Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
4 février 2020
S = Aire(S)
x
a = x0 xi ξi xi+1 b = xn où ξi ∈ [xi , xi+1 ]
t
-1 1
0
lim √ 1 = +∞ , donc la fonction n’est pas bornée.
t→±1 1−t2
Pourtant
Z 1 Z 0 Z 1
dt dt dt
√ = √ + √ = [Arc sin (t)]1−1 = π
1−t 2 1−t 2 1−t 2
−1 −1 0
Conditions suffisantes
Pour que f soit localement intégrable sur I il suffit, par exemple, que f
soit
continue sur I,
ou
Remarque
Toute fonction monotone est localement intégrable
Définition
Soit f une fonction localement intégrable sur [a, b[ , où a ∈ R mais b
peut-être +∞ (resp. ]a, b] où a peut être −∞).
On dit que l’intégrale de f sur [a, b[ est convergente si la fonction
Rx Rb
F (x) = a f (t)dt où x ∈ [a, b[ (resp. F (x) = x f (t)dt où x ∈]a, b])
a une limite finie quand x tend vers b par valeurs inférieures
(resp. quand x tend vers a par valeurs supérieures).
Preuve:
1 si α = 0 l’intégrale diverge.
2 si α 6= 0
+∞ x
1 −αt x
Z Z
−αt −αt
e dt = lim e dt = lim − e
0 x→+∞ 0 x→+∞ α 0
1 1 −αx
= + lim − e
α x→+∞ α
1
α si α > 0
=
+∞ si α < 0
Exemple
Etudier la nature des intégrales
R +∞ 1
−∞ 1+t2 dt
1
R1 1√
0 (1−t) t dt
2
1√
2) t 7→ (1−t)
t est continue sur ]0, 1[ donc loc. intégrable sur ]0, 1[.
1
1√
√ 1
dt = [2argth( t)]x2 −→ 2argth( √12 )
R
x2
(1−t) t +
Ry 1√
√ y x→0
1 (1−t) t
dt = [2argth( t)] 1 −→ +∞
2 2 y→1−
R1 1√
R1 1√
1
(1−t) t
dt diverge ⇒ 0 (1−t) t
dt diverge.
2
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 18 / 60
Propriétés et opérations sur les intégrales généralisées
Soient a ∈ R, b ∈ R ∪ {+∞}
Propriété (Linéarité)
Soient f et g deux fonctions localement intégrables sur [a, b[ et λ ∈ R.
Rb Rb
1 Si les intégrales a f (t)dt et a g(t)dt convergent alors
Rb
a (f (t) + g(t))dt converge et
Z b Z b Z b
(f (t) + g(t))dt = f (t)dt + g(t)dt
a a a
Rb
2 L’intégrale a λf (t)dt converge si, et seulement si le intégrale
Rb
a f (t)dt converge et on a
Z b Z b
λf (t)dt = λ f (t)dt
a a
Remarque
1 La somme de deux intégrales convergentes est une intégrale
convergente.
2 La somme de deux intégrales une convergente et l’autre
divergente est une intégrale divergente.
Rb
3 On ne peut pas séparer a (f (t) + g(t))dt sans la convergence
des deux intégrales a f (t)dt et a g(t)dt. 4
Rb Rb
!
4 On ne peut rien dire sur la somme de deux intégrales
divergentes. 4 !
Example
Z +∞ Z +∞
1 1 1
dt = ( − )dt est convergente mais les
1 t(1 + t) R 1 t R (1 + t)
+∞ 1 +∞ 1
deux intégrales 1 t dt et 1 1+t dt divergent.
Remarque
On peut utiliser sur les segments uniquement les règles de
calcul : intégration par parties et changement de variables.
Pour étudier par exemple l’intégrale de f sur [a, b[,R on applique ces
x
règles pour l’intégrale de f sur le segment [a, x], a f (t)dt, pour
x ∈ [a, b[, et après on procède par le passage à la limite quand
x → b− .
Exemples
R1 2t ln t
1 Par une intégration par parties : étudier dt. 0 (1+t2 )2
R1 dt
2 Avec le changement de variable u = 2t − 1 : étudier 0 √
t(1−t)
Démonstration.
Remarque ! 4
Pas d’intégrale faussement impropre en ±∞ ! C’est réservé à une
borne finie.
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 24 / 60
Propriétés et opérations sur les intégrales généralisées
Exemples
Etudier la nature des intégrales
Z 1
ln(1 + t)
1 dt
0 t
Z π
2 sin
2 dt
0 t
Z π
2
3 ln(sin(t))dt
0
Z 0
arctan(t2 )
4 dt
−1 t2
Z 1
t ln(t)
5
2 2
dt
0 (1 + t )
Preuve:
Rb
(=⇒) supposons a f (t)dt converge et F n’est pas majorée
c.à.d ∀M > 0, ∃x0 ∈ [a, b[ tel que F (x0 ) > M or F est croissante
( car f est positive ) donc ∀x ≥ x0 , F (x) ≥ F (x0 ) > M (∀M > 0).
Donc lim F (x) > M , ∀M > 0 ce qui est absurde.
x→b−
lim F (x) = inf(F (]α, β[)) ; lim F (x) = sup(F (]α, β[))
x→α+ x→β −
Soient a ∈ R ∪ {−∞} et b ∈ R.
Proposition
Soit f une fonction positive localement intégrable sur ]a, b], alors
Z b Z b
f (t)dt converge ⇔ F (y) = f (t)dt est majorée sur ]a, b].
a y
Preuve:
Rb
(=⇒) supposons a f (t)dt converge et F n’est pas majorée
c.à.d ∀M > 0, ∃x0 ∈]a, b] tel que F (x0 ) > M or F est
décroissante ( car f est positive ) donc ∀x ≤ x0 ,
F (x) ≥ F (x0 ) > M (∀M > 0). Donc lim F (x) > M , ∀M > 0 ce
x→a+
qui est absurde.
Exemple
R +∞ sin2 (t)
Nature de 0 1+t2
dt.
sin2 (t) 2
t 7→ 1+t2
est loc. int. positive sur [0, +∞[ et on a 0 ≤ sin (t)
1+t2
≤ 1
1+t2
et Z +∞
1 π
2
dt = lim (Arc tan (x)) =
0 1 + t x→+∞ 2
R +∞ sin2 (t)
donc 0 1+t2
dt est convergente.
Critère d’équivalence
On dit que deux fonctions f et g sont équivalentes au voisinage de
b ∈ R ∪ {+∞}, si il existe une fonction ε définie sur voisinage de b telle
que (
f (x) = (1 + ε(x))g(x) au voisinage de b
lim ε(x) = 0
x→b
On note f ∼ g ou f ∼ g au voisinage de b.
b
En particulier si g est non nulle au voisinage de b (sauf peut-être en b)
f (x)
f ∼ g ⇔ lim =1
b x→b g(x)
f (t)
∀ε > 0, ∃η, ∀t ∈ [b − η, b[ , | − 1| < ε ,
g(t)
d’où
Exemple
π
R +∞ −arctan(x)
dx. On sait que arctan (x) + arctan x1 = π2 donc
2
1 x
R +∞ arctan(x)− π2 R +∞ arctan( x1 )
1 x dx = 1 x dx. Or au voisinage de +∞, on
1
+∞ arctan ( x)
R +∞ dx
a arctan x1 ∼ x1 donc 1
R
x dx et 1 x2
sont de même
R +∞ arctan(x)− π2
nature. Donc 1 x dx est convergente puisque
R +∞ dx
1 x2
est une intégrale de Riemann
convergente.
R q
1 − ln(t)+1
0 sin(t) dt .
On a s
− ln(t) + 1 (− ln(t))1/2
∼ √ ,
sin(t) 0+ t
R1 1/2
et nous avons que l’intégrale 0 (− ln(t))
√
t
dt converge. Donc
R 1 q − ln(t)+1
0 sin(t) dt converge.
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 34 / 60
Critères de convergence pour les fonctions positives
Exemple
R +∞ R +∞ √
ln t
1
1 t2 +1
dt, 3
0 e− t dt,
R 1 sin(√t) √
2 dt, R11 − t2 +t−1
0 t 4
0
√
t
e dt.
R +∞ dt α > 1 ou
Intégrale de Bertrand : cv ⇔
2 tα (ln t)β α = 1 et β > 1
Si α > 1 : soit 1 < γ < α, on a limt→+∞ tγ α 1 β = 0 donc
t (ln t)
R +∞ dt
2 α β converge pour tout α > 1.
t (ln t)
R +∞
si α = 1 et β = 1 alors 2
dt
t(ln t) = [ln (ln t)]+∞
2 = +∞ donc
R +∞ dt
2 t(ln t) diverge.
si α = 1 et β 6= 1 :
" #+∞
+∞
(ln t)1−β 1
→ β−1 (ln 2)1−β si β > 1
Z
dt
=
2 t (ln t)β 1−β
2
→ +∞ si β < 1
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 37 / 60
Critères de convergence pour les fonctions positives
Remarque
1 Les critères de comparaison et d’équivalence sont vrais aussi
dans le cas des intervalles de la forme ]a, b], avec a ∈ R ∪ {−∞}
et b ∈ R. Le traitement est tout à fait analogue au cas précédent.
2 Si f et g sont des fonctions négatives, on applique ces critères
pour −f et −g.
3 Les critères de comparaison et d’équivalence sont vrais aussi si f
et g sont seulement positives (ou négative) au voisinage de la
borne où l’intégrale est impropre.
4 Ces critères ne sont pas vrais en général si les fonctions
changent de signe.
R +∞ Rx
Preuve: (=⇒) : a f (t) dt conv. ⇒ lim f (t) dt = L < +∞.
x→+∞ a
Donc, ∀ε > 0 , ∃A > 0 tel que
Z x
ε
x>A⇒ f (t) dt − L <
a 2
Z u Z u Z v
f (t) dt = f (t) dt − f (t) dt
v
Za u a
Z v
= f (t) dt − L + L − f (t) dt
Za u Z v a
≤ f (t) dt − L +
f (t) dt − L
a a
ε ε
≤ + =ε
2 2
Exercice
Z +∞
En utilisant le critère de Cauchy montrer que et sin t dt diverge.
0
Solution :
La borne 0 ne pose pas de problème. Au voisinage de +∞, soit n ∈ N∗
et t ∈ [2nπ, (2n + 1)π]. Alors tsint ≥ 0 =⇒ etsint ≥ 1 et donc
Z (2n+1)π Z (2n+1)π
t sin t
e dt ≥ 1dt ≥ π
2nπ 2nπ
et ceci est vrai pour tout n assez grand.
R ∃ε0 = π, ∀n ∈ N,
v0 t sin t
∃v0 = (2n + 1)π > u0 = 2nπ ≥ n : u0 e dt > ε0 = π.
R +∞ t sin t
Donc l’intégrale 0 e dt diverge car le critère de Cauchy n’est pas
vérifié.
Définition
Soit f une fonction localement intégrable sur [a, b[ avec b ∈ R ∪ {+∞}.
Z b Z b
On dira que f (t) dt est absolument convergente si |f (t)| dt
a a
est convergente.
Preuve:
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 43 / 60
Fonction de signe quelconque - Int. absolument convergente
On a f est localement intégrable sur [a, b[ donc, par les propriétés des
fonctions Riemann intégrables, |f | est localement intégrable sur [a, b[
et par suite |f | + f l’est aussi. De plus on a −|f | ≤ f ≤ |f |, donc
0 ≤ |f | + f ≤ 2|f |
Rb Rb
Ainsi, si a |f (t)|dt converge alors a 2|f (t)|dt converge et par le critère
Z b
de comparaison, (|f (t)| + f )dt converge. Comme l’intégrale
Rb a
D’autre part on a
Z b Z b
+ −
f (t)dt = (f (t) − f (t))dt
a a
Z b Z b
+ −
= f (t)dt − f (t)dt
a a
Z b Z b
+ −
≤ f (t)dt + f (t)dt
a a
Z b Z b
≤ f + (t)dt + f − (t)dt
a a
Z b
≤ |f (t)|dt
a
Remarque
On peut adopter ce résultat pour n’importe quel autre intervalle.
Exemple
R +∞ cos (x)
1 dx
x2
cos (x)
≤ 1 et puisque +∞ dx converge, alors par
R
∀x ≥ 1 on a
1
x2 x2 x2
R +∞ cos (x)
le critère de comparaison 1 dx converge. Donc
x2
R +∞ cos (x)
1 dx est absolument convergente.
x2
Z 1
1
ln(t) sin( )dt
0 t
Z +∞
2 1
te−t (t2 sin(t) − cos( ))dt
0 t
Remarque
Il existe des intégrales convergentes mais non absolument
convergentes !
Définition
Soit f une fonction localement intégrable sur [a, b[ avec b ∈ R ∪ {b}
Rb
telle que a f (x) dx converge mais ne converge pas absolument et
Rb
alors on dit que a f (x) dx est semi-convergente.
Z +∞
sin (t)
Exemple : dt est semi-convergente
1 t
sin t
sin t
t t
1 t 1 t
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 48 / 60
Fonction de signe quelconque - Int. absolument convergente
Remarque
Souvent on utilise leR b critère d’Abel pourR déterminer la nature des
b
intégrales de type a f (x) cos (αx) dx, a f (x) sin (αx) dx,
Rb iαx dx où f vérifie les hypothèses du critère.
a f (x) e
Par ailleurs lim f (t) = 0 donc pour tout ε > 0, il existe D > 0 tel que pour
t−→+∞
tout A ∈ R
ε
A ≥ D =⇒ f (A) ≤ .
2M
Exemple
R +∞ x sin (2x) x
Nature de 0 2
dx.On pose f (x) = , g (x) = sin (2x)
1+x 1 + x2
on a 2
1 + x2 − 2x2
0 x
f (x) = =− ≤0
(1 + x2 )2 1 + x2
donc f est décroissante, de plus lim f (x) = 0 et
x→+∞
cos (2x) u |cos (2u) − 1|
Z u Z u
g (x) dx = sin (2x) dx = − = ≤ 1.
0 0 2 0
2
R u
Donc ∃M = 1 ≥ 0, ∀u ∈ [0, +∞, 0 g (x) dx ≤ 1. D’après le critère
R +∞ x sin (2x)
d’Abel 0 dx est convergente.
1 + x2
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 52 / 60
Fonction de signe quelconque - Critère d’Abel
c6
c3
Definition
Soit f : [a, b] → R une fonction bornée. Soit S = (x0 , x1 , . . . , xn ) une
subdivision de [a, b], a = x0 < x1 < · · · < xn−1 < xn = b et le pas de
S, δ(S) = max |xi+1 − xi |.
i=0,1,··· ,n−1
On note
mi = inf f, Mi = inf f.
]xi ,xi+1 [ ]xi ,xi+1 [
On appelle sommes de Riemann inférieure et supérieure de f sur la
subdivision S les nombres
n−1
X n−1
X
σ(S, f ) = (xi+1 − xi )mi , Σ(S, f ) = (xi+1 − xi )Mi .
i=0 i=0
Definition
On dit qu’une fonction bornée f : [a, b] → R est Riemann-intégrable si,
quand le pas δ(S) = |S| tend vers 0, la différence Σ(S, f ) − σ(S, f )
Rb
tend aussi vers 0. Sa limite est l’intégrale de f , notée a f (t) dt.
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 56 / 60
Fonction de signe quelconque - Critère d’Abel
x
S. B (ENSA) Analyse 4 février 2020 57 / 60
Fonction de signe quelconque - Critère d’Abel
Preuve: Supposons d’abord que F est minorée : F (]α, β[) est une
partie minorée de R, elle admet donc une borne inférieure finie,
notons-la l. Soit ε un réel positif fixé. Par définition de la borne
inférieure, il existe c ∈]α, β[ tel que l 6 F (c) 6 l + ε. Mais alors,
puisque f est croissante,
α < x 6 c =⇒ l 6 F (x) 6 l + ε
Donc F admet l pour limite à droite en α.
Si F n’est pas minorée, pour tout A, il existe c ∈]α, β[, tel que
F (c) 6 A. Puisque f est croissante :
α < x 6 c =⇒ F (x) 6 F (c) 6 A
Donc la limite à droite de F en a est −∞. Pour la limite à gauche en b,
on procède de manière analogue, en distinguant le cas où F est
majorée, du cas où elle ne l’est pas.
Remarque
Si F est décroissante on applique le théorème pour −F
Théorème
Soit α < β et f, g : [α, β] → R deux fonctions à valeurs réelles, g étant
supposée Riemann intégrable sur [α, β] et f positive décroissante.
Alors : Z β Z c
∃c ∈ [α, β] f (t)g(t)dt = f (α+ ) g(t)dt.
α α