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Licence 2 Mine, Géologie, Pétrole et Environnement Cours Ressources minérales 2014-2015

CHAPITRE I: GENERALITES

Introduction générale

Au cours de la genèse des formations géologiques, la dispersion minéralogique s’est faite de


façon inégale. Ainsi, donc, certains endroits de l’écorce terrestre renferment une concentration
anormale de certains éléments chimiques par rapport à la norme (Clarke). Cette concentration
anormale d’éléments chimiques constitue les ressources minérales qui représentent un
domaine économique important. En effet, elles composent les matières premières des
industries métallurgiques et chimiques indispensables au développement de l’humanité.
Exemple : l’exploration de l’or ou du fer a été l’un des moteurs de l’expansion économique
des pays développés. La diversification des besoins en matières premières minérales s’est fait
sentir tout au long du XXème siècle. Ces ressources minérales sont donc l’objet des études
métallogéniques ou gîtologiques en vue de les décrire et les interpréter afin de les rentabiliser
(les rendre utiles à l’homme).
Des méthodes géochimiques, géophysiques et géologiques sont envisagées pour rechercher et
découvrir ces matières minérales ou gisements enfouis dans l’écorce terrestre.
Il s’agit de chercher à comprendre la formation ou la genèse des gisements, les différents
types de substances minérales, la typologie des gisements et les formations géologiques qui
les renferment.

I.1. Quelques définitions


I.1.1. Métallogénie

La métallogénie est à la fois une science fondamentale et une science appliquée. C’est la
science des gisements métallifères basée sur l’analyse des paragenèses minérales, sur leur
succession et leurs évolutions chronologiques, en liaison avec l’histoire géologique des
secteurs où sont situés ces gisements. Il s’agit de la distribution spatiale et temporelle des
gîtes métallifères. Il s’y ajoute pour le praticien, l’estimation de leurs intérêts économiques.
Elle vise à décrire et à comprendre les gîtes métallifères et à fournir à l’explorateur minier des
guides de prospection.

I.1.2. Gîtologie

C’est l’étude des gîtes donc des gisements. C’est l’étude descriptive et l’interprétation des
concentrations naturelles des métaux ou d’autres substances non métallifères. Elle prend en

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compte, la genèse et la typologie des gisements. Il s’agit en réalités de l’étude des éléments
chimiques dans leur groupement minéraux et particulièrement leur concentration anormale
dans l’écorce terrestre.

I.1.3. Gîte

Un gîte est une concentration anormale (anomalie) d’un élément chimique donné dans une
formation rocheuse.
La gîtologie est donc la science qui étudie les anomalies des éléments chimiques par rapport à
leur concentration normale dans l’écorce terrestre.

I.1.4. Gisement

Un gisement est un lieu où l’on rencontre une substance minérale déterminée si on se réfère à
la notion d’espace (gisement de pétrole). Un gisement est un gîte économiquement profitable.
Cette définition se réfère à la notion de la teneur de la substance.

I.1.5. Minerai

Un minerai est une matière première des industries métallurgique et chimique. Du point de
vue métallogénique, un minerai est une roche ou un ensemble rocheux contenant des
substances utiles. En exploitation, il se définit comme étant une roche dont on peut extraire
avec profit une substance minérale avec la technologie existante et dans les conditions
économiques du moment.
Exemple : la chalcopyrite est un minerai de cuivre : CuFeS2.
La notion de minerai est à la fois une notion chimique, minéralogique et surtout économique.
La notion chimique s’applique aux métaux et autres substances non métallifères. La notion
économique concerne toute roche renfermant les substances profitables qui sont des
potentialités économiques.

I.1.6. Minéral

C’est un corps naturel solide, inorganique, cristallin et homogène, ayant des propriétés
physiques et une formule chimique bien définies.

I.1.7. Roche

C’est un ensemble d’un ou de plusieurs minéraux.


I.1.8. Gangue
Ensemble de roches ou de minéraux sans intérêt pratique entourant les minerais. C’est aussi
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un cortège de minéraux sans intérêt économique qui accompagne ou englobe les substances
exploitées. En somme, la gangue est la partie du gisement qui n’est pas la substance
recherchée.

I.1.9. Clarke

C’est la teneur moyenne d’un élément chimique donné dans l’écorce terrestre. Il est exprimé
en %, en ppm (partie par million) ou g/t. 1ppm = 10-3 °/°°.
Exemple : le Clarke de Al dans l’écorce terrestre est de 8,13%. Les principaux éléments sont
dans l’ordre : O, Si, Al, Fe, Ca, Na, K, Mg et totalisent 98,5% et tous les autres éléments ne
représentent que 1,5% de la croûte.

I.1.10. Teneur

La teneur d’un élément est le contenu exact déterminé d’un élément chimique (donné) dans
un matériau. En d’autres termes, c’est l’appréciation de l’abondance de cette substance. Elle
se mesure en (g/t) tout comme le Clarke.

I.1.11. Clarke de concentration

Le Clarke de concentration est le rapport entre la teneur d’un élément chimique et son Clarke.
Teneur
Clarke de concentration =
Clarke

I.1.12. Teneur de coupure

C’est la teneur limite en dessous de laquelle une mine n’est plus économiquement rentable.

I.1.13. Stratabound

C’est une minéralisation encaissée uniquement par une unité de roche encaissante avec
laquelle elle est en discordance.
I.1.14. Stratiforme
C’est une minéralisation en forme de strate tabulaire concordante avec la stratigraphie
encaissante.

I.2. Concept de base de la métallogénie

I.2.1. Notion d’époque métallogénique


On appelle époque métallogénique, la période dans l’histoire d’un domaine géologique
caractérisée par la formation d’un type de gîte. Ce sont les grandes phases de la formation et

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de l’évolution dans le temps qui furent accompagnées par des processus de concentration de
différents éléments chimiques (de tel ou tel élément). A chacune de ces époques, se rattache
une minéralisation donnée caractéristique de l’époque. Ainsi quatre époques importantes ont
marqué l’évolution de la terre :
- Epoque précambrienne : Accumulation importante de fer (Fe) et de l’or (Au).
- Epoque calédonienne caractérisée par la formation du fer.
- Epoque hercynienne ou varisque caractérisée par l’apparition du cuivre (Cu).
- Epoque alpine caractérisée par la formation du cuivre, du molybdène (Mo) et de l’or.
I.2.2. Notion de province métallogénique

Une province métallogénique est un domaine géologique caractérisé par un ou plusieurs types
de gîtes. Il s’agit d’un ensemble de gîtes minéraux se trouvant dans un vaste espace
géographique et qui sont formés au cours d’une même époque métallogénique, dans une unité
tectonique importante. Ces gîtes sont caractérisés par une structure et une histoire géologique
analogues. Ils sont aussi caractérisés par une apparentée minéralogique, une forme similaire et
une même intensité de la minéralisation.

I.2.3. Provinces métalliques

Domaine géologique caractérisé par un métal ou un assemblage métallique.

I.3. Historique
L’origine des concentrations de minéraux ou de métaux natifs d’où les anciens avaient appris
à extraire des métaux est demeurée longtemps du domaine de la philosophie et de la magie.
Le premier traité scientifique sur les substances minérales fut l’œuvre de Georgius Agricola.
Agricola fut le premier à tenter la classification des minéralisations en fonction de la nature in
situ, transportée ou alluviale des minéraux. Les minéralisations in situ furent ensuite
classifiées selon leurs formes : filons, lits, stockwerks, etc. Agricola fut aussi le premier à
reconnaître que les filons se trouvent dans des fractures plus jeunes que la roche qui les
contient. Il spécula que les filons se forment lorsque les solutions circulent dans ces fractures.
Descartes dans Principia Philosophae (1644) envisagea des exhalations des profondeurs.
Au début du 19ème siècle, le débat entre neptuniens (Werner) et plutonistes (Hutton) fait rage.
Les neptuniens argumentent que les roches sédimentaires, ignées et métamorphiques
précipitent des eaux de surfaces ou marines pour être ensuite transformées par enfouissement
tandis que les veines sont formées descendants dans des fractures dans le fond marin où elles
précipitent les minéraux. Pour les plutonistes, les gites minéraux sont des injections ignées à

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partir d’un pluton. Elie de Beaumont reconnait que la vapeur d’eau chaude peut être une
phase active de l’activité volcanique et proposa que les veines soient des dépôts formés par la
circulation de ces vapeurs dans des fractures, en contraste avec des dykes des roches ignées
des théories magmatiques. Plus tard, il suggéra qu’en fait les eaux souterraines chaudes sont
le produit de la circulation profonde des eaux météoriques et qu’elles étaient importantes dans
la formation des gîtes minéraux. Il suggéra aussi que des vapeurs volcaniques sont capables
de former des dépôts divers sur les fonds marins.
Une autre hypothèse émise au milieu du 19ème siècle est celle de la sécrétion latérale des eaux
météoriques. Les supporters de cette théorie suggèrent que les eaux météoriques percolent
dans des roches encaissantes et y dissolvent les métaux et les reprécipitent dans des fractures.
Ces hypothèses furent opposées par les idées ‘‘ascensionnistes’’ de Posepny et De Launey à
la fin du 19ème siècle. Ces auteurs proposaient que les métaux soient en fait transportés par des
solutions ascendantes d’origine profonde.
Au début du 20ème, le norvégien Vogt utilisa la physico-chimie pour déduire que les eaux
hydrothermales pouvaient être le produit de la différenciation magmatique.
Cette évolution des idées a été précurseur à la classification de Lindgren (1933) qui sépara les
gites minéraux en gisements par concentration mécanique ou chimique, ces derniers étant
formés par des eaux météoriques, des magmas ou bien forment des dépôts pyromésomatiques
de remplacement des roches encaissantes à haute température à proximité d’intrusions ignées,
ou bien forment des gites hydrothermaux à partir de solutions aqueuses chaudes. Lindgren
divisa les gites hydrothermaux en fonction de la température et de la profondeur de formation.
Il introduisit les termes toujours en vogue de ‘‘épithermal’’ (basse température, 50-200°C, et
à proximité de la surface), de ‘‘mésothermal’’ (température moyenne, 200-300°C et pression
moyenne) et de ‘‘hypothermal’’ (température élevée, 300-500°C et profondeur élevée). Un
autre géologue américain, Gratton, introduisit le terme ‘‘téléthermal’’ pour indiquer des eaux
hydrothermales d’origine lointaine et incertaine. Il fallut attendre les années 50 pour voir
l’émergence en force, sous l’impulsion du géologue australien Stanton, des concepts
syngénétiques et exhalatifs dans la formation des gites de sulfures massifs dans des roches
volcaniques d’abord et des roches sédimentaires ensuite.
I.4. Classification des substances minérales

Les minéraux (du latin minera signifiant «mine») sont des corps inorganiques naturels qui
présentent une composition chimique précise et une structure atomique ordonnée. Il en existe
plus de 3000 à 4000 espèces. Les minéraux sont présents sous trois états : gazeux (dans les

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fumerolles), liquides (dans les magmas), solides (dans les roches). Mais la plupart des
minéraux se trouvent à l’état solide, sous une forme cristalline (forme la plus stable des
minéraux solides) ; le mercure est l’un des rares minéraux à se trouver à l’état liquide à
température ambiante.
Les minéraux les plus courants sont composés d’oxygène et de silicium. Le professeur James
Dana, répartit les minéraux en huit classes de base. Ce sont : les silicates, les éléments natifs,
les oxydes et hydroxydes, les sulfures et les sulfosels, les sulfates, les halogénures, les
carbonates, les phosphates. On peut y ajouter une neuvième classe celle des sels d’acides
organiques, hydrocarbures et résines.

I.4.1. Minéraux silicatés

Les silicates sont des minéraux composés d’éléments métalliques combinés avec un
groupement tétraédrique constitué d’un atome de silicium central entouré de quatre atomes
d’oxygène (SiO4). Les silicates constituent les minéraux les plus nombreux (environ un tiers
des minéraux).
Dans la classification cristallochimique, les silicates sont répartis en six classes, en fonction
de la disposition des tétraèdres : nésosilicates, sorosilicates, les cyclosilicates, inosilicates,
phyllosilicates, tectosilicates.

I.4.2. Minéraux non silicatés

a) Eléments natifs

Les éléments natifs sont des minéraux formés d’un seul élément chimique, sans aucune
association avec d’autres éléments. La plupart de ces éléments purs sont rares ; ils sont donc
peu nombreux (de l’ordre de 80 espèces). On distingue :
- les métaux qui sont des éléments natifs avec un fort éclat métallique et une forte densité : or,
argent, cuivre, platine, fer, mercure, plomb, cobalt, le zinc ;
- les semi-métaux dont l’éclat est variable et qui se caractérisent par une forte densité :
antimoine, arsenic, bismuth, tellure ;
- les non-métaux ou les métalloïdes qui sont peu denses et fragiles : soufre, et le carbone sous
la forme de diamant et de graphite.

b) Oxydes et hydroxydes

Les oxydes et hydroxydes sont des minéraux généralement composés de métaux combinés
avec l’élément oxygène (oxyde) ou des groupes hydroxyles (hydroxydes). Cette classe
comprend environ 320 minéraux. On distingue les oxydes simples (cassitérite), les oxydes
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multiples constitués de plusieurs métaux (chromite, avec du fer et du chrome), et les


hydroxydes avec des ions hydroxyles. Les oxydes sont généralement durs contrairement aux
hydroxydes. On différencie aussi le groupe des spinelles (cuprite, magnétite), des
chrysobéryls pour les oxydes d’aluminium et de béryllium (œil de chat) et des corindons pour
les oxydes d’aluminium (rubis, saphir).

c) Sulfures et les sulfosels

Les sulfures et les sulfosels sont des minéraux composés de métaux combinés avec l’élément
soufre. Cette classe comprend environ 350 espèces. Les sulfures se forment lorsque le soufre
se lie à des métaux ; ce groupe regroupe les antimoniures, les arséniures et les tellures.
Chalcosine Cu2S ; Argentite Ag2S
cinabre HgS ; Covellite CuS ; réalgar AsS monoclinique ; sphalérite ZnS cubique ;
galène PbS cubique
marcassite (ou marcasite) FeS2 orthorhombique ; pyrite FeS2 cubique
pyrrhotite Fe1-xS hexagonal ; Djurleite Cu31S16
Arséniures
skuttérudite-smaltite-chloantite [(Co, Ni) As3] et [(Ni, Co) As3] cubique
Séléniures
clausthalite PbSe cubique
Tellurures
sylvanite AgAuTe4 monoclinique
Sulfosels
Les sulfosels sont des minéraux composés de soufre associé à un ou plusieurs semi-métaux
(antimoine, arsenic, bismuth), et lié à des métaux (argent, cuivre, plomb, fer). Les sulfures
d’argent et de fer (argentopyrite), ou de cuivre et de fer (bornite) sont des sulfosels. Les
sulfosels sont généralement tendres et fragiles. Exemples : Semseyite (Pb9Sb8S21) ;
orpiment (As2S3) monoclinique ; stibine (Sb2S3) orthorhombique ;
Cubanite (CuFe2S3) quadratique ;
Cobaltite CoAsS cubique ; chalcopyrite CuFeS2 quadratique ;
Sulvanite Cu3VS4 ; Freibergite (Ag,Cu,Fe)12(Sb,As)4S13 ;
Bournonite (2 PbS . Cu2S . Sb2S3) orthorhombique ;
Enargite Cu3AsS4 orthorhombique ; proustite Ag3AsS3 rhomboédrique ;
Pyrargyrite Ag3SbS3 trigonal à réseau rhomboédrique ;
Tennantite Cu3AsS3,25 cubique ; tétraédrite Cu3SbS3,25 cubique ; Zinkerite Pb6Sb14S17

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d) Sulfates, chromates, molybdates et tungstates

Les sulfates, les chromates, les molybdates et les tungstates sont des minéraux composés de
métaux combinés avec l’oxygène et l’élément soufre (sulfate), chrome (chromate), molybdène
(molybdate) ou tungstène (tungstate). Cette classe compte près de 300 espèces. La classe des
sulfates regroupe le plus grand nombre de minéraux. On distingue les sulfates anhydres
(barytine, anhydrite,…) et les sulfates hydratés (chalcanthite, gypse,…). Les sulfates sont
fragiles et peu colorés. Les chromates (crocoïte), molybdates (wulfénites) et tungstates
(wolframite) sont peu nombreux (une trentaine d’espèce), fragiles, et de faible dureté.

e) Halogénures

Les halogénures sont des minéraux qui se forment quand un métal se combine à l’un des cinq
halogènes : le fluor, le chlore, le brome, l’iode et l’astate. Cette classe comprend environ 130
minéraux, où les fluorures (ex : la fluorine) sont les minéraux les plus courants ; les chlorures
sont peu nombreux, même si le chlorure de sodium (halite) c’est-à-dire le sel de cuisine
(NaCl) est largement exploité ; les bromures et les iodures sont quant à eux extrêmement
rares. Les halogénures sont généralement fragiles et de faible densité.

f) Carbonates, nitrates et borates

Les carbonates, les nitrates et les borates sont des minéraux composés de métaux combinés
avec les éléments carbones, azote ou bore plus de l’oxygène. Cette classe regroupe environ
300 espèces. Les carbonates les plus connus sont la calcite, l’aragonite et la dolomite. Les
carbonates sont fragiles et de faible dureté. On distingue les carbonates basiques (azurite,
malachite), le groupe de la calcite (magnésite, sidérite) et celui de l’aragonite (aragonite,
cérusite).
Les nitrates sont rares et généralement solubles dans l’eau. Sur les 8 espèces répertoriées, les
plus connues sont le salpêtre ordinaire ou nitre (KNO3) et le salpêtre du Chili (NaNO3) appelé
nitratine ou nitronatrite.
Les borates sont incolores ou blancs, avec un éclat vitreux, et de faible densité. Les borates les
plus connus sont les borates hydratés, comme le borax. Les borates restent instables en la
présence d’hydratation, comme le borax qui se transforme en tincalconite à l’air libre ; ces
minéraux ont majoritairement un éclat vitreux, ils sont incolores et possèdent de faibles
densité et dureté.

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g) Phosphates, arséniates et vanadates

Les phosphates, les arséniates et les vanadates sont des minéraux composés de métaux
combinés avec un groupement tétraédrique constitué d’un élément phosphore, arsenic, ou
vanadium entouré de quatre atomes d’oxygène. Cette classe regroupe environ 250 espèces.
Les minéraux colorés de phosphates constituent la majorité de cette classe : phosphates de
calcium avec fluor et chlore (apatite), phosphates de plomb avec chlore (pyromorphite), etc.
Les arséniates sont principalement l’adamite, la mimétite et l’érythrite. Les vanadates sont
quant à eux extrêmement rares.

h) Sels d’acides organiques, hydrocarbures et résines

La dernière classe de minéraux regroupe des mélanges de composés organiques, tels que les
sels d’acides organiques, les hydrocarbures naturels (charbon, pétrole, etc.) et les résines
pétrifiées (résines fossiles) ; l’ambre appartient à cette classe des résines pétrifiées, qui ne
comprend qu’une trentaine d’espèces.

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CHAPITRE II : PRINCIPE DE LA GITOLOGIE

Introduction

Le principe de base de la gîtologie est la connaissance des causes et des processus de mise en
place de la minéralisation. La minéralisation est la concentration locale d’une substance
minérale (métallique ou non) donnée dans une roche. Il existe quatre processus de la
minéralisation : magmatique, hydrothermal, métamorphique et exogène.
On distingue deux types de minéralisation :
- la minéralisation primaire : elle résulte de la cristallisation directe du magma. Il s’agit
d’une distribution primitive des éléments chimiques dans une roche. Cette
minéralisation est contemporaine à la roche encaissante. Elle est donc syngénétique
(formée en même temps que la roche encaissante). Exemple : l’or dans un granite, le
diamant dans les kimberlites, l’or filonien.
- la minéralisation secondaire : ce type de minéralisation provient des sédiments issus des
roches préexistantes suite à leur altération chimique ou mécanique. Elle est épigénétique
c'est-à-dire formée après la roche encaissante. Exemple : gisement de placer, gisement
de bauxite.
Les corps minéralisés se forment par l’intervention de certains agents et facteurs.

II .1. Agents minéralisateurs

On appelle agents minéralisateurs tout corps ou toutes substances qui favorisent la mise en
place ou le processus de minéralisation. Ce sont : l’eau, les volatils, les bactéries anaérobies et
la matière organique végétale et charbonneuse.

II.1.1. Eau

L’eau constitue le principal agent de la minéralisation. Elle joue un rôle essentiel de transport
de la minéralisation en solution ou en suspension. Elle a aussi un rôle de solvant en fonction
de sa température et de son acidité. En outre les eaux superficielles ont en particulier une
action érosive et favorisent la formation des gisements tels que les placers.

II.1.2. Volatils

Le soufre, le chlore, le fluor, le bore, le phosphore et le CO2 constituent les volatils. Ils ont
pour rôle d’augmenter la mobilité des substances minérales à forte inertie relative et par
ailleurs peu abondantes afin de favoriser leur concentration ou leur minéralisation. En effet,
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certaines substances minérales sont incapables de se déplacer tout seul en solution. Elles
s’associent alors aux volatils au cours de leur transport pour faciliter leur déplacement. Ils
interviennent surtout dans les dernières phases de la cristallisation d’un magma (stade
pneumatolytique et hydrothermal). Les solutions hydrothermales de 100 à 400°C et sous
pression contiennent divers corps tels que le Cu, Pb, Zn et Ti qui s’associent aux volatils pour
se minéraliser.

II.1.3. Bactéries anaérobies

Certaines bactéries sont réductrices de sulfates permettent la formation de l’hydrogène


sulfurique (H2S). Lorsque H2S rencontre les métaux facilement sulfurables, ils se forment des
sulfures de métaux comme la pyrite (FeS2).
Bactérie
SO4 H2S + M MS + H2
anaérobique
II.1.4. Matière organique végétale et charbonneuse

La matière organique contribue au processus de minéralisation par la fermentation. En milieu


anaérobie la matière organique fermente en libérant le carbone : c’est la formation des
hydrocarbures avec dégagement de H2S. C’est par exemple le cas de l’uranium et de certains
sulfures se fixent préférentiellement sur des fragments de végétaux transformés en matière
organique.

II.2. Mécanismes de mise en place de la minéralisation

La formation d’un minerai dépend de la perméabilité, de la fragilité et du chimisme de la


roche. Elle nécessite une étape préliminaire qui est la préparation ou conditionnement du
terrain et certains facteurs. Il s’agit des : facteurs de contrôle physiques, des facteurs de
contrôle chimique et des facteurs de contrôle biochimique.

II.2.1. Conditionnement ou préparation du terrain

On appelle préparation du terrain, toute modification du terrain tendant à le rendre plus


réceptif à la minéralisation.
Les différentes sortes de modification favorables à la minéralisation sont les transformations
qui se produisent et qui comprennent :
 l’augmentation de la perméabilité (porosité)
 les variations du PH

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 la recristallisation

Ces changements conduisent à des manifestations géologiques du terrain qui sont :


i) la silicification : addition importante de silice (généralement sous forme de quartz) dans la
roche altérée.
ii) la dolomitisation :

iii) la serpentinisation :

iv) la skarnification :

v) la bréchification :

II.2.2. Facteurs de contrôle physique

Il existe deux facteurs de contrôle physique : primaire et secondaire.

a) Facteurs de contrôle physique primaire

On appelle facteur de contrôle physique primaire, toute structure ou texture initiale qui
influence la perméabilité ou la porosité des permettant la circulation des fluides
minéralisateurs. Exemple : les brèches intraformationnelles.
Les pores ou cavités confèrent aux grès une porosité pour contenir de l’eau de l’hydrocarbure
et des minerais (grès plombifères).

b) Facteurs de contrôle physique secondaire

Il s’agit des structures secondaires qui jouent un rôle important dans la circulation et dans la
précipitation des fluides minéralisateurs. Ce sont les structures stratigraphiques et tectoniques
ou de déformation (fracture, failles, plis).

II.2.3. Facteurs de contrôle chimique

On peut les considérer comme les vecteurs responsables du dépôt.

a) Température

La température est un paramètre important dans la mise en place du minerai. La solubilité des

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substances minérales est directement proportionnelle à la température. Ainsi, par


refroidissement, les substances contenues dans la solution vont précipiter au point de
saturation. Il est donc probable que les fluides minéralisateurs précipitent quand ils atteignent
les zones à faible température.

b) Pression

La baisse de la pression a le même impact que celle de la température dans le processus de


dépôt du minerai. La pression est un facteur qui détermine l’état liquide ou solide dans lequel
apparaissent les phases minérales. La solubilité est proportionnelle à la pression. En effet si la
densité moléculaire du fluide minéralisateur diminue, sa pression diminue et on a par
conséquent la précipitation ou la minéralisation des substances.

c) PH

Le PH figure parmi les causes physico-chimiques les plus importantes d’un enrichissement en
élément favorisant la formation des gîtes métallifères.

d) Concentrations des volatiles

La migration des volatiles favorise la précipitation des minéraux car elle provoque la baisse
de la pression qui engendre la précipitation des éléments.

e) Potentiel d’oxydo-réduction

Les dépôts de certains métaux tels que l’uranium et le fer sont conditionné par le potentiel
d’oxydo-réduction. En effet, en milieu oxydant, l’uranium par exemple se trouve dans les
milieux où il est hexavalent. En milieu réducteur, l’uranium tend à se déposer sous forme
tétravalent. Il est de même pour le fer qui existe sous forme ferrique en milieu oxydant et
ferreux en milieu réducteur.

II.2.4. Facteurs de contrôle biochimique

Il s’agit de l’action des micro-organismes tels que les bactéries dont certains sont réductrices
des sulfates et les matières végétales et charbonneuses.

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Chapitre III : METHODES D’ETUDES ET D’ANALYSE DES GITES MINERAUX

L’étude des gîtes minéraux fait appel à l’ensemble des disciplines des Sciences de la Terre,
aussi bien sur le terrain qu’en laboratoire.
Sur le terrain, les principales questions à résoudre sont la nature et la géométrie des
minéralisations, leurs relations spatiales avec l’encaissant (conformité ou discordance),
l‘établissement de chronologie de la mise en place de la minéralisation et l’insertion des
minéralisations dans l’histoire géologique locale et régionale.
Les méthodes de terrain sont donc, la stratigraphie, la cartographie, à une échelle détaillée
(1/1000 à 1/10 000), la tectonique, la minéralogie descriptive, la pétrologie des roches, la
géophysique, etc.
En laboratoire, les méthodes utilisées devront répondre à des besoins de description détaillée
des objets géologiques et miniers et à une compréhension de la genèse des concentrations.
La partie descriptive s’appuiera en particulier sur :
Une minéralogie détaillée des minerais (métallographie) afin d’établir la position des
substances économiques par rapport aux roches encaissantes et l’ordre de mise en place des
minéraux (paragenèse et séquences paragénétiques).
La nature des altérations peut être reconnue par les assemblages minéralogiques et par des
études détaillées des minéraux et par des bilans de masse, basés sur des analyses chimique
(majeurs, traces).
Les relations chronologiques entre minéralisations, altérations et encaissants constitueront
également un élément fondamental à éclaircir, en utilisant par exemple les textures de dépôt.
La reconstitution de la genèse des minéralisations portera sur les conditions de dépôt, de
transport et la nature de la source des éléments :
 Détermination de l’âge de la minéralisation, par rapport à l’encaissant et à l’évolution
géologique, puis d’une manière absolue (chronomètres isotopiques).
 Les conditions de transport et de dépôt pourront être approchées par l’étude des
inclusions fluides, les équilibres minéralogiques des minéralisations et des altérations,
la géothermométrie isotopique et l’analyse microtectonique.
 La recherche des sources fait appel à la géochimie des éléments en trace, les inclusions
fluides et la géochimie isotopique.
 L’élaboration d’une synthèse peut s’effectuer au sein d’un modèle descriptif ou d’un
modèle génétique exprimant les processus génétiques.
 La mise au point de guides de prospection constitue les éléments décisifs qui

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permettent de valider les résultats de la recherche.


Les concepts utilisés en métallogénie. Les méthodes de l'analyse des minerais et des gîtes
métallifères. Visites sur le terrain visant à familiariser l'étudiant avec l'échantillonnage et la
prise de données ; examen des minéraux opaques, reconnaissance des altérations
hydrothermales, étude des inclusions fluides et utilisation des analyses ponctuelles. Travail
individuel et rédaction d'un rapport d'étude sur une minéralisation. Laboratoire (2 heures).
Sorties sur le terrain.

III.1. Levés de surface et souterrain, forages

 Levés de surface

Les levés de surface permettent de réaliser :


- une cartographie régionale, en phase sur les aspects permettant de faire le mieux
l’exploration ;
- une cartographie locale à l’échelle du gîte souvent à partir d’une grille arpentée sur la
propriété ;
- une cartographie de détaille à l’échelle d’affleurement ;
- de déterminer l’âge de la minéralisation.

 Levés souterrain

Ils permettent de réaliser la cartographie du toit des galeries et des chantiers, parfois aussi des
murs.

 Forages

Ils permettent le carottage continu dans une zone minéralisée.

III.2. Analyses structurales

Elle permet de comprendre la relation entre l’évolution structurale et la minéralisation. Les


relations de recoupement avec les épisodes de recoupement permettent de placer des
contraintes sur l’âge relatif de la minéralisation.

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Figure1: Relation de conjugaison entre zone de cisaillement, faille remplie et veines


d’extension, et une tension exercée sur les axes, basée sur la géométrie structurale des traits
des veines (ou filons).
La minéralisation peut être déformée par un ou plusieurs épisodes de déformation. Si la zone
minéralisée est plissée, on doit reconstruire sa forme initiale pour pouvoir reconstruire
l’environnement géologique durant la minéralisation. L’analyse structurale permet de replacer
dans sa forme initiale les différentes parties de la minéralisation. Les minéralisations formées
dans des éléments structuraux ou contrôlés par ces éléments structuraux ou leur intersection
doivent faire l’objet d’une étude structurale pour pouvoir bien comprendre l’environnement
structural durant la minéralisation. Il existe trois relations principales entre la direction de
glissement ou d’élongation, les axes de plis et la linéation d’intersection entre deux plans
(figure 2).

Figure 2 : Diagramme montrant les relations attendues entre le plongement des corps
minéralisés et les directions de glissement ou d’élongation dans les zones de cisaillement dans
divers cadres structuraux.
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III.3. Minéralogie, texture et séquence paragénétique

III.3.1. Séquence paragénétique

La séquence paragénétique enregistre les changements minéralogiques de manière


séquentielle. Ces changements minéralogiques représentent un changement soit de la
composition chimique du fluide hydrothermal, soit d’un changement de conditions physico-
chimiques lors de la précipitation. Elle permet de placer les différents épisodes de
minéralisation dans leur séquence temporelle relative.

III.3.2. Textures de précipitation dans des ouvertures

Produit généralement des cristaux avec des faces cristallines bien formées parce que la surface
de croissance est un fluide hydrothermal ou un magma. Si la composition chimique du magma
ou du fluide change, il y aura formation de zonation chimique dans le minéral.
 Drussique : Cristaux croissent à partir de l’éponte vers le centre du filon avec une face
idiomorphe. Des bandes compositionnelles peuvent se former dans le ruban de
cristaux.
 Rubanée : des rubans de composition minéralogique différente alternent. Les rubans
peuvent atteindre une composition monominéralogique. Il peut y avoir répétition de
rubans, il ya alors rythmicité.
 Colloforme : couche de minéraux ayant un habitus Colloforme.

Figure 3: Texture de précipitation dans des ouvertures. Pyrite Melnikovite (non gravée).
Excellentes masses cadencées comme une formation relativement très tardive. Ces masses
sont extrêmement réactives aux intempéries, même à l'air humide.

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III.3.3. Texture secondaire de refroidissement

Exsolution

Il s’agit de la cristallisation d’une phase à partir d’une autre durant le refroidissement.


L’exsolution résulte de la déstabilisation d’une solution solide durant le refroidissement. La
phase en exsolution présente une texture caractéristique qui peut être lamellaire mymékitique,
globulaire mais cristallographiquement orienté.

Figure 3 : Texture secondaire de refroidissement [a) mackinawite dans chalcopyrite ; b)


spinelle et ilménite dans magnétite ; c) Fe2TiO4 dans magnétite (structure en tissu) ; d)
ilménite dans magnétite ; e) β-Cu2S dans néodigénite (chalcocite) ; f) cubanite dans
chalcopyrite]

Annealing-cicatrisation

Durant un lent refroidissement suite au métamorphisme ou la cristallisation, les minéraux


tendent à des formes de faible énergie. Les grains tendent vers des formes isotropes avec des
dièdres de 120°, ce qui donne une texture en mosaïque.

III.3.4. Texture secondaire de remplacement

Processus de dissolution-précipitation ou de diffusion. La phase remplacée le sera au pourtour


du grain, le long de la fracture, de plans du clivage ou autres discontinuités (figure 4). Le
minérale remplacé peut se retrouver en inclusion de forme irrégulière dans le minéral de
remplacement. Le minéral de remplacement peut pseudomorphiser le minéral initial.

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Figure 4 : Texture secondaire de remplacement [argent et calcite pénétrant les minéraux


d'arsenic, de cobalt Ontario, selon Bastin ; pyrite "réticulaire" remplacée par la chalcopyrite,
selon Edwards ; chromite remplacée par la serpentine ; plagioclase remplacé par la ténorite ;
chromite remplacée à la périphérie et par endroits par la niccolite (noir) ; calcite remplacée
par la galène le long des lamelles doubles, "dendritiques"]

III.4. Altérations hydrothermales

Les altérations hydrothermales sont un métasomatisme qui résulte d’un déséquilibre


chimique entre la roche encaissante et le fluide hydrothermal. On observe deux types
extrêmes :
 Canalisé, d’extension locale, généralement discordant, généralement contrôlé par une
porosité de fracture.
 Pervasif (diffus, disséminé), souvent d’extension régionale, discordant ou concordant,
résultat de la perméabilité de la roche encaissante.
On distingue les réactions d’hydrolyse, d’hydratation, de déshydratation, de décarbonatation
et de silicification.

III.4.1. Nomenclature des altérations hydrothermales

Les altérations propylitiques à potassiques représentent une série continue d’intensité


croissante commune aux roches alumino-silicatées principalement observées dans les gîtes de
porphyres.
L’altération propylitique est caractérisée par la présence d’épidote et/ou de chlorite sans
lessivage significatif des cations tels que Na, Ca, K, etc. H2O, CO2 et S peuvent être ajoutés à
la roche.
L’altération argilique intermédiaire : Quantités importantes d’argiles amorphes, de kaolinite,
ou de montmorillonite qui remplacent principalement le plagioclase. La séricite peut être
présente, lessivage du Ca, Na et Mg.
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L’altération argilique avancée : tous les feldspaths sont transformés en dickite, kaolinite,
pyrophyllite, diaspore, alunite ou remplacés par des phases alumineuses.
La série continue par les phases d’altération séricitique, potassique, silicification, lessivage,
greisenisation, gossans ou chapeau de fer (oxydation), skarnification, tourmalinisation,
carbonatisation, pyritisation, etc.

III.5. Composition chimique des roches et minéraux

III.5.1. Lithogéochimie

Elle permet de reconnaître les environnements géodynamiques des roches encaissantes ou


d’identifier les caractéristiques géochimiques propres aux unités associées à la minéralisation.
Par exemple, une roche volcanique expulsée d’un cratère où les minéraux ont cristallisé suite
à un épisode de saturation du soufre sera appauvrie en métaux précieux.
La réaction entre les fluides hydrothermaux et la roche encaissante s’accompagne d’échanges
chimiques qui modifient la composition des roches encaissantes.
La variation relative de concentration des éléments majeurs dans les roches altérées permet de
calculer des indices d’altération tels que l’indice Ishikawa (Ishikawa et al., 1976), CCPI
(Large et al., 2001), SEDEX (Large et al., 2000).

III.5.2. Composition des minéraux

La composition chimique des minéraux peut être déterminée avec les appareils comme la
microsonde électronique. La distribution relative des éléments chimiques dans des minéraux à
l’équilibre est une fonction de la température et de la pression, de l’état d’oxydation, de la
fugacité du soufre.
Les minéraux formés à l’équilibre peuvent fournir la température de formation de la
minéralisation par l’entremise de géothermomètres basés sur la concentration d’éléments
majeurs ou mineurs.

III.6. Inclusions de fluides

Ce sont de petites quantités de fluides hydrothermaux piégées dans les cristaux de la


minéralisation. Il s’agit d’échantillon de fluide hydrothermal responsable de la précipitation
du minéral hôte.
Les modifications subséquentes à la formation des inclusions se traduisent par la
recristallisation (changement des dimensions, de la forme et séparation d’une inclusion en
plusieurs inclusions hétérogènes) ; les fuites (perte ou ajout de liquide à l’inclusion) et une
composition bien définie (H2O, Na+, Cl-, Ca2+ ; K+, CO2, CH4).
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Figure 5 : Cristal de quartz résultant d’une inclusion secondaire (fermeture d’une fissure dans
un cristal de quartz entrainant des inclusions secondaires. Les solutions de certaines surfaces
incurvées ayant des indices non rationnels, et redépôt comme la croissance des cristaux
dendritiques sur les autres faces conduisant finalement à la formation de cristaux à facettes
rigides, et d’inclusions négatives. Si ce processus a lieu avec température chute, les
inclusions individuelles auront une variété de rapports gaz / liquide).

III.7. Géochronologie

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour la détermination de l’âge de la minéralisation.


Cela permet de déterminer l’âge des épisodes géologiques par rapport aux relations de terrain
avec la minéralisation. Les méthodes K/Ar, Rb/Sr et surtout Ar/Ar sont utilisées pour dater les
minéraux potassiques des altérations hydrothermales (argiles, micas, feldspaths) ou du
matériel filonien (adulaire). La méthode Sm/Nd s’applique sur les minéraux riches en terre
rares comme la fluorite, les tungstates dont la scheelite dans les filons. La méthode U/Pb sur
zircon, titanite, monazite, sert essentiellement à dater les épisodes magmatiques et
métamorphiques pour placer des contraintes dans le temps sur les épisodes de minéralisation.
La méthode Re/Os permet de mesurer l’âge de certains sulfures enrichis en molybdénite et
constitue la seule méthode qui permet de dater directement la minéralisation métallique.

III.8. Modélisation des gites minéraux

La modélisation informatique des gîtes minéraux et de l’estimation des ressources portent sur
les ressources suivantes : Or et métaux précieux, métaux de base, minerai de fer, charbon,
uranium, diamant, minéraux industriels (bauxite, barytine, calcaire à ciment, sel, sables
renfermant des minéraux titanifères, wollastonite, amiante, etc.).
Un projet typique de modélisation informatique de corps minéralisés débute habituellement
par un examen critique des données disponibles portant sur les trous de forages et les
échantillons recueillis en surface ou en profondeur ; on examine également les cartes et les
plans à la lumière des plus récentes interprétations géologiques. Des bases de données
construites à partir de données disponibles sur les trous de forage et d’échantillons recueillis
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sont constituées afin de correspondre aussi étroitement que possible avec l’information de
nature quantitative et qualitative requise pour créer un modèle des ressources.
Cette étape accomplie, le plan directeur d’analyse est le suivant (figure 6) :
 Modélisation informatique 3-D des corps minéralisés ;
 Modélisation de sections longitudinale, 3-D et multicouches ;
 Analyse géostatistique, et l’analyse de la continuité spatiale.

Figure 6 : modélisation informatique d’un minéral métallifère.

Il s’agit ensuite de créer des blocs à partir des zones géologiques ainsi établies et d’estimer la
(ou les) teneur(s) de chaque bloc, ainsi que les tonnages qu’ils renferment. La forme des blocs
et la méthode utilisée pour procéder à l’estimation peuvent varier en fonction du type de gîte
faisant l’objet de la modélisation. On reconnait les gîtes de type filonien, à l’examen des trous
de forage à intervalles réguliers dans des coupes transversales. On n’y dresse habituellement
un modèle de sections classique sur lequel chaque point d’intersection avec la minéralisation
est entouré par des blocs de forme définie en fonction des besoins de l’utilisateur. Le recours à
des logiciels interactifs, comme SECTCAD, permet de compléter le modèle complet de 15
sections d’un gîte à caractère géologique modérément compliqué à partir de données de trous
de forage. On peut également modéliser les gîtes de type filonien ou tabulaire à l’aide de la
méthode de calcul par polygones. Dans ce cas, des logiciels, comme POLYCAD, produisent
automatiquement à partir des blocs des zones d’influence correspondant à un polygone autour
des points d’intersection avec la minéralisation.
La géostatistique a recours à l’analyse et à la prédiction de la répartition spatiale des
matériaux dans le sol. Cette discipline se fie à l’hypothèse selon laquelle les échantillons
faisant partie d’un ensemble de données géologiques quelconque sont corrélés entre eux. Une
fois cette corrélation établie, la géostatistique peut servir à prédire les valeurs entre deux
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points donnés. La façon de procéder pour établir cette corrélation prend le nom d’analyse
structurale ou modélisation de variogrammes. Les modèles ainsi conçus sont basés sur des
fonctions mathématiques qui établissent d’une manière approximative la répartition des
matériaux dans le sol en fonction d’un ensemble de points de données géologiques ou
d’échantillons connus.

Conclusion

Les méthodes d’analyses des gîtes minéraux sont des potentiels forts complexes et
incontournables pour des études d’explorations et de prospections. Vu la disposition
anarchique des substances minérales dans l’écorce terrestre, les méthodes d’analyses des gîtes
minéraux permettent une bonne compréhension des processus de genèse et de formation des
gîtes minéraux ainsi qu’une bonne simplification des études prospectives en général et
d’exploration en particulier.

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CHAPITRE IV : TYPOLOGIE DES GISEMENTS

Introduction

La classification des gisements obéit à des règles qui régissent leur distribution et présentent
les particularités de leur environnement. La classification des gisements est basée sur un
certain nombre de critères dont les principaux sont les suivants : l’espace, la composition
chimique, les conditions physiques, l’âge et la genèse.

IV.1. Critères de classification des gisements

IV.1.1. Espace du gisement

La description de l’espace du gisement concerne sa géométrie, sa disposition. Il s’agit des


formations en filon, minéralisation massive ou disséminée. On distingue aussi la position
stratigraphique : localisation ou position horizontale ou verticale.

IV.1.2. Composition chimique

Il s’agit de la composition de la roche encaissante du gisement et de la minéralisation ou du


gisement, c’est-à-dire la minéralisation et la paragenèse minérale qui la compose.

IV.1.3. Age

Il s’agit de l’âge absolu (gisement précambrien, gisement tertiaire) et de l’âge relatif (gîtes
supergènes) de la roche.

IV.1.4. Conditions physiques de température et de pression

En fonction des paramètres de pression et de température qui ont prévalu à la formation des
gisements on distingue : les gisements à haute température (HT), les gisements à moyenne
température (MT), les gisements à basse température (BT). On a aussi les gisements à haute
(HP), moyenne (MP) et basse (BP) pression. Ex le diamant est formé à une HT et à une HP.
La pression et la température agissent simultanément, mais l’une souvent prédomine sur
l’autre.

IV.1.5. Genèse

Les gisements sont formés par concentration chimique à partir du magma, des eaux
hydrothermales, des eaux météoriques et d’un métamorphisme. En fonction de la formation
ou l’origine des gisements, on peut distinguer plusieurs grandes catégories de gisements.
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- les gisements en liaison avec un magma éruptif :


 gisements de ségrégation magmatique,
 gisements pegmatitiques,
 gisements orthomagmatiques,
 gisements pneumatolytiques,
 gisements de fumerolle
- les gisements hydrothermaux : en fonction de la température et de la profondeur, on
distingue :
 les gisements épithermaux (BT : 50 à 200°C et à proximité de la surface)
 les gisements mésothermaux (MT de 200 à 300°C avec une MP)
 les gisements hypothermaux (HT de 300 à 500°C et à une profondeur élevée).
- les gisements sédimentaires
- les gisements pyrométasomatiques liés au métamorphisme de contact : les skarns

IV.2. Exemple de classification des gisements

IV.2.1 Classification de Von Colta


Elle est basée sur l’espace du gisement et distingue :
- les dépôts réguliers (en lentille, veine, filon)
- les dépôts irréguliers (stock, disséminés)

IV.2.2. Classification de Schneiderhôhn

Elle est basée sur la genèse du gisement.

IV.3. Différents types de gisements


 Les gisements à filiation magmatique
Les gisements liés aux roches mafiques et ultramafiques
Les gisements liés aux roches felsiques
 Les gisements associés aux roches exogènes
- Les gisements d’altération mécanique (gisements de placer)
- Les gisements d’altération chimique (gisements résiduels : gisement de bauxite et de
manganèse)
- Les gisements en milieu sédimentaire (gisement de Red Bed)
- Les gisements dans les faciès argileux.

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CHAPITRE V : LES GISEMENTS A FILIATION MAGMATIQUE

Introduction

Ces gisements résultent de la minéralisation primaire par le processus magmatique par


cristallisation directe du magma. Par conséquent ils sont en rapport avec leur encaissant c'est-
à-dire aux roches éruptives auxquelles ils sont associés. En effet La mise en place de la
minéralisation est contemporaine à celle des roches associées. La texture du minerai en
témoigne car le minerai et la roche encaissante ont des textures similaires.
Dans ces gisements, la minéralisation peut constituer l’essentiel de la masse rocheuse.

V.1. Caractères généraux des stades de minéralisation magmatique

Les gisements de ségrégation magmatique résultent de la cristallisation fractionnée. Pendant


la cristallisation fractionnée des magmas acide, basiques et ultrabasiques, on distingue
génétiquement quatre stades de minéralisations liés à l’activité des composants volatils qui
sont les stades :
- orthomagmatique (1500°C - 800°C) ;
- pegmatitique (800°C - 600°C) ;
- pneumatolytique (600°C - 400°C) ;
- hydrothermal (400°C - 100°C).
Ces différents stades sont illustrés par le diagramme de Niggli qui se base sur la genèse du
fluide magmatique (origine).

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Le stade orthomagmatique est associé aux roches basiques et ultrabasiques ; alors que les
stades pegmatitique, pneumatolytique et hydrothermal sont plus liés aux roches acides et
neutres.
Les gîtes orthomagmatiques sont caractérisés par une cristallisation lente à haute température
des principaux minéraux de la roche magmatique. Une partie de l’eau peut se combiner aux
silicates (sous forme d’hydroxyle OH) en formant des amphiboles et des micas.
La cristallisation fractionnée extrême du magma granitique génère un magma enrichi en
éléments volatils minéralisateurs (CO2, fluor, bore, chlore). L’injection de ce matériel dans les
fractures est suivie d’une cristallisation rapide à haute température et donne les pegmatites
filoniennes.
Le système devient très riche en phases volatiles (H20, HF, HCl, H2S, CO2, etc.), mais avec
une température encore assez élevée. Les silicates deviennent minoritaires. Les minéraux de
W, Sn, Mo dans des filons de haute T° sont typiques de ce stade pneumatolytique. Le terme
pneumatolytique fait référence à l'enrichissement en phases volatiles.
Après la fin de la cristallisation, des poches d'eau à haute température persistent à la
périphérie du pluton dans lesquelles sont dissous en grande quantité des ions métalliques qui
n'ont pas trouvé place dans les cristaux du granite. Cette solution aqueuse, sous l'effet d'une
pression élevée, monte dans les fissures ou failles qui parcourent le pluton et le terrain
encaissant et y précipite les minéraux. C’est le stade hydrothermal.
V.2. Gisements associés aux roches mafiques et ultramafiques
V.2.1. Gisements de chromite

La chromite est un chromate de fer de formule chimique (FeCr204). Elle appartient au groupe
des oxydes. C’est le minerai principal du chrome. Les gisements de chromite sont associés
aux complexes mafiques à ultramafiques tels que les pyroxénolites, les péridotites. Il existe
deux types de gisement de chromite : les gisements de chromites podiformes de type alpin ou
synvolcanique et les gisements de chromites litées ou de type stratiforme.

V.2.2. Gisements de diamant

Le gisement de diamant est constitué de minerai de carbone pur. Il se présente sous forme de
pipes (cheminées volcaniques verticales de diamètre supérieur à 1 km), en filon ou en
inclusion dans les roches magmatiques basiques (mafiques et ultramafiques) telles que les
kimberlites et les lamproïtes. Il se forme dans des conditions extrêmes de haute température et
haute pression entre 100 et 300 km de profondeur. Les gisements de diamants primaires se
trouvent dans des zones continentales très anciennes demeurées stables au cours de leur

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évolution géologique ultérieure. Ces zones sont des cratons et plates-formes d'âge Archéen
(plus de 2,5 milliards d'années) ou leurs bordures mobiles, plus jeunes, qui datent du
Protérozoïque inférieur (plus de 1,6 milliard d'années). En Côte d’Ivoire on les rencontre à
Séguéla (Bobi), Korhogo précisément à Tortya.

V.2.3. Gisements de pentlandite

C’est le minerai de Nickel. Ces gisements sont associés aux complexes mafiques et
ultramafiques comme les dunites et péridotites. On les rencontre en Côte d’Ivoire à
Biankouma, Samapleu, Touba, Sipilou, Foungbesso et Sinfra.

V.2.4. Gisements de chalcopyrites (CuFeS2)

C’est le minerai de cuivre (Cu). Il se présente en lentille ou en inclusion dans les roches
mafiques et ultramafiques, dans les pyroxénolites et les péridotites. On les trouve en Côte
d’Ivoire, à Biankouman, Toulepleu et Samapleu.

V.2.5. Gisements d’ilménite et du titano-magnétite

C’est le minerai de titane en inclusion dans les roches magmatiques basiques (basaltes).

V.3. Gisements associés aux roches felsiques


V.3.1. Gisements liés aux granitoïdes

Les granitoïdes sont un groupe de roches grenues quartzo-feldspathique contenant un faible


pourcentage (%) de minéraux ferromagnésiens. Les gîtes minéraux caractéristiques des
granitoïdes sont l’étain (Sn), le tungstène (W) et le molybdène (Mo). Les granitoïdes qui
renferment plus de 10ppm de ces gîtes sont appelés granitoïdes fertiles. Les granitoïdes
fertiles sont siliceux, alcalins et pauvre en calcium, en fer et en magnésium. Ils peuvent être
hyper alumineux avec la présence bien souvent de muscovites. En outre ils sont riches en
éléments traces tels que le rubidium, le lithium, le bore et le fluor.
Les caractéristiques des gisements associés aux granitoïdes sont :
- La minéralisation est localisée à l’intérieur ou au voisinage immédiat du granitoïdes
- La morphologie des corps minéralisés est variée. Il s’agit de minéralisation en filon,
disséminée et en stockwerks (filonnée, enchevêtrée)
- Ce sont des gisements de Sn-W mais il existe plusieurs gisements de Cu-Mo ou de
béryllium-lithium (Be-Li).
- La variation minéralogique et chimique de la minéralisation est grossièrement en zone
concentrique à la à la limite du massif granitique.

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a)- Les gisements de Sn-W

Ce sont les gisements filoniens liés pour la plupart aux granites et même aux granitoïdes. On
distingue cinq grands types de gisement de Sn-W :
- les filons péribatholiques de Panasqueira et de Chojlla (en Bolivie) ;
- les gisements liés aux greisens (roches à quartz et mica, altérées des feldspaths) ;
- les gisements subvolcaniques ;
- les gisements stratiformes ;
- les gisements de Skarn.

b)- Les Gisements de cassitérite

La cassitérite est le minerai d’étain (Sn) de formule chimique SnO2. Elle se présente en filon
dans le granite. En Côte d’Ivoire, on les rencontre dans la région de Man.

c)- Les gisements de Molybdénite

C’est le minerai de Molybdène (Mo) de formule chimique (MoS2). Le gisement se présente en


filon ou en inclusion dans les granites porphyroïdes. On les rencontre en Côte d’Ivoire, dans
les régions de Duékoué et à San-Pedro.

V.3.2. Gisements liés aux anorthosites

L'Anorthosite est une roche phanéritique intrusive et ignée, composée pour la plus grande
partie de feldspath plagioclase (90-100%), et d'une petite quantité (0-10%) de composants
mafiques tels que le pyroxène, l'ilménite, la magnétite, et l'olivine. Les cristaux de plagioclase
peuvent être noirs, blanc, bleus ou gris, et présentent parfois une belle adularescence, connue
sous le nom de labradorescence. On appelle d'ailleurs ce type d'anorthosite de la labradorite.
Le minerai mafique contenu dans l'anorthosite peut être du clinopyroxène, de l'orthopyroxène,
de l'olivine, ou, plus rarement, de l'amphibole. On y trouve aussi communément des oxydes
tels que la magnétite ou l'ilménite. Ce sont donc des gisements de Fe-Ti.

V.3.3. Gisements de porphyres cuprifères


Etymologiquement, le terme «porphyry cooper» désignait les minéralisations cuprifères à
basse teneur dans des roches ignées à texture porphyrique. Ce terme est utilisé pour désigner
toutes les minéralisations disséminées dans des roches très variées (quelque soit la teneur ou
la nature).
Un porphyre est un terme assez général pour désigner toute roche magmatique filonienne,
qui présente une texture caractérisée par de grands cristaux de feldspath noyés dans une pâte

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aphanitique, faisant souvent partie du groupe des andésites (roches volcaniques).


Les imprégnations cuprifères diffuses à basse teneur ainsi que les minéralisations de Mo, W,
Ag sont aussi appelées porphyres cuprifères quelque soit leur roche support. Le caractère
«basse teneur» est la base de la définition moderne ou actuelle des porphyres cuprifères.
Ce sont des gisements à faible teneur et grosses réserves susceptibles d’être exploités à ciel
ouvert. Exemple : Gisement BREDA au Canada à 0,2% Cu avec 100 millions de tonnes de
minerai.

V.3.4. Les minéralisations dans les pegmatites

Les pegmatites forment des poches ou des filons, à l'intérieur ou au voisinage immédiat des
plutons granitiques auxquels, elles sont génétiquement associées. Les pegmatites sont liées
génétiquement à un magma de composition granitique, car elles correspondent au dernier
liquide résiduel (donc très différencié) issu de l'évolution de ce magma. Une pegmatite est une
roche qui résulte de la cristallisation d'un magma (liquide silicaté) riche en volatils (H2O, CO2
dissout, Li, F, B, S, etc.). Les pegmatites renferment la plupart des éléments caractéristiques
des gisements que l’on appelle gisements de dépôts acides. Ces éléments sont : Li, Be, Sn, W,
Rb, Mo, Nb, Ta… L’intérêt économique des pegmatites réside dans leur richesse en certains
minerais tels que la colombite et la tantalite.

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CHAPITRE VI : LES GISEMENTS LIES AUX ROCHES EXOGENES

Introduction

Les gisements exogènes sont des gisements formés par des processus exogènes à la surface de
la terre. Les processus exogènes comprennent l’ensemble des phénomènes d’altération qui se
produisent dans les conditions de Température et de pression faibles et constantes.
Il existe deux types de processus exogène :
- les processus d’altération chimique modifient les constituants chimiques et minéraux
pour donner lieu à la formation des minéraux plus stables dans telle condition.
- les processus d’altération mécanique : les produits érodés peuvent se retrouver dans les
zones de circulation des eaux souterraines et dans les cours d’eau (eau de surface) à
l’état dissout ou sous forme de particules.
Les gisements exogènes comprennent donc les gisements liés aux roches sédimentaires et les
gisements associés aux produits d’altération ou sédiments meubles tels que les colluvions, les
alluvions.

VI.1. Gisements liés aux sédiments

VI.1.1. Gîtes d’altération chimique : les concentrations résiduelles

L’altération chimique consiste en la dislocation de la structure des minéraux c’est-à-dire à la


dissociation de leur constituant chimique sous l’effet de la météorisation. Ce phénomène
d’altération se résume en trois processus :
 L’oxydation
 L’hydratation
 Le dégagement ou libération des cations (Na, K, Mg, Ca, Mn)
Il existe deux types d’altération en fonction du climat : l’altération argileuse en climat
tempéré et l’altération latéritique en climat tropical qui aboutit parfois à une concentration de
métaux comme le nickel, l’aluminium, le manganèse. Ces concentrations sont appelées les
concentrations résiduelles.

a) Gisements de bauxites

La bauxite est le principal minerai d’aluminium (latérites composées essentiellement


d’aluminium : 50-80 pc de Al2O3). Les concentrations de bauxite se forment à partir des
roches ignées felsiques (syénites), des calcaires, des roches clastiques argileuses. Sous climat
tropical humide ou subtropical, l’altération latéritique conduit à la destruction de la structure

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des minéraux alumino-silicatés et les éléments comme Si, Ca, Ka, Na sont lessivés laissant un
résidu riche en aluminium pour former la bauxite. La minéralogie est composée de gibbsite,
de boehmite ou de diaspore selon la diagénèse du minerai. Les roches mères responsables de
la formation des bauxites sont les roches mères silicatées et les roches support carbonatées.
Trois types de bauxite :
 La bauxite blanchâtre sans fer avec beaucoup de silices
 La bauxite jaunâtre sans goethite
 La bauxite rosée ou rouge avec hématite
En Côte d’Ivoire, le gisement de bauxite se présente sous forme de gîte résiduel latéritique
reposant sur des roches vertes et des schistes birimiens. On le dans la région de Bongouanou :
gisement de Bénéné et Elinzué ; dans la région de Divo : gisement de Digo-Kokouédou et à
Toumodi.

b) Gisements de Nickel latéritique

Le Nickel latéritique provient de l’altération pédogénétique d’une péridotite (roche


ultrabasique contenant une forte proportion d’olivine). La plupart de ces roches ultramafiques
sont des intrusions au sein des formations sédimentaires du crétacé et sont serpentinisées
(hydratation de l’olivine). L’altération se traduit par le lessivage de Si et de Mg (altération
hydrothermale) tandis que les autres éléments restent plus ou moins sur place avec la
séparation du fer. Le nickel provient de la concentration résiduelle de Ni dispersée dans la
roche saine. On trouve ces gisements en CI dans les localités de Sipilou et Foungouesso,
Touba et Biankouma.

Figure 2: Profil schématique d’un faciès latéritique

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c) Gisements de manganèse

Ils sont trouvés dans des gisements «stratiformes syngénétiques, sédimentaires ou


hydrothermaux-sédimentaires (surtout en milieu détritique, mais aussi en milieu carbonaté) ou
volcano-sédimentaires, résultant d’une précipitation chimique en milieu aqueux, sous
conditions physico-chimiques favorables». Les minerais les plus abondants sont des oxydes
de manganèse : la pyrolusite MnO2, la psilomelane [(Ba,H2O)2Mn5O10] et la rhodochrosite
(MnCO3). Les principaux minerais de manganèse dans le monde se trouvent en Chine (3,186
Mt de minerai), en Afrique du Sud (3,09 Mt), au Gabon (2,09 Mt), au Brésil et en Ukraine
(environ 2 Mt pour chaque pays). En Côte d’Ivoire, on trouve les minerais de manganèse à
Lauzoua (Gisement de manganèse de Mokta), Odienné et Bondoukou.

d) Dépôts de fer sédimentaire

Plusieurs gisements de fer se sont formés directement par précipitation chimique. Les plus
répandus sont les « Iron formations » ou formations ferrifères appelées taconite (lac supérieur
aux USA). Les « Iron formations » sont des sédiments typiquement chimiques finement lités
ou laminés contenant 15% ou plus de fer d’origine sédimentaire. Le minerai de ces formations
est constitué de magnétite, de limonite, de chlorite, d’hématite, de psilomélane, de fayalite
(Fe2SiO4), de forstérite (Mg2SiO4) et de pyrite.
Les oolithes sont de petits corps ovoïdes formés par le dépôt chimique de fines couches
concentriques successives (hématite, limonite, sidérite ou chlorite) autour d’un fragment de
quartz détritique. Ils ont été transportés et resédimentés comme minerai détritique. Exemple le
gisement de fer oolithique de Monogaga-Sassandra en Côte d’Ivoire.

VI.1.2. Gisements d’altération mécanique : les placers

Les gisements d’altération mécanique sont issus de la désagrégation des roches préexistantes.
Ces roches ainsi désagrégées se réduisent en sédiments détritiques de taille variable dans
lesquels se concentrent des gîtes minéraux par différence de dureté et de densité. Les gîtes
minéraux concentrés doivent être denses, résistants à la météorisation (abrasion et
dissolution). Ces minéraux sont l’or le diamant, les pierres précieuses (rubis, saphir), les
oxydes, le platine, la galène, la colombo-tantalite. Ils constituent les gisements détritiques ou
gisements de placers qui ont un environnement de dépôt fluviatile (cours d’eaux, lacs) et
côtier (plage).

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VI.2. Gisements lies aux roches sédimentaires

VI.2.1. Gisements de type red beds

Ce sont des gisements de type stratiforme liés à certains horizons des roches sédimentaires. Ils
sont rencontrés dans les faciès arénacés ou grès à coloration rouge d’où le nom de red beds.
Cette couleur rouge provient des pellicules d’oxyde de fer entourant les grès. Ces grès
renferment parfois des intercalations d’argilite et ou de roches carbonatées. Ces gisements de
type red beds comprennent les gisements de fer, de cuivre, d’uranium, de manganèse, de
plomb et rarement d’argent.
Les minéralisations sont très variées et constituées :
- d’oxydes d’uranium (pechblende, gummite, coffinite) ;
- des phosphates (autunite, chalcolite) ;
- des vanadates (carnotite) ;
- et des silicates d’uranium (uranotile : nésosilicates : CaH2(UO2SiO4,5H2O).
Cette minéralisation est caractérisée par l’association uranium-vanadium et par la présence de
sulfures.

VI.2.2. Gisements dans les faciès argileux

Il s’agit des kupfershiefers ou des shales cuprifères (shales noirs) qui contiennent du cuivre du
plomb, du zinc et de l’uranium.
Les lieux de prédilection des kupfershiefers sont les zones de plate-formes stables mise en
place dans un contexte anorogénique (sans lien avec un cycle orogénique). Leur
minéralisation témoigne de la prédominance des phénomènes de lessivage sur les phénomènes
mécaniques sur le lieu de formation. Les éléments ont une distribution bien définie montrant
des zonations à la fois horizontale et verticale caractéristiques.
Les zones à cuivre comprennent les minéralisations suivantes : bornite, chalcosine, blende,
pyrite, argent natif, galène, chalcopyrite, cuivre gris.
Les zones plombo-zincifères comprennent les minéralisations suivantes : galène, blende,
chalcopyrite, chalcosine (chalcosite), marcassite, bornite, cuivre gris.

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CHAPITRE VII : GISEMENTS LIES AUX ROCHES METAMORPHIQUES

Introduction

Les roches métamorphiques sont des roches relativement bien cristallisées à structure foliée,
schistosée ou même équante. Elles sont issues de la transformation, à l’état solide, des roches
préexistantes magmatiques, sédimentaires ou même métamorphiques, sous de nouvelles
conditions de température et de pression. Le métamorphisme entraîne sur les roches qui le
subissent, l’apparition plus ou moins prononcée d’une structure nouvelle de même que des
transformations minéralogiques.
On distingue deux types de gisements associés aux roches métamorphiques qui sont : les
gisements liés au métamorphisme de contact et ceux liés au métamorphisme général.

VII.1. Gisements liés au métamorphisme de contact

Les roches du métamorphisme de contact dites roches du thermo métamorphisme sont issues
d’une élévation de la température seule au contact des massifs de roches plutoniques.
Exemples : les cornéennes, les schistes tachetés, les skarns stannifères er tungstenifères.

VII.1.1. Gisements de skarns

Les skarns sont des roches carbonatées métamorphisées. L’étain et le tungstène se trouvent
presque toujours associés dans ce type de gisement. Ce sont donc des roches du
métamorphisme des granites, caractérisées par une texture largement grenue avec souvent de
grands cristaux de 1 à 20 cm (cornéennes pegmatitiques), issues de calcaires magnésiens et
dolomies qui, au contact des granites, ont subi une métasomatose (enrichissement en Si, Al,
Fe…) et l’influence de fluides pneumatolytiques (enrichissement en Cl, F, B, S, etc.). Les
minéraux y sont très variés : grenat rose (grossulaire, andradite), pyroxènes (diopside),
phlogopite (biotite), forstérite, etc., et concentration souvent exploitable de magnétite,
molybdénite, scheelite (minerai de tungstène W accompagnant Sn et Co). Exemple du
gisement de Katumba au Rwanda.
Les skarns sont d’importantes sources de Sn, W, Fe, Zn, Au, Ag, Bi, Be, B…dans les
minéraux tels que le graphite, la wollastonite, la magnésite, phlogopite, le talc. Un skarn peut
se former si une roche ayant la composition chimique favorable afin de changer de stabilité
dans le domaine de la pression et de la température des minéraux skarnifères (hornblende,
forstérite…). Il se développe au contact des roches carbonatées et roches plutoniques par
cristallisation du carbone ou par réduction du CO2 initial. On a des skarns associés à des

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magmas calco-alcalin intermédiaires à felsiques au lieu où le tungstène et le zinc sont des


substances. On a des skarns associés au magma granitique avec les éléments comme l’étain
(Sn), le tungstène (W), le molybdène (Mo), le béryllium (Be), le zinc… Les gîtes
pyrométasomatiques sont des skarns mais pas toujours développés au contact d’une roche
carbonatée mais d’une roche intrusive. Le métamorphisme est le résultat de la réaction de la
roche carbonatée avec un fluide d’origine magmatique.

Tableau 1 : Faciès et lithologies formés lors du processus de skarnification et relations


spatiales et temporelles avec le pluton associé

Figure 1 : Stades de formation d’un skarn associé à un pluton. [A) l’intrusion initiale
résulte en un métamorphisme de roches sédimentaires. B) la recristallisation et les
changements de phases minérales reflètent la composition initiale de protolithe. Le
métasomatisme local et la circulation de fluides permettent la formation de skarn dans les
unités calcareuses et le long des horizons ayant une bonne conductivité hydraulique. C) La
cristallisation et la circulation d’une phase aqueuse différente permettent la formation de

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skarns contrôlés par la circulation du fluide. D) Le refroidissement du pluton, la séparation de


la phase gazeuse et la circulation de fluides météoriques permettent une altération rétrograde
des assemblages calco-silicatés métamorphiques et métasomatiques].
VII.1.2. Gisements de talc

VII.2. Gisements liés au métamorphisme général

VII.2.1. Gisement de Talc

VII.2.2. Gisement de graphite

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PARTIE 2 : TRAVAUX PRATIQUES

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RECONNAISSANCE ET DESCRIPTION MACROSCOPIQUES DES MINERAUX

1. Généralité

Nous savons tous que les matériaux de notre planète sont constitués d'éléments chimiques, comme
l'hydrogène, l'oxygène, le fer, le nickel, etc. Il y en a 106 dans le tableau périodique des éléments de
Mendel.

L'atome consiste en un noyau central composé de protons (charges positives) et de neutrons (aucune
charge), entouré d'électrons (charge négative) qui gravitent autour du noyau. Toute la masse est
concentrée dans le noyau, les électrons ayant une masse négligeable. La masse atomique d'un
atome est donc donnée par la masse du noyau, soit le nombre de protons + le nombre de neutrons.
Chaque atome possède un numéro atomique qui est donné par le nombre de protons.

1.1. Les édifices cristallins

Si on monte d'un cran dans l'organisation de la matière, il y a les molécules qui sont formées d'un
assemblage d'atomes qui sont liés entre eux par deux principaux types de liens : les liaisons ioniques
et les liaisons covalentes.

Le lien ionique est assuré par un transfert d'électron(s) d'un atome à l'autre. Si l’on examine
l'exemple du sel (NaCl) : le transfert d'un électron du sodium (Na) au chlore (Cl) produit une molécule
stable, le chlorure de sodium (NaCl), dans lequel les atomes sont sous leur forme ionique (les ions
Na+ et Cl-).

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Dans le lien covalent, les atomes s'unissent par partage d'électrons.

C'est le cas, par exemple, des gaz hydrogène (H2), Oxygène (O2) et chlore (Cl2).

Encore un cran au-dessus des molécules, on a les minéraux. Ceux-ci sont constitués d'atomes et de
molécules, et se définissent sur deux critères indissociables:

– La composition chimique
– la structure atomique.
En simplifiant, on peut dire que le minéral, c'est la matière ordonnée. Le minéral halite est un
exemple simple qui illustre bien la dualité de la définition de l'espèce minérale. Sa composition
chimique est NaCl, le chlorure de sodium (le sel de table!). Le minéral halite possède une structure
atomique déterminée qu'on dit cubique. On l'appelle cubique parce que l'arrangement des atomes,
en alternance régulière entre les Cl et les Na, forme une trame cubique.

En réalité, les ions sont tassés les uns sur les autres, mais conservent toujours la même structure

Même si chaque minéral possède une composition chimique définie, on admet certaines variations.
Ainsi, il peut y avoir substitution de certains ions pour d'autres. Par exemple, l’olivine à la
composition (Fe,Mg)2 SiO2, ce qui signifie que la proportion entre le fer et le magnésium peut varier.
Les substitutions d'ions dans les minéraux sont en grande partie contrôlées par la taille et la charge
des ions

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Ainsi, il sera facile de faire des substitutions d'ions de taille et de charge semblables, comme de
substituer le fer (Fe) au magnésium (Mg), ou le sodium (Na) au calcium (Ca), mais on pourra
difficilement substituer du potassium (K) ou de l'oxygène (O) à l'aluminium (Al).

1.2. La forme géométrique des cristaux

– Les mailles et les réseaux


La cristallographie est la science qui étudie les cristaux :

Les formes des cristaux ne sont pas quelconques. L'existence de ces formes est liée au fait que dans
certains cas, les minéraux ont suffisamment d'espace autour d'eux pour croître et prendre des
formes qui leur sont propres. Ces formes macroscopiques traduisent le fait que les atomes sont
arrangés à l'échelle microscopique.

Notion de maille

Haüy, le grand cristallographe du XIX° siècle a fait une constatation : un cristal fragmenté génère des
morceaux qui ont la même forme que le cristal initial (c'est la loi de stratification multiple). Du point
de vue géométrique, il existe un certain nombre de volumes de base qui permettent de remplir un
espace tridimensionnel sans laisser de vides.

La maille est l'enveloppe du plus petit parallélépipède de matière cristallisée conservant toutes les
propriétés géométriques, physiques et chimiques du cristal et contenant suffisamment d'atomes
pour respecter sa composition chimique. Pour construire un volume de cristal.

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On va en fait empiler des volumes élémentaires; cette répétition s'appelle le réseau cristallin

– Les sept systèmes cristallins


On distinguera 7 systèmes cristallins (Pas un de plus pas un de moins…) conditionnés par les
relations de symétries de la maille cristalline et l’organisation des réseaux cristallins :

CUBIQUE
ORTHOROMBIQUE QUADRATIQUE
HEXAGONAL

TRICLINIQUE
MONOCLINIQUE RHOMBOHEDRIQUE

Tous les minéraux de la création auront des formes rapportées à l’un de ces systèmes :

Ex :

– Le Quartz est rhomboédrique


– Le diamant est cubique
– Le saphir est cubique
– L’émeraude est hexagonale

2. Les principaux minéraux de l’écorce terrestre

Toutes les roches présentes sur la planète sont constituées d’assemblages minéraux dont les
caractéristiques retracent l’histoire de cristallisation. Les modes de cristallisation dépendent en effet
des conditions physico-chimiques qui règnent au moment de la mise en place des roches.

Les minéraux possèdent des propriétés physiques qui permettent de les distinguer entre eux : la
forme, la couleur, le trait ou trace, l’éclat, la densité, les propriétés optiques, la dureté, le clivage, la
macle, la cassure

La forme cristalline peut être parfaite, que ce soit la maille primitive ou dérivée : on dira qu’elle est
automorphe* car elle aura eu assez de place dans la roche pour se former entièrement ; sinon ; on

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dira qu’elle est xénomorphe*.

La couleur est en général la sensation visuelle associée aux longueurs d’ondes de la lumière visible
reçue par l’œil.

Le trait ou la trace est la couleur de la poussière qu’un minéral laisse quand on le frotte sur une
plaque de porcelaine blanche. En général les minéraux n’ont pas la même couleur et le même éclat
que les poussières. Exemple la pyrite a une couleur jaune alors que son trait est noir.

La densité est fonction de la nature des atomes qui constituent le minéral et leur arrangement. Plus
les atomes sont lourds et plus ils sont proches les uns des autres et plus la densité est élevée. On
évalue le plus souvent la densité relative des minéraux en les soupesant à la main. Il s’agit de dire si
le minéral est dense ou non, ou s’il est lourd ou léger

La dureté d'un minéral correspond à sa résistance à se laisser rayer. Elle est variable d'un minéral à
l'autre. Certains minéraux sont très durs, comme le diamant, d'autre plutôt tendres, comme le talc.
Les minéralogistes ont une échelle relative de dureté qui utilise dix minéraux communs, classés du
plus tendre au plus dur, de 1 à 10. Cette échelle a été construite par le minéralogiste autrichien
Friedrich Mohs et se nomme par conséquent l'échelle de Mohs.

L’éclat d’une substance est le rapport entre la quantité de lumière réfléchie et la quantité de lumière
reçue. On appelle éclat la perception visuelle de la manière dont un minéral réfléchit la lumière.
L’éclat est responsable de la brillance des pierres précieuses. On distingue trois types d’éclat :

- L’éclat métallique celui des minéraux opaques (métaux natifs, sulfures et


sulfosels) et de quelques oxydes métalliques (forte absorption de la lumière).
- L’éclat submétallique (certaines espaces minérales ne réfléchissant pas la totalité
de la lumière). Ex : Cuprite, cinabre, hématite…
- L’éclat non métallique : éclat des minéraux transparents. On le subdivise en

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plusieurs types :
 éclat vitreux (typique du verre : silicates, carbonates, phosphates, sulfates,
halogénures, oxydes et hydroxydes, aluminium, magnésium…
 éclat adamantin : éclat brillant typique du diamant et des minéraux comme le
zircon, la cassitérite, le soufre, la sphalérite, le rutile… Quand l’éclat adamantin
est accompagné de couleur jaune (soufre) ou marron (staurotide), on parle
d’éclat résineux.
 éclat nacré c’est le résultat d’une structure fibreuse fine. Les minéraux
(amiante) à éclat nacré ont des propriétés optiques ressemblant à celles des
vêtements en soie (soyeux).
 éclat perlé typique des micas. Souvent les minéraux à éclat perlé ont une
tonalité iridescente (quand une surface paraît changer de couleur selon l’angle
sous lequel on l’observe ou selon l’angle sous lequel il est éclairé).
 éclat cireux (gras) : le minéral (quartz) apparaît comme s’il était couvert d’une
couche de cire (bougie).
La transparence est la propriété qu’ont les minéraux à se laisser traverser par la lumière. On observe
une arrête du minéral placé à la hauteur des yeux en direction de la lumière. Dans la pratique on
détermine trois types de transparence :

- le minéral est dit transparent s’il se fait voir à travers ;


- il est dit translucide lorsqu’il laisse passer une lumière diffuse ;
- il est dit opaque s’il ne passer aucune lumière.
Le clivage* : les cristaux peuvent donc se casser selon des plans définis : cassure privilégiée. Le
clivage peut être parfait, très facile donc le cristal est brillant (calcite ou biotite qui est un mica). Chez
les feldspaths, il sera plutôt facile. Le clivage peut être aussi difficile dans une direction donnée :
cassure en marche d’escalier (pyroxène ou amphibole)

Des cristaux n’en ont pas du tout (quartz) : cassure conchoïdale*. Certains quartz dans les météorites
pourront être clivés car celles-ci sont soumises à des conditions particulières de température et de
pression.

La cassure est l’aspect de la surface d’un minéral qui, après avoir été soumis à un e contrainte se
brise en présentant des surfaces de fractures. La cassure s’oppose au clivage qui s’applique dans le
cas d’un minéral fracturé présentant des surfaces planes. La cassure peut être :

 conchoïdale : cassure se présentant de façon nette et brillante et dont la surface est


onduleuse, les ondulations s’arrangeant concentriquement à partir du point de choc qui a
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produit la fracture (soufre, quartz)


 inégale, rugueuse, friable, terreuse, irrégulière (la plupart des minéraux), etc.
Les macles* : c’est l’association de 2 ou plusieurs cristaux mais dans des directions optiques
différentes (feldspath). Elles peuvent se former par interpénétration comme pour la staurotide. Il
peut exister des macles à plusieurs individus : macles polysynthétiques.

D’autres critères existent tels que la solubilité, le magnétisme, la radioactivité, le toucher et la


saveur…

2. ETUDE PRATIQUE DES MINERAUX METALLIFERES.


Les Eléments natifs
Les Oxydes et Hydroxydes
Les Halogénures
Les Sulfures et sulfosels
Les Sulfates, chromates, molybdates, tungstates
Les Carbonates, nitrates et borates
Les Phosphates, arséniates et vanadates.

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