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Un bassin sédimentaire est une dépression ovale ou circulaire à fond plat ou peu accidenté largement évasé à flans en pente

généralement douce de dimension variable (de 10 à des milliers de kilomètres) qui est ou été un lieu de sédimentation.

 Il peut exister sur un continent (intra ou péricontinental) sous deux éléments distinguée :
 Un contenant : substratum ; réceptacle ; socle…
 Un contenu (remplissage) : couverture sédimentaire qui repose sur le socle.

Une roche sédimentaire se forme par les processus suivants :

 L'altération superficielle des matériaux


 Le transport
 La sédimentation (sédimentogenèse)
 La transformation du dépôt en roche sédimentaire (diagenèse)

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FORMES DE L’EAU
 Remplissent les pores et les fissures des roches de l’écorce terrestre  facteurs exogènes.
 L’eau qui remplit les vides des roches peut suivant la pression et la température, se trouver dans la
phase de vapeur, liquide ou solide (glace).
Les eaux souterraines  Lorsque la température baisse ou la pression monte  les vapeurs se condensent sur les parois des
vides  l’eau passe à la phase liquide.
 L’eau contenue dans les roches à la phase liquide peut être hygroscopique, pelliculaire, capillaire ou
gravifique.

Les eaux de  Retenue par les réseaux cristallins des minéraux sous la forme des ions d’hydrogène et d’hydroxyle
constitution. séparés.

L’Eau de cristallisation.  Entre en quantité constante dans la composition des réseaux cristallins des minéraux.
N’est pas constante en quantité dans les minéraux.
L’Eau d’hydratation.  ses molécules remplissent l’espace libre de leur réseau cristallin et ne participe pas dans la
construction du réseau.

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L’EAU HYGROSCOPIQUE L’EAU PELLICULAIRE L’EAU CAPILLAIRE L’EAU GRAVIFIQUE
les eaux souterraines
Les eaux vadose  Elles sont dues à l’infiltration des précipitations atmosphériques ou des eaux fluviatiles ou
(Infiltration). lacustres par les pores et les fissures des roches.

 Se rapportent dans les régions arides, notamment aux déserts et semi-déserts, où la quantité
des précipitations est négligeable et où elles s’évaporent rapidement.
 certaines eaux se forment par fossilisation des eaux des bassins anciens avec les dépôts qu’ils
Les eaux de contiennent.
condensation.
 Elles peuvent être fossilisées avec le dépôt qui les renferme  syngénétiques.
 L’autre partie des eaux est repoussée par tassement dans les couches sous ou sus-
jacentes épigénitique.

 Ces eaux proviennent du sous-sol profond de l’écorce terrestre et tirent leur origine du
Les eaux juveniles.
refroidissement du magma.

 les types des eaux souterraines peuvent se former dans les mêmes zones de l’écorce terrestre
Les eaux mixtes.  Pendant leur migration les différentes eaux se mélangent ordinairement entre elles pour
produire des eaux souterraines d’origine mixte.

Les principaux types de


fluides qui existent dans
et proche de la surface
de la croûte terrestre.

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Le mécanisme par lesquels les mouvements des fluides se font dans la croûte terrestre. 

Flux de fluide entraîné par gravité en réponse à la création


flux de fluide « Orogénie-conduit » en réponse au tassement de
d’une surpression (tête hydraulique) dans la zone soulevée
roche dans un plissement et une compression.
(uplift area).

Flux de fluide thermiquement conduit dans la croûte océanique


Flux de fluide thermiquement conduit dans une unité perméable
en réponse à l'écoulement à haute température au niveau de la
dans un bassin ou une dépression.
ride médio - océanique.

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Flux de fluide conduit dans les failles et épaississement, ainsi que dans des dispositifs structuraux actifs par les mécanismes
séismiques de valve de pompage et de failles

 Les sédiments expulsent de grandes quantités d'eau lors de leur enfouissement, dans les bassins ou lors de processus de subduction
ou de collision.
 En profondeur, les fluides sont alors expulsés et remontent suivant la perméabilité de fractures et les joints de grains
 Ces circulations apparaissent au cours des premières phases des bassins sédimentaires, rift et plate-forme.
 Les fluides mis en œuvre présentent des salinités très variables et des températures inférieures à150°C.
 Au cours de la migration des fluides, de nombreux échanges géochimiques peuvent se produire, en relation avec l’évolution
diagénétique des lithologies qui contiennent les aquifères traversés.
 Les gisements sont l'expression de circulations supra crustales fortement influencées par la surface

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Le dépôt peut se produire par de nombreux mécanismes.

 Mélange avec des fluides riches en H2S.


 Remplacement de sulfures de fer diagénétique.
 Dégradation thermique ou réduction de la matière organique, ce qui a pour effet de libérer du soufre.
 Changement de pH, diminution ou décroissance de la pression ou de la température.
 La limite entre horizons noirs à la base et rouges au sommet représente le contact entre le corps inférieur réducteur, sur salin
et le corps supérieur, oxydé.
 Les minéralisations seraient donc associées à la diagenèse précoce (rôle de la matière organique, texture des dépôts) ou tardive.
 Les mouvements du fluide seraient liés à une convection hydrothermale dans un contexte de rift, contrôlée par la perméabilité
des différents niveaux.

Gisements SEDEX (sédimentaires exhalative) :

Modèle de formation cogénètique de gisement de type SEDEX et


de type MVT comportant le mélange de fluides métallifères de
bassin et les eaux anoxiques ambiantes au fond océanique (SEDEX)
et dans les carbonates récifaux perméables (MVT).

Le modèle est associé à la réactivation des failles en extension.

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Ce sont des gisements importants économiquement car renfermant du Pb, Zn, Ba, Cu, et Ag, encaissés dans des sédiments
clastiques ou carbonatés et des roches généralement basiques.

 On les connaît à toutes les époques mais sont particulièrement importants au Protérozoïque : c’est le type Besshi, Mer Rouge, …
 Ils sont associés à des rifts de marge continentale, les bassins d’arrière- arc, les rifts intracontinentaux et en milieu de plate-forme.

 La sédimentation y est peu profonde, de faible énergie souvent anoxique.


 Les gîtes sont enracinés sur les accidents synsédimentaires.
 La minéralisation est composée de pyrite, pyrrhotite, chalcopyrite, sphalérite et des
quantités minimes de galène. Elle se présente sous forme de lentille stratiforme ou d’amas
massif à semi-massif.
 Ils se sont formés par la réaction des métaux dans le fluide salin des bassins avec le H2S
biogénique ambiant de la colonne d’eau anoxique.

 Les fluides qui jaillissent dans l’eau de mer se comportent soit en panaches bouillonnants, soit en
saumures dans les vases

 Les gîtes SEDEX formés par les panaches, prennent la forme de monticules, les gîtes formés de saumures
denses se concentrent dans les dépressions du plancher océanique

 Selon toute probabilité, les gîtes SEDEX ont été formés de fluides oxydés, donc pauvres en H2S
produits par des réservoirs hydrothermaux géopressurés dans les sédiments clastiques (et
évaporitique), contemporain au rift, enveloppés par du carbonate ou des sédiments marins à grains fins.
 La nature des métaux et parfois de l’encaissant rapprochent les gisements de type SEDEX aux MVT et
aux gisements de type épigénitique.
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Les gîtes du type Mississippi-Valley (MVT) sont des corps sulfurés épigénitique, stratoïdes, encaissés dans des roches carbonatées,
composés surtout de zinc et de plomb liés à la sphalérite et à la galène.

 Ces gîtes doivent leur nom au fait que plusieurs districts classiques renfermant de telles minéralisations existent dans la vallée
du Mississipi du Mid continent américain. Le plus important étant le Viburnum Trend (Sud-est Missouri), il contribue à lui seul à la
production de 85% du Pb des U.S.A.

 Les gisements MVT sont très répandus dans les sédiments du Paléozoïque par rapport aux autres
ères.

 Toutefois, il existe des exceptions où la minéralisation est encaissées dans les sédiments du
Précambrien ; c’est le cas de Black Angel Mine au Groenland et Coxco (Mac Arthur en Australie).
 Les gisements MVT européens sont encaissés le plus souvent dans les dolomies et calcaires du
Mésozoïque.
 Quant aux gisements maghrébins, ils sont encaissés dans les sédiments (dolomies) d’âge allant du
Jurassique au Miocène.

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Conclusion…
 Les corps minéralisés sont épigénitique et se présentent sous forme d’amas stratabound.
 Les minéralisations de type Mississipi-Valley sont souvent associées aux dolomies et rarement encaissées dans les calcaires et les
grés.
 Les concentrations ne sont associées à aucune activité magmatique (si l’on excepte les gisements de fluorite de l’Illinois-Kentucky
et les gisements du champ des Pennines anglaises.
 Les minéralisations sont à composition simple, elles sont constituées de sphalérite, galène, pyrite, marcasite, dolomite, calcite
et quartz.
 Les altérations hydrothermales associées sont la dolomitisation, la silicification et la bréchification-dissolution des roches
encaissantes.
 Les saumures des champs pétrolifères sont probablement semblables aux fluides qui sont à l’origine des minéralisations MVT
c'est-à-dire les solutions rencontrées dans les inclusions fluides.

En général, les gisements MVT sont associés aux zones Intracratonique.


 Les fluides minéralisateurs sont chauds (80°à200°) relativement denses et contiennent 10à30% éq. Poids Na Cl.
 Leur composition isotopique indique des sources crustales aussi bien pour les métaux que pour le soufre réduit.

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 La genèse des gisements d’uranium est attribuée à des circulations de fluide mobilisant l'oxyde d'uranium, très mobile.
 La source de l’uranium serait soit les roches détritiques elles-mêmes ; dérivées de protolithes granitiques ou de volcaniques
rhyolitiques enrichis, soit le fond du bassin et la matière organique.
 L’uranium est ensuite transporté sous forme oxydée dans le bassin détritique.
 L'uranium précipitera à une interface d’oxydoréduction, notamment au voisinage de produits organiques réducteurs.
 Des bactéries anaérobies pourraient altérer la matière organique et libérer l'uranium, tandis que des bactéries aérobies pourraient
produire la précipitation de l'uranium.
 Les gisements peuvent être également encaissés dans des grès carbonatés à grains fins et des argilites tuffacés lacustres sur des
bassins en extension (Tertiaire de l'Ouest américain).
 Il s'agit de très gros gisements à basses teneurs (0,01 à0, 1% U3O8) où le climat était très aride.
 Les températures des dépôts varient entre 80 et 170°C, dans des conditions plus basiques et plus oxydantes que les gisements à Pb-
Zn.

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le corps minéralisé est parallèle à la stratification des chenaux gréseux
fluviatiles.
 C'est le sous type le plus abondant dans le plateau du Colorado.
 Les principaux minéraux sont l’uraninite et la coffenite, ils sont
Pénéconcordant intimement associes a la matière organique qui se présente en lits
tubulaire (micro strates).
Le type red bed avec ses  La matière organique se trouve sous forme d’humates épigénitique, dans
Le red bed

trois sous-types montre ce cas la matière organique est responsable de l'immobilisation de l'U par
des analogies avec le adsorption.
type sous inconformité et le corps minéralisé stratoïdes ou discordant, en section il a la forme d’un
le type congloméra - croissant.
tique.
Roll-front
 C’est le cas des gisements du Wyoming et du Golf.
Le mécanisme est expliqué par le schéma basé sur le modèle de Rackley
(1976) où l'U est immobilisé au niveau du changement du Eh (réducteur), la
présence de H2S et du CH4 et la pyrite.
les colonnes minéralisées dans les grés adjacents à une zone perméable.
Stock deposit  C’est le cas du Grants District.
présente des analogies avec le sous type Pénéconcordant, qui peut se
subdiviser à son tour en fonction de l'agent de réduction qui aurait
Le type-sandstone/
immobilisé l’U ;
tectolithological On distingue les grès à agent réducteur indigène (débris de bois), et des grès
à agent réducteur mobile (H2S).

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 La forme réduite de l'uranium est U (IV) et la forme oxydée est U (VI).
 La forme U(IV) se concentre dans les complexes fluorés, dans les eaux souterraines pour un Eh réducteur et un pH3.
 Ces conditions sont difficiles à réunir dans la nature (en milieu exogène), l'U(IV) se présente alors sous forme de minéraux plutôt
primaires telles que : l’uraninite, la coffénite et la brannerite.
 L'interaction avec les eaux souterraines donne des complexes uranyles.
 La solubilité des uranyles sous certaines conditions décroît depuis les sulfates, les phosphates les arséniates, les silicates.
 Les minéraux les plus communs sont :
- les vanadates : carnotites et tyammite ;
- les phosphates : groupe de l’autunite ;
- les silicates : uranophane.
 L’uranyle peut être adsorbé par la matière organique, les argiles, les zéolites et les oxy-hydroxydes de fer.

Source de l'uranium Elle pose des problèmes, on pense que la source est à rechercher dans les grés du bassin qui dérivent des
granites.
 D’autres auteurs supposent que l'U de la région du dévonien proviendrait du lessivage des roches
volcaniques dévitrifiées
Les fluides minéralisants L'absence de minéraux de gangue transparents, cogénètique de l'uraninite et de la Coffénite rendent
l'étude des inclusions fluides inutilisables.
Cependant les eaux souterraines oxydantes sont capables de lessiver la roche source (granite ou autre) et
peuvent transporter l’uranium sous forme soluble (uranyle).
La principale incertitude étant la direction d'écoulement des eaux souterraines.
Les facteurs contrôlant le Beaucoup de géologues considèrent que l'U aurait été introduit peu après le dépôt des grès fluviatiles par
dépôt d'uranium migration des eaux météoriques bien oxygénées.

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 L’uranium étant transporté par les eaux souterraines oxydantes très
fortement perméables et dès qu'elles traversent des changements des
conditions redox (présence de matière organique, sulfures).

 Le modèle admit actuellement étant :


- Lessivage de l’U à partir des granites ou des tufs volcaniques ;
- Transport de l'U le long des paléochenaux perméables par des eaux
météoriques oxygénées ;
- La concentration de l’U est à lier à l'adsorption lors des changements brusque des conditions redox.

 D’autres auteurs suggèrent en plus de cela :


- évolution tectonique du bassin (soulèvements) ;
- exposition de la roche mère à l’altération ;
- Climat favorisant la formation d'un couvert végétal ;
- préservation de la perméabilité avec présence des minéraux argileux ;
- Déformation et érosion du bassin sédimentaire.

Néanmoins certains auteurs évoquent une origine hypogène pour l’U en s'appuyant sur le contrôle tectonique de la minéralisation.
 En effet dans la région d'Athabasca la minéralisation est contrôlée par les failles.

Conclusion…
 Au cours de ses mouvements à la surface de la terre, l’uranium subit une succession de fixations et de transport.
 Ceux-ci reflètent la trilogie métallogénique aboutissant à la genèse des concentrations uranifères et qui est composée de la source
(granite), le transport (les eaux de surface) et le piège (fixation dans les conditions physico-chimiques favorables).

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 Application á la circulation des fluides dans les bassins.
Les bassins sédimentaires sont le siège de la circulation des fluides très importante.
 Des fluides aqueux comparables á ceux circulant dans les bassins pétroliers migrent sur des grandes distances.

Au cours de cette migration, de nombreux échanges géochimique peuvent se produire et ces fluides
peuvent s ´enrichir en différent métaux qui peuvent être par la suite concentrés et redéposés par
l´intervention de plusieurs facteurs :

 Chute de la pression et de la température.


 Réduction de la matière organique.
 Changement de pH et Eh (potentiel d´oxydo-réduction).
 Mélange avec des fluides de caractère contraste.
 Mélange avec des fluides riches en H2S.

Récemment un nouveau type de minéralisation á émeraude a été mis en évidence en Colombie. Les
rapports isotopiques 16O/18O et 12C/13C réalisés sur les inclusions fluides ont mis en évidence une
signature de fluides de bassins sédimentaires.

 Ces données écartent l´exclusivité du modèle pegmatitique pour les émeraudes.

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 Le cristal d’émeraude.
La découverte des premiers gisements d'émeraudes remonte à plus de 3000 ans en Égypte. Ils sont abandonnés depuis la découverte
des émeraudes de Colombie (XVI siècle).
 Les plus belles émeraudes proviennent des sites d'extraction au nord de Bogotá.
 Elles sont issues de gisements de types calcaires, ce qui donne des émeraudes avec des inclusions souvent liquides.
 Les émeraudes sont très fragiles et sensibles aux chocs, elles sont souvent sous forme de prisme hexagonale.
 La couleur des émeraudes va du bleu / vert au vert / jaune en passant par toute la gamme des verts tendres et verts profonds.
 C'est la présence de chrome + fer qui donnent la couleur vert / jaune, et le chrome + vanadium qui donnent la couleur vert /
bleuté.

 L’émeraude est la seule pierre de la famille des Béryls qui soit classée dans la famille des pierres précieuses.

1. Etude géologique ; structural et métallogénique.

Les gisements d'émeraude de Colombie, encaissés dans les formations sédimentaires carbonatées et les shales noirs d'âge Crétacé
Inférieur se localisent au N-NE de Bogotà.

Les gisements définissent deux ceintures minéralisées

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Les formations minéralisées se distribuent suivant un axe de direction NE-
Le district de SW.
Gachalà.  On y distingue les gisements de La Vega San Juan, Las Cruces, El
Diamante, El Toro.

Les séries sédimentaires


s'étendent du Paléozoïque  Le gisement est situé en bordure de l'anticlinal de Miralindo et de la
La ceinture á émeraude orientale

jusqu'au Crétacé inférieur. faille de Guacharos.


 Il se caractérise par une alternance de lutites grises siliceuses (LS)
et de lutites noires riches en matière carbonée (LC).
Elles sont affectées par une  Les exploitations à ciel ouvert permettent de faire les observations
série de failles inverses, de suivantes :
direction N 20-300.
 bréchification importantes développées au contact des LS et LC
marquées par des fragments anguleux de lutites qui sont englobées par
Le district de un ciment à calcite et pyrite.
Les minéralisations à
émeraude sont intimement Chivor.  les veines se disposent en échelon suivant une direction N 20-30o et N
liées à ces failles Deux 120o, d'extension métrique, elles possèdent une épaisseur de 20 cm.
districts miniers peuvent être  L'émeraude croît dans des cavités géodiques associée au quartz
distingués : hyalin, calcite II, codazzite (Ca, Ce, La) (Mg, Fe, Mn) (CO3)2 et
pyrite en dodécaèdres.
 présence de zones pyriteuses stratiformes développées au contact des
LS-LC.
 Ils résultent de l'infiltration préférentielle de fluides
hydrothermaux au long des plans de stratification S0 des lutites.

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 Le gîte se caractérise par la présence d'éléments structuraux bien définis.
 Les formations sédimentaires sont constituées, à la base de l'exploitation,
par des lutites carbonées (LC) et au sommet par des lutites siliceuses (LS).
 la minéralisation se rencontre dans deux types de structures :
 Des brèches constituées d'éléments de lutites cimentés par un
Le district de Coscuez. assemblage de calcite et pyrite.
 Des veines recoupent la stratification So des lutites composée de
La ceinture á émeraude

CaCO3I et pyrite.
 L'émeraude cristallise plus tardivement en association avec le quartz, la
codazzite, CaCO3 II, pyrite II et fluorine ; la parisite Ca (Ce, La) 2 (CO3)3 F2
Du Nord au Sud, on est rare.
distingue les districts
miniers suivants :  le district comprend à la base des LC avec des intercalations de niveau
pyriteux, et au sommet des LS et des argilites.
 L´émeraude cristallise en association avec des carbonates riches en terres
Le district de Muzo.
rares qui appartiennent au groupe de la dolomite et la parisite.
 Ce dernier, devient le minéral accompagnateur typique de la
minéralisation à émeraude.

 des (LC), (LS) et argilites.


Le district de la  on peut observer des bancs dolomitiques blancs, riches en lits pyriteux
Palnza- Yacopi. intercalés dans les (LS).
 Ces bancs sont parfois bréchifiés.

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2. Découverte paléontologique.

En 1994, les mineurs de la galerie de Matecana, située dans la région de Gachalâ, ont atteint un niveau minéralisé riche en petits fossiles
de gastropodes pseudomorphosés en émeraude de dimension centimétrique diversement déformés par compaction syn-sédimentaires du
fait de leur fragilité et de leur inclusion dans une gangue de shales noirs à pyrite.

 Après enfouissement et dissolution du test en aragonite de ces gastropodes, les vides ainsi laissés dans la gangue se sont trouvés
ultérieurement (après 70 millions d’années) comblés par l'émeraude qui a cristallisé à partir d'une solution hydrothermale,
donnant ainsi une réplique théoriquement parfaite de la morphologie Initiale externe des coquilles.

3. Etude microthermométrique.

 Les inclusions fluides primaires étudiées contiennent un cristal de halite (10-15 vol. %), une solution aqueuse (75 vol. %), une bulle de
vapeur (10-15 vol. %) et une phase à CO2 liquide qui peut occuper 5 % du volume total de la cavité.
 Généralement, ces inclusions sont multiphasées et l’étude au microscope électronique à balayage à identifier la sylvite, des sels
composites (Ca, Fe, Cl), des carbonates et des oxydes-hydroxydes de fer.
 Le refroidissement des inclusions a montré que les fluides possèdent des températures d’eutectique comprises entre 60 et 50°C et
des températures de fusion de glace comprises entre 33 et 17°C.
 Ces paramètres nous indiquent la présence de Na’ dans la solution mais aussi d’autres ions comme Ca 2+.
 Les températures de fusion du CO2 qui s’étalent entre 57,9 et 56,672 matérialisent la présence soit de CO2 pur, soit d’un mélange à
CO2 -N2, l’azote étant le seul élément identifié à la microsonde Raman.
 Le chauffage des inclusions fluides provoque de nombreuses décrépitations et fuites dans les cavités.
 Les températures de décrépitation sont comprises entre 150 et 350°C et les Th s’effectuent en phase liquide avec une bonne
distribution dans l’intervalle 200-250°C.
 Les températures de disparition du cube de sel (Ts) se regroupent entre 260 et 340°C. D’après Ts, on peut déterminer la salinité du
fluide à 38 % équivalent poids NaCl.

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4. Etude isotopique.

Les échantillons utilisés pour les études isotopiques ont été analysés suivant les techniques analytiques classiques. Les rapports
isotopiques sont exprimés en 18O/ 16O par rapport au standard SMOW, et pour 13C/12C par rapport au standard PDB.

 Résultats des isotopes de l’oxygène :

 Les données des δl8O des minéraux hydrothermaux des cinq gisements montrent que la majorité des résultats sont comparables et
un enrichissement général en18O.
 Les δl8O des divers types de carbonates varient de 2,2 pour la totalité des échantillons et apparaissant plus variable pour le quartz
(4‰).
 Les δl8O de H2O sont calculés á partir du δ l8O des calcites et du quartz qui piègent ces fluides et des équations de fractionnement
minéral-eau. Pour des températures de 250 à 300°C, les valeurs de δl8o des eaux calculées sont généralement enrichies en l8O (+1 0
< δl8O < +18).
 La composition isotopique des fluides associés aux minéraux d’un gisement donné est relativement homogène.

 Résultats des isotopes du carbone :

 Les valeurs de δ13C varient entre -14 et - 1,7, avec de notables variations à Chivor où le δ13C présente une différence de 9.

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5. Les altérations hydrothermales.

 Les altérations hydrothermales se marquent par une pyritisation diffuse et par le développement de la pyrophyllite aux épontes des
veines.
 Ainsi par une albitisation des lutites ; ce phénomène d’altération hydrothermale correspond au développement d’albite sur les
épontes et dans les filons à calcite.
 Cette néoformation d’albite est responsable des anomalies géochimiques en sodium rencontrées en analyse de sols et de roches.
 La minéralisation est associée à des zones bréchiques, ces brèches ont la particularité de montrer des éléments anguleux qui ont
subi un éclatement sans déplacement.
 Ces textures par implosion de la roche sont à rattacher à une fracturation hydraulique qui a lieu lorsque la pression des fluides était
supérieure ou égale à la pression hydrostatique.
 De telles surpressions fluides peuvent être créées par un enfouissement, des mouvements tectoniques ou par une augmentation de
la température.
 Le bassin sédimentaire du Crétacé inférieur de la Cordillère orientale de la Colombie se caractérise par une alternance de 6500 m de
sédiments gréseux, pélitiques et carbonatés.
 Lors de l’enfouissement, la formation de zones sous-compactées dans les séries argileuses a dû jouer un rôle important pour
l’accumulation des fluides ainsi qu’au niveau d’unités imperméables situées au sommet d’unités poreuses.
 Cependant, il est probable que la circulation de fluides hydrothermaux au long d’accidents profonds matérialisés par les failles
inverses de direction NE-SW, et leur accumulation au niveau de zones imperméables, aient conduit localement (contact grés-shales)
à la création des zones en surpression fluide.
 La propagation de ces fluides a pu s’étendre par répétition du phénomène de fracturation hydraulique.
 L‘hydrofracturation a permis le développement de l’infiltration hydrothermale le long de fractures mais aussi le long des plans de
stratification des formations encaissantes.
 Cette percolation dans les strates a provoqué la formation des rubannements stratiformes à pyrite-calcite intercalés dans les (LC)
ou les (LS).

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Conclusion…
Une hypothèse de préconcentration en béryllium dans les strates du Crétacé inférieur, notamment dans les LC avec remobilisation de
cet élément par l’action de fluides hydrothermaux d’origine syn-sédimentaires (eaux connées).

 L’origine du béryllium est une origine sédimentaire (Médina, 1970).


 En effet, les concentrations en béryllium dans les LC sont de l’ordre de 3 à 5 p.p.m.
 Vu la quantité de béryllium contenue dans la structure du béryl (14% BeO) ainsi que le volume de béryl extrait des formations
minéralisées (1 carat/m3), il apparaît qu’une telle concentration soit suffisante pour la précipitation du béryl.
 Cependant, la présence d’éventuelles préconcentration en béryllium dans les arénites et conglomérats de la base du Guaviò ne
doivent pas être écartées.
 En effet, durant le Tithonique, le bassin sédimentaire a été alimenté par des apports détritiques provenants de la zone
cratoniques orientale.

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