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Programme des sciences de la Terre

BG 1
• Semestre 2 (16h00 C + 12h00 TP + 08h00 TD)
• III - Les phénomènes sédimentaires (12 h C)
III- A. Modelés des paysages et transferts de matériaux en surface (4 h)
III – B. La sédimentation des particules et des solutés (4 h)
III – C. Bassins sédimentaires et formation des roches (4 h)
Travaux pratiques : 3 séances (9h TP)
• IV - La géologie, une science historique (3 h C)
Travaux pratiques : 1 séance (3h TP)
• V - Risques naturels et l'Homme (1 h C)
1 Journée de terrain (8h TD)
La géologie,
une science historique

une science historique


Etudier l’évolution de la Terre, superficielle comme profonde, nécessite un
cadre temporelle spécifique en raison des durées impliquées.
Certains phénomènes naturels (exemple: éruption volcanique, séisme,
érosion…) sont chronométrables à l’échelle humaine, la formation des
grands ensembles géologiques (exemple: chaine de montagne, bassin
sédimentaire) s’inscrit dans un cadre historique ou le MILLIONS d’années
(Ma) est souvent l’unité de base.
Deux questions principales se posent:
Comment ordonner dans le temps les différents événements et processus
géologiques?
Comment donne une valeur chiffrée à leurs durées?

 Ces deux questions se posent à différentes échelles spatiales : régions, continents,


Terre globale.
 Il est donc indispensable de disposer d’un calendrier international , utilisable en toute
région du globe, afin d’établir un langage commun.
 La construction de cette échelle des temps géologiques est basée sur des critères précis
de positionnement des limites des périodes , et sur des datations absolues de ces limites.
Objectifs
1. Les relations géométriques (superposition, recoupement, inclusions) permettent
d’ordonner la chronologie de formations ou de phénomènes géologiques.

2. La chronologie (ou datation) relative permet de situer les événements dans le temps
les uns par rapport aux autres.

3. La biostratigraphie se fonde sur le contenu fossilifère des roches pour caractériser des
intervalles de temps et les classer de façon relative

4. La définition d’une unité stratigraphique se traduit par le choix d’une référence


appelée stratotype. Les modifications paléontologiques sont les principaux critères
pour établir des coupures de différents rangs dans les temps géologiques.

5. Les informations obtenues sur des séries sédimentaires éloignées sont mises en
correspondance par des corrélations. Les méthodes de chronologie relative conduisent à
l’établissement d’une échelle mondiale des temps géologiques, l’échelle
chronostratigraphique.

6. La datation absolue, fondée essentiellement sur la radiochronologie, donne accès à la


valeur de l’âge et étalonne l’échelle stratigraphique.
1. La chronologie relative
 Utilisation des relations géométriques entre les roches
 La datation relative permet d’ordonner, des structures (strates, plis,
failles, minéraux) et des évènements géologique variés (discordances,
sédimentation, intrusion, orogenèse),les uns par rapport aux autres.
 Les relations géométriques, bases de la chronologie relative
 Exploiter des données fournies pour établir un raisonnement
chronologique et reconstituer une histoire

3
La stratigraphie est l’étude des relations des roches entre elles dans
l’espace et le temps, pour reconstituer l’histoire d’un région

 Principe d’actualisme
 Principe de superposition
 Principe de recoupement
 Principe d’identité paléontologique
 Principe de continuité
 Principe d'inclusion

La méthode de datation relative

 Repérer les différents phénomènes géologiques


 Les classer chronologiquement en utilisant les principes de la stratigraphie
 Une formation géologique (ou plus précisément formation lithostratigraphique)
désigne un ensemble de strates (couches géologiques) regroupées sur la base de leur
nature (lithologie) et de leurs relations spatiales et temporelles (stratigraphie). Les
formations sont les unités lithostratigraphiques de base. Elles peuvent être divisées
en membres et en bancs ou assemblées en groupes. Elles sont utilisées en géologie,
notamment pour l'établissement des cartes géologiques.
 Les formations sont en général nommées selon les noms des lieux où elles ont
été pour la première fois observées grâce à la présence d'affleurements visibles de
leurs roches.

 La couche ou strate géologique correspond à un ensemble sédimentaire plus ou


moins homogène compris entre deux surfaces approximativement parallèles. Ces
surfaces correspondent à des discontinuités, de rapides
variations pétrographiques (faciès) permettant de définir un ensemble
des terrains voisins.

 Un faciès géologique est un ensemble des caractères lithologiques ou


paléontologiques d'une roche ou d'un terrain, c'est l'aspect que revêt une roche ou
un ensemble de couches géologiques. Le faciès est aussi, bien déterminé par
l'apparence visuelle, l'observation d'un ensemble géologique, que par ses propriétés,
sa structure, sa disposition. C'est à la fois un terme descriptif et technique.
Couche, Formation
Carrière de Cormeilles en Parisis

165 m

Sable de Fontainebleau

Marne verte de Romainville


Formation
Marne blanche de Pantin
Marne bleue d’Argenteuil

90 m
Couche
Gypse (17 m)
73 m

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Principe d’actualisme

Les lois qui commandent les phénomènes


géologiques actuels étaient également
valables dans le passé

Rides fossiles
Rides actuelles
Principe de superposition
Ce principe s’applique aux roches sédimentaires ou volcaniques.

Lorsque des sédiments se déposent, ou


qu'il y a une succession de coulées
volcaniques, la strate située le plus bas
sera plus vieille que celle qui se trouve
au-dessus.

Empilement de couches horizontales


déposées en milieu marin ( calcaires avec
intercalations de marnes).
Remarque
Il ne faut pas que la succession des roches aient été inversées par la
tectonique.
Principe de superposition
Lorsque plusieurs strates sont superposées, la couche inférieure est la plus ancienne

strates les plus jeunes

strates les plus âgées


Affleurement : alternance de bancs durs et tendres
de roches sédimentaires
Calcaires gréseux et sables
strates superposées
Jurassique inférieur (Sinémurien supérieur)
http://wheb.ac-reims.fr/ressourcesdatice/DATICE/
7 lithotheque/sitesardennes/romery/rochesaffleu.htm#bancs
Le principe de superposition
ou de recouvrement
+ récent

+ ancien
Respecté si la série sédimentaire n’a pas été renversée tectoniquement
http://nte-serveur.univ-lyon1.fr/geosciences/chronologie/cours/superposition.jpg
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Le principe de continuité
Sur toute son étendue, un même banc a partout le même âge, c’est-
à-dire qu’il s’est déposé ou formé dans un même intervalle de temps

Une déformation continue


peut affecter ultérieurement
la couche (pli)

Pli en chapeau de gendarme de Septmoncel (Jura)


5
Intérêt du principe de continuité
Toutes les strates ne sont pas visibles à l’affleurement mais on peut les relier.

Les strates s’étendent sur une surface importante : on peut reconstituer


une série par corrélations à partir des observations faites sur plusieurs
affleurements (ici 3 : A, B et C).
Une couche a le même âge sur toute son étendue. Pourquoi ?

 Dépôt simultané sur une grande surface.


 Relier des roches séparées par de grande distances, mais avec une même
pétrologie (même mécanismes de formation), et un même contenu fossilifère.
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Le principe de recoupement

Route Vallée

Coulée de lave

La route recoupant la coulée de lave du XVe siècle est plus jeune que la coulée de lave.
Cette coulée remplissant partiellement la vallée est plus jeune que la formation de la vallée.
9 site planet-terre ENS Lyon
Le principe de recoupement

Roches métamorphiques plissées et foliées, recoupées par un filon granitique sans foliation
ni plissement. Le filon est donc plus jeune que les roches métamorphiques.
10 site planet-terre ENS Lyon
Le principe de recoupement

Coulée de lave

Terrains volcano-sédimentaires affectés par une faille. L'ensemble est recouvert par
une coulée de laves non affectée par la faille. La faille est donc postérieure aux
terrains volcano-sédimentaires mais antérieure à la coulée de lave.
11 site planet-terre ENS Lyon
Le principe de recoupement
Toute marque qui en recoupe une autre lui est postérieure.

http://nte-serveur.univ-lyon1.fr/geosciences/chronologie/cours/superposition.jpg

12
Le principe d’inclusion

Tout objet (roches, minéraux) inclus dans un autre est


plus ancien que celui-ci.

Recouvrement par une coulée de lave et Enclave sédimentaire dans un


inclusion de l’église mexicaine du XVIIIème siècle granite (Ploumanac’h)
13
site planet-terre ENS Lyon
Le principe d’identité paléontologique
Deux strates qui possèdent le même contenu fossilifère sont
de même âge... attention néanmoins au type de fossile...

Calcaire urgonien (-130 à -112 MA)


riche en rudistes et orbitolines

Calanques de Sugiton (vers Cassis) Mont Aiguille (Vercors, Isère)


14
Exercice de chronologie relative
Reconstituer l’histoire géologique conduisant à cet affleurement

ht t p:/ / nt e-serveur.univ-lyon1.fr/ geosciences/ chronologie/ exercices/ exo_phot o2/ exo_phot o2.ht m


Reconstitution
de l’histoire
Les limites aux principes
Cas des terrasses alluviales
lit 1

1- Dépôt d’alluvions

2 - Creusement du lit Résultat : les


lit 2
de la rivière
terrasses emboîtées
3 - Dépôt d’alluvions les plus anciennes
plus récentes sont les plus hautes
topographiquement

4 - Creusement des
alluvions les plus lit 3
récentes
©ce

17
Les limites aux principes (2)
Les variations latérales de faciès
Citadelle de Besançon
dalle nacrée
Calcaire du bathonien

Marne à rhynchonelles à
calcaire de Mailley (Bajocien)
Héricourt (proche de Belfort)
18 au-t illau.f r
Histoire d’une espèce
extinction
fin

refuge

extinctions locales

rupture de barrière
écologique

temps de origine de l’espèce barrière écologique


dispersion initiale
début

Répartition géographique de l’espèce

Une espèce apparaît, se propage et disparaît.


Une espèce à brève durée d’existence donne des renseignements sur l’âge de la
couche qui la contient : Fossile stratigraphique
stratigraphique.
Une espèce à forte exigence biologique, répartie dans un milieu précis constitue un
fossile de faciès.
19
Le Nautile, un animal panchronique

Mollusque céphalopode
2 espèces actuelles
300 espèces fossiles en 500 MA

Nautile vivant, actuel (océan indien)

Il y a eu évolution mais les caractères


morphologiques pour les reconnaître ont
peu changé : ce fossile est donc un
marqueur peu utile pour dater une strate

Nautile de Madagascar (100 MA)


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Marqueurs stratigraphiques : les ammonites

Grande diversité d’espèces


d’ammonites chacune n’ayant
existé qu’une courte période
Groupe d’ammonite Hildoceras
succession des espèces sur 2 Ma

Hildoceras caterinii Hildoceras bifrons Hildoceras sublevisioni


22
Les Foraminifères, des fossiles stratigraphiques

23
Répartition dans le temps de
quelques fossiles
stratigraphiques

Foraminifères benthiques
Protozoaires

24
Ere primaire : trilobite et graptolites
pinterest.com
Trilobites
arthropodes marins

du Cambrien (- 540 MA)


au Permien (- 250 MA)

Graptolites
prochordés coloniaux

de l’Ordovicien (- 485 MA)


au Silurien (- 415 MA)

1 cm
Ere secondaire : ammonite et belemnite
Ammonites Belemnites
mollusques céphalopodes mollusques céphalopodes
nombreuses espèces du Trias (- 250 MA)
du Dévonien (- 300 MA) au Crétacé (- 65 MA)
au Crétacé (- 65 MA)

siphon

chambre
septum à ligne
de suture
manteau
bec

estomac
branchies
entonnoir
critère de reconnaissance des espèces 26
Ere tertiaire : nummulite et turritelle
Turritelle
Nummulite mollusque céphalopode
foraminifère
au Paléogène (paléocène - oligocène) de -65 MA à l’actuel
de - 65 MA à - 23,5 MA

pedagogie.ac-toulouse.fr 27
Notion de biozone et chronozone

(R. Bousquet et C. Robert « Géosciences, la dynamique du système Terre » ed. Belin 2013)
28
Stratotype d’unité
Biozones I à XVI

nombreuses espèces d’ammonites

Carrière type du Toarcien près de Thouars (Deux-Sèvres)


Jurassique inférieur 29
Stratotype de limite
Site de El Kef (Tunisie) : stratotype
de limite Crétacé- Tertiaire

pic d’iridium et de
magnétite nickelifère

30
Le clou d’or
Un clou d’or ou GSSP est la limite entre deux étages géologiques , un point
stratotypique Mondial. Il doit répondre à 10 critères dont :
- accessibilité et repères sur le site
- dépôt épais et riche en fossiles
- présence de radioisotopes pour le dater précisément...

clou d’or de la limite danien / sélandien à


61,1 MA à Zumaia (Espagne)

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Les unités stratigraphiques

Unités définies sur le terrain

Unités lithostratigraphiques couche - banc


définies à l’aide du faciès formation

Unités biostratigraphiques
biozone
définies par la présence de fossiles

Unités correspondant à des intervalles de temps


chronozone
étage
période, système
ère
32
Fossile de faciès
Orbitoline

foraminifère de milieu marin chaud, bien oxygéné et peu profond

1,5 cm

33
Bilan : chronologie relative... sans âges
✭ actuel

limite

grande crise

le plus ancien 34
2. La chronologie absolue
 La datation absolue, fondée sur la radiochronologie, donne accès à la valeur de l’âge et
étalonne l’échelle stratigraphique
 Le principe de la datation radiochronologique à partir des méthodes K/Ar et Rb/Sr
 Expliquer l’intérêt de la construction d’une courbe isochrone (système riche et roche
totale)
Les éléments chimiques

nombre de masse = nombre de protons Z + nombre de neutrons N

A
Z E

numéro atomique = nombre de protons (= d’électrons)

Un même élément a toujours le même nombre de protons Z mais le


nombre de neutrons peut varier => isotopes ayant des masses différentes.

12C, 13C et 14C sont les 3 isotopes du carbone

12C99%
isotopes stables isotope radioactif
13C 1%
14C 10-10%
36
Loi de décroissance radioactive
Loi de Rutherford et Soddy (1902)

39
Le spectromètre de masse

Manuel de SVT Terminale S


42 Ed. Nathan 2002
La méthode K / Ar
✭ Le potassium peut se désintégrer de 2 manières

40 K
88 % 12 %
e-
rayonnement γ
capture
électronique
Ca
40 Ar
40

λAr = 5,54 . 10-10 an-1


TAr = 1,27 109 an

L’équation F = F0 + P (eλt - 1) devient alors :


Ar = 40Ar0 + 0,12 . 40K (eλt - 1)
40

=0 43
Mesure de l’âge d’un granite
✭ Un massif de granite est échantillonné en divers endroits.
Le magma initial avait un rapport 87Sr/86Sr identique partout.

45 site Planet Terre


Evolution du système

La quantité de 87Rb diminue en donnant naissance à autant de 87Sr

46 site Planet Terre


Exemple : datation absolue d’un massif granitique

échantillonnages

47 site Planet Terre


Bilan de l’échelle stratigraphique

49
Avec des durée relatives

Limites marquées
par une crise
biologique
Echelle stratigraphique

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