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ETUDE D’UN COMPRESSEUR A PISTON(S)

Un compresseur à piston est une pompe volumétrique constitué d’un


cylindre à fond mobile (le piston) attelé à un mécanisme de transmission du
travail (arbre manivelle, bielle, tige…). Le piston oscille entre 2 positions.
Il est composé de :
- Un cylindre avec un clapet d’aspiration et un clapet de décharge ou
refoulement
- Un piston
- Un dispositif de transmission du travail bielle manivelle entrainé par un
moteur
On distingue les compresseurs
- A simple effet
- A double effet (les 2 faces du piston prennent part à la compression)
- A étages (plusieurs cylindres pour compresser une même masse d’air)
- A étages monocylindrique (piston en forme de bouteille)

Plan du cours
A – Cycle théorique de la compression de l’air
B - Diagramme réel et calcul du rendement volumétrique
C- Travail mis en jeu dans cycle théorique avec compression isentropique
ou adiabatique
D - Compresseurs étagés
E - Calcul la puissance développée par un compresseur
A – Cycle théorique de la compression de l’air

On suppose que le piston s’applique parfaitement sur le fond du cylindre côté


gauche.
Phase d’aspiration (de A à B): Dès que le piston commence à se déplacé vers la
droite, le clapet d’aspiration (CA) s’ouvre sous l’action de la pression de l’air
extérieur (P1). Pendant la course de A à B, l’orifice d’admission étant ouvert, la
pression P1 règne dans le cylindre. Pendant cette phase, le clapet de refoulement
(CR) est fermé sous l’action d’un ressort taré et ne peut s’ouvrir qu’à la pression
P2. Quand le piston arrive au bout de sa course côté droit, on note le volume
d’air aspiré V2.
Phase de compression (de B à C) : lorsque le piston se déplace de la droite vers
la gauche, le clapet d’admission se ferme et la pression augmente dans le
cylindre jusqu’à atteindre la pression P2, au tarage du clapet de refoulement, on
note le volume en ce point V2.
Pendant toute la durée de la compression, entre P1 et P2, la masse d’air est
constante.
Phase de refoulement (de C à D) : lorsque la pression refoulement P2 est
atteinte, le clapet CR s’ouvre et le fluide est transvasé dans le réservoir à
pression constante P2. Pendant ce laps de temps, le volume d’air passe de V2 à
0.
Rendement volumétrique théorique
Le volume d’air aspiré est donc V1, le cylindré V1.
V1
Rv= =1
V1

B - Diagramme réel
En réalité, il faut tenir compte :
- De l’existence d’espace mort
- Des pertes de charges
- Des fuites
- Des échanges calorifiques avec les parois
Espace mort : cet espace est nécessaire dans la construction d’un compresseur
afin que le piston ne vienne pas cogné dans le fond du cylindre. Il existe donc un
volume d’air résiduel.
A la fin de la phase de compression refoulement on note le volume d’air VD
contenu dans l’espace mort, à la pression P2.
Lors du déplacement du piston vers la droite, le clapet d’admission ne pourra
pas s’ouvrir tant que l’air contenu dans l’espace mort n’a pas atteint la pression
P1. La détente de cette masse d’air de P2 vers P1 et sa compression s’effectue
sensiblement sur la même polytropique. On peut donc dire que le travail fourni
pour cette masse d’air est le même en compression et en détente. La présence de
l’espace mort n’augmente donc pas le travail nécessaire pour comprimer la
masse d’air utile.
La principale conséquence de cet espace mort est une diminution de la quantité
de fluide aspiré. Le volume d’air aspiré est réduit de VB-VA.

Pertes de charges : Lors du passage des orifices des clapets d’admission et de


refoulement, le fluide subit des pertes de charges. Il en résulte des différences de
pression entre l’intérieur du cylindre et le reste du circuit.
Ces pertes de charges sont fonction des vitesses de passage du fluide.
A l’aspiration, on va créer une dépression, la pression du cylindre sera inférieur
à P1.
Au refoulement, les pertes de charges vont créer une surpression et rendre la
pression de la chambre supérieure à P2.
L’aire du diagramme théorique en est augmentée pour une même quantité de
fluide.
Retard à l’admission : à la fin de la phase d’aspiration, le volume d’air est VB
mais la pression est encore inférieure à P1. Le clapet ne se ferme que lorsque la
pression P1 est atteinte. (au point E).
On définit alors le rendement volumétrique :
Le volume d’air aspiré est donc VE-VA, sur la cylindrée VB-VD.
VE−VA
Rv=
VB−VD

Si on ne tient pas compte du retard à l’admission


VB−VA
Rv=
VB−VD

Remarques sur les clapets : pour réduire ces pertes de charges les soupapes ne
doivent nécessiter qu’une très faible différence de pression pour fonctionner.
Pour éviter les effets d’inertie, elles doivent être légères et réduite au minimum.
Pour réduire les chocs et les « effets de battements » on limite la levée pour ne
pas altérer les performances.
Bien souvent, on utilise de fines lames métalliques (0,2 à 0,5mm d’épaisseur) en
guise de ressort.
.

Fuites d’air :
- Au clapet d’admission et de refoulement
- Segmentation
Elles sont responsables d’une perte d’énergie et de fluide à comprimer
Echanges calorifiques avec les parois
L’échauffement du fluide au cours de la compression entraine une augmentation
de la température des parois du cylindre. Le fluide aspiré est alors réchauffé au
contact des parois du cylindre. Il en résulte :
- Une dépense d’énergie supplémentaire lors de la compression
- Une réduction de la masse de fluide aspiré

C- Travail mis en jeu dans cycle théorique avec compression isentropique


ou adiabatique
En l’absence de frottements et d’échanges de chaleur avec l’extérieur,
l’évolution du fluide est isentropique.
nota : une compression isotherme exigerait que la totalité de la chaleur soit
évacuée à l’extérieur du compresseur.Le refroidissement de l’air ne pouvant être
parfait il en résulte qu’en réalité la compression se trouve entre la courbe
isothermique et l’isentropique. La compression réelle est appelée compression
polytropique.
Rappel :
Pour une isotherme on PV=RT avec T constant
Pour une isentropique on a PVȣ=cte
Pour la compression polytropique on pvk=cte avec k compris entre 1 et 1,4 pour
l’air.

A la compression : Pour une pression p, le travail donné est

Transformation adiabatique dQ=0 dW=-pdv


Signe – parce que la variation de v est négative et on veut calculer
le W, positivement.

v2
Wc=−∫ Pdv
v1

cste
On a P= ɤ
V
v2
cste
Wc=−∫ ɤ
Pdv
v1 V

v2
1
Wc=−cste∫ ɤ
Pdv
v1 V

v2
Wc=−cste∫ V −ɤ dv
v1

x n+1
La primitive de x   est
n
n+1

V −ɤ+ 1
Wc=−cste [ ]
ɤ −1

1
Wc=−cste (V 2−ɤ+1−V 1−ɤ +1 )
−ɤ +1
On a P 1V 1ɤ=cste

−P 1V 1ɤ −ɤ+1 −ɤ+1
Wc= (V 2 −V 1 )
−ɤ +1

−1
Wc= ( P 1 V 1ɤ V 2−ɤ +1−P1 V 1ɤ V 1−ɤ +1)
−ɤ +1

On a P 1V 1ɤ =P 2 V 2ɤ
1
Wc= (P2 V 2ɤ V 2−ɤ +1−P 1V 1ɤ V 1−ɤ+1 )
ɤ −1

1
Wc= (P2 V 2−P 1V 1)
ɤ −1

On multiplie par P1 en haut et en bas

P1 P 2
Wc= ( V 2−V 1)
ɤ −1 P 1

P2
Avec taux de compression tc= P 1 et V1 le volume aspiré

Unités : p en pascals, v en m3, m en kg ou n en moles, R en J.mol -1.K-1 ou r en


J.kg-1.K-1, T en kelvin, W en j

D - Compresseurs étagés

Pour les rapports de compression élevés, il est nécessaire d’utiliser plusieurs


groupes disposés en série.
On profite de cette disposition pour utiliser des réfrigérants entre cylindres.
On peut également refroidir les cylindres eux-mêmes au moyen de chemises
d’eau. On distingue ainsi le mode de réfrigération interne et externe.
Un rapport de compression trop faible obligerait à multiplier le nombre de
cylindres, de tuyaux, de soupapes et diminuerait le rendement mécanique.
Un rapport de compression trop élevé, implique une difficulté de réfrigération,
car réduction du nombre de cylindre et de réfrigérants intermédiaires. La
puissance absorbée augmente, et risque de conduire le compresseur en surcharge
thermique.
Pour les compresseurs de plus petits débit, on peut admettre un rapport de
compression par étage plus important.

Diminution de la Quantité de Travail Nécessaire

Lorsque l’air est refroidi entre deux étages de compression, son volume diminue
et le travail nécessaire à la compression dans l’étage suivant est également
diminué.
La comparaison des diagrammes de compression du schéma ci-dessous montre
également l’aire représentative du gain de travail.

  Loi Travail Chaleur U


Isochore V = cst W=0 Qv = nCvT Qv
 P/T = cst
Isobare P = cst W = -P.V Qp = nCpT Qp
V/T = cst
Isotherme  T = cst   W = nRT.ln  Q = - W  0
PV = cst (v1/v2)
Adiabatique  PV = cst  Q = 0  W
  

Détermination du travail d’un étage par cycle, par kilogramme

Plusieurs méthodes possibles

Travail pour le cycle ABCD’

1
Wabc d ' =PiVc−P 1Vb+ (PiVc−P1 Vb)
ɤ −1

1
Wabc d ' =( +1)(PiVc −P 1 Vb)
ɤ −1

Travail pour le cycle D’C’C’’D

1
Wd ' c ' c ' ' d=( +1)( P 2Vc ' '−PiVc ')
ɤ −1

1
Wtotal=( +1)(P2 V c ' ' −PiV c ' + PiVc−P1 Vb)
ɤ −1

E - Calcul la puissance développée par un compresseur

Soit le débit Q en m3/s, la masse volumique ρ en kg/m3


On peut écrire la relation du débit massique qm=ρ.Q en kg/s

La puissance P=qm.W en watts

Avec le travail W en Joules

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