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DST De SVT 

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Introduction :

Les océans peuvent être bordés par des marges actives (activité sismique et
volcanique), correspondant à des zones au niveau desquelles la lithosphère
océanique plonge dans l'asthénosphère. C'est le cas de l'océan Pacifique par
exemple. Les zones de subduction sont le siège d'une importante activité
magmatique qui aboutit à la production de croûte continentale, par des mécanismes
liés aux transformations minéralogiques de la plaque plongeante.

1) L’Origine de l’eau

Depuis sa formation au niveau de la dorsale, la lithosphère océanique qui entre en


subduction s'est hydratée : elle est riche en minéraux hydroxylés (OH−). Entraînées
en profondeur, les roches subissent une forte augmentation de pression mais une
faible augmentation de température, car la subduction est plus rapide que le
réchauffement de la lithosphère, les roches ayant une mauvaise conductibilité
thermique. On parle de métamorphisme haute pression – « basse température ».
Les métabasaltes et métagabbros issus de ce métamorphisme ne contiennent plus
de minéraux hydroxylés : au cours du métamorphisme subi, ces roches ont donc
libéré de l’eau qui imprègne alors les péridotites du manteau de la plaque
chevauchante.

2) L'origine de l’Hydratation des péridotites


• Le gabbro, roche de la lithosphère océanique, est formé sur l’axe des dorsales puis
s’éloigne du lieu de sa formation jusqu’à entrer éventuellement en subduction dans
une marge active. Au cours de cette séquence, le gabbro subit des transformations
successives à l’état solide (métamorphisme) qui permettent de comprendre l’origine
de l’hydratation des péridotites dans les zones de subduction. Résumons ces
transformations o Le gabbro qui se forme sur l’axe des dorsales (gabbro natif) est
constitué de cristaux de pyroxènes et de plagioclases. En s’éloignant de la dorsale,
le gabbro subit un métamorphisme à basse pression, basse température dû à des
infiltrations d’eau de mer. Ce métamorphisme hydrothermal hydrate le gabbro natif
qui devient un métagabbro du type schiste vert à chlorite et actinote (la chlorite et
l’actinote sont des cristaux hydroxylés riches en groupement -OH, donc hydratés). o
Lors de la subduction, le métagabbro à chlorite et actinote subit un métamorphisme
de haute pression, basse température ou métamorphisme de subduction, en
plusieurs étapes. Les minéraux hydroxylés du métagabbro réagissent pour former de
nouveaux cristaux comme la glaucophane (dans le métagabbro du type « schiste
bleu ») ou le grenat et la jadéite dans le métagabbro du type « éclogite »). La
formation de ces nouveaux cristaux à partir des cristaux hydroxylés s’accompagne
de la perte des groupement hydroxyles donc de la déshydratation massive du
métagabbro.
• Cette déshydratation due au métamorphisme de subduction libère de l’eau qui peut
alors hydrater des péridotites du manteau situées au contact des gabbros. Nous
avons vu que cette hydratation permet leur fusion partielle

3) La formation de roches différente de celles des


dorsales
A)
• D’après des études au laboratoire, la fusion des péridotites hydratées est toujours
partielle : entre 5 et 10% des espèces chimiques de la roche passent en phase
liquide. Or, nous avons vu en classe que la fusion partielle au niveau des dorsales
est de 15%. La fusion des péridotites est donc proportionnellement 1,5 à 3 fois moins
importante dans les zones de subduction que dans les dorsales.
• Ce taux de fusion moins important produit un magma beaucoup plus riche en
éléments fusibles, car la fusion est insuffisante pour que les éléments réfractaires
passent massivement en phase liquide. Les magmas des zones de subduction sont
donc plus riches en espèces chimiques fusibles et plus pauvres en espèces
chimiques réfractaires que les magmas des dorsales. Les roches issues du
refroidissement de ces magmas (dacite, rhyolite, granite…) seront elles aussi plus
riches en éléments fusibles que ne le sont le basalte et le gabbro du plancher
océanique.

B)
Au cours de la subduction, les minéraux de la lithosphère océanique vont subir une
transformation à l'état solide : c'est le métamorphisme. De nouvelles roches
métamorphiques, issues de ces transformations minéralogiques, apparaissent et
sont caractéristiques des zones de subduction :

 schistes bleus avec présence de glaucophane (amphibole bleue de haute


pression et de faible température) ;
 éclogites avec présence de pyroxène de haute pression (jadéite) et de grenat.

Deux réactions du métamorphisme sont engendrées par l'augmentation de pression :


(1) plagioclase + chlorite* + actinote* → glaucophane + eau
(2) plagioclase + glaucophane → grenat + jadéite + eau
* chlorite et actinote sont des minéraux hydratés présents dans la lithosphère
océanique qui entre en subduction
Les minéraux caractéristiques de la subduction (glaucophane, jadéite, grenat) sont
moins riches en eau que les minéraux d'origine : les réactions caractéristiques du
métamorphisme de haute pression – basse température entraînent une libération
d'eau.
L'eau percole dans le manteau de la plaque chevauchante et abaisse le point de
fusion des péridotites. Entre 80 et 180 km de profondeur, le « solidus humide »
croise le géotherme de subduction : il y a fusion partielle et production de magma, à
l'origine des andésites et granitoïdes.

Schéma Bilan :

Fait par Nathan Cohen

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