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soulignent, emboîtées dans les autres cas, la terrasse la plus basse étant toujours la plus
récente.
Les sinuosités des cours d’eau sont appelées méandres. La forme méandre est une forme
d’écoulement qui permet à un cours d’eau de dépenser son énergie en réalisant un travail
minimum. C’est sur la rive concave que se concentrent les éventuels minéraux lourds.
e) Rôle géologique des cours d’eau

Comme tous les agents de la dynamique externe, les eaux de ruissellement et les cours d’eau
érodent, transportent et sédimentent. La sédimentation fluviatile est relativement restreinte
(rives convexes des méandres, plaines alluviales, terrasses) sauf en ce qui concerne les deltas.
C’est essentiellement la mer qui repartit sur son fond et sur son rivage l’immense masse de
matériel érodé et transporté par les eaux courantes.
Les eaux jouent un rôle fondamental dans le transfert des substances solubles et solides depuis
les zones d’altération jusqu’à leur principal réceptacle, la mer. Elles constituent le facteur
essentiel de l’aplanissement des continents.

4- Les eaux souterraines


Les eaux souterraines proviennent essentiellement de l’infiltration des eaux météoriques. Une
fois dans le sous-sol, elles peuvent former des nappes quasi immobiles ou bien circuler en
creusant les roches. L’épuisement des nappes peut provoquer des tassements.
5- Les glaciers
Ce sont des vastes masses de glace formée en montagne ou dans les régions polaires par
l’accumulation de la neige. Les glaciers érodent, transportent les matériaux érodés et les
déposent par suite de la fusion de la glace. Une de la caractéristique de ces dépôts glaciaires
est leur hétérogénéité. Les éléments vont de blocs énormes jusqu’à une purée de roches et de
minéraux.
Chaque glacier est souvent accompagné d’un torrent sous-glaciaire, très chargé en produits.

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CHAPITRE II : LA SEDIMENTATION ET SES
DIFFERENTS MILIEUX
Les rivières, océans, vents et eaux de pluies ont la capacité de transporter les particules
issues de la désagrégation (destruction) des roches par érosion. Ces matériaux sont composés
de fragments de roches et de minéraux. Lorsque l’énergie de transport n’est plus assez forte
pour déplacer ces particules, ces dernières se déposent : c’est le processus de sédimentation
détritique.
Un autre type de dépôt sédimentaire se produit lorsque les matériaux sont dissous dans
l’eau et précipitent. Ce type de sédimentation est dénommé : sédimentation chimique.
Un troisième processus peut se produire lorsque les organismes vivants extraient les
ions dissous dans l’eau pour former des coquilles et des os. Ce type de sédimentation est
appelé : sédimentation biogénique.
Le dépôt des produits de l’altération et de l’érosion peuvent se faire sur les continents ou plus
fréquemment dans les océans.

I- SEDIMENTATION CONTINENTALE

1- Environnements éoliens
Lorsque l’énergie du vent faiblit les particules qu’il transporte se déposent, formant des
édifices susceptibles d’être remis en mouvement s’ils ne sont pas fixés par la végétation. Les
principaux dépôts éoliens sont les sables, les poussières, les loess et les cendres volcaniques.
Les poussières : Alors que le vent ne mobilise chaque année au Sahara que 10 à 20 millions
de tonnes de sable, c’est 60 à 200 millions de tonnes de poussières qu’il est susceptible
d’exporter dans l’air sous forme de nuages de poussières ou lithométéores.
Loess (ǿ < 62.5μm): A l’échelle géologique, les poussières forment une poudre jaunâtre.
Cendres volcaniques : Après une éruption volcanique les cendres peuvent rester dans
l’atmosphère durant plusieurs années et retomber dans le monde entier.
Edifices sableux ou dunes : La nature du sable qui constitue les dunes, édifices haut de 2 à
plus de 100 m, est généralement un sable siliceux formé de grains de quartz. Les chercheurs
se sont intéressés à la géométrie et à la formation des édifices éoliens que sont les dunes.
Différents types de dune ont été distingués :

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La sédimentation continentale s’effectue dans les dépressions de la surface topographique. On


distingue une sédimentation en milieu aquatique d’eau douce (lacs, rivières) et une autre en
milieu sec. Dans l’un ou l’autre cas, la nature des matériaux déposés va dépendre étroitement
de l’environnement immédiat du lieu de dépôt c’est-à-dire de la morphologie de la région, de
la nature des roches environnantes et du climat.

2- Environnements glaciaires
Les principaux dépôts glaciaires résultent d’actions mécaniques et constituent l’accumulation
de fragments rocheux et grains minéraux de toutes tailles, des blocs géants aux poussières les
plus fines arrachés au substrat. Les particules sont le plus souvent argileuses, hétérogènes et
mal classées, fréquemment striées, poinçonnées ou brisées par les forces de frottement et de
pression. Les sédiments strictement glaciaires constituent des moraines.

3- Les lacs
Les lacs sont des étendues d’eau sans communication avec la mer. On appelle généralement
étangs, des lacs peu profonds plus ou moins envahis par la végétation. Quant aux lagunes, ce
sont des étendues d’eau en relation temporaire ou permanente avec la mer.
a) La sédimentation lacustre actuelle

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Origine détritique : Les matériaux sont apportés par les fleuves qui se jettent dans les lacs.
Les sédiments lacustres détritiques sont des sables, des galets, des argiles, limons….
Origine chimique : Ce sont principalement les dépôts salins : chlorures et bromures de
sodium, de potassium et de magnésium.
Origine organique : Les plantes herbacées et le plancton se déposent après la mort. Si la
matière organique se décompose à l’abri de l’air, elle évolue par processus de carbonisation
soit vers les hydrocarbures et le kérogène soit vers les tourbes.

b) Les dépôts lacustres anciens


Il y a une grande variété et on peut citer :
 les formations détritiques sableuses ou sablo-argileuses ;
 les formations carbonées : houille (85% de C);
 les diatomites : formations siliceuses de lacs de régions volcaniques ;
 les calcaires lacustres.

4- Les rivières et fleuves


Les fleuves constituent par leur nombre élevé et leur vaste distribution à la surface du globe
terrestre, les principaux agents responsables de la collecte des particules détritiques issues de
l’altération, puis de leur transport jusque dans les bassins lacustres et marins.
L’abondance des faciès sableux, l’hétérogénéité lithologique fréquente et les accumulations
organiques dans les dépôts fluviatiles, les prédisposent au piégeage des hydrocarbures, à
l’existence des sites uranifères et des gisements de charbons.
Un autre mécanisme de dépôt est représenté par l’abandon des chenaux principaux ou
secondaires, et les dépôts de crue sur bordures des méandres. Les chenaux abandonnés sont
caractérisés par la présence de sédiments grossiers, souvent recouverts de dépôts d’inondation
plus fins, voire des sols.

II- LES MILIEUX MIXTES


A leur arrivée dans un lac ou dans la mer les cours d’eau présentent deux types
d’embouchures : les estuaires et les deltas. Les estuaires se rencontrent dans les mers à
courants côtiers et à courants de marée importants et les deltas dans les lacs et les mers à
marées de faible amplitude, ou lorsque la charge du cours d’eau est très importante. La
distinction n’a rien d’absolu, il existe des intermédiaires, et on observe parfois une évolution
d’un type vers l’autre en fonction des variations du niveau de la mer et de l’importance de la
charge.

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1- Estuaires
Outre les substances en solution, les fleuves apportent à la mer des quantités importantes de
sables, de boues, voire de galets lorsque leur régime est torrentiel. A leur embouchure, par
suite de la diminution de la vitesse du courant et de la différence de densité entre les eaux
douces et marines, les sables et les silts en suspension se déposent. Cette sédimentation
encombre l’estuaire des grands fleuves, ce qui provoque un bouchon vaseux. Le dépôt
essentiel des estuaires est la vase. C’est un sédiment complexe qui comprend une phase
minérale, constituée surtout par des poudres et du sable quartzeux ou calcaire du fleuve et de
la mer ; et une phase colloïdale qui sert de liant à la précédente. Cette phase est constituée de
5 à 10% de matières organiques venant du continent humus) ou de la mer (diatomées), et de
fer (régions riches en latérites) sous forme d’hydroxydes et de sulfures (pyrite).

2- Deltas
Un delta est une terminaison de rivière dans la mer ou dans un lac, où le cours d’eau se divise
en plusieurs bras dans une zone où la sédimentation est importante. De l’amont à l’aval :
 une plaine deltaïque subaérienne qui s’arrête à la ligne de côte où elle se prolonge par :
 un delta front (ou front de delta), zone bordière peu profonde qui peut aller jusqu’à
50km en mer ;
 un talus deltaïque ou pro-delta, affecté d’une pente de 1à 10%, qui se raccorde au
plateau continental.
Généralement, la sédimentation deltaïque où prédominent stratifications obliques et
entrecroisées est formée d’un empilement de séquences de corps sableux surmontés par des
argiles. Le fort potentiel en hydrocarbures des dépôts deltaïques a pour origine :
 les alternances très épaisses de sables et argiles, disposition favorable à la formation de
réservoirs ;
 les apports importants de sels nutritifs par les fleuves qui engendrent une très forte
productivité biologique. C’est la plus élevée à la surface de la terre ;
 la sédimentation rapide qui permet le piégeage et la préservation de la matière
organique en milieu anaérobie, et favorise son évolution en kérogène.

III- SEDIMENTATION MARINE

1- Sédimentation néritique (littoral et plate-forme)


a) Sédimentation détritique

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Les matériaux détritiques proviennent surtout des cours d’eau, du déblaiement des formations
superficielles, de l’érosion des côtes et des fonds marins. Ils sont usés et calibrés par l’action
des vagues et répartis par la dérive littorale et les courants de marée.
Les matériaux détritiques sont compris depuis les blocs jusqu’aux minéraux argileux en
passant par les galets, les graviers et sables.
 Blocs :  > 256mm - Gros galets : 64mm <  < 256mm - Argile :  < 0.0039mm
 Petits galets : 4mm <  < 64mm - Granule : 2mm <  < 4mm
 Sable : 0.0625mm <  < 2mm - Silt : 0.0039mm <  < 0.0625mm (invisible à l’œil nu)
Sédiments de rivage (partie du littoral soumise à l’action des marées)
La résultante générale des mouvements de la mer est dirigée vers les côtes. Les blocs et galets
offrent une grande variété lithologique. La mer rejette ainsi les fragments empruntés aux
éboulis des falaises, aux formations résiduelles continentales, mais également ceux apportés
par les torrents côtiers. Les sables marins, beaucoup plus fréquents que les galets, sont formés
de minéraux détritiques résistants et de petits fragments de coquilles.
Suivant les dimensions croissantes des grains, on distingue les lutites (argiles et silts), les
arénites (sablons et sables) et les rudites (graviers, galets et blocs).
Les vases littorales sont variées. Elles sont semblables aux vases estuariennes.
Les plages
Ce sont des formes d’accumulation de sables ou de galets. Les sables fins qui les constituent
ne viennent pas de la côte, mais sont généralement apportés par les fleuves.
La plupart du temps les sables des plages sont quartzeux, mais ils peuvent être calcaires
(foraminifères, oolithes), glauconieux (minéraux argileux à faible teneur en Fe3+), phosphatés
ou enrichis en minéraux lourds (rutile, ilménite) ou précieux (diamants) et constitués de
véritables placers (alluvions riches en Or ou pierres précieuses).
En climat tropical, dans la zone de contact entre l’eau douce et l’eau de mer, le CaCO3
précipite sous forme d’aragonite (CaCO3 orthorhombique, forme instable) et cimente les
grains de sable pour former un grès de plage.

b) Sédimentation carbonatée
Elle est due à l’accumulation de restes d’organismes calcaires particulièrement abondants sur
le plateau continental (sédiments bioclastiques ou organogènes). Certains sédiments
carbonatés proviennent du dépôt d’une vase micritique, d’autres plus rarement, de la
précipitation de CaCO3 ou de CaMg(CO3)2.
Calcaires chimiques et biochimiques

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Ils sont représentés par les sables oolithiques. Les oolithes sont généralement aragonitiques.
On considère qu’elles ont une origine physico-chimique : précipitation de CaCO3 dans la
tranche superficielle (0 à 2m) d’eau chaude et agitée.

Calcaires d’accumulation
Les sédiments calcaires bioclastiques viennent de l’accumulation de tests et de coquilles
souvent brisées (bioclastes) dans une matrice de poudre fine (micrite). Lorsque les coquilles
se déposent sur place, sans transport, c’est une biocénose. Lorsque leur accumulation est
consécutive à un transport (bancs et cordons), c’est une symmigie. Fossilisés, les dépôts
bioclastiques forment des faluns lorsqu’ils sont demeurés meubles ou des lumachelles après
cimentation par la diagenèse.
Calcaires construits
Aux sédiments dus à l’accumulation d’organismes morts s’opposent les calcaires construits.
Les animaux constructeurs et les algues incrustantes jouent un rôle originel dans la
sédimentation littorale. Les édifices sont constitués de sécrétions des animaux et d’algues
incrustantes auxquelles les sables viennent s’ajouter en comblant les structures caverneuses.
Quand les organismes restent meubles au lieu de s’agglomérer, ils constituent des dépôts
particuliers : maërl.

c) Sédimentation évaporitique
L’isolement temporaire d’étendues d’eau de mer dans des lagunes conduit, par évaporation à
la précipitation des sels dissous. Ceux-ci se déposent dans l’ordre inverse de leur solubilité :
- gypse (CaSO4, H2O) ;
- halite ou sel gemme (NaCl);
- chlorure de potassium (KCl).

d) Sédimentation organique-siliceuse
Les sédiments organiques siliceux sont beaucoup moins fréquents que les sédiments
carbonatés dans les mers néritiques, sauf dans les mers froides où la précipitation de CaCO3
est ralentie et où les diatomées prolifèrent.

2- Sédimentation turbiditique : domaine du talus et du glacis


A cause de la pente relativement forte, 4 à 5° en moyenne, mais qui parfois peut atteindre la
verticalité et de l’importance de la dénivellation (2000 à 4000m), le talus continental et le
glacis qui le prolonge vers 5000m sont le siège d’une grande instabilité sédimentaire.

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Lorsqu’un mouvement de terrain se produit sous l’eau, les matériaux se mélangent à l’eau et
provoquent une augmentation de sa densité par rapport aux masses d’eau environnantes. Cette
eau boueuse glisse sur le fond avec parfois beaucoup d’énergie et une grande vitesse. Il se
crée ainsi un courant appelé courant de densité ou courant de turbidité, qui glisse sur le fond
océanique par gravité et dont la vitesse peut atteindre 100km/h.
De tels sédiments forment des Turbidites, qui sont des couches de sédiments détritiques
déposés en une seule fois par un courant de turbidité. Leur épaisseur est de l’ordre de
quelques centimètres, parfois d’un ou deux mètres, rarement plus.

3- Sédimentation Pélagique : domaine des bassins et des fosses océaniques


Si l’on excepte la sédimentation spasmodique (intense et passagère) due aux courants de
turbidité, seules les particules transportées en suspension parviennent au grand large :
poussières, cendres volcaniques apportées par le vent, colloïdes et argiles venus des fleuves et
des côtes et dispersés par les courants. L’essentiel de la sédimentation des mers profondes est
formé de boues constituées par des éléments minéraux et des squelettes de micro-organismes.
C’est la sédimentation pélagique ou abyssale.
Les boues calcaires sont formées par le dépôt du squelette calcaire d’organismes
planctoniques. Ces boues n’existent pas dans la zone des dépôts terrigènes où les squelettes
sont dispersés au milieu des sables et des argiles. Elles ne se sédimentent pas non plus aux
très grandes profondeurs car au cours de leur lente descente, les tests se dissolvent. En effet au
fur et à mesure que la température diminue et que la pression augmente, la teneur en CO2
s’élève et la dissolution s’accélère. Le niveau, à partir duquel la dissolution augmente
brusquement est appelé lysocline. Celui où la dissolution est totale est le niveau de
compensation des carbonates (NCC) ou (CCD: calcite compensation depth). Le NCC situé
vers 5000m dans l’Atlantique est moins profonde dans le Pacifique (4200-4500m).
Parmi les boues calcaires, on distingue :
- les boues à foraminifères : elles contiennent 30 à 90% de CaCO3 ;
- les boues à nannofossiles calcaires composées essentiellement de coccolites
(végétaux fossiles). Plus petits que les foraminifères ;
- les boues à Ptéropodes et Hétéropodes, Gastéropodes planctoniques à coquilles
aragonitiques plus solubles que celles en calcite, fragiles et de dimensions
variables (0.05 à 10mm) ne dépassent pas 2000m.
Les boues siliceuses sont constituées par les restes d’organismes planctoniques à tests
siliceux végétaux (Diatomées) ou animaux (Radiolaires).

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La sous-saturation des eaux superficielles en silice (1 ppm alors que la solubilité peut
atteindre 120 ppm) entraîne une dissolution intense de la silice à faible profondeur. Par contre,
la solubilité de la silice diminue lorsque la température s’abaisse et que la pression augmente,
si bien qu’en dessous de la CCD ou NCC, la sédimentation siliceuse prévaut à condition que
la productivité importante ait permis aux tests de franchir la zone de dissolution superficielle.
Parmi les boues siliceuses, on a :
- les boues à diatomées, prédominent dans les mers froides (Pacifique Nord) ;
- les boues à Radiolaires, dans une ceinture équatoriale bien représentée dans le
Pacifique. Localement les zones d’upwelling (courant d’eau remontant en surface)
favorisant la sédimentation.
Les boues argileuses constituées par l’accumulation de minéraux des argiles.
Les vases organiques noires se déposent en milieu confiné réducteur comme dans les rifts ou
dans les bassins plus vastes à sédimentation calcaire et détritique faible (Mer Noire). Ces
vases noires deviennent par diagenèse des roches mères du pétrole.
Aux grandes profondeurs, on rencontre :
- l’argile rouge des grands fonds, sédiments de couleur rouge brun, composé de
minéraux d’argile (85%) ; de poussières volcaniques ou cendres volcaniques.
- Les nodules poly-métalliques, formés principalement d’oxydes et de sulfures de
cuivre, de nickel et de manganèse.
D’autres sédiments océaniques sont plus localisés ou bien dispersés dans les autres dépôts si
bien, qu’ils ne sont pas lithologiquement exprimés. Citons :
- les sédiments hydrothermaux au niveau des rides medio-océaniques. Ce sont
essentiellement des sulfures et des oxydes métalliques (Fe, Mn, Cu, Cr, Pb, Zn…)
qui forment des encroûtements et des édifices locaux ou participent à la genèse des
nodules poly-métalliques.
- Les poussières volcaniques transportées par le vent dont l’accumulation constitue des
pyroclastes.
- Les poussières désertiques.
- Les sédiments glacio-marins libérés par la fusion des glaces.
La vitesse de sédimentation pélagique est très variable, généralement comprise entre 1mm et
10cm par 1000 ans.

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CHAPITRE III : FORMATION DES
ROCHES SEDIMENTAIRES
L’ensemble des processus physiques et chimiques par lesquels un sédiment nouvellement
déposé se transforme en une roche consolidée et cohérente se nomme la DIAGENESE.
Lorsque l’on veut dire simplement qu’un sédiment meuble a durci, sans se soucier des
mécanismes mis en jeu, on emploie plutôt le terme de lapidification.
Les roches affectées par la diagenèse peuvent contenir deux sortes de minéraux :
- les minéraux détritiques venus d’ailleurs ;
- les minéraux authigènes formés sur place.
La diagenèse s’accomplit par quatre mécanismes différents les uns des autres qui sont : la
compaction, la cimentation, la recristallisation, et la métasomatose.

I LA COMPACTION
C’est le processus mécanique ou physique fondamental. Il s’agit de la réduction du volume
massique du sédiment sous le poids croissant des dépôts qui le recouvrent. Ce mécanisme
conduit à la réduction de la porosité.
La compaction produit la chasse forcée de l’eau interstitielle et le réarrangement des grains les
uns par rapport aux autres. De ce fait, le contact entre les grains devient plus important.

II LA CIMENTATION
C’est la modification diagénétique la plus commune. Elle consiste en un remplissage des
interstices entre les grains par un dépôt minéral. En effet, dans les sédiments détritiques
grossiers, quelque soit leur état de compaction, il subsiste toujours des vides importants entre
les grains. A partir des solutions interstitielles remplissant ces vides, des minéraux
diagénétiques authigènes peuvent cristalliser. C’est la cimentation qui transforme les
sédiments meubles en roches rigides et cohérentes. Elle peut se produire rapidement au cours
de la sédimentation ou plus tardivement. Les matériaux les plus fréquents qui cimentent sont
la calcite, la dolomite, la sidérite (FeCO3) et la silice. Ils peuvent se former à partir du
sédiment et de ses eaux interstitielles ou être introduits par des solutions extérieures.

III LA RECRISTALLISATION
C’est l’apparition de minéraux nouveaux. En ce cas, certains minéraux de la roche primitive,
sont dissous par les solutions interstitielles et la matière ainsi dissoute va contribuer à nourrir

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d’autres cristaux, qui deviennent de plus en plus gros. Finalement, la structure primitive du
dépôt est complètement modifiée. On dit qu’il y a eu recristallisation. Ce type de diagenèse se
rencontre dans la plupart des calcaires. La recristallisation caractérise aussi la transformation
des sables en quarzites.

IV LA METASOMATOSE
C’est la transformation d’une roche avec apport extérieur. C’est une sorte particulière de
recristallisation. Ce sont des phénomènes de remplacement d’un minéral par un autre de
composition chimique différente avec ou sans changement de forme.

V LES PRINCIPAUX AGENTS DE LA DIAGENESE

- La pression : elle joue un rôle essentiellement lors de la compaction qui rapproche


les grains minéraux, expulse et fait circuler l’eau de sédimentation. Aux points de
contact entre les grains, la pression est maximale ; due au poids des sédiments, elle
est dite lithostatique (2 à 3 bars pour 10 m de profondeur d’enfouissement).
- La température augmente avec l’enfouissement. Elle intervient par son rôle sur la
solubilité de certains ions (la silice est plus soluble à chaud) et sur les équilibres
chimiques entre les minéraux et les solutions qui les baignent.
- Les circulations d’eau, précoces ou tardives, entraînant des phénomènes d’altération
de minéraux, de précipitation de ciment ou encore de métasomatose.
- Des facteurs biologiques, en particulier bactériens, semblent jouer un rôle dans les
stades précoces de la diagenèse (fermentation de matière organique).

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CHAPITRE IV : CLASSIFICATION DES ROCHES SEDIMENTAIRES

La façon la plus simple de classifier les roches sédimentaires consiste à les regrouper suivant
la nature de la fraction qui dominait dans le dépôt d’origine. Nous allons ainsi distinguer les
roches sédimentaires d’origine détritique, chimique et biochimique.

I- LES ROCHES SEDIMENTAIRES DETRITIQUES OU TERRIGENES


Ce sont toutes les roches formées par l’accumulation des débris arrachés par l’érosion aux
roches affleurantes, transportés à des distances variables et déposés dans des zones de
sédimentation. Elles peuvent se repartir en trois grandes catégories qui correspondent aux
trois classes granulométriques : rudites, arénites et lutites.
 Les critères de classification des roches détritiques
1 - La taille des éléments : la texture
La classification des roches détritiques basée sur la taille des grains (détritus) constitue la
roche ou le sédiment. La progression entre les classes la plus utilisée est celle de Udden et
Wenworth qui correspond au standard international. (Tableau 1)

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Classe Diamètres des
Roches meubles Roches consolidées
granulométrique Particules (mm)

Ø > 16 CAILLOUX

RUDITES 4 < Ø < 16 GRAVIERS Conglomérats

2<Ø<4 GRANULES

1<Ø<2 Très grossier Très grossier

0.5 < Ø < 1 Grossier Grossier

ARENITES 0.25 < Ø < 0.5 Moyen Sables Moyen Grès

0.125 < Ø < 0.25 Fin Fin

0.0625< Ø < 0.125 Très fin Très fin

Silts Silts
0.0039< Ø < 0.063
LUTITES (aleurites) (silstones)

Ø < 0.0039 Argiles Argilites


Tableau de classification des roches sédimentaires détritiques

A- Les rudites
La taille des galets va de 2mm à plusieurs décimètres. Les rudites meubles et surtout
consolidés forment des conglomérats qui se distinguent :
- suivant la forme :
 brèches à éléments anguleux / poudingues à éléments arrondis
- suivant la nature pétrographique des éléments :
 conglomérats monogéniques / conglomérats polygéniques
- suivant la nature de la matrice : conglomérats gréseux, argileux, calcaires.
B- Les arénites
Les arénites sont subdivisés en cinq sous-classes, de très grossier à très fin. Les grains sont
essentiellement du quartz, des feldspaths, des débris de roche ; le quartz, élément le plus
résistant est généralement dominant. Les arénites consolidés forment des grès.
Arkose : grès dérivant de l’altération des granites et des gneiss, pratiquement sans transport.
Ils renferment au moins 30% de feldspaths, souvent plus, et des débris de roche peu altérée.
- Grauwacke ou graywacke : le plus souvent un grès qui renferme outre du quartz et
des feldspaths une matrice de teinte foncée (grise) comprise de débris de roche (en

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général basique), de minéraux ferro-magnésiens et de minéraux argileux. C’est une
roche qui dérive principalement de l’altération de roches volcaniques basiques.
- Quartzite : grès à ciment siliceux.
- Psammite : grès riche en lamelles de mica, dit aussi grès micacé.

C- Les lutites
Dans cette classe, entrent toutes les roches siliceuses terrigènes composées essentiellement de
grains plus petits que 62.5μm, discernables seulement au microscope. Les lutites meubles sont
les silts et les argiles. Les lutites sont également désignés par le terme pélites.

2- L’analyse granulométrique
L'analyse granulométrique d'un sédiment a pour but d'étudier en détail la répartition de la
taille des grains. Cette répartition renseigne le géologue sur la manière dont s'est déposé le
sédiment. Dans le cas des grosses particules, la taille est mesurée directement (cas des
rudites), pour les particules de la taille des sables, on procède au tamisage à sec ou sous eau
courante sur des colonnes de tamis.

 La nature des éléments


Le second critère de classification est la nature des éléments ou de la phase de liaison ; nature
chimique, minéralogique, biologique, pétrographique...

a) LES GRAINS
La plupart des minéraux des roches détritiques ne sont pas propres aux roches sédimentaires.
Nous les retrouverons également lors des observations des roches magmatiques. Les grains
détritiques sont principalement des silicates (quartz, feldspaths, micas, argiles) et les autres
minéraux correspondent souvent à des grains formés dans la zone de sédimentation :
Carbonates : calcite (bioclastes), dolomite
Sulfates : gypse Oxydes : limonite Phosphates...

b) LA PHASE DE LIAISON
Elle peut avoir des natures variées : calcaire, argileuse, siliceuse, ferrugineuse...

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II- LES ROCHES SEDIMENTAIRES D’ORIGINE CHIMIQUE ET


BIOCHIMIQUE
Les roches sédimentaires d’origine chimique et biochimique sont des dépôts consolidés
formés principalement de substances précipitées par voie chimique ou par l’activité des
organismes.
Elles sont regroupées selon leur composition : roches carbonatées, roches siliceuses, roches
ferrifères, évaporites, roches phosphatées et roches carbonées.

1- Roches carbonatées
On distingue deux groupes principaux de roches sédimentaires carbonatées : les calcaires et
les dolomies. Les calcaires contiennent au moins 50% de calcite, CaCO3. Ils font
effervescence à froid sous l’action d’un acide dilué (HCl à 10%). Les dolomies contiennent au
moins 50% de dolomite, CaMg(CO3)2. Elles ne réagissent pas aux acides à froid. En
particulier les calcaires sont très vulnérables à la dissolution chimique.

2- Roches siliceuses
Les roches siliceuses contiennent plus de 50% de silice. La silice des eaux naturelles provient
en grande partie des continents, d’où elle est libérée par altération. Les apports d’origine
volcanique sont faibles. Dans les eaux naturelles, la teneur en silice dissoute, H4SiO4, est
faible : inférieure à 1 ppm pour l’eau de mer profonde, et voisine de 13 ppm pour l’eau des
fleuves. La genèse de la plupart des roches siliceuses sédimentaires passe par des organismes
qui fixent la silice dissoute.
Voici les principales roches siliceuses :

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- les diatomites sont des roches claires, légères et poreuses, formées entièrement ou
presque de tests d’algues unicellulaires marines ou lacustres (0.02 et 0.3mm) ;
- les radiolarites sont des jaspes formés par accumulation de tests siliceux de micro-
organismes (boues à radiolaires) la plus part colorées en rouge par des oxydes de fer ;
- les lydiennes sont des jaspes à radiolaires colorés par des matières charbonneuses ;
- les spongolites sont des roches siliceuses.

3- Roches ferrifères
Elles sont formées par précipitation d’hydroxydes de fer à partir de solutions ferrugineuses.
4- Evaporites
Les évaporites, comme leur nom l’indique, naissent par évaporation intense de l’eau de mer.
A partir d’une solution donnée, les minéraux se cristallisent selon l’ordre suivant :
- le gypse (CaSO4, 2H2O) - l’anhydrite CaSO4
- la halite ou sel gemme, NaCl - la karnalite (KMgCl3, 6H2O)
- la sylvite, KCl

5- Les roches phosphatées


Les roches phosphatées contiennent des minéraux phosphatés sous forme amorphe ou
cryptocristalline. Les roches phosphatées se forment sur le plateau continental.
Les roches phosphatées servent à la fabrication d’engrais. La teneur en phosphore est
généralement exprimée en phosphate, P2O5.

6- Les roches carbonées


Les roches carbonées sont essentiellement constituées de composés du carbone organique.
On distingue principalement les charbons (houilles, tourbes) et les huiles minérales (pétroles).

a) Les charbons
Le charbon est une roche sédimentaire stratifiée qui se forme en eau peu profonde, servant de
combustible, et essentiellement composée de débris de végétaux. Les principales catégories :
- la tourbe, 55% de C, légère et brune. Employée comme amendement dans les
jardins ;
- le lignite, 70 à 75% de C ; - la houille, 85% de C ;
- l’anthracite, la roche la plus riche en carbone avec une teneur de 92 à 95%.
Le graphite est le terme ultime de l’évolution des charbons et il est dû au métamorphisme.
b) Les Pétroles

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Les pétroles sont des mélanges complexes de différents hydrocarbures, formés par la
décomposition d’animaux et végétaux microscopiques déposés avec du sable et de la boue
dans les eaux marines.

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PARTIE III :
NOTION DE STRATIGRAPHIE

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INTRODUCTION

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I- INTERET DE LA STRATIGRAPHIE

II- LES PRINCIPES DE LA STRATIGRAPHIE

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