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l'intégrale de Dirichlet
Z x
Soit f : R → C une fonction continue telle que la fonction F : x 7→
+
f (t) dt soit bornée.
0
Z +∞ Z +∞
F (t) f (t)
1. Montrer que pour tout a > 0, les intégrales généralisées dt puis dt sont convergentes et que
a t2 a t
Z +∞ Z +∞
f (t) F (t) F (a)
dt = 2
dt −
a t a t a
Z +∞ Z +∞
sin(t) sin2 (t)
2. Montrer que les intégrales généralisées dt et dt sont convergentes et que
0 t 0 t2
Z +∞ Z +∞
sin(t) sin2 (t)
dt = dt
0 t 0 t2
Z +∞
Dans ce qui suit, on considère une fonction continue f : R → C telle que
+
f (t) dt soit absolument convergente.
0
3. Montrer que la fonction Z +∞
L(f ) : x ∈ R+ 7→ f (t)e−xt dt
0
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Maths DM 15 Corrigé DM n◦ 15 PC
pour le jeudi 12 mars 2020 M. Roger
CCP2017 - PSI
F (t) F (t)
1. t 7→ étant continue sur [a, +∞[, la seule borne impropre est au voisinage de +∞. Comme F est bornée, on a 2 =
t t
1 F (t)
O 2 et par comparaison aux fonctions de Riemann, t 7→ est intégrable au voisinage de +∞ et nalement sur
t t
[a, +∞[. A fortiori, on a existence de
Z +∞
F (t)
dt
a t2
f (t)
t 7→ est continue sur [a, +∞[ et l'unique borne mpropre est donc celle au voisinage de +∞. On revient ici à la dénition
t
de l'existence de l'intégrale (et on ne cherche pas à prouver l'intégrabilité). Par intégration par parties (et comme F est une
primitive de f sur R+ par théorème fondamental)
Z b b Z b
f (t) F (t) F (t)
dt = + dt
a t t a a t2
Comme F est bornée, le terme entre crochets admet une limite (nulle) quand b → +∞. On a vu en début de question que
la seconde intégrale admet aussi une limite quand b → +∞. On a donc (existence et valeur)
Z +∞ Z +∞
f (t) F (a) F (t)
dt = − + dt
a t a a t2
b b Z b
sin2 (t/2)
1 − cos(t)
Z
+∗ sin(t)
∀[a, b] ⊂ R , dt = +2 dt
a t t a a t2
Le membre de gauche admet une limite quand a → 0 et quand b → +∞. Il en va de même du crochet (de limite nulle, en
particulier car 1 − cos(t) ∼ t2 /2 au voisinage de 0) et en passant à la limite, on obtient l'existence de l'intégrale de sin2 (u)/u2
sur R+ avec Z +∞ Z +∞ 2
sin(t) sin (t)
dt = dt
0 t 0 t2
3. On utilise le résultat de continuité des intégrales à paramètres.
- ∀x ∈ R+ , t 7→ f (t)e−xt est continue sur R+ .
- ∀t ∈ R+ , x 7→ f (t)e−xt est continue sur R+ .
- ∀x ∈ R+ , ∀t ∈ R+ , |f (t)e−xt | ≤ |f (t)|. Le majorant est intégrable sur R+ .
Le théorème s'applique et indique que L(f ) est continue sur R+ .
4. On doit maintenant utiliser le théorème de régularité.
- ∀x ∈ R+∗ , t 7→ f (t)e−xt est intégrable sur R+ .
- ∀t ∈ R+ , x 7→ f (t)e−xt est de classe C ∞ sur R+∗ de dérivée k-ième x 7→ (−t)k f (t)e−xt .
- ∀x ∈ R+∗ , t 7→ (−t)k f (t)e−xt est continue sur R+ .
- ∀k ∈ N∗ , ∀[a, b] ⊂ R+∗ , ∀x ∈ [a, b], ∀t ∈ R+ , |(−t)k f (t)e−xt | ≤ |f (t)|tk e−at . t 7→ tk e−at est continue sur R+ , de limite
nulle en +∞ (car a > 0) et donc bornée sur R+ . Le majorant est donc intégrable sur R+ (puisque continu sur R+ et
O(f (t)) au voisinage de +∞, on n'a donc pas besoin du caractère borné de f ).
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pour le jeudi 12 mars 2020 2019-2020
Le théorème s'applique et indique que L(f ) est de classe C ∞ sur R+∗ avec
Z +∞
∀k ∈ N∗ , L(f )(k) : x 7→ (−t)k f (t)e−xt dt
0
Pour la limite de L(f ) en +∞, on va utiliser le théorème de convergence dominée via la caractérisation séquentielle. On se
donne donc une suite (xn ) de limite innie. On peut sans perte de généralité supposer que xn ≥ 1 pour tout n (puisque
xn → +∞). On pose alors gn : t 7→ f (t)e−xn t .
- ∀n, gn ∈ C 0 (R+ ).
- ∀t ∈ R+ , gn (t) → 0 quand n → +∞ et la suite (gn ) est donc simplement convergente vers 0 sur R+ .
- ∀n, ∀t ∈ R+ , |gn (t)| ≤ |f (t)|e−t et le majorant est intégrable sur R+ (continu sur R+ et dominé par f au voisinage de
+∞).
On en déduit que L(f )(xn ) → 0 et, par caractérisation séquentielle,
lim L(f )(x) = 0
x→+∞
5. (a) La fonction f proposée est continue sur R+ et intégrable sur R+ . On peut alors utiliser ce qui précède. L(f ) est ainsi de
classe C ∞ sur R+∗ et Z +∞
∀x > 0, L(f )00 (x) = t2 f (t)e−xt dt
0
On en déduit que
Z +∞ Z +∞
1
∀x > 0, L(f )00 (x) + L(f )(x) = (t2 + 1)f (t)e−xt dt = e−xt dt =
0 0 x
(b) Soient α et β des fonctions de classe C 2 telles que α0 cos +β 0 sin. Posons alors g = α cos +β sin. On a alors (avec l'hypothèse
faite sur α, β )
g 0 = −α sin +β cos, g 00 = −α cos −β sin −α0 sin +β 0 cos
et ainsi
g 00 + g = −α0 sin +β 0 cos
( 0
α (x) cos(x) + β 0 (x) sin(x) = 0
Pour que α et β conviennent, il sut donc que 1 . La résolution du système montre
−α0 (x) sin(x) + β 0 (x) cos(x) =
x
qu'il sut que
sin(x) cos(x)
α0 (x) = − et β 0 (x) =
x x
Z x
Si h est continue sur R+∗ , x 7→h(t) dt est une primitive de h sur R+∗ . Si, de plus, l'intégrale de h existe au voisinage
1Z +∞ Z +∞
de +∞, on peut ajouter la constante h(t) dt (cela reste une primitive). x 7→ − h(t) dt est ainsi aussi une
1 x
sin(t) cos(t)
primitive de h. On peut appliquer ceci avec t 7→ (on a prouvé l'existence de l'intégrale) et t 7→ (la preuve
t t
de l'existence est la même). On peut donc choisir
Z +∞ Z +∞
sin(t) cos(t)
α(x) = dt et β(x) = − dt
x t x t
sin(t) cos(t)
On peut donc choisir f1 (t) = et f2 (t) = − .
t t
(c) On a ainsi une solution particulière h dénie par
Z +∞ Z +∞ Z +∞
sin(t) cos(t) sin(t − x)
h(x) = cos(x) dt − sin(x) dt = dt
x t x t x t
Le changement de variable ane u = t − x donne
Z +∞
sin(u)
h(x) = du
0 x+u
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(d) L'ensemble des solutions de (E) sur R+∗ est un plan ane dirigé par l'ensemble des solutions de l'équation homogène
y 00 + y = 0, c'est à dire par Vect(cos, sin). On obtient l'ensemble des solutions en ajoutant la solution particulière trouvée.
Comme L(f ) est solution sur R+∗ ,
Z +∞
sin(t)
∃a, b/ ∀x > 0, L(f )(x) = a cos(x) + b sin(x) + dt
0 x+t
sin(t)
6. Soit x > 0. t 7→ est continue sur R+ . On peut eetcuer une IPP pour obtenir
x+t
Z a a Z a
sin(t) cos(t) cos(t)
∀a > 0, dt = − − dt
0 x + t x + t 0 0 (x + t)2
On en déduit que Z a Z a
sin(t) 1 1 dt 1 1
∀a > 0, dt ≤ + + 2
≤ 2 +
0 x+t x x+a 0 (x + t) x x+a
Tous les termes admettent une limite quand a → +∞ et le passage à la limite donne
Z +∞
sin(t) 2
dt ≤
0 x+t x
On conclut que Z +∞
sin(t)
lim dt = 0
x→+∞ 0 x+t
Comme L(f ) est aussi de limite nulle en +∞, on en conclut que lim+ a cos +b sin est de limite nulle en +∞. En introduisant
x→0
les suites (2nπ) et (2nπ + π/2), on en déduit que a = b = 0 et donc que
Z +∞
sin(t)
∀x > 0, L(f )(x) = dt
0 x+t
7. Remarquons que
sin(t) sin(t) x sin(t)
− =−
x+t t t(x + t)
On en déduit que
sin(t) sin(t)
∀t ≥ 1,
− ≤ |x| 1
x+t t t2
Le majorant étant intégrable sur [1, +∞[, on peut intégrer ! On obtient un majorant de limite nulle quand x → 0+ :
Z +∞
sin(t) sin(t)
lim+ − dt = 0
x→0 1 x+t t
Par ailleurs, comme ∀t, | sin(t)| ≤ |t| et comme toutes les intégrales existent (fonctions continues ou prolongeables par
continuité), Z 1 Z 1
sin(t) sin(t)
x
− dt ≤ dt = x (ln(x + 1) − ln(x))
0 x+t t 0 x+t
et le majorant est de limite nulle quand x → 0. Finalement,
Z +∞ Z +∞
sin(t) sin(t)
lim dt = dt
x→0 0 x+t 0 t
Z +∞
sin(t)
8. On vient de voir que L(f )(x) tend vers dt quand x → 0. Mais L(f ) est continue en 0 et donc
0 t
Z +∞ Z +∞
sin(t) dt π
dt = L(f )(0) = 2
=
0 t 0 1+t 2
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