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Chapitre V

Les lacs

Ce sont des étendues d’eau sans communication avec la mer. Leur étude est appelée limnologie.
Les critères de définition (étendue, profondeur, salinité) sont assez problématiques.
On appelle généralement étangs des lacs peu profonds et plus ou moins envahis par la
végétation. Les lagunes sont des étendues d’eau en relations temporaires ou permanentes avec
la mer.

I – Origine des lacs

Les lacs sont d’origine diverse.

1 – Les lacs de dépression

- Dépressions tectoniques ou grabens (cas des lacs d’Afrique),


- Cratères volcaniques ou météoritiques,
- Dépressions périglaciaires,
- Dépressions karstiques (dolines).

2 – Les lacs de barrages

- barrages morainiques,
- barrages volcaniques,
- barrages torrentiels,
- barrages d’éboulement,
- barrages de retenues artificielles (Lac Akossombo au Ghana).

II – Sédimentation lacustre actuelle

Elle a trois origines.

1 – Origine détritique

Les sédiments détritiques sont apportés par les cours d’eau qui se jettent ou traversent les lacs.
Il s’agit des sables, des galets et des vases. Ces derniers peuvent avoir une différence de couleur
en fonction des saisons ce qui entraîne une succession de séquences à deux termes ou varves
fréquents dans les lacs d’origine glaciaire.

2 – Origine chimique

Il s’agit principalement des dépôts salins qui sont essentiellement : gypse, chlorures et bromures
(ex. : Mer caspienne). Ces dépôts se fond sur les rives et au fond, en été à cause de l’évaporation
intense et en hiver parce que les sels sont moins solubles dans l’eau froide que dans l’eau
chaude. Il existe peu de lacs à sédimentation calcaire.
2 – Origine organique

Ce sont essentiellement des dépôts de plantes herbacée et de plancton après la mort. La


décomposition de la matière organique à l’abri de l’air entraîne une évolution par carbonisation
soit vers des hydrocarbures (gaz des marais) et le kérosène, soit vers les tourbes.

La pollution des lacs des pays industrialisés par les phosphates favorise la prolifération d’algues
toxiques (cyanobactéries) ce qui perturbe gravement leur équilibre écologique et provoque leur
eutrophisation (baisse de la quantité d’oxygène dissous conduisant à des conditions anoxiques).

III – Les dépôts lacustres anciens

On peut citer :
- les formations détritiques sableuses ou sablo-argileuses (Ex. : les vieux grès rouges
dévoniens),
- les formations carbonées (houilles, lignite, tourbes),
- les diatomites,
- les calcaires lacustres à limnées.
Chapitre VI

Les eaux souterraines

Les eaux souterraines proviennent essentiellement de l’infiltration des eaux météoriques. Une
fois dans le sous-sol, elles peuvent former des nappes quasi immobiles qui alimentent les
sources et les puits, ou bien encore circuler en creusant les roches (pays à morphologie
karstiques).
Mais il existe des eaux souterraines ayant une autre origine que l’infiltration des eaux de pluies.
Ce sont les eaux juvéniles provenant des profondeurs de l’écorce (eaux thermales). Les eaux
connées (connate water = né avec) sont des eaux fossiles conservées dans les sédiments anciens.
L’étude des eaux souterraines ou hydrogéologie revêt une importance de plus en plus capitale
(la grande partie des eaux de surface étant polluée ou menacée de pollution) à cause des
problèmes cruciaux d’alimentation en eaux des villes entraînant la surexploitation des aquifères.

I – Les nappes et puits

1 – Les nappes

Une nappe est constituée par l’ensemble de l’eau qui occupe les interstices de roches poreuses
dans un domaine défini par son épaisseur et son étendue (aquifère). On distingue (fig. 42) :
- les nappes phréatiques (phréas = puits), elles occupent les roches perméables superficielles ;
- Les nappes captives, avec une surface piézométrique au-dessus de la limite supérieure ou toit
(imperméable) de la formation qui la contient ;
- Les nappes artésiennes, une nappe captive devient artésienne lorsque sa surface piézométrique
est supérieure au niveau du sol ;
- les nappes suspendues, elles sont retenues par des couches imperméables au-dessus du niveau
du fond de la vallée ;
- les nappes alluviales, elles s’étendent dans les alluvions de cours d’eau et sont plus ou moins
en relation avec les eaux de la rivière.
L’épuisement d’une nappe peut provoquer des tassements entraînant un enfoncement
catastrophique pour certaines villes côtières et des champs pétrolifères. Le seul remède est
l’arrêt de l’exploitation de la nappe et sa réalimentation. Les nappes souterraines sont par contre
une plaie pour les travaux miniers (sauf si température < 0°C, pergélisol).

2 – Les puits

Les puits ordinaires sont forés dans les nappes phréatiques. Leur niveau est celui de la surface
piézométrique mais leur alimentation dépend de la perméabilité de la roche. Le pompage de
l’eau provoque le rabattement de la nappe (fig. 43). Les puits artésiens sont des puits jaillissants
obtenus en perçant le toit des nappes artésiennes.

II – Les circulations des eaux souterraines

On distingue les circulations interstitielles à l’intérieur des roches poreuses et des véritables
cours d’eau qui coulent à l’intérieur des cavités.
Fig. 43 : Notion de cône de
Fig. 42 : Divers types de nappes d’eau souterraines. 1 = nappe dépression provoquant le
libre ou phréatique ; 2 = passage d’une nappe phréatique à une rabattement de la nappe
nappe captive, avec puits ordinaire (P1) et puits artésien (P2) ; 3 =
nappe suspendue

1 – Les circulations interstitielles

Elles dépendent de la perméabilité des roches imbibées. Il existe deux modalités de séjour de
l’eau.

a) – Les eaux de rétention


- eau hygroscopique : maintenue dans les pores par absorption (importante dans les argiles),
elle est irrécupérable par les plantes et ne peut s’extraire que par calcination ;
- eau pelliculaire : soumise aux attractions moléculaires réciproques, non sensible à la gravité ;
- eau capillaire : emprisonnée par la tension superficielle, non sensible à la gravité et extraite
par évaporation.

b) – L’eau libre ou eau gravifique ou eau gravitaire


Apportée par l’infiltration et logée dans les fissures (roches perméables en grand) ou dans les
pores (roches perméables en petit), leur débit vertical Q est définit par la loi de Darcy :
H h
Q  KS (K = coefficient de porosité, S = surface de la section considérée, (H+h) =
H
hauteur d’eau, H = colonne de sédiments).

2 – Les cours d’eau souterrains

Ils ont les mêmes actions que les cours d’eau superficiels mais il faut insister sur deux
mécanismes d’érosion qui se manifestent avec une plus grande intensité.

a) – Dissolution et concrétionnement
Dans le cas des calcaires la solubilité est maximale à 0°C (1,5g/ l d’eau chargée de CO2 à la
pression ordinaire). Mais il existe assez souvent des circulations sous pression à teneur plus
élevée en CO2 ce qui augmente le pouvoir de dissolution, et par suite, l’épaisseur des
dépôts (stalactites et stalagmites (fig. 44), revêtements, concrétions, pisolites) lors du retour à
la pression normale.
b) – L’action mécanique
Elle est due aux variations de pression (ondes de choc, phénomènes de cavitation). Les cours
d’eau souterrains peuvent naître de la convergence d’un réseau de ruissellement souterrain.
L’apparition d’un cours d’eau souterrain à l’air libre constitue une exsurgence (eau
généralement potable). Au contraire une résurgence est un retour à l’air libre d’un cours d’eau
disparu.

III – Morphologie karstique

Les formes d’érosion qui résultent de l’activité des eaux souterraines (endokarsts) sont assez
particulières (fig. 44). Les actions dissolvantes et mécaniques de ces eaux conduisent à la
formation de prodigieux réseaux de galeries parfois absolument indépendants de la topographie
mais en revanche tributaires des conditions géologiques (faible pendage, discontinuités
lithologiques). La plus grande galerie karstique au monde se trouve dans les calcaires
carbonifères du Kentucky aux USA. Elle est constituée de salles immenses de 300 m de long et
35 à 80 m de haut. L’étude de ces galeries constitue la spéléologie.
L’effondrement du plafond de galerie donne un trou à l’air libre appelé aven.
Les ruisseaux souterrains déposent également du calcaire. Après son parcours souterrain, l’eau
qui sort des grottes et fissures renferme du calcaire qui se dépose aux sources, en amas appelés
tufs ou travertins. La vitesse de formation des concrétions est variable (1 cm / an).
Les variations du rapport 18O /16O des couches concentriques ou superposées de planchers
stalagmitiques ont apporté des données précises sur les climats du Quaternaire.
Nous avons déjà noté les effets catastrophiques résultant de l’action des eaux souterraines
(glissement de terrains, fontis, problème de génie civil …).

Fig. 44 : Quelques aspects de la morphologie karstique

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