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I : Identification des eaux Etude des différents types d’aquifères, les conditions 6H
souterraines de formation de pièges ou de réservoirs et les
provinces hydrogéologiques de l’Afrique de l’ouest
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CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES EAUX SOUTERRAINES
INTRODUCTION
L’hydrogéologie est l’étude des eaux souterraines, c'est-à-dire l’étude des conditions
d’accumulation et de circulation des eaux dans les roches ainsi que celle d’acquisition des
substances dissoutes par l’eau au contact des roches encaissantes. Mais à l’heure actuelle,
l’hydrogéologie est devenue une science multidisciplinaire aux champs d’application très vaste
englobant les matières telles que l’hydrologie de surface, l’hydrochimie, l’hydrodynamique
souterraine, l’étude d’impact environnemental, la télédétection, la géophysique, les systèmes
d’informations géographiques, l’hydrodynamisme souterraine et modélisation...
Ce développement rapide de cette nouvelle science en très peu d’année se justifie par le fait que
l’hydrogéologie est une science à visage humain dont l’intérêt pour la population n’est plus à
démontrer.
I-1. DEFINITION
On appelle eau souterraine toute accumulation de l’eau dans les pores des formations
géologiques perméables, appelé aquifère. Cette eau est capable de circuler librement dans ce
terrain sous l’effet de la gravité. D’après CASTANY environ 60% des réserves d’eau sur la
planète sont stockés sous forme de glace et de neige et 40% sous forme d’eaux souterraines.
En hydrogéologie, le mot aquifère désigne tout terrain dont les caractéristiques sont favorables
à la formation de réserve d’eau souterraine. En conséquence, un aquifère désigne tout terrain
capable de contenir de l’eau. Cependant, cela ne signifie pas qu’un tel terrain contient
effectivement de l’eau, mais il offre simplement par sa nature les conditions propices à la
formation des réservoirs.
B)- AQUIFERE
Un aquifère est un terrain perméable contenant de l’eau (ou un terrain capable de contenir
l’eau). Il n’est pas forcement homogène.
Un aquifère comporte une zone saturée en eau et une zone non saturée (Figure 1). Il est limité :
-à sa surface ou limite supérieure appelée encore le toit par une surface libre (roche perméable)
en contact avec l’atmosphère.
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roches qui offrent les plus grandes possibilités de devenir un bon aquifère.
Les calcaires donnent les aquifères karstiques (Figure 2).
Tandis que les sables fournissent les aquifères poreux les plus captés dans le monde.
Au contraire, les argiles, les marnes, grès ferrugineux et d’une manière générale les roches
cristallines ne sont pas à priori de bons aquifères. Mais les roches cristallines peuvent contenir
de l’eau dans des conditions exceptionnelles quand elles sont fracturées (Figure 2).
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poches isolées les unes à côté des autres sans qu’il n’existe une liaison hydraulique entre ces
différentes poches; tandis que les aquifères continus sont des aquifères généralisés ou infinis
(aquifères d’extension régionale). Une grande partie des lois établies dans le domaine de
l’hydrologie ne concerne que ces aquifères continus d’extension théoriquement continue.
Un aquifère peut être formé d’une seule couche (aquifère monocouche) ou de deux couches
(aquifère bicouche) ou de plusieurs couches (et multicouche).
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Figure 4 : Aquifères en fonction de la profondeur des couches
Pour qu’un piège capable de contenir de l’eau existe au sein d’un aquifère, il faut que l’une des
cinq conditions suivantes se réalise obligatoirement : conditions stratigraphique, tectonique,
volcanique, d’érosion et de subsidence. Ces cinq conditions donnent ainsi cinq principaux types
de réservoirs connus.
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ces formations permet d’avoir d’excellents réservoirs d’eau souterraine.
I-3.4. Pièges tectoniques
Un réservoir tectonique est un piège lié aux cassures dans les roches. Ces cassures peuvent
donner naissance aux contacts anormaux favorisant la formation de réservoirs. Il peut s’agir des
plans de faille par lesquels les eaux s’accumulent et circulent dans les roches.
Par ces réservoirs tectoniques, il y a souvent des remontées d’eaux chaudes provenant des
couches profondes ou des gaz divers comme le CO2 magmatique.
On peut avoir des pièges liés à des plis faille. En général, les horizons altérés riches en eau dans
les massifs cristallins naissent au droit d’une cassure tectonique. La fracture est le berceau de
l’altération et de la formation des réservoirs en milieu cristallin. On classe parmi les pièges
tectoniques, les pièges par plissement. Ces pièges sont liés à une déformation souple des
couches.
I-3.5. Piège de subsidence
Dans ce cas, il y a transport et accumulation de sédiments dans un bassin, et sous le poids des
matériaux les terrains s’affaissent en donnant par diagenèse la compaction des roches
sédimentaires favorables à la formation des réservoirs.
Ce phénomène provoque souvent la captivité de certaines couches de sables qui deviennent des
aquifères prisonniers.
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I-4.1. Conditions lithologiques
La nature de la roche en place doit être perméable pour permettre l’infiltration des eaux issues
des précipitations. En d’autres termes, il faut qu’il existe de bons aquifères dans la région. Dans
le cas contraire, s’il n’y a pas d’aquifères dans une région, l’eau va ruisseler (il ne se formera
jamais de nappe d’eau).
I-4.2. Conditions d’alimentation
Pour que le sous-sol d’une région contienne de l’eau, il est nécessaire que cette région soit
arrosée par des pluies abondantes, sinon sans précipitation même les roches perméables d’une
région ne peuvent pas contenir de l’eau.
I-4.3. Conditions structurales
L’évolution structurale des roches d’une région est aussi un facteur d’existence des nappes
d’eau souterraine. Par exemple une structure monoclinale dont les couches sont inclinées dans
un même sens, drainent les eaux souterraines vers les zones plus éloignées. Ainsi en fonction
de leur comportement dans le sol, les structures tabulaires, verticales, faillées monoclinales,
plissées peuvent générer ou favoriser la formation de nappes. Il existe une inter-indépendance
entre la structure de la roche et le type de réservoir mis en place.
En Afrique de l’ouest les réservoirs d’eau souterraine se développent au sein de trois grandes
provinces hydrogéologiques :
- Province de vieux bassin sédimentaire (bassin de Taoudéni Mali-Niger) d’âge
précambrien supérieur bassin de la volta d’âge paléozoïque inférieur ;
- Province des bassins récents (CI, Togo, Bénin, Ghana) d’âge compris entre le crétacé et
le Quaternaire ;
- La province de socle cristallin et cristallophyllien.
Ces provinces contenant des réserves d’eau dans les aquifères de nature variée : aquifère
d’altérite, des séries volcano-sédimentaires et de granite migmatite.
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CHAPITRE II : CATEGORIE D’EAU DANS LE SOL ET LE SOUS SOL
L’eau du sol et du sous-sol se présente sous différents états en desquels elle sera plus ou moins
accessible aux plantes et aux ouvrages de captage réalisé par l’homme comme le puits et les
forages.
1-- eau de constitution, 2-- eau fortement adsorbée, 3--Réserve hydrique (eau de rétention
capillaire), 4--Réserve hydrologique (eau gravitaire)
Figure 7 : Types d’eau dans la roche
II.1. Eau de constitution
Cette eau fait partie intégrante d’une molécule ou d’un assemblage de molécules, on reconnait
l’eau chimiquement liée dans une molécule laquelle ne peut être extraite que par des moyens
chimiques ou mécaniques très puissants. L’eau dite de cristallisation est celle qui entre dans la
composition minéralogique d’un minéral.
Le gypse dont la formule est CaSO4 (2H2O) illustre bien cette catégorie d’eau. En chauffant
légèrement le gypse, la majeure partie de l’eau qu’il contient est libérée et on obtient du plâtre.
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- L’eau hygroscopique ou eau adsorbée ;
- L’eau pelliculaire ou eau d’adhésion.
L’eau hygroscopique ou eau adsorbée
Il s’agit de l’eau fixée au grain solide par attraction moléculaire (adsorption) entre les charges
du corps solide et celle de l’eau. Elle imprègne (mouiller) les micropores à la surface de la
particule et elle se déplace à l’état de vapeur seulement. Elle se caractérise par une viscosité et
une densité supérieure à celle de l’eau ordinaire. Dans les terrains, l’eau adsorbée varie en
fonction de l’humidité, de la température, de la pression de l’air et surtout de la porosité.
L’eau pelliculaire ou eau d’adhésion
Il s’agit de l’eau qui entoure les particules du sol et leur eau adsorbée par une mince pellicule
dont l’épaisseur est de l’ordre du micromètre. Elle est soumise à des forces d’attraction plus
faible que celle que caractérise l’adsorption, c’est l’adhésion.
L’eau pelliculaire se déplace à l’état liquide par le jeu des attractions moléculaires entre
particules voisines. Pour deux grains jointifs semblables, l’eau se déplace de la couche la plus
épaisse vers la couche la plus mince jusqu’à égalisation des pellicules.
La quantité d’eau pelliculaire est liée à l’importance de la surface spécifique des grains. Elle est
donc plus abondante dans les sédiments fins que dans les sédiments grossiers.
Cette eau se trouve dans la frange capillaire (zone de transition entre la zone saturée et la zone
non saturée) juste au-dessus de la zone de saturation. Elle remplit totalement les pores ou
interstices capillaires. Elle subit l’action de la gravité.
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II.6. Eau gravitaire ou gravifique
C’est l’eau souterraine qui subit particulièrement l’action de la gravité. Elle transfert la pression
hydrostatique et alimente les autres formes d’eau. C’est la partie active des eaux souterraines
mobilisée lors du pompage dans un puits.
En conclusion, toutes les catégories d’eau présentes dans le sol se résument en trois types
principaux en exceptant l’eau de constitution (partie intégrante des cristaux, la vapeur d’eau et
la glace) nous avons :
─ Eau de rétention : il s’agit des molécules d’eau attirées à la surface des grains.
Elle se divise en eau d’adsorption et en eau d’adhésion ;
─ Eau capillaire : il s’agit de l’eau capillaire isolée qui est fixée entre les grains
par le jeu des tensions superficielles. Cette eau ne peut être extraite pour le besoin de l’homme ;
c’est donc de l’eau retenue dans le sol. L’eau capillaire soutenue est par contre la base d’eau
capable de mouvements dès que la gravité le permet ;
─ Eau gravifique (ou gravitaire) : c’est la partie de l’eau pour laquelle sont négligeables
les forces agissantes autre que celles de gravité. Cette eau peut être exploitée par
pompage ou par drainage.
Toutes les roches contiennent un certain pourcentage de vide pouvant héberger de l’eau. L’eau
issue des précipitations ou l’eau circulant librement à la surface du sol peut pénétrer dans ces
vides, y circuler sous l’effet de la gravité et dans certaine mesure s’y accumuler en donnant en
réservoir d’eau souterraine.
Au départ, on pensait que l’eau souterraine ne circule que par des cours d’eau souterraine pour
se rassembler dans des lacs souterrains. Hors, l’eau souterraine n’est pas condamnée dans
quelques canaux ou dépressions privilégiées comme c’est le cas au niveau des eaux de surface.
Au contraire, elle est omniprésente dans le sol et dans les roches. On en trouve partout : dans
les minéraux, pores, interstices, fissures, crevasses…
La qualité hydrogéologique d’une roche conditionne le transport et l’accumulation d’une masse
d’eau à l’intérieur de cette roche. Elle est définie par des paramètres physiques et
hydrodynamiques.
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III.1. POROSITE
III.1.1. Définition
L’ensemble des vides qui séparent les grains constitutifs d’une roche constituent sa porosité.
Si ces vides communiquent entre eux, la porosité est dite ouverte et peut donner naissance à
une masse d’eau souterraine. Au contraire, une porosité fermée ne peut donner de nappe d’eau
(cas des argiles). On trouve la porosité ouverte surtout dans les sédiments meubles à grains
juxtaposés (les sables, les graviers). Les roches sédimentaires consolidées à grains soudés (grès,
calcaire…) peuvent acquérir une porosité de dissolution tandis que les roches cristallines
(roches ignées), les roches cristallophylliennes (roches métamorphiques) formées de cristaux.
La porosité est liée aux fractures.
III.1.2. Différents types de porosité
La nature des vides dans les terrains permet de distinguer trois types de porosités :
─ La porosité d’interstices : elle concerne les formations meubles (sable) ou des roches
solides non encore complètement colmatées ; les pores sont interconnectés ;
Souvent la porosité d’interstice peut être détruite par cimentation des vides chez les grès.
─ La porosité de fissures : elle concerne les roches compactes fracturées et est due
aux déformations tectoniques ou aux plans de stratification, de foliation, de rubanement, etc ;
─ La porosité de chenaux : elle est causée par la dissolution des roches au contact
des solutions acides ou par la croissance des plantes vasculaires dans les plans de failles ; ce
qui provoque l’élargissement des fractures.
En outre, d’un point de vue génétique, on parle de porosité primaire et de porosité secondaire.
La porosité primaire est la porosité de la roche qui se développe au moment de sa formation.
C’est le cas des interstices dans les roches meubles. On appelle porosité secondaire, celle qui
peut intervenir au cours de la vie de la roche suite à des phénomènes physiques (déformation
tectonique) et chimiques (météorisation). Dans ce cas, les constituants présentent eux même
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leur propre porosité en plus de la porosité d’interstice. Cette porosité peut prendre les formes
de porosité de fissure et de porosité de chenaux.
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III.2.2. Loi de Darcy en milieu poreux
La perméabilité est l’un des paramètres hydrodynamiques les plus fréquemment utilisés en
hydrogéologie. Il a été étudié expérimentalement pour la première fois par Darcy dont il porte
le nom.
a. Hypothèses faites sur le milieu poreux
Les hypothèses faites sur le milieu poreux sont : le milieu doit être homogène et isotrope.
b. Expérience de Darcy
𝐻
On montre expérimentalement que : 𝑄 = 𝐾𝑆 𝐿 = 𝐾𝑆𝑖 où i : gradient hydraulique ; S : section
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III.2.3. Différents types de perméabilité
Les différents types de perméabilité sont :
─ La perméabilité d’interstices (ou perméabilité de Darcy : 𝑄 = 𝐾𝑆𝑖 liée à la porosité
d’interstices) dont le facteur principal est le diamètre efficace des grains. C’est le facteur du
coefficient de perméabilité propre du réservoir.
─ La perméabilité de fissures liée à la porosité de fissure, est une perméabilité acquise
postérieurement par une roche qui, à l’origine était une roche imperméable qui ne contient pas
de l’eau. Dans ce cas, un massif cristallin comme le granite subit des phénomènes tectoniques
en se fracturant. L’eau circule dans le massif cristallin suivant des directions préférentielles
imposées par la fracturation. De même, on trouve la perméabilité de fissures dans les joints de :
schistosité, foliation, stratification, gneissosité, etc.
─ La perméabilité de chenaux liée à la porosité de chenaux, est une perméabilité acquise
par une roche à la faveur soit de l’activité des plantes fracturophiles, soit de la dissolution. Ces
plantes poussent au droit des fissures dans les massifs cristallins. En grossissement, leur
système racinaire pénètre profondément dans le massif en provoquant le démantèlement de
blocs. L’eau emprunte ces voies ainsi créées pour aller dissoudre les roches cristallines en
profondeur. La perméabilité de chéneaux est donc une perméabilité d’élargissement des
fractures par les arbres. Mais, dans les massifs calcaires, il existe une perméabilité de chenaux
liée à des activités de dissolution du calcaire au contact des eaux acides. En milieu carbonaté,
il se développe ainsi, un type d’aquifère, appelé aquifère karstique, riche en figures de
dissolution.
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III.2.4. Facteurs influençant la perméabilité
Les facteurs agissant sur la perméabilité d’un terrain sont :
la nature du fluide (viscosité, température, masse volumique, quantité de sels dissouts
...) ;
la nature du milieu traversé (granulométrie, dimension des pores, rugosité ...), ce qui
compte le plus, c’est la surface de contact appelée surface spécifique ;
les interactions éventuelles d’ordre physique et chimique entre fluide et roche.
III.3. Transmissivité
La productivité d’un aquifère est fonction de son coefficient de perméabilité (K) et de son
épaisseur (e), alors que sa fonction conduite ne dépend que de la transmissivité : elle évalue la
fonction conduite d’un aquifère. Par définition, la transmissivité est le débit d’eau qui s’écoule
par unité de longueur (l=1m) d’un aquifère sous l’effet d’une unité de gradient hydraulique (i =
1m). C’est donc le produit de la conductivité hydraulique K du matériau aquifère par son
épaisseur e. son expression est :
─ La réserve totale d’une nappe qui est la quantité d’eau gravitaire contenue dans le
volume d’aquifère délimité par son toit, ses limites d’extension et son mur ;
─ La réserve régulatrice (ou réserve renouvelable) qui est le volume d’eau gravitaire
connu dans la zone de fluctuation de la surface piézométrique d’un aquifère à nappe libre.
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─ La réserve permanente qui est la part de la réserve totale qui est non renouvelable.
Dans les aquifères à nappe captive, réserve totale et réserve permanente sont pratiquement
confondues. La réserve d’une nappe peut être évaluée comme suit :
R = V × S où R : volume d’aquifère balayé et S : coefficient d’emmagasinement.
Dans le cas d’une nappe libre, on a : S = n ×e
Réserve régulatrice
Réserve totale
Réserve permanente
IV.1.1. Définition
Une nappe d’eau souterraine est l’ensemble de l’eau libre saturant un terrain. Cette eau étant en
communication hydraulique continue ; que ce soit par des pores, des fissures ou des chenaux.
IV.1.2. Types de nappes
Il existe dans la nature trois grands types de nappes d’eau souterraine : la nappe libre, la nappe
captive et la nappe semi-captive.
a. Nappe libre
On appelle nappe libre, une nappe dans laquelle la surface de l’eau se trouve exposée à l’air
libre. L’eau ne remplit pas toute la hauteur de l’aquifère, et la nappe est donc limitée
supérieurement par une surface libre à l’intérieur de l’aquifère. Cette surface libre ou surface
piézométrique est le lieu des points où l’eau est à la pression atmosphérique. Une telle nappe
se caractérise par les différents éléments suivants :
─ un toit perméable, exposé à l’air libre, à alimentation directe par les pluies actuelles et
supportant le tapis végétal (surface du sol) ;
─ un mur imperméable sur lequel repose la nappe ;
─ une épaisseur de la nappe, différence de côte entre le toit et le mur.
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Figure 13 : Nappe libre
Dans une nappe libre, on peut creuser différents types d’ouvrages pour capter l’eau. Ces
ouvrages peuvent être des puits (ouvrage à gros diamètre pour les villages) ; ou des forages
(ouvrages à petits diamètres utilisés pour l’alimentation en eau des populations). Mais, en plus
des 2 types d’ouvrages, certains puits ou certains forages ne sont creusés rien que pour étudier
le comportement de l’eau dans une nappe. Dans ce cas, ces ouvrages ne servent qu’à mesurer
le niveau d’eau au sein de la nappe. Pour cette raison, un tel ouvrage s’appelle un piézomètre
(par exemple, la nappe d’Abidjan est équipée d’une vingtaine de piézomètres d’observation).
Les mesures de niveau dans un piézomètre se font à l’aide d’une sonde électrique. Le niveau
piézométrique est le niveau de l’eau mesuré dans un piézomètre lorsque la nappe est au repos
et ce niveau se raccorde avec la surface libre de l’eau dans toute la nappe.
Examinons maintenant la répartition verticale de l’eau dans une nappe libre. Soit un terrain
homogène (granulométrie uniforme, avec une porosité totale assez élevée, comme un sable) et
isotrope (milieu non stratifié où l’eau circule aussi bien de façon verticale qu’horizontale), une
section de ce terrain, limitée à la base par une couche imperméable et sur laquelle on laisse
tomber de l’eau en fines gouttelettes pendant un certain temps. Après avoir soumis ce terrain à
l’évaporation, il est possible de distinguer très nettement deux zones dans la distribution
verticale de l’eau :
Une zone non saturée vers le haut ;
Une zone saturée vers le bas ;
Et également entre les 2, il y a la zone de battement de la nappe.
b. Nappe captive
Une nappe captive est une nappe coincée entre deux couches imperméables et pour cette raison,
elle ne communique pas directement avec l’atmosphère. Par conséquent, son alimentation n’est
plus directe par les eaux d’infiltration issues des pluies actuelles. Au contraire, cette
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alimentation se fait à travers l’écoulement latéral. Dans ce cas, l’aquifère qui se comporte
comme un tuyau cylindrique plein d’eau est sous pression. Pour cela, le niveau piézométrique
de la nappe captive ne se situe pas dans l’aquifère, mais à un niveau situé au-dessus de
l’aquifère, notamment dans le toit imperméable, ou même en plein air quand l’épaisseur du toit
imperméable est faible : il s’agit donc d’un niveau piézométrique fictif. C’est pourquoi la
pression qui règne à la surface de l’eau dans une telle nappe est toujours supérieure à la Pa.
Aussi, tout forage creusé dans la nappe captive provoque-t-il un jaillissement d’eau
connu sous le nom d’artésianisme : on dit que le forage est jaillissant, ou qu’il est artésien ce
phénomène a été observé pour la première fois dans la ville d’artèse en Italie. Les nappes
captives sont les mieux protégées contre la pollution, mais elles contiennent souvent des eaux
très anciennes ou fossiles. Elles peuvent tarir à défaut d’alimentation ou lorsque l’alimentation
est lente.
En Côte d’Ivoire, les nappes captives existent partout dans le bassin sédimentaire. De même
que les nappes de fissures à l’intérieur du pays sont généralement captives.
Figure 14 : Artésianisme
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c. Nappe semi-captive
Une nappe semi-captive est une nappe imparfaitement captive c'est-à-dire une nappe recelée
par une couche perméable entièrement saturée dont une éponte (éponte : couches qui entourent
un aquifère ; c'est-à-dire le mur ou le toit) ou les deux sont semi-perméables :
─ Mur imperméable et toit semi-perméable ou vis-versa ;
─ Mur et toit semi-perméables.
Dans ce cas, les épontes semi-perméables se laissent traverser par un égouttement lent des eaux
caractérisé par trois paramètres comme : paramètre de drainance, facteur de drainance et facteur
d’égouttement.
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IV.2. CARTE PIEZOMETRIQUE D’UNE NAPPE
Une carte piézométrique est la synthèse essentielle de l’étude hydrogéologique. Elle schématise
la fonction conduite du réservoir et le comportement hydrodynamique de l’aquifère avec
figuration des conditions aux limites. Une carte piézométrique est une carte d’iso-valeurs des
côtes piézométriques de l’eau dans les différentes parties de la nappe. Elle renseigne donc sur
l’allure ou le comportement de la surface piézométrique et même sur le mouvement de l’eau
dans une nappe.
IV.2.1. Eléments caractéristiques d’une carte piézométrique
Ce sont principalement les lignes de courant et les équipotentielles (courbe piézométrique). On
appelle courbe piézométrique (ou équipotentielle) le lieu géométrique des points de même
altitude à la surface de l’eau dans la nappe. Les équipotentielles sont parallèles aux limites
perméables dans l’aquifère et perpendiculaires aux limites imperméables.
On appelle ligne de courant, la ligne idéale qui représente la trajectoire théorique d’une particule
d’eau en mouvement dans la nappe. Elle correspond à la direction générale de l’écoulement de
l’eau dans la nappe.
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imperméables, les variations du gradient hydraulique ;
─ la classification des nappes : nappe cylindrique, nappe divergence, nappe convergente ;
─ l’étude des relations entre nappe et rivière dans une région.
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Les eaux sont en constante circulation sur la terre et subissent des changements d'état.
L'ensemble des processus de transformation et de transfert de l'eau forme le cycle
hydrologique.
Le cycle de l’eau est classique : précipitation, interception par le couvert végétal, ruissellement,
infiltration, écoulement souterrain, évaporation et évapotranspiration, émergence,
concentration en nappe d’eau superficielle puis retour à l’atmosphère et un nouveau cycle
recommence. Nous retenons cependant que le cycle de l’eau comporte deux parties principales :
une partie terrestre et une partie atmosphérique.
La partie terrestre du cycle hydrologique se définit à partir de tout ce qui concerne l’écoulement
et le stockage des eaux sur la terre et dans les océans.
La partie atmosphérique concerne les transports d’eau dans l’atmosphère, principalement sous
forme de vapeur d’eau.
L’évaporation 1 des eaux des océans est une source d’eau douce importante, elle est transportée
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par les vents 2 se condense 3 et retombe en précipitations 4 surtout sur les océans et en partie
sur les continents 4. L’eau précipitée sur les continents est pour une part rapidement renvoyée
vers l’atmosphère par l’évapotranspiration 5 des végétaux, le reste s‘écoule en partie par
ruissellement 6 vers les lacs et rivières, et une partie s’infiltre dans le sol. Quand le sol est saturé
en eau, l’eau s’infiltre pour alimenter les nappes souterraines 7, cette eau circule sous terre et
ressort parfois au niveau de source qui alimente des rivières. Les rivières permettent à une partie
de l’eau tombée sur les continents de s’écouler 9 dans les océans.
Figure 16 : Schéma bilan simplifié du cycle de l’eau
V-2.2.1. Évapotranspiration
Le cycle commence par l’évaporation de l’eau. Sous l’effet de l’énergie solaire, l’eau des mers
et des océans s’évapore dans l’atmosphère sans le sel et les autres impuretés. L’évaporation est
plus importante au niveau des océans qu’à l’intérieur des terres : lacs, rivières, et fleuves. Donc
les rayons du soleil réchauffent l’eau des rivières, des fleuves, des lacs, des mers et des océans
et la fait passer de l’état liquide à l’état de vapeur d’eau (gazeux) ; c’est l’évaporation.
Les plantes et les autres espèces végétales puisent l’eau dans le sol et la rejettent sous forme de
vapeur d’eau. Environ 10% des précipitations tombant sur la terre proviennent de la
transpiration des végétaux, le reste est en conséquence dû à l’évaporation.
La transpiration des plantes et l’évaporation du sol humide libèrent de l’humidité qui s’élève
dans l’atmosphère sous la forme de nuages (évapotranspiration).
Pour l'hydrogéologue, les potentialités en eau d'une région peuvent être estimées à partir du
calcul des précipitations efficaces (PE). Elles sont égales aux précipitations (P) moins
l'évapotranspiration réelle (ETR).
PE = P - ETR
L'ETR est estimée en comparant les quantités de précipitation par rapport à l'évapotranspiration
potentielle (ETP) et en tenant compte de la présence, dans le sol, d'une réserve d'eau utilisable
par les plantes.
L'ETP est un des paramètres importants dans le calcul du bilan. C'est la quantité maximale d'eau
évapotranspirée par une surface d'eau ou par la végétation lorsqu'il y a 100 % de disponibilité
en eau. Dans la réalité, dans les régions chaudes ou en été dans nos régions, la disponibilité en
eau est souvent trop faible par rapport à l'ETP : les plantes doivent alors puiser dans les réserves
en eau du sol et l'évapotranspiration réelle (ETR) est alors plus faible que l'ETP. Pour le calcul
de l'ETP, il existe de très nombreuses formules utilisant divers paramètres (température, vitesse
du vent, insolation, ...).
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V-2.2.2. Condensation et Précipitations
Au contact de l’atmosphère, la vapeur d’eau se refroidit et se transforme en petites gouttelettes
qui vont être à l’origine de la formation des nuages qui sous l’action des vents vont se diriger
vers l’intérieur des terres. Cette étape se nomme la condensation. Transportés par la circulation
atmosphérique, les nuages se déplacent et l’effet de la gravité aidant l’eau retombe sur le sol
sous forme d’eau, de neige ou la grêle (état liquide ou solide). Cette étape se nomme la
précipitation.
V-2.2.3. Ruissellement et infiltration
L’eau qui n’est pas absorbée par le sol, ruisselle le long des pentes jusqu’à se déverser dans les
rivières, les fleuves et les lacs. Elle sera ensuite transportée jusqu’aux mers et océans. Les
ruisseaux, les rivières, les fleuves ou les lacs qui reçoivent les eaux de ruissellement sont
appelés cours d’eau de drainage. L’eau de pluie s’écoule lorsqu’elle rencontre un sol
imperméable et dévale de l’amont vers l’aval. Le ruissellement part de la source en passant par
le ‘ru’, le ruisselet, le ruisseau, la rivière, le fleuve pour se jeter dans les mers et les océans.
Nous avons donc un ruissellement.
L’eau de pluie pénètre dans les sols perméables. En s’infiltrant dans un sol perméable, l’eau
peut parfois remplir une poche souterraine (grotte) et former un véritable réservoir d’eau. L’eau
contenue dans ce réservoir (nappe d’eau ou nappe phréatique) trouve parfois un chemin naturel
vers l’extérieur. L’endroit où jaillit l’eau hors du sol s’appelle la source. Certaines nappes
d’eaux souterraines, une fois découvertes, peuvent aussi être exploitées par l’homme comme
réserves d’eau potable. Un peu moins de la moitié des précipitations va recharger les nappes
phréatiques, le reste part en évaporation. Ceci représente l’infiltration des eaux.
Lorsqu'il s'agit d'une nappe alluviale l'alimentation de la nappe se fait avec quelques jours de
retard sur les pluies. Par contre, la nappe peut être alimentée avec plusieurs mois de retard selon
l'épaisseur et la porosité de la roche.
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• Le type de sol (structure, texture, porosité) - Les caractéristiques de la matrice du sol
influencent les forces de capillarité et d'adsorption dont résultent les forces de succion, qui elles-
mêmes, régissent en partie l'infiltration.
• La compaction de la surface du sol due à l'impact des gouttes de pluie (battance) ou à d'autres
effets (thermiques et anthropiques) - L'utilisation de lourdes machines agricoles dans les
champs peut par exemple avoir pour conséquence la dégradation de la structure de la couche
de surface du sol et la formation d'une croûte dense et imperméable à une certaine profondeur
(sensible au labour).
• La teneur en eau initiale du sol (conditions antécédentes d'humidité) - L'humidité du sol est
un facteur essentiel du régime d'infiltration, car les forces de succion sont aussi fonction du taux
d'humidité du sol. Le régime d'infiltration au cours du temps évolue différemment selon que le
sol est initialement sec ou humide. L'humidité d'un sol est généralement appréhender en
étudiant les précipitations tombées au cours d'une certaine période précédant un événement
pluvieux. Les Indices de Précipitations Antécédentes (IPA) sont souvent utilisés pour
caractériser les conditions d'humidité antécédentes à une pluie. Finalement, les facteurs les plus
influents, pour une même topographie, sont le type de sol, sa couverture et son taux initial
d'humidité.
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CHAPITRE VI : PROSPECTION D’EAU SOUTERRAINE
Introduction
Qu’il s’agisse d’un puits ou d’un forage, d’un point d’eau à utilisation humaine ou
agropastorale, l’implantation rationnelle d’un nouvel ouvrage exige un certain nombre
d’investigations hydrogéologiques comme d’ordre politico-économique et humain. En somme
il faut acquérir une bonne connaissance des ressources en eau régionales ou locales mais aussi
des besoins des habitants. Aussi l’hydrogéologue a-t-il recours à des méthodes comme l’analyse
géomorphologique, la géophysique et la télédétection.
28
dans les zones de socle à aquifère discontinu.
VI.2.2. Indices géomorphologiques
La géomorphologie, basée sur l’observation des éléments de la nature est la méthode la plus
rapide et la moins onéreuse parmi toutes les méthodes d’implantation. L’observation de certains
signes peut aider à pouvoir positionner un ouvrage. En région de socle, si la végétation aux
environs d’un village est constituée d’une forêt dense en anneau, nous avons plus de chances
d’avoir un sous-sol très fracturé. La présence d’une végétation linéaire dense peut être un indice
de la présence d’une fracture. Ceci s’explique par la présence de sédiments dans la zone
fracturée. Le sol acquiert une porosité lui permettant d’emmagasiner une certaine quantité
d’eau. La présence d’une zone humide est favorable à la construction des termitières. Ainsi leur
présence peut être un signe de la présence fracture ou d’une structure humide permettant aux
termites d’édifier leur habitation même en saison sèche.
En l’absence de ces quelques signes, la géomorphologie se base sur les dépressions observées.
Toutefois, il faut éviter d’implanter un forage dans le bas-fond. Il est conseillé de le situé au
tiers inférieur du versant.
VI.2.3. Géophysique
De nombreuses méthodes géophysiques actuellement opérationnelles occupent une place
importante dans la prospection d’eau souterraine. Ces méthodes permettent la détermination de
l’épaisseur des terrains aquifères, de la couche d’altération et du rocher fracturé au-dessus du
substratum rocheux compact. La prospection électrique est en mesure dans la majorité des cas
de mettre en évidence de manière indirecte les zones fracturées hydrauliquement favorables. La
géophysique permet donc de repérer un ensemble de zones potentielles favorables et seul digne
d’intérêts. Mais sa mise en œuvre ainsi que son coût plus élevé limitent son utilisation.
Contrairement à la géomorphologie qui donne un rayon assez grand de la zone à exploiter, la
géophysique elle donne plus de précisions.
VI.2.4. Télédétection
L’eau souterraine ne peut pas être directement observée sur les images satellitaires. Par
conséquent il faut procéder à l’identification et à l’étude d’un certain nombre d’indices
révélateurs d’occurrence de cette eau. La télédétection grâce à son échelle très fine permet
d’obtenir divers types d’informations sur la surface de la terre. On distingue sur les images
satellitaires les zones sèches des zones humides. La persistance du sol humide pendant la saison
sèche, les traits structuraux régionaux, le système de fractures, la densité du réseau de drainage,
la nature et la disposition de la végétation.
29
En milieu de socle, l’indicateur utilisé est la fracturation. Ainsi l’orientation actuelle de la
recherche d’eau souterraine est la cartographie des fractures. Les sites sont généralement à
l’intersection des accidents majeurs. On tente de différencier les directions structurales
productrices des directions moins productrices en prenant en compte la position topographique
d’un site retenu (c'est-à-dire avec son bassin potentiel d’alimentation). Le terrain se résume à
une vérification des observations. L’image satellitaire s’offre donc comme un moyen efficace
de caractérisation des réservoirs.
VI.2.5. Forage de reconnaissance
Réaliser des forages de reconnaissance constitue une étape majeure d’une prospection
hydrogéologique. Le but sera de :
→ confirmer et préciser les hypothèses faites à partir des premières étapes ;
→ préparer les sites pour les captages d’essai ou d’exploitation ;
→ permettre d’étalonner la géophysique voire de réinterpréter les données déjà acquises.
Le forage de reconnaissance est réalisé uniquement dans un but de recherche et non
d’exploitation. Suivant les conditions et les objectifs, il peut être fait rapidement et
économiquement ou inversement très soigneusement. Il permettra outre les observations
géologiques et l’étalonnage de la géophysique, de reconnaitre l’aquifère, soit principalement
les éléments tels que la nature du terrain (sec, tendre, dur, très dur, instable...), l’épaisseur de
l’aquifère, la granulométrie, la profondeur et le type de nappes, la charge hydraulique, la nature
physico-chimique de l’eau, la porosité, la perméabilité, le coefficient d’emmagasinement. Le
forage de reconnaissance marque l’étape finale de l’évaluation technique préliminaire d’une
campagne de forage d’eau.
30
VI.3.2. Facteurs humains
Un puits ou un forage n’est pas seulement un ouvrage technique. Il est d’abord destiné à
satisfaire les besoins d’homme déterminés en un point donné. Par conséquent, la consultation
des habitants est particulièrement importante surtout quand il s’agit d’ouvrage d’alimentation
en eau potable. L’ouvrage doit servir à la totalité de la population ; c'est-à-dire se situer dans un
lieu public libre d’accès et non dans une concession privée (chef du village, député, maire...).
Si l’ouvrage doit desservir deux villages, il est souhaitable de l’implanter à égale distance de
ceux-ci. Suivant que la collectivité est purement rurale ou également pastorale, l’ouvrage sera
placé dans le village à l’intérieur ou dans la proche périphérie, soit à l’extérieur du village pour
éviter les inconvénients dus à la fréquentation des animaux. Si techniquement l’ouvrage peut
être construit n’importe où, c’est au représentant des villages que devra être laissé le soin d’en
déterminer l’emplacement. Dans le cas contraire on devra indiquer les sites favorables parmi
lesquels les représentants choisiront.
Les hommes captent depuis longtemps les eaux souterraines des nappes phréatiques au travers
de puits. Mais depuis l’époque où les puits étaient creusés à la pelle et l’eau remontée à l’aide
d’un seau fixé à une poulie actionnée par la force humaine, les procédés ont beaucoup évolué.
Aujourd’hui, les forages modernes utilisent des techniques similaires à celles mises en œuvre
pour les forages pétroliers. Elles permettent d’atteindre des nappes situées à de grandes
profondeurs, jusqu’à sept cents mètres sous terre parfois : l’eau est remontée, à l’aide de moteurs
électriques actionnant des pompes, le long de conduits habillés de tubes en ciment ou en acier.
31
VII.1. Techniques d’approche
Les projets d’approvisionnement en eau reposent sur des critères socio-économiques (volume
de l’approvisionnement actuel des populations, nombre de forages existants, production
journalière ; nombre de consommateurs effectifs, démographie, potentialités du développement
socio-économique) ; la disponibilité des financements et des critères hydrogéologiques
(conditions hydrogéologiques de la région : présence d’eau souterraine, profondeur du niveau
d’eau, caractéristiques des terrains, présence ou non de formations aquifères…).
En pratique, toute stratégie de satisfaction de besoins en eau se heurte toujours à de nombreuses
contraintes (ressources financières insuffisantes, difficulté pour l’exécution de l’ouvrage).
Certaines contraintes peuvent être contournées en partie par une bonne stratégie de recherches
hydrogéologiques.
La documentation permet au foreur ou chef de chantier de constituer une base de données
hydrogéologiques. La connaissance des caractéristiques hydrogéologiques des terrains
conditionne le choix des techniques et du matériel à mettre en œuvre. Par exemple la cohésion
des terrains conditionne la tenue du trou pendant le forage, la mise en place des tubages PVC
et la qualité des équipements.
La recherche hydrogéologique commence par une bonne recherche documentaire : prendre
connaissance des travaux hydrogéologiques antérieurs qui ont concerné partiellement ou
entièrement la région d’implantation (stratigraphie, lithologie, formations géologiques, analyse
granulométrique…). S’il existe déjà d’autres ouvrages dans la région, il faut étudier la
conception de construction de ces ouvrages, les fiches des forages et les rapports de fin de
travaux de ces ouvrages.
Après avoir rassemblé les données hydrogéologiques antérieures, le chargé d’étude mène une
observation directe sur le terrain (une prospection sur le terrain pour vérifier des informations
collectées par la documentation) : existe-t-il des sources à débit élevé et soutenu ? L’existence
d’écoulements puissants dans les cours d’eau même en saison sèche est des signes de ressources
en eaux souterraines importantes. La présence et la nature de la végétation peuvent également
être un bon indice.
L’implantation consistant à déterminer et repérer sur le terrain le point où le forage sera réalisé
avec le maximum de chance d’être positif, des méthodes de recherche complémentaires
s’avèrent nécessaires pour définir les sites et les types d’ouvrages capables d’assurer la
meilleure exploitation. Nous faisons appel à la photo-interprétation et aux méthodes
géophysiques.
32
VII.2. Techniques de forages
Pour forer à travers les différents types de formations (sols), de nombreuses techniques de
forage manuel et mécanique ont été développées et sont utilisées de par le monde. Dans tous
les cas, la technique de forage doit : casser ou couper la formation, dégager les matériaux coupés
(le sol) du trou, et si nécessaire, fournir un support aux parois du trou, pour éviter qu’il ne
s’effondre pendant le forage.
VII.2.1. Puits cuvelé creuse à la main
Les puits creusés à la main se font à l’aide de l’outillage élémentaire voire rudimentaire (pelles,
pioches, seaux ou brouettes, etc.) et surtout de la force physique de celui ou de ceux qui
creusent. Ils peuvent être intéressants dans des formations peu perméables, du fait de leur
capacité à stocker l’eau qui s’infiltrera durant la nuit. Ici on parlera plus de «creusage manuel»
que de forage proprement dit.
Cependant, le débit journalier pourra être faible. Les coûts et qualités de ce puits sont par
ailleurs très variables.
a) La tarière manuelle
Principe : Le forage à la tarière consiste à un ensemble d’allonges en acier qui est tourné par
une poignée. Différents types de tarières peuvent être fixées à l’extrémité des allonges. Les
tarières sont tournées dans le sol jusqu’à ce qu’elles se remplissent et sont ensuite sorties du
trou pour être vidées. Le modèle des tarières varie en fonction du type de formation (type de
sol) à forer.
Généralement au-dessus du niveau statique, le trou du forage reste ouvert sans avoir besoin
d’être soutenu. Une fois dans la nappe, un pré-tubage temporaire peut être utilisé pour empêcher
l’effondrement des parois du trou du forage. Le fonçage se poursuit à l’intérieur de ce pré-
tubage à l’aide d’une tarière de mise en eau jusqu’à ce que la profondeur désirée soit atteinte.
33
Puis, le tubage permanent est installé et le pré-tubage temporaire remonté à la surface.
Profondeur d’utilisation : le forage à la tarière peut être utilisé jusqu’à une profondeur
d’environ 15 à 25 mètres, cela dépend de la géologie.
Domaine d’utilisation: Les formations non consolidées: Sables, limons & argiles tendres.
Avantages:
- appropriée et rapide pour les forages de petit diamètre (dans des formations ‘tendres’) ;
- une bonne équipe est capable de réaliser 1 à 2 forages par jour ;
- les équipements sont simples, peu coûteux, faciles à transporter et construits avec des
matériaux disponibles localement ;
Inconvénients:
- la profondeur du forage est limitée à 15-25 mètres ;
- la méthode est limitée aux formations ‘tendres’. Les cailloux, les blocs de roche et les argiles
très compactes ne peuvent pas être traversés ;
- le fonçage est rapide dans les premiers mètres mais devient plus lent à plus grande profondeur.
Le désaccouplement des allonges est obligatoire à chaque fois que le train de tiges est remonté
à la surface. La tarière est vidée et redescendue encore dans le trou, ceci prend du temps et de
l’énergie aux foreurs ;
- il est parfois très difficile d’enlever le pré-tubage temporaire dans des niveaux argileux.
Illustration 1 :
34
b) Le forage à percussion / battage
Principe : Le forage a la percussion utilise un lourd trépan (ou cuiller) attaché à une corde ou
un câble, lequel est descendu dans le trou du forage ou à l’intérieur d’un pré-tubage. Un trépied
(ou chèvre) est en général utilisé pour suspendre l’équipement. En actionnant la corde ou le
câble de haut en bas, le trépan ameublie et fragmente le sol ou la roche consolidée dans le trou
de forage, dont les débris sont ensuite extraits grâce à la cuiller. Un pré-tubage en métal ou PVC
peut être utilisé pour éviter l’effondrement du trou. Une fois le tubage définitif (tuyaux et
crépines en PVC) installé, le pré-tubage doit être enlevé.
Domaine d’utilisation: Les formations non consolidées et consolidées: Sables, limons, argiles
dures, calcaire tendre, latérite, les couches contenant des graviers et des petits cailloux.
Avantage :
- Contrairement aux autres techniques de forage manuel, elle peut briser des blocs de roches et
couper des formations plus dures.
- La technique à la percussion peut en principe être utilisée dans presque toute les formations ;
du sable et argiles tendres et roches non compactées aux roches dures et consolidées.
- La main d’œuvre non qualifiée telle que les villageois, peuvent participer à la réalisation du
forage. Cela augmentera leur appropriation du futur point d’eau et les responsabiliser à la
maintenance de l’ouvrage.
Inconvénients:
- L’équipement est souvent très lourd et la méthode assez lente (des semaines au lieu de
quelques jours) dans les formations dures.
- Le résultat est donc un coût par mètre de forage important.
- S’il est nécessaire d’utiliser un pré-tubage temporaire, le temps mis à l’installer et à le retirer
peut être considérable.
35
Illustration 2
Principe : Le forage à la boue utilise la circulation de l’eau pour faire remonter à la surface du
sol les matériaux forés. Le train de tiges de forage est actionné de haut en bas. Pendant la
descente des tiges, le choc créé par le trépan fixé au bout du train de tiges ameubli/fragmente
les matériaux du sol et pendant le mouvement de remontée, l’extrémité du train de tiges est
obturée (bouchée) avec la main (effet de soupape), créant ainsi une aspiration de l’eau et des
débris qu’elle contient jusqu’à la surface. Au cours du mouvement de descente suivant, la main
est retirée du train de tiges et l’eau gicle dans le bassin préalablement creusé à côté du forage.
Dans ce bassin de décantation, les débris se séparent de l’eau pour se déposer au fond du bassin
alors que l’excédent d’eau redescend à nouveau dans le trou. La pression de l’eau sur les parois
du forage évite l’effondrement de ces dernières.
Profondeur d’utilisation: Le forage à boue (avec ou sans rotation) peut être utilisé jusqu’à une
profondeur d’environ 35 mètres.
Avantage : Elle est simple d’utilisation et ne nécessite pas de pré-tubage grâce à la pression
hydrostatique exercée par la boue sur les parois du trou.
Inconvénients:
- Le niveau d’eau dans le trou doit être maintenu tout au long de l’opération de fonçage.
- Le niveau de la nappe n’est pas connu avec précision pendant le forage.
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Illustration 3 :
Principe : Le lançage à l’eau est également basé sur la circulation et la pression de l’eau. A la
différence du forage à boue, l’eau est désormais injectée à l’intérieur du train de tiges et la boue
(eau et débris) remonte le long des parois du forage. Afin d’obtenir une pression d’eau
suffisante, on utilise une motopompe. On peut laisser l’extrémité inférieure du tuyau de forage
simplement ouverte, ou on peut y rajouter un outil de fonçage (trépan). On peut également faire
tourner totalement ou partiellement le train de tiges. Un fluide de forage (additif) peut être
mélangé à l’eau pour éviter l’effondrement des parois du trou et la perte incontrôlée de l’eau
par infiltration.
Profondeur d’utilisation : La technique du lançage à l’eau (avec rotation) peut être utilisée
jusqu’à une profondeur d’environ 35 – 45 mètres.
Domaine d’application: appropriée pour les forages dans les matériaux alluvionnaires tels que
les sables faiblement compactés, les limons et les fines couches d’argile tendre.
Avantages :
- Dans les formations meubles, telles que le sable et le gravier fin, le train de tiges s’enfonce
facilement, ce qui est en fait la plus rapide technique de forage manuel. Les forages peuvent
être réalisés en quelques heures alors que plusieurs jours sont nécessaires avec les autres
techniques.
- L’équipement est léger, le rendant facilement transportable particulièrement dans les zones
rurales.
Inconvénients:
- Généralement limité aux sols sableux. Il peut être difficile d’installer correctement un massif
filtrant et un joint d’étanchéité sanitaire. Le niveau de la nappe d’eau n’est pas connu avec
précision pendant le forage.
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- La quantité d’eau disponible sur le site peut être un facteur limitant. Certains forages peuvent
être réalisés avec juste quelques fûts d’eau (500 - 1000 litres), tandis que d’autres nécessitent
des volumes d’eau aussi importants.
- Le forage est réalisé dans les structures de sol meuble qui peuvent facilement s’effondrer. Pour
éviter l’effondrement, le trou du forage doit être maintenu plein d’eau pendant toute la durée de
la construction et ce jusqu’au processus d’équipement.
- L’argile n’est pénétrée que très lentement. Les très gros graviers (galets) et autres formations
hautement perméables (fissures) peuvent créer une trop grande perte d’eau de sorte qu’ils ne
peuvent pas être forés.
- Si les forages profonds sont creusés dans les sols perméables (sable et gravier), le recours à
l’utilisation des additifs de forage (coût élevé) est nécessaire. Ceci augmente le coût total du
forage.
Illustrations 4 :
NB : Il existe deux types de forage au lançage : le lançage rapide à l’eau (lançage direct) et Le
lançage à l’eau rotatif ou rotary manuel.
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VII.3.3. Techniques de forages mécaniques
Domaine d’application :
C’est une technique universelle traversant pratiquement tous les types de terrains, surtout les
terrains cohérents, pas trop dures (grès tendres, marnes indurés, schistes ou calcaires fracturés).
Les formations non consolidées nécessitent un tubage provisoire, éventuellement télescopé
pour tenir compte des frottements.
Profondeur d’utilisation : Cette méthode convient bien pour des forages peu profonds (moins
de 100 m), mais peut être éventuellement utilisée pour de plus grandes profondeurs ; la vitesse
d’avancement est alors sensiblement réduite. Les diamètres de forage habituels sont compris
entre 250 et 500 mm (10’’ et 20’’), mais il existe des machines de battage capables de forer
jusqu’en 1,5 m de diamètre (puits forés au battage).
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Avantages :
- simplicité et robustesse du matériel : personnel relativement peu spécialisé, maintenance
facile, coût de l’atelier deux fois moins cher que celui d’un forage par rotation.
- l’absence de circulation de boue permet :
Principe : L’outil d’attaque est entraîné en rotation par le train de tiges de la sondeuse. Cet
outil, sous la double action de la rotation et du poids des tiges, perfore la roche et la fragmente.
Ce procédé est complété par la circulation dans le forage d’un fluide d’injection appelée boue
de forage par des pompes appropriées. Ces boues refroidissent et lubrifient l’outil de travail,
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permettent la remontée à la surface les cuttings (sédiments broyés); le maintien des cuttings en
suspension s’il y’a arrêt de circulation de boue ; renseigner le foreur sur les pertes ou venues
d’eau (observation des variations de volume de boue) ; équilibrer les pressions hydrostatiques.
Mais en terrain non consolidé, il peut être nécessaire de descendre un tubage au fur et à mesure
de l’avancement du forage comme dans le battage.
- les masses tiges : Ce sont des tubes à parois très épaisses dont le rôle principal consiste à faire
du poids et à permettre aux tiges supérieures de ne pas travailler en compression.
- le train de tiges : Ces tiges sont vissées entre elles et sont principalement soumises à des
efforts de traction quand la colonne est en position suspendue.
- la tige carrée (ou Kelly) : C’est une pièce unique dans la ligne de sonde qui n’existe que dans
les grands ateliers de forage dotés de table de rotation.
- la tête d’injection : C’est un organe délicat qui assure la liaison hydraulique étanche du circuit
de fluide entre le flexible d’alimentation et la conduite intérieure des tiges.
41
lubrifier et refroidir l’outil ;
augmenter, par l’effet des jets en fond de trou l’action abrasive de l’outil ;
renseigner le foreur sur les pertes ou venues d’eau par l’observation des variations de
volume de boue ;
équilibrer les pressions hydrostatiques.
Domaine d’application : Ce type de forage est conçu pour forer sans tubage dans les terrains
meubles ou peu consolidés c'est-à-dire des roches de dureté faible à moyenne. Au-delà d’une
certaine dureté de la roche, son rendement diminue fortement de sorte que le forage au tricône
convient mal aux roches dures. Il n’y a pas de limite technique à la profondeur qui peut être
atteinte mais une limite de prix de revient.
Avantages :
- c’est la seule méthode permettant de réaliser des forages à moyenne ou grande profondeur
dans les bassins sédimentaires récents, constitués de roches variées, généralement tendres et
peu cohérentes ;
- la profondeur du forage peut être très importante, la foration (action de forer) n'est pas
perturbée par les terrains peu stables ou plastiques, sous réserve de l'utilisation d'un fluide de
forage adapté à ce système permet un bon contrôle des paramètres de forage (poids de l'outil,
vitesse de rotation, qualité de la boue, débit d'injection de la boue) en fonction des terrains à
traverser ;
- le forage au rotary entraîne une consolidation des parois en terrains meubles par dépôt d'un
mud-cake. En effet, la boue de forage, en phase liquide, exerce une pression hydrostatique
supérieure à la pression des formations et des fluides qu’elles contiennent. Dans ces conditions,
il se produit dans la formation le filtrat (une filtration de la phase liquide et des substances
dissoutes qui pénètrent dans la roche) et le mud-cake.
Inconvénients
- cette technique nécessite d'un fluide de forage qui ne permet pas d'observation directe de la
qualité des eaux des formations traversées ;
- colmatage possible des formations aquifères par utilisation de certaines boues (bentonite) ;
- difficulté d'observation des cuttings, la présence de tamis vibrants en circuit retour diminue
sensiblement cet inconvénient.
42
Illustration 6 :
a- Principe : Cette technique la plus moderne à l’heure actuelle permet des perforations jusqu’à
500 m de profondeur de même que dans les sols très difficiles.
L’outil de creusement est géré depuis la surface, administrant des pressions rotatives utilisant
un axe. Les percussions du marteau proviennent de l’injection de grandes quantités d’air
compressé. L’air s’échappe du marteau, emmenant avec lui vers la surface, la roche et les eaux
de surfaces peuvent être quantifiées. Le système d’air compressé permet de déterminer les
quantités d’eau produites par chaque entrée et de récupérer des échantillons des sols et des eaux.
Cette information est prise en compte pour déterminer la profondeur exacte du puits dès que
l’exploration et le forage sont finis.
b- Domaine d’application de la technique
C’est la méthode la plus adaptée aux forages de petit diamètre (100 mm à 220 mm) en zone de
socle étant entendu qu’un dispositif complémentaire (généralement le rotary à l’air) doit lui être
associé pour la traversée des couches superficielles.
c- Avantages et inconvénients
Cette méthode permet le contrôle instantané et permanent du développement du forage. Ceci
permet aussi d’optimiser au maximum par rapport à d’autres techniques de forage à forer de
larges diamètres et ne permettent pas d’évaluer les quantités et la qualité de même que la
profondeur exacte des eaux. Ceci entraîne des coûts inutiles et des mauvaises surprises (eau
salée et/ou faible pression).
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Illustration 7 :
44
La chambre de pompage est un tubage en acier (casing) ou en PVC surmontant le tube
d’exhaure (étanchéité avec cimentation) et descendant de quelques mètres en-dessous du niveau
de rabattement maximal prévisible.
45
VII.4.2. Pistonnage
Un piston est introduit dans le forage. Il est actionné verticalement dans les deux sens à
l’intérieur du forage. Les dépressions et compressions provoquées sur la nappe entraînent un
mouvement de va-et-vient des particules fines qui finissent par rentrer dans les crépines et
tomber au fond du forage d’où elles sont retirées par pompage ou soupapage.
- Traitement à l’acide
On utilise de l’acide chlorhydrique à 15% qui à la propriété de dissoudre le calcaire. Son action
permet donc de decolmater les fissures de certaines roches (calcaire, dolomie, grès à ciment
calcaire).
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- Traitement aux polyphosphates
Il s’agit d’agents chimiques qui ont le pouvoir de défloculer les argiles et par conséquent de
permettre leur élimination par pompage. D’où l’intérêt de ce procédé pour achever le nettoyage
du cake lors d’un forage à la boue, et pour traiter les sables imprégnés d’éléments argileux. Le
pouvoir de défloculation est grandement facilité si le pH est compris entre 9 et 12.
exécution de l’essai
L’essai comporte généralement 3 paliers suivit d’une remontée
le 1er palier de débit Q1
47
le 2ème palier de débit Q2 avec Q1 < Q2
le 3ème palier de débit Q3 avec Q2 < Q3
Interprétation de l’essai
Au cours de l’essai, on mesure le niveau statique (NS) qui est le niveau de l’eau dans l’ouvrage
avant tout essai de pompage, ensuite on mesure le niveau dynamique (ND) qui est le niveau
successif de l’eau au cours des tests de pompage, enfin on mesure le rabattement (S)=ND – NS
L’interprétation des essais se fait à l’aide de plusieurs méthodes : Méthode de Theis, Cooper-
Jacob, de Thiem. Cependant, l’interprétation des essais est actuellement rendue plus rapide par
l’existence de logiciels présentant plusieurs méthodes. Ainsi d’après méthode de Cooper-Jacob
donne T selon la relation suivante.
T=0.183 Q/Δs
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au débit, au-delà du débit critique, le rabattement augmente rapidement et on s’écarte donc des
conditions optimales d’exploitation de l’ouvrage.
pertes de charges
S/Q= B + C*Q
s : le rabattement en m,
Q : le débit en m3/h,
C = : les pertes de charge quadratiques liées à la partie captante du forage (crépine + massif de
graviers).
L’interprétation des essais par palier est fonction des courbes caractéristiques
- Droite passant par l'origine ; elle indique que le régime turbulent est fortement prédominant
dans l'aquifère et dans le puits (s = CQ²).
- Droite ne passant pas par l'origine ; régime de pertes de charge classique du type s=SQ + CQ².
- Droite à pente nulle et verticale ; elle traduit un écoulement de type laminaire avec pertes de
charge dans le tubage et la crépine négligeables. (s = BQ).
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VII.6. Dépérissement des forages d’eau
VII.6.1. Manifestations
Le captage est la partie la plus importante et la plus sensible du forage. L’essentiel des
problèmes de dépérissement des forages d’eau concerne le captage; ces problèmes sont
principalement :
la baisse du niveau de l'eau de la nappe ;
le colmatage des ouvertures des crépines du forage ;
la corrosion de la crépine du forage qui peut entraîner des ouvertures plus grandes et
l'arrivée d'éléments de la formation captée (ensablement).
50
VII.6.2. Remèdes
Il n’existe pas à notre connaissance de moyen rationnel préventif permettant de prévenir la
formation des incrustations. On peut cependant, en atténuer considérablement les effets en
observant quelques règles élémentaires dans l’équipement de l’ouvrage puis dans son mode
d’exploitation.
a) Choix de la crépine
Le colmatage physique dépend de la surface active des crépines et de la forme de leurs orifices.
Ainsi le colmatage se produit d’autant plus vite que la surface active est plus réduite, à cause
de la plus grande concentration de matériaux fins devant les ouvertures. La matière dont est
faite la crépine doit permettre l’emploi de produits chimiques souvent sous forte pression que
la destruction des incrustations.
Ainsi, une crépine en acier galvanisé ne supporterait pas l’injection d’acides, une crépine en
acier avec fourreau de gravier collé serait détruite au lavage aux jets sous forte pression.
b) Gravier auxiliaire
Cette dernière question est très importante pour éviter (ou pour le moins réduire) le phénomène
de colmatage. Celui-ci étant facilité par la ségrégation du gravier si la mise en place avait lieu
sans précaution.
c) Développement
Avec une formation bien développée, nettoyée et débarrassée dans la zone entourant le forage,
des éléments fins indésirables qui s’y trouvent les risques d’incrustation sont pratiquement
inexistants.
d) Régime de pompage
Il est préférable, quand on le peut de réduire le débit et d’augmenter la durée du pompage. Le
rabattement étant plus faible, le risque de colmatage qu’on suppose fonction de la dépression
due au pompage sera diminué.
c) Visites périodiques de contrôle et d’entretien
Les visites régulières, même si pendant quelques temps aucun indice d’obstruction n’a été
décelé permettent au spécialiste d’intervenir dès qu’un début de colmatage est observé et de
prendre immédiatement les mesures nécessaires.
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CHAPITRE VIII : HYDROGEOCHIMIE
VIII.1. Définition
L’hydrogéochimie est une branche de l’hydrogéologie qui s’intéresse à l’étude des interactions
entre l’eau et le sol ou le sous-sol. Ce terme est approprié pour décrire la chimie des eaux
continentales (dont les eaux souterraines). En effet, elle étudie les processus chimiques affectant
la distribution et la circulation des composés chimiques des eaux. L’hydrogéochimie tout
comme l’hydrochimie est essentiellement basée sur la chimie mais aussi de la biologie et de la
géologie. Les constituants étudiés peuvent être de nature variée :
- élément chimique naturel ;
- élément chimique artificiel ;
- organismes vivants.
• les méthodes physico-chimiques : les analyses, initialement faite avec des réactions
chimiques (dosages) élément par élément, sont maintenant faites avec des méthodes physiques
ou physico-chimiques comme la chromatographie liquide haute pression (anions majeurs), la
spectrométrie de flamme (cations majeurs), la spectrométrie de masse (isotopes de l'oxygène et
de l'hydrogène en particulier), torche à plasma (analyse des traces), analyseurs de carbone
(carbone organique/carbone inorganique), électrodes pour le pH et différents ions.
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Il existe plusieurs techniques qui permettent d’accéder à la concentration d’un élément dans
l’eau. Ces techniques sont :
a) La volumétrie
Dans ce cas la concentration des éléments est mesurée à partir d’un volume déterminé.
b) La colorimétrie
En présence de certaines substances (réactifs) les éléments se colorent, la densité de la
concentration est mesurée à l’aide du spectromètre.
c) La spectrophotométrie
C’est la technique la plus sophistiquée, on parle aujourd’hui de spectrophotométrie à flamme
et de spectrophotométrie de masse. Elle est basée sur le spectre des émissions des éléments dans
l’eau.
d) La fluorescence X
Dans ce cas, les éléments sont bombardés par des rayons X et l’atome de chaque élément émet
un rayonnement. Le rayonnement déterminé est caractéristique de chaque élément.
VIII.3. Différents constituants de l’eau
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Cette propriété dépend entre autres de la concentration en carbonate, bicarbonate et hydroxydes
de l’eau.
Conductivité électrique de l’eau (EC) La conductivité électrique de l’eau est l’aptitude
d’une eau à laisser les charges électriques se déplacer librement, autrement dit à permettre le
passage du courant électrique.
Plus une eau est minéralisée, mieux le courant circule et plus sa conductivité est élevée. La
conductivité électrique s’exprime en micro Siemens / cm noté μS/cm.
Potentiel redox (Eh) grandeur empirique exprimée en volt (V) et notée E. Ce potentiel
est exprimé par rapport à une référence, souvent mesurée par une électrode normale à
hydrogène (ENH), d'où l'unité V/ENH. Cette mesure est appliquée aux couples d'oxydo-
réduction pour prévoir la réactivité des espèces chimiques entre elles. Par convention, le
potentiel standard E° est mesuré par rapport au couple proton/hydrogène (H+/ H2), de potentiel
nul.
Matières en suspension (ou MES) particules solides très fines et généralement visibles
à l'oeil nu, théoriquement, ni solubilisées, ni à l'état colloïdale. Elles déterminent la turbidité de
l'eau. Elles limitent la pénétration de la lumière dans l'eau, diminuent la teneur en oxygène
dissous et peuvent nuire au développement de la vie aquatique.
Carbone organique total (COT) Quantité de carbone lié dans un composant
organique. Il est souvent utilisé comme indicateur non spécifique de la qualité de l'eau.
Dureté de l’eau (ou titre hydrométrique) Indicateur de la minéralisation de l’eau. Elle
est surtout liée aux ions calcium et magnésium. La dureté s’exprime en ppm, w/v (ou mg/l) de
CaCO3 ou en degré français (symbole °f ou °fH).
Oxygène dissous (OD) Taux d’oxygène présent dans une eau et provenant
essentiellement de l’atmosphère et de l’activité photosynthétique (pour les eaux de rivières).
L’OD est fonction de la température de l'eau et de l'air, de la pression atmosphérique. Les
résultats sont exprimés soit en teneur en oxygène dissous (mg/l), soit en pourcentage de
saturation.
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la catégorie des cations on distingue les cations majeurs et les cations accessoires :
- Les cations majeurs, Ca2+, Mg2+ appelés alcalinoterreux sont généralement les plus
abondants dans toutes les solutions parce qu’ils proviennent des roches et minéraux d’altération.
Par contre Na+, K+ sont des alcalins sont en quantité très faible dans l’eau parce qu’ils
proviennent des roches et des minéraux difficilement altérables. Ils sont sollicités par les plantes
comme éléments nutritifs ce qui diminue leur concentration dans les eaux. Dans toute analyse
chimique il est nécessaire de connaître la concentration de ces 4 éléments majeurs.
- Les cations accessoires, Si4+ est issu de la silice pure, sa présence est en rapport avec
l’intensité du pluviolessivage dans le sol. Sa concentration toujours interprétée par rapport à
celle de l’aluminium. Il conditionne l’apparition des séquences d’argile.
Lorsqu’on a 2Si4+/1Al3+ alors le pluviolessivage est nul (stade 1)
Lorsqu’on a 1Si4+/1Al3+ alors le pluviolessivage est important (stade 2)
Lorsqu’on a 0Si4+/1Al3+ alors le pluviolessivage est total (stade 3)
Le stade 1 est la bisialitisation= la nappe est confinée, elle ne reçoit pas d’eau, l’eau est vieille
dans l’aquifère.
Le stade 2 est la monosialitisation= la nappe est renouvelée, l’aquifère est perméable.
Le stade 3 est l’alitisation= un dépôt d’aluminium qui va donner la bauxite. Exemple : cations
accessoires : Al3+ ; Mn3+
Dans la catégorie des anions on distingue : les anions majeurs et anions accessoires :
- anions majeurs : CO32-, SO42-, NO3-, Cl-
- anions accessoires : PO34-, NO2-, I-
En Afrique, les teneurs en bicarbonates sont beaucoup plus élevées dans les eaux.
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