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1 1 1
Démonstration Pour tous k ∈ N∗ et t ∈ [k, k + 1], par décroissance de la fonction inverse : ¶ ¶ ,
1 k + 1 t k
Z k+1 n−1 Zn n−1 n
k 1 dt 1 X 1 dt X 1 X 1
1 donc ¶ ¶ , donc par somme, pour tout n ∈ N∗ : ¶ ¶ ¶ , et
k+1 k+1 k
t k k=1
k+1 1
t k=1
k k=1
k
si on retourne maintenant cette inégalité comme un gant en y plaçant la somme au centre, on obtient ceci :
n n−1 n n
X 1 X 1 X 1 X 1
k k+1 ln n ¶ =1+ ¶ ln n + 1, i.e. 0 ¶ − ln n ¶ 1, et donc enfin : = ln n + O(1).
k=1
k k=1
k+1 k=1
k k=1
k n → +∞
Théorème (Comparaison somme-intégrale) Soit f ∈ C [1, +∞[, R une fonction positive décroissante.
Xn Zn
Pour un certain ℓ ∈ R : f (k) = f (t) dt + ℓ + o(1).
n → +∞
k=1 1
n n n k n
Z Z
X X X
Démonstration Pour tout n ¾ 2 : f (t) dt − f (k) = − f (1)+ f (t) dt − f (k) = − f (1)+ ak
Zk 1 k=1 k=2 k−1 k=2
1
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
2 SUITES D’INTÉGRALES
ET FONCTIONS DÉFINIES PAR UNE INTÉGRALE
Comme nous le savons déjà, il suffit parfois d’un simple encadrement pour trouver un équivalent d’intégrale.
Z x+1
Exemple e t ln t dt ∼ e x (e − 1) ln x.
x → +∞
x Z x+1 Z x+1 Z x+1
t t
Démonstration Pour tout x > 0 : ln x e dt ¶ e ln t dt ¶ ln(x + 1) e t dt, donc :
x x x
Z x+1
e x+1 − e x ln x ¶ e t ln t dt ¶ e x+1 − e x ln(x + 1),
x
Z x+1
1 ln(x + 1)
puis : 1¶ x e t ln t dt ¶ — d’où le résultat par encadrement.
e (e − 1) ln x x
ln x
Souvent hélas, encadrer ne suffit pas, voici donc une idée parmi d’autres. Une intégration par parties transforme toujours
une intégrale en une somme de deux termes — un « crochet » et une autre intégrale — et quand on s’y prend bien, cette
décomposition peut fournir un début de développement asymptotique pour l’intégrale de départ.
Théorème (Un exemple de développement asymptotique par IPP) Soit f ∈ C 1 [0, 1], R .
Z1 Z1
f (1) f (1)
1
t n f (t) dt = +o . 6 0:
En particulier, si f (1) = t n f (t) dt ∼ .
0
n → +∞ n n 0
n → +∞ n
Z 1 t=1 Z1
t n+1
IPP 1
Démonstration Pour tout n ∈ N : n
t f (t) dt = f (t) − t n+1 f ′ (t) dt
0
n+1 t=0
n+1 0
Z1
f (1) 1
= − t n+1 f ′ (t) dt.
n+1 n+1 0
Or f ′ est continue sur le SEGMENT [0, 1], donc bornée d’après le théorème des bornes atteintes. Du coup, pour tout
Z1 Z1 Z1
n+1 ′ ′ k f ′ k∞
n∈N: t f (t) dt ¶ k f k∞ t n+1
dt = , donc lim t n+1 f ′ (t) dt = 0 par encadrement.
0 0
n + 2 n→+∞
0
Z1
f (1) f (1)
n 1 1
Conclusion : t f (t) dt = +o = +o .
n → +∞ n + 1 n + 1 n → +∞ n n
0
1
e−x t
Z
1 1
Exemple dt = +O .
0
1 + t2 x → +∞ x x2
Démonstration Tâchons si possible d’adapter la preuve du théorème précédent au contexte de cette nouvelle
intégrale. Pour commencer, pour tout x > 0 :
Z 1 −x t −x t t=1 Z1 Z1
e IPP e 1 1 2te−x t 1 e−x 2 te−x t
dt = − × − dt = − − dt,
1 + t2 x 1 + t 2 t=0 x 0 1 + t2 2 x 2x x 0 1 + t2 2
0
Z 1 Z 1 Z 1
te−x t te−x t 1 − e−x 1
or : 2 dt = 2 dt ¶ e−x t dt = ¶ , donc en effet :
0 1 + t2 0 1 + t2 0
x x
Z 1
e−x t 1 e−x
2 1 1 1
dt = − − × O = + O .
0
1 + t2 x → +∞ x 2x x x x → +∞ x x2
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
3 SUITES RÉCURRENTES
Dans l’exemple qui suit, les termes du développement asymptotique sont obtenus les uns après les autres du plus grand au
plus petit selon un principe de « boucle ». À chaque fois qu’on vient d’obtenir un terme d’une certaine précision, on réinjecte
le tout dans la relation de récurrence et on obtient ainsi un nouveau terme. On peut sur le papier obtenir de cette manière
des précisions aussi fines que voulu, mais plus on avance, plus les réinjections sont calculatoires.
p
2
Exemple u0 = 0 et pour tout n ∈ N : un+1 = un + n .
On note (un )n∈N la suite définie par
1 3 1
Alors : un = n − − +o .
n → +∞ 2 8n n
p
Démonstration Pour tous n ∈ N et x ¾ 0 : x + n2 ¾ 0 et u0 ¾ 0, la suite (un )n∈N est bien définie.
• Pour tout n ∈ N∗ :
p
un = un−1 + (n − 1)2 ¾ n − 1, donc lim un = +∞ par minoration.
n→+∞
u un
s
n
p
• Ensuite : un+1 − n = un + n2 − n = n 1 + 2 − 1 , avec lim 2 = 0, donc :
n n→+∞ n
un 1 1
un+1 − n ∼ n × 2 ∼ , et donc un+1 = n + + o(1).
n → +∞ 2n n → +∞ 2 n → +∞ 2
1 1
Conclusion : un = (n − 1) + + o(1) = n − + o(1).
n → +∞ 2 n → +∞ 2
p
• On poursuit sur cette lancée avec un développement limité plus fin de x 7−→ 1 + x au voisinage de 0 :
v
1 1 2
un
s
p
2
t 1 1 1 1 1 1 1
un+1 = un + n = n 1 + 2 = n 1 + − 2 + o 2 = n 1+ − 2 − +o 2
n n → +∞ n 2n n n → +∞ 2 n 2n 8 n n
1 3 1 1 3 1
= n 1+ − +o 2 = n+ − +o .
n → +∞ 2n 8n2 n n → +∞ 2 8n n
1 3 1 1 3 1
Conclusion : un = (n − 1) + − +o = n− − +o .
n → +∞ 2 8(n − 1) n − 1 n → +∞ 2 8n n
1
Exemple On note (un )n∈N la suite définie par u0 = 1 et pour tout n ∈ N : un+1 = un + .
un
p p p
ln n
Alors : un = 2n + O p . En particulier : un ∼ 2n, et même un − 2n −→ 0.
n → +∞ n n → +∞ n→+∞
Démonstration Pour commencer, (un )n∈N est bien définie car l’intervalle [1, +∞[, qui contient u0 , est stable
1
par la fonction x 7−→ x + . En outre, pour tout n ∈ N : un ¾ 1. On pourrait bien sûr ensuite déterminer la
x
limite de (un )n∈N grâce au théorème de la limite monotone, mais cela ne suffirait pas à nous donner un équivalent.
n−1
1 1 X 1
• Pour tout n ∈ N : u2n+1 = u2n + 2 + 2 , i.e. u2n+1 − u2n = 2 + 2 , donc u2n = 2n + u20 + ¾ 2n après
un un u2
k=0 k
simplification télescopique. Enfin, par minoration : lim un = +∞.
n→+∞
p 1 1
• Nous venons de voir que pour tout n ∈ N∗ : un ¾ 2n, i.e. que 2 ¶ .
n−1 n−1
u n n
2n
X 1 X 1 X1
Ainsi, pour tout n ∈ N∗ : 0 ¶ 2
¶ 1+ , donc comme ∼ ln n, on peut dire que :
u
k=0 k k=1
2k k=1
k n → +∞
n−1
X 1 n−1
X 1
= O(ln n). Conclusion : u2n = 2n + 1 +
2 n → +∞
= 2n + O(ln n), et enfin :
u
k=0 k k=0 k
u2 n → +∞
v
p t p p
Æ ln n ln n ln n
un = 2n + O(ln n) = 2n 1 + O = 2n 1 + O = 2n + O p .
n → +∞ n → +∞ n n → +∞ n n → +∞ n
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
−ǫ x ǫ
• On poursuit : xǫ = e = e−ǫ+o(ǫ) = 1 − ǫ + o(ǫ).
ǫ →0 ǫ→0
−ǫ x ǫ −ǫ+ǫ 2 +o(ǫ 2 )
1 3ǫ 2
• Enfin : x ǫ = e = e = 1 + − ǫ + ǫ 2 + (−ǫ)2 + o ǫ 2 = 1 − ǫ + + o ǫ2 .
ǫ→0 ǫ→0 2 ǫ→0 2
p i
π π
h
Exemple Pour tout n ∈ N∗ , l’équation tan x = x d’inconnue x ∈ nπ − , nπ + y = tan x
2 2
possède une unique solution x n . b
p
π 1 1 y= x
En outre : x n = nπ + − p +o p . b
n → +∞ 2 nπ n
Démonstration
f p
• Soit n ∈ N∗ . Lah fonction x 7−→ tan x − x est dérivable sur
π π 1
i
nπ − , nπ + de dérivée x 7−→ 1 + tan2 x − p strictement 1
2 2 i
π π
h 2 x ≈ −p
positive, car pour tout x ∈ nπ − , nπ + : nπ
2 2
π 1 1 x n−1 xn
x> > , donc 1 − p > 0. nπ
2 4 2 x π π
nπ − nπ +
D’après le TVI strictement monotone, après un
i calculπ de limites aux 2 2
πh
bornes, f s’annule une et une seule fois sur nπ − , nπ + , di-
2 2
sons en x n .
π π 1 xn 1 xn
• Pour tout n ∈ N∗ : nπ −
¶ x n ¶ nπ + , donc 1 − ¶ ¶ 1+ , et enfin lim = 1 par
2 2 2n nπ 2n n→+∞ nπ
encadrement. Conclusion : x n ∼ nπ. En particulier lim x n = +∞.
n → +∞ n→+∞
π π
i h
• Pour tout n ∈ N∗ : tan(x n − nπ) = tan x n =
p
x n avec x n − nπ ∈ − , , donc par définition
p 2 2 π
d’arctangente : x n − nπ = Arctan x n . Enfin lim x n = +∞, donc x n − nπ −→ . Conclusion :
n→+∞ n→+∞ 2
π
x n = nπ + + o(1).
n → +∞ 2
1 π
• Pour finir, rappelons que pour tout x > 0 : Arctan x + Arctan = .
x 2
π p π 1 1 1
Il en découle que : x n − nπ − = Arctan x n − = −Arctan p ∼ −p ∼ − p . Comme
2 2 xn n → +∞
xn n → +∞
nπ
π 1 1
voulu : x n = nπ + − p +o p .
n → +∞ 2 nπ n
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
22n
2n
Théorème (Formule de Wallis) ∼ p .
n n → +∞ nπ
Z π
2
Démonstration On pose pour tout n ∈ N : In = sinn t dt (intégrales de Wallis).
0
π
t= π
Z
2
IPP
n−1 2
• Pour tout n ¾ 2 : In = sin t × (− cos t) − (n − 1) cos t sinn−2 t × (− cos t) dt
t=0
π 0 π
Z Z
2 2
2
= (n − 1) sin n−2
t cos t dt = (n − 1) sinn−2 t 1 − sin2 t dt = (n − 1) I n−2 − I n .
0 0
n−1
Isolant I n , nous obtenons finalement la relation : In = I n−2 Æ.
n
• La suite (I n )n∈N est décroissante et strictement positive car 0 < sinn+1 x ¶ sinn x pour tous n ∈ N et x ∈
i πi I2n I2n Æ 2n + 2 I2n
0, . Ainsi, pour tout n ∈ N : 1 ¶ ¶ = , donc lim = 1 par encadrement.
2 I2n+1 I2n+2 2n + 1 n→+∞ I
2n+1
I2n
Nous allons maintenant donner une expression explicite du rapport , noté ρn .
Z π Z π I2n+1
2 π 2 t= π π
• Pour commencer : I0 = dt = et I1 = sin t dt = − cos t t=02 = 1, donc ρ0 = .
0
2 0
2
Æ (2n + 1)(2n − 1)
Ensuite pour tout n ∈ N∗ : ρn = ρn−1 , donc :
(2n)2
(2n + 1)(2n − 1) (2n − 1)(2n − 3) (5)(3) (3)(1) (2n + 1)(2n − 1)2 (2n − 3)2 . . . 32 1 π
ρn = 2
× 2
× ... × 2
× 2
ρ0 = 2 ×
(2n) (2n − 2) (4) (2) 2
(2n)(2n − 2) . . . (2)
(2n + 1) × (2n)!2 (2n)! 2 (2n + 1) π 1 2n 2 (2n + 1) π 1 2n 2
π
= 4 × = = ∼ nπ.
2 22n n!2 2 22n n 2 n → +∞ 22n n
(2n)(2n − 2) . . . (2)
22n
2n
Or lim ρn = 1 comme on l’a vu, donc en effet : ∼ p .
n→+∞ n n → +∞ nπ
n p
n
Théorème (Formule de Stirling) n! ∼ 2nπ.
n → +∞ e
1
nn+ 2
Démonstration Pour tout n ∈ N∗ , posons un = ln .
1n! en
1 n+ 2
1 1 1+
(n + 1)n+1+ 2 nn+ 2
n 1 1
• Pour tout n ∈ N∗ : un+1 − un = ln − ln = ln = n + ln 1 + −1
(n + 1)! en+1 n! en e 2 n
1 1 1 1 1 1
= n+ − + +o 3 −1 ∼ après calcul.
n → +∞ 2 n 2n2 3n3 n n → +∞ 12n2
Ainsi lim 12n2 un+1 − un = 1, donc à partir d’un certain rang N ¾ 2 : 0 ¶ n2 un+1 − un ¶ 1. En
n→+∞
particulier, (un )n∈N∗ est croissante à partir d’un certain rang, mais par ailleurs pour tout n ¾ N :
n−1 n−1 n−1 Z k Z n−1
X X 1 X dt dt 1 1 1
un − uN = uk+1 − uk ¶ 2
¶ 2
= 2
= − ¶ ¶ 1,
k=N k=N
k k=N k−1
t N −1
t N − 1 n − 1 N −1
donc (un )n∈N∗ est majorée. Finalement, (un )n∈N∗ converge d’après le théorème de la limite monotone, donc
la suite e−un n∈N∗ aussi, disons vers ℓ > 0.
n! en p
n p
n
• Nous venons d’établir que lim = ℓ, i.e. que n! ∼ ℓ n. Il reste à montrer que ℓ = 2π. Or
n→+∞ n+ 1 n → +∞ e
n 2 1
d’après la formule de Wallis : (2n)2n+ 2
p p p ℓ p
1 n 2n n (2n)! n e2n 2
p ∼ = 2n × ∼ × !2 = après simplification,
π n → +∞ 22n n 2 n!2 n → +∞ 22n 1 ℓ p
nn+ 2 donc en effet ℓ = 2π.
ℓ
en