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CHAPITRE 1 : LES DROITS D'ENREGISTREMENT

Dans le cadre de la fiscalité des entreprises, les droits d'enregistrement sont payés par
l'entreprise lors de sa création et lors d'un évènement important lié à sa vie (augmentation de
capital, réduction de capital, Amortissement de capital, fusion, dissolution de l'entreprise…).
Les droits d'enregistrement sont payés par toutes les entreprises à caractère commerciale à
l'exception des sociétés d'état, des sociétés à économies mixtes, les sociétés mutualistes.

I. CALCUL DES DROITS D'ENREGISTREMENT LORS DE LA


CREATION DE L'ENTREPRISE
A la création de l'entreprise, les droits sont fonction de la nature des apports, il existe deux
types d'apports : les Apports purs et simples et les Apports à titre onéreux. Ces apports
constituent la base d'imposition.

A/ LES APPORTS PURS ET SIMPLES (APS)

Les APS sont des Apports qui confèrent à leurs auteurs des droits sociaux (actions ou parts
sociales)
A la création de l'entreprise, le total de l'APS constitue le capital de l'entreprise. Les droits sur
les APS sont appelés droits d'apport ; et son calcul obéit aux dispositions de l'article 754 du
CGI. Le barème dégressif s'articule de la manière suivante.
Si le montant des APS est supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 5 milliards de F CFA ;
le taux applicable est de 0,3%.
Si le montant des APS est supérieur à 5 milliards de F CFA ; le taux applicable est de 0,1%
Les APS peuvent être en nature comme en numéraire. Lorsqu'ils sont en nature et qu'il porte
sur des immeubles bâtis ou non, il est perçu un droit additionnel appelé la contribution
foncière ou la taxe de transcription foncière sur la valeur brute des immeubles. La
contribution foncière a un taux global de 1,2% réparti comme suit : 0,4% pour le salaire du
conservateur et 0,8% pour la publicité foncière.

Application :
Les associés Daniel et Wambo ont créé le 01/02/N, une société anonyme au capital de
15.000.000.000 F.
M. Wambo a apporté en espèces 8.000.000.000 F.
M. Daniel a apporté un immeuble bâti d'une valeur de 3.000.000.000 F et une somme en
espèce de 4.000.000.000 F.
TAF : Calculer des droits d'enregistrement lors de cette constitution.

Corrigé

Apports des associés


Daniel 8 000 000 000
Wambo 3 000 000 000 + 4 000 000 000 = 7 000 000 000
Ces apports sont des apports à titre pur et simple (APS): dans ce cas application des droits
d'apports

Liquidation des droits

En milliers
Eléments Droits proportionnels Droit fixe
(15 000 000 - 10 000) x 0.3% 44 970
44 970
Contribution foncière ; 3 000 000 x 1,2% 36 000
= 36 000
Droits à payer 80970

Droits à payer 80 970 000

Remarque :
Les droits se calculent aussi bien sur la partie des apports libérés que sur la partie des apports
non libérés.
A la création, lorsque le total des droits d'apport à l'exception de la contribution foncière est
supérieur ou égal à 25.000.000 F, le paiement des droits peut être fractionné.
Le 1er tiers au plus tard 30 jours après la création de l'entreprise.
Le 2nd tiers au plus tard un an après le 1er majoré d'intérêt au taux directeur de la banque
centrale (BCEAO)
Le 3ème tiers au plus tard un an après le 2ème majoré toujours d'intérêts au taux directeur de la
banque centrale.
Lorsque le total des APS est supérieur à 5.000.000.000 F, il faut favoriser la taxation groupée
au détriment de la taxation élément par élément.

B/ LES APPORTS A TITRE ONEREUX (ATO)


Les ATO sont des apports dont la contrepartie est une reconnaissance de dette, un
remboursement ou la prise en compte d'un passif. Les ATO sont effectués en cas d'apport
mixte ; cas où l'associé fait des apports purs et simples et des apports à titre onéreux. Les
ATO sont assimilés à une mutation ; dans ce cas on applique les droits de mutations.
Les droits de mutations sont fonction de la nature des biens.
Les ATO sont passibles des droits de mutation applicables aux biens qui les ont engendré.
Il existe un tableau qui récapitule la taxation des ATO, il s'agit du tableau de tarification des
ATO.

1- Tableau de tarification des ATO


Remarque :
Les droits de mutation sur immeuble ont pour assiette la valeur vénale (valeur à laquelle
l'immeuble peut être vendu) et non la valeur déclarée sauf si cette dernière est supérieure à la
valeur vénale.

Eléments Taux
Créances Droit fixe (DF) 18 000 f
Trésorerie Droit fixe 18 000 f
Droits sociaux (Actions, parts sociales) 1%
Stocks de marchandises Droit fixe 18 000 f
Biens meubles (sauf fonds de commerce) Droit fixe 18 000 f
Bail de meuble 18 000 f
Mutation d'immeuble installé à l'étranger 1,5% + CF
Bail à durée limité, droit au bail (immeuble et fonds 1,5%
de commerce)
Echange d'immeuble avec retour 4% + CF
Echange d'immeuble sans retour 4% + CF
Acquisition d'immeuble à usage professionnel 4 %+ CF
(bureau, magasin)
Acquisition d'immeuble à usage autre que 4% + CF
professionnel
Biens corporels ou incorporels apporté dans le cadre 10%
du fonds de commerce
Bail d'immeuble et fonds de commerce à durée 10%
illimité

2- Modalité de calcul des droits de mutation


Il existe deux modalités de calculs des droits de mutation ; ce sont : la méthode de l'ordre
d'imputation et la méthode d'imputation proportionnelle.

a. Méthode de l'ordre d'imputation


Dans cette méthode, les ATO sont imputés aux éléments de l'actif qui supportent les taux les
plus faibles ; pour évoluer progressivement vers ceux qui supportent les taux les plus élevés
jusqu'à épuisement des ATO. Cette méthode est dite favorable à l'entreprise et défavorable à
l'administration fiscale.

Application :

Mr Emile apporte son entreprise individuelle en constitution de la SA X

Actif Passif
Terrain 2 000 000 Compte de l'exploitant 55 000 000
Bâtiments 10 000 000
Fonds de commerce 20 000 000
Stocks de marchandises 30 000 000 Fournisseurs
Créances clients 6 000 000 d'investissement 5 800 000
Banque 2 000 000 Fournisseurs
d'exploitation 8 000 000
Autres créditeurs 2 000 000

70 800 000 70 800 000

Autres apporteurs 4 980 000 000 en espèces

Travail à faire ; Calculer les droits

Corrigé

Apport d'Emile 70 800 000


Dettes - 15 800 000 (ATO)
----------------
Apport net 55 000 000 (APS)
Autres apporteurs 4 980 000 000 (APS)
Total des APS 5 035 000 000

Eléments Droits proportionnels Droit fixe


ATO 15 800 000
Banque - 2 000 000 DF 18000
Créances clients - 6 000 000 DF 18000
Stocks - 7 800 000 DF 18000

APS (5 milliards - 10 000 000) x 0.3% = 14 970 000


35 000 000 x 0,1% = 35 000
Contribution foncière 1,2% x 12 000 000 144 000
Droits à payer 15 149 000 18 000 non

b. Méthode de l'imputation proportionnelle


Dans cette méthode, l'on considère que chaque bien renferme à la fois des ATO et des APS.
Pour déterminer la partie d'APS et d'ATO, contenu dans chaque bien, l'on utilise des
coefficients.
Nous avons donc des coefficients ATO et des coefficients APS :

Coefficient ATO = ATO / Apport brut


Coefficient APS = APS / Apport brut
Exercice :

A la création d'une entreprise, les associés majoritaires Dosso et Kassi font les apports
suivants :
Dosso apporte son fonds de commerce dont le patrimoine se présente comme suit :
Bâtiments ……………….......................... : 180.000.000
Terrain nu ………………………………. : 70.000.000
Brevets …………………………………… : 30.000.000
Matériels et mobiliers ……………………..: 120.000.000
Stock de marchandises …………………… : 170.000.000
Banque ……………………………………. : 80.000.000
Clients ……………………………………. : 15.000.000
Caisse …………………………………….. : 5.000.000

Il doit à divers créanciers la somme de 295.000.000 F. l'associé Kassi fait l'apport d'un
bâtiment devant servir d'entrepôt d'une valeur de 105.000.000 hypothèques en raison d'une
dette de 17.000.000.
Les autres associés font des apports en numéraires d'une valeur de 1.500.000.000 F.

TAF : Calculer les droits selon la méthode de l'ordre d'imputation Corrigé

Apport de Dosso

Bâtiments ……………….......................... : 180.000.000


Terrain nu ………………………………. : 70.000.000
Brevets …………………………………… : 30.000.000
Matériels et mobiliers ……………………..: 120.000.000
Stock de marchandises …………………… :170.000.000
Banque ……………………………………. : 80.000.000
Clients ……………………………………. : 15.000.000
Caisse …………………………………….. : 5.000.000
-----------------
Total brut 670 000 000
Dettes - 295 000 000
Apport net 375 000 000 APS

Apport Kassi
Immeuble 107 000 000
Dettes - 17 000 000
Net 90 000 000 APS
Autres apports 1 500 000 000 APS
Total APS 1 965 000 000

Eléments Droits proportionnels Droit fixe


ATO de Dosso 295 000 000
Caisse - 2 000 000 DF 18000
Banque - 80 000 000 DF 18000
Créances clients - 15 000 000 DF 18000
Stocks - 170 000 000 DF 18000
Matériels - 28 000 000 DF 18000
ATO de Kassi
Immeuble 17 000 000 x 4% = 170 000 170 000

APS (1 965 000 000- 10 000 000) x 0.3% = 5 865 000


Contribution foncière
1,2% x (357 000 000) =
4 284 000
Droits à payer 10 319 000 18 000 non

CALCUL DES DROITS LORS DE LA MODIFICATION DES


STATUTS.
On parle de modification des statuts lorsqu'un évènement important intervient dans la vie de
l'entreprise. Ces évènements sont par exemple, l'augmentation de capital, la diminution de
capital, les fusions scissions et l'apport partiel.

A/ AUGMENTATION DE CAPITAL
Il existe deux types d'augmentation de capital : augmentation par apports nouveaux et par
incorporation de réserves.

1- Augmentation de capital par apports nouveaux


On parle d'augmentation de capital par nouvel apport lorsque les ressources viennent de
l'extérieur. C'est le cas dans les situations suivantes :
- nouvel apport en numéraire ou en nature
- la transformation des dettes en actions et la transformation des obligations en actions.
Les droits lors de l'augmentation du capital par nouvel apport se calcule comme à la création,
à la seule différence qu'il faut tenir compte du capital ancien ayant supporté le barème
dégressif. Les ATO sont taxés comme à la constitution. En cas d'apport d'immeuble, la CF est
calculée au taux de 1,2% comme lors de constitution.

2- Augmentation du capital par incorporation


On parle d'augmentation de capital par incorporation lorsque les ressources déjà existantes au
sein de l'entreprise sont transformées en capital. Cette situation se rencontre dans les cas
suivants :
- la transformation de réserves en capital
- la transformation de subvention en capital.
Pour obtenir les droits à payer, à la valeur de l'incorporation sera appliqué le taux de 6%.
Remarque :
Les deux dispositions évoquées plus haut ne concernent que les sociétés de capitaux. Pour les
sociétés de personnes, l'on ne fait aucune différence entre nouvel apport et incorporation. Tout
apport est donc qualifié de nouveau.

Application :

L'entité X au capital de 4.000.000.000 F procède à une augmentation multiforme de son


capital par nouvel apport : d'un immeuble bâti d'une valeur de 700.000.000, d'une émission de
100.000 actions de nominal 10.000 prix d'émission 12 000 ; et d'incorporation d'une réserve
facultative de 200.000.000 et d'une réserve spéciale de réévaluation de 50.000.000.

TAF : Calculer les droits dus :


1) en supposant que l'entité est une SA
2) en supposant que l'entité est une SNC.
Corrigé

Cas d'une SA

Droits à payer
Apport d'immeuble 700 000 000
Apport en numéraire (100 000 x 12 000) = 1 200 000 000
Total 1 900 000 000
Ancien capital 4 000 000 000
Droits à payer 1 000 000 000 x 0,3% = 3 000 000
900 000 000 x 0,1% = 900 000
Incorporation des réserves 250 000 000 x 6% = 15 000 000
Total des droits dûs 18 900 000

Cas d'une SNC

Droits à payer
Apports de biens et de numéraire 3 900 000
Jncorporation des réserves 250 000 000 x 0,1% = 250 000
-------------------
4 150 000

B/ LA DIMINUTION DU CAPITAL
Il existe deux modalités de diminution du capital. La diminution par annulation des pertes et
la diminution par remboursement aux associés.

1- La diminution par annulation des pertes


Lors de la diminution du capital par annulation des pertes, seule l'acte constatant cette
annulation supporte le droit fixe de 18.000 F.
2- La diminution par remboursement aux associés
En cas de diminution de capital par remboursement aux associés ; il est perçu le droit de
partage au taux de 1% sur la valeur remboursée. Toutefois, si le remboursement porte sur un
bien en nature, attribué à un associé autre que l'apporteur initial, il perçu le droit de mutation

Remarque :
L'amortissement du capital considéré comme une opération de distribution de bénéfice et
traité comme tel au regard de l'impôt BIC et de l'IRVM. Au regard des droits d'enregistrement
seul le droit fixe de 18.000 est perçu pour constater l'acte d'amortissement.

Application :

L'entreprise Gabo dont le capital est de 48.000.000 F procède à une réduction de celui-ci par
remboursement aux associés pour un montant global en numéraire de 20.000.000 dont une
camionnette d'une valeur de 8.000.000 F, apporté par l'associé Assy et remboursé à l'associé
Batto.
TAF : Calculer les droits à la suite de l'opération.

Corrigé

Droit de partage 1% x 12 000 000 = 200 000


Droit sur la camionnette 8 000 000 DF 18000 non dû

C/ Amortissement du capital

L'amortissement consiste en un remboursement anticipé du capital du montant des apports


sans que cela n'entraîne une réduction du capital.
Les associés récupèrent leurs apports initiaux, ils conservent leur qualité d'associés.
L'amortissement est assujetti à l'IRVM.
Lorsque l'amortissement est effectué par la réalisation d'actifs ou par prélèvement sur les
éléments autres que les bénéfices, réserves ou provisions, l'opération est exonéré de l'IRVM
à la double condition qu'elle se traduise par une réduction statutaire du capital et que les
associés fassent la demande d'exonération à l'administration fiscale. L'exonération à l'IRVM
n'est valable que si l'opération ne conduit pas à une répartition entre associés des réserves
incorporées au capital depuis moins de 10 ans.
L'amortissement est passible d'un droit fixe de 18 000 F.

Application

Le bilan d'une société anonyme se présente ainsi au 31/11/N.

Bilan avant amortissement


Valeurs diverses d'actif 75 000 000 Capital (de 10 000f) 50 000 000
Banque 25 000 000 Réserves 30 000 000
Dettes 20 000 000

100 000 000 100 000 000

La société décide de rembourser 4 000 f par actions.

Travail à faire
1. Passer les écritures d'amortissement du capital
2. Présenter le bilan après amortissement du capital

SOLUTION

1)Montant du capital amorti 5 000 x 4 000 = 20 000 000

Ecritures

31/11/N
1181 Réserves facultatives 20 000 000
4619 Actionnaires, capital à rembourser 20 000 000
Amortissement du capital

4619 Apporteurs, capital à rembourser 20 000 000


521 Banque 20 000 000
Remboursement des actionnaires

1013 Capital souscrit appelé versé non amorti 20 000 000


1014 Capital souscrit appelé versé amorti 20 000 000
Pour solde du compte débité

646 Droit d'enregistrement 18 000


521 Banque 18 000
Paiement des droits

Bilan après amortissement


Valeurs diverses d'actif 75 000 000 Capital non amorti 30 000 000
Banque 5 000 000 Capital amorti 20 000 000
Réserves 10 000 000
Dettes 20 000 000

80 000 000 80 000 000


D/ Transformation de sociétés

Au plan fiscal, il y a constitution d'une nouvelle société lorsque la transformation de celle-ci a


pour conséquence la création d'un être moral nouveau. Cette situation est celle qui prévaut en
cas de cessation d'activité, de dissolution de société et constitution d'une société nouvelle.
Il en résulte les conséquences suivantes :
- paiement d'un droit de partage sur l'actif net comptable corrigé ;
- s'il s'agit d'une société passible de l'Impôt BIC au taux de 25%, il y a paiement de
l'IRVM sur tous les bénéfices, plus values, réserves non réparties à la date de la
« dissolution » ;
- paiement d'un droit d'apport sur le capital social de la « nouvelle société » ;
Mais si l'opération n'a pas pour objet la création d'un être moral nouveau, seul le droit fixe de
18 000 F est exigible.

Deux conditions sont requises pour que la transformation d'une société constitue la création
d'un être moral nouveau :
• l'opération de transformation doit être autorisée par la loi ou par les statuts ;
Selon l'article 181 de l'acte uniforme de l'OHADA, la transformation régulière d'une société
n'entraîne pas la création d'une personne morale nouvelle. Elle ne constitue qu'une
modification des statuts.
Toutefois, si la société, à la suite de sa transformation n'a plus l'une des formes sociales
prévues par l'acte uniforme, elle perd la personnalité juridique si elle exerce une activité
commerciale.
• l'opération de transformation ne doit pas être accompagnée de modifications
importantes non nécessaires au changement de régime.
Même dans le cas où elle serait autorisée par la loi, la transformation de la société ne doit pas
être accompagnée d'autres modifications statutaires importantes, incompatibles avec le
maintien du pacte social primitif.
Il est admis que le changement de l'objet social n'entraîne pas création d'une personne morale
nouvelle.
Il y a création d'une personne morale nouvelle, lorsque le changement de l'objet social
s'accompagne d'un changement de régime non autorisé par la loi.
Dans les sociétés de capitaux, les changements qui interviennent dans la personne des
associés restent sans influence sur le régime de ces sociétés.
La transformation d'une société de capitaux (SA, SARL) en une société de personnes est
considérée sur le plan fiscal comme cessation d'activité.
S'il y a continuité de la personne morale, le droit de partage n'est pas dû. Par contre, l'IRVM
est applicable à tous les bénéfices et réserves non répartis. L'IRVM est également sur toutes
les réserves incorporées au capital depuis moins de 10 ans.
Si, en raison d'autres modifications, il n'y a pas continuité de la personne morale, la société est
considérée comme dissoute.
Outre l'IRVM exigible, sont aussi exigibles le droit de partage de 1% et le droit d'apport en
société.
E/ LES OPERATIONS DE FUSION, SCISSION, ET APPORT PARTIEL.
Les opérations de fusion, scissions, apport partiel sont considérés comme des opérations de
regroupement d'entreprise. En vue de facilité les regroupements qui rendent les entreprises
plus fortes et donc plus prospère les dispositions particulières réduisant le coût de ses
opérations ont été élaboré. Il s'agit de régime spécial de fusion qui s'applique aussi bien aux
opérations de fusion, de scission mais aussi aux opérations d'apport partiel.

1 Définition

a) Fusion
Elle s'analyse comme la dissolution d'une société ayant préalablement apporté l'ensemble de
son actif et son passif à une autre société (dite absorbante), préexistante ou spécialement
constituée à cet effet.
En contrepartie de ses apports, les associés de la société absorbée reçoivent de l'absorbante
des titres lors de sa liquidation.
La fusion simplifiée vise la situation selon laquelle la société absorbante détient au moment
de la fusion la totalité des actions de la société absorbée. Dans ce type de fusion la société
absorbante et la société absorbée doivent revêtir la forme de la société anonyme.

b) Scission
La scission constitue l'opération par laquelle une société (scindée) disparaît du fait soit qu'elle
apporte son patrimoine à des sociétés existantes soit qu'elle participe avec de telles sociétés à
la constitution de société nouvelle.

c) Apports partiels d'actif

L'apport partiel d'actif ne porte que sur une partie d'éléments d'actif et n'entraîne donc pas
dissolution de la société apporteuse.

2 Calcul des droits


Les dispositions des articles 754-5è, 755 , 759 et 664 ter du CGI du CGI prévoient
Le droit d'apport minoré sur la valeur de l'actif net apporté de la société apporteuse soit
de 10 000 000 à 5 milliards de F 0,15%
Plus de 5 milliards de F 0,05%
La prise en charge d'un passif : droit fixe de 18 000 F
La Contribution Foncière (CF) se résume au seul salaire (droit) du conservateur qui est au
taux de 0,4%.
La prise en compte du passif supporte le droit fixe de 18.000.
Le régime institué par les articles 754 et suivants est optionnel en ce qui concerne mes fusions
les scissions.et les apports partiels d'actif. En conséquence, les parties peuvent décider de
placer leurs apports sous le régime prévu pour la constitution des sociétés si le coût fiscal en
considération des apports effectués, paraît plus avantageux.
Ce régime est applicable est applicable si les conditions suivantes sont réunies
cumulativement
- Les sociétés apporteuses et bénéficiaires doivent être des sociétés de capitaux (SA,
SARL).
- Les sièges de ces sociétés de capitaux doivent être installés en côte d'ivoire
- Dans le cas des opérations d'apports partiel, les sociétés apporteuses et bénéficiaires
doivent manifester expressément dans l'acte leurs volontés de bénéficier de ce régime
- En ce qui concerne les opérations de fusions et de scission, les accords résultant de la
convention doivent prendre effet à la même date pour la ou les bénéficia et doivent
entraînés dès leur réalisation la dissolution immédiate de la société apporteuse

L'application du régime spécial des fusions à titre optionnel comporte les conséquences
suivantes :
• les attributions gratuites de titres de la société absorbante, aux membres de la société
sont exonérées d'IRVM même lorsque ces attributions font apparaître une plus value.
Ce régime est remis en cause si, dans les 10 ans qui suivent la fusion ou d'apport partiel
d'actif, il est procédé à une réduction du capital non motivé par des pertes sociales ou à un
remboursement total ou partiel des valeurs attribuées gratuitement.
• Les immeubles et les droits immobiliers figurant dans les actifs apportés à une société,
dans le cadre d'une fusion ou opération assimilée, sont passibles des droits de
conservation foncière lors de la réalisation de la formalité de publicité. Cette
formalité de publicité foncière est passible de la taxe de transcription foncière de 0,4%
de leurs valeurs réelles

.
Remarque :
Lorsque les conditions d'application du régime spécial de fusion ne sont pas réunis, l'on
applique le régime du droit commun.
La CF au taux de 0.4% est ramené à 1.2%, lorsqu'il y a morcèlement d'immeuble ayant
entrainé un changement de propriété et ce taux de 1,2% ne s'appliquera qu'à la partie ayant
changé de propriétaire.

Application

La SA "P" au capital de 5 808 millions de F (580 800) a absorbé la SA "T" au capital de 300
millions de F divisé en action de 10 000 F nominal.

Bilan de la SA "T"

Actif Passif
Fonds de commerce 200 000 000 Capital 300 000 000
Bâtiments 600 000 000 Réserves 220 000 000
Matériels 20 000 000
Stocks de marchandises 300 000 000 Dettes 800 000 000
Banque 200 000 000
1 320 000 000 1 320 000 000

L'acte de fusion précise que l'opération est placée sous ke régime spécial de fusion.
La prime de fusion est 120 000 000 F.
Le capital de la société P est 5 808 millions de F dont 610 millions de F de réserve de plus
value à réinvestir.
Travail à faire: Calculer les droits exigibles

Solution

Total des apports bruts 1 320 000 000


Dettes 800 000 000
Apports nets 520 000 000

Taxation 520 000 000 x 0,05% = 260 000 F


Contribution foncière 0,4% x 600 000 000 = 2 400 000 F
Passif DF 18 000 F non exigible

Total des droits: 260 000 + 2 400 000 = 2 660 000 F

F Les droits dus lors de la dissolution d'une société

1 Principe

La dissolution d'une société peut résulter de la décision des associés en application statutaire
ou légale. Elle peut provenir de la réunion de tous les droits sociaux en une seule main, si la
situation n'est pas régularisée.
La dissolution ouvre la période de liquidation pendant laquelle la personne morale est
supposée survivre pour les besoins de la liquidation jusqu'à la clôture de celle-ci.
L'acte de dissolution doit être publié dans un délai d'un mois pour les sociétés commerciales.

2 Régime fiscal

Si l'acte de dissolution ne fait pas apparaître de transmission de biens meubles ou immeubles


entre les associés ou toutes autres personnes, il est soumis à un seul droit fixe de 18 000 F.
Si l'acte de dissolution contient attribution d'immeuble au profit des associés autres que les
apporteurs. Dans ce cas, les droits d'enregistrement correspondant à la vente d'immeuble
seraient perçus. L'acte constatant le partage du fonds social. Il est dû alors le droit de partage.

a) la liquidation
La liquidation de la société est une opération facultative qui relève de la décision des associés.
Elle peut ne pas exister :
- lorsque les associés ont décidé dans un même acte de dissoudre la société et de
partager le fonds social ;
- en cas de dissolution par absorption par une autre société ;
- Lorsque la totalité de l'actif est cédé à un seul associé ;
- Lorsque la société est dissoute par suite de réunion de tous les droits sociaux entre les
mains d'une même personne.
Dans les sociétés commerciales, la fin de la liquidation est constatée par réunion des associés
appelés à statuer sur les comptes de liquidation présentés par le liquidateur et à constater la
clôture de la liquidation.
A partir de la clôture de la liquidation la personnalité morale de la société disparaît
définitivement.
L'acte constatant la clôture est enregistré au droit fixe de 18 000 F sauf lorsqu'il constate le
remboursement du capital social ou procède au partage de l'actif entre associés. Dans ce cas il
s'agit d'un acte de partage passible du droit de partage.

b) Droits exigibles

L'apport pur et simple en société est réputé n'opérer la mutation du bien que sous la condition
suspensive de son attribution à un associé autre que l'apporteur lors du partage de la société.
Pour cette raison, lors de l'apport il est perçu un droit d'apport dont le montant est élevé et non
un droit de mutation.
L'impôt de mutation devient rétroactivement exigible si la condition se réalise ; c'est-à-dire si
le bien est attribué à un associé autre que l'apporteur. Si le bien est attribué à l'apporteur,
celui-ci est censé n'avoir jamais cessé d'en être propriétaire et aucun droit de mutation n'est
perçu.
Cette théorie s'applique à toutes les formes de sociétés quelle que soit leur régime fiscal. Cette
théorie n'a pas un caractère absolu puisqu'elle n'a de valeur que sur le plan fiscal. La théorie
de la mutation conditionnelle ne s'applique qu'aux apports de corps certains.
Les apports de choses fongibles (numéraires, certaines marchandises) sont considérés comme
devenant immédiatement la propriété de la société.
La théorie ne s'applique pas aux acquêts sociaux c'est-à-dire :
- les biens acquis par la société au cours de son existence ;
- les apports faits à titre onéreux ;
- la plus value apportée par la société à des biens reçus à titre d'apports purs et simples
au moyen d'impenses ou d'augmentation de clientèle de fonds de commerce par
exemple.
La théorie s'applique à tous les associés attributaires quelle que soit leur date d'entrée dans la
société en tant qu'associés. La théorie s'applique au cours de la vie sociale, lors de la
dissolution et enfin au moment du partage des biens sociaux.
La cession des acquêts sociaux à des coassociés est passible du droit de mutation.
La cession d'un bien apporté à l'apporteur d'un bien est assujettie au droit de partage.
Cependant s'il s'agit d'immeubles ou de droits immobiliers, la taxe de transcription foncière
est exigible.
Le partage des biens meubles et immeubles entre coassociés est assujetti au droit de partage
de 1%. Cette règle doit se combiner avec la théorie de la mutation conditionnelle.
Par conséquent, l'imposition est réalisée comme suit :
- le droit de partage est applicable à la valeur nette des acquêts sociaux ;
- le droit de mutation est exigible sur les biens apportés à titre pur et simple et attribués
à un associé autre que l'apporteur;
- aucune imposition n'est due sur les apports repris par leur auteur.
L'actif net est égal à l'actif brut cumulé des biens partagés (estimés à leur valeur vénale
réelle), déduction faite du passif et des soultes éventuelles.
La soulte correspond à l'excédent de part d'actif reçu par un associé, eu égard aux droits
sociaux qu'il possède.
La soulte est taxée comme une vente. Si les biens sont de nature différente, la soulte est
répartie proportionnellement à leur valeur respective.

Application

La SA "C" est dissoute le 1er janvier N-1. A la suite des opérations de liquidation achevée le
31 décembre N, Le liquidateur a présenté le bilan de liquidation (en milliers de francs)

Actif Passif
Fonds de commerce 1 500 000 Capital social 500 000
Banques 800 000 Réserve légale 20 000
Réserves diverses 900 000
Résultat de liquidation 880 000

2 300 000 2 300 000

Renseignements divers

Mr Koadi (60% du capital) est attributaire du fonds de commerce apporté par Akon(30%) à la
constitution. La valeur du fonds de commerce à la constitution était de 400 000 000 F
en (N-30)
Mr Akon et Mme Chiadon Mireille (10% du capital) reçoivent des chèques du liquidateur.

Travail à faire : Calculer les droits d'enregistrement

Actif partageable
- fonds de commerce 1 500 000 000
- banques 800 000 000
Total 2 300 000 000

Droits des associés


Koadi 2 300 000 000 x 60% = 1 380 000 000
Akon 2 300 000 000 x 30% = 690 000 000
Chiadon 2 300 000 000 x 10% = 230 000 000
Attributions

Actifs à partager Valeur liquidative Acquêts Apports

Fonds de commerce 1 500 000 000 1 100 000 000 400 000 000
Banques 800 000 000 800 000 000
Totaux 2 300 000 000 1 900 000 000 400 000 000

Le fonds de commerce n'est pas revenu au à l'apporteur originel

Fonds de commerce attribué à Koadi

Attributions Valeur liquidative Acquêts Apports

Fonds de commerce 1 500 000 000 1 100 000 000 400 000 000
Droit théorique dans
le partage 1 380 000 000

Soulte à verser 120 000 000

Imputation de la soulte de 120 000 000 représentant la somme à verser aux autre associés
La soulte rend exigible les droits de mutation car générée par le fonds de commerce

Soulte sur acquêts = (1 100 000 000 /1 500 000 000) x 120 000 000 = 88 000 000
Soulte sur apports = (400 000 000/1 500 000 000) x 120 000 000 = 32 000 000

Acquêts sans soulte = 1 100 000 000 - 88 000 000 = 1 012 000 000
Apports sans soulte = 400 000 000 - 32 000 000 = 368 000 000

Chiadon Mireille reçoit des espèces soit 230 000 000 F

Akon reçoit des espèces soit 800 000 000 - 230 000 000 = 570 000 000
Droit dans le partage 690 000 000
Soulte à recevoir 120 000 000

Calcul des droits


Koadi

Acquêts sans soulte


1 012 000 000 x 1% 1 012 000
Droit de 1% sur les acquêts quelque la
nature des biens constituant des acquêts
Apports sans soulte
368 000 000 x 10% = 36 800 000
Droit de mutation selon la nature des biens

Soulte

120 000 000 x 10% = 12 000 000


Droit de mutation car la soulte a été
générée par le fonds de commerce

Droits à payer par Koadi 58 920 000

Akon 570 000 000 x 1% = 5 700 000

Chiadon 230 000 000 x 1% = 2 300 000

Total général des droits exigibles 66 920 000

CHAPITRE 2 : LES PRELEVEMENTS SUR LE CHIFFRE


D'AFFAIRES DU SECTEUR INFORMEL
SECTION 1 ACOMPTE D'IMPOT SUR LE REVENU DU SECTEUR INFORMEL
(AIRSI)
L'AIRSI a été instauré pat l'article 23 de l'annexe fiscale à la loi de finance 2005.

1 1 Champ d'application

Sont assujetties à l' AIRSI les importations effectuées par contribuables relevant du régime de
l’entreprenant ou celui des microentreprises et les ventes effectuées par tout importateur,
fabricant, commerçant relevant du régime du réel d'imposition aux entreprises non soumises
au dit régime.

Sont concernées les opérations suivantes:


. - les ventes faites aux coopératives agricoles de production, les planteurs et éleveurs
individuels, pêcheurs artisanaux, les sociétés d'encadrement agricole et de pêche, les sociétés
de recherche minières en phase d'exploration
- les ventes d'eau, d'électricité, de gaz, de produits pétroliers sauf les huiles et graisses
- l'importation de marchandises bénéficiant de franchises douanières.
-les importations et les achats intérieurs effectués par les entreprises soumises au rél
d'imposition,
- les prestations de services
- les achats et ventes effectués entre les assujettis au régime de l’entreprenant ou celui des
microentreprises
- les exportations
- les ventes à l'état, au consommateur final, aux EPA, aux collectivités locales.

1 2 Fait générateur, base imposable et taux d'imposition

1 21 Fait générateur

C'est l'évènement qui donne naissance à la créance de l'état. Il est constitué par la livraison
de la marchandise pour les ventes et la mise à la consommation pour les importations

1 2 2 Base d'imposition

- le montant TTC de la facture pour les ventes assujetties à la TVA


- le montant HT de la facture pour les ventes non assujetties à la TVA
- pour les importions: c'est la valeur en douane (valeur CAF) + droits de douane d'entrée +
TVA

Exemple de facture taxable

Ets Kadio
N° de RCCM:
Adresse
N° de téléphone 1/11/N
Réel normal d(imposition Doit: Ets Simon
N° de CC Régime de l'impôt synthétique
N° de CC

Montant HT 1 000 000


Remise 5% - 50 000
---------------
Net commercial 950 000
Port 30 000
----------------
980 000
TVA 18% 176 400
----------------
Montant TTC 1 156 400
AIRSI 7,5% 86 730
Emballages consignés 45 000
----------------
Net à payer 1 288 130

L'acompte est prélevé par le vendeur. En cas d'importation le prélèvement est fait le
commissionnaire en douane et reversé à la DGI.

1 2 3 Taux d'imposition

Le taux de commun est de 7,5% . il existe des taux minorés qui frappent les biens
suivants,
- 1,5% aux laits et dérivés, beurre, margarine, sel, poisson, viande, huile de table, purée de
tomate concentrée, riz orinaire, sucre sous toutes ses formes, volailles, les œufs, pates
alimentaires, pâtés d(abats, blé, huile de palme, farine, sardines, les bouillons,
produits pharmaceutiques
- 2,5% pour les éléments suivants: savons de ménage et de toilette, les cahiers et livres
scolaires, pagnes et tissus imprimés, les lampes tempêtes, les engrais, les produits
phytosanitaires, journaux er périodiques
- 0,2% pour le ciment hydraulique.

1 3 Imputation et remboursement

Les prélèvements d'AIRSI acquittés au cours d'une année civile donnée sont
déductibles de l'Impôt général sur le revenu (IGR) dû au titre de la même année.
L'AIRSI est un acompte sur l'IGR.
Les excédents d'AIRSI ne sont ni remboursables ni reportables sur l'IGR de l'année
suivante.
L'AIRSI n'est pas imputable sur l'impôt synthétique ou sur la taxe forfaitaire
L'AIRSI est facturé par les entreprises soumises au réel d'imposition lors des ventes
effectuées aux entreprises soumises à l'impôt synthétique ou à la taxe forfaitaire.
Les assujettis à l'impôt synthétique ne font pas de déclaration d'AIRSI.
Les redevables d'IARSI ne peuvent pas apurer leurs crédits de TVA avec les
prélèvements d'AIRSI collectés.

1 4 Obligations des redevables


1 4 1 Délivrance de factures

Le redevable est tenu de délivrer une facture régulière et sincère. La facture comporter les
informations suivantes:

- le prix HT des biens livrés


- le taux et le montant de l'AIRSI facturé
- l'identification du redevable à savoir ses raison sociale, nom, adresse, numéro
d'immatriculation au RCCM, références bancaires, numéro de compte contribuable
- l'identification du client: nom, adresse, numéro de compte de contribuable.
-le régime d'imposition du fournisseur et le centre des impôts auquel il est rattaché.
Le vendeur, qui facture cette taxe, est tenu personnellement de la payer si elle n'est pas
effectivement due au trésor.
Outre les mentions obligatoires, la facture doit présenter des spécifications particulières à
savoir:
Le numéro de la facture dans une série ininterrompue
Le non le numéro de contribuable de l'imprimeur
L'année et le mois d'édition de la facture par l'imprimeur
Un sticker ou un hologramme marqué à chaud.
Il existe deux types de factures
- les factures personnalisées pour les entreprises soumises soit au régime du réel simplifié soit
au réel normal
- les factures pré imprimées réservées aux petits commerçants, artisans et prestataires relevant
de la taxe forfaitaire ou de l'impôt synthétique.

Des entreprises sont dispensées de délivrer les factures normalisées


Il s'agit par exemple des entreprises concessionnaires de service public d'eau, d'électricité, du
téléphone, des compagnies aériennes, d'assurance, lese banques, la poste, les stations
de services pour la vente de carburant, les entreprises n'ayant pas d'installations
professionnelles en RCI, les pharmacies
En cas de non respect des dispositions ci-dessus des sanctions sont prévues par
- amende de 10 000 f par facture pour les contribuables relevant de l'impôt synthétique,
- amende de 30 000 f par facture pour ceux au réel simplifié
- amende de 50 000 F par facture pour ceux au rée normal.
Des fermetures de magasins sont aussi prévues.

1 4 2 Déclaration et paiement

Le redevable de l'AIRSI, pour les importations, est le commissionnaire en douane.


Concernant les ventes, le redevable est l'importateur, le fabricant, le commerçant grossiste ou
demi grossiste
La déclaration de l'acompte est faite chaque mois (voir imprimés officiels). Elle est
accompagnée par du titre de paiement.

1 4 3 Délivrance d'une attestation de retenue

Les entreprises relevant du réel d'imposition sont tenues de délivrer à leurs clients une
attestation individuelle de retenue à la source à leurs clients pour leur permettre de faire valoir
ultérieurement les retenues subies. Cette attestation doit mentionner le montant de la retenue
et doit être signée par le receveur des impôts du service de rattachement du contribuable.

SECTION 2 LA RETENUE A LA SOURCE DE 7,5% SUR LES PAIEMENTS


FAITS PAR LES PRESTATAIRES DU SECTEUR INFORMEL

2 1 Champs d'application
La retenue s'applique aux paiements faits aux prestataires de services relevant du régime de
l'impôt synthétique ou à la taxe forfaitaire par les personnes physiques ou morales soumises
au régime du réel d'imposition
Le prélèvement de 7,5% n'est pas applicable lorsque des sommes ont déjà subies la retenue à
la source de 7,5% au titre de l'impôt sur les BIC et les BNC.
Exemples de retenues au titre de l'impôt sur les BIC
- les rémunérations versées par les assujettis à l'impôt sur les BIC aux entreprises de transport
de bois et d'hydrocarbures non immatriculées à la DGI
- les rémunérations versées par les compagnies d'assurance à leurs mandataires
- les rémunérations versées aux pisteurs de produits de café et du cacao par les acheteurs des
dits produits
Exemples de retenues au titre de l'impôt sur les BNC
- les honoraires, vacations et autres rémunérations versés par les entreprises privées ou
publiques, personnes morales ou physiques assujetties à l'impôt sur les BIC, aux personnes
non salariées exerçant une profession médicale ou para médicale
- les rémunérations versées par les organismes privés ou publics d'enseignement aux
enseignants vacataires non inscrits au fichier des contribuables soumis au régime du réel
normal d'imposition.
Les sommes versées par les personnes physiques ou morales aux personnes du spectacle du
sport, de la musique
Les sommes versées par les personnes physiques ou morales aux avocats, huissiers etc…

2 2 Prélèvement et reversement
Les redevables sont tenus d''effectuer une retenue à la source de 7,5% sur les sommes brutes
versées aux prestataires de services du secteur informel en rémunérations de leurs prestations.
Les retenues perçues sont reversées dans les mêmes conditions que l'AIRSI
La déclaration est faite au titre d'un mois aux dates suivantes:
- au plus tard le 10 du mois suivant pour les entreprises industrielles et les entreprises
pétrolières et minières
- au plus tard le 15 du mois suivant pour les entreprises commerciales
- au plus tard le 20 du mois suivant pour les prestataires de services
La déclaration est accompagnée du titre de paiement des prélèvements effectués .
Tout retard de paiement est sanctionné (intérêts de retard 10% + 1% par mois ou fraction de
mois supplémentaire.

2 3 Imputation, remboursement
Les prélèvements acquittés au cours d'une année civile donnée sont déductibles de
l'Impôt général sur le revenu (IGR) dû au titre de la même année. L'AIRSI est un
acompte sur l'IGR.
Les excédents ne sont ni remboursables ni reportables sur l'IGR de l'année suivante.
Les prélèvements ne sont pas imputables sur l'impôt synthétique ou sur la taxe
forfaitaire

2 4 Obligations des redevables

Les redevables sont tenus de déclarer à la DGI au plus tard le 30 avril de chaque année.
Un état annuel récapitulant tous les prélèvements effectués au cours de l'année précédente.
Cet état renferme les informations suivantes:
- non, numéro de contribuable, adresse, dénomination sociale, cebtre des impôts de
rattachement et régime d'imposition du bénéficiaires des paiements
- nature des services rendus
- montant de la facture
- date de la facture
Le défaut ou le retard de production de l'état entraîne des sanctions pécuniaires (amende de
200 000 F majorée de 20 000 F par mois ou fraction de mois de retard.

SECTION 3 LE PRELEVEMENT DE 10% POUR LE TRESOR PUBLIC

Selon l'article 34 de l'annexe fiscale à l'ordonnance 2007-488 du 31 mai 2007, les sommes
mises en paiement par le trésor public et les agents comptables des EPN au profit des
entreprises soumises à l'impôt synthétique ou à la taxe forfaitaire des petits commerçants et
artisans. Le taux de prélèvement est de 10%. Cette retenue constitue un acompte d'IRG dû par
l'assujetti et non un crédit d'impôt. Un éventuel d'excédent de retenue est acquis par le trésor.

CHAPITRE 3 : LES PRELEVEMENTS SUR LE CHIFFRE


D'AFFAIRES DU SECTEUR FORMEL
La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la taxe sur les opérations bancaires (TOB) sont des
taxes sur le chiffre d'affaires (TCA).
Les TCA ont été introduites en RCI par la loi de finance pour la gestion 1960 (loi n°59-250 du
31 décembre 1959).
Les TCA ont subies des réformes depuis des années
- 11 août 1987 : extension du champ d'application de la TVA au section de la
distribution par l'ordonnance n° 87-823
- Loi de finance pour 1992 : La TVA frappe tous les secteurs d'activité. La TPS frappe
toutes les opérations bancaires et financières
- Loi de finance pour 2 000 : Harmonisation de la fiscalité ivoirienne avec les directives
de l'UEMOA
- Adoption d'un taux unique de TVA (20%) conformément aux directives de l'UEMOA
- Adoption d'un taux unique de TOB (10%). Taux unique de faveur de 5% appliqué aux
PME pour les agios bancaires de leurs crédits d'équipements informatiques et
industriels et acquisitions de logiciels.
- Loi n°203-206 du 7 juillet 203 : Passage au taux unique de TVA à 18%
- Ordonnance n°2007-675 du 28/09/2007 : Institution de la TOB sur opérations
bancaires
- Ordonnance n°2008-381 du 18/12/2008 : institution de façon permanente du taux
réduit de 9% pour les produits suivants : lait, huile de palme raffinée, sucre, pâtes
alimentaires de semoule de blé dur.

SECTION 1 CHAMP D'APPLICATION DES TCA

Tout acte économique effectué à titre onéreux translatif de propriété avec l'intention de se
faire un profit est une affaire. Toutes les affaires répondant à cette définition sont passibles
des TCA.
Ne sont pas des affaires
- Indemnités reçues en réparation d'un dommage
- Subventions d'investissement versées par les pouvoir public
- Les remboursements de débours.

1 1 Opérations imposables à la TOB (art. 395 du CGI)

Les opérations réalisées dans le cadre des activités bancaires, financières et plus généralement
aux commerces des valeurs et d'argent sont soumises à la TOB.
Par contre, les opérations de crédit-bail ne sont imposables à la TOB.

1 2 Opérations imposables à la TVA (art.339 du CGI)

L'assujettissement à la TVA est lié soit à l'activité soit à des dispositions purement légale.
Toutefois l'activité assujettie à la TVA doit avoir un caractère lucratif. Cependant, malgré ce
caractère lucratif, certaines activités échappent à la TVA ; c'est le cas de l'activité salariale, de
l'activité agricole, des locations immeubles nues, des dividendes, des assurances…
La TVA joue également un rôle d'équilibre fiscale ainsi les produits importés vers la côte
d'ivoire supporte la TVA dès leur entrée sur le territoire. A contrario, les produits ivoiriens
destinés à la consommation à l'étranger ne supportent pas la TVA en côte d'ivoire.
Sont assujettis, les redevables qui font des livraisons de biens et des prestations de services
effectuées à titre onéreux en RCI. Sont exclus de la taxation les activités salariées et agricoles
Les travaux immobiliers, les entreprises de pose, les marchands de biens et lotisseurs sont
imposables.

1 2 1 Opérations imposables à la TVA selon la loi (art.344, 345 du CGI)

- Les importations
- Les opérations des marchands des biens et des lotisseurs
- Les transports spécialisés
- Les livraisons de matériaux extraits en RCI
- Les livraisons à soi-même

1 2 2 Règle de territorialité

L'espace « CI » s'entend la Côte d'Ivoire continentale et des eaux territoriales.


1 2 2 1 Règles d'imposition de ventes

Les ventes sont imposables en RCI lorsque le lieu de livraison des marchandises est
situé en RCI.
Selon l'article 350 du CGI
- Le lieu d'une livraison de biens est réputé situé en RCI dès lors que le bien s'y trouve
au moment de la livraison, ou, en cas de transport du bien, au moment du départ de
l'expédition ou du transport ou du transport à destination de l'acquéreur
- Si le bien fait l'objet d'une installation ou de montage par le fournisseur ou pour son
compte, le lieu de la livraison est réputé se situer à l'endroit où est fait l'installation ou
le montage
- Si le lieu de départ de l'expédition ou du transport du bien se trouve dans un état autre
que la RCI, pays d'importation des biens, le lieu de la livraison effectuée par
l'importateur est réputé se situer en RCI

1 2 2 2 Règles d'imposition des prestations de services

En général, les prestations sont lorsqu'elles y sont exécutées. Cependant, lorsque la


prestation bien qu'exécutée dans un autre pays est utilisée en RCI, l'imposition est
faite en RCI (application de la règle d'établissement du bénéficiaire).
Symétriquement, les prestations de services exécutées en RCI mais utilisées dans un
autre pays (exportations de services) ne sont pas tables en RCI.
Exemples
1 – un transporteur domicilié à Ouagadougou fait réparer ses camions à Abidjan. Les
camions repartent sur le Burkina Faso.
Lieu d'exécution de la prestation à Abidjan
Lieu d'établissement de l'utilisateur de la prestation : Burkina
La prestation fournie n'est pas taxable en RCI car elle est utilisée au Burkina. Donc la
prestation est taxable au Burkina

2- un cabinet d'expertise britannique réalise une étude de faisabilité pour la Pétroci sur
plate-forme pétrolière offshore de Jacqueville.
Prestation exécutée par le cabinet : réalisation d'une étude de faisabilité
Lieu de réalisation de la prestation : la prestation est effectuée à Jacqueville
La prestation est taxable en RCI

Cas particuliers (art352 du CGI) :


Selon l'article 352 du CGI, les prestations de services suivantes sont traitées comme
suit :
- Les prestations se rattachant à un immeuble
Le lieu d'imposition est le lieu de situation de l'immeuble
- Les prestations de transport et accessoires de transport
Le lieu d'imposition est lieu de destination
- Les prestations de nature artistique, culturelle, scientifique ou sportive
Le lieu d'imposition est lieu de déroulement matériel de la manifestation
- Les locations de biens meubles corporels
Le lieu d'imposition est le lieu d'utilisation du bien
Les prestations informatiques
Les prestations de publicité
Les prestations de conseil
La mise à disposition de personnel
Les cessions et concessions de droits d'auteurs, de brevets, de licences, de marque de
fabrique
Les opérations bancaires et financières
Les prestations des intermédiaires dans la fourniture de prestations ci-dessus
Sont imposables en RCI dans la mesure où les prestations sont exécutées en RCI pour
le compte d'entreprises étrangères

1 3 Les personnes assujetties

- Les importateurs
- Les producteurs
- Les entrepreneurs de travaux immobiliers
- Les entrepreneurs de pose
- Les imprimeurs
- Les prestataires de services sauf celles qui font des activités bancaires et financières
- Les fabricants et importateurs de cigarettes, tabac, cigares
- Les entreprises de distributions de produits pétroliers
- Les professions libérales et assimilées
- Les entreprises publiques qui font des activités économiques en suivant les méthodes
du secteur privé
Par ailleurs, les assujettis de par l'article 347 du CGI,
Selon l'article 2 de l'annexe fiscale à la loi de finance pour 2015 a unifié les régimes
d'imposition d'après le critère du chiffre d'affaires :
- 5 à 50 millions de F TTC pour l'impôt synthétique
- 50 à 150 millions de F TTC pour le régime simplifié d'imposition
- Plus de 150 millions de F TTC pour le régime du réel normal
L'article 347 du CGI permet les entreprise personnes physiques ou morales à facturer la
TVA si elles remplissent cumulativement les conditions suivantes ;
1. Ces entreprises exercent une activité industrielle ou commerciale soumise à l'impôt
BIC (les assujettis à l'impôt BNC)
2. Ces entreprises réalisent un chiffre d'affaires TTC annuel soit supérieur ou à 25
millions pour les prestataires de services et à 50 millions pour ceux exerçant des
activités de livraison de biens (commerçants, industriels).

En dessous de ces seuils « planchers » de 25 et 50 millions, l'entreprise ne doit pas


facturer la TVA.
L'assujetti non résidant en RCI est celui qui ne dispose pas d'établissement stable en RCI.
Mais si ce non résident effectue ou y fait effectuer des opérations imposables elles seront
imposables en RCI.

1 4 Les opérations exonérées

1 4 1 Principes de base (art 354 du CGI)


1- Une entreprise exerçant une activité exonérée de TVA n'est pas n'est pas assujettie à la
TVA même si elle est soumise au régime du réel d'imposition, même si ces clients
sont assujettis.
2- L'exonération concerne l'activité exercée par l'opérateur économique et non l'activité
réalisée par son fournisseur
3- Une entreprise non assujettie à la TVA ne peut récupérer de TVA
4- Une entreprise non assujettie ne peut pas bénéficier du remboursement de la TVA
qu'elle ne peut récupérer par l'état
5- L'exportation d'un produit non taxable sur le marché intérieur ne permet pas à
l'entreprise exportatrice de bénéficier du remboursement de la taxe acquittée en amont
par l'état
6- Les biens et services n'ouvrant pas droit à déduction sont exclus du bénéfice de
l'exonération.
7- Pour les redevables faisant à la fois des activités taxables et des activités exonérées
récupèrent la TVA facturée en amont au prorata de leurs activités taxables.

Les opérations suivantes sont exonérées de la TOB

1- Les agios sur les lignes de crédit ou crédits consentis par les banques étrangères aux
établissements de crédit ivoiriens à condition que ces crédits ne soient utilisés pour
leur besoins personnels, par les établissements de crédits locaux à d'autres
établissements de crédits locaux, la BCEAO aux établissements de crédits locaux.
2- Les prêts par les institutions financières à caractère mutualistes ou coopératifs à leurs
adhérents
3- Les prêts à court terme d'un montant maximum de 300 000 F par bénéficiaire accordés
aux petits agriculteurs.

1 4 2 Exonérations selon les articles 356 et 357 du CGI

Les fournisseurs et prestataires réalisant les opérations de vente de commissions ou de


courtage portant sur des objets ou des marchandises destinées à être exportées doivent
facturer la TVA à leurs clients exportateurs.
La fourniture d'article et de biens servant à la fabrication des emballages de produits
destinés à être exportés est soumise à la TVA

1 4 3 Les opérations assimilées à des exportations

- Opérations de construction, de transformation, de réparation, d'entretien, d'affrètement


de location portant sur les bâtiments de mer ivoiriens et étrangers de la marine
marchande, des bateaux affectés à la pêche professionnelle maritime, les bateaux de
sauvetage et d'assistance ainsi que la fourniture de tous les articles et produits destinés
à être incorporés dans ces mêmes bâtiments et bateaux ou utilisés pour leur
exploitation
- Les prestations de services effectuées pour les besoins directs des navires de commer
- ce maritime, des bateaux utilisés pour l'exercice d'une activité industrielle en haute
mer, ce sont : pilotage, amarrage, remorquage location de portiques..
- Les prestations de services effectuées pour les besoins directs des aéronefs
1 4 4 Les exonérations liées au statut de diplomate
les agents diplomatiques, les membres du personnel administratifs et technique de la mission
et les domestiques privés des membres de la mission

1 4 5 Les exonérations spécifiques incitatives à l'investissement

- Les exonérations issues de mesures en faveur de l'habitat


- Les exonérations issues des mesures en faveur de la construction des résidences
universitaires privées
- Les exonérations liées au code des investissements de 1995 et de 2012

1 5 L'assujetti par option

1 5 1 Activités assujetties par option

Selon l'article 348 du CGI, les activités suivantes peuvent être assujetties par option
- Les entreprises de production de la mois de coco, de plantes et fleurs, de bananes,
d'ananas lorsque leur chiffre d'affaires annuel TTC excède 50 millions de francs.
- Les entreprises de transport public de personnes ou de marchandises lorsqu'elles
relèvent d'un régime du réel d'imposition
- Les propriétaires d'immeubles nus à usage commercial, industriel ou de byreau
Pour les locations d'immeubles nus, il faut faire la distinction entre les immeubles d'habitation
et les immeubles à usage commercial, industriel ou de bureau (immeubles professionnels)
Location d'immeubles d'habitation
- Locations nues : location exonérée de TVA sans possibilité d'option
- Locations équipées de matériels mobiliers de bureau d'exploitation : location
imposable
L'option pour l'assujettissement à la TVA est irrévocable et prend effet le premier jour du
mois suivant celui au cours duquel l'option est exercée.

1 5 2 Les différents régimes d'imposition

1 2 2 1 Le régime de l’entreprenant

Ce régime concerne les petites et micro entreprises dont le chiffre d'affaires annuel TTC
n'excède pas 50 millions de F
La taxe d’état est libératoire de la patente, des licences, des impôts sur les bénéfices et des
impôts sur les salaires à la charge des employeurs.

1 5 2 2 Le régime des microentreprises

Y sont assujettis les exploitants individuels, les entreprises dont le chiffre d'affaires est
compris entre 50 millions et 200 millions de F TTC.
Ces personnes ne sont pas redevables de la TVA. La taxe est libératoire de la TVA, de
l'impôt sur les bénéfices, de la patente.

1 5 2 3 L'assujetti au réel simplifié


Est concernée la personne physique ou morale dont le chiffre d'affaires annuel TTC est
compris entre 200 millions et 500 millions.
1 5 2 4 L'assujetti au réel normal

Est concernée la personne physique ou morale dont le chiffre annuel TTC excède 500
millions de F.

1 5 3 Option pour la TVA

Cette option aux personnes d'être assujetties donc de facturer la TVA et de pouvoir de déduire
la taxe facturée par leurs fournisseurs sous certaines conditions

1 5 3 1 Option pour le réel d'imposition

Les assujettis au régime de l’entreprenant ou celui des microentreprises exerçant des activités
imposables par nature à la TVA peuvent opter le réel entrainant l'assujettissement à la TVA à
condition que leur chiffre d’affaires TTC excède 100 millions de F
Cette option est à faire avant le 1er février de chaque année et prend effet à compter du 1er
janvier de l'année au de laquelle elle est exercée.
Elle est révocable à la demande de l'assujetti si pendant 2 exercices comptables consécutifs
l'assujetti ne répond plus aux d'appartenance au régime du réel

1 5 3 2 Option pour passage à une activité taxable

Cette option concerne les entreprises au réel d'imposition qui exerce des activités exonérées
éligibles à l'option
Exemple : une entreprise de production de noix de coco lorsque son chiffre d'affaires annuel
TTC excède 200 millions de F

1 5 4 Intérêt de l'option

L'assujetti à la TVA est soumis à des droits et obligations

Obligations : déclaration, comptabilisation, contrôle


Droits : déduction de la TVA facturée en amont, facturation de la TVA, crédit de départ sur
les immobilisations amortissables au cours de la vie sociale.

SECTION 2 FAIT GENERATEUR, EXIGIBILITE, BASE D'IMPOSITION,


CALCUL DE LA TAXE

Le calcul de la TVA fait intervenir 3 étapes qui sont le fait générateur et


l'exigibilité, l'assiette ou base imposable et le taux ou tarif
A/ FAIT GENERATEUR ET L'EXIGIBILITE
Le fait générateur est l'opération effectuée par le contribuable et qui entraîne la
naissance de la TVA.
L'exigibilité est la période au titre de laquelle les opérations imposables à la TVA
doivent être déclarées.
D'une manière générale, le fait générateur et l'exigibilité coïncident pour :
- Les opérations d'achats et ventes dès la livraison des biens ;
- Les prestations de services dès exécutions des travaux ;
- Les importations dès l'entrée des biens sur le territoire nationale ;
- Les livraisons à soi-même dès la mise en service du bien

B/ ASSIETTE OU BASE IMPOSABLE


L'assiette de la TVA est le prix d'achat ou de vente communément qualifié de
hors taxe qui en réalité n'est que hors TVA ; l'assiette n'incorpore pas les
remboursements de débours, les emballages consignés ainsi que les réductions à
caractère commerciale (remise, rabais, ristourne).
Pour les opérations de livraison à soi-même, l'assiette de la TVA est le prix de
vente en gros des biens dans le commerce ; si le bien n'existe pas dans le
commerce, l'assiette de la TVA sera égale au prix de revient du bien.
Pour les importations, l'assiette de la TVA est la valeur retenue par les services
douaniers.

C/ TAUX OU TARIF
Depuis la loi des finances 2000 modifié par la loi des finances 2003, la TVA est au
taux unique qui se présente sous deux variantes.
Nous avons le taux légal (15,25%) qui s'applique au montant TTC et le taux réel
ou taux d'usage ou taux de récupération (18%) qui s'applique au montant HT.
C'est d'ailleurs ce taux que l'on retrouvera sur les factures.

Remarque : la Taxe sur les Opérations Bancaires (TOB) est une variante de la TVA
qui s'applique au seul produit financier, obéit aux mêmes principes mais avec un
taux réel de (10%) ; son assiette est constituée par des agios et commissions
facturés les banques et établissements financiers.

SECTION III DEDUCTION DE LA TVA

Avant d'opérer la déduction effective, il faut s'assurer que certaines conditions sont remplies
en amont par le bien ou par l'opération et/ou par l'opérateur économique.

- Condition liée à la nature du bien ou de l'opération : Le bien ou l'opération, de par sa


nature, ouvre-t-il (elle) droit à déduction de TVA ? Il y a lieu de consulter la liste des
biens, opérations ou services ouvrant ou non droit à déduction de TVA. Il faut consulter
les articles suivants du CGI :

• L'article 365 pour la déduction des achats et importations des


marchandises, des matières premières et fournitures assimilées, des
matières consommables, des produits pétroliers et des biens
d'investissement et les livraisons à soi-même des biens d'investissement ;
• Les articles 370 et 372 pour la déduction des immobilisations et des
services non exclus ;
• L'article 355 pour s'assurer que le bien, l'opération ou le service n'est pas
exclu(e) du champ d'application de la TVA.

- Conditions liées à la qualité d'assujetti-redevable de l'opérateur économique. Il faut


se
référer aux dispositions de certains articles du Code Général des Impôts (CGI):

• L'article 339 pour s'assurer que l'activité exercée par l'opérateur


économique est une activité par nature imposable et non une activité
salariée ou agricole ;
• L'article 347 pour le régime d'imposition de l'opérateur économique.
L'assujetti à l'Impôt Synthétique n'étant pas autorisé à déduire la TVA ;
• L'article 367, pour les Cas particulier des sociétés de crédit-bail ;
• L'article 368 pour le Cas particulier des entreprises de location de véhicules
et de transport public de marchandises et voyageurs.

- Conditions tenant à l'affectation du bien (CGI, Art 362) :

• Déduction intégrale de la TVA ayant grevé les biens et services acquis


pour les besoins d'exploitation et affectés exclusivement à la fabrication et
à la vente de produits soumis à la TVA ou exportés ;
• Aucune déduction de TVA n'est autorisée si les biens et services acquis
sont affectés à la fabrication ou à la vente de produits exonérés ou placés
hors du champ d'application de la TVA, même si les produits sont
exportés ;
• Déduction par application d'un prorata de détaxation lorsque les biens et
services acquis sont affectés concurremment à une activité imposable et à
une activité exonérée. On parle d'activités mixtes.

Il y a deux types de déduction

3 1 DEDUCTION PHYSIQUE DE LA TVA


La déduction physique de la TVA porte sur les biens appelés à une disparition
définitive à un usage unique au sein de l'entreprise. Il s'agit de marchandises, des
matières 1ères, des agents de fabrication…
La déduction physique obéit à la règle de l'utilisation et du butoir

3 2 DEDUCTION FINANCIERE
La déduction financière porte sur les achats de biens d'investissement et de frais généraux ou
frais d'entreprise.
Certaines immobilisations n'ouvrent pas systématiquement droit à la déduction de
la TVA.

1) Immobilisation ouvrant droit à déduction de la TVA


- Bâtiments directement affectés à l'exploitation (bureau, entrepôt, magasin…)
- Bâtiments et locaux abritant les centres d'apprentissage et de formations
professionnelles qui sont placés sous la dépendance directe de l'entreprise
- Bâtiments sociaux obligatoires recommandés par la législation du travail
(toilette, vestiaire, infirmerie…)
- Travaux et aménagements lié à ces bâtiments
- Bien d'équipement lourd, moyens internes de manutention (grue,
bulldozer…)
- Matériel de bureau
- Véhicules spéciaux (ambulances, véhicules spécialisés dans les taches
précises sauf transport)
- Véhicules utilitaires de transport de marchandises
- Tous matériels même ceux qui sont exclus règlementairement du droit à
déduction cédé par les sociétés de crédit bail ; cette TVA est déductible sur
les loyers.

2) Ouvrent droit à déduction (CGI, Art 369) :

- Les exportations de biens taxables sur le marché intérieur ;


- Les services assimilés à des exportations ;
- Les prestations de services liées aux biens placés sous le régime douanier du transit ;
- Les livraisons, les transformations, les réparations, l'entretien, l'affrètement et les
locations de bateaux destinés à une activité de pêche, une activité industrielle ou
commerciale exercée en haute mer, les livraisons, locations, réparations et entretien des
objets qui leur sont incorporés ou qui servent à leur exploitation , les livraisons de biens
destinés à leur avitaillement, ainsi que les prestations de services effectuées pour les
besoins directs de ces bateaux et de leur cargaison ;
- Les livraisons, les transformations, les réparations, l'entretien, l'affrètement et les
locations d'aéronefs, utilisés par des compagnies de navigation aérienne pratiquant
essentiellement un trafic international rémunéré, les livraisons, locations, réparations et
entretien des objets qui leur sont incorporés ou qui servent à leur exploitation, les livraisons
des biens destinés à leur avitaillement, ainsi que les prestations de services effectuées pour les
besoins directs de ces aéronefs et de leur cargaison ;
- Les acquisitions d'immobilisations et de pièces détachées affectées exclusivement à
l'activité agricole ou pastorale des entreprises agricoles, pastorales et industrielles
intégrées. Cette disposition s'applique également aux fournitures de services de réparation
à ces mêmes entreprises (Additif issu LF p. 2003, Annx Fisc, Art 43-3). La déduction
concerne la TVA ayant grevé les achats d'immobilisations, de pièces détachées, de
services de réparation que les biens et services soient affectés aux deux activités ou à l'une
d'elles.

3) Immobilisation exclu du droit à déduction de la TVA


- Bâtiments non affectés directement à l'exploitation (habitation du
personnel)
- Bâtiments sociaux non obligatoire
- Travaux et aménagement liées à ces bâtiments
- Tous les immeubles acquis par les simples revendeurs
- Véhicules de toutes natures destinés aux transports de personnel
- Mobilier de bureau
- Prestation de service sur entretien de véhicule
- . Les véhicules, autres que les moyens internes de manutention, les véhicules spéciaux, les
véhicules utilitaires quelle que soit leur charge utile (additif Budget 2006, Annx Fisc, Art 1-
11°), les véhicules de tourisme de puissance fiscale ≤ à12 CV et les véhicules à 2 roues de
prix d’acquisition ≤ à 3 millions de francs HT (Budget 2011, Annx Fisc, Art 3) ;
- Les objets mobiliers, notamment les meubles meublants (chaises, fauteuils, bureaux, tables,
bibliothèques, etc.) quel que soit le lieu où ils sont placés ;
- Les opérations bancaires effectuées à titre personnel pour le compte des dirigeants de
l'entreprise ;
- Les services se rattachant à des biens exclus : location, entretien et réparation de matériel,
locaux, objets ou véhicules n'ouvrant pas droit à déduction ;
-. Les frais d'hôtel et de restaurant ;
- Les frais de représentation ;
- Les frais de carburant pour véhicules autres que ceux affectés au transport public de personnes
et de marchandises par les entreprises de transport ayant opté pour leur assujettissement à la
TVA (Additif issu LF p. 2003, Annx Fisc, Art 4-4).

4. Régimes particuliers de déduction de TVA

Il existe des régimes particuliers de déduction de TVA dans les domaines ci-après :

- Les produits pétroliers utilisés par les usines ;


- Les sociétés de crédit-bail ;
- Les entreprises de transport public de voyageurs et de marchandises ;
- Les entreprises de location de véhicules ;
- Les producteurs de plantes et fleurs, de bananes et d'ananas ;
- Les livraisons à soi-même ;
- Les cadeaux d'entreprise ;
- Les bureaux de change manuel.

Autres Exclusions

- . N'ouvre pas également droit à déduction, la taxe ayant grevé les achats, les travaux ou
services dont le montant est supérieur à 250 000 francs et dont le règlement est effectué
en espèces (Additif issu de l'art 4 de l'annexe fiscale à la LF p. 2001, CGI, Art 373).
- L'article 385 du CGI interdit le droit à déduction de TVA se rapportant aux biens et
services portée sur les factures irrégulièrement émises c'est-à-dire les factures qui ne
comportent pas les mentions obligatoires prévues aux articles 384 du CGI et 144 et 145 du
Livre de Procédures Fiscales.
- L'article 386 du CGI fait obligation aux redevables d'établir un état trimestriel des achats
à joindre à la déclaration mensuelle de taxes au titre du dernier mois du trimestre. Le
défaut de production de l'état précité ainsi que la production d'un état erroné ou
comportant des mentions incomplètes entraîne, sans préjudice des autres sanctions
prévues par le Livre de Procédures Fiscales, la réintégration des déductions opérées.
L'extension du rejet aux mentions incomplètes provient de l'article 9 de l'annexe fiscale au
budget 2010.

5. Détermination de la Taxe Déductible


L'article 375-1° du CGI stipule que les assujettis au régime de la TVA opèrent les déductions
sous leur responsabilité et sont tenus de justifier de l'affectation réelle des biens dont
l'acquisition a ouvert droit à déduction. La déduction porte sur la totalité de la TVA
mentionnée distinctement sur les factures d'achat ou acquittée lors du dédouanement des biens
importés directement par les utilisateurs (CGI, Art 374).

Les déductions de taxe qui n'auraient pas été effectuées dans le délai ci-dessus peuvent
néanmoins l'être dans les 12 mois suivants à compter de la date de la facturation (CGI, Art
381).

Toute déduction injustifiée donnera lieu à restitution du montant de la taxe irrégulièrement


imputée sans préjudice, le cas échéant, de l'application des pénalités prévues au livre de
procédures fiscales. C'est le cas de la déduction de la TVA illégalement facturée (taxe
facturée par un non-assujetti ou taxe facturée sur une opération exonérée). Toutefois, par la
Note n° 0070/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011 in Doctrine fiscale 20111, l'Administration
dit admettre la déduction d'une taxe facturée à tort si les parties font la preuve que la
facturation procède d'omission commise de bonne foi. Cette bonne foi sera récusée si le client
avait attiré l'attention du vendeur sur le caractère illégal de la taxation ou si le vendeur est un
récidiviste.

Les biens donnant lieu à déduction de TVA sont inscrits dans la comptabilité de l'entreprise
pour leur coût d'achat TTC ou de revient TTC diminué des déductions y afférentes (CGI, Art
365-2, 1er paragraphe). Ce qui revient aussi à dire que la valeur comptable est égale au coût
d'achat HT ou de revient HT augmenté de la TVA non déductible.

Application:

Acquisition d'une machine: HT 10 000 000 F


Prorata de détaxation : 85 %
Calculons la valeur comptable du bien.

Solution :
(
Eléments P = 85 %
Coût d'Acquisition HT 10 000 000(I) 10 000 000
TVA Exigible 10 000 000 x 18 % = 1 800 000 1 800 000
Coût d'Acquisition TTC 10 000 000 X 1,18 (II) 11 800 000
TVA Déductible 1 800 000 x 85 % (III) 1 530 000

Valeur comptable du bien = 10 000 000 + (1800 000 – 1 530 000) = 10 270 000

6. Régime des Assujettis Partiels

1
L'article 362-3° du CGI stipule que pour les biens affectés aux activités mixtes, c'est-à-dire les
biens affectés concurremment à la fabrication et à la vente de produits soumis à la TVA
(activité imposable) et de produits non soumis à la TVA (activité exonérée), la détaxation est
réduite au prorata de la valeur des seuls produits soumis à la TVA.

6.1. Règle d'application du Prorata de détaxation

Les entreprises exerçant des activités mixtes ont recours à l'application du prorata de
détaxation lorsqu'elles ne peuvent aisément appliquer la règle de l'affectation.

Pour les stocks de marchandises et de matières premières, la règle d'affectation s'applique


aisément car les stocks sont soit affectés à une activité imposable (TVA Déductible), soit
affectés à une activité exonérée (TVA Non Déductible).

Pour les immobilisations et les frais généraux, le recours au prorata de détaxation est plus
approprié.

6.2. Calcul du Prorata de détaxation

La Note n° 3323/MEMEF/DGI–DLC du 26 décembre 2002 de l'Administration des Impôts


relative à l'application de la règle du prorata indique que le montant déductible de la taxe est
donné par la formule :

txc c
-------- = -------- x t
ca ca

c
-------- est un taux ou proportion ou prorata ou pourcentage
Ca

• t représente la TVA ayant grevé les biens et les services non exclus ;
• c représente le chiffre d'affaires taxable ou assimilé (exportation de biens et services
passibles de TVA) ;
• ca représente le total du chiffre d'affaires des diverses activités, y compris les
livraisons de biens et services non soumis à la taxe en cas de vente.

ca = c + chiffre d'affaires non taxable + livraisons de biens et services non soumis à la taxe
en cas de vente
Le Prorata (P) est la proportion ou le pourcentage du chiffre d'affaires taxable dans le chiffre
d'affaires total. Ce pourcentage (c / ca) est appliqué au montant de la taxe (t) ayant grevé les
biens et les services ouvrant droit à déduction de TVA.

″ C ″ est le numérateur, ″ Ca ″ est le dénominateur. Les opérations seront prises pour leur
valeur HT. Le prorata sera calculé sur les montants HT de chiffre d’affaires taxable. Le HT
est, d’une part, ce qui est conforme au contexte de TVA généralisée et pour l’harmonie des
termes du rapport ″c / ca″, et d’autre part, c’est ce qui se fait dans le système fiscal français
inspirateur du système ivoirien. La DGI2 reconnait la pertinence du calcul du prorata sur les
valeurs HT.

N° Opérations c ca
1 Vente de produits ou de marchandises taxables oui oui
2 Services après ventes taxables oui oui
3 Prestations de services taxables oui oui
4 Vente à l’exportation de produits ou marchandises taxables oui oui
5 Ventes taxables conventionnellement exonérées oui oui
6 Ventes taxables à des titulaires d’attestations d’exonération oui oui
7 Vente de produits ou de marchandises non taxables sur le marché non oui
intérieur
8 Vente à l’exportation de produits ou marchandises non taxables non oui
9 Ventes réalisées à l’étranger par nos succursales et établissements non non
implantés à l’étranger
10 Services après ventes non taxables non oui
11 Cessions courantes ou non d’éléments d’actif immobilisé non non
12 Subvention d’exploitation taxable oui oui
13 Subvention d’exploitation non taxable non oui
14 Livraisons à soi-même taxables de biens meubles et objets mobiliers oui oui
15 Livraisons à soi-même non taxables de biens meubles et objets non oui
mobiliers
16 Livraisons à soi-même taxables de biens immeubles bâtis oui oui
17 Subventions d’équipement reçues de l’Etat non non
18 Produits financiers soumis à l’Impôt sur le Revenu des Capitaux non non
Mobiliers « IRCM » : dividende, produits des obligations, etc.
19 Dommages et intérêts reçus en réparation d’un préjudice non non
20 Les remboursements de frais ayant la nature fiscale de débours non non

6.3. Prorata Définitif, Prorata Provisoire, Prorata Prévisionnel

6.3.1. Prorata Définitif ″ PD ″

Le prorata définitif d’un exercice est le prorata calculé à partir des données d’exploitation
dudit exercice. En d’autres termes, c’est le prorata obtenu en fonction des opérations de
l’exercice pendant lequel les biens ou les services sont acquis ou utilisés.

Exemple : Le PD de l’exercice N est le prorata calculé sur les données de l’exercice N.

2
6.3.2. Prorata Provisoire ″ PP ″

Le PP est un prorata utilisé au cours d’un exercice sans qu’il soit propre audit exercice, sans
qu'il soit calculé sur les données dudit exercice. On a recours en cours d'exercice au PP car les
opérations d'un exercice ne sont connues globalement qu'à la clôture dudit exercice. En
attendant de connaitre le prorata propre ou prorata définitif de l'exercice d'acquisition ou
d'utilisation des biens et services acquis, les entreprises vont utiliser un prorata provisoire
évalué en fonction des « c » et « ca » de l'exercice précédent sous réserve de régularisation en
cas de différence entre le prorata définitif et le prorata provisoire.

6.3.3. Prorata Prévisionnel

Le prorata prévisionnel est un prorata calculé à partir des données prévisionnelles


d'exploitation de l'entreprise. Les prévisions d'un exercice étant le plus souvent différentes des
réalisations dudit exercice, le prorata prévisionnel apparait dès lors comme un prorata
provisoire mettant à la charge de l'entreprise l'obligation de régularisation des déductions
opérées en cours d'exercice. Le prorata prévisionnel est utilisé par les entreprises nouvelles,
entendre les entreprises qui sont à leur 1er exercice, les entreprises qui n'ont pas d'exercice
précédent. Ces dernières, à la clôture de leur 1er exercice, vont calculer le Prorata définitif de
ce 1er exercice, lequel sera utilisé comme le prorata provisoire du second exercice.

6.3.4. Cas Particulier du prorata applicable aux acquisitions de biens amortissables

Pour les acquisitions d'immobilisations amortissables, l'Administration des Impôts (note n°


3323 de la DGI du 26 décembre 2002) admet dans la pratique, et ce, pour éviter de
compliquer les calculs, que le prorata d'un exercice est celui calculé sur les données de
l'exercice précédent. En d'autres termes, pour les biens amortissables acquis par les
entreprises déjà existantes, on ne parlera plus de prorata provisoire puisqu'il est convenu que
le prorata de l'exercice d'acquisition est celui calculé à partir des opérations de l'exercice
précédent. Pour les entreprises nouvelles le premier pourcentage sera, alors, valable deux (2)
ans. Si on ne parle plus de prorata provisoire, on ne parlera pas non plus de régularisation
pour cause de différence entre le prorata provisoire et le prorata définitif

SECTION 4 REGULARISATION DE LA DEDUCTION DE LA TVA

4 1 Cas Général

La TVA déduite antérieurement par un assujetti peut-être remise en cause à la


suite de certains évènements :
 La perte de la qualité d'assujetti
 Le changement d'affectation du bien
 La cessation d'activité
 Le vol ou la destruction du bien
Lorsque l'un de ses évènements se produit, la TVA initialement déduite est remise
en cause et l'on procède à une régularisation de la TVA. Cette régularisation est
une TVA à reverser :

TVA à reverser = TVA initialement déduite x (Durée Restante à Courir / Drée


Totael)

Remarque : conformément à l'art 232 nouveau, les redevables qui prennent la


position d'assujetti à la TVA sont autorisé à déduire une part au prorata du temps
d'amortissement restant à courir sur les immobilisations ouvrant droit à
déduction. On parle alors de crédit de départ de la TVA.

Crédit de départ = TVA initialement supporté non déduite x DRC / DT

Crédit de départ = TVA initialement supporté non déduite x VNC / VO

Le crédit de départ est déterminé uniquement sur les immobilisations


amortissables ; pas de crédit de départ sur les frais généraux…
Lors de la déclaration de la TVA les assujettis sont tenus d'indiquer la valeur nette
des biens soumis à l'amortissement et pour lesquels ils ont bénéficié de la
déduction de la taxe.
- .

4 2 Cas particuliers : variation du prorata dans le temps

La variation du prorata est traitée différemment selon que la TVA porte sur une
immobilisation corporelle ou un frais généraux.

a) Cas des immobilisations corporelles


Lorsque le prorata de déduction varie d'au moins 10 points en valeur absolue sur
les 5 exercices qui suivent celui au cours duquel les biens ont été acquis ; l'on
procède à une régularisation de la TVA. La régularisation se traduit par un
complément de déduction ; Lorsque le prorata a augmenté d'au moins 10 points
et par un crédit de TVA lorsque le prorata a diminué d'au moins 10 points ; la
régularisation se fait de 1/5 par année sur les 5 ans à venir.

b) Les frais généraux

En ce qui concerne les frais généraux, la régularisation est opérée sur un seul
exercice ; celui qui vient immédiatement après l'exercice au cours duquel les frais
ont été engagés quelque soit la variation du prorata.

Remarque : Pour les entreprises nouvellement assujetti à la TVA, à partir d'un


chiffre d'affaire prévisionnel, l'entreprise détermine un prorata provisoire (Pp) qui
est utilisé comme prorata de déduction de l'exercice. En fin d'exercice on
détermine un prorata définitif (Pd) à partir des opérations réalisées.
Lorsque le prorata définitif est différent du prorata provisoire ; une régularisation
s'impose :

- Si (Pd) > (Pp) donc il y a un complément de déduction de TVA


- Si (Pd) < (Pp) donc il y a un reversement de TVA

Section 5 Procédures de remboursement des crédits de TVA

En principe, la TVA déductible ne peut faire l'objet


Avant la loi des finances 2006, l'exportateur était tenu selon les dispositions du
CGI ; de retenir à la source pour le compte de l'état, la TVA qui lui est facturé par
ses fournisseurs locaux de biens et services. Aussi, les contribuables bénéficiant
d'exonération conventionnelle ne payaient pas la TVA lors de leurs opérations
d'achat.
La loi des finances 2006 oblige désormais les exportateurs et les contribuables
bénéficiant d'exonération conventionnelles ou légales, à payer à leurs fournisseurs
locaux le montant de la TVA qui leur est facturée avant de réclamer cette TVA en
remboursement auprès de la régie créée à cet effet.

Ainsi le régime d'exonération par attestation est remplacé par une procédure
d'exonération par remboursement de la TVA acquittée. Il est ainsi crée une régie
de remboursement de crédit de TVA co-animée par la DGI et la DGTCP. Cette
régie créée par arrêté ministériel en août 2006 sera alimentée par affectation
directe d'une partie des recettes de la TVA.
Deux procédures de remboursement ont été édictées ; ce sont la procédure de
remboursement accélérée et la procédure de remboursement ordinaire.

5 1 Procédure accélérée

La loi des finances 2006 a instauré une procédure accélérée de remboursement


des crédits de TVA pour certaines entreprises. Sont concernées par cette
procédure les exportateurs remplissant les conditions suivantes :
- Souscrire régulièrement ses déclarations de TVA
- Réaliser au moins 75% de son CA à l'exportation
- Ne pas faire l'objet d'une procédure de redressement ayant relevé des
pratiques frauduleuses lors des cinq dernières années.
- Etre titulaire d'un agrément annuel délivré, à cette fin, par la DGI

Le pourcentage à l'exportation est déterminé comme suit :

Pourcentage à l'exportation = CA à l'exportation / CA total

Dans le cas des entreprises assujetties partiellement, les 75% s'apprécient par
rapport au CA provenant des opérations taxables.
5 2 Procédure normale
La procédure des attestations utilisées pour la mise en œuvre de certaines
exonérations est supprimée er remplacée par un système de remboursement de
la TVA acquittée. Sont concernées par cette procédure, certains contribuables
bénéficiant des avantages du régime fiscal.

Les exceptions à la nouvelle mesure de remboursement


Ne sont pas concernées par les nouvelles mesures exonérations de TVA par la
voie de remboursement de TVA :
- Les entreprises bénéficiant des avantages du code minier ou du code
pétrolier
- Les importations effectuées par les entreprises bénéficiant du code des
investissements
- Les privilèges fiscaux des missions diplomatiques et consulaires des
organisations internationales et assimilées. Ces entreprises sont toujours
soumises au régime d'exonération par attestation.

Section 6 Délai de Déductibilité de la Taxe

Le Droit à Déduction prend naissance chez l'acheteur lorsque la taxe devient Exigible chez le
vendeur (L.F. p. 1992, Annexe Fisc, Art 1-12°). C'est donc la date d'exigibilité de la taxe chez
le vendeur ou le fournisseur qui détermine le point de départ du droit à déduction.

Nous rappelons que les dates d'exigibilité sont (CGI, Art 361-2° ; Doctrine fiscale 2011, Note
n° 0066/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 20113) :

I. La date de la livraison des biens pour les ventes de biens meubles corporels,
date constituée, en pratique, par la date de l'émission de la facture et la remise
matérielle du bien entre les mains de l'acheteur.

II. La date de l'encaissement du prix ou de la rémunération ou la date de son


inscription en compte courant ou la date des avances, des acomptes, etc. pour les
prestations de services, les travaux immobiliers, les ventes à consommer sur place,

3
a) les ventes ou fournitures d'eau, d'électricité, de gaz et de télécommunications. Les
redevables qui réalisent des opérations pour lesquelles l'exigibilité est constituée par
l'encaissement peuvent sur autorisation expresse du directeur général des impôts, être
autorisés à acquitter la taxe d'après les débits.

Les redevables sont donc autorisés à déduire, au titre d'un mois, la taxe ayant grevé les
acquisitions de biens et services dont la déductibilité a pris naissance au cours dudit mois.

Rappelons que la déduction ou la récupération de taxe supportée au titre d'un mois se


fait par voie d'imputation sur :
- La TVA Collectée sur les ventes dudit mois,
- Les livraisons à soi- même dont la taxe est exigible au cours dudit mois et,
- Les reversements de TVA provenant des régularisations de déductions antérieures opérés
au cours dudit mois.

Les déductions de taxe qui n'auraient pas été effectuées dans le délai ci-dessus peuvent
néanmoins l'être dans les 12 mois suivants à compter de la date de la facturation (CGI, Art
381).

Section 7. Date limite de Déclaration de la Taxe

7 1. Entreprises au régime du réel normal


(CGI, Art 437 ; Ord. № 2015-797 du 18 décembre 2015, Art 37)

A l’instar de la déclaration des BIC (Ord. № 2015-797 du 18 décembre 2015, Art 1), la
déclaration des taxes indirectes est faite au moyen d’un imprimé administratif à joindre au
formulaire unique de déclaration et de paiement des impôts et taxes. La déclaration des
affaires réalisées au titre d'un mois est établie aux dates ci-après :
- Au plus tard le 15 du mois (m+1) au titre des affaires du mois (m), pour les entreprises
soumises à un régime du réel d'imposition (Ord. № 2015-797 du 18 décembre 2015,
Art 37 ; CGI, Art 437). Précédemment la date limite était le 10 du mois ;
- Pour les entreprises relevant de la Direction des Grandes Entreprises ou des Centres
des Moyennes Entreprises « CME », les dates limites varient suivant la nature de leur
activité (Budget 2010, Annexe Fisc, Art 24-3) :

• Au plus tard le 10 du mois (m+1), pour les entreprises industrielles et les


entreprises pétrolières et minières ;
• Au plus tard le 15 du mois (m+1), pour les entreprises commerciales ;
• Au plus tard le 20 du mois (m+1), pour les entreprises prestataires de services.

7 2. Entreprises au régime du réel simplifié


(CGI, Art 394 modifié ; Ord. № 2015-797 du 18/12/2015, Art 32)

Les redevables du réel simplifié souscriront au plus tard le 15 Avril, 15 Juillet, 15 Octobre et
15 Janvier de chaque année une déclaration récapitulant l’ensemble des opérations
réalisées au cours du trimestre précédent et détermineront la TVA nette y afférente. Le dépôt
de la déclaration sera accompagné du chèque de paiement. Précédemment, le calendrier était
le 10 Avril, 10 Juillet, 10 Octobre et 10 Janvier de chaque année. Toute déclaration de taxes
est accompagnée du titre de paiement de la taxe due.

Section 8 Déclaration de la TVA


Le régime fiscal ivoirien impose que les assujettis au régime du réel simplifié et
normal ont le droit de facturer la TVA et donc d'en réaliser une déclaration. La
déclaration des entreprises soumis au régime du réel normal est mensuelle alors
que celles soumises au régime du réel simplifié est trimestrielle.
La déclaration de la TVA est l'étape au cours de laquelle la TVA collectée va être
reversé à l'Etat fait intervenir non seulement la TVA collectée mais aussi la TVA
supporter et déductible. Elle doit obéit à plusieurs conditions qui sont à la fois
des conditions de fonds et des conditions de formes ; cependant le bien doit :
- Etre utilisé pour les besoins exclusifs de l'exploitation et dans l'intérêt direct
de l'exploitation
- Etre utilisé par un assujetti à la TVA et pour des opérations supportant la
TVA ;
- Ne doit pas être exclut du droit à déduction de la TVA ;
- Supporter la TVA ;
- La TVA supportée doit figurer sur un document justificatif

Remarque : la loi des finances 2005 a institué la facture normalisée. Désormais


la TVA ne pourra être déduite que si elle figure sur une facture normalisée.
Seuls les assujettis aux régimes du réel normal et du réel simplifié sont astreints à
des obligations de déclaration fiscale, de délivrance de facture à leurs clients et
de production trimestrielle d'état récapitulatif des achats.
Il existe deux modalités de déduction de la TVA ; ce sont : la déduction physique
et la déduction financière.
Il existe 2 types de butoir : le butoir physique et le butoir financier
Butoir physique : il naît des déductions physiques c'est-à-dire des déductions
de TVA portent sur les matières premières, les marchandises et produits
assimilés il y a butoir physique lorsque pour une opération donnée, la TVA
déductible est supérieure à la TVA exigible.
Butoir financier : porte sur les biens immobilisés

8 1 ELEMENTS DE LA DECLARATION
Le chiffre d'affaire total : c'est le montant de toutes les affaires réalisées ; il
renferme à la fois les produits principaux, les produits accessoires et les produits
annexes.
Le chiffre d'affaire exonéré : il s'agit de toutes les affaires situées en dehors du
champ d'application de la TVA pour quelques raisons que ce soit ; le chiffre
d'affaire exonéré peut l'être en raison de la territorialité ou en raison de la
convention.

Le chiffre d'affaire taxable : c'est le montant du chiffre d'affaire ayant


effectivement supporté la TVA au cours de l'exercice, il s'obtient de la manière
suivante :

CA Taxable = CA Total
- exportation
- les autres affaires exonérées
+ Les livraisons à soi-même

Le montant de la taxe exigible : c'est le montant de la TVA facturée au client sur


la période d'imposition. Il faut ajouter à cette TVA facturée au client la
régularisation opérée notamment la TVA à reverser. Il s'enregistre dans les
comptes allant de 4431 au 4434.
Désormais, la déclaration de la TVA est opérée à partir du CA Taxable HT auquel
l'on applique le taux réel de TVA qui est de 18%

Le montant de la taxe déductible : c'est l'ensemble de la TVA supporté sur des


opérations et enregistrer dans les comptes allant du 4451 au 4454.
S'il existe des crédits antérieurs de TVA, ils doivent être également déduits. Le
prélèvement de 10% sur les sommes en paiement par le trésor public qui sont
considéré comme des acomptes sur Impôt doivent être également déduit.

8 2 SCHEMA DE LA DECLARATION

Il se présente de la manière suivante :

TVA / ventes (CA Taxable HT x 18%)


+ TVA à réserver
= TVA BRUTE DU MOIS
- TVA déductible / achat et acquisition
- Crédit de TVA antérieur
= TVA NETTE DU MOIS
- prélèvement de 10% au profit du trésor
= TVA A PAYER OU CREDIT DE TVA

8 3 PAIEMENT ET COMPTABILISATION DE LA DECLARATION


La déclaration doit être déposée au plus tard le 10 du mois suivant la fin de la
période qui est soit le mois, soit le trimestre. Elle doit être accompagnée des
moyens de paiement, de préférence un chèque bancaire barré à défaut du
numéraire.
Les entreprises au régime du réel normal sont tenues de faire une déclaration
mensuelle de TVA ou une déclaration trimestrielle de TVA si le montant de la taxe
due est inférieur ou égal à 25.000. Cette déclaration doit être faite sur un imprimé
normalisé appelé : Taxe sur valeur ajouté, régime réel d'imposition.
Lors de la comptabilisation de la déclaration, tous les comptes de TVA c'est-à-dire
du 4431 au 4434 et du 4451 au 4454 sont soldé par le compte 4441.
Lorsque le solde du compte 4441 est créditeur nous sommes en situation de TVA
à payer et le compte 4441 sera soldé par un compte de trésorerie ; par contre
lorsque le solde du compte 4441 est débiteur, il est soldé le compte 4449 : Crédit
de TVA à reporter.

Chapitre 4. L'Impôt sur les Bénéfices Industriels et


Commerciaux « BIC »

Section 1. Règles Générales

Ces règles générales vont concerner :


- Les obligations liées au début d'activité, à la cession et à la cessation d'entreprise,
- Le champ d'application de l'impôt (entreprises imposables, territorialité de l'impôt),
- Les redevables de l'impôt,
- Et les différents régimes réels d'imposition des bénéfices.

1. Début d'Activité, Cessions et Cessation d'Entreprises


(CGI, Art 71)

L'article 71 du CGI stipule que toute personne qui entreprend une activité passible de l'impôt
sur les bénéfices doit faire la déclaration de son existence à la Direction Générale des Impôts
avant le commencement de son activité, sous peine d'une amende de 100 000 francs. Cette
amende de 100 000 francs fixée par l'article 71-2 du CGI est restée inchangée à ce jour.

Attention : L'article 3-3 de l'annexe fiscale à la L.F. p. 2016 a porté à 1 000 000 de francs le
défaut de déclaration d'existence avant le commencement des activités et a réécrit
dans ce sens l'article 146 du Livre de procédures Fiscales.

La déclaration d'existence sera accompagnée pour les sociétés d'une copie des statuts. Les
sociétés anonymes joindront, outre les statuts, la déclaration de souscription et de versement
du capital.

Pour la cession ou cessation d'entreprise, la déclaration au service des impôts doit se


faire dans le délai de 10 jours commençant à courir :
- Du jour où la cession a été publiée dans un journal d'annonces légales pour les
cessions de fonds de commerce,
- Du jour où l'acquéreur a pris effectivement la direction des exploitations pour les
autres cessions d'entreprises ;
- Du jour de la fermeture définitive des établissements pour la cessation d'entreprise.

Au regard de l'impôt sur les BIC, cet impôt est immédiatement exigible pour les
bénéfices non encore taxés. A cet effet, la déclaration desdits bénéfices sera faite dans le
délai de 10 jours ci-dessus mentionné. Cette déclaration de bénéfices sera accompagnée
des états financiers prescrits par le droit comptable OHADA (CGI, Art 36) :
- Pour le système normal applicable aux contribuables du réel normal : le bilan, le
compte de résultats, le tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE) et
l'état annexé ;
- Pour le système allégé applicable aux contribuables du réel simplifié : le bilan, le
compte de résultat et l'état annexé ;
- Pour le système minimal de trésorerie applicable aux assujettis de l'impôt synthétique :
registre des dépenses, registre des recettes, etc.

Pour le paiement de l'impôt sur les bénéfices et de tous autres impôts et taxes et
pénalités, le cessionnaire est solidairement responsable avec le cédant du paiement
desdits impôts, taxes et pénalités dus à la date de cession jusqu'à concurrence du prix
de cession (LPF, Art 143 ; Budget 2010, Annx Fisc, Art 14).

Les dispositions relatives à la cessation d'entreprise s'appliquent aux ayants droit de


l'exploitant défunt.

Les sanctions ci-dessous sont prévues par le Livre de Procédures Fiscales « LPF » :

Retard dans le paiement (somme non Intérêt de retard de 5 % + 0,5 % par


acquittée dans le délai légal) (LPF, mois ou fraction de mois
Art 161-1°) supplémentaire. Ces taux sont doublés
quand il s'agit d'impôts retenus à la
source pour le compte du Trésor

Le montant des droits éludés est


passible de :

* Intérêt de retard (LPF, Art 161-1°)


plus
Insuffisance de déclaration (LPF, Art * Majoration de 15 % si le montant
162-1° & 2°) éludé est ≤ à 25 % des droits
réellement dus ;
* Majoration portée à 30 % si montant
éludé > à 25 % des droits réellement
dus ;
* 100 % de majoration en cas de
manœuvres frauduleuses.

Les majorations ci-dessus sont portées


à 30 %, 60 % et 150 % lorsque les
insuffisances de déclaration concernent
les TCA, les ITS et tous impôts retenus
à la source.
Suite Sanctions

Les droits afférents aux déclarations


souscrites hors délais légaux dans le
cadre d'une procédure de taxation
d'office :

* Intérêt de retard (LPF, Art 161-1°),


plus ;
* majoration de 10 % portée à 50 % si
la situation n'a pas été régularisée dans
un délai de 30 jours suivant une
demande de l'administration et à 100
Déclaration hors délai dans le cadre % s'il s'agit de TCA, d'ITS et autres
d'une procédure de taxation d'office impôts retenus à la source.
(LPF, Art 162-1° & 2°)
Les Droits ou suppléments de droits
mis à la charge des contribuables dans
le cadre d'une procédure de taxation
d'office sont passibles d'une majoration
de 50 % portée à 100 % s'il s'agit de
TCA, d'ITS et autres impôts retenus à
la source. (LPF, Art 163-2°) ;

Majoration de 200 % des droits ou


de suppléments de droits si le
contribuable n'a pas accompli la
formalité de déclaration d'existence
(LPF, Art 163-2, Additif L.F. p. 2016,
Annx Fisc, Art 3-4)

Dépôt hors délai des déclarations des


impôts BIC, BNC, BA accompagnées
des états financiers de l'exercice Amende de 200 000 francs si le retard
(dépôt après le 30 Avril pour les n'excède pas 1 mois. Cette amende est
entreprises relevant de la DGE ou des majorée de 50 000 francs par mois ou
CME ou après le 30 Mai pour les fraction de mois de retard
entreprises réalisant un CA < 1 Mrd, supplémentaire
LPF, Art 169-1er al.; Additif Budget
2009, Annx Fisc, Art 38 ; L.F. p.
2015, Annx Fisc, Art 12-1)
- Amende de 1 000 000 F majorée de
Non dépôt ou dépôt des états 100 000 F par mois ou fraction de
financiers de l'exercice après le 30 mois de retard supplémentaire ;
Avril pour les entreprises relevant de - Passé un délai de 3 mois à compter de
la DGE ou des CME ou après le 30 la date

Suite Sanctions

Mai pour les entreprises réalisant un limite du dépôt (30 Avril / 30 Mai),
CA < 1 Mrd (LPF, Art 169-2ème al.; l'amende est portée à 2 000 000 F
Additif Budget 2009, Annx Fisc, Art majorée de 200 000 F par mois ou
38 ; L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 12- fraction de mois de retard. Cette
1) amende se cumule avec celle liée au
dépôt hors délai.

Déclaration hors délai dans le cadre Majoration de 200 % des droits ou de


d'une procédure de taxation d'office suppléments (LPF, Art 163-2, Additif
(LPF, Art 163-2°) pour un L.F. p. 2016, Annx Fisc, Art 3-4)
contribuable n'ayant pas accompli la
formalité de déclaration d'existence

2. Entreprises Imposables
(CGI, Art 1 à 3)

L'article 1er du CGI stipule qu'il est établi un impôt annuel sur les bénéfices des professions
commerciales, industrielles et artisanales, sur les bénéfices des exploitations forestières ou
agricoles, etc.

Sont passibles de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux et agricoles, en


abrégé I-BIC et I-BA (CGI, Art 3), notamment :
- Les Sociétés Anonymes « SA » et les Sociétés à Responsabilité Limitée « SARL »,
quel que soit leur objet (commercial, industriel, agricole, immobilier, non commercial,
etc.) (CGI, Art 3-1er al,) ;
- Les Associés dans les Sociétés en Nom Collectif « SNC » et les Commandités dans les
Sociétés en Commandite Simple « SCS », chacun pour la part des bénéfices sociaux
correspondant à ses droits dans la société (CGI, Art 3-1è al. Additif Budget 2012,
Annx Fisc, Art 10). Dans les SCS, l'impôt sur le surplus des bénéfices est établi au
nom de la société ;
- Les Sociétés en Commandite Simple pour la part des bénéfices revenant aux
commanditaires ;
- Les marchands de biens (personnes se livrant au commerce d'achat- vente de biens
immeubles ou de fonds de commerce) ;
- Les lotisseurs (personnes procédant au lotissement et à la vente de terrain leur
appartenant) ;
- Les bailleurs en « meublé » de fonds de commerce (personne donnant en location un
fonds de commerce équipé du matériel et mobilier d'exploitation) ;
- Les établissements publics et les collectivités territoriales dotés de l'autonomie
financière et se livrant à des activités industrielles et commerciales ;
- Les sociétés civiles se livrant à des activités industrielles et commerciales.

Certaines entreprises et organisations sont exclues, de façon permanente ou temporaire


du champ d'application de l'I-BIC ou de l'I-BA (Pour de plus amples développements, se
reporter au manuel de 2ème année).

A titre d'exemples, sont exemptés de l'I-BIC de façon permanente (CGI, Art 4) : Les
offices d'habitations économiques, les caisses de crédit agricole mutuel, les bénéfices
provenant des transports ferroviaires de la Régie du Chemin de Fer Abidjan-Niger, la caisse
Nationale de Prévoyance Sociale « CNPS ». Par contre, sont exemptés de façon
temporaire, les centres de gestion agréés pendant les 3 premières années de leur création,
(CGI, Art 6), les entreprises agréées au régime fiscal en faveur des grands investissements
dans l'habitat, les sociétés créées pour reprendre une entreprise en difficulté.

3. Territorialité de l'Impôt
(CGI, Art 2)

L'article 2 édicte : « L'impôt est dû, à raison des bénéfices réalisés en Côte d'Ivoire ». Sont
considérées comme effectuées ou exercées en Côte d'Ivoire, les opérations d'extraction
effectuées et les autres activités exercées dans la Zone Economique Exclusive correspondant à
une zone marine s'étendant à 200 miles.

Cette territorialité de l'impôt distrait des bénéfices passibles de l'impôt BIC ivoirien ceux
réalisés par une entreprise ivoirienne établie à l'Etranger.

Exemple :

La SARL Mobio & Frères, une PMI installée à Adjamé, vend ses produits au Burkina Faso
par le canal :
- D'une succursale installée à Bobo-Dioulasso (Hypothèse 1) ;
- D'une société filiale de droit Burkinabé installée à Ouagadougou (hypothèse 2).

Les bénéfices réalisés par la SARL Mobio de ses opérations au Burkina-Faso sont-ils
imposables à l'I-BIC en Côte d'Ivoire ?
Hypothèse 1 : Non. Les bénéfices réalisés par la SARL par le canal de sa succursale
Burkinabé ne sont pas imposables à l'I-BIC Ivoirien. La succursale n'est pas
une entité juridique distincte de la SARL Mobio & Frères. Il s'agit de la même
personne qui réalise des bénéfices à l'étranger. Par application de l'article 2 du
CGI, les bénéfices réalisés par la SARL par succursale interposée échappe à l'I-
BIC en Côte d'Ivoire. La DGI parle de l'extraterritorialité fiscale des résultats
des entreprises exploitées hors de Côte d'Ivoire4. Symétriquement, les charges
exposées par la maison mère Mobio, par le biais de sa succursale, pour la
réalisation desdits bénéfices ne sont pas déductibles des bénéfices en Côte
d'Ivoire.

Hypothèse 2 : Oui. Les bénéfices réalisés par la SARL par le canal de sa filiale Burkinabé
sont imposables en Côte d'Ivoire. La filiale est une entreprise juridiquement
distincte de sa maison mère Ivoirienne. En pareil cas, les opérations s'analysent
comme des revenus tirés des exportations, donc passibles de l'I-BIC en Côte
d'Ivoire.

4. Redevables de l'Impôt
(CGI, Art 63)

L'impôt sur les BIC est établi au nom :

- De l'exploitant pour l'ensemble de ses entreprises exploitées en Côte d'Ivoire au siège


de la direction de l'entreprise ;
- De la société dans les SA et les SARL quel que soit leur objet social ;
- Des associés (dans les SNC) et des commandités (dans les SCS) chacun pour la part
des bénéfices sociaux correspondant à ses droits dans la société (CGI, Art 3-1è al.
Additif Budget 2012, Annx Fisc, Art 10). Les impositions comprises dans les rôles au
nom des associés demeurent, néanmoins des dettes sociales ;
- De la société pour la part des bénéfices revenant aux commanditaires dans les SCS ;
- Des membres du GIE (groupements d'intérêt économique). Chacun est
personnellement imposé pour sa part respective de bénéfices. C'est le régime des
sociétés de personnes ;
- Du principal établissement en Côte d'Ivoire pour les sociétés de personnes, de capitaux
ou les sociétés mixtes dont le siège social est situé à l'étranger. Les bénéfices
imposables sont ceux résultant des opérations réalisées en Côte d'Ivoire.
Section 2. Les Régimes Réels d'Imposition des BIC et des BA

Rappelons que les régimes d'imposition ont connu une profonde réforme introduite par la LF
p. 1994 laquelle reforme a été elle-même réaménagée par l'article 2 de l'annexe fiscale à la
L.F. p. 2015 par l'uniformisation du critère de chiffre d'affaires. Pour des raisons
pédagogiques, nous allons passer en revue :
- le dispositif existant avant la réforme de 1994 ;
- le dispositif mis en place par la L.F. p. 2014 ;
- le réaménagement introduit par la L.F. p. 2015.
- le réaménagement introduit par la L.F. p. 2020

1. Dispositif existant avant la réforme de 1994

Il existait :
- Un régime du Forfait pour les petites entreprises et artisans. Ces entreprises étaient
catégorisées par l'Administration qui estimait qu'elles avaient franchies le seuil de la
Taxe Municipale (ce seuil est une appréciation de fait des services des impôts) mais
qu'elles n'avaient pas encore une organisation administrative et comptable appropriée
pour être classées dans un régime du réel ;
- Un régime du réel simplifié d'imposition « RSI » ;
- Un régime du réel normal d'imposition « RNI » ;
- Et une imposition minimum forfaitaire de 1 000 000 de francs commune aux deux
régimes du réel appliqué aux sociétés (loi n° 68-612 du 31 décembre 1968).

2. Dispositif mis en place par la L.F. p. 1994

La L.F. p. 1994 a institué des régimes dont l'une des caractéristiques principales de
différenciation est le chiffre d'affaires annuel TTC réalisé. Concernant ce critère de chiffre
d'affaires, une distinction était faite entre les commerçants et les prestataires de services :
- Le régime de l'Impôt Synthétique « IS » qui est un régime du Forfait mais mieux
organisé. Ce régime s'appliquait :

* aux commerçants réalisant un chiffre d'affaires TTC compris entre 5 et 50 millions


de francs,
* aux prestataires de services réalisant un chiffre d'affaires TTC compris entre 5 et 25
millions de francs.
En dessous du seuil de 5 millions de francs, c'est le régime de la TFPCA ou Taxe
Municipale qui s'applique à l'entreprise.
- Le régime du réel simplifié d'imposition auquel est attaché un régime spécifique
d'imposition minimum forfaitaire. Ce régime s'appliquait :
* aux commerçants réalisant un chiffre d'affaires TTC compris entre 50 et 150
millions de francs,
* aux prestataires de services réalisant un chiffre d'affaires TTC compris entre 25 et 75
millions de francs.
- Un régime du réel normal d'imposition auquel est également attaché un régime
spécifique d'imposition minimum forfaitaire. Ce régime s'appliquait :

* aux commerçants réalisant un chiffre d'affaires TTC supérieur à 150 millions de


francs,
* aux prestataires de services réalisant un chiffre d'affaires TTC supérieur à 75
millions de francs.

3. Réaménagement du dispositif de 1994 introduit par la L.F. p. 2015 et celle de 2020

L'article 2 de l'annexe fiscale à la L.F. p. 2015 a unifié les critères de chiffre d'affaires des
régimes d'imposition. Les critères particuliers de chiffre d'affaires applicables aux entreprises
de prestations de services ont été supprimés.

Les entreprises, quel que soit leur objet (ventes de marchandises, fournitures de denrées à
consommer sur place ou à emporter, prestations de services), sont soumises au même critère
de chiffre d'affaires.

3.1 Le régime de l’entreprenant

Sont soumis les exploitants individuels ou les sociétés dont le chiffre d'affaires TTC est
compris entre 0 et 50 millions quel que soit l'objet de leur activité (ventes de marchandises
ou prestations de services)

3.1. L'Assujetti au régime des microentreprises

Relèvent désormais de ce régime, les exploitants individuels ou les sociétés dont le chiffre
d'affaires TTC est compris entre 50 et 200 millions quel que soit l'objet de leur activité
(ventes de marchandises ou prestations de services)

3.2. L'Assujetti au Réel Simplifié


(CGI, Art 45)

Le régime du Réel Simplifié d'imposition « RSI » est institué par l'article 45 de l'annexe
fiscale à la loi de finances pour 1994. Ce régime s'impose de plein droit à tous les assujettis
exclus du régime de l’entreprenant ou celui des microentreprises
. Ce régime est également accessible par voie d'option.

Relèvent du bénéfice Réel Simplifié d'Imposition « RSI », les entreprises personnes


physiques ou morales dont le chiffre d'affaires annuel TTC est compris entre 200 et 500
millions de francs Les assujettis au RSI jouissent de la faculté d'opter pour le régime du réel
normal d'imposition. L'option est à exercer avant le 1er février de chaque année et prend effet
à compter du 1er janvier de ladite année.

Les assujettis au RSI dont le CA TTC s'abaisse en dessous de 200 millions ne passent au
régime des microentreprises que lorsque leur chiffre d'affaires est resté inférieur à 200
millions de francs pendant 3 exercices consécutifs.

Le chiffre d'affaires limite est ajusté au prorata du temps d'exploitation pour les contribuables
qui commencent ou cessent leurs activités en cours d'année.

3.3. L'assujetti au Réel Normal d'Imposition « RNI »

Sont soumises au régime du bénéfice réel normal d’imposition, les entreprises dont le
chiffre d’affaires annuel TTC excède 500 millions de francs.

Les assujettis au RNI dont le CA TTC s'abaisse en dessous de 500 millions ne passent au
régime du RSI que lorsque leur chiffre d'affaires est tombé dans les limites du chiffre
d'affaires de référence du régime concerné pendant 3 exercices consécutifs.

Pour les entreprises qui commencent ou cessent leurs activités en cours d'année, le chiffre
d'affaires ci-dessus est ajusté au prorata du temps d'exploitation.

Par exemple pour une entreprise qui commence son activité le 1er avril, le chiffre d'affaires de
référence ou de classification sera 375 millions de francs, c'est-à-dire 500 000 000 x 9 / 12.

Section 3. Détermination des Bénéfices Imposables du RNI


(CGI, Art 13 à 33)

Selon l'article 14 du CGI, le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d'après les
résultats d'ensemble des opérations, de toute nature, effectuées par les entreprises y compris
notamment, les cessions d'éléments quelconques de l'actif, soit en cours, soit en fin
d'exploitation.

Il s'agit donc du résultat dégagé à partir du compte de résultat par différence entre les
produits et les charges et la prise en compte du résultat de cession des actifs immobilisés.
Charges Produits

- Charges de toute nature 163 000 - Produits de toute nature 175 000

- VCN des immob. 5 000 - Produits cession 8 000


cédées immob

Bénéfice Net 15 000 / /


Total 183 000 Total 183 000

La Fiscalité adopte le critère économique désormais retenu par la Comptabilité. Le SYSCOA


se référant à la norme IASC, affirme que le critère de prise en compte des charges et des
produits ne saurait être « l'engagement juridique » (créances acquises, dettes certaines).

Le produit des activités ordinaires n'est comptabilisé que lorsqu'il est probable que les
avantages économiques associés à la transaction iront à l'entité. Quant aux charges, elles sont
rattachées aux périodes comptables au cours desquelles les avantages économiques sont
consommés. Le principe de rattachement des charges aux produits conduit à la
comptabilisation simultanée des charges et des produits résultant d'une même transaction
(Syscoa révisé 2015, p. 89).

Pour ce qui concerne l'enregistrement des opérations affectant le patrimoine de l'entreprise,


cet enregistrement se fera dans l'ordre de la date comptable des opérations (date d'émission de
la pièce comptable ou date de réception de la pièce d'origine externe), SYSCOA, Art 17-4.

La section 3 sera subdivisée en points ci-après :


- Le passage du résultat comptable au résultat fiscal (point 1.);
- L'étude analytique des charges (point 2.) ;
- L'étude analytique des produits (point3.) ;
- La déclaration des bénéfices et l'Impôt Minimum Forfaitaire (point 4.).

Suivra la Section 4. « Détermination des bénéfices imposables du Réel Simplifié d'Imposition


(RSI) »

1. Le Passage du Résultat Comptable au Résultat Fiscal

Dans les régimes réels d'imposition, le bénéfice imposable d'un exercice n'est pas un bénéfice
forfaitaire qui serait déterminé par exemple par application d'un taux au chiffre d'affaires
réalisé ou par le calcul d'une moyenne tirée de l'observation statistique des bénéfices
antérieurs, etc.
Le Bénéfice Imposable de l'exercice est un bénéfice réel c'est-à-dire un bénéfice déterminé à
partir des données enregistrées par la comptabilité auxquelles sont appliquées les règles de la
Fiscalité. Il s'agit donc d'un retraitement aux normes fiscales des données comptables. Le
résultat comptable va subir :
- Des corrections « en plus » (les réintégrations),
- Des corrections « en moins » (les déductions)
Et ce, pour tenir compte des règles fiscales spécifiques à certaines charges ou à certains
produits. Ces règles fiscales sont décrites dans l'étude analytique des charges et des produits.

2. Etude Analytique des Charges

Le bénéfice net (bénéfice imposable) est établi sous déduction de toutes charges comprenant
notamment (CGI, Art 18) :
- Les frais généraux de toute nature, le loyer des immeubles dont l'entreprise est
locataire, les charges de personnel et de main-d'œuvre ;
- Les indemnités de fonction allouées aux administrateurs ;
- Les redevances de cession ou de concession de brevets, de licence d'exploitation, etc. ;
- Les intérêts servis aux comptes courants des associés ;
- Les frais d'acquisition de biens d'équipement en remplacement de ceux détruits du fait
de la guerre ;
- Les primes d'assurance versées à une compagnie d'assurance ;
- Les amortissements ;
- Les impôts à la charge de l'entreprise à l'exception de l'impôt sur les BIC ;
- Les provisions ;
- Les dons et libéralités consentis ;
- Etc.

La déductibilité de toutes ces charges comptables sera appréciée à l'aune des règles
fiscales d'ensemble et spécifiques qui leur sont appliquées. Nous allons passer en revue ces
règles.

2.1. Conditions Générales de Déduction des Charges

Une charge comptable est fiscalement déductible si elle satisfait aux cinq (5) conditions
générales ci-après :

Condition 1 : la charge doit se rattacher à la gestion de l'entreprise ou être exposée dans


l'intérêt de l'exploitation. Sont donc exclues les dépenses personnelles, par
exemple les voyages d'agrément.
Exemple :

Le comptable de l'Etablissement Walitiki a enregistré en charge la facture de


la croisière de noce de la fille de Mr Walitiki. La charge comptable est-elle
fiscalement déductible ? Non, car la charge n'est pas exposée pour les besoins
d'exploitation de l'entreprise.

Condition 2 : la charge doit être effective et être appuyée de justifications suffisantes.


Cette condition exclut la déduction des dépenses effectives non justifiées de
factures et des dépenses fictives justifiées par des factures complaisantes.

Condition 3 : la charge doit se traduire par une diminution de l'actif net.

Exemples :

- Salaire payé au personnel : Le compte « Charge de personnel », compte


de résultat, est débité par le crédit des comptes de « Trésorerie », comptes
de bilan. Cette opération entraîne uniquement une diminution de comptes
d'actif entraînant à son tour une diminution de l'actif net. Le salaire payé est
donc une charge déductible.

- Acquisition d'une machine-outil : Un compte d'immobilisation, compte de


bilan, est débité par le crédit d'un compte de Tiers, compte de bilan. Cette
opération qui constate l'entrée d'un bien dans le patrimoine de l'entreprise
n'entraîne pas une diminution de l'actif net. Cette dépense n'est donc pas
une charge déductible des bénéfices d'un exercice mais une dépense
d'investissement à déduire par étalement sur plusieurs exercices sous forme
d'amortissement.

Condition 4 : la charge doit être comptabilisée dans les livres de l'entreprise. Ce qui
exclut la déduction des charges non inscrites en comptabilité.

Condition 5 : la charge doit être engagée au cours de l'exercice.

2.2. Analyse des Charges

2.2.1. Achats (compte 60)

- 601 Achats de marchandises ;


- 602 Achats de matières premières et fournitures liées ;
- 604 Achats stockés de matières et fournitures consommables ;
- 605 Autres Achats (eau, électricité, fournitures de bureau non stockables, etc.)
- 608 Achats d'emballages commerciaux (emballages récupérables non identifiables,
emballages perdus).
Les achats sont déductibles. Ils sont évalués à leur coût direct d'achat c'est-à-dire prix
d'achat + charges accessoires directes majorés de la fraction de TVA non récupérable. Le
Syscoa5 répartit les charges accessoires directes en charges externes et en charges internes :
- Charges Externes : commissions, courtages, assurances, droits de douane, frais de
transit, frais de transports facturés par des tiers, impôts indirects non récupérables
spécifiques à certaines marchandises, etc. ;
- Charges Internes : coût des transports par les véhicules de l'entreprise (salaires,
assurances, fournitures extérieures, amortissements, etc.), charge de personnel affecté
aux achats à l'exclusion du personnel administratif réparti, coût de réception,
manutention, mise en stock à l'exclusion du coût de stockage.

Les frais accessoires d'achats sont désormais comptabilisés dans des sous comptes
d'achats et non plus dans les comptes de charges par nature (Syscoa révisé 2015, pp. 9-11).
Par exemple 601 Achats de marchandises : 6015 Frais sur achats de marchandises (60151
Droits de douane sur achats de marchandises ; 60152 Frets et transports sur achats de
marchandises ; 60153 Assurances transport sur achats de marchandises ; etc.)

Les prélèvements sur stock opérés par l'exploitant ou l'associé pour ses besoins personnels
sont évalués à leur coût réel et viennent en diminution des achats.

Les stocks doivent être évalués au prix de revient ou au cours du jour de la clôture de
l'exercice si ce cours est inférieur au prix de revient (CGI, Art 16). Par cours, il faut entendre
la valeur vénale à la date de l'inventaire, c'est-à-dire le prix auquel les marchandises et
produits en stock auraient pu être vendus sur le marché à la date de l'inventaire et non le prix
qu'il faut payer pour l'acquérir.

Fiscalement, il n'est pas obligatoire de constater l'écart par voie de provision pour qu'il
soit déductible.

Le stock mort s'entend des marchandises invendues. En cas de destruction volontaire de ce


stock, certifiée par un officier ministériel, le Fisc admet que la valeur soit passée en charge.

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