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Notes de cours
Préparé par
Pr. AZOUZ Jaouad
Version 2017
1. Généralités
Les problèmes de résistance des matériaux ne peuvent être résolus facilement par un
calcul manuel que dans des cas simples (un ou deux poutres). Pour étudier des
structures plus importantes, on a recours à la résolution sur ordinateur avec des
méthodes de calcul matriciel. Dans ce chapitre, on expose le principe de résolution
des problèmes de structures poutres par la méthode des éléments finis (MEF).
Il est à noter aussi que cette méthode (MEF) est utilisée pour résoudre plusieurs
classes de problèmes en ingénierie, comme la mécanique du fluide, les vibrations, les
problèmes thermiques…etc.
Nous nous limiterons dans ce cours à des cas simples pour réduire les développements 2
mathématiques. Nous traiterons les cas des barres ou tiges 1D et 2D et poutres 1D et
aussi poutre 2D.
Dans sont repère local R(i,x,y,z), la barre est représentée suivant l’axe (i,x). Cet 3
élément barre est à priori à l’intérieur de la structure, il est soumis aux actions des
éléments adjacents, à des actions extérieures données ou de liaisons.
Dans tous les cas, l’élément supporte les forces axiales, Fi et Fj, respectivement aux
nœuds, i et j, ce qui provoque les déplacements axiaux ui et uj également en ces
nœuds.
Convention de notation : les forces élémentaires et les déplacements élémentaires sont
orientés dans le sens positif de x.
L’équilibre de l’élément barre permet d’écrire :
La déformation axiale :
−
= = = = =−
Donc on aura :
= − Et =− −
1 −1
=
−1 1
1 −1
- = : matrice de rigidité élémentaire;
−1 1
élémentaires.
À noter :
1- La matrice de rigidité traduit la loi de Hooke entre forces et déplacements
nodaux. Ses termes sont constitués des caractéristiques mécaniques et
géométriques de la barre.
2- La matrice de rigidité est symétrique et ne peut être inversée.
= 4
Avec :
= ∑! est le vecteur des forces aux nœuds, = ∑! la matrice de
rigidité globale et = ∑! le vecteur des déplacements global. Le paramètre N
représente le nombre des éléments de la structure.
[D ] = [u , v , u , v ]
e
i i j j
t
ui
u 1 L − x *
0 x *
0 vi
v = L L − x*
x * u j
0 0
v j
3.2.Déformation:
C’est seulement la dérivée ∂u* / ∂x*, qui représente la déformation axiale εx*, qui est
significative dans l’élément.
Si θ est l’angle entre x et ij , on aura :
u * = u cos θ + v sin θ
x j − xi y j − yi
Avec cosθ = c = et sin θ = s =
L L
La déformation devient
∂ (u cos θ + v sin θ )
ε=
∂x *
ui
v
[ ]
e 1
ε = [B ] D = [− c − s c s ]
L
i
u j
v j
6
3.3.Contrainte dans l’élément
La contrainte correspondante à cette déformation est la contrainte normale axiale qui
est reliée à la déformation ε par le module d’élasticité E du matériau (Sans l’effet de la
température).
ui
v
[ ]
σ = Eε = E[B ] D = [− c − s c s ]
e E
L
i
u j
v j
Fi * EA 1 − 1 ui*
* =
F j L − 1 1 u *j
Pour les forces, On a :
Fix* = Fi* = cFix + sFiy
F jx* = F j* = cF jx + sF jy
Fiy* = 0 = −sFix + cFiy
Fjx* = 0 = −sFjx + cFjy
Pour les déplacements, on a de même :
ui* = cui + svi
u *j = cu j + sv j
vi* = 0 = −sui + cvi
v*j = 0 = − su j + cv j
ui* c s 0 0 ui
* − s c 0 0 v
vi = i
u *j 0 0 c s u j
*
v j Local 0 0 − s c v j Absolu 7
−1
Fix c s 0 0 1 0 − 1 0 c s 0 0 ui
F
iy EA − s c 0 0 0 0 0 0 − s c 0 0 vi
=
F jx L 0 0 c s − 1 0 1 0 0 0 c s u j
F jy Absolu 0 0 − s c 0 0 0 0 0 0 − s c v j Absolu
Fixe c2 sc − c 2 − sc ui
e
Fiy EA sc s 2 − sc − s 2 vi
=
F jxe L − c 2 − sc c 2 sc u j
e
− sc − s
2
F jy Absolu sc s 2 v j Absolu
Ou symboliquement :
[ f e ] = [ke ][De ]
On ne peut résoudre l’équation d’équilibre pour les DDL de l’élément car les forces
ne sont pas connues. Il faut construire les équations d’assemblage qui s’écrivent sous
la forme:
Matrice de rigidité Forces externes
} }
[K ] [{
D] = [F ]
tous les DDL
Exemple 2
Le treillis 1-2-3 subit une force verticale au nœud 3 (vers le bas) de 100 N. Toutes les
tiges ont la même section de A = 600 mm2, et le même matériau dont E (module
d’élasticité) = 200 kN/mm2.
On considère au nœud 1 un appui simple et au nœud 2 un appui à rouleau.
4. Barre en 3D
Pour une barre en 3D, dans chaque nœud, trois déplacement sont définis : u, v et w
suivant respectivement les axes x, y et z.
On définit les cosinus de la barre sur les directions (x, y, z) : l, m et n par :
x j − xi
l=
L
y j − yi
m=
L
z j − zi
n=
L
Avec L = (x j − xi ) + ( y j − yi ) + (z j − zi )
2 2 2
On démontre de la même manière que pour une barre 2d, l’équation d’équilibre
élémentaire :
9
Fix l2 ml nl − l2 − ml − nl ui
F
iy ml m 2
mn − ml − m − mn vi
2
Fiz AE nl mn n 2
− nl − mn − n 2 wi
=
F jx L − l2 − ml − nl l2 ml nl u j
F jx − ml − m2 − mn ml m2 mn v j
F jx − nl − mn − n2 nl mn n 2 w j
* =
u j 0 0 0 l m n u j
vj
w j
Déformation et contrainte :
u *j − ui* σ
ε= =
L F
Exemple 3
Déterminer le déplacement du joint 1 et les forces axiales dans les barres du système
en 3D de la figure 5. L’aire de la section droite de toutes les barres est 15x10-4 m2.
Toutes les barres sont en acier ordinaire avec E=210 GPa. La force P=10 kN est
appliquée suivant –z. les coordonnées des nœuds sont données dans le tableau ci-
dessous.
10
5. Poutre en 1D
Les poutres en 1D sont des poutres parallèles à l’axe x, de section constante par
segment.
Les formules présentées dans ce paragraphe sont développées pour les poutres
longues (Ltot> 5H; H = hauteur de la section). Pour ces poutres, l’énergie due à l’effort
tranchant est négligée. On se limite aussi aux cas de petits déplacements « v »
perpendiculaires à la poutre (v < L/20). De plus, on néglige le déplacement horizontal
(suivant x) de tous les points.
Les charges considérées sont soit des forces concentrées (Pi) ou des forces réparties
par unité de longueur (q) perpendiculaires à l’axe de la poutre, ou des moments
externes concentrées (Mi).
Le paramètre principal à déterminer est le déplacement vertical v des centroïdes I en
fonction de la position longitudinal x. Tous les autres paramètres tels que la pente θ de
la déformée, la courbure à une section, le moment de flexion (interne) à une section
sont obtenus par les dérivées de v et par les relations constitutives.
11
Figure Modèle de déformée de la poutre
Tout point C qui ne se trouve pas sur l’axe centroïdal (Ix) a un déplacement horizontal
u déterminé en fonction de v par la relation u = -yθ basée sur l’hypothèse qui stipule
que toute section droite plane perpendiculaire à la ligne moyenne (par exemple la
section AIB de la figure précédente) demeure plane et perpendiculaire à la ligne
moyenne après la déformation (A'I'B').
M MV
x
V
x
∂v( x)
θ (x) =
∂x
∂ 2v(x )
M ( x ) = EI
∂x 2
∂ 3v ( x )
V (x ) = EI
∂x 3
vI
θ
[D ] e
4 x1 = I
v J
θ J
12
Figure 7 Poutre 1D
Avec quatre DDL, et en adoptant une interpolation cubique pour la flèche (c-à-d
v( x) = a0 + a1 x + a2 x 2 + a3 x3 ), on démontre que :
vI
x θ
3 x x 3x 2x x
[ ]
2 3 2 3 2 3 2 3
2x 2x
v = 1 − 2 + 3 x − + 2 2 − 3 − + 2 I = [N ]1 x 4 D e 4 x1
L L L L L L L L v J
θ J
Dans le cas des petits déplacements verticales, la dérivée première de v, v'x=dv/dx, est
la pente de la déformée. Donc la pente ou la rotation θ en une section x est donnée
par :
vI
2 x 3 x θ I
θ = [N ']1x 4 [D e ]4 x1 = −
6 x 6 x 2
4 x 3x 2
6x 6x 2 2
+ 3 1 − + 2 2 − 3 − + 2
L
2
L L L L L L L v J
θ J
12 6
PI = +V ( x = 0) = EI 3 2
12 6 e
− 3
L L2
D [ ]
L L
12
PJ = −V ( x = L) = EI − 3 − 2
6 12
3
6
− 2 De [ ]
L L L L
6 4
M I = −M ( x = 0) = EI 2
6 2 e
− 2
L L
D [ ]
L L
6 2
M J = + M ( x = L) = EI 2 − 2
6 4 e
L L
D [ ]
L L
x x
q = (1 − )q I + q J
L L
Cette charge répartie doit être remplacé par des charges ponctuelles aux nœuds I et J
conformément à la figure suivante.
En appliquant le principe de l’égalité des travaux dans les deux cas, charge répartie
initiale et charges ponctuelles équivalentes, selon l’égalité :
Wcontinue = Wdiscret
L
On a : Wcontinue = ∫ q ( x )v ( x) dx
0
En considérant un élément fini IJ comme une structure sous charges ponctuelles [PIe
MIe PJe MJe] et une charge répartie q qui peut varier linéairement de I à J. :
À l’équilibre on aura :
[K ] [D ]
e
4x4
e
4 x1 [ ] [ ]
= P e + FQe
qI=qJ=q 10Lq/20=Lq/2
Explicitement :
12 6 L − 12 6 L vI PI e L(7qI + 3q J ) / 20 -Lq/2
2 e 2
EI 6 L 4 L − 6 L 2 L θ I M I L (3qI + 2q J ) / 60 -L²q/12
2
= +
L3 − 12 − 6 L 12 − 6 L vJ PJ e L(3qI + 7q J ) / 20 -Lq/2
2 e 2
6 L 2 L − 6 L 4 L θ J M J − L ( 2qI + 3q J ) / 60 +L²q/12
2
12 6 L − 12 6 L
6 L 4 L2 − 6 L 2 L2
[ ]
Où K e = 3
EI , qui s’appelle « matrice de rigidité » de
L − 12 − 6 L 12 − 6 L
2
6L 2L − 6L 4L
2
l’élément e;
L(7qI + 3q J ) / 20
L2 (3q + 2q ) / 60
[ ]
Et FQ =
e I J le vecteur des « forces-moments cohérents » de la
L(3qI + 7q J ) / 20
2
− L (2qI + 3qJ ) / 60
15
charge répartie.
La contrainte normale du à la flexion est maximale pour les points tel que y est max.
Toute Ces relations sont obtenues de la théorie de la résistance des matériaux.
16
6. Élément « poutres en 2D »
Pour le modèle « poutre 2D », l’élément fini est un segment (IJ) de longueur L. Les
points I et J, centroïdes des sections I et J, sont les nœuds de l’élément IJ. Dans
chaque nœud on définit trois degrés de liberté (3 DDL), qui sont les déplacements [ux,
uy] et la rotation θ. Donc, Il y a six (6) DDLs par élément IJ qui sont :
u xi
u
yi
θi
[D ]
e
6 x1 = (6.31)
u x j
u y
j 17
θ j
On définit aussi un vecteur représentant les forces et les moments aux nœuds I et J :
f xi
f
yi
Mi
[f ]
e
6 x1 = (6.32)
f xj
fy
j
M j
Figure 10 Poutre 2D
Les équations d'équilibre d'un élément "poutre ij" en coordonnées locales sont
simplement la combinaison des équations d'équilibre d'un élément tige 1D (pour
efforts longitudinaux fxi et fxj) et de celles d'un élément de poutre 1D (pour les efforts
transversaux fyi et fyj et les moments Mi et Mj). En présentant ces équations selon
l'arrangement des degrés de liberté et des forces moments des équations, on obtient :
f xi AE 1 − 1 u xi
f =
x j Local L − 1 1 u x j Local
f yi 12 6 L − 12 6 L u yi
M 6 L 4 L2 − 6 L 2 L2 θ
i EI i
= 3
f yj L − 12 − 6 L 12 − 6 L u y j
2
6 L 2 L − 6 L 4 L θ j Local
2
M j Local
Avec [f ] e
q Local
est le vecteur de forces –moments cohérents représentant la charge
répartie. Dans le cas d’une charge répartie linéairement le long de la poutre, avec la
même convention de signe utilisée pour poutre 1D, ce vecteur est définit par :
L(7qI + 3qJ ) / 20
0
2
[f ]
q
e
Local
= L (3qI + 2qJ ) / 60
L(3qI + 7qJ ) / 20
0
− L2 (2qI + 3qJ ) / 60 Local
Déplacements et rotation :
[u]local = [T] [U]global
u xi c s 0 0 0 0 U Xi
u − s c 0 0 0 0
yi UYi
θ i = 0 0 1 0 0 0 θ i
u xj 0 0 0 c s 0 U Xj
u
yj 0 0 0 − s c 0 UYj
θ j θ j
044044 3
0 0 0 1 1
{ 1
[u ] 24444 3 [U2
]
Local
[T ] Global
Forces et moments :
[F]global = [T]t [f]local 19
FXi c − s 0 0 0 0 f
F s c 0 f
xi
0 0 0
Yi yi
M i = 0 0 1 0 0 0 M i
FXj 0 0 0 c
− s 0 f xj
F
Yj 0 0 0 s c 0 f yj
θ j 0 0 0 0
0 1 M j
K5 K6 K8 − K5 − K6 K 8 U F
K K7 K9 − K6 − K7 K 9 U F
Xi Xi
6 Yi Yi
K8
K9 2K 4 − K8 − K9 K4 θi M i
=
− K 8 U Xj FXj
[ ]
+ Fqe
− K 5 − K6 − K8 K5 K6
− K 6 − K7 − K9 K6 K7 − K 9 U Yj FYj
K 8 K9 K4 − K8 − K9 2 K 4 θ j M j
Avec
K 5 = K 1c 2 + K 2 s 2 , K 6 = ( K 1 − K 2 ) sc , K 7 = K 1 s 2 + K 2 c 2 , K 8 = − K 3 s et
K 9 = K 3c
[F ]
q Global = [T ] f qe
⊥
[ ]Local
cL(7qI + 3q J ) / 20
sL(7 q + 3q ) / 20
2 I J
[F ]
q
e
Global
=
L (3 q I + 2 q J ) / 60
cL(3qI + 7q J ) / 20
sL(3qI + 7qJ ) / 20
− L2 (2qI + 3qJ ) / 60
20