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Lycée Louis-Le-Grand, Paris

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

Problème no 3 : Réels

Correction du problème 1 – (Inégalités classiques)

Partie I – Convexité

1. Soit (x, y) ∈ I 2 tel que x < y.


• Soit z ∈]x, y[. Effectuons une analyse synthèse pour trouver λ convenable.
∗ Analyse : Si λ est un réel de ]0, 1[ vérifiant z = λx + (1 − λ)y, on a z = y − λ(y − x), donc :
y−z
λ= ,
y−x
ce qui est licite puisque x 6= y.
y−z
∗ Synthèse : posons λ = . Comme z ∈]x, y[, y − z ∈]0, y − x[, donc λ ∈]0, 1[. De plus,
y−x

x(y − z) y(y − x − y + z) z(y − x)


λx + (1 − λ)y = + = = z.
y−x y−x y−x
Ainsi, λ répond au problème.
Par conséquent, tout z ∈]x, y[ s’écrit sous la forme z = λx + (1 − λ)y, λ ∈]0, 1[.
• Réciproquement, si λ ∈]0, 1[, on a 1 − λ ∈]0, 1[ aussi, et donc, puisque x < y :

x = λx + (1 − λ)y < λx + (1 − λ)y < λy + (1 − λ)y = y.

Ainsi, tout réel de la forme λx + (1 − λ)y, pour λ ∈]0, 1[, est dans ]x, y[ .
2. Pour écrire la somme sous la forme décrite dans l’énoncé, il suffit de sortir le terme λn xn de la somme. On a
alors :
Xn n−1
X
λk xk = λn xn + λk xk = λn xn + (1 − λn )yn ,
k=1 k=1


n−1
X λk
yn = xk .
1 − λn
k=1

Appliquer l’inégalité de convexité, amène alors :


n
! n−1
!
X X λk
f λk xk 6 λn xn + (1 − λn )f xk .
1 − λk
k=1 k=1

Pour pouvoir continuer la majoration, il faudrait donc utiliser la propriété de convexité généralisée (l’inégalité
qu’on est en train de montrer) pour une somme de n − 1 termes. Cela nous incite donc à construire une
récurrence.
Procédons donc par récurrence sur n > 2 pour montrer que pour tout (x1 , . . . , xn ) ∈ I n et tout (λ1 , . . . , λn ) ∈
Xn
]0, 1[n tels que λi = 1, on a
k=1 !
Xn Xn
f λk xk 6 λk f (xk ).
k=1 k=1

• Pour n = 2, il s’agit de l’inégalité de convexité, vérifiée par hypothèse, f étant supposée convexe.

1
• Soit n > 3, et supposons que la propriété est vraie pour une somme de n − 1 termes. Soit alors (x1 , . . . , xn )
n
une famille de réels, et (λ1 , . . . , λn ) ∈]0, 1[n tels que
P
λk = 1. On a alors, d’après le calcul ci-dessus :
k=1

n
! n−1
!
X X λk
f λk xk 6 λn f (xn ) + (1 − λn )f xk .
1 − λk
k=1 k=1

λk
Soit pour tout k ∈ [[0, 1]], λ′k = . Pour pouvoir utiliser la propriété au rang n − 1, il est indispensable
1 − λk
de vérifier que la famille (λ1 , . . . , λn−1 ) vérifie les propriétés requises. N’oubliez pas de le faire !
On a :
n−1 n−1
X 1 X
λ′k = λk .
1 − λn
k=1 k=1
n
X n−1
X
Comme λk = 1, on obtient λk = 1 − λn , donc
k=1 k=1

n−1
X
λ′k = 1.
k=1

Par ailleurs, 1 − λn > 0, donc pour tout k ∈ [[1, n − 1]], λ′k > 0. Enfin, puisque n > 3, et puisque
n−1
X
1 − λn = λk ,
k=1

on a aussi, pour tout k ∈ [[1, n − 1]], λk < (1 − λn ) (car il y a plusieurs termes strictement positifs dans cette
somme, donc chacun est strictement plus petit que la somme totale), donc λ′k < 1.
Ces vérifications étant faites, on peut appliquer l’hypothèse de récurrence, qui amène :
n
! n−1 n−1 n
X X X X
f λk xk 6 λn f (xn ) + (1 − λn ) λ′k f (xk ) = λn f (xn ) + λk f (xk ) = λk f (xk ).
k=1 k=1 k=1 k=1

On a bien obtenu la propriété au rang n.


• Ainsi, d’après le principe de récurrence, pour tout n > 2, pour tout (x1 , . . . , xn ) ∈ I n , et pour tout
(λ1 , . . . , λn ) ∈]0, 1[n de somme égale à 1, on a :

n
! n
X X
f λk xk 6 λk f (xk ).
k=1 k=1

3. (a) Soit f et g deux fonctions convexes sur un intervalle I. Soit (x, y) ∈ I 2 , et λ ∈]0, 1[. On a alors :

(f + g)(λx + (1 − λ)y) = f (λx(1 − λ)y) + g(λx + (1 − λ)y) 6 λf (x) + (1 − λ)f (y) + λg(x) + (1 − λ)g(y),

par convexité de f et g. En regroupant les termes, il vient donc :

(f + g)(λx + (1 − λ)y) 6 λ(f + g)(x) + (1 − λ)(f + g)(y).

Ainsi, f + g est convexe sur I .


En changeant toutes les inégalités, on obtient de même que la somme de deux fonctions convaves est concave .
(b) Soit (x, y) ∈ I 2 et λ ∈]0, 1[. On a alors, par convexité de f :

f (λx + (1 − λ)y) 6 λf (x) + (1 − λ)f (y).

La croissance de g permet d’appliquer g à cette inégalité :

g(f (λx + (1 − λ)y) 6 g(λf (x) + (1 − λ)f (y)) 6 λg(f (x)) + (1 − λ)g(f (y)),

la seconde inégalité découlant de la convexité de g. Ainsi, g ◦ f est convexe .

2
 
2 x+y
4. Soit f une fonction continue sur un intervalle I, à valeurs dans R, telle que pour tout (x, y) ∈ I , f 6
2
1
(f (x) + f (y)).
2
(a) Pour n = 1, il s’agit de la propriété satisfaite par f par hypothèse.
n
Soit n > 1, tel que pour tout (y1 , . . . , y2n ) ∈ I 2 , on ait :
2n 2n
!
1 X 1 X
f xk 6 n f (xk ).
2n 2
k=1 k=1
n+1
Considérons une famille (x1 , . . . , x2n+1 ) ∈ I 2 . On a alors, en groupant les termes en deux paquets de
cardinal 2n pour utiliser la propriété satisfaite par f , puis en appliquant l’hypothèse de récurrence à chaque
terme obtenu :
 n+1
   
2X 2n n+1
2X
1 1 1 X 1
f  n+1 xk  = f   n xk + n xk 
2 2 2 2 n
k=1 k=1 k=2 +1
n
2 2n
! !!
1 1 X 1 X
6 f xk + f xk+2n
2 2n 2n
k=1 k=1
2n 2n
!
1 1 X 1 X
6 f (xk ) + n f (xk+2n )
2 2n 2
k=1 k=1
n+1
2X
1
= f (xk )
2n+1
k=1

Ceci nous donne bien notre propriété au rang n + 1.


n
Ainsi, d’après le principe de récurrence, pour tout n > 1, et tout (x1 , . . . , x2n ) ∈ I 2 , on a :
n n
2 2
!
1 X 1 X
f xk 6 n f (xk ) .
2n 2
k=1 k=1

(b) Soit (x, y) ∈ I 2 et (p, n) ∈ (N∗ )2 tel que p − 2n . On pose x1 = · · · = xp = x et xp+1 = · · · = x2n . On a alors
n n
2
X 2
X
n
xk = px + (2 − p)y et f (xk ) = pf (x) + (2n − p)f (y).
k=1 k=1

L’inégalité de la question précédente, appliquée à la famille (x1 , . . . , x2n ), amène donc :

px + (2n − p)y 2n − p
 
p
f 6 f (x) + f (y) .
2n 2n 2n

(c) Soit x < y dans ]0, 1[. Soit n tel que 2−n < y − x. La propriété d’Archimède nous assure de l’existence d’un
entier q ∈ N∗ tel que q2−n > x. La propriété fondamentale de N nous permet de considérer p, le plus petit
entier pour lequel cette propriété est vérifiée. On a alors p2−n > x, et (p − 1)2−n 6 x, donc

p2−n + 6 x + 2−n < x + y − x = y


p
Ainsi, x < n < y et comme 2pn ∈ E, cela prouve bien la densité de E dans ]0, 1[ (en effet, comme y < 1,
2
p < 2n ce qui nous assure bien l’appartenance à E).
(d) Il s’agit ici de caractériser la densité par la convergence de suites. Soit λ ∈]0, 1[. Par densité de E, pour tout
n ∈ N, il existe λn ∈ E∩]λ − 21n , λ + 21n [. On a donc une suite (λn )n∈N d’éléments de E telle que λn → λ
(d’après le théorème d’encadrement).
(e) On admet, conformément à l’énoncé, que la continuité de f permet de passer à la limite sous la fonction f .
Soit (x, y) ∈ I 2 , λ ∈]0, 1[, et (λn )n∈N une suite d’éléments de E telle que λn → λ, comme dans la questino
précédente. D’après la question 4(b), on a alors, pour tout n ∈ N :

f (λn x + (1 − λn )y) 6 λn f (x) + (1 − λ)f (y).

3
En passant à la limite dans cette inégalité, et d’après la propriété admise pour la fonction continue f , il
vient :
f (λx + (1 − λ)y) 6 λf (x) + (1 − λ)f (y).

Cette inégalité prouve la convexité de f .

Partie II – Exemples de fonctions convexes ou concaves

1. Il s’agit donc de montrer que les deux inégalités sont satisfaites, autrement dit qu’on a ici l’égalité. Or, pour
tout (x, y) ∈ R et λ ∈]0, 1[,

f (λx + (1 − λ)y) = a(λx + (1 − λ))x + b = λ(ax + b)(1 − λ)(ax + b) = λf (x) + (1 − λ)f (y).

Cette égalité montre que f : x 7→ ax + b est concave et convexe sur R.


2. Soit p ∈ N∗ et fp : x 7→ xp , définie sur R+ .
(a) En utilisant la symétrie des coefficients binomiaux, il vient :
 
⌊X2⌋ 
p
⌊X
2⌋ 
p
⌊X2⌋
p

p 1 p p
=  +

k 2 k p−k

k=0 k=0 k=0
 
⌊ p2 ⌋   n  
1 X p X p 
=  +
2 k k

k=0 k=p−⌊ p 2⌋
 
⌊X2⌋ 
p
n  
1 p X p 
=  +
2 k k

k=0 k=⌈ 2 ⌉
p

Or, si n est impair, p2 = p2 + 1, et les sommes se recollent bien. En revanche si p est pair, p2 = p2 , et
       

on a un doublon dans ces deux sommes. Ainsi :


• Si p est impair :
⌊X
2⌋  
p
p   2⌋  
⌊X
p

p 1X p p
= soit: = 2p−1 ;
k 2 k k
k=0 k=0 k=0

• Si p est pair :

⌊X
2⌋ 
p
p    ! ⌊X
2⌋ 
p
 
p 1 X p p p 1 p
= + p , soit: = 2p−1 + .
k 2 k 2 k 2 p2
k=0 k=0 k=0

(b) Soit (x, y) ∈ (R∗+ )2 , et k ∈ [[0, p]]. On a :

xp + y p − (xk y p−k + xp−k y k ) = xk (xp−k − y p−k ) + y k (y p−k − xp−k ) = (xk − y k )(xp−k − y p−k ).

Comme x 7→ xk et x 7→ xp−k sont toutes deux croissantes sur R∗+ , les deux termes de ce produit sont de
même signe, d’où :
xp + y p > xk y p−k + xp−k y k

(c) D’après la formule du binôme,


p  
p
X k
(x + y) = xk y p−k .
p
k=0

Regroupons les termes deux par deux en utilisant la symétrie des coefficients binomiaux. Cela nécessite
comme ci-dessus une discussion sur la parité de p, pour gérer l’éventuel terme isolé lorsque p est pair.

4
• Si p est pair,
p
2 −1
   
p
X p p p p
(x + y) = (xk y n−k + xn−k y k ) + p x 2 y 2
k 2
k=0
p
2 −1    
p p
X p 1 p p p p p
6 (x + y ) + (x 2 y 2 + x 2 y 2 )
k 2 p2
k=0
p
2 −1
X p  
p p 1 p p p
6 (x + y ) + (x + y )
k 2 p2
k=0
  
2⌋ 
⌊X
p
 
p  1 p 
= (xp + y p )  −

k 2 p2

k=0
    
1 p 1 p
= (xp + y p ) 2p−1 + − = 2p−1 (xp + y p ).
2 p2 2 p2
• Si p est impair, les calculs sont plus directs, puisqu’il n’y a pas de terme isolé :
⌊X
2⌋  
p

p p
(x + y) = (xk y n−k + xn−k y k )
k
k=0

2⌋ 
⌊X
p

p p p
6 (x + y ) = 2p−1 (xP + y p ),
k
k=0

d’après la question 2(a).


Ainsi dans les deux cas, (x + y)p 6 2p−1 (xp + y p ).
(d) Par conséquent, pour tout p ∈ N∗ , et tout (x, y) ∈ R+ , on obtient, en divisant l’inégalité précédente par 2p :
p
xp + y p
  
x+y x+y fp (x) + fp (y)
6 soit: fp 6 .
2 2 2 2

D’après la question I-4, fp étant de plus continue, on en déduit que fp est convexe .
3. On fixe x et y deux réels strictement positifs tels que x < y. On considère la fonction f de la variable t définie
pour tout t ∈ [0, 1] par :
f (t) = ln(tx + (1 − t)y) − t ln(x) − (1 − t) ln(y).
(a) La fonction f est dérivable sur [0, 1] de la variable t, et, en utilisant la règle de dérivation d’une composée
(ici, composée par une fonction affine), on obtient
x−y (x − y) − y(ln(x) − ln(y)) + t(y − x)(ln(x) − ln(y))
∀t ∈ [0, 1], f ′ (t) = − (ln(x) − ln(y)) = .
tx + (1 − t)y tx + (1 − t)y
Le dénominateur est toujours strictement positif (car d’après la question I-1, il est toujours dans [x, y]), et
le numérateur est une fonction affine de coefficient directeur non nul (car x 6= y), donc s’annule exactement
une fois sur R, donc au plus une fois sur [0, 1]. Ainsi, f ′ s’annule au plus une fois sur [0, 1] .
(b) Si f ′ ne s’annule pas sur [0, 1], alors f ′ étant continue, elle garde un signe constant strict, donc f serait
strictement monotone, ce qui contredit f (0) = f (1) = 0. Donc f ′ s’annule exactement une fois sur [0, 1], en
un t0 qu’on peut expliciter, mais c’est sans intérêt.
Le coefficient dominant de la fonction affine égal au numérateur de f ′ ci-dessus étant négatif (car y − x et
ln(x) − ln(y) sont de signe opposé, par croissance de ln), on en déduit le signe de f ′ puis les variations de f :

x 0 t0 1

f ′ (x) + 0 −

f (t0 )
f (x)
0 0

5
Ainsi, les variations de f montrent que pour tout t ∈ [0, 1], f (t) > 0, donc

ln(tx + (1 − t)y) > t ln(x) + (1 − t) ln(y).

Ceci prouve bien la concavité de ln .

Partie III – Inégalités classiques

1. Comparaison des moyennes


(a) Pour tout (x1 , . . . , xn ) ∈ (R∗+ )n par concavité du logarithme, et d’après l’inégalité de la question I-2 (pour les
fonctions concaves, l’inégalité est dans l’autre sens, il suffit d’appliquer la question I-2 à la fonction convexe
−f ), en choisissant les coefficients λi tous égaux à n1 , il vient :
n
! n
1X 1X
ln xi > ln(xi ).
n n
k=1 k=1

En appliquant l’exponentielle, croissante, il vient :


n P
n ! n1 n
! n1 n
! n1
1X ln(xi ) Y Y
xi > ek=1 = eln(xi ) = xi .
n
k=1 k=1 k=1

Nous avons bien obtenu la comparaison des moyennes arithmétique et géométrique :

n n
! n1
1X Y
∀(x1 , . . . , xn ) ∈ (R∗+ )n , xk > xk .
n
k=1 k=1

 
1 1
(b) En appliquant l’inégalité précédente à (x1 , . . . , xn ) = y1 , . . . , yn , pour tout (y1 , . . . , yn ) ∈ (R∗+ )n :

n
! n1 n n
! n1
Y 1 1X 1 Y n
0< 6 donc: yk > n .
yk n yk X 1
k=1 k=1 k=1
yk
k=1

2. Inégalité de Cauchy-Schwarz et inégalité de Hölder


(a) Suivant l’indication, on considère une famille (λ1 , . . . , λn ) de réels de somme 1, qu’on déterminera plus
précisément plus tard, et on applique la convexité de la fonction carré avec cette famille de scalaire et les
xi
yi :
n
!2 n
X xk X x2
λk 6 λi 2i .
yk yi
k=1 k=1

Comme à gauche, on veut récupérer la somme des xi yi , il faudrait que les λi aient un facteur yi2 . Cela permet
aussi de faire partir le terme yi2 du terme de droite. On ne peut par prendre pour λi directement la famille
des yi2 , car il n’y a pas de raison que cette famille vérifie les hypothèses requises. En revanche, on peut la
normaliser, en divisant par la somme. On définit donc :
yk2
∀k ∈ [[1, n]], λk = P
n .
2
yi
i=1

Cette famille vérifie clairement λk ∈]0, 1[ (car les yi ont été supposés strictement positifs, et quye la somme
Xn
comprend au moins deux termes, puisque n > 2), et la normalisation effectuée nous assure que λk = 1.
k=1
Ainsi, l’inégalité obtenue ci-dessus devient :
 2
n n
X xk yk  X x2k

 n
 6
 n .
yi2 yi2
P P
k=1 k=1
i=1 i=1

6
 n
2
yi2
P
On peut alors multiplier par :
i=1

n
!2 n
! n
!
X X X
xk yk 6 x2k yk2 .
k=1 k=1 k=1

Enfin, en prenant la racine (toutes les quantités étant positives) :


v v
n
X
u n u n
uX uX
xk yk 6 t x2k t yk2
k=1 k=1 k=1

(b) Si certains xi ou yi sont nuls, on enlève tous les indices tels que xi yi = 0. Plus précisément, soit I ⊂ [[1, n]]
le sous-ensemble des indices i tels que xi yi 6= 0 (les xi et yi étant toujours supposés positifs ou nuls dans
un premier temps). On applique alors l’inégalité en se restreignant à une sommation sur I (l’inégalité
reste valable pour une sommation sur un ensemble fini quelconque, il suffit pour le prouver de faire une
numérotation des éléments de I). On a alors :
v v
Xn X sX sX u n u n
uX uX
xk yk = xk yk 6 x2k yk2 6 t x2k t yk2 ,
k=1 k∈I k∈I k∈I k=1 k=1

les termes qu’on ajoute à la dernière étape étant positifs.


Ainsi, l’inégalité reste vraie pour des termes positifs ou nuls .
Si les xi et yi ne sont plus supposés positifs, on utilise l’inégalité triangulaire pour se ramener à des réels
positifs ou nuls :
n v v v v
X n X X n u n u n u n u n
uX uX uX uX
xk yk 6

xk yk 6

|xk | · |yk | 6 t |xk | 2 t 2
|yk | = t 2
xk t yk2 .

k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1

Ainsi, l’inégalité reste vraie pour des familles quelconques.


q  
yk
(c) On fait de même en posant λk = P n
q
, avec la famille yxq−1
k
. On obtient alors par convexité de x 7→ xp :
yi k
i=1

 p
n n
 X
 6 1
xk yk  X q xpk

n n y k p(q−1)
.
yi k=1 yk
 P q P q
k=1 yi
i=1 i=1

Or, par définition de q, on a pq = p + q, donc p(q − 1) = q. Ainsi,


 p
n n
 6 1
xk yk 
X X

 n
P q n
P q xpk .
k=1 yi yi k=1
i=1 i=1

n
!p
X
En mutlipliant par yiq , il vient :
i=1

n
!p n
! n
!p−1
X X X
xk yk 6 xpk ykq .
k=1 k=1 k=1

Toutes ces quantités étant positives, on peut prendre la racine p-ième :

n n
! p1 n
!1− p1 n n
! p1 n
! 1q
X X X X X X
xk yk 6 xpk ykq soit: xk yk 6 xpk ykq .
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1

7
n
X
(d) Soit (x1 , . . . , xn ) ∈ (R∗+ )n et (y1 , . . . , yn ) ∈ (R∗+ )n . On applique l’inégalité de Hölder à la somme xk (xk +
k=1
yk )p−1 :

n n
! p1 n
! 1q n
! p1 n
! 1q
X X X X X
xk (xk + yk ) p−1
6 xpk (xk + yk ) q(p−1)
= xpk p
(xk + yk )
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1

De même, on obtient :
n n
! p1 n
! p1
X X X
yk (xk + yk ) p−1
6 ykp (xk + yk ) p
.
k=1 k=1 k=1

En sommant les deux inégalités obtenues, il vient alors :

n n
! 1q  n !1 n
! p1 
X X X p p X
p
(xk + yk ) 6 (xk + yk )p  xk + ykp .
k=1 k=1 k=1 k=1

n
! q1
X
Il ne reste plus qu’à diviser par (xk + yk )p , et à arranger l’exposant du terme de gauche, en remar-
k=1
1
quant que 1 − q = p1 . Il vient donc :

n
! p1 n
! p1 n
! p1
X X X
(xk + yk ) p
6 xpk + ykp
k=1 k=1 k=1

Partie IV – Inégalité maîtresse

1. Soit ϕ : R∗+ → R concave. On définit la fonction f : (R∗+ )2 → R par :


 
x
f (x, y) = yϕ .
y

(a) Soit (x1 , x2 , y1 , y2 ) ∈ (R∗+ )4 , on a :


    
y1 x1 y2 x2
f (x1 , y1 ) + f (x2 , y2 ) = (y1 + y2 ) ϕ + ϕ .
y1 + y2 y1 y1 + y2 y2

Ainsi, en utilisant l’inégalité de concavité pour ϕ,


   
x1 x2 x1 + x2
f (x1 , y1 ) + f (x2 , y2 ) 6 (y1 + y2 )ϕ + = (y1 + y2 )ϕ .
y1 + y2 y1 + y2 y1 + y2

Par définition de f , on a donc obtenu :

f (x1 , y1 ) + f (x2 , y2 ) 6 f (x1 + x2 , y1 + y2 )

(b) On procède par récurrence sur n ∈ N∗ . Le cas n = 1 est trivial, et le cas n = 2 est la question précédente.
Cela fournit l’initialisation.
Soit n ∈ N, et supposons la propriété vérifiée pour des sommes de n termes. Soit (x1 , . . . , xn+1 ) ∈ (R∗+ )n+1
et (y1 , . . . , yn+1 ) ∈ (R∗+ )n+1 . On a alors, d’après la question précédente :
n+1 n+1
! n n
!
X X X X
f xk , yk 6f xk , yk + f (xn+1 , yn+1 ).
k=1 k=1 k=1 k=1

On peut alors appliquer l’hypothèse de récurrence au premier terme su membre de droite :


n+1 n+1
! n n+1
X X X X
f xk , yk 6 f (xk , yk ) + f (xn+1 , yn+1 ) = f (xk , yk ).
k=1 k=1 k=1 k=1

8
Ainsi, la propriété est héréditaire, et d’après le principe de récurrence, on peut conclure que pour tout n > 1,
tout (x1 , . . . , xn ) ∈ (R∗+ )n , et tout (y1 , . . . , yn ) ∈ (R∗+ )n ,

n n n
!
X X X
f (xk , yk ) 6 f xk , yk .
k=1 k=1 k=1

2. On remarque au passage que la concavité de la racine peut s’obtenir de la convexité de sa fonction récirproque
x 7→ x2 sur R+ . On a en effet, pour tout x et tout y dans R∗+ , et tout λ ∈]0, 1[ :
√ √ √ √
(λ x + (1 − λ) y)2 6 λ( x)2 + (1 − λ)( y)2 .

Ainsi, ces quantités étant toutes positives, en simplifiant les écritures et en prenant la racine, il vient :
√ √ p
λ x + (1 − λ) y 6 λx + (1 − λ)y.

ceci prouve bien la concavité de x 7→ x.
On peut donc appliquer la question précédente : pour tout (x′1 , . . . , x′n ) ∈ (R∗+ )n et (y1′ , . . . , yn′ ) ∈ (R∗+ )n :
v
u n x′
uP
s !
n n k
x′k
X X u
yk′ yk′ u k=0 ,
u
6 n
yk′
yk′
tP
k=0 k=0
k=0

d’où v
n q u n ! n !
X u X X
′ ′
xk yk 6 t ′
xk ′
yk
k=0 k=0 k=0

Soit alors (x1 , . . . , xn ) ∈ (R∗+ )n et (y1 , . . . , yn ) ∈ (R∗+ )n . En posant pour tout k ∈ [[1, n]], x′k = x2k et yk′ = yk2 , il
vient alors :
v !v !
n
X
u n
u X
u n
u X
xk yk 6 t x2k t yk2 .
k=0 k=0 k=0

On a donc retrouvé l’inégalité de Cauchy-Schwarz.


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3. En appliquant la formule à la fonction convexe (admis) x 7→ (x p + 1)p , il vient, pour tout (x′1 , . . . , x′n ) ∈ (R∗+ )n
et (y1′ , . . . , yn′ ) ∈ (R∗+ )n :

n  p1 
x′k
P
n  p1 !
x′k

X 1 1 
 k=1

+ 1)p

6 P  + 1
,
n n
yk′ yk′
 P 
yk′ yk′
 
k=1
k=1 k=1

soit :
n 

n
! p1 n
! p1 p
X 1 1
p X X
x′i + yk′
p p
6 x′k + yk′  ,
k=1 k=1 k=1

Pour (x′1 , . . . , x′n ) ∈ (R∗+ )n et (y1′ , . . . , yn′ ) ∈ (R∗+ )n , en posant x′i = xpi et yi′ = yip , et en élevant cette expression
à la puissance 1p , il vient alors :

n
! p1 n
! p1 n
! p1
X p
X X
(xk + yk ) 6 xpk + ykp .
k=1 k=1 k=1

On retrouve l’inégalité de Minkowski.

Partie V – Applications combinatoires

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1. Soit (ai,j )(i,j)∈[[1,n]]×[[1,m]] une famille de réels positifs. D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a :
v v  2
u
n X
m u n n m
X uX u X X
12 t
u
ai,j 6t  ai,j  .
i=1 j=1 i=1 i=1 j=1

Or,
 2   !
Xm Xm m
X m X
X m
 ai,j  =  ai,j  ai,k = ai,j ai,k .
j=1 j=1 k=1 j=1 k=1

Ainsi,
v
n X
m u n X
m X
m
X √ uX
ai,j 6 n t ai,j ai,k .
i=1 j=1 i=1 j=1 k=1

2. (a) La quantité 1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk vaut 0 ou 1, et ne vaut 1 que si Mi est à la fois dans Dj et dans Dk , donc si
Mi est le point d’intersection de Dj et Dk . Comme les Mi sont distincts, et j et k fixé, puisque deux droites
distinctes admettent au plus un point d’intersection, l’égalité 1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk = 1 est vérifiée pour au plus
un indice i, et 1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk = 0 pour les autres indices. Ainsi,

n
X
1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk 6 1
i=1

n
X
1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk 6 1
i=1

(b) Par définition,


n X
X m
I= 1Mi ∈Dj .
i=1 j=1

On utilise la question 1 :
v
u n X
m X
m
u X
I 6 tn 1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk
i=1 j=1 k=1
v
u m X
m X
n
u X
= tn 1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk .
j=1 k=1 i=1
v  
u
u m n m X
n
u X X X X 
= un 1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk + .
1Mi ∈Dj 1Mi ∈Dk 
u 
t 
j=1 (j,k)∈[[1,m]]2 i=1 j=1 i=1
j6=k

On déduit alors de la question précédente que


v  
u
u
u  X m X
X n
 p p
1 + 1 2
I 6 un   6 n (m(m − 1) + mn) 6 n (m + mn)
u
t  2
(j,k)∈[[1,m]] j=1 i=1
j6=k


On a bien obtenu : I 6 nm2 + mn2 .

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