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Les eaux souterraines proviennent de l’infiltration des eaux de pluie dans le sol. Celles-ci
s’insinuent par gravité dans les pores, les microfissures et les fissures des roches, humidifiant
des couches de plus en plus profondes, jusqu’à rencontrer une couche imperméable. Là,
elles s’accumulent, remplissant le moindre vide, saturant d’humidité le sous-sol, formant
ainsi un réservoir d’eau souterraine appelé aquifère.
La nappe chemine en sous-sol sur la couche imperméable, en suivant les pentes, parfois
pendant des dizaines voire des centaines de kilomètres, avant de ressortir à l’air libre,
alimentant une source ou un cours d’eau. Les nappes souterraines fournissent ainsi presque
le tiers du débit total de tous les cours d’eau de la planète, soit environ 12 000 kilomètres
cubes d’eau par an.
L'aquifère avec sa nappe d'eau souterraine
L'aquifère, identifié par la géologie, est l'unité de domaine d'étude des eaux souterraines. Le
bassin hydrogéologique est constitué d'un ou de plusieurs aquifères.
Un aquifère = eau-porteur
Roche / Eau
Roche réservoir : structure ou texture permettant de contenir de l’eau autre que
l’eau de constitution,
nappe : eaux souterraines comprises dans la zone saturée d’un aquifère
La partie d’un aquifère où les pores et les fractures sont totalement occupées par l’eau
forme la zone saturée de l’aquifère. Dans la zone non saturée les pores et les fractures
contiennent de l’air et de l’eau.
La figure montre où peut-on trouver de l'eau souterraine. L'eau occupe les interstices des
grains de sable (intergranulaire), fissure (roches ignées), et vide de dissolution (calcaire).
La perméabilité
La perméabilité d'un matériau (une roche, un tissu, etc.) correspond à son aptitude à se
laisser traverser par un fluide de référence sous l'effet d'un gradient de pression.
Les matériaux perméables contiennent des fissures ou des espaces interreliés qui sont
suffisamment nombreux et grands pour laisser l'eau circuler librement. Dans certains
matériaux perméables, l'eau souterraine peut se déplacer sur plusieurs mètres en une
journée; en d'autres endroits, elle ne se déplace que de quelques centimètres en un siècle.
L'eau souterraine ne circule que très lentement dans des matériaux relativement
imperméables comme l'argile et les schistes.
On distingue généralement deux types d'aquifères en fonction des attributs physiques de ces
derniers : les aquifères poreux et les aquifères fissurés.
Les aquifères poreux sont des aquifères composés d'agrégats de particules distinctes
comme le sable et le gravier. L'eau souterraine occupe les vides interstitiels des
grains à travers lesquels elle circule. Les milieux poreux où les grains ne sont pas
reliés l'un à l'autre sont considérés comme meubles. Si les grains sont cimentés les
uns aux autres, ces aquifères sont dits consolidés. Les grès sont des exemples de
milieux poreux consolidés.
Les aquifères fissurés sont des roches dans lesquelles l'eau souterraine circule à
travers des fissures, des joints ou des fractures dans une roche par ailleurs solides. Le
granite et le basalte en constituent des exemples. Les calcaires sont souvent des
aquifères fissurés, mais, ici, les fissures et les fractures peuvent être agrandies par
dissolution, formant de grands chenaux ou même des cavernes. Un terrain calcaire
où la dissolution a été très active s'appelle le karst (terrain Karstique).
La plupart des aquifères qui revêtent un intérêt pour nous sont des milieux poreux meubles
comme le sable et le gravier. Certains matériaux très poreux ne sont pas perméables.
L'argile, par exemple, comporte de nombreux interstices entre ses grains, mais ces vides
interstitiels ne sont pas assez grands pour permettre le libre passage de l'eau.
Aquifère mixte :
porosité matricielle drainée par une fracturation tectonique
• grès et conglomérats faillés
• karst de la craie : porosité matricielle associée à une fracturation élargie
par dissolution de l ’encaissant
combinaison des deux types d ’écoulement (L ’eau circule dans les vides
entre les grains et dans un réseau de fissures)
L'eau s'infiltre dans le sol et alimente les aquifères plus facilement dans les zones où l'on
trouve des dépôts perméables à la surface du sol. Une fois dans l'aquifère, l'eau se déplace
plus ou moins rapidement selon la perméabilité, la porosité et d'autres caractéristiques des
matériaux qui composent l'aquifère.
L'eau souterraine peut progresser de quelques centimètres à quelques mètres par jour dans
les aquifères de sable ou de gravier, et de dizaines de mètres par jour et même davantage
dans des aquifères constitués de roches très fracturées. Dans certains aquitards, il arrive que
l'eau ne progresse même pas de quelques millimètres par jour.
L'eau souterraine coule généralement vers le bas, dans le sens de la pente de la surface de
saturation. Comme l'eau de surface, l'eau souterraine s'écoule vers les cours d'eau, les lacs
et les océans pour éventuellement les rejoindre. L'écoulement de l'eau souterraine dans les
aquifères sous-jacents aux bassins versants de surface ne reflète pas toujours l'écoulement
de l'eau à la surface. En conséquence, l'eau souterraine peut se déplacer dans des directions
différentes de celles de l'écoulement de surface.
En général, l'eau souterraine se déplace depuis des zones de recharge vers des zones
d'évacuation, ces dernières étant les sources, cours d'eau, lacs, etc. L'eau qui s'infiltre dans
des terres hautes ou en amont d'une rivière pénètre dans le sol jusqu'à l'aquifère superficiel,
puis se déplace horizontalement à travers les différentes formations jusqu'au lit de la rivière,
d'où elle est évacuée.
Types d'aquifères
Il existe trois grands types d'aquifères :
Les aquifères non confinés (à nappe libre)
Les aquifères confinés (à nappe captive)
Les aquifères partiellement confinés ou semi-captifs
Types de nappes
Les nappes d’eaux souterraines peuvent être de deux types selon qu’elles circulent sous une
couche perméable ou non.
Un aquifère peut être confiné (nappe captive),
ou non confiné (nappe libre).
1. Une Nappe libre :
Les nappes libres sont en contact avec l'air. Le « contact » avec l'air est apprécié sur des
critères chimiques et géologiques. Il ne s'agit pas d'une nappe à l'air libre, mais située
dans un sol qui contient de l'air, dit aussi « sol non saturé ». Le terme « libre » signifie
aussi que la surface supérieure de la nappe fluctue sans contrainte. La nappe est
alimentée par l'eau de pluie sur toute la surface de l'aquifère. Le niveau de la nappe
s'élève ou s'abaisse sous l'effet de la gravité. Les eaux ne sont jamais sous pression, et
l'eau doit être pompée.
Les aquifères non confinés sont souvent ceux qu'on retrouve le plus près de la
surface du sol et qui sont le plus facilement accessibles.
Une nappe est libre si elle se trouve dans un aquifère surmonté par une zone non
Une nappe alluviale : Une nappe alluviale est un cas particulier de nappe libre. Les
nappes alluviales sont des nappes qui circulent dans les sédiments des rivières, c'est
une masse d'eau se trouvant dans des terrains alluvionnaires. Elles se trouvent à
faible profondeur et sont donc relativement faciles d'accès pour des prélèvements
d'eau.
Une nappe alluviale est le plus souvent la nappe d'accompagnement d'un cours d'eau, avec
lequel elle communique jusqu'à rencontrer une barrière géologique imperméable : si le
niveau de la rivière s'élève rapidement (en période de crue), une partie de l'eau s'infiltrera
pour recharger la nappe, tandis qu'au contraire en cas d'étiage, le débit du cours d'eau sera
augmenté par l'écoulement de la nappe qu'il draine.
Une nappe perchée : Un aquifère à nappe perchée est un cas particulier d’aquifère à
nappe libre. Une nappe est dite perchée si elle surmonte une autre nappe libre
qu'elle peut alimenter par drainance.
Il peut arriver qu'il y ait localement dans du matériel aquifère, une zone de matériaux
aquicludes, comme une couche d'argile par exemple. Cette couche forme une barrière à
l'eau et permet l'accumulation d'une lentille d'eau dans la zone vadose. On parle alors de
nappe perchée. C'est par exemple ce genre de nappe qui peut donner naissance à une
source.
La figure illustre différents aquifères. Dans le cas des aquifères non confinés, la nappe
phréatique coïncide avec le dessus de l'aquifère. On parle d'aquifère confiné quand la
formation perméable est surmontée d'un aquitard, ou quand elle est confinée entre deux
aquitards (tel qu'il est illustré). Un aquifère partiellement confiné ou semi-captif ressemble à
un aquifère confiné, sauf que l'un des aquitards qui le bordent est plus perméable et laisse
passablement d'eau le traverser et rejoindre l'aquifère.