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Thème 1 

: La Terre, la vie et l’organisation du vivant.


Partie 2 : La dynamique interne de la Terre.
Chapitre 3 : La dynamique des zones de convergence.
Introduction :
Les dorsales sont le lieu de production de plancher océanique, à raison de 2 à près de 16 cm par ans selon le type de dorsale. La
Terre possédant un volume stable, il doit exister en parallèle des zones de disparition de plancher océanique. Ce sont les zones
de subduction. La disparition du domaine océanique à ce niveau entraine le rapprochement de deux lithosphères continentales qui
finissent immanquablement par entrer en collision.
Problématique :
 Que devient la lithosphère océanique au niveau d’une zone de subduction ?
 Comment expliquer le magmatisme qui jalonne ces zones ?
 Que se passe-t-il lorsque deux lithosphères continentales s’affrontent ?
I. Les zones de subduction.
La subduction peut concerner une plaque de
lithosphère océanique qui passe sous une
lithosphère continentale, ce qui est le cas de la
subduction au Chili avec la cordillère des Andes ou
bien les Rocheuses, mais peut aussi se produire
entre deux plaques océaniques comme dans l’arc
des Hébrides, des Tonga-Kermadec ou au niveau
des Mariannes.

A. L e s m a r q u e u r s m o r p h o l o g i q u e s d e l a s u b d u c t i o n .
La subduction s’accompagne de phénomènes dynamiques qui se traduisent par des marqueurs morphologiques et une
topographie caractéristique de part et d’autre de la limite des plaques.
II. Des reliefs négatifs
Une fosse océanique profonde et étroite, comme la fosse d’Atacama, ou encore la fosse des Mariannes (– 10 971 m) suit la limite
de plaques.
III. Des reliefs positifs
Parfois, la fosse est partiellement comblée par des sédiments provenant de
l’érosion de la plaque chevauchante et des sédiments océaniques présents
sur la plaque plongeante et trop légers pour être subduits. Ces sédiments sont
très fortement déformés et hydratés, on parle de prisme d’accrétion. C’est le
cas, par exemple, du prisme des Barbades aux Antilles. La plaque
chevauchante est très fortement déformée elle aussi. Dans le cas de la
subduction océan/océan on parle d’arc volcanique, avec formation de reliefs,
et formation de lithosphère continentale. Dans le cas d’une subduction sous
un continent, la plaque chevauchante constituée par de la lithosphère
continentale montre des reliefs importants avec des déformations tectoniques
intenses. Les reliefs sont alignés suivant la limite des plaques, et forment une
cordillère (Andes, Montagnes Rocheuses).

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B. D e s m a r q u e u r s s i s m i q u e s
Les zones de subduction sont des zones très fortement sismiques.
Les foyers des séismes suivent la limite des plaques et se
produisent principalement dans la plaque plongeante. Les foyers
des séismes sont de plus en plus profonds en s’éloignant de la
fosse océanique. On perd leur trace vers 670 km de profondeur.
Le comportement cassant de la lithosphère océanique à l’origine
des séismes montre le plongement de la lithosphère océanique
froide et rigide dans l’asthénosphère sous la lithosphère
chevauchante. Le toit de la lithosphère subduite est limité par un
plan, appelé plan de Wadati-Benioff, dont la morphologie et le
pendage sont très variables: faiblement penté sous l’arc des Antilles, presque vertical au niveau de la fosse des Mariannes. Les
méthodes de tomographie sismique permettent de repérer les anomalies thermiques dans le manteau et de visualiser la
lithosphère plongeante.
C. D e s a n o m a l i e s d u f l u x t h e r m i q u e
Au niveau de la fosse, le panneau plongeant froid de lithosphère océanique est à l’origine d’une anomalie négative du flux
thermique, alors qu’à l’aplomb de l’arc volcanique, ou bien des volcans de la cordillère, on relève une anomalie positive.
IV. Le magmatisme des zones de subduction.
Les zones de subduction sont très actives: en surface, elles sont le siège d’un volcanisme de type explosif et souvent meurtrier.
Les édifices volcaniques sont alignés parallèlement au contact entre les plaques et sont localisés sur la plaque chevauchante.
A. Un volcanisme explosif
Les éruptions, très violentes, sont dues à l’accumulation de gaz qui sont piégés par un magma très visqueux, riche en silice et en
eau. Il se forme de gros volumes de roches volcaniques telles que les andésites ou encore les rhyolites dans les Andes ou encore
le Japon. Les volcans sont caractérisés par un dynamisme le plus souvent explosif avec des éruptions de type plinienne et
l’émission de nuées ardentes, l’extrusion de dômes et d’aiguilles de lave. Les laves des arcs insulaires ont une composition plus
proche des basaltes, mais enrichis en éléments légers, comme Na et K.
B. Origine du magmatisme des zones de subduction
Des expériences de laboratoire et la
composition chimique des magmas à
l’origine des roches magmatiques montrent
qu’ils ne peuvent pas provenir de la fusion de
la plaque plongeante. Les magmas se
forment par fusion partielle des péridotites du
manteau, et notamment du coin mantellique
situé sous la plaque chevauchante, à une
profondeur de l’ordre de 100 km. Cette
profondeur est cohérente avec les
profondeurs estimées à partir du pendage du
plan de Wadati-Benioff.
Cependant, si on suit le géotherme de subduction, c’est-à-dire l’augmentation de la température en fonction de la profondeur au
niveau d’une zone de subduction, on constate qu’à 100 km de profondeur, le géotherme de subduction ne recoupe jamais le
solidus « sec » des péridotites mantelliques. Par contre, l’approche expérimentale montre que l’hydratation des péridotites abaisse
leur point de fusion. Dans ces conditions, s’il y a apport d’eau, il peut y avoir fusion partielle entre 80 et 150 km de profondeur, à
une profondeur compatible avec celle constatée sur le terrain.
Le magma ainsi formé par fusion partielle des péridotites mantelliques, d’origine initialement basaltique, migre vers la surface. Ce
magma donne naissance à deux types de roches :
 Les roches volcaniques, qui cristallisent en surface suite à une éruption volcanique et possèdent une structure
microlitique conséquente à leur refroidissement rapide. Les plus fréquentes sont les andésites, relativement riches en
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silice, responsables d’un volcanisme semi-explosif. Les rhyolites sont plus rares mais plus riches en silice, entrainant un
volcanisme explosif.
 Les roches plutoniques qualifiées également de batholites qui proviennent de magmas qui ne gagnent pas la surface. Ce
sont des roches grenues qui ont refroidi lentement. On y retrouve les diorites et granodiorites relativement riches en silice
mais également des granites très riches en silice.
Dans les deux cas :
 La présence de minéraux hydratés dans les andésites ou diorites suggère une nouvelle fois l’importance de la présence
d’eau afin de permettre la fusion partielle du manteau de la lithosphère chevauchante et la genèse de magmas au niveau
de la zone de subduction.
 La richesse en silice de la rhyolite et du granite montre un enrichissement en silice au cours du temps du magma à
l’origine de nature péridotitique (donc pauvre en silice). Cet enrichissement montre l’existence d’un mécanisme de
différenciation magmatique par cristallisation fractionnée du magma dans la chambre magmatique. Par ailleurs, le magma
stocké dans des chambres magmatiques sera contaminé par les roches encaissantes, fondant à son contact et
l’enrichissant en silice.
La production de magmas dans une zone de subduction est le principal « fabriquant » actuel de croute continentale : on parle
d’accrétion continentale.
C. Origine de l’eau nécessaire à l’hydratation des péridotites.
Les fluides nécessaires à l’hydratation des péridotites mantelliques proviennent de la lithosphère océanique subduite. L’eau peut
avoir deux origines. Un premier apport provient de la couverture sédimentaire et du prisme gorgé d’eau qui peuvent être entraînés
en profondeur lors de la subduction. L’augmentation de température et de pression compacte les sédiments et en expulse l’eau. Il
peut aussi il y avoir fusion d’une partie des sédiments. Les analyses montrent, par exemple, que dans l’arc des Mariannes, l’apport
des sédiments représente 1,5 à 7%.
Les minéraux hydratés présents dans les basaltes et gabbros à amphibole, dans les schistes verts à chlorite et actinote et dans les
roches serpentinisées de la lithosphère océanique subissent une importante déshydratation lors de la subduction. Les conditions
de température et de pression changent, et des réactions minéralogiques se produisent, libérant d’importantes quantités de fluides.
C’est un ensemble de transformations qui constituent le métamorphisme de subduction, ou métamorphisme HP/BT.
Schistes verts Schistes bleus + H2O
Schistes bleus éclogites + H2O
Les fluides libérés par ces transformations sont drainés par le contact tectonique entre les deux plaques et hydratent le coin de
manteau péridotitique où toutes les conditions sont réunies pour que la fusion partielle des péridotites se fasse. Le liquide
magmatique formé va migrer vers la surface, et s’accumuler dans des chambres magmatiques.

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V. Le moteur de la subduction.
Lors de son vieillissement, la lithosphère plongeante n’est plus en équilibre avec l’asthénosphère et peut théoriquement entrer en
subduction. La croûte ayant une épaisseur de l’ordre de 7 km, c’est le manteau lithosphérique qui s’épaissit. À partir de 40 Ma, la
subduction devient en théorie possible. La subduction s’amorce dans des zones de faiblesse de la lithosphère. Lorsque le
plongement s’amorce, la lithosphère se modifie, se déshydrate et sa densité augmente. La lithosphère plongeante exerce une
traction sur la lithosphère océanique. S’amorce ainsi un mouvement convectif descendant, ce qui participe à la mise en place des
mouvements convectifs ascendants. La subduction est donc un mécanisme auto-entretenu. Les méthodes de tomographie
sismique permettent de suivre le panneau de lithosphère froide au-delà de 670 km de profondeur, et ce jusqu’à la limite manteau-
noyau.
VI. Les zones en collision.
L’affrontement entre deux lithosphères continentales de densités égales
(2,7) et inférieures à la densité de l’asthénosphère (3,25) conduit à la
formation d’une chaîne de montagne en collision, à un épaississement
vertical de la croûte et à un raccourcissement horizontal. Il y a formation de
reliefs ou orogenèse. La structure de la chaîne de montagne est
globalement dissymétrique.
A. Les indices de la collision.
À l’échelle de l’échantillon ou échelle microscopique, les roches sont
déformées, aplaties, microplissées et recristallisées dans le plan
d’aplatissement (schistes). À l’échelle de l’affleurement, on recense des
failles inverses et des plissements, qui correspondent à une diminution de
la surface et à une augmentation d’épaisseur. Des structures à plus grande
échelle, plis faillés, chevauchements ou nappes de charriage empilées les
unes sur les autres témoignent de mouvements horizontaux de grande
amplitude. La somme de toutes ces déformations à différentes échelles est
responsable de l’épaississement de la croûte continentale et d’un
important raccourcissement horizontal.
B. Les racines crustales des chaînes de montagne.
Les structures de surface sont souvent dues à des déformations cassantes : failles, chevauchements ou bien nappes de charriage.
Le comportement souple devient prépondérant en profondeur avec l’augmentation de la pression et de la température. La chaîne
montagneuse a ainsi une structure en éventail avec des structures déversées de part et d’autre de la limite entre les deux plaques.
Les profils sismiques sous les chaînes de montagne montrent le plongement du Moho à plus de 50 km dans l’asthénosphère et
donc l’existence de racines crustales profondes, alors qu‘en surface, plissements, failles, écaillages et chevauchements s’empilent
de part et d’autre de la suture entre les deux plaques. Des lambeaux de croûte continentale sont entraînés en profondeur.

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La carte des idées

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Schéma Bilan

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