FORMATION DE COORDONNATREUR /TRICE

EN ETABLISSEMENT ET SERVICE SOCIAL ET MEDICO-SOCIAL

EPREUVE DE VALIDATION DE LA FORMATION

Dossier Ecrit de Réflexion Professionnel (DERP)

LE SENS DES ACTIVITES, POUR DONNER DU SENS AUX TRAVAILS

Note de réflexion présentée par

Virginie ROY

Session de septembre 2023

 SOMMAIRE

Table des matières

Introduction................................................................................................................................1
Partie 1 : Contexte d’intervention.......................................................................................2
a) L’association.................................................................................................................2
b) Plateforme Handicap Ladoucette...............................................................................2
c)Mon positionnement au sein de l’institution...............................................................3
d) Les textes législatifs de référence................................................................................3
Partie 2 : L’Analyse d’une situation professionnelle et des pistes d’actions...............4
a) Presentation de la situation..........................................................................................4
b) Analyse de la situation.................................................................................................5
c)Pistes d’actions...............................................................................................................7
Conclusion.................................................................................................................................8
Introduction

Diplômée éducatrice spécialisée depuis de nombreuses années, je travaille depuis novembre

2018 au sein de la société philanthropique à l’IME Ladoucette, qui est maintenant une
Plateforme Handicap Ladoucette sur la commune de Drancy.

Avant cette date, j’ai exercé auprès d’adulte et de jeunes enfants en IMP. J’occupai un poste
de coordination dans un foyer de vie, sur un internat et sur un accueil de jour pendant quinze
ans.

J’ai souhaité changer de publique, j’ai postulé auprès de jeunes adultes dans un IME pour
travailler et accompagner les jeunes (dans une vie d’adulte). J’ai toujours été, sur l’unité des
15/20 ans depuis mon arrivée dans l’établissement. J’occupe depuis une année les fonctions
de coordonnatrice sur cette même unité en externat.

Nous sommes quatre coordonnateurs sur l’établissement répartis sur les groupes, deux chez
les 10/15 ans et deux chez les 15/20 ans en internat et externat. Mes missions de
coordonnatrice ont une place qui se situe à l’interface du chef de service et de l’équipe
éducative, nous avons une place centrale dans le lien transversal et sans être hiérarchique.

Nous accueillons 53 jeunes en journée sur des temps de 9h00-16h00 sauf les lundis ou les
jeunes arrivent à 9h30, les mercredis les jeunes partent à 13h00 et les vendredis tous les
jeunes quittent l’établissement à 15h30.

Dans le cadre de cette réflexion professionnelle, je vais dans un premier temps, vous présenter
le contexte d’intervention. J’exposerai et j’analyserai ensuite la problématique professionnelle
rencontrée qui m’a interpellé lors de ma formation de coordinatrice et je proposerai alors des
préconisations. Pour terminer, au regard de ces éléments, je proposerai des pistes d’actions
réalisables en tant que coordonnatrice.

1
Partie 1 : Contexte d’intervention
a) L’association
La société philanthropique fondée en 1780, est une association à but non-lucratif reconnue
d’utilité publique en 1839. Elle exerce dans le domaine de l’action sanitaire, sociale et
médico-sociale au service des personnes rendues vulnérables par le grand âge, le handicap, la
maladie, la précarité sociale ou les difficultés économiques. Elle vise à la fois l’autonomie de
la personne et l’efficacité de l’action.

Son humanisme, son sens de la solidarité envers les plus vulnérables et son indépendance lui
permettent d’être constamment à l’écoute des besoins du moment, de s’adapter et de toujours
progresser.

La société philanthropique gère aujourd’hui d’une trentaine d’établissements et services ainsi

qu’une entité logement, dans le secteur social et médico-social. Elle accueille, soigne, éduque,
protège, administre, héberge des enfants, des adolescents, des adultes et des personnes âgées,
dans des lieux adaptés bien entretenus, modernes, chaleureux à des tarifs accessibles.

Au service des personnes accompagnées, les salariés et les bénévoles de l’association

attachent un grand soin à l’accompagnement personnalisé en visant la plus grande autonomie
de chacun. Ils interviennent avec bienveillance et respect pour développer la capacité d’agir
de chacun en stimulant leurs compétences.i

b) Plateforme Handicap Ladoucette

Un pôle est un ensemble d’établissements ou de services de l’association placés sous
l’autorité d’un directeur de pôle qui reçoit une délégation du directeur général pour en assurer
la supervision et la coordination. La plateforme Ladoucette est ainsi rattachée au même pôle
que l’établissement saint joseph qui exerce ses activités dans le 18 et 20e arrondissement de
Paris.

Ce regroupement au sein d’un pôle doit permettre de développer des actions des outils
communs et de mutualiser une partie du travail.

Pour assurer l’accompagnement global de la personne et de son parcours, la plateforme

s’appuie sur des professionnels qualifiés, inscrits dans les valeurs associatives et dans une
dynamique interdisciplinaire.

2
c)Mon positionnement au sein de l’institution
Les unités 10-15 ans et 15-20 ans, disposent de coordonnateurs qui assurent une mission
spécifique en plus de leurs fonctions d’éducateurs spécialisés. Le rôle de coordonnateur, placé
sous l’autorité du chef de service, et de participer à l’organisation de l’unité ou du service, et
de venir en soutien à l’équipe éducative (propositions d’aménagement de l’organisation,
transmissions d’informations à l’équipe, etc…). Je travaille depuis cinq ans pour la plateforme
handicap Ladoucette sur l’externat. J’occupe mes fonctions de coordonnateur éducatif depuis
plus 1 an pour l’unité des 15-20 ans en externat.

L’unité sur laquelle je travaille, nous accompagnons quotidiennement des jeunes en situation
de déficience intellectuelle, plus ou moins importante avec des troubles associés. Depuis
2021, 36 jeunes dont la déficience principale est l’autisme. Par ailleurs, l’IME accompagne
également un nombre important de personnes rencontrant des troubles psychiques, voir
psychiatriques graves, combien même cela n’est pas prévu dans l’agrément. Nous accueillons
120 jeunes sur la plateforme.

Nous accueillons 55 jeunes dont certains sont à temps partiels. Les spécificités de
l’accompagnement en externat au sein de l’unité 15/20 ans, sont souvent inscrites depuis
plusieurs années dans la vie institutionnelle. Le passage de l’unité 10/15 ans à l’unité 15/20
ans constitue alors un passage symbolique qui marquera bientôt l’entrée dans la vie d’adulte.
Car en effet, la sortie de la plateforme se réalise en vue d’une intégration dans un
établissement du secteur adulte.

Le travail s’articule alors sur le développement de l’autonomie autant que possible et sur la
construction d’un projet d’orientation. Nous proposons des activités en lien avec leurs projets
individuels.

d) Les textes législatifs de référence

· La loi n°2002-2 du 2 janvier 2022 rénovant l’action sociale et médico-sociale

· La loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

· La loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

· L’amendement Creton

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Partie 2 : L’Analyse d’une situation professionnelle et des pistes d’actions
a) Presentation de la situation
Depuis plus d'un an, je suis coordonnatrice en externat sur la plateforme Ladoucette.
Dans le cadre de ma formation de coordinateur, j’ai pris conscience que plusieurs
éléments pouvaient mettre l'équipe éducative en difficulté, sur le sens du travail, la
valorisation, le lien et surtout le sens des activités qui rythme notre quotidien.

En deux ans, l'équipe éducative a beaucoup changé, il y a eu énormément de départ,

par conséquent, le niveau de qualification a changé. Sans compter les réorganisations
répétées du fonctionnement de l'institutionnelle.

Par conséquent, les activités sont systématiquement reconduites chaque année, sans
projet, sans actualiser les projets existants ou vérifier si les objectifs ont changé.
Comme si l’intituler de l'activité indiquait explicitement ce qu'il fallait faire.

En effet, je constate qu'il y a une perte de sens dans les activités. Cependant, les écrits
sont réalisés pour les PI et les bilans, ce qui est biaisé par l’absence de projet et donc le
manque d’objectif défini. Pourtant, ils sont un lien important pour l’élaboration du PI.

Concernant les nouveaux projets d'activités certains ont été formalisés, ce qui a permis
un recueil de données chiffrées conformes aux besoins pour l’activité avec le matériel
adapté.

J'ai également remarqué que les activités sont souvent annulées en raison d'un manque
de personnel et que les jeunes doivent être répartis dans différents ateliers. Les jeunes
rencontrent à la longue des difficultés à identifier leurs plannings et à se mobiliser
pour participer à des activités. Les éducateurs, sont confrontés à des groupes chargés
et à la difficulté de mener à bien les activités proposées.

J'observe également que quelques jeunes sont « en errance », ils n’arrivent pas à
participer aux activités. Pour certains, être avec le groupe est une activité en soi.
Tandis que d'autres, circulent librement et vont de salle en salle. Certains jeunes, se
posent et s'endorment. Tandis que d'autres sont inactifs et ne veulent pas participer aux
activités, même s’ils sont sollicités. Les portes des salles d’activités restent ouvertes en
permanence, ce qui autorise les jeunes à entrer sans y être invité. Les mouvements
constants dans un groupe perturbent les autres et entravent les activités.

4
 Chaque jeune a sa problématique et a des besoins différents. Le défi consiste à
répondre aux besoins de chaque jeune accueilli et à construire un PI avec lui et qui a
du sens pour lui.

Les équipes et les coordonnateurs, nous ne savions pas qu’une trame d'élaboration des
activités existait. Cette trame est essentielle, car c'est un support qui permet de donner
du sens, d'avoir de la méthodologie, de construire et détailler l'activité pédagogique.
Elle a été faite sans l’investissement des équipes éducatives et coordonnateurs.

b) Analyse de la situation
Le turn-over des professionnels et l’absence de recrutement d’éducateur spécialisé le
manquent de formation pour certains, ont modifié l’approche du travail fait auprès des
jeunes.

« Les éducateurs spécialisés sont concurrencés par d’autres professionnels à la

formation plus pragmatique et moins coûteux ii»

Les changements d’organisation à plusieurs reprises depuis quelques années, à

bousculer les équipes. Il a fallu s’adapter rapidement et faire avec tous ses paramètres.
Je pense que tous ses éléments ont contribué à la perte de sens du travail, le manque
d’appropriation des différents outils et pratiques.

Il y a beaucoup d’informations sur le fonctionnement de l’établissement et le nombre

de jeunes que nous accueillons est conséquent, cinquante-cinq jeunes sur l’externat
pour dix éducateurs externes. Les professionnels titulaires sont énormément sollicités
par l’arrivée de nouvelles personnes et les remplacements faits par des intérimaires.

Le handicap des jeunes, que nous accueillons sur l'unité des 15/20 ans a changé. En
effet, ils sont en grande partie « plus démunis » dans la participation, la
compréhension et l'appropriation de leur PI, ce qui rend la prise en charge plus
complexe. En réalité, il y a beaucoup de "crises à gérer" simultanément, ce qui
nécessite une prise de risque et des efforts quotidiens de l'équipe.

Si les écrits des projets ne sont pas formalisés, cela a un impact sur la relation
éducative ainsi que sur la cohérence entre l'actions et la réflexion, entre connaître et
agir et entre savoir et faire. Il est important de faire preuve de vigilance dans nos
pratiques et au cours des différentes étapes des projets. Il paraît évident que la

5
répétition régulière d'activités planifiées et réfléchies donnera à la personne un
sentiment de sécurité et de valeur au travail.

J’ai pu observer qu’il y a une évolution du profil des jeunes. En effet avec le temps,
l’IMP et IMPRO sont devenus un IME d’accueil global 10/15 et 15/20 ans. Il n’y avait
plus d’atelier professionnel, ensuite, nous sommes devenus une plateforme. Les
critères d’admission ont changé, nous accueillons, des personnes de six ans à vingt ans
en situation de handicap mental sans orientation professionnelle ou peut et sans
distinction de handicap.

Les activités proposées qui sont plus occupationnelles qu’éducatives par manque de
personnel, font perdre du sens dans l’accompagnement. Les conséquences sont
importantes avec le temps. La non-appropriation des activités est flagrante, le manque
de repère du planning et la conséquence et l’épuisement des professionnels ainsi que la
démotivation.

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, une trame de projet existe, mais n’est pas
connue, pas investit ou pas utilisé et jusqu’à maintenant n’était pas demandé par
l’ancien chef de service. Les activités étaient reconduites systématiquement, comme
s’il semblait évident que le sens du projet était clair pour les professionnels. Nous
partions des propositions des éducateurs pour les activités et les besoins des jeunes
collais avec les activités.

Un autre paramètre est à prendre en compte, le temps laissé à l’équipe pour faire les
écrits professionnels n’est pas bien répartit et insuffisant. En effet, le temps accordé
pour réaliser des écrits de qualités ou pendre le temps est compliqué à organiser. Une
réflexion est en cours, très souvent les équipes le signale, ça été un sujet de réflexion
en QVCT. Beaucoup de professionnels font leurs écrits sur leur temps personnel.

Ce qui a comme incidence, des retards pour la rédaction des bilans, des écrits de PI, et
autres écrits professionnels, surtout qu’il y a une contrainte de temps.

6
c)Pistes d’actions

« Le coordinateur est celui qui recherche la mobilisation des collègues sur la base de
l’adhésioniii. »

Je pense en effet, qu’en qualité de coordonnatrice, j’ai un rôle important à jouer, de

proximité auprès de mes collègues. Afin, de les accompagner, soutenir et de les mobiliser,
dans une relation de confiance. J’ai pris conscience, lors de la formation combien il était
nécessaire de travailler de manière construite. En effet, mettre des activités en place, qui
ont du sens avec des projets ou chaque étape a son importance, dans l’intérêt de tous.

Les propositions que je vais faire, pour certaines ont été mises en place et pour d’autres ne
sont pour le moment que des projections.

En QVCT, * un COPIL a eu lieu, une réflexion sur des temps de travail plus adapté, afin
de pouvoir faire des écrits plus étayer et rendu dans les temps. Des heures consécutives,
vont être mis en place, ainsi que plus de matériels mis à disposition (ordinateur, tablettes).
Une formation sur les écrits professionnelle va être proposée à certains professionnels qui
le souhaitent.

J’ai pu constater, l’année dernière que l’équipe se mobilisait dans la construction du

planning général des activités. En effet, j’avais proposé d’organiser des temps de réunion
pour que nous puissions recenser les projets des jeunes pour construire le planning. Les
collègues avaient fait les bilans (même si les objectifs ne sont pas clairement définis et que
les projets sont inexistants). Ça montre que les collègues se mobilisent.

Cette année, l’objectif est clairement de réfléchir en équipe, sur la trame qui existe pour
les activités. D’évaluer ensemble la pertinence, il serait intéressant de travailler dessus de
manière participative afin que l’équipe se l’approprie.
En effet, tous les membres de l'équipe possèdent des compétences et une expertise du
terrain qu'il est important de mettre en valeur. L'intérêt de faire des projets est de mettre
du sens dans notre travail pour répondre au plus près des besoins.
Un autre objectif est la participation des collègues à centraliser les projets individuels afin
de coconstruire un planning d’activité en lien avec les objectifs des jeunes et les projets
construits.

7
Conclusion

Depuis un peu plus d'une année, je suis coordonnatrice pour la Plateforme Ladoucette. Nous
jouons un rôle important dans l'interaction entre les équipes et la direction sans rôle
hiérarchique. En travaillant avec les équipes, j'ai pour objectif de contribuer à la mise en
œuvre de cette dynamique collective.

Au cours de ma formation de coordinateur, j'ai appris "que ce qui va de soi" ne l'ai pas
forcément et que sans réflexion et apport théorique, nous avons rapidement nos limites.
L'importance de certaines idées telles que les projets, ainsi que de tout le processus et des
étapes. La richesse des formateurs et l'échange avec nos autres collègues coordinateurs ont été
très riches et instructifs.

J'ai trouvé les apports théoriques très intéressants, ce qui m'a permis de les relier à mon
quotidien. En effet, j'ai conclu lors de la formation que l'absence de « projet d'activités »
entraîne un manque de sens dans le travail. Je crois que je minimisais l'importance d'écrire un
projet d'activité.
En ce sens que j'ai pensé à mes préconisations sur la situation proposée.

Le fait d’avoir abordé la notion de management participatif, me donne aussi des éléments
pour appréhender, fédérer, encourager et soutenir l’équipe, pouvoir mener à bien ma mission.

Mon chef de service me soutient dans ma démarche, pour retravailler la trame avec l’équipe.

Avoir abordé la notion de Management participatif, me donne également des éléments pour
appréhender, fédérer, encourager et soutenir l'équipe afin de mener à bien ma mission.
Mon chef de service me soutient dans ma démarche afin de retravailler la trame du projet
d'activité avec l'équipe.

Pour résumer, cette formation a été très enrichissante pour moi. Cette formation m'aura
permis de valoriser et de reconnaître mes compétences et ainsi de remettre du sens dans mon
travail. Nos échanges ont été passionnants, interconnectés et remplis d'émotions.

Nous avons eu une cohésion de groupe, dans le respect de tous et des échanges de qualités
malgré le fractionnement de la formation.

8
J'ai pu comprendre et mettre en pratique les apports théoriques grâce aux mises en situations
avec les différents intervenants. La prise en compte des difficultés de l'équipe,
l'accompagnement et le soutien.

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i Société Philanthropique : 2023, « livret d’accueil Plateforme Ladoucette Handicap »
ii LOUBAT Jean René, document PDF « de la référence à la coordination » http://jeanrenelubat.fr
iii TAVERNIEZ Laurence, 2023, « formation médico-social » coordinateur d’équipe : construire sa posture

ANNEXES:
Annexe 1 : PROJET D’ACTIVITE
Annexe 2 : ATTENDUS DU PROJET D’ACTIVITE