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Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines Chapitre I :


DEFINITIONS ET THEORIE GENERALE DES TURBOMACHINES

Chapter · February 2021

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Abdallah Haouam
Badji Mokhtar - Annaba University
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Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Chapitre I : DEFINITIONS ET THEORIE GENERALE DES


TURBOMACHINES

I.1 Définition
Par définition, une turbomachine est une machine tournante qui réalise un transfert d’énergie
entre son propre arbre appelé rotor et un fluide en mouvement. Le préfixe turbo provient du
latin turbinis qui signifie qui tourne ou qui est en rotation. Il a été introduit en France en 1822
par l’ingénieur des mines Claude Bourdin (1790-1873).

Ce transfert peut s’effectuer dans les deux sens suivants :

- Une récupération de l’énergie du fluide sur l’arbre de la machine, fonction réalisée par
les turbines.
- Une augmentation de l’énergie du fluide par fourniture de l’énergie mécanique sur
l’arbre de la machine, fonction réalisée par les machines type pompe, compresseur,
ventilateur.

I.2 Domaines d’utilisation des turbomachines


Les principaux domaines d’application des turbomachines sont : la production de l’énergie
électrique (turbines hydrauliques, turbines à gaz, turbines à vapeur) ; l’industrie lourde
(compresseurs centrifuges, turbocompresseurs pour moteurs Diesel, pompes et ventilateurs) et
la propulsion (turbines à gaz d’aviation, de navires, compresseurs de locomotives). On
distingue :

I.2.1 Machines réceptrices


- Récupération de l’énergie d’un fluide

Le fluide concerné peut être un liquide (cas des turbines hydrauliques). Ces turbines sont
utilisées pour récupérer l’énergie potentielle d’une masse d’eau (barrage hydraulique, usines
marée-motrices) afin de produire l’énergie électrique par l’intermédiaire d’alternateurs.

Le fluide peut être également un gaz, c’est le cas des turbocompresseurs : la turbine alimentée
par les gaz d’échappement, entraîne un compresseur qui permet la suralimentation d’un
moteur à combustion interne.

I.2.2 Machines génératrices


- Transport d’un fluide : c’est le cas des pompes hydrauliques : elles permettent de
vaincre le champ gravitationnel résultant de l’élévation d’une masse de liquide. Egalement,
les boosters utilisés au niveau des gazoducs afin de vaincre les pertes de charge au niveau du
circuit
- Compression des gaz : domaine très diversifié de l’industrie
- Ventilation : création d’un débit d’air (climatisation)
Dr A. HAOUAM 1
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

I.2.3 Machines associées ou mixtes


Celles-ci sont utilisées pour la production de l’énergie mécanique à partir d’une source de
chaleur.

- Les turbines à vapeur, utilisées pour une production de grande puissance d’énergie
électrique dans les centrales électriques.
- Les turbines à gaz, utilisées pour la production de l’énergie électrique locale, la
propulsion des chars, des avions et l’aérospatiale ; actionner une hélice d’un bateau ou d’un
avion.
- Les turbopropulseurs, utilisés pour la propulsion à l’aide de turboréacteurs et turbo
fan.

I.3 Classification des turbomachines


On peut les classer suivant :

a) La fonction de la machine
- Réceptrice (turbine hydraulique)
- Génératrice (pompe, compresseur)
- Mixte : à la fois génératrice et réceptrice (turbine à gaz)
b) Le type d’installation
- Les turbomachines encastrées telles que les pompes centrifuges, les turbines à gaz où
le fluide circule à l’intérieur de conduits.
- Les turbomachines en veine libre où le fluide circule librement telles que les éoliennes,
les hélices d’avion ou de navire.
c) Le sens de transfert de l’énergie
- Les turbomachines qui fournissent de l’énergie au fluide (enthalpie), dans ce groupe,
sont classés les compresseurs, les ventilateurs et les pompes.
- Les turbomachines qui retirent de l’énergie au fluide sous forme de travail mécanique,
principalement les turbines.
d) La nature du fluide
- Compressible : air, vapeur
- Incompressible : eau
e) La trajectoire du fluide par rapport à l’axe

On distingue en particulier :
- Les machines radiales ou centrifuges pour lesquelles les filets de courants sont
contenus dans des plans perpendiculaires à l’axe sauf au voisinage immédiat de celui-ci. Elles
sont caractérisées par des taux de pression élevés et des débits limités.

Dr A. HAOUAM 2
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Fig. I.1 Machine radiale ou centrifuge

- Les machines axiales pour lesquelles les filets de courants sont situés sur des surfaces
de révolution. Celles-ci sont caractérisées par des débits importants mais des taux de pression
limités.

Fig. I.2 Machine axiale

- Les machines hélico-centrifuges pour lesquelles les filets sont inclinés sur l’axe. Elles
sont appelées machines mixtes.

Fig. I.3 Machine hélico-centrifuge

Dr A. HAOUAM 3
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

f) Le mode d’action du fluide


- Mode à action ou turbomachines à impulsion dans lesquelles le fluide subit seulement
un changement d’impulsion lors du passage dans le rotor sans aucune variation de pression.
- Mode à réaction ou turbomachines à réaction dans lesquelles, l’échange énergétique
entre le fluide et le rotor entraîne une chute de pression sans aucune variation de vitesse.

- Les turbomachines de type combiné dans lesquelles le fluide subit un changement de


pression et de vitesse lors de son passage par le rotor.

g) Le degré d’injection : on dit qu’il s’agit d’une machine à injection totale ou partielle,
suivant que les canaux ou certains d’entre eux sont remplis de fluide actif.

h) Le nombre de roues ou étages


- Monocellulaire (à une seule roue ou à un étage)
- Multicellulaire (à plusieurs roues ou plusieurs étages)

I.4 Constitution des turbomachines


Une turbomachine est composée essentiellement d'un mobile de révolution, le rotor tournant
dans un stator limité par une enveloppe étanche.

I.4.1 Rôle du rotor


Assurer le transfert d’énergie entre l’arbre de la machine et le fluide en mouvement.
L’écoulement étant défléchi au passage de la roue, il existe donc une force exercée par le
fluide sur les aubages. Le point d’application de la force se déplace du fait de la rotation des
aubages, il y a donc travail d’où échange d’énergie.

- Énergie de pression : une turbomachine échange nécessairement de l’énergie de


pression avec le fluide (même si cela ne doit pas être sa fonction principale).
*Cas d’un compresseur : augmentation de la pression pour compenser les pertes de charge du
circuit.
*Cas d’une turbine : une partie de l’énergie récupérée l’est toujours sous forme de pression.
- Énergie cinétique : une turbomachine échange nécessairement de l’énergie cinétique
avec le fluide du fait de la giration de l’écoulement au passage de la roue mobile.
- Énergie calorifique : il n’y a pas d’énergie calorifique directement échangée entre le
fluide et la roue ; cependant le fluide peut recevoir de la chaleur naissant de la dégradation
d’une partie de l’énergie cinétique due au travail des forces de frottement liées à la nature
visqueuse du fluide. Le phénomène de dissipation, principalement localisé près des parois,
engendre la transformation de la forme d’énergie et non son transfert de l’énergie (il y a pertes
d’où diminution du rendement). La faible surface des parois en rapport avec les grands débits
rend les échanges de chaleur avec l’extérieur négligeable car celles-ci sont considérées
comme étant adiabatiques.

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Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

I.4.2 Rôle du stator


Modifier la forme d’énergie (énergie cinétique en pression, ou inversement). Il existe comme
pour la roue mobile une force exercée par le fluide sur les aubages, liée à la déflection de
l’écoulement. Par contre l’aubage étant fixe, il n’y a pas de déplacement du point
d’application de la force, donc pas de travail, ce qui signifie, pas d’échange d’énergie.

- Redresseur de compresseur axial :


Situé en aval de la roue mobile.

Rôle : redresser l’écoulement vers la direction axiale, transformant ainsi l’énergie cinétique de
la composante giratoire de vitesse en pression statique.

- Distributeur de turbine axiale :


Situé en amont de la roue mobile.

Rôle : provoquer une giration de l’écoulement, transformant ainsi une partie de l’énergie de
pression statique disponible sous forme d’énergie cinétique. Cette énergie est ensuite
récupérée au niveau de la roue mobile.

- Diffuseur de pompe ou compresseur centrifuge :

Récupération de pression statique avec l’augmentation de la section de passage (rayon).

Fig. I.4 Organes d’une turbomachine

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Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

I.4.3 Divers types de turbomachines en images

Fig. I.5 Divers types de turbomachines

I.5 Equation générale des turbomachines : équation d’Euler


I.5.1 Triangles de vitesses
Les vitesses à considérer au sein d’une turbomachine sont :
- La vitesse périphérique U au rayon r par rapport au centre de rotation appelée vitesse
d’entrainement ;
- La vitesse absolue C du fluide mesurée dans le système fixe ou global ; c’est celle vue
par un observateur fixe.
- La vitesse relative W dans un système solidaire avec l’aubage en mouvement ; c’est
celle perçue par un observateur en mouvement.
Ces composantes sont reliées par la relation vectorielle :

𝐶⃗ = 𝑈
⃗⃗ + 𝑊
⃗⃗⃗⃗ (I.1)

La composante tangentielle de la vitesse absolue est notée 𝐶𝑢

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Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Fig. I.6 Parallélogramme et triangle de vitesses

𝛼 : est l’angle des vitesses absolues


𝛽 : est l’angle des vitesses relatives

Fig. I.7 Rotor élémentaire

La composante de la vitesse absolue C dans la direction radiale est notée 𝐶𝑟 , celle dans la
direction axiale de l’écoulement est notée 𝐶𝑎 .
1.5.2 Equation générale des turbomachines
Les principes fondamentaux de la conservation de la masse, de la conservation de la quantité
de mouvement et du moment de la quantité de mouvement sont les éléments clés pour l’étude
des turbomachines.

- Equation de la conservation de la masse

Elle exprime l’accumulation de matière dans un volume de contrôle (Fig. I.8) comme étant
égale à la somme des flux massiques qui traversent les frontières d’un volume. Son expression
mathématique est :
𝑑
∫ 𝜌𝑑𝑉
𝑑𝑡 𝑉
+ ∫𝑆 𝜌𝑣. 𝑑𝑆 = 0 (I.2)

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Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Fig. I.8 Volume de contrôle

- Equation de la conservation de la quantité de mouvement

La somme des forces est égale à l’accumulation de la quantité de mouvement dans un volume
de contrôle plus la somme des flux de quantité de mouvement qui traversent les frontières du
volume.
𝑑
𝐹 = 𝑑𝑡 ∫𝑉 𝜌𝑣. 𝑑𝑉 + ∫𝑆 𝜌𝑣𝑣. 𝑑𝑆 (I.3)

- Equation de la conservation du moment de la quantité de mouve ment : Equation


d’Euler

La variation de l’impulsion angulaire est égale à la somme des moments des forces externes.
𝑑
𝑀 = 𝑑𝑡 ∫𝑉 𝑟𝑣𝜌. 𝑑𝑉 + ∫𝑆 𝑟𝑣𝜌𝑣. 𝑑𝑆 (I.4)

∑𝑀⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑉𝐶 = La dérivée du moment cinétique (variation du moment cinétique dans le volume de
contrôle) + débit du moment à travers la surface de contrôle.

On considère un écoulement unidimensionnel en régime stationnaire dans le stator d’une


turbomachine ayant des conditions uniformes à l’entrée et à la sortie notées par les indices 1
et 2 respectivement.
𝑑
La conservation du moment en régime permanent : = 0, à un filet de fluide permet
𝑑𝑡
d’écrire :

𝑀 = ∫𝑆 𝑟𝜌𝑣𝑣. 𝑑𝑆 = 𝑟2 𝑣2 𝜌2 𝑄2 − 𝑟1 𝑣1 𝜌1 𝑄1 (I.5)

𝜌1 𝑄1 = 𝜌2 𝑄2 = 𝑚̇ ⟹ 𝑀 = 𝑚̇(𝑟2 𝑣2 − 𝑟1 𝑣1 ) (I.6)

A l’aide des triangles de vitesse, l’expression du moment (I.6) pour une machine génératrice
devient :

𝑀 = 𝑚̇(𝑟2 𝐶2𝑢 − 𝑟1 𝐶1𝑢 ) [J] (I.7)


Dr A. HAOUAM 8
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Où 𝐶2𝑢 et 𝐶1𝑢 sont les projections des vitesses absolues 𝐶2 et 𝐶1 (𝑣2 et 𝑣1 ) (Fig. I.9).

Fig. I.9 Rotor schématique et équation d’Euler

Pour un rotor à la vitesse de rotation angulaire 𝜔, la puissance est donnée par :


𝑃 = 𝑊̇ = 𝑀𝜔 = 𝑚̇(𝑟2 𝐶2𝑢 − 𝑟1 𝐶1𝑢 )𝜔 = 𝑚̇(𝑈2 𝐶2𝑢 − 𝑈1 𝐶1𝑢 ) [W] (I.8)

L’énergie transmise par unité de masse ou travail spécifique entre le rotor et le fluide d’une
machine génératrice sera exprimée par :
𝑃
𝑊1−2 = 𝑚̇ = (𝑈2 𝐶2𝑢 − 𝑈1 𝐶1𝑢 ) [J/kg] (I.9)

La forme de l’équation d’Euler pour une machine génératrice est exprimée par la charge ou
hauteur théorique 𝐻𝑡ℎ

Sachant que l’énergie potentielle par unité de masse est :

𝑊𝑡ℎ = 𝑔𝐻𝑡ℎ (I.10)

Dans ce cas les équations (I.9) et (I.10) permettent d’obtenir :


(𝑈2 𝐶2𝑢 −𝑈1 𝐶1𝑢 )
𝐻𝑡ℎ = [m] (I.11)
𝑔

Une autre forme de la relation d’Euler pour une machine génératrice peut être obtenue à l’aide
de la relation trigonométrique liant les côtés du triangle de vitesse.

𝑊 2 = 𝑈 2 + 𝐶 2 − 2𝑈𝐶𝑢 (I.12)

𝐶𝑢 = 𝐶. 𝑐𝑜𝑠𝛼 est la projection de la vitesse absolue sur 𝑈:

De (I.12) on aura :

2𝑈𝐶𝑢 = 𝑈 2 + 𝐶 2 − 𝑊 2

D’où :

Dr A. HAOUAM 9
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

𝑈 2 +𝐶 2 −𝑊 2
𝑈𝐶𝑢 = (I.13)
2

Les équations d’Euler pour une machine génératrice (I.9) et (I.11) deviennent
respectivement :

𝑈22 −𝑈12 𝐶22 −𝐶12 𝑾𝟐𝟏 −𝑊22


𝑊1−2 = + + [J/kg] (I.14)
2 2 𝟐

𝑈22 −𝑈12 𝐶22 −𝐶12 𝑾𝟐𝟏 −𝑊22


𝐻𝑡ℎ = + + [m] (I.15)
2𝑔 2𝑔 2𝑔

Ces 2 équations (I.14) et (I.15) montrent que le transfert d’énergie comprend la variation de
l’énergie cinétique, la variation due aux forces centrifuges et la variation due aux vitesses
relatives.

Déduction :

La forme cinématique de l’équation d’Euler montre que :

a) Dans le cas des machines génératrices, il serait avantageux d’avoir 𝑈2 > 𝑈1 donc un
écoulement centrifuge. Nécessairement, il faut accélérer dans la roue le mouvement
absolu du fluide 𝐶2 > 𝐶1 et ralentir son mouvement relatif 𝑊2 < 𝑊1 (Fig. I.10).

Fig. I.10 Triangles de vitesses d’une machine génératrice

b) Par contre, dans le cas des machines réceptrices (turbines), il serait avantageux
d’avoir un écoulement centripète, soit 𝑈1 > 𝑈2 ; il faudrait accélérer la roue dans le
mouvement relatif, détente dans les aubes 𝑊2 > 𝑊1 , en ralentisssant le mouvement
absolu 𝐶2 < 𝐶1 (Fig. I.11).

Fig. I.11 Triangles de vitesses d’une machine réceptrice

c) L’énergie échangée correspond au travail effectué sur l’arbre notée 𝑊1−2 lequel est
maximal lorsque 𝐶1𝑢 = 0 c’est à dire𝛼1 = 90°

Dr A. HAOUAM 10
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

𝑊1−2 = 𝑈2 𝐶2𝑢 (I.16)

NB : Pour une machine réceptrice (turbine), l’équation d’Euler sera de la forme :

𝑊1−2 = (𝑈1 𝐶1𝑢 − 𝑈2 𝐶2𝑢 ) (I.17)

Le changement de signe provient du fait que :

D’après la convention de signe établie en thermodynamique, le travail produit par un fluide


est positif et celui exercé sur le fluide est négatif. Cela signifie que le travail produit par une
turbine est positif, par contre celui absorbé par un compresseur ou une pompe est négatif.

I.5.3 L’équation générale des turbomachines et l’équation de l’énergie


D’après le 1er principe de la thermodynamique, l’équation de l’énergie par unité de masse
s’écrit :

(𝑊 + 𝑄)1−2 = ∑ 𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒𝑠 = 𝐶𝑡𝑒 (I.18)

𝐶22 −𝐶12
(𝑊 + 𝑄)1−2 = (𝑈2 − 𝑈1 ) + (𝑃2 𝑉2 − 𝑃1 𝑉1 ) + + 𝑔(𝑍2 − 𝑍1 ) (I.19)
2

Le taux de transfert de chaleur est généralement faible, écoulement adiabatique : 𝑄1−2 = 0 ,


l’énergie potentielle est négligeable : 𝑍2 = 𝑍1 d’ où

𝐶22 −𝐶12
𝑊1−2 = (𝑃2 𝑉2 − 𝑃1 𝑉1 ) + (I.20)
2

1
Pour un fluide incompressible : 𝜌 = 𝐶𝑡𝑒 ; or 𝑉 = 𝜌 donc :

𝑃2 −𝑃1 𝐶22 −𝐶12


𝑊1−2 = + (I.21)
𝜌 2

Cette équation (I.21) est similaire à celle obtenue à l’aide des composantes des vitesses
d’écoulement du fluide (I.14), par identification on aura l’expression de la variation de la
pression :

𝑃2 −𝑃1 𝑈22 −𝑈12 𝑊12 −𝑊22


= + (I.22)
𝜌 2 2

Vérification :

Considérons les équations du 1er et du second principe de la thermodynamique :

𝑑𝑄 = 𝑑𝑈 + 𝑑𝑊 (I.23)

𝑑𝑄 = 𝑇𝑑𝑆 (I.24)

En vertu de la définition de l’enthalpie : ℎ = 𝑈 + 𝑃𝑉 et du travail élémentaire 𝑑𝑊 = −𝑃𝑑𝑉


on obtient par combinaison des équations (I.23) et (I.24) :

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𝑇𝑑𝑆 = 𝑑ℎ − 𝑉𝑑𝑃 (I.25)

Il en résulte pour un processus isentropique 𝑑𝑆 = 0


𝑑𝑃
𝑑ℎ = 𝑉𝑑𝑃 = (I.26)
𝜌

Ce qui est en accord avec le travail de compression, lequel est par définition égal à la
variation d’enthalpie statique:

𝑃2−𝑃1 𝑈22 −𝑈12 𝑊12 −𝑊22


𝑊1−2 = 𝑑ℎ = ℎ2 − ℎ1 = = + (I.27)
𝜌 2 2

Pour un compresseur centrifuge ou radial 𝑈2 > 𝑈1 , cette expression indique qu’il est possible
d’augmenter la pression sans modifier la vitesse relative.

Pour un compresseur axial 𝑈2 = 𝑈1 , pour augmenter la pression l’écoulement doit être


décéléré, ce qui favorise le décollement de la couche limite.

𝑃2 −𝑃1 𝑊12 −𝑊22


𝑊1−2 = = (I.28)
𝜌 2

I.6 Etage d’une turbomachine


Dans une turbomachine, l’ensemble stator-rotor est appelé étage (Fig. I.12).

I.6.1 Convention de signes


Pour les turbines, l’étage est composé d’un stator et d’un rotor dans cet ordre. L’indice 1
correspond à l’entrée du fluide dans le stator ; l’indice 2 correspond à la sortie du stator et
entrée du rotor ; enfin l’indice 3 correspond à la sortie du rotor.

Pour les compresseurs, l’étage est constitué d’un rotor suivi d’un stator ; dans ce cas, l’entrée
du rotor correspond à l’indice 1 et sa sortie correspond à l’indice 2.

Dr A. HAOUAM 12
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Fig. I.12 a) Etage d’une turbine axiale ; b) Etage d’un compresseur axial

I.6.2 Machine radiale

Fig. I.13 Triangles de vitesses d’une machine radiale

Dr A. HAOUAM 13
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

I.6.3 Triangle normal des turbomachines axiales


La composante de la vitesse d’entraînement 𝑈 est constante, il en est de même pour les
composantes axiales 𝐶𝑎 de la vitesse absolue 𝐶 à l’entrée et à la sortie des aubages.

Comme 𝑚̇ = 𝜌𝐶𝑎1 𝑆1 = 𝜌𝐶𝑎2 𝑆2

Or 𝑆1 = 𝑆2 et 𝜌 est contant, donc : 𝐶𝑎1 = 𝐶𝑎2 = 𝐶𝑡𝑒 (I.29)

L’étage correspondant pour une turbine stator-rotor est appelé étage normal. C’est un étage
répétitif pour lequel :

𝐶3 = 𝐶1
𝛼3 = 𝛼1
𝐶𝑎 = 𝐶𝑡𝑒
𝑈 = 𝐶𝑡𝑒 (I.30)

Les angles sont mesurés par rapport à la direction axiale de l’écoulement (Fig. I.14).

Fig. I.14 Triangle normal d’une turbine.

I.6.4 Degré de réaction


𝑅 indique la proportion dans laquelle la chute ou le gain de pression se distribue entre le rotor
et le stator. On définit le degré de réaction par la fraction de la variation d’enthalpie qui prend
place dans le rotor tel que 0 ≤ 𝑅 ≤ 1 .
∆ℎ ℎ −ℎ
𝑅 = ∆ℎ𝑟𝑜𝑡𝑜𝑟 = ℎ2 −ℎ3 (I.31)
é𝑡𝑎𝑔𝑒 1 3

𝑅 = 0 signifie que la détente du fluide est réalisée dans les aubages fixes ou tuyères, en amont
de la roue, et la pression est constante (en amont et en aval du rotor), c’est le cas des turbines
à action (Fig. I.15), (𝑃1 = 𝑃2 ; ℎ1 = ℎ2 ; ℎ1 − ℎ2 = 0)

Dr A. HAOUAM 14
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Fig. I.15 Chute d’enthalpie dans le stator d’une turbine à action

𝑅 = 0.5 correspond au degré de réaction des turbines à réaction pour lesquelles la détente est
répartie équitablement entre les tuyères et la roue (Fig. I.16).

Fig. I.16 Chute d’enthalpie dans une turbine à réaction

∆ℎ𝑟𝑜𝑡𝑜𝑟 ℎ1 − ℎ2
𝑅= = = 0.5 ⟹ ℎ0 − ℎ1 = ℎ1 − ℎ2
∆ℎé𝑡𝑎𝑔𝑒 ℎ0 − ℎ2

I.7 Rendements des turbomachines


Dans une turbomachine, il existe deux types de pertes :
- Les pertes internes dues à l’écoulement, elles sont causées par les forces visqueuses
qui transforment l’énergie mécanique en chaleur, par le phénomène de turbulence, par
le décollement de la couche limite et par les fuites.
- Les pertes externes entre la machine et le milieu ambiant.
D’où l’existence de divers rendements : le rendement isentropique, le rendement mécanique et
le rendement volumique.

Dr A. HAOUAM 15
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

I.7.1 Rendement isentropique :


Ce rendement prend en compte les irréversibilités du système. Il est défini comme une
relation entre le travail spécifique idéal et le travail spécifique réel.

Il est établi en fonction de la machine (génératrice ou réceptrice).

- Pour un compresseur :

Le rôle d’un compresseur (ou d’une pompe) est de fournir de l’énergie au fluide. On définit le
rendement par le rapport entre l’énergie du fluide et celle appliquée sur l’arbre de la machine.
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑊 Δℎ ℎ02𝑠 −ℎ01
𝜂𝑠𝑘 = 𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑎𝑝𝑝𝑙𝑖𝑞𝑢é𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙′𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒 = 𝑊𝑠 = Δℎ𝑠 = (I.32)
𝑟 𝑟 ℎ02 −ℎ01

ℎ0 est l’enthalpie de stagnation, valeur atteinte lorsque le fluide est amené au repos par un
processus isentropique

𝐶2
ℎ0 = ℎ + (I.33)
2

Fig. I.17 Variation d’enthalpie pour un compresseur.

𝐶12 𝐶22 𝑐22


ℎ01 = ℎ1 + ; ℎ02 = ℎ2 + et ℎ02𝑠 = ℎ2𝑠 +
2 2 2

NB : Les rendements peuvent être définis sur la base de conditions de stagnation ou de


conditions statiques. Le travail inclut la variation de l’énergie cinétique dans le 1er cas.

- Pour une turbine :

𝑇𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙′𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒 𝑊𝑟 Δℎ ℎ −ℎ


- 𝜂𝑠𝑡 = 𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 = = Δℎ𝑟 = ℎ 01−ℎ 02 (I.34)
𝑊𝑠 𝑠 01 02𝑠

Dr A. HAOUAM 16
Chapitre I : Définitions et théorie générale des turbomachines

Fig. I.18 Variation d’enthalpie pour une turbine

I.7.2 Rendement mécanique :


Il caractérise les pertes par friction entre les composantes mécaniques et se traduit par une
relation entre le travail spécifique utile et le travail fourni au rotor.

- Pour un compresseur

𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑠𝑝é𝑐𝑖𝑓𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑟é𝑒𝑙


𝜂𝑚𝑘 = 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖 𝑎𝑢 𝑟𝑜𝑡𝑜𝑟 (I.35)

- Pour une turbine


é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙′𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒
𝜂𝑚𝑡 = (I.36)
𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑠𝑝é𝑐𝑖𝑓𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑟é𝑒𝑙

I.7.3 Rendement volumétrique


- Pour les pompes et les compresseurs :

𝑚̇
𝜂𝑣 = 𝑚̇+𝑚̇ (I.37)
𝑟
𝑚̇ est le débit fourni par le système
𝑚̇ 𝑟 est le débit de recirculation entre le rotor et le stator

- Pour les turbines :


𝑚̇ −𝑚̇ 𝑟
𝜂𝑣 = (I.38)
𝑚̇

NB : on utilise également les débits volumiques.

Dr A. HAOUAM 17
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I.7.4 Rendement hydraulique

𝐻 𝐻
𝜂ℎ = 𝐻 = 𝐻+∑ 𝜁 (I.39)
𝑡ℎ

∑ 𝜁: Pertes de charge d’une machine génératrice comprenant :

Les pertes au niveau de la roue, du diffuseur ou parties fixes (volute).

I.7.5 Rendement global d’une turbomachine


Il est défini par le produit de 03 rendements

𝜂𝑔 = 𝜂ℎ ∗ 𝜂𝑚 ∗ 𝜂𝑣 (I.40)

Dr A. HAOUAM 18

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