Vous êtes sur la page 1sur 20

Département Génie Mécanique

Notes de cours

Méthode des Éléments Finis

Préparé par
Pr. AZOUZ Jaouad

Version 2017
1. Généralités
Les problèmes de résistance des matériaux ne peuvent être résolus facilement par un
calcul manuel que dans des cas simples (un ou deux poutres). Pour étudier des
structures plus importantes, on a recours à la résolution sur ordinateur avec des
méthodes de calcul matriciel. Dans ce chapitre, on expose le principe de résolution
des problèmes de structures poutres par la méthode des éléments finis (MEF).
Il est à noter aussi que cette méthode (MEF) est utilisée pour résoudre plusieurs
classes de problèmes en ingénierie, comme la mécanique du fluide, les vibrations, les
problèmes thermiques…etc.

Nous nous limiterons dans ce cours à des cas simples pour réduire les développements 2
mathématiques. Nous traiterons les cas des barres ou tiges 1D et 2D et poutres 1D et
aussi poutre 2D.

L’idée de la méthode est de discrétiser la structure en un ensemble d’éléments


élémentaires de dimensions finis et de comportement connu. Cette opération s’appelle
le maillage. La structure est subdivisée en éléments. Chaque élément est limité par des
nœuds. À chaque élément sont associées les caractéristiques géométriques de la
section ainsi que les caractéristiques mécaniques du matériau. Le comportement
mécanique de élément est définit en fonction des données de charges (force ou
moment) et des degrés de libertés (déplacement ou rotation) aux nœuds.
L’introduction des données et les calculs sont effectués aux nœuds de chaque élément.
En assemblant les comportements élémentaires des éléments, on obtient celui de la
structure complète. Les résultats pour les points situés entre les nœuds des éléments
sont ensuite obtenus par interpolation mathématique.
Dans la suite, nous considérons, en plus des hypothèses classiques de la RDM, que :
- Les déformations dues au cisaillement sont négligées devant les effets de la
flexion.
- Dans les problèmes, on calcul d’abord les déplacements puis on en déduira les
autres résultats (forces et contraintes,…) : on parle de la méthode des
déplacements.
- Nous étudierons les structures de barres et de poutres dans le plan.

2. Structure de barres unidirectionnelle


Pour présenter les bases de la MEF, considérons une structure avec plusieurs barres
consécutives et de même direction.
2.1. Matrice de rigidité d’un élément barre
Une barre est une poutre dont les deux extrémités sont en liaison sphérique (rotule)
avec le reste de la structure, on dit qu’elle est bi-rotule. Cette barre ne travaille qu’en
extension ou en compression. Elle ne subit qu’une déformation longitudinale suivant
sa ligne moyenne.
Considérons un élément barre (i, j), de longueur L et de section A, définit par les deux
nœuds i et j.
Figure 1 Un éléments tige 1d (i,j)

Dans sont repère local R(i,x,y,z), la barre est représentée suivant l’axe (i,x). Cet 3
élément barre est à priori à l’intérieur de la structure, il est soumis aux actions des
éléments adjacents, à des actions extérieures données ou de liaisons.
Dans tous les cas, l’élément supporte les forces axiales, Fi et Fj, respectivement aux
nœuds, i et j, ce qui provoque les déplacements axiaux ui et uj également en ces
nœuds.
Convention de notation : les forces élémentaires et les déplacements élémentaires sont
orientés dans le sens positif de x.
L’équilibre de l’élément barre permet d’écrire :
La déformation axiale :

= = = = =−
Donc on aura :
= − Et =− −

Ces deux relations donnent l’équation matricielle suivante :

1 −1
=
−1 1

On appel pour l’élément barre i-j :

- = : vecteur forces nodales ou vecteur forces élémentaires;

1 −1
- = : matrice de rigidité élémentaire;
−1 1

- = : vecteur déplacements nodaux ou vecteur déplacements

élémentaires.

À noter :
1- La matrice de rigidité traduit la loi de Hooke entre forces et déplacements
nodaux. Ses termes sont constitués des caractéristiques mécaniques et
géométriques de la barre.
2- La matrice de rigidité est symétrique et ne peut être inversée.

2.2. Assemblage d’éléments barres


L’équation d’équilibre global de la structure représente la relation entre le vecteur des
forces nodales et le vecteur des déplacements nodaux :

= 4

Avec :
= ∑! est le vecteur des forces aux nœuds, = ∑! la matrice de
rigidité globale et = ∑! le vecteur des déplacements global. Le paramètre N
représente le nombre des éléments de la structure.

2.3. Conditions aux limites et résolution


L’étape suivante est l’introduction des conditions de déplacements (donc de liaison) et
de forces extérieures imposées à la structure. On regroupe ceux-ci sous le terme de
‘’Conditions aux limites’’.

Exemple 1 : Pour la structure de la figure suivante, déterminer les déplacements ax


nœuds 2 et 3 et les réactions extérieures aux nœuds 1 et 4.

Figure 2 Poutre en trois éléments tige 1d

3. Structure bidirectionnelle de barres [barre2d ou tige2d]


Une structure unidirectionnelle de barres est un cas particulier des structures
bidirectionnelles de barres. Considérons dans ce paragraphe le cas des systèmes de
barres articulés dans le plan, normées barre2d ou tige2d.
Si l’orientation des barres d’une structure plane est différente d’un élément à l’autre,
on ne peut plus assembler directement les matrices de rigidité élémentaires pour
constituer la matrice globale. Il est nécessaire d’exprimer tous les vecteurs nodaux et
matrices dans une même base, celle du repère global Ro(x,y) : c’est une opération de
changement de repère.
Considérons un élément barre (i-j) dont l’orientation est définie dans le repère global
par l’angle α=(x,x*).
Une tige ou une barre est une membrure droite qui subit une seule force interne en
tension ou en compression selon son axe. En pratique, c’est une membrure à deux
joints articulés avec son entourage (voir la membrure IJ ci-après).

Figure 3Modèle de Tige 2D

Pour la simplification du problème, on suppose que les déformations locales autour


des joints (i et j) n’affectent que de façon négligeable l’allongement de la tige, de
sorte que la contrainte est supposée uniforme sur toute sa longueur. Pour étudier le
comportement local autour d’un joint, i ou j, il faut appliquer d’autres hypothèses
comme les facteurs de concentration de contrainte par exemple.

3.1. Degrés de liberté et fonctions d’interpolation


Chaque membrure est modélisée par « un seul élément » de deux nœuds, soit i et j, de
deux DDL par nœud, donc de quatre DDL par élément, soit :

[D ] = [u , v , u , v ]
e
i i j j
t

Avec l’hypothèse que la déformée demeure parfaitement droite, les fonctions


d’interpolation pour les déplacements [u v]t d’un point quelconque M dans l’élément
sont linéaires de la coordonnée locale x* comme suit :

 ui 
 
u  1  L − x *
0 x *
0   vi 
v  = L  L − x*

x *  u j 
   0 0
 
 v j 

3.2.Déformation:
C’est seulement la dérivée ∂u* / ∂x*, qui représente la déformation axiale εx*, qui est
significative dans l’élément.
Si θ est l’angle entre x et ij , on aura :

u * = u cos θ + v sin θ
x j − xi y j − yi
Avec cosθ = c = et sin θ = s =
L L
La déformation devient
∂ (u cos θ + v sin θ )
ε=
∂x *
 ui 
v 
[ ]
e 1
ε = [B ] D = [− c − s c s ]  
L
i

u j 
 
 v j 
6
3.3.Contrainte dans l’élément
La contrainte correspondante à cette déformation est la contrainte normale axiale qui
est reliée à la déformation ε par le module d’élasticité E du matériau (Sans l’effet de la
température).

 ui 
v 
[ ]
σ = Eε = E[B ] D = [− c − s c s ]  
e E
L
i

u j 
 
 v j 

3.4.Matrice de rigidité et forces aux nœuds d’un élément


Dans le repère local (x*, y*), on a :

 Fi *  EA  1 − 1 ui* 
 * =  
 F j  L  − 1 1  u *j 
Pour les forces, On a :
Fix* = Fi* = cFix + sFiy
F jx* = F j* = cF jx + sF jy
Fiy* = 0 = −sFix + cFiy
Fjx* = 0 = −sFjx + cFjy
Pour les déplacements, on a de même :
ui* = cui + svi
u *j = cu j + sv j
vi* = 0 = −sui + cvi
v*j = 0 = − su j + cv j

Ces relations peuvent être exprimées, sous forme matricielles, par :


 Fix*   c s 0 0  Fix 
F  − s c 0 0  F 
 iy*  =   iy 
 F jx*   0 0 c s   F jx 
    
 F jy*  Local  0 0 − s c   F jy  Absolu

ui*   c s 0 0  ui 
 * − s c 0 0  v 
 vi  =  i 
u *j   0 0 c s  u j 
 *   
 v j  Local  0 0 − s c   v j  Absolu 7

Pour la relation forces-déplacement dans le repère local, elle s’écrit :


 1 0 − 1 0 ui 
*
 Fix* 
F    * 
 iy*  EA  0 0 0 0  vi 
=
 F jx*  L − 1 0 1 0 u *j 
    * 
 F jy*  Local  0 0 0 0  v j  Local

En regroupant ces équations, on aura dans le repère absolue :


 c s 0 0  Fix   1 0 − 1 0  c s 0 0  ui 
− s c 0 0  F     
   iy  EA  0 0 0 0  − s c 0 0  vi 
=
 0 0 c s   F jx  L  − 1 0 1 0   0 0 c s  u j 
      
 0 0 − s c   F jy  Absolu  0 0 0 0  0 0 − s c   v j  Absolu

−1
 Fix   c s 0 0  1 0 − 1 0   c s 0 0  ui 
F      
 iy  EA − s c 0 0  0 0 0 0 − s c 0 0  vi 
=
 F jx  L  0 0 c s  − 1 0 1 0  0 0 c s  u j 
       
 F jy  Absolu  0 0 − s c  0 0 0 0  0 0 − s c   v j  Absolu

Finalement, l’équation d’équilibre élémentaire pour chaque élément est :

 Fixe   c2 sc − c 2 − sc   ui 
 e   
 Fiy  EA  sc s 2 − sc − s 2   vi 
=
 F jxe  L − c 2 − sc c 2 sc  u j 
 e   
 − sc − s
2
 F jy  Absolu sc s 2   v j  Absolu

Ou symboliquement :
[ f e ] = [ke ][De ]

On ne peut résoudre l’équation d’équilibre pour les DDL de l’élément car les forces
ne sont pas connues. Il faut construire les équations d’assemblage qui s’écrivent sous
la forme:
Matrice de rigidité Forces externes
} }
[K ] [{
D] = [F ]
tous les DDL

3.5.Propriétés des équations d’équilibre


1) Les matrices de rigidité [k] de chaque élément et [K] d’assemblage sont
symétriques.
2) Chaque matrice [k] ou [K] est singulière (de déterminant nul, ou non inversable),
car elle contient au moins trois combinaisons linéaires de ses colonnes (ou
rangées) de la forme de l’équation suivante.
3) Pour que les équations d’équilibre d’assemblage soient inversables, il faut 8
appliquer les conditions aux limites et il faut modifier et réduire les équations
d’équilibre appropriées avant de les résoudre.
4) Dans l’état d’assemblage des équations d’équilibre, chaque DDL inconnu dans [D]
correspond à une force externe connue dans [FS], et vice-versa : chaque DDL
connu dans [D] (u1 = 0, une condition d’attachement par exemple) correspond à
une « force de réaction » inconnue (F1x = ?)
5) Après avoir solutionné les équations réduites, tous les DDLs [D] sont déterminés.
Alors on peut déterminer tous les autres paramètres par des calculs faciles : les
déformations et contraintes dans les éléments, les forces dans les éléments, [fS], et
les forces de réaction [FS].

Exemple 2
Le treillis 1-2-3 subit une force verticale au nœud 3 (vers le bas) de 100 N. Toutes les
tiges ont la même section de A = 600 mm2, et le même matériau dont E (module
d’élasticité) = 200 kN/mm2.
On considère au nœud 1 un appui simple et au nœud 2 un appui à rouleau.

Figure 4Assemblage de trois tiges 2d

a) Construisez les équations d’équilibre de chaque élément;


b) Construisez les équations d’équilibre d’assemblage.
c) Déterminez les déplacements des nœuds et les forces dans les tiges.

4. Barre en 3D
Pour une barre en 3D, dans chaque nœud, trois déplacement sont définis : u, v et w
suivant respectivement les axes x, y et z.
On définit les cosinus de la barre sur les directions (x, y, z) : l, m et n par :
x j − xi
l=
L
y j − yi
m=
L
z j − zi
n=
L
Avec L = (x j − xi ) + ( y j − yi ) + (z j − zi )
2 2 2

On démontre de la même manière que pour une barre 2d, l’équation d’équilibre
élémentaire :
9
 Fix   l2 ml nl − l2 − ml − nl   ui 
F    
 iy   ml m 2
mn − ml − m − mn   vi 
2

 Fiz  AE  nl mn n 2
− nl − mn − n 2   wi 
 =   
 F jx  L  − l2 − ml − nl l2 ml nl   u j 
 F jx  − ml − m2 − mn ml m2 mn   v j 
    
 F jx   − nl − mn − n2 nl mn n 2   w j 

Les déplacements locaux :


 ui 
v 
 i
ui   l m n 0 0 0   wi 
*

 * =   
u j  0 0 0 l m n   u j 
vj 
 
 w j 
Déformation et contrainte :
u *j − ui* σ
ε= =
L F

Exemple 3
Déterminer le déplacement du joint 1 et les forces axiales dans les barres du système
en 3D de la figure 5. L’aire de la section droite de toutes les barres est 15x10-4 m2.
Toutes les barres sont en acier ordinaire avec E=210 GPa. La force P=10 kN est
appliquée suivant –z. les coordonnées des nœuds sont données dans le tableau ci-
dessous.
10

Figure 5 Système triangulaire dans l’espace

5. Poutre en 1D
Les poutres en 1D sont des poutres parallèles à l’axe x, de section constante par
segment.
Les formules présentées dans ce paragraphe sont développées pour les poutres
longues (Ltot> 5H; H = hauteur de la section). Pour ces poutres, l’énergie due à l’effort
tranchant est négligée. On se limite aussi aux cas de petits déplacements « v »
perpendiculaires à la poutre (v < L/20). De plus, on néglige le déplacement horizontal
(suivant x) de tous les points.

Figure Modèle de poutre 1D

Les charges considérées sont soit des forces concentrées (Pi) ou des forces réparties
par unité de longueur (q) perpendiculaires à l’axe de la poutre, ou des moments
externes concentrées (Mi).
Le paramètre principal à déterminer est le déplacement vertical v des centroïdes I en
fonction de la position longitudinal x. Tous les autres paramètres tels que la pente θ de
la déformée, la courbure à une section, le moment de flexion (interne) à une section
sont obtenus par les dérivées de v et par les relations constitutives.
11
Figure Modèle de déformée de la poutre

Tout point C qui ne se trouve pas sur l’axe centroïdal (Ix) a un déplacement horizontal
u déterminé en fonction de v par la relation u = -yθ basée sur l’hypothèse qui stipule
que toute section droite plane perpendiculaire à la ligne moyenne (par exemple la
section AIB de la figure précédente) demeure plane et perpendiculaire à la ligne
moyenne après la déformation (A'I'B').

5.1.Les relations de la flexion plane


Les relations constitutives pour la flexion plane, avec la convention de signe positives
des moments et efforts tranchants, sont :
Si M(x), V(x) sont respectivement le moment fléchissant interne et l’effort tranchant
interne à la position x, on a :

M MV
x

V
x

V et M appliqués en x sont positifs


Figure 6 Convention Positive du moment fléchissant et de l’effort tranchant

∂v( x)
θ (x) =
∂x
∂ 2v(x )
M ( x ) = EI
∂x 2
∂ 3v ( x )
V (x ) = EI
∂x 3

5.2.Élément fini « poutre 1D »


Pour le modèle « poutre 1D », l’élément fini est un segment (IJ) de longueur L. Les
points I et J, centroïdes des sections I et J, sont les nœuds de l’élément IJ. Dans
chaque nœud, on définit deux degrés de liberté (2 DDL), qui sont le déplacement v et
la pente (ou la rotation θ en radian). Donc, Il y a quatre (4) DDLs par élément IJ qui
sont :

 vI 
θ 
[D ] e
4 x1 = I
v J 
 
θ J 

12

Figure 7 Poutre 1D

Avec quatre DDL, et en adoptant une interpolation cubique pour la flèche (c-à-d
v( x) = a0 + a1 x + a2 x 2 + a3 x3 ), on démontre que :

 vI 
 
x  θ
 3 x   x   3x 2x   x
[ ]
2 3 2 3 2 3 2 3
2x 2x
v = 1 − 2 + 3   x − + 2   2 − 3   − + 2   I  = [N ]1 x 4 D e 4 x1
 L L   L L   L L   L L   v J 
 
θ J 

Dans le cas des petits déplacements verticales, la dérivée première de v, v'x=dv/dx, est
la pente de la déformée. Donc la pente ou la rotation θ en une section x est donnée
par :

 vI 
 
 2 x 3 x  θ I 
θ = [N ']1x 4 [D e ]4 x1 =  −
 6 x 6 x  2
 4 x 3x  2
 6x 6x 2 2
+ 3  1 − + 2   2 − 3   − + 2 
 L
2
L   L L  L L   L L   v J 
 
θ J 

La « courbure 1/R » de la déformée est donnée par la formule :


1 v xx''
= ≅ v xx''
R 2
(1 + v ) '2
x
3

La première égalité donne l’expression exacte de la courbure. Pour de petits


déplacements, (v’x2) est négligeable devant 1, alors la courbure 1/R est pratiquement
égale à la dérivée seconde, la deuxième égalité. Alors en dérivant par rapport à x, on
obtient :
 vI 
 
 6 12 x   4 6 x   6 12 x   2 6 x  θ
1
[ ]
= [N ' ']1x 4 D e 4 x1 [ ]
= [B ]1x 4 D e 4 x1 =  − 2 + 3   − + 2   2 − 3   − + 2   I 
L   L L   v J 
R  L L   L L  L
 
θ J 

5.3.Relations constitutives dans un E.F. « poutre 1D »


Dans le cas de la flexion plane des poutres droites, la relation « moment de flexion-
courbure dans une section » est :
M = EI
1
R
[ ]
= EI [B] D e
13
Où E est le module d’élasticité et I le moment d’inertie de la section.
Et pour l’effort tranchant, on a
V =
dM
dx
[ ][ ]
= EI B ' D e

5.3.1. Effet de charge ponctuelle


Au Nœuds I et J on définit le vecteur des charges nodales ponctuelles
[ ]
P e = [PI M I PJ M J ] avec :

12 6
PI = +V ( x = 0) = EI  3 2
12 6  e
− 3
L L2 
D [ ]
L L
 12
PJ = −V ( x = L) = EI − 3 − 2
6 12
3
6
− 2  De [ ]
 L L L L 
6 4
M I = −M ( x = 0) = EI  2
6 2 e
− 2
L L 
D [ ]
L L
6 2
M J = + M ( x = L) = EI  2 − 2
6 4 e
L L 
D [ ]
L L

5.3.2. Effet de charge répartie


Pour une charge répartie q qui varie linéairement de I à J :

x x
q = (1 − )q I + q J
L L
Cette charge répartie doit être remplacé par des charges ponctuelles aux nœuds I et J
conformément à la figure suivante.

Figure 8 Charge répartie linéairement

En appliquant le principe de l’égalité des travaux dans les deux cas, charge répartie
initiale et charges ponctuelles équivalentes, selon l’égalité :
Wcontinue = Wdiscret
L
On a : Wcontinue = ∫ q ( x )v ( x) dx
0

Wdiscret = P .vI + M Iq .θ I + PJq .vJ + M Jq .θ J


I
q

Par identification on obtient :


PIq =
L
(7qI + 3qJ )
20
L2
M Iq = (3qI + 2qJ )
60
14
PJq = (3qI + 7qJ )
L
20
L2
(2qI + 3q J )
M Jq =
60
On définit ainsi le vecteur des « forces-moments cohérents » de la charge répartie,
par :

 PIq   L(7qI + 3qJ ) / 20 


 q  2 
[F ]
Q
e
=  M I   L (3qI + 2q J ) / 60 
 PJq   L(3qI + 7 qJ ) / 20 
 q  2 
 M J  − L (2qI + 3q J ) / 60

5.4.Équations d’équilibre d’un élément « poutre 1D »

En considérant un élément fini IJ comme une structure sous charges ponctuelles [PIe
MIe PJe MJe] et une charge répartie q qui peut varier linéairement de I à J. :
À l’équilibre on aura :

[K ] [D ]
e
4x4
e
4 x1 [ ] [ ]
= P e + FQe

qI=qJ=q 10Lq/20=Lq/2
Explicitement :
 12 6 L − 12 6 L   vI   PI e   L(7qI + 3q J ) / 20  -Lq/2
 2    e  2 
EI  6 L 4 L − 6 L 2 L  θ I   M I   L (3qI + 2q J ) / 60  -L²q/12
2

= +
L3 − 12 − 6 L 12 − 6 L   vJ   PJ e   L(3qI + 7q J ) / 20  -Lq/2
 2    e  2 
 6 L 2 L − 6 L 4 L  θ J   M J  − L ( 2qI + 3q J ) / 60 +L²q/12
2
 12 6 L − 12 6 L 
 6 L 4 L2 − 6 L 2 L2 
[ ]
Où K e = 3 
EI  , qui s’appelle « matrice de rigidité » de
L  − 12 − 6 L 12 − 6 L 
 2 
 6L 2L − 6L 4L 
2

l’élément e;

 L(7qI + 3q J ) / 20 
 L2 (3q + 2q ) / 60 
[ ]
Et FQ = 
e I J  le vecteur des « forces-moments cohérents » de la
 L(3qI + 7q J ) / 20 
 2 
− L (2qI + 3qJ ) / 60
15
charge répartie.

La contrainte normale est donnée par :


M y
σ =
I

La contrainte normale du à la flexion est maximale pour les points tel que y est max.
Toute Ces relations sont obtenues de la théorie de la résistance des matériaux.

Exemple 4[poutre 1D sans charge répartie]


La poutre ABC de section constante est encastrée au bout A, simplement supportée au
bout C et chargé par une force W concentrée au point milieu B. En modélisant la
structure en deux éléments « poutre 1D »,
1) Construisez les équations d’équilibre d’assemblage suivant l’ordre des
DDL [uA θA uB θB uC θC]t avant d’appliquer les conditions de fixation.
2) Pour les conditions de fixation données, résolvez pour forces et
moments de réaction ainsi que le moment de flexion à la section B, en
fonction de W, EI et a.

Figure Exemple 6.3

Exemple 5 [Poutre 1D avec charge répartie]


Figure 9 Poutre 1d avec charge répartie

16
6. Élément « poutres en 2D »
Pour le modèle « poutre 2D », l’élément fini est un segment (IJ) de longueur L. Les
points I et J, centroïdes des sections I et J, sont les nœuds de l’élément IJ. Dans
chaque nœud on définit trois degrés de liberté (3 DDL), qui sont les déplacements [ux,
uy] et la rotation θ. Donc, Il y a six (6) DDLs par élément IJ qui sont :
 u xi 
u 
 yi 
 θi 
[D ]
e
6 x1 =  (6.31)
u x j 
u y 
 j 17
 θ j 

On définit aussi un vecteur représentant les forces et les moments aux nœuds I et J :
 f xi 
f 
 yi 
Mi 
[f ]
e
6 x1 =  (6.32)
 f xj 
 fy 
 j
 M j 

Figure 10 Poutre 2D

Les équations d'équilibre d'un élément "poutre ij" en coordonnées locales sont
simplement la combinaison des équations d'équilibre d'un élément tige 1D (pour
efforts longitudinaux fxi et fxj) et de celles d'un élément de poutre 1D (pour les efforts
transversaux fyi et fyj et les moments Mi et Mj). En présentant ces équations selon
l'arrangement des degrés de liberté et des forces moments des équations, on obtient :

 f xi  AE  1 − 1  u xi 
f  =  
 x j  Local L  − 1 1  u x j  Local
 f yi   12 6 L − 12 6 L   u yi 
M   6 L 4 L2 − 6 L 2 L2   θ 
 i EI  i 
= 3 
 f yj  L − 12 − 6 L 12 − 6 L  u y j 

   2  
 6 L 2 L − 6 L 4 L   θ j  Local
2
 M j  Local

où A est l'aire de la section, L la longueur de l'élément ij, I le moment d’inertie de la


section et E le module d'élasticité du matériau.

La combinaison des deux équations précédentes donne :


18
 AE AE 
 L 0 0 − 0 0 
L
 EI EI EI EI 
 f xi   0 12 3 6 2 0 − 12 3 6 2   u xi 
f   L L L L  
 yi   0 EI EI EI EI   u yi 
Mi  6 4 0 − 6 2
  + f qe[ ] 
= L2 L L2 L   θi 
f Local AE AE  u 
 xj  − 0 0 0 0  x j 
 fy   L L  u y j 
 j  0 EI EI EI EI
 M j  Local − 12 3 − 6 2 0 12 3 − 6 2   θ j  Local
1424 3  L L L L 1 424 3
[f ]
e  EI EI EI EI  [D e ]Local
Local
 0 6 2 2 0 −6 2 4 
144444 L 4444 L42444444 L 444L4 3
[K e
Local
]

Avec [f ] e
q Local
est le vecteur de forces –moments cohérents représentant la charge
répartie. Dans le cas d’une charge répartie linéairement le long de la poutre, avec la
même convention de signe utilisée pour poutre 1D, ce vecteur est définit par :

 L(7qI + 3qJ ) / 20 
 0 
 2 
[f ]
q
e
Local
=  L (3qI + 2qJ ) / 60 
 L(3qI + 7qJ ) / 20 
 
 0 
− L2 (2qI + 3qJ ) / 60 Local

Changement de coordonnées [x y]local←→ [X Y]global

Déplacements et rotation :
[u]local = [T] [U]global
u xi   c s 0 0 0 0 U Xi 
u  − s c 0 0 0 0  
 yi    UYi 
 θ i  =  0 0 1 0 0 0  θ i 
u xj   0 0 0 c s 0 U Xj 
    
u
 yj   0 0 0 − s c 0 UYj 
θ j    θ j 
 044044  3
0 0 0 1 1
{ 1
[u ] 24444 3 [U2
]
Local
[T ] Global

Forces et moments :
[F]global = [T]t [f]local 19

 FXi  c − s 0 0 0 0  f 
 F  s c 0  f 
xi
0 0 0
 Yi    yi 
 M i  = 0 0 1 0 0 0  M i 
 FXj  0 0 0 c

− s 0  f xj 
F    
 Yj  0 0 0 s c 0  f yj 
 θ j  0 0 0 0

0 1 M j 

Avec : c = cos ϕ et s = sin ϕ


En pré-multipliant l'équation précédente par la matrice de transformation transposée
([T]t), et en remplaçant [u] par [T][U], on obtient l'équation d'équilibre d'un élément
de poutre en 2D :

 K5 K6 K8 − K5 − K6 K 8  U   F 
 K K7 K9 − K6 − K7 K 9  U   F 
Xi Xi

 6  Yi   Yi 
 K8

K9 2K 4 − K8 − K9 K4  θi   M i 
 =
− K 8  U Xj   FXj 
[ ]
+ Fqe
− K 5 − K6 − K8 K5 K6
   
− K 6 − K7 − K9 K6 K7 − K 9  U Yj   FYj 
 
 K 8 K9 K4 − K8 − K9 2 K 4   θ j   M j 
Avec
K 5 = K 1c 2 + K 2 s 2 , K 6 = ( K 1 − K 2 ) sc , K 7 = K 1 s 2 + K 2 c 2 , K 8 = − K 3 s et
K 9 = K 3c

Le vecteur [Fq] représente le vecteur «forces dues à la charge répartie".


Si la charge est linaire, dans le repère local, le vecteur [Fq] est :

[F ]
q Global = [T ] f qe

[ ]Local
 cL(7qI + 3q J ) / 20 
 sL(7 q + 3q ) / 20 
 2 I J 
[F ]
q
e
Global

=
L (3 q I + 2 q J ) / 60 
cL(3qI + 7q J ) / 20 
 
 sL(3qI + 7qJ ) / 20 
− L2 (2qI + 3qJ ) / 60

Exemple 6 [Poutre 2D sans charge répartie]

20

Exemple 7 [Poutre 2D avec charge répartie]

Vous aimerez peut-être aussi