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Chapitre III.

Plasticité et Viscoplasticité

SIDHOUM

Introduction
La plasticité est aujourd'hui utilisée pour le calcul de structures de sécurité, qui, quoique
généralement conçues pour rester globalement élastiques peuvent présenter:
- des déformations plastiques localisées dans des entailles, fissures, défauts locaux (qui
peuvent être bénéfiques en "accommodant" les efforts supplémentaires).
- une plastification accidentelle sous l'effet de chargements extrêmes (séismes), de la
perte de certains organes (aubes de turboréacteurs), d'arrêts d'urgence (nucléaire),
- une plastification relativement faible, mais répétée (fatigue oligocyclique),
essentiellement en présence de chargements thermomécaniques.
Par ailleurs la (visco-) plasticité peut être une composante essentielle d'un procédé industriel
ou du fonctionnement d'un système:
- pour la mise en forme des métaux et polymères,
- pour augmenter la résistance des structures (timbrage, autofrettage, grenaillage),
- si on s'intéresse à de très longues durées de fonctionnement (ouvrages souterrains).
Les utilisateurs de méthodes de calculs prenant en compte la plasticité se recrutent
essentiellement :
- dans le secteur des transports, aéronautiques (moteurs d'avions, cellules), automobile
(culasses, échappement) et dans
une moindre mesure, construction navale, chemin de fer,
- dans le secteur de l'énergie, nucléaire (chaudronnerie), chimie, fabrication d'oléoducs,
gazoducs, échangeurs de
chaleur, turbines,
- en construction mécanique et génie civil, grues, ponts, offshore.
III.1 Plasticité uniaxiale
Les chargements uniaxiaux correspondent à un tenseur de contrainte comportant une seule
composante non nulle. Certains matériaux, comme les sols ne peuvent pas être chargés de
cette manière, néanmoins l'essai de traction, constitue la base de la caractérisation du
comportement inélastique. Sous chargement monotone, la courbe obtenue dans le plan
déformation contrainte peut être schématisée de bien des manières, les plus simples étant: -
- le comportement élastique-parfaitement plastique (Fig.2.1a), qui exprime le fait que le
matériau est incapable de supporter une contrainte plus importante que celle qui correspond à
l'écoulement plastique, σy (yield stress);
- le comportement élastique-plastique linéaire (Fig.2.1b), qui est au contraire caractéristique
de matériaux capables de se durcir (notion d'écrouissage) avec la déformation plastique; la
pente de la courbe déformation-contrainte pour des contraintes supérieures à a. s'appelle le
module élastoplastique, ET = dσ/dε.
Le module élastoplastique est nul pour un matériau élastique-parfaitement plastique, constant
pour un matériau élastique plastique
linéaire; il sera dépendant de la déformation dans le cas général.
Chapitre III. Plasticité et Viscoplasticité

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a. Élastique-parfaitement plastique b. Élastique-plastique linéaire

Figure 2.1: Schématisation du comportement plastique monotone

La figure 2.2 montre les différents régimes de fonctionnement d'un modèle élastoplastique.
Lors de la première mise en charge, entre O et A, le comportement est élastique. La branche
AB, supposée parcourue de façon monotone, correspond à un état de charge plastique. Si le
chargement s'arrête momentanément au point B, rien ne se passe (pas de fluage si la
contrainte est maintenue constante, pas de relaxation si la déformation est maintenue
constante), ce qui caractérise un comportement non visqueux (plasticité instantanée; au
contraire du comportement viscoélastique, déjà étudié, et du comportement viscoplastique,
qui sera considéré plus loin).

Figure 2.2: Illustration des différents régimes de fonctionnement d'un modèle de plasticité
Instantanée
instantanée; au contraire du comportement viscoélastique, déjà étudié, et du comportement
viscoplastique, qui sera considéré plus loin). A partir de B, la reprise du chargement produit
de nouveau de l'écoulement plastique, par contre sa diminution (en termes de contrainte ou de
déformation) ramène dans le domaine élastique, il s'agit de l'état de décharge élastique, la
courbe suivie pour redescendre à contrainte nulle, BO', étant parallèle à la courbe élastique
initiale OA. En O' subsiste une déformation permanente, appelée déformation plastique et
notée εp. Au cours de la descente, la valeur de εp ne change pas, si bien que, si une décharge
est appliquée à partir d'un autre point que B, il sera possible d'obtenir une valeur différente de
εp pour la même valeur de contrainte: en conséquence, il faudra exprimer les relations sous
forme incrémentale.
Cette simple construction illustre bien l'une des principales difficultés de la plasticité -
l'expression du modèle en un point de fonctionnement donné (ainsi en B) dépend de la
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direction de chargement; les opérateurs associés dans le cas général seront dits « multi-
branches ». Elle permet en même temps de mettre en évidence les principales hypothèses :
- à température constante, la déformation totale se décompose en une déformation
élastique et une déformation plastique (hypothèse de décomposition de la
déformation):
ε = εe + εp
- il existe un domaine d’élasticité, défini par une fonction f, à l'intérieur duquel il n'y a
pas d'écoulement plastique, et sur la frontière duquel le point représentant l'état de
chargement se déplace au cours de l'écoulement plastique;
- le domaine d'élasticité est susceptible d'évoluer au cours du chargement (phénomène
d'écrouissage), cette évolution étant représentée à l'aide de variables d'écrouissage,
notées de façon conventionnelle AI.

III.1.1 Modèle rhéologique patin-ressort


Modèle élastique--parfaitement plastique
L'association d'un ressort et d'un patin en série (Fig.2.3a) correspond exactement au
comportement élastique-parfaitement plastique déjà décrit en figure 2.1a: le système ne peut
pas supporter une contrainte plus grande que σy. Lors de la réalisation d'un cycle, l'énergie
dissipée par la déformation plastique est , max , pWp = ∫cycleσdε soit 2σyε lorsque la
déformation plastique est ramenée à zéro après avoir atteint p , εmax (Fig.2.3c). De même que
le modèle de Maxwell en viscoélasticité, ce modèle est susceptible d'atteindre des
déformations infinies (ruine du système par déformation excessive).
Pour caractériser ce modèle, il faut considérer une fonction de charge f dépendant de la seule
variable σ, et définie par:
f(σ) = |σ| - σy

Figure 2.3: Associations en série ou parallèle de patin et ressort


Le domaine d'élasticité correspond aux valeurs négatives de f, et le comportement du système
se résume alors aux équations
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suivantes:

En régime élastique, la vitesse de déformation plastique est bien entendu nulle. La vitesse de
déformation élastique devenant à son tour nulle pendant l'écoulement plastique. Ceci implique
que l'expression de la vitesse de déformation plastique ne peut pas se faire à l'aide de la
contrainte. C'est au contraire la vitesse de déformation qui doit être choisie comme pilote.

III.1.2 Modèle de Prager – Ecrouissage cinématique

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