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Chapitre III

Diérentiabilité

On considère des fonctions f = (f1 , ..., fm ) : IRn −→ IRm , n, m ∈ IN ∗ . On note


(e1 , ..., en ) la base canonique de IRn .

1 Dérivées partielles

Dérivée d'une fonction d'un variable

Dénition 1.1
Soit un ouvert Ω ⊂ IR et soit f : Ω −→ IRm . On dit que f , fonction d'une seule variable
1 1
x, est dérivable au point a ∈ Ω ssi lim (f (x) − f (a)) = lim (f (a + h) − f (a))
x−→a x − a h−→0 h
existe. Quand elle existe cette limite est unique et sera notée f 0 (a). 

Proposition 1.1
Soit Ω ⊂ IR. Notons f = (f1 , ..., fm ) : Ω −→ IRm . f est dérivable en a ∈ Ω ssi chaque
fi l'est et on a f 0 (a) = (fi0 (a), ..., fm
0
(a)). 

Preuve
Triviale.

39
40 Ch. III: Diérentiabilité

Remarque 1.1
Si f est dérivable en tout point de Ω, on dira qu'elle est dérivable sur Ω. On pourra
alors parler de la dérivée de f 0 . On la notera f 00 et on dénira les dérivées successives
de proche en proche. f (n) désignera la dérivée n-ième de f . On dira que f est de classe
C n ssi f (n) existe et est continue. On dira que f est de classe C ∞ ssi f est indéniment
dérivable. 

Dérivée suivant un vecteur


On considère f : IRn −→ IRm . On ne peut plus écrire 1
x−a
(f (x) − f (a)). On parlera
des dérivées suivant des vecteurs.

Dénition 1.2
Soient un ouvert Ω ⊂ IRn , f : Ω −→ IRm , a ∈ Ω et u ∈ IRn . On appelle dérivée de f
au point a suivant le vecteur u 6= 0, la dérivée en zéro de l'application h −→ f (a + hu)
quand elle existe. Cette dérivée sera notée Du f (a) ou fu0 (a) est sera donnée par
1
Du f (a) = lim (f (a + hu) − f (a)).
h−→0 h

Quand u est unitaire, Du f (a) est la dérivée directionnelle suivant u de f au point a. 

Proposition 1.2
1- Du f (a) existe ssi chaque Du fi (a) existe et on a Du f (a) = (Du f1 (a), ..., Du fm (a)).
2- Dαu f (a) = αDu f (a). 

Preuve
Triviale.

Dérivée partielles

Dénition 1.3
La dérivée de f au point a suivant le vecteur ei est la i-ième dérivée partielle de f en
∂f
a. On la notera (a) ou Di f (a). D'autre notations sont utilisées dans la littérature
∂xi
comme Dxi f (a) ou ∂xi f (a) ou ∂i f (a) ou fx0 i (a) ou fxi (a) 

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1. Dérivées partielles 41

Proposition 1.3
∂f ∂f1 ∂fn
1- (a) = ( (a), ..., (a)) pour i = 1, n.
∂xi ∂xi ∂xi
∂f
2- (a) = ϕ0 (0) où ϕ(h) = f (a + hei ) = f (a1 , ..., ai−1 , ai + h, ai+1 , ..., an ).
∂xi
∂f
3- (a) = ψ 0 (ai ) où ψ(x) = f (a1 , ..., ai−1 , x, ai+1 ..., an ). 
∂xi
Preuve
Triviale, utiliser la dénition.

Exemple 1.1
Si f (x, y, z) = sin(x) expyz , alors:
∂f
((a, b, c)) = cos(a) expbc ,
∂x
∂f
((a, b, c)) = c sin(a) expbc ,
∂y
∂f
((a, b, c)) = b sin(a) expbc .
∂z 

Matrice jacobienne et gradient

Dénition 1.4
Si toutes les dérivées partielles de f existent en a alors on note
 
∂fi
Jf (a) = (a)
∂xj 1≤i≤m
1≤j≤n

∂fi
la matrice dite jacobienne de f au point a dont les éléments sont les (a) (ligne i et
∂xj
colonne j ). Quand n = m, le déterminent de Jf (a) est le jacobien de f au point a. Il
est noté
D(f1 , ..., fn )
= det(Jf (a)).
D(x1 , ..., xn )
Si m = 1 alors Jf (a) sera notée
 
∂f ∂f −−→
∇f (a) = (a), ..., (a) = gradf (a).
∂x1 ∂xn
C'est le gradient de f au point a. 

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42 Ch. III: Diérentiabilité

Remarque 1.2
On peut écrire:  
∇f1 (a)
..
Jf (a) =  . .
 
∇fm (a)


Exemple 1.2
Si f (x, y) = (g(x, y), h(x, y)) = (xe2y , y tan x), alors
 
e2b 2ae2b D(g, h)
Jf (a, b) = , (a, b) = e2b tan a − 2abe2b (1 + tan2 a).
b(1 + tan2 a) tan a D(x, y)

Opérations algèbreiques

Proposition 1.4
Supposons que Di f (a) et Di g(a) existent. Alors on a:
1- Di (f + λg)(a) = Di f (a) + λDi g(a), (λ ∈ IR).
2- Si m = 1, alors Di (f g)(a) = Di f (a)g(a) + f (a)Di g(a).
1 −Di f (a)
3- Si m = 1 et f (a) 6= 0, Di (a) = 
f f (a)2
Preuve
Triviale.
Remarque
Les dérivées partielles des fonctions composées seront traitées plus loin.

Dérivées partielles d'ordre supérieur

Dénition 1.5
∂f ∂f
Si (a) existe en tout a ∈ Ω, alors on désigne par la i-ième dérivée partielle de
∂xi ∂xi
f donnée par
∂f
: Ω −→ IRm
∂xi
∂f
x −→ (x)
∂xi


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1. Dérivées partielles 43

Notation:
∂f
= Di f.
∂xi

Dénition 1.6
∂f
Si admet une j-ième dérivée partielle en a, on dira que f admet une (j,i)-ème dérivée
∂xi
partielle (seconde) en a qu'on notera:
∂ 2f
 
∂ ∂f
(a) = (a).
∂xj ∂xi ∂xj ∂xi


Notation:
∂ 2f
 
∂ ∂f
(a) = (a) = Dji f (a) = Dj (Di f )(a).
∂xj ∂xi ∂xj ∂xi
Attention:
∂ 2f ∂ 2f
(a) et (a) peuvent être diérentes.
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
Notation:
∂ 2f ∂ 2f
(a) = (a)
∂xi ∂xi (∂xi )2

Dénition
2
1.7
∂ f
Si (a) existe pour tout a ∈ Ω, alors on dénit la (j,i)-ième dérivée partielle
∂xj ∂xi
(seconde) par:
∂ 2f
: Ω −→ IRm
∂xj ∂xi
∂ 2f
x −→ (x).
∂xj ∂xi


Dénition 1.8
On réitère ce procédé et on dénit les dérivées d'ordre k ≥ 3 par:
∂kf ∂ k−1 f
 

(a) = (a).
∂xik ...∂xi1 ∂xik ∂xik−1 ...∂xi1

∂kf
Si cette dérivé existe pour tout a, on parlera de l'application comme on l'a
∂xik ...∂xi1
fait pour les dérivées d'ordre 1 et 2. 

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44 Ch. III: Diérentiabilité

Dénition 1.9
∂kf
On dit que f est de classe C k en a ∈ Ω si les dérivées partielles d'ordre k
∂xik ...∂xi1
existent près de a et sont continues en a pour tout (i1 , ..., ik ) ∈ {1, ..., n}k . On dit que
f est de classe C k sur Ω si elle est de classe C k en tout point de Ω.
On dit que f est de classe C ∞ ssi elle est de classe C k , pour tout k c-à-d encore que les
∂kf
existent pour tout k ∈ IN et pour tout (i1 , ..., ik ) ∈ {1, ..., n}k . 
∂xik ...∂xi1

Théorème de Schwartz

Proposition 1.5
∂ 2f
Soient Ω ouvert de IR2 et f : Ω −→ IR. Si f admet des dérivées partielles et
∂y∂x
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
sur Ω, continues en un point a de Ω. Alors (a) = (a). 
∂x∂y ∂y∂x ∂x∂y
Preuve
Notons a = (x0 , y0 ) ∈ Ω. Pour t proche de zéro, on pose

F (t) = f (x0 + t, y0 + t) − f (x0 , y0 + t) − f (x0 + t, y0 ) + f (x0 , y0 )

et
g(y) = f (x0 + t, y) − f (x0 , y)

de sorte que
F (t) = g(y0 + t) − g(y0 ).

On dérive par rapport à y , pour avoir:


∂f ∂f
g 0 (y) = (x0 + t, y) − (x0 , y).
∂y ∂y
On applique ensuite le théorème des accroissements nis à g entre y0 et y0 + t : il existe
θ compris entre 0 et 1 tel que
 
0 ∂f ∂f
F (t) = tg (y0 + θt) = t (x0 + t, y0 + θt) − (x0 , y0 + θt) .
∂y ∂y
Et toujours en appliquant le théorème des accroissements nis à la fonction
∂f
x 7→ (x, y0 + θt)
∂y

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1. Dérivées partielles 45

entre x0 et x0 + t, il existe τ compris entre 0 et 1 tel que


 
2∂ ∂f
F (t) = t (x0 + τ t, y0 + θt).
∂x ∂y
 
∂ ∂f
Or est continue en a, donc
∂x ∂y
 
F (t) ∂ ∂f
2
−→ (x0 , y0 ).
t t→0 ∂x ∂y
En utilisant un argument symétrique en remplaçant g par h dénie par
h(x) = f (x, y0 + t) − f (x, y0 )

on montre que  
F (t) ∂ ∂f
−→ (x0 , y0 ).
t2 t→0 ∂y ∂x
F (t)
Par unicité de la limite en zéro de 2 , on a bien
t
   
∂ ∂f ∂ ∂f
(a) = (a).
∂y ∂x ∂x ∂y
Voici une version généralisée de ce résultat:

Proposition 1.6
∂f ∂f ∂ 2f
Soient Ω ouvert de IRn et f : Ω −→ IR. Si , et existent sur Ω et si
∂xi ∂xj ∂xi ∂xj
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
est continue en a, alors (a) existe et (a) = (a) 
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi ∂xi ∂xj ∂xj ∂xi

Preuve
Généraliser les idées de la preuve du théorème précédent.

Proposition 1.7
Si f est de classe C k en a, (k ≥ 2), alors pour tout (i1 , ..., ik ) ∈ {1, ..., n}k et pour toute
permutation σ de {1, ..., k}, on a:
∂kf ∂kf
(a) = (a).
∂xi1 ...∂xik ∂xiσ(1) ...∂xiσ (k)
En regroupant les xij identiques, on pourra écrira:
∂kf ∂kf
(a) = (a)
∂xi1 ...∂xik (∂xi1 )k1 ...(∂xip )kp
avec k1 + ... + kp = k et p ≤ k. 

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46 Ch. III: Diérentiabilité
Preuve
Récurrence sur k.
Insusance des dérivées partielles
Une application peut avoir des dérivées selon toutes les directions en un point, sans
être continue en ce point. Voici un exemple:
0 si (x, y) = (0, 0)

f (x, y) = x5
 sinon.
(y − x2 )2 + x5
On vériera que cette fonction admet des dérivées selon toutes les directions, mais elle
n'est pas continue en (0, 0).

2 Dérivée totale ou diérentiabilité


Rappelons que f : IR −→ IR est dérivable en a ssi
1
lim (f (a + h) − f (a)) = f 0 (a).
h−→0 h

Pour éviter de diviser par un vecteur h ∈ IRn dans la suite, on réécrit cette dénition
sous la forme équivalente:

f (a + h) = f (a) + f 0 (a)h + |h|(h),


f (a + h) − f (a) − f 0 (a)h
avec (h) = −→ 0 quand h −→ 0. Ce qui veut dire qu'on
|h|
peut approcher f par la fonction x −→ f (a) + f 0 (a)(x − a) qui lui est tangente en a.
Remarque
1- L'application dfa : h −→ f 0 (a)h est une application linéaire continue appelée
diérentielle de f au point a.
2- On distingue alors:
• Le nombre f 0 (a) appelé dérivée de f en a.

• La fonction dérivée de f notée f 0 : a −→ f 0 (a).

• La diérentielle de f en a, dfa : IR −→ IR telle que dfa (h) = f 0 (a)h.

• L'application diérentielle df : IR −→ L(R, R) telle que df (a) = dfa .

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2. Dérivée totale ou diérentiabilité 47

Application diérentiable
On considère un ouvert Ω ⊂ IRn et a ∈ Ω.
Dénition 2.1
On dit que f : Ω −→ IRm est diérentiable en a s'il existe:

• Une application linéaire L : IRn −→ IRm

• Un voisinage V de zéro dans IRn , avec a + V ⊂ Ω

• Une application  : V −→ IRm avec lim  = 0


0

tels que:
f (a + h) = f (a) + L(h) + khk(h), ∀h ∈ V.


Remarque
f est diérentiable en a ssi il existe L linéaire tel que

f (x) = f (a) + L(x − a) + kx − ak(x)

au voisinage de a, avec lim  = 0.


a

D'une manière équivalente on a:

Proposition 2.1
f est diérentiable en a s'il existe une application linéaire L : IRn −→ IRm telle que:
f (a + h) − f (a) − L(h)
lim =0
h−→0 khk

Preuve
f (a + h) − f (a) − L(h)
Prendre (h) = si h 6= 0.
khk
Remarque
1- La diérentiabilité de f ne dépend pas des normes utilisées dans IRn et IRm .
2- L'application linéaire L est continue car IRn est de dimension nie.
3- On peut imposer à  d'être continue en zéro, en posant (0) = 0.
4- f est diérentiable ssi l'accroissement ∆f (h) = f (a + h) − f (a) est approximé par
L(h) avec une erreur qui tend vers zéro plus vite que h.
5- f est alors approchée par sa tangente T (x) = f (a) + L(x − a).

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48 Ch. III: Diérentiabilité

Proposition 2.2
L'application linéaire de la dénition (2.1) est unique. 
Preuve
Soit G une autre application linéaire qui vérie la dénition (2.1). Alors
G(h) − L(h) h−→0
−−−→ 0.
khk
En particulier, pour tout h 6= 0 xé,
G(th) − L(th) t−→0
ϕ : t −→ ϕ(t) = −−−→ 0.
kthk
Mais ϕ(t) = ϕ(1) pour tout t > 0, donc ϕ(1) = 0 c-à-d G(h) = L(h). Ce qui donne
G = L puisque h est arbitraire.

Dénition 2.2
L'application linéaire L de la dénition (2.1) est la diérentielle de f au point a. On
l'appelle aussi la dérivée (totale) ou l'application dérivée de f en a.
On note L = dfa = Df (a) ou même L = f 0 (a).
On dira que f est dérivable ou diérentiable sur Ω si elle est diérentiable en tout point
de Ω. 

Exemple 2.1
1- Quand n = 1, toute application dérivable est diérentiable et dfa (h) = f 0 (a)h.
2- Si f est constante, alors elle est diérentiable en tout a et dfa = 0 (prendre  = 0).
3- Si f est linéaire alors elle est diérentiable en tout a et dfa = f (prendre  = 0).
4- Si f : IR2 −→ IR, (x, y) −→ x2 + y alors
h2
f (a + h, b + k) = f (a, b) + (2ah + k) + k(h, k)k∞
k(h, k)k∞
et, pour (h, k) 6= (0, 0):
h2
0 ≤ (h, k) = ≤ k(h, k)k∞ −→ 0.
k(h, k)k∞
Donc f est diérentiable en tout (a, b) et
∂f ∂f
df(a,b) (h, k) = 2ah + k = (a, b)h + (a, b)k = ∇f (a, b).(h, k).
∂x ∂y


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2. Dérivée totale ou diérentiabilité 49

Proposition 2.3
i) Si f est diérentiable en a, alors f est continue en a.

ii) Si f est diérentiable en a, alors f admet des dérivées en a suivant tout vecteur
u et Du f (a) = dfa (u). En particulier toutes les dérivées partielles existent et
Di f (a) = dfa (ei ).

iii) Si m = 1, dfa est identiée avec le gradient c-à-d dfa = ∇f (a) via la formule
n
Di f (a)hi pour tout h = (h1 , ..., hn ) ∈ IRn . En particulier,
X
dfa (h) = ∇f (a).h =
i=1
si u = (u1 , ..., un ) ∈ IRn , alors Du f (a) = dfa (u) = ∇f (a).u

iv) Si m ≥ 2, dfa est identiée avec la matrice jacobienne Jf (a) via la formule
n
dfa (h) = Jf (a).h = H où Hi = Dj fi (a)hj .
X

j=1

v) Si toutes les dérivées partielles Di f sont dénies au voisinage de a et sont con-


tinues en a alors f est diérentiable a. En particulier, une fonction de classe C 1
sur Ω est diérentiable sur Ω.


Preuve
i) D'après la dénition (2.1) on a lim f = f (a) car lim(dfa (x − a) + kx − ak(x − a)) = 0.
a a
f (a + tu) − f (a) dfa (tu) + ktuk(tu) |t|
ii) lim = lim = lim (dfa (u)+ kuk(tu)) = dfa (u).
t−→0 t t−→0
n
t n
t−→0
n
t
iii) Par linéarité, on a dfa (h) = dfa ( hi ei ) =
X X X
hi dfa (ei ) = hi Di f (a) = ∇f (a).h.
i=1 i=1 i=1
iv) Pour f = (f1 , ..., fm ), appliquer iii) pour chaque fj et utiliser les dénitions de Jf (a)
et Jf (a).h.
v) Il sut de le faire pour m = 1. Faisons le pour n = 2 et m = 1.
En utilisant le théorème des accroissements nis pour les fonction d'une variable, il
existe θ1 , θ2 ∈ [0, 1] tels que:

f (a + h) − f (a) = [f (a1 + h1 , a2 + h2 ) − f (a1 , a2 + h2 )] + [f (a1 , a2 + h2 ) − f (a1 , a2 )]


= h1 D1 f (a1 + θ1 h1 , a2 + h2 ) + h2 D2 f (a1 , a2 + θ2 h2 )
= ∇f (a).h + khk(h)

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50 Ch. III: Diérentiabilité

avec
h1 [D1 f (a1 + θ1 h1 , a2 + h2 ) − D1 f (a)] + h2 [D2 f (a1 , a2 + θ2 h2 ) − D2 f (a)]
(h) = .
khk

En utilisant la norme k.k∞ , on a:

k(h)k ≤ |D1 f (a1 + θ1 h1 , a2 + h2 ) − D1 f (a)| + |D2 f (a1 , a2 + θ2 h2 ) − D2 f (a)|.

Or le second membre de cette inégalité tend vers 0 par la continuité des Di f au point
a. D'où notre résultat.
Remarque pratique:
En pratique, pour montrer que f est diérentiable en a, on se ramène au cas m = 1,
on montre que toutes les Di f (a) existent et qu'elle sont continues en a ou bien que
f (a + h) − f (a) − ∇f (a).h
lim = 0.
h−→0 khk
Opérations algébriques

Proposition 2.4
1- Si f et g sont diérentiables en a at λ ∈ IR, alors λf + g est diérentiable en a et
d(λf + g)a = λdfa + da g(a).
2- Si de plus m = 1, alors f g est diérentiable en a et d(f g)a = f (a)g 0 (a) + g(a)f 0 (a).
f f g(a)f 0 (a) − f (a)g 0 (a)
3- Si m = 1 et g(a) 6= 0, alors est diérentiable en a et d( )a = .
g g g 2 (a)

Preuve
En exercice.
Diérentielle d'une composée

Proposition 2.5
On considère Ω ouvert de IRn et U ouvert de IRm . On considère f : Ω −→ IRm et
g : U −→ IRp . On suppose que f (Ω) ⊂ U . On suppose aussi que f est diérentiable
en a et que g est diérentiable en b = f (a). Alors g ◦ f est diérentiable en a et

d(g ◦ f )a = dgb ◦ dfa ,

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2. Dérivée totale ou diérentiabilité 51

qu'on peut écrire:


J(g ◦ f )(a) = Jg(f (a))Jf (a) ou (g ◦ f )0 = g 0 (f (a))f 0 (a).

Attention, en général: Jf (a)Jg(f (a)) et f 0 (a)g 0 (f (a)) n'ont pas de sens! 


Preuve
Pour h et k petits,
f (a + h) = f (a) + f 0 (a)(h) + khkϕ(h) avec lim ϕ = 0
0
= f (a) + K(h)
g(f (a) + k) = g(f (a)) + g 0 (f (a))(k) + kkkψ(k) avec lim ψ = 0
0
g ◦ f (a + h) = g(f (a) + K(h))
= g(f (a)) + g 0 (f (a))K(h) + kK(h)kψ(K(h))
= g(f (a)) + g 0 (f (a))f 0 (a)(h) + khk(h)

avec 0
0
f (a)(h)
(h) = g (f (a))(ϕ(h)) +
+ ϕ(h)
ψ(K(h)).
khk
f 0 (a)(h)
Il est clair qu'il sut de montrer que reste borné près de zéro pour conclure
khk
que lim  = 0 et nir la preuve. Or on a:
0

f 0 (a)(h)
 
h
= f 0 (a)
khk khk
est bornée car f 0 (a) est linéaire continue, donc bornée sur S(0, 1).

Exemple i)
f : IRn −→ IR, g : IR −→ IR
F (x) = g ◦ f : IRn −→ IR
∂f ∂f
dFa = g 0 (f (a))( (a), ..., (a)) = g 0 (f (a))∇f (a).
∂x1 ∂xn
Exemple ii) Formule de dérivation en chaîne (1):
f : IR −→ IRm , g : IRm −→ IR
F = g ◦ f : IR −→ IR
 
f10 (a) m
0 ..  X
Di g(f (a))fi0 (a).
.

dFa = F (a) = D1 g(f (a)), ..., Dm g(f (a))   =
0 i=1
fm (a)

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52 Ch. III: Diérentiabilité

Cette dernière égalité se note des fois:


m
X ∂g
F 0 (a) = (f (a))fi0 (a).
i=1
∂f i

Autrement, si F (t) = f (x1 (t), ..., xm (t)), alors


m m
∂f dF ∂f dxi
(x(t))x0i (t) qui s'écrit
X X
F 0 (t) = = .
i=1
∂x i dt i=1
∂x i dt
Exemple iii) Formule de dérivation en chaîne (2):
f : IRn −→ IRm , g : IRm −→ IR
F = g ◦ f : IRn −→ IR  
∂fi
dFa = ∇F (a) = ∇g(f (a))Jf (a) où Jf (a) = (a) .
∂xj 1≤i≤m
1≤j≤n
On en déduit que, pour j = 1, ..., n:
∂f1
 
 ∂x  m
∂F  . j  X
 .
(a) = D1 g(f (a)), ..., Dm g(f (a))  .  =
 Di g(f (a))Dj fi (a)
∂xj  ∂fm  i=1
∂xj
qu'on écrit aussi:
m
∂F X ∂g ∂fi
= .
∂xj i=1
∂fi ∂xj
Exemple iv: coordonnées polaires
h f
(r, θ) −−−−→ (x, y) = (r cos θ, r sin θ) −−−−→ f (x, y) ∈ IR
F (r, θ) = f ◦ h(r, θ)
    
∂F ∂F ∂f ∂f cos θ −r sin θ
, = ,
∂r ∂θ ∂x ∂y sin θ r cos θ
qui donne:
∂F
(r, θ) = cos θD1 f (r cos θ, r sin θ) + sin θD2 f (r cos θ, r sin θ)
∂r
∂F
(r, θ) = −r sin θD1 f (r cos θ, r sin θ) + r cos θD2 f (r cos θ, r sin θ)
∂θ
qui s'écrit:
∂F
= cos θD1 f + sin θD2 f
∂r
∂F
= −r sin θD1 f + r cos θD2 f
∂θ

Driss Seghir SMA3, 2021/2022

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