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Cours Fondements S2
Chapitre 4
Primitive et Calcul Intégral
2021
30 décembre 2020
2
Table des matières
4 Primitive et Calcul Intégral 4
4.1 Primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
4.2 Intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4.3 Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.4 Formule de Taylor avec reste intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3
4 Primitive et Calcul Intégral
4.1 Primitive
Soit a < b deux réels, I =]a, b[, I =]a, +∞[, I =] − ∞, b[ ou I = R =] − ∞, ∞[.
Définition 4.1.1 =Soit f : I → R une application. Nous appelons primitive de f toute application F : I →
R dérivable telle que F 0 = f .
Rappelons qu’une fonction numérique dérivable sur I est constante si et seulement si sa dérivée est nulle.
Il en résulte :
Conséquence 4.1.2 Supposons que F : I → R soit une primitive de f : I → R. Soit G : I → R une applica-
tion. Alors G est une primitive de f si et seulement s’il existe k ∈ R tel que G = F + k. Les primitives de la
fonction nulle sur I sont les fonctions constantes sur I.
Conséquence 4.1.3 Si f : I → R, t 7→ f (t) admet une primitive, alors pour α ∈ I il existe une unique
primitive de f s’annulant en α.
Z x
Définition 4.1.4 Soit f : I → R, t 7→ f (t) admettant une primitive. Nous notons : f (t) dt la valeur en x
α
de la primitive de f s’annulant en α. Pour tout x ∈ I et pour toute primitive F de f , nous avons alors :
Z x
f (t) dt = F (x) − F (α)
α
= [F (t)]xα .
t est dite une variable muette qui peut être remplacée par les lettres u, v, y, . . .. Le nom de cette variable
muette ne doit être utilisé par ailleurs.
4
Z
Notation 4.1.5 Si f : I → R admet une primitive, la notation f (t)dt = F (x) + k signifie que F : I → R,
x 7→ F (x) est une primitive de f et que k est une constante arbitraire.
Opérations sur les primitives . Supposons que f admet une primitive F et que g : I → R admet une
primitive G. Soit λ ∈ R. Alors f + g et λf admettent des primitives et
Z
(f + g)(t) dt = F (x) + G(x) + k
Z
(λf )(t) dt = λF (x) + k .
Théorème 4.1.6 Soit f : I → R une fonction continue. Alors f admet une primitive.
Commentaire sur la preuve : Une preuve classique repose sur la théorie de l’intégration au sens de Riemann.
Dans ce cas, la première étape consiste à montrer qu’une fonction continue est intégable au sens de Riemann.
Soit α ∈ I, la deuxième étape consiste à montrer que la fonction qui associe à x ∈ I l’intégrale au sens de
Riemann de f entre α et x est une primitive de f nulle en α.
Rx
Ainsi, si f est continue, si α, x appartiennent à I, nous avons que α f (t) dt est l’intégrale au sens de Riemann
de f entre α et x.
5
Conséquence 4.1.7 Soit P un plan géométrique muni d’un repère orthonormée (O,~i, ~j). Si f : I → R est
Z β
continue et si f ≥ 0 sur ]α, β[⊂ I, alors f (t) dt mesure l’aire de la surface A formée des points d’ordonnées
α
positives sous la courbe représentative de f et d’abscisses compris entre α et β.
Z
I f: I →R f (t)dt
g0 g: I → R
xn+1
R xn où n ∈ N +k
n+1
R exp(x) exp(x) + k
1
]0, +∞, ] − ∞, 0[ ln |x| + k
x
R λ où λ ∈ R λx + k
R sin(x) − cos(x) + k
R cos(x) sin(x) + k
π π
− + kπ, + kπ , k ∈ Z tan(x) − ln | cos(x)| + k
2 2
6
Z
I f: I →R f (t)dt
g0 g: I → R
π π 1
− + kπ, + kπ , k ∈ Z 1 + tan2 (x) = tan(x) + k
2 2 cos2 (x)
1 x
R où a 6= 0, arctan +k
x + a2
2 a
1
a ∈ R, I =] − ∞, a[, I =]a, ∞[ ln |x − a| + k
x−a
exp(λx)
R exp(λx) où λ ∈ R∗ +k
λ
a xa+1
]0, +∞[ x où a ∈ R {−1} r
+k
a+1
ax
R ax où a ∈ R∗+ r {1} +k
ln a
1
] − 1, 1[ √ arcsin(x) + k
1 − x2
1 √
R √ ln(x + 1 + x2 ) + k
1 + x2
7
Z
I f: I →R f (t)dt
g0 g: I → R
1 1
] − ∞, 0[, ]0, +∞[ où n ≥ 2 +k
xn (−n + 1)xn−1
1
Exercice : Vérifions que pour I =]0, +∞[ ou I =] − ∞, 0[, une primitive de est ln |x|. Par définition la
x
fonction logarithme
ln : ]0, +∞[−→ R , x 7−→ ln(x)
1 1
est dérivable : (ln x)0 = . Donc, sur ]0, +∞[, une primitive de est ln x.
x x
Considérons :
ln : ] − ∞, 0[−→ R , x 7−→ ln(−x) .
On peut écrire f (x) = ln(u(x)) où u : ] − ∞, 0[−→]0, ∞[ , x 7−→ −x . La fonction f est donc dérivable
comme composée de fonctions dérivables et
u0 (x) −1 1
f 0 (x) = u0 (x) ln0 (u(x)) = = = .
u(x) −x x
1
Donc, sur ] − ∞, 0[, une primitive de est ln(−x).
x Z
dt
Ainsi sur I =] − ∞, 0[ ou I =]0, +∞[ nous avons = ln |x| + k.
t
8
1 x
Exercice : Vérifions que pour a > 0 réel et a 6= 1, une primitive sur R de ax est a . Considérons la
ln(a)
fonction
1 x
f : R −→ R , x 7−→ f (x) = a
ln(a)
1 1
Par définition de xa nous avons f (x) = exp(x ln(a)). Ainsi, f (x) = exp(u(x)) où
ln(a) ln(a)
Z x Z x Z x Z x Z x
t3 + 2t2 + 4t + 2 dt = t3 dt + 2 t2 dt + 4 t dt + 2 dt
c c c
#x #x #c c
2 x
" " "
t4 t3 t
= +2 +4 + 2 [t]xc
4 c
3 c
2 c
!
4 3
x 2x c2 2c3
= + + 2x2 + 2x − + + 2c2 + 2c
4 3 4 3
Remarque : Primitive sur une réunion disjointe d’intervalles Si Ω est une réunion disjointe d’inter-
valles, nous pouvons appeler primitive d’une fonction numérique f définie sur Ω une fonction dérivable sur
9
Ω de dérivée f . Se donner une primitive de f revient à se donner une primitive de f sur chaque intervalle
définissant Ω. Par exemple, considérons la fonction :
La fonction g : R − {0} =] − ∞, 0[∪]0, +∞[−→ R définie par g(x) = 17x − 2 pour x < 0 et g(x) = 17x + 3
pour x > 0 est une primitive de f .
Proposition 4.2.1 Soient u, v : I → R deux fonctions dérivables. Alors u0 v admet une primitive si et seule-
ment si uv 0 admet une primitive. Dans ce cas pour tous α, x dans I nous avons
Z x h ix Z x
u0 (t)v(t) dt = u(t)v(t) − u(t)v 0 (t) dt
α α α
Z x
= u(x)v(x) − u(α)v(α) − u(t)v 0 (t) dt .
α
Autrement dit, si B une primitive sur I de u(x)v 0 (x), nous obtenons que A(x) = u(x)v(x) − B(x) est sur I
de u0 (x)v(x).
10
Preuve : Nous avons :
h ix h ix
u(t)v(t) = (uv)(t)
a a
Z x
= (uv)0 (t) dt
Zax
= (u0 v + uv 0 )(t) dt
Zax Z x
= u0 (t)v(t) dt + u(t)v 0 (t) dt
Zax Zax
0
u(x)v(x) − u(α)v(α) = u (t)v(t) dt + u(t)v 0 (t) dt .
a a
Exemple 1 : Considérons ln :]0, +∞[−→ R , x 7→ ln(x). La fonction ln est continue sur ]0, +∞[ et admet
donc une primitive sur ]1, +∞[. Calculons la primitive de ln sur ]0, +∞[ qui s’annule en 1 par intégration par
parties. Les autres primitives s’en déduisent par ajout d’une constante. Nous observons que pour x ∈]0, +∞[ :
ln(x) = u0 (x)v(x) oú u0 (x) = 1 , u(x) = x , v(x) = ln(x) .
Nous avons le tableau sur x ∈]0, +∞[ :
u(x) = x , v(x) = ln(x) , u(x)v(x) = x ln(x)
u0 (x) = 1 , v(x) = ln(x) , u0 (x)v(x) = ln(x)
1
u(x) = 1 , v 0 (x) = , u(x)v 0 (x) = 1
x
Nous en déduisons : Z x Z x
ln(t) dt = u0 (t)v(t) dt
1 1
h ix Z x
= u(t)v(t) − u(t)v 0 (t) dt
1 1
Z x
h ix 1
= t ln t − × t dt
1
Z1x t
h ix
= t ln t − dt
1 1
= x ln x − x + 1 .
11
Les primitives de x 7→ ln(x) sont donc les fonctions x 7→ x ln x − x + k où k est une constante réelle.
ExempleZ 2 : La fonction x 7→ x exp(x) est continue sur R donc admet une primitive sur R. Soit c ∈ R,
x
calculons t exp(t) dt la primitive de x exp(x) sur R nulle en c. Nous observons que pour x ∈ R :
c
ExempleZ 3 : La fonction x 7→ x sin(x) est continue sur R donc admet une primitive sur R. Soit c ∈ R,
x
calculons t sin(t) dt la primitive de x sin(x) sur R nulle en c. Nous observons que pour x ∈ R :
c
12
Nous avons le tableau sur x ∈ R :
u(x) = − cos(x) , v(x) = x , u(x)v(x) = −x cos(x)
u0 (x) = sin(x) , v(x) = x , u0 (x)v(x) = x sin(x)
u(x) = − cos(x) , v 0 (x) = 1 , u(x) = − cos(x)
Nous en déduisons la primitive de x sin(x) sur R nulle en c :
Z x Z x
t sin(t) dt = u0 (t)v(t) dt
c c
h ix Z x
= u(t)v(t) − u(t)v 0 (t) dt
c
Zc x
= [−t cos(t)]xc − 1 · (− cos t) dt
c
Z x
= [−t cos(t)]xc + cos t dt
c
= [−t cos t]xc + [sin t]xc
= −x cos x + sin x + c cos c − sin c .
Autrement dit une primitive de x sin x sur x ∈ R est sin x − x cos x.
13
Preuve : Les fonctions :
f ◦ φ : J −→ R , x 7−→ (f ◦ φ)(x) = f (φ(x)) ,
F ◦ φ : J −→ R , x 7−→ (F ◦ φ)(x) = F (φ(x))
sont définies. Les fonctions F et φ sont dérivables, donc F ◦ φ est dérivable et pour x ∈ J :
∀x ∈ I ϕ(ψ(x)) = x et ∀y ∈ J ψ(ϕ(y)) = y.
Soit h : I → R ; il existe ` : J → R unique telle que h(x) = `(y) pour tous x ∈ I et y = ψ(x) : ` n’est autre
que h ◦ ϕ.
Proposition 4.3.2 (Formule de changement de variables) Soit f : I → R une fonction admettant une
primitive. Soit ψ : I → J, x 7→ y = ψ(x) un changement de variables dérivable et de fonction inverse dérivable.
f (x)
Soit g : J → R l’unique fonction telle que 0 = g(y) pour x ∈ I et y = ψ(x).
ψ (x)
La fonction g admet une primitive sur J. Soit G une primmitive de g sur J . Nous avons alors que G(ψ(x))
est une primitive de f sur I : Z
f (t)dt = G(ψ(x)) + k .
En particulier pour α, x dans I nous avons :
Z x Z ψ(x)
f (t)dt = g(u)du = G(ψ(x)) − G(ψ(α)) .
α ψ(α)
14
Preuve : Si ϕ est la réciproque de ψ, on a ψ(ϕ(y)) = y et ϕ0 (y)ψ 0 (ϕ(y)) = 1. Nous obtenons ainsi la formule
bien connue donnant la dérivée de φ :
1
φ0 (y) = 0 .
ψ (ϕ(y))
Pour y = ψ(x), on a x = ϕ(y) et
f (x) f (ϕ(y))
= = f (ϕ(y))ϕ0 (y) = g(y) .
ψ 0 (x) ψ 0 (ϕ(y))
Si F est une primitive de f sur I, F (ϕ(y))0 = f (ϕ(y))ϕ0 (y) et F (ϕ(y)) est donc une primitive de g sur J.
Donc, il existe k ∈ R tel que G(y) = F (ϕ(y)) + k. Il en résulte que G(ψ(x)) est une primitive de f sur I.
Remarque 4.3.3 "Recette autorisée" : Soit f : I → R , x 7→ f (x) une fonction admettant une primitive.
Si vous disposez de ψ : I → J , x 7→ y = ψ(x) un bon changement
R
de variables : ψ bijective dérivable de
fonction inverse dérivable, la procédure suivante vous donne f (t)dt une primitive de f sur I :
a) Ecrire u = ψ(t),
b) Dériver pour obtenir du = ψ 0 (t)dt,
f (t)
c) Nous obtenons formellement : f (t)dt = du
ψ 0 (t)
f (x)
d) Ecrire = g(y) en fonction de u lorsque y = ψ(x).
ψ 0 (x)
e) Chercher une primitive G de g sur J.
Exemples de changement de variables : Soient a, b, c, d des réels éventuellement ±∞. Nous allons donner
des exemples de couples ψ : ]a, b[→]c, d[ et ϕ : ]c, d[→]a, b[ bijectives, dérivables et inverses l’une de l’autre.
15
ψ : ]a, b[→]ka + l, kb + l[, k ∈ R ϕ : ]ka + l, kb + l[→]a, b[
1 l
ψ(x) = kx + l avec k > 0 ϕ(x) = x −
k k
1
ψ 0 (x) = k ϕ(x) =
k
π π π π
ψ: − , →R ϕ: R → − ,
2 2 i2 2 h
ψ(x) = tan(x) ϕ(x) = arctan(x) "l’unique α ∈ − π2 , π2 tel que tan(α) = x"
1 1
ψ 0 (x) = 2
= 1 + tan2 (x) ϕ0 (x) =
cos (x) 1 + x2
16
π π π π
ψ: − , →] − 1, 1[ ϕ : ] − 1, 1[→ − ,
2 2 i 2 2 h
ψ(x) = sin(x) ϕ(x) = arcsin(x) "l’unique α ∈ − π2 , π2 tel que sin(α) = x"
1
ψ 0 (x) = cos(x) ϕ0 (x) = √
1 − x2
ψ : ] − π, π[→
R ϕ : R →] − π, π[
x
ψ(x) = tan ϕ(x) = 2 arctan(x)
2
1 x 2
0
ψ (x) = 1 + tan2 ϕ0 (x) =
2 2 1 + x2
1
ψ 0 (x) = axa−1 ϕ0 (x) = x(1/a)−1
a
Ainsi la formule de changement de variables pour le calcul de primitives peut s’appliquer avec les change-
ments de variables ϕ et ψ du tableau précédent.
17
Exemple 1 : Nous nous proposons de calculer une primitive sur R de la fonction
Les fonction :
ψ : R −→ R , x 7−→ y = ψ(x) = sin(x)
et
h : R −→ R , x 7−→ h(x) = x2
jouent un rôle et nous avons puisque sin0 (x) = cos(x) : f (x) = sin2 (x) cos(x) = sin0 (x)h(sin(x)). La fonction
1
H(x) = x3 est une primitive de h sur R. Donc f (x) = sin0 (x)H 0 (sin(x)) . Il en résulte que
3
1 3
F (x) = H(sin(x)) = sin (x)
3
est une primitive de f sur R.
Z 3π/2
Calculons maintenant par exemple sin2 (t) cos(t)dt :
0
3π
Z 3π/2
sin3 (t) 2 sin3 ( 3π ) sin3 (0) 1
2 2
sin (t) cos(t)dt = = − =− .
0 3 0 3 3 3
Exemple 2 : Nous nous proposons de calculer une primitive sur R de la fonction
exp(x)
f : R −→ R , x 7−→ f (x) = q .
exp(x) + 1
18
jouent un√rôle et nous avons pour tout x réel puisque ψ 0 (x) = exp(x) : f (x) = ψ 0 (x)h(ψ(x)). Or, la fonction :
H(x) = 2 x + 1 est une primitive de h sur ]0, +∞[. Donc, f (x) = φ0 (x)H 0 (φ(x)) sur R. Il en résulte que
q
F (x) = H(φ(x)) = 2 exp(x) + 1
a) Ecrire u = exp(t),
b) Dériver pour obtenir du = exp(t)dt,
f (t)
c) Nous obtenons formellement : f (t)dt = du
exp(t)
f (x) 1 1
d) =q =√ = g(y) lorsque y = exp(x).
exp(x) exp(x) + 1 y+1
1 √
e) Chercher une primitive G de g(y) = √ sur ]0, +∞[ : G(y) = 2 y + 1.
y+1
Une primitive de f sur R est alors :
q
F (x) = G(exp(x)) = 2 exp(x) + 1 .
Z 1
exp(t)
Calculons maintenant par exemple q dt.
0 exp(t) + 1
Z 1
exp(t)
q 1 q √
q dt = 2 exp(t) + 1 = 2 exp(1) + 1 − 2 2 .
0 exp(t) + 1 0
19
Exemple 3 : Nous nous proposons de calculer une primitive sur R de la fonction
Les fonctions :
φ : R −→ R , x 7−→ φ(x) = sin(x)
et
h : R −→ R , x 7−→ h(x) = x3 + 1
jouent un rôle et nous avons puisque φ0 (x) = cos(x), pour tout x réel :
20
f (x)
d) = sin3 (x) + 1 = y 3 + 1 = g(y) lorsque y = sin(x).
cos(x)
1
e) Chercher une primitive G de g(y) = y 3 + 1 sur ] − 1, 1[ : G(y) = y 4 + y.
4
i h
Une primitive de f sur − π2 , π2 est alors :
1 4
F (x) = G(sin(x)) = sin (x) + sin(x) .
4
1
Cette méthode ne donne pas une primitive de f sur R. Par contre, il se trouve que la fonction sin4 (x)+sin(x)
4
3 1 4
est définie et dérivable sur R. Sa dérivée sur R est (sin (x) + 1) cos(x). Donc, sin (x) + sin(x) est bien une
4
une primitive de f sur R.
Exemple 4 : Nous nous proposons de calculer une primitive sur ]0, +∞[ de la fonction
1
f : ]0, +∞[−→]0, +∞[ , x 7−→ f (x) = √ .
x 1 + x2
Posons le changement de variable :
1
ψ :]0, +∞[−→]0, +∞[ , x 7−→ y = .
x
Z
Appliquons notre recette pour calculer f (t)dt sur ]0, +∞[ :
1
a) Ecrire u = ,
t
1
b) Dériver pour obtenir du = − 2 dt,
t
c) Nous obtenons formellement : f (t)dt = −t2 f (t)du.
21
1
d) Ainsi pour y = et x > 0, nous obtenons
x
x2 x2 1
−x2 f (x) = − √ = − q = − √ 2 = g(y) .
x 1 + x2 x2 (1/x2 ) + 1 y +1
√
e) Le tableau des primitives usuelles nous apprend que G(y) = −ln(y + 1 + y 2 ) est une primitive de
1
g(y) = − √ 2 sur R.
y +1
Une primitive de f sur ]0, +∞[ est alors :
s
1 1 1 √
F (x) = G( ) = −ln( + 1 + ( )2 ) = ln(x) − ln(1 + x2 + 1) .
x x x
22
Soit f : I → R une fonction admettant pour n entier une dérivée (n + 2) - ième continue alors elle admet une
dérivée (n + 1) - ième continue. Ainsi l’hypothèse de récurrence assure que
n
f (k) (a) Z x
(x − t)n (n+1)
(x − a)k +
X
f (x) = f (t) dt
k=0 k! a n!
Z x
(x − t)n (n+1)
Calculons f (t) dt à l’aide d’une intégration par parties. Posons
a n!
(x − t)n
u0 (t) = v(t) = f (n+1) (t) ,
n!
avec
(x − t)n+1
u(t) = − v 0 (t) = f (n+2) (t).
(n + 1)!
Ainsi
Z x
(x − t)n (n+1) Z x
f (t) dt = u0 (t)v(t) dt
a n! a
h ixZ x
= u(t)v(t) − u(t)v 0 (t) dt
a a
#x
(x − t)n+1 (b − t)n+1 (n+2)
" Z b
(n+1)
= −f (t) + f (t) dt
(n + 1)! a a (n + 1)!
(x − a)n+1 Z x (x − t)n+1 (n+2)
= f (n+1) (a) + f (t) dt.
(n + 1)! a (n + 1)!
23
Ainsi
n
X f (k) (a) k
Z x
(x − t)n (n+1)
f (x) = (x − a) + f (t) dt
k=0 k! a n!
n
X f (k) (a) k (n+1) (x − a)n+1 Z x (x − t)n+1 (n+2)
= (x − a) + f (a) + f (t) dt
k=0 k! (n + 1)! a (n + 1)!
n+1
X f (k) (a) k
Z x
(x − t)n+1 (n+2)
= (x − a) + f (t) dt.
k=0 k! a (n + 1)!
x2 xn
lim 1 + x + + ... + = exp(x).
n→+∞ 2! n!
Pour montrer cela, commençons par deux remarques qui nous seront aussi utiles.
Remarque 4.4.2 Soit f : I → R et g : I → R des applications admettant des primitives. Si α < β ∈ I alors
Z β Z β
f ≤ g sur [α, β] ⇒ f (t)dt ≤ g(t)dt.
α α
Preuve : Si F est une primitive de f , G est une primitive de g, alors (G − F )0 = g − f ≥ 0 sur [α, β] donc
G − F est croissante et (G − F )(α) ≤ (G − F )(β), i.e. F (β) − F (α) ≤ G(β) − G(α).
Remarque 4.4.3 Si f : I → R et |f | : I → R, x 7→ |f |(x) = |f (x)| ont des primitives pour α < β ∈ I alors
Z β Z β
f (t)dt ≤ |f (t)|dt
α α
24
Appliquons maintenant la formule de Taylor à f : R → R, x 7→ f (x) = exp(x). La fonction f admet une
dérivée n + 1 - ième continue : f (n+1) (x) = exp(x). La formule donne pour x réel
x2 xn Z x (x − t)n
exp(x) = 1 + x + + ... + + exp(t)dt
2! n! 0 n!
Ainsi
x2 xn Z x (x − t)n
exp(x) − 1 + x + + ... + ≤ exp(t)dt
2! n! 0 n!
Supposons x > 0. Pour tout t ∈ [0, x] nous avons
(x − t)n xn
0≤ exp(t) ≤ exp(t).
n! n!
Par conséquent
x2 xn Z x xn xn
exp(x) − 1 + x + + ... + ≤ exp(t)dt = (exp(x) − 1)
2! n! 0 n! n!
xn un+1 x 1
Posons un = . Notons que un ≥ 0 et = ≤ pour n assez grand. Nous en déduisons que
n! un n+1 2
lim un = 0 et donc
n→+∞
x2 xn
lim exp(x) − 1 + x + + ... + =0.
n→+∞ 2! n!
Ainsi, pour x > 0 :
x2 xn
lim 1 + x + + ... + = exp(x) .
n→+∞ 2! n!
Pour x < 0 un raisonnement analogue donne le même résultat.
Pour x = 0 le résultat est clair.
25