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MACHINES TOURNANTES

STATIQUES
Prérequis

• Mécanique des Fluides : bilans globaux, hydrostatique


• Hydraulique des Ecoulements en Charge : pertes de charge
• Résistance de matériaux
• Notion de base en électricité

Objectifs
A la fin du cours, l’élève Ingénieur doit être capable de :
Décrire et expliquer le fonctionnement des machines tournantes électriques
Décrire et expliquer le principe de fonction des pompes
Reconnaître les équipements en amont et aval des pompes
Procéder aux choix des pompes.
Décrire et expliquer le principe de fonction des turbines
De déterminer les caractéristiques des machines tournantes statiques (puissance, rendement, cylindrée
etc…)
D’effectuer les calculs de transmission mécanique de puissance (engrenages, poulie courroies, chaine
etc…)

Contenu
1e Partie : LE MOTEUR ET LES POMPES
Chapitre 1 : MACHINE TOURNANTE ELECTRIQUE
Chapitre 2 : POMPE CENTRIFUGE, POMPE VOLUMETRIQUE
Chapitre 3 : TURBINES

2e Partie TRANSMISSION MECANIQUE DE PUISSANCE


Chapitre 0 : CALCUL DES ARBRES
Chapitre 1 : TRANSMISSION DE PUISSANCE ENTRE ARBRES EN PROLONGEMENT
Chapitre 2 : TRANSMISSION DE PUISSANCE PAR FRICTION
Chapitre 3 : TRANSMISSION DE PUISSANCE PAR LIEN FLEXIBLE
Chapitre 4 : TRANSMISSION PAR OBSTACLES

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Chapitre 1 : Machine tournante électrique

1.1 Généralités
1.1.1 Définition: La machine électrique
Une machine électrique est un dispositif électromécanique basé sur
l'électromagnétisme permettant la conversion d'énergie électrique en énergie mécanique.
Ce processus est réversible et peut servir à produire de l'électricité.
Les machines électriques produisant de l'énergie électrique à partir d'une énergie
mécanique sont communément appelées des génératrices, dynamos ou alternateurs suivant la
technologie utilisée.
Les machines électriques produisant de l'énergie mécanique à partir d'une énergie
électrique sont communément appelées des moteurs.

1.1.2 Constitution des machines tournantes


Une machine électrique est généralement une machine
tournante, constituée de deux parties distinctes reliées par une
liaison pivot :

• Le stator, partie fixe par rapport au bâti, qui permet


l'échange de l'énergie électrique, grâce à des fils
conducteurs reliés au circuit électrique.

• Le rotor, partie mobile par rapport au bâti, qui permet


l'échange de l'énergie mécanique, grâce à
Fig.1 :Machine tournante
un arbre accouplé au système mécanique.

Le transfert interne entre énergie électrique et énergie


mécanique se fait par l'intermédiaire de l'énergie magnétique,
grâce à une interaction entre le champ
magnétique inducteur produit par le stator et celui induit dans
le rotor.

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1.1.3 Réversibilité
Les machines électriques tournantes sont réversibles, la même machine peut fonctionner
en moteur ou en génératrice.

• Le moteur à courant continu utilisé en génératrice produit une tension continue au


stator, c'est la génératrice à courant continu (dynamo).

• Le moteur synchrone utilisé en génératrice produit une tension


de fréquence directement proportionnelle à la vitesse de rotation, c'est la génératrice
synchrone (alternateurs des centrales électriques).

• Le moteur asynchrone utilisé en génératrice produit une tension


de fréquence légèrement inférieure au cas de la génératrice synchrone c'est
la génératrice asynchrone (centrales éoliennes).

1.1.4 Modélisation
Les machines tournantes fonctionnant
en moteur se caractérisent par :
• En entrée (énergie électrique) :
o un courant I (en A)
une tension U (en V)
• En sortie (énergie mécanique) :
o une vitesse angulaire ω (en rad/s)
o un couple C (en N.m)
La figure ci-contre représente ce fonctionnement en
moteur.
Fig.2 :Conversion électromécanique : flux
Lorsqu'elles fonctionnent en génératrice, le flux d'énergie
d'énergie est inversé. L'énergie d'entrée devient
l'énergie mécanique et l'énergie de sortie l'énergie
électrique.
Le transfert d'énergie n'étant pas parfait, il génère des pertes caractérisées par le rendement :

• Pa : puissance absorbée (en W)


Pu : puissance utile (en W)

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Si La machine fonctionne en moteur, Pu est la puissance mécanique et Pa la puissance
électrique.
Si La machine fonctionne en génératrice, Pu est la puissance électrique et Pa la puissance
mécanique.

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Chapitre 2 : Pompe centrifuge, pompe volumétrique
2.1 Introduction
Chez l'être humain, le cœur occupe un rôle de très grande importance.
Il a pour principale fonction de faire circuler dans tout l'organisme, par l'intermédiaire d'artères et de
veines, le sang qui est essentiel au bon fonctionnement de toutes les parties du corps humain.

Dans un circuit hydraulique, la pompe joue un rôle tout aussi important, lequel s'apparente à celui
joué par le cœur chez l'être humain.

❖ La pompe permet de faire circuler, par l'intermédiaire de canalisations, un fluide hydraulique


qui déplacera des charges grâce à des vérins ou à des moteurs hydrauliques.
❖ La pompe joue un rôle de premier plan, car c'est elle qui fournit l'énergie dans un circuit
hydraulique.

2.2 Quelques définitions

❖ Définition de la pression
La pression est la pression statique mesurée de liquides et de gaz dans des récipients ou des tuyaux par
rapport à l’atmosphère (Pa, mbar, bar).
❖ Pression d’équilibre
La pression est statique lorsqu’aucun fluide ne s’écoule.
Pression d’équilibre = hauteur de remplissage + pression de remplissage dans le vase d’expansion à
membrane.
❖ Pression hydrodynamique
La pression est dynamique lorsqu’un fluide s’écoule. Pression hydrodynamique = pression dynamique -
pertes de charge.
❖ Pression de pompe

Pression générée par le fonctionnement de la pompe centrifuge côté refoulement. Cette valeur peut être
différente de la pression différentielle, suivant le circuit.

❖ Pression différentielle

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Pression générée par la pompe centrifuge pour surmonter la somme de toutes les résistances dans un
système. Elle est mesurée entre l’aspiration et le refoulement de la pompe centrifuge. En raison des
pertes de charges engendrées par les différents composants du circuit - tuyauterie, robinets, chaudière et
corps de chauffage -, la pression différentielle varie en tous points du circuit.

❖ Pression de fonctionnement
Pression qui existe ou peut exister lors du fonctionnement d’un système ou de certaines parties de celui-
ci.
❖ Pression de fonctionnement admissible
Valeur maximale de la pression de fonctionnement déterminée pour des raisons de sécurité.

2.3 Les types de pompes


On distingue principalement deux types de pompes; les pompes centrifuges et les pompes
volumétriques.
Les pompes centrifuges fonctionnent suivant le principe d'une mise en rotation du fluide à pomper
dans une roue tournant à grande vitesse (~600 - 3500 tr.mn-1). En sortie de roue, le fluide est canalisé
dans un diffuseur, puis ralenti dans une volute, et la pression dynamique acquise au niveau de la roue
(énergie de vitesse ou cinétique) est transformée en pression statique (énergie de pression). Le débit
pompé est essentiellement fonction:
de la différence de pression entre aspiration et refoulement (en mCL),

➢ de la vitesse de rotation de la roue,


➢ du diamètre de la roue (vitesse périphérique).

Elles ont un domaine d'application de pressions de 0.6 à 20 bars et des débits jusqu'à 50 000 m3/h.

Pompe centrifuge avec vannes d'isolement

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Les pompes volumétriques ont pour caractéristiques de prélever, en un temps donné, un volume de
liquide incompressible à l'aspiration, et de l'envoyer au refoulement.
Certaines pompes volumétiques sont dites rotatives (cylindrée et vitesse de rotation fixent le débit
pompé).
D'autres sont dites alternatives car font appel au mouvement alterné d'un piston ou d'une membrane
(cylindrée et course fixent alors le débit pompé).
Elles ont un domaine d’application de pression jusqu’à 10000 bars et des débits de 0.1 à 10 m3/h.

Pompe volumétrique à membrane (alternative)

Pompe volumétrique péristaltique (rotative)

Certaines pompes volumétriques sont dites rotatives (cylindrée et vitesse de rotation fixent le
débit pompé).D'autres sont dites alternatives car font appel au mouvement alterné d'un piston ou
d'une membrane (cylindrée et course fixent alors le débit pompé).

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Certaines pompes combinent les propriétés des deux précédentes.
2.4 Montages des pompes
On distingue le montage d'une pompe en charge (réservoir d'aspiration au-dessus de la pompe)
et le montage d'une pompe en aspiration (réservoir d'aspiration sous la pompe).
Afin d'éviter le phénomène de cavitation à l'intérieur de la pompe, la pression à l'aspiration Pe doit être
supérieure à la tension de vapeur saturante du fluide Ps. Soit, Pe > Ps

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Figure : Montages des pompes
La relation de Bernoulli entre 1 et e donne

Si on considère le réservoir grand alors on peut négliger V1 devant Ve.

La condition de non cavitation donne :

L'origine étant fixée au niveau de la pompe Ze=0 (Figure ci-dessus).


En réalité, les conditions de non cavitation sont données par le constructeur de la pompe car il existe
des zones dans la pompe où la pression est inférieure à Pe. Cette condition est donnée sous la forme
d'une charge hydraulique minimale à avoir à l'entrée de la pompe. On l'appelle le NPSH requis. Il est
déterminé expérimentalement par le constructeur de la pompe et dépend de la vitesse de rotation de la
roue.

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Le NPSH désigne le Net Pressure Suction Head soit la hauteur nette absolue à l'aspiration. Elle
correspond à la charge hydraulique absolue diminuée de la tension de vapeur saturante du fluide. Il se
mesure en mètre.

D'un point de vue physique, g HPSH représente la réserve d'enthalpie du fluide au-dessus de sa tension
de vapeur saturante.

On distingue le NPSH disponible, c'est à dire celui qu'on a à l'entrée de la pompe :

du NPSH requis donné par le constructeur de la pompe.

La condition de non cavitation de la pompe s'écrit :

En fait, le NPSH requis de la pompe est déterminé comme le seuil au deçà duquel la cavitation fait son
apparition dans la pompe et détériore ses performances de 3%.

Pour éviter la cavitation dans une pompe, il faudra veiller à limiter les pertes de charges à l'aspiration,
éviter que la pression du réservoir soit trop faible et dans la cas d'une pompe en aspiration, éviter que la
hauteur d'aspiration soit trop importante.

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2.5 Association de pompes
Pour parvenir à obtenir certaines conditions de fonctionnement impossibles à réaliser avec une seule
pompe, les utilisateurs associent parfois deux pompes dans des montages en série ou en parallèle.
2.5.1 Pompes en parallèle

Lorsque l'on met deux pompes en parallèle, les débits s'ajoutent. Ainsi, on peut reconstruire la
caractéristique de l'ensemble des deux pompes en sommant le débit pour une hauteur manométrique
donnée. A la figure ci-dessous, nous avons deux pompes identiques en parallèles. Il est à noter que le
rendement ici ne change pas.

Figure: Couplage en parallèle

Les pompes P1 et P2 montées en parallèle montrent la même hauteur manométrique totale HMT.

Le débit total du montage est la somme des débits des deux pompes pour une même hauteur
manométrique totale.

2.5.2 Pompes en série

Lorsque les pompes sont en série, il faut ajouter la hauteur manométrique. On retrouve ce cas dans les
pompes multicellulaires.

On considère deux pompes P1 et P2 ayant des caractéristiques différentes. Le montage en série de


deux pompes est illustré comme suit :

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Figure : Couplage en série

Les pompes P1 et P2 montées en série sont traversées par le même débit de liquide Qv.

La hauteur manométrique totale de cette configuration est la somme des hauteurs


manométriques totales Hmt1 et Hmt2 des deux pompes.

Le couplage en série permet d'augmenter la hauteur manométrique totale: il convient donc pour un
réseau présentant des pertes de charge importantes.

2.6. Régulation du débit

Plusieurs méthodes sont possibles pour changer le débit.

➢ Changement de la vitesse de rotation de la pompe

C'est la méthode la plus employée. Cependant, la régulation électrique du moteur via un variateur de
fréquences engendre une consommation d'énergie supplémentaire dont il faut tenir compte (voir Figure
ci-dessous).

Figure : Régulation par variateur électronique

➢ Ajout d'une vanne réglable sur la conduite de refoulement

L'ajout d'une vanne plus ou moins ouverte sur la conduite de refoulement engendre des pertes de
charges singulières qui vont déplacées la caractéristique du réseau vers les faibles débits.

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Cette méthode est très coûteuse d'un point de vue énergétique et est donc à prohiber.

Réglage par By-Pass

Le principe du réglage de débit par By-Pass consiste à dériver une partie du débit au refoulement pour le
réinjecter à l'aspiration. Cett e méthode est d'un point de vue énergétique pas très rationnelle.

Figure 15 : Montage de régulation de débit

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2.7 Caractéristiques de fonctionnement des pompes hydrauliques volumétriques

Une pompe transforme l'énergie mécanique de sa source motrice en énergie hydraulique ou


fluidique.
La quantité, ou volume de fluide, mise en mouvement par une pompe en fonction du temps
s'appelle "débit". Le débit s'exprime en l/min.
Le débit théorique fourni par une pompe hydraulique volumétrique est calculé à l'aide de
l'équation suivante :

La résistance à l'écoulement provoque la pression dans un circuit hydraulique.


La puissance hydraulique est calculée à l'aide de l'équation suivante :

Où :

P: Puissance hydraulique en watts (W) ;


Qv: Débit de la pompe en litres par minute (l/min) ;
p: Pression côté refoulement en pascals (Pa).

Le rendement volumétrique détermine l'ampleur des fuites d'huile internes.


Les pertes d'énergie mécanique sont dues aux frottements visqueux et dynamiques. Le rendement
mécanique détermine l'ampleur de ces pertes.
Les pertes totales résultent des pertes volumétriques par les pertes mécaniques.

2.8 Sélection des pompes hydrauliques volumétriques

• Les facteurs à prendre en considération lors de la sélection d'une pompe sont les suivants :

✓ débit et cylindrée de la pompe ;


✓ pression en fonctionnement de la pompe ;
✓ vitesse de rotation de la pompe ;
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✓ viscosité du fluide ;
✓ rendement de la pompe ;
✓ niveau sonore de la pompe ;
✓ coût d'achat de la pompe ;
✓ type d'accouplement de l'arbre de la pompe ;
✓ type de filet et disposition des orifices ;
✓ type de flasque de la pompe ;
✓ dimensions de la pompe ;
✓ fiabilité de la pompe ;
✓ délais de livraison ;
✓ facilité à obtenir des pièces de rechange ;
✓ documentation technique disponible ;
✓ réputation du fabricant.

2.9 Utilisation appropriée des manuels du fabricant

❖ Les manuels du fabricant fournissent toutes les informations sur les caractéristiques de
fonctionnement d'une pompe hydraulique.
❖ Les informations sont présentées sous forme de tableaux, de graphiques, de schémas ou tout
simplement de textes.
❖ Le numéro de modèle du fabricant qui apparaît sur la plaque signalétique permet d'obtenir plusieurs
caractéristiques de fonctionnement.
❖ Une fiche de spécifications est nécessaire à la réalisation d'essais et elle permet également de
planifier un travail d'installation ou de réparation.

2.10 Vérification en fonctionnement des caractéristiques des pompes volumétriques

✓ Un essai de débit consiste à mesurer, à l'aide d'un banc d'essai hydraulique, le débit fourni par une
pompe à différentes vitesses de rotation. Un essai de débit s'effectue à vide, c'est-à-dire sous aucune
pression du côté du refoulement.
✓ Un essai de pression consiste à augmenter graduellement la pression au refoulement de la pompe à
une vitesse de rotation fixe, ce qui permet de mesurer le débit fourni par celle-ci.
✓ Un essai de rendement consiste à évaluer, en pourcentage, la chute de débit d'une pompe
volumétrique entre une pression de travail nulle et sa pression de travail nominale lorsque cette
pompe est entraînée à sa vitesse de rotation nominale

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On détermine le rendement volumétrique à l'aide de l'expression suivante :

✓ Une inspection visuelle en fonctionnement s'effectue à vitesse et à pression nominales. Elle consiste à
vérifier visuellement l'extérieur de la pompe pour détecter les fuites d'huile externes.

2.11 Quelques remarques


Les conséquences de l'une ou l'autre de ces technologies sur le procédé et les équipements
annexes à installer sont importantes.

• Le débit d'une pompe volumétrique est presque totalement indépendant de la pression


de refoulement (fluide incompressible). Il est donc inutile voire dangereux de disposer
une vanne de réglage ou d'isolement au refoulement de cette pompe.
• La pression au refoulement d'une pompe volumétrique peut atteindre des valeurs
extrêmes en cas de blocage du débit pompé. Il est donc nécessaire d'installer une
soupape au refoulement d'une telle pompe s’il y a une vanne d'isolement au
refoulement. Les pompes volumétriques sont en général équipées en interne d'une
soupape de protection. Son rôle est de protéger la pompe, pas les équipements
procédés qui lui sont reliés. Il convient donc d'installer une soupape de protection
process indépendante, tarée en fonction des équipements environnant la pompe.
• Une pompe volumétrique est en général auto-amorçante. Cela signifie que si elle est
exempte de liquide lorsqu'on la démarre, elle crée une aspiration (un vide) suffisant
pour amener le liquide jusqu'à l'aspiration. Cela peut ne pas être le cas si la pression
au refoulement est très élevée, car le gaz qui remplit la pompe initialement est lui
compressible. On doit alors amorcer la pompe en ouvrant une mise à l'atmosphère à
son refoulement (vanne d'amorçage).
• Le débit d'une pompe centrifuge sera réglé soit en disposant une vanne de réglage
proche du refoulement de la pompe, soit par un système de variation de la vitesse de
rotation du moteur d'entrainement (moteur électrique, turbine à vapeur, ...).
• Une pompe centrifuge n'est en général pas auto-amorçante (ou sa capacité d'amorçage
est faible). Il convient alors de la remplir de liquide avant de la démarrer si elle est
montée en aspiration. Certaines pompes centrifuges sont néanmoins dites auto-
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amorçante, car elles peuvent s'amorcer si la hauteur d'aspiration n'est que de quelques
mètres.

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Chapitre 3 : TURBINES ET COMPRESSEURS
1. Définition:
Une turbine est une machine qui fourni un fluide à haute pression
utilisée pour produire un travail mécanique.

Exemple:

Une turbine à gaz ou une turbine à vapeur.


Le procédé (fluide de travail) d'une turbine à gaz est généralement de
l'air; pour une turbine à vapeur, le procédé est généralement de l'eau.

Une turbine à gaz est une machine tournante thermodynamique


appartenant à la famille des moteurs à combustion interne dont le rôle est de produire de l'énergie
mécanique sous la forme de la rotation d'un arbre, directement à partir de l'énergie cinétique des
gaz produits par la combustion d'un hydrocarbure (fioul, gaz combustible…) qui subissent une
détente dans une turbine.
Le comburant, le plus souvent de l'air ambiant, est généralement comprimé avant de pénétrer dans
la chambre de combustion, en utilisant un compresseur rotatif entraîné par le même arbre que la
turbine.
Le mot « gaz » dans l'ancienne dénomination « turbine à gaz » (longtemps la plus employée) ne
signifie pas que la machine ne peut brûler que du combustible gazeux, mais fait référence au
caractère gazeux des produits de combustion, par opposition aux turbines à vapeur dans lesquelles
le fluide moteur (de la vapeur d'eau) se condense en liquide.

2. principe de fonctionnement
La turbine à gaz est un moteur thermique réalisant les différentes phases de son cycle
thermodynamique dans une succession d’organes traversés par un fluide moteur gazeux en
écoulement continu. C’est une différence fondamentale par rapport aux moteurs à pistons qui
réalisent une succession temporelle des phases dans un même organe (généralement un cylindre).

Cycle simple d’une turbine à gaz

-Le compresseur (« C »), constitué d'un ensemble d'ailettes fixes (stator) et mobiles (rotor),
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comprime l'air extérieur (« E »), simplement filtré, jusqu'à 10 à 15 bars, voir 30 bars pour certains
modèles.
-Du combustible (« G ») (gazeux ou liquide pulvérisé), est injecté dans la (les) chambre(s) de
combustion (« Ch ») où il se mélange à l'air comprimé pour entretenir une combustion continue.
-Les gaz chauds se détendent en traversant la turbine (« T »), où l'énergie thermique et cinétique des
gaz chauds est transformée en énergie mécanique. La turbine est constituée d'une ou plusieurs roues
également munies d'ailettes précédées d'aubages f ixes (directrices). Les gaz de combustion
s'échappent par la cheminée (« Ec ») à travers un diffuseur.
-Le mouvement de rotation de la turbine est communiqué à l'arbre (« A ») qui actionne d'une part le
compresseur et d'autre part une charge qui n'est autre qu'un appareil (machine) récepteur (ice)
(pompe, alternateur, compresseur…) accouplé à son extrémité.
Pour la mise en route, on utilise un moteur de lancement (« M ») qui joue le rôle de démarreur ;
dans certaines configurations, c'est l'alternateur du groupe lui-même qui est utilisé en moteur
pendant la phase de lancement. Le réglage de la puissance est possible en agissant sur le débit de l'air
à l’entrée et sur l'injection du carburant. Le réglage de la vitesse
de rotation n'est possible que si l'organe entraîné le permet. En effet, dans le cas d'un alternateur
connecté à un réseau électrique à fréquence fixe (par exemple 50 ou 60 Hz),
cette fréquence impose une vitesse fixe, le débit de carburant sert alors à régler la puissance produite.
Dans sa forme la plus simple, la turbine à gaz fonctionne selon le cycle dit
de Joule comprenant successivement et schématiquement :
➢ une compression adiabatique qui consomme de l’énergie mécanique.

➢ une combustion isobare (exemple d’un moteur Diesel).

➢ une détente adiabatique jusqu’à la pression ambiante qui produit de l’énergie mécanique.

Figure : turbine à gaz LM2500

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3. Turbine à gaz, cycle théorique de Brayton

Elle comporte un compresseur qui compresse l'air aspiré,


une chambre de combustion pour augmenter la température du
mélange air-carburant, la turbine qui receuille l'energie du gaz
comprimé et chauffé afin de fournir un travail mécanique, et
enfin un un systeme d'échappement qui rejette les gaz brulés.

Une turbine à gaz est représentée par le diagrame de


Brayton dans un diagramme TS.
- Le processus 1-2 represente la compression isentropique.
- Le processus 2-3 represente la combustion isobare.
- Le processus 3-4 represente la détente isentropique.
- Le processus 1-2 represente l’échappement isobare.

4. Turbine à gaz, cycle réel de Brayton


En réalité, le processus 1-2 et 3-4 ne sont pas isentropique
(adiabatique et réversible) à 100%. N'est pas adiabatique
puisqu'une quantité non nulle de chaleur est échangée avec le milieu
extérieur; puis pas réversible puisque la compression, comme la
détente, se font de façon brusque. Ainsi la correction à apporter est
que durant ces deux processus, d'ailleurs durant tous les processus
thermodynamiques pour un système isolé, l’entropie augment. Par
conséquent, un décalage vers les entropies croissantes fait passer 2s
en 2r et 4s en 4r. La compression réelle et la détente réelle se font de
façon irréversible, la combustion se fait de façon quasi-isobare; le
rejet des gaz brulés reste isobare à la pression atmosphérique.
Nous allons maintenant recalculer le rendement réel de la machine
de Brayton. L'indice "s" correspondra au processus isentropique
(théorique) et l'indice "r" correspondra au processus irréversible
(réel).

Pour le compresseur: ηCompresseur = ce qui est fourni par le gaz/ce qui est donné pour le gaz
= Travail isentropique /Travail réel
- Cp(T2s -T1)/- Cp(T2r - T1) = (T2s -T1)/(T2r - T1)
ηCompresseur = (T2s -T1)/(T2r - T1)
- Cp(T2r -T1) est le travail réellement reçu par le système (gaz), donc négatif. Ce travail comporte les pertes et le
travail utile: - Cp(T2s - T1).
Pour la turbine: ηTurbine = ce qui est fourni par la turbine /ce qui est donné à la turbine
= Travail réel/Travail isentropique
= + Cp(T4r - T3)/+ (Cp(T4s - T3)
ηTurbine = (T4r - T3)/(T4s - T3)
+ Cp(T4r - T3) est le travail réellement fourni par le système (gaz dans la turbine), donc positif. La valeur de ce travail
est inférieure à celle du travail théorique qui ne contient pas les pertes de chaleur dans la turbine. Le travail
théorique + Cp(T4s - T3) est plus grand que le travail réel + Cp(T4r - T3).
Donc:
ηCompresseur = (T2s -T1)/(T2r - T1)
ηTurbine = (T4r - T3)/(T4s - T3)
5. Applications
T1 = 20 oC
P1 = 1 bar
T3 = 1200 oC
ηCompresseur = 80%
ηTurbine = 90%
τ (taux de compression) P2/P1 = 10

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On peut remarquer que le taux de compression théorique est égal au taux de compression réel, puisque les processus 2-3 et 4-1
sont isobares. On parle du taux de compression tout court.

On calcule T2s:
Le processus 1-2 étant idéal (isentropique), donc:
T2s = T1 [P2/P1](γ - 1)/γ
= (20 + 273)[10]0.4/1.4 = 565.67 oK ≈ 566 oK
T2s = 566 oK

On calcule T2r:
T2r = T1 + (T2s - T1)/ηCompresseur
= 293 + (566 - 293)/0.8 = 634.25 oK
T2r = 634.25 oK ≈ 634 oK

On calcule T4s :
On remarque que P1 = P4 = Patm et 2 3
et que P4/P3 = 1/τ
Le processus 3-4 étant idéal (isentropique), donc:
T4s = T3 [P4/P3](γ - 1)/γ
= (1200 + 273)[1/10]0.4/1.4 = 762.96 oK ≈ 763 oK
T4s = 763 oK

On calcule T4r:
T4r = T3 + (T4s - T3) x ηTurbine
= 1473 + (763 - 1473)x 0.9 = 834 oK
T4r = 834 oK

On calcule QC:
QC = + Cp (T3 - T2r)
= 1.004 x (1473 - 634) = 842.36
= 842.36 kJ/kg ≈ 842 kJ/kg
QC = + 842 kJ/kg

On calcule QF:
QF = - Cp (T1 - T4r)
= 1.004 x (293 - 834) = - 543.16 kJ/kg ≈ - 543 kJ/kg
QF = - 543 kJ/kg

On calcule ηCycle:
ηCycle = 1 -(|QF|/QC))
= 1 - (543/842) = 35.5 % ≈ 36%

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2e Partie TRANSMISSION MECANIQUE DE PUISSANCE

Chapitre 0 : CALCUL DES ARBRES

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