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Sismologie et structure de la Terre

FICHE DE COURS

Introduction :
Les tremblements de terre constituent des catastrophes naturelles, cependant ils permettent de
mieux comprendre la structure interne du globe. La façon dont les ondes se propagent sous
terre donne des informations sur la composition du noyau, du manteau et de la croûte terrestre.
Nous étudierons d’abord le principe de propagation des ondes sismiques, puis nous verrons
comment les résultats des analyses sismiques révèlent l’existence de couches à l’intérieur de la
Terre, dont la lithosphère et l’asthénosphère.

1 Principe de propagation des ondes sismiques


Pour étudier la structure interne du globe, on a d’abord utilisé l’observation directe avec :

• les coupes naturelles, qui permettent d’observer les 5 premiers kilomètres sous la
surface ;

• les forages, qui peuvent être plus profonds, ils peuvent aller jusqu’à 12 km, comme
dans la presqu’île de Kola en Laponie.

Même si un forage de 12 km apparaît comme une prouesse technique, l’observation des


6370 km de rayon terrestre est limitée. Il reste alors à exploiter l’étude des ondes sismiques
produites à la suite d’un séisme.

Définition

Séisme :
Quand des roches en profondeur subissent des contraintes très fortes, il arrive qu’il y
ait une cassure que les géologues appellent une rupture. Cette rupture libère
brutalement une énergie très forte. Cette énergie produit des ondes qui provoquent le
tremblement du sol en surface : c’est le tremblement de terre, autrement dit, un
séisme.

a. Les ondes sismiques P et S


Les séismes sont produits par la propagation de plusieurs ondes qui se propagent dans toutes
les directions à partir du foyer.

Les ondes P, comme primaires, sont des ondes de compression-décompression. Elles sont
rapides, environ de 8 à 10 km ⋅ s−1 en fonction de la profondeur, et se propagent dans tous les
milieux et tous les états de la matière avec une faible amplitude. Elles provoquent un
mouvement de répercussion du sol, et se propagent parallèlement à leur sens de propagation.
C’est cette onde qui donne un son très fort comme un coup de canon quand le séisme est proche
et profond, et un grondement sourd quand la rupture est plus éloignée.

➜ Les ondes P sont les premières enregistrées sur les sismographes puisque ce sont
les plus rapides.

Les ondes S, comme secondaires, sont des ondes de cisaillement. Leur vitesse est de 3 à 7 km ⋅
s−1 en fonction de la profondeur. Les ondes S provoquent un mouvement du sol plus important
car leur amplitude est modérée. Elles ne se propagent pas dans les fluides, qu’il s’agisse de
liquide comme l’eau, ou de gaz comme l’atmosphère, elles sont donc silencieuses.

➜ Sur les sismographes, les ondes S sont enregistrées après les ondes P.
Les ondes sont mesurées par des sismographes. Grâce à trois enregistreurs, il est possible de
déterminer l’épicentre du séisme.

Définition

Épicentre :

L’épicentre est la projection à la surface du sol de la zone de rupture appelée le foyer


ou hypocentre.
b. Le changement de milieu et la propagation des ondes
Au moment de la rupture en profondeur, les ondes se propagent dans toutes les directions à
partir du foyer. Elles peuvent être réfractées ou réfléchies si elles rencontrent une surface de
discontinuité (soit un changement de milieu), à l’image des rayons lumineux qui traversent des
milieux différents.

• Les ondes réfractées sont légèrement déviées de leur trajectoire lorsqu’elles


traversent une surface de discontinuité. Elles sont comme l’image du bâton cassé
dans l’eau.

• Lorsqu’elles traversent une surface de discontinuité, les ondes réfléchies rebondissent


et suivent une trajectoire similaire à l’onde de départ mais avec une angle de
réflexion r égal à l’angle d’incidence i.
À la suite d’une rupture, les ondes ne traversent pas la Terre de manière linéaire. En effet, les
stations sismiques réparties à la surface de la Terre enregistrent les ondes issues d’un séisme et
ces données permettent de reconstruire les réfractions et des réflexions qu’elles ont subies.

➜ Entre les différentes stations où elles apparaissent, les ondes laissent des zones
silencieuses appelées les zones d’ombres.

Définition

Zone d’ombre :

Lors d’un séisme la zone d’ombre est la région du globe où l’on n’enregistre aucune
onde sismique. Elle est située entre 104 et 140° de distance angulaire par rapport à
l’épicentre d’un séisme.
• Même si elles se propagent dans tous les milieux, les ondes P sont réfractées par le
noyau externe liquide et laissent une surface vide de selon un angle de 40°.

• De la même manière les ondes S sont absorbées par le noyau externe liquide et ne
ressortent pas sur une large partie de la surface terrestre.

➜ On peut supposer que les zones d’ombres sont dues à la présence d’un milieu
fluide dans les couches profondes du globe terrestre, à savoir le noyau externe.
Ces zones d’ombres permettent également de définir le diamètre du noyau
terrestre.

À retenir

Les analyses des données sismiques révèlent que les ondes passent par différents
milieux avant d’atteindre la surface.

2
Organisation en enveloppes concentriques de la
Terre
L’étude de la propagation des ondes sismiques et sa compréhension ont permis de mettre en
évidence les discontinuités à l’intérieur du globe terrestre. Nous allons maintenant définir les
enveloppes qui le composent.

Selon le modèle sismique PREM, la Terre est composée de plusieurs couches aux densités
variables.

Définition

Modèle sismique PREM (Preliminary Reference Earth Model) :

Le modèle PREM a été imaginé en 1981 par Dziewonski et Anderson. Il établit de


manière théorique les changements de vitesse des ondes sismiques S et P en fonction
des discontinuités et de la structure interne du globe. Le modèle PREM découpe la
Terre en trois couches : la croûte, le manteau et le noyau.

a. Le noyau
Le noyau est composé d’une graine solide au centre et d’une enveloppe externe liquide. C’est la
discontinuité de Lehmann, à 5100 km de profondeur, qui scinde les deux parties du noyau. Le
noyau et le manteau sont séparés par la discontinuité de Gutenberg. Le noyau est
essentiellement composé de nickel et de fer.

b. Le manteau
Le manteau est composé de deux parties : le manteau inférieur, au contact du noyau, et le
manteau supérieur. Sa structure est solide mais, en périphérie du manteau supérieur qui est
appelé l’asthénosphère, la structure est ductile. La zone de transition entre les deux manteaux
est nommée LVZ c’est-à-dire Low Velocity Zone (ou zone à faible vitesse) car les ondes s’y
propagent de manière plus lente à cause de la densité de la matière.

c. La croûte
La couche la plus externe du globe est appelée la croûte. On distingue la croûte océanique et la
croûte continentale selon plusieurs critères : l’épaisseur, la densité la nature et l’âge des roches.

d. Les discontinuités
Au sein du globe, on observe trois discontinuités qui marquent des différences de densité entre
les couches.

Définition

Discontinuité :

La discontinuité est une zone frontière entre deux couches qui n’ont pas la même
densité. Les ondes changent de trajectoire lorsqu’elles passent une discontinuité.
La discontinuité de Mohorovičić appelée aussi le Moho sépare la croûte et le manteau. Elle se
situe entre 0 et 15 km sous la croûte océanique et entre 30 et 80 km sous la croûte
continentale. Elle est plus profonde sous les reliefs montagneux.

La discontinuité de Gutenberg se situe entre le manteau et le noyau, à 2900 km de profondeur.

La discontinuité de Lehmann sépare le noyau externe du noyau interne. Elle se situe à 5100 km.

e. La lithosphère et l’asthénosphère
Parallèlement aux couches, on sépare aussi deux ensembles : la lithosphère et l’asthénosphère.

➜ La lithosphère, rigide, repose sur l’asthénosphère qui est ductile, c’est-à-dire


qu’elle est déformable.

• 1 La lithosphère

La lithosphère est composée de deux parties : la croûte terrestre et la couche supérieure (rigide)
du manteau supérieur. On distingue la lithosphère océanique et la lithosphère continentale, qui
est plus épaisse. La lithosphère ne constitue pas un seul bloc mais elle se répartit en plusieurs
plaques appelées plaques tectoniques. Ces plaques reposent sur l’asthénosphère. Elles sont
mobiles et elles sont animées par un mouvement.

• 2 L’asthénosphère

L’asthénosphère est située sous la lithosphère et constitue la partie inférieure du manteau


supérieur qui a une certaine plasticité et une certaine aptitude à la déformation, on dit qu’elle
est ductile. Elle mesure entre 700 et 2900 km de profondeur. Comme la température
augmente avec la profondeur cela provoque un mouvement de convection qui entraîne les
plaques tectoniques qui « flottent » dessus.

Conclusion :
Le globe terrestre est traversé par des ondes sismiques, les ondes P et S. Leur vitesse et leur
direction nous renseignent sur la structure des couches profondes du globe terrestre de la Terre.
Nous savons ainsi que le noyau est solide en son centre, liquide en périphérie, que le manteau
est ductile et que la croûte terrestre est solide et nous avons pu mettre en évidence les
profondeurs de chaque couche. La croûte et le manteau se divisent en deux ensembles : la
lithosphère et l’asthénosphère. Des discontinuités marquent les frontières entre chaque couche.

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