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Hard Rock Hydrosystems (Proceedings of Rabat Symposium S2, May 1997).

lAHSPubl. no. 241, 1997


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Modélisation d'un aquifère en milieu volcanique


fracturé sous climat aride (République de
Djibouti)

MOHAMED JALLUDIN
Département d'Hydrologie et d'Hydrogéologie, ISERST, BP 486, République de Djibouti

MOUMTAZ RAZACK
Laboratoire d'Hydrogéologie, URA 721 HydrASA, Université de Poitiers, 40 avenue du
Recteur Pineau, F-86022 Poitiers, France

Résumé L'aquifère des basaltes du golfe (2.8-1 million d'années) qui assure
l'alimentation en eau potable de Djibouti (325 000 habitants, climat aride),
est actuellement en surexploitation, provoquant une avancée du biseau salé.
Les autorités prévoient la mise en place d'un programme de gestion et de
protection de cet aquifère. En vue de mieux comprendre son
fonctionnement, un modèle de simulation numérique, modèle distributif
déterministe en différences finies, a été élaboré. Les connaissances étant
encore insuffisantes, cette modélisation constitue une approche préliminaire.
Néanmoins, les résultats de modélisation ont abouti à la détermination d'un
champ de transmissivités qui rend compte dans une certaine mesure de
l'hétérogénéité de l'aquifère. Le rôle joué par les systèmes majeurs de dykes
dans la partie sud et les conditions hydrogeologiques de l'aquifère (existence
de forts gradients hydrauliques, relations avec l'aquifère des basaltes
anciens, modalités de recharge par les oueds) ont pu être précisés

INTRODUCTION

L'aquifère des basaltes du golfe alimente en eau potable de la ville de Djibouti depuis
les années 60. L'exploitation a atteint un débit annuel de 12 Mm3 et l'on constate une
dégradation régulière de la qualité de l'eau (Houssein & Jalludin, 1996). En raison
du climat aride, les précipitations annuelles n'atteignent que 150 mm en moyenne et
ne permettent qu'une faible recharge estimée à 12-15 Mm3 par an. L'aquifère est
caractérisé par un important réseau de fractures parfois injectées de dykes, des
perméabilités très variables, une piézométrie particulière et une hétérogénéité
particulièrement marquée. En vue d'établir un programme de gestion et de protection
de l'aquifère, il s'est avéré nécessaire de préciser son fonctionnement. Un modèle de
simulation en différences finies (Remson et al., 1971) a été élaboré à cet effet.

SITUATION GEOLOGIQUE

Les basaltes du golfe (2.8-1 million d'années) couvrent une surface de 560 km2
(Fig. 1). Ils se présentent sous forme d'un ensemble de plateaux qui montent jusqu'à
200 m d'altitude. Plusieurs oueds principaux (Ambouli, Atar, Damerdjog et Douda)
recoupent cette formation en donnant parfois des canyons dont les falaises dépassent
plusieurs dizaines de mètres. De nombreux cônes volcaniques de tailles différentes
92 Mohamed Jalludin & Moumtaz Razack
Modélisation d'un aquifère en milieu volcanique fracturé sous climat aride 93

ponctuent les plateaux, en particulier dans la partie sud. Les basaltes du golfe ou
basaltes initiaux se composent de coulées basaltiques avec intercalation de strates
sédimentaires, de scories et de paléosols. Ils sont caractérisés en surface par une
importante altération en boule. L'épaisseur de cette formation est très variable en
raison du jeu des failles normales et des paléoreliefs mis en évidence par la
géophysique (travaux réalisés par la CGG entre 1960 et 1987) et les forages. Elle
doit atteindre au minimum 120 m notamment au niveau des forages du PK20. Ils
reposent en discordance sur les basaltes somalis (9-3.4 millions d'années) au sud et,
les basaltes de Dalha (9-3.4 millions d'années) et les rhyolites de Mabla (15 millions
d'années) à l'ouest. Si ce contact est bien déterminé par les critères
géomorphologiques à l'ouest et su sud-ouest, le problème n'est par encore clairement
tranché dans la zone sud. La limite se situerait au niveau de la zone fracturée est-
ouest injectée de dykes, au sud de Loyada. Sur la côte est, il existe une plaine
littorale formant une bande de quelques kilomètres de large liée aux cônes de
déjection des différents oueds. Ces formations datent du Pleistocene et de l'Holocène
(Gasse et al., 1986). Plusieurs réseaux de fractures affectent les basaltes du golfe. La
direction de fracturation est-ouest, la plus importante, est probablement issue des
premières déformations liées à la mise en place de la formation et qui aurait été
réactivée jusqu'à récemment. Les autres directions de fracturation sont 140°N-150°N
et NS 0-40°N. Les affleurements se caractérisent par des degrés d'altération et
d'hydrothermalisme d'autant plus élevés que la formation est ancienne. Les activités
hydrothermales se manifestant par les dépôts de minéraux secondaires et ont eu pour
conséquence de réduire la perméabilité des milieux.

PIEZOMETRIE DE L'AQUIFERE DES BASALTES DU GOLFE

Compte tenu de la distribution des forages, la piézométrie n'est connue avec une
précision suffisante qu'à l'est et de façon relativement sommaire à l'ouest (Fig. 1).
Sur la zone littorale est, les niveaux piézométriques ne dépassent 2 m par mer. Par
contre des niveaux élevés (H = 60 m par mer) sont observés à l'ouest au captage
PK20. Ce qui pose le problème de continuité de la nappe. La limite occidentale de
l'aquifère est constituée par les basaltes plus anciens de Dalha (9-3.4 millions
d'années) où les niveaux dépassent 200 m par mer (captage de Oueah). Les
observations géologiques de terrain et les coupes de forage ne font apparaître aucun
imperméable entre les deux aquifères (basaltes du golfe et basaltes de Dalha)
(Jalludin, 1993). De plus, les failles récentes ou réactivées se poursuivent d'une
formation à l'autre. En admettant une relation hydraulique entre les deux aquifères, il
est donc possible de trouver en aval de cette limite d'alimentation les niveaux élevés
observés au PK20. L'hypothèse que la nappe soit continue entre ces différentes zones
paraît probable compte tenu de la fracturation affectant ces formations. En
conséquence les gradients restent élevés (entre 5 et 7 %o) le long due contact entre les
deux aquifères. Vers le champ captant principal, on observe des gradients
hydrauliques très faibles autour de 0.2%o traduisant des zones à transmissivités
élevées.
Sur la limite sud de la nappe, matérialisée par le contact entre les basaltes du
94 Mohamed Jalludin & Moumtaz Razack

golfe et les basaltes somalis (9.0-3.4 millions d'années) ainsi que par l'alignement
des cônes volcaniques sur des axes majeurs est-ouest de fracturation, les forages
Gegada, Dabeyeye et Odowa indiquent des cotes piézométriques de l'ordre de 6 m.
Cette surrélévation de la piézométrie pourrait être liée aux dykes injectés dans les
plans de failles, qui joueraient le rôle d'écran à faible perméabilité (Arthaud &
Jalludin, 1990). A proximité, d'autres forages (E, Moqaradda, la zone d'Atar)
montrent une piézométrie régulière de l'ordre de +1 m, tandis que le piézomètre
Midgaoune a un niveau à +14 m. Il apparaît que les systèmes de dykes peuvent
cloisonner l'aquifère et contribuer à l'apparition de nappes isolées perchées. La
piézométrie de la nappe de Djibouti présente donc des aspects tout à fait
exceptionnels, à cause de la grande hétérogénéité de l'aquifère et ses relations
hydrauliques avec les aquifères adjacents.

CONDITIONS HYDRODYNAMIQUES DE LA NAPPE

Les transmissivités de l'aquifère, déterminées par les pompages d'essai, couvrent une
plage de valeurs comprises entre 1.4 x 104 m2 s'1 et 3.3 x 10"4 m2 s"1, mais la
plupart des essais identifient un aquifère à transmissivité élevée, de l'ordre de 10"2
m2 s"1 (Tableau 1). A cause de l'altération et des effets de l'hydrothermalisme, les
basaltes anciens, Dalha et somalis, ont des transmissivités généralement plus faibles
que les basaltes du golfe plus récents (Jalludin & Razack, 1993, 1994). Les valeurs
du coefficient d'emmagasinement sont situées entre 2 x 10"5 et 10"4.
L'aquifère des basaltes du golfe fait l'objet d'une intense exploitation pour
l'alimentation en eau potable de la ville de Djibouti. Les forages de l'Oned sont
exploités en permanence avec un débit moyen journalier global de 32 000 m3 jour"1.
Les débits des forages fluctuent entre 20 et 100 m3 h"1. La recharge de l'aquifère ne
s'effectue qu'à la faveur des rares écoulements des oueds. La surface des basaltes
étant imperméable à cause de l'altération superficielle, l'infiltration se produit
exclusivement dans les formations sédimentaires situées dans les lits d'oueds. Cette
recharge des nappes inféroflux permet dans un deuxième temps une recharge de
l'aquifère basaltique sous-jacent. Les mesures entre deux limnigraphes ont permis
d'estimer pour la nappe de Djibouti une infiltration moyenne globale de 12 à
15 Mm3, pour une surface inondable de 12 km2 (Bundesanstalt fur
Geowissenwschaften und Rohstoffe, 1982).

MODELISATION DE L'AQUIFERE DES BASALTES DU GOLFE

Discrétisation du domaine d'étude et conditions aux limites

L'utilisation des équations d'écoulement (loi de Darcy, équation de diffusivité)


suppose que le milieu soit continu. L'extension de ces équations au milieu basaltique
dépend donc du degré de continuité du milieu ou du rapport existant entre l'échelle
de travail et l'ordre de grandeur du réseau de fractures et des strates perméables
horizontales. Pour les basaltes du golfe, la condition de continuité peut être admise
dans la mesure où la maille de fracturation et des strates horizontales est
Modélisation d'un aquifère en milieu volcanique fracturé sous climat aride 95

suffisamment petite par rapport aux dimensions de l'aquifère. L'objectif dans cette
première phase de modélisation en régime permanent de l'aquifère est de vérifier la
cohérence des données existantes et compléter celles qui sont manquantes ou
partielles: transmissivités, conditions aux limites, recharge, exploitation de la nappe,
piézométrie. La discrétisation consiste en un maillage régulier. Les mailles carrées
de 500 m de côté sont distribuées sur 40 lignes et 80 colonnes (Fig. 2) selon les
directions est-ouest et nord-sud (Jalludin, 1993). Les coordonnées géographiques
UTM du domaine d'étude sont (40 km X 20 km): X (270 000, 310 000), Y
(1 263 000, 1 283 000). Sur l'ensemble des mailles limites correspondant à la côte,
flancs est et nord, une condition de potentiel (H = 0 m) a été imposée. Sur les
mailles limites qui arrêtent l'aquifère des basaltes du golfe au nord-ouest et celles
situées dans la région de Loyada correspondant à des lignes de courant, une
condition de flux nul dh/ân = 0 a été imposée. Les conditions aux limites des mailles
au contact des basaltes du Dalha et somalis ont été définies en supposant une relation
hydraulique entre les deux aquifères. Les conditions aux limites à potentiels imposés

Tableau 1 Paramètres hydrodynamiques obtenus sur les forages par pompages d'essai.
r(m 2 s-') S
a 3 1 1
Alt. (m) Prof.
(m)
Débit
(m3 h'1)
Niveau
stat. (m)
(m h' m" )
Basaltes du golfe
RG3 1.2E-2 25.46 22.02 47.6 15.7 0.32
E8 3.3E-2 66.85 30.71 44.8 29.0 0.77
E 19 1.2E-2 25.46 22.04 78.0 1.2
E25 5.7E-1 124.33 20.06 29.0 48.4 0.8
E28 2.8E-1 510.01 28.73 41.0 50.4 0.77
E31 8.2E-2 146.63 28.38 47.0 61.0 0.84
Godchabel 1 1.4E-1 262.32 96.22 120.7 1.3
Atar Yar 8.8E-3 13.52 45.6 0.4
Agadère 3 5.7E-2 111.21 53.4 97.3 1.1
Chabelley 9.0E-3 51.05 101.2 150.0 9.7
PK20N°1 8.3E-2 158.28 157.33 161.0 62.04
PK20 N°5 2.9E-2 2.0E-5 156.35 146.0 62.27
PK20 N°7 3.7E-2 82.99 158.31 152.0 62.26
Gedmarreh 3.3E-4 0.84 65.8 100.0 2.9
Midgaoune 1.5E-4 0.37 85.0 14.0

Basaltes du
Dalha et somalis
Gegada 1 2.2E-2
Odowayar est 2.0E-2 149.2 198.0 6.73
Gedada 2 3.0E-2 3 0E 5
- - 86.0
Hindi 1.1E-3 149.11 190.0 6.55
Dabeyeye 1 1.0E-3 370.0 144.5
Beidley 3.5E-4 128.2 181.0 6.46
Queah 10 1.6E-3 230.0 120.0
Queah 8 1.6E-3 3.35 131.0 20.0
Queah 4 1.3E-3 3.5 131.0 9.0
2.67
T: transmissivité (m2 s ); S: coefficient d'emmagasmement(s.d); Qs: débit spécifique (m h"1); Alt:
altitude/mer (m).
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Modélisation d'un aquifère en milieu volcanique fracturé sous climat aride 97

ont été fixées à partir des données piézométriques disponibles sur la nappe des
basaltes du Dalha. Les niveaux piézométriques sont connues sur les forages
Dabeyeye (6.46 m), Gegada (6.73 m), Wambarka Wahayi (111 m), Beyidle (160 m),
et Hindi et Oueah (>200 m). Les potentiels imposés ont été déterminés
approximativement à l'aide de ces données indicatives. Les potentiels imposés sont
élevés à l'ouest (80 m) et décroissent progressivement vers l'est jusqu'à la région de
Loyada. Les prélèvements par les forages d'exploitation se situent entre 5.5 x 103
m3 s"1 et 1.4 x 10"2 m3 s"1. La recharge de la nappe par les principaux oueds a été
considérée constante pour toutes les mailles concernées et fixée à 1.9 x 10"3 m3 s"1
par maille.

Comportement des écoulements souterrains en présence de dykes très peu


perméables

L'aquifère des basaltes du golfe a été affecté par une importante activité
volcanotectonique, qui se traduit sur le terrain par plusieurs cônes volcaniques
alignés le long des failles majeures. Les forages captant les basaltes du golfe ou
d'autres formations basaltiques et situés soit sur l'alignement des cônes volcaniques,
soit sur les failles, montrent une productivité très faible, d'après les essais par air-
lift. On peut en déduire que ces accidents tectoniques injectés de dykes se
caractérisent par de faibles perméabilités, et jouent un rôle d'écran dans l'écoulement
souterrain contribuant ainsi à accentuer l'hétérogénéité du réservoir.
Les perturbations de l'écoulement, causées par ces dykes, ont été étudiées sur un
modèle théorique (Fig. 3) représentant une nappe rectangulaire homogène (T=
5 x 10"3 m2 s"1). Le domaine est discrétisé en 20 lignes et 20 colonnes. L'étude porte
sur trois cas simples: (a) trois dykes parallèles à l'écoulement, (b) un dyke
perpendiculaire à l'écoulement, (c) un dyke oblique. Les transmissivités des dykes
sont fixées à 10"7 m2 s"1. Les résultats de simulation montrent que les perturbations,
lorsque les dykes sont perpendiculaires ou obliques à l'écoulement, sont nettement
plus marquées (Fig. 3). De plus la méconnaissance du terrain peut conduire à des
interprétations erronées. Ainsi la Fig. 3(c) fait apparaître un axe d'écoulement tout à
fait fictif, du à la présence du dyke et non à l'existence de zones à perméabilité
élevée. En présence de systèmes de dykes, l'identification du champ de
transmissivités peut éventuellement devenir très complexe.

Interprétation des résultats de modélisation

Le modèle a été ajusté sur la piézométrie par une méthode d'essais/erreurs. L'écart
entre les potentiels calculés et observés reste inférieur à 0.5 m pour l'ensemble des
forages d'exploitation et piézomètres à l'est jusqu'aux forages de Chabelley et
Gedmarreh dans la partie centrale. Cet écart est de l'ordre de 5 m pour les forages du
PK20 et celui de Awrlofoul qui se situent dans la zone à gradient hydraulique élevé
entre la mer et les basaltes de Dalha à l'ouest (Fig. 4).
Le modèle mathématique a abouti à l'identification d'un champ de transmissivité
de l'aquifère. Les valeurs varient entre 10"4 m2 s"1 et 3 X 10"' m2 s"1. Plusieurs zones
98 Mohamed Jalludin & Moumtaz Razack

(a) (b)

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Fig. 3 Etude sur modèle théorique des perturbations causées par les systèmes
majeurs de dykes, (a) dykes parallèles à l'écoulement; (b) dykes obliques par rapport
à l'écoulement; (c) dykes perpendiculaires à l'écoulement.
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peuvent être identifiées. Elles sont illustrées sur la Fig. 5. Il convient de noter dans
la partie centrale l'existence d'une zone nord-sud à transmissivité de l'ordre de 5 x
10"3 m2 s"1, dans laquelle ont été mises en évidence deux axes d'écoulement
préférentiel sur la carte piézométrique. Les systèmes de dykes dans la partie
méridionale de l'aquifère auraient des transmissivités de 5 10"4 m2 s"1 à 103 m2 s"1. Les
contrastes de transmissivités entre les dykes et l'encaissant sont variables, et
probablement difficiles à définir avec précision dans le cadre d'un tel modèle. Une
échelle de travail plus fine et probablement des méthodes numériques de modélisation
plus adaptées (éléments finis, modèle 3D) seraient nécessaires.
La modélisation met en évidence deux dépressions piézométriques (H = 0.25 m
et H = 0.3 m) dans le champ captant (zones de Nagad et d'Atar), liées à
l'importance des prélèvements. On estime d'après les données fiables de certains
forages que les niveaux dynamiques restent généralement supérieurs à -0.5 m. Ce
qui est plus conforme avec les transmissivités connues et simulées, ainsi qu'avec les
débits de pompage. La modélisation permet de confirmer la localisation des zones de
recharge au niveau des lits des oueds et d'estimer l'alimentation sur la limite ouest de
l'aquifère des basaltes du golfe à 0.45 m3 s 4 . Seule cette hypothèse prise en compte
dans le modèle peut expliquer les niveaux élevés sur certains forages.

CONCLUSION

L'aquifère des basaltes du golfe a fait l'objet d'une modélisation 2D en régime


permanent. Par sa structure l'aquifère basaltique fracturé constitue un système
hétérogène et anisotrope où les directions principales d'anisotropie sont contrôlées
par la fracturation et par les strates horizontales perméables. Compte tenu de la
distribution spatiale de ces strates horizontales et des changements des directions de
fracturation selon les zones considérées, les directions d'anisotropie à l'échelle de
l'aquifère ne demeurent pas, de toute évidence, constantes dans l'espace. Cependant
la connaissance de cette caractéristique est encore insuffisante. De ce fait la
modélisation tentée ici, constitue une approche préliminaire. Le résultats obtenus
restent néanmoins cohérents à l'échelle du travail. Le modèle reste cependant
largement perfectible pour prendre en compte la réelle complexité de ce type de
milieu.
Dans la suite de ce travail, il conviendra de passer à une échelle supérieure et
mettre en oeuvre des méthodes plus appropriées (éléments finis, modèle 3D,
approches stochastiques).

REFERENCES
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