-section 2 - Renvoi d’une juridiction à une autre ........ 52
Sous-section 3 - Demande en révision .............................. 52
Sous-section 4 - Prise à partie ........................................... 52
Sous-section 5 - Récusation .............................................. 53
Sous-section 6 - Inscription de faux ................................... 53
Sous-section 7 - Demandes en annulation des actes des
juges pour excès de pouvoir .............................................. 54
Sous-section 8 - Recours contre les arrêts de la Cour de
Cassation ........................................................................... 55
Sous-section 9 - Tierce opposition ..................................... 56
CHAPITRE 3 - DEROULEMENT DE L’AUDIENCE .................... 56
CHAPITRE 4 - FRAIS DE PROCEDURE .................................... 57
TITRE V - DISPOSITIONS FINANCIERES ......................................... 58
TITRE VI - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES ............... 59
IV- CONSEIL D’ETAT ................................................................................. 60
LOI ORGANIQUE N° 2020-968 DU 17 DECEMBRE 2020 DETERMINANT
LES ATTRIBUTIONS, LA COMPOSITION, L’ORGANISATION ET LE
FONCTIONNEMENT DU CONSEIL D’ETAT. ........................................ 61
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES ............................. 62
Section première - Dispositions préliminaires.......................... 62
Section 2 - Principes statutaires .............................................. 63
TITRE II - ATTRIBUTIONS ................................................................. 64
CHAPITRE PREMIER - ATTRIBUTIONS CONTENTIEUSES .... 64
CHAPITRE 2 - ATTRIBUTIONS CONSULTATIVES ................... 65
TITRE III - COMPOSITION ET ORGANISATION ............................... 66
CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION .................................... 66
CHAPITRE 2 - ORGANISATION ................................................. 72
Section première - Le Président du Conseil d'Etat .................. 72
Section 2 - Les sections du Conseil d'Etat .............................. 73
Paragraphe premier - La section du Contentieux ............ 74
Paragraphe 2 - La section consultative ........................... 74
Section 3 - Le cabinet du Président du Conseil d’Etat ............. 75
Section 4 - Le secrétaire général du Conseil d'Etat ................. 75

259
Section 5 - Le greffier en chef du Conseil d'Etat ..................... 76
TITRE IV - FONCTIONNEMENT......................................................... 77
SOUS-TITRE PREMIER - FORMATIONS DU CONSEIL D’ETAT . 77
SOUS-TITRE 2 - LA FONCTION CONTENTIEUSE ....................... 80
CHAPITRE PREMIER - PROCEDURES .................................... 81
Section première - Pourvoi en cassation ................................. 81
Section 2 - Recours en annulation pour excès de pouvoir ...... 85
Paragraphe premier - Introduction du recours ................. 85
Paragraphe 2 - Instruction du recours ............................. 87
Section 3 - Sursis à exécution ................................................. 91
Section 4 - Référé administratif ............................................... 92
Section 5 - Intervention ........................................................... 92
Section 6 - Vérification d’écriture et inscription de faux ........... 93
Section 7 - Recours contre les arrêts du Conseil d’Etat .......... 94
Paragraphe premier - Tierce opposition .......................... 94
Paragraphe 2 - Recours en révision ................................ 95
Paragraphe 3 - Recours en rectification d’erreur
matérielle ......................................................................... 95
Paragraphe 4 - Recours en interprétation ....................... 95
Section 8 - Recours en matière de contentieux électoral ........ 96
Section 9 - Règlements de juges............................................. 96
Section 10 - Renvoi d'une juridiction à une autre .................... 97
Section 11 - Connexité ............................................................ 98
Section 12 - Récusation .......................................................... 98
CHAPITRE 2 - DEROULEMENT DE L’AUDIENCE .................... 99
CHAPITRE 3 - FRAIS DE PROCEDURE .................................. 100
CHAPITRE 4 - EXECUTION DES DECISIONS ........................ 101
SOUS-TITRE 3 - LA FONCTION CONSULTATIVE ..................... 103
CHAPITRE PREMIER - AVIS A LA DEMANDE DU PRESIDENT
DE LA REPUBLIQUE ET DES MEMBRES DU
GOUVERNEMENT................................................................... 103
CHAPITRE 2 - AVIS A L’INITIATIVE DU CONSEIL D’ETAT .... 104
CHAPITRE 5 - AVIS CONTENTIEUX ....................................... 104
TITRE V - DISPOSITIONS FINANCIERES ....................................... 106
TITRE VI - DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES ET
FINALES .......................................................................................... 106
V- COUR DES COMPTES ........................................................................ 108
LOI ORGANIQUE N°2018-979 DU 27 DECEMBRE 2018 DETERMINANT
LES ATTRIBUTIONS, LA COMPOSITION, L’ORGANISATION ET LE
FONCTIONNEMENT DE LA COUR DES COMPTES ........................... 109
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES ........................... 110
Section première - Dispositions préliminaires........................ 110
Section 2- Principes statutaires ............................................. 110
TITRE II - ATTRIBUTIONS DE LA COUR DES COMPTES ............. 111

260
TITRE III - COMPOSITION ET ORGANISATION DE LA COUR DES
COMPTES ........................................................................................ 114
CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION .................................. 114
Section première - Emplois ................................................... 114
Section 2 - Les magistrats du siège ...................................... 115
Section 3 - Le greffe et le service de vérification ................... 118
Section 4 - Le secrétariat général de la Cour des comptes ... 119
CHAPITRE 2 - ORGANISATION DE LA COUR DES
COMPTES ............................................................................... 120
CHAPITRE 3 - FORMATIONS DE LA COUR DES COMPTES 121
TITRE IV - DU PARQUET GENERAL PRES LA COUR DES
COMPTES ........................................................................................ 124
CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION .................................. 124
CHAPITRE 2 - ORGANISATION DU MINISTERE PUBLIC PRES
LA COUR DES COMPTES ...................................................... 125
TITRE V - PROCEDURES DEVANT LA COUR DES COMPTES .... 127
CHAPITRE PREMIER - PRINCIPES GENERAUX ................... 127
CHAPITRE 2 - CONTROLE JURIDICTIONNEL........................ 130
Section première - Production des comptes par les comptables
publics ................................................................................... 130
Section 2 - Instruction des comptes ...................................... 132
Section 3 - Jugement des comptes ....................................... 132
Section 4 - Gestion de fait ..................................................... 135
Section 5 - Faute de gestion.................................................. 138
Section 6 - Sanctions ............................................................ 141
Section 7 - Notification des arrêts définitifs ........................... 143
CHAPITRE 3 - VOIES DE RECOURS ...................................... 144
Section première - Pourvoi en cassation ............................... 144
Section 2 - Recours en révision............................................. 145
CHAPITRE 4 - CONTROLE NON JURIDICTIONNEL ............... 147
Section première - Dispositions générales ............................ 147
Section 2 - Contrôle des services de l'Etat et des collectivités
territoriales ............................................................................. 147
Section 3 - Contrôle des entreprises publiques et des
organismes à participation financière publique ...................... 149
Section 4 - Contrôle des délégations de service public ......... 151
Section 5 - Contrôle des organismes de sécurité et de
prévoyance sociale ................................................................ 152
Section 6 - Contrôle des organismes bénéficiant d'un concours
financier public....................................................................... 153
Section 7 - Contrôle des organismes bénéficiaires de la
générosité publique ............................................................... 154
CHAPITRE 5 - ASSISTANCE AU GOUVERNEMENT ET AU
PARLEMENT ........................................................................... 155
TITRE VI - DISPOSITIONS FINANCIERES ...................................... 156
TITRE VII - DISPOSITIONS FINALES .............................................. 157

261
VI- TRIBUNAL DES CONFLITS ............................................................... 158
LOI N° 2020-884 DU 21 OCTOBRE 2020 DETERMINANT LA
COMPOSITION, LES ATTRIBUTIONS ET LE FONCTIONNEMENT DU
TRIBUNAL DES CONFLITS. ............................................................... 159
CHAPITRE PREMIER - COMPOSITION .................................. 160
CHAPITRE 2 - ATTRIBUTIONS ................................................ 162
Section première - Dispositions générales ............................ 162
Section 2 - La prévention des conflits .................................... 162
Section 3 - Le conflit positif.................................................... 164
Section 4 - Le conflit négatif .................................................. 168
Section 5 - Le conflit de décisions ......................................... 169
CHAPITRE 3 - FONCTIONNEMENT DU TRIBUNAL DES
CONFLITS ............................................................................... 169
VII- JURIDICTIONS DE PREMIER DEGRE -JURIDICTIONS DE SECOND
DEGRE ..................................................................................................... 173
1- DECRET N° 97-673 DU 3 DÉCEMBRE 1997 PORTANT CREATION
DE JURIDICTIONS DE PREMIERE INSTANCE ET ERECTION DE
SECTIONS DETACHEES EN TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE
ET FIXANT LEUR SIEGE, LEUR RESSORT TERRITORIAL ET LEUR
COMPOSITION. .................................................................................... 174
ANNEXE AU DECRET N° 97-673 DU 3 DECEMBRE 1997 PORTANT
CREATION DE JURIDICTIONS DE PREMIERE INSTANCE ET
ERECTION DE SECTIONS DETACHEES EN TRIBUNAUX DE
PREMIERE INSTANCE ET FIXANT LEUR SIEGE, LEUR RESSORT
TERRITORIAL ET LEUR COMPOSITION ........................................... 176
2- DECRET N° 99-315 DU 21 AVRIL 1999 PORTANT CREATION DES
COURS D’APPEL D'ABENGOUROU, DE MAN ET DE KORHOGO,
ERECTION DE LA SECTION DE TRIBUNAL DE DIVO EN TRIBUNAL DE
PREMIERE INSTANCE ET RATTACHEMENT DE LA SECTION
DETACHEE DE SEGUELA AU TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE
DE DALOA ............................................................................................ 186
ANNEXE AU DECRET N° 99-315 DU 21 AVRIL 1999 PORTANT
CREATION DES COURS D'APPEL D'ABENGOUROU, DE MAN ET DE
KORHOGO, ERECTION DE LA SECTION DE TRIBUNAL DE DIVO EN
TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE ET RATTACHEMENT DE LA
SECTION DETACHEE DE SEGUELA AU TRIBUNAL DE PREMIERE
INSTANCE DE DALOA ......................................................................... 188
VIII- JURIDICTIONS DE COMMERCE ..................................................... 198
1- LOI N° 2016-1110 DU 8 DECEMBRE 2016 PORTANT CREATION,
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES JURIDICTIONS DE
COMMERCE ......................................................................................... 199
TITRE PREMIER - DISPOSITIONS GENERALES ........................... 200
TITRE II - ATTRIBUTIONS DES JURIDICTIONS DE COMMERCE 202
TITRE III - ORGANISATION DES JURIDICTIONS DE
COMMERCE .................................................................................... 203

262
CHAPITRE PREMIER - ORGANISATION DES TRIBUNAUX DE
COMMERCE ............................................................................ 203
CHAPITRE 2 - ORGANISATION DES COURS D’APPEL DE
COMMERCE ............................................................................ 206
TITRE IV - JUGES DES JURIDICTIONS DE COMMERCE ............. 210
TITRE V - PROCEDURE .................................................................. 212
CHAPITRE PREMIER- PROCEDURE DEVANT LE TRIBUNAL DE
COMMERCE ............................................................................... 212
Section première - Appel des causes .................................... 212
Section 2 - Juge rapporteur ................................................... 213
Section 3 - Intervention du ministère public ........................... 213
Section 4 - Jugement ............................................................ 214
CHAPITRE 2 - PROCEDURE DEVANT LA COUR D’APPEL DE
COMMERCE ............................................................................ 215
CHAPITRE 3 - PROCEDURES D’URGENCE........................... 216
Section première - Référés.................................................... 216
Section 2 - Ordonnance sur requête ..................................... 217
CHAPITRE 4 - CONTROLE DES JURIDICTIONS DE
COMMERCE ............................................................................ 217
TITRE VI - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ................................... 219
TITRE VII - DISPOSITIONS FINALES .............................................. 220
2- DECRET N° 2017-501 DU 2 AOUT 2017 PORTANT CREATION DE LA
COUR D'APPEL DE COMMERCE D'ABIDJAN ET FIXANT SON SIEGE,
SON RESSORT TERRITORIAL ET SA COMPOSITION ..................... 221
ANNEXE AU DECRET N° 2017-501 DU 2 AOUT 2017 PORTANT
CREATION DE LA COUR D'APPEL DE COMMERCE D'ABIDJAN ET
FIXANT SON SIEGE, SON RESSORT TERRITORIAL ET SA
COMPOSITION ..................................................................................... 223
3- DECRET N° 2018-226 DU 28 FEVRIER 2018 DEFINISSANT LES
COSTUMES D’AUDIENCE DES CONSEILLERS ET JUGES
CONSULAIRES DES JURIDICTIONS DE COMMERCE...................... 225
4- DECRET N° 2020-33 DU 14 JANVIER 2020 DETERMINANT LES
CONDITIONS D’ATTRIBUTION ET LE MONTANT DES INDEMNITES
DES CONSEILLERS ET JUGES CONSULAIRES ET DES MEMBRES DU
CONSEIL DE SURVEILLANCE DES JURIDICTIONS DE
COMMERCE. ........................................................................................ 227
IX- HAUTE COUR DE JUSTICE ............................................................... 231
LOI ORGANIQUE N° 2002-05 DU 3 JANVIER 2002 DETERMINANT LA
COMPOSITION, LE FONCTIONNEMENT ET LA PROCEDURE DE LA
HAUTE COUR DE JUSTICE ................................................................. 232
TITRE PREMIER - COMPOSITION .................................................. 233
TITRE II - ATTRIBUTIONS ET FONCTIONNEMENT ....................... 234
Section première - Attributions .............................................. 234
Section 2 - Fonctionnement................................................... 234
TITRE III - PROCEDURE .................................................................. 237

263
Section première - De la saisine de l'Assemblée nationale ... 237
Section 2 - De la mise en accusation .................................... 237
Section 3 - De l'instruction ..................................................... 238
Section 4 - Des débats et du jugement ................................. 241
TITRE IV - DISPOSITIONS DIVERSES ET TRANSITOIRES ........... 242
X- CONSEIL CONSTITUTIONNEL ........................................................... 244
LOI ORGANIQUE N° 2001-303 DU 5 JUIN 2001 DETERMINANT
L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DU CONSEIL
CONSTITUTIONNEL ............................................................................ 245
TITRE PREMIER - ORGANISATION................................................ 246
TITRE II - FONCTIONNEMENT ........................................................ 248
CHAPITRE PREMIER - DES DISPOSITIONS GENERALES ... 248
CHAPITRE 2 - DES DECLARATIONS DE CONFORMITE A LA
CONSTITUTION ...................................................................... 251
CHAPITRE 3 - DE LA SAISINE ET DES DECISIONS DU
CONSEIL CONSTITUTIONNEL ............................................... 253
CHAPITRE 4 - DE L'ELECTION DU PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE .......................................................................... 254
Section première - Les attributions du Conseil
Constitutionnel ....................................................................... 254
Section 2 - Le Contentieux .................................................... 254
CHAPITRE 5 - DE L'ELECTION DES DEPUTES ..................... 254
Section première - Les Attributions du Conseil Constitutionnel
en matière d'Election des Députés ........................................ 254
Section 2 - Le Contentieux .................................................... 255
CHAPITRE 6 - DU CONTROLE DE LA REGULARITE DU
REFERENDUM ........................................................................ 257
TITRE III - DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES .............. 257

264

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