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GESTION CONSERVATION

DES EAUX ET DES SOLS 


Introduction :
Le sol, au même titre que l’eau constitue une ressource
indispensable.
En effet, nos pays sont aujourd’hui confrontés à la
nécessité d’accroitre la production agricole pour
satisfaire les besoins des populations sans cesses
croissants. Malheureusement, nous constatons
aujourd’hui que la qualité des sols s’est très fortement
dégradée. La dégradation peut être définie comme une
baisse de la productivité des sols résultants de facteurs
climatiques et/ou anthropiques. Cette dégradation peut
prendre plusieurs formes :
1) Dégradation physique : elle est consécutive à la dispersion des
colloïdes argileux et humiques provoquant la déstructuration du sol.
La cause c’est l’érosion éolienne et hydrique. Conséquence faible
perméabilité ;

2) Dégradation chimique : elle se manifeste de plusieurs façons :


Appauvrissement en base (Ca2+, Mg2+, K+…) consécutive à une importante
lixiviation de ces éléments ;

3) La salinisation des sols : excès de sel soluble dans la solution du sol


déterminé par la conductivité électrique ;
- L’alcalinisation : la présence excessive de sodium dans le C.A.H. il se
présente par l’ESP (% de sodium échangeable). Il indique le degré de
saturation du C.A.H par l’ion sodium (Na+). L’alcalinisation est très
forte si ESP supérieure à 3%, faible si ESP inférieure à 1%.
- Acidification des sols : blocage des éléments mineurs, assimilabilité des
majeurs et présence de toxique.
- Dégradation biologique : le sol n’est plus favorable à la vie des micro
organismes.
REMARQUE
A ce stade, la conservation des sols ne peut plus
permettre de satisfaire les besoins des paysans. Il
s’agit en effet plutôt de restaurer la fertilité pour
valoriser le travail des paysans.
La GCES vise
- Contribution à l’amélioration, à la gestion des
eaux; des matières organiques et des nutriments
- l’augmentation significatives des rendements et
l’amélioration des revenus des populations.
Chapitre I : L’EROSION EOLIENNE
Définition :
L’érosion éolienne est un processus de dégradation du
sol par l’action du vent.
Trois phases caractérisent ce processus :
1) Abrasion
2) Transport
3)Accumulation
Les causes :
Le vent : le déplacement des particules est en relation avec la vitesse
du vent et la taille des particules.

Au sol, la vitesse du vent est nulle et s’accroit rapidement lorsqu’on


s’élève. Il devient turbulent entrainant vers le haut les particules du
sol les plus fines (inf à 0,1mm V=15km/h à 1000m), le vent atteint
une vitesse constante. Il est souvent admis que la capacité de
transport d’un vent est proportionnelle à sa vitesse donc le degré de
rugosité du sol peut freiner l’érosion en surface.

Mais dès que la vitesse du vent atteint 25km/h, le seuil de


déplacement, les particules beaucoup plus grossières connaissent
des mouvements de saltation. Les particules les plus grossiers ont
tendance à rouler sur le sol : c’est la reptation. L’effet avalanche
ou l’effet de rebondissement se produit lorsque l’étendu érodé est
suffisamment grande pour que les particules entrainées mettent
d’autres particules en mouvement. Le dépôt des particules est en
relation avec la dimension des particules et la décélération du vent.
Les sols : les propriétés du sol influent sa capacité à etre
érodé (érodibilité, érodabilité). Il s’agit de :
La texture : érodabilité augmente avec la taille des
particules
La structure : augmente la cohésion entre les unités
texturales (formation d’agrégats)
L’humidité :
Les pratiques culturales : intensification des
cultures et le surpâturage peuvent être à l’origine de
l’érosion
La végétation : désertification , la végétation constitue
la meilleur protection contre le vent car elle freine la
vitesse du vent en seuil de saltation.
III) Les effets de l’érosion éolienne :
Les effets peuvent être au niveau du sol mais aussi au
niveau de la végétation.
Sur le sol : on observe la formation de dunes,
phénomène spectaculaire au niveau de la grande côte
mais aussi à l’intérieur du continent , cela se traduit
par une baisse de la fertilité des sols en raison de
déplacement de m.o , d’éléments minéraux, ce qui
implique une baisse de rendement.
Sur la végétation : l’action mécanique se traduit par
une chute des arbres (chablis en foresterie), une
modification du port de l’arbre, la déchirure des
feuilles (lacération).
REMARQUE
On rencontre des dunes principalement le long de la grande cote. Dans le
secteur sahélo-saharien, on peut observer des dunes continentales
fixes ou immobiles.
Définition ; Les dunes sont des monticules de sable amenés par le vent
dans la phase d’accumulation du matériel d’érosion éolienne.
- Elle est dite vive quand elle est en mouvement
Fixée si elle ne bouge plus.
- Une dune est dite maritime si le sable qui l’édifie provient de la mer, -
- Elle est dite continentale lorsque le sable provient des zones
continentales érodées (Hamadas et Regs).
 Les Hamadas sont des plateaux de pierres situés dans le Sahara
de même que les regs de petites pierres dans le désert.
- Les dunes peuvent être isolé (Nebka et Barkhane)
Nebka sont de petites dunes formées d’une touffe d’herbe ou d’un
arbrisseau ou de tout autres obstacles ayant rompu la vitesse du vent.
Barkhane est une dune en forme de croissant isolée et orientée
perpendiculairement au vent. Les deux extrémités indiques la direction
du vent
IV Les techniques de lutte :
La lutte s’organise à deux niveaux :
1) Réduire la vitesse du vent (éviter que le vent =25/h) au
niveau du sol .
2) en augmentant le couvert végétal, favorisant une rugosité
du sol ;
Pour augmenter le couvert végétal, on a recourt à différentes
technologies agro forestières : les parcs arborés, les haies
vives, les brises vents, les jachérés, la mise en défend, le
paillage…
Pour sol augmenter la rugosité du sol, on utilise les techniques
culturales qui laissent à la surface du sol de grosses mottes
ou bien laisse sur place les résidus de récolte.
Pour augmenter la cohésion, il faut accroitre l’apport de
matière organique.
Etude d’un cas particulier  la
fixation des dunes maritimes :
Les dunes rencontrées au niveau de la grande cote en quittant
l’océan vers le continent sont:
- les dunes blanches,
- les dunes jaunes,
- les dunes rouges plus à l’intérieur.
La zone des Niayes correspond à la dépression qui sépare les
dunes jaunes et les dunes rouges.
* Les dunes maritimes sont formées par le sable apporté par
l’océan, déposé sur la place et emporté par les vents des alizés
maritimes.
* Les dunes jaunes sont dites semi fixées et sont alimentées par les
dunes blanches et menacent directement les Niayes.
* Les dunes rouges sont fixées mais sont en voie d’être raviner par
le surpâturage et l’exploitation…
Techniques de fixation des dunes :
La fixation des dune maritimes se réalise en deux étapes
 : mécanique et biologique.
Fixation mécanique : elle commence par :
- La mise en place de la grande palissade à 60 ou 70m
- En suite la mise en place du réseau de fascines à 25m
de la contre dune Les matériaux utilisés pour la
fixation mécanique sont soit des panneaux de Guiera
senegalensis tressés soit des fibres, grillages
La fixation biologique 
Après avoir installer le réseau de fascines, la plantation peut
commencer dans les zones protégées. L’espèce utilisée est le
filao, une espèce qui se développe dans un milieu pauvre en
nutriments, cependant, la nappe ne doit pas être en dessous
de 3m, ce qui fait que plus on va vers l’intérieur, moins le
filao va résister. Il peut alors être remplacé par Eucalyptus
ou les Acacias Australiens.
- Pour fixer les dunes continentales, il faut recourir à
d’autres méthodes tel que le maintien des chaumes,
l’installation de réseau de brises vents, le contrôle de la
surexploitation, surpâturage…
Autres méthodes de fixation horizontale peuvent être mise
en œuvre. Elles consistent à épandre la litière sur le sol.
Parfois, utiliser des protections individuelles (gabillons).
Conclusion :
Les phénomènes d’érosion ne peuvent se manifester
de façon importante que sur sol nu, peu rugueux, peu
cohérent. Dans des régions ou les vents soufflent à
plus de 20 à 25km/h, les solutions qui peuvent être
envisager sont :
1) Augmenter la rugosité du sol ;
2) Réduire la vitesse du vent au sol.
Chapitre II : EROSION HYDRIQUE :

Introduction :
L’eau de pluie tombe sur le sol, une partie s’infiltre et
l’autre ruisselle en emportant des particules de terre qui
en arrachent d’autres provoquant ainsi l’érosion du sol.
Les causes : ( Pluie et Sol)
La pluie : (hauteur, l’intensité et la fréquence)
elle agit sur le sol par l’effet splash. La goutte d’eau tombe avec
une énergie due à sa vitesse et son poids. Elle vient frapper la
motte de terre en faisant splash, une partie de l’eau et des
particules est propulsée dans toutes les directions.

D’abord, l’eau s’infiltre, en suite les particules viennent


boucher la porosité. On passe d’une stade d’infiltration à un
stade de ruissellement créant l’érosion hydrique : c’est ce
qu’on appelle la battance des sols par destruction de la
couche superficielle.

La hauteur : c’est un facteur déterminant dans l’érodabilité


des sols. Certains auteurs comme E. ROOSE ont trouvé qu’il
y’a une relation entre la hauteur des pluies et l’érosion qui
en résulte, mais on peut trouver cependant de grandes
- L’intensité : c’est la hauteur d’eau qui tombe dans un
temps donné. L’intensité est le facteur primordial de
l’érosion pluviale. Elle influence l’énergie contenue dans
chaque goutte d’eau. En étudiant la répartition des pluies et
celle des pluies érosives en fonction de classe d’intensité
pluviale différente, on s’est rendu compte qu’au dessus de
2mm, toutes les pluies sont érosives et en dessous de 1mm,
peu de pluies sont érosives.
Nous retiendrons qu’une intensité supérieur 1mm/min est
considérée comme une pluie érosive.
- La fréquence : en zone tropicale, on assiste à des pluies
répétitives à court terme ce qui signifie que le sol n’a pas le
temps de se ressuyer et que la saturation est vite atteinte
lors de la 2nde pluie. Les dernières pluies même si elles sont
Le sol : (La nature du sol et la pente
-1) La nature du sol (Stabilité structurale et la
porosité) : tous les sols n’ont pas la même résistance
qui varie avec les propriétés physiques et chimiques.
Deux facteurs jouent un rôle essentiel : la stabilité
structurale et la porosité.
* La stabilité joue un rôle dans la résistance des sols
à la déstructuration de la motte.
* La porosité a tendance à augmenter l’infiltration
donc diminue le ruissellement. D’autres facteurs
également peuvent être considérer comme l’existence
d’une croute de battance sur le sol.
-2) La pente du sol : % de pente peut jouer un rôle
La végétation :
Un couvert continu de végétation constitue la meilleur
remède pour lutter contre l’érosion hydrique. La
végétation herbacée et ligneuse fixent le sol par leur
racines et la porosité diminue le ruissellement, la
matière organique améliore la stabilité structurale
L’homme :
Par la désertification, les feux de brousses…
Les effets 

A) Les Effets physiques :


1) Effet splash ou érosion de rejaillie : l’érosion du sol
commence à ce stade ave c le transport des particules
pendant que les gouttes continuent à désagréger les
mottes de terre.
 2) Les formes d’érosions par ruissellement :
Erosion en nappe : à la faveur du ruissellement, l’eau
mélangée à la terre coule en fine couche le long de la
surface du sol en une nappe qui se déplace. Ce type
d’érosion est à la base de tous les autres phénomènes
observés. C’est en réalité en ce moment précis qu’il faut
agir pour lutter contre l’eh par les moyens biologiques et
culturaux d’abord et puis mécaniques et physiques si
nécessaire.
- Erosion en griffes ou en rigoles : lorsque la pente
devient importante, l’eau de la nappe se transforme en
rigoles d’érosion (petits canaux où l’eau a tendance à
s’infiltrer plus rapidement
-Erosion en ravine : à la faveur de la pente et du
regroupement des rigoles, une ravine peut faire de
l’ordre de 0.5 à plusieurs dizaine de mètres de long ou
de profondeur
- Erosion des berges : constaté au niveau du lit du
fleuve qui se traduit par un affaissement des bords
C -Les effets chimiques de l’érosion
L’érosion provoque la perte d’éléments en solution dans
le sol, ce qui se traduit par un transfert de fertilité vers
les points les plus bas
Erosion hydrique
Les indices d’érosion.
Elles permettent par une méthode visuelle d’apprécier le
degré d’érosion. Nous distinguons :
-Pédicules d’érosion micro cheminés de fée
-les griffes
-les ravines
-la roche mère mis à nue
-l’eau boueuse ou les coulés de boues au bas des pentes
-les pavages
-les buttes du sol, résiduels protégés par touffes d’herbes
-l’accumulation de terres au dessus des arbres, des haies
-le dessouchement des racines
-Les dépôts de sol sur pente douce et en bas des pentes

desdes
Erosion hydrique (Suite)
Les conséquences
Les conséquences peuvent être
directes ou indirectes:
- Il s’agit essentiellement de la diminution de la fertilité
liées à la dégradation du sol, la disparition du CAH.

- La perturbation du régime des eaux avec baisse de la


nappe, épuisement des puits
Erosion hydrique (Suite)

CONCLUSION
Aux différentes formes d’érosion
correspondent des facteurs déterminants
différents. Il faudra tenir compte dans les
différents aménagements anti érosifs. À ce
sujet deux écoles s’affrontent :

-BENNET (1939-1951) pour les uns seuls le


ruissellement est capable de causer un
ravinement

La majorité des ouvrages construit à l’époque


étaient destinée à lutter contre un
Erosion hydrique (Suite)
CONCLUSION (Suite)
-Pour les autres, ELLISEN (1945-1960), le ruissellement
n’est seulement qu’une conséquence de la dégradation
des sols par la battance des pluies .Ainsi, depuis les
travaux de ELLISEN, on sait qu’en interceptant l’énergie
des gouttes de pluies avant qu’elles n’atteignent le sol,
on supprime sur le coup les phénomènes d’érosion à
l’origine.

Dans les collines et les plaines les plus cultivés en


Afrique c’est l’énergie des gouttes d’eau qui est la cause
première de l’érosion ; le ruissellement n’étant qu’un
moyen de transport des particules détachées
Erosion hydrique (Suite)

Etude intégrée des facteurs de l’érosion : Equation de


Wischmeier.
Les différents facteurs de l’ érosion pluviale
présentent des relations entre eux et agissent
simultanément. L’outil le plus achevé pour mesure de
lérosion en nappe est : de l’équation de Wischmeier
établie vers les années 60 (1957)
Il sagit d’un model empirique de prévision de
l’érosion à l’échelle du champ cultivé ce model fut
établit à partir de l’analyse des mesures effectués
dans presque 46 stations provenant de plus de 8000
parcelles expérimentales sur une période de 20 ans
Erosion hydrique (Suite)
L’équation de Wischmeier :
A = 2,24xRxKxCxLSxP
Ne s’applique que pour l’érosion en nappe
A= perte en terre t/ha
R= facteur d’érosivité : indice d’agressivité climatique
K= faceur d’érodabilité des sols
C= facteur de couvert végétal
Ls= facteur topographique
P= facteur de pratique antiérosif
Le facteur R ou indice d’agressivité climatique, un mode de
calcul a été mis élaboré par Eric ROOSE pour l’Afrique de
l’Ouest avec R= H x 0,5 ± 0,05 sur une période de 5 à 10
Erosion hydrique (Suite)
L’équation de Wischmeier (suite)
K = facteur d’érodabilité des sols.
C’est une caractéristique liée aux propriétés physique et
chimique des sols. Ce facteur a été étudié dans des
conditions standard : Parcelle de long = 22 m ; Pente de
9% On compare ces parcelles issues d’une jachère avec
d’autres parcelles issues de sols cultivés. Ainsi on :
- Pour les sols très peu érodables : K ≤ 0,0,5
- Pour les sols faiblement érodables : 0,05<K≤0,1
- Pour les sols moyennement érodables : 0,1<K≤0,2
- Pour les sols fortement érodables : 0,2<K≤0,4
- Pour les sols très fortement érodables : K>0,4
Erosion hydrique (Suite)
Equation de Wischmeier (Suite)

Exemple : les sols ferralitiques sont classés dans la


catégorie des sols d’érodabilité faible à moyenne.
Avec K ≤0,2

Exemple : Les sols ferrugineux tropicaux sont classés


dans la catégorie des sols à érodabilité forte .
Avec 0,2<K≤0,4
Erosion hydrique (Suite)
Equation de Wischmeier (Suite)
Les facteurs Ls ou indice de pente
Ils dépendent de la longueur et de
l’Indice de la pente
LS = VL/100 [(0,76 + 0,53S + 0,076 S2)]
Avec S = %pente
Erosion hydrique (Suite)
Equation de Wischmeier (Suite)
Facteur C ou facteur de couvert végétal
Facteur C pour différentes cultures en Afrique de l’ouest
Plantes et techniques culturales C
Sol nu 1
Foret dense ou culture paillée 0,001
Savane/zones de surpâturages 0,1
Mais , sorgho, mil 0,4 - 0,9
Coton 0,5
Arachide 0,4 - 0,8
Manioc 0,2 - 0,8
Arboriculture 0,9 -1
Erosion hydrique (Suite)
Equation de Wischmeier (suite)
Le facteur C intègre différemment les techniques
culturales . L’indice C nous indique quand les pertes en
terre sont très réduites quand le sol est couvert d’une
végétation permanente.
Ces pertes sont très élevées quand le sol est nu surtout s’il a
été travaillé
Pour l’Afrique de l’Ouest, Eric Roose a pu définir des valeurs
moyennes annuelles de l’indice C pour différentes types de
cultures ou formation végétales.

Le facteur 1/C nous indique combien de fois le sol est mieux


protégé qu’en terrain nu
On constate que les pertes en terre sont milles fois plus
élevés sur sol nu que sous foret
Erosion hydrique (Suite)
Equation de Wischmeier (suite)
Facteur P ou facteur pratique anti érosive
Types d’ouvrage P 1/P
Mulch 0,01 100
Bourrelet ou murettes en pierres 0,1 10
Isohypse avec fertilisation équilibrée

Billonnage isohypse cloisonnée 0,1 à 0,2 10 à 5


Bandes antiérosives de 2 à 4 m 0,1 à 0,3 10 à
alternées 3,33
Plante de couverture 0,1 à 0,5 10 à 2
Erosion hydrique (Suite)
Equation de Wischmeier (suite)
Facteur P ou facteur pratique anti érosive
Types d’ouvrages P 1/P

Labour de niveau 0,75 1,33

Labour + billonnage 0,50 2

Labour + bandes herbacés 0,25 4


Erosion hydrique (Suite)
Equation de Wischmeier (suite)
Facteur P ou facteur pratique anti érosive
Pente % Labour en courbe de niveau Bandes
alternes
1,1 - 2 0,6 0,3
2,1 - 7 0,5 0,25
7,1 - 12 0,6 0,3
12,1 - 18 0,8 0,4
18,1 - 24 0,9 0,45
Les valeurs de P peuvent être variables suivant les pentes
Le labour suivant les courbes de niveau produit son effet maximale pour
réduire les pertes en terres pour des pentes comprises entre 2 et 7%

De même on constate que les cultures en bandes alternés ont plus


d’efficacité antiérosive que les labours en courbe de niveau quelque soit la
pente
Elles devront donc être préconisées chaque fois que l’assolement permet ces
pratiques.
Erosion hydrique (Suite)
 Les limites et avantages de l’équation de Wischmeier
Elle exige l’explication de plusieurs résultats. Elle ne s’applique pas à
l’érosion linéaire c’est la méthode la plus adaptée en milieu tropical voir
subtropical pour fixer les normes d’aménagement

 Elle permet la mise en évidence de méthodes dites biologiques de lutte


contre l’érosion avant de se lancer dans des travaux très couteux et très
lourd du sol.
 Pour diminuer K on peut améliorer la structure et la perméabilité par
incorporation de matière organique on ne peut agir sur R car c’est la pluie.
 On peut réduire C en maintenant le couvert végétal, chaque fois que
l’érosion est particulièrement dangereuse, soit en fixant un assolement tel
que le sol soit suffisamment protégé pendant P critique (celle-ci coïncide
presque toujours début saison des pluies)
 Les techniques culturales et les calendriers aigu peuvent agir fortement
pour réduire le facteur C ,on peut agir sur le facteur P en préconisant des
cultures en courbes de niveau en bandes alternés , ainsi que des autres
pratiques culturales permettant d’augmenter l’infiltration et la protection
contre la battance des sols.
 On Peut agir sur LS que par les possibilités offertes par les méthodes
biologiques. Parfois on peut utiliser la méthode physique des
remblaiements ou des déblaiements
Erosion hydrique (Suite)
Les méthodes de luttes contre l ’érosion hydrique.
Il s’agira dans un premier temps de procéder à
l’aménagement global intégré du milieu en veillant à
l’équilibre entre terre de protection et terre de
production
A partir d’un diagnostic pour faire ressortir les potentialités
et des contraintes du milieu en vue de la conservation de
l’eau et de la fertilité des sols.

Ce sont là les deux principes qui devraient toujours être


mise en avant dès lors que l’on veut s’attaquer à la C.E.S
dans un terrain donné 
Erosion hydrique (Suite)
Les méthodes de luttes contre l ’érosion hydrique.
I) Procédés biologiques et culturaux
On a recours en priorité aux Procédés Biologiques chaque fois
que la pente le permet .En effet la pente est faible, les procédés
biologiques associent aux besoins à des façons culturales
appropriés suffisent dans la plupart des cas à prévenir la
dégradation des sols

II) Techniques bioculturales en culture arbustive et arborescente


A) Couverture vivante
Chaque fois que possible, la couverture vivante , totale ou
partielle permet de lutter efficacement contre le phénomène
érosif dans ces parcelles. Ce couvert est généralement réalisé
par les essences (leucena, stylosanthes) également utiliser des
graminées qui peuvent mieux retenir le sol grâce à leur
enracinement fassiculés.
Erosion hydrique (Suite)
Les méthodes de luttes contre l ’érosion hydrique.
II) Techniques bioculturales en culture arbustive et arborescente (suite)
B) Le paillage en Mulching
L’objectif est de recouvrir les interlignes de matières mortes
provenant des chaumes , des débris de feuilles ou même des
cultures pratiquées. Exemple de herbacée utilisée :
Adropogon gayanus.

Un paillage léger de l’ordre de 2 à 6 tonnes rependu en début de


saison des pluies une fois le sol travaillé et semé , dissipe
l’énergie des gouttes de pluies et celle du ruissellement et
maintient plus longtemps une bonne infiltration en même
temps qu’une bonne activité de mésophone.

Même si le paillage ne couvre que 50% de la surface du sol, il


peut réduire jusqu'à 80% des risques d’érosion. D’après Rose,
un paillage peut réduire jusqu'à 900 fois les pertes de terres
par érosion hydrique en arboriculture fruitière
Erosion hydrique (Suite)
Les méthodes de luttes contre l ’érosion hydrique
III) Les techniques biocuturales en cultures
annuelles
Cette technique permet une occupation du sol dans le
temps et dans l’espace. on note :
* Les rotations culturales
* les cultures multiples qui comportent:
- Les cultures séquentielles.
- Les cultures simultanées.
* Les cultures en bandes alternées
* Les haies vives et les bandes permanentes
d’absorption
Erosion hydrique (Suite)
Erosion hydrique (Suite)
Les méthodes de luttes contre l ’érosion hydrique
V) La façon culturale
* Le labour à plat suivant les courbes de niveau:
l’objectif et ici d’accroitre la rugosité du sol et de favoriser
l’infiltration de l’eau dans le sol.
*La culture en billon : c’est une technique de labour qui aboutit
à la formation de séries de levée de terre appelées billons ou
ados. Elles sont efficaces pour la diminution du ruissellement.
* Le sous-solage: travaille du sol en profondeur  qui consiste à
ameublir les couches profondes du sol au moyen d’outils . c’est
un excellent moyen qui permet l’filtration de l’eau dans les sols.
* Le scarifiage et le grattage : dans les pays sahéliens ou existe
une croute de battance. C’est une technique de préparation du
sol avec un instrument qui favorise la pénétration et une
conservation des premières pluies Avant les pluies (grattage)
ou Après les premières pluies (scarifiage)
Erosion hydrique (Suite)
Les méthodes de luttes contre l ’érosion hydrique

Les procédés physiques de luttes contre l’érosion

Lorsque la pente devient importante c'est-à-dire dépassant


2-3 %, les techniques biologiques ainsi que les
techniques culturelles à elles seules ne suffisent plus pour
limiter le ruissellement. Il devient alors nécessaire de
compléter ces mesures par des procédés physiques dont
le but essentiel est de créer des obstacles au
ruissellement afin de le ralentir ou de l’empêcher de se
concentrer
Erosion hydrique (Suite)
Autres formes de dégradation des sols
Salinisation Acidification
Les processus de mise en place des principales contraintes
observées pour la dégradation de ces sols.
Les modes de salinisations actuelles ou récentes
La salure avec laquelle le pédologue se trouve confronté peut avoir
trois origines distinctes :
* La salure peut être provoquée par le contact de la mer (salure
d’origine marine) ;
* Elle peut provenir de couches sédimentaires salifères (salure
d’origine continentale ou géologique).
* Elle peut se rattacher à certaines manifestations généralement
posthumes, du volcanisme (salure d’origine volcanique.

Dans le cadre de notre étude nous sommes intéressés sur le mode


de salure d’origine qui affecte les sols du bassin fluviomarin de
la région du Sine Saloum.
Cette forme de salure d’origine marine peut se présenter sous
quatre types.
Autres formes de dégradation des sols Salinisation Acidification
Les types de salinisations.
1) Salinisation provoquée par un recouvrement de l’eau de mer.
Ce premier type consiste dans une submersion des terrains par la
mer au cours des tempêtes, de marées exceptionnelles, de raz de
marée, ou à l’occasion de la rupture de digues de protection.
2) Salinisation provoquée par contamination des nappes
phréatiques par l’eau de mer.
Le second type de ce processus de salinisation marine est déclenché
par les infiltrations de la mer dans une nappe phréatique littorale,
constituée originellement par les eaux douces 
3) Salinisation provoquée par transport et dépôts des embruns
marins.
Le troisième type de processus de salinisation marine s’agit d’un
apport de sel par les embruns que le vent rabat sur la terre ou sur
la végétation.
4) . Salinisation provoquée par la genèse des dépôts littoraux.
Le quatrième type de processus de salinisation marine se développe
au cours de la genèse des dépôts littoraux.
Autres formes de dégradation des sols Salinisation Acidification

La typologie des tannes (sols sulfatés acides salés).


Les tannes peuvent être de formes variables dans le temps et
dans l’espace, avec des positions différentes les unes des
autres.
Sur les différentes unités géomorphologiques (domaine
des tannes) d’après Sadio (1986), dans la région du Sine
Saloum, on trouve plusieurs variétés de tannes à structures
différentes parfois sur la même unité géomorphologique
qui regroupe à la fois :
Les tannes nus.
Les tannes herbacés.
Les tannes arbustives.
Les tannes localement arbustives.
Autres formes de dégradation des sols Salinisation Acidification

La typologie des tannes (sols sulfatés acides salés).


Exemple de de tannes

Tanne nu Tanne herbu localement arboré


Autres formes de dégradation des sols Salinisation Acidification
Les approches utilisées pour la prévision des phénomènes
de salinisation alcalinisation dans nos secteurs d’étude.
la prévision des phénomènes de salinisation et d’alcalinisation
est importante à déterminer dans le cadre de l’évolution de la
salure des sols destinés à l’aménagement. Nous avons insisté sur
les caractères de quelques sels solubles : le calcium, le
magnésium, le sodium et le potassium, le sodium.
La richesse du sodium peut avoir des conséquences graves
tant sur les caractéristiques physiques des sols que sur la
nutrition des plantes.
Le coefficient ou taux d’absorption du sodium (SAR) ou
« Sodium - adsorption – Ratio » ainsi que le pourcentage de
sodium échangeable de la solution du sol « ESP »
permettront de déceler ces actions.
Autres formes de dégradation des sols Salinisation Acidification
Processus d’acidification.
Toutes les zones côtières où l’on trouve des sols sulfatés
acides, l’origine du soufre contenu dans ces sols est
essentiellement marine d’après (Pons, 1964 ; Van BEREMEN,
1976)
Ainsi, on peut résumer la séquence évolution de ces sols de
la manière suivante : matériel pyriteux / libération
d’H2SO4/ précipitation de la jarosite/ libération
d’aluminium et de magnésium/ sol à aluminium
échangeable.
L’acidité développée au cours du séchage des échantillons
qui sera appelée acidité potentielle, l’intensité de l’acidité
potentielle peut être définie comme la différence entre le pH
mesuré sur l’échantillon fraîchement prélevé ou bien in situ
et le pH obtenu après séchage.
Les techniques de récupération de ces sols dégradés

Un système de récupération de ces sols salés dans le Kaolack


(Méthodes physiques et biologiques)
Les techniques de récupération de ces sols dégradés
* Réalisation d’aménagements hydro agricoles (barrage &
digues anti-sel et des diguettes)
* Reboisement par la mise en place des essences halotolérantes .
* Amendements organiques et aménagement de petits casiers
rizicoles (initiatives des populations)
Nous avons combinés les méthodes physiques : mise en place
des diguettes servant d’impluivum pour le dessalement;
Les méthodes biologiques par l’introduction des espèces
halotolérantes cas du Tamarix aphylla var erectus
Les résultats obtenus :

Tamarix aphilla

Régénération rapide de la biodiversité


végétale
PERSPECTIVES
1) Amélioration du dispositif biomécanique (mettre un
accent particulier sur le drainage du sol pour éviter une
salinisation secondaire);
2) Application des techniques d’amendement et de
chaulage pour lutter contre l’acidité;
3) Meilleure compréhension du fonctionnement de la
nappe phréatique dans ce milieu salé;
4) Application des techniques favorisant une bonne
couverture végétale du sol;
5) Meilleure valorisation des sols salés récupérés .

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