Géographie 2 de

Livre du professeur
Sous la direction de
Serge Bourgeat et Catherine Bras

Auteurs
Pascal Baud
Serge Bourgeat
Catherine Bras
Caroline Calandras
Camille Girault
Alain Joyeux
David Méchin
Florian Nicolas
Bertrand Pleven
Nathalie Reveyaz
Céline Vacchiani-Marcuzzo
Agrégé de géographie,
lycée Champollion, Grenoble
Agrégé de géographie,
lycée Édouard-Herriot, Voiron
Agrégée de géographie,
lycée Édouard-Herriot, Voiron
Agrégée de géographie,
lycée Joffre, Montpellier
Maître de conférences en géographie,
université Savoie Mont-Blanc
Agrégé de géographie,
lycée Joffre, Montpellier
Agrégé d’histoire-géographie,
lycée du Cheylard
Agrégé d’histoire-géographie,
lycée Pierre-Bourdieu, Fronton
Agrégé de géographie,
ESPE université Paris-Sorbonne
Agrégée de géographie,
académie de Grenoble
Maître de conférences HDR en géographie,
université Reims-Champagne-Ardenne,
UMR Géographie-cités
 Sommaire
Thème 1 – Sociétés et environnements : des équilibres fragiles . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Études de cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Question monde 1 - Les sociétés face aux risques ................................................................... 13
Question monde 2 - Des ressources majeures sous pression : tension, gestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Question France - Des milieux entre valorisation et protection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Acquérir les méthodes . . . . . . . . . . .............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Thème 2 – Territoires, populations et développement : quels défis ? . . . . . . 25

Études de cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Question monde 1 - Des trajectoires démographiques différenciées,
les défis du nombre et du vieillissement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Question monde 2 - Développement et inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Question France - Dynamiques démographiques,
inégalités socio-économiques en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Acquérir les méthodes . . . . . . . . . . .............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

Thème 3 – Des mobilités généralisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Études de cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Question monde 1 - Les migrations internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Question monde 2 - Les mobilités touristiques internationales ............................................. 47
Question France - Mobilités, transports, enjeux d’aménagement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Acquérir les méthodes . . . . . . . . . . .............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

Thème 4 – L’Afrique australe : un espace en profonde mutation ............. 55

Acquérir les méthodes . . . . . . . . . . .............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

corrigé
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170 bis, boulevard du Montparnasse, 75680 Paris cedex 14 G0002192
Introduction
La notion de transition est le fil conducteur du manuel… tel
qu’annoncé en titre même du programme : « Environnement,
développement, mobilité : les défis d’un monde en transition. »
C’est pour cette raison que les premières pages (pages 6-7)
proposent la présentation de la notion et de ses déclinaisons, avec
deux options possibles. La page 6 peut être simplement observée
pour une compréhension globale en début d’année. Mais la page 7
amène à un travail plus approfondi sur la notion tout en conduisant
à une démarche active de découverte du manuel par le biais d’un
« tour du monde » à concevoir.
La notion de transition a connu une évolution singulière en
géographie. Elle a longtemps été réduite à l’idée d’un simple état
intermédiaire entre deux situations. Le terme désigne plutôt
désormais une phase de changements majeurs, une évolution, ce
qui correspond à une clé d’analyse des mutations du monde actuel.
Le programme insiste aussi sur l’idée que cette évolution « n’a rien
de linéaire : elle peut déboucher sur une grande diversité d’évolutions
selon les contextes ».
L’étude des différents processus au programme permet donc
aux élèves d’appréhender la complexité du monde dans lequel ils
vivent. Mais cette clé d’analyse n’est en rien prescriptive, elle n’est
pas un « objectif à atteindre », ce qui la différencie du concept de
développement durable qui était au cœur de l’ancien programme
de 2010. C’est donc bien la description du monde qui est au cœur
de l’analyse.
Dans le détail, plusieurs types de transitions sont à étudier dans
l’année.
– Il s’agit en thème 1 des notions de transition environnementale
(notion essentielle, définie page 42) mais aussi de transition
énergétique, étudiée par exemple page 34. Ces notions sont
remobilisées par la suite, comme dans le thème 2 pour la transition
environnementale (page 130) et bien évidemment en thème 4
conclusif.
– La transition démographique, définie aux pages 108 et 112, et
la transition urbaine (page 114) sont au cœur du thème 2. De
même, la transition alimentaire, en grande partie liée au
développement, est étudiée aux pages 166-167.
– La notion de transition économique se retrouvera à plusieurs
reprises, comme dans l’étude de cas sur l’Inde, page 96, ou le dossier
sur le Qatar, page 132.
– La transition vers les mobilités fait l’objet du thème 3
(migrations, mais aussi déplacements touristiques). Elle est définie
page 220.
– Toutes ces notions sont remobilisées en thème conclusif, dans
les pages de cours et les dossiers, mais aussi dès les premières
pages du thème (pages 254-255).
I. Un nouveau programme construit
sur un jeu d’échelles
1 Du monde à la France. Un jeu d’échelles commun aux trois
premiers thèmes
La grande originalité des programmes du lycée est qu’ils articulent
désormais la France et le monde. L’élève se repérera sans difficulté
dans le manuel grâce aux petits logos « Monde » et « France ». La
structure de l’ouvrage est également similaire d’un thème à l’autre,
de façon à faciliter les apprentissages et à coller le plus possible au
programme : aux deux « Questions Monde » succède une « Question
France », de taille toujours importante.
Une des ambitions du programme est qu’il n’y ait pas de véritables
chapitres mais, au sein de chaque thème, des questions que
l’enseignant pourra combiner entre elles ou pas, à l’exception de
celles sur la France. C’est pour cette raison que, par exemple, les
pages « L’essentiel », qui résument les principaux acquis, se situent
toujours après les deux « Questions Monde » qu’elles synthétisent
et articulent à la fois. Ainsi, celles des pages 56-57 correspondent
à l’ensemble des pages 10 à 55.
L’étude de la France renvoie tout d’abord aux notions déjà travaillées
dans les « Questions Monde », qu’elle approfondit et remobilise
(voir la notion de ressources en thème 1). Mais il ne s’agit pas
seulement de traiter la question sur la France comme un simple
focus des « Questions Monde ». Cette partie apporte toujours un
peu plus du fait du programme :
– En thème 1, il s’agit de comprendre « des actions de valorisation
et de protection » qui ne sont pas stricto sensu étudiées dans les
questions à l’échelle mondiale ;
– En thème 2, il faudra approfondir les principales « actions nationales
et européennes » qui tentent de répondre aux inégalités
socio-économiques ;
– En thème 3, la question des transports, absente de la partie
« Monde », est ici développée et sert de clé d’entrée aux mobilités
à l’échelle nationale et européenne.
Cette question sur la France n’est donc pas un décalque des notions
vues précédemment. C’est un des choix du manuel qu’elle soit
toujours plus développée que chacune des questions à l’échelle
mondiale et qu’elle fasse l’objet de pages « L’essentiel » et « Réviser
activement » à part.
2 L’Afrique australe en thème 4 conclusif : un second jeu
d’échelles
L’autre originalité du programme est la présence d’un thème
conclusif qui « applique l’ensemble des savoirs et compétences acquis
par l’étude des trois premiers thèmes à l’étude d’une aire géographique ».
Ce thème s’articule donc autour de deux idées fortes :
Introduction GÉOGRAPHIE 2e 3
– L’aspect notionnel, déjà présent dans les trois premiers thèmes,
est ici renforcé. Il s’agira donc bien de remobiliser des connaissances
et des concepts. C’est pour cette raison que le thème débute aux
pages 254-255 par des exercices visant à rafraîchir certaines
connaissances et certaines notions vues en cours d’année ;
– Le changement d’échelle, appliqué dans les trois premiers thèmes
à celle de la France, est encore une fois convoqué, mais pour un
groupe de pays – l’Afrique australe –, région présentant une véritable
unité, mais aussi une certaine diversité, et, surtout, connaissant de
très nombreuses mutations en cours : la notion de transition s’y
applique donc tout particulièrement.
Conformément au programme, le thème de l’Afrique australe ne
comprend aucune étude de cas mais des dossiers qui complètent
le cours. Leur utilisation permettra, au besoin, à l’enseignant
d’approfondir telle ou telle notion si celle-ci n’est toujours pas
maîtrisée… ou a été oubliée en cours d’année ! Ainsi, par exemple,
les données du thème 3 sont revues en cours 3 aux pages 270-271
(Comment les mobilités modèlent-elles les territoires de l’Afrique
australe ?) mais peuvent être creusées par le biais du dossier des
pages 274-275 : Quelle est la place de l’Afrique du Sud dans l’espace
migratoire africain ? La notion de transition épidémiologique, peu
vue en cours d’année, est abordée avec le dossier sur le paludisme
(pages 268-269).
Enfin, ce thème est l’occasion d’aborder une dernière fois les
méthodologies vues tout au long de l’année. En cela, ses pages
méthodologiques (pages 280-285) sont l’occasion d’aborder les
futures épreuves de baccalauréat de Première mais aussi, comme
le veut le programme, de « travailler à l’élaboration de croquis plus
complexes ».
II. La structure du manuel est conçue
pour respecter la liberté pédagogique
de l’enseignant
1 Inductif ou déductif : une démarche pédagogique au choix
Contrairement aux programmes précédents, la démarche par étude
de cas n’est plus une obligation. Le programme en fournit une simple
liste indicative. Il existe donc une liberté pédagogique.
Ainsi, la structure du manuel a été conçue pour favoriser différents
parcours au choix de l’enseignant. Deux démarches, diamétralement
opposées, sont envisageables.
– Une approche inductive, assez similaire à celle des anciens
programmes, demeure « recommandée ». Elle passe par des études
de cas qui inaugurent chacun des trois premiers thèmes.
Concrètement, toutes celles proposées par le programme ont été
traitées, ce qui offre un véritable choix à l’enseignant dans les
territoires et problématiques abordés. Le manuel propose aussi le
choix de la durée qui leur est consacrée : certaines sont déroulées
sur 4 pages – avec un bilan plus important (pages 10-13), d’autres
sur 2 pages (pages 22-23).
La première partie de chacune d’elles propose un corpus de
documents qui sont tous questionnés. La dernière partie (« Bilan »
et « Mise en perspective ») amène l’élève à replacer les problématiques
et les acquis notionnels à l’échelle mondiale ou/et à l’échelle de la
France. Les études de cas en 4 pages proposent par ailleurs
systématiquement un schéma fléché à compléter et un croquis ou
un schéma cartographique de synthèse (avec généralement la légende
à compléter). L’élève est ensuite amené par des questions précises
à mettre le cas travaillé en perspective à d’autres échelles (la France,
4 Introduction GÉOGRAPHIE 2e
le monde). Pour ce faire, l’élève doit donc rechercher des informations
dans la suite de la question et notamment dans les cartes.
Ces études de cas sont suivies d’une double-page « À l’échelle
mondiale » ou « À l’échelle de la France » qui met en valeur la notion
essentielle du chapitre (par exemple la « Notion-clé » de
développement page 122), elle-même toujours accompagnée de
sous-notions qui éclairent la notion principale (dans ce cas précis :
inégalités, PMA, émergence, développement durable). Cette page
est aussi l’occasion de renforcer la mise en perspective en combinant
l’échelle planétaire à quelques zooms (4 photographies prises dans
des lieux différents) et par un questionnement simple à portée
générale. La double-page de cartes poursuit les mêmes ambitions,
mais constitue aussi une banque de données sur les points essentiels
de la question. Le programme insiste en effet sur le rôle des cartes
« pour rendre compte du fonctionnement des territoires ».
Les pages de cours qui suivent sont toujours problématisées et se
terminent par un petit résumé de réponse à la problématique en
bas de page. Le cours met l’accent sur les points essentiels dans
une expression accessible, de manière à ce que les élèves puissent
en comprendre et en retenir les grandes idées. Ce souci d’accessibilité
concerne aussi les documents du manuel, en particulier les textes,
relativement brefs et évitant un vocabulaire complexe.
Les pages « L’essentiel » visent enfin à aider les élèves à retenir les
idées, notions, données chiffrées, etc. principales, ainsi que les
localisations. Il utilise pour ce faire des formes de langage variées
(textes, schémas fléchés, schémas cartographiques, graphiques…).
– L’enseignant peut, au contraire, favoriser une démarche déductive.
Il est ainsi possible de commencer les questions du programme par
la présentation générale des grandes thématiques du cours. Ces
pages sont toutes accompagnées de 2 à 4 documents qui amènent
par leur questionnement à répondre à la problématique du cours.
Parallèlement, 21 dossiers permettent d’approfondir ces notions.
Situés immédiatement après le cours, ils abordent un thème concret
en l’ancrant souvent dans un territoire précis. Ainsi, dans le thème 2,
le cours de la page 114 , qui pose les questions des défis
démographiques dans le monde, est directement suivi du dossier
qui compare l’évolution démographique du Nigeria et de la Chine.
Ces dossiers sont tout aussi mobilisables en complément de la
démarche inductive.
L’enseignant a donc le choix entre plusieurs démarches et peut
passer de l’une à l’autre en fonction des questions.
2 Un manuel qui privilégie une pédagogie différenciée
Cette liberté pédagogique est renforcée par la présence de très
nombreux itinéraires différenciés. La différenciation pédagogique
est en effet une démarche de base au collège et de nombreux élèves
y sont donc pleinement habitués à leur entrée en Seconde.
Il s’agit avant tout, dans cette démarche, de rompre avec la « même
leçon », les mêmes exercices pour tous, tout en visant à ce que tous
les élèves parviennent à acquérir les notions attendues. Il s’agit plus
globalement de « mettre en œuvre un cadre souple où les apprentissages
sont suffisamment explicités et diversifiés pour que les élèves puissent
travailler selon leurs propres itinéraires d’appropriation, tout en restant
dans une démarche collective d’enseignement » (Halina Przesmycki,
La Pédagogie différenciée, Paris, Hachette, 2004).
Pour cette raison, les blocs questions du manuel proposent plusieurs
itinéraires :
– Des itinéraires guidés ou au contraire plus autonomes. C’est le
cas pour l’intégralité des dossiers. Certains de ces « parcours
autonomes » amènent l’élève à en rechercher les idées directrices, pages 74-75). L’élève doit accomplir une mission nécessitant une
à bâtir un plan, ou à faire une recherche complémentaire ; certains argumentation, parfois écrite, souvent orale, qu’il devra confronter
les amènent à rédiger, d’autres à réaliser des cartes mentales ou à à celle d’autres élèves de la classe, éventuellement dans le cadre
faire un exposé ; d’un débat. Ces pages sont aussi l’occasion d’accompagner les élèves
– Des itinéraires requérant des savoir-faire très différents. Les vers une plus grande autonomie, notamment dans la recherche
14 pages intitulées « Des cartes pour comprendre » proposent soit documentaire, également une des capacités à acquérir au lycée.
un parcours rédigé, soit un parcours cartographique. Le but est
aussi d’acquérir une des capacités demandées au lycée : « Réaliser Mais le but de la Seconde est aussi, évidemment, de préparer
des productions graphiques et cartographiques dans le cadre d’une les élèves au baccalauréat dont les premières épreuves auront lieu
analyse. » Certains de ces parcours, comme celui de la page 65, se dès la classe de Première dans le cadre du tronc commun. Les délais
doublent d’un parcours numérique ; étant nettement plus courts que par le passé, où l’examen n’avait
– Enfin les blocs questions des études de cas en deux doubles-pages lieu qu’en fin de Terminale, l’accent a donc été mis sur la préparation
se terminent par une synthèse partielle que l’enseignant choisira aux nouvelles épreuves avec les 4 cahiers de fin de thème, soit
de faire faire ou non à ses élèves. L’autre solution étant de ne faire 42 pages d’exercices. Dans le détail, on recense :
que la synthèse globale (avec la dernière page de l’étude de cas). – Des pages d’exercices simples qui permettent de travailler telle
ou telle capacité, tel aspect concret, et ce avec des supports variés ;
3 Un manuel connecté
– Des pages déjà orientées vers le baccalauréat, mais conçues avec
Le manuel se double de très nombreux liens vers des ressources
un souci de progressivité : ainsi, la technique de l’argumentation
numériques. La plupart des études de cas renvoient à un document
fait l’objet de plusieurs pages, de la plus simple, page 80 (Rédiger
vidéo, comme le document 3 page 10. Ces documents sont optionnels
une réponse à un sujet), à des exercices de plus en plus complexes.
et leur projection dépendra des choix pédagogiques de l’enseignant.
De même, la nouvelle épreuve de construction d’un croquis à partir
En effet tous les exercices fonctionnent sans l’appoint de ces films :
d’un texte fait également l’objet d’une première réflexion dès la fin
les captures d’écran des différentes vidéos ont été choisies pour
du thème 1 ; toutefois il ne s’agit que d’une première approche,
être exploitables en tant que telles. De même, de nombreux textes
alors même que, des thèmes 2 à 4, le travail demandé sera plus
sont en ligne sur le site Belin en version plus longue.
important.
Dans le même ordre d’idées, les 14 pages « Faire le point » se
Tous ces exercices ont été pensés en fonction des attentes du
terminent par une référence à un documentaire que l’élève pourra
programme.
regarder en autonomie et qui a, comme but, de remobiliser, une
dernière fois les notions vues en cours : ces documents, extraits de
l’émission « le Dessous des cartes », de clips vidéo, de reportages
de France Télévisions, sont tous d’une durée limitée et ont été
sélectionnés en fonction de leur accessibilité et de leur pertinence.
Enfin de nombreux exercices numériques (voir le tableau
d’assemblage page suivante) complètent le dispositif.

III. Les capacités et méthodes attendues

en classe de Seconde
La classe de Seconde étant à la charnière du collège et du lycée,
une attention toute particulière a été portée à la progressivité de
l’apprentissage : les nombreux exercices méthodologiques (soit
39 pages d’exercices) sont précédés par 14 pages d’exercices plus
simples (« Faire le point ») qui permettent aux élèves de vérifier la
maîtrise des localisations, des notions, etc. Tous s’appuient sur les
acquis du socle commun de connaissances et de compétences du
collège, et visent à l’apprentissage des capacités et des méthodes
définies dans le programme de Seconde.
Dans le contexte du nouveau lycée et de la préparation dès la classe
de Seconde à l’épreuve du grand oral du baccalauréat, l’accent
a d’abord été mis sur la préparation à l’oral, d’autant que le
programme insiste sur cet aspect (« le développement des compétences
orales à travers notamment la pratique de l’argumentation »). Plusieurs
pages permettent de travailler cette capacité :
– Des pages dédiées (pages 91, 171, 251) où sont rappelées les
techniques de base, accompagnées de conseils ;
– Des pages d’exercices, comme celles des pages 166-167, où sont
mises en œuvre ces techniques ;
– Mais il s’agit aussi de la plupart des 12 pages « Acteurs et enjeux ».
Ces pages sont conçues autour d’un thème d’actualité (par exemple
la question des boues rouges dans le parc national des Calanques,

Introduction GÉOGRAPHIE 2e 5
Les attentes officielles du programme
Connaître et se repérer – Nommer et localiser les
grands repères géographiques
ainsi que les principaux pro-
cessus et phénomènes étudiés
– Utiliser l’échelle appropriée Page 246 : Construire un schéma cartographique à partir d’un texte et d’une carte
pour étudier un phénomène
Contextualiser – Identifier les contraintes et
les ressources d’une situation
géographique
– Mettre en relation des faits
ou événements de natures, de
périodes ou de localisations
différentes
– Confronter le savoir acquis
en géographie avec ce qui est
entendu, lu et vécu
Employer – Employer les notions et le
les notions et exploiter lexique acquis en géographie à Page 139 : « Réviser activement », exercice 3
les outils spécifiques bon escient
aux disciplines – Transposer un texte en
croquis
– Réaliser des productions
graphiques et cartographiques
dans le cadre d’une analyse
– Savoir lire, comprendre et
apprécier une carte, un cro-
quis, un document iconogra-
phique, une série statistique…
Conduire une démarche – S’approprier un questionne-
géographique et ment géographique
la justifier
– Construire et vérifier des
hypothèses sur une situation
géographique
– Justifier des choix, une inter-
prétation, une production
6 Introduction GÉOGRAPHIE 2e
Les réponses du manuel
Toutes les pages « Faire le point » ont été pensées dans cette optique. Elles comportent
toutes un questionnaire (« Je maîtrise les idées du cours ») qui permet à l’élève de s’au-
toévaluer (solutions à l’appui). Plusieurs exercices de localisation permettent également
de travailler les repères géographiques, par exemple en page 79
Page 85 : Prendre en compte le contexte géographique pour analyser des documents
Page 242 : Analyser deux documents complémentaires
Page 244 : Analyser des photographies d’époques différentes
Page 90 : Réaliser une interview
La plupart des « Acteurs et enjeux » sont conçus dans cette optique (thèmes d’actualité
comme Comment agir contre le « continent de plastique » ?, pages 38-39 ; l’œuvre ciné-
matographique Seven Sisters, pages 118-119 ; Réduire les inégalités hommes/femmes
dans les espaces publics, pages 156-157 ; ou Quelles alternatives à la voiture en ville ?,
PAGES 234-235)
Page 58 : « Réviser activement », exercice 2
Page 238 : « Réviser activement », exercice 2
Il s’agit d’une méthodologie faisant partie de l’évaluation au baccalauréat. Pour cette
raison, elle est particulièrement travaillée avec un souci de progressivité, notamment
dans les exercices suivants :
Page 88 : Réaliser un croquis (Comprendre comment on réalise un croquis à partir d’un
texte)
Page 170 : Réaliser un croquis à partir d’un texte (Extraire et classer les informations
d’un texte)
Page 246 : Construire un schéma cartographique à partir d’un texte et d’une carte
Page 282 : Réaliser un croquis complexe à partir de plusieurs documents
Page 78 : Dessiner la France
Page 82 : Comprendre la logique des figurés cartographiques. Faire un croquis de syn-
thèse à partir de plusieurs cartes
Page 138 : Dessiner le monde
Page 168 : Utiliser un SIG pour faire un schéma
Page 240 : Réaliser un schéma à partir d’une carte
Page 243 : Faire un schéma à partir d’une image satellite
Page 278 : Dessiner l’Afrique australe
Page 83 : Confronter un texte et une carte
Page 59 : Faire le point. Analyser une caricature
Page 87 : Analyser une caricature avec un regard critique
Page 163 : Analyser une photographie
Page 216 : Faire le point. Analyser un graphique
Page 217 : Faire le point. Analyser une caricature
page 240 : Réaliser un schéma à partir d’une carte
Page 241 : Analyser une caricature à l’aide d’un texte
Page 90 : Réaliser une interview
Et de manière plus générale les démarches induites par les questionnements des pages
exercices
Page 163 : Confronter une photographie et un texte de géographe
Et de manière plus générale les démarches induites par les questionnements des pages
exercices
Page 172 : Réaliser un exposé à l’oral
Et de manière plus générale les démarches induites par les questionnements des pages
exercices
 Construire – Procéder à l’analyse critique
une argumentation d’un document selon une
géographique approche géographique
– Utiliser une approche
géographique pour mener une
analyse ou construire
une argumentation
Utiliser le numérique – Utiliser le numérique pour
réaliser des cartes, des gra-
phiques, des présentations
– Identifier et évaluer les
ressources pertinentes en
géographie
Page 81 : Analyser un cartogramme (étape 1)
Page 164 : Analyser un cartogramme (étape 2)
Page 87 : Analyser une caricature avec un regard critique
Page 165 : Analyser une affiche
Page 80 : Rédiger une réponse à un sujet
Page 84 : Faire un plan détaillé
Page 163 : Confronter une photographie et un texte de géographe
Page 245 : Réfléchir à un plan pour argumenter
Page 281 : Rédiger entièrement une étude de documents
Page 284 : Rédiger pour argumenter
Page 86 : Utiliser une carte interactive pour analyser un phénomène
Page 166 : Organiser des informations d’un dossier documentaire en vue d’un exposé
oral
Page 168 : Utiliser un SIG pour faire un schéma
Page 162 : Effectuer une recherche sur Internet

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PAGES 6-7
Il faut amener les élèves, dès le début de l’année, à découvrir le
programme de manière plus dynamique qu’avec le seul tableau
formel et officiel de la PAGE 4. Si l’acception classique du terme
« transition » leur est plus ou moins familière, en revanche son sens
en géographie reste très souvent largement méconnu. D’où l’objectif
de ces deux pages que l’enseignant pourra utiliser selon une durée
variable :
– On pourra se contenter de regarder la page de gauche rapidement
le premier jour de l’année, en s’appuyant par exemple sur un
brainstorming puis dans le cadre d’un cours dialogué : que nous
évoque cette notion de transition ? Comment peut-elle s’appliquer
en géographie ? Confrontons nos réponses à celles de la PAGE 6,
etc. ;
– On pourra aussi choisir d’y passer plus de temps, par exemple
une séance, en faisant faire aux élèves l’exercice de la PAGE 7.
Celui-ci les invite à parcourir l’ensemble du manuel à la recherche
de lieux qu’il faudra replacer sur un planisphère. Son but est
réellement de parcourir l’ensemble du manuel de manière à
s’imprégner des changements d’échelle inhérents à ce programme.
Une partie du travail de mise en forme pourra être faite à la maison.
L’enseignant pourra aussi décider de modifier les destinations
demandées en fonction des études de cas ou des dossiers qu’il
compte traiter dans l’année. Car le but est véritablement d’arriver
à une première compréhension globale du programme. C’est aussi
pour cette raison que la demande est volontairement limitée à un
simple exercice de localisation des phénomènes recensés. Il s’agit
de faire comprendre que les « défis d’un monde en transition » sont
nombreux et se situent à l’échelle planétaire.

Introduction GÉOGRAPHIE 2e 7
 Thème 1 Pages 8 à 91

Sociétés et environnements : des équilibres fragiles

(12-14 heures)

Du programme au manuel ➔ Questions monde Thème 1

Les attentes officielles du programme
Question
Les sociétés face aux risques.
Question
Des ressources majeures sous pression :
tensions, gestion.
Les réponses du manuel
Le choix des études de cas (pages 10-23), conforme à celles du programme, ne nécessite que peu de
commentaires, si ce n’est que seule celle sur les Alpes concerne en partie le territoire français. L’Amazonie
(pages 22-23) est traitée en deux pages : déjà vue au collège et très médiatisée, elle peut être un choix
pour gagner du temps en termes de programmation.
Le choix des 4 dossiers a été établi pour aborder les notions à des échelles différentes :
• À l’échelle sous-continentale, la Caraïbe (les risques, pages 32-33) ;
• À l’échelle nationale, avec les États-Unis et leurs choix énergétiques (pages 52-53) ;
• À l’échelle d’une région (le delta du fleuve Sénégal, pages 48-49 ; la région de Fukushima, pages 36-37).
Mais dans les deux cas, ces analyses s’articulent à l’échelle nationale (les politiques énergétiques au Japon,
la gestion de l’eau au Sénégal), voire internationale (la mise en valeur du fleuve par l’OMVS).
Enfin deux dossiers à dimension thématique sont présentés sous forme d’« Acteurs et enjeux » : l’existence
d’un « continent de plastique », (pages 38-39), la question de l’eau embouteillée (pages 54-55).
Contrairement à l’ancien programme, les ressources alimentaires ne sont plus à l’ordre du jour, donc aucun
dossier ne les traite.

ENTRÉE DE THÈME ›› PAGE 8

Sociétés et environnements : des équilibres fragiles
Toutes les pages d’entrée de thème du manuel reposent sur le même principe : la liste des études de cas, une photographie représentative,
une seule question. Le but n’est pas de passer beaucoup de temps sur ces pages, mais de rentrer dans le chapitre, de découvrir le thème
par une première accroche. La question est donc pensée comme une simple réflexion sur les notions du thème, comme ici : qu’est-ce qu’un
risque ? Une réponse évidente attendue : le volcanisme. Qu’est-ce qu’une ressource ? Une autre réponse évidente attendue : la géothermie
certes, mais aussi le tourisme.
Mais l’enseignant pourra choisir de développer l’exercice soit par une écoute active des élèves, soit par une recherche Internet de leur part :
si l’Islande est effectivement soumise au risque volcanique, en revanche sa partie occidentale l’est beaucoup moins. C’est d’ailleurs pour
cette raison que l’immense majorité de la population est située dans cette région. Le site thermal « Blue Lagoon » fonctionne donc avant
tout comme une usine géothermique destinée à l’alimentation en énergie de cette région très peuplée.

ÉTUDE DE CAS 1 ›› PAGE 10-13 3 La densité de population accroît la pression sur l’espace, rend

Comment le Bangladesh fait-il face
au changement climatique global ?
›› PAGE 11
1 Il s’agit de risques liés à l’eau, à la fois en provenance des massifs
montagneux voisins et de l’océan Indien. Le risque de crues et
d’inondations résulte de la fonte accélérée des glaciers himalayens
et est clairement établi. Il reste quelques doutes sur les liens entre
changement climatique et accroissement de la fréquence (ou de la
puissance) des cyclones tropicaux.
2 Le Bangladesh est un pays qui possède une façade littorale sur
le golfe du Bengale et est donc soumis aussi à des aléas sismiques,
par le biais de tsunamis, mais également à des aléas technologiques
comme les marées noires. La concentration des eaux en arsenic dans
la partie méridionale du pays est également un aléa meurtrier. Présent
dans les couches du sous-sol, il a contaminé les nappes phréatiques
à la suite du creusement de nombreux puits depuis les années 1960.
chaque catastrophe plus meurtrière et donne souvent lieu à d’importants
mouvements de populations. La pauvreté de cet État, qui fait partie
du groupe des PMA, comme celle des populations, limite les capacités
de prévention des risques, par exemple par l’édification d’ouvrages
de protection contre les inondations et les vagues de tempêtes.
4 Le nombre de migrants « purement » climatiques est toujours
difficile à déterminer. Les données avancées dans le document 6 sont
donc imprécises et peut-être exagérées. Plusieurs millions de migrants
semblent toutefois quitter les campagnes vers les grandes villes
chaque année pour des causes en partie climatiques. D’autres tentent
leur chance dans les pays voisins et notamment en Inde.
SYNTHÉTISER Soumis aux influences de l’Himalaya voisin et de
l’océan Indien, pauvre et très densément peuplé, le Bangladesh
est l’un des États les plus vulnérables de la planète. Le changement
climatique accentue les effets des inondations continentales et
des cyclones et renforce sa vulnérabilité.

Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 9
›› PAGE 12
1 Les moyens évoqués démontrent l’adaptabilité des populations
locales aux risques. Ils recoupent des outils de prévision, de
méthodes de prévention (digues, préservation de la mangrove) et
des adaptations à l’évolution du niveau marin, comme les jardins
flottants.
2 Les principaux acteurs sont, hormis les populations locales, le
gouvernement, les ONG, et les pays ou groupes de pays qui
fournissent de l’aide au Bangladesh et peuvent en orienter les fonds
vers la lutte contre les aléas climatiques.
3 La baisse du nombre de décès liés aux inondations et aux
cyclones est révélatrice des progrès sensibles effectués par ce pays.
Pour autant, la pauvreté, les fortes densités encore en progression
et les effets du changement climatique contribuent à la persistance
d’une vulnérabilité forte des populations, notamment dans la partie
méridionale du pays.
SYNTHÉTISER En combinant prévision, prévention et adaptation
aux évolutions climatiques, le Bangladesh a progressé nettement
dans la manière de gérer les risques. Confronté à de nombreux
types d’aléas, il ne parvient pourtant pas à s’affranchir de toute
vulnérabilité.
›› PAGE 13
Bilan
• Complétez le schéma fléché à l’aide de l’étude de cas.
Des aléas accrus par le changement climatique : inondations, crues
et cyclones.
D’autres aléas : tsunamis, pollutions par l’arsenic et les marées
noires.
Des aménagements pour diminuer les risques : digues, jardins
flottants, préservation de la mangrove…
Des acteurs multiples : populations locales, gouvernement, ONG,
communauté internationale…
Un bilan : contrasté : chute des décès mais persistance d’une
vulnérabilité forte.
• Complétez la légende du croquis
à l’aide de l’étude de cas.
corrigé
........................................................................................................ en ligne
Mise en perspective
A • Ce sont majoritairement des pays d’Afrique subsaharienne,
confrontés notamment à la désertification et à la croissance des
risques sanitaires. La vulnérabilité y est maximale dans les PMA et
se retrouve, hors d’Afrique, en Haïti, au Yémen ou au Népal par
exemple. Certaines îles peu élevées en altitude sont vulnérables à
la montée du niveau marin. C’est le cas d’archipels du Pacifique
dont Tuvalu et les îles Salomon.
• Hormis le golfe du Bengale, les principales régions cycloniques
sont l’Amérique centrale, le golfe du Mexique, la mer des Caraïbes
et la façade asiatique de l’océan Pacifique.
B • À l’instar du Bangladesh, quelques PMA comme Madagascar,
le Niger ou le Cambodge ont des vulnérabilités très élevées.
• Les documents donnent l’exemple de l’Indonésie, des États-Unis,
des îles des Caraïbes, du Japon et de la France d’outre-mer, avec la
10 Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e
Polynésie. Les situations de ces États sont évidemment peu
comparables. L’Indonésie est un État encore en développement,
fréquemment confronté à des aléas sismiques et climatiques, et
marqué par une vulnérabilité forte. C’est le cas également de
certaines îles des Caraïbes. Les autres États sont des PID, mieux
armés pour limiter les conséquences des aléas qui les frappent.
Pour autant, malgré son niveau de développement, le Japon conserve
une vulnérabilité élevée au regard des niveaux des pays du nord.
La France et les États-Unis font partie des États les moins vulnérables.
ÉTUDE DE CAS 2 ›› PAGE 14-17
L’Arctique : pourquoi ce milieu fragile
et contraignant est-il si attractif ?
›› PAGE 15
1 Les territoires arctiques sont soumis à des contraintes liées au
froid. Leurs situations dans les hautes latitudes expliquent des
températures basses l’hiver. Les températures estivales varient
grandement par rapport à la distance au pôle et en fonction du
caractère plus ou moins « continental » des territoires considérés
(document 2). Le froid complique la vie de tous les jours des
individus : voir, notamment, les vêtements que portent les personnes
visibles sur le document 3. Ces températures impactent également
fortement l’environnement : la présence de la glace terrestre ou
maritime (banquise) en est un des aspects. La présence de la glace
et la neige (document 3), plus ou moins permanente pendant
l’année, entraîne un grand nombre de contraintes : limitation des
capacités de production agricole, difficultés de déplacement sur
terre comme sur mer (documents 1 et 3) et vulnérabilité des réseaux
d’approvisionnement énergétique.
Si ces contraintes expliquent les faibles densités des populations
arctiques, les territoires arctiques ne sont pas des « déserts blancs »
vides d’humains. Le document 1 montre l’existence de villes à
l’intérieur du cercle polaire, dont certaines de taille respectable,
plus ou moins tournées vers l’océan (Anchorage, Norilsk, Mourmansk,
Arkhangelsk). Des villes plus petites ou des villages participent
également de l’organisation de l’espace arctique comme Iqaluit,
capitale du Nunavut (document 3), et ce parfois depuis longtemps
(mention des peuples autochtones sur le document 1). On observe
sur la photographie une certaine densité de population qui s’exprime
notamment par les présences d’appartements au deuxième plan
du cliché. Le peuplement des territoires arctiques se caractérise
ainsi par son caractère ponctuel. Il repose sur des adaptations aux
contraintes qui ont pu varier avec le temps et dont les documents
donnent quelques exemples : à l’échelle locale, utilisation des
motoneiges, surélévation des maisons pour permettre le passage
des réseaux d’eau, etc. ; à l’échelle régionale, installation de villes,
de sites d’extraction, de routes (document 1) permettant d’habiter,
malgré les contraintes climatiques, les milieux arctiques.
2 Le changement climatique global modifie la nature des
contraintes énoncées en question 1. Le recul de la banquise en été
est très marqué ces dernières années, il en est l’expression la plus
spectaculaire et médiatisée. Ce processus traduit des hausses de
températures atmosphériques mais aussi des modifications de
température et de composition des eaux de l’océan.
Ces modifications ont des conséquences directes et indirectes sur
les sociétés humaines. Le document 1 suggère que les zones
exploitées pour l’extraction de minerais et d’hydrocarbures sont
favorisées par le recul de la glace. Les documents 1 et 4 invitent
aussi à considérer que cet espace peut également être traversé plus
facilement. C’est ainsi que les interactions entre sociétés arctiques
et nature sont en voie d’être bouleversées profondément.
3 L’exploitation accélérée des ressources arctiques et plus
globalement l’intégration renforcée au processus de mondialisation
entraînent, en retour, d’autres bouleversements environnementaux
et sociaux. Le document 6 évoque les pollutions des sols et des
eaux liées à une exploitation à court terme (le document 1 permet
de localiser les principales zones de pollutions maritimes, mais aussi
fluviales). Avec la ville de Kiruna (Suède), qui est quant à elle
contrainte au déménagement en raison d’une exploitation intensive
de ses sous-sols (document 5), la logique est de même nature. Les
conséquences touchent dans les deux cas les milieux et les sociétés,
conjointement. D’autres bouleversements peuvent être plus
proprement sociaux : la modification des modes de vie, parfois
brutale, peut modifier le rapport au monde des communautés
(document 3). Enfin, le nouvel attrait de la région arctique peut
entraîner des nouveaux enjeux géopolitiques : tensions autour de
la définition des ZEE, revendications et tensions intra-étatiques
quant à l’intégration de ces zones devenues stratégiques
(document 1) qui peuvent avoir des impacts sur l’environnement
(par exemple le renforcement des infrastructures et de la présence
militaire) et sur les sociétés (droits, représentations politiques,
gestion des ressources, etc.).
SYNTHÉTISER La réponse attendue des élèves doit s’organiser
autour de la notion de fragilité. Est-ce qu’un espace comme
l’Arctique est fragile par nature ou est-ce que cette fragilité dépend
des modes d’habitat et d’exploitation, autrement dit des sociétés
et de leurs actions ? Nous donnons ci-dessous les grandes lignes
de la réponse attendue de la part des élèves.
1. L’Arctique, un milieu contraignant mais néanmoins peuplé
L’Arctique est un espace contraignant pour des raisons avant tout
climatiques et physiques (espace aux 2/3 maritimes), (documents 1,
2, 3 et 4). Ces contraintes expliquent les conditions et les modalités
de peuplement de la région marqué par de faibles densités et un
habitat assez ponctuel (documents 1 et 3).
2. L’intégration de l’Arctique, vecteur de fragilités environ-
nementales et sociales ?
Ce monde du froid est pourtant fragilisé par son intégration à la
mondialisation. Celle-ci présente un volet environnemental
(réchauffement climatique global, documents 1 et 4), économique
(pression accrue sur les ressources en minerais et en hydrocarbures,
documents 1, 5 et 6) et politique (rapport de force entre les États
arctiques et à l’intérieur des États, documents 1 et 6).
›› PAGE 16
1 Les minerais et surtout les hydrocarbures sont les ressources
qui expliquent l’attractivité de l’Arctique (documents 1, 6, 8 et 9).
En effet, ces matières premières connaissent aujourd’hui une forte
demande sur les marchés mondiaux. Les documents pointent les
différents sites d’extraction de minerais mais aussi les zones
d’exploitation en expansion (mention des prospections). D’autres
témoignent d’ailleurs de l’avancée du front pionnier énergétique
sur terre et sur mer (exploitation offshore).
Les contraintes naturelles rendent leur exploitation difficile. En dépit
d’innovations techniques et des effets du changement climatique
global, l’englacement des sols et de la surface de l’océan, les
températures parfois très basses et les distances importantes sont
autant de facteurs qui compliquent l’exploitation des ressources. La
prise de conscience des effets d’une exploitation non raisonnée des
ressources sur les populations locales peut aussi, selon les contextes,
rendre plus complexe sinon problématique cette exploitation.
2 Le changement climatique peut apparaître comme une opportunité
de développement pour les gouvernements des États, qu’une portion
de leur territoire appartienne ou non au domaine arctique.
Pour la Russie l’Arctique revêt des enjeux à la fois stratégiques
(espace de redéploiement de puissance russe), énergétiques (front
pionnier énergétique) et logistiques (liés à l’ouverture de la route
du Nord-Est). Le changement climatique global peut rendre les
ressources plus accessibles et plus facilement exportables vers les
centres de consommation (en Russie et au-delà). L’État est d’ailleurs
partie prenante de l’avancée du front pionnier énergétique à travers
de grands groupes comme Gazprom.
Pour la Chine, pourtant éloignée de l’Arctique, les perspectives
ouvertes par les routes maritimes internationales du Nord-Est et
du Nord-Ouest permettent d’envisager des gains de temps
importants pour l’exportation des marchandises produites sur son
territoire. La Chine se trouverait ainsi « rapprochée » des centres
consommateurs. Cette nouvelle situation pourrait ainsi renforcer
la centralité de la Chine au sein de la mondialisation.
SYNTHÉTISER La synthèse attendue des élèves doit interroger la
marginalité de la région arctique : à plusieurs échelles, l’Arctique
apparaît au centre d’enjeux de grandes importances.
1. L’Arctique est exploitée de longue date, notamment pour ses
minerais. Néanmoins, elle a longtemps incarné une marge
environnementale (monde du froid faiblement peuplé situé aux
confins des territoires nationaux), économique (ressources
difficilement exploitables) et géopolitique (glacis durant la guerre
froide par exemple).
2. L’Arctique en voie de périphérisation ?
Les effets du changement global permettent d’exploiter de façon
moins onéreuse les sous-sols et d’envisager l’ouverture de routes
internationales offrant des gains de temps et d’argent par rapport
aux routes maritimes existantes. L’attractivité de l’Arctique résulte
donc à la fois d’une nouvelle donne environnementale qui s’articule
aux demandes de la mondialisation.
Conclusion : une intégration en question
Cette nouvelle attractivité questionne, à plus d’un titre, la durabilité
de l’occupation et de l’exploitation des territoires arctiques.
›› PAGE 17
corrigé
Bilan ..................................................................................... en ligne
Mise en perspective
A • Les hautes montagnes marquées par la fonte des glaciers et
les milieux arides menacés par la désertification.
• Les États riverains de l’Arctique présentent selon le document une
vulnérabilité faible et apparaissent très préparés.
Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 11
 B • L’empreinte écologique des États ayant des régions arctiques
apparaît forte (Russie) voire très forte (Canada, États-Unis, Norvège,
Suède, Finlande).
• Réponse en fonction des observations de l’élève.
ÉTUDE DE CAS 3 ›› PAGE 18-21
Les Alpes : comment valoriser des milieux
vulnérables ?
›› PAGE 19
1 La population dans les Alpes est importante (14 millions
d’habitants), elle est marquée par de fortes mobilités touristiques
(120 millions de touristes par an), mais sa répartition est inégale.
Globalement, les piémonts, les vallées, les espaces péri-alpins sont
plus densément peuplés, en particulier dans les Alpes du Nord
françaises, les Alpes bavaroises (Allemagne) et les piémonts italiens.
Cela s’explique par des différences de climat et d’accessibilité des
territoires alpins. Les populations doivent en effet faire face aux
contraintes du relief montagnard (pente, altitude) et aux phénomènes
climatiques et naturels associés aux montagnes (froid, neige, risques
d’avalanche et de glissement de terrain).
2 La neige, les paysages montagnards, les cours d’eau sont des
ressources qui sont particulièrement valorisées dans les Alpes par
le développement du tourisme (notamment en hiver où la neige
apparaît comme de « l’or blanc ») et par la production d’énergie
hydroélectrique (qui permet ainsi des activités industrielles).
3 Les risques naturels qui pèsent sur l’environnement et les
sociétés sont les avalanches (et les glissements de terrain) dues à
la pente des versants. Les risques anthropiques sont la pollution
due aux transports dans les vallées alpines, mais aussi la dégradation
des milieux naturels par l’aménagement de centrales hydroélectriques
(dégradation des lacs et des cours d’eau) ou de stations de sports
d’hiver. Le changement climatique est un risque qui affecte les
glaciers, mais aussi l’activité touristique (moins de neige pour le
tourisme hivernal).
SYNTHÉTISER La valorisation des Alpes se fait d’abord en fonction
des spécificités de ce milieu montagnard, par exemple à travers
le développement touristique qui s’appuie sur l’attractivité des
paysages alpins ou des sports d’hiver rendus possibles grâce à
l’utilisation de la neige. L’eau est aussi utilisée pour produire de
l’énergie hydroélectrique grâce à la force qu’elle acquiert en
descendant la pente des versants de montagne. Cependant cette
valorisation de l’espace alpin doit aussi prendre en compte un
certain nombre de risques d’origine naturelle (avalanche). Les
diverses activités humaines effectuées dans les Alpes peuvent
aussi engendrer de la pollution et une dégradation de ces milieux
montagnards qui sont particulièrement vulnérables.
›› PAGE 20
1 Les parcs nationaux français tentent de concilier développement
touristique et protection de l’environnement en préservant de manière
assez stricte les écosystèmes dans le cœur de chaque parc national
(réglementation des activités et des aménagements pour limiter les
impacts anthropiques), mais en permettant le tourisme et les amé-
nagements touristiques en périphérie du parc. Ainsi, autour du cœur
12 Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e
du parc national de la Vanoise on trouve de nombreuses stations de
sports d’hiver. Par ailleurs, préserver l’environnement permet aussi
d’attirer des touristes, par exemple des randonneurs qui viennent
profiter des sentiers de montagne en été.
2 Les mesures qui sont prises pour réduire la vulnérabilité des
espaces alpins concernent d’abord la régulation des activités
humaines et de leurs effets sur ces milieux de montagne. Les
politiques de protection et la création d’espaces protégés comme
les parcs nationaux ou les réserves naturelles permettent ainsi
d’encadrer certaines activités grâce à une réglementation spécifique
(interdiction de la chasse, des déplacements motorisés, etc.). Elles
permettent aussi de limiter l’urbanisation et la transformation de
ces milieux vulnérables. D’autres mesures concernent
particulièrement les transports, par exemple pour favoriser des
alternatives moins polluantes au transport routier : c’est le cas du
ferroutage qui se développe fortement en Suisse.
SYNTHÉTISER Concilier la valorisation et la protection des Alpes
est un véritable enjeu de développement durable et de transition
environnementale. Il s’agit de promouvoir des activités écono-
miques plus respectueuses de l’environnement, par exemple de
formes de tourisme plus durables ou des modes de déplacement
moins polluants (ferroutage). En fait, cette conciliation entre
valorisation et protection est souvent une conciliation territoriale :
des espaces protégés sont créés pour y interdire certaines activités
qui détérioreraient trop ces écosystèmes vulnérables. Les habitants
et les acteurs politiques et économiques sont incités par l’État à
soutenir de telles initiatives, mais dans les faits la conciliation
entre le développement économique et la préservation environ-
nementale demeure souvent problématique (de nombreuses
communes ont par exemple refusé de rejoindre l’aire d’adhésion
du parc national de la Vanoise).
›› PAGE 21
corrigé
Bilan ..................................................................................... en ligne
Mise en perspective
A • Les types de risques qui pèsent sur les milieux montagnards
en France et dans le monde sont des risques d’origine climatique
(réchauffement qui affecte les glaciers, etc.), d’origine sismique (les
montagnes sont souvent d’origine tectonique et elles sont donc
fréquemment des zones sismiques, comme le rappelle la catastrophe
sismique au Népal en 2015) voire d’origine volcanique. Certains
risques comme les mouvements gravitaires (avalanches, glissement
de terrain) sont assez spécifiques aux régions de montagne. Les
transports et les activités industrielles des espaces de montagne
entraînent aussi certains risques d’origine anthropiques (pollution,
dégradation des milieux, etc.). Ces différents risques peuvent bien
sûr se combiner.
• Les autres types d’espaces particulièrement vulnérables au chan-
gement climatique sont les régions polaires et les littoraux.
• On retrouve le même type de valorisation des ressources dans
d’autres massifs montagneux français. Les Pyrénées, le Massif central,
les Vosges et le Jura sont aussi des régions touristiques, même si le
développement de cette activité ne connait pas une ampleur aussi
forte que dans les Alpes du Nord. La valorisation de la ressource en
eau par l’hydroélectricité existe également dans ces massifs.
• Par rapport à d’autres espaces du territoire français, l’anthropisation
des montagnes est globalement plus faible. En effet, la majeure
partie de la superficie des zones de montagne sont des espaces
forestiers ou semi-naturels (vert). Les espaces artificialisés (rouge,
rose, violet) et les espaces cultivés (jaune, orange) se trouvent
surtout dans les vallées en occupant une superficie limitée des
espaces montagnards.
B • En dehors de la Vanoise (premier parc national à avoir été
créé en France), les deux autres parcs nationaux des Alpes françaises
sont les Ecrins et le Mercantour. Les massifs des Bauges, de la
Chartreuse, du Vercors, des Baronnies provençales, du Verdon et
des Préalpes d’Azur sont des parcs naturels régionaux.
• Les autres types d’espaces protégés qui existent en France sont
des réserves naturelles (nationales ou régionales), des parcs naturels
marins, des sites classés. En dehors des espaces montagnards, on
les trouve surtout sur les littoraux, en France métropolitaine comme
dans les territoires ultra-marins (Guadeloupe, Réunion, Martinique,
etc.). On remarque que différents parcs naturels régionaux ont été
créés dans le bassin parisien (Vexin français, Gâtinais, etc.), d’autres
espaces protégés concernent les forêts (PNR de la Forêt d’Orient
en Champagne, des Landes de Gascogne, parcs nationaux de Guyane,
de Guadeloupe et de la Réunion qui protègent des forêts
tropicales, etc.).
ÉTUDE DE CAS 4 ›› PAGE 22-23
À quels risques et pression la forêt amazo-
nienne est-elle soumise ?
Bilan
A Des ressources gigantesques
Les ressources naturelles de l’Amazonie sont nombreuses. D’abord
dans le domaine des matières premières : le document 1 mentionne
le bois, l’or et les hydrocarbures, répartis dans toute la région. Ensuite,
l’Amazone et ses affluents représentent un potentiel hydroélectrique
important. On voit sur la carte de très nombreux barrages en service,
au Brésil et au Pérou. De plus, la carte comme le texte rappellent
l’importance des sols largement utilisés pour l’agriculture. Enfin, on
peut penser à l’exploitation de la biodiversité, notamment dans le
domaine pharmaceutique, mais aussi dans celui du tourisme.
B Un milieu soumis à de fortes pressions et à des risques
L’augmentation de la population mondiale et ses besoins croissants
font que les grands réservoirs de ressources comme l’Amazonie
sont de plus en plus exploités. Les docs montrent que la déforestation
et le front pionnier agricole avancent dans tous les pays. Ils abordent
les risques liés à l’exploitation de l’or : déforestation, pollution des
eaux et des sols au cyanure. La population, notamment amérindienne,
souffre donc directement des conséquences de cette exploitation.
Une partie importante de l’Amazonie est protégée (44 % ) mais cela
n’empêche pas toujours la dégradation du milieu.
c De multiples acteurs et des conflits d’usage
Plusieurs types d’acteurs sont présents en Amazonie. Les États
cherchent à exploiter les ressources de leurs territoires et favorisent
souvent l’avancée du front pionnier agricole, l’exploitation de l’or
ou la construction de barrages, qui ne produisent pas de gaz à effet
de serre mais ont des impacts destructeurs à l’échelle locale. Les
États font appel à des firmes transnationales (FTN) pour exploiter
ces ressources. Les conflits les plus fréquents opposent les États et
FTN à des ONG comme le WWF, qui luttent pour des projets plus
durables, ou aux Amérindiens, qui défendent un mode de vie fondée
sur la chasse et la cueillette. Comme le montre le reportage d’Arte,
l’État brésilien choisit l’exploitation des ressources hydroélectriques
plutôt que la préservation du milieu.
Mise en perspective
A En Afrique équatoriale, en Amérique centrale ou en Asie du
Sud-Est, des territoires où l’eau douce constitue une ressource
importante.
B Toutes les régions de grandes forêts sont soumises à des fronts
pionniers. Par exemple en Indonésie pour la culture du palmier à
huile.
La déforestation de l’Amazonie est un risque global sous plusieurs
angles : la perte de biodiversité dans une région du monde touche
la chaîne alimentaire du monde entier, la déforestation produit du
CO2. À une échelle plus régionale, la pollution de l’eau des rivières
touche les populations de tout le bassin amazonien, les arbres de
l’Amazonie régulent l’humidité dans la région.
C La ressource en eau qui répond à de multiples besoins et
génère par exemple des conflits entre agriculture et tourisme.
Question Monde ›› PAGES 24-39
Les sociétés face aux risques
L’ouverture de question oppose systématiquement deux photo-
graphies en tension. La question unique a toujours pour but de les
relier, de montrer la complémentarité et l’opposition de ces deux
clichés. La réponse attendue est donc qu’ils opposent un risque
naturel – les incendies – à un risque technologique diffus – la
pollution – mais aussi qu’ils témoignent tous deux de risques
globaux : le changement climatique global et la sécheresse de 2018,
l’action de l’homme à l’échelle mondiale et la naissance d’un
« continent de plastique » que l’on réétudiera pages 38-39.
›› PAGES 26-27
À L’ÉCHELLE MONDIALE
Les sociétés face aux risques
Ces deux pages permettent à la fois de contextualiser les études
de cas et d’introduire les notions du chapitre. La notion essentielle
de la question (« Risque majeur ») est déclinée en 4 sous-notions
qui sont reliées au planisphère sur les risques naturels.
1 Le but de cette question est d’amener les élèves à lire la légende.
Les risques pris en compte sont liés à des aléas naturels soudains
(séismes, cyclones…) ou progressifs (sécheresse, hausse du niveau
marin…). En revanche, les risques sanitaires, technologiques et
politiques ne sont pas pris en compte.
2 Les trois risques sont de natures diverses : le risque 3 est
d’origine naturelle, le 2 est combiné (un risque naturel engendre
Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 13
un risque technologique). Le risque 1 est un risque global, de
dimension planétaire.
3 Le risque de catastrophe le plus élevé se situe en Afrique,
devant l’Asie. Un tel phénomène n’est pas lié à des aléas naturels
plus nombreux, mais à une vulnérabilité supérieure, du fait de la
faible capacité des populations concernées à répondre à la
catastrophe.
4 Le planisphère montre en effet des inégalités Nord-Sud. De
nombreux espaces d’Afrique et d’Asie du Sud sont touchés par des
risques divers alors que l’Amérique du Nord et l’Europe sont
globalement épargnés. Il convient toutefois de nuancer cette
opposition Nord-Sud : l’Amérique latine, classiquement située au
Sud, est globalement peu touchée tous comme certains pays d’Asie
ou d’Afrique (Oman, Égypte…). À l’inverse, les Pays-Bas du fait des
inondations sont un pays du Nord pourtant classé à risques.
›› PAGES 28-29
DES CARTES POUR COMPRENDRE
parcours rédigé
1. Les types d’espaces les plus exposés aux aléas naturels sont des
espaces tropicaux et surtout les zones côtières, notamment celles
situées le long de la « ceinture de feu du Pacifique » : le risque de
séisme se combine avec le risque volcanique, et celui de tsunami.
La Caraïbe, les littoraux de l’océan Indien sont également très
vulnérables. Certains de ces espaces sont soumis à de nombreux
risques technologiques, comme les littoraux chinois et caraïbe.
2. Cette forte exposition des espaces littoraux – repérée dans la
première question – s’explique en grande partie par le très fort
peuplement de ces espaces (légende de la carte 1). C’est ce fort
peuplement qui explique aussi l’importance des catastrophes tech-
nologiques, les usines, les ports, etc. étant par définition situés en
zone habitée.
3. L’Afrique et l’Asie sont les espaces les plus vulnérables au chan-
gement climatique global. Un tel fait est à relier à leur fort peuple-
ment mais aussi à leur forte vulnérabilité sociale (infrastructures,
habitat…).
bilan
L’exposition aux risques majeurs n’est pas égale en tout point du
globe. Des États comme le Bangladesh ou Haïti cumulent de
nombreux facteurs de risque et sont soumis à divers aléas, alors
que ce n’est pas le cas des pays scandinaves ou de l’Allemagne par
exemple. La vulnérabilité est également dépendante du niveau de
développement, et donc plus forte dans les pays du Sud et
notamment chez les PMA.
parcours cartographique
La question est volontairement ouverte et les élèves pourront partir
dans deux directions différentes :
– Une carte qui recense en légende les risques naturels puis les
risques technologiques par d’autres items. L’élève refera alors
graphiquement ce qu’ont fait les autres élèves sous forme rédigée
en question 1 (les littoraux apparaîtront donc comme les principales
zones coloriées sur le schéma) ;
– Mais il est possible que d’autres élèves tentent une synthèse de
ces risques : ils aboutiront alors à un schéma de la vulnérabilité plus
ou moins forte des différents espaces, par exemple par un dégradé
14 Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e
de couleurs. Là aussi, les espaces littoraux seront ceux qui doivent
être les plus visibles sur le schéma.
Les deux parcours amènent les élèves au même résultat : celui d’une
inégale exposition et vulnérabilité ; les espaces littoraux, et à une
autre échelle les pays d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, sont les plus
vulnérables aux risques.
L’enseignant pourra choisir ou non de modifier la consigne et de
demander soit ces « quelques lignes » soit d’argumenter beaucoup
plus, s’il a déjà traité une des études de cas possibles.
COURS 1 ›› PAGES 30-31
Quels types de risques pèsent
sur les sociétés ?
1. Il existe des aléas naturels mais les risques sont souvent
dépendants à la fois de la puissance de ces aléas et de facteurs
humains, qui les limitent ou les accentuent. Les risques combinés
sont donc les plus nombreux.
2. Les milieux maritimes, insulaires et littoraux sont les plus
vulnérables. Les espaces intertropicaux cumulent également
plusieurs facteurs de vulnérabilité.
3. Les espaces littoraux, à l’interface terre-mer, sont exposés à divers
aléas à la fois soudains et progressifs : tsunamis, cyclones tropicaux,
tempêtes combinées à de fortes marées, relèvement du niveau
marin…
DOSSIER ›› PAGE 32-33
Le bassin caraïbe : une vulnérabilité particu-
lière aux risques ?
parcours guidé
1. Les États de la Caraïbe sont affectés par des aléas d’origine
naturelle (sismiques, volcaniques et cycloniques) et technologiques
(marées noires). Haïti est de loin le pays dans lequel les conséquences
de ces aléas sont les plus meurtrières. En proportion de leurs
populations, les États d’Amérique centrale et les États-Unis sont
moins vulnérables aux risques naturels et technologiques que ceux
de la Caraïbe.
2. Ce sont les séismes, en raison principalement de leur caractère
subit et de l’absence de signes avant-coureurs. Les cyclones sont
également dévastateurs par les vents associés qui soufflent parfois
de longues heures sur un même espace et détruisent les lieux
d’habitation qui ne sont pas construits selon des normes
anticycloniques.
3. Les risques technologiques sont peu dévastateurs et n’entraînent
que peu de décès. La catastrophe de la plateforme Deepwater horizon
reste tout de même dans les mémoires comme un épisode très
grave (11 morts et près de 800 millions de litres de pétrole
répandus).
4. Il est situé à Miami, ce qui permet aux analystes d’observer l’océan
Atlantique, où naissent les cyclones, et leur trajet en direction de
la Floride, en passant par les îles des Caraïbes. Il observe également
les cyclones qui se développent dans l’océan Pacifique, en direction
de la Californie.
5. Voir PAGE 34.
6. Plusieurs facteurs se combinent :
– l’exposition à divers aléas en raison du positionnement de l’île
sur un réseau de failles à forte sismicité et, fréquemment, sur la
trajectoire des cyclones qui se forment sur l’Atlantique sud ;
– la pauvreté et le sous-développement des populations, notamment
l’analphabétisme et le manque de moyens financiers pour prendre
des mesures individuelles de prévention contre les risques ;
– la pauvreté de l’État, qui manque de disponibilités pour améliorer
les constructions, développer des plans d’urbanisme ou prendre
des mesures efficaces avant et après la catastrophe pour accélérer
la résilience.
parcours autonome
Le bassin caraïbe est l’un des espaces du globe les plus vulnérables
aux risques. Cela s’explique à la fois par la diversité et la vigueur
des aléas qui affectent cette région et par la présence de pays
pauvres et encore en développement, dans lesquels les capacités
de prévention du risque restent faibles. Ainsi, même si des États
ou des îles développés, comme les États-Unis ou Saint-Martin, sont
encore confrontés à des épisodes meurtriers et dévastateurs, c’est
en Haïti, seul PMA du bassin, que la vulnérabilité reste la plus
importante.
COURS 2 ›› PAGES 34-35
Comment les sociétés font-elles face aux
risques majeurs et globaux ?
1. Les pays les plus développés sont logiquement les moins
vulnérables. Le Japon constitue une exception en raison de son
exposition à plusieurs types d’aléas et à l’impact du tsunami de
Fukushima. Les PMA sont les États les plus vulnérables, ce qui est
tout particulièrement avéré sur le continent américain avec l’exemple
unique de Haïti. La partie centrale de l’Afrique, où se situent la
majorité des PMA de la planète, concentre les plus hauts niveaux
de vulnérabilité. Le niveau de développement conditionne donc
directement la vulnérabilité.
2. Le document 3 répond à la phase de la prévention.
3. La localisation des bâtiments par rapport à l’aléa, et leur rapport
longueur/largeur qui conditionne leur capacité à résister à un séisme.
4. La réalité du péril nouveau que représente le changement
climatique pour Tuvalu n’est pas aisée à déterminer et donne lieu
à des affirmations contradictoires. Les scientifiques du GIEC sont
parcours autonome
Une résilience difficile vu l’ampleur et la nature Des milieux et des populations encore forte- Des actions qui visent la résilience
de la catastrophe ment affectés
– Espaces encore interdits à l’installation – Populations évacuées et interdites de résidence
– Contamination de la faune et de la flore dans les zones contaminées
– Niveaux de radioactivité élevés – Enfants affectés par des cancers
– Conséquences sanitaires sur le long terme – Contamination durable de la faune, de la flore,
des eaux continentales et marines
›› PAGES 38-39
ACTEURS ET ENJEUX
Comment agir contre le « continent
plastique » ?
Cette double-page suppose une démarche libre de la part de l’élève
qui peut choisir son rôle (un chercheur, un consommateur…) mais
parfois accusés de forcer le trait, d’être exagérément alarmistes,
comme le symbolise l’image d’un ours polaire dans ces eaux
tropicales. Les climato-sceptiques semblent parfois nier la réalité
ou la gravité de la situation de ces îles et archipels. La question
migratoire est un bon exemple de la difficulté à apprécier la situation
et à envisager l’avenir de ces territoires.
DOSSIER ›› PAGE 36-37
Comment Fukushima s’est-elle relevée
de la catastrophe de 2011 ?
parcours guidé
1. Si le tsunami a coûté en quelques minutes la vie à plus de 18 000
personnes, l’explosion de plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire
de Fukushima Daiichi est également responsable d’un nombre
important de victimes depuis lors et la cause d’une difficile résilience.
En effet, les effluents radioactifs rejetés par les réacteurs
endommagés ont produit de graves pollutions qui affectent sur le
long terme à la fois l’atmosphère, les sols, les sous-sols et les nappes
phréatiques. La faune et la flore ont été durablement contaminées.
Les conséquences sanitaires de la catastrophe, notamment en lien
avec une recrudescence des risques de cancer, sont difficiles à
évaluer.
2. Les populations littorales, et notamment celles résidant à proximité
de la centrale de Fukushima Daiichi sont celles dont la résilience
est la plus difficile. En 2019, de vastes espaces restent impropres
à l’occupation humaine en raison de niveaux de radioactivité trop
élevés. De nombreux riverains de la centrale sont donc dans
l’incapacité de retrouver leur logement et vivent dans d’autres
localités. Les enfants ont été par ailleurs tout particulièrement
affectés par la catastrophe et les conséquences sanitaires associées.
3. Le gouvernement japonais a d’abord pris des mesures d’urgence
en zonant les espaces selon la gravité de leur contamination et en
évacuant les populations des communes les plus proches de
l’accident. Il a également mis à l’arrêt toutes les centrales nucléaires
du pays. Il a depuis lors agi dans le domaine de la prévention en
créant des digues surélevées, dans les zones les plus sensibles et
des centres de santé destinés aux enfants. Il lève cependant
progressivement les restrictions aux installations dans certaines
zones périphériques et relance son programme nucléaire.
– Digues rehaussées
– Zonage selon le niveau de contamination
– Reprise progressive de la production électrique
nucléaire
– Centres de santé
aussi de faire ou non les questions « Des pistes de réflexion », et
ce, dans l’ordre où il le souhaite.
des pistes de réflexion
• L’importance du phénomène est mondiale. Ses causes sont liées
au fait que le plastique est peu recyclable, qu’une bonne partie finit
Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 15
dans les océans et que, du fait des courants océaniques, ces déchets
se regroupent en « continent de plastique ».
• Les acteurs qui tentent de lutter contre la pollution liée au plastique
sont divers. Il s’agit d’acteurs institutionnels (l’État français dans le
document 7), d’ONG, de scientifiques ou de particuliers.
• Les solutions évoquées par les documents sont également diverses :
collecte du plastique, sensibilisation du public, compréhension
scientifique des processus océaniques… La question de l’efficacité
est ouverte : les élèves répondront différemment à cette question.
Le but est donc de leur faire comprendre la complexité du problème,
et qu’il n’y a pas une, mais plusieurs solutions possibles qui peuvent
se combiner.
Question Monde ›› PAGES 40-59
Des ressources majeures sous pression :
tensions, gestion
›› PAGE 40-41
L’ouverture de question oppose deux photographies présentant les
ressources étudiées dans le cadre du programme : l’eau, qu’elles
ont pour point commun, et l’énergie, que seule la seconde aborde.
La problématique soumise aux élèves repose également sur la notion
de développement : le premier cliché a été pris dans un pays pluvieux
du Sud (la fillette a un parapluie), mais qui manque d’eau potable.
À l’inverse, le second montre un pays développé. Le rapport à la
ressource est donc différent : une ressource paradoxalement rare
d’un côté, abondante de l’autre. D’autre part, les tensions environ-
nementales peuvent être fortes : les barrages produisent-ils une
énergie « verte », peu polluante, comme l’affirment ses promoteurs
ou au contraire sont-ils cause de dégâts environnementaux et
sociaux, comme l’assurent ses détracteurs ? Ces problématiques
seront développées par les élèves s’ils réalisent le dossier sur le
fleuve Sénégal PAGES 48-49 ou s’ils font l’exercice sur le Colorado
PAGE 85.
›› PAGES 42-43
À L’ÉCHELLE MONDIALE
L’empreinte écologique : des ressources sous pression
La carte (l’empreinte écologique) et la notion (la transition
environnementale) ont été choisies pour faire réfléchir les élèves
sur la gestion des ressources. Les documents sont sélectionnés
pour faire apparaître une progression : quels rapports entre
ressources et besoins (document 1), entre ressources et
consommation (la pression sur les ressources du document 2) ?
Cette consommation croissante des ressources pose donc la
question des ressources renouvelables ou pas (document 3) et de
modes de gestion plus durables des ressources (document 4). Le
planisphère est conçu comme une synthèse de l’ensemble : aux
pays fortement consommateurs de ressources, comme les États-
Unis, s’opposent des pays peu consommateurs, de faible empreinte
écologique.
1. Les pays qui ont la plus forte empreinte écologique se situent en
Amérique du Nord et en Océanie, mais aussi, à un degré moindre,
en Europe. Ceux qui ont l’empreinte la plus faible sont en Afrique,
16 Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e
dans les Andes et dans le sous-continent indien. Le rapport avec le
développement est évident : les pays les plus développés sont, de
très loin, ceux qui ont l’empreinte écologique la plus forte.
2. L’élève situera les pays avec la carte du rabat. Le but est de
montrer la diversité de ces pays, tant du point de vue de leur
développement que de leur empreinte écologique : celle de Dubaï
est beaucoup plus élevée que celle de l’Égypte ou même de la France
et de la Chine. Cela relativise cet indicateur car la population de
Dubaï (3 millions d’habitants) n’a évidemment rien à voir avec celle
de la Chine. Or l’indicateur donné par la carte est l’empreinte
écologique en hectares… par habitant !
3. Seule la photo 4 témoigne de la transition environnementale
(souci vis-à-vis de la biodiversité et d’une volonté de gestion durable
du milieu). Celle sur Dubaï (une grande consommation d’énergie)
et celle sur la Chine (une mine de charbon, matière très polluante)
montrent un vrai retard dans cette transition.
4. Les documents évoquent les ressources en eau et celles
énergétiques. On peut en citer d’autres, comme les ressources
alimentaires.
›› PAGES 44-45
DES CARTES POUR COMPRENDRE
Des ressources majeures sous pression :
tensions, gestion
parcours rédigé
1. Le changement climatique global est responsable d’atteintes
diverses au milieu : désertification, fonte des glaciers et du pergélisol,
montée du niveau des mers. Celles provoquées par d’autres actions
des sociétés sont également nombreuses : érosion ou
imperméabilisation des sols, surexploitation, pollutions diverses,
surpêche…
2. Les situations de stress hydrique sont très souvent liées à l’aridité
du milieu (pays de la bordure saharienne), mais c’est loin d’être un
lien de cause à effet systématique. Des pays fortement peuplés,
comme l’Inde, pourtant associée à la mousson dans notre imaginaire,
sont en stress hydrique. D’autres pays comme la Pologne, voire le
Royaume-Uni, peuvent souffrir de pénurie en eau.
3. Ce sont les pays émergents qui ont connu une forte hausse de
leur consommation énergétique depuis une trentaine d’années :
Chine, Inde, Brésil, Iran… Leur développement économique et les
besoins accrus des populations nécessitent en effet une énergie
plus abondante.
Bilan
Les quelques lignes devront montrer à la fois l’inégalité de la
présence de ces ressources, mais aussi dans leur accès : ces
ressources sous donc sous pression, c’est-à-dire qu’elles sont plus
ou moins convoitées, plus ou moins exploitées en fonction des lieux
et des sociétés.
parcours cartographique
Même si elle suggère un angle d’approche, la question est
volontairement ouverte et les élèves pourront partir dans deux
directions différentes :
– Une carte tentant de répondre directement au sujet : des tensions
plus ou moins fortes autour des ressources en eau et en énergie.
Toute la difficulté consistera en l’établissement de catégories bien
distinctes : des tensions fortes sur les ressources en eau et en
énergie ; des tensions fortes sur une seule des deux ressources ;
de faibles tensions sur les ressources ;
– Une carte qui recense en légende d’abord les besoins en eau (des
tensions plus ou moins fortes) puis les besoins en énergie (des
tensions plus ou moins fortes). Cette solution sera sans doute la
plus facile à réaliser. L’enseignant invitera les élèves ayant fait ce
choix à confronter leurs réponses aux schémas 3 et 4 des pages
« L’essentiel » (pages 56-57) qui tentent de quantifier cet accès à
la ressource.
COURS 1 ›› PAGES 46-47
Comment les sociétés gèrent-elles
la ressource en eau ?
1. L’accès à l’eau est certes lié à des conditions naturelles : une plus
ou moins grande aridité, mais aussi et surtout à des conditions
socio-sanitaires.
Le cas des régions sahariennes traversées par le Nil montre la
faiblesse de ces ressources en eau. C’est cette faiblesse qui fait de
cette eau un enjeu géopolitique. En revanche, l’accès à l’eau en
milieu urbain, à Delhi témoigne d’une autre réalité : celle d’un pays
pluvieux, mais aussi très peuplé, de populations socialement
défavorisées ayant peu de moyens d’accéder à cette ressource.
2. Les usages de l’eau sont de trois ordres : un usage agricole tout
d’abord (irrigation), mais aussi un usage pour l’énergie hydro-
électrique, et un usage domestique pour l’approvisionnement des
villes.
3. Ce document émane d’une grande compagnie privée, Veolia, qui
investit en Asie. Elle propose avant tout le recyclage de l’eau (slogan,
dessin à droite) de manière à pouvoir avoir une eau qui permet des
usages nombreux et variés.
DOSSIER ›› PAGE 48-49
Comment le fleuve Sénégal permet-il
de valoriser un milieu aride ?
Le but de ce dossier est d’approfondir le cours sur la ressource en
eau (pages 46-47). L’exemple du delta du Sénégal est très
représentatif des problématiques soulevées par l’accès à l’eau. Le
milieu est littoral et sahélien, donc un milieu aride a priori très
pauvre en eau. Mais le fleuve Sénégal apporte une richesse, visible
dès le document 1 (le tracé du fleuve se voit sur la photo satellite).
Par ailleurs, le Sénégal est un PMA, ce qui renforce les difficultés
d’accès à la ressource.
parcours guidé
1. Le fleuve Sénégal coule dans un milieu aride lorsqu’il se jette
dans l’océan Atlantique. Ce tracé apporte une biodiversité visible
sur le document 1 : la végétation est importante et le fleuve permet
l’irrigation.
La seconde partie de la question est réalisable à la maison ou en
salle informatique par les élèves. Elle les amène à découvrir la
région. L’enseignant réalisant ce dossier en salle banalisée peut
sans dommage ne pas faire cette question.
2. Les usages de l’eau sont variés et repérables dès le document 2.
Si l’utilisation agricole est la principale, et est visible en document 1,
l’élevage est également présent, tout comme l’approvisionnement
en eau potable ou l’industrie.
3. De nouveaux aménagements sont nécessaires du fait de l’utili-
sation croissante du fleuve (irrigation notamment). Ils relèvent de
domaines variés allant principalement de l’agriculture (notion de
sécurité alimentaire) au transport fluvial et à la pêche. Ces actions
sont impulsées par l’OMVS, une structure internationale des pays
parcourus par le fleuve.
4. Il s’agit principalement du projet de « grande muraille verte »,
détaillée dans le document 6. Le film montre à la fois les ambitions
du projet mais aussi ses limites : celle d’une coopération interna-
tionale, mais aussi celle de l’ampleur de la désertification plus rapide
et plus importante que les mesures prises pour la stopper.
Bilan
Le but de ce bilan est que l’élève s’entraîne ainsi à l’épreuve de
réponse à une question argumentée.
parcours autonome
corrigé
........................................................................................................ en ligne
COURS 2 ›› PAGES 50-51
Comment les sociétés gèrent-elles
les ressources énergétiques ?
1. Les risques économiques et les tensions environnementales liées
à l’énergie sont nombreux : convoitise économique pour des sites
naturels, installation à bas coût dans un pays du Sud, le Nigeria,
mais aussi d’un point de vue environnemental la dégradation de
milieux naturels (l’Arctique de la caricature), ou la pollution de
milieux fortement peuplés (le Nigeria).
2. L’Inde cherche à diminuer sa consommation électrique et à
procéder à une transition énergétique par le biais des smart grids,
c’est-à-dire l’utilisation de l’informatique pour faire des économies
d’énergie et améliorer les réseaux électriques.
3. La consommation énergétique par habitant est la plus importante
dans les pays très développés. L’Islande, peu peuplée (340 000
habitants en 2019) est un cas à part : l’énergie, notamment géo-
thermique, y est abondante. Les États-Unis constituent un second
cas : les fortes dépenses individuelles, l’absence de véritable politique
favorisant une transition énergétique amènent le pays à avoir une
consommation presque deux fois supérieure à celle de la France,
pays dans lequel la consommation reste pourtant deux fois plus
importante que la moyenne mondiale. L’enseignant pourra appro-
fondir ce constat sur les États-Unis en renvoyant ses élèves au
dossier PAGES 52-53.
À l’opposé, l’Inde et même la Chine ont de très faibles dépenses
énergétiques par habitant. L’on rappellera aux élèves le fait que ces
deux pays comptabilisent 2,5 milliards d’habitants et qu’une faible
consommation par habitant peut tout de même se traduire par une
très forte consommation totale.
Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 17
 DOSSIER ›› PAGE 52-53 • Boire l’eau du robinet est plus écologique car cela ne nécessite
pas l’utilisation de matière plastique. Cela est possible dans les pays
Quels choix énergétiques qui ont un réseau d’adduction d’eau de qualité, avec des acteurs
pour les États-Unis ? qui effectuent des contrôles.
parcours guidé
L’ESSENTIEL ›› PAGE 56-57
1. La consommation énergétique aux États-Unis est une des plus
fortes au monde : une très forte consommation individuelle, Sociétés et environnement :
notamment dans les centres urbains, mais aussi dans les industries, des équilibres fragiles
et qui repose à la fois sur l’utilisation privilégiée des énergies fossiles
Ces pages ont pour but de synthétiser de manière visuelle toutes
conventionnelles (pétrole, charbon) ou non-conventionnelles (gaz
les notions et les connaissances des deux « Questions Monde ».
et pétrole de schiste).
L’enseignant souhaitant traiter de front les deux questions peut
2. Les ressources sont très nombreuses et très diverses : le pays
donc se baser sur la synthèse de la page de gauche comme d’un
possède du pétrole, du gaz, du charbon, mais aussi des énergies
résumé de son cours.
renouvelables nombreuses : éolien, solaire, géothermie. De plus,
L’élève pourra aussi utiliser seul ces pages lors de ses révisions pour
ces énergies sont réparties sur tout le territoire et souvent situées
se remémorer les principales notions du thème, soit sous forme
à proximité des centres de consommation urbains.
rédigée, soit sous forme de graphique (« retenir autrement ») soit
3. L’État fédéral a privilégié l’exploitation des ressources non-
conventionnelles, garante d’une baisse des importations. Les sous forme de schéma.
conséquences environnementales (par exemple au Texas ou au
Dakota du Nord) et paysagères sont lourdes, tout comme les ›› PAGES 58-59
conséquences diplomatiques (sortie des accords de Paris). RÉVISER ACTIVEMENT
4. La place des énergies renouvelables est encore limitée mais elle
est en hausse. Une telle évolution est liée à plusieurs acteurs : 1 Je maîtrise les idées du cours
certains États comme la Californie, les particuliers qui y sont très 1. Faux – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Vrai – 5. Faux – 6. Vrai – 7. Faux –
8. Faux – 9. Faux – 10. Faux
favorables à près de 60 % , et même l’État fédéral qui n’a pas
2 Je maîtrise les notions principales
complètement abandonné ce secteur. Les causes de cet essor sont
Scénario A : « Une catastrophe naturelle »
non seulement à chercher dans la montée de préoccupations
Aléa : 3
environnementales mais aussi dans le fait qu’il s’agit d’un secteur
Enjeu : 2
économique en plein essor et créateur d’emplois.
Risque : 1
Bilan Scénario B : « Une catastrophe technologique »
Aléa : 1
Le but de ce bilan est que l’élève s’entraîne ainsi à l’épreuve de Enjeu : 3
réponse à une question argumentée. Risque : 2
parcours autonome Scénario de risque combiné : 1. Stress hydrique 2. Transition
corrigé
énergétique 3. Grand foyer de peuplement
........................................................................................................ en ligne 3 J’utilise mes connaissances pour analyser une caricature
– Donald Trump, le président des États-Unis.
– Un navire de guerre, symbolisant l’hostilité de Donald Trump envers
›› PAGES 54-55 l’ONU.
ACTEURS ET ENJEUX – Un océan déchaîné symbolisant le changement climatique.
– La fumée du navire symbolisant la recrudescence de la pollution
L’eau en bouteille : plus d’inconvénients crée par cette décision.
que d’avantages ? – L’accord, résultat de la COP 21 de 2015 : un accord entre la plupart
des pistes de réflexion des pays au monde, prévu pour limiter le changement climatique.
– Angela Merkel, chancelière allemande.
• Le succès de l’eau en bouteille s’explique d’un point de vue sanitaire, – Une île menacée par les eaux symbolisant la montée du niveau des
quand les populations n’ont pas accès à une eau potable, ou dans les mers.
pays dont le réseau d’eau potable n’est pas de bonne qualité ; elle 4 Je révise à l’aide d’un court documentaire
s’explique aussi d’un point de vue gustatif, pour les populations plus Réponse en fonction des observations de l’élève.
aisées qui ont le choix de leur consommation d’eau.
• Les firmes multinationales bénéficient de cette demande d’eau
en bouteille (l’entreprise suisse Nestlé, les entreprises françaises
Roxane et Danone)
• Les inconvénients socio-économiques sont le coût des bouteilles
d’eau, et le transport que cela nécessite (acheminement et portage
des marchandises). D’un point de vue écologique, les répercussions
sur l’environnement se manifestent par l’épuisement de certaines
nappes phréatiques, mais aussi par la production de déchets
plastiques ou le bilan carbone du transport de ces marchandises.

18 Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e
 Question France ›› PAGES 60-79
Des milieux entre valorisation et protection
Du programme au manuel ➔ Questions France Thème 1
Les attentes officielles du programme
Questions
La France : des milieux métropolitains
et ultramarins entre valorisation et
protection.
Les réponses du manuel
Si la seule étude de cas qui permet de traiter la France est les « Alpes » (pages 18-21), en revanche les pro-
blématiques générales des « Questions Monde » sont directement réutilisables ici. La question des risques
et des ressources est abordée par exemple dans le focus sur Guadeloupe et Martinique pages 72-73.
Mais la question sur la France invite aussi à se poser la question de la valorisation et de la protection, par
exemple avec le cours des pages 70-71 (« Comment mettre en œuvre une gestion durable des milieux ? »)
mais aussi le focus sur les vallées fluviales (pages 72-73).
Enfin, l’acteur et débats des pages 74-75 pose la question de la protection sous l’angle du débat citoyen :
peut-on continuer à déposer des boues rouges dans le Parc national des Calanques ?

›› PAGES 60-61
DES MILIEUX ENTRE VALORISATION ET PROTECTION
Des milieux entre valorisation et protection
La « Question France » reprend les grandes thématiques des deux
« Questions Monde » mais apporte aussi un éclairage différent sur
ces milieux. C’est pour cette raison que l’ouverture de question
oppose deux photographies illustrant pour l’une une action de
protection (le parc national de la Réunion), mais aussi de valorisation
(la fréquentation touristique) et pour l’autre les conséquences
environnementales de l’élevage. Elles montrent par ailleurs la
diversité des milieux (une côte bretonne, une montagne ultramarine).
La question posée aux élèves les amène à réfléchir sur les actions
de protection : comment faire pour lutter contre ces algues… ou
contre les boues rouges dans les Calanques (thème des pages
« Acteurs et enjeux », annoncé en bas de la page de droite).
›› PAGES 62-63
À L’ÉCHELLE DE LA FRANCE
Le but de la « Question France » étant d’étudier « des milieux entre
valorisation et protection », la notion-clé est bien évidemment
« milieu ». La carte centrale montre donc la variété des milieux
métropolitains et ultramarins et leur inégale valorisation, et leur
fragilité. Il s’agit donc bien ici de reprendre les notions étudiées à
l’échelle mondiale : les sous-notions sont donc « risque », « ressource »
et « gestion durable ».
Mais la « Question France » n’est jamais un décalque des « Questions
Monde ». La « valorisation » (sous-notion 4) passe par la protection,
par la patrimonialisation. Et elle peut engendrer des conflits comme
le montre le document 3.
1. Le territoire français est transformé par les activités productives
dans le domaine agricole et industriel, mais aussi par les activités
récréatives plus récemment développées (tourisme littoral et de
montagne). La transformation s’effectue par des aménagements qui
artificialisent les milieux (urbanisation, infrastructures de circulation).
2. Les mesures de protection visibles sur la carte consistent à établir
des zonages sur terre comme en mer, en délimitant des périmètres
à protéger : parcs nationaux, parcs marins. L’enseignant désirant
approfondir cet aspect avec ses élèves pourra aussi les renvoyer à
la carte des espaces protégés en France (document 3 page 65). La
protection peut également s’effectuer par la patrimonialisation des
territoires. La fragilisation des milieux soumet également les
populations à des risques dont il faut les protéger.
3. Tous les documents témoignent d’une utilisation des milieux par
l’homme : tourisme en documents 1 et 4, agriculture en document 2,
enfouissement en profondeur de déchets dans le document 3. Le
terme de valorisation est toutefois contestable pour ce dernier :
s’agit-il d’une valorisation ou au contraire d’une dégradation du
milieu ? Outre la question du conflit environnemental se pose donc
la question de la protection de ces milieux contre les pollutions
(document 3), contre les risques (document 1) ou contre la
surfréquentation d’un milieu montagnard dans le cadre du
changement climatique (document 4). Le document 2 montre bien
cette nécessité de protection paysagère, qui peut aller jusqu’à la
patrimonialisation.
4. Même si la tropicalité n’apparaît pas directement sur la carte,
certaines différences entre les milieux des DROM et ceux de la
métropole sont très visibles. La présence de cyclones est la première
différence : ils sont certes rares en Guyane et à Mayotte (l’enseignant
pourra toutefois faire remarquer aux élèves qu’un très violent
cyclone a touché l’île en 1898). L’autre différence visible est la
présence de volcanisme actif, à la Réunion, la Guadeloupe et la
Martinique. L’enseignant pourra rappeler aux élèves la catastrophe
de 1902 à Saint-Pierre et l’éruption de la montagne Pelée.
›› PAGES 64-65
DES CARTES POUR COMPRENDRE
parcours rédigé
1. Les aléas sont les plus nombreux en zone littorale (inondations
possibles), en zone de montagne, dans tout le sud de la France
(incendies de forêt) et dans la plupart des DROM. Une bonne partie
de l’intérieur du territoire métropolitain connaît au contraire des
aléas moins importants.
2. Certains risques sont d’origine naturelle (avalanches, cyclones,
risque sismique…), d’autres sont d’origine anthropique (villes
soumises aux aléas technologiques). Toutefois il existe aussi des
risques combinés : l’artificialisation des milieux (document 2) favorise
les inondations, notamment en milieu urbain, les incendies sont
souvent d’origine anthropique…
3. Les zones artificialisées couvrent a priori une faible partie du
territoire. Toutefois ces zones sont de loin les plus peuplées. Les
risques liés à l’artificialisation sont donc nombreux.
4. Les milieux protégés en France sont de nature très diverse : les
parcs nationaux sont, pour une grande partie d’entre eux, situés
en zone de montagne, les parcs marins couvrent de grandes étendues

Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 19
d’espace maritime ou océanique. En revanche les parcs régionaux
et les réserves naturelles recouvrent des milieux beaucoup plus
divers : zones de montagne (Pyrénées ariégeoises), de marais (Marais
poitevin), de plaines (Oise - Pays-de-France), de forêt (forêt d’Orient).
Ils sont pour la plupart situés en zone peu peuplée, voire en zone
inhabitée pour la plupart des parcs nationaux.
Bilan
Le but de ce bilan est que l’élève s’entraîne ainsi à l’épreuve de
réponse à une question argumentée.
parcours cartographique
Le but de l’exercice est que l’élève s’approprie l’outil et maîtrise les
SIG. Le résultat obtenu sera évidemment très différent en fonction
de la localisation du lycée. La difficulté consistera dans le
regroupement des informations très nombreuses en deux à quatre
catégories (soit des espaces artificialisés dominants/minoritaires,
soit un classement en 4 catégories comme la légende).
COURS 1 ›› PAGES 66-67
Quelles sont les conséquences
de la valorisation des milieux ?
1. Le littoral est rocheux et très découpé, mais on ne voit
pratiquement plus le milieu naturel. Le littoral est construit sur tout
son linéaire : on repère les toits des bâtiments et les routes. Il est
aussi utilisé pour des activités de plaisance (plusieurs ports).
2. La forêt reste très présente en montagne car ce sont des régions
où la pente limite l’agriculture intensive : les forêts ont donc été
peu défrichées. La présence de la forêt tropicale est très marquée
dans les DROM. On voit également la grande étendue de la forêt
des Landes, une forêt de production de bois dans le Sud-Ouest. La
forêt gagne du terrain à cause de la déprise agricole de certains
territoires.
La forêt est une ressource pour la production de bois (bois d’œuvre,
pâte à papier…), mais c’est aussi une ressource pour les loisirs
(chasse, cueillette, activités sportives…).
3. La brochure d’information est produite par les autorités publiques,
afin d’informer les populations sur les comportements à adopter
lorsqu’il y a une alerte cyclone. Ils doivent s’informer des risques
(prévention), de l’évolution de la situation (pendant la crise), et de
la fin de l’alerte. Afin que le message soit plus compréhensible, il
est écrit en français mais également en langue régionale, et il est
accompagné d’un dessin permettant d’attirer l’attention en première
page de la brochure.
DOSSIER ›› PAGE 68-69
Comment aménager durablement les fleuves
et les vallées ?
parcours guidé
1. Les vallées sont des lieux importants d’implantation des villes
(site de bord de fleuve) et de l’extension de l’urbanisation le long
des axes de communication qui suivent les vallées. Ce sont des
milieux très artificialisés.
2. La proximité du fleuve permet d’avoir accès à l’eau : pour
l’industrie (barrages pour l’hydroélectricité, refroidissement des
centrales nucléaires), pour l’agriculture (irrigation), pour les loisirs
20 Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e
(base nautique). Les hommes se sont donc installés près des fleuves
en urbanisant les vallées et en transformant fortement les espaces
naturels (endiguement du lit mineur et installation d’infrastructures
dans le lit majeur).
3. Les fleuves peuvent être pollués par l’industrialisation ou la
navigation : la dégradation de la qualité de l’eau, de la faune et de
la flore porte atteinte à l’équilibre écologique de la vallée. Les risques
sont aussi importants pour les populations qui vivent à proximité,
surtout le risque d’inondation.
4. Certains aménagements importants ont été stoppés comme les
barrages, d’autres permettent de retrouver le bon état écologique
des fleuves (traitement des rejets dans des stations d’épuration).
Ménager ces milieux signifie renaturaliser des vallées qui ont été
largement artificialisées au cours du xxe siècle. Les aménageurs
essaient de recréer un lien entre les hommes et les fleuves, en
profitant de l’accès direct à leurs berges pour les loisirs et le cadre
de vie. La prise de conscience que les fleuves et leurs vallées
constituent un patrimoine fragile, donc à préserver, est récente.
parcours autonome
corrigé
........................................................................................................ en ligne
COURS 2 ›› PAGES 70-71
Comment mettre en œuvre une gestion
durable des milieux ?
1. La préservation de l’environnement peut se faire par des mesures
de classement de territoires exceptionnels : cela permet de les protéger
de certains aménagements, et d’une trop forte fréquentation
touristique. Ces actions sont effectuées par des acteurs qui collaborent
à différentes échelles : l’État, l’Union européenne, les Nations unies.
Les milieux littoraux sont particulièrement concernés par ces mesures.
2. Des citoyens manifestent devant l’hôtel de ville, pour s’opposer
au projet d’implantation d’éoliennes dans la forêt de la Double.
Ce conflit environnemental oppose les habitants et l’entreprise
de production (non présente sur les banderoles de la photo), mais
aussi les pouvoirs publics qui donnent leur accord à ce type
d’aménagement. Les parcs éoliens permettent la production
d’énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique,
mais certains estiment qu’ils portent atteinte à la qualité des
paysages. Ces paysages doivent être aussi préservés, car ils
constituent un cadre de vie pour les habitants et le support d’un
tourisme vert pour des visiteurs.
DOSSIER ›› PAGE 72-73
Guadeloupe et Martinique : comment
protéger un milieu tropical fragilisé ?
parcours guidé
1. Les milieux sont marqués par une immense biodiversité (elles
sont un des « points chauds de la planète »). La forêt tropicale humide
couvre une grande partie du territoire des deux îles et les milieux
littoraux sont également très riches.
2. Ces milieux ont connu de très nombreuses atteintes sur les lit-
toraux, notamment le développement de l’urbanisation, d’aména-
gements portuaires et industriels. La réduction de la biodiversité
constatée en document 1 est un témoin de ces atteintes, mais
aussi du réchauffement climatique global. En milieu urbain,
l’imperméabilisation des sols est responsable d’une rupture écolo-
gique ; en milieu littoral, le tourisme a pu avoir des conséquences
sur l’environnement ; en milieu rural, le chlordécone a fait des
ravages et a encore des conséquences à l’heure actuelle.
3. Les mesures de protection sont nombreuses et variées : interdiction
du chlordécone puis promotion d’un label « Zéro chlordécone »,
développement de l’écotourisme dont l’activité est basée sur la
découverte et le respect des milieux, création de parcs nationaux
et régionaux, réserves naturelles et parcs naturels marins. Le milieu
littoral est particulièrement concerné par cette protection avec la
loi Littoral qui réglemente l’urbanisation des côtes.
Bilan
Le bilan écrit est ici pour préparer aux épreuves d’argumentation
du contrôle continu du baccalauréat dès la Première. L’élève se
contentera de reprendre les résultats du parcours qu’il a
précédemment effectué.
parcours autonome
Le but de ce travail est que l’élève arrive seul à bâtir un plan. Mais
sur le fond, il arrivera aux mêmes résultats que l’élève ayant travaillé
en parcours guidé… Un plan qui peut donc être : – un milieu
exceptionnel, – des atteintes diverses, – des mesures de protection.
›› PAGES 74-75
ACTEURS ET ENJEUX
Les « boues rouges » polluent-elles toujours
les Calanques ?
Des pistes de réflexion
• L’usine Alteo ainsi que la zone de stockage des déchets se situent
dans la petite ville de Gardanne dans l’arrière-pays marseillais ; le
parc national des Calanques se situe à l’est de la grande ville de
Marseille, et s’étend à la fois sur le littoral et en mer Méditerranée.
• Les rejets sont stockés à proximité de l’usine Alteo de Gardanne
(rejets solides), mais ils sont aussi évacués en mer Méditerranée
par l’intermédiaire d’un pipeline de 55 km (rejets liquides). Les
autorités ont autorisé le stockage des déchets à côté de Gardanne
de 1906 à 1996, l’ont interdit de 1967 à 2007, avant de l’autoriser
à nouveau. Durant la période d’interdiction de 1967 à 2007, l’usine
a rejeté tous ses déchets en Méditerranée. Depuis que le site de
stockage de Gardanne a été à nouveau ouvert, seuls les déchets
liquides sont rejetés en mer. Cette autorisation devrait prendre fin
en 2019 (au lieu de 2021 initialement prévu).
• Les acteurs sont : l’usine Alteo, les habitants (de Gardanne et du
littoral), les associations écologistes, les pêcheurs professionnels,
le parc des Calanques, l’État. Les arguments qui s’opposent sont les
arguments écologiques (nuisances environnementales) et
économiques (l’emploi).
›› PAGES 78-79
RÉVISER ACTIVEMENT
1 Je maîtrise les idées du cours
1. Vrai – 2. Faux – 3. Faux – 4. Vrai – 5. Faux – 6. Vrai – 7. Vrai –
8. Faux – 9. Faux – 10. Faux
3 Je maîtrise les enjeux de la gestion durable d’une zone côtière
A. 1 – B. 3 – C.5 – D. 2 – E. 7 – F. 4 – G. 6
4 Je maîtrise les localisations
Alpes : 8 – Corse : 7 – Garonne : 12 – Guadeloupe : 1 – Guyane : 2 –
Jura : 9 – Loire : 13 – Martinique : 1 – Massif central : 11 – Mayotte :
4 – Pyrénées : 6 – Réunion : 5 – Rhône : 14 – Seine : 15 – Vosges : 10
5 Je révise à l’aide d’un court documentaire
Réponse en fonction des observations de l’élève.
›› PAGE 80
ACQUÉRIR LES MÉTHODES
Rédiger une réponse à un sujet
Cet exercice est conçu comme une première initiation à la technique
d’argumentation pour le contrôle continu du baccalauréat et aux
techniques d’écriture utilisées au lycée : qu’est-ce qu’une
introduction ? Un développement ? Un plan ?
Les demandes faites aux élèves sont donc très simples et relèvent
pour une part de l’observation. Seule la question 3 demande une
véritable écriture.
pour traiter le sujet
1. Le plan amène à une division nord-sud en faisant :
– des Sud très vulnérables
– des Nord moins vulnérables
2. L’introduction est en violet, la conclusion en vert. L’introduction
annonce le plan.
3. La seconde partie se compose d’une phrase introductive et de
deux sous-parties que l’élève devra compléter à l’aide du cours de
la PAGE 30.
4. Le but de ce bilan est que l’élève s’entraîne ainsi à l’épreuve de
réponse à une question argumentée.
›› PAGE 81
Analyser un cartogramme 1/2
pour traiter le sujet
Le but de ce premier exercice est de faire réfléchir les élèves aux
phénomènes représentés sur un cartogramme. L’analyse d’un tel
document est toujours difficile pour certains. Pour cette raison, le
manuel proposera l’exercice à deux reprises : ici et en page 164. S’il
le souhaite, l’enseignant pourra donc après ce premier exercice,
approfondir le travail et renvoyer les élèves à cette page 164 pour
leur montrer les deux types de cartogrammes, leurs points communs,
leurs différences.
1. Le cartogramme ne représente que les émissions de CO2 liées
aux énergies fossiles et au ciment, et pas à l’agriculture. L’espace
représenté est la planète et chaque figure géométrique représente
un État. L’avantage est que ce type de figure est très parlant quand
on le compare à un véritable planisphère ; en revanche ce type de
représentation est parfois difficile à lire et apporte peu de précisions.
2. Le phénomène représente des valeurs absolues (la taille des États
est proportionnelle à leurs émissions brutes) et relatives (le CO2 par
personne).
3. Des pays comme les États-Unis, la Chine, immenses émetteurs de
CO2, sont anormalement gros. À l’inverse, l’Afrique n’apparaît presque
pas si ce n’est l’Afrique du Sud, principal émetteur du continent.
4. Là aussi le but est d’amener les élèves aux techniques d’écriture
(analyse de documents, argumentation). Pour cette raison, en début
d’année, le plan est volontairement transparent (description/
explication).
Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 21
›› PAGE 82
Réaliser un croquis
corrigé
........................................................................................................ en ligne
Une des demandes officielles en termes de capacités est « réaliser
des productions graphiques et cartographiques dans le cadre d’une
analyse ». Pour cette raison, le manuel comporte de nombreux
exercices cartographiques soit de type baccalauréat (faire un croquis
à partir d’un texte) soit valorisant d’autres savoir-faire. Le but de
cette page est de montrer comment l’on peut passer de trois cartes
sur le même thème à un schéma de synthèse.
pour traiter le sujet
1. La carte des pages 26-27 correspond à la première partie de la
légende. Il faut utiliser des figurés aplat.
2. Le deuxième choix est le meilleur car il présente un dégradé de
couleurs.
3. La carte 1 page 28 fournit des informations sur les trajets des
cyclones et sur les principales zones sismiques. Les figurés utilisés
sont des figurés linéaires (trajet des cyclones) et de surface (hachures
pour les séismes).
4. La carte 2 page 28 est simplifiée de deux manières : en regroupant
toutes les catastrophes technologiques (marées noires, accidents
nucléaires…) en un même item, et en ne prenant que celles des
trente dernières années. Des figurés ponctuels (points rouges)
seront utilisés.
›› PAGE 83
Confronter un texte et une carte
« Savoir lire une carte, un graphique, un texte » est une des capacités
à maîtriser en fin de Seconde. C’est pour cette raison que cet exercice
combine ces trois types de documents autour d’un même
phénomène : la pollution « ordinaire ».
pour traiter le sujet
1. Le phénomène étudié, la pollution, fait plus de 9 millions de morts
par an dans le monde. C’est donc bien une catastrophe majeure.
2. Le paradoxe soulevé par la formulation du sujet est que cette
pollution « ordinaire » est un événement beaucoup plus meurtrier
que toutes les autres catastrophes (l’élève argumentera avec le
bilan de celle étudiée en cours). C’est donc bien un événement
extraordinaire.
3. Les pays les plus touchés se situent en Afrique, dans le sous-
continent indien (des pays du Sud) mais aussi en Europe de l’Est
(Biélorussie, Ukraine…). Les pays développés d’Europe de l’Ouest
et du Centre, l’Australie, toute l’Amérique sont beaucoup plus
épargnés. La pollution aux particules et les pollutions intérieures
sont les plus importantes.
4. Comme dans les exercices précédents, par exemple PAGE 81, le
but est d’amener les élèves aux techniques d’écriture (analyse de
documents, argumentation). Pour cette raison, en début d’année,
le plan est ici donné.
›› PAGE 84
Répondre à une question problématisée
Page 80, les élèves ont réfléchi aux techniques d’argumentation
pour le contrôle continu du baccalauréat. Ce premier véritable
22 Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e
exercice a donc pour but de réfléchir au plan : non seulement les
grandes parties, mais également les sous-parties. Comme il s’agit
d’un premier exercice sur ce thème, la question 1 est très facile, et
la 2 amène l’élève à faire des révisions de ses acquis. Pour la même
raison, le sujet est un sujet très large qui reprend l’intégralité de la
question sur les ressources en eau.
Étape 1
La question 1 amène les élèves à examiner les grandes parties d’un
plan tandis que la seconde question présentera les sous-parties.
Étape 2
En ce qui concerne les exemples donnés, les réponses à la question
varieront en fonction du cours de l’enseignant. Mais le plan sera le
suivant :
1. – des inégalités entre les régions du monde
– des inégalités à l’intérieur d’un pays voire d’une ville
2. – des ressources inégales selon les climats et les réserves en eau
– des aménagements hydrauliques coûteux
3. – des améliorations techniques
– des programmes internationaux
›› PAGE 85
Confronter une photographie et un texte
Une des attentes essentielles de l’année, en termes de capacités,
est de contextualiser. D’où cet exercice et son point méthode qui
insiste sur le fait de « connaître le contexte géographique » pour
expliquer quelque chose d’a priori très surprenant : pourquoi le
fleuve Colorado ne se jette-t-il plus dans la mer ? L’analyse du texte
est donc essentielle ici.
pour traiter le sujet
1. Le fleuve Colorado coule des États-Unis (au nord de Denver) vers
le Mexique (document 1) dans un milieu subdésertique (document 2).
Il traverse donc d’abord un pays développé puis un pays en
développement. Son parcours se déroule essentiellement en milieu
rural du fait de l’irrigation possible le long du fleuve.
corrigé
2. ................................................................................................... en ligne
›› PAGE 86
Utiliser une carte interactive
Utiliser le numérique est une des compétences demandées en fin
de Seconde. Pour cette raison, le manuel propose plusieurs exercices
de ce type référencés en page 5 du manuel. Il s’agit ici d’analyser
la carte de l’accès à l’énergie dans le monde établi à partir de données
de la Banque mondiale.
Toutefois l’enseignant ne disposant pas de salle informatique pourra
tout de même utiliser le document comme une carte classique et
faire avec ses élèves les deux premières questions qui ne demandent
aucun matériel. Une bonne solution serait alors de commencer en
classe (questions 1 et 2) et de demander aux élèves un travail
d’approfondissement (c’est le sens de la question 3) à la maison
sur Internet.
pour traiter le sujet
1. Le thème central de la carte est l’accès à l’énergie dans le monde.
L’indice étudié (Indice RISE : Regulatory Indicators for Sustainable
Energy) mesure l’accès à l’énergie, mais aussi l’efficacité énergétique
et les énergies renouvelables. Les pays ayant le meilleur score sont
donc en vert et les pays ayant les scores les plus faibles sont en
rouge.
2. L’accès à l’énergie est globalement le meilleur dans les pays
développés mais aussi dans des pays émergents comme l’Inde ou
la Chine. Il est le moins bon dans les pays en développement
d’Afrique, mais aussi dans les pays andins et en Asie du Sud-Est.
Les éléments d’explication sont nombreux : richesse globale du pays
qui facilite l’accès à l’énergie, meilleure efficacité énergétique liée
au développement, politique de développement d’énergies
renouvelables qui est souvent plus avancé dans les pays du Nord.
3. La question nécessite un accès Internet.
– L’accès à l’électricité est très faible en Afrique, notamment dans
certains pays comme le Soudan ou le Mozambique (l’enseignant,
s’il le souhaite, pourra approfondir ce constat avec les documents
de la page 266 du chapitre conclusif sur l’Afrique australe).
– L’accès aux énergies renouvelables est plus important en Europe,
et notamment en Scandinavie, au Canada mais aussi en Inde.
– La situation énergétique aux États-Unis a pu être éventuellement
étudiée en cours pages 52-53. C’est pour cette raison que la question
porte sur ce pays qu’il s’agit de comparer avec l’Inde pays ayant un
score global assez proche, mais que l’on imagine peu développé,
avec un faible accès à l’électricité…
Mais l’enseignant pourra s’approprier la question et étudier deux
autres pays, l’essentiel est que l’élève découvre le moteur de
recherche du SIG.
Si les États-Unis ont un bon score global, ils le doivent à leur accès
facile à l’énergie, et ce, en dépit d’un faible développement des
énergies renouvelables. Le bilan indien est beaucoup plus équilibré,
mais l’Inde doit, au contraire des États-Unis, son bon score global
à la forte proportion d’énergies renouvelables.
›› PAGE 87
Analyser un document
pour traiter le sujet
1. Le message délivré par la caricature est que, contrairement aux
apparences, les voitures électriques peuvent être considérées comme
polluantes. Cela peut apparaître surprenant : a priori, ces voitures
polluent moins que les autres. Les couleurs du dessin montrent une
voiture verte, marquée « éco » et dont les propriétaires se font traiter
de « pollueurs » par le conducteur d’une voiture ordinaire, produisant
un gros nuage de fumée derrière elle. Ce qui renforce le paradoxe
et provoque l’étonnement du lecteur.
2. Certains éléments confortent ce discours. Les voitures électriques
utilisent beaucoup de terres rares, dont l’extraction est très polluante.
Les produits électroniques sont également plus difficiles à recycler.
3. À l’inverse, les voitures classiques consomment beaucoup de
pétrole, une énergie fossile polluante. Par ailleurs, la consommation
d’énergie finale étant en augmentation dans le monde, il est
nécessaire de procéder à une transition énergétique… et l’électricité
peut être produite par des énergies renouvelables.
4. Comme dans les exercices précédents, par exemple page 81
ou 83, le but est d’amener les élèves aux techniques d’écriture
(analyse de documents, argumentation). Pour cette raison, en début
d’année, le plan est ici donné par les deux questions précédentes.
›› PAGE 88-89
Réaliser un croquis
Une des nouvelles attentes du baccalauréat est la construction d’un
croquis à partir d’un texte. Pour cette première approche, le croquis
est donné entièrement finalisé car il s’agit simplement de comprendre
comment on peut passer du texte au croquis. Le travail de l’élève
consiste donc à réfléchir à la légende de manière à ce qu’il comprenne
les attendus liés à l’épreuve.
Info-bulle bleue : image de pureté de la vallée
corrigé
........................................................................................................ en ligne
pour traiter le sujet
1 et 2. Deux des trois couleurs surlignant le texte sont données. La
troisième en bleu concerne l’image de pureté donnée par la vallée.
La seule difficulté de la question est donc de passer du texte au
sujet, de manière à voir que le plan du croquis est donné par le
sujet.
Éléments à surligner sur le sujet : en bleu : pureté. En rose : pollution.
3. La question invite à la localisation des phénomènes. Elle amène
donc les élèves à appliquer les méthodes données par le « Point
méthode 1 ».
4. La question amène ici les élèves à examiner de plus près le plan
de la légende et à voir qu’il correspond bien au sujet précis.
5. La dernière question demande simplement aux élèves de faire
passer les items du croquis à la légende.
›› PAGE 90
AUTONOMIE
Réaliser une interview
Le programme demande à plusieurs reprises de valoriser les
« restitutions orales », ou encore de développer « les compétences
orales à travers notamment la pratique de l’argumentation ». La
présentation d’un exposé est donc un des scénarios pédagogiques
à envisager dans l’année. Cette page consiste donc en un certain
nombre de conseils concrets. Elle complète les deux autres pages
méthodologiques dédiées à l’oral :
– Présenter un oral, page 172 ;
– Préparer une sortie sur le terrain, page 250 ;
Les élèves sont amenés à s’y référer à plusieurs reprises dans
l’ouvrage.
›› PAGE 91
ORIENTATION
Le but de cette page est de montrer que les débouchés de la
géographie sont divers, ne se limitent pas au seul métier d’enseignant,
que les préoccupations des géographes sont variées.
Les débouchés en rapport avec le thème 1 du programme sont
nombreux. La page privilégie les thématiques liées à l’environnement,
souvent en rapport avec la géographie.
Thème 1 GÉOGRAPHIE 2e 23
 Thème 2 Pages 92 à 173

Territoires, populations et développement : quels défis ?

(12-14 heures)

Du programme au manuel ➔ Questions monde Thème 2

Les attentes officielles du programme Les réponses du manuel

Questions
– Des trajectoires démographiques
différenciées : les défis du nombre et
du vieillissement
– Développement et inégalités
Le choix des études de cas (pages 94-105), conforme à celles du programme, appelle plusieurs commentaires :
– Conformément au programme, aucune ne concerne directement le territoire français.
– Certaines études de cas, comme celles sur l’Inde ou sur le Japon, sont plutôt centrées sur la première question
(Les défis du nombre et du vieillissement). Les deux autres (Brésil et Russie) concernent plutôt la question du
développement.
– Le Japon et la Russie sont traités en deux pages seulement. L’enseignant aura ainsi le choix de la durée qu’il
souhaite consacrer à ces études de cas. Il pourra aussi combiner une étude de cas courte avec un dossier. Le
choix des trois dossiers permettra à l’enseignant qui le désire de traiter le thème en profondeur.
– Pages 116-117, le dossier « Quels défis pour la Chine et le Nigeria ? » peut fort bien compléter l’étude de cas sur
le Japon ou la remplacer dans le cadre d’un approfondissement des notions du cours.
– Pages 128-129, le dossier sur l’émergence du Pérou permet d’aborder un autre type de pays que ceux pro-
posés par le programme en étude de cas : celui d’un « pays intermédiaire » du Sud, mais en pleine émergence.
– Pages 132-133, le dossier sur le Qatar permet d’expliciter la notion de développement : quels sont les ressorts
du succès de ce pays… Et sont-ils durables ?
Deux dossiers sous forme d’« Acteurs et enjeux » complètent le tout :
– Pages 118-119, une réflexion sur le film catastrophe Seven Sisters permet de réfléchir à la représentation des
fortes natalités dans le cinéma hollywoodien, et au-delà dans nos représentations collectives.
– Pages 134-135, la question du développement est reliée à la question des déchets électroniques… Symboles
de l’innovation au Nord, mais aussi de problèmes au Sud.
Les missions proposées dans ces deux doubles-pages permettent donc, conformément à un des souhaits du
programme de « mener des débats ».

ENTRÉE DE THÈME ›› PAGE 92-93

Territoires, populations et développement : quels défis ?
Comme toutes les pages d’entrée de thème du manuel, celle-ci repose sur une photographie représentative et une seule question. Le but
n’est pas de passer beaucoup de temps sur ces pages, mais de rentrer dans le chapitre, de découvrir le thème par une première accroche.
La question est donc pensée comme une simple réflexion sur la notion d’échelle : le développement oppose sans doute un Nord et un Sud
mais il joue aussi à toutes les échelles, y compris à celle d’un quartier. L’hôtel et sa piscine jouxtent en effet un bidonville. Nous sommes
ici au Vietnam, pays communiste mais aussi pays émergent, dans un endroit touristique majeur et en plein essor : la ville de Hoi An au
Vietnam, une des destinations montantes du tourisme international… L’on pourra donc remobiliser cette photographie dans le cadre du
thème 3, ou à l’inverse déjà renvoyer dans ce thème 2 à la carte du tourisme mondial des pages 204-205.

ÉTUDE DE CAS 1 ›› PAGE 94-97
Pour quelles modalités du développement
l’Inde a-t-elle opté ?
L’Inde sera bientôt le pays le plus peuplé de la planète et sa transition
démographique est atypique : ayant souvent privilégié des méthodes
moins coercitives que la Chine (pays que le professeur peut choisir
d’étudier en comparaison avec les documents des pages 116-117),
elle connaît une transition démographique très étalée dans le temps.
Mais elle est aussi une des premières puissances économiques
mondiales : l’Inde a désormais dépassé la France et s’affirme comme
la 6e puissance mondiale !
›› PAGE 95
1. Les régions les plus densément peuplées sont les littoraux et la
vallée du Gange. L’enseignant pourra amener ici des connaissances
supplémentaires sur le rôle historique du Gange (un fleuve sacré
et donc attractif, mais aussi plus prosaïquement une source d’irri-
gation pour la riziculture depuis le néolithique).
Ces régions sont souvent celles qui connaissent les plus fortes
croissances démographiques.
2. La forte croissance des années 1950 à 2019 s’explique par le fait
que l’Inde était, au début de la période étudiée, dans la première
phase de la transition démographique. Mais ce rythme est en train
de baisser, l’Inde étant entrée dans la seconde phase depuis les
années 1970. En 2050, l’Inde sera dans le nouveau régime
démographique et l’accroissement naturel sera donc faible.
3. L’Inde parvient à réduire sa natalité, principalement par le planning
familial et le développement de la contraception et de l’avortement.
Il s’agit donc de politiques incitatives, basées en partie sur l’éducation.
Pourtant, malgré cela, il existe une conséquence négative : la pratique
des avortements sélectifs au détriment des fœtus féminins.

Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 25
4. Malgré la présence de quelques très grandes villes, l’Inde est
encore peu urbanisée, mais la transition démographique ayant lieu
principalement à la campagne se traduit par un exode rural et la
croissance des villes. L’Inde est donc en transition urbaine.
SYNTHÉTISER La transition démographique de l’Inde n’est pas
tout à fait terminée mais sa caractéristique principale est qu’elle
s’est étalée dans le temps du fait de politiques antinatalistes
moins coercitives que dans d’autres pays (l’enseignant pourra
faire ici référence à la politique de l’enfant unique en Chine,
souvent étudiée au collège, mais désormais abandonnée. Voir
pages 116-117).
›› PAGE 96
1. On peut parler de transition économique car l’Inde est passée
d’une économie très protégée mais peu performante à une économie
extravertie, très intégrée à la mondialisation et nettement plus
performante, ce dont témoigne le document 9 (Bangalore est la
« Silicon Valley » indienne).
2. L’Inde doit encore surmonter de nombreux défis sociaux et
économiques : la transition urbaine se traduit par un accroissement
rapide des villes alors même que les services ne suivent pas toujours
(scolarisation, adductions d’eau…) et l’Inde reste un pays pauvre
avec de nombreux chômeurs. Un autre défi est de type environ-
nemental : la pollution est forte (rôle du charbon). Le modèle de
développement n’est donc pas durable.
SYNTHÉTISER La transition économique a permis à l’Inde de
passer d’une économie peu performante à celle d’un pays émer-
gent. Toutefois, cette émergence n’est pas encore achevée et les
problèmes restent importants.
›› PAGE 97
corrigé
Bilan ..................................................................................... en ligne
• Complétez le schéma fléché à partir de l’étude de cas
etdes notions.
• Complétez le titre et la légende du croquis à l’aide
de l’étude de cas.
Le croquis est assez simple et l’exercice invite les élèves à un travail
de simple tri des informations. L’enseignant pourra rappeler lors de
la réalisation de cet exercice que la réalisation d’un croquis, exigible
au baccalauréat, nécessite aussi la réalisation d’une légende
ordonnée.
Titre : les défis du nombre et du développement en Inde
A Le défi du nombre : 1,6 milliard d’habitants en 2050
Marron : Très fortes densités de population
Orange : Fortes densités de population
Jaune : Régions désertiques
Hachures vertes : régions en forte croissance (transition
démographique à peine commencée)
B Un développement économique encore inégal
Cercles rouges : Les métropoles, cœurs économiques et lieux d’iné-
galités sociales
Pointillés violets : Régions en forte croissance économique
Flèches violettes : Un pays de plus en plus intégré à la mondialisation
26 Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e
Mise en perspective
A • L’inde est assez comparable à un certain nombre de pays
proches comme le Sri Lanka ou le Myanmar. Mais elle s’apparente
aussi dans ce domaine à divers pays d’Afrique (Maroc…) ou
d’Amérique latine comme le Pérou, un pays que l’enseignant pourra
choisir d’analyser dans une démarche de mise en perspective grâce
au dossier des pages 138-139.
• Une des conséquences de la croissance démographique est la
transition urbaine que l’on retrouve dans divers pays, notamment
les pays recensés en question 1. Là encore, on peut citer le Pérou
et faire référence à la croissance de Lima (pages 138-139).
A
B • Le Brésil, la Chine, la Turquie… sont d’autres pays émergents
et connaissent la même croissance que l’Inde.
• Alors même que l’Inde est un pays émergent, on peut comparer
sa situation alimentaire à celles de pays comme la Bolivie ou à celle
de la plupart des PMA d’Afrique subsaharienne.
ÉTUDE DE CAS 2 ›› PAGE 98-101
L’émergence du Brésil a-t-elle réduit les
inégalités socio-spatiales ?
Le titre de l’étude de cas est une mise en problématique du libellé
donné par le programme : « Développement et inégalités au Brésil. »
Contrairement à celle sur l’Inde, celle-là insiste beaucoup moins
sur les aspects démographiques et beaucoup plus sur ceux liés au
développement.
Le Brésil est à la fois un pays émergent, membre des BRICS, une
grande puissance économique, et un pays d’inégalités souvent
violentes : toute la question de l’étude de cas est donc de comprendre
les liens entre émergence et subsistance d’inégalités diverses.
›› PAGE 99
1 et 2. L’émergence du Brésil est d’abord visible par sa progression
dans les classements mondiaux : il est désormais la 8e puissance
mondiale. Premier partenaire commercial de l’Union européenne,
avec la Chine, il est une puissance régionale dans le cadre du
Mercosur, voire une puissance mondiale. Les secteurs sur lesquels
repose cette puissance sont l’agriculture et l’agroalimentaire, mais
aussi l’industrie qui va des industries lourdes traditionnelles
(pétrochimie) à l’industrie de pointe (aéronautique).
3. Les espaces moteurs de l’émergence sont essentiellement le Sud
et surtout le Sudeste autour du triangle industriel et de la métropole
de Sao Paulo. La métropolisation est en cours et l’aménagement du
territoire est le moyen essentiel d’action : la réorganisation territoriale
se fait encore autour de Brasilia, tandis que le « Far West brésilien »
passe par la construction de routes transamazoniennes…
4. On peut parler de fragilité du modèle brésilien car les résultats
sont très fluctuants : crise économique, hausse du chômage alternent
avec des périodes de croissance, incertitudes politiques avec les
États-Unis, défis environnementaux (Amazonie).
Mais le Brésil doit aussi résoudre un défi social : l’émergence a certes
fait reculer la pauvreté, mais celle-ci reste forte et les inégalités ont
plutôt tendance à s’accroître.
SYNTHÉTISER Les bases du développement économique brésilien
sont solides et variées, mais une certaine fragilité demeure du
fait de crises récurrentes et de défis à surmonter.
›› PAGE 100
1. Les inégalités restent très importantes entre les régions (par
exemple le Nordeste, moins développé), entre les minorités et elles
sont sources de tensions fortes comme en témoigne le cas de Marielle
Franco, militante afro-féministe et LGTB assassinée en 2018.
2. Ces inégalités jouent à toutes les échelles : à l’échelle de régions
plus ou moins émergentes, entre les villes et les espaces ruraux, à
l’échelle urbaine (quartiers de favelas). Ces inégalités provoquent
des mobilités : départ de populations pauvres du Nordeste vers
l’Amazonie, exode rural vers les favelas de populations déshéritées.
SYNTHÉTISER Les inégalités se manifestent à toutes les échelles,
et si l’émergence a permis une atténuation de la pauvreté d’en-
semble, elle n’a pas réduit les inégalités, mais semble les avoir
accentuées.
›› PAGE 101
corrigé
Bilan ..................................................................................... en ligne
• Complétez le schéma fléché à l’aide de l’étude de cas.
• Complétez le titre, la légende et le croquis, à l’aide de l’étude
de cas.
Le croquis est assez simple et l’exercice invite les élèves à un travail
de simple tri des informations en examinant de manière attentive la
carte de la page précédente. L’enseignant pourra rappeler lors de la
réalisation de cet exercice que la réalisation d’un croquis, exigible au
baccalauréat, nécessite aussi la réalisation d’une légende ordonnée.
A L’émergence du Brésil, membre des BRICS*
Carré marron : La capitale, centre d’impulsion politique
Étoile noire : La capitale économique du pays
Cercles marron : Des métropoles dynamiques mais inégalitaires
Flèche violette : Front pionnier
Double-flèche bleue : Des flux commerciaux
B Des régions au développement inégal
Rouge : Le cœur économique du pays. Région la plus développée
Orange : Une périphérie agricole, cœur de la « ferme du Monde »
Jaune : Une périphérie en difficulté
Vert : Une marge peu à peu conquise
Hachures grises : Des régions concentrant les inégalités et la pauvreté
Flèche marron : Migrations internes
Mise en perspective
A • Outre les autres membres des BRICS (Inde, Chine, Afrique
du Sud), on peut aussi citer plusieurs pays d’Asie du Sud-Est
(Thaïlande…) ou d’Amérique latine (Chili…)
• Le Brésil représente plus de la moitié du PIB de l’Amérique latine.
À l’échelle mondiale son poids est plus mesuré : le pays se classe
néanmoins environ à égalité avec la France, l’Inde ou l’Italie.
• On peut citer, en Amérique latine, Buenos Aires ou Lima.
B • L’IDH du Brésil est « élevé » au même titre que par exemple
celui du Pérou, du Mexique ou de l’Algérie. Le pays n’atteint donc
pas le niveau « très élevé » de la plupart des pays d’Europe ou même
de pays d’Amérique latine comme le Chili.
• Le but de cette question ouverte est à la fois d’amener l’élève à
réviser des notions déjà vues en thème 1 sur la métropolisation,
mais aussi de découvrir la suite du programme : il trouvera ainsi de
nombreux documents dans le thème 4.
ÉTUDE DE CAS 3 ›› PAGE 102-103
Quels sont les défis du vieillissement
au Japon ?
Le titre de l’étude de cas est une mise en problématique du libellé
donné par le programme, « Les enjeux du vieillissement au Japon ».
Le Japon est en effet un des pays les plus touchés par le vieillissement
de la population, un phénomène assez nouveau à l’échelle planétaire.
Les conséquences de ce phénomène sont donc plus marquées
qu’ailleurs et préfigurent ce que pourrait être la situation d’autres
pays d’ici quelques années, France y compris. La mise en perspective
est donc ici essentielle.
Bilan
Dans le cas de cette étude de cas, conçue pour être réalisée assez
rapidement par les élèves, le plan est suggéré :
A Le fort vieillissement est lié à plusieurs raisons : la hausse de
l’espérance de vie, une baisse de la natalité, elle-même liée à des
causes culturelles, économiques et sociales : organisation du travail,
crise économique, absence de politique de soutien familial.
B Des conséquences multiples ; celles-ci sont cependant dis-
cutées : le vieillissement est-il un handicap ou au contraire un atout
pour le Japon ? D’un côté précarité et dépendance accentuées pour
les personnes âgées, de l’autre, ouverture de nouveaux marchés
voire création de nouveaux emplois d’aide aux personnes âgées.
C Les solutions sont diverses et vont de l’appel à une main-
d’œuvre immigrée à la modification de la « conception de la vie
professionnelle », avec un recul du départ à la retraite.
Mise en perspective
A D’autres pays sont marqués par le vieillissement : la majorité
des pays européens notamment, la Chine, l’Australie. La plupart ont
des niveaux de vie comparables à celui du Japon à l’exception notable
de la Chine qui, si elle est un pays émergent, n’est pas encore un
pays développé.
B On retrouve dans ces pays les mêmes conséquences, même
si elles sont souvent moins visibles qu’au Japon. Un pays comme la
Chine a abandonné ses politiques de réduction des naissances.
C Ils mettent souvent en place des politiques natalistes (aides
sociales) ou des politiques attractives pour les populations
immigrées.
ÉTUDE DE CAS 4 ›› PAGE 104-105
La Russie, une « puissance pauvre » ?
Si le titre officiel de l’étude de cas dans le programme est « Dévelop-
pement et inégalités en Russie », la problématisation insiste ici sur
les contrastes entre la notion de puissance et une certaine pauvreté
de la société russe, d’où l’utilisation de la citation du géographe
Georges Sokoloff dans le titre de cette page.
Dans le cas de cette étude de cas conçue pour être réalisée assez
rapidement par les élèves, le plan est donné de manière à ce que
les élèves s’approprient sans difficulté les documents.
Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 27
 Bilan
A Une économie de rente, base de la croissance (modalités,
fragilités)
En effet la Russie exporte massivement son gaz mais aussi son
pétrole vers l’Europe, ce qui lui fournit des rentrées en devises
conséquentes. La photographie du document 1 montre bien la
croissance rapide de l’économie russe, désormais à la 11° place
mondiale. Ce cliché a été choisi de manière à ce que l’enseignant
puisse, s’il le souhaite rappeler aux élèves l’histoire du pays et sa
période soviétique : le contraste architectural entre le bâtiment de
la période stalinienne et les tours de Moskwa City, est impressionnant.
Toutefois cette croissance reste fragile du fait du contexte politique
(sanctions contre la Russie depuis l’annexion de la Crimée), mais
aussi du contexte économique : la caricature parle en effet de
« dévaluation du rouble », « inflation haute », et de « croissance nulle ».
B Un développement inégal (inégalités, vieillissement accéléré)
Les inégalités sont en effet nombreuses : entre Moscou et les régions
rurales, notamment en Sibérie, entre les diverses couches de la
société : 1 % de la population concentre 74,5 % des richesses nationales
tandis que 13 % de la population vit en dessous du seul de pauvreté.
Ces inégalités économiques se doublent d’un vieillissement de la
société : la population diminue et les personnes âgées devraient
représenter plus d’un quart de cette population en 2030.
Mise en perspective
A D’autres pays ayant développé une économie de rente :
l’Algérie, le Venezuela, l’Angola. Les géographes classent habituel-
lement la Russie à la fois comme un pays développé (par exemple
les pays européens) mais aussi comme un pays émergent, membre
des BRICS, au même titre que l’Inde, la Chine, le Brésil ou l’Afrique
du Sud. Cette hésitation témoigne de l’histoire du pays mais aussi
de la fragilité du développement russe.
B La Chine, le Japon, la France sont également marqués par le
vieillissement de la population. Certains ont un niveau de dévelop-
pement similaire (la Chine). Mais la plupart ont un niveau de
développement nettement supérieur : c’est le cas de la plupart des
pays européens.
Question Monde ›› PAGES 106-119
Des trajectoires démographiques
différenciées : les défis du nombre et
du vieillissement
›› PAGES 106-107
L’ouverture de question oppose deux photographies en tension.
La question unique a toujours pour but de les relier, de montrer la
complémentarité et l’opposition de ces deux clichés. La réponse
attendue est donc qu’ils opposent deux trajectoires démographiques
différentes, celle d’un pays du Nord vieillissant (l’Allemagne) à un
pays du Sud (le Burundi). Les enjeux sont donc diamétralement
opposés : enjeux liés à l’éducation au Burundi, nouveaux besoins
liés au vieillissement en Allemagne.
28 Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e
›› PAGES 108-109
À L’ÉCHELLE MONDIALE
Une fécondité inégale
Ces deux pages permettent à la fois de contextualiser les études
de cas et d’introduire les notions du chapitre. La notion essentielle
de la question (« Transition démographique ») est déclinée en 4 sous-
notions qui sont reliées au planisphère sur la fécondité dans le
monde.
1. L’Égypte, le Kenya et à un degré moindre les Philippines ont une
fécondité élevée. Ce qui n’est pas le cas de l’Italie, pays où l’indice
de fécondité est un des plus faibles au monde.
2. Les régions du monde qui ont une forte fécondité et donc une
forte natalité sont l’Afrique, notamment subsaharienne, et à un
degré moindre l’Asie du Sud-est et les Andes. La plupart de ces pays
adoptent des politiques de réduction des naissances.
3. À l’inverse, la fécondité est très faible en Europe, en Russie, en
Chine, au Japon et en Amérique du Nord. La conséquence en est
un vieillissement accéléré de la population.
4. La question ouverte a été conçue volontairement sans renvoi à
un document. Elle incite l’élève à regarder la définition de la
transition démographique. Le lien avec le recul de la mortalité doit
être donc fait : c’est ce recul qui explique en grande partie la baisse
de la fécondité. On peut coupler ce recul avec des explications
culturelles, perceptibles dans le document 2.
›› PAGES 110-111
DES CARTES POUR COMPRENDRE
Des trajectoires démographiques
différenciées
parcours rédigé
1. Les pays dans lesquels l’espérance de vie est très élevée sont
principalement des pays développés : Canada, pays d’Europe.
Toutefois ce ne sont pas toujours des pays du Nord : la Chine, les
pays pétroliers du Golfe persique, considérés comme des pays du
Sud, ont une espérance de vie élevée.
2- En 2030, l’Asie et l’Afrique seront les continents les plus peuplés.
La population asiatique aura fini de grossir (sa transition
démographique sera achevée), en revanche la population africaine
devrait encore être en croissance, puisque le continent sera dans
la seconde phase de la transition démographique.
3. Les taux d’urbanisation les plus élevés se situent en Amérique,
en Europe et en Australie. Les plus faibles sont situés en Afrique,
mais aussi dans le sous-continent indien. C’est l’Asie qui possède
le plus de mégapoles, et elles sont en forte croissance, notamment
en Chine et dans le sous-continent indien.
Bilan
Le but de ce bilan est que l’élève s’entraîne ainsi à l’épreuve de
réponse à une question argumentée.
parcours cartographique
Le plan du croquis est donné. Le but méthodologique est donc
d’apprendre aux élèves à synthétiser des informations complexes
(comment synthétiser 5 items en seulement 2 items) mais aussi à
lire un cartogramme.
COURS 1 ›› PAGES 112-113
La population est-elle partout en croissance ?
1. C’est surtout l’Afrique, et à un degré moindre l’Asie, qui va
connaître la plus grande augmentation de sa population.
2. La population ne va évidemment pas augmenter indéfiniment
du fait de l’achèvement progressif de la transition démographique.
C’est donc l’ensemble de la population mondiale qui connaîtra le
vieillissement.
3. La croissance démographique est liée au développement : les
pays les moins développés sont encore très souvent en cours de
transition démographique alors que les pays les plus développés
l’ont souvent achevée. Mais les facteurs culturels rentrent aussi
en jeu ; le document 3 nous montre qu’à niveau de développement
comparable, les Autrichiens souhaitent avoir beaucoup moins
d’enfants que les Irlandais… Pays qui arrive au même niveau que
le Vietnam pourtant moins développé. L’explication est liée au poids
de la religion en Irlande.
COURS 2 ›› PAGES 114-115
Quels sont les défis posés par l’évolution
de la population mondiale ?
1. La photographie présente une foule importante, une urbanisation
en partie inadaptée à cet essor urbain. Elle illustre donc bien la
notion de transition urbaine en Inde. L’enseignant qui n’a pas fait
avec les élèves l’étude de cas des pages 94-97 sur l’Inde pourra les
renvoyer à ces pages et par exemple à la photographie 7 page 95.
2. Le vieillissement de la population a d’importantes conséquences.
Celles-ci sont parfois négatives (moindre dynamisme de la société,
coût des retraites) mais elles peuvent aussi être positives : gains de
productivité mais aussi développement de nouveaux marchés au
niveau du tourisme (fortes dépenses, tourisme de contre-saison…).
L’enseignant pourra donc, suite à cette question et dans le cadre
d’un cours en écoute active, nuancer les représentations journalis-
tiques, souvent catastrophistes.
3. Le message de cette caricature est que l’augmentation de la
population, couplée à celle des besoins, est un désastre et que les
ressources terrestres sont pillées. Ce message de 1994 est en partie
avéré dans la mesure où le jour du dépassement est de plus en plus
tôt dans l’année. Toutefois l’enseignant pourra signaler aux élèves
que le document sur « le jour du dépassement » témoigne tout
autant de nos modes de consommation que d’une explosion
démographique.
DOSSIER ›› PAGE 116-117
Quels défis démographiques pour la Chine
et pour le Nigeria ?
Ce dossier peut s’insérer dans le cadre d’une démarche déductive
en complément du cours précédent dont il approfondit la
problématique, « Quels sont les défis liés à l’évolution de la
population mondiale ? » : des défis liés à l’augmentation rapide de
la population pour le Nigeria, au vieillissement accéléré pour la
Chine. Mais il peut également être utilisé par l’enseignant dans le
cadre d’une démarche par étude de cas, en contrepoint et en mise
en perspective des cas japonais (pages 102-103 ) ou indien
(pages 94-95).
parcours guidé
1. La Chine a terminé sa transition démographique alors que le
Nigeria la commence seulement. La baisse de la mortalité est la
première cause. Par ailleurs, la Chine a eu une politique limitant les
naissances (« politique de l’enfant unique »), ce n’est pas le cas du
Nigeria qui n’a pas eu de véritable politique de réduction de la natalité.
2. Le Nigeria est un pays jeune avec très peu de personnes âgées :
en revanche la structure par âge de la Chine témoigne d’un vieil-
lissement avec un plus faible pourcentage de personnes entre
0 et 15 ans et un peu plus de personnes âgées. Les évolutions sont
cependant similaires. Elles témoignent d’un vieillissement des deux
pays : en 2050, la structure par âge du Nigeria ressemblera à celle
de la Chine… de l’an 2000, tandis que les personnes âgées seront
très nombreuses en Chine.
3. Le Nigeria est marqué actuellement par un très fort accroissement
démographique. Mais cette hausse de la population se produit dans
un contexte de faible développement (accès à l’eau limité, faible
qualité des soins). Les conséquences économiques et sociales sont
donc un vrai défi : la hausse de la population est « une bonne
nouvelle », mais les infrastructures manquent : il s’agit notamment
de l’accès à la scolarité qui reste difficile à garantir.
4. Le vieillissement de la population pose plusieurs problèmes :
il s’agit d’une menace sur les systèmes de protection sociale du
pays, du fait du faible nombre de futurs cotisants. Il s’agit aussi de
la féminisation croissante du 3e âge.
corrigé
parcours autonome ........................................................... en ligne
›› PAGES 118-119
ACTEURS ET ENJEUX
Seven Sisters : que peut-on apprendre
du cinéma de science-fiction ?
Cette double page « Acteurs et enjeux » a pour objectif de travailler
sur une source géographique (encore, bien que de moins en moins)
inhabituelle pour les élèves : le cinéma de science-fiction. Considérant
que ce type de film grand public, et ayant rencontré un franc succès
parmi les publics adolescents, « partage le sensible » ( J. Rancière,
2000), il constitue un support intéressant pour l’envisager comme
reflet et vecteur d’imaginaires géographiques. Il interfère, à des
degrés variables, dans notre appréhension de la réalité et des
scénarios du futur concernant l’humanité et ses défis.
Le but est de réaliser une critique du film. C’est pour cette raison
que les questions (« Des pistes pour remplir la mission »)
décomposent cette tâche.
• Seven Sisters imagine une dystopie fondée sur un scénario
catastrophe qui constitue la situation initiale du récit. Face à une
crise environnementale multidimensionnelle limitant les ressources
nécessaires à sa survie, l’humanité dont l’habitat est majoritairement
urbain et mégapolitain s’est engagée dans la voie d’une modification
profonde de la nature grâce à la technique et la technologie. Cette
fertilisation « forcée » a entraîné, par ricochet, une croissance
démographique exponentielle débouchant sur une nouvelle crise
profonde. La solution alors adoptée par le régime à tendance
totalitaire en place est celle de l’enfant unique. Elle s’applique non
seulement sur les naissances à venir mais également sur les enfants
déjà nés (document 2). Les frères et sœurs sont arrêtés et semble-
t-il cryogénisés en attendant des jours meilleurs. À la lumière des
Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 29
éléments relevés dans les documents on s’aperçoit que ce film de
science-fiction recycle et réagence des questions contemporaines
(la durabilité des ressources), un imaginaire fondé sur l’angoisse
de finitude du monde, des thèses anciennes (malthusiennes), des
faits historiques (la politique de l’enfant unique en Chine, par
exemple) grossissant et déformant ainsi les défis actuels de
l’humanité abordés dans l’ensemble du chapitre.
• Le film a été vu par un grand nombre de personnes. On peut le
qualifier de blockbuster. À ce titre, il est intéressant car il montre
qu’il a pu plaire et toucher un large public, ce qui rend intéressants
à analyser les discours et les valeurs qui s’y déploient.
On peut penser que le succès du film tient, d’abord, dans la capacité
à rendre vraisemblable un scénario catastrophe de très grande
ampleur. Le film permet ainsi de se faire peur tout en gardant à
l’esprit qu’il ne s’agit que de cinéma. Dans cette mesure, il s’apparente
à une catharsis.
Le film fonctionne sur des images chocs vives du point de vue
mémoriel mais détournées (le parallèle entre la cryogénisation et
le four crématoire) et des idées éculées (les thèses de Malthus). Ce
recyclage voyeuriste est condamné du point de vue éthique par
certains critiques.
Le film reprend également les canons formels à la mode (rythme)
tout en variant certaines recettes (non pas un mais sept héroïnes
qui plus est jouées par une actrice) qui peuvent favoriser la projection
des spectateurs dans les personnages.
À ce titre, il questionne aussi implicitement et métaphoriquement
la question de l’action face aux défis de l’humanité.
• La question peut paraître surprenante quand on parle d’un film
visant avant tout le divertissement. Pourtant Seven Sisters donne
l’occasion de s’interroger sur la portée pédagogique de ce type de
film. Imaginer le pire, même le temps d’un film visionné dans un
multiplexe, peut-il nous aider à l’éviter en regardant différemment
ce qui nous entoure ? Dans une certaine mesure, la plongée dans des
univers dystopiques peut nous amener à nous positionner au présent.
Au contraire, ce type de film et leur discours anxiogène reposant sur
des théories simplistes font-ils écran à une compréhension fine des
phénomènes et donc à l’action éclairée ? Le film peut en effet être
envisagé comme un recyclage discutable d’images déjà vues et
réactionnaires empêchant d’inventer un nouveau futur. Œuvre ouverte,
même un tel film résiste à une réponse univoque, d’où l’intérêt de
faire débattre les élèves sur leur réception du film, ou à défaut des
éléments donnés à voir dans la double-page.
• L’idée est ensuite d’organiser une forme de mise en commun des
idées et des points de vue défendus par les élèves à l’égard de Seven
Sisters sur le mode de l’émission Le masque et la plume (France
inter) et plus prosaïquement des discussions qui suivent le visionnage
collectif d’un film.
À partir du travail fourni dans les questions précédentes, les élèves,
répartis en groupe ou non, peuvent échanger autour de leurs
positionnements critiques respectifs vis-à-vis du film et de sa portée
pour les spectateurs (voir question précédente). Le débat peut être
l’occasion d’un élargissement de la discussion à d’autres films
(dystopiques, catastrophes, postapocalyptiques) pour mesurer à quel
point le cinéma contemporain et les séries (Soleil vert, 2012, The
Handmaid’s tale…) travaillent un imaginaire souvent très géographique
de la fin du monde. Au-delà, le débat peut conduire à questionner la
place du cinéma, de la littérature ou d’autres formes d’art et de
divertissement dans le raisonnement et l’intelligence géographique.
30 Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e
Question Monde ›› PAGES 120-139
Développement et inégalités
›› PAGES 120-121
L’ouverture de question oppose systématiquement deux photo-
graphies en tension. La question unique a pour but de les relier, de
montrer la complémentarité et l’opposition de ces deux clichés sur
un même thème : l’éducation. Le but est de montrer l’inégalité
Nord-Sud. Un développement en France qui s’accompagne de
préoccupations liées au développement durable (architecture HQE
en bois) s’oppose à un faible développement au Bangladesh.
›› PAGES 122-123
À L’ÉCHELLE MONDIALE
Vers un développement durable
Ces deux pages permettent à la fois de contextualiser les études
de cas et d’introduire les notions du chapitre. La notion essentielle
de la question (« Développement ») est déclinée en quatre sous-
notions, dont celle d’inégalités, également centrale dans la question.
Toutes sont reliées au planisphère sur le développement (mesuré
par l’IDH) et le développement durable dans le monde.
Pour rappel, l’indicateur de développement humain et le concept
de développement durable sont connus des élèves depuis la classe
de Cinquième ; il ne s’agit donc sur cette carte que de remobiliser
des notions que l’on approfondira et discutera dans le cours
pages 126-127.
1. Les régions du monde où l’IDH est le plus élevé sont l’Amérique
du Nord, l’Europe occidentale, le Japon et la Corée du Sud, l’Australie
et la Nouvelle-Zélande mais aussi le cône Sud de l’Amérique latine.
L’Afrique et l’Asie du Sud ont les IDH les plus faibles. La limite Nord-
Sud ne correspond que partiellement à ces différences d’IDH.
Certains pays pourtant classés au Sud ont des IDH équivalents ou
supérieurs à certains pays du Nord.
2. C’est la photo 1 qui montre les inégalités de développement à
l’échelle locale, en France. Cette différence n’apparaît pas du tout
sur le planisphère.
3. Le document 4 évoque le développement durable à Singapour,
ce qui correspond à toutes les informations de la seconde partie de
la légende.
4. Singapour n’illustre que très partiellement les trois piliers du
développement durable. Derrière la croissance économique et
l’affichage environnemental se cache un pays dépensant énormément
en climatisation, un pays où les inégalités sociales sont fortes et un
État autoritaire.
›› PAGES 124-125
DES CARTES POUR COMPRENDRE
Développement et inégalités
parcours rédigé
1. La limite Nord-Sud est une limite très schématique car elle met
au sud des pays à très haut niveau de vie (Qatar par exemple) et
des pays émergents et car elle met au nord des pays parfois peu
développés (Russie) et marqués par de très fortes inégalités.
2. Des pays très riches se situent au Sud. Ce sont parfois des pays
où la richesse globale est très élevée mais où le PIB par habitant
est plus faible, comme l’Inde ou la Chine, deux pays émergents
mais aussi les deux pays les plus peuplés au monde. Ce sont aussi
parfois des pays dont le PIB par habitant est très élevé : cas des
pays pétroliers du Golfe persique.
3. Certains pays connaissent d’importantes difficultés alimentaires
et de pauvreté : ce sont d’abord l’ensemble des PMA, notamment
d’Afrique subsaharienne, mais aussi d’Asie. Il y a d’autres pays,
classés comme « autres pays en développement » (Corée du Nord,
Bolivie…) voire comme pays émergents (Inde).
À l’inverse de nombreux pays du Sud connaissent moins de
problèmes : c’est surtout le cas en Amérique latine (cône Sud, Brésil),
au Maghreb et au Moyen-Orient…
Bilan
Les deux parcours amènent les élèves, dans l’optique de la technique
d’argumentation pour le contrôle continu du baccalauréat, à mettre
en forme leurs réponses et à les rédiger. Le but est de nuancer
fortement la division binaire du monde (Nord-Sud, voire « pays
riches » - « pays pauvres »).
parcours cartographique
Le but de l’exercice est d’amener les élèves à synthétiser une carte
en un schéma et ici de passer de 6 à 4 informations. L’élève pourra
mettre dans la même catégorie tous les pays du Nord et regrouper
au Sud par exemple les pays émergents et les pays pétroliers à haut
revenu. Les pays comptant le plus de pauvres sont évidemment les
PMA mais des élèves ayant réalisé l’étude de cas sur l’Inde pourront
y joindre aussi ce pays.
COURS 1 ›› PAGES 126-127
Quels sont les contrastes de développement
aux différentes échelles ?
1. Les inégalités de développement jouent à toutes les échelles, de
l’échelle des États (visible dans le Repère sur l’IDH) à l’échelle d’une
ville, voire d’un quartier, ce dont témoigne Villa 31 à Buenos Aires.
L’enseignant qui souhaiterait développer cette question pourra
aussi examiner la carte de l’IDH des pages 122-123.
2. Villa 31 témoigne de la persistance d’inégalités : la grande pauvreté
du bidonville (rues en terre, déchets…) s’oppose au modernisme
des quartiers proches du centre-ville, à la présence d’une autoroute…
Les projets de transformation du bidonville témoignent de ces
oppositions.
3. Les 10 critères de l’IPM concernent les aspects sanitaires,
d’éducation et de niveau de vie. Tous ces critères sont très concrets
(présence ou non de toilettes, d’un sol de qualité dans les
habitations…) Par rapport à l’IDH qui ne voit le développement qu’à
l’échelle d’un État, l’IPM permet donc de mesurer les inégalités à
l’intérieur d’un même pays : le Niger compte ainsi deux fois plus de
pauvres que le Bangladesh, autre PMA.
DOSSIER ›› PAGES 128-129
Au Pérou, l’émergence économique a-t-elle
atténué les contrastes de développement ?
parcours guidé
1. Le Pérou est un pays émergent depuis le début des années 2000
(« la décade dorée »). Son IDH est assez élevé. Cette émergence
s’explique par les progrès de l’économie, notamment la pêche et
surtout les mines.
L’enseignant pourra faire remarquer aux élèves que cette catégo-
risation de pays émergent est récente, et n’a rien d’officiel et que
la carte 1 page 123 classe encore le pays comme « autre pays en
développement ».
2 et 3. La pauvreté est certes en recul mais touche encore 20 % de
la population péruvienne. Elle est surtout forte en milieu rural, mais
aussi dans certaines régions : Amazonie et Cordillère des Andes.
4. C’est à l’échelle urbaine que les inégalités sont très fortes ; les
deux photographies témoignent de deux visages de Lima : le
modernisme du quartier des affaires s’oppose aux quartiers de
bidonvilles. Par ailleurs, la croissance de la ville pose de nombreux
problèmes d’équipement en logements, en services de base comme
l’eau potable (renforcé par le contexte désertique). Ce phénomène
touche aussi les autres villes du pays.
parcours autonome
Ce parcours reprend les mêmes thématiques que le parcours guidé.
Le plan étant donné, les seules difficultés supplémentaires sont
de discriminer les aspects sociaux (chômage…) et spatiaux mais
aussi de repérer quel document peut nourrir telle ou telle partie.
L’élève devra donc lire l’ensemble du corpus avant de répondre à
la question.
COURS 2 ›› PAGES 130-131
Des voies de développement diverses visant
un développement durable ?
1. La question amène les élèves à passer d’une représentation
graphique à un texte. Tous ces objectifs tendent au développement
durable : ils devraient tous tendre vers le centre du graphique. Il
s’agit notamment des objectifs 13, 14, 15, 16 et 17. On peut classer
les autres en fonction de leur priorité dans les parties suivantes :
Équitable : 1, 2, 4, 5, 8, 10, 11
Viable : 7, 9, 10, 11, 12
Vivable : 3, 6, 11
2. L’Inde a amélioré sa situation alimentaire grâce à la Révolution
verte. Si celle-ci a été un succès global, elle s’est également traduite
par des inégalités sociales (seule une partie de la société en a
profité), par l’augmentation des contrastes régionaux entre régions
bénéficiaires et régions qui n’en ont pas profité et par des
conséquences environnementales (pollution).
3. Toute économie de rente présente de nombreux problèmes : elle
privilégie la vente des ressources nationales au détriment de la
production : elle contribue donc à appauvrir le pays, voire, nous dit
la caricature, elle décourage le travail et les activités productives.
DOSSIER ›› PAGE 132-133
Le développement du Qatar :
vers une transition économique
et environnementale ?
Ce dossier est un approfondissement du cours 2 sur les voies de
développement différentes. Il pose la question d’un pays pétrolier
longtemps spécialisé dans une économie de rente, et qui a diversifié
son économie, notamment grâce à ses investissements dans le
domaine sportif. Car le Qatar est connu des élèves pour sa
Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 31
participation financière dans de grands clubs de football et pour
l’organisation de la coupe du monde. Mais la plupart d’entre eux
ignorent les causes de ces investissements et la transition
économique que connaît le Qatar du fait de l’épuisement programmé
de ses ressources en hydrocarbures.
Le Qatar se veut par ailleurs un modèle de développement durable
et environnemental. Dans ce pays où des milliers de travailleurs
étrangers travaillent à marche forcée pour construire les stades de
la coupe du monde, le but de ce dossier est aussi de nuancer le propos.
parcours guidé
1. La croissance économique du Qatar repose historiquement sur
les exportations de pétrole et surtout de gaz. L’enseignant pourra
compléter la réponse en signalant que ces ressources sont énormes
(le Qatar est le 5e producteur mondial de gaz, le 17e de pétrole)
mais en voie d’épuisement, notamment le pétrole.
2. Le pays cherche à sortir d’une économie de rente et d’une
dépendance aux exportations gazières. Son économie s’est donc
diversifiée (transition économique). Le Qatar est devenu une place
financière, a développé une zone franche et a énormément investi
dans le domaine du sport, en obtenant notamment l’organisation
de la coupe du monde de football de 2022.
3. Le niveau de vie des Qataris est très élevé : le PIB est un des plus
élevés du monde et le pays est au 33e rang mondial pour l’IDH.
Doha est une ville riche ce dont témoignent les deux photos.
4. Les immigrés occupent une place essentielle dans l’économie du
pays puisqu’ils représentent 95 % des travailleurs. Mais leurs
conditions de vie sont difficiles : main-d’œuvre bon marché, exploitée
comme le laisse entendre la caricature. Ils travaillent principalement
dans le bâtiment, notamment dans la construction des grands
chantiers de la coupe du monde de 2022.
corrigé
parcours autonome ........................................................... en ligne
›› PAGES 134-135
ACTEURS ET ENJEUX
Les pays du Sud, « décharges »
des déchets électroniques ?
La gestion des déchets électroniques est un excellent révélateur
des inégalités de développement mais aussi de la mondialisation
en cours : où échouent nos téléphones portables ou nos ordinateurs ?
Les questions posées en « pistes de réflexion » préparent à la mission :
la réalisation d’affiches.
Des pistes de réflexion
• Les D3E correspondent aux équipements que l’on trouve dans un
logement, à savoir ceux qui concernent la cuisine (réfrigérateur,
grille-pain…), le salon (téléviseur, lecteur de DVD…) ou d’autres
pièces. Mais ce sont aussi des équipements que l’on trouve dans
les lieux de travail (ordinateur, imprimantes des bureaux), et de
consommation (les climatiseurs des magasins).
• Sur les 9,45 millions de tonnes de déchets électroniques produits
en Europe chaque année, un tiers est collecté et recyclé, mais un
autre tiers est expédié vers des destinations inconnues. L’Union
Européenne comme les États-Unis sont de grands consommateurs
d’appareils électroniques, sans cesse renouvelés par les innovations
technologiques : ils doivent donc se débarrasser de leurs
32 Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e
équipements d’occasion contenant des D3E. Les pays du Nord
produisent plus de déchets qu’ils n’en traitent. Or le recyclage est
une obligation légale, et il est interdit d’exporter des D3E. Voilà
pourquoi il existe des filières clandestines qui prennent en charge
tous ces équipements obsolètes afin de les exporter vers les pays
du Sud, qui les traiteront dans des conditions déplorables. Il s’agit
essentiellement des pays d’Afrique (Golfe de Guinée), de la Chine,
Madagascar et du Brésil, approvisionnés par voie maritime depuis
les ports de la Northern Range.
• La législation européenne permet de faire intervenir les douaniers
et Interpol face au caractère illégal de ce commerce. Des ONG
(Greenpeace, Les Amis de la Terre) et l’ONU, tentent de faire la
lumière sur ce trafic en alertant l’opinion publique et les gouvernants
(rapports, campagnes d’information). Les collectivités locales
s’appuient sur la législation et les circuits légaux du recyclage, pour
encourager chacun d’entre nous à adopter une attitude citoyenne.
›› PAGES 136-137
L’ESSENTIEL
Territoires, populations et développement
Ces pages ont pour but de synthétiser de manière visuelle les notions
et les connaissances des deux « Questions Monde ». L’enseignant
souhaitant traiter de front les deux questions peut donc se baser sur
la synthèse de la page de gauche comme d’un résumé de son cours.
L’élève pourra aussi utiliser seul ces pages lors de ses révisions pour
se remémorer les principales notions et repères du thème, soit sous
forme rédigée, soit sous forme de graphique (« retenir autrement »)
soit sous forme de schéma.
›› PAGES 138-139
RÉVISER ACTIVEMENT
1 Je maîtrise les idées du cours
1. Faux – 2. Faux – 3. Vrai – 4. Faux – 5. Vrai – 6. Faux – 7. Faux –
8. Vrai – 9. Vrai – 10. Vrai
3 Je maîtrise la notion de transition démographique
La réponse à cet exercice est en page 112, « Repère ».
4 Je maîtrise l’analyse de données démographiques
L’Éthiopie amorce la seconde phase de la transition démographique
(sa natalité est forte mais en baisse). L’Inde qui a une mortalité très
basse l’achève. Enfin la France et la Russie sont dans le nouveau
régime démographique et donc marquées par le vieillissement de
leur population.
5 Je révise à l’aide d’un court documentaire
Cette émission du Dessous des cartes reprend l’essentiel des infor-
mations de la question 1. L’enseignant qui le souhaite pourra
également l’utiliser dans le cadre de ses cours et dans une démarche
d’approfondissement du dossier sur la Chine pages 116-117.
 Question France ›› PAGES 140-161
La France, dynamiques démographiques, inégalités socio-économiques
Du programme au manuel ➔ Questions France Thème 2
Les attentes officielles du programme Les réponses du manuel
Question
– La France : dynamiques démographiques, Aucune étude de cas ne traite de la France. Néanmoins le territoire national présente un certain nombre
inégalités socio-économiques. de points communs avec les situations russe ou japonaise, marquées par un vieillissement de la société. Il
conviendra toutefois de ne pas exagérer et de relativiser le cas français, moins alarmant que pour les deux
pays qui précèdent.
Le même constat vaut évidemment pour la notion de développement. La question sur la France invite à
remobiliser les notions déjà vues à une autre échelle, mais de façon beaucoup plus fine.
Si l’analyse des dynamiques démographiques ne pose que peu de problèmes (cours pages 146-147), celle
des inégalités est plus complexe. C’est pour cette raison que les trois dossiers concernent ce thème. Ceux-ci
sont complémentaires : le premier analyse une région, le second un groupe d’âge, le troisième le genre. Les
trois dossiers ont donc pour vocation de brosser un tableau le plus divers possible des inégalités en France.
– La Réunion (pages 148-149) est ainsi tout autant étudiée pour ses inégalités que pour ses spécificités
démographiques. On la rapprochera donc du « Cours 2 » page 150.
– De même les inégalités dont souffrent les jeunes (« Dossier » pages 152-153) ont une dimension géogra-
phique, parfois peu connue.
– Enfin les pages « Acteurs et enjeux » (pages 156-157) abordent la question de l’accès genré à la ville et
d’une fréquentation différente des espaces publics urbains entre hommes et femmes.

›› PAGES 140-141
Les deux photographies reprennent les « Questions Monde » en apportant un éclairage un peu différent : elles opposent d’abord une France
rurale plus âgée (dans le Tarn-et-Garonne) à une France urbaine, plus jeune, ici lors de Paris-Plage. Elle introduit en cela la carte « À l’échelle
de la France » des pages 142-143, mais aussi le cours et les documents des pages 146 et 147.
L’enseignant qui souhaite approfondir cette introduction à la question pourra demander de confronter ces deux photographies à la carte
de la page 143 : les photographies travestissent-elles la réalité ou sont-elles un bon révélateur de la situation démographique de la France ?
Mais les inégalités socio-économiques sont également perceptibles : une France riche contre une France a priori moins riche. Là, l’enseignant
pourra montrer aux élèves qu’il faut se méfier des apparences et les cartes de la pauvreté en France (page 144) nuancent singulièrement
cette opposition.

›› PAGES 142-143 Bretagne intérieure) et d’une façon plus générale de régions de

À L’ÉCHELLE DE LA FRANCE
Un vieillissement inégal de la population
française
Ces deux pages permettent à la fois d’introduire les notions du
chapitre mais aussi de contextualiser les études de cas (la Chine,
la Russie sont également marquées par le vieillissement). La notion
essentielle de la question (« Vieillissement ») est déclinée en 4 sous-
notions qui sont une première approche des conséquences de cette
évolution démographique.
Quant à elle, la carte de l’augmentation du taux de personnes âgées
depuis les années 1980 est là pour montrer la rapidité de cette
évolution : certaines régions du Morvan, de Normandie… ont vu
cette population augmenter de près de 10 % dans cette période.
1. Les régions françaises les moins marquées par le vieillissement
sont la région Île-de-France, le Nord, une grande partie de la région
Occitanie, mais aussi quelques régions isolées comme la région de
Rennes.
Les régions les plus marquées par le vieillissement sont ce que l’on
appelait autrefois « la diagonale du vide » : une bande de territoire
allant des Ardennes aux Hautes-Pyrénées et traversant le Massif
central. Mais il s’agit aussi d’une grande partie de l’Ouest (Normandie,
montagnes comme les Alpes.
2. Les aires urbaines sont souvent des zones très peu marquées par
le vieillissement : ce fait est particulièrement visible à Strasbourg,
à Toulouse, à Paris… Un tel fait s’explique facilement par l’attrait de
ces territoires sur des populations jeunes : étudiants, salariés…
Ce constat sera développé aux pages suivantes (pages 144-145).
3. Les régions les plus marquées par le vieillissement sont souvent,
au contraire, des régions plus jeunes que la moyenne : c’est assez
symptomatique dans les DROM caractérisés par des populations
encore jeunes, sauf notamment en Guadeloupe, mais en vieillissement
accéléré. À l’inverse, des régions déjà vieillies comme le Limousin
ou les Alpes maritimes connaissent une faible évolution.
Cette constatation pourra être l’occasion pour l’enseignant de
procéder à une analyse critique de cette carte : celle-ci ne montre
pas le nombre de personnes âgées, mais son évolution. Il est donc
logique que les Alpes-Maritimes (document 1), un des départements
les plus âgés de France depuis fort longtemps, n’aient qu’une faible
évolution de ces personnes âgées. Cette constatation permet aussi
à l’élève de réfléchir à la notion : le vieillissement d’une population
est donc un processus (une évolution… une transition) et non le
simple constat du nombre élevé de personnes âgées dans une
population donnée.

Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 33
4. Les conséquences du vieillissement sont diverses. L’augmentation
de l’espérance de vie pose la question indirecte des retraites
(perceptible dans le document 1 et surtout dans le document 2) et
de l’apparition de nouveaux besoins en termes de santé (maisons
de retraite…) mais aussi de loisirs. Enfin, la population active stagne
et est surtout également marquée par le vieillissement.
›› PAGES 144-145
DES CARTES POUR COMPRENDRE
La France : dynamiques démographiques,
inégalités socio-économiques
Cette double-page reprend et approfondit certaines idées vues aux
pages précédentes. Mais elle est plus spécifiquement dédiée à la
question des inégalités en France, ce qui approfondit les notions
étudiées en question 2.
Il s’agit donc d’étudier l’évolution générale de la population
(document 2), l’urbanisation du territoire déjà abordée en question 2
page précédente, mais aussi la question de la pauvreté en France.
La page est donc également l’occasion de procéder à un exercice
méthodologique de comparaison entre deux cartes (documents 1
et 3) analysant certes le même phénomène, mais de manière très
différente (une carte classique et un cartogramme) et à des échelles
également dissemblables (échelle départementale et échelle des
aires urbaines).
parcours rédigé
1. Les régions qui vont continuer à se peupler sont les régions de
l’Ouest et du Sud, la région Île-de-France et certains DROM (Guyane
et Mayotte). En revanche, d’autres DROM (Guadeloupe et Martinique)
vont voir leur population diminuer. Il en est de même de certains
départements de l’Est et du Centre : Ardennes, Vosges, Indre…
2. Les deux documents abordent le même phénomène mais avec des
regards différents. Le document 1 donne des indications plus
nombreuses que le document 2 : le nombre d’habitants en bidonvilles,
le taux de pauvreté par département. Le document 2 analyse en
revanche la pauvreté à une échelle plus fine : celle des aires urbaines.
Contrairement à une idée reçue, la pauvreté est d’abord un phénomène
urbain ; cette information est donnée dès le titre du document, de
manière à guider la lecture de l’élève. Le cartogramme montre très
bien l’existence de poches de pauvreté au cœur même des villes : les
centres de Paris, de Marseille, de Grenoble ou de Toulouse comptent
plus de personnes pauvres que leurs couronnes périurbaines.
Enfin le document 2 est en valeur absolue et montre donc plus
globalement le nombre de pauvres en France : l’Île-de-France apparaît
très nettement comme la région recensant le plus de personnes
pauvres… Ce qui n’apparaissait pas dans le document 1.
3. On peut parler d’une population presque totalement urbaine car
plus de 95 % de la population française habite dans une aire urbaine.
Ceci tient compte du périurbain et ne veut évidemment pas dire
que 95 % des Français habitent « en ville ». Les « communes isolées
hors de l’influence des zones urbaines » se situent surtout en zone
de montagne (Alpes du Sud, Corse de l’intérieur, Massif central),
de grande forêt (Guyane, Landes) et plutôt à l’intérieur des terres,
les zones littorales étant quant à elles plus urbanisées.
Bilan
Dans l’optique de la préparation au baccalauréat et de la technique
d’argumentation pour le contrôle continu, cette question amène
34 Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e
les élèves à synthétiser leurs réponses aux questions précédentes
et à procéder en géographe, à montrer que toute inégalité sociale
est aussi une inégalité territoriale qui se joue à différentes échelles.
parcours cartographique
La schématisation de la carte 4 amène les élèves au même résultat
que celui de la question 3 du parcours rédigé. Ce parcours amène
ensuite les élèves à schématiser le document 1 et donc à arriver
aussi au même résultat que celui de la question 2 du parcours
rédigé. Pourtant il introduit une difficulté supplémentaire : jusqu’où
schématiser ? Et à quelle échelle ?
Les élèves adopteront sans doute plusieurs stratégies. L’enseignant
fera remarquer qu’il faut avant tout que le schéma reste lisible et
que donc il ne faut pas trop rentrer dans les détails.
COURS 1 ›› PAGES 146-147
Quelles dynamiques et quels contrastes
démographiques caractérisent la France ?
Ce premier cours pose la double question de la répartition de la
population en France (le B du cours et le « Repère »), une notion
déjà étudiée en Troisième, mais aussi de son vieillissement (les
documents de la page de droite).
1. Séverac-d’Aveyron est situé dans un département où la population
est en forte hausse (l’augmentation moyenne de la population, y
est supérieure à 1,4 % ). C’est ce dont témoignent les constructions
récentes et ce qu’affirme aussi la légende de la photographie.
L’enseignant pourra, s’il le souhaite, saisir cette opportunité pour
combattre les idées reçues : non, le Massif central n’est pas marqué
par la désertification (le cas de l’Ardèche, visible sur la carte, est
également symptomatique), et non, il ne faut pas confondre région
faiblement peuplée et région qui se désertifie.
2. La situation démographique de la France est celle d’un pays
vieillissant : le nombre de jeunes est en nette baisse depuis les
années 1960 et cette situation va s’aggraver. Si le nombre de
personnes entre 15 et 64 ans ne devrait pas trop changer d’ici 2050,
en revanche le nombre de personnes âgées va augmenter
sensiblement : il y a déjà plus de personnes de plus de 64 ans que
de jeunes en France, et ce déséquilibre va encore augmenter.
3. Il s’agit ici d’amener les élèves à la capacité demandée par le
programme : « Réaliser des productions graphiques et cartographiques
dans le cadre d’une analyse. » Quel que soit le choix de l’élève, il doit
opposer des régions de l’Est et du Centre avec des populations en
baisse à des régions de l’Ouest et du Sud où cette population est
en hausse.
DOSSIER ›› PAGES 148-149
La Réunion : quelles caractéristiques
démographiques et sociales ?
Les départements d’outre-mer présentent les mêmes évolutions
d’ensemble que la métropole (le vieillissement de la population y
est similaire) mais aussi de nombreuses spécificités démographiques :
de grandes densités de population (visibles en document 1) et la
présence de très fortes inégalités socio-spatiales. C’est sur cet aspect
et sur les tentatives de solution qu’insiste le dossier.
Ce sujet a donc pour but d’approfondir le cours 1 en proposant un
exemple de département marqué par le vieillissement de sa
population. Mais il souhaite aussi introduire le cours des pages 150-
151 (« La géographie des inégalités en France »).
parcours guidé
1. La Réunion présente plusieurs spécificités démographiques par
rapport à la métropole : une densité de population très forte (le
triple de la moyenne métropolitaine), une mortalité infantile plus
importante, une fécondité encore supérieure (2,4 enfants par
femme), ce qui aura pour conséquence une forte augmentation de
la population d’ici 2050.
Toutefois, l’évolution d’ensemble est similaire à celle de la métropole
et le vieillissement est accéléré. La part des 60 ans devrait doubler
d’ici 2050 tandis que le nombre de jeunes baissera.
2. Les caractéristiques socio-économiques de la Réunion sont assez
différentes de celles de la métropole : le chômage y est nettement
plus élevé et cinq fois plus de jeunes quittent le système scolaire
sans diplôme ; la Réunion est donc un département marqué par de
très violentes inégalités socio-spatiales.
3. La Réunion présente une très grande diversité socio-économique.
Les populations les plus favorisées (les groupes 4 et 5 de la carte)
sont surtout situées en position littorale, au Nord, de Saint-Benoît
à Saint-Denis, Saint-Paul et Saint-Pierre. En revanche, le centre des
villes (groupe 1) et certains quartiers (comme ici le Chaudron)
concentrent des populations plus défavorisées. Enfin « les Hauts »
et le littoral Sud sont des zones à dominante rurale concentrant des
populations peu aisées.
4. Les mesures prises pour lutter contre ces inégalités consistent
en un certain nombre de financements (politique de la ville d’aide
aux « quartiers prioritaires »). Ils sont le fait d’acteurs divers,
repérables sur la capture d’écran du site de l’Union européenne : le
département et la région Réunion interviennent, tout comme l’État
et l’Europe. Le rôle de l’État est également visible dans la légende
du document sur le Chaudron, classé « quartier prioritaire » par la
politique de la ville. L’enseignant souhaitant développer ces thèmes
pourra utiliser le cours et le « Repère » de la page 154.
corrigé
parcours autonome ........................................................... en ligne
Ce parcours amène sous une autre forme aux mêmes conclusions
que le parcours guidé.
COURS 2 ›› PAGES 150-151
Quelle est la géographie des inégalités
en France ?
Ce second cours établit le constat des inégalités en France. Le cours 3
pages 154-155 proposera diverses solutions mises en place pour
les réduire. Ce cours pourra être complété par le dossier sur les
inégalités concernant les jeunes (pages 152-153) mais aussi par le
dossier des pages précédentes sur la Réunion.
1. La fragmentation socio-spatiale joue à plusieurs échelles. La carte
du réseau médical montre l’opposition entre une France bien
desservie en services médicaux, plutôt située au Sud et une France
mal desservie, qui correspond à un très grand bassin parisien, Île-
de-France exclue. Mais cette carte à l’échelle départementale ne
permet pas de visualiser les différences entre monde urbain et
ruralité. La carte du Grand Paris révèle la forte présence de
populations immigrées au Nord mais aussi la surreprésentation des
professions intellectuelles dans Paris et à l’ouest de la ville. Les
quartiers prioritaires, qui concentrent souvent les difficultés, sont
également sous-représentés à l’ouest de la capitale.
De tels phénomènes s’expliquent par les dynamiques des
populations : gentrification des villes-centres, départ de populations
moins aisées vers les banlieues ou les zones périurbaines.
2. La marginalisation relative des DROM s’explique par la dépendance
vis-à-vis de la métropole et son éloignement mais aussi par un
certain isolement vis-à-vis du milieu régional (la Martinique a plus
de liens avec la métropole qu’avec la Caraïbe). Cette marginalisation
est géographique, culturelle (linguistique dans l’exemple donné par
le texte) mais aussi économique : la filière canne-sucre-rhum se
heurte à la concurrence mondialisée.
3. Les inégalités existent donc à toutes les échelles : entre la
métropole et l’outre-mer, à l’échelle départementale, à l’échelle des
quartiers.
DOSSIER ›› PAGES 152-153
Quelles inégalités socio-spatiales pour
les 15-24 ans face aux études et à l’emploi ?
Si le dossier sur la Réunion (pages 148-149) étudiait les inégalités
en France par un prisme territorial, ce dossier les aborde du point
de vue d’une catégorie de population. Cette étude permet
d’appréhender des logiques spatiales à toutes les échelles : du pays
(cartes de France), d’une région (l’Île-de-France) ou d’un type de
localisation : « des jeunes plus urbains » que la moyenne des Français.
parcours guidé
1. Les 15-17 ans sont nettement surreprésentés dans certaines
régions comme l’Île-de-France, hors Paris, et dans le nord du pays,
mais aussi en vallée du Rhône. En revanche, ils sont sous-représentés
dans quelques régions vieillissantes (par exemple dans le Massif
central) mais aussi et surtout dans les centres-villes. Un tel fait
s’explique par le fait que ces jeunes habitent pour une immense
majorité avec leurs parents, que le coût du logement les a souvent
poussés hors des centres-villes. L’enseignant peut renvoyer les
élèves au « Repère » et au « Cours » de la page 152 que ce dossier
approfondit.
2. La répartition des 18-25 ans est sensiblement différente de celle
des 15-17 ans. Les deux cartes peuvent même apparaître comme
l’inverse l’une de l’autre : les 18-25 ans sont surreprésentés en ville
et apparaissent moins nombreux en zone rurale que les 15-17 ans.
Les différences s’expliquent évidemment par le fait que de nombreux
jeunes poursuivent des études supérieures en ville, tandis que ceux
qui ne poursuivent pas d’études cherchent aussi un emploi dans
les zones urbaines.
3. Les inégalités sociales face à l’emploi sont importantes. Ce sont
d’abord des inégalités de sexe : les jeunes femmes trouvent moins
facilement un emploi que les hommes. Mais ces inégalités sont
surtout liées à la possession d’un diplôme : les plus diplômés sont
trois à quatre fois moins au chômage que les non-diplômés.
Ce sont aussi des inégalités spatiales : à diplôme équivalent, des
jeunes des quartiers prioritaires trouvent plus difficilement un travail
que les autres. Et à l’échelle de l’agglomération parisienne, le constat
est celui d’une moins grande réussite au baccalauréat pour les
jeunes des quartiers prioritaires.
4. Ces deux cartes montrent un bilan très nuancé de la réussite au
baccalauréat des jeunes d’Île-de-France : la première carte montre
effectivement une moins grande réussite au baccalauréat au nord
Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 35
(Seine-Saint-Denis et Val-d’Oise principalement). Toutefois l’analyse
de la « valeur ajoutée » témoigne du fait que ces élèves réussissent
mieux que ce qui est attendu par le ministère.
5. L’accès à l’université s’est très largement démocratisé : il y a trois
fois plus d’étudiants en 2018 qu’il y a trente ans. Pour autant, la
démocratisation est très incomplète et certaines catégories
socioprofessionnelles, comme les enfants d’ouvriers, sont largement
sous-représentées.
parcours autonome
Ce parcours reprend les mêmes thématiques que le parcours guidé.
Le plan étant donné, les seules difficultés supplémentaires sont de
repérer quel document parle de telle ou telle partie. L’élève devra
donc lire l’ensemble du corpus avant de répondre à la question.
COURS 3 ›› PAGES 154-155
Quels acteurs luttent contre les inégalités
sociales et territoriales ?
1. Les buts de la réhabilitation du quartier Saint-Mauront sont
multiples. Ils relèvent d’un projet d’urbanisme gigantesque visant
à réhabiliter tout un quartier et à l’intégrer dans la dynamique du
centre-ville. Les acteurs de cette rénovation sont d’origine variée :
acteurs publics et acteur privés ont financé le programme dans une
part sensiblement équivalente. Les acteurs publics témoignent du
millefeuille des territoires : l’État (par l’ANRU) et la mairie de
Marseille étant les deux principaux contributeurs.
2. Les principales réalisations sont sociales, économiques et
culturelles. L’enseignant souhaitant développer cette analyse pourra
aller sur le site http ://www.marseille-renovation-urbaine.fr, qui
présente les 17 grands projets de Marseille, dont celui de Saint-
Mauront que les élèves pourront analyser très en détail,
photographies à l’appui.
3. Les objectifs de cette campagne d’affichage sont de promouvoir
la région Bretagne en vantant son accessibilité depuis l’ouverture
d’une ligne LGV Paris-Rennes. L’argument est celui du « dépaysement
aux portes de Paris », de la proximité d’une région touristique (mer,
sites historiques…). Cette campagne relève donc du marketing
territorial.
›› PAGES 156-157
ACTEURS ET ENJEUX
Réduire les inégalités hommes/femmes
dans les espaces publics
Le but général de toute la question France est d’analyser les inégalités
territoriales : inégalités régionales (pages 148-149), entre villes et
espaces ruraux ou internes aux villes (page 155), entre populations
d’âges différents (pages 152-153). Le but de ce dossier est de
présenter ici une autre inégalité dans les pratiques spatiales
différenciées des hommes et des femmes, principalement en ville.
Si la question du harcèlement sexuel est la plus connue et est
rappelée ici, notamment par la photographie de ces wagons réservés
aux femmes, elle n’est cependant pas le cœur du sujet. Ce qu’il
s’agit de faire, c’est de voir que, contrairement à une idée reçue,
les espaces publics, pourtant officiellement destinés à tous, ne sont
pas fréquentés de manière équitable par les deux sexes. Plus encore :
sont-ils aménagés dans un but d’équité entre les sexes ? Lorsqu’une
36 Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e
municipalité conçoit un skatepark comme celui visible sur la
photographie de Bordeaux, ne privilégie-t-elle pas les garçons,
principaux utilisateurs de cet équipement ? Le dossier, centré sur
la France, présente toutefois plusieurs exemples étrangers de
manière à faire comprendre qu’il s’agit d’un problème global…
Cette situation est encore peu connue ; pour cette raison, la mission
donnée aux élèves relèvera principalement de la prise de conscience,
mais aussi de la réflexion sur les mesures possibles pour remédier
à cet état de fait.
L’enseignant souhaitant approfondir ce thème se référera avant
tout aux travaux des géographes Yves Raybaud et Édith Maruéjouls.
Une étude du milieu local, situé aux alentours du lycée, pourrait
même être réalisée par des groupes d’élèves, soit dans une démarche
de constat (quels sont les lieux publics fréquentés préférentiellement
par les hommes ? Quels sont les trajets des femmes dans tel ou tel
quartier ?…), soit par un travail d’interview d’usagères ou des
autorités locales (mairie). Des fiches méthodologiques (« Réaliser
une interview » et « Préparer une sortie sur le terrain ») et se trouvent
dans le manuel pages 90-91 et pages 250-251.
• Les hommes et les femmes n’ont pas la même fréquentation des
espaces urbains, ce que souligne le texte : les femmes fréquentent
moins la ville la nuit, elles sont moins souvent seules (accompa-
gnement d’enfants notamment)… et ont une emprise spatiale moins
importante de l’espace urbain. Ce que soulève la vidéo, c’est aussi
l’usage différencié des équipements publics, comme ici les
skateparks.
Les explications de cette différenciation sont multiples : si le
sentiment d’insécurité (la peur du harcèlement) est le fait le plus
évident, il faut cependant noter que les explications relèvent aussi
de comportements sociaux et culturels : les cours de récréation sont
des espaces genrés, occupés majoritairement par les garçons. Elle
est aussi le résultat d’un aménagement pensé davantage par des
hommes qui sont le plus souvent dans les instances de décisions
urbanistiques, et donc, souvent inconsciemment, pour les hommes.
Cette inégalité se retrouve dans de nombreuses autres sociétés,
allant de l’Inde à la Suède, de l’Autriche au Canada.
• On peut envisager plusieurs types de politiques et d’aménagements
urbains pour lutter contre cette inégalité. Il peut s’agir d’aménage-
ments ponctuels dans les transports en commun : boutons d’urgence,
voire wagons réservés aux femmes (avec les travers que cela induit)…
Les politiques municipales peuvent aussi mieux prendre en compte
le problème par l’amélioration de l’éclairage, une priorité donnée
à l’aménagement des trottoirs (dans le texte par le déneigement…).
Mais, plus globalement, les politiques urbaines et les aménagements
réalisés doivent aboutir à une prise de conscience progressive de
la part des hommes et mais aussi des femmes de cette inégalité.
C’est le sens des marches exploratoires qui constituent une sensi-
bilisation des femmes au problème et visent à une réappropriation
des espaces urbains par les femmes, ainsi qu’à leur implication dans
les prises de décisions.
›› PAGES 160-161
RÉVISER ACTIVEMENT
1 Je maîtrise les idées du cours
1. Faux – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Vrai – 5. Faux – 6. Vrai – 7. Vrai –
8. Vrai – 9. Vrai – 10. Faux
2 Je maîtrise les notions
Équité territoriale —> principe de base de l’aménagement des
territoires qui vise à corriger les situations d’« injustice spatiale ». Il
s’applique à toutes les échelles.
Fragmentation socio-spatiale —> Organisation d’un territoire marquée
par une séparation accrue des espaces selon leurs fonctions, le niveau
de vie des populations, leur origine.
Mixité sociale —> Coexistence de personnes issues de milieux divers
et de niveaux de vie différents.
3 Je maîtrise les chiffres-clés
1 % des Français possèdent 50 % du patrimoine national
La population active représente 17 % de la population française
La France est au 7e rang mondial pour le PIB en 2018
Environ 95 % de la population française vit dans une aire urbaine
4 Je reconnais les différents espaces d’une aire urbaine française
Banlieue résidentielle : 3 – Banlieue de grands ensembles : 5 – Centre-
ville : 6 – Espace rural : 2 – Zone industrielle installée en banlieue :
4 – Village périurbain : 1
5 J’utilise mes connaissances pour analyser un clip vidéo
Ce clip qui fit le buzz en 2006 est méconnu de nombreux élèves.
Analyser ses paroles permet de comprendre que Kamini décrit très
bien les caractéristiques socio-économiques de la « France du vide » :
isolement, population vieillissante, faiblesse des infrastructures… Il
raconte aussi la vie de jeunes en milieu rural (ennui, loisirs…), ici dans
un village de l’Aisne, Marly-Gaumont. Il peut donc être relié au dossier
sur les jeunes en France pages 152-153, notamment à la carte de
densités de jeunes de 15 à 17 ans.
›› PAGES 162-172
ACQUÉRIR LES MÉTHODES
›› PAGE 172
Effectuer une recherche sur Internet
Tous les élèves utilisent Internet. Mais les enseignants les ayant vu
effectuer une recherche en salle informatique savent que nombre
d’entre eux ont des difficultés à faire des recherches efficaces, et
notamment à faire un choix parmi les multiples informations
disponibles. L’objet de ce travail est donc de les amener à adopter
une attitude critique par rapport à Internet.
Sur le fond, le travail demandé consiste en un approfondissement
des notions vues en cours sur la réduction des inégalités par la
politique de la ville en France.
1. L’écran qu’auront les élèves sous les yeux ne sera sans doute pas
exactement celui figurant sur le manuel. Tout dépend en effet du
paramétrage de l’ordinateur, mais aussi de la date à laquelle est
effectuée la recherche.
2 et 3. Le but de l’exercice est que les élèves distinguent les sites
officiels des sites commerciaux. Wikipédia, très utilisé, nécessite
d’être employé avec précaution : c’est un site très complet, très
pratique mais c’est aussi un site collaboratif : ses sources peuvent
donc être sujettes à caution.
4. Les sites utiles pour comprendre la politique de la ville sont bien
évidemment d’abord les sites officiels, et notamment gouverne-
mentaux. Si l’on souhaite des exemples, on peut d’abord aller sur
les sites municipaux qui recensent ce qui est fait dans telle ou telle
commune, ou sur les sites associatifs. Enfin, les « sites à la une »
fournissent toujours des exemples récents pouvant être réinjectés
dans un devoir par les élèves.
›› PAGE 163
Confronter une photographie et un texte
de géographe
La géographie des SDF est un thème de plus en plus analysé en
géographie. Il s’insère dans la géographie des marges et des
marginalités (les marges subies versus les marges choisies, marges
et marginalités…). Cet exercice est donc à la fois l’occasion
d’approfondir le thème des inégalités en France, mais aussi de
comprendre les thématiques de la géographie actuelle grâce au
texte qui est un compte rendu de l’ouvrage fondateur de Djemila
Zeneidi (les SDF et la ville).
D’un point de vue méthodologique, le dossier a trois objectifs :
conformément aux capacités à mettre en œuvre en Seconde, il
s’agit « d’utiliser une approche géographique pour mener une
analyse », donc de comprendre que le thème des SDF est un thème
profondément géographique. Il s’agit encore de réactiver la
méthodologie de recherche Internet étudiée page 162, mais aussi
de confronter un texte et une photographie tout en analysant une
photographie en détail (c’est le sens de la question 1).
1. La photographie fait apparaître de nets contrastes entre ce
campement et le contexte urbain qui témoigne d’une certaine
richesse, symbolisée notamment par la présence d’une banque. Le
campement utilise au mieux l’espace urbain du fait de la protection
partielle contre la pluie mais aussi contre le vent qu’offre l’abribus.
2. La photographie montre bien que les SDF sont de vrais citadins
non seulement par leur localisation (ils vivent dans leur immense
majorité en ville), mais aussi par leurs pratiques « qui floutent les
frontières entre espaces publics et espaces domestiques » : ici,
l’abribus, espace public, devient un espace privé le temps du
campement. Dans d’autres cas, il arrive « qu’un banc devienne lit ».
Et les activités des SDF (« vente », « mendicité », « moments de
convivialité ») sont autant de pratiques urbaines.
3. Le texte apporte l’idée supplémentaire d’interactions avec les
autres urbains : soit une aide, soit un rejet plus ou moins net (« du
rejet à l’évitement »). L’enseignant pourra, s’il le souhaite, introduire
dès cette réponse la notion classique de conflit d’usages, visible sur
la photographie par l’utilisation de l’abribus.
4. La réponse rédigée au sujet est à la fois une occasion de se
préparer aux techniques d’argumentation pour l’épreuve de contrôle
continu du baccalauréat, mais aussi d’effectuer une recherche
Internet.
L’enseignant travaillant dans une grande ville pourra enfin, s’il le
souhaite, modifier le sujet en se concentrant sur les SDF dans la
ville du lycée.
›› PAGE 164
Analyser un cartogramme 2/2
Un premier cartogramme a été étudié page 81. Mais les deux
exercices sont indépendants l’un de l’autre. Ici, il s’agit d’une
première approche de l’épreuve d’analyse d’un document qui sera
demandée au baccalauréat dès la classe de Première : un seul
document, une consigne guidant le raisonnement et précisant les
attentes.
1. La première question permet à l’élève d’« entrer » dans le docu-
ment. Ce cartogramme ne respecte évidemment pas la superficie
des pays. Mais il respecte globalement la situation des pays les uns
Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 37
par rapport aux autres. La surface des pays n’est pas fonction de la
richesse par habitant, mais par la richesse globale.
Enfin, les différences Nord-Sud sont particulièrement visibles :
l’Afrique, l’Asie du Sud et l’Amérique latine étant particulièrement
petites au regard de la superficie des États-Unis ou de l’Europe ; la
Chine pourtant classée au Sud, déroge à cette analyse puisqu’elle
possède le second PIB mondial.
2. Les cartogrammes sont parfois difficilement lisibles, surtout si
l’on cherche à repérer un petit pays. Néanmoins ce sont des
graphiques très parlants.
L’enseignant pourra ici renvoyer les élèves au second cartogramme
page 81 (un cartogramme par déformation, alors que celui-ci est
réalisé par carroyage) voire provoquer un débat sur les avantages
et les inconvénients comparés de ces deux types de représentations.
3. Les questions 3 à 5 amènent à une lecture sur le fond du
cartogramme. Les États-Unis et la Chine présentent des rectangles
de taille proche ; les États-Unis restent néanmoins la première
puissance mondiale avec un PIB de 19 000 milliards de dollars en
2019 (contre 12 000 pour la Chine). En revanche, leur PIB par
habitant diffère sensiblement : les États-Unis sont quatre fois moins
peuplés que la Chine (325 millions d’habitants contre 1,38 milliard
en 2019), ce qui explique cette différence.
4. L’Afrique possède une richesse globale très faible : l’ensemble
des 50 pays africains occupe sur le cartogramme une superficie
plus faible que celle d’un pays comme la France. Sa richesse par
habitant est également très basse, ce qui témoigne donc du faible
développement de la majeure partie du continent.
5. La réponse au sujet est un premier entraînement à l’épreuve
d’analyse de document. Les élèves auront pris soin de présenter le
cartogramme grâce au travail préparatoire des questions 1 et 2 ;
puis ils analyseront les pays très riches à haut niveau de vie
(question 3 qu’ils étendront à l’Europe) avant de voir les autres cas
intermédiaires (Chine, mais aussi Brésil…) et les pays à niveau de
vie très faible (question 4 qu’ils étendront aussi à l’Asie du Sud et
à certains pays du Moyen-Orient…).
›› PAGE 165
Analyser une affiche
Le sujet à étudier est relié à la première question du thème. Il
présente un second exemple d’affiche de planning familial après
celle présentée page 108 sur un autre pays africain, le Sénégal. Le
sujet se présente en deux parties : le sujet proprement dit et une
consigne qui propose le plan du devoir. Les questions 1 à 4 sont
donc conçues comme une aide à la rédaction demandée en
question 5.
1. Ce document est une affiche diffusée en 2018 et promouvant le
planning familial. Elle est l’œuvre d’une organisation non
gouvernementale béninoise mais a été cofinancée par un certain
nombre d’organisations, comme en témoignent les nombreux logos
situés en bas de l’affiche : l’ONU mais aussi des organisations
internationales allemande, états-unienne et hollandaise… Cette
affiche est donc le résultat d’une aide au développement.
2. Le Bénin est un pays en pleine transition démographique : on
voit sur la carte page 109 que le nombre moyen d’enfants par
femme en âge de procréer est supérieur à 4 (il était de 4,9 en 2018),
ce qui laisse à penser qu’il entame la seconde phase de cette
transition (à titre de complément, l’enseignant pourra signaler que
38 Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e
cette fécondité était de 7,1 en 1983). C’est également un pays du
Sud qui possède un IDH très faible (page 122) : le Bénin est un PMA.
3. L’image met en scène une famille idéale, heureuse de n’avoir
que deux enfants : un garçon et une fille. Les éléments écrits
renforcent le message : ce bonheur est rendu possible car le couple
a choisi sa méthode de planification des naissances. Et cette
contraception est accessible soit en pharmacie soit à l’hôpital.
Mais cette image est aussi celle d’une famille représentative des
classes moyennes (habillement…) : elle se veut donc le témoin d’un
certain développement. Le message transmis par l’affiche est donc
que le faible nombre d’enfants est garant de développement.
À titre de complément d’information, l’enseignant pourra signaler
que d’autres affiches de la même campagne énoncent que « chaque
enfant qu’on planifie est un enfant qu’on gagne. Planifions les
naissances. Planifions notre vie ».
4. Les acteurs sont variés : acteurs supranationaux comme le fonds
des Nations unies pour la population, acteurs internationaux (les
États américain et hollandais, une banque allemande, une ONG
internationale) mais aussi béninois : l’ONG ABMS et le ministère
béninois de la Santé.
›› PAGES 166-167
Organiser des informations d’un dossier
documentaire en vue d’un exposé oral
L’oral est une des capacités à travailler en classe de Seconde, d’où
cet exercice. La question 4 renvoie d’ailleurs à la page 172 et à la
fiche « Présenter un exposé ». Le but est de faire comprendre que
les exigences à l’oral sont les mêmes qu’à l’écrit : élaboration d’une
problématique, création d’un plan, déroulement d’une
argumentation… Autant de modalités qui sont similaires à celle de
la technique d’argumentation pour l’épreuve de contrôle continu
du baccalauréat.
Sur le fond, cet exercice est l’occasion d’analyser la transition
alimentaire en cours dans le monde (persistance de la faim, essor
de l’obésité, modification des régimes alimentaires). Cette transition
est donc un excellent révélateur du développement. Cet exposé
peut être réalisé avec les seuls documents du manuel. Mais les
élèves peuvent le compléter par une recherche Internet.
1. La question 1 invite à préciser la notion. Les réponses attendues
sont donc :
1 Calories par personne et par jour
2. Consommation totale
3. Céréales
4. Viande
2. La bonne problématique est « Quels rapports peut-on établir
entre transition alimentaire et niveau de développement ? ».
3. Le plan détaillé peut être complété par les élèves avec des
exemples pris sur Internet.
1. Les causes de la transition alimentaire
1.1 – Une richesse accrue des populations (document 1)
1.2 – Une transformation des modes de vie (urbanisation…)
(document 3)
1.3 – Une uniformisation et une mondialisation des goûts
(document 3)
 2. Des pays inégalement touchés en fonction de leur niveau de
développement
2.1 – Des pays développés ayant déjà réalisé leur transition
alimentaire (documents 1 et 4)
2.2 – Des pays émergents en pleine transition alimentaire
(documents 1 et 4)
2.3 – Des pays intermédiaires et des PMA qui débutent leur
transition alimentaire (documents 1 et 4)
3. Les conséquences de la transition alimentaire
3.1 – Le recul de la sous-nutrition dans la plupart des pays
(documents 2 et 4)
3.2 – Le développement de l’obésité, y compris dans les PMA
(documents 2, 3 et 4)
›› PAGES 168-169
Utiliser un SIG pour faire un schéma
Le programme invite à « utiliser le numérique pour réaliser des cartes,
des graphiques ». C’est donc le sens de cet exercice de construction
d’un schéma représentant les dynamiques démographiques et les
inégalités socio-économiques dans une grande ville française.
L’enseignant qui le souhaite pourra donc soit demander à tous les
élèves de la classe de réaliser un schéma sur le même espace, soit
laisser les élèves réaliser le schéma de leur choix… qui pourra enrichir
un éventuel portfolio sur la France.
1. Les deux informations à cartographier sont les dynamiques
démographiques et les inégalités socio-économiques dans une
grande ville française.
3. Le site est un site officiel du gouvernement français, ce qui est
visible par son adresse.gouv.fr. L’enseignant pourra renvoyer les
élèves qui achoppent sur la question à la page 162 qui analyse ces
adresses Internet.
4 à 7. Il s’agit d’un tutoriel du site qui amène les élèves à réaliser
le croquis.
8. La légende est donnée de façon à ce que les élèves ne soient pas
bloqués par la masse d’informations. Cette légende est également
là pour leur rappeler que tout croquis voire schéma doit posséder
une légende organisée.
›› PAGE 172
AUTONOMIE
Présenter un exposé
Le programme demande à plusieurs reprises de valoriser les
« restitutions orales », ou encore de développer « les compétences
orales à travers notamment la pratique de l’argumentation ». La
présentation d’un exposé est donc un des scénarios pédagogiques
à envisager dans l’année. Cette page consiste donc en un certain
nombre de conseils concrets. Elle complète les deux autres pages
méthodologiques dédiées à l’oral :
– Réaliser une interview page 90 ;
– Préparer une sortie sur le terrain page 250.
Les élèves sont amenés à s’y référer, par exemple page 166 lors de
la réalisation d’un exercice sur Casablanca.
›› PAGE 173
ORIENTATION
Le but de cette page est de montrer que les débouchés de la
géographie sont divers, ne se limitent pas au seul métier d’enseignant,
que les préoccupations des géographes sont variées, comme le
prouvent par exemple les travaux de Djemila Zeneidi sur les SDF
(page 163), ceux d’Yves Raybaud sur les inégalités hommes-femmes
dans l’accès à l’espace public (page 156).
Les débouchés en rapport avec le thème 2 du programme sont
nombreux. La page privilégie les thématiques liées aux préoc-
cupations humanitaires, souvent en rapport avec la géographie.

›› PAGES 170-171
Réaliser un croquis d’après un texte
Cette épreuve, exigible au baccalauréat doit être travaillée à plusieurs
reprises en cours de Seconde, de manière à ce que les élèves soient
performants dès la première épreuve de baccalauréat en début de
second trimestre de Première. Un premier exercice de ce type se
trouvant page 88-89 (la vallée de Chamonix) avait déjà été réalisé ;
il s’agissait simplement alors d’une première approche et d’un travail
sur la seule légende.
Le but de ce travail est de repérer les informations données par le
texte et de les classer dans la légende.
1. Il s’agit d’étudier les évolutions de la densité de population en
France
corrigé
2 à 6. ............................................................................................ en ligne

Thème 2 GÉOGRAPHIE 2e 39
 Thème 3 Pages 174 à 251

Des mobilités généralisées

(12-14 heures)

Du programme au manuel ➔ Questions monde Thème 3

Les attentes officielles du programme
Questions
– Les migrations internationales.
– Les mobilités touristiques internationales.
Les réponses du manuel
Le choix des études de cas (pages 176-189), conforme à celles du programme, appelle plusieurs
commentaires :
– Conformément au programme, aucune ne concerne directement le territoire français.
– Certaines études de cas, comme celles sur la Méditerranée ou sur l’Union européenne, sont plutôt
centrées sur la première question (« Les migrations internationales »). La troisième (États-Unis) est
dédiée à la seconde question au programme. Enfin, le cas de Dubaï permet à l’enseignant de traiter de
front les deux questions.
– Les États-Unis et Dubaï sont traités en deux pages seulement. L’enseignant aura ainsi le choix de la
durée qu’il souhaite consacrer à ces études de cas. Il pourra aussi combiner une étude de cas courte
avec un dossier. Le choix des trois dossiers permettra à l’enseignant qui le désire de traiter le thème
en profondeur.
– Le dossier des pages 196-197, qui pose la question de la terminologie (déplacés, réfugiés, migrants),
pourra donc venir en conclusion des deux premières études de cas.
– Les trois autres dossiers permettent d’approfondir la seconde question : développement d’un tou-
risme de masse à Venise avec les nuisances que cela entraîne (pages 210-211), artificialisation des mi-
lieux du fait du tourisme aux Maldives (pages 208-209), ouverture de nouveaux espaces au tourisme :
l’Arctique (pages 212-213), étudiée dans le cadre d’un « Acteurs et enjeux ».

ENTRÉE DE THÈME ›› PAGE 174-175

Des mobilités généralisées
Comme toutes les pages d’entrée de thème du manuel, celle-ci repose sur une photographie représentative et une seule question. Le but
n’est pas de passer beaucoup de temps sur ces pages, mais de rentrer dans le chapitre, de découvrir le thème par une première accroche.
La question est donc pensée comme une simple réflexion sur la notion de mobilité. Cette photographie prise à Katmandou (Népal) montre
au premier plan un vendeur de pastèques qui se déplace en poussant son vélo. Derrière lui, une affiche publicitaire pour une compagnie
aérienne montre un homme d’affaires installé confortablement dans un avion. Dans les deux cas il s’agit de mobilités effectuées pour leur
travail, mais elles se font à des échelles très différentes (les rues de Katmandou/le monde), avec des moyens très différents (vélo/avion) et
surtout elles représentent des coûts différents (le vendeur dispose de peu de moyens financiers/l’homme d’affaires – d’origine occidentale
– est beaucoup plus riche). Une autre forme d’inégalité dans l’accès à la mobilité que l’on peut supposer est la possibilité de sortir de son
pays ou non (selon la nationalité des individus, il est plus ou moins aisé d’obtenir un visa).
À la mobilité lente, réduite, du vendeur de pastèques s’oppose la mobilité ultrarapide et internationale de l’homme d’affaires. La photographie
témoigne donc aussi d’une inégale motilité (d’un accès à la mobilité inégal). Le lien entre mobilité et développement est donc frappant :
ce cliché sert ainsi de passerelle entre le thème 2 sur le développement et les inégalités et le thème 3.

ÉTUDE DE CAS 1 ›› PAGE 176-179
Pourquoi la mer Méditerranée est-elle
un bassin migratoire majeur ?
›› PAGE 177
1. Les principaux espaces de départ des migrants qui passent par
la Méditerranée sont des pays d’Afrique subsaharienne : Sénégal,
Gambie, Mali, Niger, Burkina Faso, Cameroun, Nigeria, Guinée,
Sierra Leone, Somalie, Érythrée. On trouve aussi quelques pays
d’Asie (Afghanistan, Pakistan, Bangladesh). Les principaux espaces
de transit sont les pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Libye),
ainsi que la Turquie (pour les migrants d’Asie, du Proche et du
Moyen-Orient), la Bulgarie, la Roumanie et les pays des Balkans.
Les espaces d’arrivée sont globalement les pays de l’Union
européenne, et en particulier le Royaume-Uni (en cours de sortie
de l’Union européenne). Certains d’entre eux apparaissent néanmoins
davantage comme des espaces de transit, justement vers le
Royaume-Uni (Espagne, Italie, Grèce, France).
2. Les migrants souhaitent quitter leur pays pour différentes raisons.
Ils cherchent d’abord de meilleures conditions de vie (raison socio-
économique), ils peuvent chercher à fuir l’instabilité politique voire
la guerre dans leur pays, mais ils veulent aussi parfois rejoindre des
membres de leur famille ayant déjà émigré. En réalité, ces différents
motifs sont souvent imbriqués.
Sachant qu’une grande partie de ces migrations se font au moins
en partie de manière clandestine, les itinéraires empruntés sont les
voies terrestre et maritime (la voie aérienne est plus surveillée et
plus difficile à emprunter clandestinement). Le franchissement de

Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e 41
la Méditerranée s’effectue principalement au niveau des détroits
pour limiter le risque (malgré tout très élevé) d’une navigation
périlleuse en mer et pour rejoindre le plus rapidement possible les
côtes européennes.
3. Ces routes migratoires sont particulièrement dangereuses parce
qu’elles se parcourent clandestinement, avec des moyens limités
et sous le contrôle de passeurs peu scrupuleux vis-à-vis de la sécurité
des migrants. Ce sont particulièrement les espaces maritimes qui
enregistrent le plus de décès (par noyade) : les migrants traversent
en général la Méditerranée sur des embarcations fragiles et
surchargées, sans la moindre sécurité.
4. On parle de crise migratoire en 2015 en raison de la forte hausse
du nombre de migrants qui ont cherché à rejoindre l’Europe durant
cette année-là (plus d’un million). Cette crise migratoire s’est
notamment traduite au niveau de la route orientale (Turquie, détroit
du Bosphore, Grèce, Bulgarie, Roumanie, Hongrie) avec une forte
augmentation du nombre de migrants empruntant cet itinéraire
(notamment des Syriens fuyant la guerre dans leur pays).
SYNTHÉTISER Les différentes raisons qui font de la Méditerranée
un pôle migratoire majeur sont la proximité au sein d’une même
région (le bassin méditerranéen) de pays ayant des niveaux de
développement différents. En effet, les pays d’Europe développés
sont attractifs pour des habitants de pays d’Afrique ou du Proche
et du Moyen Orient moins développés. Au-delà de ces raisons
économiques, il existe des raisons sociales (accès aux soins, à
l’éducation), familiales (rejoindre des membres de sa famille) et
politiques (quitter des pays instables, voire en guerre comme la
Syrie, pour rejoindre des pays démocratiques et en paix). En étant
une ligne de fracture majeure entre ces espaces inégalement
développés, la Méditerranée apparaît donc aussi comme un bassin
migratoire majeur.
›› PAGE 178
1. Depuis la crise migratoire de 2015, les pays européens ont cherché
à mieux contrôler et à limiter les flux migratoires en construisant
des barrières et des clôtures (frontières hongroise, grecque), en
surveillant les navires transportant des migrants en Méditerranée
(agence Frontex), en mettant en place des politiques de quotas
migratoires et en signant des accords avec les pays de transit comme
la Turquie. Des hotspots ont également été créés pour différencier
les demandeurs d’asile et les migrants économiques.
2. L’Espagne, l’Italie, la France ou la Grèce ne sont pas les seuls pays
concernés puisque en raison de l’existence de l’espace Schengen
(dont ces pays font partie), les migrants peuvent ensuite circuler
au sein de cet espace sans être nécessairement contrôlés au niveau
des frontières. Les frontières terrestres entre les pays membres de
l’espace Schengen et les autres pays sont donc particulièrement
concernées par le renforcement des moyens de contrôle migratoire :
c’est le cas de la frontière sud de la Hongrie avec la Croatie, la Serbie
et la Roumanie. De plus, l’Union européenne et ses pays membres
sont plus largement confrontés à cette crise migratoire car les
migrants cherchent souvent à rejoindre d’autres pays européens
que ceux de la rive méditerranéenne, par exemple en traversant la
Manche pour gagner le Royaume-Uni.
3. En raison des drames humains associés aux migrations en
Méditerranée, les restrictions sont critiquées par la presse et par
des ONG comme SOS Méditerranée, Médecins sans frontières ou
42 Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e
Amnesty international. La politique des quotas mise en place par
l’Union européenne est ainsi perçue par ces acteurs comme une
forme d’appréciation strictement comptable des enjeux migratoires,
voire une forme d’égoïsme des États européens qui ne souhaitent
pas accueillir ces migrants alors même que de nombreux secteurs
de l’économie européenne fonctionneraient grâce à l’immigration
irrégulière. Ce sont donc des critiques morales qui sont soulevées.
4. Les différents acteurs qui interviennent dans le parcours des
migrants sont :
– les passeurs, dont l’organisation terroriste Daech, qui cherchent
à gagner de l’argent en profitant de la vulnérabilité des migrants
qui sont en situation de clandestinité (les migrants payent souvent
cher pour embarquer sur des navires fragiles et surchargés) ;
– des États, l’Union européenne et leurs représentants comme
l’agence Frontex qui cherchent à faire établir des lois et à les faire
respecter pour contrôler les flux migratoires, tout en appliquant le
droit international qui affirme le devoir d’assistance aux personnes
en danger ;
– des ONG qui viennent au secours des migrants et qui cherchent
à renforcer leurs droits, par exemple SOS Méditerranée ou Amnesty
international.
SYNTHÉTISER Depuis 2015 et la crise migratoire à laquelle les
pays européens ont été confrontés, les principaux changements
des politiques migratoires ont été la mise en place de quotas (des
seuils quantitatifs d’admission de migrants par année pour chacun
des pays européens) et de hotspots pour différencier les deman-
deurs d’asile et les migrants économiques, ces derniers étant
alors reconduits dans leur pays d’origine (le dernier pays de transit
d’où ils venaient). La signature d’un accord avec la Turquie en
2016 ayant suspendu cette pratique, certains camps d’accueil
des migrants sont devenus des camps de rétention. Globalement,
le durcissement des politiques d’accueil migratoire contribue à
la dangerosité croissante des migrations clandestines.
›› PAGE 179
corrigé
Bilan ..................................................................................... en ligne
• Complétez le schéma fléché à l’aide de l’étude de cas en
indiquant ce que peut signifier chaque flèche.
ONG : aident
Passeurs : exploitent
États et Union européenne : contrôlent
• Complétez la légende du croquis à l’aide de l’étude de cas.
Mise en perspective
A • Les autres grands foyers d’émigration dans le monde sont
l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud et les Caraïbes.
• Oui, les migrants d’Amérique latine vont par exemple essentiel-
lement vers les États-Unis et le Canada, les migrants asiatiques et
africains vont en fait respectivement surtout vers d’autres pays
d’Asie ou d’Afrique (ce sont des migrations intra-régionales).
B • Les grands foyers d’immigration dans le monde sont
l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Afrique (notamment l’Afrique du
Nord), la péninsule arabique (les pays du Golfe) et l’Asie de l’Est et
du Sud-Est.
• D’autres pays tentent de freiner l’immigration par des dispositifs
sécuritaires (murs, contrôles aux frontières importants) : les États-
Unis avec le Mexique, le Zimbabwe avec le Botswana, l’Inde avec
le Pakistan et le Bangladesh, l’Arabie Saoudite, la Corée du Nord
(plutôt pour contrôler l’émigration des Nord-Coréens).
ÉTUDE DE CAS 2 ›› PAGES 180-183
Pourquoi des Européens vont-ils travailler et
étudier dans un autre pays du continent ?
›› PAGE 181
1. Les principaux émetteurs de travailleurs sont les pays d’Europe
de l’Est. Au sein de l’Union européenne, la Roumanie, la Bulgarie,
la Hongrie et la Pologne se distinguent. Hors de l’Union européenne,
les pays balkaniques, la Russie, l’Ukraine et la Moldavie sont aussi
des pays émetteurs. Les pays d’Europe de l’Ouest sont les principaux
récepteurs. Les deux principaux pays d’accueil sont l’Allemagne et
le Royaume-Uni. Ces flux dominants est-ouest s’expliquent princi-
palement par quatre facteurs. Le premier est les salaires beaucoup
plus bas en Europe orientale. Les travailleurs de ces pays s’expatrient
à la recherche de rémunérations plus élevées. Le second est le
besoin de main-d’œuvre de certains pays d’Europe de l’Ouest, dont
l’Allemagne. Le troisième facteur est l’intérêt que trouvent les
entreprises ouest-européennes à employer une main-d’œuvre
étrangère meilleur marché que celle de leur pays. Enfin, le dernier
facteur est le statut des travailleurs détachés qui facilite l’embauche
à moindres coûts de travailleurs étrangers.
2. La principale crainte est celle d’une concurrence déloyale – ou
dumping social – entre les coûts plus bas des travailleurs est-
européens et ceux de l’Ouest. Cette concurrence pourrait se traduire
par des destructions d’emplois dans les pays d’Europe occidentale
et par un enrichissement accéléré des employeurs. Cette crainte
est néanmoins à relativiser puisque des pays à niveau de revenu
élevé, dont l’Allemagne et la France, sont aussi émetteurs de
travailleurs détachés.
3. Le Royaume-Uni est l’un des principaux pays d’accueil des
travailleurs. Le Brexit risque d’aboutir à la fragilisation du statut de
ces travailleurs outre-Manche. En particulier, ils risquent de ne plus
pouvoir bénéficier du statut des travailleurs détachés et être conduits
à rentrer dans leurs pays d’origine.
4. C’est d’abord l’appartenance de tous les pays concernés à l’Union
européenne et à l’espace Schengen qui facilite la mobilité trans-
frontalière. La seconde explication, qui n’apparaît pas explici-
tement sur le document, réside dans les différentiels de salaires.
Le Luxembourg et, dans une moindre mesure, l’Allemagne, offrent
des rémunérations plus élevées qu’en France.
SYNTHÉTISER Les flux de travailleurs se dirigent massivement de
l’Europe de l’Est vers l’Europe de l’Ouest. Ils s’expliquent par les
différentiels de salaires entre les deux parties du continent. Ils
sont facilités par la liberté de circulation offerte par la convention
de Schengen – pour les pays signataires – mais aussi par le statut
de travailleurs détachés qui permet aux entreprises d’employer
des travailleurs à moindre coût. Les flux transfrontaliers ont une
géographie un peu différente puisqu’ils peuvent concerner aussi
bien plusieurs pays de l’Ouest comme dans la région frontalière
du Benelux, de l’Allemagne et de la France ou des pays de l’Est
comme entre l’Ukraine et la Pologne. Ces flux, pas seulement
transfrontaliers, alimentent une crainte plus ou moins justifiée
de dumping social dans les pays d’accueil. Des évènements géo-
politiques comme le Brexit peuvent remettre en cause l’orientation
de certains flux.
›› PAGE 182
1. Il s’agit de l’Espagne, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la
France et de l’Italie. Ils ont notamment accueilli plus de 20 000
étudiants Erasmus en 2016.
2. La liberté de circulation offerte par les pays signataires de la
convention Schengen favorise la mobilité internationale étudiante.
Les programmes Erasmus et Erasmus +, la construction d’un espace
européen de l’enseignement supérieur à travers le processus de
Bologne lancé en 1999 et la reconnaissance européenne des
diplômes facilitent la mobilité internationale étudiante. Le système
LMD validé par les ECTS réduit le risque de la non-reconnaissance
des diplômes d’un pays à l’autre. Le document 9 suggère aussi que
des accords entre universités puissent favoriser la mobilité.
3. Non, les étudiants turcs bénéficient par exemple du programme
Erasmus +. Le processus de Bologne intègre 48 pays alors même
que l’Union européenne n’en compte que 27. Cet espace
d’enseignement supérieur d’échelle continentale évite de créer de
trop fortes inégalités entre les étudiants de l’Union européenne et
ceux du reste de l’Europe.
SYNTHÉTISER Les principaux pays d’accueil d’étudiants sont ceux
de l’Europe de l’Ouest et du Sud. La géographie des pays émetteurs
est plus diversifiée puisqu’on y trouve aussi bien la France que
la Turquie ou la Pologne. Le programme d’échange Erasmus, la
construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur
et la reconnaissance européenne des diplômes grâce au système
LMD expliquent la forte mobilité étudiante en Europe.
›› PAGE 183
corrigé
Bilan ..................................................................................... en ligne
Mise en perspective
A • Il existe d’autres espaces de libre-circulation dans le monde
(Mercosur). Mais l’espace Schengen est le plus abouti.
• L’Union européenne a mis en place un renforcement de ses fron-
tières extérieures (Frontex) et certains États de l’UE ont installé des
murs à leurs frontières. L’Union européenne est donc peu ouverte
aux migrations extra-européennes.
B • De nombreux migrants mais aussi des réfugiés viennent en
Europe et traversent l’espace Schengen. Ils viennent pour des raisons
diverses (conflits, raisons climatiques, recherche d’une vie meilleure,
travail…).
•L’Europe est un pôle récepteur d’importance mondiale : elle compte
dans sa population des millions de personnes venues d’Afrique,
d’Asie, du Moyen-Orient. Mais elle est aussi un pôle émetteur de
migrants : de très nombreux européens partent en Asie, en
Amérique… et surtout dans d’autres pays d’Europe.
• Les mobilités concernent non seulement les migrants mais aussi
les réfugiés.
L‘enseignant pourra aussi faire référence aux mobilités touristiques
étudiées en question 2 de ce thème.
Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e 43
ÉTUDE DE CAS 3 ›› PAGES 184-187
Les États-Unis, 3e pôle du tourisme interna-
tional : qui attirent-ils et pourquoi ?
›› PAGE 185
1. Les États-Unis sont au 3e rang pour l’accueil des touristes et sont
surtout au tout premier rang pour les recettes issues du tourisme.
Un touriste dépense pendant son séjour aux États-Unis 3 fois plus
qu’en Espagne ou 4 fois plus qu’au Royaume-Uni.
2. D’abord, les images associées aux États-Unis sont multiples
comme on le voit sur la carte et c’est sans doute une des raisons
du succès touristique : les grands espaces, les grandes villes, le
divertissement. Ensuite, les ressources paysagères évoquées par le
document 3 correspondent surtout aux grands espaces peu habités
de l’Ouest américain associés à une image à la fois historique (la
conquête de l’Ouest) et naturelle (l’aspect sauvage). Cette wilderness
est en partie un mythe puisque pour accueillir les nombreux
touristes, les quelques sites les plus visités sont très aménagés. Le
tourisme urbain est lui aussi très développé : les métropoles les plus
attractives sont New York et Los Angeles, mais aussi San Francisco,
Miami, Orlando ou Las Vegas. Des aménagements ou des types de
tourisme spécifiques renforcent cette attractivité : Miami bénéficie
de son port de croisière qui accueille 4 millions de passagers par
an et de sa proximité avec le bassin caraïbe, Orlando est entourée
de parcs à thème, Las Vegas est spécialisée dans les casinos. Enfin,
la maîtrise du territoire par les transports (hubs aéroportuaires
comme Los Angeles, portuaires comme Miami ou axes routiers)
permet aux touristes de rejoindre facilement les États-Unis et de
voyager rapidement à l’intérieur du pays. C’est un des facteurs
majeurs pour expliquer l’ampleur du tourisme aux États-Unis.
3. Les principaux acteurs du tourisme sont des acteurs publics
comme les grandes villes (Los Angeles et New York), ou des acteurs
privés comme les compagnies de transport, les promoteurs
d’attractions touristiques (les parcs à thème du document 6 et les
attractions new-yorkaises mentionnées dans le document 8), les
hôteliers (document 8), ou encore les médias, dont la presse
spécialisée (Le Courrier de Floride du document 9).
SYNTHÉTISER On peut synthétiser l’attractivité touristique des
États-Unis par les mots suivants : accessibilité et maîtrise du
territoire, offre touristique diversifiée, acteurs variés.
›› PAGE 186
1. Le Canada et le Mexique sont les principaux émetteurs de touristes
à destination des États-Unis (20 et 18 millions). La raison majeure
est la proximité, liée à l’ancienneté de ces flux (ce qui explique la
présence d’un journal dédié aux Québécois installés en Floride,
document 9). Une raison secondaire serait le niveau de vie élevé
des Canadiens et d’une partie des Mexicains. La plupart des pays
suivants dans la liste sont des pays riches dont les habitants ont les
moyens de voyager aux États-Unis, où le niveau de vie est élevé.
On trouve la Chine en 5e position. C’est un pays émergent dont une
partie des habitants est maintenant suffisamment aisée pour pouvoir
faire du tourisme. Vu le nombre de touristes chinois potentiels,
c’est un pays très courtisé par les principaux acteurs du tourisme
américain (document 7).
2. Le tourisme est sensible au contexte national et international.
Quand Donald Trump a signé en 2017 un décret restreignant l’accès
44 Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e
des États-Unis à certains pays, les acteurs du tourisme ont craint
une baisse des réservations mais l’impact a été plutôt faible et court
comme le signale le document 8. Cependant, les acteurs du tourisme
comme la ville de New York ou celle de Los Angeles font régulièrement
des campagnes publicitaires à l’étranger, par exemple en Asie.
SYNTHÉTISER Le tourisme se diversifie effectivement, à la faveur
de l’émergence de certains pays et d’un marketing efficace de la
part des États-Unis : le pays accueille de plus en plus de touristes
chinois ou mexicains. Mais les pays riches ou/et proches restent
encore les principaux émetteurs.
›› PAGE 187
corrigé
Bilan ..................................................................................... en ligne
Mise en perspective
A • La Martinique, les Antilles et les Caraïbes en général sont
d’autres destinations du tourisme de croisière.
• Paris ou encore Venise sont des métropoles touristiques.
B • Les flux aériens sont devenus essentiels pour les mobilités
touristiques parce que deux nouveautés ont rendu les voyages plus
accessibles et multiplié les flux : le système du hub aéroportuaire
(Los Angeles ou Dubaï) qui permet une redistribution des voyageurs
plus facile et multiplie les destinations, ainsi que l’apparition des
compagnies à bas coût comme Transavia.
• Les autres grands pôles touristiques sont les voisins des États-Unis
(Mexique et Canada), l’Europe, l’Asie du Sud-Est (Thaïlande, Chine…)
et le Moyen-Orient.
• Oui, la grande majorité des touristes étrangers viennent de pays
riches ou émergents. Comme le rappelle le « Cours » page 206 :
« La démocratisation touristique reste partielle et soumise aux
inégalités socio-économiques (plus de 80 % des humains n’ont jamais
visité un autre pays que le leur). »
ÉTUDE DE CAS 4 ›› PAGES 188-189
Dubaï, un pôle touristique et migratoire
mondial de plus en plus attractif ?
›› PAGE 189
Bilan
A Dubaï est un pôle attractif majeur pour les touristes (15,8 mil-
lions en 2018). L’aéroport de Dubaï reçoit des passagers du monde
entier, mais principalement d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie
du Sud. Pour construire les nombreuses infrastructures destinées
aux touristes, la ville appelle donc de très nombreux travailleurs du
Pakistan, d’Inde ou de Chine. La ville est donc peuplée à 85 %
d’expatriés.
B L’aéroport international est un hub mondial, ce qui facilite son
accessibilité. Et toute l’organisation de la ville tourne autour du
tourisme : constructions de prestige (hôtel Burj-el-Arab, The Palm),
commerces, golfs, centres d’affaires, pôles de loisirs tournés vers
la formule 1… ou vers le ski… Ces différents lieux sont également
très accessibles du fait de la présence d’une autoroute urbaine et
d’un métro (dont une partie reste en projet).
 C Les conséquences sociales sont importantes : les contrastes
sociaux sont très forts et la population immigrée vit dans des
conditions difficiles ; peu payée et très peu considérée, elle est
logée à l’écart des zones touristiques, notamment vers l’aéroport.
Les conséquences environnementales sont également assez lourdes :
le littoral est complètement artificialisé, tandis que l’alimentation
en eau d’un golf dans ce désert pose question… tout comme la
construction d’une piste de ski couverte et climatisée.
Mise en perspective
A • Dubaï est un grand pôle touristique – le principal au Moyen-
Orient – mais ne peut se comparer aux grands pôles du tourisme
international qui accueillent beaucoup plus de personnes : France,
États-Unis, Chine…
• Dubaï est un des principaux centres d’immigration du Moyen-
Orient. Pourtant à l’échelle mondiale, elle reste un pôle secondaire
par rapport à l’Europe de l’Ouest et à l’Amérique du Nord.
B • Les aéroports de Paris, de Los Angeles, mais aussi de toutes
les villes mondiales fonctionnent également comme des hubs aéro-
portuaires. Il n’empêche : Dubaï était le 3e aéroport mondial en 2017.
• Le but de la question est d’amener l’élève à reparcourir son manuel
et les chapitres vus depuis le début d’année : il trouvera pêle-mêle
des photos de Brasília (page 99), de Lima (page 129), de Doha
(page 132), de Johannesbourg (page 273)…
C • Le développement de Dubaï est assez comparable à celui du
Qatar. Il repose sur les mêmes bases (fin du modèle pétrolier,
tertiarisation de l’économie) et arrive au même type de dévelop-
pement : une immense richesse, mais des inégalités sociales fortes,
notamment pour les populations immigrées.
• La forte artificialisation, visible sur le doc 1 (The Palm) est
également repérable aux Maldives pour des raisons assez différentes :
là il s’agit de « faire une nature articielle » (titre du doc 2) en mettant
des maisons sur pilotis, en multipliant les passerelles…voire (si on
élargit au doc 2) en plantant des arbres !
Les Maldives sont un autre cas d’artificialisation poussée à l’extrême
dans un but également touristique.
Question Monde ›› PAGES 190-201
Les migrations internationales
›› PAGES 190-191
L’ouverture de question oppose systématiquement deux photogra-
phies en tension. La réponse attendue est donc de montrer d’abord
une opposition entre deux territoires peu comparables : à l’espace
fermé que deviennent les États-Unis (projet de mur à la frontière
mexicaine) s’oppose l’espace Schengen qui aboutit à la disparition
des frontières intérieures. Pourtant ces deux photographies analysent
aussi le même phénomène de fermeture des frontières : les candidats
à l’immigration aux États-Unis d’un côté, des étudiants manifestant
contre les restrictions européennes au programme Erasmus. L’en-
seignant pourra d’ailleurs évoquer avec ses élèves les nombreuses
restrictions à la libre circulation mises en œuvre par différents États
au sein même de cet espace Schengen.
›› PAGES 192-193
À L’ÉCHELLE MONDIALE
Les migrations internationales
Ces deux pages permettent à la fois de contextualiser les études
de cas et d’introduire les notions du chapitre. La notion essentielle
de la question (« Migrations internationales ») est déclinée en
4 sous-notions qui sont reliées au planisphère sur ces migrations.
1. L’élève trouvera la réponse dans la « Notion-clé » : les migrations
internationales excluent les réfugiés, dont il est question au
document 4 mais aussi, selon la définition, les déplacés. L’enseignant
souhaitant débuter le chapitre par la terminologie pourra renvoyer
les élèves aux documents de la page 196 ou encore au film de
l’exercice 5 page 217. La carte ne comptabilise pas non plus les
migrations internes de chaque pays.
2. Le planisphère ne donne aucune indication de motivation. Elle
dresse le simple constat de l’importance des flux.
3. La carte analyse les grands foyers de départ à l’échelle continentale
et sous-continentale. L’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique et le Moyen-
Orient sont les principales zones de départ. Mais le Moyen-Orient
est également une des principales zones d’arrivée, tout comme
l’Europe et l’Amérique du Nord.
4. Les trois systèmes migratoires repérables sur les documents sont :
– le système migratoire composé de l’Afrique subsaharienne et de
l’Europe ;
– le système migratoire d’Asie du Sud-Est, ici entre les Philippines
et Singapour ;
– le système migratoire américain composé d’une zone d’émigration
en Amérique du Sud et dans la Caraïbe, à destination des
États-Unis.
Ces trois systèmes s’expliquent par des forts différentiels de richesse
combinés à une proximité géographique.
COURS 1 ›› PAGES 194-195
Quelles sont les principales dynamiques
migratoires dans le monde ?
1. Les pays de l’Union européenne et les États-Unis accueillent
plusieurs millions de migrants (le document 2 évoque le chiffre de
11 millions de migrants clandestins en 2014 ; sur le document 1
on constate la présence d’environ 12 millions de migrants en
Allemagne, environ 5 à 10 millions au Royaume-Uni, en France, en
Espagne ou en Italie). Les facteurs explicatifs sont la prospérité
économique et plus largement le niveau de développement élevé
de ces pays qui attirent des personnes venant de régions du monde
moins favorisées économiquement, socialement et politiquement.
2. Les pays européens forment un système migratoire (document 4
page 177) avec les pays d’Afrique et certains pays d’Asie. Quant
aux États-Unis, ils forment un système migratoire avec les États
d’Amérique latine, et en particulier avec le Mexique. On parle de
régionalisation des flux migratoires parce que ces derniers se
structurent essentiellement à l’échelle régionale, la proximité
géographique (relative) étant un facteur important dans le choix
des migrants.
3. Oui, les grandes tendances de ce document se retrouvent en
partie dans les documents 1 et 2 : on constate des migrations Suds/
Nords évoquées précédemment, mais également des migrations
Nords/Nords par exemple avec les flux migratoires d’origine interne
Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e 45
en Europe. Par contre, les migrations Nords/Suds et Suds/Suds ne
sont pas évoquées dans ces documents.
4. Sur cette photographie, on constate à travers l’architecture
(portique avec toit relevé imitant l’architecture chinoise tradition-
nelle), à travers l’écriture utilisée sur les devantures des boutiques
(utilisation de sinogrammes) et avec la présence du drapeau chinois
que des liens culturels sont maintenus par les migrants (certains
passants sont d’origine chinoise) avec leur pays d’origine, la Chine.
DOSSIER ›› PAGES 196-197
Migrants, réfugiés, déplacés climatiques… :
ces distinctions ont-elles un sens ?
Ce dossier est transversal à tout le chapitre et pourra être utilisé à
tout moment, sans connaissance préalable, que l’on ait fait ou non
les études de cas. Il vise à montrer la complexité des termes et
donne à réfléchir sur les confusions entretenues par les médias à
ce propos. C’est pour cette raison que le parcours autonome est
précisément un jeu de rôle sur le thème du journalisme.
parcours guidé
1. Le UNHCR, organisation spécialisée de l’ONU a nettement
différencié migrant et réfugié. Les réfugiés fuient leur pays qui
connaît un conflit et « il est dangereux pour eux de retourner chez
eux ». Le migrant obéit au contraire à des motivations essentiellement
économiques ou sociales. La conséquence concrète est que le statut
de réfugié, plus avantageux en termes de protection, est difficile à
obtenir. Au sein de l’Union européenne, les décisions positives et
négatives s’équilibrent : environ la moitié des demandes d’asile
politique sont donc rejetées.
2. Cette catégorisation est très contestée pour plusieurs raisons ;
elle oublie l’imbrication des causalités : de nombreuses personnes
migrent à la fois pour des raisons politiques et économiques, mais
aussi environnementales. Cette division en deux catégories est aussi
une division datée qui ne prend pas en compte les migrations
environnementales, qui sont pourtant toujours des migrations
politiques et économiques. Enfin la caricature insiste sur l’aspect
inhumain de ce tri : le navire français serait prêt à ne pas secourir
les migrants économiques.
3. François Gemenne milite pour que le terme « réfugié climatique »
s’impose au détriment de « déplacé climatique » ou de « migrant
climatique », termes également employés. Le terme de réfugié,
défini en 1951, ne s’applique pourtant pas à ces personnes. Mais
Gemenne insiste sur le fait qu’elles souffrent d’une « persécution »
et que le terme peut donc largement s’appliquer à leur cas.
Bilan
Le parcours amène classiquement les élèves, dans l’optique de la
technique d’argumentation pour l’épreuve de contrôle continu du
baccalauréat, à mettre en forme leurs réponses et à les rédiger.
parcours autonome
Ce parcours peut être réalisé à l’écrit par quelques élèves seulement
dans le cadre d’une pédagogie différenciée. Il peut aussi être réalisé
à l’oral et servir de base à un débat, argumenté par le travail réalisé
en amont dans les études de cas, et notamment celle sur la
Méditerranée.
46 Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e
COURS 2 ›› PAGES 198-199
Comment s’explique la diversité
des dynamiques migratoires ?
1. Le portrait type d’un Français vivant à l’étranger est une femme
cadre d’une cinquantaine d’années qui vit en couple et qui a au
moins un enfant.
2. En France, les motifs familiaux représentent 36 % des motifs
d’admission des ressortissants extra-européens ; ils relèvent en général
de la procédure de regroupement familial qui permet de rassembler
les membres d’une même famille, notamment en permettant aux
femmes et aux enfants de rejoindre leur conjoint et leur père.
3. La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipule
dans ses articles 1 et 2 que « toute personne a le droit de circuler
librement » et « de quitter son pays, y compris le sien, et de revenir
dans son pays ». Or, les réfugiés sont contraints de quitter leur pays
sans pour autant pouvoir s’installer librement dans un autre pays, en
raison de leur nationalité et de leur statut. De plus, puisqu’ils sont
persécutés ou menacés dans leur pays, ils ne peuvent pas y revenir.
L’Afrique subsaharienne, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord ainsi
que l’Asie sont les principales régions d’origine des réfugiés dans
le monde. L’Afrique subsaharienne est aussi une région de destination
importante pour les réfugiés, avec des valeurs similaires à celles de
l’Europe (6 millions de réfugiés chacune en 2018 d’après l’UNHCR).
L’Amérique est la région la moins concernée par les réfugiés
internationaux, en termes d’origine comme de destination.
›› PAGES 200-201
ACTEURS ET ENJEUX
Des États aux politiques migratoires
de plus en plus restrictives ?
Des pistes de réflexion
• Les principales régions possédant des murs sont l’Asie du Sud, le
Moyen-Orient et le pourtour de l’Union européenne. Elles ont été
édifiées pour lutter contre l’émigration dans le cadre de politiques
migratoires restrictives. L’Europe est un cas à part du fait d’une
politique commune (la frontière extérieure issue des accords de
Schengen).
• Les trois pays présentent des politiques marquées par un accueil
important d’immigrés : le Canada fait de la publicité pour « faire
connaître les avantages de l’immigration », le Japon cherche à lutter
contre la pénurie de main-d’œuvre, tandis que l’Australie favorise
une immigration qualifiée (les candidats passent un examen,
notamment linguistique, et leurs dossiers sont sélectionnés en
fonction des compétences des candidats). Par ailleurs, l’Australie a
une politique très dure envers les clandestins.
• Les caricatures véhiculent plusieurs sentiments : le déchirement
lié à l’exil, mais aussi la peur. C’est aussi l’idée d’un immense défi,
non seulement du fait du trajet, mais aussi du fait des démarches
administratives nombreuses… Le tout pour se retrouver peut-être
enfermé dans un camp.
• Les États-Unis et les pays européens, mentionnés dans les
caricatures, ont des politiques migratoires restrictives au contraire
du Canada. L’Inde, non directement mentionnée dans les documents,
a construit des murs pour se préserver des migrants bangladais et
pakistanais. Elle est un pays qui pratique une politique de migration
sélective et accueille de nombreux Européens et Américains.

Question Monde ›› PAGES 202-217
Les mobilités touristiques internationales
›› PAGES 202-203
L’ouverture de question oppose systématiquement deux photogra-
phies en tension. La question unique a toujours pour but de les
relier, de montrer la complémentarité et l’opposition de ces deux
clichés. Ici, ils illustrent d’une part le tourisme de masse vers des
destinations insulaires et balnéaires, et d’autre part un tourisme
plus diffus voire solitaire, dans des espaces montagnards et déser-
tiques. Les deux photographies montrent qu’il s’agit d’un phénomène
mondial puisque toutes les régions de la planète sont concernées
(y compris les plus isolées) et parce que les touristes sont également
originaires de toutes les régions du monde (même si les pays déve-
loppés sont les principaux émetteurs des flux touristiques
internationaux).
›› PAGES 204-205
À L’ÉCHELLE MONDIALE
1. Les régions du monde les plus fréquentées par les touristes sont
l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Asie du Sud et de l’Est et à un degré
moindre le Moyen-Orient. Les touristes viennent de la zone de
départ, notamment en Amérique du Nord, mais aussi de Chine et
d’Europe.
2. L’Afrique subsaharienne, mais aussi l’Asie centrale et certains
pays d’Amérique Latine et du Moyen-Orient sont peu fréquentés
par les touristes. Les conditions politiques (Afghanistan), sanitaires
(certains pays d’Afrique) jouent un rôle tout comme l’éloignement
des grands pays d’où émanent les touristes, qui renchérit le voyage.
3. Le document 1 évoque le tourisme culturel, tout comme, éven-
tuellement, le document 2 qui concerne la Sicile. Mais ce document 2
peut aussi se référer au tourisme balnéaire, tout comme le docu-
ment 4. Enfin le document 3 concerne le tourisme de sport
d’hiver.
COURS ›› PAGES 206-207
Comment s’expliquent et s’organisent les
mobilités touristiques à l’échelle mondiale ?
1. L’essor des mobilités touristiques se constate à travers la forte
hausse du nombre de touristes internationaux dans le monde durant
ces dernières décennies. Il est particulièrement marqué pour les
pays asiatiques. Les raisons du tourisme de masse sont la
démocratisation du transport aérien avec le développement des
vols low cost, la structuration d’une offre touristique avec le
développement de capacités d’hébergement des touristes (hôtels,
etc.), le développement économique des pays émergents dont une
part croissante de la population peut aspirer à des loisirs et au
tourisme, l’ouverture des frontières et les facilités administratives
de déplacement à l’étranger pour les citoyens des pays développés
(plus de 180 destinations accessibles sans visa).
2. Les principaux pôles émetteurs sont l’Europe, l’Amérique du Nord
et l’Asie de l’Est ( Japon, Chine). Ils sont aussi les principaux pôles
récepteurs auxquels s’ajoutent les pays du sud du bassin méditer-
ranéen (Maroc, Tunisie, Égypte notamment), le bassin caraïbe et
les pays d’Asie du Sud-Est (Malaisie, Thaïlande…).
Le tourisme reflète donc d’importantes inégalités puisque les pays
développés sont les principaux pôles émetteurs et récepteurs ; les
pays émergents comme la Chine deviennent aussi des foyers
émetteurs et des destinations touristiques. Ces inégalités
économiques sont doublées d’inégalités politiques puisque les
citoyens des pays des Nords ont plus de facilités administratives à
sortir de leur pays.
3. Les mobilités touristiques sont globalement structurées en bassins
régionaux en raison de la proximité des pôles émetteurs et
récepteurs, de la volonté des touristes de limiter leur décalage
horaire lors de séjours à l’étranger et de la structuration de l’offre
touristique (destinations proposées par les compagnies aériennes
low cost) qui favorise cette régionalisation touristique.
DOSSIER ›› PAGES 208-209
Quels sont les effets territoriaux
du tourisme aux Maldives ?
parcours guidé
1. Le graphique montre que les Maldives se sont ouvertes à l’activité
touristique dans les années 1980, et depuis la croissance de ce
secteur est forte. Dans les 10 dernières années, le nombre de
touristes a plus que doublé pour atteindre 1,5 million. Le secteur
touristique fait vivre la majorité de l’économie de l’archipel, soit
par des emplois directs, dans l’hôtellerie par exemple, soit par des
emplois indirects, comme dans la gestion des déchets.
2. Les touristes rejoignent l’île-hôtel par un vol en hydravion
directement depuis l’aéroport international d’Hulhulé (document 6).
Sur place, aucun moyen de transport n’est nécessaire. Chaque
hébergement est au bord de l’eau ou même au-dessus de l’eau, sur
pilotis. Mer, nourriture, services, tout est à portée de main
(documents 1, 2 et 3).
3. L’île a été transformée pour correspondre à une certaine image
de luxe baigné dans une nature sauvage. On a par exemple planté
de la végétation pour cadrer avec l’image de l’île tropicale mais
aussi pour cacher les zones techniques et les logements du personnel
(documents 2 et 3). On a installé un récif corallien artificiel le long
des baies vitrées du restaurant sous-marin et on importe la majeure
partie de la nourriture (document 1). En façade, le résultat est
optimal et séduit certainement les touristes. Ce sont les coulisses
de cette artificialisation qui sont sans doute moins séduisantes et
dont les Maldives ne font pas la publicité.
4. Le fait que les îles-hôtels soient réservées au tourisme implique
que d’autres îles sont utilisées pour les services, voire sacrifiées,
comme le rappelle Gérald Roux sur France Info (document 4) à propos
de Thilafushi : « plus de 300 tonnes de déchets arrivent chaque jour. »
Une grande partie d’Hulhumalé est également occupée par l’aéroport
international (document 6) et le système de redistribution des touristes
par hydravion et par bateau vers les îles-hôtels. L’île de Malé, que
l’on aperçoit en bas du document 6 est la capitale de l’archipel. Une
île densément peuplée et entourée d’une digue de protection.
corrigé
parcours autonome ........................................................... en ligne
Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e 47
DOSSIER ›› PAGES 210-211
Venise : une ville asphyxiée par le tourisme ?
parcours guidé
1. Il y a un peu moins d’un siècle, le nombre de touristes était
insignifiant à Venise. Aujourd’hui, ils sont 500 fois plus nombreux
que les habitants (selon les chiffres du document 2). Le document 1
montre bien qu’il s’agit dans certains lieux d’un véritable défilé de
touristes. La photo amplifie l’impression puisque pendant l’acqua
alta, les touristes ne circulent que sur des passerelles dans les points
les plus bas de la cité. Le nombre de déchets rélevé par le document 4
est également significatif : 30 000 tonnes par an. Économiquement,
il s’agit d’une véritable opportunité, par exemple pour le domaine
de l’hôtellerie, du commerce ou des transports. Une partie des
habitants louent également leur logement, ce qui peut participer
aux frais élevés de rénovation.
2. Ce tourisme de masse est disproportionné par rapport à la taille
de la ville. C’est d’abord une question de circulation comme le
montre le document 1 (passerelles en cas d’acqua alta) ou le
document 3 (présence de ruelles, de ponts…). Cette circulation gêne
aussi la vie quotidienne et provoque du bruit et d’autres nuisances
(document 4). C’est ensuite une question de logement : les hôtels
sont trop nombreux par rapport aux logements des locaux (sentiment
de dépossession expliqué par le document 3, de perte d’identité
expliqué par le document 7) et le prix du m2 augmente à cause de
la demande touristique. Cela conduit à une gentrification de la cité
de Venise : seules les personnes aisées ont les moyens de continuer
à y loger. Le document 5 montre enfin une autre conséquence : la
circulation des grands navires de croisière fragilise les maisons sur
pilotis et engendre une pollution très importante. Certains habitants
expriment donc leur mécontentement, ce que l’on peut appeler,
une « touristophobie ».
3. Plusieurs solutions sont mises en place. Le document 5 explique
que les grands navires de croisière devront maintenant stationner
loin de la cité pour éviter vagues et pollution. Le document 6 parle
de l’installation de portiques pour réguler la circulation. Le
document 7 évoque la solidarité entre résidents pour sauvegarder
le patrimoine et éviter que trop de logements ne soient transformés
en commerce ou en hôtels.
Bilan
Comme les documents le montrent, Venise est une ville qui subit
les conséquences négatives du tourisme de masse. Les touristes
sont bien sûr une opportunité économique comme le rappellent
l’introduction et certains documents (documents 3, 5 et 7) : la
rénovation des bâtiments coûte cher et le tourisme garantit
également de nombreux emplois. Mais les nuisances sont de plus
en plus fortes car le nombre de touristes ne cesse d’augmenter.
Outre le manque de respect d’une partie des visiteurs (documents 3
et 4), les logements pour les locaux sont de moins en moins
accessibles (documents 3 et 7), engendrant une baisse du nombre
d’habitants (document 2), même si cette baisse n’est pas uniquement
due au tourisme. Des solutions sont envisagées (portiques,
interdiction de la navigation des bateaux de croisière…) mais une
part de l’identité de Venise est en jeu.
corrigé
parcours autonome ........................................................... en ligne
48 Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e
›› PAGES 212-213
ACTEURS ET ENJEUX
Faut-il développer le tourisme en Arctique ?
Des pistes de réflexions
• Le tourisme arctique est emblématique de l’extension de l’écou-
mène récréatif (Ph. Duhamel) au niveau des hautes latitudes. Cette
destination concerne un nombre relativement important de touristes
mais la croissance de la courbe des départs est très forte (docu-
ment 3). Ce nouvel attrait est, tout d’abord, rendu possible par une
accessibilité facilitée par l’avion (documents 1 et 2, voir le logo du
voyagiste Forward travel) et de manière souvent complémentaire
par des moyens de transport maritimes (documents 1 et 4). Cette
nouvelle accessibilité ne s’explique pas, d’ailleurs, seulement par
des progrès techniques mais également des facteurs environne-
mentaux : le réchauffement climatique facilite la navigation des
navires en été (documents 5 et 1).
Le développement du tourisme polaire s’explique également parce
que cette destination attire. La découverte des habitants de ces
contrées éloignées que l’imaginaire occidental a teintés d’exotisme
(document 6) joue un rôle. Mais c’est peut-être, plus encore, la
nature polaire grandiose qui attire le regard des touristes
(document 4). Cette nature dont les équilibres apparaissent menacés
est d’autant plus attractive qu’elle est menacée (document 5).
• Les acteurs qui apparaissent dans le corpus documentaire sont
les tour-opérateurs (document 2), les croisiéristes (document 4).
On peut rapprocher ces derniers des acteurs privés cités dans le
document 1 (les « hôtels, bureaux de tourisme, prestataires privés »).
Interviennent aussi dans le développement d’une telle destination,
les grands organismes internationaux comme l’Unesco qui labellise
cette destination (patrimoine mondial de l’humanité) et lui donne
ainsi de la valeur (document 1). C’est le cas, également, de la presse
qui participe du système d’image (document 5) propre à cette
destination. Enfin, il ne faudrait pas oublier les touristes eux-mêmes
(documents 3, 4, 5 et 6) et les populations autochtones dont le
statut d’acteurs est néanmoins questionné par le document 6.
• Le bilan est évidemment ambigu. Le développement du tourisme
peut favoriser la création de richesse, mais la question des retombées
pour les populations locales reste ouverte (document 6). Le
document 1 permet de constater que le tourisme peut favoriser le
développement d’infrastructure et donc participer du désenclavement
de certains pôles. Concernant le pilier environnemental, on peut
penser que le voyage en Arctique favorise la prise de conscience
des touristes concernant les déséquilibres environnementaux qui
touchent cette région. D’un autre côté, ce tourisme en expansion
risque de faire peser de nouvelles pressions sur un environnement
fragile et fragilisé (document 4). Qui plus est, située à distance des
foyers émetteurs, une telle destination entraîne l’usage de moyens
de transport aériens qui comme les navires de croisière participent
grandement de l’émission des gaz à effet de serre dont on pense
aujourd’hui qu’ils sont responsables de l’accélération du
réchauffement climatique. Enfin, du point de vue social, on peut
se questionner sur la nature et la richesse des interactions entre
touristes et habitants. Le document 6, produit par une artiste inuite
critique ouvertement le voyeurisme des touristes qui semblent
entretenir à l’égard de la femme photographiée le même rapport
qu’à l’égard des icebergs (document 4).
›› PAGES 216-217
RÉVISER ACTIVEMENT
1 Je maîtrise les idées du cours
1. Vrai – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Faux – 5. Faux – 6. Vrai – 7. Vrai –
8. Faux – 9. Vrai – 10. Vrai
2 Je compare des graphiques
1. Tout dépend du critère : la France est le 1er pays au monde pour le
nombre de touristes alors que ce sont les États-Unis pour les recettes.
2. Certains pays comme l’Espagne ou la France font peu de recettes
alors que les touristes sont très nombreux. Par ailleurs, les États-Unis
s’individualisent très nettement en ce qui concerne les recettes.
3. Les Chinois et les États-Uniens dépensent beaucoup plus que les
autres touristes : ce qui explique les spécificités du document 2, le
tourisme aux États-Unis étant d’abord le fait de Chinois et d’Américains.
3 Je confronte des documents pour analyser une publicité
La photographie correspond bien à la réalité. La publicité tente de valo-
riser cette situation en insistant sur la facilité d’accès à Saint-Martin. Par
ailleurs l’atterrissage des avions est devenu une attraction touristique.
4 J’utilise mes compétences pour analyser une caricature
1. L’espace concerné est l’espace Schengen (le terme figure dans le
lexique).
2. Ces hommes sont des hommes politiques qui renforcent les
frontières et bâtissent même des frontières à l’intérieur de l’espace
Schengen. On peut y voir une allusion aux murs qui se construisent
dans plusieurs États (voir document 1 page 200).
3 et 4. Le fort représente l’Union européenne, menacée par les vagues
de la mer Méditerranée. Cette caricature est donc une allusion à la
crise des migrants de 2015.
5 Je révise à l’aide d’un court documentaire
Réponse en fonction des observations de l’élève.

Question France ›› PAGES 218-235

La France, mobilités, transports et enjeux d’aménagement
Du programme au manuel ➔ Questions France Thème 3
Les attentes officielles du programme Les réponses du manuel
Question Conformément au programme, aucune étude de cas ne concerne directement la France. Pourtant les
La France : mobilités, transports et enjeux données des études de cas sur la Méditerranée (pages 176-179) ou sur les mobilités intra-européennes
d’aménagement. (pages 180-183) concernent directement le territoire national et répondront aux préoccupations de la
question 1 sur les migrations.
Cette question élargit également les problématiques au problème des transports. C’est pour cette raison
que les dossiers lui sont entièrement consacrés : mobilité des périurbains (pages 226-227) pour les dépla-
cements de personnes, infrastructures pages 230-231 avec la construction de LGV.
L’« Acteurs et enjeux » qui conclut le thème pages 234-235, consacré à la voiture en ville, replace le cas
français en le confrontant à celui de pays divers (Pays-Bas, Singapour).

›› PAGE 218-219
L’ouverture de question oppose systématiquement deux photographies en tension. La question unique a toujours pour but de les relier, de
montrer la complémentarité et l’opposition de ces deux clichés. La réponse attendue est donc de montrer d’abord des types de mobilité
différents : des mobilités intra-urbaines à Bordeaux et des mobilités régionales ou nationales dans l’est de la France. Les modes de transport
sont également différents : des modes de transport doux à Bordeaux : tramway et vélo, le TGV et le trafic autoroutier au pied du viaduc de
la Savoureuse. Ils concernent pour l’un le milieu urbain, pour l’autre un milieu rural, traversé par ces grandes voies de communication et
n’en profitant pas forcément (« effet tunnel »).

›› PAGES 220-221 3. Les infrastructures et moyens de transport visent évidemment à

À L’ÉCHELLE DE LA FRANCE
Les réseaux de transport et de communica-
tion en France
›› PAGE 221
1. Les documents 1 à 3 illustrent bien la transition vers les mobilités
en ce sens où ils témoignent tous de mobilités importantes et de
plus en plus sur de longues distances (document 2) et souvent dans
un cadre urbain ou interurbain. Si le document 1 décrit une situation
urbaine marquée par le fort poids d’un mode de transport tradi-
tionnel, l’automobile, le document 2 montre l’apparition de trans-
ports en commun.
2. Les réseaux sont denses autour des métropoles et en premier lieu
autour de Paris. Mais ils sont aussi importants dans les vallées (vallée
du Rhône, Alsace). Les espaces les moins bien desservis sont les zones
de montagne (montagne corse, Alpes du Sud, cirques de la Réunion…),
et dans certains lieux spécifiques (forêt amazonienne en Guyane).
relier les lieux entre eux, notamment les métropoles, et à désenclaver
l’intégralité du territoire français, à faire en sorte que les inégalités
territoriales (documents 1 à 4) soient minorées.
4. La France est reliée au monde avant tout par les aéroports (pre-
mière porte d’entrée du territoire pour les passagers), par les ports
et par les liaisons autoroutières.
›› PAGES 222-223
DES CARTES POUR COMPRENDRE
Mobilités, transports,
enjeux d’aménagement en France
parcours rédigé
1. Il s’agit des espaces urbains et périurbains, mais aussi des grands
couloirs de circulation qui relient les métropoles entre elles : Lyon-
Grenoble, Nice-Marseille-Montpellier, vallée de la Loire entre Orléans,
Blois et Tours…

Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e 49
2. Il s’agit avant tout des zones de montagne (Corse, Ariège…) mais
aussi d’une « diagonale du vide » très repérable sur le document 2
et de quelques régions outre-mer.
3. Les déplacements du quotidien sont très nombreux et couvrent
des distances de plus en plus importantes. Ces mobilités ont lieu
avant tout dans le cadre des espaces périurbains, mais ils concernent
aussi les zones transfrontalières.
Bilan
Le but de ce bilan est que l’élève s’entraîne ainsi à l’épreuve de
réponse à une question argumentée.
parcours cartographique
Le schéma auquel aboutira l’élève ressemble peu ou prou au
schéma 1 page 237 en ce qui concerne les principaux axes de
transport et les métropoles qui structurent ces axes.
COURS 1 ›› PAGES 224-225
Qu’est-ce qui pousse les habitants
à se déplacer ?
1. On parle de mobilités triangulaires car, dans une journée, un
Français parcourt de plus en plus de lieux. Les espaces de vie sont
de plus en plus nombreux et spécialisés : domicile, travail, mais
aussi loisirs, école, crèche, commerces… Ces mobilités consomment
du temps, un temps que certains souhaitent rentabiliser en
travaillant : les tiers-lieux présents dans certaines gares (document 2)
répondent au besoin des voyageurs en attente, en correspondance,
qui souhaiteraient disposer d’un bureau temporaire.
2. Les mobilités peuvent être quotidiennes (domicile, travail,
commerces, loisirs…) ou plus ponctuelles et saisonnières (vacances,
changement de domicile ou de travail…). Pour chacune de ces
mobilités, de nombreux moyens de transport sont disponibles : Martin
Vanier évoque dans le document 1 le TGV pour des déplacements
moyenne ou longue distance, la route pour des déplacements de tous
types, le tramway pour les déplacements intra-urbains.
3. Les moyens de transport ont un coût et certains Français ne
peuvent l’assumer comme le montrent les documents 3 et 4. En
d’autres termes, les mobilités reflètent les inégalités. La moitié des
Français ne partent pas en vacances pour des raisons financières
selon le document 3a, ce que suggère aussi le document 3b en
montrant que moins de la moitié des ouvriers partent en vacances.
Le document 4 évoque les inégalités devant l’emploi : avoir le permis
de conduire est un critère important pour candidater à tous les
types d’emplois. On voit aussi que les difficultés de mobilité sont
directement relatives à l’âge et donc, sans doute, à la possession
d’un véhicule ou tout du moins des moyens de se déplacer facilement.
DOSSIER ›› PAGES 226-227
Quelles formes prennent les mobilités
des habitants du périurbain ?
parcours guidé
1. Les modes de déplacement des habitants de l’Île-de-France sont
majoritairement basés sur la voiture, notamment pour aller travailler
ou faire des achats. Mais le document 3 amène une précision (60 %
des Parisiens n’ont pas de voiture). Les déplacements constatés
sont donc plus le fait des habitants des banlieues et des périurbains
50 Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e
que des Parisiens. Les transports collectifs sont également utilisés,
tout comme la marche. L’élève supposera qu’il s’agit là des
déplacements des Parisiens.
2. La voiture tient une place très importante dans les mobilités
périurbaines. C’est visible sur la photographie (importance des
routes). C’est également visible sur la carte de Toulouse : le nombre
de ménages disposant d’une voiture augmente au fur à mesure que
l’on s’éloigne du centre-ville.
3. Les voies de communication occupent une place centrale sur la
photographie. Ils relient les lotissements entre eux et à l’axe de
communication central. Ses inconvénients sont à la fois de type
environnemental (pollution) mais aussi de congestion urbaine : dans
une grande ville comme Lille, la population périurbaine a un taux
de motorisation très élevé (plus de 50 % d’entre eux ont deux
voitures), ce qui se traduit par de nombreux bouchons aux heures
de pointe.
4. Le document 4 permet d’explorer plusieurs types de modes de
vie périurbain en les fondant ici sur une description et une analyse
des mobilités, allant d’une faible mobilité (le captif, qui peut ainsi
être analysé selon une grille de lecture fondée sur la fragmentation)
à une forte mobilité, au long cours (l’absent) ou sur de faibles
distances mais répétées (le navetteur). Ces mobilités sont donc un
excellent révélateur des différences socio-économiques et donc de
la fragmentation socio-spatiale.
5. Le document 5 montre une grande diversité de pratiques
mobilitaires dans le périurbain, mais aussi une diversification
croissante de ces pratiques, comme l’utilisation plus importante
des ressources locales.
parcours autonome
Le but est de mettre en situation les élèves et de leur faire travailler
soit la technique d’argumentation pour le contrôle continu du
baccalauréat soit celle de l’exposé oral.
COURS 2 ›› PAGES 228-229
Quels sont les enjeux d’une bonne desserte
territoriale ?
1. La route est de loin le mode de transport le plus utilisé (88 % ),
que ce soit en voiture ou en autocar/autobus. C’est à la fois vécu
comme un choix (maillage du réseau, souplesse des déplacements,
coût relatif) et comme une contrainte (les autres modes de transport
ne sont pas présents sur l’ensemble du territoire). Le train réalise
environ 10 % des déplacements, ce qui est assez peu. Le train émet
pourtant bien moins de CO2 et est moins sujet aux embouteillages
mais n’est rentable que pour certaines distances et nécessite souvent
de prendre un autre mode de transport pour commencer/terminer
le voyage (comme on le voit sur le document 4 page 231). Le transport
aérien intérieur correspond à un pourcentage faible, en grande partie
parce qu’il nécessite de longues distances pour être rentable. C’est
aussi le mode de transport le plus émetteur de CO2.
2. Comme le montre le « Repère », le réseau français terrestre a
beaucoup progressé et les grands axes desservent assez bien la
majorité du territoire. Le document 1 montre que c’est également
le cas en partie des lignes à grande vitesse (LGV). Marseille est par
exemple à 3 heures de Paris, ce qui est peu en distance-temps.
Rennes ou Strasbourg ont bénéficié récemment des avantages de
la grande vitesse. Ce réseau a été connecté ou est en cours de
connexion aux pays voisins. Les hubs aéroportuaires comme Roissy
(2e aéroport européen, document 4) ouvrent le territoire français
sur l’Europe et le monde.
3. Les documents 1 et 2 montrent cependant qu’il existe des régions
plus enclavées que d’autres. C’est vrai en France métropolitaine : la
carte par anamorphose du réseau TGV (document 1) montre que
Perpignan est à 5 heures de Paris alors que Marseille est à 3 heures
seulement, et ce bien que les deux villes soient pourtant à la même
distance en kilomètres de la capitale. C’est encore plus vrai dans
les territoires d’outre-mer. En Guyane (document 2), le littoral est
mal desservi (deux routes seulement, mal adaptées au trafic) et
l’intérieur des terres est largement enclavé puisque certaines villes
ne sont desservies que par le fleuve ou l’avion.
DOSSIER ›› PAGES 230-231
Faut-il construire de nouvelles LGV
dans le sud de la France ?
parcours guidé
1. La carte montre que la 1re LGV ferait gagner 30 minutes sur le
trajet Bordeaux-Dax en direction de l’Espagne par le littoral
atlantique, la 2e une heure sur le trajet Bordeaux-Toulouse et la
3e 45 minutes sur le trajet Montpellier-Perpignan en direction de
l’Espagne par le littoral méditerranéen.
2. Les autres LGV prévues relieraient Lyon à Turin, Paris à Rouen et
complèteraient la desserte de la Côte d’Azur (Toulon et Nice). Ce
réseau ne comporte pas de transversales (Bordeaux-Lyon par
exemple). On peut donc dire qu’il renforce l’ancien réseau en étoile
et ne représente pas un réseau maillé contrairement à celui qui est
présenté dans le « Repère » de la page 228.
3. Les partisans du projet défendent généralement le bénéfice
supposé à l’échelle régionale ou nationale. Les opposants défendent
la protection de l’échelle locale et sont en grande partie des riverains
qui vont souffrir de l’effet tunnel. Ce sont aussi des personnes qui
critiquent la faible rentabilité des LGV (plus faible en tout cas que
les annonces faites pour soutenir les projets comme le montre le
document 2) ou l’installation de gares en rase campagne
(document 4). On peut parler de conflits d’usage car il s’agit bien
d’une concurrence entre des acteurs différents pour l’utilisation
d’un même espace. Et il s’agit aussi d’un conflit environnemental
car les deux camps utilisent des arguments environnementaux : les
partisans du projet mettent en avant le bilan carbone du train par
rapport à l’avion ou à la voiture (« Repère » page 232) ; les opposants
défendent la protection d’un environnement local que les travaux
et l’exploitation des lignes vont modifier.
4. L’État propose de repousser la plupart des grands projets
d’infrastructures (document 1) en raison de leur coût élevé et des
oppositions importantes à l’échelle locale (document 3). L’entretien
du réseau, notamment celui utilisé par les Transports express
régionaux (TER), longtemps négligé, semble représenter une priorité
(document 1).
5. En première analyse, les territoires gagnants sont clairement les
grandes métropoles. Les perdants sont les territoires traversés
souffrant de l’effet tunnel et les métropoles moyennes (document 5).
On pourrait ajouter que les quelques grandes métropoles non encore
reliées à des LGV sont également perdantes dans une certaine
mesure.
corrigé
parcours autonome ........................................................... en ligne
COURS 3 ›› PAGES 232-233
En quoi les transports sont-ils des leviers
d’un aménagement durable ?
1. C’est le principe de service public (activité qui vise à satisfaire
un besoin d’intérêt général) qui garantit la continuité territoriale
avec les territoires d’outre-mer. Les entreprises de transport sont
subventionnées pour compenser en partie la distance, avec la Corse
par exemple (document 1).
2. Les habitants de la Lozère souhaiteraient que leur territoire
bénéficie d’une transformation d’une route nationale (2 × 1 voie)
en voie rapide (2 × 2 voies). Cela leur permettrait d’utiliser davantage
la RN 88, plus courte en distance que l’autoroute mais beaucoup
plus longue en distance-temps.
3. Les zones partagées sont destinées à limiter la place de la voiture
et des nuisances qui lui sont liées en ville et tout particulièrement
dans les centres-villes, tout en favorisant les autres modes de
déplacement et notamment la marche ou le vélo. Ces zones sont
mises en place par les municipalités.
›› PAGES 234-235
ACTEURS ET ENJEUX
Quelles alternatives à la voiture en ville ?
Des pistes de réflexion
• Dans une ville comme Paris, les modes de déplacements utilisés
varient selon que ces déplacements se font à l’intérieur de la ville
de Paris ou entre Paris et sa banlieue. Dans Paris, 61 % des
déplacements se font à pied, 27 % en transports en commun, 7 %
en voiture et 5 % en vélo et en deux-roues. Entre Paris et sa banlieue,
67 % des déplacements se font en transports en commun, 26 % en
voiture, 5 % en vélo et en deux-roues et 2 % à pied. Ces inégalités
s’expliquent à la fois par des différences de distance parcourue (un
déplacement à l’intérieur de Paris est moins long qu’entre Paris et
sa banlieue, permettant d’utiliser plus facilement la marche), par
des différences de temps de transport (un déplacement dans Paris
prend moins de temps qu’entre Paris et sa banlieue) mais aussi par
des différences d’offre de transports (en banlieue, les infrastructures
autoroutières dominent et le RER est utilisé pour rejoindre le centre
de Paris).
corrigé
• ..................................................................................................... en ligne
• La réponse dépend ici de la localisation du lycée.
›› PAGES 238-239
RÉVISER ACTIVEMENT
1 Je maîtrise les idées du cours
1. Faux – 2. Vrai – 3. – Faux – 4. Vrai – 5. Faux – 6. Faux –7. Faux –
8. Faux – 9. Vrai – 10. Vrai
2 Je maîtrise les chiffres-clés
1. 1/3 – 2. 90 % – 3. 7 h
3 Je maîtrise les notions-clés
1. C. – 2. F. –3. B. – 4. E. – 5. G. – 6. A. – 7. D.
4 Je comprends la notion d’écomobilité
Le tramway et le vélo correspondent bien à l’écomobilité. On voit
une piste cyclable à droite de l’image. On peut bien sûr y ajouter
Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e 51
la marche. Le concept désigne toutes les mobilités plus respectueuses ›› PAGE 242
de l’environnement et du cadre de vie.
Analyser des documents
5 Je révise à l’aide d’un court documentaire
Le principal handicap des territoires enclavés est la quasi-obligation 1. Durées des Motivations
Types de Destina-
pour les habitants d’utiliser la voiture pour le moindre déplacement personnes tions privi- mobilités
(86 % des habitants de la grande couronne parisienne selon le concernées légiées
reportage). Un autre handicap lié est que les transports en commun
coûtent plus cher à subventionner pour les collectivités (0,72 €/ Doc 1 Personnes Suisse, « temporai- Conditions
de moins Canada, rement », en de vie
km en grande couronne contre 0,23 € à Paris) parce qu’il est difficile
de 40 ans États-Unis… réalité, souvent
d’atteindre un nombre suffisant d’usagers par bus (masse critique).
moins d’un an
Les solutions proposées sont par exemple des parkings relais de
périphérie reliés à des gares autoroutières. Ils permettent aux habitants Doc 2 Retraités : Espagne, « une partie de Recherche
« les hiron- Portugal, l’année », en fait d’un coût de la
du périurbain de laisser leur voiture pour utiliser les transports en
delles » Maroc les mois d’hiver vie moindre,
commun (coût moins élevé, trajet plus rapide). Une autre solution : du soleil
l’augmentation des voies réservées aux bus (transport en site propre),
destinées à réduire la distance-temps et à séduire de nouveaux 2. La deuxième question a pour but d’entraîner les élèves à l’épreuve
usagers. Le reportage montre aussi que le vélo est un moyen de d’analyse de document.
transport à promouvoir davantage pour les trajets courts. Enfin, le
covoiturage peut être une solution (des stations facilitent par exemple
la mise en relation des usagers), tout comme le transport à la demande. ›› PAGE 243
Réaliser un schéma à partir d’une image
›› PAGES 240-249 satellite
corrigé
ACQUÉRIR LES MÉTHODES ........................................................................................................ en ligne
›› PAGE 240
Réaliser un schéma à partir d’une carte
›› PAGES 244-245
1. Les deux. Le fait qu’il n’y ait qu’une seule taille est un choix
graphique pour que la carte reste lisible. Cela ne signifie donc pas Analyser des photographies d’époques
que ces migrations soient de même intensité. différentes
2. La diaspora indienne est surtout implantée en Asie du Sud et au
1. Il s’agit de deux vues aériennes obliques de la presqu’île de
Moyen-Orient pour des raisons de proximité géographique. Les
Cancún (pointe Nord, dite « Punta Cancún ») prises en 1970 et en
migrations actuelles se dirigent plutôt vers l’Europe et les
2017.
États-Unis.
3. Les migrations actuelles sont liées au niveau de développement, 2. De gauche à droite : Cordon littoral entièrement urbanisé – Lagune
les pays du Nord étant attirants. Elles sont aussi « géographiques », de Nichupté – La pointe de Cancún et ses hôtels.
terme à comprendre ici comme le synonyme de proximité (Sri Lanka,
3. 1970 2017
Malaisie…) et historiques : l’Inde fut une colonie anglaise, ce qui
explique le poids relatif du Royaume-Uni en Europe, mais aussi des Milieu naturel Mangrove pré- Mangrove en partie asséchée
États-Unis. (mangrove, sente au cœur pour villas et golf. On aperçoit
corrigé plages…) de la lagune quelques espaces de mangrove à
4. ................................................................................................... en ligne
Cordon dunaire l’arrière-plan
presque vierge Le cordon dunaire est presque
›› PAGE 241 de construc- entièrement urbanisé. Les plages
tions sont plutôt étroites et marquées
Analyser une caricature à l’aide d’un texte par l’érosion au bout de la
1. Il s’agit d’un document haïtien, qui voit donc de l’intérieur ces presqu’île
migrations. Les migrants haïtiens sont représentés comme des Bâtiments Quelques Des dizaines d’hôtels, de villas.
fourmis. Le but est de montrer leur nombre mais aussi, sans doute, cabanes de Urbanisme en partie vertical,
leur détermination. pêcheurs plages aménagées. Le milieu est
2. Le trajet des migrants est globalement conforme à ce que montre largement artificialisé
la caricature (passage par le Brésil, traversée de l’Amérique centrale).
Infrastruc- Un chemin Une voie rapide relie tout l’en-
3. Les motivations de migrants sont avant tout économiques tures de trans- court le long du semble des aménagements
(« travail ») et sont liées à la proximité relative des États-Unis. port cordon dunaire
4. La réaction des États-Unis est négative : ceux-ci s’opposent à
Activités Pêche Nombreux loisirs : piscine, bai-
cette migration par la construction d’un mur et par une politique
gnade, pêche, golf…
de refus de l’immigration.
5. Cette caricature correspond à la réalité. Elle la montre sous son
angle tragique et dérisoire : celui de populations pauvres, comparées 4. Le but de cet exercice est de préparer peu à peu l’élève à la
à des fourmis, ne pouvant se rendre aux États-Unis. méthode du commentaire de documents : il s’agira ici de bien utiliser

52 Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e
tous les éléments récoltés au fil de l’analyse, en les organisant selon
un plan.
A Une station balnéaire créée de toutes pièces
Cancún est une station balnéaire créée de toutes pièces à partir des
années 1970. De quelques baraques de pêcheurs au départ, le
cordon dunaire et ses deux pointes (dont la Punta Cancún) ont été
entièrement urbanisés. Des dizaines d’hôtels se sont installées,
proposant des activités liées au tourisme balnéaire (piscine,
baignade, pêche, golf…). Sur le littoral horizontal, un urbanisme
vertical a transformé le paysage. Une voie rapide relie l’ensemble
des aménagements entre eux et le littoral au continent où se trouve
notamment l’aéroport international.
B Un milieu profondément transformé
Le milieu initial de la lagune fermée par un cordon dunaire a été
profondément transformé. Le cordon dunaire s’est rétréci puisque
l’urbanisation facilite l’érosion (les vagues viennent taper plus
durement sur les éléments artificiels et emportent plus de sable).
Un enrochement a donc été installé pour sauvegarder les installations.
La mangrove à l’intérieur de la lagune a été en partie asséchée et
remplacée par des villas et un golf. Le milieu naturel a été en somme
remplacé par un milieu profondément artificialisé et plus fragile.

›› PAGES 246-247
Construire un schéma cartographique
à partir d’un texte et d’une carte
corrigé
........................................................................................................ en ligne

›› PAGES 248-249
Répondre à une question problématisée
1. Le terme « mobilité » est défini en lexique. On ne traitera pas ici
les mobilités internes à chaque pays, le sujet ne portant que sur les
migrations internationales.
2. Le seul fil directeur qui peut convenir est « Pourquoi les mobilités
sont-elles de plus en plus importantes et de plus en plus diverses ? ».
3 et 4. Le plan correspond bien à la problématique. Les exemples
donnés par les élèves varieront en fonction du cours de l’enseignant.
5. La seconde introduction est la meilleure.
6. Intérêt du sujet : À une époque où 260 millions de personnes
vivent en dehors de leur pays d’origine et où plus d’un milliard de
touristes parcourent le monde, les mobilités internationales sont
un phénomène majeur.
Problématique : Pourquoi ces mobilités impliquant le franchissement
d’une frontière sont-elles devenues aussi importantes et diverses ?
Annonce du plan : Pour traiter cette problématique, nous évaluerons
d’abord l’importance du fait migratoire avant d’en cerner les
motivations. Les mobilités touristiques, par définition temporaires,
seront abordées en troisième partie.
7. La première introduction est besogneuse et multiplie les
maladresses. Elle affirme par exemple que c’est « intéressant » au
lieu de le démontrer. L’annonce du plan est également maladroite.

Thème 3 GÉOGRAPHIE 2e 53
 Thème 4 Pages 252 à 285

L’Afrique australe : un espace en profonde mutation

(8-10 heures)

Du programme au manuel ➔ Questions monde Thème 4

Les attentes officielles du programme Les réponses du manuel

Questions

– Des milieux à valoriser et à ménager.
– Les défis de la transition et du dévelop-
pement pour des pays inégalement déve-
loppés.
– Des territoires traversés et remodelés
par des mobilités complexes.
Ce chapitre étant « conclusif de l’année », il a pour but d’abord de remobiliser les notions étudiées dans les
trois premiers thèmes. C’est pour cette raison qu’il commence pages 254-255 par une série d’exercices
qui reprennent les notions vues dans l’année. Dans le même état d’esprit, les pages 256-257 (« À l’échelle
de l’Afrique australe ») reprennent la notion de transition et la déclinent (transition environnementale,
démographique…).
Les pages de cours reprennent les trois points soulevés par le programme. Mais elles sont accompagnées
de dossiers qui permettent d’approfondir ou de remobiliser telle ou telle notion peu comprise dans l’année :
l’accès à l’eau dans un pays émergent (pages 262-263), l’accès aux services de base (pages 266-267 :
l’électricité) ou à la santé (pages 268-269 : le paludisme), la métropolisation et les migrations ou inégali-
tés qu’elle génère (pages 272-273 : Johannesbourg, pages 274-275 : les migrations vers l’Afrique du Sud).
Le but du chapitre est donc bien à la fois de clarifier ce qui aurait pu rester incompris dans l’année et
d’approfondir, de remobiliser les grandes notions du programme.
Mais il est aussi conçu comme une passerelle vers la Première : les six pages de méthode (pages 280-286)
sont toutes des préparations au baccalauréat et à ses trois épreuves.

ENTRÉE DE THÈME ›› PAGE 252-253

L’Afrique australe : un espace en profonde mutation
Comme toutes les pages d’entrée de thème du manuel, celle-ci repose sur une photographie représentative et une seule question. Le but
n’est pas de passer beaucoup de temps sur ces pages, mais de rentrer dans le chapitre, de découvrir le thème par une première accroche.
La question est donc pensée comme une simple réflexion sur la notion de transition. Cette page pourra être complétée pages 254-255 par
les petits exercices de remise en activité des notions sur la transition.
Ce cliché a été choisi pour favoriser une démarche contre-intuitive. La photographie de Durban s’oppose en effet aux représentations
classiques d’une Afrique rurale, « traditionnelle », en retard de développement. La photo pourrait aussi bien être prise en Espagne, Italie ou
en France : elle témoigne donc avant tout d’une transition urbaine, de son corollaire la transition économique et plus profondément de
l’émergence de classes moyennes en Afrique.

›› PAGES 254-255 ›› PAGES 108-109. La fécondité est en baisse et est sensiblement

NOTIONS-CLÉS
L’Afrique australe : un espace
en transition
Le but de cette double-page est de remobiliser les notions vues en
cours d’année. En conséquence les exercices sont simples mais
permettent aux élèves de faire le point sur leurs compétences.
L’exercice 1 est de simple rappel. L’exercice 2 a pour but de revoir
l’ensemble du cours de l’année. Le dernier exercice rappelle les
notions vues en cours d’année en demandant aux élèves de
confronter les photographies à ce qui a été appris en cours d’année.
2.
›› PAGES 26-27. L’Afrique australe est certes un espace vulnérable
et sensible aux risques naturels, mais l’Afrique occidentale est
toutefois un espace plus sujet à ces risques.
›› PAGES 42-43. L’empreinte écologique de l’Afrique australe est faible,
même pour l’Afrique du Sud, en comparaison aux pays du Nord.
inférieure à celle des autres pays africains. Elle reste toutefois assez
élevée.
›› PAGES 122-123. Les pays d’Afrique australe sont des pays du
Sud à l’IDH faible. L’Afrique du Sud et le Botswana sont certes plus
développés que les pays environnants mais l’ensemble de ces pays
reste avec un IDH faible ou moyen.
›› PAGES 192-193. Les migrations internationales sont nombreuses.
L’Afrique du Sud est un pays d’immigration alors que la plupart des
pays environnants sont des pays d’émigration.
›› PAGES 204-205. Les mobilités touristiques sont faibles à l’échelle
internationale et concernent principalement l’Afrique du Sud.
3.
1 Mozambique : Développement. Inégalités.
2 Angola : Ressources. Mondialisation. Croissance.
3 Afrique du Sud : Émergence. Développement. Mondialisation.
4 Comores : Développement. Inégalités. Population.
5 Botswana : Mondialisation. Ressources.
6 Madagascar : Développement.

Thème 4 GÉOGRAPHIE 2e 55
›› PAGES 256-257
À L’ÉCHELLE DE L’AFRIQUE AUSTRALE
Un espace en profonde mutation
Le but de ces deux pages est de remobiliser la notion de transition
et de voir comment elle s’applique à l’Afrique australe. Cette notion
est déclinée avec les quatre documents qui recoupent, pour les trois
derniers, la carte. Cette dernière privilégie en effet les aspects
économiques (document 3) mais elle a pour but de montrer dès le
début du thème le rôle que joue l’Afrique du Sud (documents 3
et 4) dans cette région.
1. Les États où la pauvreté est la plus importante sont souvent les
plus au Nord (Malawi, Zambie…) tandis que les États proches de
l’Afrique du Sud connaissent un développement impulsé par ce
dernier pays, véritable moteur économique de toute la région.
2. L’Afrique du Sud joue un rôle structurant, non seulement car elle
est le « moteur du développement » de la région, mais aussi parce
que, à cause de cette situation, elle attire de très nombreux migrants.
Par ailleurs, ses métropoles sont les plus importantes d’Afrique
australe ( Johannesbourg, mais aussi Le Cap ou Durban) et ses ports
sont les principaux de la région.
3. Madagascar (document 2) est un PMA, tout comme le Lesotho,
ici mentionné comme un pays dépendant de l’Afrique du Sud.
4. Cette question est ouverte et dépendra évidemment de ce qu’a
fait l’enseignant dans l’année : la transition économique et la
transition urbaine peuvent être reliées au document 3 mais ne sont
pas évoquées. La transition énergétique est carrément absente des
documents.
›› PAGES 258-259
DES CARTES POUR COMPRENDRE
L’Afrique australe : un espace
en profonde mutation
parcours rédigé
1. L’Afrique australe présente une grande diversité de milieux
puisque ceux-ci vont de la forêt tropicale (République démocratique
du Congo) aux déserts arides (Namib), au climat méditerranéen et
aux climats de montagne.
2. La répartition de la population s’explique avant tout par des raisons
naturelles, et notamment par l’aridité : la Namibie, le Botswana
englobent de très nombreux espaces désertiques. Le phénomène
de littoralisation est également repérable sur le document 2, notam-
ment sur la partie orientale du sous-continent. Les grandes villes
sont le reflet de cette répartition de la population. L’enseignant qui
le souhaite pourra amener les élèves à compléter cette question
avec la carte des richesses minières (document 3 page 261) qui
explique en partie cette répartition de la population.
3. Le classement des États en fonction de leur richesse fait clairement
ressortir l’Afrique du Sud et l’Angola, dont le PIB global est très
élevé. Pour les autres pays, on peut individualiser les Comores, le
Malawi, le Lesotho et l’Eswatini qui ont un PIB extrêmement faible.
Un classement en fonction de la pauvreté aurait donné des résultats
différents, notamment pour l’Angola qui est un des pays possédant
le plus de populations pauvres. En revanche le Malawi est moins
marqué par la pauvreté que, par exemple, le Mozambique, pays
beaucoup plus riche.
56 Thème 4 GÉOGRAPHIE 2e
Bilan
Le parcours amène classiquement les élèves, dans l’optique de la
technique d’argumentation pour le contrôle continu du baccalauréat,
à mettre en forme leurs réponses et à les rédiger.
parcours cartographique
Le but de l’exercice est de réfléchir à la notion de seuil en géographie.
Il faut, bien évidemment classer l’Afrique du Sud comme le pays le
plus développé et urbanisé. Mais en dehors de ce cas, les élèves
pourront arriver à des résultats assez différents les uns des autres.
La plupart regrouperont le Botswana dans cette catégorie, d’autres
rajouteront l’Angola et la Namibie.
COURS 1 ›› PAGES 260-261
Comment les sociétés d’Afrique australe
valorisent-elles les milieux ?
1. Le document 1 pose la question de la protection d’une faune
remarquable. Le phénomène ne concerne pas que la seule Afrique
du Sud puisque le cours explique en dernier paragraphe que 30 %
de la Zambie est en zone protégée. Cette protection s’accompagne
d’une surfréquentation touristique (1,3 million d’entrées de
personnes). L’enseignant pourra également renvoyer les élèves au
document 2 de la page 271 qui complète la réflexion en ce qui
concerne les infrastructures d’accueil.
2. Le littoral malgache est soumis au risque cyclonique, mais aussi
aux conséquences du changement climatique global (hausse du
niveau de la mer). Les mobilités se traduisent par l’accroissement
des populations dans les zones à risque. De ce fait la mangrove est
souvent détruite, notamment pour laisser la place aux rizières. Elle
ne joue donc plus le rôle « d’amortisseur cyclonique » et ces
catastrophes touchent désormais de plein fouet des côtes plus
peuplées qu’auparavant.
3. Certains parlent d’« Afrique des mines » du fait de l’exceptionnelle
richesse minière de cette région. Cette richesse concerne aussi bien
les minerais proprement dits (or, platine…) que les hydrocarbures
(document 3). Et ces richesses sont réparties sur plusieurs pays
(document 3). Toutefois c’est l’Afrique du Sud qui concentre le plus
grand nombre de ces richesses.
DOSSIER ›› PAGES 262-263
Pourquoi l’accès à l’eau est-il encore inégal
en Afrique du Sud ?
Ce dossier pose à la fois la question des ressources en eau dans
un pays marqué par la faiblesse des précipitations (document 2)
mais aussi et celui de la question de l’accès à ces ressources. Il est
donc une passerelle vers le cours 2 qui traite des questions de
développement.
parcours guidé
1. La situation hydrique globale de l’Afrique du Sud est celle d’un
pays aride. La carte de la page 44 classe même le pays dans la
catégorie « pénurie » en eau au même titre que, par exemple, les
États sahariens. Cet accès à l’eau est également très inégal à
l’intérieur du pays puisque 50 % de sa superficie environ (tout l’ouest,
mais aussi le nord) possède des précipitations inférieures à 500 mm
de pluie par an. La présence de grands fleuves comme l’Orange,
issu des montagnes du Lesotho, mais qui parcourt les zones
désertiques de l’ouest, peut être considérée comme un atout.
2. Comme dans de très nombreux pays, l’usage principal de l’eau
est agricole. L’aménagement nécessaire, visible dans le document 4,
est l’irrigation, notamment dans toutes les zones désertiques de
l’ouest du pays.
3. Les territoires souffrant le plus du manque d’eau potable sont
ceux de l’est du pays, une région pourtant plus pluvieuse. Mais il
s’agit surtout des populations les plus pauvres vivant dans les
townships et surtout des populations non blanches. À Johannesbourg,
on passe de moins de 5 % de personnes non reliées aux adductions
d’eau potable dans le Central Business District, à plus de 30 % … en
cinq kilomètres à peine.
4. La situation s’améliore toutefois. 18 % de la population n’avait
pas accès à de l’eau améliorée il y a 25 ans. Ce chiffre a été divisé
par trois et n’est plus que de 6 % de nos jours.
Bilan
Le parcours amène classiquement les élèves, dans l’optique de la
technique d’argumentation pour le contrôle continu du baccalauréat,
à mettre en forme leurs réponses et à les rédiger.
parcours autonome
Le but est d’arriver aux mêmes réponses que celles du parcours
guidé : les cases de la carte mentale reprennent donc les questions.
L’objectif est que les élèves arrivent à comprendre que la cause
naturelle n’est que secondaire face aux causes socio-économiques.
COURS 2 ›› PAGES 264-265
Quels sont les défis de la transition et du
développement en Afrique australe ?
1. Les principaux défis à relever pour les pays d’Afrique australe
sont les questions de l’alimentation et de la santé.
En termes de famine et de malnutrition, la situation s’est fortement
dégradée dans certaines régions suite à un enchaînement d’épisodes
climatiques extrêmes qui ont entraîné des récoltes insuffisantes et
qui mécaniquement ont causé une hausse des prix des denrées. La
situation est très inégale selon les pays et les régions. Quatre pays
sont particulièrement concernés : le Malawi, qui connaît des épisodes
de famine récurrents depuis les années 2000 (46 % de la population
en situation d’insécurité alimentaire en 2017) mais aussi Madagascar
(49 % ), le Zimbabwe (40 % ) ou encore le Mozambique (15 % ).
L’état sanitaire est en revanche très préoccupant dans l’ensemble
de l’Afrique australe. Outre le paludisme, l’ensemble des pays fait
face à la pandémie du SIDA. En effet, c’est dans cette région du
monde qu’on enregistre les plus forts taux de personnes contaminées
par le VIH ou malades du SIDA, avec une majorité de femmes
concernées. Cette situation soulève de très nombreux défis, tant sur
le plan médical (dépistage, prise en charge, traitements…) que sur
le plan socio-économique. En effet, la population concernée étant
majoritairement active, cela hypothèque la croissance économique
et entraîne une baisse de l’espérance de vie. La prise en charge
récente et en progrès des malades dans certains pays, comme
l’Afrique du Sud, permet d’observer une inversion de la tendance.
Info complémentaire à consulter
https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/27742/554_population.
societes.avril.2018.sida.esperance.de.vie.afrique.fr.pdf
2. L’Afrique du Sud est le seul pays considéré comme émergent en
Afrique australe, tous les autres étant classés dans la catégorie des
pays les moins avancés en 2018 (Angola, Lesotho, Mozambique,
Malawi, Madagascar, Zambie, Angola ou République démocratique
du Congo) ou en situation intermédiaire (Botswana – ancien PMA
jusque-là –, Namibie, Zimbabwe et Tanzanie).
L’Afrique du Sud, pays très urbanisé et en phase d’achèvement de sa
transition démographique, est le dernier pays à rejoindre les BRIC en
2010 (donnant ainsi les BRICS). Même si le pays est le plus petit en
termes de population et de richesse, son intégration prouve l’insertion
par le sud du continent dans des réseaux mondialisés, lui donnant
ainsi un rôle de tête de pont du développement non seulement en
Afrique australe mais également sur l’ensemble du continent.
Cependant, parmi les autres pays, les différences sont très fortes
en termes d’avancement dans la transition démographique,
d’urbanisation ou encore de richesse et d’inégalités dans les
ressources disponibles. Le problème majeur reste celui de la
redistribution des richesses dans l’ensemble de l’économie et le
développement. Un pays comme l’Angola, par exemple, dispose de
fortes sources de richesses (ressources pétrolières notamment)
mais le gouvernement n’investit pas suffisamment dans les secteurs
économiques, se souciant relativement peu du développement du
pays et du bien-être des populations.
3. Dans certains pays, notamment intermédiaires ou en Afrique du
Sud, une classe moyenne s’est fortement développée, comblant
ainsi l’espace socio-économique entre une faible part de population
très aisée et une majorité de population pauvre. L’accès à l’éducation
d’un plus grand nombre de jeunes, l’urbanisation croissante donnant
naissance à des villes où les opportunités d’emploi sont plus fortes
mais aussi la fin d’un système de discrimination raciale (fin de
l’apartheid) sont autant de facteurs qui ont permis à une part non
négligeable de la population d’accéder à un meilleur niveau de vie.
Cependant, cette réalité reste encore très modérée et a trop tendance
à être mise en avant par les investisseurs ou autres acteurs du
développement.
DOSSIER ›› PAGES 266-267
Comment l’accès à l’électricité
s’améliore-t-il en Afrique australe ?
Le but de ce dossier est de présenter les inégalités de développement
au travers d’un indicateur : l’accès à l’électricité. Un jeu d’échelles
permettra à l’élève de constater que ces inégalités jouent à l’échelle
nationale (document 2) mais aussi à des échelles plus locales (zones
rurales).
parcours guidé
1. L’accès à l’électricité est très inégal et dépend du pays : il est
élevé en Afrique du Sud, voire en Namibie et au Botswana. Toutefois
dans aucun de ces trois pays il n’est comparable à celui d’un pays
développé puisqu’il n’atteint pas les 84,2 % en Afrique du Sud.
À l’opposé, les PMA du sous-continent ont un très faible accès à
l’électricité, toujours inférieur à 35 % de la population. Ce chiffre
tombe même à 11 % pour le Malawi. Cet accès dépend aussi des
types d’espaces. Les milieux ruraux sont en effet particulièrement
désavantagés, ce qu’illustre la photographie du document 1. Cet
accès est inférieur de 16 points par rapport à la moyenne nationale
en Afrique du Sud (68 % contre 84,2 % ). Et au Mozambique, au
Thème 4 GÉOGRAPHIE 2e 57
Malawi ou en Zambie, seule 3 à 5 % de la population bénéficie de
l’accès à l’électricité.
2. Les conséquences dans la vie quotidienne sont nombreuses, dans
la scolarité des enfants, dans l’utilisation de combustibles pour la
cuisine… ce qui a à son tour des conséquences sociales (travail accru
pour les femmes) et des conséquences environnementales
(déforestation).
3. Des progrès existent cependant, mais ils sont lents : les courbes
du document 6 montrent que dans les 25 dernières années, le taux
d’accès a doublé en Zambie et en Namibie. C’est au Malawi où les
progrès sont spectaculaires (le pays n’avait quasiment pas d’accès
à l’électricité en 1990).
4. Les moyens utilisés sont variés : développement des panneaux
solaires en milieu rural, utilisation de l’hydroélectricité,
interconnexion entre les pays. Ce dernier projet a été rendu possible
par la coopération internationale (aides de l’Union européenne).
Bilan
Le parcours amène classiquement les élèves, dans l’optique de la
technique d’argumentation pour le contrôle continu du baccalauréat,
à mettre en forme leurs réponses et à les rédiger.
parcours autonome
On retrouve dans le film les principaux éléments du dossier : faiblesse
de l’accès à l’électricité (35 % seulement, ce qui est conforme au
document 1) utilisation de l’hydroélectricité et construction de grands
barrages (document 5), défi de l’interconnexion entre les régions
(document 5), milieu rural défavorisé mais en lente progression.
Le film apporte toutefois un certain nombre d’idées supplémentaires :
la faible utilisation de ces ressources par le pays (4 % des ressources
en eau de l’Angola) et surtout le fait que, même en ville, la situation
est précaire dans bon nombre de quartiers de Luanda, notamment
du fait de l’exode rural et du développement des banlieues. Les
coupures sont fréquentes, l’utilisation de générateurs diesel pour
produire de l’électricité a des conséquences environnementales…
Le bilan demandé aux élèves est le même que pour ceux qui ont
réalisé le parcours guidé.
DOSSIER ›› PAGES 268-269
Un recul du paludisme en Afrique australe ?
parcours guidé
Le but de ce dossier est de présenter les inégalités de développement
au travers d’un indicateur de santé : la très forte présence du
paludisme mais aussi son recul dans cette région du monde. Le
dossier illustre donc le processus de transition épidémiologique
(période de baisse de la mortalité qui accompagne la transition
démographique).
1. Le paludisme est encore présent en Afrique australe. Mais son
ampleur est moindre que dans le reste de l’Afrique ; elle est
également très inégale en fonction des pays. Le paludisme est
important au Malawi ou à Madagascar. Il est en revanche faible au
Botswana, en Afrique du Sud ou en Eswatini. Ces différences
s’expliquent moins par des conditions naturelles que par les
migrations, par les conditions politiques ou par l’urbanisation
accélérée qui limite le risque.
2. Le paludisme est un véritable frein au développement économique
et social : il contribue à une baisse significative du PIB, a de fortes
58 Thème 4 GÉOGRAPHIE 2e
conséquences sur les enfants, population la plus impactée par la
maladie (décès, retards de scolarité).
3. Il n’existe aucun traitement fiable contre la maladie. La prévention
est donc essentielle : utilisation de moustiquaires la nuit, campagnes
de pulvérisation d’insecticides. Tout cela nécessite de forts
investissements réalisés en partie par la coopération internationale.
4. Les progrès sont très nets. Plusieurs pays ont éradiqué
complètement la maladie et dans d’autres comme au Mozambique,
70 % des moustiques ont été éliminés.
Bilan
Le parcours amène classiquement les élèves, dans l’optique de la
technique d’argumentation pour le contrôle continu du baccalauréat,
à mettre en forme leurs réponses et à les rédiger.
parcours autonome
La seule difficulté supplémentaire de ce parcours par rapport au
parcours guidé est que l’on ne donne pas aux élèves les documents
dans lesquels ils doivent chercher les réponses. Mais le plan proposé
amène exactement aux mêmes réponses : la première partie de ce
plan correspond aux questions 1 et 2, la deuxième à la question 3,
la troisième à la question 4.
COURS 3 ›› PAGES 270-271
Comment les mobilités modèlent-elles les
territoires en Afrique australe ?
1. Le terme de système est pertinent car les flux migratoires entre
les différentes régions d’Afrique australe créent de fortes interactions
et interdépendances entre les lieux. Cependant les flux sont loin
d’être symétriques entre les pays et l’Afrique du Sud apparaît comme
le pôle principal d’attraction des migrants. En tant que tête du pont
du développement du continent et pays très urbanisé, l’Afrique du
Sud représente la plus grande opportunité d’emplois pour l’ensemble
des populations de la plupart d’Afrique australe, confrontés à des
situations économiques précaires ou à des conflits géopolitiques
(Malawi, Mozambique, Zimbabwe, République démocratique du
Congo, etc.). D’autres pôles sont aussi attracteurs pour des flux à
moins grande distance comme la Tanzanie, pays intermédiaire. Face
à ces flux régionaux (plus de la moitié des flux), ceux en provenance
d’autres régions sont aussi très importants (44 % ). Ils viennent en
majorité du reste du continent africain (notamment des zones
instables politiquement comme le Zaïre) mais également à plus
grande distance, d’Inde, de Chine, du Royaume-Uni, etc.
2. Au début du xxie siècle, les migrations à destination des pays
d’Afrique australe connaissent une croissance exponentielle, en lien
notamment avec le différentiel en termes de développement et de
sécurité entre les différentes régions. Le nombre de nouveaux arrivants
a été multiplié par 3,5, représentant près de 7 % de la population
totale et venant principalement de l’ensemble du continent africain
mais aussi d’autres continents. Les conséquences démographiques
sont une population de plus en plus jeune (34 ans, âge médian
beaucoup plus bas qu’en Europe par exemple où il est de 43 ans).
Face à ces flux croissants, l’Afrique du Sud, principal pôle d’arrivée
des migrants économiques, réfugiés ou déplacés mais aussi de
travailleurs qualifiés, a fortement durci sa politique d’accueil. De
nombreux événements xénophobes se sont succédé depuis 10 ans
sur le territoire à l’égard des populations noires, venues du reste
du continent, travailler dans les grandes villes, notamment
Johannesbourg. Accusées de prendre le travail des Sud-Africains,
d’être à l’origine de trafics de drogue ou encore de faire augmenter
le taux de criminalité, ces populations (venues du Nigeria, du Zim-
babwe, etc.) subissent de nombreuses violences. En réaction, de
nombreuses associations de défense des migrants dénoncent l’image
fausse qu’ont les populations de l’importance de ces migrants, qui
ne représentent que 4 % de l’ensemble des travailleurs et mettent
en avant leur rôle dans le fonctionnement de l’économie, notamment
informelle, avec la création de commerces dans les townships. De
fréquentes manifestations rappellent l’héritage de la lutte contre
l’apartheid et la volonté de ne pas reproduire une société marquée
par le racisme et le rejet des étrangers.
3. D’autres flux, de nature différente, connaissent une forte croissance
depuis le début du xxe siècle. Il s’agit de flux touristiques vers des
régions d’Afrique australe, aux riches aménités naturelles, et à la flore
et à la faune exceptionnelles. Ainsi, la Namibie, le Botswana, le Lesotho
ou encore l’Afrique du Sud sont particulièrement prisés par des
touristes internationaux à la recherche de grands espaces, de safaris,
de découvertes de la nature plus ou moins sauvage. Pour répondre
à cette demande d’une population aisée, les pays se sont adaptés en
créant des structures d’accueil de haut standing (notamment dans
les réserves animalières). Ces flux représentent une réelle opportunité
de développement économique (10 % du PIB en Afrique du Sud) et
permettent également d’insérer l’artisanat local à l’échelle
internationale, tout en suivant des chartes de durabilité pour les
espaces et activités concernées. À côté de ces flux en provenance
d’Europe ou d’Amérique du Nord et dans une moindre mesure d’Asie,
les flux en provenance de l’ensemble du continent africain restent
néanmoins majoritaires pour des motifs certes liés aux loisirs, mais
également au tourisme d’affaires et aux visites familiales.
DOSSIER ›› PAGES 272-273
Johannesbourg : une métropole en
transition ?
parcours guidé
1. Johannesbourg répond de manière croissante aux critères avancés
pour définir une ville mondiale. Par la diversité de son portefeuille
d’activités, notamment dans le tertiaire supérieur, par l’importance
de sa place boursière sur le continent et par la qualité de son
infrastructure aéroportuaire, Johannesburg s’est affirmée comme
un pôle de croissance à l’échelle régionale, continentale et mondiale.
Preuve de ce dynamisme est notamment l’émergence d’un second
quartier des affaires à Sandton, devenu le lieu privilégié
d’implantation des sièges des entreprises étrangères. Comme toutes
les métropoles, Johannesburg procède à la rénovation de son centre-
ville et connaît des processus de gentrification résidentielle et
artistique (exemple Maboneng).
2. Plus de cinquante ans de développement séparé ont laissé des
traces tenaces dans l’organisation spatiale de Johannesbourg et
dans le paysage urbain. La séparation systématique des populations
en fonction de leur race par quartiers distincts par des buffer zones
(zones tampons) naturelles ou artificielles est encore visible, même
si des processus de déségrégation et de redistribution plus mixte
des populations sont à l’œuvre depuis la fin de l’apartheid. Le
contraste est néanmoins saisissant dans certains lieux entre quartiers
aisés majoritairement blancs mais également non-blancs, et des
townships, certes en transformation et mieux équipés, où vit
principalement une population plus pauvre ou du moins plus mixte
économiquement.
3. Depuis l’ère du président Thabo Mbeki (successeur de Nelson
Mandela), l’objectif de redistribution et d’égalité (RDP. The
Reconstruction and Development Programme) a laissé la place à
celui de croissance, d’insertion dans la mondialisation et d’attractivité
des investissements directs étrangers selon un processus de
transition vers une économie néo-libérale (GEAR. Growth,
Employment and Redistribution). De ce fait, la ségrégation, fondée
sur la couleur de peau s’est peu à peu estompée, sous l’effet
notamment des politiques de discrimination positive (Affirmative
Action) et du Black Economic Empowerment, laissant la place à une
ségrégation fondée sur la richesse et à l’émergence d’une classe
moyenne et aisée des populations noires tout en laissant encore
une grande majorité dans une grande précarité. Si l’Afrique du Sud
est le 2e pays le plus inégalitaire au monde (après le Brésil), à l’échelle
des villes, c’est Johannesburg (et deux autres villes sud-africaines)
qui enregistre le fort coefficient de Gini et présente les plus forts
contrastes en termes de revenus.
4. Du fait de l’apartheid, l’étalement urbain en Afrique du Sud est
très important, d’où des distances très élevées à parcourir pour les
populations (notamment non blanches, les plus éloignées des zones
d’emplois) entre leur domicile et leur lieu de travail. La mise en
place de réseaux de transport plus efficaces et plus accessibles (BRT.
Bus Rapid Transit) comme le Rea Vaya Bus, marquent une nette
amélioration des conditions de vie pour des populations contraintes
de marcher sur des distances souvent longues. Le nom du réseau
de bus de Johannesbourg signifie « we are going » en scamto, sorte
de nouveau langage qui a émergé en Afrique du Sud utilisé par les
populations jeunes à partir d’un mélange de langues africaines et
d’anglais.
parcours autonome
Le but est que l’élève s’entraîne ainsi à l’épreuve de réponse à une
question argumentée.
DOSSIER ›› PAGES 274-275
Quelle est la place de l’Afrique du Sud
dans l’espace migratoire africain ?
parcours guidé
1. Avec environ 3 millions de migrants d’origine africaine sur son
territoire, l’Afrique du Sud est le pays d’Afrique australe qui en
accueille le plus grand nombre. La majorité des autres pays d’Afrique
australe sont d’ailleurs des pays émetteurs. Dans cette partie du
continent, les autres pays récepteurs (Tanzanie, Botswana et
Comores) représentent chacun des stocks migratoires près de 10 fois
moins importants.
2. Alors que les valeurs données dans le document 1 concernent
l’ensemble des migrations internationales en Afrique du Sud (soit
3 millions de personnes), celles du document 2 ne concernent que
certains types de migrants, en l’occurrence les réfugiés et les
demandeurs d’asile qui se sont déplacés en Afrique du Sud sous la
contrainte (soit environ 280 000 personnes, c’est-à-dire un dixième
de l’ensemble des migrants).
Par ailleurs, on peut remarquer que les sources et la date des données
diffèrent d’un document à l’autre.
Thème 4 GÉOGRAPHIE 2e 59
3. Les principaux pays d’origine des migrants et des réfugiés sont ›› PAGES 278-279
le Zimbabwe, le Mozambique et le Lesotho. Les réfugiés viennent RÉVISER ACTIVEMENT
également du Congo, de Somalie, du Burundi, d’Érythrée et du
Rwanda. Cela s’explique par la proximité et la prospérité relative 1 Je maîtrise les notions du cours
1. Faux – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Faux – 5. Vrai – 6. Vrai –
de l’Afrique du Sud vis-à-vis de ces pays moins développés et souvent
7. Vrai – 8. Faux – 9. Vrai – 10. Vrai
plus instables (pages 258-259).
4. Elles s’expriment par des violences xénophobes envers les 2 Je dessine un schéma représentant l’Afrique australe en
migrants (pillages, agressions) dans un contexte socio-économique respectant les proportions
marqué par de fortes inégalités (inégalités raciales, chômage…). Le second exercice a pour but d’aider les élèves à réaliser des schémas
Les conséquences sont notamment le départ spontané des migrants d’Afrique australe, utiles par exemple pour répondre aux questions
ou la réinstallation organisée de certains de ces migrants en dehors de la page 259.
de l’Afrique du Sud. 3 J’analyse la fragmentation socio-spatiale en Afrique du Sud à
5. Dans un contexte de tensions xénophobes envers les migrants partir d’une photo
en Afrique du Sud, la réinstallation consiste à proposer des solutions 1. A. 2. – B. 4. – C. 3. – D. 1.
d’accueil plus pérennes aux réfugiés, que ce soit dans leur pays 2 : A. 1. – B. 1. – C. 3. – D. 1.
d’origine ou dans d’autres pays d’accueil. Ce programme conduit
par le HCR concerne particulièrement l’Afrique du Sud en raison des 4 Je révise à l’aide d’un court documentaire
discriminations que connaissent souvent les migrants dans ce pays. Réponse en fonction des observations de l’élève.

Bilan
Avec environ 3 millions de migrants sur son territoire, l’Afrique du
Sud occupe une place essentielle dans l’espace migratoire africain,
et en particulier à l’échelle de l’Afrique australe. Elle est en effet un
pays globalement riche dans une région moins développée : de
nombreux migrants sont attirés par de meilleures conditions de vie
dans ce pays. D’autres réfugiés viennent d’abord chercher davantage
de sécurité.
parcours autonome
L’Afrique du Sud est un pays qui joue un rôle majeur dans le système
migratoire africain, et en particulier en Afrique australe. Elle est en
effet le principal pays d’accueil des migrants dans cette région du
monde marquée par les inégalités. Parmi ces migrants, certains
sont des réfugiés qui ont fui leur pays pour des raisons de sécurité.
Mais les inégalités sont également importantes au sein de la société
sud-africaine et les migrants souffrent souvent de la xénophobie
d’une partie des habitants d’Afrique du Sud, par exemple en étant
la cible d’agressions. De telles violences et discriminations les
conduisent parfois à quitter l’Afrique du Sud, soit pour retourner
dans leur pays de départ, soit pour rejoindre un autre pays. Le
programme du HCR contribue aussi à aider les réfugiés à fuir
l’insécurité à laquelle ils font de nouveau face en Afrique du Sud.
Ainsi, ce pays qui occupe une place majeure dans l’espace migratoire
africain apparaît donc de plus en plus comme un pays de transit au
sein de mobilités circulatoires.
›› PAGES 280-285
ACQUÉRIR LES MÉTHODES
›› PAGE 280
Analyser des documents
1. L’espace est l’ensemble de l’Afrique australe même si le document 1
permet un zoom sur l’Afrique du Sud. Les lieux cités dans le
document 1 sont le township de Soweto mais aussi l’ensemble de
la ville de Johannesbourg.
2. Les élèves retrouveront la définition du terme dans le lexique.
3. L’indice de Gini permet de mesurer l’importance de la pauvreté
dans chacun des pays.
4. La notion de classe moyenne ne recoupe pas les mêmes réalités
qu’en France puisque l’on y intègre des gens gagnant moins de 20,
voire de 10 dollars par jour.
5. La peur du déclassement signifie la peur de retomber dans une
grande pauvreté. Elle est forte dans les catégories appartenant aux
« classes moyennes flottantes ».
6. La transition démographique est visible en début de texte (« des
enfants, dont le nombre est de plus en plus limité » ; la transition
alimentaire concerne toute la fin du texte [« fromage »…]).
7. Document 1 Document 2

I. Une pauvreté et de fortes inégalités persistantes

›› PAGES 276-277
A. De fortes Des inégalités persistantes Des pays très
L’ESSENTIEL
inégalités en entre les populations noires inégalitaires :
L’Afrique australe : un espace en profonde particulier dans de Soweto et les autres Afrique du Sud,
mutation certains pays Namibie…

Ces pages ont pour but de synthétiser de manière visuelle toutes B. En Afrique L’héritage de positions sociales La présence
les notions et les connaissances du thème. L’élève pourra utiliser du Sud, des iné- Les sorties en groupe héritées de milliardaires
seul ces pages lors de ses révisions pour se remémorer les principales galités en partie de l’apartheid très nombreux en
héritées La volonté de consommer Afrique du Sud
notions du thème, soit sous forme rédigée, soit sous forme de
de la période comme les blancs
graphique (« retenir autrement ») soit sous forme de schéma. d’apartheid

60 Thème 4 GÉOGRAPHIE 2e
 Document 1
II- L’émergence d’une classe moyenne qui reste fragile
A. Une classe La fréquentation des malls
moyenne qui adop- De nouveaux achats
te de nouveaux (transitions alimentaires)
comportements Des sorties au fast food
B. Une situation qui La peur du déclassement
reste fragile La multiplication des activités
8. La nature des documents est mentionnée (carte/texte) tout
comme les sources également (Banque africaine de développement/
IFRI) et l’espace concerné (Afrique du Sud/Afrique australe). Ce
texte ne donne pas en revanche les dates de ces deux documents.
9. La rédaction du devoir amène les élèves à réutiliser les notions
vues en cours d’année.
›› PAGES 282-283
Réaliser un croquis à partir d’un texte
Cet exercice a pour but de se préparer aux épreuves de baccalauréat
de l’année de Première. Ce travail est en deux temps : il s’agit tout
d’abord de réaliser le croquis, puis de l’évaluer (question 6), de
vérifier qu’il correspond à ce qui sera demandé le jour de l’épreuve.
1. Les deux parties du sujet sont l’inégal développement puis les
mutations. Tout le début du texte dresse le bilan de ces inégalités
tandis que la seconde partie du texte est consacrée aux mutations
en cours.
2. La légende reprend les termes de la consigne du sujet. Les
migrations, l’intégration dans la mondialisation, la métropolisation,
déjà donnés dans la légende, étaient présents dans le texte.
Document 2 recul de la faim dans les zones les plus défavorisées du Malawi,
c’est toute l’Afrique australe qui est en transition.
Problématique : Comment ces processus de transition contribuent-
ils aux bouleversements qui touchent l’Afrique australe ?
Annonce du plan : Nous examinerons dans une première partie les
modalités de l’exploitation des ressources, avant de voir que les
transitions démographiques et économiques sont encore à des
La présence stades très différents d’un pays à l’autre. La troisième partie analysera
d’une importante comment des mobilités de plus en plus diverses modèlent ces
« classe flot- territoires en profonde mutation.
tante » 4. Le but de cette question est de montrer aux élèves l’organisation
de tout paragraphe : une idée générale, des arguments, des exemples.
Idée générale : Les ressources sont nombreuses et de plus en plus
exploitées.
Arguments :
– l’Afrique australe est la partie du continent la plus riche en minerais
et en ressources énergétiques ;
– ces ressources sont très variées ;
– l’Afrique australe peut aussi compter sur d’importantes ressources
en eau ;
– les paysages et la faune sont des atouts.
Exemples : Le Botswana et l’Afrique du Sud possèdent à eux deux
36 % des réserves mondiales de diamant, et de très importantes
mines d’or. La Namibie recèle de l’uranium, l’Angola du pétrole, le
Mozambique du charbon. Ressources en eau des fleuves comme le
Zambèze, en forêts et terres arables.
6. La 1re transition, très maladroite, ne convient pas. La 3e annonce
la troisième partie (mobilités) dès le début de la seconde partie. La
seconde est donc la meilleure.
7. Dans les deux cas, le schéma est illustratif et renforce ce qui a
été présenté auparavant. Mais le second texte est plus complet et
nous amène plus à vérifier sur le schéma ce qui est dit. Elle est donc
meilleure.

corrigé
3 à 5. ............................................................................................ en ligne

›› PAGES 284-285
Répondre à une question problématisée
Cette double-page, déjà en partie rédigée, a pour but de montrer
aux élèves les attentes du baccalauréat et de les amener à rédiger
entièrement un devoir, en y intégrant des schémas. Elle fait suite à
plusieurs exercices du même type qui ont peu à peu décortiqué
cette technique : comment rédiger au lycée (page 80), comment
faire un plan (page 84 ), comment rédiger une introduction
(page 246).
1. La problématique explique en plus ce que sont ces mutations
(gestion des ressources, développement, mobilités).
2. Le plan reprend les trois éléments de la consigne. Il les détaille
(par exemple en III les différents types de mobilité). Il permet donc
de traiter la problématique.
3. Intérêt du sujet : Un quart de siècle après l’abolition de l’apartheid,
l’Afrique du Sud est devenue un pays émergent et est souvent
considérée comme le moteur du développement de l’ensemble de
l’Afrique australe. Pourtant les mutations de ce sous-continent ne
sont pas liées qu’au seul poids de ce pays : de l’exploitation du
pétrole angolais, au développement de l’agriculture intensive en
Tanzanie, de l’apparition des classes moyennes au Mozambique au

Thème 4 GÉOGRAPHIE 2e 61