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PTSI1 Semaine 18

12 Février 2024 au 16 Février 2024

Chapitre 16 Dérivabilité ▶ Remarque : La fonction x ↦ τa (f )(x) donne le coefficient


directeur de la corde entre les points (x, f (x)) et (a, f (a)).
◇ Dérivabilité Lorsque x tend vers a on obtient le coefficient directeur de la
tangente.
◇ Nombre dérivé, fonction dérivée
▶ Définition (Dérivabilité) : Soient f ∶ I → R et a ∈ I. On ▶ Proposition (Développement limité d’ordre 1) : Soient
dit que la fonction f est dérivable en a si le taux d’accroissement f ∶ I → R et a ∈ I. La fonction f est dérivable en a si et seulement
f (x) − f (a) si il existe l ∈ R et ε ∶ I → R une fonction vérifiant :
(x ≠ a) admet une limite finie lorsque x tend vers a.
x−a
Cette limite est alors appelée nombre dérivé de f en a et est ∀x ∈ I, f (x) = f (a) + l(x − a) + (x − a)ε(x) et ε(x) Ð→ 0.
x→a
notée f ′ (a) :
Dans ce cas on a nécessairement l = f ′ (a) et ce développement
f (x) − f (a) f (a + h) − f (a)
f (a) = lim

= lim . est unique.
x→a x−a h→0 h
Lorsque f est dérivable en tout point de I on définit la fonction ▶ Remarque :
I Ð→ R
dérivée par f ′ ∶ { . ● On retrouve la formule de la tangente : y = f (a)+f ′ (a)(x−a)
x z→ f ′ (x) est la meilleure approximation affine de la fonction f au
f (x) − f (a) voisinage de a.
▶ Remarque : L’application τa (f ) ∶ x ↦ est
x−a
● En posant x − a = h et ε0 (h) = ε(a + h) on a h qui tend vers
définie sur I ∖ {a}. Puisqu’elle n’est pas définie en a dire qu’elle
0 lorsque x tend vers a et ε0 (h) qui tend vers 0 lorsque h
admet une limite en a signifie qu’elle admet une limite à gauche et
tend vers 0. Le développement limité se réécrit alors :
à droite en a et que ces deux limites coïncident. Cette remarque
nous amène à introduire les notions de dérivées à gauche et à
f (a + h) = f (a) + f ′ (a)h + hε0 (h) .
droite.
Dans la pratique on privilégiera souvent cette forme et on
▶ Définition (Dérivabilité à gauche et à droite) : Soient
notera ε le ε0 .
f ∶ I → R et a ∈ I. La fonction f est dite dérivable à gauche en
a (resp. à droite) si τa (f ) admet une limite à gauche (resp. à
droite) en a. Dans ce cas on note : ▶ Exemple : Quelques développements limités usuels à
connaitre au voisinage de 0 :
f (x) − f (a) f (x) − f (a)
fg′ (a) = lim− et fd′ (a) = lim+
x→a x−a x→a x−a ● eh = 1 + h + hε(h) ● sin(h) = h + hε(h)
les dérivées à gauche et à droite de f en a.
● Pour α ∈ R : (1 + h)α =
● ln(1 + h) = h + hε(h) 1 + αh + hε(h).
▶ Proposition : Soient f ∶ I → R et a ∈ I. On a l’équivalence :

f est dérivable à gauche et à droite en a


f est dérivable en a ⇔ { ′ ▶. Proposition (Dérivabilité ⇒ Continuité) : Soient I un
fg (a) = fd′ (a)
intervalle et f ∶ I → R une fonction dérivable. Alors f est
Dans ce cas on a nécessairement f (a) = f (a) = f (a).
′ ′ ′ également continue sur I.
g d

▶ Proposition (Tangente à une courbe) : Soient f ∶ I → R ◇ Opérations sur les fonctions dérivables
et a ∈ I. ▶ Proposition (Opérations sur les fonctions dérivables)
: Soient I un intervalle non vide, f ∶ I → R et g ∶ I → R deux
● Si f est dérivable en a alors f ′ (a) est le coefficient
fonctions. Alors :
directeur de la tangente à la courbe représentative Cf
de f au point A(a, f (a)). L’équation de cette tangente est ● Pour tout (λ, µ) ∈ R2 , la fonction λf + µg est dérivable sur
donnée par : I et :
y = f ′ (a)(x − a) + f (a).
(λf +µg)′ = λf ′ +µg ′ (On dit que la dérivation est linéaire).
f (x) − f (a)
● Si lim = ±∞ alors f n’est pas dérivable en a et
x→a x−a ● La fonction f g est dérivable sur I et : (f g)′ = f ′ g + f g ′ .
Cf admet une tangente verticale au point d’abscisse a.
f
● Si g ne s’annule pas sur I la fonction est dérivable sur I
g
f ′ f ′ g − f g′
et : ( ) = .
g g2
● En particulier, toujours dans le cas où g ne s’annule pas sur ▶ Exemple : Les fonctions réciproques arcsin, arccos sont C ∞
1 ′ −g ′ sur ] − 1, 1[, arctan est C ∞ sur R.
I : ( ) = 2.
g g
◇ Propriétés des fonctions dérivables
▶ Proposition (Dérivation d’une fonction composée) : ◇ Extremum local
Soient I et J deux intervalles non vides. Soient f ∶ I → R et
g ∶ J → R deux fonctions dérivables telles que g(J) ⊂ I. Alors la ▶ Définition (Point critique) : Soient a < b et f ∶]a, b[→ R.
fonction f ○ g est dérivable et : On appelle point critique un point c ∈]a, b[ tel que f ′ (c) = 0.

(f ○ g)′ = g ′ × f ′ ○ g.
▶ Proposition (Extremum : condition nécessaire) :
Soient a < b et f ∶]a, b[→ R une fonction dérivable. Si f
◇ Dérivées d’ordre supérieur admet un extremum local en c ∈]a, b[ alors c est un point
▶ Définition (Dérivées d’ordre supérieur) : Soit f ∶ I → R. critique de f i.e. f ′ (c) = 0.
Les dérivées successives de f sont définies par :

● f (0) = f ; ▶ Remarque :

● Pour tout n ∈ N, si f (n) est dérivable alors f (n+1) = (f (n) )′ . ● La réciproque est fausse : penser à f ∶ x ↦ x3 . On a f ′ (0) = 0
mais 0 n’est pas un extremum local.
La fonction f (n) (lorsqu’elle existe) est appelée la dérivée n-ieme
de f . On dira que f est indéfiniment dérivable sur I si f admet ● Attention aux bornes lorsque les fonctions sont définies
des dérivées d’ordre quelconque. sur des intervalles fermés. N’importe quelle fonction f
croissante sur [a, b] admet un maximum en b mais ne vérifie
▶ Définition (Fonction de classe C k ) : Soient f ∶ I → R et par forcément f ′ (b) = 0 ! (Penser à x ↦ x sur [0, 1]).
k ∈ N. La fonction f est dite de classe C k si elle admet une
dérivée d’ordre k et si f (k) est continue. Si f est C k pour tout
▶ Méthode (Recherche d’extremum) : On doit penser
k ∈ N on dira que f est de classe C ∞ . On notera C k (I, R) ou
aux points critiques d’une fonction comme des candidats à la
C (I) (resp. C (I, R)) l’ensemble des fonctions de classes C
k ∞ k
recherche d’extremum. On les étudie ensuite au cas par cas. Pour
(resp. C ∞ ).
trouver, par exemple, un minimum global, on peut raisonner de
la sorte :
▶ Remarque : Les inclusions C (I) ⊂ . . . ⊂ C (I) ⊂ . . . ⊂
∞ k

C (I) sont strictes. On pourra penser à la fonction : f ∶


0
● On montre par l’analyse que la fonction admet un minimum

⎪ R→R



global (c’est par exemple toujours le cas des fonctions
⎨ x k
si x ≥ 0 . Pour k ≥ 1, cette fonction est C k−1 (R) coercives).


⎪ x↦{

⎩ − x si x < 0
k
● On détermine les points critiques : si il y en a un unique
mais pas C k (R). il s’agit du minimum, si il y en a plusieurs on les compare
entre eux.

▶ Remarque : Attention : il existe des fonctions


dérivables qui ne sont pas C 1 . Montrons que c’est le cas ◇ Théorème de Rolle

⎪R→R



⎪ ⎧ 1
de la fonction f ∶ ⎨ ⎪
⎪x2 sin ( ) si x ≠ 0 . ▶ Théorème de Rolle : Soient a < b et f une fonction


⎪x ↦ ⎨ x continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ avec f (a) = f (b).

⎪ ⎪

⎩ ⎩0 si x = 0 Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f ′ (c) = 0.

▶ Proposition : Pour tout k ∈ N les espaces C k (I) et C ∞ (I) ▶ Exemple : Soient n ∈ N, x1 < x2 < . . . < xn+1 et P ∶ x ↦
sont stables par combinaison linéaire et : (x − x1 )(x − x2 ) . . . (x − xn+1 ). Montrer qu’il existe c ∈ R tel que
P (n) (c) = 0.
∀k ∈ N, ∀(f, g) ∈ (C k (I))2 , ∀(λ, µ) ∈ R2 , (λf +µg)(k) = λf (k) +µg (k) .
◇ Égalité et inégalité des accroissements finis

▶ Proposition (Formule de Leibniz) : Soient n ∈ N et ▶ Théorème (Égalité des accroissements finis) :


(f, g) ∈ (C n (I))2 . Le produit f g est dans C n (I) et : Soient a < b et f une fonction continue sur [a, b] et dérivable
n
sur ]a, b[. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que :
n
(f g)(n) = ∑ ( )f (k) g (n−k) .
k=0 k
f (b) − f (a)
= f ′ (c).
b−a

▶ Proposition : Soit k ∈ N.

● Sous réserve d’existence le quotient et la composition de


fonctions de classes C k (resp. C ∞ ) restent C k (resp. C ∞ ).

● Si f ∶ I → R est bijective, C k (resp. C ∞ ) et si f ′ ne s’annule


pas sur I alors f −1 est de classe C k (resp. C ∞ ).
▶ Théorème (Inégalité des accroissements finis) : Soient ◇ Fonctions à valeurs dans C
a < b et f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
On a déjà vu la notion de dérivabilité pour des fonctions à valeurs
1. Si f ′ est bornée sur ]a, b[ i.e. si il existe (m, M ) ∈ R2 tel que dans C (voir chapitre 9). On avait vu en particulier que f ∶ I → C
m ≤ f ′ (x) ≤ M pour tout x ∈]a, b[ alors : est dérivable si et seulement sa partie réelle et imaginaire sont
dérivables au sens usuel.
m(b − a) ≤ f (b) − f (a) ≤ M (b − a). Concernant les résultats de ce chapitre qui restent vrais pour les
fonctions à valeurs dans C il faut écarter, comme d’habitude,
2. Si il existe M ≥ 0 tel que ∣f ′ (x)∣ ≤ M pour tout x ∈]a, b[ tous les résultats liés à l’ordre. En particulier :
alors ∣f (b) − f (a)∣ ≤ M (b − a).
● Ce qui est encore vrai : les développements limités à l’ordre
1 et l’implication dérivable ⇒ continue, les opérations sur
▶ Remarque : Si f ∈ C 1 (R), en utilisant le théorème des bornes les fonctions de classes C k , l’inégalité des accroissements finis
atteintes sur f ′ , on a, pour tout (a, b) ∈ R2 : (voir plus bas), l’implication f ′ = 0 ⇒ f constante.
∣f (b) − f (a)∣ ≤ sup ∣f ′ (x)∣∣b − a∣. ● Ce qui ne l’est plus : tous les résultats liés à l’ordre (signe
x∈[a,b]
de la dérivée, notion d’extrema etc...), il n’y a pas de notion
▶ Exemple : Certaines inégalités classiques (i.e. à connaître) de dérivabilité pour f −1 (qui part de C !), le théorème de
découlent de l’inégalité des accroissements finis. On a par Rolle et l’égalité des accroissements finis, le théorème de la
exemple : limite de la dérivée.

∀x ∈ R, ∣ sin(x)∣ ≤ ∣x∣
▶ Remarque : Donnons une preuve de l’inégalité des
∀(x, y) ∈ R2 , ∣ arctan(x) − arctan(y)∣ ≤ ∣x − y∣. accroissements finis dans C en supposant que f est de classe
C1 :
◇ Applications
b b
▶ Proposition (Signe de la dérivée et variation) : Soit ∣f (b) − f (a)∣ = ∣∫ f ′ (x)dx∣ ≤ ∫ ∣f ′ (x)∣dx ≤ M ∣b − a∣,
a a
f ∶ I → R une fonction dérivable.
1. La fonction f est croissante (resp. décroissante) sur I si et où M = sup ∣f (x)∣ (qui existe car f est C et on peut appliquer
′ 1

seulement si pour tout x ∈ I, f (x) ≥ 0 (resp. f (x) ≤ 0).


′ ′ x∈[a,b]
le théorème des bornes atteintes à la fonction continue réelle
2. La fonction f est constante sur I si et seulement si f (x) = 0 x ↦ ∣f (x)∣).
′ ′

pour tout x ∈ I.
3. Si f ′ est strictement positive sauf éventuellement en un
nombre fini de points ou f ′ peut s’annuler alors f est
strictement croissante.

▶ Théorème (Théorème de la limite de la dérivée)


: Soit f ∶ I → R une fonction continue sur I et dérivable sur
I ∖ {a} où a ∈ I. Si f ′ ∶ I ∖ {a} → R admet une limite l ∈ R
f (x) − f (a)
en a alors Ð→ l. En particulier :
x−a x→a

● si l est finie alors f est dérivable en a et f ′ (a) = l;


● si l est infinie alors Cf admet une tangente verticale en
a.

▶ Remarque :
● Avec les notations précédentes si f ′ ∶ I ∖ {a} → R n’admet
pas de limite à gauche ou à droite en a on ne peut pas
appliquer le théorème mais on ne peut pas non plus dire
que f n’est pas dérivable en a. Sous ces hypothèses si on
arrive à montrer que f est dérivable en a alors la dérivée ne
sera pas continue en a.
● Si f ′ (x) Ð→− l1 ∈ R et f ′ (x) Ð→+ l2 ∈ R alors en appliquant
x→a x→a
le théorème à f∣]−∞,a]∩I et f∣[a,+∞[∩I on montre que f est
dérivable à gauche et à droite en a avec fg′ (a) = l1 et fd′ (a) =
l2 . Si l1 ≠ l2 alors f n’est pas dérivable en a.

▶ Remarque : Si on rajoute l’hypothèse que f est C 1 sur


I ∖ {a} alors le théorème précédent nous dit également que
f ′ est continue en a et f est donc C 1 sur I. Sous ces
hypothèses on appelle parfois le théorème précédent le théorème
de prolongement C 1 .

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