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Chapitre 3 : Intégrales impropres &

Intégrales dépendant d’un paramètre

Module : Mathématiques de Base 4 Classes : 2ème année AU : 2020 / 2021

Objectifs :
A l’issue de ce PEG, l’étudiant doit être capable de :

Faire une étude de convergence d’intégrale impropre
∗ lorsqu’on intègre une fonction continue sur un intervalle non borné.
∗ lorsqu’on intègre une fonction qui est pas continu sur l’intérieur d’un intervalle
borné mais qui n’admet pas une limite finie en l’une des deux bornes.

Déterminer le domaine de définition d’une intégrale dépendant d’un paramètre.

Etudier la continuité d’une intégrale dépendant d’un paramètre.

Etudier la derivabilité et calculer la derivée d’une intégrale dépendant d’un paramètre.
Mots clés : Existence et calcul d’intégrales sur un intervalle quelconque, intégrales de
Riemann, Critères de convergence, Intégrale dépendant d’un paramètre.

Activité introductive
L’utilisation de mathématiques de haut niveau en traitement du signal et pour l’appren-
tissage est une tendance nouvelle rendue nécessaire par la quantité et la complexité crois-
santes d’informations aujourd’hui disponibles, qui engendrent un besoin d’automatisation
des méthodes d’analyse, de traitement de l’information et de la prise de décisions. La no-
tion de signal fait intervenir la notion d’observation de phénomène. Elle fait intervenir des
quantités dépendantes du temps, de l’espace ou de la fréquence.

Définition 1 (Signal).

Un signal est une représentation physique d’une information à transmettre. Il sert


à véhiculer une information.

Exemple 1 :Citons quelques exemples des signaux :

1
â Onde acoustique : courant délivré par un microphone (parole, musique, ...)
â Signaux biologiques : EEG, ECG
â Tension aux bornes d’un condensateur en charge
â Signaux géophysiques : vibrations sismiques
â Images , Vidéos

Définition 2 (Traitement du signal).

Le traitement de signal est un ensemble de techniques permettant de créer, d’ana-


lyser, de transformer les signaux en vue de leur exploitation pour l’extraction du
maximum d’information utile d’un signal perturbé par le bruit(Tout phénomène
perturbateur pouvant géner la perception ou l’interprétation d’un signal).

* Objectif : Mettre en oeuvre des méthodes de traitement simples :


Représentation fréquentielle des signaux : Transformation de Fourier

Question : Qu’est ce qu’une fréquence ?

Définition 3 (Fréquence).

La fréquence est le nombre de fois qu’un phénomène périodique se reproduit pen-


1
dant une durée déterminée. C’est donc l’inverse de la période f = . La fréquence
T
est mesurée en hertz (= 1/seconde).

Exemple 2 :Exemple de fréquences : Image Dans une image


— Surfaces : basses fréquences.
— Contours : hautes fréquences.

2
Remarque 4.

å La notion de fréquence est également présente dans : La voix, un téléphone


portable, la radio, l’ADSL, les horaires de passage d’un train, la musique
électronique, un equaliser, un radar, etc.
å Toutes ces applications véhiculent ou analysent le contenu fréquentiel de
l’information.
å Une représentation fréquentielle de l’information est souvent plus facile à
interpréter que la représentation temporelle.

Représentation temporelle via représentation fréquentielle

Exemple 3 :Analyse d’ondes cérébrales

Question : La notion de fréquence est intéressante, mais comment connaitre les fréquences
que contient un signal ?

Exemple 4 :Un signal sinusoı̈dale

x(t) = sin(2πf0 t + ϕ)

Avec f0 est la fréquence du signal :

3
Question : Comment obtenir la représentation fréquentielle d’un signal ?

* Solution : Transformée de Fourier

Définition 5 (Transformée de Fourier).

Soient x un signal intégrable sur R et f la fréquence. On appelle transformée de


Fourier de x et on note T F [x(t)] = F(x(t)) ou X l’application définie sur R par :

X : R −→ C
Z +∞
f 7→ x(t) e−i2πf t dt.
−∞

X(f ) = F(x(t)) = T F (x(t)) ⇐⇒ x(t) = F −1 (X(f ))

Définition 6 (Transformée de Fourier inverse).

Soient x un signal intégrable sur R et f la fréquence. On définit également la trans-


formée de Fourier inverse noté F −1 = T F −1 telle que
Z +∞
−1
x(t) = F (X(f )) = X(f )e2iπf t df.
−∞

La transformée de Fourier et la transformée de Fourier inverse sont des intégrales sur R. On


remarque qu’on n’intègre pas sur un domaine fermé borné
Questions : F et F −1 sont-elles toujours définies ? Comment calculer ses deux intégrales ?

4
1 Intégrales impropres

1.1 Définition et nature d’une intégrale impropre


Jusqu’à présent la notion d’intégrale d’une fonction f se limite au cas d’une fonction continue
sur un intervalle fermé borné I de R. Ainsi, ce chapitre a pour but de généraliser la notion
d’intégrale f continue sur l’intérieur d’un intervalle I qui n’est pas nécessairement borné tels
qu’il présente le tableau suivant :

Intervalle I
[a; b[ ]a; b] ]a; b[
−∞ < a < b ≤ +∞ −∞ ≤ a < b < +∞ −∞ ≤ a < b ≤ +∞

Définition 7 (Intégrale généralisée).

Soit f une fonction continue sur l’intérieur d’un intervalle I, on dit que l’intégrale
Z
f (t)dt est une intégrale impropre ou généralisée en a ou en b.
I

Exercice 1 : Dites lesquelles parmi les intégrales suivantes sont impropres :


Z 1 Z +∞ Z 3
1 2
1) dt 2) (t + 3t) dt 3) t dt
0 (1 − t) 0 1

1 1 1
(1 − t2 )
Z Z Z
−t 1
4) dt 5) e dt 6) dt
−2 ln(3 + t) −∞ 0 t2 (1 − t)2

5
Définition 8 (Nature d’une intégrale généralisée).

Soit f une fonction continue sur un intervalle de la forme [a, b[ où a ∈ R et


b ∈ R ∪ {+∞} (respectivement ]a, b] où a ∈ R ∪ {−∞} et b ∈ R).
Z b Z X
On dit que l’intégrale f (x) dx converge, si la fonction X 7→ f (x) dx a une
a Z b a

limite finie en b (respectivement X 7→ f (x) dx a une limite finie en a+ ).
X
On dit que cette intégrale est divergente dans le cas contraire. En cas de conver-
gence, on écrit :
Z X Z b
lim− f (x) dx = f (x) dx
X→b a a

Z b Z b
(respectivement lim+ f (x) dx = f (x) dx)
X→a X a

Exercice 2 : Déterminer les éventuelles valeurs des intégrales suivantes et en déduire leurs
natures
Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z 1
1 1 −x 1 1
1) dx, 2) dx, 3) e dx, 4) dx 5) dx
1 x2 1 x 0 0 1 + x2 0 1 − x2

Remarque 9.

Si f est non bornée seulement en un point c de l’intervalle ]a, b[, alors on peut
Z b
étudier la nature de l’intégrale f (x) dx en utilisant la relation suivante :
a

Z b Z c Z b
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx
a a c

On peut étendre ces définitions aux cas où f est non bornée en deux ou plusieurs
points de l’intervalle ]a, b[.

Z 2
Exercice 3 :Donner la valeur de l’intégrale ln(|x − 1|) dx et en déduire sa nature.
0

6
Définition 10.

Soit f une fonction continue sur l’intervalle ] − ∞, +∞[ et soit c ∈] − ∞, +∞[.


On Z +∞ de f sur ] − ∞, +∞[ est convergente si les deux intégrales
Z c dit que l’intégrale
f (x) dx et f (x) dx convergent et dans ce cas, on écrit
−∞ c

Z +∞ Z c Z +∞
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx
−∞ −∞ c

Z +∞
dx
Exercice 4 : Déterminer la nature de l’intégrale et donner sa valeur.
−∞ 1 + x2

Remarque 11.

1. Le résultat précédent ne dépend pas du réel c.


Z +∞ Z X
2. Il est inexact d’ecrire que f (x) dx = lim f (x) dx.
−∞ X→+∞ −X
Si tel était le cas, l’intégrale généralisée de −∞ à +∞ d’une
Z fonction impaire
+∞
serait convergente, ce qui est manifestement faux pour sin x dx.
−∞

7
Remarque 12.

Pour l’étude des intégrales impropres de fonctions définies sur un intervalle du type
]a, b[ (−∞ ≤ a < b ≤ +∞), on divise l’intégrale en deux.
En effet on prend c ∈]a, b[ et on étudie les deux intégrales
Z c Z b
f (x) dx et f (x) dx
a c

Z b
Pour déterminer la nature de f (x) dx on se réfère au tableau suivant :
a

Z c
f (x) dx converge diverge diverge diverge
a

Z b
f (x) dx converge converge converge diverge
c

Z b
f (x)dx converge diverge diverge On ne peut pas conclure
a

1.2 Intégrales impropres de fonctions particulières


1.2.1 Intégrale géométrique ou exponentielle

Définition 13 (Intégrale géométrique ou exponentielle).

Une intégrale géométrique est toute intégrale de la forme


Z +∞
e−αx dx où α est une constante
0

8
Proposition 14.
(
+∞
convergente si α > 0
Z
L’intégrale e−αx dx est
0 divergente si α ≤ 0.

Exemple 5 :

Z +∞
1. L’intégrale e−2x dx est une intégrale géométrique qui est convergente.
0
Z +∞
x
2. L’intégrale e 2 est une intégrale géométrique qui est divergente.
0

1.2.2 Intégrales de Riemann

Définition 15 (Intégrale de Riemann(a > 0)).

Une intégrale de Riemann est toute intégrale de la forme


Z +∞
1
dx où p est une constante
a xp

Proposition 16.
(
+∞
convergente si p > 1
Z
1
L’intégrale dx est
a xp divergente si p ≤ 1.

Exemple 6 :

Z +∞
1
1. L’intégrale dx est une intégrale de Riemann qui est convergente.
1 x3
Z +∞
1
2. L’intégrale √ dx est une intégrale de Riemann qui est divergente.
1 x

9
Définition 17 (Intégrale de Riemann(−∞ < a < b < +∞)).

Une intégrale
Z de Riemann est toute intégrale de la forme
b
1
ä I1 = p
dx où p est une constante
a (x − a)
Ou Z b
1
ä I2 = p
dx où p est une constante
a (b − x)

Proposition 18.
(
convergente si p < 1
L’intégrale I1 ou I2 est
divergente si p ≥ 1.

Exemple 7 :

Z 1
1
1. L’intégrale √ dx est une intégrale de Riemann qui est convergente.
0 x
Z 2
1
2. L’intégrale dx est une intégrale de Riemann qui est divergente.
1 (2 − x)3

1.3 Intégrales impropres de fonctions à signe constant


1.3.1 Critère de comparaison
Z +∞
1
Exemple 8 Soit l’intégrale x
dx
0 e +1
1
1. Vérifier que 0 ≤ x ≤ e−x , ∀t ∈ [0, +∞[
e +1
Z +∞
2. Montrer que e−x dx est convergente
0
Z +∞
1
3. En déduire que l’intégrale dx converge.
0 ex + 1
Z +∞
1
Exemple 9 Soit l’intégrale dx
2 ln(x)
1 1
1. Vérifier que 0 ≤ ≤ ∀ x ∈ [2, +∞[
x ln(x)
Z +∞
1
2. Montrer que est divergente.
2 x
Z +∞
1
3. En déduire que l’intégrale dx diverge.
2 ln(x)

10
Théorème 19 (Théorème de comparaison).

Soient f et g deux fonctions définies et continues sur un intervalle de la forme [a, b[


où a ∈ R et b ∈ R ∪ {+∞} (respectivement ]a, b] où a ∈ R ∪ {−∞} et b ∈ R)
telles que :

0 ≤ f (x) ≤ g(x) ∀x ∈ [a; b[ (respectivement ]a, b])

Alors, Z b Z b
• Si g(x) dx converge, alors f (x) dx converge.
a
Z b a
Z b
• Si f (x) dx diverge, alors g(x) dx diverge.
a a

Exercice 5 Etudier la nature des intégrales suivantes :

1 2 +∞ 1
sin2 (x)
Z Z Z Z
12 1 1
1) cos ( ) dx, 2) dx, 3) 2
dx, 4) √ dx,
0 x 0 x 0 x + 2x + 3 0 1− x

1.3.2 Critère de quotient


Exemple 10 Soit Exemple 11 Soit

x2 1 x 1
f (x) = et g(x) = f (x) = √ et g(x) =
4x4 + 5 x2 x4 + 1 x
Z +∞
Z +∞
1. Vérifier que g(x) dx converge. 1. Vérifier que g(x) dx diverge.
1 1
Z +∞
f (x)
2. Calculer lim . 2. Vérifier que f (x) dx diverge.
x→+∞ g(x) 1
3. Z
En déduire la nature de l’intégrale f (x)
+∞ 3. Calculer lim .
x→+∞ g(x)
f (x) dx.
1 4. Que peut-on déduire.

11
Proposition 20.

Soient f et g deux fonctions définies et continues sur un intervalle de la forme [a, b[


où a ∈ R et b ∈ R ∪ {+∞} (respectivement ]a, b] où a ∈ R ∪ {−∞} et b ∈ R), à
valeurs réelles positives telles ques

f (x) f (x)
lim− =L (respectivement lim+ = L)
x→b g(x) x→a g(x)
Alors,
Z b Z b
• Si L 6= 0 et L 6= +∞, alors, f (x) dx et g(x) dx sont de même nature.
a a
Z b Z b
• Si L = 0, alors, si g(x) dx converge alors f (x) dx converge.
a a
Z b Z b
• Si L = +∞, alors, si g(x) dx diverge alors f (x) dx diverge.
a a

x2 x
Exercice 6 Soit f (x) = et g(x) = √
4x4 + 25 x4 + x2 + 1
1. Calculer lim x2 f (x).
x→+∞
Z +∞
2. Montrer que f (x) dx est convergente.
0
3. Calculer lim xg(x).
x→+∞
Z +∞
4. Montrer que g(x) dx est divergente.
0

1.3.3 Critère d’équivalence

On retrouve dans cette proposition et dans le cas où L = 1 le fait que si f ∼− g resp (f ∼+ g)
b a
f (x) f (x)
alors lim− = 1 resp ( lim+ = 1) et donc le théorème d’équivalence s’applique.
x→b g(x) x→a g(x)

Théorème 21 (Théorème d’équivalence).

Soient f et g deux fonctions définies et continues sur un intervalle de la forme [a, b[


où a ∈ R et b ∈ R ∪ {+∞} (respectivement ]a, b] où a ∈ R ∪ {−∞} et b ∈ R)
et qui ne changent
Z b pas de signe,
Z b alors, si f et g sont équivalentes au voisinage de b
(resp a), alors f (x) dx et g(x) dx sont deux intégrales de même nature.
a a

12
Exemple 12 :

Z +∞
1 1
1. L’intégrale dx est convergente, car la fonction x →
7 est positive et
0 1 + x4 1 + x4
1
équivalente en +∞ à 4 .
x
Z +∞ √ √
x x
2. L’intégrale dx est divergente, car la fonction x 7→ est positive et
0 1+x 1+x
1
équivalente en +∞ à √ .
x

Exercice 7 Etudier la nature des intégrales suivantes :

Z 1
1
Arctg( ) Z π Z +∞
1
1) x dx, 2) 2 ln(sin(x)) dx, 3) dx,
0 1 + x2 0 2 x2 ln(x)

1.4 Intégrales impropres de fonctions quelconques


Dans le paragraphe précédent, nous ne pouvions nous intéresser qu’à des fonctions conservant
leurs signes sur un intervalle I. Finalement, cela arrive assez peu souvent. Il nous faut donc
un critère pour étudier la nature des intégrales généralisées pour des fonctions quelconques.
L’idée est de se ramener à l’étude de la nature d’intégrales de fonctions positives.
Z +∞
sin x
Exemple 13 Soit l’intégrale dx
π 3(x2 + 1)
sin x 1
1. Montrer que 2
≤ 2
, ∀ x ∈ [π, +∞[.
3(x + 1) 3(x + 1)
Z +∞
sin x
2. En déduire que l’intégrale dx converge.
π 3(x2 + 1)

Définition 22 (Convergence absolue).

Soit f une Zfonction continue sur un intervalle I de R. On dit queZ l’intégrale


généralisée f (x) dx est absolument convergente si et seulement si |f (x)| dx
I I
est convergente.
Z Z
f (x) dx converge absolument ⇐⇒ |f (x)| dx converge
I I

Théorème 23.

Toute intégrale généralisée absolument convergente est convergente.

13
Z +∞
cos(t)
Exercice 8 Montrer que l’intégrale dt est convergente
1 t2

Remarque 24.

La réciproque est fausse : il existe des intégrales généralisées convergentes mais non
absolument convergentes.

Exemple 14 Soit l’intégrale Z +∞


sin x
dx
0 x
Z +∞
sin t
1. En intégrant par partie, montrer que dt est convergente.
0 t
Z +∞
cos(2t)
2. Montrer que dt converge grâce à une intégration par partie.
1 t
1 − cos(2t)
3. Montrer que ∀t ∈ [1; +∞[, 0 ≤ sin2 (t) = ≤ | sin(t)|.
Z +∞ 2
sin t
4. En déduire que | | dt diverge. Conclure.
0 t

Définition 25 (Semi-convergence).

Soit f une Zfonction continue sur un intervalle I de R. On Zdit que l’intégrale


généralisée f (x) dx est semi-convergente si et seulement si |f (x)| dx diverge
Z I Z I

et f (x) dx converge, c’est à dire que f (x) dx est convergente mais n’est pas
I I
absolument convergente.

2 Intégrales dépendant d’un paramètre


Définition 26.

Soient I et J deux intervalles


Z de R et f une fonction définie sur J ×I. La fonction F
définie par F (x) = f (x, t) dt ne dépend que de x. On dit que F est une fonction
I
définie par une intégrale dépendant d’un paramètre.

Exemple 15

+∞ 1 +∞
tx−1
Z Z Z
sin(xt) −t dt
1) F (x) = e dt 2) F (x) = dt 3) F (x) =
0 t 0 1+t 0 1 + tx

14
2.1 Domaine de définition
Exemple 16 Soit F la fonction dont l’expression est donnée par :
Z +∞
F (x) = e−xt dt
0

1. Montrer que, pour x = 1, montrer que l’intégrale F (1) est convergente et déterminer
sa valeur.
2. Montrer que, pour x = 0, montrer que l’intégrale F (0) est divergente.
3. Pour quelles valeurs de x la fonction F est-elle bien définie ?

Définition 27 (Domaine de définition).


Z
Soit F (x) = f (x, t)dt une fonction définie par une intégrale dépendant d’un pa-
I Z
ramètre. Le domaine de définition de F est l’ensemble des réels x tels que f (x, t)dt
I
converge

Exercice 9 Déterminer le domaine de définition des fonctions suivantes ;

1 +∞ +∞ 2
e−t
Z Z Z
x dt
1) F (x) = t dt 2) F (x) = 3) F (x) = √ cos(xt) dt.
0 1 1 + x2 t2 0 t

2.2 Continuité d’une fonction définie par une intégrale dépendant


d’un paramètre
Dans cette section, on étudie la continuité des fonctions définies par une intégrale dépendant
d’un paramètre
Z +∞
x
Exemple 17 : Soit F (x) = dt
1 1 + x2 t2
1. Vérifier que F est bien définie sur R.
x
2. Vérifier que la fonction x 7→ est continue sur R et que la fonction t 7→
1 + x2 t2
x
est continue sur [1, +∞[.
1 + x2 t2
3. Exprimer F (x) pour tout x ∈ R.
4. Etudier alors la continuité de F sur R.

15
Théorème 28 (Théorème de continuité).

Soit f une fonction à valeurs réelles définie sur A × I, où A et I sont des intervalles
de R.
Si
4 t 7→ f (x, t) est continue sur I, ∀ x ∈ A.

4 x 7→ f (x, t) est continue sur A, ∀ t ∈ I.


Z
4 Il existe une fonction ϕ, continue, positive sur I et ϕ(t) dt est convergente,
I
telle que :

∀ (x, t) ∈ A × I, |f (x, t)| ≤ ϕ(t) (hypothèse de domination),

Alors, F : A → ZR
x 7→ f (x, t) dt est continue sur A
I

Remarque 29.

On pourra aussi vérifier l’hypothèse de domination sur tout segment de A.

Exercice 10 Soit F la fonction définie par :


Z +∞
arctan(xt)
F (x) = dt.
0 (1 + t2 )

1. Montrer que la fonction F est bien définie et continue sur R.


2. Calculer F (0) et F (1).

Théorème 30 (Théorème de continuité sur un compact).

Soit f une fonction à valeurs réelles définie sur continue sur A × [a, b], où A n
intervalle de R et [a, b] un segment de R.

Alors, F : A → R
Z b
x 7→ f (x, t) dt est continue sur A
a

16
Exercice 11 Soit F la fonction définie par
Z 1
2
F (x) = e−xt dt
0

Montrer que F est définie et continue sur R.

Remarque 31.

La continuité par rapport à chacune des variables ne suffit pas.


Considérons, par exemple, la fonction f définie sur [0, 1] × [0, 1] par :

xt
∀(x, t) ∈ [0, 1] × [0, 1], f (x, t) =
(x2 + t2 )2

• Pour tout t ∈ [0, 1], la fonction x 7→ f (x, t) est continue sur [0, 1].

• Pour tout x ∈ [0, 1], la fonction t 7→ f (x, t) est continue sur [0, 1] ;
Z 1
xt 1
Cependant, F (x) = dt = si x ∈]0, 1] et F (0) = 0 : F n’est
0 (x2
2
+t ) 2 2x(x2 + 1)
pas continue en 0 ! Cela provient du fait que la fonction f n’est pas continue en
(0, 0)(par exemple, lim f (u, u) = +∞).
u→0

2.3 Dérivation d’une fonction définie par une intégrale dépendant


d’un paramètre :
Dans cette section, on étudie la dérivabilité des fonctions définies par une intégrale dépendant
d’un paramètre.
+∞
x2
Z
Exemple 18 Soit F (x) = dt
0 1 + x2 t2
1. Vérifier que F est bien définie sur R.
2. Exprimer F (x) pour tout x ∈ R.
3. Etudier alors la dérivabilité de F sur R.
x2
4. Vérifier que la fonction x 7→ est dérivable sur R et que les fonctions t 7→
1 + x2 t2
x2 ∂ x2
et t →
7 ( ) sont continues sur [1, +∞[. Que peut-on conclure ?
1 + x2 t2 ∂x 1 + x2 t2

17
Théorème 32 (Théorème de dérivation).

Soit f une fonction à valeurs réelles définie sur A × I, où A et I sont des intervalles
de R.
Si Z
4 t 7→ f (x, t) est continue sur I et f (x, t) dt converge, ∀ x ∈ A
I
4 x 7→ f (x, t) est de classe C 1 sur A, ∀ t ∈ I
Z
∂f ∂f
4 t 7→ (x, t) est continue sur I et (x, t) dt converge, ∀ x ∈ A
∂x I ∂x Z
4 il existe une fonction ψ continue, positive sur I et ψ(t) dt est convergente,
I
telle que :

∂f
∀(x, t) ∈ A × I, | ((x, t)| ≤ ψ(t) (hypothèse de domination).
∂x

Alors, F : A → ZR
x 7→ f (x, t) dt. est de classe C 1 sur A
I

Z
0 ∂f
Et F (x) = (x, t) ∀ x ∈ A
I ∂x

Remarque 33.

Il suffit que l’hypothèse de domination soit vérifiée sur tout segment de A.


Pour
Z tout segment K inclus dans A, il existe une fonction ϕK continue, positive et
ϕK (t) dt converge telle que,
I

∂f
∀ (x, t) ∈ K × I, | (x, t)| ≤ ϕK (t)
∂x

+∞
sin(xt)e−t
Z
Exercice 12 Soit F (x) = dt
0 t
1. Vérifier que la fonction F est bien définie sur R.
2. Justifier que F est de classe C 1 sur R et calculer F 0 (x) pour tout x ∈ R.
Z
0
3. Exprimer pour tout x ∈ R, F (x) sans le symbole .

4. En déduire le calcul de F (x) pour tout x ∈ R

18
Corollaire 34.

Soit f une fonction à valeurs réelles définie sur A × [a, b], où A est un intervalle de
R et [a, b] un segment. On suppose que :
4 t 7→ f (x, t) est continue sur [a, b], ∀ x ∈ A
4 x 7→ f (x, t) est de classe C 1 sur R, ∀ t ∈ I
∂f
4 (x, t) 7→ (x, t) est continue sur A × [a, b]
∂x

Alors, F : A → R
Z b
x 7→ f (x, t) dt. est de classe C 1 sur A
a

Z b
0 ∂f
Et F (x) = (x, t) dt. ∀ x ∈ A
a ∂x

Exercice 13 Soit F la fonction définie par


Z 1
F (x) = ext dt
0

1. Montrer que F est bien définie sur R et exprimer F (x) en fonction de x.


2. Montrer alors que F est dérivable sur R et calculer F 0 (x) pour tout x ∈ R.
3. En utilisant le théorème précédent, retrouver le résultat de la question 2.

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