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MPSI du lycée Rabelais http://mpsi.saintbrieuc.free.

fr samedi 12 décembre 2015

CORRIGÉ DU DEVOIR SURVEILLÉ N˚04

PROBLÈME 1

Définition : Soit (un )n∈N ∈ RN une suite de nombres réels. On dit que u est de Cauchy
si elle vérifie la propriété suivante :

∀ε > 0 ∃n0 ∈ N ∀(m, p) ∈ N2


   
m ≥ n0 et p ≥ n0 ⇒ |um − up | ≤ ε

Partie I. Une condition nécessaire de convergence


1. Soit (un ) ∈ RN uene suite de Cauchy de nombres réels. Appliquons la définition de suite
de Cauchy avec ε = 1. Il en résulte l’existence d’un entier n0 ∈ N tel que

∀(m, p) ∈ N2 , (m ≥ n0 et p ≥ n0 ) ⇒ |um − up | ≤ 1 (1)

Posons M = max{|u0|, |u1|, . . . , |un0−1 |, 1 + |un0 |}. Considérons k ∈ N : deux cas se


présentent :
◮ si k ∈ [[0, n0 − 1]], alors uk ∈ {u0 , . . . , un0−1 } et dans ce cas, |uk | ≤ M.
◮ si k ≥ n0 , alors l’inégalité triangulaire donne :

|uk | ≤ |uk − un0 + un0 |


≤ |uk − un0 | + |un0 |

Or d’après (1) |uk − un0 | ≤ 1, par suite

|uk | ≤ 1 + |un0 | ≤ M

◮ dans tous les ≪k ≫, on a bien établi que |uk | ≤ M. La suite (un )n∈N est donc bornée.
N
2. Soit (un ) une suite de réels telle que les trois suites extraites (u2n )n∈N , (u2n+1 )n∈N , et
(u3n )n∈N soient des suites de Cauchy. Montrons que (un ) est de Cauchy.
ε
Soit donc ε > 0 fixé et posons ε′ = > 0. Comme par hypothèse les suites extraites
3
(u2n )n∈N , (u2n+1 )n∈N , et (u3n )n∈N sont de Cauchy, il existe par définition des entiers n0 ,
n1 et n2 tels que

∀(m, p) ∈ N2 , (m ≥ n0 et p ≥ n0 ) ⇒ |u2m − u2p | ≤ ε′ (2)


∀(m, p) ∈ N2 , (m ≥ n1 et p ≥ n1 ) ⇒ |u2m+1 − u2p+1 | ≤ ε′ (3)
∀(m, p) ∈ N2 , (m ≥ n2 et p ≥ n2 ) ⇒ |u3m − u3p | ≤ ε′ (4)

Posons N0 = max{2n0 , 2n1 + 1, 3n2}. On montre que pour tout couple d’entiers (M, P ) ∈
N2 tel que M ≥ N0 et P ≥ N0 , on a |uM − uP | ≤ ε.
Soit donc (M, P ) ∈ N2 un tel couple d’entiers. Trois cas se présentent :

1
◮ si M = 2m et P = 2p sont pairs. En ce cas, on déduit des inégalités M ≥ N0 et
P ≥ N0 que m ≥ n0 et p ≥ n0 . A l’aide de (2), il s’ensuit que |uM − uP | ≤ ε′ ≤ ε.
◮ si M = 2m + 1 et P = 2p + 1 sont tous deux impairs, on déduit des inégalités
M ≥ N0 et P ≥ N0 que m ≥ n0 et p ≥ n0 . (3), permet en ce cas d’enduire que
|uM − uP | ≤ ε′ ≤ ε.
◮ si M et P sont de parité différentes, par exemple si M = 2m est pair tandis que
P = 2p + 1 est impair, on introduit les termes u6m et u6p+3 de la manière suivante :

|uM − uP | = |u2m − u2p+1| ≤ |u2m − u6m + u6m − u6p+3 + u6p+3 − u2p+1|


≤ |u2m − u6m | + |u6m − u6p+3| + |u6p+3 − u2p+1 |

 comme 2m ≥ 2n0 , on a d’après (2),|u2m − u6m | ≤ ε′ .


 comme 2p + 1 ≥ 2n1 + 1, on a d’après (3),|u2p+1 − u6p+3 | ≤ ε′ .
 comme 2m ≥ 3n2 , et 2p + 1 ≥ 3n2 , (4) donne |u6m − u6p+3| ≤ ε′ .
En ajoutant terme à terme ces inégalités, on obtient que |uM − uP | ≤ ε′ + ε′ + ε′ = ε.
◮ dans tous les cas, on a bien établi que

|uM − uP | ≤ ε

N
3. Soit (un )n∈N une suite convergente de limite ℓ ∈ R. Montrons que u est de Cauchy :
ε
Soit ε > 0 fixé. Posons ε′ = > 0. Comme (un ) est convergente de limite ℓ, il existe un
2
entier n0 ∈ N tel que
∀n ∈ N, n ≥ n0 ⇒ |un − ℓ| ≤ ε (5)
Soit (m, p) ∈ N2 tel que m ≥ n0 et p ≥ n0 . Par l’inégalité triangulaire, il vient :

|um − up | = |um − ℓ + ℓ − up | ≤ |um − ℓ| + |up − ℓ| ≤ ε′ + ε′ = ε

N
Partie II. Convergence des suites de Cauchy
On se propose de montrer dans cette partie que toute suite de Cauchy (de nombres réels)
converge.
Soit donc (un )n∈N ∈ RN une suite de Cauchy de nombres réels.
1. Soit n ∈ N fixé. On note Un = {uk ; k ≥ n}. D’après la question I.1, la suite u est
bornée. A fortiori, la partie non vide Un est donc elle aussi majorée et minorée. D’après
les propriétés de la borne supérieure et inférieure, Un possède une borne supérieure et
d’une borne inférieure.
On note vn = sup Un = sup{uk ; k ≥ n} et wn = inf Un = inf{uk ; k ≥ n}.
2. Soit n ∈ N fixé. On a par construction

Un+1 ⊂ Un

2
Soit alors k ≥ n + 1, il s’ensuit

uk ≤ sup{uk ; k ≥ n} uk ≥ inf{uk ; k ≥ n}
≤ vn ≥ wn
Ceci étant vrai pour tout entier k ≥ n + 1, j’en déduis par passÔsup et passAlinf que
vn+1 ≤ vn . et wn+1 ≥ wn .
Ceci étant vrai pour tout entier n ∈ N, on a bien établi que la suite (vn ) est décroissante
et que la suite (wn ) est croissante. N
3. Soit n ∈ N. Clairement un ∈ Un . Par construction de vn et wn , il en découle directement
que wn ≤ un ≤ vn . N
4. Soit ε > 0. Comme (un ) est de Cauchy, il existe un entier n0 tel que pour tout couple
(m, p) ∈ N2 d’entiers supérieurs à n0 , on ait |um − up | ≤ ε.
Soit (m, p) un tel couple.
Soit k ≥ m. On a donc |uk − up | ≤ ε, d’où l’on tire que uk ≤ up + ε. Ceci étant vrai pour
tout k ≥ m, on en déduit en passant au sup que vm ≤ ε + up . Autrement dit,

up ≥ vm − ε

Ceci étant vrai en particulier pour tout p ≥ m, un passage à l’inf permet d’en déduire
que wm ≥ vm − ε.
Conclusion pour tout ε > 0, on a construit n0 ∈ N tel que si m ≥ n0 , on a 0 ≤ vm −wm ≤
ε. Par définition, on a montré que la suite (wm − vm ) est convergente vers 0. N
5. D’après les questions I.2,4, les suites (vm ) et (wm ) sont donc adjacentes. D’après le
Théorème de convergence des suites adjacentes elles sont conc convergentes de même
limite. Notons ℓ leur limite commune.
Or, d’après la question I.3 ces deux suites encadrent (um ). D’après le théorème de conver-
gence par encadrement, il en résulte que u est aussi convergente de limite ℓ. N
Partie III. Application :
n

X (−1)k+1
1. Soit u la suite définie par ∀n ∈ N , un = .
k=1
k!
n
a. Par récurrence, on montre que ∀n ≥ 4, n! ≥ 2 .
• Init. pour n = 4, on a 4! = 24 > 24 = 16.
• Hér. soit n ≥ 4 tel que n! ≥ 2n . Alors

(n + 1)! = (n + 1) × n! ≥ (n + 1) 2n ≥ 5 2n ≥ 2n+1

La propriété est héréditaire.


• Ccl. par récurrence, on a montré que ∀n ≥ 4, n! ≥ 2n , ce qui revient précisément à
dire que
1 1
∀k ∈ N, k ≥ 4 ⇒ ≤ k
k! 2
N

3
b. Soit (m, p) ∈ N3 tel que m ≥ p ≥ 4, on a
m m m
X (−1)k X 1 X 1
|um − up | ≤ ≤ ≤
k=p+1
k! k=p+1
k! k=p+1 2k
m−p−1
1 X 1 1 1 − (1/2)m−p
≤ =
2p+1 k=0
2k 2p+1 1 − (1/2)
1

2p
N
p
c. Soit ε > 0. Comme la suite (1/2 ) est convergente vers 0, il existe un entier n0 ∈ N tel
que (n0 ≥ 4 et )
1
≤ε (6)
2n0
Soit (m, p) ∈ N2 tels que m ≥ n0 et p ≥ n0 . D’après la question précédente, on en déduit
que |um − un | ≤ ε.
Ceci étant vrai pour tout ε > 0, il s’ensuit que (un ) est de Cauchy. D’après la question
II.5, ceci entraı̂ne que la suite (un ) est convergente. N

PROBLÈME 2
Soient (a, b) ∈ R+ × R+ , deux réels positifs ou nuls.
Partie I. Étude de deux suites imbriquées
On définit deux suites par a0 = a, b0 = b, et les relations de récurrence :

• ∀n ∈ N, an+1 = an bn
• ∀n ∈ N, bn+1 = (an + bn )/2

1. • lorsque a = 0, la suite (an ) est constante égale à 0, par conséquent, la suite (bn ) est
1
la suite géométrique de premier terme b de raison :
2
b
∀n ∈ N, an = 0 et bn =
2n
• lorsque b = 0, alors a1 = 0. Par conséquent (an )n≥1 est nulle et par conséquent la
a 1
suite (bn )n≥1 est la suite géométrique de premier terme et de raison ‘ :
2 2
a
∀n ∈ N⋆ , an = 0 et bn = n
2
• lorsque a = b. Les suites (an ) et (bn ) sont constantes :

∀n ∈ N, an = a et bn = b

4
2.a. Soit n ∈ N, on a par construction :
√ √ 2
an + bn p bn − an
bn+1 − an+1 = − an bn = ≥0
2 2
En particulier, pour tout entier naturel non nul an ≤ bn .
an − bn
Par conséquent, pour tout entier n ∈ N⋆ , bn+1 −bn =
p
≤ 0 et an+1 /an = bn /an ≥
2
1. Ainsi,
∀n ∈ N⋆ , an ≤ an+1 ≤ bn+1 ≤ bn
N
b. Soit n ∈ N. On a
√ √ 2
an + bn p bn − an
bn+1 − an+1 = − an bn =
2 2
√ √ 2 √ √ 
bn − an bn − an bn − an
= = √ √ ×
2 an + bn 2
bn − an

2
Ceci étant vrai pour tout entier naturel n ∈ N, une récurrence immédiate, permet d’en
déduire que :
|b0 − a0 |
∀n ∈ N, |an − bn | ≤
2n
N
c. D’après les deux questions précédentes,
• la suite (an ) est croissante
• la suite (bn ) est décroissante,
• la suite (bn − an ) est convergente vers 0 par comparaison à une suite géométrique de
1
raison .
2
Ainsi, les suites (an ) et (bn ) sont -elles adjacentes. D’après le théorème de convergence
des suites adjacentes, elles sont donc convergentes et convergent vers la même limite,
appelée moyenne arithmético-géométrique de a et b. On note

M(a, b) = lim an = lim bn


n→+∞ n→+∞

N
3. D’après les exemples de la première question, il vient M(a, 0) = lim an = 0, M(0, b) =
n→+∞
lim an = 0, M(a, a) = a. N
n→+∞
4.a. On considère les suites (an ), (bn ) d’une part et (αn ), (βn ) d’autre part, définies par a0 =
a, b0 = b ; α0 = b, β0 = a et les relations de récurrence :
√ √
• ∀n ∈ N, an+1 = an bn • ∀n ∈ N, αn+1 = αn βn
• ∀n ∈ N, bn+1 = (an + bn )/2 • ∀n ∈ N, βn+1 = (αn + βn )/2

5
Une récurrence immédiate montre que

⋆ αn = an
∀n ∈ N ,
βn = bn

En particulier, les suites (an ) et (αn ) ont même limite :

M(a, b) = M(b, a)

N
+
b. Soit λ ∈ R est un réel positif. On considère les suites (αn ) et (βn ) définies par

• ∀n ∈ N, αn+1 = αn βn
α0 = λ a, β0 = λ b et
• ∀n ∈ N, βn+1 = (αn + βn )/2

Une récurrence immédiate montre que



αn = λ an
∀n ∈ N,
βn = λ; bn

Or, par construction, la suite (αn ) est convergente de limite M(λ a, λ b). D’autre part,
par OPA, la suite (λ an ) est convergente de limite λ M(a, b).
Par unicité de la limite, il s’ensuit que

M(λa, λb) = λM(a, b).

N
√ a+b
c. Par construction, on a a1 = ab et b1 = . Or les suites (an )n≥1 et (bn )n≥1 sont toutes
2
deux convergentes de limite M(a, b), comme suites extraites de suites convergentes.
D’autre part, les suites (an )n≥1 et (bn )n≥1 sont définies par la donnée de leurs premiers
termes, a1 et b1 ainsi que les relations de récurrence :

• ∀n ∈ N⋆ , an+1 = an bn

• ∀n ∈ N , bn+1 = (an + bn )/2

Par définition, elles sont adjacentes et convergent toutes deux vers M (a1 , b1 ).
Par unicité de la limite, il s’ensuit que
√ a+b
 
M(a, b) = M ab,
2
N
d. Comme les suites (an ) (croissante) et (bn ) (décroissante) sont adjacentes de
√ limite com-
mune M(a, b), il découle du corollaire sur les suites adjacentes que ab = a1 ≤
a+b
M(a, b) ≤ b1 = . N
2
Partie II. Étude d’une fonction
On étudie la fonction F : R+ → R définie par ∀x ∈ R+ , F (x) = M(1, x).

6
1. D’après les résultats de la question I.3. F (0) = M(0, 1) = 0, F (1) = M(1, 1) = 1. N
2. ∀x ∈ R+ , M(x, 1) ≥ 0. Autrement dit,

∀x ∈ R+ , F (x) ≥ 0

N
+ +
3. Soit (x, y) ∈ R × R tel que x ≤ y. On considère les suites (an ), (bn ) d’une part et
(αn ), (βn ) d’autre part, définies par a0 = 1, b0 = x ; α0 = 1, β0 = y et les relations de
récurrence :
√ √
• ∀n ∈ N, an+1 = an bn • ∀n ∈ N, αn+1 = αn βn
• ∀n ∈ N, bn+1 = (an + bn )/2 • ∀n ∈ N, βn+1 = (αn + βn )/2

On montre par récurrence sur n ∈ N, que ∀n ∈ N, an ≤ αn et bn ≤ βn .


• Init : pour n = 0, a0 = 1 = α0 , b0 = x ≤ y = β0 .
• Hérédité : soit n ∈ N tel que an ≤ αn et bn ≤ βn . Alors
p p
an+1 = an bn ≤ αn βn = αn+1
an + bn αn + βn
bn+1 = ≤ = βn+1
2 2
• Conclusion : Par récurrence, on a bien montré que

∀n ∈ N, an ≤ αn et bn ≤ βn

Comme la suite (an ) (resp. (α)n est convergente de limite F (x) (resp. F (y)), il s’ensuit
par passage à la limite dans une inégalité que

F (x) ≤ F (y)

Ceci étant vrai pour tout couple (x, y) ∈ R+ × R+ tel que x ≤ y, on en déduit que F est
croissante. N
4.a. Soit x ∈ R+ . D’après la question I.4.d, on a directement
√ 1+x
x ≤ F (x) ≤
2
N
√ 1+x
b. ⊲ clairement, lim x = 1 = lim . Par encadrement, il s’ensuit que
x→1 x→1 2
lim F (x) = 1 = F (1)
x→1

⊲ comme lim x = +∞, il en résulte aussi par comparaison que
x→+∞

lim F (x) = +∞
x→+∞

7
5. Soit x ∈ R+⋆ .
1 1 1
a. F (x) = M(1, x) = x M( , 1) = x M(1, ) = xF ( )
x x x
√ 1+x √ 1+x √ 1+x
b. F (x) = M( x, ) = x M(1, √ ) = x F ( √ ).
2 2 x 2 x

√ 1+x 1+x 2 x
c. En combinant les deux résultats précédents, F (x) = x F ( √ ) = F( )
2 x 2 1+x
N

8
EXERCICE 1
Soit u = (un )n∈N⋆ une suite de nombre réels. On lui associe la suite des moyennes (vn )n∈N⋆
de terme général
u1 + u2 + · · · + un
vn =
n
Partie I. Démonstration du théorème de Césarò
1. On suppose dans cette question que lim un = 0. On montre que lim vn = 0.
n→+∞ n→+∞
′ ε
Soit ε > 0 fixé. Posons ε = > 0. Comme lim un = 0 par hypothèse, il existe un rang
2 n→
n1 ∈ N⋆ tel que pour tout entier n ≥ n1 , on ait |un | ≤ ε′ .
Soit n ≥ n1 . Il découle de l’inégalité triangulaire que
un1 + un1 +1 + · · · + un |un1 | + |un1+1 | + · · · + |un |

n n
n − n1 + 1 ′
≤ ε
n
≤ ε′ .

Ainsi, nous avons démontré l’existence d’un entier naturel non nul n1 ∈ N⋆ tel que
un1 + un1 +1 + · · · + un ε
∀n ∈ N⋆ , n ≥ n1 ⇒ ≤ (7)
n 2

Posons A = u1 + u2 + · · · + un1 −1 ∈ R. Par opérations algébriques, il s’ensuit que la suite


u1 + u2 + · · · + un1−1
de terme général est convergente de limite nulle :
n
ε
Traduisons cette convergence avec ε′ = > 0. Il existe donc un rang n2 ∈ N⋆ tel que
2
u1 + u2 + · · · + un1 −1 ε
∀n ∈ N⋆ , n ≥ n2 ⇒ ≤ (8)
n 2
Posons n0 = max{n1 , n2 } et considérons un entier n ∈ N⋆ , supérieur ou égal à n0 . Par
construction de n0 , n est donc simultanément supérieur à n1 et à n2 . Par conséquent, les
deux estimations (7) et (8) ont lieu. Un petit coup de ∆ permet de conclure :
1  
|vn | = u1 + u2 + · · · + un1 −1 + un1 + un1 +1 + · · · + un
n
u1 + u2 + · · · + un1 −1 un1 + un1 +1 + · · · + un
≤ +
n n
ε ε
≤ +
2 2
≤ ε

Ainsi, pour tout ε > 0, on a construit un entier n0 ∈ N⋆ tel que

∀n ∈ N⋆ , n ≥ n0 ⇒ |vn | ≤ ε

Par définition, c’est dire précidément que la suite (vn )n∈N⋆ est convergente vers 0. N

9
2. Soit ℓ ∈ R. On suppose que lim un = ℓ. Afin de se ramener à la situation de la première
n→+∞
question, introduisons la suite auxiliaire ũ = u − ℓ. Comme lim un = ℓ, il vient lim ũn =
n→ n→+∞
0. Par conséquent, les moyennes arithmétiques (ṽn )n∈N⋆ de la suite (ũn )n∈N⋆ convergent
aussi vers 0. Or, pour tout entier naturel non nul n ∈ N⋆ , on a

(ũ1 + ũ2 + · · · + ũn


ṽn =
n
(u1 − ℓ) + (u2 − ℓ) + · · · + (un − ℓ)
=
n
(u1 + u2 + · · · + un ) − nℓ
=
n
= vn − ℓ

Ainsi, la suite (vn − ℓ)n∈N⋆ est convergente de limite 0, ce qui revient précisément à dire
( use petite caractérisation) que la suite (vn )n∈N⋆ est convergente de limite ℓ. N
3. On a ainsi démontré le théorème de Cesàro. La réciproque est fausse : il suffit de
considérer la suite (un )n∈N⋆ de terme général un = (−1)n .
 Comme les suites extraites de (un ) formées respectivement de ses termes de rangs
pairs et impairs ne sont pas convergentes vers une même limite, la suite (un ) est
divergente.
 Néanmoins, on vérifie aisément que les moyennes arithmétiques (vn ) de (un ) sont
convergentes de limite nulle.
1
En effet, pour tout entier n ∈ N⋆ , v2n = 0 et v2n+1 = − . Par conséquent, les
2n + 1
suites extraites de (vn ) formées de ses termes de rangs pairs et de rangs impairs sont
toutes deux convergentes de limite nulle. Par complémentarité, il s’ensuit que (vn )
est convergente de limite nulle. N

10

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