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Faculté des Sciences Juridiques Économiques et Sociales

Mohammedia

FILIÈRE : ÉCONOMIE ET GESTION

Partie I : Fonctions numériques d’une variable réelle


Module : Analyse Mathématique

Semestre 1, ensembles : 3 et 4
Professeur : Mustapha BASSOUR

Année universitaire : 2020/2021


Table des matières

1 Fonction numérique d’une variable réelle 4


1.1 Ensemble des nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Ordre et opérations algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 L’ensemble R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Intervalles de l’ensemble R . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.4 Valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.5 Voisinages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Fonction numérique d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Représentation graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Graphe d’une fonction réciproque . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3 Sens de variation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Limite et continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.1 Limte en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.2 Limite à droite et limite à gauche . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Limite infinie en x0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.4 Limite finie à l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.5 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.6 Les tableaux des opérations sur les limites . . . . . . . . . . . 10
1.3.7 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.8 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.9 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.10 Thèoréme des valeurs intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.1 Interprétation géométrique : équation de la tangente . . . . . . 13
1.5 Fonction dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.1 Dérivées et Opérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.2 Dérivées des fonctions composées et réciproques . . . . . . . 14
1.5.3 Tableau des dérivées usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.4 Dérivées successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6 Variations d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6.1 Signe de la dérivée et sens de variations . . . . . . . . . . . . 15
1.6.2 Extremum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7 Théorème de rolle-Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . 16
1.8 Etude d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

2
TABLE DES MATIÈRES

1.8.1 Symétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.8.2 Branches infinies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.9 Convexité. Points d’inflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.9.1 Fonctions convexe dérivables . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.9.2 Points d’inflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.9.3 Plan d’étude d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

2 Formule de Taylor. Développements limités 20


2.1 Comparaison des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1.1 Fonctions équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1.2 Fonctions négligeables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2 Formules de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.1 La formule de Taylor-Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.2 La formule de Taylor-Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.3 La formule de Taylor avec reste intégral . . . . . . . . . . . . 22
2.3 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.2 Développement limité de la somme . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.3 Développement limité du produit . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.4 Développement limité du quotient . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3.5 Développement limité d’une fonction composée . . . . . . . 24
2.3.6 Développement limité d’une primitive . . . . . . . . . . . . . 24
2.3.7 Développement limités en 0 usuels . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.4 Applications des Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.4.1 Recherche des fonctions équivalentes . . . . . . . . . . . . . 25
2.4.2 Calcul des limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.4.3 Etude d’ine fonction à l’infinie . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3 Calcul intégral 26
3.1 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.1 Interprétation géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.2 Tableau des primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.2.1 Propriété de l’intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.3 Méthodes d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3.1 Intégration directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3.2 Intégration par partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3.3 Changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.4 Calcul approché d’une intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4.1 Sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

3 Pr. Mustapha BASSOUR


Chapitre 1

Fonction numérique d’une


variable réelle

1.1 Ensemble des nombres réels


1.1.1 Ordre et opérations algébriques
L’ensemble R muni de la relation "inférieur ou égal (≤)" est un ensemble totalement
ordonné, i.e "∀x ∈ R et ∀y ∈ R, x ≤ y ou y ≤ x". De plus, ona les propriètés
suivantes : Si x et y deux nombres réels, alors

x ≤ y ⇐⇒ x + z ≤ y + z, ∀z ∈ R

x ≤ y ⇐⇒ xz ≤ yz, ∀z ∈ R+
x ≤ y ⇐⇒ xz ≥ yz, ∀z ∈ R−

1.1.2 L’ensemble R
On appelle R l’ensemble R auquel on adjoint les deux symboles +∞ et −∞. i.e :

R = R ∪ {−∞, +∞}.

On prolonge à R l’addition, la multiplication et la relation d’ordre de la façon suivante :


Pour a ∈ R on pose :

a + (+∞) = +∞, −(+∞) = −∞, (+∞) + (+∞) = +∞

a + (−∞) = −∞, −(−∞) = +∞, (−∞) + (−∞) = −∞


Pour a ∈ R∗ on pose :

+∞ si a > 0
a × (+∞) =
−∞ si a < 0

4
1.1. ENSEMBLE DES NOMBRES RÉELS


−∞ si a > 0
a × (−∞) =
+∞ si a < 0
(+∞) × (+∞) = +∞, (+∞) × (−∞) = −∞, (−∞) × (−∞) = +∞
Malgré tout, certaines expressions ne sont pas définies :

0 × (+∞), 0 × (−∞), (+∞) + (−∞).

Ces expressions sont appelées formes indéterminées.

1.1.3 Intervalles de l’ensemble R


Soient a et b deux éléments de R tels que a < b. On appelle intervalle ouvert d’extri-
mités a et b le sous ensemble de R noté ]a, b[ défini par :

]a, b[= {x ∈ R : a < x < b}.

Soient a et b deux éléments de R tels que a < b. On appelle intervalle fermé d’extrimi-
tés a et b le sous ensemble de R noté [a, b] défini par :

[a, b] = {x ∈ R : a ≤ x ≤ b}.

Soient a et b deux éléments de R tels que a < b. On appelle intervalle semi-ouvert à


droite (resp. à gauche) d’extrimités a et b le sous ensemble de R noté [a, b[ (resp. ]a, b])
défini par :

[a, b[= {x ∈ R : a ≤ x < b} (resp. ]a, b] = {x ∈ R : a < x ≤ b}).

Soit a un nombre réel. On appelle intervalle ouvert de centre a toute intervalle de type

]a − ε, a + ε[

où ε désigne un nombre réel strictement positif. Enfin, on pose

[a, +∞[= {x ∈ R : x ≥ a} ] − ∞, a] = {x ∈ R : x ≤ a}

]a, +∞[= {x ∈ R : x > a} ] − ∞, a[= {x ∈ R : x < a}

1.1.4 Valeur absolue


Soit x un nomre réel. La valeur absolue de x est le nombre positif, noté |x|, défini
par :
|x| = sup{x, −x}, ou

x si x ≥ 0
|x| =
−x si x < 0

Proposition 1.1.1 Soient x et y deux nombres réels et ε > 0

5 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

— |x| ≥ 0 | − x| = |x|, |x| ≥ x


— |xy| = |x||y|
— |x + y| ≤ |x| + |y| (Inégalité triangulaire)
— |x| ≤ ε ⇐⇒ −ε ≤ x ≤ ε
— |x| < ε ⇐⇒ −ε < x < ε
— |x| ≥ ε ⇐⇒ x ≥ ε ou x ≤ −ε
— |x| > ε ⇐⇒ x > ε ou x < −ε

1.1.5 Voisinages
Définition 1.1.2 Soit x0 un nombre réel. on appelle voisinage fondamental de x0 tout
intervalle ouvert non vide de centre x0

On note Vε (x0 ) le voisinage fondamental de x0 de rayon ε > 0

F IGURE 1.1 –

Définition 1.1.3 On appelle voisinage fondamental de x0 toute partie de R non vide


qui contient un voisinage fondamental x0 .

Définition 1.1.4 On appelle voisinage fondamental de +∞ (resp. −∞) toute partie de


R non vide qui contenant un intervalle de la forme ]a, +∞[ resp. ] − ∞, a[ avec a ∈ R.

1.2 Fonction numérique d’une variable réelle


Définition 1.2.1 Une fonction numérique d’une variable réelle est une relation de R
dans R telle qu’à tout élément de R est associé un élément au plus de R. on note
f : R → R.

On définit souvent une telle fonction f en donnant l’expression, en fonction de x, de


l’image f (x) du réel. on note f : x → f (x).

Définition 1.2.2 Soit f : E → F une fonction. on appelle domaine de définition de la


fonction f la partie de E constituée des éléments ayant exactement (exactement) une
image ; nous la noterons souvant Df

6 Pr. Mustapha BASSOUR


1.2. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

1.2.1 Représentation graphique


− →
→ −
Définition 1.2.3 Soit R = (O, i , J ) un repère cartésien et f une fonction. on ap-
pelle représentation graphique (ou courbe représentative) de f dans R l’ensemble
Cf = {M (x, f (x)) : x ∈ Df } où M (x, y) désigne le point de coordonnées (x, y)
dans R.
Lorsque x décrit Df ⊂ R, le point M (x, y) où y = f (x) décrit dans ce plan la
courbe Cf de la fonction f dans le repère choisi.

1.2.2 Graphe d’une fonction réciproque


Soit E et F deux parties de R. Soit f une fonction réelle d’une variable réelle,
bijective de E dans F . La fonction réciproque f −1 existe et le graphe de f −1 est
symetrique de celui dr f par rapport à la première bissectrice, i.e la droite d’equation
y = x. En effet,
β = f −1 (α) ⇐⇒ f (β) = α
ce qui implique que
(α, β) ∈ Cf −1 ⇐⇒ (β, α) ∈ Cf
Les pointts (α, β) et (β, α) sont symétriques l’un de l’autre par rapport à la première
bissectrice.

7 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

1.2.3 Sens de variation


Définition 1.2.4 Soit f une fonction réelle et I un intervalle, tels que I ⊂ Df
— On dit que f est croissante sur I si : ∀(x, y) ∈ I 2 , x < y =⇒ f (x) ≤ f (y)
— On dit que f est décroissante sur I si : ∀(x, y) ∈ I 2 , x < y =⇒ f (x) ≥ f (y)
— On dit que f est strictement croissante sur I si : ∀(x, y) ∈ I 2 , x < y =⇒
f (x) < f (y)
— On dit que f est strictement décroissante sur I si : ∀(x, y) ∈ I 2 , x < y =⇒
f (x) > f (y)

1.3 Limite et continuité


1.3.1 Limte en un point
Définition 1.3.1 On dit que f a pour limite l ∈ R en x0 si :
∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : |x − x0 | < η =⇒ |f (x) − l| < ε.
On dit aussi que f converge vers l quand x tend vers x0 . On note limx→x0 f (x) = l
Cette définition ne précise pas que si f est définie ou non en x0 . Dans le cas où f est
définie en x0 , l peut être différent de f (x0 ).

1.3.2 Limite à droite et limite à gauche


On dit que l est une limite à droite de f en x0 et on note limx→x+ f (x) = l si :
0

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : x0 < x < x0 + η =⇒ |f (x) − l| < ε.


On dit que l est une limite à gauche de f en x0 et on note limx→x− f (x) = l si :
0

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : x0 − η < x < x0 =⇒ |f (x) − l| < ε.

Théorème 1.3.2 Soit f une fonction définie au voisinage de x0 (sauf peut être en x0 )
et l ∈ R. On a
lim f (x) = l ⇐⇒ lim− f (x) = lim+ f (x) = l
x→x0 x→x0 x→x0

Théorème 1.3.3 (Unicité de la limite) Soit f une fonction réelle définie au voisinage
de x0 . Si f admet une limite l en x0 , cette limite est unique.

1.3.3 Limite infinie en x0


On dit que f tend vers +∞ lorsque x tend vers x0 et on note lim f (x) = +∞ si :
x→x0

∀A > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : |x − x0 | < η =⇒ f (x) > A.


On dit que f tend vers −∞ lorsque x tend vers x0 et on note lim f (x) = −∞ si :
x→x0

∀A > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : |x − x0 | < η =⇒ f (x) < −A.

8 Pr. Mustapha BASSOUR


1.3. LIMITE ET CONTINUITÉ

1.3.4 Limite finie à l’infini


On dit que f tend vers l lorsque x tend vers −∞ et on note lim f (x) = l si :
x→−∞

∀ε > 0, ∃B < 0, ∀x ∈ Df : x < B =⇒ |f (x) − l| < ε.

On dit que f tend vers l lorsque x tend vers +∞ et on note lim f (x) = l si :
x→+∞

∀ε > 0, ∃A > 0, ∀x ∈ Df : x > A =⇒ |f (x) − l| < ε.

1.3.5 Opérations sur les limites


Soit x0 un élément de R et f et g deux fonctions qui ont des limites lorsque x tend
vers x0

Théorème 1.3.4 Soit V un voisinage de x0 . On a les résultats suivants :


— (∀x ∈ V \ {x0 }, f (x) ≥ 0) =⇒ lim f (x) ≥ 0
x→x0
— (∀x ∈ V \ {x0 }, f (x) ≥ g(x)) =⇒ lim f (x) ≥ limx→x0 g(x)
x→x0

Théorème 1.3.5 Soient f , g et h trois fonctions définies sur un voisinages de V de x0 ,


tels que
— (∀x ∈ V \ {x0 }, f (x) ≤ h(x) ≤ g(x)
— lim f (x) = lim g(x) = l
x→x0 x→x0
Alors la fonction h admet une limite en x0 et lim h(x) = l
x→x0

Théorème 1.3.6 Soient f , g deux fonctions et x0 , l, l0 trois éléments de R tels que


— lim f (x) = l
x→x0
— lim g(x) = l0
x→l
Alors lim g ◦ f (x) = l0
x→x0

9 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

1.3.6 Les tableaux des opérations sur les limites

Les situations où l’on peut pas conclure à partir des opérations sur les limites
sont les formes indéterminées
0 ∞
0 × ∞, , , +∞ − ∞
0 ∞

10 Pr. Mustapha BASSOUR


1.3. LIMITE ET CONTINUITÉ

1.3.7 Continuité
Définition 1.3.7 Une fonction f est continue en x0 si lim f (x) = f (x0 )
x→x0

Définition 1.3.8 — On dit que la fonction f est continue à droite en x0 si lim f (x) =
x→x+
0
f (x0 )
— On dit que la fonction f est continue à gauche en x0 si lim f (x) = f (x0 )
x→x0

Proposition 1.3.9 f est continue en x0 si et seulement si elle est continue à droite et à


gauche en x0

Théorème 1.3.10 Soient f et g deux fonctions continues en x0 , et α un nombre réelle.


Alors,
— Les fonction f + g, f × g, et αf sont continues en x0 .
— Si g(x0 ) 6= 0, les fonctions g1 et fg sont continues en x0 .

1.3.8 Prolongement par continuité


Soit f une fonction définie au voisinage de x0 sauf en x0 et admettant une limite
réelle l en x0 . Alors la fonction fe définie par

f (x) si x 6= x0
fe(x) =
l si x = x0
est continue en x0

Définition 1.3.11 La fonction fe s’appelle prolongement par continuité de f en x0 . On


dira aussi que f est prolongeable par continuité en x0

11 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

1.3.9 Prolongement par continuité


Définition 1.3.12 Soit f une fonction définie sur un intervalle I.
— Si I est un intervalle ouvert et si f est continues en tout point de I, on dit que
f est continue sur I.
— Si I = [a, b], ont dit que f est continue sur I lorsque f est continue sur ]a, b[,
continue à droite en a et continue à gauche en b.

1.3.10 Thèoréme des valeurs intermédiaires


Théorème 1.3.13 Soit f une fonction réelle continue sur un intervalle I = [a, b]. Alors
pour tout valeur m comprise entre f (a) et f (b), il existe au moins un c ∈ [a, b] tel que
m = f (c).

Autrement dit, toute valeur intérmidiaire aux images de deux points d’un intervalle où
f est continue est elle même un image et admet un antécédent intérmidiaire à ces deux
points.

Corollaire 1.3.14 Si une fonction réelle f est continue sur un intervalle fermé [a, b] et
f (a) × f (b) < 0 alors il existe au mois c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.

Autrement dit, une fonction continue ne peut pas changer de signe sur un intervalle
qu’en s’annulant en un point de cet intervalle.

12 Pr. Mustapha BASSOUR


1.4. DÉRIVABILITÉ

1.4 Dérivabilité
Définition 1.4.1 Soit f une fonction définie sur au voisinage de x0 . f est dite dérivable
en x0 si son taux d’accroissement f (x)−f
x−x0
(x0 )
entre x et x0 admet une limite lorsque x
tend vers x0 . Cette limite est appelée dérivée de f en x0 et notée f 0 (x0 ) :

f (x) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim
x→x0 x − x0

Il est souvent pratique de se ramener à une limite en 0 : notons h = x − x0 , donc


lorsque x tend vers x0 , le nombre h tend vers 0 et par suite,

f (x) − f (x0 ) f (x0 + h) − f (x0 )


f 0 (x0 ) = lim = lim
x→x0 x − x0 h→0 h

1.4.1 Interprétation géométrique : équation de la tangente


Soit Cf la courbe de f dans R2 rapporté à un repère cartésien. Considérons sur
cette courbe deux points M0 d’abscisse x0 et M d’abscisse x Le coefficient directeur

(ou la pente) de la droite (M M0 ) est

f (x) − f (x0 )
x − x0

Donc f est dérivable en x0 revient à dire que le cefficient directeur de la droite (M M0 )


admet une limite en x0 qui est f 0 (x0 ). Ainsi, la droite (M M0 ) a pour position limite la
droite (T ) s’appelle tangente à Cf en x0 .
Si f 0 (x0 ) est finie, la tangente est non parallèle à l’axe Oy et sont equation est

y = f 0 (x0 )(x − x0 ) + f (x0 )

Si f 0 (x0 ) est infinie (égale à +∞ ou −∞(, la tangente est parallèle à l’axe Oy.

Définition 1.4.2 On dit que f est dérivable à droite (resp. à gauche) en x0 si son taux
d’accroissement f (x)−f
x−x0
(x0 )
entre x et x0 admet une limite à droite (resp. à gauche)

13 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

lorsque x tend vers x0 . Cette limite est appelée dérivée à droite (resp. à gauche) de f
en x0 et notée fd0 (x0 ) (resp. fg0 (x0 ) ) :

f (x) − f (x0 ) f (x) − f (x0 )


fd0 (x0 ) = lim , (resp. fg0 (x0 ) = lim )
x→x+
0
x − x0 x→x−0
x − x0

Proposition 1.4.3 f dérivable en x0 si et seulement si elle est dérivable à droite et à


gauche en x0 et fd0 (x0 ) = fg0 (x0 )

Proposition 1.4.4 Si f dérivable en x0 alors elle est continue en x0 .

1.5 Fonction dérivée


Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. On suppose que tout x ∈ I, f
admet une dérivée f 0 (x).

Définition 1.5.1 On appelle fonction dérivée de f et on la note f 0 la fonction qui à


tout point x de I associe le nombre f 0 (x).

1.5.1 Dérivées et Opérations


Soient f et g deux fonctions dérivables sur un intervalle I et α ∈ R, alors

f (f )0 g − f (g)0
(αf )0 = α(f )0 , (f +g)0 = (f )0 +(g)0 , (f g)0 = (f )0 g+f (g)0 , ( )0 =
g g2

1.5.2 Dérivées des fonctions composées et réciproques

14 Pr. Mustapha BASSOUR


1.6. VARIATIONS D’UNE FONCTION

1
(f ◦ g)0 = (f 0 ◦ g) × g 0 , (f −1 ) =
f 0 ◦ f −1

1.5.3 Tableau des dérivées usuelles

1.5.4 Dérivées successives


Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I. Si f 0 est dérivable sur I, on note
f ou f (2) la dérivée de f 0 , f 00 s’appelle la dérivée second de f .
00

Par réccurence sur n ∈ N, n ≥ 2 on définit la dérivée nime de f , notée f (n) , par


f (n) = (f (n−1) )0 lorsque f (n−1) ) est dérivable sur I.

1.6 Variations d’une fonction


1.6.1 Signe de la dérivée et sens de variations
Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I. Si on a f 0 (x) > 0 (resp. f 0 (x) <
0) pour tout x ∈ I, alors f est strictement croissante (resp. décroissante) sur I.

1.6.2 Extremum
Soit f une fonction définie sur un intervalle I et x0 ∈ I, on dit que f admet un
maximum (résp. minimum) local en x0 si il existe un intervalle ouvert J ⊂ I, de centre
x0
∀x ∈ J, f (x) ≤ f (x0 ) (resp.f (x) ≥ f (x0 )

Théorème 1.6.1 Si f est dérivable sur un voisinage de x0 et si f 0 s’annule en x0 en


changeant de signe, alors f (x0 ) est un extremum local.

15 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

1.7 Théorème de rolle-Théorème des accroissements fi-


nis
Théorème 1.7.1 (Théorème de rolle) Soit f une fonction continue sur [a, b] et déri-
vable sur ]a, b[ telle que f (a) = f (b), alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Géométriquement, le théorème signifie qu’il existe au moins un point d’abscisse c où


la courbe Cf de f admet une tangente Horizontalee.

Théorème 1.7.2 (Théorème des accroissements finis) Soit f une fonction continue
sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[, alors il existe c ∈]a, b[ tel que

f (a) − f (b) = f 0 (c)(a − b).

Géométriquement, il existe au moins un point d’abscisse c où la courbe Cf de f admet


une tangent parallèle à la droite (AB).

1.8 Etude d’une fonction


1.8.1 Symétries
Définition 1.8.1 On dit que la fonction f de domaine de définition Df est dite :
— paire si ∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = f (x).
— impaire si ∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = −f (x).
− →
→ −
Soit une fonction de courbe Cf dans le repère cartésien orthonormé (O, i , J ). On a
f est paire ⇐⇒ l’axe des ordonnées Oy est un axe de symétrie de Cf

16 Pr. Mustapha BASSOUR


1.8. ETUDE D’UNE FONCTION

f est impaire ⇐⇒ l’origine O est un centre de symétrie de Cf .

Définition 1.8.2 Une fonction f dont le domaine de définition Df est dite périodique
s’il existe T 6= 0, tel que
∀x ∈ Df x + T ∈ Df et f (x + T ) = f (x).
Un tel nomber T est appelé période de la fonction f .
La fonction définie sur R par f (x) = sin(x) est périodique de période T = 2π

1.8.2 Branches infinies


Soit f une fonction réelle et Cf sa courbe représentative

Définition 1.8.3 Soit f une fonction réelle et x ∈ Df . On dit que le point M (x, f (x))
décrit une branche infinie de Cf si l’une au moins de ses coordonnées est non bornée.

— Si limx−→∞ f (x)x = a ∈ R, On dit que Cf admet une branche infinie dans la


direction de la droite d’équation y = ax.
— Si limx−→∞ f (x)x = ∞, On dit que Cf admet une branche parabolique de di-
rection l’axe Oy.
— S’il existe un couple (a, b) de nombres réels tel que :

lim [f (x) − (ax + b)] = 0


x−→∞

17 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 1. FONCTION NUMÉRIQUE D’UNE VARIABLE RÉELLE

alors la droite d’équation y = ax + b est dite asymptote à Cf .


— Si limx−→x0 f (x) = ∞, la droite d’équation x = x0 est dit asymptote à Cf .

1.9 Convexité. Points d’inflexion


Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I et Cf sa courbe représentative

Définition 1.9.1 On dit f est convexe si et seulement si

∀x ∈ I, ∀y ∈ I, ∀t ∈ [0, 1], f ((1 − t)x + ty) ≤ (1 − t)f (x) + tf (y)

On dit f est concave si et seulement si

∀x ∈ I, ∀y ∈ I, ∀t ∈ [0, 1], f ((1 − t)x + ty) ≥ (1 − t)f (x) + tf (y)

←−−−−
Géometriquement, une fonction f est convexe ( resp. concave) si, tout arc M1 M2 de sa
courbe Cf est situé au-dessous (resp. au-dessous du segment [M1 , M2 ]

1.9.1 Fonctions convexe dérivables


Théorème 1.9.2 Soit f une fonction dérivable sur un intérvalle I. On a :
f est convexe sur I ⇐⇒ f 0 est croissante sur I.
— f est concave sur I ⇐⇒ f 0 est décroissante sur I.
Si de plus on suppose que la fonction f a une dérivée seconde f ” sur l’intervalle I, on
obtient le résultat suivant :

Théorème 1.9.3 Soit f une fonction dérivable sur un intérvalle I. On a :


— f est convexe sur I ⇐⇒ f 00 ≥ 0 sur I.
— f est concave sur I ⇐⇒ f 00 ≤ 0 sur I.

1.9.2 Points d’inflexion


Un point d’inflexion est un point où la courbure de la fonction change de sens. Il’est
evident qu’en un point d’inflexion la tangente traverse la courbe, puisque d’un coté de
ce point la courbe est disposée au-dessus de la tangente et de l’autre coté au dessous.
Si en un point x0 ∈I , f 00 s’annule en changeant de signe, alors le point M (x0 , f (x0 ))
est un point d’inflexion.

18 Pr. Mustapha BASSOUR


1.9. CONVEXITÉ. POINTS D’INFLEXION

1.9.3 Plan d’étude d’une fonction


Pour l’étude d’une fonction f , on pourra adopter le plan suivant
— Détermination du domaine de définition Df de f et étude de la continuité sur
Df .
— Réduction du domaine d’étude (Parité, périodicité et axe ou centre de symétrie).
— Calcul des limites aux bornes du domaine d’étude.
— Calcul de la dérivée lorsque f est dérivable et détermination de son signe.
— Création du tableau de variation.
— Etude des branches infinies et détermination desasymptotes éventuelles
— Représentation graphique de f : on fera figurer sur le graphique de f les points
intéressants tels que lesextemums, les points d’inflexion, les points où la courbe
coupe les axes de coordonnées ainsi que les tangentes remarquables.

19 Pr. Mustapha BASSOUR


Chapitre 2

Formule de Taylor.
Développements limités

2.1 Comparaison des fonctions


Les théorèmes sur les limites font apparaître l’existence de certaines formes in-
déterminées. Pour lever l’indétermination, les fonctions vony être remplacées par des
fonctions "équivalentes".

2.1.1 Fonctions équivalentes


Soient x0 un point de R, f et g deux fonctions définies au voisinage de x0 , sauf
peut-être en x0 .

Définition 2.1.1 On dit que f et g sont équivalentes au voisinage de x0 s’il existe une
fonction α définie au voisinage de x0 telle que :
f (x) = α(x)g(x) avec lim α(x) = 1.
x−→x0

On note f ∼x0 g ou simplement f ∼ g.

Remarque 2.1.2 On peut remplacer la fonction α par la fonction ε définie par :


ε(x) = α(x) − 1 d’où lim ε(x) = 0.
x−→x0

Ainsi f et g sont équivalentes, si et seulement si :


f (x) = g(x)(1 + ε(x)) avec lim ε(x) = 0.
x−→x0

Proposition 2.1.3 Si g(x) 6= 0 au voisinage de x0 (sauf peut être en x0 ), alors


f (x)
f ∼x0 g ⇐⇒ lim = 1.
x−→x0 g(x)

20
2.1. COMPARAISON DES FONCTIONS

Théorème 2.1.4 Si f1 ∼x0 g1 et f2 ∼x0 g2 . Alors


— f1 f2 ∼x0 g1 g2 .
— f1n ∼x0 g1n , pour tout n ∈ N.
f1 g1
— Si f2 (x) 6= 0 et g2 (x) 6= 0 sur un voisinage de x0 , alors f2 ∼x 0 g2 .

Remarque 2.1.5 En génééral f1 ∼x0 g1 et f2 ∼x0 g2 n’implique pas forcément f1 +


f2 ∼x0 g1 + g2 . En effet,

f1 (x) = x2 − x, g1 (x) = −x

f2 (x) = x, g2 (x) = x
On a f1 ∼0 g1 et f2 ∼0 g2 . Mais f1 + f2 (x) = x2 0 g1 + g2 (x) = 0.

Théorème 2.1.6 Soit l un élément de R. Si f ∼x0 g et si limx−→x0 f (x) = l, alors


limx−→x0 g(x) = l

Des deux théorèmes précédents, il résulte que lorsqu’on a chercher la limite d’un pro-
duit ou d’un quotient de fonctions, on peut alors remplacer chacune des fonctions par
une fonction équivalente.

Proposition 2.1.7 Coposition à droite Si f ∼l g et si limx−→x0 h(x) = l, alors f ◦


h ∼x0 g ◦ h.

2.1.2 Fonctions négligeables


Soient x0 un point de R, f et g deux fonctions définies au voisinage de x0 , sauf
peut-être en x0 .

Définition 2.1.8 On dit que f est négligeable devant g au voisinage de x0 , s’il existe
une fonction ε définie au voisinage de x0 telle que :

f (x) = ε(x)g(x) avec lim ε(x) = 0.


x−→x0

On note f =x0 o(g) ou simplement f = o(g).

Proposition 2.1.9 Si g ne s’annule pas au voisinage de x0 (sauf peut-être en x0 ), alors

f (x)
f =x0 o(g) ⇐⇒ lim =0
x−→x0 g(x)

En particulier
f =x0 o(1) ⇐⇒ lim f (x) = 0
x−→x0

Théorème 2.1.10 On a l’équivalence suivante :

f ∼x0 g ⇐⇒ f − g =x0 o(g)

21 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 2. FORMULE DE TAYLOR. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS

2.2 Formules de Taylor


Si f est une fonction dérivable jusqu’à un certain ordre, le théorème des accroisse-
ments finis se généralise à l’aide des dérivées successives. Les formules de Taylor se
différencient par un reste qui peut s’exprimer sous différentes formes.

2.2.1 La formule de Taylor-Lagrange


Soit f une fonction n fois continûment dérivable sur [a, b] et telle f (n+1) existe sur
]a, b[. Alors il existe un c ∈]a, b[ tel que :

(b − a) 0 (b − a)2 00 (b − a)n (n) (b − a)n+1 (n+1)


f (b) = f (a)+ f (a)+ f (a)+...+ f (a)+ f (c).
1 2! n! (n + 1)!

Dans le cas où a = 0 cette formule est appelée formule de Mac-Laurin. Pour n = 0 on


retrouve le théorème des accroissements finis.

2.2.2 La formule de Taylor-Young


Soit f une fonction n − 1 fois dans un voisinage V de a et telle f (n) (a) existe.
Alors, pour tout x ∈ V , on a :

(x − a) 0 (x − a)2 00 (x − a)n (n)


f (x) = f (a)+ f (a)+ f (a)+...+ f (a)+o((x−a)n ).
1! 2! n!

2.2.3 La formule de Taylor avec reste intégral


Parfois la formule de Taylor avec reste intégral permet d’obtenir des résultats plus
fins que la formule de Taylor-Lagrange. Cette formule nécessite une hypothèse supplé-
mentaire de continuité de la dernière dérivée. Soit f une fonction n + 1-fois continû-
ment dérivable sur [a, b]. Alors, on a :
Z b
(b − a) 0 (b − a)2 00 (b − a)n (n) (b − t)n (n+1)
f (b) = f (a)+ f (a)+ f (a)+...+ f (a)+ f (t) dt.
1 2! n! a (n)!

2.3 Développements limités


Soit f une fonction définie au voisinage de x0 ∈ R sauf peut-être en x0 .

2.3.1 Définition
Définition 2.3.1 On dit que f admet un développement limité d’ordre n au voisinage
de x0 , et on note DLnx0 , s’il existe un polynôme Pn nul ou de degré inférieur ou égal
à n et une fonction ε, tels que :

f (x) = Pn (x − x0 ) + (x − x0 )n ε(x) avec lim ε(x) = 0.


x−→x0

22 Pr. Mustapha BASSOUR


2.3. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS

On écrit aussi
f (x) =x0 Pn (x − x0 ) + o((x − x0 )n ).
Le polynôme Pn (x − x0 ) est appelé partie régulière du DLnx0 . La fonction (x −
x0 )n ε(x) = o((x − x0 )n ) est dite le reste ou terme complémentaire. Ceci revient à
l’existence de constantes réelles a0 , a1 , ..., an et une fonction ε définie au voisinage de
x0 telle que lim ε(x) = 0 et
x−→x0

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )2 + ... + an (x − x0 )n + (x − x0 )n ε(x).

Théorème 2.3.2 (Unicité du Développements limités) Le Développement limité d’ordre


n de f , au voisinage de x0 , s’il existe, il est unique.

Remarque 2.3.3 On peut toujours se ramener au cas des Développements limités au


voisinage de 0. En effet, on définit la fonction g au voisinage de 0 par g(h) = f (x0 +h).
On a alors :

g(h) = f (x0 + h) = Pn (h) + o(hn ) = a0 + a1 h + ... + an hn + o(hn ).

Donc le développement limité de f au voisinage de x0 s’obtient en remplaçant h par


(x − x0 ) dans le développement limité de g au voisinage de 0.

Proposition 2.3.4 La fonction f admet un Développement limité au voisinage de x0 ,


si et seulement si la fonction g définit par g(h) = f (x0 + h) admet un Développement
limité au voisinage de 0 du même ordre.
Par conséquent, dans toute la suite, tous les développements limités seront considérés
au voisinage de 0.

2.3.2 Développement limité de la somme


f + g admet un DL d’ordre n dont la partie régulière est Pn (x) + Qn (x) :

(f +g)(x) = Pn (x)+Qn (x)+o(xn ) = (a0 +b0 )+(a1 +b1 )x+(a2 +b2 )x2 +...+(an +bn )xn +o(xn ).

2.3.3 Développement limité du produit


f g admet un DL d’ordre n dont la partie régulière est obtenu en multipliant Pn (x)
par Qn (x) et en négligeant tous les termes de degré supérieur à n :

(f g)(x) = Pn (x) × Qn (x) + o(xn )


= a0 b0 + (a0 b1 + a1 b0 )x + (a0 bn + ...an b0 )xn + o(xn )
= c0 + c1 x + ... + cn xn + o(xn )


k
X
ck = a0 bk + a1 bk−1 + ... + ak b0 = ai bk−i .
i=0

23 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 2. FORMULE DE TAYLOR. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS

2.3.4 Développement limité du quotient


f
Si lim g(x) 6= 0 (cest-à-dire b0 6= 0) alors g admet un DL d’ordre n dont la par-
x−→x0
tie régulière est obtenu en divisant Pn (x) par Qn (x) suivant les puissances croissantes
(et en négligeant les termes de degré supérieur à n). Cherchons le DL50 de la fonction
tan(x). On a limx−→0 cos(x) 6= 0 et

2.3.5 Développement limité d’une fonction composée


Si lim f (x) = 0 (c’est-à-dire a0 = 0) alors g ◦ f admet un DL d’ordre n dont la
x−→0
partie régulière est obtenu en négligeant les termes de degré supérieur à n du polynôme
Pn ◦ Qn (x) :

n
X
g ◦ f (x) = bk (Pn (x))k + o(xn ).
k=0

2.3.6 Développement limité d’une primitive


On suppose f continue, si F est une primitive de f (c’est-à-dire F 0 (x) = f (x))
alors F admet un DL d’ordre n + 1 :
a1 2 an n+1
F (x) = F (0) + a0 x + x + ... + x + o(xn+1 ).
2 n+1

2.3.7 Développement limités en 0 usuels


Ils sont obtenus à l’aide de la formule de Taylor-Young et des règles de calcul ci-
dessus.

24 Pr. Mustapha BASSOUR


2.4. APPLICATIONS DES DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS

2.4 Applications des Développements limités


2.4.1 Recherche des fonctions équivalentes
Si l’on supprime dans le DL le reste (le dernier terme du type o(xn ), on obtient
un équivalent à la fonction concernée au voisinage de 0. En particulier, si une fonction
admet un D.L alors elle est équivalente au premier terme non nul.

2.4.2 Calcul des limites


Les Développements limités servent à calculer certaines limites que l’on ne pourrait
pas déterminer par les seules méthodes habituelles.

2.4.3 Etude d’ine fonction à l’infinie


Soit f une fonction définie au voisinage de l’infini ; en posant t = x1 on obtient
f (x) = f ( 1t ) = ϕ(t) et ϕ est définie au voisinage de 0. Si ϕ admet un DL2 de la
forme :
b
ϕ(t) = a + + ct2 + o(t2 )
t
alors
c 1
f (x) = a + bx + 2 + o( 2 ).
x x
Ainsi la droite d’équation y = a + bx est asymptote à Cf et le signe de xc2 indique
la position de la courbe par rapport à l’asymptote.

25 Pr. Mustapha BASSOUR


Chapitre 3

Calcul intégral

3.1 Primitives
Définition 3.1.1 On appelle primitive d’une fonction réelle f sur un intervalle I toute
fonction F dérivable sur I dont la dérivée est f .
Autrement dit, la fonction F est une primitive de F sur I si F est dérivable sur I et
∀x ∈ I, F 0 (x) = f (x).

Théorème 3.1.2 Si F est une primitive de la fonction f sur l’intervalle I, alors l’en-
semble des primitives de f est l’ensemble des fonctions de la forme φ = F + C, où C
est une constante arbitraire.

Théorème 3.1.3 Si f admet des primitives sur l’intervalle I, il ya une seule primitive
de f qui prend une valeur donnée en un point fixé de I.

Théorème 3.1.4 Toute fonction continue sur un intervalle I admet une primitive sur
cette intérvalle.
2
Certaines fonctions continues, comme f (x) = e−x , admettent bien sûr des primi-
tives car elle est continue sur R, mais on ne peut pas exprimer ces primitives à l’aide
des fonctions usuelles.
R
Notation : on note f (x) dx l’une quelconque des primitives. On ecrit, par exemble :
Z
cos(x) dx = sin(x) + C

3.1.1 Interprétation géométrique


Soit f une foncion définie et continue sur un intervalle [a, b]. Soit Cf la courbe de
f dans un repère orthonormé et x ∈ [a, b]. Supposons que f (x) ne change pas de signe
entre a et x. l’aire du domaine délimité par la courbe Cf , l’axe des abscisses et les

26
3.1. PRIMITIVES

droites verticaux passant par a et x réspectivement sera donc une fonction de x. Soit
S(x) cette fonction.

Nous allons adopter la convention de signe suivante :


— Si entre a et x, f (x) est positive, S(x) sera comptée positivement si a < x et
néégativement si a > x.
— Si entre a et x, f (x) est négative, S(x) sera comptée néégativement si a < x et
si positivement a > x.
— Si f change de signe entre a et x, on décompose l’intervalle [a, x] en segments
où f est positive at en segments où f est négative. L’aire totale sera la somme
des aires relatives à ces sous-intervalles.

Théorème 3.1.5 La fonction S(x) est la primitive de f (x) qui s’annule en a.

3.1.2 Tableau des primitives


Le tableau suivant contient des primitives usuelles :

27 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 3. CALCUL INTÉGRAL

3.2 Intégration
Soit f une fonction continue sur un segment [a, b], et F une primitive de f sur [a, b].
Le réel F (b) − F (a) ne dépend pas de la primitive choisie.

Définition 3.2.1 Soit f une fonction continue sur le segment [a, b]. On appelle inté-
grale de a à b de la fonction f le réel F (b) − F (a), et on note
Z b
f (x), dx = F (b) − F (a)
a

où f est une primitive quelconque de f . On écrit


Z b
f (x) dx = F (b) − F (a) = [F (x)]ba
a

Théorème 3.2.2 Soit f une fonction continue sur un intervalle I et a ∈ I. La fonction


définie par : Z x
∀x ∈ I, Φ(x) = f (t), dt
a
est l’unique primitive de f sur I qui s’annule en a.

28 Pr. Mustapha BASSOUR


3.2. INTÉGRATION

3.2.1 Propriété de l’intégrale


Les propriétés suivanes seront souvent utilisées dans le calcul des intégrales

Théorème 3.2.3 Soit f une fonction continue sur un intervalle I et a, b, c ∈ I. Alors


Z b Z c Z b
f (t), dt = f (t), dt + f (t), dt
a a c

Cette égalité est appelée relation de chasles.

Corollaire 3.2.4 Soit f une fonction continue sur un intervalle I et a, b, c ∈ I. Alors


Z a Z b Z a
f (t), dt = 0 et f (t) dt = − f (t) dt
a a b

Théorème 3.2.5 Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle I et a, b ∈ I


et α, β ∈ R. Alors
Z b Z b Z b
(αf (t) + βg(t)) dt = α f (t) dt + g(t) dt
a a a

qui s’écrit en termes primitives


Z Z Z
(αf (x) + βg(x)) dx = α f (x) dx + g(x) dx

Remarque 3.2.6 On a pas une propriété analogue pour le produit de fonctions conti-
nues. En général On a
Z b Z b Z b
f (t) × g(t) dt 6= f (t) dt × g(t) dt.
a a a

Par exemple
2 2 2 2
x2
Z Z Z Z
1 1 3
1= 1 dx = x × dx 6= x dx × dx = [ ]21 × [ln(x)]21 = ln(2).
1 1 x 1 1 x 2 2

Théorème 3.2.7 (Positivité) Soit f une fonctions continues sur un intervalle [a, b] (a ≤
b) Alors
Z b
∀t ∈ [a, b], f (t) ≥ 0 =⇒ f (t) dt ≥ 0
a

Remarque 3.2.8 La réciproque de cette propriété est fausse en générale. Par exemple
la fonction f (x) = x n’est pas positive sur [−1, 3], mais
3
x2 3
Z
x dx = [ ] =4≥0
−1 2 −1

29 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 3. CALCUL INTÉGRAL

Proposition 3.2.9 Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle [a, b] telles
que f (t) ≤ g(t) ∀t ∈ [a, b]. Alors
Z b Z b
f (t) dt ≤ g(t) dt
a a

Si f est continue sur [a, b]. Alors


Z b Z b
| f (t) dt| ≤ |f (t)| dt
a a

Théorème 3.2.10 (Théorème de la moyenne) Soit f une fonction continue sur un in-
tervalle [a, b]. Alors il existe c ∈ [a, b] tel que
Z b
1
f (t) dt = f (c)
b−a a

3.3 Méthodes d’intégration


Rb
Si F est une primitive quelconque de f sue [a, b] ,alors a f (t) dt = F (b) − F (a).
Le calcul d’intégrale se ramène donc à la recherche des primitives.

3.3.1 Intégration directe


Il s’agit d’intégrales de fonctions de la forme u0 f (u) où f est une fonction dont
une primitive connue. Par exemple
Z 2
2x
2
dx = [ln(x2 + 1)]21 = ln(5) − ln(2)
1 x +1

3.3.2 Intégration par partie


Théorème 3.3.1 Si f et g sont deux fonctions de classe C 1 sur [a, b], alors
Z b Z b
0 b
u (t)v(t) dt = [u(t)v(t)]a − u(t)v 0 (t) dt
a a

qui s’écrit en termes de primitives :


Z Z
u (t)v(t) dt = u(t)v(t) − u(t)v 0 (t) dt
0

3.3.3 Changement de variable


Théorème 3.3.2 Si f une fonction continue sur [a, b] et si u est une fonction dérivable
avec u0 continue sur [α, β] telle que u([α, β]) ⊂ [a, b], alors
Z β Z u(β)
f (u(t))u0 (t) dt = f (x) dx
α u(α)

30 Pr. Mustapha BASSOUR


3.4. CALCUL APPROCHÉ D’UNE INTÉGRALE

qui s’écrit en termes de primitives :


Z
f (u(x))u0 (x) dx = F [u(x)] + C

où F est une primitive de la fonction f

Théorème 3.3.3 Si f une fonction continue sur [a, b] et si u est une fonction dérivable
bijective avec u0 continue sur [α, β] telle que u([α, β]) ⊂ [a, b], alors
Z b Z u−1 (b)
f (x) dx = f (u(t))u0 (t) dt
a u−1 (a)

3.4 Calcul approché d’une intégrale


Définition 3.4.1 Soit [a, b] un intérvalle de R (a < b). Divisons [a, b] en n sous in-
tervalles de même longueur à l’aide d’une suite (xi )0≤i≤n strictement croissante telle
que :
a = x0 < x1 < x2 < ... < xn−1 < xn = b
La suite (xi )0≤i≤n est appellée subdivision de [a, b]. La longueur de chaque sous in-
tervalle [xk , xk+1 ] est b−a b−a
n , ainsi xk+1 − xk = n . On en déduit que :

b−a
xk = a + k , ∀k ∈ {0, 1, ..., n − 1}.
n
b−a
Le réel n s’appelle le pas de la subdivision.

3.4.1 Sommes de Riemann


Pour n entier donné, on définit Φn par

Φn (x) = f (xk ) sur [xk , xk+1 ] ∀k ∈ {0, 1, ..., n − 1}

donc Φn est constante sur chaque [xk , xk+1 ].


L’aire d’un rectangle de base [xk , xk+1 ] et auteur f (xk ) vaut :
b−a b−a
Ak = (xk+1 − xk )f (xk ) = f (a + k )
n n
La somme S(f, n) définie par
n−1 n−1 n−1
X X b−a X b−a
S(f, n) = Ak = (xk+1 − xk )f (xk ) = f (a + k )
n n
k=0 k=0 k=0

31 Pr. Mustapha BASSOUR


CHAPITRE 3. CALCUL INTÉGRAL

s’appelle Somme de Riemann associé à la subdivision (xi )0≤i≤n .


Le réel S(f, n) représente alors l’aire définie par CΦn . Remarquons que lorsque le
nombre n croit, l’aire définie par CΦn s’approche de l’aire définie par Cf . Ainsi :
n−1 Z b
b−a X b−a
f (a + k ) est une valeur approchée de f (x) dx
n n a
k=0

Lorsque n tend vers +∞, on a le théorème suivant :

Théorème 3.4.2 Si f une fonction continue sur [a, b], alors


n−1 Z b
b−a X b−a
lim f (a + k )= f (x) dx
n−→+∞ n n a
k=0

Remarque 3.4.3 De même, si on considère la fonction Ψn par

Ψn (x) = f (xk ) sur [xk−1 , xk ] ∀k ∈ {1, 2, ..., n}.

on a, pour n suffisemment grand,


n b
b−a X b−a
Z
f (a + k ) est une valeur approchée de f (x) dx
n n a
k=1

et lorsque n tend vers +∞, on a aussi le théorème suivant :

Théorème 3.4.4 Si f une fonction continue sur [a, b], alors


n b
b−a X b−a
Z
lim f (a + k )= f (x) dx.
n−→+∞ n n a
k=1

32 Pr. Mustapha BASSOUR

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