2022

Mathématiques 1
Fiche de T.D n◦ 5

FIRST-PREPA Intégrales à paramètres

l Les mathématiques sont la poésie des sciences m
Léopold Sédar Senghor (1906-2001)

Etude de la continuité

Exercice . 1 .
Z +∞
sin(tx) −t
On considère la fonction f : x 7−→ e dt.
0 t
1. Déterminer le domaine de définition de la fonction f .
2. Étudier la continuité de f .

Exercice . 2 .
Z +∞ −( xt)3
e
On considère la fonction F : x 7−→ dt.
1 + t2
0
1. Déterminer le domaine de définition de la fonction F.
2. Étudier la continuité de F sur son domaine de définition.
3. Calculer les limites éventuelles de la fonction F aux bornes de son domaine de définition.

Exercice . 3 . L’hypothèse de domination est indispensable

x
1. Vérifier que la fonction f : ( x, t) 7→ est continue sur R2 , et, pour tout x, la fonction
1 + x2 t2
x
t 7→ est intégrable sur R+ .
1 + x2 t2
Z +∞
2. Pour tout x ∈ R,on pose : g( x) = f ( x, t)dt, montrer que :
0
π π
g(0) = 0 g( x) = si x > 0 g( x) = − si x < 0.
2 2
3. g est-elle continue en 0 ?

Etude de la dérivabilité

Exercice . 1 .
Z 1 − x2 (1+t2 )
e
On considère la fonction f : x 7−→ dt.
0 1 + t2
1. Étudier la dérivabilité de f .
Z x
π 2
2. Trouver la relation : f ( x) + h2 ( x) = avec h( x) = e−u du.
4 0
2 Fiche 5 - Intégrales à paramètres M.P

Z +∞
2
3. En déduire la valeur de e−u du.
0

Exercice . 2 . Intégrale de Gauss

Z 1 − x(1+t2 )
e
1. Étudier la continuité et la dérivabilité de f : x 7→ dt. Déterminer f (0) et lim f ( x)
0 1 + t2 x→+∞

Z x
2
2. Soit g : x 7→ e−t dt. Montrer que, pour tout x ∈ R, on a :
0 Z +∞

2 2
2
f ( x ) + g( x) = cste. En déduire la valeur de : e−t dt
0

Exercice . 3 .
Z +∞
sin t
Soit, pour x > 0, f ( x) = dt. e−tx
0 t
1. Montrer que f est continue sur R+ .
2. Montrer que f est dérivable sur R∗+ et déterminer f 0 ( x).
Z +∞
sin x
3. Déterminer lim f ( x). En déduire f ( x) puis la valeur de dx.
x→+∞ 0 x

Exercice . 4 .
Z +∞
arctan( xt)
Soit f définie sur R+ par : f ( x) = dt.
1 + t2 0
1. Étudier la continuité et la dérivabilité de f .
2. Pour x > 0, calculer f 0 ( x).
π2
Z 1
ln t
3. En déduire : 2
dt = .
0 1−t 8

Exercice . 5 .
Z +∞
cos( xt)
Soit f ( x) = dt.
1 + t2
0
1. Étudier la continuité et la dérivabilité de f .
2. Calculer f (0) et lim f ( x).
x→+∞

3. Montrer que, si x > 0, f 00 ( x) = f ( x). En déduire la valeur de f .

Z +∞
t sin( xt)
4. Calculer : dt
0 1 + t2

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3 Fiche 5 - Intégrales à paramètres M.P

Exercice . 6 .
Z +∞ √
2 +ixt ) x2
1. Montrer que, pour tout x ∈ R : e(−t dt = πe− 4 .
−∞
Z 1 x
t −1
2. Déterminer le domaine de définition et calculer : g( x) = dt.
−1 ln t
Z +∞ −t
e
3. En utilisant une équation différentielle linéaire du premier ordre, calculer f ( x) = √ eixt dt.
0 t

Exercice . 7 .
Z +∞ − xt Z +∞
e sin t
Montrer que, pour tout x > 0, dt = dt
0 1 + t2 0 x+t
1
(on montrera que les deux fonctions sont solutions sur R∗+ de l’équation différentielle y00 + y = ,
x
qu’elles sont continues en 0 et qu’elles ont même limite en +∞)

Exercice . 8 . Recherche d’équivalent

sin t
Soit x > 0. Montrer l’intégrabilité de t 7→ sur [0, +∞[.
t2 + x
On pose
Z +∞
sin t
∀ x ∈]0, +∞[, I ( x) = dt.
0 t2 + x
1. Déterminer lim I ( x).
x→+∞
2. Déterminer lim+ I ( x) puis un équivalent en 0 de I ( x).
x→0

Exemples classiques

Exercice . 1 . La fonction Gamma d’Euler

Z +∞
On considère la fonction Γ : x 7−→ e−t t x−1 dt. Montrer que :
0
1. Γ est bien définie sur ]0, +∞[.
2. Γ est continue sur ]0, +∞[.
Z +∞
3. Γ est de classe C ∞ sur ]0, +∞[ et Γ (k) ( x) = (ln(t))k e−t t x−1 dt pour tout k ∈ N.
0
4. Γ est convexe sur ]0, +∞[.
5. ∀ x ∈]0, +∞[ Γ( x + 1) = xΓ( x).
6. ∀n ∈ N Γ(n + 1) = n!.
1 √
7. Γ( ) = π
2

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4 Fiche 5 - Intégrales à paramètres M.P

Exercice . 2 . Transformation de Laplace

On note E l’espace vectoriel des application continues sur R+ et à valeurs dans C.
Si f ∈ E est une fonction continue sur [0, +∞[ à valeurs dans C, on note

D f = p ∈ C / t 7→ e− pt f (t) est intégrable sur [0, +∞[ .



Enfin, on note F l’ensemble des éléments f ∈ E tels que D f 6= ∅.

Definition : Soit f ∈ F . On appelle transformée de Laplace de f , et l’on note L f , l’application :
L f : D f −→ C
Z +∞
x 7−→ e− pt f (t) dt.
0
L’application f → L f est appelée transformation de Laplace .
1. Abscisse de convergence. Soit f ∈ F .
1.1. Montrer que, si p0 ∈ D f , alors pour tout p ∈ C,

Re( p) > Re( p0 ) =⇒ p ∈ D f .


1.2. Puisque D f 6= ∅, on peut noter α f = inf Re( p) / p ∈ D f , appelé abscisse de convergence
de f .
Montrer que D f est un demi-plan (ouvert ou fermé), limité (strictement ou non) par la
droite d’équation Re( p) = α f , ou bien le plan C tout entier.
1.3. On suppose f bornée. Que peut-on dire de α f ?
2. Exemples de calcul de transformée de Laplace :
2.1. Calculer, après en avoir précisé l’abscisse de convergence α f ainsi que le domaine de
convergence D f , la transformée de Laplace de la fonction f : t → e at , où a ∈ R.
2.2. Même question avec t → tn eat (avec a ∈ R et n ∈ N) et avec t → 1.
2.3. Même question avec t → cos ωt et t → sin ωt (avec ω ∈ R).
Si f ∈ F , on note Ω =]α f , +∞[ et, désormais, on considère L f comme une fonction de la variable
réelle, définie sur Ω.
3. Soit f ∈ F . Montrer que sa transformée de Laplace est continue sur Ω.
4. Soit f ∈ F admettant une limite ` 6= 0 en +∞. Montrer que L f admet un équivalent simple
en 0.
5. 5.1. On suppose que f ∈ F et que f est T-périodique « à droite », c’est-à-dire que f ( x + T ) =
Z T
f ( x) pour tout x ∈ R+ . Donner un équivalent de L f en 0, en supposant que f 6= 0.
0
5.2. Calculer la transformée de Laplace de la fonction t → E(t), puis celle de la fonction t →
t − E(t) et vérifier explicitement la propriété précédente.
6. 6.1. Soit f ∈ F . Montrer que L f est dérivable sur Ω ; montrer que sa dérivée (L f )0 est la
transformée de Laplace de la fonction t → −t f (t).
dk
6.2. Montrer que L f est de classe C ∞ sur Ω et que (L f ) est la transformée de t → (−t)k f (t)
dpk
7. 7.1. Soit h : R+ → R une fonction de classe C 1 telle que h et h0 sont intégrables. Montrer que
lim h( x) = 0.
x→+∞
7.2. Soit f ∈ F dérivable telle que f 0 ∈ F . Calculer la transformée de Laplace de f 0 en fonction
de celle de f , en tout point où ces deux transformées sont définies. Ind : On appliquera la
résultat de la question 5a à la fonction h : t → e− pt f (t).
7.3. Si f est de classe C 2 , calculer la transformée de Laplace de f 00 lorsqu’elle est définie, et
proposer une généralisation.

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8. Application à l’étude d’un problème de Cauchy :

On s’intéresse ici au problème de Cauchy suivant :
(
ẍ + x = 2 cos t
x(0) = 0 ẋ(0) = −1.

On considère une solution t → x(t) de ce problème, et on suppose qu’elle admet une transfor-
mée de Laplace p → X ( p), définie sur un domaine D x ; on note α son abscisse de convergence
et Ω =]α, +∞[.
2p
8.1. Montrer que, pour tout p ∈ Ω, on a p2 X ( p) + X ( p) + 1 = 2 .
p +1
8.2. En utilisant les résultats des questions Q :2d et Q :4a , déterminer x. On admettra que la
transformation de Laplace est une application injective.

Exercice . 3 . Transformée de Fourier

Pour toute fonction f continue intégrable sur R, on considère fb, dite transformée de Fourier
de f , définie sur R par
Z +∞
fb( y) = f ( x) e−ixy dx.
−∞

D’après le théorème de convergence dominée, on sait que fb est continue ; on admet que si, de plus,
fb est intégrable, alors l’égalité suivante (formule d’ inversion de la transformation de Fourier) est
vérifiée pour tout réel x :
Z +∞
2π f ( x) = fb( y) eixy dy.
−∞

1. On note L1 l’espace vectoriel des fonctions continues et intégrables sur R. Soit f ∈ L1 . Montrer
que fb est bornée sur R et que
 
∀y ∈ R f ( y )  6 | f |(0) .
b  c


2. Que peut-on dire de fb lorsque f est paire ( resp impaire).

3. T RANSFORMÉE DE F OURIER DE LA TRANSLATÉE :
Soit a ∈ R. On définit la translatée g = τ a ( f ) de f par g : x → f ( x − a). Comparer gb et fb.
On définit la déphasée h = φ a ( f ) par h : x → f ( x) eiax . Comparer bh et fb.
4. Transformée de Fourier de la transposée :
On définit la transposée fe de f par fe : x → f (− x). Comparer fe et fb.
b

5. Transformée de Fourier de la dilatée :

Soit a ∈ R∗ . On définit la dilatée k = d a ( f ) de f par d a ( f ) : x → f ( ax). Comparer d[
a ( f ) et f .
b
6. Transformée de Fourier et dérivation :
6.1. On suppose que f ∈ L1 est de classe C 1 et que f 0 ∈ L1 . Montrer que f admet une limite
nulle en ±∞. En déduire que la transformée de Fourier de f 0 est la fonction définie par
fe0 : y → iy fb( y).
En déduire que lim fb( y) = 0 (théorème de Riemann-Lebesgue).
y→±∞

6.2. On suppose que f et g : x → x f ( x) sont toutes deux dans l’espace L1 . Montrer que fb est
de classe C 1 et calculer sa dérivée en fonction de gb.
7. Exemple : On pose f : x → e−|x| .

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7.1. Calculer fb( y) pour tout y ∈ R.

7.2. En appliquant la formule d’inversion de la transformée de Fourier, en déduire la valeur de
Z +∞
eixy
dy.
−∞ 1 + y2
1 1
7.3. En déduire la transformée de Fourier de x → ainsi que celle de x → 2 (pour
1 + x2 a + x2
a ∈ R∗ ).

Exercice . 4 . Convolution et Régularisation

Définition : On note C l’algèbre des fonctions continues de R dans R. Une fonction f ∈ C
est dite à support compact si, et seulement si, il existe un segment [ a, b] ⊂ R tel que : Pour tout
x ∈ R \ [ a, b], f ( x) = 0. On note :
K l’ensemble des fonctions de C à support compact,
D l’ensemble des fonctions de classe C ∞ à support compact.

1. Vérifier que K est un s.e.v. de C et que : ∀( f , g) ∈ C × K : f g ∈ K.

2. Pour tout couple ( f , g) ∈ C × K, on définit le produit de convolution
Z +∞
f ∗ g : x 7→ f (t) g( x − t) dt.
−∞

Montrer que f ∗ g est définie sur R.

3. Montrer que, si ( f , g) ∈ C × K, alors f ∗ g appartient à C . De même, montrer que, si ( f , g) ∈
K × K, alors f ∗ g appartient à K.
4. On admet le théorème de Fubini :

Si ψ est une fonction continue sur R2 à valeurs dans R et si a, b, α, β sont des réels, alors :
Z b Z β  Z β Z b 
ψ( x, t) dt dx = ψ( x, t) dx dt.
a α α a

Montrer que, si f , g ∈ K, alors f ∗ g = g ∗ f et que :

Z +∞ Z +∞ Z +∞
f ∗g= f· g.
−∞ −∞ −∞

Z +1
5. Soit φ ∈ D une fonction positive, nulle en dehors de [−1, +1], et telle que φ = 1.
−1
∗
On pose, pour tout n ∈ N : φn : x 7→ n φ(nx).
Z +1
5.1. Montrer que φn = 1 et donner l’allure de la suite (φ)n .
−1
Z +∞
5.2. Si f ∈ C , calculer lim f (t) φn (t) dt.
n→∞ −∞
6. Soit f ∈ K. Montrer que la suite ( f ∗ φn )n∈N∗ converge simplement vers f .
7. On suppose de plus que f est lipschitzienne. Montrer que ( f ∗ φn )n converge uniformément
vers f , c’est-à-dire que lim k f ∗ φn − f k∞ = 0.
n→∞

Fin des énoncés

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