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LA DYNAMIQUE DES ZONES DE DIVERGENCE

Les dorsales océaniques sont d’immenses reliefs qui s’élèvent environ de 2000 à 3000 m au-dessus des
plaines abyssales) localisées à la frontière entre deux plaques divergentes. Elles s’étendent sur plus de 60 000 km
de long et sont larges de 1000 à 3000 km. Compte tenu des mouvements de divergence, les dorsales se
caractérisent par la formation de failles normales et de nombreux séismes.
La dorsale médio-atlantique est caractérisée par une vallée axiale large de 10 à 20 km de km de et
profonde de l’ordre du km, bordée par des failles normales qui engendrent des escarpements et qui créent
une topographie sous-marine en marches d’escalier. Cette vallée porte le nom de rift océanique.
Des failles transformantes sont des failles de coulissage, elles décalent l’axe de la dorsale en différents
tronçons.

2. Le magmatisme d’une dorsale : Le cas de la dorsale Pacifique.

2.1. Sa localisation

Le magmatisme est concentré à l’axe de la dorsale sur moins de 10 km de large. La sismique réflexion a mis
en évidence un ralentissement des ondes S qui indique une zone de roche en fusion et qui signe la présence
d’une chambre magmatique vers 2 à 4 km sous la surface.

Celle-ci comporte une poche de magma située à sa partie supérieure qui alimente, par les fractures, le
volcanisme sous-marin et donc est à l’origine des basaltes en coussins (pillows lava). Le reste de la
chambre est constitué d’un mélange de magma et de cristaux (« bouillie cristalline ») qui
par refroidissement donnent les gabbros.

2.2. Une fusion partielle du manteau

Sous la dorsale, il y a une répartition différente des isothermes : le rapprochement de l’isotherme 1300°C
sous la surface et interprété comme une remontée du manteau asthénosphérique. Ce panache de
péridotite remonte en conservant sa température (enV. 1 300°C) mais en subissant une baisse de la
pression (= « décompression adiabatique »). Ce sont ces conditions qui permettent sa fusion.
Expérimentalement, on obtient une fusion partielle de la péridotite vers 80 - 100 km, profondeur à laquelle la
roche franchit son solidus. Le liquide formé, moins dense, migre vers la surface sous forme de gouttelettes,
se concentre dans la chambre magmatique et est à l’origine de la formation des roches de la croûte
océanique :
- le magma qui parvient en surface cristallise rapidement et donne les basaltes en coussins (ou pillow
lavas)
- la majorité du magma qui cristallise lentement dans la chambre magmatique donne les gabbros

L’interface, ou la frontière, entre la phase solide et la phase mélangée solide-liquide est simplement appelée
solidus, tandis que l’interface ou frontière entre la phase mélangée solide-liquide et la phase liquide est
simplement appelée liquidus.

La quantité de magma produit au niveau d’une dorsale dépend de la vitesse d’expansion océanique. C’est
ainsi que l’on distingue :
- des dorsales « lentes » : (exemple : dorsale Atlantique) : elles se caractérisent par un relief formé
d’une vallée découpée par des failles normales (liées à la divergence). Ce relief est appelé rift. Ces dorsales
sont associées à une extension lente des océans (2 à 5 cm/an). Le magmatisme étant temporaire alors que la
divergence est permanente, la fracturation de la croûte permet au manteau d’atteindre la surface et donc de
constituer la nouvelle lithosphère océanique.

Remarque : le maintien d’un contexte de divergence en absence de magmatisme dans les dorsales lentes
confirme que ce magmatisme ne « pousse » pas les plaques et ne peut donc pas être le moteur de la
tectonique des plaques.

- des dorsales « rapides » : les dorsales rapides (exemple : dorsale Pacifique) : elles se caractérisent
par un relief bombé et sont associées à une extension rapide des océans (6 à 16 cm/an). Le magmatisme y est
très important : on y observe l’accumulation de magma dans une chambre magmatique, à l’origine d’une
production permanente de gabbros et de basaltes. En effet, une fraction du magma se refroidit en profondeur,
permettant une cristallisation lente du magma et la formation de gabbros (roches plutoniques, riches en
feldspaths plagioclases et en pyroxènes). L’autre fraction du magma parvient en surface et se refroidit
brutalement au contact de l’eau de mer. La cristallisation très rapide aboutit à la formation de basaltes
(roches volcaniques contenant du verre et des microlites de feldspaths plagioclases et de pyroxènes)

3. L’évolution de la lithosphère océanique


Au cours de son éloignement depuis l’axe de la dorsale, la jeune lithosphère océanique s’hydrate et se
refroidit. Le refroidissement de la lithosphère océanique s’explique par des phénomènes de conduction et par
des infiltrations d’eau de mer dans des fractures de la jeune croûte océanique.

Ces infiltrations d’eau de mer sont à l’origine des phénomènes de métamorphisme hydrothermal ou
hydrothermalisme. Le métamorphisme correspond à des modifications de la minéralogie et/ou de la
structure des roches qui se produisent alors que les roches restent à l’état solide. Dans le cas de l’évolution
de la lithosphère océanique, les liquides hydrothermaux vont entraîner l’hydratation de certains minéraux des
roches et donc leur transformation (ex : formation de serpentine à partir d’olivine et formation d’amphibole à
partir de pyroxène). Les gabbros sont alors qualifiés de métamorphisés et appelés métagabbros

Remarque : les liquides hydrothermaux ressortent de la croûte au niveau des fumeurs noirs : ces liquides sont
à très haute température (entre 250° et 400°C) et sous pression. Au niveau de ces fumeurs noirs, il existe des
écosystèmes très spécifiques avec une faune très adaptée.

Le refroidissement de la lithosphère océanique se traduit par un abaissement de la limite lithosphère-


asthénosphère, représentée par l’isotherme 1300 °C. Ainsi la lithosphère océanique s’épaissit
progressivement par sa base : le manteau lithosphérique devient de plus en plus épais, alors que l’épaisseur
de la croûte océanique reste constante (6 km). La proportion croissante du manteau lithosphérique (de densité
3,3) par rapport à la croûte lithosphérique (de densité 2,8) est à l’origine de l’augmentation de la densité globale
de la lithosphère au cours de son évolution

Conclusion : La divergence des plaques de part et d’autre de la dorsale permet la mise en place d’une
lithosphère nouvelle par ajout de matériaux d’origine mantellique : on parle d’accrétion océanique. C’est
pourquoi la croûte océanique est d’autant plus vieille qu’on s’éloigne de la dorsale. Toutefois, si l’âge des
plus vieux basaltes du plancher océanique n’excède pas 200 Ma, c’est parce que dans les zones de
subduction, le plancher océanique âgé s’incorpore au manteau

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