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FONCTIONS

I) Généralités

1- Définitions : fonctions-applications-bijections

a) Fonctions : Une fonction est une correspondance entre


deux ensembles A (ensemble de départ) et B (ensemble
d’arrivée) telle que chaque élément de A est en relation
avec zéro ou un élément de B.

On appelle ensemble de définition d’une fonction f,


l’ensemble des éléments de son ensemble de départ qui ont
une image par f.

b) Applications : Une application est une fonction telle que


chaque élément de l’ensemble de départ a une et une
seule image dans l’ensemble d’arrivée.

Remarque : L’ensemble de définition d’une application est


son ensemble de départ.

c) Bijections : Une bijection est une application telle que


chaque élément de l’ensemble d’arrivée a un et un seul
antécédent dans l’ensemble de départ.

Propriété : Soit f est application définie d’un ensemble A


vers un ensemble B.

f est bijective ssi ∀b ∈ B, l’équation f(x) = b admet une


solution unique dans B.

d) Zéro d’une fonction : Un nombre α(réel ou complexe) est


un zéro d’une fonction f si f(α) = 0

2- Théorème des valeurs intermédiaires

a) Propriété1 : Si f est une fonction continue sur un intervalle


I deR, alors pour tout m ∈ f(I), l’équation f(x) = m admet
au moins une solution dans I.

b) Propriété2 : Si f est une fonction continue et strictement


monotone sur un intervalle I de R, alors pour tout m ∈ f(I),
l’équation f(x) = m admet une seule solution unique dans I.

c) Propriété3 : Si f est une fonction continue et strictement


monotone sur un intervalle [a, b] de R et si f(a) et f(b) sont
de signes contraires alors l’équation f(x) = 0 une solution
unique dans ]a, b[ .

II) Fonctions polynômes

1- Définitions : Une fonction polynôme ou simplement un


polynôme est une somme de plusieurs monômes, c’est-à-dire
des expressions algébriques du type axk où a (appelé
coefficient) est un réel ou un complexe, x est la variable
(réelle ou complexe) et k (appelé le degré du monôme) est un
entier naturel.

Un polynôme est donc une expression algébrique du type


P(x) = ∑ni=0aixi où les ai sont des réels ou des complexes, x est
la variable réelle ou complexe, les i sont des entiers naturels
tels que n≠ 0.

Le degré du polynôme est le degré le plus élevé de tous ces


monômes.

2- Opérations sur les polynômes

a) Somme : La somme de deux polynômes P et Q est le


polynôme noté P+Q de degré inférieur ou égal au
maximum des degrés de P et Q.

b) Produit : Le produit de deux polynômes P et Q est le


polynôme noté PQ de degré égal à la somme des degrés
de P et de Q, dont la détermination est basée sur le
principe développer -ordonner-réduire.

3- Racines d’un polynôme 

a) Définition : Un nombre α(réel ou complexe) est une racine


d’un polynôme P si α est un zéro de P c’est-à-dire si

P(α) = 0.
b) Factorisation d’un polynôme-Ordre de multiplicité d’une
racine

Propriété1 : Un nombre α(réel ou complexe) est une racine


d’un polynôme P de degré n ≥ 2 si et seulement s’il existe
un polynôme Q de degré n - 1 tel que P(x) = (x - α)Q(x).

Détermination du polynôme Q : Méthodes

 Méthode des coefficients indéterminés

 Division euclidienne

Exemple : P(x) = x4 - 4x2 - x + 2

Calculer P(2) et factoriser P

Définition : Un nombre α(réel ou complexe) est une racine


d’ordre k ∈ N*d’un polynôme P de degré n ≥ 2 s’il existe un
polynôme R de degré n - k tel que P(x) = (x-α)kR(x)

Exemple : P(x) = x3 - 8x2 + 21x - 18

Justifier que 2 est une racine simple de P et que 3 est une


racine d’ordre 2 de P.

Propriété (Théorème de D’Alembert) :

Dans C, tout polynôme de degré n ∈ N* admet exactement


n racines, chacune étant comptée avec son ordre de
multiplicité.

Remarque : Tout polynôme à coefficients réels de degré


n ≥ 2 est factorisable sur R , l’un des facteurs est un
polynôme du 1er degré et les autres sont des polynômes
de degré 2 à discriminant strictement négatif.

III) Fonctions(ou fractions) rationnelles

1- Définitions

On appelle fonction(ou fraction) rationnelle, le quotient de


deux fonctions polynômes ; c’est-à-dire toute fonction F du
P(x)
type F(x) = où P et Q sont des polynômes à variable
Q(x)
réelle ou complexe, à coefficients réels ou complexes.

P
Le domaine d’une fraction rationnelle F= est l’ensemble de
Q
définition de F en tant que fonction c’est-à-dire l’ensemble
des nombres (réels ou complexes) x tels queQ(x) ≠ 0.

P
On appelle pôle d’une fraction rationnelle F= , toute racine
Q
de Q. L’ordre de multiplicité d’un pôle α de F est l’ordre de
multiplicité de α en tant que racine de Q.

P
La fraction rationnelle F=
est dite irréductible si P et Q n’ont
Q
aucune racine commune.

2- Division euclidienne

A
Théorème-Définition : Soit F= une fraction rationnelle
B
irréductible telle que dég(A) ≥dég(B). Alors il existe deux
R
polynômes E et R tels que F = E + avec dég(R)< dég (B).
B

Les polynômes E et R sont appelés respectivement la partie


entière de F et le reste de la division euclidienne de A par B.

Remarque : Si dég(A) <dég(B), alors la partie entière de F est


nulle

3- Décomposition en éléments simples

a) Eléments simples sur C d’une fraction rationnelle

Définition : On appelle élément simple de 1ère espèce, toute


A
n où (A, α) ∈ C et n ∈ N
2 *
fraction rationnelle du type
(x-α)

Propriété : Dans C , toute fraction rationnelle irréductible dont


la partie entière est nulle se décompose de façon unique en
une somme d’éléments simples de 1ère espèce.

b) Eléments simples sur R d’une fraction rationnelle

Définition : Dans R
ère
 Les éléments simples de 1 espèce sont les
A
fractions rationnelles du type n où (A,
(x-α)
α) ∈ R2 et n ∈ N*

 Les éléments simples de 2nde espèce sont les


Ax+B
fractions rationnelles du type 2 n où (A, B,
(x +ax+b)
a, b) ∈ R4 et n ∈ N*

Propriété : Dans R , toute fraction rationnelle irréductible dont la


partie entière est nulle se décompose de façon unique en une somme
d’éléments simples de 1ère et/ou de 2ndeespèce.

Techniques de décomposition en éléments simples dans R :


Calcul des coefficients

 Techniques de base : multiplication/substitution

Soit α un pôle d’ordre m d’une fraction rationnelle F. Pour


1
déterminer le coefficient de m dans la DES de F, on
(x-α)
m
multiplie F d’une part et sa DES d’autre part par (x-α) et on
évalue l’égalité obtenue en remplaçant x par α .

Remarque : Cette technique va permettre de déterminer


entièrement les DES de fractions rationnelles n’admettant
que des pôles simples. Pour les pôles multiples, d’autres
techniques sont données ci-dessous, mais on peut
également raisonner de proche en proche : en calculant
A
F(x) - m (où A est le coefficient déjà trouvé), on obtient
(x-α)
une fraction dont α est pôle d’ordre m-1, et on peut
recommencer.
x x5+1
Exemples : F1(x) = 2 et F2(x) =
x -4 x(x-1)2

 Evaluation

Lorsqu’il ne reste plus que quelques coefficients (un ou


deux…) à déterminer, ou si on cherche des relations entre les
coefficients, on peut substituer à x des valeurs simples.

Exemple : Utiliser cette méthode pour F2

 Parité

Si F est une fraction rationnelle paire ou impaire et si α est


un pôle d’ordre m de F, alors –α est un pôle d’ordre m de F.
En comparant les DES de F(x) et F (-x)=∓F(x) et en utilisant
leur unicité, on obtient des relations entre les coefficients de
la DES de F.

1
Exemple : F3(x) = 2
(x -1)(x2+1)
2

 Limite (technique asymptotique)

A
Si F= est une fraction rationnelle telle que deg(A) <deg(B),
B
alors la fonction x⟼xF(x) a une limite finie en l’infini. On peut
ainsi trouver des relations entre les coefficients de la DES de
F.

4x3
Exemple : F4(x) = 2 2 .
(x -1)

TRAVAUX DIRIGES

Exercice1 :

1) Démontrer que le polynôme P(x) = x3 + x2 - 16x + 20 admet 2


comme racine

2) Déterminer l’ordre de cette racine

3) Déterminer toutes les racines de P(x)


Exercice 2 : Donner la DES sur R de chacune des fractions rationnelles
suivantes

x2 x2+x+1 x5+1 4x+1


F(x) = 4 , G(x) = 2 , H(x) = , I(x) = 3 2 2 ,
x -1 (x-1)(x+1)(x+3) (x-1) (x-2)
3
x (x +1)
x3-2
J(x) =
(x+1)3(x+2)5

16x+18 15
K(x) = 2 , L(x) =
(x+1) (2x-1)(x2+x+1)

Exercice 3 : Décomposer en éléments simples sur R les fractions


rationnelles suivantes

x2+3x+1 x5 4
F(x) = 2 , G(x) = 4 , H(x) = 2 2
(x-1) (x-2) x -1 (x -1)

Exercice 4 :

1) Décomposer en éléments simples sur R la fraction rationnelle


1
F(x) =
x(x+1)

1
2) En déduire la DES sur R de la fraction rationnelle G(x) =
x (x3+1)
3

Indication : ∀(a, b) ∈ R2, a3 + b3 = (a + b)(a2 - ab + b2)

IV) Fonctions circulaires réciproques

1- Fonction Arcsinus

[ ]π π
La fonction f: - ; ⟶[-1;1]
2 2

x ⟼sinx

est une bijection. Donc elle admet une bijection réciproque


(sin )-1 notée Arcsin continue, strictement croissante de
[ ]π π
[-1 ;1] vers -  ; et dérivable sur]-1 ;1[, de dérivée
2 2
1
(Arcsin)'(x) = , ∀x ∈ ]-1;1[. Ainsi
1-x2

[ ]
π π
∀x ∈ [-1;1],∀y ∈ R , y = Arcsin(x)⇔y ∈ - ; etsin (y) = x
2 2

2- Fonction Arccosinus

La fonction f: [0; π]⟶[-1;1]

x⟼cosx

est une bijection. Donc elle admet une bijection réciproque


(cos )-1 notée Arccos continue, strictement décroissante de
[-1;1] vers [0; π] et dérivable sur ]-1;1[, de dérivée
-1
(Arccos)'(x) = , ∀x ∈ ]-1;1[ .Ainsi
1-x2

∀x ∈ [-1;1] ,∀y ∈ R , y = Arccos(x)⇔y ∈ [0; π] etcos (y) = x

3- Fonction Arctangente

] [
π π
La fonction f: - ; ⟶R
2 2

x⟼tanx

est une bijection. Donc elle admet une bijection réciproque


(tan)-1 notée Arctan continue, strictement croissante de R

] π π
vers –  ;
2 2 [ et dérivable sur R , de dérivée

1
(Arctan)'(x) = , ∀x ∈ R
1+x2

TRAVAUX DIRIGES

Exercice1 : Calculer les valeurs suivantes :


( ) ( ) () ( ) ( )
2 2
1
2
1
Arsin 3 ;Arcsin - 3 ;Arccos ;Arccos - ;Arctan
2
1
3
;

Arctan( ) ;Arcsin(sin ( )) ;Arccos(cos ( )) ;Sin(Arcsin(1))


1 5π 5π
3 6 6
  ;

Arcsin(sin (1));tan (Arctan(3));Arctan(tan (3)).

Exercice 2 : Simplifier si possible les expressions suivantes

a) Sin(Arccosx)

b) Cos(Arcsinx)

c) Tan(Arcsinx)

d) Cos(Arctanx)

e) Sin(Arctanx)

f) Tan(Arccosx)

Exercice 3

 : On donne les fonctions f et g définies respectivement par :

f(x) = Arcsinx + Arccosx , ∀x ∈ [-1;1] et

1
g(x) = Arctanx + Arctan , ∀x ∈ R*
x

1) Calculer f'(x),∀x ∈ ]-1;1[ . En déduire que f est une


fonction constante que l’on précisera

π
2) Calculer g'(x), ∀x ∈ R*. En déduire que g(x) = ±
2

Exercice 4 : Résoudre dans R l’équation suivante

π
Arcsinx+Arcsin(x 3) =
2

V) Fonctions hyperboliques et leurs réciproques

1-
2- La fonction cosinus hyperbolique et sa réciproque

 Définition : On appelle cosinus hyperbolique, la fonction


x -x
e +e
notée ch définie de R par ch(x) = , ∀x ∈ R
2

 Ensemble de définition : R

 Limites aux bornes


x -x
e +e
lim ch(x)= lim = +∞
x↦-∞ x→-∞ 2
x x
e +e
lim ch(x) = lim = +∞
x→+∞ x→+∞ 2
x -x
e -e
 Variations : ∀x ∈ R, ch (x) =
'
2

 ch’(x)=0⟺x = 0

 ch’(x)> 0⟺x > 0

 ch’(x)< 0⟺x < 0

 Tableau de variations

x
-∞ 0
+∞
ch'(x) - 0 +
+∞ +∞

ch(x)

1 1

Remarque : La fonction ch est paire. Donc sa courbe représentative


est symétrique par rapport à l’axe (OJ)

 La restriction de ch à l’intervalle [0; +∞[ est une bijection sur


[1; +∞[. Elle admet donc une bijection réciproque ch-1 définie de
[1 ; +∞[ sur [0 ; +∞[

notée Argch

Déterminons l’expression explicite de Argch

Soit x ∈ [0; +∞[ et y ∈ [1; +∞[ tels que y = ch(x)


x -x
e +e x 1
y = ch(x) = ⟺2y = e + x
2 e
x
Posons X = e , alors X > 0 et on a:

1
2y = X + ⟹2yX = X2 + 1⟹X2 - 2yX + 1 = 0
X

Δ' = y2 - 1 ≥ 0, ∀y ∈ [1; +∞[

y∓ y2-1 x x
'
D où X = ⟹e = y - y2-1 ou e = y + y2-1
1

⟹x = ln (y- y2-1 ) ou x = ln (y + y2-1)

Or ln (y- y2-1 ) < 0 car (y-1)2 - (y2-1) = 2(1 - y)

⟹(y-1)2 < y2 - 1⟹y - 1 < y2-1⟹y - y2-1 < 1

Donc l'uniquesolution de l'équatio:x ∈ [0; +∞[, ch(x) = y est

x = ln (y + y2-1. D’où la bijection réciproque de ch est :

Argch: [1; +∞[→[0; +∞[

X⟼ln (x+ x2-1 )

3- La fonction sinus hyperbolique et sa réciproque

 Définition : C’est la fonction notée sh définie de R vers R par


x -x
e -e
sh(x) =
2

 Faire l’étude complète et construire sa courbe représentative

 Justifier que sh est une bijection de R sur R : sa bijection


réciproque sh-1 est notée Argsh et est définie par :

Argsh(x) = ln(x + x2+1 ) ; ∀x ∈ R

4- La fonction tangente hyperbolique et sa réciproque

 Définition : C’est la fonction notée th définie de R vers R par


x -x
sh(x) e -e
th(x) = = x -x
ch(x) e +e

 Faire l’étude complète et construire sa courbe représentative

 Justifier que th réalise une bijection de R vers ]-1;1[. Sa bijection


réciproque th-1est notée Argth et définie par :

Argth(x) =
2 ( )
1 1+x
ln
1-x
; ∀x ∈ ]-1;1[

TRAVAUX DIRIGES

Résoudre dans R le système d’équations suivant : { ch(x)+sh(y)=5


sh(x)+ch(y)=4

Exercice 2 :

1) Démontrer que pour tous réels a et b, on a :

sh(a-b)=sh(a)ch(b)-sh(b)ch(a)

2) Calculer sh(ln ( )
1+ 5
2
) et ch(ln ( )
1+ 5
2
)

3) Utiliser ce qui précède pour résoudre dans R l’équation

ch(x) - 5sh(x) = 2sh(3x)


y=x

y=argch(x

y=sh(x y=
y=argsh(x

y=Argth( y=

y=th(x)

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