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Chapitre III

GEODYNAMIQUE EXTERNE

Présenté par: KERBOUA Asma


 DÉFINITION ET GÉNÉRALITÉS

La géodynamique externe regroupe l’ensemble des phénomènes


qui se déroulent à la surface de la Terre ou à proximité immédiate.
Elle s’intéresse aux phénomènes tels que l’altération, l’érosion, le
transport des particules, le dépôt de ces particules et la
transformation de ces particules après leur dépôt.
 L’ltération et l’Erosion

I. L’altération
Définition
Modification des propriétés physico-chimiques des minéraux, et
donc des roches, par les agents atmosphériques, par les eaux
souterraines et les eaux thermales.
 Elle dépend en particulier du climat, de la température des eaux,
de la nature des roches et de leur degré de fracturation.
 Elle a généralement pour effet de rendre les roches moins
cohérentes ce qui facilite leur désintégration.
Il y a deux types d’altération
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A. physique B. chimique
A. La désagrégation physique: est liée aux fissures et discontinuités (zones de
faiblesse) présentes à plusieurs niveaux dans une roche. Elle nécessite la présence
d’eau mais surtout une variation de température conséquente.

clivage au niveau du minéral diaclases (ou failles) joints sédimentaires

Faille
 La thermoclastie:
 Prismation des coulées de lave :
phénomène d'éclatement des roches
sous l'effet des variations des refroidissement de la lave, se forme
températures
un réseau de fissures.
(diurnes et nocturnes, ou annuelles)
 Circulation interstitielle : dissolution
intense dans les roches calcaires
surtout si elle est riche en CO2.

 L'haloclastie: est un processus de désagrégation de la roche lié à la


cristallisation de solutions salines. Ce processus de météorisation est
particulièrement efficace dans les zones côtières ainsi que dans les déserts
(milieux très riches en sels).
 Action des impacts : traces fossilisée  Activité animale : - créatures
fouisseuses, des vers de terre,
de gouttelettes de pluies sur certaines poussent les fissures et déplacent les
roches argileuses. fragments de roche.

 l’action de l’être humain.


B. Altération chimique

L'altération chimique fait référence aux nombreuses réactions


chimiques qui altèrent ou détruisent les minéraux lorsque la
roche entre en contact avec des solutions aqueuses et / ou de l'air.

L'eau est l'agent principal de l'altération, par :


 dissolution ;
 oxydation ;
 hydrolyse.
 Dissolution : L'altération chimique au cours de laquelle les
minéraux se dissolvent dans l'eau s'appelle la dissolution. La
dissolution affecte principalement les sels et les minéraux
carbonatés, mais même le quartz se dissout légèrement.

Dissolution du calcaire
 Oxydation: Les réactions d'oxydation dans les roches transforment
des minéraux porteurs de fer (tels que la biotite et la pyrite) en un
mélange rouillé de divers minéraux d'oxyde de fer (Fe2O3) et
d'hydroxyde de fer (Fe(OH)₃).
 Hydrolyse: Au cours de l'hydrolyse, l'eau réagit chimiquement avec les
minéraux et les décompose pour former d'autres minéraux. Par exemple, les
réactions d'hydrolyse dans le feldspath produisent de l'argile.

Chaos granitique
II. L’érosion
1. Définition:
L’érosion est l’ensemble des phénomènes externes qui, à la surface du sol
ou à faible profondeur enlèvent tout ou partie des terrains existants,
modifiant ainsi le relief.
Le stade ultime d’une érosion est la formation d’une pénéplaine.
amincissement de la croûte

Une pénéplaine
2. L’action de l’eau

C’est le facteur d’érosion le plus important. Les eaux de précipitations


arrivent au sol et se répartissent en trois parties :

- Une partie s’évapore


(eaux d’évaporation)

- Une partie s’écoule à la surface du sol


(les eaux de ruissellement)

- Une partie s’infiltre et alimentera les eaux souterraines


(eaux d’infiltration)
Le taux d'érosion est variable suivant la nature des roches, le type de relief et le
type de précipitations .

La nature de la roche : perméable, imperméable

Le relief : plaine, pente…

Le type de précipitations : orage, pluie fine…


 Les différents types d’écoulement et leurs conséquences :

a) Les eaux de ruissellement

b) Les écoulements en nappe

c) La neige et les glaciers


a) Les eaux de ruissellement

On les appelle les eaux sauvages à cause de leur écoulement anarchique, en


petits filets à la surface du sol.
Le résultat est fonction de la nature du terrain:
 Terrains homogènes
 Ravinement : sur un terrain argileux, marneux ou schisteux et après une forte
pluie, les eaux empruntent les fissures du sol qui vont s’élargir peu à peu pour
donner des rigoles (vallées très encaissées). Remarque : les effets de cette
érosion sont souvent catastrophiques car elle aboutit à des ‘’bad-lands’’.

Ravinement

bad-lands
 Lapiez : dans le cas où les eaux sont riches en gaz carbonique (CO₂)
et sur un terrain calcaire on aboutit à des lapiez.
 Terrains hétérogènes
les eaux entraînent les sédiments fins, des blocs resteront perchés pour
former les « cheminées de Fée » ou les «demoiselles coiffées ».

Une cheminée de fée: une sorte de grande colonne naturelle faite de


roches friables, le plus souvent sédimentaires, et dont le sommet est
constitué d'une roche résistant mieux à l'érosion.
b) Les écoulements en nappe

Après un orage, l’eau s’écoule à la surface du sol qui est saturé,


sous forme d’une nappe continue. Ces écoulements se
rencontrent généralement dans les zones désertiques ou
subdésertiques. Ce sont des eaux circulant dans un chenal ou lit.
c) La neige et les glaciers

Un glacier
3. L’action du vent

Le vent constitue un facteur important d'érosion et de transport des sédiments à la


surface de la planète. Il est particulièrement actif dans les régions sèches où la
végétation est quasi-absente, comme les déserts.

Les régions désertiques

Reçoivent moins de 20 cm
de précipitations/an,

couvrent près du tiers de la


surface terrestre.

Les grands déserts du monde se trouvent


entre les latitudes 10° et 30° de part et
d'autre de l'équateur.
Les régions qui se situent à la hauteur des latitudes 30° et 90°, dans les deux
hémisphères, sont balayées par de l'air sec.

Les grands déserts du monde.


Dans les déserts, l'agent principal d'érosion et de transport des matériaux est le
vent. Parce qu’il n'y a ni humidité, ni végétation pour retenir les particules et les
stabiliser.

Les particules sont transportées selon trois modes:


Les plus grosses se déplacent par roulement ou glissement (traction) à la surface
du sol, Les particules de taille moyenne (sables) se déplacent par bonds
successifs (saltation). Les particules très fines (poussières) sont transportées
en suspension dans l'air.
Il en résulte deux structures importantes des déserts : les pavements de désert
et les champs de dunes.

• Le vent entraîne les particules de la taille des sables, mais n'a pas l'énergie
nécessaire pour soulever ou rouler les plus grosses particules. Ainsi, ces plus
grosses particules se concentrent progressivement à mesure de l'ablation
des sables pour former finalement une sorte de pavement qui recouvre
les sables et les stabilise.
les pavements de désert
Les sables transportés par le vent s'accumulent sous forme de dunes.
 Le dépôts

Le dépôt des sédiments a lieu lorsque la vitesse de l'agent de transport


diminue ou lorsque cet agent de transport disparaît (fonte de la glace).
La granulométrie des particules, la texture des sédiments, la géométrie des
dépôts sont d'importants indices sur l'agent de transport, sa vitesse au
moment du dépôt, sa direction, etc.
 Analyses granulométriques

L'analyse granulométrique consiste à déterminer la distribution


dimensionnelle des grains constituant un granulat dont les dimensions sont
comprises entre 0,063 et 125 mm.
On appelle :
 REFUS sur un tamis : la quantité de matériau qui est retenue sur le tamis.
• TAMISAT (ou passant) : la quantité de matériau qui passe à travers le tamis.

Les masses des différents refus et tamisats sont rapportées à la masse initiale du
matériau. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous forme graphique.
 Le granoclassement

On distingue le granoclassement normal où les sédiments deviennent de


plus en plus fins vers le haut et le granoclassement inverse où les sédiments
sont de plus en plus grossiers vers le haut.

granoclassement normal granoclassement inverse


Ces phénomènes sont évidemment liés à la diminution (l'augmentation)
progressive de la compétence de l'agent de transport. Ils sont fréquents et bien
développés dans les turbidites et dans les dépôts de fin de crue.

crue
 La stratigraphie et la datation relative

Strate : c'est un ensemble sédimentaire d'une certaine nature


lithologique différente de ce qui est à sa base et à son sommet.

 Le Toit = Le Sommet
 Le Mur = La Base
Toit

 la couche = strate, couche


banc, lit, niveau,
assise ou horizon. Mur
La stratigraphie est la science qui étudie la succession des dépôts
sédimentaires, généralement disposés en couches ou strates. Elle
permet d’établir une chronologie stratigraphique relative, grâce à
l’utilisation de certain nombres de principes.
 Principes de stratigraphie :

1/ Principe d’actualisme (Le principe d'uniformitarisme )

Les lois régissant les phénomènes géologiques actuels (tectoniques,


magmatiques, sédimentaires ou autres) sont applicables aux
phénomènes géologiques anciens. ainsi le présent est la clé du passé.
2/ Le principe de continuité

selon lequel une même couche a le même âge sur toute son
étendue.
3/ Le principe de superposition

Dans une région stable tectoniquement , les couches sédimentaires


ont gardées leurs position de dépôt d’origines (strates horizontales).
Les plus anciennes sont à la base et les plus récentes sont au
sommet.
4/ Principe de recoupement

Un événement (intrusion magmatique, faille, plissement, érosion…)


qui provoque un changement dans la géométrie des roches est
postérieur à la dernière strate qu'il affecte et antérieur à la première
strate non affectée.

La faille est plus récente que les couches qu’elles a affectée


plissement

Les couches sont plissées après leur dépôt, le plissement est donc
plus récent que la dernière couche affectée.
Roche encaissante

Roche encaissante

Filon de quartz

Le quartz est introduit dans la couche encaissante, il est donc


plus récent.
Roche encaissante

Faille Filon de quartz

Roche encaissante
intrusion magmatique
5/ Le principe d'inclusion

Les inclusions sont considérées comme des objets (galets, fossiles) emprisonnés
dans une strate. Toute inclusion est plus ancienne que la structure qui l'entoure.

Couche de conglomérat X contenant des galets


Illustration du principe d’inclusion en provenant d'une couche Y.
stratigraphie (Djebel Dyr, Tébessa, Algérie). La couche X est plus récente que la couche Y

Les morceaux de roches inclus dans une autre couche , sont plus anciens que leur
contenant .
6/ Principe de l’identité paléontologique

Deux couches contenant les mêmes fossiles sont d'âge identique.

Fossiles stratigraphiques
identiques
 Datation absolue

La datation absolue est l'ensemble des techniques permettant de


donner l'âge chiffré d'une roche ou d'un fossile.
Les méthodes radiométriques utilisent l'activité radioactive des
roches ou de fossiles pour déterminer leur âge (Datation au
carbone 14).
Il existe aussi la méthode du paléomagnétisme, qui utilise le
champ magnétique de la Terre.

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