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L'érosion hydrique est un phénomène complexe, qui menace particulièrement les potentialités

en eau et en sol. Elle se définit comme le détachement, le transport et le dépôt ou la


sédimentation. (Figure № 01)

Figure I-1 : Schéma de l’érosion hydrique.

I.3.1. Le détachement
Les principaux mécanismes conduisant au détachement sont (Figure № 02) :
.

Figure I-2 : Les mécanismes du détachement

A / L’humectation par l’effet de l’impact de gouttes de pluies :


Les quatre processus qui peuvent être identifiés comme responsables de la
désagrégation sont :
 L'éclatement, correspondant à la désagrégation par compression de l'air piégé lors de
l'humectation
 Le gonflement différentiel. Ce phénomène intervient suite à l'humectation et la
dessiccation des argiles, entraînant des fissurations dans les agrégats.
 La dispersion physico-chimique. Elle correspond à la réduction des forces d'attraction
entre particules colloïdales lors de l'humectation.
 La désagrégation mécanique sous l'impact des gouttes de pluie
(= Détachement par spalsh). L’impact des gouttes de pluie peut fragmenter les
agrégats et surtout détacher les particules de leur surface. L’énergie cinétique des
gouttes n’est plus absorbée mais est transformée en force de cisaillement qui
provoque détachement et splash.

Figure I-3 : Rejaillissement du sol et de l’eau suite à l’impact d’une goutte d’eau, ou effet
splash d’après Leguédois (2003).

I.3.2. Le ruissellement :

L'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie, ne pouvant plus s'infiltrer dans
le sol, ruissellent sur la parcelle en emportant les particules de terre. Ce refus du sol d'absorber
les eaux en excédent apparaît soit lorsque l'intensité des pluies est supérieure à de la surface
l'infiltrabilité du sol .

I.3.3. Le transport

Les particules issues de la dissociation, grossières ou fines, sont ultérieurement


déplacées vers l'aval sous l'action de la gravité.

I.3.3. Dépôt (La sédimentation)


L’agent responsable de la sédimentation est l’eau de ruissellement. Les particules
arrachées du sol se déposent entre le lieu d'origine et l’aval en fonction :
 de leur dimension
 de leur densité
 de la capacité de transport du ruissellement ou du cours d’eau.
Les particules se déposent dans l'ordre suivant :
 sable
 sable fin
 limon.
Les argiles et l'humus colloïdal sont généralement transportés jusqu'à l'embouchure du
cours d'eau où il se dépose soit après évaporation de l'eau, soit après floculation.

I.4. FORMES DE L’EROSION HYDRIQUE

Une fois le ruissellement déclenché sur la parcelle, l'érosion peut prendre différentes
formes qui se combinent dans le temps et dans l'espace : l'érosion de versant diffuse ou en
rigoles parallèles et l'érosion linéaire ou concentrée de talweg.

I.4.1. L’érosion en nappe ou érosion diffuse

Après saturation du milieu interstitiel, on remarque que le taux de ruissellement


augmente par rapport à l’intensité des précipitations. A ce moment le ruissellement se
déclenche et selon la pente on a une agglomération des gouttes en petits filets qui s’écoule
d’une façon linéaire, les petits écoulements s’anastomosent, se rejoignent latéralement,
fusionnent et forment une pellicule puis une nappe. Le transport dans ce cas est sélectif et
dépend de la pente, de l’intensité et de la durée de pluie ainsi que de la stabilité structurale et
de la résistance des particules du sol.

I.4.2. L'érosion linéaire (micro-channel ou Rill Erosion)

Lorsque l'intensité des pluies dépasse la capacité d'infiltration de la surface du sol, il se


forme d'abord des flaques; ensuite ces flaques communiquent par des filets d'eau et lorsque
ces filets d'eau ont atteint une certaine vitesse, 25 cm par seconde d'après Hjulström (1935),
ils acquièrent une énergie propre qui va créer une érosion limitée dans l'espace par des lignes
d'écoulement. Cette énergie n'est plus dispersée sur l'ensemble de la surface du sol, mais elle
se concentre sur des lignes de plus forte pente.

I.4.3. L’érosion en masse


L’érosion en masse déplace un volume de sol à l’intérieur de la couverture pédologique
selon des formes telles que les mouvements de masse, les coulées de boue et les glissements
de terrain, c’est un phénomène qui a lieu sur les terrains en pente forte.
Figure I-4 : L’érosion en rigole. Figure I-5 : L’érosion en masse.

Figure I-6 : L’érosion en rigole. Figure I-7 : L’érosion en masse.

I.5. Les facteurs qui influent sur l’érosion hydrique


Deux principaux types de facteurs de l’érosion peuvent êtres distingués :
 Les facteurs naturels regroupés sous quatre grandes familles : topographie,
climat, lithologie et couvert végétal.
 Les facteurs anthropiques relatifs aux activités humaines.
I.5.1. La topographie :

 la longueur de la pente car plus la pente est longue, plus les eaux ont tendance à se
concentrer graduellement dans les fissures ou rainures, ce qui entraîne un apport,
considérable en eau et en sédiments.
 le degré de la pente car plus le degré de l’inclinaison des versants est important, plus
l’énergie cinétique de l’écoulement et la détachabilité des particules du sol sont
importantes.

I.5.2. Facteur climatique (le climat)


La pluie est essentiellement à l'origine de l'érosion par son impact sur les particules des
sols qu'elle détache ainsi des matériaux de surface. Quand les particules détachées, la quantité
de pluie qui ruisselle détermine le mouvement de sédiments des interfluves vers le réseau de
drainage.
I.5.3. Facteurs lithologiques
Les sols influent sur les processus de ruissellement et d'érosion essentiellement par
leurs propriétés hydrodynamique et structurales. L'infiltrabilité d'un sol donné dépend de la
succession et les caractéristiques physiques des horizons qui le constituent. L’érodibilité du
sol désigne sa susceptibilité face aux processus d’érosion. Elle est fonction des propriétés
physico-chimiques du sol (texture, profondeur, pierrosité, teneur en matière organique…) et
de la cohésion qui existe entre ces particules. Une faible cohésion va entraîner une forte
érodibilité
I.5.4.Le couvert végétal

Le couvert végétal agit dans le sens de retarder l’érosion du sol . Ce rôle peut être direct,
la végétation faisant obstacle au ruissellement et protégeant les sols
I.5.5. Facteurs anthropiques

L'érosion est devenue essentiellement une conséquence directe de l'activité humaine


qui représente maintenant le principal facteur de la dégradation des sols.

I.6. DÉGÂTS CAUSÉS PAR L'ÉROSION HYDRIQUE


 L’envasement des barrages:
 Pertes en terre et en éléments nutritifs

Quantification de l’érosion hydrique :


La Quantification peut se faire par :
 mesures directes
 des calculs à l'aide des formules existantes.
.1. Mesures directes :
Ces mesures sont basées sur les valeurs instantanées des débits liquides (Q L), donnés
en m3/s et mesurés aux différentes stations dans le bassin. A chaque mesure effectuée, a été
évaluée la charge de la matière en suspension obtenue a partir d’échantillons d’eau prélèves
sur les rives de l’oued au moyen d’une e bouteille de 50 cl (figure V.9). La boue recueillie sur
un papier filtre est pesée après séchage a l’étuve a 105°C pendant 30 minutes. On détermine
ensuite la charge correspondante a un litre d’eau prélève, ce qui établit la concentration,
donnée en g/l.
La fréquence des prélèvements effectues dépendait de la variation de la hauteur d’eau.
En période de crue, à chaque variation d e 10 cm de hauteur d’eau, on prélevait un
échantillon. En période normale on prélevait une fois tous les deux jours.

Figure III-1 : Bouteille de prélèvement

Dans cette méthode le calcul du débit solide en suspension est basé sur la mesure du
débit liquide de l'écoulement puisque :

SS L Q C . Q (01)
QSS : Débit solide en suspension (kg/s)
QL : Débit liquide (m3/s)
C : Concentration ou turbidité (g/l)
2...Equation universelle :
Il existe plusieurs formules permettant la quantification de l’érosion hydrique, nous ne
citerons que celles qui impliquent des paramètres physiques représentatifs.
III.3.1. Formule de Wischmeier et Smith (1978) :
La formule s’ecrit : Ps = EP .Es.F1p .Ep .Fam. Fy (06)
Ps: pertes annuelles de sol (t/ha/an)
Ep: érosivité des précipitations (N/h).
Es: érodabilite du sol ou susceptibilité du sol a l’érosion (t.h/N.ha)
F lp: facteur de longueur de pente (sans dimension)
Fp: facteur de pente (sans dimension)
Fam: facteur d’aménagement (sans dimension)
Fy: facteur de conservation des sols pratiqué (sans dimension)
III.3.2. Formule de Fournier (1960) :
Ass = (1/ 36)(Pm / Pam )2 (2.65)(h / S)2 (0.46) (07)
Ass: apport solide spécifique (t/km2/an)
Pm: précipitations moyennes mensuelles du mois le plus pluvieux (mm)
(Pm = 52.04 mm)
Pam : précipitations annuelles (mm) (Pam = 324 mm)
h : dénivelée moyenne (m) (h=964m)
S : superficie du bassin versant (km2). (S= 2015 km2)
Ass = 1.87.10-4 t/km2/an.
III.3.3. Formule de Tixeront (1960):
La Formule de Tixeront basée sur les données recueillies dans 32 bassins Algériens et 9
bassins tunisiens sur une durée comprise entre 2 et 22 ans.
ASS = 354 E0.15 (11) Pour les bassins Tunisiens
ASS = 92 E0.21 (12) Pour la région est Algérien
ASS = 200 E (13) Pour la région centre Algérien
Ass : apport solide spécifique en t/km2/an
E : écoulement en mm (8.75mm)
Ass = 1750 t/km2/an
III.3.4. Formule de la Sogreah :
La formule de Sogreah est basée sur les données de 30 bassins algériens, de superficie
comprise entre 100 et 300 km2, soumis à une pluviométrie annuelle comprise entre 300 et
1000 mm.
Ass = α E0.15 (14)
Ass : apport solide spécifique (t/km2/an)
α : coefficient dépendant de la perméabilité du sol, donné dans (tableauV.3)
E : Ecoulement annuel (mm)

La géomorphologie des cours d’eau

La géomorphologie des cours d’eau étudie la formation et l’évolution des cours d’eau dans un
contexte naturel ou modifié par l’homme et la nature (climat, crues, etc.).
Les cours d’eau coulent au travers du paysage, grandissent en taille, se joignent à d’autres
cours d’eau. Le réseau de cours d’eau forme ce qui est appelé le réseau de drainage et il
adopte différentes formes qui sont influencées par le relief et la géologie du sous--sol. Les
cours d’eau transportent l’eau et les sédiments dans un processus dynamique qui façonne leur
lit.

CARACTÉRISTIQUES MORPHOLOGIQUES :

.1 Densité de drainage

La densité de drainage a été définie par R.E. Horton en 1932 afin de décrire le degré de
développement d’un réseau hydrographique :
D d = ∑Li /A
Dd = densité de drainage
Li = longueur de chacun des tronçons (m)
A = superficie du bassin versant (m2)
La longueur totale de cours d’eau représente la somme des longueurs des cours d’eau de tous
les ordres du réseau hydrographique.
La densité de drainage est un indice de l’intensité du réseau de drainage. Les bassins versants
agricoles ont en général des densités de drainage plus élevées que les bassins versants
naturels.
.2 Largeur et profondeur
La largeur et la profondeur du cours d’eau sont des caractéristiques très étudiées en
géomorphologie des cours d’eau. Des relations empiriques ont souvent été développées sur
une base régionale en fonction du débit plein bord.

.3 Caractéristiques du lit
Une des principales caractéristiques du lit d’un cours est la grosseur du matériel constituant le
lit ou les talus du cours d’eau. Le matériel est souvent décrit par la composition des
constituants suivants :

1- argile/limon (clay/silt) (0 -- 0,062 mm)


2- sables (sand) (0,062 -- 0,13 mm), (0,13 -- 0,25 mm), (0,25-- 0,5 mm), (0,5 -- 1,0 mm),
(1 -- 2mm)
3- graviers (gravel) (2 -- 4 mm), (4 -- 6 mm), (6 -- 8 mm), (8 -- 11 mm), (11 -- 16mm),
(16 -- 22mm), (22 -- 32mm), (32 -- 45mm),(45 -- 64 mm)
4- Cailloux (cobble) (64 -- 90 mm), (90 -- 128 mm), (128 -- 180 mm),(180 -- 254 mm)
5- Gros cailloux et blocs (boulder) (254 -- 362 mm), (362 -- 512 mm),
(512-- 1024 mm), (1024 -- 2048 mm)

.4 Méandres et sinuosité

Les méandres (figure 5.1) peuvent être décrits par les caractéristiques suivantes :
λ = longueur d’onde du méandre
a = l’amplitude
r = rayon de courbure
w = largeur du lit

Le rapport de méandre est : Rm = a/w

La sinuosité ou l’indice de sinuosité (Is) qui est le rapport de la longueur du talweg sur la
longueur d’onde permet de caractériser la sinuosité des cours d’eau :
Is < 1,05 : cours d’eau rectiligne
1,05 < Is < 1,5 : cours d’eau sinueux
Is > 1,05 : cours d’eau à méandres

5. DÉBIT PLEIN BORD


En géomorphologie, le débit plein bord (bankfull discharge) est le débit caractéristique le plus
utilisé. Il correspond au débit que peut supporter le lit mineur d’un cours d’eau avant que
celui--ci déborde dans la plaine d’inondation.

5.4 PUISSANCE
La puissance d’un cours d’eau (stream power) est une caractéristique géomorphologique des
cours d’eau qui a été beaucoup étudiée. La puissance d’un cours d’eau est la quantité
d’énergie que possède l’écoulement pour transporter sa charge sédimentaire et qui doit être
absorbée par friction.

CLASSIFICATION DES COURS D’EAU :

Il existe une grande variété de types de cours d’eau, des cours d’eau rapides des montagnes
aux cours d’eau de faible pente dans les plaines .Différents systèmes de classification ont été
développés pour permettre la classification cours d’eau et faciliter les comparaisons entre eux.

.1 Classification en quatre types :


1- lits rectilignes dont l’indice de sinuosité est inférieur à 1,05;
2- lits à méandres;
3- lits à chenaux tressés qui sont caractérisé par des bancs d’alluvions non végétalisés , une
charge de fond abondant ou une bonne disponibilité de sédiments, l’érodibilté des berges et
une grande variabilité des débits;
4-lits anastomosés qui sont caractérisés par des cours d’eau à chenaux multiples mais stables,
chenaux sinueux à faible pente (0,0001) dont le lit est composé de matériaux fins et cohésifs.

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