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Diérentiabilité
1 Dérivées partielles
Dénition 1.1
Soit un ouvert Ω ⊂ IR et soit f : Ω −→ IRm . On dit que f , fonction d'une seule variable
1 1
x, est dérivable au point a ∈ Ω ssi lim (f (x) − f (a)) = lim (f (a + h) − f (a))
x−→a x − a h−→0 h
existe. Quand elle existe cette limite est unique et sera notée f 0 (a).
Proposition 1.1
Soit Ω ⊂ IR. Notons f = (f1 , ..., fm ) : Ω −→ IRm . f est dérivable en a ∈ Ω ssi chaque
fi l'est et on a f 0 (a) = (fi0 (a), ..., fm
0
(a)).
Preuve
Triviale.
39
40 Ch. III: Diérentiabilité
Remarque 1.1
Si f est dérivable en tout point de Ω, on dira qu'elle est dérivable sur Ω. On pourra
alors parler de la dérivée de f 0 . On la notera f 00 et on dénira les dérivées successives
de proche en proche. f (n) désignera la dérivée n-ième de f . On dira que f est de classe
C n ssi f (n) existe et est continue. On dira que f est de classe C ∞ ssi f est indéniment
dérivable.
Dénition 1.2
Soient un ouvert Ω ⊂ IRn , f : Ω −→ IRm , a ∈ Ω et u ∈ IRn . On appelle dérivée de f
au point a suivant le vecteur u 6= 0, la dérivée en zéro de l'application h −→ f (a + hu)
quand elle existe. Cette dérivée sera notée Du f (a) ou fu0 (a) est sera donnée par
1
Du f (a) = lim (f (a + hu) − f (a)).
h−→0 h
Proposition 1.2
1- Du f (a) existe ssi chaque Du fi (a) existe et on a Du f (a) = (Du f1 (a), ..., Du fm (a)).
2- Dαu f (a) = αDu f (a).
Preuve
Triviale.
Dérivée partielles
Dénition 1.3
La dérivée de f au point a suivant le vecteur ei est la i-ième dérivée partielle de f en
∂f
a. On la notera (a) ou Di f (a). D'autre notations sont utilisées dans la littérature
∂xi
comme Dxi f (a) ou ∂xi f (a) ou ∂i f (a) ou fx0 i (a) ou fxi (a)
Proposition 1.3
∂f ∂f1 ∂fn
1- (a) = ( (a), ..., (a)) pour i = 1, n.
∂xi ∂xi ∂xi
∂f
2- (a) = ϕ0 (0) où ϕ(h) = f (a + hei ) = f (a1 , ..., ai−1 , ai + h, ai+1 , ..., an ).
∂xi
∂f
3- (a) = ψ 0 (ai ) où ψ(x) = f (a1 , ..., ai−1 , x, ai+1 ..., an ).
∂xi
Preuve
Triviale, utiliser la dénition.
Exemple 1.1
Si f (x, y, z) = sin(x) expyz , alors:
∂f
((a, b, c)) = cos(a) expbc ,
∂x
∂f
((a, b, c)) = c sin(a) expbc ,
∂y
∂f
((a, b, c)) = b sin(a) expbc .
∂z
Dénition 1.4
Si toutes les dérivées partielles de f existent en a alors on note
∂fi
Jf (a) = (a)
∂xj 1≤i≤m
1≤j≤n
∂fi
la matrice dite jacobienne de f au point a dont les éléments sont les (a) (ligne i et
∂xj
colonne j ). Quand n = m, le déterminent de Jf (a) est le jacobien de f au point a. Il
est noté
D(f1 , ..., fn )
= det(Jf (a)).
D(x1 , ..., xn )
Si m = 1 alors Jf (a) sera notée
∂f ∂f −−→
∇f (a) = (a), ..., (a) = gradf (a).
∂x1 ∂xn
C'est le gradient de f au point a.
Remarque 1.2
On peut écrire:
∇f1 (a)
..
Jf (a) = . .
∇fm (a)
Exemple 1.2
Si f (x, y) = (g(x, y), h(x, y)) = (xe2y , y tan x), alors
e2b 2ae2b D(g, h)
Jf (a, b) = , (a, b) = e2b tan a − 2abe2b (1 + tan2 a).
b(1 + tan2 a) tan a D(x, y)
Opérations algèbreiques
Proposition 1.4
Supposons que Di f (a) et Di g(a) existent. Alors on a:
1- Di (f + λg)(a) = Di f (a) + λDi g(a), (λ ∈ IR).
2- Si m = 1, alors Di (f g)(a) = Di f (a)g(a) + f (a)Di g(a).
1 −Di f (a)
3- Si m = 1 et f (a) 6= 0, Di (a) =
f f (a)2
Preuve
Triviale.
Remarque
Les dérivées partielles des fonctions composées seront traitées plus loin.
Dénition 1.5
∂f ∂f
Si (a) existe en tout a ∈ Ω, alors on désigne par la i-ième dérivée partielle de
∂xi ∂xi
f donnée par
∂f
: Ω −→ IRm
∂xi
∂f
x −→ (x)
∂xi
Notation:
∂f
= Di f.
∂xi
Dénition 1.6
∂f
Si admet une j-ième dérivée partielle en a, on dira que f admet une (j,i)-ème dérivée
∂xi
partielle (seconde) en a qu'on notera:
∂ 2f
∂ ∂f
(a) = (a).
∂xj ∂xi ∂xj ∂xi
Notation:
∂ 2f
∂ ∂f
(a) = (a) = Dji f (a) = Dj (Di f )(a).
∂xj ∂xi ∂xj ∂xi
Attention:
∂ 2f ∂ 2f
(a) et (a) peuvent être diérentes.
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
Notation:
∂ 2f ∂ 2f
(a) = (a)
∂xi ∂xi (∂xi )2
Dénition
2
1.7
∂ f
Si (a) existe pour tout a ∈ Ω, alors on dénit la (j,i)-ième dérivée partielle
∂xj ∂xi
(seconde) par:
∂ 2f
: Ω −→ IRm
∂xj ∂xi
∂ 2f
x −→ (x).
∂xj ∂xi
Dénition 1.8
On réitère ce procédé et on dénit les dérivées d'ordre k ≥ 3 par:
∂kf ∂ k−1 f
∂
(a) = (a).
∂xik ...∂xi1 ∂xik ∂xik−1 ...∂xi1
∂kf
Si cette dérivé existe pour tout a, on parlera de l'application comme on l'a
∂xik ...∂xi1
fait pour les dérivées d'ordre 1 et 2.
Dénition 1.9
∂kf
On dit que f est de classe C k en a ∈ Ω si les dérivées partielles d'ordre k
∂xik ...∂xi1
existent près de a et sont continues en a pour tout (i1 , ..., ik ) ∈ {1, ..., n}k . On dit que
f est de classe C k sur Ω si elle est de classe C k en tout point de Ω.
On dit que f est de classe C ∞ ssi elle est de classe C k , pour tout k c-à-d encore que les
∂kf
existent pour tout k ∈ IN et pour tout (i1 , ..., ik ) ∈ {1, ..., n}k .
∂xik ...∂xi1
Théorème de Schwartz
Proposition 1.5
∂ 2f
Soient Ω ouvert de IR2 et f : Ω −→ IR. Si f admet des dérivées partielles et
∂y∂x
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
sur Ω, continues en un point a de Ω. Alors (a) = (a).
∂x∂y ∂y∂x ∂x∂y
Preuve
Notons a = (x0 , y0 ) ∈ Ω. Pour t proche de zéro, on pose
et
g(y) = f (x0 + t, y) − f (x0 , y)
de sorte que
F (t) = g(y0 + t) − g(y0 ).
on montre que
F (t) ∂ ∂f
−→ (x0 , y0 ).
t2 t→0 ∂y ∂x
F (t)
Par unicité de la limite en zéro de 2 , on a bien
t
∂ ∂f ∂ ∂f
(a) = (a).
∂y ∂x ∂x ∂y
Voici une version généralisée de ce résultat:
Proposition 1.6
∂f ∂f ∂ 2f
Soient Ω ouvert de IRn et f : Ω −→ IR. Si , et existent sur Ω et si
∂xi ∂xj ∂xi ∂xj
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
est continue en a, alors (a) existe et (a) = (a)
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi ∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
Preuve
Généraliser les idées de la preuve du théorème précédent.
Proposition 1.7
Si f est de classe C k en a, (k ≥ 2), alors pour tout (i1 , ..., ik ) ∈ {1, ..., n}k et pour toute
permutation σ de {1, ..., k}, on a:
∂kf ∂kf
(a) = (a).
∂xi1 ...∂xik ∂xiσ(1) ...∂xiσ (k)
En regroupant les xij identiques, on pourra écrira:
∂kf ∂kf
(a) = (a)
∂xi1 ...∂xik (∂xi1 )k1 ...(∂xip )kp
avec k1 + ... + kp = k et p ≤ k.
f (x, y) = x5
sinon.
(y − x2 )2 + x5
On vériera que cette fonction admet des dérivées selon toutes les directions, mais elle
n'est pas continue en (0, 0).
Pour éviter de diviser par un vecteur h ∈ IRn dans la suite, on réécrit cette dénition
sous la forme équivalente:
Application diérentiable
On considère un ouvert Ω ⊂ IRn et a ∈ Ω.
Dénition 2.1
On dit que f : Ω −→ IRm est diérentiable en a s'il existe:
tels que:
f (a + h) = f (a) + L(h) + khk(h), ∀h ∈ V.
Remarque
f est diérentiable en a ssi il existe L linéaire tel que
Proposition 2.1
f est diérentiable en a s'il existe une application linéaire L : IRn −→ IRm telle que:
f (a + h) − f (a) − L(h)
lim =0
h−→0 khk
Preuve
f (a + h) − f (a) − L(h)
Prendre (h) = si h 6= 0.
khk
Remarque
1- La diérentiabilité de f ne dépend pas des normes utilisées dans IRn et IRm .
2- L'application linéaire L est continue car IRn est de dimension nie.
3- On peut imposer à d'être continue en zéro, en posant (0) = 0.
4- f est diérentiable ssi l'accroissement ∆f (h) = f (a + h) − f (a) est approximé par
L(h) avec une erreur qui tend vers zéro plus vite que h.
5- f est alors approchée par sa tangente T (x) = f (a) + L(x − a).
Proposition 2.2
L'application linéaire de la dénition (2.1) est unique.
Preuve
Soit G une autre application linéaire qui vérie la dénition (2.1). Alors
G(h) − L(h) h−→0
−−−→ 0.
khk
En particulier, pour tout h 6= 0 xé,
G(th) − L(th) t−→0
ϕ : t −→ ϕ(t) = −−−→ 0.
kthk
Mais ϕ(t) = ϕ(1) pour tout t > 0, donc ϕ(1) = 0 c-à-d G(h) = L(h). Ce qui donne
G = L puisque h est arbitraire.
Dénition 2.2
L'application linéaire L de la dénition (2.1) est la diérentielle de f au point a. On
l'appelle aussi la dérivée (totale) ou l'application dérivée de f en a.
On note L = dfa = Df (a) ou même L = f 0 (a).
On dira que f est dérivable ou diérentiable sur Ω si elle est diérentiable en tout point
de Ω.
Exemple 2.1
1- Quand n = 1, toute application dérivable est diérentiable et dfa (h) = f 0 (a)h.
2- Si f est constante, alors elle est diérentiable en tout a et dfa = 0 (prendre = 0).
3- Si f est linéaire alors elle est diérentiable en tout a et dfa = f (prendre = 0).
4- Si f : IR2 −→ IR, (x, y) −→ x2 + y alors
h2
f (a + h, b + k) = f (a, b) + (2ah + k) + k(h, k)k∞
k(h, k)k∞
et, pour (h, k) 6= (0, 0):
h2
0 ≤ (h, k) = ≤ k(h, k)k∞ −→ 0.
k(h, k)k∞
Donc f est diérentiable en tout (a, b) et
∂f ∂f
df(a,b) (h, k) = 2ah + k = (a, b)h + (a, b)k = ∇f (a, b).(h, k).
∂x ∂y
Proposition 2.3
i) Si f est diérentiable en a, alors f est continue en a.
ii) Si f est diérentiable en a, alors f admet des dérivées en a suivant tout vecteur
u et Du f (a) = dfa (u). En particulier toutes les dérivées partielles existent et
Di f (a) = dfa (ei ).
iii) Si m = 1, dfa est identiée avec le gradient c-à-d dfa = ∇f (a) via la formule
n
Di f (a)hi pour tout h = (h1 , ..., hn ) ∈ IRn . En particulier,
X
dfa (h) = ∇f (a).h =
i=1
si u = (u1 , ..., un ) ∈ IRn , alors Du f (a) = dfa (u) = ∇f (a).u
iv) Si m ≥ 2, dfa est identiée avec la matrice jacobienne Jf (a) via la formule
n
dfa (h) = Jf (a).h = H où Hi = Dj fi (a)hj .
X
j=1
Preuve
i) D'après la dénition (2.1) on a lim f = f (a) car lim(dfa (x − a) + kx − ak(x − a)) = 0.
a a
f (a + tu) − f (a) dfa (tu) + ktuk(tu) |t|
ii) lim = lim = lim (dfa (u)+ kuk(tu)) = dfa (u).
t−→0 t t−→0
n
t n
t−→0
n
t
iii) Par linéarité, on a dfa (h) = dfa ( hi ei ) =
X X X
hi dfa (ei ) = hi Di f (a) = ∇f (a).h.
i=1 i=1 i=1
iv) Pour f = (f1 , ..., fm ), appliquer iii) pour chaque fj et utiliser les dénitions de Jf (a)
et Jf (a).h.
v) Il sut de le faire pour m = 1. Faisons le pour n = 2 et m = 1.
En utilisant le théorème des accroissements nis pour les fonction d'une variable, il
existe θ1 , θ2 ∈ [0, 1] tels que:
avec
h1 [D1 f (a1 + θ1 h1 , a2 + h2 ) − D1 f (a)] + h2 [D2 f (a1 , a2 + θ2 h2 ) − D2 f (a)]
(h) = .
khk
Or le second membre de cette inégalité tend vers 0 par la continuité des Di f au point
a. D'où notre résultat.
Remarque pratique:
En pratique, pour montrer que f est diérentiable en a, on se ramène au cas m = 1,
on montre que toutes les Di f (a) existent et qu'elle sont continues en a ou bien que
f (a + h) − f (a) − ∇f (a).h
lim = 0.
h−→0 khk
Opérations algébriques
Proposition 2.4
1- Si f et g sont diérentiables en a at λ ∈ IR, alors λf + g est diérentiable en a et
d(λf + g)a = λdfa + da g(a).
2- Si de plus m = 1, alors f g est diérentiable en a et d(f g)a = f (a)g 0 (a) + g(a)f 0 (a).
f f g(a)f 0 (a) − f (a)g 0 (a)
3- Si m = 1 et g(a) 6= 0, alors est diérentiable en a et d( )a = .
g g g 2 (a)
Preuve
En exercice.
Diérentielle d'une composée
Proposition 2.5
On considère Ω ouvert de IRn et U ouvert de IRm . On considère f : Ω −→ IRm et
g : U −→ IRp . On suppose que f (Ω) ⊂ U . On suppose aussi que f est diérentiable
en a et que g est diérentiable en b = f (a). Alors g ◦ f est diérentiable en a et
avec
0
0
f (a)(h)
(h) = g (f (a))(ϕ(h)) +
+ ϕ(h)
ψ(K(h)).
khk
f 0 (a)(h)
Il est clair qu'il sut de montrer que reste borné près de zéro pour conclure
khk
que lim = 0 et nir la preuve. Or on a:
0
f 0 (a)(h)
h
= f 0 (a)
khk khk
est bornée car f 0 (a) est linéaire continue, donc bornée sur S(0, 1).
Exemple i)
f : IRn −→ IR, g : IR −→ IR
F (x) = g ◦ f : IRn −→ IR
∂f ∂f
dFa = g 0 (f (a))( (a), ..., (a)) = g 0 (f (a))∇f (a).
∂x1 ∂xn
Exemple ii) Formule de dérivation en chaîne (1):
f : IR −→ IRm , g : IRm −→ IR
F = g ◦ f : IR −→ IR
f10 (a) m
0 .. X
Di g(f (a))fi0 (a).
.
dFa = F (a) = D1 g(f (a)), ..., Dm g(f (a)) =
0 i=1
fm (a)