Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1.1 Définition
Géo = terre, morpho = forme, logie = discours sur (ou science de).
La géomorphologie s’occupe de l’étude du relief terrestre, tant de ses causes que de son
évolution (future et passée = héritage, histoire).
Ces trois moments sont le reflet de la dynamique externe. L’ENERGIE, dans ces opérations
de production, mais surtout de transfert et de transformation à la surface de la terre, est liée
à la géomorphologie.
-1-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
Exemples :
-2-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
- Les divers milieux (froid, tempéré, chaud, humide, sec, chaud et sec, …) se
caractérisent par divers types de modelé.
- Ces conditions ont fluctué au cours du temps, plus ou moins selon la région ou selon
la zone climatique. En général, le relief a un modelé polygénique, c’est à dire de
plusieurs modelés différents (ex : plateau suisse : modelé glaciaire, fluviatile…).
-3-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
3. Altération (= météorisation)
C’est l’ensemble des mécanismes conduisant à la destruction des roches. Les éléments
atmosphériques sont directement responsables de l’altération.
Deux grands types d’altération : physique et chimique, auxquelles s’ajoute l’altération
biologique qui fait appel aux deux grands types d’altération.
Tous ces mécanismes opèrent toujours en étroite collaboration.
c) Fragmentation de la roche.
Il y a rupture ou détachement de blocs, d’éclats ou de
« clastes » de taille et de forme variables selon la densité et
l’organisation des réseaux de fissures. Les gélifracts sont
des fragments. (processus : cryoclastie, racines des
arbres…).
a) la fracturation
- Diaclases : fissures naturelles inscrites dans la roche lors de leur mise en place.
Certaines diaclases, appelées néo-diaclases, apparaissent lors de la mise à l’affleurement
de la roche. Ces diaclases parallèles à la surface du relief sont dues à la détente subie par
la roche (phénomène de détente ou de décompression des contraintes subie par la
roche). En surface, ces diaclases délimitent des lames de roches appelées dalles
d’exfoliation.
-4-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
Joint : Toute surface de discontinuité au sein d’une roche ou d’un terrain, qui n’est pas un
contact anormal avec déplacement (faille, etc…). Un joint de stratification est une
discontinuité séparant deux couches de même nature pétrographique (délimitation des
strates).
c) Les clivages (aptitude pour un minéral ou pour une roche à se fendre facilement
suivant une famille de plans parallèles bien définis)
-5-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
d) l’effet de surface
Chacune de ces discontinuités est utilisée par l’eau pour la désagrégation chimique.
Plus on sépare une masse de roche par des fissures, plus on augmente la surface altérable
(chimiquement surtout). C’est principalement sur les arêtes que l’altération va se passer.
3.1.2 Adsorption
On l’appelle aussi le « massage thermique ». C’est la destruction des matériaux rocheux sous
l’effet des fortes variations quotidiennes de la température. Variations cycliques répétées :
-6-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
Du grec kruos = froid, il s’agit d’une augmentation de volume, entraînant une augmentation
de pression. C’est la destruction des matériaux rocheux sous l’effet des alternances gel-
dégel, en raison des contraintes exercées par les changements d’état de l’eau.
Pénétration dans les vides (pores, fissures), avec augmentation de volume (+ 9%) et de
pression (jusqu’à 15 kg/cm2) lors du gel. Puis il y a décompression avec le dégel. Après de
nombreux cycles gel-dégel ou cycles cryoclastiques, les fissures sont agrandies et des débris,
appelés gélifracts, peuvent être détachés de la roche (formation d’éboulis au pied de falaises).
Ils sont généralement très anguleux : leurs arêtes sont vives. Une roche produit généralement
une taille de gélifracts assez homogène.
La capacité d’une roche a subir la gélifraction s’appelle la gélivité. Plus une roche est
poreuse, avec des pores larges et nombreux, plus elle est gélive. Les roches micro-fissurées
(craies, certains calcaires, roches métamorphiques) sont particulièrement gélives : la
gélifraction produit des débris fins (sables ou limons) dans ces roches microgélives. Les
roches macro-fissurées doivent en revanche endurer des gels intenses et durables pour être
affectées par la cryoclastie. Leurs gélifracts sont grossiers.
Dans tous les milieux, la gélifraction agit à la surface des roches, dans les premiers
décimètres. La conductivité des roches est en effet insuffisante pour permettre l’action des
alternances gel-dégel en profondeur. Ce processus agit efficacement sur les surfaces
rocheuses dégagées de gélifracts, les parois abruptes. La cryoclastie est le processus
d’érosion le plus efficace (taux d’érosion en montagne : 5 à 50 cm par siècle !).
Mécanisme de météorisation par accroissement de cristaux de sel divers dans des pores ou
des fentes de roches.
Dans les régions littorales (apport de sel lors d’ouragan par exemple)
ainsi qu’en bordure des lacs salés des déserts, l’air est chargé d’eau
salée qui s’insinue dans les pores des roches. Les cristaux de sel
croissent rapidement (augmentation de volume) exerçant une pression
qui désagrège la roche.
-7-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
b) hydratation ou hydroclastie
Les traces de dessiccation restent fossilisées. On y trouve des traces d’animaux, de vers, de
gouttes de pluie, et parfois des traces de dinosaures.
c) abrasion
Les agents de transport contribuent aussi à détruire sur place les roches. Il s’agit d’une érosion
mécanique originale due au travail d’usure exercé par les débris transportés par l’eau, le vent,
la glace. Les grains de sable ou les blocs délogent des morceaux de roche ou polissent la
surface des roches dures.
Les racines sont des agents mécaniques qui s’installent dans les fentes ou fissures de la roche
et exercent une pression latérale en grandissant. Les racines peuvent aussi trouer la roche
(ex : calcaire dans le Jura) et sont capables de dissocier, voire de déloger des blocs.
3.2.1 Définition
C’est une dissociation des liens chimiques entre les minéraux, voire entre ions. La
transformation peut se faire par soustraction ou par addition d’éléments chimiques. Cela a
pour résultat la production de débris fins (sables arènes argiles).
-8-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
Silicates 95 %
Quartz (SiO2) 12 % Quartz 28 %
Pyroxènes 11 % Pyroxènes et
1%
Amphiboles 5% amphiboles
Micas 5% Minéraux argileux
18 %
Argiles et chlorites 4,6 % et micas
Olivine 3%
Autres (silicates surtout et apatite) 4,9 % Autres 10 %
Calcite et aragonite 1,5 % Carbonates
Calcite et dolomite 9%
Dolomite 0,5 % 2%
Magnétite et illménite 3 % Oxydes 3% Oxydes de fer 4%
Les silicates représentent environ 95 % de la croûte, ils ont donc une importance
considérable en géologie. Les carbonates, de même que les sulfates peuvent se rencontrer en
proportions importantes dans les roches de surface, les sulfures jouent un rôle considérable
dans les gisements métalliques. Certains oxydes, le phosphate de Ca (apatite) se rencontrent
en faible proportion dans toutes les roches.
Série de Goldich
-9-
Monbaron Michel Géomorphologie générale
Exemple : L’olivine, la pyroxène, les feldspaths (pôle calcium) sont altérés plus facilement,
que le quartz par exemple, lorsqu’ils se retrouvent à la surface.
La température a un rôle très important sur la vitesse d’altération (V). Pour une
augmentation de 10°C de température, la vitesse d’altération double.
T° moyenne /°C Vitesse d’altération
10 1V
20 2V
25 3V
Zones tropicales
30 4V
Les mécanismes de destruction chimique les plus fréquents sont l’oxydation et la réduction :
l’assemblage étant l’oxydoréduction. A l’air libre chargé d’humidité, le fer rouille. La rouille
est une oxydation lente nécessitant la présence du dioxygène et de la vapeur d’eau.
Il y a oxydation lorsqu’il y a combinaison d’un élément
2 Fe + O2 2 FeO
avec l’oxygène, cela correspond à une perte d’électron :
Il y a réduction lorsqu’il y a départ de l’oxygène, cela
2 FeO 2 Fe + O2
correspond à un gain d’électron :
On considère aussi que l’addition d’hydrogène sans départ
S + H2 H2S
d’oxygène est aussi une réduction :
Dans les silicates (ex : quartz, feldspaths, micas, amphiboles…), le passage du fer ferreux
(Fe++) au fer ferrique (Fe+++) est un exemple d’oxydation, avec diminution du rayon
ionique, qui est une première atteinte à la charpente silicatée des minéraux qui en
contiennent.
- 10 -
Monbaron Michel Géomorphologie générale
minéraux très vulnérables (environ 50 % du granite). Il s’attaque donc aux roches les plus
fréquentes.
Les minéraux sont détruits par l’eau, très souvent rendue agressive par les acides qu’elle
contient à l’état dissous (acides organiques ou minéraux). C’est l’ion H+ libre de l’eau qui
agit comme un acide. Pour cette raison, on mesure l’acidité d’une eau ou d’une solution
avec sa proportion d’ions H+ : c’est le pH ou potentiel hydrogène qui varie de 0 à 14
(neutralité = 7 ; jus de citron = 2 ; ammoniac = 9,2 ; eau de pluie normale = 5,6). Dans les
sols, le pH varie de 4 à 9.
Expérience :
Après l’hydrolyse, il reste de la kaolinite et du sable (de la silice) : (cf. tableau 13-6)
- 11 -
Monbaron Michel Géomorphologie générale
Action du réactif majeur : eau de pluie (= eau météorique). Facteurs les plus importants :
e) L’influence biologique,
l’atmosphère acide (ions H+) au bout de racines pour
capter des éléments nécessaires à la plante, mais
elle agresse le sol pou pouvoir progresser.
a) origine naturelle
Le volcanisme influence de façon décisive la composition de l’air par ses déjections (95 % de
la pollution est causée par les volcans, principal producteur d’oxydes de souffre entre autre).
- 12 -
Monbaron Michel Géomorphologie générale
Il faut ajouter encore toutes les impuretés (aérosols) dégagées, notamment les poussières
volcaniques et les sels (embruns), qui acidifient l’atmosphère. Elles peuvent faire 2 à 3 fois le
tour de la Terre et se concentrer dans la haute atmosphère.
b) origine anthropique
Les gaz d’échappement, les fumées industrielles, les incendies (forêts, torchères de raffineries,
défrichage…) représentent 5 % de la pollution. Mais cela va donner dans la vapeur d’eau, une
solution très complexe et agressive : les pluies acides !
La pollution atmosphérique est en diminution dans les pays industrialisés, mais en
augmentation dans les pays en voie de développement.
Aperçu des principales classes granulométriques (rudites –2mm- arénites –1/16mm- lutites).
- 13 -
Monbaron Michel Géomorphologie générale
b) Diagrammes de Peltier
Modèle intégrant les paramètres liés aux zones climatiques d’une part et ceux liés aux
grands types d’altération d’autre part.
- 14 -